| (owassan) you and me were kids |
| | (#)Sam 11 Aoû 2018 - 10:39 | |
| owen & hassan you and me were kidsI REFUSE TO LOOK BACK THINKING DAYS WERE BETTER JUST BECAUSE THEY'RE YOUNGER DAYS, I DON'T KNOW WHAT'S 'ROUND THE CORNER, WAY I FEEL RIGHT NOW I SWEAR WE'LL NEVER CHANGE. BACK WHEN WE WERE KIDS, SWORE WE WOULD NEVER DIE. YOU AND ME WERE KIDS, SWEAR THAT WE'LL NEVER DIE. ☆☆☆ Presque malgré lui le regard d’Hassan s’était attardé quelques instants sur les affiches et les flyers qui s’étiraient le long des murs, dans ce dédale de couloirs dont on ne soupçonnait pas l’existence lorsque l’on regardait le stade depuis l’extérieur, comme autant de coursives d’un sous-marin ou d’un vieux théâtre. Il s’imaginait sans mal Rhett et Priam avoir parcouru ces couloirs-là avec habitude, le maillot grenat des Queensland Reds sur le dos, et passé les premières semaines ou les premiers mois plus aucun émerveillement dans le regard tant le lieu était devenu leur antre. Parfois le brun se demandait à quoi aurait ressemblé sa vie s’il avait choisi cette voie-là plutôt qu’une autre, s’il ne s’était pas tant accroché à l’idée que sa présence dans l’équipe de l’UQ n’était qu’une affaire de bourse et s’il s’était laissé la possibilité de voir où tout ça le menait. Il n’aurait pas été un excellent joueur de la trempe de Rhett, et d’ailleurs à l’université déjà le rugbyman était bien au-dessus du lot, mais il aurait probablement pu être un relativement bon joueur malgré tout, et espérer une carrière honorable sans être exceptionnelle. Est-ce qu’il se serait autant épanoui là-dedans que dans l’enseignement ? Probablement pas. Est-ce que sa relation avec Joanne aurait pris l'eau, à l’image de celle de Rhett et Sophia ? Nul ne le saurait. Mais la leucémie aurait pointé le bout de son nez dans tous les cas, et s’il avait dû perdre son travail en plus de tout le reste il n’osait pas imaginer où il en serait – ou n’en serait plus. Son boulot c’était tout ce qui lui restait de sa « vie d’avant » au fond. La chair de poule lui remontant le long des bras, Hassan avant secoué la tête pour chasser tout cela de son esprit « T’as quelque chose de prévu pour la fin de la journée ? » Posant les yeux sur Owen tandis que leur groupe entrait dans le vestiaire 03, Hassan s’était assis sur le morceau de banc près de son sac de sport et avait entrepris de dénouer et retirer ses chaussures. « Y’a un match de foot dans deux heures. Je m’intéresse pas trop d’habitude, mais quitte à être sur place je me suis dit que j’allais jeter un œil et prendre un truc à grignoter en attendant. » Il avait haussé les épaules. Le temps libre était plus souvent une plaie qu’une délivrance pour lui, désormais, et tout moyen d'occuper quelques heures de ses week-ends étaient bons à prendre. « Si jamais tu veux te joindre à moi. » Malgré tout le brun avait proposé avec nonchalance, conscient qu’Owen avait enchaîné un sermon à l’église comme chaque dimanche matin, puis dans la foulée le match « amical » qui les avait opposés à l’équipe de Spring Hill. Logan City venait d'essuyer une défaite, et le côté amical du match était mis à rude épreuve par le fait que les deux équipes étaient depuis toujours – du moins c’était ce qu’en disaient les plus anciens du club – plus rivales qu’amies. Question de mentalité, sans doute. Question de moyens aussi. Retirant son maillot en grimaçant de sentir ses muscles endoloris, il avait fouillé après la bouteille de shampoing au fond de son sac et croisé le regard du blond sur la quantité exagérée de bleus qui lui décoraient le dos et les côtes « Bientôt on pourra y lire des horoscopes et voir la grande ourse. » avait-il alors raillé gentiment pour dédramatiser, jamais aussi cynique que lorsqu’il avait des choses à cacher et malgré tout certain que les autres n’y voyaient que du feu. Mais ce n’était que des bleus, au fond, et Hassan soupçonnait son médecin d’avoir refusé de lui signer le certificat médical pour sa licence de rugby simplement par excès de précaution ; Comme s’il était en sucre. Et jusqu’à présent personne n’avait ergoté ni soupçonné quoi que ce soit à son demi-mensonge, ni Phil, ni Owen, ni personne … preuve que tout médecin qu’il était le sien exagérait un peu, selon lui. « J’te laisse réfléchir. » qu’il avait en tout cas lancé à Owen en jetant sa serviette sur son épaule avant de prendre la direction des douches, espérant se débarrasser à la fois de la terre incrustée sur ses bras et ses jambes et de l’odeur de bouc mort si spéciale aux vestiaires de stades.
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| | | | (#)Lun 13 Aoû 2018 - 21:10 | |
| Le match amical du dimanche était l’un des moments clé de la semaine d’Owen. Ce moment où il peut être lui-même et où l’étiquette de prêtre ne lui collait pas à la peau. Ce dont il n’avait pas pensé lorsqu’il avait suivi cette formation, c’est que partout où il allait, il était suscéptible de croiser quelqu’un qu’il connaissait, un croyant qui se rendait à l’église, des jeunes qui participaient à ses groupes de paroles, des personnes qu’il avait aidé à faire leur deuil, des personnes qu’il avait marié… toutes les excuses étaient bonnes. Redcliff était devenu son fief, de plus en plus reconnu, dans la rue, nombreux étaient ceux qui le saluait. Il n’était pas Owen Baxton mais il était mon père. Ici, dans les vestiaires ou sur le terrain, avec son équipe, il était lui-même. Il se retrouvait, il retrouvait le gosse qu’il avait été, celui qui foulait la pelouse, jouant et s’entrainant avec son père. Ces moments qui n’étaient que du bonheur. Ces moments qui lui réchauffait le cœur et en même temps qui lui faisait un pincement, une petite douleur qui petit à petit d’estompe mais toujours belle et bien présente. Il avait mis du temps avant de revenir ici d’ailleurs. Autant de temps qu’il avait mis à rester mutique, à survivre dans ce monde, plongé dans la dépression après la disparition de son père. Il lui aura fallu presque six ans. Deux ans après être allé à Sydney, où il avait réellement fait la rencontre du seigneur et où il avait appris à faire la paix avec lui-même. Il était revenu alors que Priam et Rhett jouaient un match important pour des qualifications au championnat national. Grande surprise pour tout le monde, c’était sans doute là un des premiers signes de la guérison certaine d’Owen, du moins, aux yeux de ses amis et surtout de sa famille. « T’as quelque chose de prévu pour la fin de la journée ? » la voix d’Hassan le sortie de ses pensées alors qu’il traversait ce grand couloir en direction des vestiaires. Il repensait à cette defaite et même si ce n’était un match sans enjeu, il savait qu’au prochain entrainement, le coach allait sans doute revoir avec eux les erreurs qu’ils avaient pu faire. Owen allait peut être en prendre pour son grade pour les quelques balles qu’il avait laissé passer de manière assez grossière. La tête ailleurs sans doute. Il attendait qu’Hassan lui dise ce qu’il avait derrière la tête avant de lui répondre. Pour le moment, non, rien de prévu. « Y’a un match de foot dans deux heures. Je m’intéresse pas trop d’habitude, mais quitte à être sur place je me suis dit que j’allais jeter un œil et prendre un truc à grignoter en attendant. Si jamais tu veux te joindre à moi. » Le foot n’était pas non plus le sport de prédilection du prêtre mais la proposition d’Hassan n’était pas détonante, surtout la partie où il lui proposait d’aller grignoter quelques chose. « Ca ou aller arroser les fleurs de miss Jewel… j’hésite vraiment ! » cette vieille femme qui était partie pour la semaine chez sa fille à Perth. Elle avait demandé en personne à son jeune prêtre s’il pouvait se rendre chez elle à la fois pour nourrir son petit chat et pour arroser les plantes. Il avait accepté mais il n’y allait pas si souvent qu’elle l’avait demandé : trois fois par jour au moins. Il se contentait d’un jour sur deux, c’était bien assez pour lui. Il oublié parfois les plusieurs casquettes qu’il pouvait avoir sur le dos. Alors que son ami retira son maillot, Owen bloqua sur les traces qui pouvaient recouvrir son corps. Il savait bien qu’il avait tendance à marquer facilement au moins coup de crampon, mais là, on pourrait presque penser qu’il s’était fait battre à mort sur un trottoir. « Bientôt on pourra y lire des horoscopes et voir la grande ourse. » Owen leva les yeux pour planter son regard dans celui du brun. « J’vais surtout finir par croire que tu trempes dans de salles coups et que ça a mal fini pour toi ! » même s’il se doutait bien que son vieil ami serait bien incapable de faire du mal à une mouche, mais un malentendu était vite arrivé. « J’te laisse réfléchir. » sans doute pour sa proposition. Hassan disparu avec sa serviette sur les épaules pour aller prendre sa douche si bien méritée. Owen suivit le pas assez rapidement. « Va pour le match de foot ! » répondit-il finalement alors qu’il se shampouinait la tête. Il se dépêcha de prendre sa douche pour retourner se sécher sur le banc où traînait son sac. L’eau avait tendance à rapidement refroidir et Owen n’était pas partisan des longues douches en collectivité. Hassan était de retour près de lui également. « J’ai revu Evelyn au fait, deux fois ! tu te souviens ? » pas sûre mais qui sait. Owen l’avait présenté lors d’une soirée à ses amis avant qu’elle ne s’en aille en Angleterre. Mais ça remontait à plus de dix ans. |
| | | | (#)Mar 18 Sep 2018 - 11:50 | |
| Le football n’était absolument pas le sport de prédilection d’Hassan. Il lui arrivait à de rares occasions de regarder un match ou deux lorsque l’Australie se hissait jusqu’à une compétition internationale comme cela avait pu être le cas l’hiver dernier, mais de manière générale le ballon rond ne le passionnait pas. Pour autant, le match censé débuter dans l’après-midi lui semblait être une perspective de dimanche intéressante, plus intéressante que n’importe quelle autre activité qu’il pourrait mettre en œuvre dans la solitude de sa maison, et finalement il avait proposé à Owen de se joindre à lui. « Ça ou aller arroser les fleurs de Miss Jewel … j’hésite vraiment ! » s’était alors gentiment moqué le blond comme on accédait à une proposition sans le dire clairement, et s’affublant du même sourire amusé le brun s’était fendu d’un « Je comprends, quel bon samaritain tu fais. » Et quand bien même la gentillesse et la serviabilité n’étaient pas des traits de caractère qu’Owen avait attendu d’être homme de foi pour développer, tous deux collaient à la perfection au rôle qu’il endossait désormais auprès de sa communauté religieuse. « Mais si les fleurs en question ne répètent rien à personne concernant ton retard à venir les arroser, je promets de ne pas trahir le secret moi non plus. » S’en tenant là, Hassan s’était débarrassé de son tee-shirt et avait attrapé sa serviette en sentant le regard suspicieux d’Owen sur le tracé cabossé que constituait l’accumulation de bleus sur ses côtes et dans son dos. Désamorçant cela d’une plaisanterie bien choisie, il avait écouté le blond répondre « J’vais surtout finir par croire que tu trempes dans de salles coups et que ça a mal fini pour toi ! » dans la foulée, et balancé avec une apparente nonchalance sa serviette sur son épaule avant de singer Brad Pitt dans un « La première règle du Fight Club est : il est interdit de parler du Fight Club. » théâtral. Laissant enfin au prêtre le temps de se décider pour de bon, il avait quant à lui pris le chemin d’une douche plus que bienvenue, tant pour l’odeur si indissociable des vestiaires que pour ses muscles ankylosés par le match. Pour les bleus, il verrait plus tard. Rejoint peu de temps après par un Owen pour qui un seul shampoing était suffisant, quand le brun lui s’en octroyait souvent deux afin d’avoir la certitude que ses cheveux étaient plus propres que des sous neufs, il avait répondu par un sourire satisfait au « Va pour le match de foot ! » et rejoint son acolyte quelques instants plus tard, le reste de ses vêtements dans une main et l’autre tenant la serviette nouée autour de sa taille. Balançant sans ménagement ses affaires de sport dans son sac après y avoir récupéré des vêtements propres, il avait sauté dans un boxer et enfilé son jean tandis que l’homme de foi reprenait « J’ai revu Evelyn au fait, deux fois ! Tu te souviens ? » Fronçant un bref instant les sourcils le brun avait questionné « Evelyn, ton Evelyn ? » bien que la réponse semblait tomber sous le sens ; Owen n’avait pas connu cinquante Evelyn dont Hassan ait entendu parler. « Je me souviens, oui. Mais elle n’était pas partir vivre en Angleterre aux dernières nouvelles ? » Quoi que, cela ne voulait rien dire : il suffisait de voir Rhett. Reste que s’il devait être tout à fait honnête le brun ne gardait pas un souvenir impérissable de la jeune femme, qu’il avait trouvé distante et relativement froide lors du peu d’occasions qu’ils avaient eu de se rencontrer … Mais elle plaisait à Owen, et cela avait été une raison suffisante pour qu’Hassan décide de garder ses impressions pour lui. « Qu’est-ce qu’elle devient ? Tu lui as parlé de ta reconversion professionnelle ? » Qui comme on pouvait l’imaginer pouvait être un brin perturbante pour celles qui à un moment ou un autre avaient partagé la vie sentimentale d’Owen. « C’est marrant parce que je revois aussi Amal, de temps en temps. » À croire que l’époque était aux retours de vieux souvenirs, ou de vieilles flammes. Et disant cela le professeur s’était rassis sur le banc pour nouer ses lacets, après avoir enfilé un tee-shirt.
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| | | | (#)Mer 19 Sep 2018 - 22:36 | |
| « Je comprends, quel bon samaritain tu fais. » ou bon pigeons pensa le prêtre. C’était surtout qu’il ne savait encore pas dire non lorsqu’on lui demandait un service, surtout lorsqu’il s’agissait des petites vieilles qui venaient à son église. Il semblerait que celles-ci abusent toujours un peu de la générosité du prêtre. Et il avait parfois l’impression qu’elles en rajoutaient quand elle disait que le vieux Perkins lui, il leur rendait ces services… sans doute mais il se demandait comment ce vieux prêtre de soixante-dix ans passé arrivait à porter des cartons qui faisaient sans doute son poids. Peut-être il y a trente ans en arrière… Un jour Owen arrivera à dire non, un jour… « Mais si les fleurs en question ne répètent rien à personne concernant ton retard à venir les arroser, je promets de ne pas trahir le secret moi non plus. » La remarque de son ami arracha un sourire à Owen. « Je savais que je pouvais compter sur ta discrétion. » c’est bien ce qu’on pouvait faire entre amis : couvrir les ratés des uns et des autres. Grosse responsabilité qu’avait Hassan sur ce coup. Aussi grosse responsabilité qu’avait Owen de ne pas relever la référence de son ami à propos de Fight Club. Il n’en tenait pas rigueur pour cette fois, mais il ne serait pas impossible qu’Owen soit plus vigilent à l’avenir quant aux différentes marques qu’il pourrait voir sur le corps d’Hassan. Il préférait s’en tenir à l’interprétation presque réussi de l’acteur américain. « Brad Pitt devrait flipper que tu lui piques la vedette ! » le blond laissa filer son coéquipier dans la douche ensuite pour y aller à son tour rapidement. De retour sur le banc du vestiaire, Owen se séchait, prêt à s’habiller ensuite et lança la conversation à propos d’Evelyn qu’il avait revu à deux reprises. Deux entrevues assez particulières pour le prêtre et qui n’avaient rien de désagréable. « Evelyn, ton Evelyn ? » Owen imaginait qu’il parlait en effet de cette Evelyn en question. Il hocha la tête en réponse. « Je me souviens, oui. Mais elle n’était pas partir vivre en Angleterre aux dernières nouvelles ? » un second hochement de tête s’en suivis. « exact. » et c’est d’ailleurs ce fameux départ en Angleterre qui avait sonné le gong de fin de leur histoire. Une histoire simple et légère. Pas de séparation en grande pompe, pas de drama dans l’histoire. « Et la voilà de retour en ville. » la belle surprise. « On s’est croisé quand il y avait la fête du club. Son neveu joue au rugby aussi. On s’est vu dans les couloirs. » Rien de surprenant quand on sait que son père était aussi une étoile montante sur le terrain. « et on s’est revu plus tard au ciné drive. » il voyait presque déjà venir la question de son ami. « et nan, c’était pas un rencard. C’était le simple fait du hasard. Elle était avec sa sœur ! » Bref, qu'Hassan qu’il ne se méprise pas, Owen n’avait aucune intention de faire des infidélités à son Seigneur. « Qu’est-ce qu’elle devient ? Tu lui as parlé de ta reconversion professionnelle ? » Avec difficulté… « Pas tout de suite. Mais j’ai fini par lui dire. Enfin, en réalité, si elle est au courant que je suis prêtre c'est avant tout parce que sa soeur a vendu la mèche. Elle est venu à une messe...» sur toutes les églises que comptait Brisbane, il n'en fallait qu'une. « Et il semblerait qu’elle soit bel et bien de retour. Elle organise des mariages… le genre de nana qui pourrait m’appeler pour décorer l’Eglise aux gouts irréalistes des mariés. » Transformer une église en vaisseau spatial ou boule à facette géante, par exemple. « C’est marrant parce que je revois aussi Amal, de temps en temps. » à l’évocation du prénom d’Amal, Owen leva la tête par surprise. « Ah ouais ? » c’est tout juste si le prêtre vira au rouge de honte. Il se souvenait très bien d’Amal et de sa romance avec Hassan lorsqu’ils étaient lycéens. « et alors ? Toujours pas mariée elle non plus ? » fit-il pour en savoir un peu plus sur elle. « C’est bizarre, elle fait partie de ceux que j’ai presque oublié. » ou pas vraiment. Owen se souvenait bien d’elle, de ce coup de foudre qu’il avec eu pour elle et de son comportement vis à vie de son ami lorsqu’il était sortie avec elle.
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| | | | (#)Mar 23 Oct 2018 - 14:16 | |
| Evelyn et Amal appartenaient toutes les deux à une époque supposément révolue pour les deux hommes, et jamais le dernier pour interpréter les soubresauts du karma ou les hasards qui n’en étaient pas Hassan s’interrogeait sur le signe que représentait le fait que l’un et l’autre aient recroisé la route de leurs émois adolescents presque au même moment. Et là où Amal avait simplement poursuivi son chemin de son propre côté, la fille Pearson avait laissé Owen sur un départ en terres britanniques au goût de définitif, ou tout du moins c’était ce que le jeune homme avait laissé entendre à son ami à l’époque, d’où le brin de surprise d’Hassan à apprendre qu’elle faisait à nouveau partie du paysage « Exact. » lui avait d’ailleurs confirmé le prêtre d’un signe de tête, avant d’ajouter « Et la voilà de retour en ville. On s’est croisé quand il y avait la fête du club. Son neveu joue au rugby aussi. On s’est vus dans les couloirs. » Arquant un sourcil avec surprise, non pas face à l’idée – somme toute logique – qu’un autre Pearson ait décidé de tâter du ballon ovale mais plutôt à celle de n’avoir pas croisé la route de la jeune femme en étant présent au même événement, il n’avait néanmoins pas eu le temps de commenter à ce sujet qu’Owen enchainait déjà « Et on s’est revus plus tard au ciné drive. » en prenant de court la question qui en aurait directement découlé « Et nan, c’était pas un rencard. C’était le simple fait du hasard. Elle était avec sa sœur ! » Ne doutant pas ni de la sincérité d’Owen ni du sérieux de son engagement envers son Dieu, Hassan n’avait pu s’empêcher néanmoins d’afficher cet air taquin au moment de rétorquer « Et les voies du Seigneur sont impénétrables, pas vrai Mon Père ? » avec un clin d’œil amusé. Se posait néanmoins aussitôt la question de savoir si quelque part au milieu de ces rencontres hasardeuses – et les hasards n’en étaient jamais, comme le professeur continuait de s’évertuer à le croire – l’homme avait eu l’occasion de présenter à son ancienne flamme ses nouveaux choix de foi, et de vie. « Pas tout de suite. Mais j’ai fini par lui dire. Enfin, en réalité, si elle est au courant que je suis prêtre c'est avant tout parce que sa soeur a vendu la mèche. Elle est venue à une messe ... » Et Hassan de froncer vaguement le nez d’un air compatissant, une partie de lui un peu curieuse de savoir ce que pouvait avoir été la réaction de la jeune femme à ce sujet, mais l’autre n’osant pas gratter d’informations qu’Owen avait visiblement décidé de ne pas partager de lui-même. « Et il semblerait qu’elle soit belle et bien de retour. Elle organise des mariages … le genre de nana qui pourrait m’appeler pour décorer l’Église aux goûts irréalistes des mariés. » Rhabillé des pieds à la tête, il avait posé un pied puis l’autre sur le bord du banc pour nouer ses lacets tout en commentant « Moi qui croyais que les mariages à l’église avaient ce côté pompeux et sérieux. Je veux la preuve en photo si un jour tu maries un Han Solo et une Leia Organa. » Reste que de confessions différentes, le mariage religieux était une chose sur laquelle Joanne et lui n’avaient même pas perdu de temps à se pencher à l’époque de leur union. Secouant vaguement la tête, s’en voulant presque d’avoir accordé une seconde d’attention au souvenir de son ex-épouse, il avait préféré pointer du doigt le fait que tandis qu’Evelyn était réapparue dans la vie d’Owen Amal avait fait une réapparition remarquée dans la sienne « Ah ouais ? Et alors ? Toujours pas mariée elle non plus ? » Secouant doucement la tête, Hassan avait mis sur le compte du brin d’animosité que le blond avait à l’époque pour la jeune femme le regard fuyant qui avait accompagné sa question « Fiancée. À un type un peu bizarre, d’ailleurs. Mais ça n’a pas l’air d’être un mauvais bougre, même si je doute qu’il te dirait la même chose à mon sujet. » Juste un bonhomme à la jalousie un peu trop mal placée, si Hassan se fiait à la manière dont l’homme était venu lui demander des comptes quant au pourquoi du comment des relations qu’il entretenait avec sa future femme. « C’est bizarre, elle fait partie de ceux que j’ai presque oublié. » Jaugeant un court instant son ami du coin de l’œil, le brun avait tiré sur la fermeture éclair de son sac de sport après y avoir rangé toutes ses affaires, et attrapé son blouson pour l’enfiler « Faut dire que tu n’as jamais eu l'air de trop l'apprécier. » avait-il alors fait remarquer sans animosité, et avec un fin sourire désamorçant toute idée qu’il pourrait s’agir d’un reproche. « C’est plus vraiment la Amal d’il y a vingt ans de toute façon. Question caractère, je veux dire. » Elle était loin, la fille sans cesse pétrie dans ses propres hésitations et ses angoisses perpétuelles de ne pas être assez ceci ou assez cela, assez jolie ou aussi intelligente. « Enfin on en est tous là, tu me diras. Heureusement pour nous qu’on n’est plus les deux mêmes têtes de crétins qu’il y a vingt ans non plus. » Entre ces deux décennies-là le passage à l’âge adulte leur avait mis le pied à l’étrier avant que leurs drames personnels ne terminent de façonner les hommes qu’ils étaient aujourd’hui. Il n’y avait pas de raison qu’il n’en soit pas de même pour Amal ou même pour Evelyn, pour autant qu’il sache.
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| | | | (#)Mer 31 Oct 2018 - 19:10 | |
| « Et les voies du Seigneur sont impénétrables, pas vrai Mon Père ? » sourire gêné de la part du prêtre. Il fallait bien avouer que cette Evie pouvait mettre une sacrée pagaille du côté d’Owen. Mais c’était une sorte de pagaille platonique. Le cœur en vrac, les pensées s’entrechoquaient dans sa tête mais rien de plus à vrai dire. Il se laissait facilement déstabiliser face à la demoiselle qui ne cessait de tourner en dérision leurs rencontres, se moquant gentiment d’Owen à chaque fois, semblant ne pas trop prendre au sérieux ses nouvelles fonctions. Il ne lui en tenait pas rigueur, ne s’en plaignait pas non plus. Mais il pouvait se demander si parfois, elle n’était pas non plus dans la provocation face à lui, se demandant pourquoi elle tenait autant d’importance à ce qu’il était devenu plutôt qu’à ce qu’il avait toujours été. La fonction de prêtre semblant lui coller à la peau alors même qu’il se promène en civile, alors même qu’il exerce une passion, une activité qui n’avait rien à voir avec sa foi. Être prêtre ne semblait pas être un métier comme un autre, une fonction qu’on peut quitter lorsqu’on sort de son lieu de travail. Pour Owen bien sûr que c’était bien plus qu’un simple métier, c’était une conviction, sa foi, sa routine mais parfois, il aimerait juste qu’on oublie tout ça, qu’on le prenne juste comme Owen Baxton, sans étiquette derrière. Mais qui pourrait oublier qu’Owen Baxton avait prêté allégeance au Seigneur et qu’il avait juré fidélité au tout puissant ? Finalement, il se rendait bien compte qu’il en demandait trop. Que son anonymat n’était pas possible, que forcément, on gardait en tête qu’il n’était pas n’importe qui dans ce monde, que ses croyances étaient plus fortes que le plaisir charnel, simplement. « impénétrables… » Owen enfila son polo, ayant du mal à passer la tête par le col, il tira dessus se retrouvant avec ses cheveux électrique dans tous les sens. Remettant tout ça en place d’un coup de main dans les cheveux. Il avait fini par remettre ses chaussures, prêt à y aller. « Moi qui croyais que les mariages à l’église avaient ce côté pompeux et sérieux. Je veux la preuve en photo si un jour tu maries un Han Solo et une Leia Organa. » Owen était loin de ces idées de cosplay mais il n’était plus certains que ça ne puisse pas arriver un jour. « Promis, t’auras le premier selfie ! et j’aurai plus qu’à m’habiller en maitre Yoda pour l’occasion aussi ! » secouant la tête, imaginant bien la tête des croyants de son église si ca devait arriver. Hassan avoua à son tour avoir revu Amal ces derniers temps. Il avait souligné la drôle de coïncidence puisque tous deux avaient revu leurs exs petites amies, comme si deux fantômes avaient fait leurs apparitions dans les mêmes temps. Owen se demandant si de son côté, elle n’était pas non plus casée, mariée même. Après tout ce temps, bien des choses étaient arrivées et Owen en était la preuve humaine. Rien n’épargnait personne. Puis, le mariage, fonder une famille… c’était la suite logique après leur passage au lycée et à l’université. Seuls certains d’entre eux restaient célibataires endurcis, ne visant personne. « Fiancée. À un type un peu bizarre, d’ailleurs. Mais ça n’a pas l’air d’être un mauvais bougre, même si je doute qu’il te dirait la même chose à mon sujet. » Owen pouvait sentir la jalousie à plein nez. « Au courant de tes aventures passées avec Amal ? » laissant donc penser à Hassan que finalement, elle n’était pas si lointaine dans ses souvenirs, cette Amal. « Ce serait dommage de te prendre à partie, ça date quand même. » Owen balança son sac sur ses épaules une fois que tout y avait retrouvé sa place, vérifiant qu’il n’avait rien laisser derrière lui. « Faut dire que tu n’as jamais eu l'air de trop l'apprécier. » le prêtre haussa les épaules, vira légèrement rouge aussi d’ailleurs. Laissant son ami poursuivre dans son récit. « C’est plus vraiment la Amal d’il y a vingt ans de toute façon. Question caractère, je veux dire. Enfin on en est tous là, tu me diras. Heureusement pour nous qu’on n’est plus les deux mêmes têtes de crétins qu’il y a vingt ans non plus. » Vingt ans, cette conclusion pouvait faire mal, le temps passait à une vitesse. « J’espère bien avoir un peu évolué ouais ! » il y avait pas de doute à ce propos. « On va voir ce match ? » voyant que tous les deux étaient prêts, il y avait plus de raison de rester dans ce vestiaire. « Du coup, son mec ? Il vous a vu discuter ensemble et il a sortie les gros bras pour montrer qui était le propriétaire ? » le prêtre se montra curieux d’en savoir un peu plus. « Et concernant Amal. Y a peut être quelques chose que j’ai jamais trop assumé… » Le prêtre mis un pied dans le couloir menant à l’extérieur du stade. « Disons qu’à l’époque où tu sortais avec elle, elle me laissait pas totalement indifférent. J’crois bien que j’étais un peu jaloux… » le prêtre avoua son pêcher. « Vous me pardonnez mon frère ? » se moqua-t-il lui-même de sa bêtise de lycéen.
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| | | | (#)Lun 26 Nov 2018 - 14:49 | |
| Fallait-il y voir un signe ? Malgré une tendance à en voir même là où il n’était à blâmer que le hasard, Hassan tentait dans la mesure du possible de calmer ses ardeurs lorsqu’il était questions de superstition. Et pourtant, qu’Owen et lui recroisent simultanément la route de leur première flamme presque au même moment ressemblait à bien plus qu’un simplet et heureux hasard, à ses yeux, quand bien même il n’aurait pas été le moins du monde capable de trouver la signification plus profonde à cet éventuel signe du destin. Reste qu’à la question d’Owen de savoir si Amal était mariée le brun avait nuancé, remis les choses en contexte tout en évoquant brièvement à quel genre de bonhomme la jeune femme s’était liée par promesse de mariage. « Au courant de tes aventures passées avec Amal ? » qu’avait alors aussitôt questionné le blond, visiblement plus perspicace qu’Hassan ne l’avait été au tout premier abord quant au comportement sinon hostile au moins méfiant du dénommé Carlisle. « Ce serait dommage de te prendre à partie, ça date quand même. » Haussant doucement les épaules, le professeur avait affiché un air vaguement résigné, tout à l’impuissance qui était la sienne face à la situation. « Disons que je ne m’étais jamais posé la question de savoir comment elle m’avait présenté auprès de lui, jusqu’à ce qu’il débarque sans prévenir pour me faire passer un interrogatoire. » La manœuvre avait quelque chose de plus vindicatif que ne l’avait pourtant été la situation, le brun sans doute capable de remettre les choses en perspective en ayant déjà eu affaire à conjoint bien moins mesuré – dans les paroles et dans les gestes. Fin prêt à quitter les vestiaires, le sac de sport chargé sur l’épaule qui ne le gênait pas, Hassan avait emboité le pas à Owen hors de la pièce après un salut à la cantonade au reste de l’équipe, puis prêté à Amal une évolution de caractère à la hauteur de ce que pouvaient entraîner vingt années passées et un aller sans retour pour l’âge adulte ; Suffisamment même pour que la jeune femme se soit éloignée de l’adolescente que le blond ne semblait à l’époque pas porter dans son cœur. « J’espère bien avoir un peu évolué ouais ! » Les mains enfoncées dans les poches de son blouson, Hassan avait par ailleurs acquiescé lorsqu’Owen avait proposé « On va voir ce match ? » et au lieu de longer le couloir par lequel ils étaient arrivés tous les deux avaient emprunté les escaliers permettant de rejoindre l’accès aux gradins de quatrième catégorie. « Du coup, son mec ? Il vous a vu discuter ensemble et il a sorti les gros bras pour montrer qui était le propriétaire ? » Grimaçant en sachant d’avance que ce que ce qu’il allait dire pourrait porter à confusion – au même titre que le fiancé en colère s’y était laissé avoir – Hassan avait secoué la tête « Il s’est pointé à l’improviste au bar de l’hôtel où j’avais rendez-vous avec elle. » Sans laisser le temps à Owen de commenter, il avait immédiatement repris « Je te vois venir, mais oublie tout de suite ce que tu as en tête : c’était un rendez-vous purement professionnel. L’hôtel est à mi-chemin entre ABC et la rédaction pour laquelle elle bosse. » Dimension professionnelle que le brun n’avait pas encore mentionné à Owen lorsqu’il avait mis Amal sur le tapis, mais néanmoins réelle. Reste que le choix de lieu prêtait à confusion et que le dénommé Carlisle s’en était tenu à cela ; A cela et à des problèmes qui ne les regardaient que sa fiancée et lui, et auxquels Hassan souhaitait ne surtout pas être mêlé. D’ailleurs, coïncidence ou non, mais il n’avait eu aucune nouvelle d’Amal depuis, et leur rendez-vous manqué n’avait jamais été remis à plus tard. « Et concernant Amal. Y a peut-être quelques chose que j’ai jamais trop assumé … » Marquant un temps d’arrêt, le prêtre avait repris presque aussitôt « Disons qu’à l’époque où tu sortais avec elle, elle me laissait pas totalement indifférent. J’crois bien que j’étais un peu jaloux … » Stoppé net dans sa marche, Hassan s’était immobilisé au milieu du couloir, ouvrant la bouche avec surprise et se donnant momentanément l’air d’un poisson sorti de l’eau « Vous me pardonnez mon frère ? » Récupérant ses facultés et refermant finalement la bouche, le professeur avait affiché une surprise évidente « Tu me fais marcher, c’est ça ? » L’air un brin déboussolé face à cette révélation, il avait plissé le nez en ajoutant « Damn, et je n’ai jamais rien remarqué … » et pour finir avait admis « Je me sens un peu stupide, même vingt ans après pour le coup. » avec une pointe de dépit. « Si je te pardonne tu me pardonnes ? » Il n’y avait pas mort d’hommes deux décennies plus tard, mais question de principe.
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| | | | (#)Dim 23 Déc 2018 - 11:43 | |
| Sortis du vestiaire pour aller voir le match de foot, les deux hommes poursuivaient leur conversation dans les couloirs du stade. Owen était bien curieux de savoir comment le futur époux d’Amal était tombé sur Hassan. « Il s’est pointé à l’improviste au bar de l’hôtel où j’avais rendez-vous avec elle. » l’air suspicieux, Owen se demandait ce qu’ils faisaient tous les deux dans un hotel et pouvait sans doute comprendre la réaction de Carlisle pour le coup, mais Hassan se rattrapa aussitôt, chassant toute pensée de la tête du prêtre. « Je te vois venir, mais oublie tout de suite ce que tu as en tête : c’était un rendez-vous purement professionnel. L’hôtel est à mi-chemin entre ABC et la rédaction pour laquelle elle bosse. » il souffla presque de soulagement. « Ouais, tu m’as fais flippé pour le coup ! » un hôtel comme lieu de rendez vous, même pour un entretien professionnel, ce n’était quand même pas anodin, mais il semblerait que ce soit un lieu de passage et de rencontre dans ce domaine professionnel. « Mais j’comprends mieux pourquoi il est monté au créneaux. Ca peut porter à confusion… » Surtout s’il savait qu’il s’agissait d’un ex d’Amal. « Donc, vous bossez ensemble ou vous êtes amené à vous croisez pour le taf ? » se renseigna-t-il pour mieux comprendre tout ça et assembler les pièces du puzzle. « Bonjour l’ambiance ! » C’était sans doute le moment le plus opportun pour Owen de faire sa petite révélation sur ses sentiments pour Amal alors qu’ils n’étaient encore que des étudiants fragiles. Son comportement envers la jeune femme lorsqu’elle sortait avec Hassan à l’époque était la seule réponse qu’il avait du apporter à cette frustration de voir son meilleur ami sortir avec la nana qu’il aimait particulièrement. Réaction tout à fait à vomir sans doute avec du recul, il était temps pour lui de faire son mea culpa. « Tu me fais marcher, c’est ça ? » un air sérieux et presque grave sur le visage d’Owen, lui montrant qu’il n’y avait rien d’un canular dans cette révélation. « Damn, et je n’ai jamais rien remarqué … Je me sens un peu stupide, même vingt ans après pour le coup. » Owen ne s’attendait pas à ce qu’Hassan se sente coupable à son tour. « Si je te pardonne tu me pardonnes ? » « J’ai rien à te pardonner, vraiment ! Et le plus stupide dans l’histoire, c’est moi ! » fit-il en posant sa main sur l’épaule de son ami. « J’ai été très con même ! » il n’avait jamais demandé à Hassan de choisir entre lui et Amal à l’époque, mais il ne pouvait pas dire que l’idée ne lui avait pas traversé l’esprit. « Mais bon, j’m’en suis remis, t’en fais pas. Amal, c’est pour moi, loin derrière moi ! » |
| | | | (#)Ven 18 Jan 2019 - 21:34 | |
| Sans grande surprise, le fait qu’Amal et lui se soient donné rendez-vous à l’Emporium Hotel plutôt que dans n’importe quel autre bar de la ville suffisait à éveiller la suspicion. Du moins Hassan parvenait à concevoir que ce détail n’ait suffit à enclencher le radar de méfiance du fiancé – mais il continuait néanmoins d’être persuadé que si Amal n’avait pas fait tant de cachoteries à sa moitié à leur sujet, bien des tracas auraient pu être évités. « Ouais, tu m’as fait flipper pour le coup ! » avait de son côté assuré Owen, confirmant au brun que ses bonnes intentions ne suffisaient pas à lui donner l’air irréprochable à ce sujet, même du point de vue du plus ancien de ses amis. « Mais j’comprends mieux pourquoi il est monté au créneaux. Ça peut porter à confusion … » Haussant les épaules, n’ayant pas non plus l’intention de se sentir désolé pour le fiancé en question, Hassan s’était justifié d’un « Ça remonte à vingt ans elle et moi, je comprends même pas pourquoi elle s’est sentie obligée d’en faire un secret. » À moins que la jalousie de monsieur ne soit un souci véritablement récurrent au sein de leur couple, le professeur n’était plus assez intime avec Amal pour avoir la réponse à cette question, mais reste que lui estimait n’avoir rien à se reprocher, pour une fois. « Donc, vous bossez ensemble ou vous êtes amené à vous croisez pour le taf ? Bonjour l’ambiance ! » Glissant les mains dans ses poches, le brun avait confirmé d’un signe de tête et apporté les précisions demandées d’un ton détaché « On ne fait que se croiser. Elle a rejoint Amnesty alors on est souvent invités aux mêmes événements. » Passée la surprise initiale de la retrouver Hassan n’avait pour autant pas été surpris, leur tendance à se révolter face aux injustices ayant cours dans d’autres parties du monde étant déjà un point commun qu’ils partageaient adolescents. « Mais ça va, j’irais pas jusqu’à parler d’ambiance amicale, mais c’est cordial. » On ne rattrapait pas vingt ans en l’espace de quelques soirées, mais la nostalgie aidant le professeur admettait garder une certaine tendresse pour celle qui restait son amour de jeunesse. « En revanche, elle bosse pour un magazine, et il se trouve que son patron est aussi le nouveau mec de Joanne. Tu le crois, ça ? » Presque malgré lui Hassan avait levé les yeux au ciel, blasé plus que toute autre chose par cette coïncidence de mauvais goût. « Enfin, je lui ai pas dit. De toute façon moins je parle de Joanne … » Et mieux il se portait, inutile pour cela de terminer sa phrase. Et sans avoir à le dire le brun s’était d’ailleurs toujours senti reconnaissant envers Owen de n’avoir jamais mis le sujet de son divorce ou de son ex-femme sur le tapis, lui évitant ainsi de devoir se justifier auprès d’une personne supplémentaire quant à une situation qu’il avait déjà bien eu du mal à gérer personnellement. Pour en revenir à Amal, en revanche, le prêtre avait profité de l’occasion pour rétablir une vérité quant à ce qu’Hassan avait toujours pris pour de l’inimitié entretenue à l’égard de la jeune femme. L’adolescence ayant cette facilité à vous mettre des œillères le brun n’avait eu d’autre choix que d’admettre n’avoir jamais rien remarqué de l’intérêt qu’Owen pouvait avoir eu envers Amal, et s’il s’en excusait un peu tard le blond avait assuré aussitôt « J’ai rien à te pardonner, vraiment ! Et le plus stupide dans l’histoire, c’est moi ! J’ai été très con même ! » arrachant au passage un signe de tête négatif de la part d’Hassan. « On était tous un peu bêtes à cet âge-là. Je suppose que ça ne s’appelle pas l’âge ingrat sans raison. » Et Owen particulièrement lui faisait l’effet d’avoir drastiquement gagné en sagesse au fil des années ; À moins que ce ne soit qu’une illusion offerte par le port de la soutane. « Mais bon, j’m’en suis remis, t’en fais pas. Amal, c’est pour moi, loin derrière moi ! » lui avait en tout cas assuré l’homme d’église, comme pour clore définitivement le sujet. Et quelque part c’était aussi loin derrière Hassan, et le deviendrait peut-être même encore plus si la jalousie du fiancé d’Amal amenait à ce qu’ils cessent à nouveau de se fréquenter. Le professeur n’avait pas pour ambition de gâcher de l’énergie à éviter quelqu’un fréquentant l’un de ses cercles professionnels, mais si son ancienne flamme le lui demandait expressément il saurait sans doute s’y plier. « Bon allez, suffisamment parlé de femmes pour aujourd’hui. » avait alors décrété Hassan d’un ton faussement solennel. « Je meurs de faim, ça te dit un hot-dog pour aller avec le match ? » Ils venaient de dépenser dieu sait combien de calories sur le terrain après tout, ils pouvaient bien se permettre d’en récupérer quelques-uns.
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| | | | (#)Jeu 31 Jan 2019 - 11:06 | |
| « On ne fait que se croiser. Elle a rejoint Amnesty alors on est souvent invités aux mêmes événements. » Amnesty, ca faisait penser à Owen qu’il voulait en toucher deux mots à Hassan, mais ce n’était pas forcément le moment. C’est vrai que depuis quelques temps, le prêtre se demander s’il ne pouvait pas donner un peu de son temps pour d’autres cause qui l’éloignerait un peu de l’Eglise, tout en étant toujours utile pour les autres. Il pourrait lui en parler plus tard, pour le moment, le sujet restait Amal. « En revanche, elle bosse pour un magazine, et il se trouve que son patron est aussi le nouveau mec de Joanne. Tu le crois, ça ? » Aie le fameux Jamie qu’Owen ne connaissait que de ce que lui en disait Hassan et forcément, c’était pas beau. Et ca faisait beaucoup de monde qui gravitait autour de ce Jamie d’ailleurs. Owen grimaçait à cette remarque. « Enfin, je lui ai pas dit. De toute façon moins je parle de Joanne … » et le prêtre respectait ce choix. Ne s’étant jamais montré trop curieux sur les réelles raisons de ce divorce et ne prenant que ce qu’Hassan se laisser dire. D’ailleurs, ca faisait bien longtemps qu’Owen n’avait pas croisé la blonde. En toute franchise, il se moquait bien de savoir ce qu’elle devenait et comment elle se portait à présent. Pas très catho c’est sûre mais dans ces cas-là, c’était solidarité avec son ami et rien d’autre. Prêtre mais pas parfait, Baxton en restait un homme avec ses qualités et ses défauts et ce n’était pas certain que soutenir son vieux pote de toujours était un défaut à ses yeux, manque d’objectivité peut être, manque de recule sans doute, mais un défaut, surement pas. « Son mec devrait peut-être plus se méfier de son boss plutôt que de toi alors. » Bien que celui qui avait eu un crush de jeunesse avec Amal, c’était bien Hassan. Mais ce Jamie, il a une bonne tête de prédateur, qui sait ? Quand à Owen, même si en effet, son cœur s’était épris de la jolie brune il y a plusieurs années de ça, plus rien à craindre à présent. Un prêtre ne faisait peur à aucun homme. « On était tous un peu bêtes à cet âge-là. Je suppose que ça ne s’appelle pas l’âge ingrat sans raison. » et plusieurs exemples arrivaient en tête à Owen pour illustrer parfaitement l’âge ingrat en question. Maintenant que table rase était faite, Owen n’avait plus aucun secret pour Hassan et il se demandait pourquoi ça avait été si compliqué de le dire. Chose était faite, il ne s’en sentait pas soulagé puisqu’il se rendait compte que ce n’était pas un lourd poids sur ses épaules non plus. « Bon allez, suffisamment parlé de femmes pour aujourd’hui ! Je meurs de faim, ça te dit un hot-dog pour aller avec le match ? » le ventre d’Owen grognait déjà depuis qu’ils étaient rentrés dans le vestiaire, cette proposition, il n’allait pas la laisser passer. « c’est moi qui l’offre ! » |
| | | | | | | | (owassan) you and me were kids |
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