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 Beyond the kites (Bonnie)

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Message(#)Beyond the kites (Bonnie) EmptyMer 8 Aoû 2018 - 15:03


     


   
Beyond the kites


Les beaux jours pointaient enfin leur nez, et les idées les plus farfelues les unes comme les autres débarquaient une à une dans la tête de la petite Sybille, déjà surexcitée rien qu'à l'idée de penser à ses prochaines sorties. Entre autres étaient prévues soirées, sorties à la plage, et même quelques repas à la belle étoile. Mais aussi, revoir d'anciens élèves de l'Université qu'elle avait prit un malin plaisir à dire au revoir pour ces quelques semaines de repos loin d'elle. Sybille n'attendait pas vraiment ces quelques rayons de soleil pour sortir son minois en plein air. C'était juste bien plus agréable. Mais ce n'était pas le cas de tout le monde, et user cette excuse des rayons de soleil et de la fraicheur de l'air frais à Brisbane pouvait être utile pour réussir à sortir tel ou tel pantouflard. C'était limite inconcevable pour elle, de ne pas profiter de n'importe quel jour libre possible.

Avec le Health Festival de Brisbane qui venait tout juste de débarquer, ce qui la réjouissait tellement qu'elle prévoyait déjà dans sa tête comment s'organiser avec tout ce qu'elle voulait y faire, elle s'était mise en tête de se remettre en forme, et sa nouvelle lubie était de se remettre au footing, en particulier le matin très tôt. Mais le nombre de personne dans son entourage qui la suivrait avec ferveur, les yeux fermés, chaque matin à partir de sept heures, était approximativement ... de zéro. Mais elle n'avait pas dit son dernier mot.
Dans ce festival, il y avait bien une chose qu'elle ne voulait absolument pas rater. Ce fameux festival du cerf-volant qu'elle trouvait vraiment exceptionnel. C'était la principale raison pour laquelle elle n'arrêtait pas de saouler Clément et Ambroise ces dernières semaines, que ce soit dans les couloirs jusqu'à la salle de bain, même dans la cuisine. Il faut dire qu'elle avait le talent de tout amplifier, et quand quelque chose lui faisait de l’œil, impossible de le lui enlever de la tête.

Dès l'aurore, elle s'était levée du bon pied. De bonne humeur, cette fois-ci. Ces quelques semaines passées n'étaient pas les plus joyeuses, comme chaque année quand la date du dix-neuf juillet approche. Ambroise revenait de cette fameuse sortie avec Clément, qu'elle lui avait bien évidemment conseillé de ne pas annuler. Tout ce qui pouvait lui changer les idées était selon elle bon à prendre en cette période. Le ventre vide, les cheveux en pétard, elle était déjà partie jeter un œil à l’extérieur pour doser la température et voir si le vent était propice pour cette journée. Elle revenait le sourire aux lèvres, déjà trop surexcitée pour une telle heure, se tâtant entre une bonne tasse de thé ou un bon smoothie maison. Inutile de mentionner le fait que tout le monde dormait encore à cette heure ci. Même toute la rue dormait paisiblement. Elle n'aurait pas la folie de réveiller son frère à cette heure-ci, même si elle regarderait plusieurs fois l'heure de son smartphone, s'inquiétant de le voir continuer son sommeil plus que profond. Surtout parce que la veille avait été saupoudrée de "et si..." et de "mais si...", et de centaines de compromis pour qu'ils puissent aller au festival à deux. Ce qu'elle ne comprenait pas vraiment, vu que c'était vraiment une sortie sur laquelle elle aurait pu jurer qu'en temps normal il serait le premier à dire oui, tout aussi excité que sa sœur jumelle. Mais il n'était pas au top de sa forme, ce qui n'était pas irrémédiable pour elle. Sybbie l'avait presque obligé à aller dormir très tôt pour récupérer et être en forme pour le jour J.

Elle savait pourtant au fond d'elle qu'il n'était pas en pleine forme, ce qu'elle remettait sur son escapade avec Clément. Ou alors un coup de déprime passager. Mais elle ne supportait pas de le voir dans ce genre d'humeur, de passade, elle aurait pu faire le clown pour lui faire décrocher un sourire et qu'il aille mieux. Elle avait donc usé de tellement de stratagèmes pour le faire sortir de sa chambre, usant des excuses bidons les plus drôles les unes comme les autres. Le convaincre n'avait jamais été aussi difficile. Quand à elle, seulement quelques heures de sommeil l'avaient comblé pour être déjà en pleine forme quand le soleil se levait. Cette matinée, elle avait même eu le temps de prendre la salle de bain pendant deux longues heures, ce qu'elle se réservait le matin exclusivement, pour ne déranger personne. Ou plutôt pour que personne ne lui râle dessus. Elle avait préparé son sac avec son appareil photo favori, celui qu'elle s'était acheté l'année passée à Canberra, trépignant des pieds pour se rendre au festival le plus vite possible. « Appareil, check. » Elle faisait sa liste à voix haute comme à son habitude. « Batterie, check. ». Elle rangeait tout minutieusement, avec un perfectionniste qui lui est singulier, c'est à dire tout entasser dans son sac à dos, comme dans un cabas, formant un bazar où retrouver quelque chose est un sacré défi.

Quand Ambroise s'était levé ce matin-là, elle avait bien remarqué qu'il avait une petite mine, ce qui ne la rassurait pas vraiment. Elle lui avait préparé un smoothie banane-fraise-pomme bien sucré comme il les appréciait, qui l'attendait déjà depuis des heures dans le frigo. Intimement, elle avait prié pour que ce ne soit pas une catastrophe, et que ça ne le mette pas dans une certaine colère. Ce qui était déjà arrivé plusieurs fois, surtout quand elle met la main à la pâte dans des pâtisseries et déserts divers. Ses deux colocataires étaient un peu ses cobayes, mais qui, après tout, ne se plaignaient jamais. Et puis elle prenait les plaintes d'un gâteau trop cuit en rigolant. Heureusement, eux le prenait aussi à la rigolade. Sybille l'avait encore pressé pour qu'il se dépêche, alors qu'elle savait bien que ça l'énerverait. Elle avait eu le temps de faire quelques courses cette matinée, de passer chez le primeur, et aussi de ranger sa chambre en désordre, nettoyer le salon aussi.

Ça l'énervait de prendre la voiture pour un si petit trajet, mais compréhensive elle avait fini par céder. Elle ne voulait surtout pas qu'il change encore une fois d'avis, elle qui avait enfin réussi à le captiver et le convaincre, elle aurait pu accepter n'importe quoi pour qu'il ne se désiste pas. C'était avec la musique à fond qu'ils avaient pris la route, et ils étaient arrivés plus que rapidement au festival. A peine sortis de la voiture, la jeune MacLeod s'extasiait déjà, les yeux grands ouverts, alors qu'on ne pouvait qu'apercevoir que quelques cerf-volants. « Bonnie, Bonnie ! » Elle lui montrait du doigt dans le paysage magnifique une forme pleine de couleurs volant et dansant dans les airs. « T'as vu ça ? Viens, on s'approche. » C'était du bras qu'elle voulait déjà l'embarquer dans la foule, impatiente.

   
Frimelda, sur une proposition de Blork
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Message(#)Beyond the kites (Bonnie) EmptyVen 10 Aoû 2018 - 15:25



Beyond the kites.
Ambroise & Sybille


Juillet et août étaient synonyme d’hiver dans l’hémisphère sud. Mais le temps restait clément à Brisbane, et les beaux jours n’étaient pas de l’histoire ancienne. Pour le Health Festival organisé cette année la ville bénéficiait même d’un soleil encore plus présent que ce que les nuages de juillet auraient pu laisser penser. Dommage pour Ambroise, cela signifiait aussi que sa pile électrique qui lui sert de sœur allait être encore plus intenable. Alors qu’il est rentré depuis quelques jours d’une randonnée qui lui a littéralement sciée les jambes, et qu’il tombe doucement mais sûrement malade il en est certain, Sybille a en tête de faire ce fameux festival. Et quand elle veut faire quelque chose, c’est à fond, cela signifie qu’elle va au moins tenter toutes les activités proposées. Pour cela, Bonnie n’a clairement pas envie de la suivre, ayant eu sa dose de sport pour le mois (excepté le surf, le surf est à part, tout simplement parce qu’il aime ça). Donc il se tenait assez éloigné de toutes les idées de sorties dont pouvait parler sa sœur. Surtout se mettre au footing à des heures maudites du matin. Surtout ça.

Mais Ambroise se doutait bien que Clément, après la randonnée qui l’a sûrement retardé dans son planning de révision et de répétitions, n’allait pas accompagner Sybbie au festival. La tâche lui incombait donc, et vu le nombre de fois où elle leur en a parlé au point d’en perdre le souffle, ça n’était plus qu’une question de temps avant qu’elle ne se décide sur une journée. Il ne lui en voulait pas de les saouler avec ça, et ce truc de cerfs-volants – seule chose qui il ne l’avouera pas, l’intéresse un tant soit peu –, il connaissait trop sa sœur et sa bonne humeur était communicative. Son impatience, son énergie. Comme d’habitude, il levait les yeux au ciel en disant qu’elle se répétait, et il savait qu’elle perdrait sûrement de l'intérêt pour tout ça (et le footing, par pitié) une fois le festival touchant à sa fin, mais elle était ainsi. Elle ne lâchera pas plus l’affaire peu importe qui dirait quoi. Il n’y avait que d’elle qu’il supportait ce genre de comportement expansif et dégageant autant d’énergie que la fission nucléaire d’un atome. Ainsi, hier soir, il avait plus ou moins accepté de la suivre pour une journée complète. Et puis, la période de leur anniversaire n’était pas des plus joyeuses pour elle, pour eux. Malgré les bons côtés, les cadeaux et la fête, leur mère se rappelait davantage à eux à cette période, et son absence n’en devenait qu’un peu plus lourde. Il ne pouvait pas refuser à sa sœur chérie une chose qui la rendait si heureuse, après des nuits courtes et parfois peuplées de cauchemars.

Un dessin souvenir d’un mauvais rêve trônait un des murs de la chambre de Bonnie d’ailleurs, même si sa jumelle avait vu ça d’un mauvais œil. Mauvais présage, d’après elle. Mais il trouvait cette œuvre bien trop belle pour la voir perdue. Cependant, en se réveillant ce matin-là, d’une quinte de toux qui le force à s'asseoir, son regard se pose sur le dessin. Et la pensée qui le traverse est celle qu’il doit tenir aujourd’hui, pour Sybbie, et garder l’hôpital bien au loin. Ce n’est qu’une grippe en plus, depuis quelques jours – la fin du trek s’il est honnête – les symptômes vont et viennent, entre des coups de froid et un peu de fièvre. Et une fatigue plus importante. Preuve, écoutant sa jumelle, il était couché et endormi à minuit, ce qui est assez tôt pour lui. Il a pour le moins envie de se rendormir, mais il a promis. En temps normal, il aurait adoré cette sortie avec sa sœur, faire quelque folie, la suivre dans les soirées qu’elle prévoit déjà et autres sorties. Il ne se sentait pas d’attaque, n’avait pas le cœur à ça ces jours-ci, sans savoir pourquoi. Néanmoins il faisait l’effort pour sa sœur, qui se démenait depuis qu’elle avait noté son mal passager pour le faire sourire et lui redonner des couleurs. Toujours pareil. Plus jeune, il était plus enclin à tomber malade, il s’en souvient des remèdes de Granny, mais Sybbie avait toujours tenu ce rôle à ses côtés, à le faire rire, à le soutenir, à le remettre sur pieds mieux que quiconque, comme si elle avait elle-même une idée des symptômes. La télépathie des jumeaux, il est peut-être trop rationnel pour y croire, mais il garde en tête que la science est bien plus vaste que ce que l’on peut comprendre. Alors pourquoi pas, et puis il serait aveugle à certaines expériences vécues.

Soit, la matinée s’annonce belle, ensoleillée, et devrait passer vite. En sortant de sa chambre, il note sens problème que le ménage a été fait, que le sac de sa sœur est déjà près de la sortie, que quelques courses sont venues compléter leur frigo. Et un smoothie au frais, comme il s’en doutait. Elle les réussit de mieux en mieux, bien qu’on ne puisse pas en dire autant pour le reste, et il put goûter à un pomme-fraise-banane sucré à souhait qui le réveille un peu plus. Il ne se sent pas au mieux, et si ça doit être inscrit sur sa figure plus pâle que d’habitude, il épargne à Sybille un trop plein de plaintes. Il s’en tient à son quota habituel lorsqu’elle le presse de se préparer. Et elle lui accorde d’y aller rapidement en voiture. Il n’aurait pas tenu les transports en commun, et conduire l’occupe. Une vieille bagnole, qui a quasiment le même âge qu’eux, mais qui roule encore très bien, et qui leur suffit pour le peu de trajets. Les jumeaux se débrouillent aisément sans. Dans cette grande ville qu’est Brisbane, les embouteillages sont monnaie courante. Mais pas cette fois, notamment car le lieu de festival est relativement proche. La musique à fond, ce qui réveille encore plus Ambroise as que Sybille st déjà au taquet, et le trajet passe bien vite. Il a l’impression de n’avoir fait que quelques pas que sa sœur le prend déjà par le bras pour lui indiquer une forme volante, colorée, qui se détache dans le bleu du ciel. « Oui oui... » souffle-t-il alors qu’il n’aurait de toute façon jamais pu dire non face à l’excitation de la jeune femme.

« Calme-toi Clyde ç’a même pas commencé », rajoute-t-il alors qu’un petit sourire en coin trouve son chemin sur son visage. Ce surnom, ça les amuse. Ça joue sur les genres aussi Bonnie étant féminin et Clyde masculin. Au début il n’aimait pas trop, quand il était petit, sans savoir pourquoi, et puis il a appris l’histoire de ces deux gangsters. Sa vision changée, il l’utilise maintenant pour faire rire sa soeur, ou dans des occasions spéciales. Car il n’y a qu’un Clyde pour une Bonnie. Son bras se libère pour que sa main puisse se glisser dans celle de Sybille et la tenir fermement, afin de la suivre plus aisément dans la foule qui se densifie. Contact normal pour eux, proches et tactiles depuis toujours. Après tout, ils ont partagé un utérus, comme il aime à le rappeler lorsque les gens s’étonnent de le voir accepter sans broncher les câlins de sa soeurette. Ambroise n’est pas sujet à ce genre de gestes avec d’autres, à les recevoir et à les donner, seule Sybbie a cet honneur. Naturellement aussi, une fois assuré d’un chemin par la brune, il lève les yeux au ciel et se perd dans les quelques nuages et les cerfs-volants qui commencent à s’élever. Il ressent petit à petit cette excitation, comme si elle passait de l’un à l’autre par leurs mains liées. Il en oublie ses faiblesses, sa fièvre et ses frissons.

Ils se trouvent une place, un bel endroit qui surplombe le terrain et la ville en fond, une vue imprenable. « T’aurais envie de participer ? » demande-t-il soudainement, alors qu’il observe comme à son habitude les gens, spectateurs comme participants. Regardant et réfléchissant à la fois. « Genre l’année prochaine ? » Question en suspens, proposition peut-être. Il serait curieux d’appliquer es connaissances d'aérodynamisme à un cerf-volant qu’ils pourraient créer. Juste pour le plaisir de comprendre sur le terrain ce qui est théorique et pratique. Pour celui aussi de voir sa sœur fascinée par ces couleurs et ses mouvements ; elle en avait un petite, qu’elle emmenait très souvent aux sorties à la plage. Mais cça fait des siècles.

 
Emi Burton
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Message(#)Beyond the kites (Bonnie) EmptySam 18 Aoû 2018 - 10:31


   


   
Beyond the kites


Sybille avait passé sa soirée à s'imaginer ce festival, et elle était plutôt fière d'elle. Tout était approximativement comme elle l'avait pensé, et rien ne pouvait enthousiasmer plus qu'elle ne l'était déjà actuellement. Ces ombres dansaient dans l'air comme des flammes, comme des feux animées d'un vent indocile. Un arc-en-ciel ne pouvait être plus coloré que ces dizaines, ces centaines, couleurs qui dansaient dans ce ciel bleu. Elle en avait déjà les étoiles dans les yeux, alors qu'ils ne pouvaient pas encore tout apercevoir, et son sourire ne faisait que s'agrandir au fur et à mesure que les jumeaux s'approchaient, doucement. Si ça ne tenait qu'à elle, Sybbie aurait déjà couru rejoindre la foule pour s'y jeter allégrement.

Ambroise acquiesçait malgré lui, mais elle n'avait même pas prit la peine d'écouter sa réponse avant de l'embarquer avec elle, tenant son bras d'une poignet de fer, l'embarquant littéralement avec elle. Sybbie savait bien qu'Ambroise détestait ça ; quand elle n'écoutait que d'une oreille, trop excitée, trop pressée, qu'elle ne prête quasiment pas attention à ce qu'on peut lui dire.

Ils s'étaient trouvé un endroit plutôt cool. La vue était parfaite, Ambroise avait toujours eu ce don pour trouver le lieu parfait. Ni trop éloigné, ni trop prêt de la foule. La vue était incroyable. En arrière plan, la ville ; au premier, le festival qui surplombait la vue de ses couleurs et de toutes ses formes. Le festival avait le don de réunir tout type d'habitants, ou de touristes. Il y avait des jeunes et des plus âgés. Des parents, des amis, des couples. Un vrai lieu de vie et surtout de joie. Certains s'étaient même posés par terre, d'autres dégustaient des gourmandises en attendant lancement officiel. Tout le monde y trouvait son compte.  

Sa proposition ne faisait qu'agrandir son sourire. Envie de participer ? Une idée assez originale qui n'était pas pour lui déplaire. Au final, elle était loin d'avoir perdu son pari, il avait plutôt l'air d'y mettre du sien et de même de s'y plaire. Les idées fusaient immédiatement dans sa petite tête. "Carrément !" Elle en était certaine au fond d'elle qu'il regretterait déjà cette décision et sa demande quand il verrait qu'elle était à deux doigts de sautiller face à sa proposition. En vérité, peu lui fallait pour qu'elle soit partante pour n'importe quelle aventure. "Une sorte de mini projet. On pourrait même le faire nous-même ?" S'il y avait bien une chose qu'elle aimait le plus au monde, c'était leurs projets, qu'ils entamaient à deux. Certains moins réussis que d'autres. De moins en moins nombreux au fil des années qui passent malheureusement. "Un truc vachement cool !" Ses phrases se terminaient ponctuées d'un de ses bruitages, animés de ses bras qui brassaient de l'air, mimant ce cerf-volant dans l'air. Elle parlait à la vitesse de la lumière. Dans sa tête, elle s'imaginait déjà comment ils pourraient s'y prendre, quelle forme, quelles couleurs ... Avant de se rendre compte qu'elle se projetait, encore une fois, beaucoup trop vite.

"Tu te souviens du mien ?" Question rhétorique ; elle savait bien qu'il s'en souvenait, elle ne pouvait pas s'en séparer quand ils partaient à la plage lorsqu'ils étaient petits. C'était même un cadeau de Granny, et en y repensant, un sourire nostalgique se greffait sur son visage pale, ses pensées déjà bien loin. Il était vert, sa couleur favorite. Elle se souvient très distinctement dire qu'elle ne voulait absolument pas d'une couleur trop "girly", qu'elle aurait trouvé honteuse. Il avait bien vécu, ce cerf-volant. On ne compte plus les fois où il avait du être rafistolé à la va-vite. Parfois même sur la plage, directement, car Sybbie n'avait pas la patience d'attendre de rentrer à la maison pour le réparer. C'était souvent ça avec elle. Maintenant, ou jamais. Pas d'entre deux. "Je suis sûre que t'étais jaloux de mon talent." Se mettant devant lui et tournant le dos à la foule, elle le poussait de sa main droite sur son épaule, gentiment, le faisant reculer d'un pas. Elle ne pouvait que le taquiner, même si elle remarquait encore une fois son teint pâlot. Elle se souvenait soudainement de cette fois où ce fameux cerf-volant avait éraflé son frère, le piquant dans le dos. Un accident de parcours comme elle avait prit un malin plaisir à l’appeler. Un malheureux accident atterrissage. Pour le faire voler, tout allait bien. Pour le ramener, c'était une autre histoire. Et désormais, ça faisait bien longtemps qu'il n'avait pas pris l'air. Elle n'y avait pas pensé depuis des années et elle en rigolait bien maintenant, comme pouvait attester son petit rire discret. Sybille en profitait pour fouiller dans son sac à dos, à la recherche de ce fameux appareil photo.

   
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Message(#)Beyond the kites (Bonnie) EmptyMer 22 Aoû 2018 - 19:50



Beyond the kites.
Ambroise & Sybille


Insupportable pour d’autres, la routine pour lui. Sybbie est déjà surexcitée en le traînant par la main jusqu’au rendez-vous des cerfs-volants. Pire qu’une gamine. Mais comment lui en vouloir ; peu de gens y arrivent d’ailleurs, son joli minois gagnant un pardon avant même qu’on ne pense à lui en vouloir. Ambroise est peut-être le pire à ce jeu-là, il lui passe beaucoup de choses au final. Même s'il essaye de maintenir une image digne de ce nom. Comme par exemple le fait qu’elle ne l’écoute déjà plus, qui lui fait simplement soupirer. Aujourd’hui ne fait pas exception, d’ordinaire il aurait râlé en s’arrêtant, tout simplement, au contraire ici il la laisse les guider et lui fait assez confiance pour cette tâche. Lui, il regarde en l’air. Les couleurs accaparant un moment son attention en lieu et place des gens sur son chemin qu’il devrait éviter. Finalement il revient sur terre lorsqu’il est question de se trouver une bonne place. Surtout ni trop proche de la foule, mais ni trop loin du spectacle. La chance avec les cerfs-volants, c’est que ça se passe en l’air, alors ce deuxième point n’est pas trop difficile à remplir. Mais avec la ville qui déroule ses quartiers en arrière-plan, la vue est aussi de la partie.

Comme à son habitude, Ambroise observe les gens après les objets volants. Assis, debout, en train de grignoter, des jeunes, des vieux. Il y a tous types de personnes, et même des touristes tombés à la bonne période. Ou peut-être pas. Furtivement il se demande si des gens viennent exprès à Brisbane, pour participer à ce festival. Puis il bloque sur le mot participer, alors que ses yeux verts sont levés vers une sorte d’oiseau en papier bleu qui virevolte. Et demande à sa sœur de but en blanc si ça lui plairait, à elle, de se joindre au ballet aérien. Quelle question. La réponse fuse. Evidemment. Sybille est toujours partante pour de nouvelles expériences, de nouveaux projets. Gamins, ils avaient mille idées en tête à eux deux, et se lancer parfois dans de sacrées histoires. Ils ont moins le temps, à présent, de partager ce genre de choses, mais ça leur arrive encore de se réveiller un matin et de partir pour la journée dans un endroit encore inconnu d’eux. Visiter un musée insolite, faire quelque chose qui sort du commun. La jeune MacLeod a un don pour dégoter ce genre d’activités hors des sentiers battus, c’est elle qui propose le plus souvent, mais son jumeau est trop heureux de tenter ses délires. Trop curieux aussi.

Sybbie propose même de le construire, ce à quoi Bonnie ne manque pas d’acquiescer. « Aye, ça s’ra encore mieux », sourit-il en coin, touché par l’énergie communicative de sa sœur. Comme toujours, il ne peut lutter à son rayonnement. Leurs caractères diamétralement opposés s’équilibrent parfaitement ; lui sort de sa coquille plus aisément, elle trouve un calme qui lui manque. L’idée s’envolera peut-être, mais il est content de la proposer, quoique la voir presque sautiller sur place lui fait un peu peur. L’emballement peut être extrême, ingérable. Mais ça ne sera pas la première fois qu’elle s’emporte autant. Très animée lorsqu’elle parle, à son habitude, elle imagine déjà quelle forme pourrait avoir leur création. C’est certain. Parce que Bonnie fait la même chose, avec des calculs en plus et moins de fantaisie. Il rit légèrement, mais n’a pas envie de la brider. Finalement son vieux cerf-volant revient sur le tapis. Il s’en rappelle évidemment, il n’est pas sûr d’avoir oublié quelque chose concernant sa sœur depuis ses quatre ans. Vert et très loyal, très cabossé aussi, ce cerf-volant offert par leur grand-mère. Sybbie l’emmenait dès qu’ils sortaient à la plage. Et Bonnie en avait une fois fait les frais. Rien de grave, mais se prendre un cerf-volant à pleine vitesse dans le dos lorsqu’on est encore un gamin, ça ne fait du bien. Même adulte d’ailleurs ça ne doit pas être agréable. Il regarde sa sœur alors qu’elle se poste devant lui, le taquinant sur une supposé jalousie. Reculant d’un pas, il a un ricanement ensuite, alors qu’il se penche un peu vers elle. « Jamais de la vie, j’connais même pas ce mot », lui rétorque-t-il.

Une annonce au micro obtient alors son attention ; les participants sont priés de tous rejoindre la zone des jurés. Signe que ça va bientôt commencer. La suite du blabla ne l’intéresse guère, puisqu’elle ne sert qu’à rappeler aux gens que le concours de cerf-volant va bientôt débuter à tel endroit. Il prend alors sa sœur par les épaules, lui fait faire un demi-tour sur elle-même afin qu’elle soit face au spectacle. « Allez, assieds-toi, on sera mieux, vu que j’sais déjà qu’on va rester jusqu’à la toute fin », lui indique-t-il avec ce faux ton blasé, tandis qu’il exerce une légère pression sur ses épaules. Sans attendre il la rejoint, en tailleur à ses côtés. Personne devant eux pour leur gâcher la vue, personne derrière non plus. Il soupire légèrement en se passant une main dans les cheveux. « On pourra essayer de remettre la main sur ton vieux cerf-volant, et peut-être partir de ça si on veut fabriquer le nôtre ? T’en pense quoi ? » demande-t-il en regardant sa jumelle. « Il doit être dans les cartons à la cave j’imagine. » Cave au sous-sol de l’immeuble, plutôt du genre encombrée. De quoi se prendre pour Indiana Jones si les jumeaux veulent tenter de retrouver ce vieux cerf-volant. Sybbie n’y a pas touché depuis des années, mais Ambroise doute qu’il ait été jeté. Pas trop dans leurs habitudes, qui sont plutôt à base de : ça peut toujours servir. Ou alors les souvenirs, comme les mille et une photos de leur enfance dans de nombreux albums, bien gardés à l’écart de toute catastrophe. « Par contre il va falloir t’entraîner hein, et à fond ! » conclut-il avec un sourire. Il retrouve un peu des couleurs intérieurement, mais Bonnie se doute que ça ne va pas durer.


Emi Burton
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Message(#)Beyond the kites (Bonnie) EmptyLun 3 Sep 2018 - 20:28


   


   
Beyond the kites


Les premiers participants n'avaient pas attendu le coup de feu pour commencer à s'échauffer et faire virevolter leurs cerfs-volants aux couleurs pétillantes, pour le plus grand plaisir de la foule, qui était arrivée bien trop en avance comme à son habitude pour ce genre d'évènement. Finalement, après quelques danses dans le ciel comme échauffement, ces derniers reprenaient un à un leur place initiale, au millimètre près. De l'autre côté, côté foule, on pouvait presque sentir la tension palpable du public qui s'impatientait d'en voir d'avantage, et de voir le grand et véritable lancement. Tout le monde était au rendez-vous.

Elle ne pouvait que lever les yeux au ciel suite à la remarque de son frère. Mais ça la faisait doucement rire, surtout qu'elle en avait bien trop l'habitude. Elle s'inquiètera pour lui le jour où il ne sort plus aucune réplique sarcastique. Si ça avait été quelqu'un d'autre à sa place, ne connaissant pas Bonnie, peut-être que ce dernier aurait pris cette remarque comme prétentieuse. Mais on ne pouvait pas lui en vouloir pour sa personnalité plus qu'attachante. Elle en profitait de l'avoir proche d'elle et de le voir se pencher soudainement vers elle pour sauter sur l'occasion et lui attraper la bouille entre ses deux mains pour lui faire les joues bouffies, lui secouant la tête de droite à gauche.

Pendant que l'annonce retentissait dans son dos, qu'elle n'écoutait que d'une oreille, et encore, Sybille qui avait enfin trouvé son appareil photo, après de nombreuses recherches en vain, se l'enfilait autour du cou à l'aide de sa sangle violette qu'elle appréciait tout particulièrement. Désormais, les yeux rivés sur ce minuscule écran, elle ne prêtait guère attention à ce que pouvait bien annoncer les organisateurs, se pressant d'allumer son appareil pour essayer d'y capturer quelques clichés le plus vite possible. Sybille se sentait soudainement valser sur elle-même, les yeux toujours baissés sur son appareil, appuyant sur divers boutons de réglages, l'air pressée. Sachant que c'était son frère, elle se laissait faire. Une légère pression sur les épaules et la voila assise en tailleur, sans avoir lâché du regard sa petite technologie. Elle en profite pour poser son sac à dos devant elle. Complètement obnubilée par son appareil - qu'elle ne maitrise qu'approximativement -, elle ne remarque même pas que son frère la rejoint à ses côtés. Elle fini par relever la tête quand Bonnie la questionne sur ce fameux projet qu'elle ressasse déjà depuis plusieurs minutes dans sa tête.

Finalement, à entendre le micro louer les mérites du festival, elle comprend que tout va arriver très vite, et ne lâche pas son appareil photo des mains. En se concentrant sur ses derniers réglages, elle écoute son frère d'une oreille, cependant attentive. Ressortir ce vieux cerf-volant  ne serait pas la chose la plus simple au monde, mais elle se voyait déjà lui demander d'aller le sortir à sa place, pour éviter de passer des heures de recherches ennuyantes dans la poussière. Mais pas de discordes pour aujourd'hui, elle y viendrait un autre jour. "Bonne chance pour le retrouver..." lui rétorque-t-elle, les yeux grands ouverts. A vrai dire certains cartons n'ont jamais été rouverts depuis leur emménagement, pour dire ! Puis d'autres se sont entassés ensuite par dessus, créant un véritable labyrinthe à franchir, et une énigme pour y retrouver un bien recherché. "Mais je suis partante !" lui accorde-t-elle, avec un immense sourire, le plaisir de le voir marcher avec elle dans ce projet qu'elle trouve vraiment intéressant, essayant pour une fois de ne pas en faire trop pour le voir fuir devant trop d’enthousiasme.

Le lâchant finalement des yeux, son regard se recentre vers son appareil. "Ouais, il doit sûrement être dans la cave..." continue-t-elle, le regard toujours baissé. Soudain, elle tourne sa tête à nouveau vers lui, approchant son appareil photo de son regard verdoyant. Elle approche sa main sur l'objectif, le pointant sur Bonnie, pour essayer de tester le focus de son appareil sur lui. "J'espère qu'ils ont une zone débutants pour les catastrophes comme moi ..." lui répondait-elle, du tac au tac, l'appareil encore devant son visage pâle, plutôt prêt du visage du jeune australien. On ne pouvait plus voir la tête de Sybbie derrière cet appareil photo assez imposant. Le focus, mettant un peu plus de temps que prévu, réussi finalement à se régler. Elle prend soudain un cliché discrètement, déclenchant un petit "clic", puis le rabaisse. "Parce qu'on va s’emmêler avec tout le monde, sinon." enchaîne-t-elle. En imaginant la catastrophe, elle éclata de rire. Elle n'était déjà pas très douée, mais en ayant perdu de la pratique depuis, ça ne devrait pas être fameux, ce retour en selle. Elle s'imaginait déjà fière de leur construction, finalement gâchée par un contrôle moyen du cerf-volant, allant faire du bras aux grandes constructions de ses voisins, et s’emmêlant tel des spaghettis. Un carnage.

Contente de sa configuration, l'appareil étant finalement prêt à prendre quelques clichés du festival, elle le laisse tranquille, le laissant pendre avec sa sangle près de sa poitrine, préférant profiter pleinement du festival en premier lieu.
La première vague de cerf-volants qui s'élançait enfin laissait entendre derrière elle la foule surexcitée et bruyante. On pouvait entendre les personnes béats laisser exprimer leur euphorie, pendant que d'autres se dépêchaient de trouver une place, arrivant dans les derniers. Les plus bruyants, comme au cinéma. Un certain mouvement de foule que les jumeaux évitaient, avec chance. Toutes les têtes se relevaient une à une, dont celle de Sybbie, pour les premiers vols. Impressionnée, un sourire se dessinait sur le visage de la petite brunette. Ils étaient si bien placés qu'ils ne ressentiraient même pas le besoin de se lever pour assister à tout ce cortège. La place idéale. Elle étend ses jambes devant elle, se penchant en arrière tout en se tenant par ses bras derrière elle, et prend une grande inspiration. Elle ne voulait surtout pas rater la toute première lancée, et c'était réussi. On pouvait lire grâce à ses étoiles dans les yeux qu'elle ne pouvait pas être plus paisible et heureuse qu'à l'instant même.  

   
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Message(#)Beyond the kites (Bonnie) EmptyMer 5 Sep 2018 - 14:21



Beyond the kites.
Ambroise & Sybille


Comment faire perdre toute crédibilité à son frangin, par Sybbie MacLeod. Après une réplique sarcastique comme à son habitude, alors que bonnie s’est penché vers elle avec ce petit sourire en coin, elle encadre son visage et joue avec comme une mamie et son petit-fils. Ou comme n’importe qui avec un chat dont la bouille nous donne des pulsions de câlins puissants à en briser les os. Ambroise ne fait que grogner, car au bout de quelques secondes elle le relâche. N’importe qui d’autre se serait déjà pris une droite, et pourtant il n’est pas violent. M’enfin il a l’habitude de sa sœur qu’on peut qualifier d’impulsive et d’imprévisible. Pour lui elle est aussi prévisible qu’un levé de soleil, mais ses frasques ont cette même part d’inconnue. Tous les levés de soleil sont différents et beaux. Toutes les idées de Sybbie à la fois inattendues et attendue sont différentes et belles. Il ne saurait l’expliquer, mais c’est rafraîchissant de savoir qu’elle va faire un truc improbable, sans savoir quoi. Parfois il parvient à deviner, d’instinct, après vingt-trois années de vie commune il ne se pose même plus de question. Les jumeaux sont particuliers en général, on le leur a souvent fait remarquer aussi. Déjà petit. Granny lui a déjà raconté qu’il avait su parler très tôt, mais qu’il ne s’en donnait la peine qu’auprès des adultes quand il voulait quelque chose, puisqu’avec sa sœur, la plus importante, ils communiquaient autrement. La plupart du temps il restait silencieux d’ailleurs. Sybille, encore aujourd’hui, parle assez pour eux deux.

Les moments où elle est plus calme, c’est quand elle fait quelque chose de ses dix doigts. Présentement, il s’agit de régler son appareil photo. Une autre de ses mille passions, que Bonnie aime bien partager de temps à autre. Il en profite lui pour la faire s’assoir dans l’herbe verte, à une place qu’il juge parfaite. Puisque cela devrait durer un moment, et qu’elle va vouloir rester dieu sait jusqu’à quand, il prend les devants. La rejoignant au sol, il s’installe aussi en tailleur. Le sujet du vieux survolant revient sur le tapis, sa curiosité ayant été piquée, l’étudiant se demande sérieusement où est passée cette chose. Malgré tout son attention portée sur son appareil, Sybille n’a pas oublié cette affaire est y pense activement. Sur la même longueur d’onde. Cependant elle est plus enchantée par le projet en lui-même que l’idée d’aller fouiller dans les cartons de la cave pour retrouver son vieux cerf-volant. Ambroise rit légèrement, puis hoche la tête pour marquer leur accord sur ce projet. « J’irais jeter un œil du coup », ajoute-t-il en portant son regard sur les cieux en même temps qu'elle déplace son attention sur son appareil photo. Il ne sait pas s’il sera capable de se rappeler dans quel carton se trouve l’objet, si tant est qu’il l’a vu être placé dedans, mais à part être couvert de poussière et de toiles d’araignées, il ne risque rien.

Il repense à ses exploits lorsqu’elle était petite, et lui dit alors de bien se préparer. Sa réponse le fait encore une fois sourire et, ayant senti du mouvement à son côté, il n’est pas surpris lorsqu’en tournant la tête, son regard se trouve face à un objectif. Il a l’habitude. Mais la tête qu’il a lui revient à l’esprit furtivement. C’est qu’il n’est pas que malade, il a l’air malade aussi, et ça n’est pas une indication positive sur son état. « J’dois avoir une tête affreuse... » souffle-t-il avec un soupçon de sourire auto dérisoire. Pour le moment en revanche, il tient bon, et loin de lui l’idée que ça ne durera pas. Pour sa sœur, être là. Lui faire plaisir. Il a envie qu’elle en profite de ce jour si attendu. Prendre sur lui est bien plus dans ses cordes que ce que sa capacité de râler laisse supposer. La photo se fait désirer, puis le clic caractéristique, et il peut de nouveau bouger. « Pour ça je te dis, entraîne-toi, et je suis sûr que y’a un niveau pour débutants. Moi je fais que construire, c’toi la pilote », hausse-t-il les épaules, avec ce sérieux qui ne l’est pas tant que ça. Un sourire ne tarde pas à éclore en la voyant rire ainsi, et au souvenir de ses nombreux exploits catastrophes.

Mais pour le moment le vrai show commence et Ambroise, comme tout le monde, et comme il adore le faire, lève les yeux au ciel, dont le bleu se retrouve paré de mille et unes couleurs. C’est magnifique, et si basique à la fois. Un jeu pour enfants, mais à un tel niveau de superbe que cela émerveille tout un chacun. Les formes ont l’air compliquées, certaines n’ont même pas de logique. Et d’autres encore volent comme par miracle pour les non-initiés. Des questions se promènent dans son esprit scientifique. Sur l’effet des courants, le poids, la vitesse, la tension dans la corde, les gestes précis à effectuer. La fatigue seulement l’empêche de mener à bout ces raisonnements, le laissant dans un insupportable endroit vague. Sans réponse nette, sans question terminée. Bonnie essaie de laisser tout cela de côté, de ne penser qu’à la beauté de la chose. Presque impossible pour lui. Ce qui l’épuise encore plus de se battre pour trouver un cerveau plus calme.

Comme un malheur n’arrive pas seul, sa concentration dévie sur les gens autour d’eux, leurs réactions, les bruits qu’il peut entendre. Ils sont très bien placés, et rejoints par des futés qui ont repéré l’endroit. Même le mouvement de foule du au coup d’envoi ne l’avait pas déstabilisé, mais il entend et voit presque trop de choses. Trop de bruit. Trop de lumière. De couleurs. La tête levée. La fièvre et la fatigue. Il ferme les yeux un instant alors, au bout d’une dizaine de minutes, se passant une main sur ceux-ci pour tenter de reprendre le contrôle de son corps. En vain, il le sait, mais son regard retourne sur les cerfs-volants comme si de rien n’était. S’il se sent faible, sa volonté est toujours forte. Et il ne veut pas déranger Sybille, dont quelques coups d’œil lui ont fait comprendre qu’elle était absolument fascinée par le spectacle. Calme pour une fois, en plus. Au contraire de son frère jumeau qui, de minute en minute, se sent de plus en plus nerveux. Alors, toujours en tailleur, il se recule un peu pour être plus au niveau de sa sœur et pouvoir discuter un peu. « C’est lequel ton préféré alors ? .. Et j’accepte au maximum trois réponses », précise-t-il, car elle est capable d’en citer un, puis deux, puis cinq, et de tous les adorer pareillement.


Emi Burton
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Message(#)Beyond the kites (Bonnie) EmptyDim 16 Sep 2018 - 19:35


 


   
Beyond the kites


De ces duos insécables, on pouvait bien évidemment compter sur Sybille et Ambroise, de ces jumeaux MacLeod, qui n'ont même pas besoin de se parler pour se comprendre, qui n'ont besoin que d'un regard pour communiquer entre eux. Elle ne pouvait qu'approuver en l'écoutant désigner leurs rôles, avec un certain rictus, comme s'ils n'étaient pas déjà désignés d'avance. Ils trouvaient toujours tous les deux naturellement leur place, se complétant naturellement. C'est surtout grâce à cette entente naturelle que leurs projets étaient toujours une réussite. Même si elle s'imaginait déjà y mettre son nez dans ses calculs et ses bricoles, elle était plutôt séduite par cette idée de partage des tâches pour ce fameux projet en commun. "Ok. Ça me va. Par contre, je te préviens. S'il y a des soucis de pilotage, ce sera à cause des défauts de constructions." Elle lui jetait un clin d’œil, amusée. Se cacher derrière cette excuse lui ferait bien rire. Elle se voyait déjà lui rejeter la faute.

Son regard ne pouvait que bifurquer sur cette masse à l'horizon. Sur ces enfants sur les épaules de leurs parents, de ceux ébahis par les formes extravagantes, de ceux qui étaient bouches bées devant les couleurs éblouissantes. Sans s'en rendre compte, un sourire en coin décorait à nouveau le visage euphorique de la jeune australienne, dont les yeux se baladaient entre le spectacle exceptionnel et tout ce qu'il pouvait créer autour de lui. Cet état euphorique n'était pas que dans les yeux des plus jeunes, mais également des plus âgés. Sybille aimait énormément ce genre d'évènement, qui pouvait paraitre enfantin mais qui séduisait tout âge.

En plus, le temps était clément. Jackpot pour la petite Sybbie, qui avait prié toute la soirée pour que celui-ci n'annule pas cette représentation. Malgré tout, elle fermait sa veste, et remettait sa mèche de cheveux qui la gênait, dû au vent qui s'était finalement décidé à danser avec ces formes dans ce ciel pourtant livide. D'un autre côté, elle espérait que celui-ci ne se fasse pas violence, se souvenant que Bonnie n'était pas au top de sa forme la veille. Elle s'en mordrait les doigts s'il tombait malade de sa faute, à l'avoir trimballé au festival.

La fameuse question, presque fatidique, sur le choix de ses cerf-volants préférés tombait enfin. Elle savait pertinemment qu'il finirait par lui poser cette question, elle le connaissait bien trop. La fameuse question sur laquelle elle y réfléchissait depuis quelques minutes déjà. Certains lui retenaient l'attention pour leur forme, d'autres pour leurs couleurs. Cet immense dragon avait l'air de retenir l'attention de beaucoup de personnes dans le public. De l'autre coté, celui aux couleurs de l'arc-en-ciel piquait la curiosité des autres. Sybille quand à elle était vraiment admirative pour ceux qui les tenaient, tout en bas, qui avaient l'air de prendre autant de plaisir que ceux qui les observaient.

Sybille n'attendait même pas la fin de sa phrase pour ouvrir la bouche, prête à lui déballer ses quelques idées qui lui traversaient déjà l'esprit, plus vite que son ombre. Elle la refermait immédiatement, coupée dans son élan quand elle entendait la fin de celle-ci. Au maximum trois réponses. Les limites étaient posées. Elle savait bien au fond d'elle que son frère devait lui imposer des carcans pour pas qu'elle ne parte au quart de tour, mais c'était bien compliqué pour elle. Elle se pinçait les lèvres, lui jetant un regard triste pour le faire rire. Elle-même savait que ce serait un calvaire de se restreindre à seulement trois parmi toutes ces merveilles devant leurs yeux.

"Seulement trois ? Tu déconnes ?" Les idées fusaient dans sa tête. Elle était plutôt séduite par ceux qui laissaient des traines derrière eux, parce qu'ils volaient élégamment dans tous les sens, faisant des vagues derrières eux. Sans oublier ceux qui représentaient un personnage, ou un animal, ses préférés. Et ceux qui explosaient de couleurs et qui faisait de ce ciel morose un véritable arc-en-ciel et havre de paix. Ses yeux ne faisaient que de sauter sur chacun des cerfs-volants, essayant de n'en garder que trois dans ses favoris. Elle analysait rapidement, se faisant violence pour pouvoir faire son choix. "Celui là, là bas." Sybille lui montrait du doigt un petit cerf-volant discret mais unique en son genre. "Le vert, en bas, qui ressemble à une grenouille cubique, près ce celui qui est rose fushia et qui a du mal à voler." Finalement son bras lui pointait désormais un énorme cerf-volant coloré. "L'énorme fleur, près de l'arc-en-ciel me plait bien aussi ..." Elle continuait à lui montrer du doigt son top trois. "Et puis, pour finir, j'arrive pas à me décider entre celui qui a un dégradé de couleurs bleues et jaunes, ou l'ours polaire qui me fait bien rire." En soit, il n'y avait que les originaux qui retenaient son attention. Mais elle aurait très bien pu lui en choisir facilement cinq autres. "Et toi ? Lesquels ?"

Elle se tournait finalement vers son frère. "Franchement, Ambre, si je peux être sincère sans que tu le prennes ..." Elle tournait la tête vers lui, silencieuse. Elle pouvait mieux doser comment il prenait les choses en le regardant dans les yeux. Du moins, elle connaissait la limite quand elle le voyait grimacer. "Mal." Sybille se tournait vers lui, l'air inquiète. "T'as pas vraiment l'air d'être au top de ta forme, là."

   
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Message(#)Beyond the kites (Bonnie) EmptyMer 19 Sep 2018 - 17:01



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Ambroise & Sybille


Parler est presque inutile entre eux, mais ils le font quand même. Et en général cela n’apporte pas de réponses puisque l’autre est de toute façon d’accord, si ce n’est qu’il a déjà pensé à la même chose quelques secondes avant. Sur la même longueur d’onde et si différents à la fois. Ils se connaissent si bien, se complètent aussi parfaitement. Les projets qu’ils mènent à deux sont toujours répartis de la même manière, chacun son rôle, et tout marche comme un beau mécanisme d’horloge. Encore ici, encore une fois. Evidemment ils s’accordent, Ambroise pense, Sybille agit. Et cette dernière prévoit déjà de rejeter toute faute sur le concepteur du futur cerf-volant, ce qui fait lever les yeux au ciel à son frère qui n’en attendait pas moins. Il marmonne dans sa barbe inexistante (pas faute d’avoir essayé, rien ne pousse) qu’évidemment il s’y préparait, mais derrière son air blasé, sa jumelle peut ressentir le rictus caché. La mauvaise foi est de famille, mais n’engendre que rarement de disputes entre eux.

Les cerfs-volants aux multiples couleurs absorbent ensuite leur attention, ainsi qu’au reste du public. Pendant de longues minutes ils sont hypnotisés, surtout la jeune femme qui a les yeux éternels d’une enfant, encore plus face à ce genre de spectacle. Elle a la capacité de s’émerveiller de tout. Si Ambroise possède aussi ce trait de caractère, il est bien moins flagrant et tient davantage de sa curiosité simple que d’une réelle âme d’enfant l’animant encore. Quoique. Cependant pour lui, la maladie est plus forte, et à avoir les yeux rivés sur un ciel bleu éclatant aux formes et aux couleurs lumineuses qui l’habite, il regrette. Et puis ses pensées sans cesse virevoltantes au même rythme, pourquoi, comment. Son cerveau l’épuise bien plus rapidement que d’habitude. Tous ces signaux sensoriels sont de trop et il doit se prendre quelques minutes, les yeux fermés, pour se remettre d’aplomb. Mais les minutes passent, et il va à peine mieux. Il se maudit d’avoir oublié ses lunettes de soleil pour une fois, mais remercie la veste qu’il a sur le dos pour contrer le petit vent traître. Utile pour les cerfs-volants visiblement, pas pour lui.

Alors avec tout ça il essaye de se changer les idées et pose une question à Sybbie, sur ses trois préférés, afin de se concentrer dessus. Calmer ses pensées qui tournent trop vite, les détourner aussi de son mal-être physique. Evidemment il a prévu qu’elle s’emballe et la restreint à seulement trois cerfs-volants, ce qui l’oblige à réfléchir bien mieux à sa réponse. Et il l’observe avec un sourire satisfait, parce qu’il la connait trop bien et ne s’en lasse jamais, même si c’est naturel pour eux. C’est un sentiment d’unicité et d’appartenance entre eux, qu’il n’imagine un jour ne plus avoir. Qu’il se demande d’ailleurs comment les gens tout seuls font pour vivre sans ce lien indéfectible et incroyable. Le regard triste qu’elle lui lança à ces limites le firent rire légèrement, mais il tint bon. La réponse tarde un peu, après son indignation. Et Ambroise prit plaisir à voir ses yeux passer de cerf-volant en cerf-volant jusqu’à tomber sur un petit vert qui ne paye pas de mine. Une sorte de grenouille, presque grotesque, mais en cela adorable. Il hoche la tête pour marquer qu’il a repéré le bon, inutilement puisqu’elle ne le regarde pas et passe au suivant. Elle sait qu’il voit, il sait qu’elle le sait. Aucune pause, elle continu avec une fleur immense mais hésite entre l’ours polaire et une forme géométrique étrange avec de magnifiques dégradés de bleus et de jaunes. Il les détaille, à ce moment apaisé par cette concentration demandée. D’autant plus que la question lui est retourné, alors que Sybbie aurait continuer encore dix minutes jusqu’à tous les citer.

« Tu rigoles ? » s’étonne-t-il avec amusement, avant de reprendre son sérieux comme s’ils parlaient politique. « Le dragon évidemment. Classique, mais je peux pas dénigrer un dragon, surtout aussi classe. Et qui vole. » Il hausse les épaules, puis en observe d’autres. Il n’y avait pas porté grandes attention jusque-là, mais désigner ses favoris devient faciles. « Sinon... Le bouledogue là-bas, il me fait marrer, et l’espèce de poulpe sous LSD au fond, de toutes les couleurs. » conclu-t-il en étant assez certain de son top trois. Alors qu’il se sent plutôt mieux maintenant qu’il n’y pense plus, Sybille le rappelle à l’ordre en s’inquiétant de son teint plus pâle. Son ton fait tourner la tête à Bonnie, qui se demande ce qu’elle va lui sortir et qu’il pourrait prendre mal, arquant un sourcil. Elle le jauge puis reprend la parole, pour lui avouer qu’elle ne le trouve vraiment pas au top de sa forme. Il soupire simplement, en se passant une main dans les cheveux. « J’en doute pas... » grommelle-t-il. « J’me sens pas bien ouais, mais ça va aller... On rentrera quand tu voudras, j’t’ai dit que je t’accompagnais. J’veux pas couper court à tout ça alors que t’avais trop envie de venir. » avoue-t-il sans problème à sa sœur jumelle. Il n’a pas de mal à expliquer ses faiblesses à Sybbie, ou ce qu’il ressent tout simplement, même si souvent les choses compliquées nécessitent plus de temps elle est capable d’en deviner les contours. S’il avait voulu lui mentir en lui disant que tout allait bien, elle l’aurait vu sans problème. Alors que même s’il va mal, il est certain de pouvoir tenir encore, au moins une heure ou deux, tant qu’l n’est pas trimballé à droite à gauche au pas de course. « Allez t’occupe pas de moi et profite, tu sais bien que je me plaindrais dès que je pourrais plus tenir », lui rappelle-t-il ses douces habitudes avec un léger sourire.


Emi Burton
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Message(#)Beyond the kites (Bonnie) EmptyJeu 11 Oct 2018 - 10:28


 


   
Beyond the kites


Au fur et à mesure qu'elle avait désigné ses favoris, d'autres dans sa ligne de mire venaient lui faire à nouveau de l’œil, lui titillant son admiration. Surtout ceux en couleurs qui jaillissaient de toutes parts, remplissant chaque espace libre de leur éclat. Se retenant intérieurement de ne pas ajouter d'autres choix afin de ne pas lui montrer sa bonne foi, elle elle se retourne vers Bonnie, qui à son tour désignait ses favoris, sans émettre une seule hésitation, ce qui n'étonnait pas vraiment la jeune Sybille.

Ses yeux se baladaient rapidement vers cet immense spectacle haut en couleurs, vers les choix de son frère. Elle connaissait déjà la plupart de ses choix avant même qu'il n'ouvre la bouche. Probablement parce qu'elle connaissait ses goûts par cœur. Sybille acquiesçait de la tête. Le dragon, évidemment qu'il était son préféré, elle aurait pu parier sur celui-ci. Les détails de ce dernier était fascinants, tout autant que l'allure qu'il prenait grâce à son propriétaire. Elle acquiesçait une seconde fois à son deuxième choix, ce bouledogue plutôt dodu. Elle se demandait surtout comment ces personnes avaient de telles idées farfelues. A son troisième choix, elle s'en voulait de ne pas l'avoir choisi dans son top trois. Sybbie se demandait également comment elle avait pu passer à côté de ce poulpe aux tentacules colorées, se tortillant entre elles. Sans un mot, elle lui acquiesçait en hochant la tête, lui adressant un sourire. Elle était surtout heureuse de voir qu'il appréciait le spectacle, et qu'il en profitait, tout autant qu'elle. C'était son but numéro un après tout. Ils avaient été relativement occupés, tous deux, ces derniers temps. Cette sortie tombait à pic les jumeaux, pour se retrouver, et profiter de leur temps libre. D'un autre coté, elle n'en avait pas douté une seule seconde qu'il adorerait ce festival, même s'il grommelait dès qu'elle remettait le sujet sur le tapis, elle ne doutait pas qu'au final, il serait partant, et surtout qu'il admirerait cette exhibition.

Quand Sybille s'était soudainement inquiétée pour Bonnie, comme à son habitude, il n'avait su que la rassurer. De son coté, lui faisant confiance aveuglement, elle passait outre assez rapidement, ses yeux revenant à nouveaux sur le spectacle coloré. Si elle le trouvait pâlot, elle ne s'en inquiétait pas plus, surtout après l'avoir rassurée. Elle ne doutait pas qu'il lui dirait s'il voulait revenir. Elle y comptait bien. Sur cette persuasion, et surtout sur cet excitation face à ce festival, elle continuait à être béa face à ces merveilles, ne se contrôlant pas vraiment, comme pouvait attester son visage fin rayonner telle une petite fille. Le spectacle n'attendait personne pour continuer. Certains flottaient, d'autres dansaient entre eux. "T'as du choper quelque chose au trek." reprend-t-elle finalement, sur le ton de la rigolade. "J'vous avais dis que c'était interdit le nudisme, là bas. Il fait trop froid pour ça." Sa petite tête fière d'elle se tourne vers son interlocuteur pour lui adresser un clin d’œil. "Tu m'écoutes pas, et voilà. Malade." Intérieurement elle priait pour qu'il ne lui refile pas ses microbes. Sybille laissait échapper un petit rire discret. Elle ne comptait plus les fois où elle aimait faire le clown, comme il aime si bien le dire, ou du moins essayer de le faire rire, pour lui remonter le moral.

Soudain, une seconde vague faisait son entrée, comme si les retardataires avaient choisi ce moment précis pour y faire leur apparition. Certains divaguaient, d'autres remontaient encore plus dans le ciel, et enfin certains laissaient leur place à d'autres, tout aussi ambitieux et imposants. Une seconde fois, le public ébloui s'était fait entendre, laissant derrière eux une certaine vague de joie, et de rire. Sybille aimait plus que tout voir ces petites têtes au loin levées au ciel, tous plus ébloui les uns que les autres. Elle en profitait cette fois-ci pour prendre une photo, une nouvelle fois. Cette fois-ci de ce spectacle fabuleux. Beaucoup plus de cerf-volants étaient présents désormais, se mélangeant aux précédents. Une petite musique se faisait entendre au loin ; une vraie ambiance festive. Et ces couleurs. Tout était plus éblouissant qu'un arc-en-ciel. Ce spot était vraiment parfait. Les coudes sur ses genoux, elle enchainait quelques clichés, dont elle était plutôt fière quelques minutes plus tard quand elle les observait sur l'écran de l'appareil. Adepte de l'adage "profiter avant tout", elle laissait à nouveau son appareil photo à l'abandon, pour profiter pleinement du spectacle et ne pas passer des heures derrière cette petite technologie.

Sybille enchainait aussitôt, presque peur de laisser un blanc dans la conversation, ce qui n'arrive jamais avec cette dernière. "Ça rend vraiment trop bien, j'adore !" Elle croisait ses jambes, les yeux toujours rivés sur sa nouvelle passion de la journée. "Et toutes ces couleurs, là." Sybille fixait l'un fraichement lancé, qui représentait un personnage de film d'animation. "J'ai envie de faire tous ces festivals maintenant." Encore une nouvelle fois un petit rire lui échappait, alors qu'elle le poussait doucement sur le coté grâce son coude, le taquinant une nouvelle fois. "C'est dingue. Je pensais que ce serait comme ce festival qu'on avait vu ... Euh. Tu sais, là ? A Melbourne, si tu t'souviens." Les jumeaux avaient fait une brève apparition il y a bien des années dans ce festival. Sybille se souvient surtout des nombreuses pommes d'amour qu'elle avait quémandé à son père. C'était sur cette idée qu'elle s'était imaginé ce festival. Mais tout était bien au-delà de ses espérances. "C'était un peu le même genre de festival. Enfin avec trente fois moins d'activité. Et trente fois moins de cerf-volants, aussi."

   
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Message(#)Beyond the kites (Bonnie) EmptyJeu 18 Oct 2018 - 15:17



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Ambroise & Sybille


Sybille aurait sûrement pu continuer encore de longues minutes, découvrant un nouvel intérêt pour les pauvres délaissés. Elle s’en tient cependant à trois, comme prévu par son frère, et lui demande ensuite les siens. S’amusant de la voir lui demander ce qu’elle aurait pu deviner, Bonnie entreprend de répondre en commençant par l’immense dragon. Sans trop d’originalité sans doute, vu la splendeur de celui-ci, mais c’est surtout son amour pour ses bêtes fantastiques qui le guide pour ce premier choix. Ensuite viennent un bouledogue bien trop adorable et cocasse, et un poulpe aux multitudes de couleurs. Sans hésitation. Il y avait à peine réfléchi, mais ses décisions vont souvent très vite à se former et à s’arrêter. Contrairement à Sybbie, qui pourrait débattre encore sur un top 100 s’il le lui avait proposé. S’accordant d’un sourire à ses choix. Les jumeaux étaient bien partis dans leur petit monde, à s’émerveiller l’un comme l’autre des cerfs-volants multicolores. Une occasion relativement rare ces derniers temps de se retrouver seuls, occupés par la même chose. Entre lui qui ne se sentait pas trop bien, et elle qui était toujours occupée à droite à gauche. En parlant de son début de grippe – et c’est ça qu’il a, il en est persuadé –, sa sœur s’inquiète un peu, assez pour le relever et chercher finalement à être rassuré.

Honnête autant que possible, et essayant encore lui-même de ne pas se laisser abattre par de légers vertiges ou une fièvre, il lui assure que tout va bien. Mieux que ce qu’elle pense en tout cas. Et puis il promet de lui dire lorsqu’il ne tiendra plus. Le festival lui permet de penser à autre chose, et cela lui suffit presque pour tout dire. Il savait qu’il allait passer du bon temps, ayant encore ce grain d’âme d’enfant, cette fascination aisée pour les détails que d’autres ne voient même plus. Se plaindre fait presque parti du rituel, et il aurait peut-être préféré un livre pour être plus tranquille, mais comment refuser à Sybille. Il est bien faible, et ne se l’autorise qu’avec elle. Malheureusement elle le sait bien. Quelques mots avaient donc réussi à la rassurer convenablement ; elle ne remit pas en question sa réponse et se concentre à nouveau sur les cerfs-volants. Bien qu’elle garde ce sujet de conversation encore un peu. Elle suppose, à raison, qu’il a dû attraper quelque chose au trek. C’est aussi ce qu’il pense, sans se douter qu’il y a une toute autre raison à cette maladie qui traîne ainsi. En tout cas il est assez en forme pour continuer à lever les yeux au ciel. Il est cependant rassuré aussi par l’attitude de sa sœur, qui cherche comme toujours à lui rendre le sourire et le moral. Des résultats souvent mitigés depuis l’adolescence, mais elle persiste depuis toujours à agir ainsi jusqu’à obtenir une meilleure humeur de son frère. Et peu importe à quel point il résiste, il finit souvent par sourire à cause de son clown de sœur.

« Ha Sybbie, tu sais bien que je peux pas m’en empêcher, un mec bien gaulé ou une meuf bien roulée, et je cède », déclare-t-il en un soupir las, désolé. Bien qu’il ai une tolérance assez précise de ce qu’il considère attirant, et qu’il peut se montrer assez difficile. Soit. Ça n’est même pas à l’ordre du jour depuis qu’il est rentré, entrant et sortant d’un état maladif qu’il commence à trouver épuisant par sa longueur. Reviennent les cerfs-volants de plus belle. Il s’avère en fait que ce sont des nouveaux, venant rajouter motifs et couleurs, figures encore inconnues aux yeux des novices. Les premiers laissant la place aux seconds. La joie est sur tous les visages, et les enfants sont soit intenables d’excitation, soit béats d’admiration. Même les adultes se laissaient avoir par la magie du vol. Ambroise remarque que sa sœur en profite pour prendre quelques photos, et il ne fait pas de commentaires. Se disant intérieurement satisfait de voir son mal de crâne et son mal-être général repartir tranquillement. Et pour longtemps, espère-t-il. Elle délaisse bientôt son appareil pour profiter davantage du spectacle qui s’offre. « Oui je m’en souviens », souffla-t-il quand il est question du festival à Melbourne, où ils s’étaient rendus il y a des années.

Il la regarde, l’écoute, et sourit doucement en coin. « Pas sûr que tu trouves des pommes d’amour ici, c’est le Health Festival et il porte vachement bien son nom visiblement. » Le programme lui revient en tête, avec ses nombreuses courses, activités, et épreuves sportives. Et ça le fait aussi grimacer légèrement. Mais il est certain que sa sœur trouvera quelque chose à grignoter si l'envie s'en fait sentir. Lui-même ne dirait pas non (jamais) à quelque chose d'un peu sucré. S’imaginer avec une pomme d'amour est cependant contre productif tant ça lui met l'eau à la bouche. Revenant au sujet, il continu : « Et puis Melbourne c’est plus grand, aussi. » Il hausse les épaules. « Par contre tu m’embarqueras pas sur tous les festivals incluant des cerfs-volants ou j’jure je t’enferme dans ta chambre dès que y’en a un dans le coin. » Son léger rire montre qu’il n’est guère sérieux, mais il compte bien ne pas la suivre à chaque fois. D’un autre côté, il sait aussi que ça ne va pas durer très longtemps, une passion en chassant une autre. Il n'a plus qu’à prendre son mal en patience. Reportant son attention sur les cieux, il se surprend à avoir une quinte de toux. Certes faible, mais il n'en avait plus eu depuis hier, et il pensait que ce symptôme là serait au moins passé. « Et on restera pas longtemps plus la journée ok ? Je vais encore bien y'a pas de soucis hein, mais j'ai pas envie de trop tirer sur la corde… » précise-t-il à l'occasion. Qu'elle n'aille pas se faire des idées sur eux deux gambadant bras dessus bras dessous jusqu’à la fermeture. Dans une autre situation, un autre état physique, il n'aurait pas résister, là il n'aimerait pas dépasser ses limites au risque de voir son état se prolonger plus que nécessaire.

 
Emi Burton
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Message(#)Beyond the kites (Bonnie) EmptyVen 21 Déc 2018 - 13:43





   
Beyond the kites


Les quelques minutes qui suivaient, les pensées de Sybbie étaient désormais perdue dans ce souvenir bien confortable qu'elle gardait dans un coin de sa tête. De ces souvenirs que l'on peut distinguer parfaitement, elle s'en souviendrait presque de ces odeurs, rien qu'à cette simple pensée. L'odeur des vagues de Melbourne sur le sable fin, les rires, les cabines colorées qu'elle adorait tout particulièrement. Le soleil qui brulait leur peau, encore insouciante de se prendre un coup de soleil, la petite Sybbie ne tenait pas en place. Elle ne se souvient pourtant pas du reste de cette journée, juste de ce moment précis. Elle se souvient très distinctement des rires de son frère, du fait qu'il n'était pas vraiment partant au départ. Qu'elle avait su le motiver pour venir et qu'il s'était finalement éclaté tout autant qu'elle. Elle avait su convaincre son père pour toutes ces pommes d'amour, abusant non seulement du sucre mais aussi de sa bouille pour l'amadouer. Tout comme son frère, elle ne refuse pas une sucrerie ou une gourmandise. Mais au moins, avec le temps, elle était beaucoup plus raisonnable, et heureusement ! Elle se souvient même qu'ils en avaient profité pour faire toutes les activités, et qu'elle avait trouvé cette grande roue vraiment énorme, ce qui n'avait pas été le goût de tout le monde.

Sybbie en rigole vivement quand Ambroise lui affirme qu'il s'en souvient lui aussi. Il se souvient même de ces gourmandises avant même qu'elle le lui rappelle, ce qui lui fait encore plus rire au final, comme si, encore une fois, il avait lu dans ses pensées trop rapidement. Elle hausse les épaules, se jouant la moue coupable. "Ah non ! On joue le jeu à 100% !" Le Health Festival était l'occasion par excellence pour jouer le jeu, et Sybille était bien la première à en être partante. Toutes les activités et les épreuves sportives étaient toutes plus intéressantes les unes comme les autres. L'occasion de se remettre au sport, et surtout avec de nombreuses personnes pour vous motiver. Il y avait même quelques ateliers qui lui faisait de l’œil. "Rah, t'es pas drôle !" lui répondait-elle, le sourire aux lèvres malgré tout, avant de le pousser de l'épaule. C'était son genre à lui plutôt. S'enfermer, il en était bien capable de lui même. Il n'aurait même pas eu besoin qu'on l'enferme. Impossible pour Sybbie d'y rester plus de quelques heures sans avoir rien à y faire, il fallait toujours qu'elle s'occupe, qu'elle bouge. Rien qu'à la maison, elle se baladait sans cesse entre sa chambre, la cuisine, et le coin salon. Les seules fois où elle doit y rester pour étudier, ou pire, quand elle est malade, est une vraie torture. "Tu dis ça, mais t'adores ça, j'le sais !" Elle ne résiste pas à lui attraper sa bouille de l'une de ses mains pour le taquiner, sachant pertinemment que ce n'est pas ce qu'il préfère au monde mais qu'elle ne peut s'empêcher de faire après toutes ses années.

Face à ce spectacle, sa petite tête brune se baladait entre Bonnie et les couleurs dansantes dans le ciel. Il avait l'air aussi impressionné qu'elle, ce qui la rassurait malgré tout. Elle savait qu'au moins, il s'éclatait autant qu'elle, rassurée de voir qu'elle ne l'avait pas forcé une nouvelle fois là où il aimerait bien fuir en courant et où il aurait accepté juste pour lui faire plaisir. Il lui rappelle tout de même qu'il ne tiendrait pas jusqu'à la fin de la journée, qu'elle approuve d'un hochement de tête. Elle n'avait pas prévu de le trainer jusqu'à la toute fin de toute manière, même si elle en plaisante, elle voulait aussi le ménager, alors il en était hors de question. "Non, non, t'inquiète pas ..." Elle en profite pour prendre quelques derniers clichés. Cette fois-ci certains cerf-volants avaient des sortes de traines derrière elle, qui faisait encore une nouvelle fois naitre des étoiles dans les yeux de Sybille. Les prochaines vagues étaient tout aussi magnifiques, surtout toutes ces couleurs qui s'entrelaçaient entre-elles, c'était ce qu'elle préférait parmi toutes leurs qualités. Ils en étaient tout deux si impressionnés que les paroles ne fusaient même plus. Au même rythme du public, quelques étonnements, quelques rires, se faisaient entendre, parmi énormément de sourires. Elle relève la tête vers Bonnie. Avec le temps elle s'était étendue sur la pelouse, prenant appui sur son sac. Sa mine n'allait pas vraiment mieux, mais au moins il avait l'air d'en être tout aussi heureux qu'elle. "On se tire ?" En retour, sa réponse positive était loin d'être tardive, et en quelques secondes ils étaient déjà sur la route du retour, Sybille prête à lui raconter jusqu'à leur arrivée toutes ses impressions.

   
Frimelda, sur une proposition de Blork
Photo : @ nick.o.iv
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