| (tominny) up to the heightest height |
| | (#)Dim 5 Aoû 2018 - 20:28 | |
| ginny & tommy up to the highest heightWhen you send it flyin' up there, all at once you're lighter than air. You can dance on the breeze over 'ouses and trees, with your fist 'olding tight to the string of your kite. Oh, oh, oh let's go fly a kite, up to the highest height, let's go fly a kite and send it soaring up through the atmosphere, up where the air is clear let's go fly a kite. ☆☆☆ Il aurait pu avoir une once de mauvaise conscience, c’est vrai. Profiter du besoin d’argent qui touchaient certains de ses collègues – au même titre que lui-même, inutile de se mentir – pour négocier de se faire remplacer ce week-end-là n’était sans doute pas ce qu’il avait fait de plus charitable, mais Tommy estimait avoir sacrifié suffisamment de ses samedis et de ses dimanches pour avoir raisonnablement envie de profiter de sa fille et de la possibilité de la conduire lui-même observer les cerfs-volants de Kangaroo Point comme elle le réclamait. Ses deux sœurs n’étaient pas disponibles et n’auraient pas pu se dévouer, mais le brun ne doutait pas que ses parents se seraient fait une joie de s’en charger – au même titre que Marius – et sans doute y’avait-il aussi derrière tout cela une volonté de ne pas laisser les « mauvais » Warren lui damner le pion une fois encore et le faire passer pour un père absent, un père incapable. Non, il conduirait lui-même Moïra à Kangaroo Point, et à vrai dire il se réjouissait probablement autant qu’elle à cette perspective, bien que plutôt pour le temps passé avec sa fille que pour les cerfs-volants en eux-mêmes. Et quitte à faire les choses bien tous les deux avaient décidé de pique-niquer sur place, aussi l’un et l’autre s’étaient levés tôt pour faire un saut à l’épicerie au coin de la rue et en ramener de quoi faire des sandwichs – avec sans doute un peu plus de crudités que si Tommy avait choisi les ingrédients tout seul – ainsi que de quoi boire, des compotes pour le dessert, et un paquet de chips au vinaigre – leurs préférées à tous les deux. Les victuailles chargées dans le sac à dos du père tandis que celui de sa fille contenait une couverture sur laquelle s’installer, son foulard au cas où le vent souffle un peu fort sur la falaise, et le polaroid offert par Scarlett à Noël dernier, l’expédition s’était donc mise en route direction le tramway, le ferry puis la navette mise à disposition depuis le bas de la falaise le temps du festival ; Ils auraient bien le temps de redescendre à pieds, mais l’heure de manger approchait et Tommy peinaient qu’ils ne trouvent plus de place ou s’installer s’ils tardaient trop à atteindre le sommet. « Oh Papa, regarde ! » Comme d’autres que l'exclamation de la fillette avait fait réagir, Tommy avait penché la tête pour voir au travers de la vitre au moment où un immense poisson chat multicolore faisait quelques tours sur lui-même depuis Kangaroo Point. À mesure qu’ils étaient montés d’autres formes et couleurs s’étaient dévoilées dans le ciel, accompagnées par un vent qui faisait comprendre un peu mieux pourquoi l’événement avait lieu à cette période de l’année et non pas une autre. Une fois au sommet le brun avait même pu prendre conscience d’à quel point l’endroit avait changé, depuis la dernière fois qu’il y était monté ; Avant son départ pour le Canada, en compagnie de la mère de Moïra, et s’il ne doutait pas que les autres Warren l’avaient déjà conduite ici en son absence, d’amener lui-même sa fille là où des années plus tôt il avait amené Alice serrait le cœur de Tommy avec nostalgie. Avec tristesse aussi, toujours. « Papaaaa … ? » Réalisant qu’il s’était perdu dans ses pensées, le brun avait secoué la tête pour redescendre sur terre « Oui, pardon. Allez viens, on va se trouver un coin pour s’installer. » Marchant avec vigueur et enthousiasme, la petite fille devait néanmoins jongler avec le fait de regarder où elle allait et le fait d’avoir le nez en l'air pour observer la valse des cerfs-volants. « Ici, qu'est-ce que tu en dis ? » Validant l'endroit d’un signe de tête, la petite avait déposé son sac à ses pieds en s’exclamant « J’en dis que j’ai beaucoup trop faim et que je pourrais manger un éléphant ! » Laissant échapper un rire, Tommy l’avait laissée déplier et étendre la couverture et avait déposé son propre sac dans l’herbe, sortant pour commencer les deux bouteilles – eau et thé glacé – et les gobelets en plastique « Un éléphant, rien que ça ? » Sûre et certaine, à en juger par la vigueur avec laquelle elle avait acquiescé avant d’ajouter, l'air de rien « Mais même après un éléphant je pense que j’aurais encore de la place pour une barbe à papa … » tout en jetant une œillade vers le stand qui en proposait, en plus des pommes d’amour, des donuts et des crêpes. « Voyez-vous ça. » S’amusant de voir la petite s’en tirer avec un éclat de rire, il avait disposé sur la couverture le reste de leur festin avec légèreté, véritablement heureux de pouvoir passer l’après-midi sous d’aussi bons auspices et de profiter d’un véritable moment père-fille hors de leur petit appartement. Alors qu’ils s’apprêtaient à s’installer tous les deux pourtant, Moïra avait sauté sur ses deux pieds avec enthousiasme « Oh là-bas, c'est Noah ! » et sans vraiment attendre de permission la fillette s’était élancée à la rencontre de son camarade, l’un tombant dans les bras de l'autre avec contentement tandis que ce qui était probablement la mère du jeune homme arrivait au loin, presque aussi chargée que Tommy ne l’était quelques instants plus tôt. « Oh mais … » Les deux enfants revenant maintenant dans sa direction, le brun avait pu s'attarder un peu plus sur celle qui suivait derrière et laissé échapper un « Virginia ? » surpris en comprenant à qui il avait affaire, sans même avoir eu besoin que la mention d’un Noah par Matt ne confirme ses soupçons soudains. Il y avait donc une McGrath derrière l’un des deux inséparables écoliers dont sa fille lui parlait tout le temps ; Décidément.
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| | | | (#)Mer 8 Aoû 2018 - 5:48 | |
| ginny & tommy up to the highest heightWhen you send it flyin' up there, all at once you're lighter than air. You can dance on the breeze over 'ouses and trees, with your fist 'olding tight to the string of your kite. Oh, oh, oh let's go fly a kite, up to the highest height, let's go fly a kite and send it soaring up through the atmosphere, up where the air is clear let's go fly a kite. ☆☆☆ Le deal, c’était cours de yoga d’abord, festival du cerf-volant ensuite. À voir Noah jouer aux acrobates de service ces derniers temps, se tordre dans un sens comme dans l’autre sur mon tapis d'exercice, le tout m'avait semblé être une bonne idée. Quand on lui avait assuré à notre dernier passage à l’hôpital que sa cicatrice était enfin complètement guérie et qu’il pouvait s’adonner à quelques sports, à quelques prouesses, le voilà qui prenait de la graine. N’ayant jamais été active en soit, j’avais laissé aux sportifs de mon quotidien la place toute tracée pour initier mon gamin à leurs activités physiques de prédilection. Rugby, football, baseball - concours de gobage de hot dogs (ça, c’était Tad), toutes les raisons étaient bonnes pour maintenant offrir à Noah la possibilité de se dégourdir les jambes. Pourtant aujourd’hui, c’était moi qui avait les rennes. Levée à l’aube, j’avais passé une bonne heure à me prélasser dans le jardin avant d’entamer les préparatifs pour la journée, faire les sacs, m’assurer que pour une fois, je n’oubliais rien. A contrario de Noah, qui lui, avait forcément oublié le plan de match de la journée pour être encore lové sous les couvertures à peine 20 minutes avant l’heure de départ. Il se défendra en disant qu’il a fait des cauchemars toute la nuit, alors que je sais très bien que le yoga n’a rien finalement pour le motiver à ouvrir l’oeil et à quitter sa pile de coussins réglementaires. Et donc, on était arrivés en retard pour participer à la séance. En retard, le sac à dos débordant de matériel pour finaliser notre cerf-volant sur place, et pas une trace des divers snacks préparés assidûment par mes soins, tous restés sur le comptoir pour cause de départ précipité et de coeur palpitant. Mais, ça allait. Depuis plusieurs semaines, ma vie, notre vie avait pris un tournant imprévisible, impossible à anticiper à pareille date l’année dernière. Être au chevet de son enfant entre la vie et la mort, voir la possibilité grandissante de jour en jour de le perdre, tout ça, ça mettait les choses en perspective. Même après avoir vécu la rémission du bambin, même lorsque je le vois s’élancer, m'ignorer totalement - et mon autorité chambranlante - courir sur la plaine dégagée comme il ne courait plus depuis des années. Je restais reconnaissante qu’il s’en soit sorti, qu’il ait survécu. Chaque jour. Peu importe le temps, peu importe les soucis. « Y’en a un immense de Captain America! » qu’il s’exclame Noah, à la gamine venue le rejoindre une minute plus tôt. Une amie faite à l’école, Moïra si je me souviens bien, pour les avoir entendu jouer eux deux et Adam quelques fois dans la cours de récré avant de rentrer sagement chacun à la maison. « Il est trop cool! » et la fillette renchérit, pointant au ciel ce que mon fils lui a annoncé, les deux qui se postent un peu plus loin le temps d’observer le tout le regard brillant, le sourire niais. Je serais forcément restée avec eux à admirer Marvel dans toute sa splendeur si on ne m’avait pas interpellée dans l’angle, et qui plus est, avec le prénom dont on m’affublait quand j’avais fait un mauvais coup. Ou quand on me connaissait depuis toujours. « On dit Virginia Mary Elisabeth. Si tu veux faire les choses bien. » un sourire fin, complice, et un brin sarcastique vient étirer le coin de mes lèvres. Malgré la barbe, malgré le temps qui a filé entre aujourd’hui et la dernière fois où j’ai vu Tommy, je reconnais le brun dans la seconde. « Je constate que vos plans semblent être plus solides que les nôtres. » m’assurant d’un coup d’oeil que les deux enfants sont toujours dans les parages, je finis par me rapprocher, lorgner sur les victuailles au sol, et justifier au passage le pauvre sac dépourvu de contenance qui siège à mon épaule. « Noah s’est réveillé super tard, c’était la course entre la maison et ici… et au final, il s’en balance totalement. » moqueuse, je mets toute la faute sur le pauvre petit pour finir par, charmée, l’entendre rire aux éclats, babiller avec entrain et s’extasier tout autant que Moïra du spectacle qui prend vie au-dessus de leurs têtes. « Secrètement, je pense qu’il a traîné des pieds juste pour éviter la séance yoga mère-fils. » aucune surprise ici, j’étais presqu’habituée au fait que personne dans mon entourage ne soit même le moindrement intéressé par cette discipline. Personne, sauf Jill, qui fût un temps était une partenaire impeccable pour m’accompagner aux classes de vinyasa à Londres. D'ailleurs. « À ce que je vois, les McGrath peuvent toujours pas rester bien loin des Warren, peu importe la génération. » et bien sûr, que je pense au duo explosif de Jill et Scarlett. Quant à celui un peu plus solide de Matt et Tommy, je l’effleure à peine en pensée ; pour des raisons évidentes.
Dernière édition par Ginny McGrath le Mer 5 Sep 2018 - 0:41, édité 1 fois |
| | | | (#)Dim 26 Aoû 2018 - 9:09 | |
| Le ciel prenait des allures de capharnaüm coloré, où les cerfs-volants du plus imposant au plus incongru se suivaient parfois presque à la queue-leu-leu en espérant être le plus joli, le plus rapide ou le plus acclamé par les badauds agglutinés sur le plancher des vaches. Et provisoirement accaparée par l’arrivée d’un petit bonhomme qu’elle avait désigné comme le Noah dont Tommy avait déjà maintes fois entendu parler, Moïra avait repris rapidement avec lui le concert de Ah! et de Oh! qui durerait probablement une grande partie de l’après-midi et leur aspirerait suffisamment d’énergie pour que les envoyer au lit le soir venu ne soit un problème ni pour Tommy ni pour les parents du garnement. Et quelle surprise, alors, que de reconnaître en celle qui accompagnait Noah la silhouette timide et un brin maladroite du bébé McGrath – pour sûr qu’à ses yeux elle en était encore un la dernière fois que Tommy l’avait vue, avec treize ans de moins qu’aujourd’hui. « On dit Virginia Mary Elisabeth. Si tu veux faire les choses bien. » s’était-elle alors gentiment moqué, lorsque pris au dépourvu il avait utilisé son prénom plutôt que le diminutif qu’on lui allouait plus généralement ; Pas certain d’être en droit de se le permettre. Amorçant quelques derniers pas pour arriver à sa hauteur, la jeune femme avait lancé une œillade sur la couverture et le repas que Tommy avait commencé à y étaler « Je constate que vos plans semblent être plus solides que les nôtres. » Et son sac à elle semblait, en effet, ne pas contenir grand-chose. « Noah s’est réveillé super tard, c’était la course entre la maison et ici … et au final, il s’en balance totalement. Secrètement, je pense qu’il a traîné des pieds juste pour éviter la séance yoga mère-fils. » Presque involontairement Tommy s’était fendu d’une légère grimace compatissante, sans que l’on sache bien c’était plutôt avec la mère ou le fils qu’il tendait à compatir. « On est un peu justes niveau sandwichs, mais si vous aimez le thé froid et les chips au vinaigre ... » avait-il alors néanmoins proposé en désignant d’un geste vague la couverture et la place qu’elle offrait largement pour y tenir à quatre autour. « Parti comme c’est ils ne vont pas se lâcher d’une semelle de l’après-midi. » Les deux enfants semblaient en effet avoir presque oublié l’existence de leur parent respectifs, tous heureux qu’ils étaient d’être tombés l’un sur l’autre. Et Ginny de sembler s’en amuser tandis qu’elle commentait « À ce que je vois, les McGrath peuvent toujours pas rester bien loin des Warren, peu importe la génération. » Les bras croisés, Tommy s’était lui aussi targué d’un sourire, mais tout en espérant secrètement que la camaraderie entre Noah et Moïra ferait moins d’étincelles que celle qui liait jadis Scarlett et Jill. Il gardait de drôles de souvenirs des frasques des deux filles, dans lesquelles il s’était plus d’une fois retrouvé impliqué majoritairement lorsqu’il s’agissait de les couvrir, mais n’aurait assurément pas un regard aussi désinvolte sur le sujet s’il était question de sa progéniture. « Faut croire que les chiens ne font pas des chats. » Reste qu’il était assez étrange pour lui de se dire que bébé McGrath était désormais la mère d’un rejeton du même âge que sa propre fille ; Il s’en serait presque senti vieux. « Et puis avec Scarlett qui travaille pour M… » La phrase restant en suspend tandis qu’il craignait soudainement d’avoir fait une bourde en évoquant le frangin, Tommy s’était éclairci la gorge avec gêne et avait préféré ne pas aller au bout de sa pensée. Au lieu de cela, et dans une maladroite tentative pour noyer le poisson, il avait repris « Et donc, le troisième mousquetaire s’appelle Adam, si j’ai bien compris ? » Manquerait plus qu’elle ne lui apprenne que le concerné était un Adams et Tommy pourrait vendre son âme au diable que toutes ces coïncidences n’étaient que sorcellerie. Quoi qu’à bien y réfléchir il faudrait être un peu cruel pour appeler un enfant Adam Adams, mais c’était le genre de chose dont Eva était parfaitement capable.
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| | | | (#)Ven 7 Sep 2018 - 4:01 | |
| ginny & tommy up to the highest heightWhen you send it flyin' up there, all at once you're lighter than air. You can dance on the breeze over 'ouses and trees, with your fist 'olding tight to the string of your kite. Oh, oh, oh let's go fly a kite, up to the highest height, let's go fly a kite and send it soaring up through the atmosphere, up where the air is clear let's go fly a kite. ☆☆☆ Si le vent ébouriffe mes cheveux, c’est tout juste si j’y fais attention, abstraction. Du haut de la colline, il y a les rires de mon fils qui résonnent et ceux de son amie, il y a surtout la voix de Tommy, de Thomas, qui m’interpelle et le sourire que je lui renvoie. Oui, ça faisait longtemps. Deux enfants, un voyage à l’autre bout du globe, un changement de vie, un mariage. Un divorce, une bonne frousse, une nouvelle maison, une autre famille. Approchant vers celui qui jadis était un visage familier par extension de mon quotidien, celui en charge de couvrir ma soeur, celui qui faisait rigoler mon frère, c’est un tout autre portrait que je vois de lui, et qui résonne d’avant. Un sourire et il m’offre une place, un coup d’oeil par-dessus mon épaule et je m’assure que ma progéniture est en sécurité, qu’il vogue autant qu’il veut, qu’il reste tout de même à portée d’yeux si besoin. « Accord thé et chips on point, je prends. » il est loin, le tea time de Londres, les canapés pompeux, les sandwichs aux concombres, le earl grey servi avec son nuage de lait. Mais ça me va, oh que ça me va. Je n’avais jamais été de ceux qui vivaient ces règles à l’anglaise avec trop de poise, qui se fiaient à l’étiquette pour quoi que ce soit d’autre que leur pudeur. Déjà qu’il offre c’est beaucoup, et connaissant l’appétit d’ogre de Noah, j’anticipais qu’il regrette déjà les croustilles promises là où mon fils y ferait une razzia dès qu’il connaîtrait leur existence. « Non mais en vrai, je ne pense pas qu’il ait faim de sitôt ; il a d’autres priorités. » là où le timing vaut tout l’or du monde. La tête blonde qui sautille aux côtés de la silhouette effilée de Moïra, et son bras qui pointe vers le ciel à chaque nouvelle décharge de couleurs, au prochain cerf-volant et au suivant, à l’activité qu’il préfère, clairement, devant tout ce qui se rapproche de près ou de loin à une séance de yoga en ma présence. Les salutations au soleil les pieds nus ancrés dans l’herbe avant qu’il file au jardin d’enfants sont loin derrière nous, la méditation à même la 214 est elle aussi un chapitre clos. Maintenant, il ne me reste que l’acrobatique pour lui donner envie de continuer à toucher ses orteils au quotidien. « Faut croire qu’on est cohérents les uns les autres. » une inspiration plus tard, et je rejoins le brun au sol, rigole des ressemblances, me rappellent de nos souvenirs en commun, de nos familles qui ont souvent été plus soudées que deux entités séparés. Fût un temps, on se mélangeait, fût une époque, il y avait toujours un McGrath dans les parages d’un Warren. Temps tout sauf révolu, si j’en crois nos enfants qui ne se lâchent plus d’une semelle, et les quelques mots que Tommy articule sur Matt, avant de se reprendre. Jouant nerveusement avec l’anse de mon sac, c’est tout juste si je laisse transparaître la moindre once de nervosité dans ma voix, habituée à contenir au mieux mon malaise d’un « Je savais pas. Pour Scarlett et Matt, au café. C’est cool. » qui se veut doux, qui le dédouane, qui lui évite d’aborder les choses qui fâchent, et surtout de le mêler à toutes les histoires mettant mon aîné et moi-même en vedette, histoires contre lesquelles j’ai tout sauf envie de l’embêter en me doutant bien qu’il en connaît sûrement les bases. Bénie soit donc sa mention d’Adam, et cette porte de sortie qu’il m’offre sur un plateau et qui apaise forcément mon souffle, relaxe mes épaules. « Yep. Un petit humain de 8 ans qui sait commander la quatre fromages comme personne. » sourire sincère, avant de reprendre les quelques explications et comprenant de ce fait qu’il ne l’a jamais rencontré, que donc il est disposé à gratter comme tout bon parent le plus d’informations possible sur le pote de sa petite. « C’est le fils d’un ami. Noah et lui se sont beaucoup vus ces derniers temps, et je pense que ta gamine avait tout pour s’inclure à leurs réunions secrètes de cours de récré de ce que j’entends sur elle. » haussant le sourcil, je réponds d'un énième sourire la seconde suivante, avant de laisser mes prunelles caresser de loin les ombres de nos mini-nous, et de tout ce qu’ils nous promettent là, mine de rien. « Noah l’aime beaucoup, Moïra. » toutefois, je manque de m’étouffer devant la réflexion, me reprenant de suite, tournant la tête avec panique vers Tommy en réalisant la pépite, le détail que je viens de dévoiler aux dépends d’un fils qui était juste honnêtement heureux et soulagé d’avoir enfin de vrais amis autres que ceux qu’il côtoyait via les divers recoins et couloirs de l’hôpital. « Mais je pense que c’est pas okay que je te dise ça, que mine de rien je viens de bafouer le secret maternel d’une quelconque façon. » et merde, j'entends déjà mon garnement me gronder d'en avoir trop dit, ou pas assez.
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| | | | (#)Lun 29 Oct 2018 - 19:18 | |
| Le pont fait entre les Warren et les McGrath était avant tout du fait de Scarlett et Jill, inséparables depuis suffisamment longtemps pour que Tommy se sente légitime à dire qu’elles l’étaient depuis toujours. Ensuite seulement était venue le début d’amitié qu’il avait développé avec Matt, un peu sur le tard et finalement laissé en suspens tandis que l’un s’envolait pour le Canada et que l’autre rejoignait l’Angleterre quelques années plus tard. Alors au fond que Moïra et Noah se soient trouvé des atomes crochus sans avoir connaissance des liens entre divers membres de leur famille n’était qu’une étape de plus dont Tommy ne s’étonnait même pas, Ginny y allant d’un « Faut croire qu’on est cohérents les uns les autres. » en guise d’explication. Tout à l’appréciation de cet heureux hasard le brun en aurait presque oublié que chez les McGrath comme chez les Warren les relations entre les différents membres de la famille n’étaient pas au beau fixe, et s’il s’était repris au dernier moment pour ne pas prononcer le prénom de Matt en entier le mal était déjà fait, Tommy un brin confus par sa maladresse mais la jeune femme visiblement dans la volonté de ne pas alourdir l’atmosphère. « Je savais pas. Pour Scarlett et Matt, au café. C’est cool. » Approuvant d’un signe de tête, il n’avait pas cherché à laisser le sujet sur le tapis plus longtemps et préféré revenir à leurs moutons – ou plutôt leurs enfants, dans le cas présent. Au nombre de deux mais dont ils fonctionnaient parait-il encore mieux en trio, comme l’avait aussi entendu dire Ginny au moment de confirmer « Yep. Un petit humain de huit ans qui sait commander la quatre fromages comme personne. C’est le fils d’un ami. Noah et lui se sont beaucoup vus ces derniers temps, et je pense que ta gamine avait tout pour s’inclure à leurs réunions secrètes de cours de récré de ce que j’entends sur elle. » Un sourire étirant ses lèvres Tommy avait doucement secoué la tête, pas vraiment surpris de l’entendre et lui-même habitué à entendre parler du garnement ainsi que de Noah lorsqu’il prenait à Moïra l’envie de raconter en détails ce qu’elle avait fait de sa journée d’école. « Ça, elle est plus branchée Mario Kart et comics que Barbie ou cours de danse, au grand damne de mes parents. » Probablement parce qu’ils y voyaient là une parfaite reproduction de ce qu’avait pu être Scarlett au même âge, et qu’ils auraient assurément préféré que leur unique petite-fille s’inspire plutôt de son autre tante, la très sage et studieuse Beth. « Elle doit tenir ça de sa mère. » qu’avait en tout cas cru bon de faire remarquer Tommy, pour ne pas prendre tout le blâme – ou tous les lauriers, tout dépendait. Ce dernier point le laissant songeur un instant, son regard s’était perdu vers sa fille, bien trop occupée à observer et comparer les cerfs-volants qui encombraient le ciel pour se préoccuper un instant de son père. « Noah l’aime beaucoup, Moïra. » L’attention revenant à Ginny, le barman l’avait regardée s’empourprer un instant en semblant regretter la phrase, et le sous-entendu jusque-là bien caché qui allait avec – et que Tommy n’aurait assurément pas saisi sans cela. « Mais je pense que c’est pas okay que je te dise ça, que mine de rien je viens de bafouer le secret maternel d’une quelconque façon. » Les sourcils se fronçant avec amusement plus qu’avec méfiance ou incertitude, le barbu avait lentement secoué la tête et assuré sur le ton de la confidence « Je tâcherai de rester muet comme une tombe à ce sujet. » Moïra était de toute façon encore à un âge où Tommy n’y voyait rien de plus qu’une affection innocente, pas encore de nature à lui faire hausser le sourcil ou développer la méfiance qui viendrait en repensant à l’adolescent qu’il avait été jadis. « Mais Moïra semblait contente de le retrouver. J’ai l’impression que ça se passe de nouveau mieux en classe, depuis qu’il est revenu. » D’autres problèmes n’avaient pas disparu, eux, mais là où le personnel enseignant faisait à une époque état des problèmes de comportement de sa fille et de cette tendance qu’elle avait à s’en prendre à certains de ses camarades – dont Tommy s’agaçait qu’aucun n’ait été inquiété pour s’en être verbalement pris à elle – les choses semblaient s’être progressivement tassées depuis que Moïra comptait de nouveau Noah dans sa classe. « Et toi, alors … » L’œil voguant à nouveau de sa fille vers Ginny, il avait repris sur le ton de la conversation « Qu’est-ce que tu deviens ? Tu avais quoi, quatorze ou quinze ans la dernière fois que je t’ai vue … » Cela ne les rajeunissait pas ni l’un ni l’autre, assurément.
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| | | | (#)Ven 2 Nov 2018 - 3:28 | |
| ginny & tommy up to the highest heightWhen you send it flyin' up there, all at once you're lighter than air. You can dance on the breeze over 'ouses and trees, with your fist 'olding tight to the string of your kite. Oh, oh, oh let's go fly a kite, up to the highest height, let's go fly a kite and send it soaring up through the atmosphere, up where the air is clear let's go fly a kite. ☆☆☆ Je dois me faire violence pour ne pas laisser mes prunelles détailler le visage de Tommy trop longtemps. Les années qui ont passé, les souvenirs qui remontent, et chacune de ses phrases qui pointent non sans me rappeler des souvenirs, peu ou pas reliés du tout. Toutes ces fois où j’avais entendu sa voix provenir du jardin alors que Scarlett et lui raccompagnaient Jill à la maison. Les frasques de mon frère qui tentait d’attirer sa sympathie, leurs discussions autour d’une bière quand leurs cadettes n’étaient plus dans leurs pattes. Si je n’avais jamais été aussi proche du Warren que mon frère et ma soeur, n’en restait pas moins qu’il m’avait toujours été sympathique, et que j’étais foncièrement heureuse de le retrouver aujourd’hui, hasard ou pas. Noah qui traîne avec Moïra dans l’angle nous a complètement oubliés, et à plusieurs reprises mon sourire ne fait que grandir de l’entendre s’exclamer sur les couleurs, motifs et personnages choisis pour illuminer le ciel de Brisbane toute la journée. « Au grand bonheur de ma terreur et de celui de l’autre tiers du groupe. » la fillette qui avait de suite su les charmer avec ses talents impeccables en jeux vidéos, suffisamment pour que je la mette moi-même au défi après l’avoir croisée dans la cours de récré à la réception des classes. Ne vous méprenez pas, qu’elle soit la gamine d’un ami de longue date de la famille ne justifiera en aucun point que je la laisse gagner. Elle aurait droit à la Ginny implacable et sanguinaire, une fois la rainbow road lancée. Dénotant une touche de nostalgie dans la voix de Tommy lorsqu’il aborde le sujet de la mère toutefois, je n’ose pas aller plus loin ni poser d’impolies questions qui n’ont pas lieu d’être. S’il souhaite me parler de la situation à la maison soit, sinon, je peux très bien fonctionner avec les informations que j’ai déjà et qui me concernent. « Elle a de quoi être fière, alors. » un léger sourire couronne mes lèvres, l’honneur est presque sauf, dans la mesure où la coupe du meilleur temps sur la piste sera éventuellement disputée. Dans mon empressement à narrer la relation de mon fils avec la jolie gamine aux yeux de biche qui n’a pas quitté ses côtés depuis que nous sommes arrivés, j’en viens à dévoiler une information confidentielle qui me semble être un horrible et gênant secret la seconde suivante. « De toute façon si ça vient à ses oreilles je saurai que c’est toi qui est allé bavasser. » ma voix fanfaronne, mes paupières papillonnent et à l’intérieur, je suis mortifiée à l’idée que Noah sache que je suis allée raconter l’affection qu’il porte à son amie. « Ma vengeance sera terrible. » des menaces de pacotille qui n’ont absolument aucun poids, surtout sachant à quel point Tommy a connu la jeune Ginny aux mots fuyants, à la colonne vertébrale mollasse et aux regards apeurés en tout et pour tout. Il change de sujet comme je me cale un peu plus sur l’herbe. « J’ai entendu des trucs entre les branches oui. Le mien se défend bien aussi, côté avertissements. » les rencontres de parents ont cela de bon de faire le statut sur les situations apportées en classe et dignes de mention, n’en reste que mon fils a lui aussi une grande part de tracas à savoir à quel point son hyperactivité naissante et son besoin de brûler toute l’énergie emmagasinée pendant des années d’hospitalisation. « Et Noah est plus calme à son contact ; même si ça paraît pas vraiment dans l’instant. » leurs cris, leurs rires, leur gymnastique calculée pour ne rien manquer du spectacle contredisent mes propos, mais il n’y a qu’à voir à quel point mon fils est sage dès l’instant où Moïra prend la parole qu’on comprendra vite l’effet baume qu’elle a sur lui. « Ils se sont bien trouvés. » j’hausse l’épaule, tourne la tête vers eux avant de réaligner mon attention vers Tommy. « Ça fait si longtemps que ça? » ouvrant de grands yeux sous la surprise, le calcul mental me confirme sans grande surprise qu’en effet, on cumule plus d’une décennie depuis notre dernier échange. « J’imagine que tu sais pour le passage par la case Londres? » j’amorce, prenant pour acquis que Matt lui a déjà fait le topo de la situation et qu’en ce sens, ça ne sert strictement à rien de renchérir sur un passé qui fait encore trop mal pour que je l’assume complètement. « La Ginny de 15 ans reconnaîtrait pas du tout la Ginny d’aujourd’hui si tu veux mon avis. » un léger rire vient percer mes mots, tant la timidité est encore présente mais différemment. L’évolution, quand j’y pense, la maturité de grandir trop tôt et trop vite, sûrement. « Mais c’est pas plus mal. On est bien, on a une petite vie tranquille - depuis que je suis revenue à Brisbane les choses s’arrangent doucement. » et c’est ce dont j’avais besoin. Un quotidien facile, sans tracas, sans magouilles. Toutefois, reste toujours ce doute, ce malaise, ce questionnement que je finis par m’autoriser, après avoir croisé les prunelles du brun, y avoir lu son éternelle bienveillance. « Tommy? Je peux te demander quelque chose? » attendant qu’il acquiesce, je renchéris, pensive. « Comment est-ce qu’il va? » pas besoin de le nommer à nouveau, le Warren sait très bien que je parle de mon aîné.
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| | | | (#)Mar 27 Nov 2018 - 18:29 | |
| Au milieu du brouhaha ambiant le rire de sa fille revenait pourtant aux oreilles de Tommy avec une clarté saisissante, étirant sur son visage un sourire songeur renforcé par la chaleur venue se nicher au creux de sa poitrine. Entre Moïra et son père les premiers mois de cohabitation n’avaient pas été de tout repos – la situation avec Marius, la brèche des deux ans et demi d’absence qu’il avait fallu s’atteler à colmater, et le séjour hospitalier de Tommy suite à la tempête de l’Halloween 2016 avaient apportés leur lot d’angoisses et de crises de larmes qu’il avait fallu éponger à grands coups d’une patience que le brun n’aurait jamais soupçonné chez lui-même. L’absence de Noah avait ensuite été une perturbation supplémentaire, la petite fille toute à ses interrogations d’enfant et ses souvenirs brouillés mais résolument mauvais du milieu hospitalier, et Tommy ne connaissant pas suffisamment la situation dans sa globalité pour pouvoir l’abreuver de plus que les paroles rassurantes balancées sans aucune garantie qu’elles ne reflètent la réalité. Il n’y avait alors pas à chercher très loin pour comprendre qu’il n’était pas question de coïncidence entre le retour du petit McGrath à l’école et le fait que cette année scolaire se déroulait beaucoup plus sereinement pour Moïra que la précédente. « J’ai entendu des trucs entre les branches oui. Le mien se défend bien aussi, côté avertissements. Et Noah est plus calme à son contact ; même si ça paraît pas vraiment dans l’instant. » A la manière dont les deux enfants s’époumonaient sous les cerfs-volants leur calme n’était effectivement pas ce qui ressortait avec le plus de leur tempérament, mais si Tommy croyait Ginny sur parole c’était parce que là encore leurs deux rejetons ne s’étaient pas trouvés pour rien. « Ils se sont bien trouvés. » avait d’ailleurs confirmé la mère de famille la seconde suivante, presque comme si elle avait lu dans ses pensées. « C’est vrai. » Aussi bien trouvés qu’avaient pu le faire les deux représentantes McGrath et Warren de la génération précédente, il y avait de cela des années – des siècles, avait-il l’impression. « Ça fait si longtemps que ça ? » S’était de son côté exclamée Ginny avec surprise, le temps passé semblant à elle moins lointain qu’il ne le semblait à lui, dans l’immédiat. Pour l’un comme pour l’autre il y avait pourtant eu une expatriation et les événements qui en avaient découlé entre les deux, et d’ailleurs sans tourner chercher à tourner autour du pot Ginny avait questionné « J’imagine que tu sais pour le passage par la case Londres ? » avec l’air de déjà connaître la réponse. « La Ginny de quinze ans reconnaîtrait pas du tout la Ginny d’aujourd’hui si tu veux mon avis. » Songeur, Tommy avait laisser son regard quitter un instant celui de la jeune femme pour retourner se balader du côté de leur progéniture, l’énième rire de Moïra lui arrachant un sourire pensif et un « Ouais, je crois qu’on en est tous là. » prononcé dans un murmure. Longtemps le brun s’était dit qu’il n’aurait pas d’enfants, qu’il ne prendrait pas le risque de faire les mêmes erreurs que ses parents avec lui et de faire payer à sa chair et son sang la déception qu’ils ne soient pas tels qu’il aurait aimé qu’ils soient. Il avait fallu toute la persuasion, mais surtout tout l’amour et toute la confiance qu’Alice plaçait en lui pour parvenir à le convaincre ; Et maintenant qu’Alice n’était plus là il se sentait comme l’équilibriste sur son fil de fer, incapable de faire demi-tour et avec un vide abyssal sous ses pieds maladroits. « Mais c’est pas plus mal. On est bien, on a une petite vie tranquille - depuis que je suis revenue à Brisbane les choses s’arrangent doucement. » Revenant à Ginny, Tommy avait acquiescé d’un signe de tête, pris d’une certaine douceur. « C’est bien. Il était temps pour vous aussi. » Car il n’avait pas besoin de connaître le fond des choses et la totalité de l’histoire pour savoir que la jeune femme avait payé sa part de soucis, de ce qu’en avait déjà mentionné Matt et de ce que Tommy en avait déduit ensuite tout seul, comme un grand. « Tommy ? Je peux te demander quelque chose ? » Avait-elle pourtant fini par reprendre, l’air soudainement plus sérieux, soucieux presque. « Comment est-ce qu’il va ? » La question Qui ça ? qui d’abord aurait été légitime s’était perdue dans la gorge du père de famille avant qu’il n’ait le temps de la poser : au jeu des connaissances communes l’emploi du masculin ne s’appliquait qu’à une seule personne. « Bien. Il va bien. » qu’il avait alors commencé par affirmer, haussant doucement les épaules avec la sensation de ne pas pouvoir apporter une autre réponse que celle-ci sans faillir à l’accord tacite qui tenait entre Matt et lui quant au fait de ne pas mettre le nez dans les galères de l’autre. Et pourtant … Pourtant la suite lui avait échappé, et secouant la tête Tommy s’était finalement repris « Enfin non, pas tant que ça. Disons qu’il a connu mieux. » Euphémisme sans être un mensonge, cela lui semblait être un bon compromis de réponse. Laissant néanmoins échapper un soupir, le barman avait replié l’une de ses jambes contre lui et arraché dans l’herbe qui les entourait une pâquerette qui n’avait rien demandé à personne. « Je ne sais pas ce qui s’est passé exactement entre vous, mais quoi qu’il ait fait il a vraiment l’air de le regretter. » Et si le brun s’était jusque-là juré de ne pas prendre parti il peinait à devoir faire comme si Matt se contentait de récolter ce qu’il avait semé – quoi que cela puisse être, la simple excuse d’un coup de poing parti trop vite dans la cloison nasal du géniteur de Noah lui semblant trop légère pour expliquer à elle seule que frère et sœur s’évitent désormais comme la peste. « Et quelque chose me dit que si tu prends la peine de me poser la question, c’est que la situation actuelle ne te rend pas plus sereine que lui. » Dieu sait que lui ne s’était jamais donné la peine de demander des nouvelles de Marius à Beth ou à leurs parents.
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| | | | (#)Lun 3 Déc 2018 - 2:29 | |
| ginny & tommy up to the highest heightWhen you send it flyin' up there, all at once you're lighter than air. You can dance on the breeze over 'ouses and trees, with your fist 'olding tight to the string of your kite. Oh, oh, oh let's go fly a kite, up to the highest height, let's go fly a kite and send it soaring up through the atmosphere, up where the air is clear let's go fly a kite. ☆☆☆ La douceur de la journée passée avec vue plongeante sur la ville prend une toute autre tournure quand, contre toutes attentes, j’amène de moi-même le sujet de Matt sur le tapis. Sachant que Tommy et lui avaient toujours été relativement proches et amis par la bande, la mention précédente du brun sur mon frère ne fait que me donner le feu vert hypothétique pour lui demander des nouvelles de mon aîné. Et si je reste prudente, mes drames familiaux n’ayant pas besoin d’assombrir le moment pour nous deux plutôt que pour moi simplement. Une brève question, une réponse polie de la part de Tommy, et presque, je pense déjà à relancer autrement qu’il me rattrape dans mon envol. « Pendant un moment, j’étais presque rassurée tu sais. » et je laisse échapper un rire, fin, qui se casse le long de ma gorge quand le Warren recommence en douceur, à tâtons, qu’il questionne en toute pudeur, politesse. Me replaçant doucement au sol, je prends le temps de réfléchir à la suite, à ce que j’ai envie d’amener, ce que je juge correct à ses oreilles. Pas nécessairement envie de lui étaler mon mal-être face à tout ceci, mais pas non plus envie de fermer la porte à une discussion qui viendra sûrement aux oreilles de Matt et ce qui, en somme, me soulagerait, rassurée d’avance. Qu’il sache, ou du moins, qu’on lui passe des bribes d’espoir. « Le pire là-dedans, c’est que je ne doute pas une seule seconde qu’il avait de bonnes intentions, au fond. » si tous les acteurs de ce cruel spectacle avaient réussi ensemble à me briser le coeur et à éclater ma confiance à travers, n’en restait que jamais je n’aurais pu concevoir que Matt ait vraiment pu anticiper les dommages collatéraux d’une telle manoeuvre. Mon frère avait bien des défauts, mon frère était intrusif et fermé, mon frère était rancunier et impulsif, mais jamais il n’avait été foncièrement méchant. « Il regrette les conséquences plus que le geste. Du moins, c’est ce que j’imagine, parce que c’est comme ça que je me sens face à tout ça. » et j’hausse distraitement des épaules, conclusion hâtive. « Et quelque chose me dit que si tu prends la peine de me poser la question, c’est que la situation actuelle ne te rend pas plus sereine que lui. » « Bien vu, Sherlock Warren. » que je m’entends lui répondre du tac au tac, un fin sourire sur mes lèvres qui montre que je ne m’offusque pas de ses commentaires, bien au contraire. « Je pensais que ça serait plus facile, je sais pas pourquoi, mais je croyais que comme ça, je lui pardonnerais plus vite. J’oublierais mieux. » et sans le réaliser, mes doigts commencent à jouer nerveusement avec l’un des plis de mon t-shirt, le tirer dans un sens, le ramener de l’autre. C’est étrange de parler de tout cela avec lui alors que plusieurs années séparent la moindre esquisse de conversation que nous ayons pu tenir ensemble, plus de quelques mots échangés et à peine. Mais Tommy a changé, je trouve, je m’étonne à constater. Il est plus posé qu’avant, ou alors le sommes-nous tous les deux. Avoir un enfant change énormément de choses, et de l’entendre aujourd’hui, de creuser un peu plus la situation à ses côtés alors que je ne doute pas une seule seconde qu’il a lui-même des référents, nos deux familles ayant toujours été au diapason des disputes comme des moments heureux, je renchéris, pensive mais pas butée. « C’est pas simple, la famille. » curieuse de savoir ce qu’il pense de tout ça, je suis interrompue par Noah et Moïra qui reviennent à notre hauteur, souffles coupés et grands sourires au visage. « Maman, t’as l’air sérieuse. » mon fils qui perce tout de suite l’abcès, et à l’intention de qui je secoue la tête de la négative, agitant ma tignasse déjà un brin décoiffée par le geste. « T’as fini toutes les chips, c’est pour ça? » et j’éclate de rire, un « Jamais j’oserais. » que je lance à l’intention de Tommy à qui Noah dévie la seconde suivante toute son attention dans l’espoir de pouvoir piger un brin dans ses réserves. Les gamins restent un moment, babillent à nos côtés, font office de bonne progéniture polie, avant de retourner de plus belle au point d’observation autorisée sur la colline. « Elle a une soeur, un frère? » je demande, impulsivement, la réflexion que je retiens à l’intérieur que parfois les schémas de famille les plus complexes rendaient les situation bien chaotiques.
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| | | | (#)Dim 6 Jan 2019 - 21:19 | |
| Qu’elle prenne la peine de se renseigner sur le cas de Matt et sur ce qu’il advenait de lui pendant que tous les deux se livraient un traitement du silence implacable voulait tout dire, aux yeux de Tommy. Parce qu’on ne demandait de nouvelles de personnes dont on n’avait que faire, on ne s’inquiétait pas du devenir de quelqu’un dont on ne se souciait pas, et forte d’une douceur que le temps et les années ne semblaient pas lui avoir ôté, Ginny n’avait pas l’allure de quelqu’un qui laissait couler. Quant à lui, il n’avait pas l’aplomb nécessaire pour se contenter de lui faire croire que du côté de Matt tout roulait avec simplicité ; Preuve qu’à de rares occasions Tommy savait se rendre coupable d’un trop plein d’honnêteté. « Pendant un moment, j’étais presque rassurée tu sais. » Le rire qui lui avait échappé ayant un arrière-goût léger de dépit, la brunette avait acquiescé doucement tandis qu’il se faisait l’avocat du diable et tentait d’arrondir les angles des actions de Matt, dont il ignorait probablement une grande partie. Il n’avait pas besoin de les connaître en détails pour savoir l’amour que l’homme portait à sa cadette, sous ce masque de petit con qui n’avait pas entièrement terminé de grandir, et cela valait bien que Tommy sorte exceptionnellement de la réserve qui était la sienne quand il était question de jauger des histoires familiales d’autrui. Les siennes suffisaient d’ordinaire amplement. « Le pire là-dedans, c’est que je ne doute pas une seule seconde qu’il avait de bonnes intentions, au fond. » qu’elle lui avait alors admis, l’air songeur, avant qu’un sursaut de raison ne lui fasse ajouter « Il regrette les conséquences plus que le geste. Du moins, c’est ce que j’imagine, parce que c’est comme ça que je me sens face à tout ça. » avec plus de fatalisme, et les épaules se haussant comme si elle ne trouvait rien de plus à en dire pour ce qui était d’analyser le sous-texte des actions de son aîné. Tout juste admettait-elle ce qui se voyait comme le nez au milieu de la figure tandis que le brun la mettait face à son absence d’indifférence « Bien vu, Sherlock Warren. » Et pourtant ils en étaient là, dans cette impasse qui valait entre autres que la discussion actuelle ait lieu et qu’elle se retrouve à devoir grappiller des nouvelles à l’ami de son frère qu’elle n’avait pas croisé depuis une décennie et des poussières. « Je pensais que ça serait plus facile, je sais pas pourquoi, mais je croyais que comme ça, je lui pardonnerais plus vite. J’oublierais mieux. » Nerveusement elle s’était laissée aller à jouer avec le bas de son tee-shirt, Tommy comprenant qu’il atteignait là les limites de ce qu’il serait en droit de questionner ou de faire remarquer, et que sa place n’était pas à tenter d’influencer Ginny dans ses décisions. « Peut-être qu’il suffit de laisser le temps au temps. Parfois c’est la seule chose qui ait du sens. » Et l’initiative viendrait d’elle-même, d’un côté ou de l’autre, de celui que le manque surpasserait le premier la rancune ou la peur de se faire jeter. Songeuse, le regard se perdant un instant sur leurs têtes blondes respectives à des années lumières de leurs tracas d’adultes, la jeune femme avait conclu « C’est pas simple, la famille. » dans un murmure auquel Tommy n’avait répondu que par un silence éclairé, son attention revenant à Moïra en se surprenant à se demander ce qu’elle en penserait, elle. Quelle image elle pouvait avoir de la notion de famille, à la lueur de ses quelques années et de sa courte mais intense expérience de la chose. Peut-être parce qu’ils s’étaient sentis surveillés plus intensément que les secondes précédentes, l’attention des deux garnements étaient à revenue à eux également, et avec l’énergie de leurs jeunes années ils avaient rappliqué jusqu’au point de ravitaillement à peine essoufflés par l’agitation qui les occupait depuis tout à l’heure. « Maman, t’as l’air sérieuse. » qu’avait le premier fait valoir Noah, portant sur sa mère un regard entre questionnement et suspicion « T’as fini toutes les chips, c’est pour ça ? » Pouffant dans la seconde, Ginny avait assuré « Jamais j’oserais. » avec le ton de celle qui au contraire aurait osé sans vergogne, le regard glissant vers Tommy que la réflexion avait amusé. « T’inquiète, y’a de quoi vous ravitailler. » Répondant autant au fils qu’à la mère, il avait attrapé le paquet de chips maxi format qui n’attendait que d’être ouvert devant eux et l’avait fait passer pour que chacun se serve, Moïra questionnant quant à elle « Est-ce que je peux avoir à boire s’il te plait ? » en lorgnant dans l’immédiat sur la bouteille d’iced tea plus que sur les chips. « Tournée générale. » Le paquet de gobelets entamé à son tour et Tommy remplissant les quatre premiers du lot l’un après l’autre pour que chacun puisse étancher sa soif, la petite troupe avait pris les quelques instants nécessaires pour boire et manger à sa guise, le vent se calmant un peu comme pour leur permettre de profiter pleinement de cet interlude gustatif. À les voir interagir avec enthousiasme le père prenait la mesure du chemin parcouru pour sa fille, dont l’espièglerie s’était longtemps effacée derrière cette impression constante qu’elle en voulait à la terre entière. « Elle a une soeur, un frère ? » Attendant que les deux enfants retournent à leur contemplation des cerfs-volants, Ginny avait reporté son attention sur lui tandis que le gobelet allait à ses lèvres avec tranquillité. Son propre regard glissant encore un court instant jusqu’à Moïra le Warren avait lentement secoué la tête « Non. C’est juste nous deux. » Et comme souvent lorsqu’il sortait ainsi Alice du tableau il sentait l’alliance peser presque une tonne au bout de la chaine qui pendait à son cou, comme pour lui rappeler que tout ne se résumait pas à cela. « Toi aussi, t’as cette impression qu’il grandit beaucoup trop vite ? » Attrapant au vol la première excuse pour que la conversation retrouve les rails de leurs seuls bambins, il avait penché la tête d’un air songeur en reprenant « Elle a voulu se mettre aux leçons de surf. Moïra. Et j’ai comme l’impression que je vais à peine avoir eu le temps de cligner des yeux trois fois qu’elle sera en âge de négocier la permission de minuit. » De terminer le lycée, de peut-être entamer des études, de voler de ses propres ailes, et rien que d’y penser Tommy se sentait déjà de vouloir freiner des quatre fers avant qu’il ne soit trop tard. L’angoisse.
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| | | | (#)Mer 16 Jan 2019 - 2:37 | |
| ginny & tommy up to the highest heightWhen you send it flyin' up there, all at once you're lighter than air. You can dance on the breeze over 'ouses and trees, with your fist 'olding tight to the string of your kite. Oh, oh, oh let's go fly a kite, up to the highest height, let's go fly a kite and send it soaring up through the atmosphere, up where the air is clear let's go fly a kite. ☆☆☆ Il parle de temps. Il parle de laisser tout le temps qu’il faut, de nous le laisser, autant à Matt qu’à moi. Y’a cette réticence dans sa voix qui me confirme que les choses n’ont toujours pas changé avec les années, et que pour le peu dont j’avais été mise au courant, les affaires familiales Warren étaient autant au beau fixe que celles des McGrath si cela pouvait être possible. « C’est ce que j’ai fini par me dire. » ne m’autorisant par contre pas du tout à le relancer sur quelque chose qui à mes yeux est trop délicat, trop secret pour qu’il l’étale ainsi sur la place publique, qu’il se confie à la petite soeur d’un ami de longue date, cette même petite soeur qui se trouve probablement au centre de leurs conversations lorsque Matt s’épanche - et oh Gosh que je me doute qu’il doit le faire - mon dos s’allonge, ma nuque s’arque, je repère nos gamins revenir au pas de course à nos côtés et déjà, le sujet est envolé, oublié. Mis en aparté, en attente, rangé, page tournée. Noah et son appétit d’ogre précédant tout le monde, j’écarquille les yeux en voyant comment il prend ses aises, comment il lorgne sur les rations qui, une seconde à peine plus tard, se retrouvent partagée par un Tommy un peu plus léger, épaules un brin plus détendues qu’une poignée de minutes plus tôt. « Tu sais comment nous parler, toi. » que j’avance, le combo croustilles et thé glacé qui à mes yeux a tout pour que ma progéniture se creuse un nid aux côtés de Moïra et de son père pour la totalité de l’après-midi. Pour ma part, je préfère attirer l’attention du brun une fois qu’il s’est assurée que sa fille ait tout ce dont elle a besoin. « La prochaine fois, on invite. » de bon coeur qui devrait racheter sur le fait mon bad parenting d’avoir oublié rations, breuvages et encas sur le comptoir de la cuisine, pas du tout fière de l’image que je renvoie, l’oubliant une fois que les rires des deux têtes folles s’envolent vers de plus verts pâturages. Mon regard les couve, Tommy fait de même. J’aurais jamais pensé qu’on serait les deux un jour, ici, à réaliser tout ça, à discuter de tout ceci. Et pourtant. Ma question fait mouche, il semble y avoir un voile noir passant le long de son regard un temps, voile pour lequel je me fais violence de culpabilité, que je tente au mieux de chasser du revers. « Ça a pas besoin d’être plus si la formule fonctionne, tu sais. » il n’y avait pas de vérité infuse, aucune marche à suivre claire, évidente, passe-partout. Rien qu’à voir ma propre situation parentale pour comprendre que j’étais à des lieux, à des millénaires de juger quoi ou qui que ce soit. Un père biologique, un père adoptif, une mère sans autorité aucune, des grands-parents laissés derrière nous, un grand frère complètement sorti de ma vie un temps. J’inspire, le gobelet de thé glacé si gentiment offert roulant entre mes paumes, pensive. « Le surf, hen? C’est tellement elle. » un sourire en coin, fin, vient se dessiner sur mes lèvres en imaginant la jeune fille sur son board, faire des acrobaties de dingue, arracher des soupirs de terreur à son père. Elle faisait clairement partie des cool kids Moïra, elle avait ce petit truc qui se dégageait d’elle malgré son jeune âge, une maturité à toute épreuve, un courage de béton, une attitude oui, mais doublée d’une intelligence comme on en voyait rarement. Ce n’était pas pour rien que je me réjouissais toujours en contre-partie de la voir traîner avec mon fils, de lui montrer l’exemple parfois même, de le pousser dans ses retranchements comme il arrivait doucement à le faire avec elle. « Noah m’a toujours donné l’impression d’être un adulte dans un corps d’enfant. » rebondissant sur les paroles de Tommy, je poursuis, à tâtons, évitant tout de même de replonger dans le lourd, les sujets qui fâchent. « Il a eu des années plutôt difficiles, là, il va mieux, mais l’an dernier et l’autre d’avant, sa santé n’était pas très bonne. » j’explique à peine, il doit bien savoir de toute façon que la maladie de mon fils nous en a fait voir de toutes les couleurs. « Et j’ai l’impression que l’argument “je veux profiter du temps perdu” va s’étirer looooongtemps, avec lui. » dans ma voix, y’a une pointe de découragement oui, un vif éclair de ce qui m’attendra le jour où tout sera trop gros, pire à gérer. Mais une fierté aussi. Une fierté qu’il soit encore là, fort, fier, complet, actif. Il avait une tendance à l’hyperactivité oui, mais je me voilais moi-même derrière ses propres excuses d’enfant de 8 ans tellement le voir grandir et évoluer me coupait trop souvent le souffle pour faire autrement. « Tu sais, si jamais… si jamais tu as besoin de quoi que ce soit, Noah et Moïra sont presque toujours ensemble, donc, t’as qu’à demander. » l’un ne va pas sans l’autre. Une gorgée de thé plus tard, et l’offre est sur la table, le temps que j’y pense, le temps que je peux être utile, si besoin.
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| | | | (#)Jeu 31 Jan 2019 - 23:16 | |
| Cela pouvait n’avoir l’air de rien, mais cette journée qu’ils devaient passer sur les hauteurs de Kangaroo Point était un énième test que Tommy se soumettait à lui-même, pour tenter de se prouver qu’il n’avait besoin de personne pour garantir à Moïra la promesse d’une bonne journée. L’arrivée impromptue de Ginny et de son propre rejeton dans le tableau contrecarrait donc un brin ses plans, mais aussi sûr que le brun savait l’attachement de sa fille pour son copain de classe, la perspective qu’il ne soit autre que le fils d’un McGrath donnait à la situation dans sa globalité un petit quelque chose de rassurant, de familier. Assez pour arracher à Tommy un sourire pensif, tandis qu’après une courte pause pour se remplir l’estomac les deux bambins retournaient courir après les cerfs-volants qui zigzaguaient dans le ciel ; Puis était venue la question de Ginny, et la seconde suivante le sourire s’était évaporé pour ne laisser qu’un voile de tristesse au fond de son regard, la pudeur le persuadant de ne pas s’épancher plus que cela. Sentant peut-être qu’elle s’aventurait là en terrain glissant, Ginny s’était fendue d’un « Ça n’a pas besoin d’être plus si la formule fonctionne, tu sais. » délicat, le couvant des yeux la demi-seconde suffisante pour déclencher un frisson de malaise chez Tommy et le persuader de détourner le regard en acquiesçant doucement. Nulle envie à cet instant de faire valoir que la formule ne fonctionnait pas si bien que cela et qu’il ne s’agissait pas d’un choix, ni pour lui ni pour la petite qui subissait l’absence de figure maternelle depuis aussi loin que remontaient ses souvenirs d’enfant. Laissant échapper un soupir, le Warren avait préféré changer de sujet, glissant lentement vers la tendance de leurs bambins – il ne doutait pas que Noah soit concerné au même titre – à grandir trop vite. Trop vite pour eux, parents dépassés par le temps qui filait, surtout. « Le surf, hen ? C’est tellement elle. » que s’était d’abord amusée la jeune femme, Tommy laissant échapper un bref rire en passant une main sur sa barbe « Ouais. Je crois qu’elle fait une meilleure australienne que moi, dans le fond. » Et peu importe qu’elle soit née en terres canadiennes quand lui était un australien pure souche, Brisbaner de la première heure. Laissant de son côté passer quelques instants, Ginny avait semblait-il pris le temps de réfléchir à la question initiale « Noah m’a toujours donné l’impression d’être un adulte dans un corps d’enfant. » lui avait-elle alors confié, posant ses mots et sa voix avec précaution au moment de reprendre « Il a eu des années plutôt difficiles, là, il va mieux, mais l’an dernier et l’autre d’avant, sa santé n’était pas très bonne. » Répondant d’un léger signe de tête, Tommy n’avait à aucun moment eu l’intention de quémander le moindre détail à ce sujet, pour les mêmes raisons que celles le poussant à ne pas épiloguer sur l’absence de mère de sa fille. Tout juste s’était-il alors permis de faire savoir « J’ai cru comprendre, oui. Moïra était toute fière de me dire qu’elle s’appliquait deux fois plus à écrire ses leçons pour que l’institutrice en fasse des photocopies pour Noah. Je crois que ça la rassurait de pouvoir faire quelque chose pour lui. » Pour autant l’épopée de Noah tout comme le séjour hospitalier de Tommy à la suite du blackout deux printemps plus tôt avaient apportées chez la petite leur lot d’angoisses qu’il avait tant bien que mal fallu calmer, déconstruire bout par bout avec patience. « Et j’ai l’impression que l’argument “je veux profiter du temps perdu” va s’étirer looooongtemps, avec lui. » avait de son côté repris Ginny avec douceur, et dans la voix une apparente volonté d’alléger la grisaille s’étant à nouveau invitée dans la conversation. « Tu sais, si jamais … si jamais tu as besoin de quoi que ce soit, Noah et Moïra sont presque toujours ensemble, donc, t’as qu’à demander. » Son verre de thé glacé terminé, le brun jouait machinalement avec son gobelet vide, le faisant passer entre ses doigts et d’une main à l’autre, le regard revenant à Ginny tandis qu’il lui décrochait un sourire « C’est gentil. Et c’est pareil pour toi, ça coule de source. Avec mes horaires de boulot c’est pas toujours simple, mais si un jour je peux dépanner pour quoi que ce soit, ça nous fera autant plaisir à elle qu’à moi. » Il n’était certes pas le Roi du baby-sitting, mais il connaissait la recette des pancakes, savait faire chauffer du pop-corn micro-ondable et maitrisait comme personne l’art de trouver l’introuvable en matière de films sur la toile. Pour l’heure, il s’était contenté de tendre la main vers la paquet de chips momentanément abandonnés au milieu du pique-nique, et piochant dedans il l’avait ensuite tendu vers la mère de famille en argumentant « Tu devrais profiter tant qu’il en reste et que les deux monstres ne sont pas là pour atomiser ce qu’il reste du paquet. » Pas de quartier, lorsqu’il était question de chips au vinaigre.
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| | | | (#)Sam 9 Fév 2019 - 5:06 | |
| ginny & tommy up to the highest heightWhen you send it flyin' up there, all at once you're lighter than air. You can dance on the breeze over 'ouses and trees, with your fist 'olding tight to the string of your kite. Oh, oh, oh let's go fly a kite, up to the highest height, let's go fly a kite and send it soaring up through the atmosphere, up where the air is clear let's go fly a kite. ☆☆☆ Aborder le sujet de la maladie ne Noah fait beaucoup moins mal qu’à l’époque et pour cause. Maintenant, tout va bien. Maintenant, on peut sortir de l’hôpital plus que quelques heures top chrono, on peut s’éloigner de la maison un jour ou deux si on le désire. On peut traîner toute la nuit dans l’atelier et dormir la matinée d’après, on peut rire et profiter de chaque moment sans avoir peur d’une épée de Damocles qui viendrait se faufiler trop tôt trop vite trop mal au-dessus de nos têtes. Moïra avait été une perle pendant la convalescence de mon fils. Toujours prête à rendre service, toujours disciplinée au possible à lui amener ses cahiers et ses devoirs sans traîner sur la quantité, sur l’heure. Je les avais même surpris quelques fois à faire leurs lectures ensemble, Noah tout aussi appliqué si ce n’est plus qu’elle à souligner les passages qu’ils comprenaient moins bien, à s’entraider l’un l’autre à maîtriser des subtilités encore moins claires à leur âge. « Elle a été géniale et tellement patiente, vraiment. Je pourrai jamais la remercier assez. » si je ne doutais pas une seule seconde que Tommy était fière de sa fille, il me semblait plus que logique de lui passer le mot de ma gratitude, de lui offrir cette tape dans le dos supplémentaire dont il avait sûrement besoin, comme n’importe quel parent. Connaissant chacun notre historique familial respectif et décousu, un compliment de plus ne pouvait pas non plus faire de tort, nous rassurant dans le fait qu’on n’était pas du tout comme nos propres géniteurs, ou comme nos frères et soeurs qui parfois, arrivaient à nous faire douter de tout, avec véhémence. Le plus naturellement du monde, je lui souligne ma présence si besoin est, déjà plutôt impliquée en aparté. Sachant par contre qu’il est le papa de la meilleure amie de Noah, n’en reste que je doute que nous devrons passer encore une bonne dizaine d’années et des poussières sans se recroiser. Le hasard me semble particulièrement futé pour mettre des visages connus d’avant sur notre chemin ces jours-ci, de toute façon. Il me parle de son emploi du temps un brin chaotique mais me renvoie l'ascenseur. Et, malicieuse mais totalement inoffensive, je renchéris, le sourire moqueur aux lèvres. « Parfait. Du coup, prépares-toi à ce qu’on abuse en tout temps, aux pires moments possibles de ton horaire. » notant tout de même mentalement de lui faire signe si à un instant il me mentionne que son boulot le garde d’une activité ou d’un suivi quelconque. Il fallait bien que je profite du fait d’avoir des journées allégées depuis quelques semaines déjà, et donc d'avoir facilement la possibilité de dépanner plus encore que jamais. Quand Tommy me tend le sac de croustilles comme un Graal à piller avant le retour anticipé des deux bambins, j’éclate d’un nouveau rire bien senti. « T’es sûr que tu as pas du sang McGrath en toi, un peu? » ma main s’enfonce dans l’emballage qui grince, et comme une alarme, un déclencheur automatique, Noah arrive à la course, Moïra sur ses talons, les réserves qui se terminent sous leurs yeux horrifiés. « Non, non, il reste plus rien! » ma bouche pleine de chips le nargue, sa mine décontenancée finira au fil de la journée par s’alléger à nouveau. De son envie de croustilles bien salées et vinaigrées, il est passé à un goût assumé et dédié pour une crème glacée pistaches. All is well.
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