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 We're just swimming around in our glasses and talking out of our asses » ISAAC

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Isaac Jensen
Isaac Jensen
le coeur au bout des doigts
le coeur au bout des doigts
We're just swimming around in our glasses and talking out of our asses » ISAAC - Page 2 FQgUS3L Présent
ÂGE : 34 ans (13.05.90)
SURNOM : Isy
STATUT : Penny est le soleil et l'amour de sa vie, l'évidence avec laquelle il écrit sa plus belle histoire et s'autorise à réaliser des rêves de bonheur (06.07.2021)
MÉTIER : Infirmier au service des urgences, président de l'association Run for Judy, infirmier bénévole à la Croix Rouge et aux Flying Doctors, sapeur-pompier volontaire et surtout : papa comblé de Jude (13.09.2018), Maia (14.06.2022), Jack et Mila (01.08.2023)
LOGEMENT : Sa maison, située au #17 toowong, est devenue leur foyer en octobre 2021, duquel irradient épanouissement, plénitude et bienveillance
POSTS : 28700 POINTS : 280

TW IN RP : dépression, anxiété, automutilation, idées suicidaires, tentative de suicide, mentions d'abandon d'enfant
PETIT PLUS : Emménage à Brisbane en 2003 ∆ il exerce en qualité d'infirmier au st vincent's depuis 2006 puis est affecté aux urgences en 2013 ∆ une suite de blessures anéantit sa carrière de joueur de football australien en 2010 ∆ il attente à ses jours en mars 2018 et reprend le travail en septembre 2018 ∆ finaliste de ROA en 2020 ∆ il se soigne contre son anxio-dépression, après avoir longtemps refusé son diagnostic
CODE COULEUR : Isy s'exprime en #9966ff ou slateblue
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(roa, juin 2020)
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grisy
(s1) lancementlove #4grace #1grace, greg, siennaweek-end #1grace #2grace #3
(s2) grace #4grace #5grace, elias, kieraneliasivylove #5love #6
(s3) elias, kieran, grace, sienna, jack
(s4) épreuve semaine 4grace #6martin
(s5) épreuve 1 semaine 5épreuve 2 semaine 5épreuve 3 semaine 5résultats
(finale) grace #7raftinggrace #8grace #9
AVATAR : Will Higginson
CRÉDITS : cheekyfire (ava), solosands (sign), loonywaltz (ub), la confiserie (illustration personnalisée), (gif may0osh (gif olivia), stairsjumper (starter pack)
INSCRIT LE : 08/04/2018
https://www.30yearsstillyoung.com/t19429-isy-strive-for-progress-not-perfection
https://www.30yearsstillyoung.com/t19472-isy-notebook
https://www.30yearsstillyoung.com/t19596-isaac-jensen
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Message(#)We're just swimming around in our glasses and talking out of our asses » ISAAC - Page 2 EmptyLun 28 Jan 2019 - 0:59


People marching to the drums, everybody's having fun to the sound of love. Ugly is the world we're on I'm stunned to find a place I belong.

J'étais énormément reconnaissant envers Elora pour toute l'amitié et le soutien qu'elle m'offrait en tout altruisme, que ce soit ce soir où les jours précédents. La jeune Dawson possédait un gigantesque cœur et composait une personne de confiance. J'appréciais la manière dont elle abordait les choses, elle avait toujours une approche très compréhensive, n'était pas du genre à brusquer les gens ou les secouer pour qu'ils avancent. J'essayais de lui signifier à quel point je me considérais chanceux de la compter parmi mes amis et qu'elle m'accorde de son temps comme elle le faisait encore en ce moment même. Bien que cela lui paraissait normal, je tenais à le souligner. Un fin sourire apparut sur mon visage tandis qu'elle me confirmait qu'elle était disposée à m'écouter et que je n'étais pas seul, qu'elle était là pour moi. Elle avait beau le répéter, chaque fois qu'elle me l’énonçait n'était pas de trop, moi qui craignais toujours que les personnes à qui je tenais disparaissent violemment ou cessent de m’inclure parmi les leurs brutalement. En effet, j'avais eu Loan que je considérais comme une meilleure amie qui était partie du jour au lendemain sans en informer quiconque et sans donner de nouvelle pendant l'intégralité de son absence. Il y avait eu Greta, une très proche amie qui figurait parmi les rares individus à qui j'osais me confier qui avait décidé de couper les ponts avec moi lorsqu'elle avait appris que j'avais attenté à mes jours. Cette amitié envolée m'avait par ailleurs conforté dans l'idée de ne pas répandre ce geste que j'avais posé, de le masquer, de le dissimuler autant que possible. Puis, il y avait bien sûr eu Chloe dont mon amour n'avait pas suffit pour éviter toute rupture.

J'acceptais la suggestion d'Elora d'écrire afin de nous alléger le cœur. La blonde s'absenta quelques minutes afin de recueillir le matériel nécessaire pour cette rédaction et installés devant la table du salon, adossés au canapé, je sollicitais davantage de précisions vers la réalisation de cette missive. « Je pense que tu peux t’écrire à toi ou à quelqu’un d’autre. Tu peux écrire à ton toi du passé, ton toi du futur, à Chloé, à qui tu veux… Tant que cela te soulage. » Un sourire en coin creusa ma joue et j'attirais mon attention sur la page vierge. Le concept était assez libre, finalement. J'appuyais ma tête lourde et douloureuse contre ma paume, accoudé à la table basse. « Je vais écrire à maman. » Je couvais tendrement du regard quelques instants la jeune femme et l'observais s'évertuer à cette tâche le temps d'une poignée de secondes. Puis, je me concentrais de nouveau sur ma feuille, inscrivant des dates qui m'étaient significatives.

Le fait qu'Elora écrive à sa mère et que le principe de cette thérapie soit de rédiger un mot à quelqu'un ne cessait de me rejeter à l'instant où j'avais griffonné ma lettre de suicide. Chloe en avait été l'unique destinataire et contrairement à ce que beaucoup auraient pu penser, cette missive ne contenait absolument aucun reproche ni amertume à son égard. Peut-être que celle de ce soir devrait être motivée de telles émotions car après tout, j’entretenais beaucoup de colère vis-à-vis notre séparation. J'étais furieux qu'elle m'ait trompé, qu'elle m'ait trahi, qu'elle m'ait menti. J'étais courroucé qu'elle ait décidé d'avorter de notre enfant sans même m'annoncer qu'elle était enceinte. J'étais irrité qu'elle ait effacé d'un revers de la main des années de relations et des projets sur le long-terme pour un vulgaire inconnu qui avait constitué, selon ses dires, un “coup de foudre”.

J'inspirais profondément, le stylo en suspens sur ma feuille bien moins complétée que celle de mon interlocutrice. J'osais l'interpeller lorsqu'elle faisait une pause dans son courrier et tandis qu'elle posait son regard sur moi, son attention m'étant vouée, une pierre s'abattant dans mon estomac me fit regretter de l'avoir dérangée. Je fuis son regard, tapotais la feuille du bout de mon stylo, glissais mes doigts dans mes cheveux en bataille. Même si c'était difficile, quelque chose en moi m'incitait à formuler cette interrogation, à aborder ce sujet singulier. Comme si j'étais persuadé qu'il fallait que je le partage, qu'il fallait que quelqu'un m'aide à soulever un peu cette peine. J'hésitais, commençais des phrases sans pour autant les finir, puis parvenais à articuler la question fatidique. « Tu as remarqué que je venais plus au bar ? En mars/avril ? »

« Oui… Oui je me souviens. Pourquoi ? » J'osais un regard bref vers la Dawson. L'inquiétude que je ressentais dans le ton de sa voix serait sans cérémonie mon cœur, accroissait violemment un intense sentiment de culpabilité et de honte au fond de mon être. Je pinçais mes lèvres, comme si j'espérais retenir des mots volages de cette manière. « Je me souviens m’être dit que tu avais probablement besoin d’un peu de temps pour toi. » Mon rythme cardiaque s'accélèrait, tant qu’il me paraissait résonner jusque dans mon crâne sensible. Je passais nerveusement une main sur ma figure avant de me redresser davantage, le dos appuyé totalement sur le canapé derrière nous. « C’était pas ça ? »

Je stagnais, mitigé entre la vérité et le mensonge, l'envie de ne pas contredire ni de contrarier ; le désir de remonter le temps de quelques minutes, bien qu'une partie de mon être aspirait toujours à être transparent, honnête. Mais si cela faisait de la peine à Elora, si cela brisait notre amitié comme il en avait été le cas avec Greta, à quoi cela rimait-il ? Ne valait-il mieux pas rester faux ? N'était-il pas salvateur de ne pas tout se dire ? Toutes vérités n'étaient-elles pas censées être bonnes à dire, comme le dictait l’adage ? « Je sais pas. En quelque sorte, j'imagine. » Je me rendais compte que mes traits étaient tirés par mes dilemmes et m'efforçais de détendre davantage mon visage. C'était dans ce genre de moment que je réalisais à quel point Noam était professionnel et qu'il était aussi un véritable ami. Il était le meilleur ami d'Elora, il savaient que nous étions proches et il faisait partie de l'équipe qui m'avait pris en charge à l'hôpital de St Vincent suite à ma tentative de suicide. Pourtant, il n'en avait jamais soufflé le moindre terme à l'américaine de naissance.

« J'étais à l'hôpital, » je m'entendais prononcer, le sentiment que l'alcool aidait beaucoup à délier ma langue toujours aussi puissant. « Ça va, maintenant. Ça va mieux. » Je me pressais d'assurer à Elora, soucieux de ne pas la tracasser davantage. « Je suis désolé. Je sais pas pourquoi je te dis ça. C'est nul de ma part. Je suis désolé. » Je posais le stylo sur ma feuille et ramenais mes mains de part et d'autres de mon corps, la gorge serrée et le cœur gros. Je me mordis la lèvre inférieure dans un naïf espoir de contrôler la vague d'émotions qui m'entraînait, me coupait le souffle, m'abattait. Une multitude de tortionnaires constats se multipliaient dans mon esprit : celui d'en avoir dit trop, celui de tout briser, ruiner cette soirée encore davantage. Je redoutais que finalement, Elora stoppe cet échange et réalise le poids de la noirceur que je traîne, poids qu'elle n'a pas à se risquer à appréhender. Je craignais que ma vie ne devienne qu'un mensonge, que celle-ci conserve de lourdes entailles que je ne pourrais jamais assumer ni combler parce qu'avouer avoir été suicidaire changeait forcément le regard des autres sur soi. J'avais peur d'être brisé et de tout casser sur mon passage, sans jamais être capable de réparer quoi que ce soit. « Je suis désolé. » Je répétais, figé par mon angoisse, mon passé, mon désarroi. Je déglutissais difficilement et effaçais rapidement une larme rebelle nouée de détresse qui aspirait à rouler sur ma joue ; pour saisir de nouveau le stylo, faisant preuve de toute la bonne volonté du monde pour continuer malgré tout.




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Shiloh Atkins
Shiloh Atkins
la reconstruction
la reconstruction
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ÂGE : vingt-sept ans - (8.11.1996)
SURNOM : elle préfère shiloh et rien d'autre
STATUT : célibataire, elle réapprends à faire confiance après une relation abusive.
MÉTIER : styliste pour la maison de couture Weatherton, un rêve devenu réalité pour lequel elle continue à travailler comme une acharnée
LOGEMENT : #45 james street, fortitude valley où elle donne une nouvelle chance à la colocation avec Olive
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POSTS : 5335 POINTS : 1050

TW IN RP : mention de relation abusive (psychologique et physique), revenge porn, dépréciation de soi
GENRE : Je suis une femme
ORIENTATION : J'aime les beaux garçons.
PETIT PLUS : a un frère jumeau, Nathan › sait coudre depuis ses dix ans et ne rate jamais une occasion de créer ses propres vêtements › viens tout juste de revenir à Brisbane › sort d'une relation abusive qui aura durer un peu plus d'un an › naturelle et souriante, elle c'est renfermé sur elle-même ces derniers temps
DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP
CODE COULEUR : #AA6195
RPs EN COURS : (09) kieran #1nathan #1olive #2lewis #5millie #2megan #14

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leloh #5 › and i want to tell you everything. the words i never got to say the first time around and i remember everything from when we were the children playing in this fairground. wish i was there with you now. if the whole world was watching i'd still dance with you, drive highways and byways to be there with you, over and over the only truth. everything comes back to you

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meloh #13 › only you know me the way you know me, only you forgive me when i'm sorry. need you when i'm broken, when i'm fixed, need you when i'm well, when i'm sick. friends that i rely on don't come through, they run like the river, but not you. there you are, with open arms.

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nathan #1 › when we were young we were the ones, the kings and queens. we ruled the world, we smoked cigarettes, man, no regrets. wish i could relive every single word. we've taken different paths and travelled different roads. i know we'll always end up on the same one when we're old

― communications ―
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RPs TERMINÉS : (2024) diegorubenaudenmadison #1millie #1lewis #1megan #12lewis #2lewis #3cleo #2lewis #4louis #1kendall #1megan #13

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PSEUDO : paindep.
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Message(#)We're just swimming around in our glasses and talking out of our asses » ISAAC - Page 2 EmptyDim 3 Fév 2019 - 0:08

We're just swimming around in our glasses and talking out of our asses
Isaac & Elora


Prise dans mon instant écriture, j’en oublie presque la présence d’Isaac à mes côtés. Pendant quelques secondes, je me perds dans tout ce que j’aimerais encore dire à ma mère. Elle est partie tellement rapidement, son décès a été si brutal que six mois plus tard, je me retrouve à penser a tout ce que j’aurais aimé lui dire. Je n’ai que vingt-trois ans et si auparavant, je me vantais d’être indépendante, aujourd’hui, je me rends compte que j’ai encore cruellement besoin de ma maman. Je me suis retrouvé seule du jour au lendemain. Aujourd’hui je me sens vulnérable et seule comme jamais. Je suis bien entourée par mes amis, mais je n’ai plus aucune famille. Je me sens souvent seule. Même si je tente de connaître mon père biologique et sa famille à lui, je crois que ce ne sera jamais ce que je pouvais avoir avec maman, malheureusement. Alors, enfermée dans ma bulle, je couche mon mal-être sur le papier. J’écris tout ce que j’aimerais dire à maman. Des confessions que je n’ai fait à personne jusqu’à présent. Le papier ce noirci assez rapidement. Cela fait des mois que je pense à tout cela et je crois que j’en avais réellement besoin. Écrire pour guérir, tout simplement. Je me dis déjà qu’il faudra que je recommence l’exercice, peut-être même tenir un journal. J’ai le sentiment que cela pourrait me faire du pied. Je sens déjà un poids se lever de mes épaules alors qu’au final, je n’ai écrit que quelques phrases. Je sors subitement de ma bulle lorsqu’Isaac s’adresse de nouveau à moi. En l’espace de quelques minutes seulement, il est devenu nerveux et son teint a blanchi quelque peu. Tout de suite, je m’inquiète et pose rapidement mon stylo afin de me tourner vers lui. Je lui donne toute mon attention, mais cela semble terriblement le gêner subitement. Il commence vraiment à me faire peur, mais je réponds doucement à sa question avec une légère hésitation. J’ai peur de me tromper, de faire fausse route. Ses traits sont tirés, il a subitement l’air profondément triste et le voile qui s’installe dans ses yeux me serre le cœur. Un silence s’installe entre nous. Je le vois lutter avec lui-même et ressentant son mal-être, je m’apprête à lui dire qu’il ne me doit rien, mais Isaac est plus rapide que moi. Je me sens un peu sonnée par son aveu. Il n’a pas besoin de me dire les choses clairement pour que je comprenne où il veut en venir. Il a attenté à ses jours. Mon premier réflexe est de vouloir le prendre dans mes bras et pourtant, je ne bouge pas. Je vois qu’il n’a pas fini de parler et je ne veux pas le bousculer. Je lui laisse du temps, mais son visage semble tellement triste. Subitement, il ne cesse de s’excuser. Je n’ai pas le temps de dire quoique ce soit, qu’il s’excuse plusieurs fois d’affiler et il se renferme dans sa bulle tout aussi rapidement. Pendant quelques secondes, je reste clouée sur place, à l’observer sans rien dire.

C’est la vision d’une larme roulant sur la joue de mon ami qui me sors de ma torpeur. Je ne peux pas rester sans rien dire alors qu’il vient de se confier à un moi sur un épisode aussi important de sa vie. Alors, doucement, je me rapproche de lui, afin de coller mon flanc au sien. « Ne t’excuse pas Isy. Jamais. » dis-je doucement. Je le vois continuer à écrire sur son papier et je ne veux pas l’arrêter dans cette action, alors je reste tout contre lui sans rien dire. Une présence bienveillante. Je crois qu’il n’y a aucune bonne parole à avoir dans ce genre de moment. Je ne peux pas lui dire que je comprends, ce serait égoïste. Je n’ai jamais été à sa place. Je me sens un peu perdue. J’aimerais tellement pouvoir l’aider avec les mots, mais je crois que je ne suis pas capable de cela. J’ai trop peur de dire une bêtise, de lui servir des clichés qui ne l’aideront pas et le feront se sentir mal. Alors, sans rien dire, je me redresse un peu et viens embrasser sa joue tendrement. Il tourne quelque peu son visage vers moi et ma main viens caresser sa joue un peu humide de larmes. « Je suis heureuse que tu sois là. » Mon pouce caresse tendrement sa joue alors que je reprends ma place auprès de lui. Je le vois encore écrire un peu et j’attrape mon stylo à nouveau. Je laisse tomber la lettre que j’étais en train de rédiger et attrape une nouvelle feuille blanche. Tournant légèrement le dos à Isaac, mais toujours en ayant mon corps connecter au sien, je me mets à écrire. Les mots s’enchaînent de manière fluide sans que je le maîtrise réellement. Pendant de longues minutes, le silence règne entre nous sans que ce ne soit véritablement gênant. Je ne relis pas mes mots et plis doucement la feuille en deux. Je me lève et vais rapidement prendre une enveloppe dans mon petit bureau pour y glisser le papier. Le sourire aux lèvres, je retourne auprès d’Isaac et lui tends l’enveloppe. « C’est pour toi. » dis-je doucement tout en posant l’enveloppe devant lui. « Ne l’ouvre pas maintenant. Je… J’aimerais que tu la gardes et… Si un jour… Enfin si un jour ça ne va vraiment pas, mais que tu n’as pas la force de te tourner vers quelqu’un pour parler, je veux… Enfin, j’aimerais que tu te souviennes de cette petite lettre et que tu la lises. » ajoutais-je en lui souriant quelque peu. Si un jour rien ne va pour lui, j’espère que cette lettre pourra lui venir en aide. Je suis peut-être naïve, mais j’aimerais croire que cela va aider. Une nouvelle fois, je m’assois tout près de lui et prends sa main dans la mienne. « N’aie jamais honte de ce qui a pu t’arriver, Isaac. Tu as tes fragilités, mais tu ne devrais jamais t’en excuser. » Mon pouce caresse doucement le dessus de sa main comme pour le rassurer, lui montrer que je serais toujours là pour lui. « Je suis fière de toi et merci de t’être confié à moi. » Une nouvelle fois, je lui souris. Il va me prendre pour une folle à sourire comme cela, mais je voudrais juste qu’il se sente un peu mieux. J’allais parler à nouveau, mais je me fais couper par le bruit de la sonnette qui me fait littéralement sursauter tellement fort que je manque d’en tomber à la renverse. J’avais complètement oublié la pizza que j’avais commandée. « Je reviens ! » Je me lève et attrape mon sac à main afin de payer le livreur. Je lui laisse un pourboire assez généreux pour être venu jusqu’ici alors qu’il est vraiment tard. Je reviens au salon, une pizza toute chaude entre les mains. Je pose le carton sur la table basse et vais nous chercher des verres d’eau avant de reprendre ma place près de mon ami. « Si tu veux en parler encore un peu, je suis là pour t’écouter. » dis-je tout en ouvrant le carton de la pizza. « Sinon, je te propose une part de pizza bien graisseuse et après, on peut se caler dans le canapé et je te fais un gros câlin devant une émission bien débile. »          






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(s4) épreuve semaine 4grace #6martin
(s5) épreuve 1 semaine 5épreuve 2 semaine 5épreuve 3 semaine 5résultats
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Message(#)We're just swimming around in our glasses and talking out of our asses » ISAAC - Page 2 EmptyDim 17 Mar 2019 - 23:55


People marching to the drums, everybody's having fun to the sound of love. Ugly is the world we're on I'm stunned to find a place I belong.

Il y a des instants, des scènes, des visages, des images, qui s'inscrivent à tout jamais dans la mémoire de chacun. Des moments si nets, si précis, telles des photographies voguant sur les parois de notre mémoire visuelle, faisant partie du décor perpétuellement et vouées à ne jamais être altérées. Du haut de mes trente-trois ans, j'ai accumulé une certaine collection de ces portraits précis, répercutant du bon comme du mauvais, certains dont j'ignore prodigieusement la raison pour laquelle ils demeurent tant ancrés en moi, d'autres que je désire ardemment faire voler en éclat. Ces scènes s'impriment involontairement, comme si mon subconscient chuchotait à mon organisme de lancer ce filtre de continuel à l'échelle de ma vie et que mon conscient n'avait aucun droit de veto sur cette décision instantanée. Ce soir, malgré l'alcool faramineux, malgré les déferlantes de sentiments indigestes, malgré l’exécrable désarroi et la peur intransigeante, les traits tirés dans une expression d'incrédulité, de tristesse et d'appréhension d'Elora se faufilaient dans la boîte noire de mon cerveau.

Il n'avait fallu qu'un millième de seconde, comme si je me doutais que j'allais enregistrer son expression malgré mon refus catégorique, motivé par la honte et culpabilité qui m'inhibaient, de conserver cette image d'elle à jamais. Néanmoins, ses grands yeux bleus brillants d'émotions m'aveuglaient déjà, ses lèvres rosées tirant vers le livide d'une réalité funeste me glaçaient le sang en soulignant l’ignominie de mes actions, ses sourcils blonds froncés sous l'interrogation puis l'élaboration d'un constat inavouable s'imprégnaient ultimement dans ce portrait détaillé qui me heurtait le cœur. Je passais une main sur mon visage, m'enfonçais davantage contre ce canapé où nous nous étions adossés. Je déglutissais difficilement, une boule se comprimait dans ma gorge avec une telle force qu'elle me donnait la sensation de la sectionner et de risquer de me mener vers une suffocation désagréable. Mon cœur battait la chamade, tant que chaque palpitation paraissait dangereuse, se répercutait jusqu'à mes tympans, malmenait mon crâne sensible des coups et des boissons que j'avais encaissés précédemment. Mes mains tremblaient légèrement, si bien que je les plaquais contre le sol, de part et d'autre de mon corps fatigué de regrets, épuisé de tabous.

Les secondes silencieuses s'imposèrent entre nous, chacune d'entre elle agonisait longuement avant qu'Elora n'achève le supplice qui décuplait mes craintes et mes remords. Je me brisais au jeu du conditionnel, à prier de pouvoir remonter le temps pour ravaler mes propos bien trop houleux et transparents pour le bien de notre amitié, de l'image que mon interlocutrice détenait de ma personne. J'avais le sentiment d'avoir fait voler toute notre amitié en morceaux et que le sol du salon sur lequel nous étions assis était jonché de lambeaux de ma dignité et de poignards menaçants. Car oui, j'avais conscience que ce que je venais de faire entendre à la Dawson n'était pas aisé à accepter. Qu'en lui sous-entendant que j'avais voulu mourir, je lui répliquais que notre relation aurait pu connaître son terme et qu'en aucun cas elle n'aurait eu son mot à dire sur cette fatalité. Je lui imposais la présence d'un ami malade mais aussi d'un homme qui lui avait menti des mois durant, si bien que le qualificatif d'ami me semblait bien trop grotesque pour être adapté à ma personne et au comportement que j'imposais. Naïf, pourtant, je me confondais en excuses, croyant toujours à cette éventualité que la barmaid n'assimile pas ce que je n'avais su prononcer d'une sémantique irréfutable, ou que la bienveillance dont elle était déjà dotée soit telle qu'elle m'accepte en dépit de l'amas de déboires, démons et débats que je lui démontrais, alimentais et érigeais depuis des mois. J'effaçais brièvement une larme roulant contre ma joue pâle, transi par le fait que duper Elora rimait avec l'impossible et que je m'étais volontairement positionné au creux d'un point de non retour.  Mes doigts se refermèrent sur le stylo que j'avais abandonné lâchement et stupidement des minutes plus tôt, feignant le dramatique de mes confidences et déterminé à démontrer que je n'étais peut-être pas damné, que je disposais de volonté pour m'en sortir, aller mieux. Ému, je me pinçais les lèvres, mon esprit se focalisant à me préparer mentalement à la perdre, avant de sursauter légèrement en sentant son flanc se coller au mien en soutien.

« Ne t’excuse pas Isy. Jamais. » Mes lèvres sont blêmes d'être pressées répétitivement. Mitigé entre la terreur de décrypter des expressions douloureuses ressenties par Elora et l'appréhension que je m'imagine de toutes pièces ces propos tant je conjure sa miséricorde, je n'ose pas réagir, cesser cette action de griffonner la feuille de papier offerte comme s'il s'agissait de l'unique agissement juste que je me trouvais en mesure de produire. Je me concentrais cependant sur la présence de la jeune femme, la chaleur de son corps contre le mien et acceptais le fait que je ne rêve pas ses paroles lorsqu'elle se redressait pour déposer un baiser sur ma joue. Naturellement, le cœur battant, je tournais la tête vers elle, conforté dans l'idée que je ne poserais pas le regard sur la pitié ou la déception mais possiblement l'espoir et le soutien. Sa main vint caresser ma joue et j'enregistrais cette fois-ci sa voix qui articulait doucement, sincèrement : « Je suis heureuse que tu sois là. »

Mon cœur et ma gorge sont beaucoup trop serrés pour que je parvienne à émettre le moindre son. Mentalement exténué, je doute même de mes capacités à déterminer quoi répondre. Alors je regarde Elora, un alliage de reconnaissance, soulagement et peine m'étreignant solidement. L'américaine de naissance finit par me tourner le dos pour débuter ce qui me semble former une nouvelle lettre. Je n'ose pas l'interrompre et le silence vient de nouveau nous bercer, seuls les bruits de frottement de la mine de crayon contre le papier le trahissant timidement. Au bout de quelques minutes, la blonde se lève pour s'orienter vers un petit bureau et souriante, elle me tend une enveloppe comprenant ce que je déduis constituer son deuxième écrit. « C’est pour toi, » qu'elle m'assure, posant finalement l'enveloppe devant moi suite à mon inactivité à la saisir derechef. Mes yeux se rivent sur le contenant blanc cassé. « Ne l’ouvre pas maintenant. Je… J’aimerais que tu la gardes et… Si un jour… Enfin si un jour ça ne va vraiment pas, mais que tu n’as pas la force de te tourner vers quelqu’un pour parler, je veux… Enfin, j’aimerais que tu te souviennes de cette petite lettre et que tu la lises. » D'abord figé par un scepticisme d'une réaction et d'une générosité me semblant presque trop énormes pour être véritables, me convainquant faiblement que j'étais en train de rêver et que l'alcool m'avait plongé sans merci dans les bras de Morphée, la main d'Elora prenant la mienne me confirme que tout ceci relève bien du réel. « N’aie jamais honte de ce qui a pu t’arriver, Isaac. Tu as tes fragilités, mais tu ne devrais jamais t’en excuser. » J'inspire doucement, une bouffée d'oxygène emplissant mes poumons que je me rends compte comprimais depuis de longues minutes. J'ignore si Elora se doute de toute la puissance de ses paroles, si elle réalise que peut-être sans le savoir, elle pose les gestes et articule les termes les plus salvateurs à mon âme. « Je suis fière de toi et merci de t’être confié à moi. » Un fin sourire étire mes lèvres, rassuré, consolé, et c'est en chœur que nous sursautons à l'arrivée du livreur de pizza. L'odeur du prochain repas emplit rapidement la pièce et après avoir ramené deux verres d'eau, la jeune femme reprend place à ma gauche. « Si tu veux en parler encore un peu, je suis là pour t’écouter. » Elle ouvre le carton de pizza et doucement, je prends l'inestimable enveloppe qu'elle m'avait adressée quelques minutes plus tôt pour la glisser dans ma poche, protégée de tout oubli ou tache de graisse. « Sinon, je te propose une part de pizza bien graisseuse et après, on peut se caler dans le canapé et je te fais un gros câlin devant une émission bien débile. » Mon sourire s'élargit délicatement, le cœur bien trop en vrac pour laisser filer un rire ou une tirade. J’acquiesce à la suggestion de mon amie et nous migrons du sol aux coussins du canapé. Toutefois, avant que mon interlocutrice n'ait le temps d'allumer le téléviseur, je m'entends prononcer d'une voix rauque : « Elora. » Naturellement, je l'attire dans une étreinte et j’espère de tout cœur qu'entre mon geste et mon ton riche d'émotions, elle saisira l'ampleur exponentielle de ma gratitude ainsi que de mon affection pour la personne exceptionnelle qu'elle compose, les actes généreux et sensibles qu'elle sait poser en tout temps ainsi que ses paroles altruistes et idéales qu'elle m'adresse, la force me manquant cruellement à trouver les mots fidèles si tant soient peu qu'ils puissent exister. « Merci. »




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