We'll do it all, everything, on our own. We don't need anything or anyone. If I lay here, if I just lay here, would you lie with me and just forget the world ? I don't quite know how to say how I feel. Those three words are said too much, they're not enough. ☆☆☆
Totalement acquis aux températures hivernales auxquelles il s’était habitué pendant ses années d’immigration canadienne, Tommy n’était pas mécontent d'avoir vu revenir à Brisbane des températures plus douces, à défaut de plus frais, et si ce n’était pour la nuit qui tombait extrêmement tôt il ne trouverait presque rien à redire à la saison hivernale australienne. Les journées de travail au McTavish s’en trouvaient elles aussi influencées, les bruyants groupes des soirs d’été étaient remplacés par d’autres avides de sociabiliser un peu avant de rentrer se terrer chez eux pour la soirée, et à l’exception du triptyque jeudi-vendredi-samedi soir le reste de la semaine était plus calme, et moins éreintant nerveusement pour le brun que travailler derrière un bar commençait à lasser. Sans en avoir dit un mot à Callum, le propriétaire et patron, Tommy prospectait ailleurs à la recherche d’un autre emploi, aux horaires moins contraignants lorsque l’on élevait seul une enfant, et surtout un emploi dans lequel il ait une chance de s’épanouir ou d’espérer évoluer. Un emploi mieux payé, aussi, mais ça il ne comptait pas trop dessus et se contentait d’éliminer les propositions d’emploi qui lui feraient drastiquement perdre de l’argent. De ses proches seules sa sœur Scarlett ainsi que Lene étaient au courant de ses velléités de changer de voie professionnelle, et il n’avait parlé de ses recherches actives qu’à la première. Pour tout le reste, en particulier ses parents et ses deux aînés, Tommy se plaisait là où il était et peu importe l’avis qu’ils avaient à ce sujet : la dernière chose que souhaitait le brun c’était que les Warren et leur ivresse de réussite ne viennent mettre leur nez dans ses tentatives pour se débrouiller seul, sans leur aide mais aussi sans leurs jugements incessants. Pour tout le monde ou presque il n’y avait donc que Tommy le barman et rien d’autre, et tant qu’il n’aurait pas trouvé un ailleurs où on lui promettait de se sentir plus utile qu’à laver des verres sans grincer des dents face à son casier judiciaire, les choses resteraient ainsi.
Et les verres, il finissait justement d’en laver une tripotée après avoir fait du stock dans les coupelles de cacahuètes à distribuer sur chaque table qui consommait, et s’était accordé la pause cigarette sur laquelle il languissait depuis une bonne demi-heure. Toujours cette addiction au tabac dont il ne parvenait pas à se débarrasser, et qui le faisait maudire ceux qui parlaient d’une simple histoire de volonté, et du baratin qui voulait que tout cela ne soit que dans la tête. S’octroyant en tout cas pour l’instant une dose de nicotine plus que bienvenue, Tommy s’était réfugié dans l’arrière-cour du bar, faisant fi de la proximité avec les poubelles et des rats qui s’y cachaient très probablement dans l’espoir de mettre la dent sur le reste d’une portion de frites ou de fish and chips. « Tommy ? » Passant la tête dans l’embrasure de la porte de service, Loan l’avait appelé à tâtons, ne distinguant probablement rien d’autres que l’extrémité rougeoyante de sa cigarette dans l’obscurité. « Uh ? » Retenant le soupir relatif au fait de ne même pas pouvoir prendre sa pause tranquillement, il avait écouté tandis que la barmaid lui expliquait « Y’a une fille qui demande après toi, une petite blonde. À peine majeure. » Arquant un sourcil tant par la description qui ne lui disait rien que par le jugement malvenu qu’il croyait avoir décelé dans la voix de sa collègue – pourtant mal placée pour juger des fréquentations d’autrui – il avait simplement répondu « J’arrive. » et pris une demi-seconde pour tirer une dernière fois sur sa cigarette et écraser ce qu’il en restait contre le mur avant de balancer le mégot dans les poubelles. Rapidement il avait repéré la fameuse petite blonde de l’autre côté du comptoir, et venant à sa rencontre il avait longé la rangée de tabourets de bar et tendu une main polie vers elle « Il parait que vous me cherchez. » Une chose était sûre en tout cas, il mettait sa main à couper de ne pas la connaître, et se demandait ce qu’elle pouvait bien lui vouloir. Et bien que cela n’avait aucun sens, une partie de lui ne pouvait s’empêcher d’angoisser qu’il soit question de Moïra.
Shiloh Atkins
la reconstruction
ÂGE : vingt-huit ans - (8.11.1996) SURNOM : elle préfère shiloh et rien d'autre STATUT : célibataire, elle réapprends à faire confiance après une relation abusive. MÉTIER : styliste pour la maison de couture Weatherton, un rêve devenu réalité pour lequel elle continue à travailler comme une acharnée LOGEMENT : #45 james street, fortitude valley où elle donne une nouvelle chance à la colocation avec Olive POSTS : 5485 POINTS : 1020
TW IN RP : mention de relation abusive (psychologique et physique), revenge porn, dépréciation de soi GENRE : Je suis une femme ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : a un frère jumeau, Nathan › sait coudre depuis ses dix ans et ne rate jamais une occasion de créer ses propres vêtements › viens tout juste de revenir à Brisbane › sort d'une relation abusive qui aura durer un peu plus d'un an › naturelle et souriante, elle c'est renfermé sur elle-même ces derniers temps DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : #AA6195 RPs EN COURS : (05)kieran #1 › lewis #5 › megan #14 › cleo #3
leloh #5 › and i want to tell you everything. the words i never got to say the first time around and i remember everything from when we were the children playing in this fairground. wish i was there with you now. if the whole world was watching i'd still dance with you, drive highways and byways to be there with you, over and over the only truth. everything comes back to you
meloh #14 › only you know me the way you know me, only you forgive me when i'm sorry. need you when i'm broken, when i'm fixed, need you when i'm well, when i'm sick. friends that i rely on don't come through, they run like the river, but not you. there you are, with open arms.
Il aura m’as fallu trois mois pour commencer à accepter, tout doucement, le décès de ma mère. Je ne dis pas que j’ai fait mon deuil, loin de là. Je crois que je n’ai même pas encore envisagé a commencer ce dernier. Pourtant, tout doucement, je commence à accepter le fait que je ne retrouverais pas maman en rentrant du travail. Qu’elle ne va pas subitement passer le pas de la porte en ramenant de quoi déjeuner ou en me proposant de se faire une soirée mère/fille. C’est fini tout cela. Je ne sais pas comment je vais pouvoir continuer sans elle. Jusqu’à présent, je m’étais mise en mode survie, ni plus ni moins. Surtout, ne pas se poser de questions et avancer au jour le jour. Cependant, je ne peux pas continuer à vivre comme cela, la tête dans le guidon. Il m’a fallu du temps et surtout un véritable déclic pour commencer à prendre pleinement conscience de la situation. Tout d’abord, j’ai fini par prendre connaissance de la lettre que ma mère avait laisser pour moi chez son notaire. Autant dire que j’en ai appris des belles avec cette missive. Mon père paternel existe, il a l’air d’être un sacré connard, mais j’ai trois demi-frères et une demie-sœur en ville. Cette nouvelle m’a chamboulé et j’ai entamé des recherches qui m’ont mener jusqu’à Milena. Je n’ai pas encore eu le courage de tout lui avouer, mais je me rapproche d’elle petit à petit. J’apprends à la connaître avant de lui dire quoique ce soit. Cette découverte me permet d’avancer petit à petit. Un pas après l’autre. Il y a des jours ou maman me manque tellement que j’ai l’impression qu’un poids énorme me colle au sol, m’empêchant de respirer correctement. Puis le lendemain, je me sens un peu mieux et je vais travailler sans me poser de questions. Des jours avec et des jours sans. Tout simplement. Au fond de moi, j’espère encore revoir maman. Je n’ose pas l’admettre à haute voix. Je devrais commencer à travailler sur mon deuil. C’est ce que ma psy m’a conseillé, de débuter mon deuil. Pour cela, elle m’a dit de chercher des réponses à mes questions. Autant la lettre de maman a éclairer des zones d’ombre dans ma vie, autant, il me reste un bon nombre de questions sans réponse. Je sais que je ne pourrais jamais obtenir certaines d’entre elles, seul maman aurait pu m’expliquer tout cela. Cependant, depuis trois mois, quelque chose me travaille un peu trop. J’aimerais comprendre ce qui a bien pu se passer le jour de l’accident. Maman a toujours été une excellente conductrice, elle faisait attention sur la route et respectait les limitations de vitesse. La police m’a parlé d’accident, mais sans jamais vraiment m’expliquer quoique ce soit. C’est seulement il y a quelques jours, en rangeant quelques papiers, que je suis retombé sur le procès-verbal retraçant cette soirée qui a changer ma vie à jamais. Je n’y avais pas réellement prêté attention à l’époque. Je venais de perdre ma maman, alors j’avais pris les papiers que me tendait le policier sans vraiment me poser de questions. J’avais au moins eu la bonne idée de les ranger dans mes papiers importants. Ces quelques pages, estampillées du tampon de la police de Brisbane, relatent les constatations faites sur place. L’accident a été assez violent. Personne n’a jamais su me dire si maman avait souffert, et même si cela sonne morbide, c’est quelque chose que j’aimerais savoir. Juste pour me sentir un peu mieux, pour savoir qu’elle n’est pas parti dans la douleur. C’est donc en relisant ces quelques pages, qu’un nom as finis par me sauter aux yeux : Tommy Warren. L’homme était listé comme témoin ayant assisté à l’accident. Rien de plus.
Si je n’avais pas spécialement prêté attention à ce nom auparavant, après l’avoir lu sur les papiers, cet homme n’as pas quitter mon esprit. En rentrant du travail hier soir, j’ai finis par décider de le chercher. Je crois que j’ai besoin de le voir, qu’il me raconte ce qu’il a bien pu voir ce soir-là. Peut-être que je ne le trouverais jamais, peut-être qu’il ne voudra jamais me parler de tout cela, mais je voudrais le retrouver. Il m’aura fallu très exactement deux heures pour finir par trouver un certain Thomas Warren sur Facebook. Je ne sais pas vraiment s’il s’agit de lui, mais son profil indique qu’il travaille au McTavish. Alors j’ai noté cela dans mon agenda et nous voilà le lendemain au soir. Je ne travaille pas, fait rare, et j’en ai profité pour venir jusqu’ici. Le bar n’est pas très plein, en même temps en semaine les soirées sont toujours plus calme. Je m’approche du comptoir, mais n’aperçois pas l’homme que je recherche. Peut-être qu’il ne travaille pas ce soir. Vainquant ma timidité, je finis par m’adresser au barman. « Excusez-moi, je cherche Tommy Warren. Il travaille ce soir. » « Il est en pause. » Oh d’accord. Je prends place sur un tabouret prête à attendre, mais l’homme me sourit quelque peu. « Je vais vous le chercher. » Je murmure un faible merci et commence a jouer nerveusement avec une serviette en papier. Je ne sais plus vraiment si c’était une bonne idée de venir ici. Je vais très probablement déranger en plus. C’est idiot. J’étais prête à partir lorsqu’une voix masculine résonne derrière moi. « Il parait que vous me cherchez. » Je me retourne et tombe nez à nez avec l’homme que j’ai pu apercevoir sur Facebook. Un léger petit sourire se dessine sur mes lèvres. « Bonsoir. » Je serre la main qu’il me tend avant de me relever afin de lui faire face pleinement. « Vous êtes bien Thomas Warren ? » Il hoche rapidement la tête pour confirmer mes dires ce qui me soulage quelque peu. Au moins, je ne me suis pas trompé. J’espère juste qu’il n’y a pas plusieurs hommes qui porte ce nom à Brisbane. Je soupire quelque peu afin de me donner du courage. Je ne peux plus vraiment faire marche arrière. J’ai longtemps pensé au moment où j’allais me retrouver face à lui aujourd’hui et pourtant plus rien ne me viens. Alors je me jette à l’eau. « Je… Cela va probablement vous paraître bizarre, mais il y a de cela trois mois, vous avez assisté à un accident de la route ? » Je commence à me sentir de plus en plus timide, je ne sais pas m’adresser aux inconnus, c’est horrible. Je me gratte un peu la gorge et relève les yeux vers lui. « Une femme autour de la quarantaine, blonde comme moi ? » Je dois le soûler avec mes questions, en particulier sur son lieu de travail, mais maintenant que je me suis lancé autant finir. « Je ne sais pas si vous vous souvenez. Pardon, je dois vous déranger en plus. J’aurais dû venir à un autre moment. » dis-je à une cadence hallucinante et sans prendre la peine de reprendre ma respiration.
Ce n’était probablement pas sain, d’en être réduit à cela : s’accrocher avec désespoir à ses quelques minutes de pause et compter les minutes jusqu’à la prochaine, faire son boulot de manière robotique et en affichant un sourire crispé par l’obligation de donner le change au client sans en avoir en réalité aucune envie. Le temps passant Tommy réalisait qu’il n’en pouvait tout simplement plus de subir un métier qui nécessitait autant de contact avec les autres ; Il ne rêvait que d’un job où l’on ne lui demanderait pas ni de sourire ni de parler lorsqu’il n’en avait pas envie. Et caché dans l’arrière-cour en espérant qu’on le laisse tranquille, qu’on lui cède gracieusement ces quelques minutes de nicotine aspirée par habitude plus que par envie, il avait maugréé intérieurement que la voix de Loan vienne le sortir de son tête-à-tête avec lui-même, avant d’afficher cet air méfiant lorsqu’elle avait annoncé que l’on demandait après lui. Il n’attendait personne, et même la vague description physique donnée par la serveuse n’avait rien de commun avec l’une de ses connaissances … une cliente mécontente, peut-être ? Il n’avait clairement pas besoin de cela à l’heure actuelle, et n’avait même pas souvenir de faits qui pourraient correspondre dans les jours qui avaient précédé. Mais mis devant le fait accompli et face à la blonde en question il pouvait maintenant l’affirmer avec certitude : il ne la connaissait pas. Et s’il avait hoché la tête à son « Bonsoir. » et tendu une main polie pour serrer la sienne, sa méfiance n’était pas descendue d’un pouce lorsqu’elle avait demandé confirmation « Vous êtes bien Thomas Warren ? » et obtenu d’un hochement de tête de sa part en guise de réponse. S’attendant à ce qu’elle se présente à son tour, il avait fait chou blanc et finalement dû questionner lui-même « Et vous êtes … ? » sans penser un seul instant à l’éventualité qu’il soit supposé la connaître et que la question en elle-même puisse être vexante. Semblant de son côté hésiter, comme si elle n’était plus certaine de ce qu’elle souhaitait dire ou de la raison qui l’avait amenée ici, la jeune femme avait pris une inspiration visible et lancé sa question comme on jetterait une bouteille à la mer : « Je … Cela va probablement vous paraître bizarre, mais il y a de cela trois mois, vous avez assisté à un accident de la route ? Une femme autour de la quarantaine, blonde comme moi ? » Relevant la tête vers lui elle l’aurait sans doute vu blanchir légèrement, changer de couleur tandis que dans sa poitrine son cœur semblait louper un battement avant de reprendre à une cadence désorganisée. « Je … » L’empêchant de terminer sa phrase, un frisson lui avait parcouru la colonne vertébrale tandis que des souvenirs de l’accident en question lui revenaient à l’esprit. Troublé, et tout sauf certain d’avoir envie de remettre sur le tapis cette soirée qu’il tentait d’oublier au plus vite, il avait sans doute été trop lent à réagir au goût de la blonde qui déjà esquivait « Je ne sais pas si vous vous souvenez. Pardon, je dois vous déranger en plus. J’aurais dû venir à un autre moment. » en semblant presque manger ses mots, comme pour s’en débarrasser plus vite. L’espace d’un instant il avait songé à nier, jouer celui qui ne savait rien et la laisser à des questionnements sans réponse, mais à la toute dernière seconde il s’était laissé rattraper par un semblant de scrupules dont il était le premier à s’étonner « Non c’est … je m’en souviens, oui. » Plus qu’il ne le voudrait, s’il devait être honnête ; Mais c’eut probablement été mal perçu que de le préciser. « Vous êtes de la police ? » Elle semblait bien jeune pour en être, mais il ne voyait pas par quel autre biais que celui-là elle aurait pu avoir son nom et remonter jusqu’à lui ; Il n’avait parlé de tout cela à personne. Au point de s’en être laissé bouffer en silence, sans doute. « Écoutez si c’est le cas, j’ai déjà dit tout ce que je savais à vos collègues, je passais juste par là en rentrant du boulot, je veux pas d’ennuis. » Croisant les bras, il avait fait un pas en arrière et retrouvé la posture défensive qu’il avait l’habitude d’adopter face aux représentants de la loi, l’étiquette d’ancien taulard toujours inscrite sur son front et bien plus souvent source de préjugés qu’il ne le méritait. Le droit à l’erreur n’existait pas, pour ces gens-là qui n’avaient que les mots coupable et récidive à la bouche.
Shiloh Atkins
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ÂGE : vingt-huit ans - (8.11.1996) SURNOM : elle préfère shiloh et rien d'autre STATUT : célibataire, elle réapprends à faire confiance après une relation abusive. MÉTIER : styliste pour la maison de couture Weatherton, un rêve devenu réalité pour lequel elle continue à travailler comme une acharnée LOGEMENT : #45 james street, fortitude valley où elle donne une nouvelle chance à la colocation avec Olive POSTS : 5485 POINTS : 1020
TW IN RP : mention de relation abusive (psychologique et physique), revenge porn, dépréciation de soi GENRE : Je suis une femme ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : a un frère jumeau, Nathan › sait coudre depuis ses dix ans et ne rate jamais une occasion de créer ses propres vêtements › viens tout juste de revenir à Brisbane › sort d'une relation abusive qui aura durer un peu plus d'un an › naturelle et souriante, elle c'est renfermé sur elle-même ces derniers temps DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : #AA6195 RPs EN COURS : (05)kieran #1 › lewis #5 › megan #14 › cleo #3
leloh #5 › and i want to tell you everything. the words i never got to say the first time around and i remember everything from when we were the children playing in this fairground. wish i was there with you now. if the whole world was watching i'd still dance with you, drive highways and byways to be there with you, over and over the only truth. everything comes back to you
meloh #14 › only you know me the way you know me, only you forgive me when i'm sorry. need you when i'm broken, when i'm fixed, need you when i'm well, when i'm sick. friends that i rely on don't come through, they run like the river, but not you. there you are, with open arms.
Cela fait bien longtemps, que je ne m’étais pas sentie aussi nerveuse. J’ai toujours été quelqu’un de très timide et j’ai du mal à aborder les gens. Il m’a fallu plusieurs jours avant de me décider de retrouver Monsieur Warren. Je sais exactement ce que je veux lui demander, et cela, depuis un moment désormais, mais il me fallut trouver le courage pour venir l’aborder. Maintenant que je suis dans ce bar, je sais que je ne peux plus faire marcher arrière. Je ne sais pas ce que je vais bien pouvoir retirer de la conversation, mais je veux pouvoir parler avec cet homme. Seulement, lorsque son collègue va le chercher, toute mon anxiété remonte en flèche. Je me présente ici sans gêne pour parler d’une soirée horrible à un homme qui n’a été que le témoin de cet accident qui aura coûter la vie à ma mère. Petit à petit, je sens cette vague d’angoisse monter en moi. Je suis habitué de ce genre de sensation, mais comme souvent cela me coupe de la réalité. Tellement que j’en sursaute presque lorsque le barman se présente à moi. C’est en tremblotant que je finis par m’adresser à lui. Si j’avais trouvé le courage de venir jusqu’ici, ce dernier a bien disparu et je me demande comment je vais pouvoir gérer le reste de la conversation sans me mettre à trembler de la tête aux pieds ou avoir des problèmes pour respirer. J’essaye de repousser mon angoisse le plus loin possible et lève les yeux vers cet homme qui semble tout de même quelque peu réticent. « Et vous êtes… ? » « Oh euh… Elora. Elora Dawson. » dis-je en balbutiant quelque peu. C’est nerveusement que je tords mes doigts entre eux, alors que je tente tant bien que mal de faire comprendre à Warren pourquoi je suis venu l’importuner. Plus je parle, moins j’ai le sentiment que tout cela est une bonne idée. L’homme en face de moi semble troubler par mes propos, il a l’air fébrile d’un seul coup. J’ai peur d’avoir rêvé de mauvais souvenirs pour lui sans véritablement le vouloir. Mal à l’aise, je suis prête à partir en courant. Pourtant, quelque chose me bloque complètement sur place. Je sens mes mains trembler quelque peu et j’allais m’échapper lorsque le brun face à moi semble sortir de son mutisme. « Non c’est … je m’en souviens, oui. » Un frisson me parcourt l’échine. Il se souvient de l’accident. Soudainement, une vague d’espoir s’empare de moi. Je ne sais pas s’il va bien vouloir poursuivre la conversation, mais au moins il semble vouloir me parler quelques minutes. Tout du moins, c’est ce que je pensais. Pourtant, subitement, la méfiance ce lit de nouveau sur son visage. Il a l’air crispé, presque tendu et je comprends rapidement pourquoi. « Vous êtes de la police ? Écoutez si c’est le cas, j’ai déjà dit tout ce que je savais à vos collègues, je passais juste par là en rentrant du boulot, je veux pas d’ennuis. » Je suis tellement surprise par sa question et sa nouvelle posture défensive que je ne sais par ou commencer ma réponse. Je me sors rapidement de ma torpeur ne voulant pas laisser l’occasion de pouvoir converser avec lui m’échapper. « Non, non. » lançais-je précipitamment. Soudainement, je me sens un peu moins timide, quelque peu soulager de l’angoisse qui m’habitais. J’ai besoin de savoir, besoin de le questionner et pour cela je me dois de gagner sa confiance. « Je ne suis pas de la police. Vraiment pas. » Un petit rire nerveux s’échappe d’entre mes lèvres rien qu’en pensant à cette idée. Je ne suis vraiment pas faite pour ce genre de chose. Je me reprends tout de même rapidement afin de ne pas perdre son attention. « Je… En réalité, je suis la fille de la femme que vous avez aidée. » Il va certainement me prendre pour une folle. Qui aimerais en savoir plus sur l’accident qui a coûter la vie à sa mère ? Peu de gens probablement et pourtant j’ai le sentiment qu’il s’agit d’une étape importante dans mon deuil. « Vous êtes la dernière personne que maman a vu et je… J’ai besoin de savoir. » dis-je doucement en baissant une nouvelle fois le regard quelque peu intimider par cet homme. Une nouvelle fois, l’angoisse revient ébranler ma certitude. « Mais je… Enfin, je veux pas vous déranger. Je sais pas ce qui m’a pris de venir ici sur votre lieu de travail. Je suis désolée… » Cette fois, je fais un pas en arrière, prête à partir. Ne voulant pas le déranger bien plus longtemps, persuader qu’il ne voudra pas s’éterniser auprès de moi.
La méfiance toujours en bandoulière, syndrome de celui à qui l’on avait toujours ou presque quelque chose à reprocher – ou tout du moins c’était l’impression qu’il en avait parfois – Tommy s’était retrouvé face à cette petite blonde qu’il ne connaissait pas avec le même air que si elle avait été un grand bonhomme à la carrure de catcheur. Lorsqu’elle avait bafouillé un « Oh euh … Elora. Elora Dawson. » maladroit pour se présenter néanmoins, il n’avait senti aucune animosité à son égard et avait tenté de se détendre un peu, abandonnant seconde après seconde cet air bourru avec lequel il l’avait accueillie au départ. La mention de l’accident dont il avait été témoin quelques mois plus tôt avait pourtant réussi à creuser chez lui un certain malaise de nouveau, le barman s’inquiétant maintenant d’avoir affaire à un agent de police, qu’il tenait en horreur. « Non, non. » s’était-elle alors tout de suite défendue à ce sujet « Je ne suis pas de la police. Vraiment pas. » Ironique que cette façon qu’elle avait de tenter d’arrondir les angles et de mesurer son ton pour tenter de le rassurer, lui qui faisait une tête de plus qu’elle et n’avait assurément aucune raison de la craindre, à première vue. « Alors qu’est-ce que vous voulez … ? » Mal à l’aise, il n’aimait pas évoquer cet événement dont il n’avait pour ainsi dire parlé à personne, gardant pour lui la double-dose de mauvais souvenirs qui s’y rattachaient : ceux du jour même et de l’issue malheureusement fatale de cet accident, et ceux plus insidieux que ce décès avait fait remonter à la surface dans son esprit rongé par le remord. « Je … En réalité, je suis la fille de la femme que vous avez aidée. Vous êtes la dernière personne que maman a vu et je … J’ai besoin de savoir. » Sentant la chair de poule lui parcourir les bras, Tommy avait probablement pâli un peu face à la révélation de la jeune femme, écarquillant les yeux avec autant de stupeur que de désolation à son égard. Visiblement tout aussi mal à l’aise que lui, la blonde avait patienté après une réaction qui tardait à venir et finalement fait un pas en arrière, rétractant déjà ce qu’elle pensait être une erreur « Mais je … Enfin, je veux pas vous déranger. Je sais pas ce qui m’a pris de venir ici sur votre lieu de travail. Je suis désolée … » Brusquement ramené à la réalité et au fait qu’il se comportait malgré lui comme un malotru, ce fut Tommy qui cette fois-ci s’exclama « Non attendez … ! » de manière un peu précipitée, tendant machinalement la main dans la direction de la jeune femme et se retenant au dernier instant de l’attraper par le bras ou la main en réalisant le caractère intrusif du geste. « Pardon, je … vous m’avez un peu pris au dépourvu. » Et Dieu sait que ce n’était pas la manière la plus efficace d’obtenir une réaction de Tommy, que l’imprévu ou la sensation soudaine de perdre pieds avait plutôt tendance à tétaniser. « Mes condoléances. Pour votre mère. » avait-il ensuite repris d’une voix plus basse, aussi sobrement que possible. Lentement lui revenaient par bribes les derniers instants échangés entre la mère de famille et lui, le prénom d’Elora soudainement plus familier que quelques instants plus tôt tandis que Tommy réalisait l’avoir déjà entendu, en réalité. « Je termine mon service dans une heure, si vous voulez. Commandez-vous quelque chose à boire pour patienter. Je vous l’offre. » Cela lui semblait un peu indécent de lui imposer cette discussion en quatrième vitesse et sur un coin de comptoir, pendant le peu de temps qu’il restait à sa pause. Lui indiquant alors une table libre dans un coin tranquille du bar, un peu en retrait, il l’avait laissée aller s’y installer et avait envoyé peu de temps après une serveuse s’enquérir de sa commande. L’heure suivante lui avait paru une éternité, éternité durant laquelle son regard était régulièrement allé se perdre du côté d’Elora, bien qu’il l’ait détourné aussitôt chaque fois qu’elle avait relevé le sien vers lui. La vérité c’est qu’il n’avait pas la moindre idée de ce qu’il allait bien pouvoir lui dire. De ce qu’elle allait vouloir savoir, de ce qu’elle avait besoin d’entendre … Qu’avait-il eu besoin d’entendre, lui, lorsqu’Alice lui avait été arrachée du jour au lendemain ? Il ne savait plus. Il doutait même que quoi qu’on lui ait dit l’ai fait se sentir mieux à un moment ou un autre. Délesté de son tablier et les manches de son pull redescendues jusque sur ses poignets, il avait donc quitté l’arrière du bar avec l’angoisse au creux de l’estomac et s’était rapproché de la table à pas lents, tirant la chaise précautionneusement avant de s’y installer. « Vous … Vous voulez boire autre chose ? » qu’il avait alors demandé à Elora d’un ton fuyant, comme s’il espérait repousser d’encore quelques instants la discussion qu’elle était venue avoir avec lui. « Je suis désolé, je ne sais pas trop quoi vous dire … Je ne m’attendais pas à vous rencontrer un jour. » Il avait rangé tout cela dans un coin de sa tête et l’avait tassé pour tenter de ne plus y penser. De ne pas penser à la vie qu’il avait vu s’évaporer lentement de cette femme dans la carcasse de sa voiture, à cette fille unique dont il lui avait fait parler pour tenter de la garder éveillée, à ce bruit de tôle froissée dont le crissement parvenait encore à le réveiller la nuit.
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ÂGE : vingt-huit ans - (8.11.1996) SURNOM : elle préfère shiloh et rien d'autre STATUT : célibataire, elle réapprends à faire confiance après une relation abusive. MÉTIER : styliste pour la maison de couture Weatherton, un rêve devenu réalité pour lequel elle continue à travailler comme une acharnée LOGEMENT : #45 james street, fortitude valley où elle donne une nouvelle chance à la colocation avec Olive POSTS : 5485 POINTS : 1020
TW IN RP : mention de relation abusive (psychologique et physique), revenge porn, dépréciation de soi GENRE : Je suis une femme ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : a un frère jumeau, Nathan › sait coudre depuis ses dix ans et ne rate jamais une occasion de créer ses propres vêtements › viens tout juste de revenir à Brisbane › sort d'une relation abusive qui aura durer un peu plus d'un an › naturelle et souriante, elle c'est renfermé sur elle-même ces derniers temps DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : #AA6195 RPs EN COURS : (05)kieran #1 › lewis #5 › megan #14 › cleo #3
leloh #5 › and i want to tell you everything. the words i never got to say the first time around and i remember everything from when we were the children playing in this fairground. wish i was there with you now. if the whole world was watching i'd still dance with you, drive highways and byways to be there with you, over and over the only truth. everything comes back to you
meloh #14 › only you know me the way you know me, only you forgive me when i'm sorry. need you when i'm broken, when i'm fixed, need you when i'm well, when i'm sick. friends that i rely on don't come through, they run like the river, but not you. there you are, with open arms.
« Alors qu’est-ce que vous voulez … ? » L’espace d’un instant, je me demande bien pourquoi il semble aussi nerveux et inquiet qu’on puisse venir lui poser des questions. De ce que je comprends, il n’a pas réellement envie de se retrouver nez à nez avec la police. Je préfère ne pas poser de questions, après tout cela ne me regarde pas. Je ne suis pas là pour lui amener des problèmes. Loin de là. Rapidement, je réalise qu’il n’a aucunement envie d’échanger avec moi et que je ferais mieux de le laisser travailler. C’était complètement idiot de venir ici sans prévenir personne. Je ne savais pas vraiment ce que j’attendais en venant ici ce soir. Déçue et quelque peu triste, je m’excuse longuement, prête à rebrousser chemin. Je ne veux pas m’imposer, ce n’est pas dans mon caractère et jamais je ne forcerais quelqu’un à me parler surtout lorsque je ne connais aucunement cette personne. « Non attendez … ! Pardon, je … vous m’avez un peu pris au dépourvu. » Du coin de l’œil, je remarque sa main suspendue en pleine air, arrêter en plein gestes. Intérieurement, je le remercie de ne pas avoir attrapé mon bras pour me retenir. Ce genre de geste, très souvent instinctif, m’a toujours mise mal à l’aise. Je lui souris quelque peu tandis qu’il ramène sa main le long de son corps. « Je suis désolée, j’ai conscience d’avoir débarqué comme un cheveu sur la soupe. » J’ai tellement hésité à prendre contact avec cet homme. J’ai tellement pensé à tout cela, qu’au final, je n’ai absolument pas réfléchi à ma manière d’entrer en contact avec lui. Il est trop tard pour faire marche arrière et je ne peux que m’excuser de ma maladresse espérant que tout cela ne le braquera pas complètement. Je vois dans son regard à quel point, il semble hésitant. Cependant, il semble un peu plus détendu qu’au début de notre échange. C’est déjà un bon départ. « Mes condoléances. Pour votre mère. » « Merci… » dis-je en hochant quelque peu la tête. Cette phrase. Cette phrase, je l’ai tellement entendue qu’elle ne me fait plus rien. J’aimerais sincèrement mettre tout cela derrière moi et c’est bien pour cela que je suis venue ici ou tout du moins je le crois. Incertaine et déstabilisée, je ne sais plus vraiment quoi dire à l’homme se tenant en face de moi. « Je termine mon service dans une heure, si vous voulez. Commandez-vous quelque chose à boire pour patienter. Je vous l’offre. » Touchée par sa considération et surtout pour sa volonté de m’offrir une conversation décente qui ne sera pas faite en vitesse, je hoche rapidement la tête. « Oui bien sûr, merci. » Ayant besoin de me détendre quelque peu, je lui commande une bière avant d’aller prendre place sur une table au fond de la salle. C’est parti pour une heure d’attente. Une heure à ruminée tout cela.
Je crois que je suis passée par toutes les émotions possible et imaginable. Pendant un moment, j’ai observé ce Tommy en train de travailler. Ce bar n’est pas réellement différent de celui dans lequel je travaille actuellement et je reconnais mes propres habitudes dans ces gestes. Hypnotisée par ce ballet de verres et de clients, je me perds dans mes pensées. Tout se bouscule dans ma tête. Je ne sais plus vraiment ce que je fais ici, je ne sais plus vraiment si j’ai réellement envie de connaître les derniers instants de maman. Pourtant, je crois que j’ai besoin de tout cela pour avancer. Je me doute que cela va faire plus de mal que de bien au départ, mais je veux savoir. Comprendre et surtout me souvenir d’elle encore un peu. Peut-être que cela m’aidera à tourner la page, à ouvrir un nouveau chapitre pour cette nouvelle vie sans ma maman, sans mon plus grand soutien. Je sursaute quelque peu lorsque le barman vient finalement s’asseoir en face de moi. Malgré tout, je lui souris quelque peu. « Vous … Vous voulez boire autre chose ? » « Oh non merci. C’était déjà beaucoup trop gentil de m’offrir celle-ci. » dis-je tout en pointant d’un geste du menton le verre de bière vide en face de moi. Je n’ai jamais été une grande buveuse et cela me suffit amplement. Une nouvelle fois, je sens la nervosité monter en moi. « Je suis désolé, je ne sais pas trop quoi vous dire … Je ne m’attendais pas à vous rencontrer un jour. » Bien entendu, je comprends son malaise. Cela fait une heure que je me demande ce que je fais là. Je suis persuadé de mon geste et la seconde d’après je me dis qu’il faudrait que je m’en aille et vite. Alors comment pourrait-il comprendre ? Nerveusement, je commence à tordre mes doigts entre eux avant de lever les yeux vers lui. « En réalité, je ne sais pas vraiment ce que je suis venu vous demander non plus… » Je soupire quelque peu et tente de calmer les tremblements de ma jambe sous la table. « Je crois que je me pose beaucoup trop de questions depuis le décès de maman. » ajoutais-je alors pour une nouvelle fois tenter de justifier ma démarche auprès de cet homme. Il n’a probablement pas envie de revivre cette soirée et je m’en veux de venir lui demander tout cela, mais je suis là et je me dois au moins d’évoquer tout cela avec lui. « Lorsque j’ai vu votre nom dans le dossier que m’a remis la police, je me suis dit que… Que vous pourriez juste me dire comment l’accident a pu se passer. » Penser à tout cela m’apporte au bord des larmes. Je ne pourrais jamais oublier l’appel de la police pour me dire que maman avait eu un accident. Cette nuit me hantera toujours. « Cela va peut-être vous paraître morbide, je ne sais pas, mais… J’ai besoin de savoir que maman est pas partie toute seule, que quelqu’un était là avec elle et… Juste savoir si elle vous a dit quelque chose, si vous lui avez dit quelque chose ? » Mon regard, embué de larmes, se perd dans le sien. Faites qu’il ne parte pas en courant. « Je voudrais tourner la page sur cette horrible soirée, mais je me pose encore beaucoup trop de questions pour pouvoir le faire et je… Je pensais que vous seriez sans aucun doute le mieux placé pour m’éclairer un tout petit peu. » Je soupire quelque peu et passe une main sur mes joues. « Mais si vous ne voulez pas, ce n’est pas grave. Je comprends parfaitement. » ajoutais-je ne voulant pas l’obliger à faire quoique ce soit pour moi.
and i want to tell you everything. the words i never got to say the first time around and i remember everything from when we were the children playing in this fairground. wish i was there with you now, if the whole world was watching i'd still dance with you. drive highways and byways to be there with you. over and over the only truth, everything comes back to you
Habitué trop longtemps à user de la force pour exercer son métier, aux mains toujours plus rugueuses à force de manier scies, haches, bois et autres outils quelques soient les températures extérieures et les conditions climatiques, il avait fallu un moment à Tommy pour retrouver ses réflexes de barman lorsqu’il avait été embauché ici pour la seconde fois, deux ans plus tôt. Pour ne pas briser un verre faute de délicatesse, ou abîmer une carte faute de savoir être soigneux. Mais désormais presque plus rien ne laissait soupçonné qu’il n’ait pas exercé ce métier toute sa vie, et si le bonhomme s’était définitivement lassé de cet emploi force était de constater qu’il l’exerçait néanmoins avec efficacité. La concentration forcée dont il avait fait preuve durant l’heure qui s’était écoulée n’avait donc pas tant à voir avec un besoin d’activer l’intégralité de ses neurones pour travailler correctement, qu’avec la volonté de ne pas se laisser déconcentrer par la présence de la petite blonde assise dans un coin du bar et dont Tommy n’avait toujours pas la moindre idée de ce qu’il allait bien pouvoir lui dire ; Ou de ce qu’elle pourrait avoir à lui demander. Malgré cela, son regard était allé plusieurs fois se perdre de côté de la jeune femme sans qu’il ne puisse s’en empêcher, et lorsqu’enfin l’heure de sa fin de service avait sonné il avait traîné plus que nécessaire au vestiaire comme s’il cherchait à repousser l’inévitable. Le blouson sous le bras, il avait tout de même fini par prendre son courage à deux mains et était allé rejoindre la table où la dénommée Elora patientait devant un verre de bière désormais vide. Le remerciant d’un « Oh non merci. C’était déjà beaucoup trop gentil de m’offrir celle-ci. » poli lorsqu’il avait proposé de lui en commandé une autre, elle lui avait arraché un bref sourire aussi sincère qu’embarrassé tandis qu’il cherchait la meilleure façon de mettre les pieds dans le plat sans avoir l’air de vouloir la faire fuir comme elle l’avait conclu un peu plus tôt. Mais rien, il ne savait pas quoi dire, et n’avait à vrai dire pas la moindre idée de ce en quoi il pouvait lui être utile. « En réalité, je ne sais pas vraiment ce que je suis venu vous demander non plus … » Ne parvenant pas à masquer complètement son malaise, elle avait marqué une brève pause avant de reprendre « Je crois que je me pose beaucoup trop de questions depuis le décès de maman. Lorsque j’ai vu votre nom dans le dossier que m’a remis la police, je me suis dit que … Que vous pourriez juste me dire comment l’accident a pu se passer. » Silencieusement, Tommy avait dégluti en sentant quelque chose le pincer dans la poitrine. Et au fond si détails il y avait qui ne soient pas dans le rapport de police dont elle parlait, étaient-ils vraiment indispensables à connaître ? Mais ça, Tommy le savait, c’était la manière de penser de quelqu’un qui avait du recul, quelqu’un qui n’était pas concerné directement par la situation – et il savait, il savait comme les questions sans réponses pouvaient tenir éveillé la nuit. « Cela va peut-être vous paraître morbide, je ne sais pas, mais … J’ai besoin de savoir que maman est pas partie toute seule, que quelqu’un était là avec elle et … Juste savoir si elle vous a dit quelque chose, si vous lui avez dit quelque chose ? Je voudrais tourner la page sur cette horrible soirée, mais je me pose encore beaucoup trop de questions pour pouvoir le faire et je … Je pensais que vous seriez sans aucun doute le mieux placé pour m’éclairer un tout petit peu. » A mesure qu’elle s’était empêtrée dans ses paroles à un rythme plus précipité qu’elle n’en avait sans doute conscience, Tommy avait observé ses yeux se mettre à briller et entendu le son de sa voix trembler, et senti son propre cœur se serrer. Reniflant prestement, elle avait chassé du bout des doigts les quelques larmes ayant échappé à sa vigilance le long de ses joues « Mais si vous ne voulez pas, ce n’est pas grave. Je comprends parfaitement. » Le cœur qui semblait balancer entre espoir et résignation, elle l’avait scruté un moment tandis que Tommy faisait son possible pour ne pas la fuir purement et simplement du regard. Prenant une inspiration, il avait regardé un bref instant par la vitre du bar et consenti à reporter toute son attention sur la blonde. « Ce n’est pas que je ne veux pas, mais … Je ne suis pas sûr d’avoir grand-chose de plus à vous apprendre. » Posant le plat de ses mains sur le bord de la table pour les empêcher de trembler, il n’avait marqué qu’une brève pause avant de reprendre, le regard perdu dans ses souvenirs plus que posé sur son interlocutrice « Tout ça s’est passé tellement vite. Le bus était en retard, il pleuvait. J’ai même pas vu la voiture venir, le temps que je relève la tête c’était … arrivé. Y’avait personne d’autre dans la rue, à cette heure-là y’a jamais personne. J’ai eu l’impression que les secours avaient mis des heures à arriver. » Une impression seulement, et la confirmation par le policier avec qui il avait parlé ensuite qu’à peine une dizaine de minutes s’étaient écoulées entre le début de son appel et le moment où le véhicule de secours était arrivé sur les lieux toutes sirènes hurlantes. « La portière était bloquée, et avec la ceinture et le reste j’ai pas … j’ai … je pouvais rien faire. » Sentant sa voix dérailler Tommy avait marqué une nouvelle pause. Est-ce que c’était ce qu’elle voulait vérifier ? Qu’il avait fait tout ce qu’il pouvait, que sa mère n’était pas morte par manque d’initiative ou de présence d’esprit de la seule personne présente à ce moment-là ? « Je lui ai parlé en attendant les secours, je ne sais pas si elle s’est rendu compte de la situation … Elle n’avait pas l’air d’avoir peur. » Moins que lui, ironiquement. « Je lui ai demandé si elle avait des enfants. Le médecin au téléphone m'a dit d'essayer de la faire parler tant que que possible. Elle m’a parlé de toi … Elle m’a parlé de tes études, du fait que vous viviez toutes les deux. Elle avait l’air tellement fière de toi. » Sans qu’il ne s’en rende compte il s’était mis à la tutoyer et sa voix aussi s’était mise à trembler, le persuadant de se taire au moins le temps de faire cesser le flot de paroles qui lui échappait sans qu’il ne le maîtrise plus.
Shiloh Atkins
la reconstruction
ÂGE : vingt-huit ans - (8.11.1996) SURNOM : elle préfère shiloh et rien d'autre STATUT : célibataire, elle réapprends à faire confiance après une relation abusive. MÉTIER : styliste pour la maison de couture Weatherton, un rêve devenu réalité pour lequel elle continue à travailler comme une acharnée LOGEMENT : #45 james street, fortitude valley où elle donne une nouvelle chance à la colocation avec Olive POSTS : 5485 POINTS : 1020
TW IN RP : mention de relation abusive (psychologique et physique), revenge porn, dépréciation de soi GENRE : Je suis une femme ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : a un frère jumeau, Nathan › sait coudre depuis ses dix ans et ne rate jamais une occasion de créer ses propres vêtements › viens tout juste de revenir à Brisbane › sort d'une relation abusive qui aura durer un peu plus d'un an › naturelle et souriante, elle c'est renfermé sur elle-même ces derniers temps DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : #AA6195 RPs EN COURS : (05)kieran #1 › lewis #5 › megan #14 › cleo #3
leloh #5 › and i want to tell you everything. the words i never got to say the first time around and i remember everything from when we were the children playing in this fairground. wish i was there with you now. if the whole world was watching i'd still dance with you, drive highways and byways to be there with you, over and over the only truth. everything comes back to you
meloh #14 › only you know me the way you know me, only you forgive me when i'm sorry. need you when i'm broken, when i'm fixed, need you when i'm well, when i'm sick. friends that i rely on don't come through, they run like the river, but not you. there you are, with open arms.
Lorsque le barman vient s’asseoir en face de moi, je me demande subitement pourquoi je suis venu ici. Ma démarche me semblait claire et précise. Je savais, plus ou moins, ce que je voulais demander à cet homme. Ou tout du moins, je le pensais. Patienter m’a fait réfléchir et lorsqu’il me dit qu’il ne sait pas trop quoi me dire, je défaille quelque peu. Est-ce réellement une bonne idée de remuer le couteau dans la plaie ? De vouloir savoir tout cela. Je ne sais plus vraiment, mais je ne vais pas faire marche arrière. Je suis passé au-dessus de ma timidité pour venir ici, pour parler à cet homme, je dois aller jusqu’au bout. Il va probablement me prendre pour une folle, mais j’ai besoin d’avoir des réponses à mes questions aussi bizarre que cela puisse paraître. Je crois que j’ai besoin d’entendre cela de la part de quelqu’un de neutre. Qu’il me raconte les évènements pour me faire comprendre que je ne suis en rien responsable de tout cela. Le problème, il est là, je me pose tellement de questions que parfois, j’en viens à me dire que j’aurais pu faire quelque chose pour éviter cet accident. Noam m’a déjà répété un bon nombre de fois, que je n’aurais rien pu changer, mais je n’arrive pas à me l’enlever de la tête. Ce sont des pensées qui ne cesse de tourner en boucle dans mon esprit et il est temps que je calme cette tempête une bonne fois pour toute. Nous sommes aussi nerveux l’un que l’autre et je ne sais pas si quelque chose va ressortir de cette conversation, mais je lui dois bien une explication sur ma présence et ma demande. Du mieux que je peux, je tente de lui faire part de mon envie d’en savoir un peu plus. Le dossier de la police, m’a donné des faits, mais rien de personnel. Juste des heures, un constat d’accident et rien d’autre. J’ai besoin de quelque chose de plus humain et je pense le trouver auprès de cet homme. Alors doucement, je lui demande ce que j’attendais quelque peu de cette rencontre. Bien entendues, les larmes ne mettent pas longtemps à monter. C’est toujours la même chose lorsque je parle de cette soirée. J’ai beau enfouir tout cela, je suis incapable d’en parler sans fondre en larmes. Je vois bien que cela met l’homme en face de moi mal à l’aise. Il évite mon regard et soupire longuement. Je suis prête à m’excuser de nouveau et quitter les lieux lorsqu’il finit par prendre la parole posant son regard imperturbable sur moi. « Ce n’est pas que je ne veux pas, mais … Je ne suis pas sûr d’avoir grand-chose de plus à vous apprendre. » Je hoche quelque peu la tête. Je m’en doutais. Cependant, il ne semble pas prêt à s’arrêter de parler et je lui laisse le temps de se replonger dans ses souvenirs. « Tout ça s’est passé tellement vite. Le bus était en retard, il pleuvait. J’ai même pas vu la voiture venir, le temps que je relève la tête c’était … arrivé. Y’avait personne d’autre dans la rue, à cette heure-là y’a jamais personne. J’ai eu l’impression que les secours avaient mis des heures à arriver. » Au fur et à mesure de ses paroles, je sens mon cœur se serrer. « La portière était bloquée, et avec la ceinture et le reste j’ai pas … j’ai … je pouvais rien faire. » Je voudrais parler. Lui dire qu’en aucun cas, je ne venais lui demander des comptes, que je ne le tiens responsable de rien, mais je suis incapable d’ouvrir la bouche. Je ne fais pas confiance à ma voix. Me replonger dans les souvenirs de cette soirée en entendant le point de vue de cet homme me brise de l’intérieur. Et il va abattre la dernière carte, probablement celle que j’attendais sans véritablement l’avouer. « Je lui ai parlé en attendant les secours, je ne sais pas si elle s’est rendu compte de la situation… Elle n’avait pas l’air d’avoir peur. Je lui ai demandé si elle avait des enfants. Le médecin au téléphone m'a dit d'essayer de la faire parler tant que possible. Elle m’a parlé de toi… Elle m’a parlé de tes études, du fait que vous viviez toutes les deux. Elle avait l’air tellement fière de toi. » Je n’arrive plus à retenir mes larmes, elles roulent librement le long de mes joues, dans des sanglots étouffés. Je n’aime pas pleurer en public, mais je suis incapable de me contrôler. Je tourne quelque peu la tête, ne pouvant le regarder dans les yeux plus longtemps. Maman n’est pas partie toute seule. C’est tout ce que je voulais savoir. Cet homme, ne la connaissait pas, il aurait très bien pu appeler les secours et observer tout cela de loin, mais non… Il est resté près d’elle et il lui a parlé. Un instant, je ferme les yeux, tentant de calmer mes tremblements. J’entends Tommy dire à nouveau que maman était fière de moi. Elle serait tellement déçue désormais… Fini les études prometteuses, les projets d’avenir. Depuis son décès, je me contente de survivre en enchaînant les heures de travail pour me payer un appartement miteux et une vie que je ne contrôle plus vraiment. Je suis perdue sans elle. Les larmes ne cessent de couler, je n’arrive plus à contrôler mes sanglots. Je crois que j’avais réellement besoin de laisser tout cela sortir. Je n’ai pas énormément pleuré depuis le décès de ma mère, bien trop préoccuper par la vie qui m’attendait sans elle. Pourtant, ce soir, je prends conscience que j’ai encore beaucoup de travail à faire afin d’accepter, de me reconstruire et surtout d’avancer sans la femme de ma vie. Mais ce que cet homme vient de me dire, je ne pourrais jamais l’oublier et dans le fond, je crois que cela me fait du bien. De savoir que dans ces derniers instants, maman à penser à moi. Qu’elle a, encore une fois, dis à un parfait inconnu qu’elle aimait sa fille. C’était bien son genre ça à maman, de raconter à n’importe qui que sa fille faisait des études et qu’elle en était fière. Je ne sais combien de temps s’écouler dans ce silence pesant ou seul mes sanglots se font entendre, mais lentement, je finis par relever la tête vers le barman qui n’a toujours pas bouger. Doucement, je viens poser mes mains sur les siennes encore à plat sur la table entre nous. « Merci… » dis-je d’une voix tremblante et empli d’émotions. Il va probablement me prendre une folle, mais il n’a pas idée d’à quel point ces informations me font du bien. Je me racle la gorge et me redresse quelque peu cherchant un mouchoir dans mon petit sac. Je m’essuie les joues et plonge à nouveau mon regard dans le sien. « J’avais besoin de savoir qu’elle n’était pas seule… » ajoutais-je simplement. C’est tout ce que je voulais savoir dans le fond. Personne ne souhaite voir la personne que l’on aime le plus au monde mourir seule. « Merci d’avoir été là pour elle, merci de me dire tout cela. » Je renifle quelque peu tentant de ravaler mes larmes ne voulant pas le mettre plus mal à l’aise. Doucement, je serre mes mains sur les siennes avant de les retirer lentement. « Je ressasse cette soirée depuis des mois. Je ne cesse de me dire que j’aurais pu éviter cela. Que j’aurais pu lui dire de rester avec moi ou d’aller avec elle… Si j’étais pas partie à cette soirée, on aurait probablement regardé un film à la maison et elle serait jamais sorti. Je pense à tout ce que j’ai pas pu lui dire, tout ce que j’aimerais qu’elle me dise encore… Je me rends folle avec ça. » Un soupire s’échappe d’entre mes lèvres tandis que je réalise que je suis en train de me confier à un parfait inconnu. « Pardon… Je ne sais pas pourquoi je vous raconte tout cela. Je… Je ne l’ai jamais dit à personne. »
and i want to tell you everything. the words i never got to say the first time around and i remember everything from when we were the children playing in this fairground. wish i was there with you now, if the whole world was watching i'd still dance with you. drive highways and byways to be there with you. over and over the only truth, everything comes back to you
Les larmes de la jeune femme l'avaient pris au dépourvu. Mais plus encore elles lui avaient fait craindre un instant d'avoir versé du sel sur des plaies encore à vif, et ainsi donc causé à son interlocutrice plus de peine qu'elle n'en avait déjà à porter. De son air toujours un peu gauche face aux démonstrations de sentiments quels qu'ils soient, Tommy n'avait pu qu'afficher une mine désolée et lui tendre le distributeur de serviettes en papier de la table derrière la leur, faute de mieux. Il n'osait imaginer l'état de détresse dans lequel pouvait vous plonger le fait de remuer d'aussi douloureux souvenirs dans un lieu aussi peu propice à la pudeur, où les habitués laissaient toujours une oreille traîner de table en table et où le personnel observait toujours avec au moins un peu d'attention, question de bon sens. Particulièrement lorsque la personne réveillant vos maux se trouvait assise en face de vous. Ce fut pourtant bien un « Merci … » qui échappa aux lèvres de la jeune femme tandis qu’elle relevait finalement la tête vers lui, joues encore humides de larmes mais sanglots qu’elle tentait de maitriser avec plus ou moins de résultat. Et alors que Tommy fronçait les sourcils sans comprendre ce qui pouvait lui valoir un quelconque remerciement elle avait ajouté « J’avais besoin de savoir qu’elle n’était pas seule … Merci d’avoir été là pour elle, merci de me dire tout cela. » et attrapé un instant ses mains dans les siennes. Troublé, le brun l’entendait en cela verbaliser des craintes et des interrogations auxquelles lui-même avait dû faire face lorsqu’il avait perdu Alice, mais sans jamais pouvoir – ou vouloir – les partager avec qui que ce soit. Par pudeur, probablement, mais aussi sans doute un peu par culpabilité, son cœur se serrant alors un peu plus douloureusement lorsque la blonde avait repris d’une voix défaite « Je ressasse cette soirée depuis des mois. Je ne cesse de me dire que j’aurais pu éviter cela. Que j’aurais pu lui dire de rester avec moi ou d’aller avec elle … Si j’étais pas partie à cette soirée, on aurait probablement regardé un film à la maison et elle serait jamais sorti. Je pense à tout ce que j’ai pas pu lui dire, tout ce que j’aimerais qu’elle me dise encore … Je me rends folle avec ça. » Marquant une pause, la blonde avait laissé échapper un soupir et pincé ses lèvres avec hésitation, se rétractant presque aussitôt en justifiant « Pardon … Je ne sais pas pourquoi je vous raconte tout cela. Je … Je ne l’ai jamais dit à personne. » d’un ton gêné. Secouant doucement la tête, Tommy voulait assurer que non et avait repris d’une voix asséchée par la tristesse que lui inspirait la situation « Ne vous excusez pas … vous aviez peut-être justement besoin d’en parler. De dire les choses à voix haute. » Et cette conclusion le brun ne la tenait pas tant de ce côté psychologue de comptoir que l’on finissait par développer malgré soit à force de servir des verres aux mêmes habitués qui prenaient le comptoir pour un refuge à la solitude de leur chez eux, que de son for intérieur et des maux qui avaient déjà été les siens. Qui étaient toujours un peu les siens, au fond. « Ma femme est morte il y a quelques années. Dans des circonstances similaires. » qu’il avait alors fini par admettre, le ton lourd de ses propres souvenirs sur la langue et la voix plus un murmure qu’autre chose. « Et y’a des tas de choses qui font que je ne ferai jamais la paix avec ça, à commencer par le fait que quand c’est arrivé, elle était toute seule. Et je … » Les mots lui donnant l’impression d’un train qui venait de dérailler, Tommy avait marqué une pause et ravalé sa salive comme s’il espérait y faire disparaître la tristesse et les regrets qui allaient avec. « J’aurais pas pu me résoudre à laisser votre mère toute seule … personne mérite de partir de cette façon. » Il s’en était tellement rendu malade, lui. De savoir qu’Alice était toute seule, de se demander à quoi elle avait pensé, si elle l’avait appelé, si elle avait eu peur … Et cela ne lui rendrait pas Alice, d’avoir partagé les derniers instants d’une parfaite inconnue, mais quelque part cela lui mettait du baume au cœur de savoir qu’une autre personne n’avait pas vécu la solitude de cet instant, et que la petite blonde face à lui aurait ce regret-là en moins, à défaut des autres. « Vous ne devriez pas vous en vouloir. Je sais que ça a l’air facile à dire, et je ne suis pas en meilleure position pour donner ce genre de conseils, mais si y’a bien une chose que le temps m’a appris … C’est qu’on pourrait refaire le monde avec des Si, mais qu’au bout du compte, ça n’aide pas à se sentir mieux. Ça ne fait pas disparaitre la peine. » Et s’il aurait aimé avoir une solution à lui apporter, une formule magique pour estomper ce que seul le temps serait capable d’atténuer, la vérité c’est qu’il n’y en avait aucune. Du temps, c’était tout ce sur quoi elle pourrait s’appuyer, comme lui.
Shiloh Atkins
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ÂGE : vingt-huit ans - (8.11.1996) SURNOM : elle préfère shiloh et rien d'autre STATUT : célibataire, elle réapprends à faire confiance après une relation abusive. MÉTIER : styliste pour la maison de couture Weatherton, un rêve devenu réalité pour lequel elle continue à travailler comme une acharnée LOGEMENT : #45 james street, fortitude valley où elle donne une nouvelle chance à la colocation avec Olive POSTS : 5485 POINTS : 1020
TW IN RP : mention de relation abusive (psychologique et physique), revenge porn, dépréciation de soi GENRE : Je suis une femme ORIENTATION : J'aime les beaux garçons. PETIT PLUS : a un frère jumeau, Nathan › sait coudre depuis ses dix ans et ne rate jamais une occasion de créer ses propres vêtements › viens tout juste de revenir à Brisbane › sort d'une relation abusive qui aura durer un peu plus d'un an › naturelle et souriante, elle c'est renfermé sur elle-même ces derniers temps DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP CODE COULEUR : #AA6195 RPs EN COURS : (05)kieran #1 › lewis #5 › megan #14 › cleo #3
leloh #5 › and i want to tell you everything. the words i never got to say the first time around and i remember everything from when we were the children playing in this fairground. wish i was there with you now. if the whole world was watching i'd still dance with you, drive highways and byways to be there with you, over and over the only truth. everything comes back to you
meloh #14 › only you know me the way you know me, only you forgive me when i'm sorry. need you when i'm broken, when i'm fixed, need you when i'm well, when i'm sick. friends that i rely on don't come through, they run like the river, but not you. there you are, with open arms.
Tentant de retenir mes sanglots, je joue nerveusement avec le mouchoir entre mes doigts. Les mots du barman s’imprègnent doucement en moi. C’est douloureux. Affreusement douloureux même d’entendre les dernières minutes de vie de ma mère. Pourtant, j’ai ce sentiment de me sentir mieux, comme soulager d’un poids, d’avoir enfin entendu tout cela. Cet homme a été présent pour ma mère et c’est la voix tremblante que je le remercie de ne pas l’avoir laissé seul. Après tout, il aurait très bien pu assister à l’accident, prévenir les secours et s’en aller. Il n’était absolument pas lié à tout cela, cela n’allait pas changer sa vie en soit. Pourtant, il n’a pas fui et il a tenu la main à ma mère, pour ne pas la laisser seule, pour la rassurer aussi un peu d’après ce qu’il m’a dit. Savoir qu’elle a parlé de moi à un inconnu me déchire le cœur tout en me rassurant. Elle est partie en pensant à moi, en disant à un inconnu à quel point elle était fière de moi et penser à cela ramène une nouvelle vague de larmes. L’homme en face de moi semble un peu déconcerter et me tend un distributeur à serviette, un petit sourire rassurant au bord des lèvres. Je reprends un mouchoir et tenter de cacher mes larmes. Je me reprends et lui explique de manière un peu bancale tout ce que je ressens sur le moment. Pour la première fois depuis le décès de maman, je parle librement, sans filtre. Je me surprends moi-même de me confier autant à un étranger. Il n’a rien demander à personne et voilà qu’il se retrouve avec le poids des derniers instants de vie d’une femme et la fragilité de sa fille. Je m’en veux quelque peu de me déverser comme cela auprès de lui. « Ne vous excusez pas… vous aviez peut-être justement besoin d’en parler. De dire les choses à voix haute. » Je hoche la tête fasse à ses mots. Après tout, il a doit avoir l’habitude en tant que barman. J’exerce le même métier que lui, je connais moi aussi les clients un peu trop alcoolisés qui viens nous parler de leur déboire, qui prenne le comptoir pour un sofa de psychologue. On s’habitue, on a des réponses toute prêtes. Parfois, on va plus loin, comme j’ai pu le faire auprès d’Isaac, mais la plupart du temps, on se contente de dire quelque chose de censé espérant aider cette personne, un tant soit peu. Pourtant, Tommy semble vouloir dire plus que cela. « Ma femme est morte il y a quelques années. Dans des circonstances similaires. Et y’a des tas de choses qui font que je ne ferai jamais la paix avec ça, à commencer par le fait que quand c’est arrivé, elle était toute seule. Et je … » Semblable à la mienne quelques minutes auparavant, sa voix s’enraille, s’étouffe dans le fond de sa gorge tandis que je le regarde hébéter. Jamais je n’aurais pu imaginer cela. Cet homme a vécu la même chose que moi. Je comprends mieux pourquoi il a accepté de me parler, pourquoi il est si doux et attentionné dans ses paroles. Il connaît ce chagrin, cette tristesse et surtout cette culpabilité qui nous emporte. « Je… Je suis désolée. » dis-je doucement me rendant compte que je l’oblige à ressasser les souvenirs de la perte de sa femme. « Pour votre femme et… Enfin pour vous faire parler de tout cela. » Je ne voulais pas le blesser ou pire qu’il se sente mal à cause de moi. Pourtant, je sais désormais qu’il comprend réellement ce besoin que j’avais de savoir. Sans le vouloir nous sommes unis par la perte d’un proche dans des circonstances bien trop similaire visiblement. « J’aurais pas pu me résoudre à laisser votre mère toute seule… personne mérite de partir de cette façon. » - « Merci… Vraiment, je me répète, mais merci… D’avoir fait ça pour elle. » Il faut vraiment que j’arrête de pleurer, mais cet échange est bien trop intense pour que je puisse retenir mes larmes. Je renifle quelque peu et passe une nouvelle fois le dos de ma main sur mes joues. Je dois avoir l’air d’un panda, mon maquillage à très probablement couler, mais je m’en fiche. Cette conversation est comme libératrice pour moi et si je le connaissais mieux je crois que j’aurais pris cet homme dans mes bras pour lui montrer ma gratitude. Je n’ose pas lui demander si sa femme avait eu quelqu’un auprès d’elle, je comprends au travers de ses paroles que cela n’a pas forcément été le cas. Cela se lit sur son visage. « Vous ne devriez pas vous en vouloir. Je sais que ça a l’air facile à dire, et je ne suis pas en meilleure position pour donner ce genre de conseils, mais si y’a bien une chose que le temps m’a appris… C’est qu’on pourrait refaire le monde avec des Si, mais qu’au bout du compte, ça n’aide pas à se sentir mieux. Ça ne fait pas disparaître la peine. » J’encaisse ses mots difficilement. Je sais parfaitement qu’il a raison dans le fond, qu’il me faudrait être rationnel, que mes regrets ne ramèneront jamais maman. J’essaye, mais c’est encore trop récent, trop difficile. Bien trop difficile. L’espace d’un instant, je ferme les yeux et soupire quelque peu. Je pense à ma maman qui me manque tant. À tout ce que j’aimerais lui dire, ce que j’aimerais l’entendre me dire. J’ai besoin de sa présence et de ses conseils, mais elle n’est plus là. Je n’ai plus personne et c’est bien ce qu’il a de plus dur pour moi. Maman était ma famille, maintenant, je n’en ai plus. « Est-ce que ça part avec le temps ? Cette culpabilité, je veux dire… » Je me doute que non ou tout du moins pas vraiment. Je suppose que cette culpabilité nous colle à la peau, qu’on l’oublie un peu parfois, mais qu’elle reviendra toujours au galop lorsqu’on s’y attend le moins. « Enfin… Je suppose que non. » dis-je finalement sans même qu’il n’est le temps de me répondre. Encore une fois sans comprendre le pourquoi du comment, un flot de paroles s’échappe d’entre mes lèvres. « Maman était ma seule famille… Je n’ai plus personne maintenant et c’est… » C’est quoi, Elora ? Trop dure ? Insupportable ? Ingérable ? C’est trop. Juste trop, en réalité, mais il doit bien se moquer de tout cela lui. « Enfin… Vous devez avoir bien mieux à faire que consoler une inconnue. » dis-je alors subitement avant de relever les yeux vers lui. « Je… Cela va sonner stupide, mais encore une fois merci d’avoir fait tout cela. Pour maman et pour moi aussi. J’avais besoin d’en parler et de savoir. Alors, merci d’avoir accepté de me parler, je ne voulais pas vous replonger dans de mauvais souvenirs. » D’un seul coup, je ne sais plus vraiment quoi faire. Me lever et partir ou juste rester encore un peu ici. Je ne me sens pas de partir seul, il fait nuit et mon appartement est loin d’ici. J’ai besoin de quelques minutes encore. « En fait, je reprendrais bien une bière avant de partir. Je vous offre quelque chose ? Pour vous remercier… »
and i want to tell you everything. the words i never got to say the first time around and i remember everything from when we were the children playing in this fairground. wish i was there with you now, if the whole world was watching i'd still dance with you. drive highways and byways to be there with you. over and over the only truth, everything comes back to you
Cela pouvait sembler ne pas être grand-chose. Au fond peu importe la manière et les circonstances, la mère de cette jeune femme était morte tout comme l’était Alice, et d’avoir été seule ou non n’avait pas évité l’inévitable de se produire. Pourtant Tommy n’était jamais parvenu avec les années à se défaire de cette vision déformée par l’angoisse de son Alice prisonnière de sa voiture, appelant à l’aide tandis que l’habitacle se gorgeait lentement d’eau, et voyant la mort se rapprocher avec une profonde solitude pour seule compagnie. Il ne cessait de penser au fait qu’elle avait dû être terrorisée, que peut-être elle ne s’était jamais sentie aussi seule et abandonnée de toute sa vie, et des années plus tard il parvenait encore à s’en rendre malade s’il y pensait avec trop d’insistance. Pour autant, il avait secoué la tête avec douceur lorsque la blonde s’était excusée d’avoir ravivé de tels souvenirs ; Il n’y avait pas de quoi être désolé, et le barman savait parfaitement que jamais il n’aurait pu se regarder à nouveau dans un miroir s’il avait laissé la mère de la jeune femme à une agonie solitaire. Pour ces raisons il aurait aimé pouvoir être d’une plus grande aide pour l’orpheline qu’elle était désormais, il aurait voulu pouvoir lui dire qu’avec le temps elle trouverait des réponses à ses questions et de quoi panser ses plaies, mais c’eut été prétendre que lui y était parvenu, et tel n’était pas le cas. Sans doute l’avait-elle plus ou moins compris, d’ailleurs, car à peine le « Est-ce que ça part avec le temps ? Cette culpabilité, je veux dire … » demandé avec hésitation, elle avait trouvé elle-même une réponse à son questionnement et murmuré « Enfin … Je suppose que non. » d’un ton empreint de résignation. Haussant les épaules d’un air désolé, Tommy ne souhaitait pas être la cause d’un découragement qui pourrait lui être irréversible, et tentant de choisir au mieux ses mots malgré que ce ne soit pas son fort, il avait répondu « J’ai envie de croire que oui. Du moins je l’espère, pour nous deux. » Mais n’importe qui leur dirait probablement qu’il ne tenait qu’à eux de ne pas se laisser bouffer par la culpabilité – chose bien plus facile à dire qu’à faire, évidemment. « Maman était ma seule famille … Je n’ai plus personne maintenant et c’est … » Laissant à nouveau libre cours à son ressenti, la blonde s’était interrompue comme frappée par le fait qu’elle semblait se parler à elle-même « Enfin … Vous devez avoir bien mieux à faire que consoler une inconnue. Je … Cela va sonner stupide, mais encore une fois merci d’avoir fait tout cela. Pour maman et pour moi aussi. J’avais besoin d’en parler et de savoir. Alors, merci d’avoir accepté de me parler, je ne voulais pas vous replonger dans de mauvais souvenirs. » Comme souvent un peu mal à l’aise lorsqu’il se retrouvait la cible d’éloges ou de remerciements, lui qui acceptait ironiquement plus facilement les reproches que les compliments sans doute parce qu’ils étaient moins rares, plus habituels, Tommy avait secoué doucement la tête et assuré « Je n’ai pas de mérite, n’importe qui à ma place aurait fait la même chose … » d’un regard fuyant. Il n’en était pas certain, pourtant, que n’importe qui en aurait fait de même. Dieu sait que lui-même ne l’aurait peut-être pas fait s’il n’avait pas perdu Alice, et donc pas eu l’occasion de sortir de cet individualisme tellement répandu par les temps qui couraient. « Mais si j’ai pu apporter des réponses à certaines de vos questions, alors j’en suis heureux. J’espère qu’elles vous aideront à aller mieux, d’ici quelques temps. » Peut-être pas dans l’immédiat – sans doute pas, même – mais au moins un jour. Sentant qu’ils avaient fait le tour de la question, Tommy avait frotté ses mains l’une contre l’autre par habitude et s’apprêtait à prendre congé, lorsque l’étudiante avait repris d’un ton hésitant « En fait, je reprendrais bien une bière avant de partir. Je vous offre quelque chose ? Pour vous remercier … » Mais un brin mal à l’aise à l’idée de continuer cette entrevue et de tenter d’avoir une conversation normale quand la situation dans son ensemble ne l’était pas, il s’était vu refuser poliment « C’est gentil, mais je vous assure que vous n’avez pas à me remercier. Et puis ma fille est seule à la maison, je ne voudrais pas qu’elle s’inquiète si je tarde trop à rentrer. » Disant cela il avait réajusté le col de son blouson et s’était remis debout, posant un regard qui se voulait bienveillant sur Elora « Mais si vous avez besoin de quelque chose, à l’occasion … Enfin, je ne suis qu’un petit barman à la vie ennuyeuse, mais admettons. Si vous avez besoin de quelque chose, vous me trouverez dans les parages. » Du moins le croyait-il à l’époque, encore persuadé que ses envies de voir autre chose, de travailler autrement n’étaient qu’un caprice que ses faibles compétences ne pouvaient pas se permettre de réaliser. Il se serait bien vu servir des verres et astiquer ce comptoir jusqu’à l’âge des cheveux blancs et d’une Moïra lancée dans la vie d’adulte.