La nuit avait été plutôt douce pour Nicolas, alors qu’il était rentré assez tard la veille de l’aéroport, laissant place à quelques jours de repos bien mérité. Il avait passé comme la plupart du temps lors de ses retours à Brisbane sa nuit avec Clara. Il l’avait serré dans ses bras tellement fort, il l’avait dévoré du regard une bonne partie de la nuit avant de finalement s’endormir avec le sourire et la joie d’être avec la femme qu’il aime. Il faisait en sorte de profiter de ce genre de moment, des moments qui se faisaient rare puisque tous les deux n’avaient pas le même emploi du temps et qu’il était très difficile de trouver des jours en communs. Si Nicolas passait ses nuits à l’autre bout du monde, Clara elle avait son travail qui lui prenait une bonne partie de la journée, les laissant la plupart du temps se croiser en soirée et pour passer la nuit ensemble. Au petit matin, il l’embrassait tendrement alors qu’elle se levait pour se rendre au lycée, le laissant seul dans le lit où il ne tarda pas à se rendormir épuisé par ses derniers jours de boulot. Il n’eut le temps de dormir profondément que son téléphone se mit à sonner. « Eh merde ! » Il râlait tout en appuyant plusieurs fois sur son téléphone pensant qu’il s’agissait de son réveil et tenta de fermer les yeux une nouvelle fois, mais le téléphone se remit à sonner et c’est curiosité qu’il prit finalement son téléphone en main afin de voir de quoi il s’agissait. Lisa des Flying Doctor qui essayait de le joindre. Il sursauta et se leva sans attendre afin de répondre. Il s’excusa de la durée qu’il avait mis à décrocher et se pressa dans la salle de bain par la même occasion alors qu’elle lui parlait d’une intervention à faire qui avait lieu à 300 km de Brisbane. Il accepta sans attendre et lui proposa de partir avec Isaac qui était son ami, mais également son coéquipier pour les missions de ce genre. Les Flying Doctor, c’était un moyen pour Nicolas de faire de bonnes actions, il n’avait rien d’un médecin, bien qu’il était destiné à en devenir un, mais son expérience de pilote était très pratique et permettait à l’équipe médicale de se rendre rapidement sur les lieux éloignés pour y apporter des soins en urgence. Il déposait son téléphone sur le rebord du lavabo en prenant le soin d’appeler Isy par la même occasion pour lui annoncer la nouvelle, alors qu’il continuait sa préparation rapide. Il tomba malheureusement sur sa messagerie et se résigna à lui laisser un message. « Isy ? Y’a une mission, je viens te récupérer d’ici dix minutes prépare toi et je ne te précise pas que tu n’as pas le choix » Il savait qu’Isy n’était pas bien dans ses baskets depuis l’incident qui avait eu lieu et le faire reprendre du service avec les Flying Doctor était un moyen pour lui d’essayer de lui remonter le moral et surtout de lui changer les idées. Comme prévu, il se retrouvait dix minutes plus tard chez Isy, toquant à sa porte à plusieurs reprises « Isy ! » Il espérait qu’il allait répondre présent et qu’ils allaient pouvoir partir très rapidement en direction de la base QLD de Brisbane.
(c) DΛNDELION
Isaac Jensen
le coeur au bout des doigts
ÂGE : 34 ans (13.05.90) SURNOM : Isy STATUT : Penny est le soleil et l'amour de sa vie, l'évidence avec laquelle il écrit sa plus belle histoire et s'autorise à réaliser des rêves de bonheur (06.07.2021) MÉTIER : Infirmier au service des urgences, président de l'association Run for Judy, infirmier bénévole à la Croix Rouge et aux Flying Doctors, sapeur-pompier volontaire et surtout : papa comblé de Jude (13.09.2018), Maia (14.06.2022), Jack et Mila (01.08.2023) LOGEMENT : Penny et lui ont quitté Toowong en 2024 pour s'installer avec leurs enfants à Bayside et y créer leur cocon à l'image entière de leur amour POSTS : 28708 POINTS : 0
TW IN RP : dépression, anxiété, automutilation, idées suicidaires, tentative de suicide, mentions d'abandon d'enfant PETIT PLUS : Emménage à Brisbane en 2003 ∆ il exerce en qualité d'infirmier au st vincent's depuis 2006 puis est affecté aux urgences en 2013 ∆ une suite de blessures anéantit sa carrière de joueur de football australien en 2010 ∆ il attente à ses jours en mars 2018 et reprend le travail en septembre 2018 ∆ finaliste de ROA en 2020 ∆ il se soigne contre son anxio-dépression, après avoir longtemps refusé son diagnosticCODE COULEUR : Isy s'exprime en #9966ff ou slateblue RPs EN COURS :
Sometimes the best thing you can do is not think, not wonder, not imagine, not obsess. Just breathe, and have faith that everything will work out for the best.
Dans une poignée de journées, cela ferait cinq mois que j'ai attenté à mes jours. Cinq mois depuis la soirée fatidique lors de laquelle j'ai décidé de porter un terme à mon histoire, stopper enfin cet enfer continu qui composait ma vie et contre lequel je militais, depuis des mois et des mois, en vain. Cinq mois ; la durée de ce que je considérais telle une nouvelle vie imposée, tantôt acceptée, tantôt maudite. Les semaines allaient et je m'évertuais à mettre tous les éléments en oeuvre pour rendre ma convalescence fructueuse, utile. J'étais étroitement suivi par un psychiatre qui constituait d'ailleurs mon unique traitement professionnel, le spécialiste n'ayant jamais jugé bon de me médicamenter après ma sortie de l'hôpital en mars dernier. J'avais la chance inouïe de recevoir le soutien inébranlable de mes amis, bien qu'une petite partie de mon répertoire avait très mal réceptionné ma tentative de suicide et avait opté pour me rayer de leur quotidien.
Encore aujourd'hui, j'avais parfois le sentiment de jouer un jeu, de me forcer à m'éprendre d'activités pour simuler un bonheur auquel je peinais à croire. Il me semblait jouer à la fois le rôle du marionnettiste et du pantin sur le théâtre de ma propre vie, à reconstituer les situations qui jadis donnaient un sens à mon existence sans aujourd'hui, fatalement, y dénicher quelconque faveur. Mais je n'abandonnais pas, je ne baissais pas totalement les bras, ce qui en soit, je l'espérais, se qualifiait victorieux.
J'étais sous la douche, suite à un entraînement sportif avec Maze, lorsque Nicolas essayait de me contacter. Quelques minutes plus tard, j'appelais ma messagerie et prenais connaissance de son message, perplexe. « Isy ? Y’a une mission, je viens te récupérer d’ici dix minutes prépare toi et je ne te précise pas que tu n’as pas le choix » Je pouffais d'un rire sans joie. Était-il sérieux ? Bien sûr, Nicolas Rollins était toujours sérieux. Pour le coup, il frôlait l'insanité totale, néanmoins. Je calculais les minutes qu'il me restait au chrono avant que mon meilleur ami ne toque à la porte de mon domicile. Je savais pertinemment ce qu'il entendait par "mission" et sincèrement, j'appréhendais comme jamais je n'avais craint auparavant devoir m'y élancer. J'avais toujours été en plein contrôle de mes compétences et gérais mon sang-froid de manière remarquable mais aujourd'hui, je n'étais pas sensé les appliquer. Avais-je le droit ne serait-ce de poser des gestes paramédicaux ? L'idée de commettre des impairs qui auraient de lourdes retombées sur mon avenir, ironiquement, m'angoissait. Malgré tout, malgré ma condition, le métier d'infirmier relevait purement de ma vocation. Jamais un jour je n'avais regretté travailler, jamais un jour je n'avais voulu quitter ce milieu. C'était mon domaine, là où je me sentais bien, là où j'étais fier de ma personne. Perdre ce volet mon existence relèverait du désastre, point que je signifiais à Nicolas dès que je lui ouvrais la porte.
« Yo. T'es complètement cinglé. » Je refermais la porte derrière moi. J'avais attrapé au passage mes quelques documents officiels me permettant d'officier parmi les Flying Doctors et les avais fourrés dans la poche de mon blouson, prévoyant. Au ton et à l'attitude du pilote, je reconnaissais que le temps pressait, si bien que je prenais rapidement place sur le siège passager de son véhicule. « T'es au courant que je sais même pas si je peux pratiquer ? Je suis en arrêt. Y'avait personne d'autre ou quoi ?! » Je bouclais ma ceinture au même moment que mon interlocuteur s'engageait sur la chaussée. « J'espère que Lisa gérera le truc, si y'a un truc à gérer. » Parce que soyons honnête, même si j'étais terrifié à l'idée que l'on me tape sérieusement sur les doigts face à mon implication dans cette mission des Flying Doctors alors qu'à St Vincent's, l'on refusait que je fasse ne serait-ce qu'un prélèvement sanguin, je n'aurais jamais pu tourner le dos face à des infortunés nécessitant urgemment du secours. « C'est quoi l'histoire ? » je demande, sollicitant plus d'informations sur la mission vers laquelle Nicolas nous conduisait habilement.
Nicolas avait toujours été très sérieux dans sa vie, et ce, depuis son plus jeune âge. Élevé par des parents soucieux de l’avenir de leurs enfants, la rigolade n’avait pas sa place chez les Rollins. Lorsqu’il était encore étudiant, il passait plus de temps à réviser qu’à célébrer sa vie étudiante et cela lui avait permis de sortir parmi les premiers de sa promo. S’il n’avait pas voulu suivre son instinct et son envie en devenant pilote, il serait à l’heure actuelle sûrement médecin, comme son père le souhaitait. Par moment, il se demandait comment serait sa vie s’il avait suivi le chemin qui lui avait été prédestiné et n’arrivait jamais à trouver de réponses, à croire qu’il y avait le néant du côté de sa destinée. Il n’avait peut-être pas fait plaisir à son paternel en prenant la voie du médical, mais il se rattrapait en participant à de bonnes causes, tel que les Flying doctors qui lui permettait d’aider des gens ayant besoin de soins qui ne pouvait pas se déplacer ou se trouvant dans des zones dur d’accès. Il partageait depuis plusieurs mois cette activité avec Isaac, son ami de toujours, son ami qu’il a failli perdre il y a peu, alors qu’il avait tenté de mettre fin à ses jours. Un acte qui avait choqué Nicolas et qui l’avait mis en colère par la même occasion. Il n’avait pas compris pourquoi et avait eu très peur en apprenant la nouvelle. Heureusement, Isaac commençait à aller mieux et le sortir de chez lui alors qu’il était en arrêt maladie depuis, allait lui permettre de voir autre chose et de se changer les idées, sachant qu’il prenait très à cœur les missions avec les Flying Doctor. En l’appelant Nicolas n’était pas sûr qu’Isy allait répondre présent à son appel et c’est uniquement lorsqu’il arriva face à sa porte qui s’ouvrit sans attendre lorsqu’il manifesta sa présence qu’il fut convaincu qu’il allait être présent.
Nicolas ne manqua pas d’afficher un grand sourire en entendant Isaac le traiter de cinglé. Il n’avait pas tord à ce niveau-là, Nico n’était pas passé par quatre-chemins pour convier Isaac à se rendre avec lui à la mission du jour, à vrai dire, il ne lui avait pas donné le choix. « Moi cinglé ? Non jamais ! » Disait-il en rigolant, alors qu’ils se dirigeaient sans attendre jusqu’au véhicule du brun. « Tu verras ça va te faire du bien, puis les missions sans toi ce n'est pas pareil ! » Faisait-il savoir à son interlocuteur avant de prendre place dans le véhicule. Il allumait le contact tout en écoutant l’inquiétude d’Isaac qui se demandait s’il avait le droit de pratiquer ou non alors qu’il était en arrêt. Nicolas tourna sa tête vers lui tout en haussant les épaules. « Sincèrement, je n’en sais rien, mais ce que je sais, c’est que tu n’as pas le droit d’ignorer une urgence » Toute interdiction avait toujours une faille, du moins c’est ce que Nicolas pouvait en penser. « Je suis sûr qu’elle fera son possible s’il y a un problème, tu es un bon élément du groupe ! » Il lui adressait un sourire espérant l’avoir rassuré un minimum avant d’enfin prendre la route en direction de la base. Sur le chemin, Isaac ne manqua pas de lui demander l’objet de la mission. « Il y a eu une inondation du côté de Keperra, les pompiers ont pu agir assez rapidement pour ce qui est des dégâts des eaux, mais certaines personnes sont blessé et les moyens du bord n’ont pas suffit à les guérir, du coup des soins en urgence sont nécessaire. » Nicolas ne comprenait pas comment ce genre de choses pouvait encore arriver. Heureusement qu’il y avait des organisations telles que les Flying Doctor pour se déplacer rapidement afin d’aider les populations reculées. « De quoi te remettre tranquillement dans le bain ! » Ajoutait Nicolas tout en gardant le regard fixé sur la route. « Du moins si tu te sens capable de le faire hein, je te force à venir, mais si tu ne le sens pas je comprendrai » La raison revenait et le pilote se sentit obligé de lui poser la question par peur de mettre son ami dans l’embarras ou dans un mal-être.
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Isaac Jensen
le coeur au bout des doigts
ÂGE : 34 ans (13.05.90) SURNOM : Isy STATUT : Penny est le soleil et l'amour de sa vie, l'évidence avec laquelle il écrit sa plus belle histoire et s'autorise à réaliser des rêves de bonheur (06.07.2021) MÉTIER : Infirmier au service des urgences, président de l'association Run for Judy, infirmier bénévole à la Croix Rouge et aux Flying Doctors, sapeur-pompier volontaire et surtout : papa comblé de Jude (13.09.2018), Maia (14.06.2022), Jack et Mila (01.08.2023) LOGEMENT : Penny et lui ont quitté Toowong en 2024 pour s'installer avec leurs enfants à Bayside et y créer leur cocon à l'image entière de leur amour POSTS : 28708 POINTS : 0
TW IN RP : dépression, anxiété, automutilation, idées suicidaires, tentative de suicide, mentions d'abandon d'enfant PETIT PLUS : Emménage à Brisbane en 2003 ∆ il exerce en qualité d'infirmier au st vincent's depuis 2006 puis est affecté aux urgences en 2013 ∆ une suite de blessures anéantit sa carrière de joueur de football australien en 2010 ∆ il attente à ses jours en mars 2018 et reprend le travail en septembre 2018 ∆ finaliste de ROA en 2020 ∆ il se soigne contre son anxio-dépression, après avoir longtemps refusé son diagnosticCODE COULEUR : Isy s'exprime en #9966ff ou slateblue RPs EN COURS :
Sometimes the best thing you can do is not think, not wonder, not imagine, not obsess. Just breathe, and have faith that everything will work out for the best.
Sans ménagement, j'accueillais mon meilleur ami en soulignant sa folie avant de m'orienter vivement vers son véhicule. Alors que j'ouvrais la portière du côté du passager, Nicolas m'indiquait que cette mission me ferait du bien et que ma présence apportait à ces déploiements quelque chose de singulier. Un fin sourire étira mes lèvres, bien que les compliments sincères du Rollins n'eurent aucun effet sur l'inquiétude que je lui signifiais, ni sur la vision négative que j'avais de ma personne. Le fait que mon interlocuteur me répliquait n'avoir aucune notion sur le point que j'indiquais confirmait ma crainte que des répréhensions me soient adressées si je m'envolais avec les Flying Doctors alors que j'étais en arrêt maladie. Après tout, mon psychiatre refusait que je reprenne mes fonctions d'infirmier au sein du centre hospitalier qui m'employait. Que penserait-il - ainsi que la législation - s'il apprenait que je posais des actes paramédicaux lors d'un déplacement purement volontaire et bénévole ? Heureusement, le pilote approuvait mes propos comme quoi Lisa, la femme extraordinaire qui gérait avec son équipe le fonctionnement de l'organisation sans relâche, ferait son possible pour pallier quelconques problématiques issues de ma prochaine activité.
« Je suis sûr qu’elle fera son possible s’il y a un problème, tu es un bon élément du groupe ! » « J'espère, » m'entendais-je articuler faiblement avant de chasser mes inquiétudes pour m'enquérir du concret : l'urgence sollicitant les moyens des Flying Doctors. J'écoutais attentivement Nicolas me décrire la situation et m'imaginais promptement la scène. Les inondations pouvaient être extrêmement dangereuses et causer d'importants ravages dans cette région de notre pays. Je ris toutefois suite aux paroles du trentenaire : « De quoi te remettre tranquillement dans le bain ! » « Sans mauvais jeu de mot ? » demandais-je, espiègle, concentré sur la route devant nous bien que ce fut Nicolas qui conduisait. « Du moins si tu te sens capable de le faire hein, je te force à venir, mais si tu ne le sens pas je comprendrai » Je hochais la tête derechef en signe de dénégation puis posais mon regard sur le profil du jeune homme. « Non non, je viens. » Ma réponse était assurée, frisant le catégorique. Il était impensable pour moi que je tourne le dos à une situation vitale, à des personnes dans le besoin. Je ne pourrais tout bonnement pas me regarder dans un miroir si je me séquestrais dans mon domicile alors que je pouvais soigner des malades à mon niveau de compétences. De plus, c'était dans ma nature, dans mon instinct, de me vouer à ce type de missions. Si je n'avais jamais pu devenir joueur de football australien professionnel, ma carrière dans le domaine paramédical composait également une réelle vocation.
Il restait approximativement une dizaine de minutes avant de rejoindre le terrain d'où s'envolerait l'avion que piloterait prochainement le natif d'Adelaide en direction de Keperra. « Ça va sinon, toi ? » demandais-je, attentionné, tout en me remémorant que le jeune homme avait essuyé son dernier vol cette nuit. « Ton retour s'est bien passé ? » La période estivale avait été, je le pense, plutôt rythmée pour notre groupe d'amis, notamment en étant accablée de l'incarcération de Noa et de ma tentative de suicide. Si j'ajoutais le couple que formait Nicolas avec Clara, sa situation familiale avec Marco ainsi que sa profession très exigeante, il me semblait détenir de quoi justifier mon interrogation.
Nicolas n’avait aucun doute sur le fait que partir en mission allait faire du bien à Isaac qui ne s’était pas trop montrer ces derniers temps suite à l’incident qui avait eu lieu. S’il avait eu du mal en premier lieu à réaliser le fait que son meilleur ami veuille donner fin à sa vie, il essayait d’être présent pour lui, autant qu’il pouvait bien qu’il ne pouvait pas se mettre à sa place et qu’il ne pouvait pas savoir ce qu’il pouvait ressentir au plus profond de lui. Il tentait de ne pas remettre ce sujet la table, pensant que ressasser l’événement passé n’allait pas forcement l’aider à avancer, non, s’était pas son genre à Nicolas, il préférait le pousser à sortir en faisant presque comme si rien de tout ça était arrivé, bien qu’il demandait quand même s’il était capable de relancer dans une mission avec les flying doctor ne voulant pas pour autant le brusquer. Après les quelques interrogations passées sur le droit ou non d’Isaac à en entamer la mission, Nicolas restait concentré sur la route tout en écoutant les paroles de son meilleur ami. « Ça va sinon, toi ? Nicolas n’avait pas mal enchaîné ces derniers jours, passant plus de temps dans les airs que sur terre, il était ravi d’être à la maison et de pouvoir passer du temps avec ses proches. A son passage à Brisbane il y a quelques jours il était allé voir Noa au centre de détention et avait eu un assez gros choc en la voyant derrière la vitre. Il s’était inquiété pour elle à la seconde ou il avait appris la nouvelle et s’était empressé d’aller la voir entre deux vols. La fatigue pointait son nez petit à petit et par moment le pilote pensait à tout arrêter pour avoir une vie normale, pour être présent plus souvent au côté de sa petite amie Clara avec qui filait le parfaite amour –du moins en apparence. « je vais bien, j’ai pas mal d’heure au compteur ces derniers temps, j’ai hâte d’être en congé pour pouvoir avoir les pieds-à-terre un moment. Et toi comment tu vas ? » Il lui retournait la question par courtoisie, mais redoutait un peu sa réponse. « Ton retour s'est bien passé ? » Demandait ensuite Isaac. Nicolas n’était pas du genre à se plaindre de son travail, bien au contraire. Il aimait ce métier qui le faisait voyager et voir d’autre horizon. « Oui, très bien, je suis allé voir Noa il y a quelques jours alors que j’étais de passage, ça m’a mis une claque de la voir, elle ne mérite tellement pas ça, puis je me pose pas mal de questions en ce moment sur mon avenir avec Clara, mais bon, je ne vais pas t’embêter avec ça. » Gardant toujours un œil sur la route. « Ah et Marco va sortir de désintox, mes parents veulent que je l’accueille chez moi, je sens que ça ne pas être de tout repos » Disait-il avec un rire sarcastique. Marco, ce n’était pas un cadeau et il se sentait obligé d’accepter de le prendre sous son aile à son plus grand dépit.
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Isaac Jensen
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J'avais assuré catégoriquement à Nicolas que je ferai partie de cette mission, en dépit de ce qu'elle pouvait me coûter. Je faisais entièrement confiance en la responsable des Flying Doctors en termes de l'aspect légal de ma présence à cette mission et me disais que puisque l'oeuvre était caritative initialement, je n'avais aucune lourde conséquence à redouter. De plus, Lisa était au courant de ma situation : si vraiment elle estimait que je n'avais pas à participer à cette urgence vitale, elle le ferait savoir sans détour.
Concluant ainsi sur cette appréhension, j'attirais le sujet de la conversation sur mon meilleur ami. Nicolas avait eu une saison qui me semblait très chargée : beaucoup de vols, beaucoup d'escales, beaucoup d'urgences. Il m'impressionnait dans sa manière de gérer mais je comprenais aussi l'impulsion que la responsabilité d'Autrui pouvait nous procurer. J'écoutais attentivement le jeune homme me confier qu'il allait bien mais était impatient d'être en congé également. « Tu auras bientôt du congé ? » interrogeais-je naturellement, avant qu'il ne me retourne ma question de comment je me portais.
Comment j'allais. A son regard que je croisais dans l'un des rétroviseurs, je devinais que mon interlocuteur craignait ma réponse autant que je n'étais pas très enclin à lui en fournir une. Il n'était pas rare que mes proches m'interrogent machinalement sur mon état, mouvés par les règles de bienséance. Cependant, une fois les mots lâchés, ils regrettaient souvent leur geste, réalisant tout le houle que pouvait générer cette simple question. Je croisais mes doigts nerveusement et optais pour feindre ce volet, relançant pâlement sur la manière dont le retour à Brisbane de l'australien s'était déroulé. Le silence qui s'installait progressivement entre nous accentuait dangereusement un sentiment d'étouffement en moi : je me sentais séquestré dans le véhicule du pilote qui roulait en toute sécurité mais à vive allure, où je pouvais être forcé à discuter de points que je ne voulais purement pas aborder - à l'image des séances impératives que je suivais avec un psychiatre. Lui devais-je une réponse ? En attendait-il une ? Risquait-il de couper les ponts si j'y faisais abstraction ? M'en voudrait-il de l'éviter ? Je considérais Nicolas comme un frère, était-il vraiment acceptable de ma part de lui mentir par omission ?
Le coude sur le rebord de la vitre, la tête appuyée contre ma main, je déglutissais et inspirais profondément discrètement, laissant le trentenaire répondre à ma question. « Oui, très bien, je suis allé voir Noa il y a quelques jours alors que j’étais de passage, ça m’a mis une claque de la voir, elle ne mérite tellement pas ça, puis je me pose pas mal de questions en ce moment sur mon avenir avec Clara, mais bon, je ne vais pas t’embêter avec ça. » J'appuyais mes doigts contre mes lèvres. J'approuvais intégralement les propos de mon interlocuteur : Noa était emprisonnée à tort et ça me révoltait autant que me révulsait de savoir qu'elle demeurait dans cette prison lorsqu'elle était innocente. J'étais aussi terrifié à l'idée qu'il lui arrive quelque chose, si bien que j'avais joué de mes contacts pour que l'infirmière du centre pénitencier me tienne au courant si la Jacobs était admise pour des raisons médicales sérieuses. Je me gardais d'avouer ce stratagème à mes proches néanmoins, sachant pertinemment que ma collègue mettait son poste en jeu en me dévoilant ce genre d'informations. Mais si quelque chose arrivait à Noa ? Si elle devenait condamnée à passer des décennies emprisonnée ? Si je ne la revoyais plus ? Si elle se faisait attaquer et elle n'en sortait pas indemne, vivante ? Si, elle aussi, disparaissait de ma vie ? Quant à sa situation avec Clara, j'étais bien entendu toute ouïe, ça ne me gênait aucunement qu'il m'en parle : bien au contraire, si je pouvais lui offrir une oreille attentive, quelques conseils ou lui permettre seulement de ventiler, j'étais entièrement présent. Cependant, j'en étais purement incapable présentement et même si je me concentrais sur la route ou sur les paroles du jeune homme, mes pensées virevoltaient à en devenir étourdissantes, mes peurs me tiraillaient le cœur, mes souvenirs m'étripaient, mon rythme cardiaque s'accélérait malgré moi, malgré tous mes efforts pour me calmer.
Je pensais à ma dernière mission avec les Flying Doctors. Quelques heures plus tôt, j'avais croisé Chloe avec Wesley, l'homme duquel elle était tombée promptement et follement amoureuse. Celui avec lequel elle m'avait trompé de longues semaines à répétition, celui avec lequel j'imaginais elle restait depuis que j'avais refusé qu'elle remette les pieds chez nous - chez moi. Ses mensonges, ses trahisons, j'en avais eu assez et lui avais sommée de ne plus me contacter. Cette journée-là, lorsque mes yeux s'étaient posés sur le couple, je m'étais senti propulsé dans une dimension parallèle. Alors que j'étais misérable, Chloe était ravie. Elle inspirait la joie, le bien-être, la béatitude. Égoïste, il m'était semblé impossible qu'une femme qui m'ait clamé tant m'aimer puisse essuyer si rapidement des années de relation, d'affection, de complicité. Comment pouvait-elle être si heureuse, si rapidement, si elle avait toujours été honnête avec moi ? Mon cœur manque un battement.
« Ah et Marco va sortir de désintox, mes parents veulent que je l’accueille chez moi, je sens que ça ne pas être de tout repos » J'écoutais Nicolas sans l'entendre, bondissant d'un souvenir à un autre. La découverte du bébé, cet enfant si attendu, si désiré, qu'elle avait avorté sans juger bon de m'informer de sa présence. Les mensonges, gravés dans ma mémoire, dans mon cœur, que je pouvais encore aujourd'hui rapporter mots pour mots. Ces messages textes grossièrement dissimulés d'un amant que je maudissais. Tout tourbillonnait dangereusement, saccadant ma respiration. Ce sentiment de tout perdre, d'être vain m'étrangle : Chloe, notre enfant, Noa. Qui d'autre, maintenant ? Je me sentais puéril de redouter l'essence même de la vie, je me maudissais de vivre si mal le départ des mes proches. Parce qu'il y avait aussi eu Greta de qui j'avais été si proche que je me confiais à elle, possiblement Yasmine, que je connaissais depuis plus de dix ans puisque nous travaillions ensemble au service des urgences du centre hospitalier de St Vincent's. Il y aurait ma famille, pieux catholiques, s'ils apprenaient que j'avais attenté à mes jours. « Nick. » je m'entends appeler, persuadé de n'être plus qu'à quelques réflexions du point de non retour, ce moment où la crise d'angoisse ravage tout sans que je puisse contrôler quoi que ce soit. « Dépose-moi quelque part. » Vite, ajoutais-je intérieurement, me confortant dans l'idée qu'il verrait bien que je ne jouais pas, qu'il fallait qu'il arrête son véhicule aussi tôt que possible parce que j'étais en difficulté. Je peinais de plus en plus à rester connecté à la réalité, tantôt étourdi, tantôt projeté sur un autre point de vue, comme si je regardais la scène de haut plutôt que d'être dans le siège du passager. Je retenais mes tremblements et mon cœur martelait de plus en plus ma poitrine. Le simple fait de respirer devenait problématique. Je savais pertinemment que je ne cesserai jamais de respirer sous l'effet de la panique, néanmoins, j'étais également conscient qu'à ce stade l'on parlait davantage de halètements que d'inspirations.
Je réalise que le véhicule s'arrête que lorsque Nicolas décroche sa ceinture de sécurité. Je fais de même avec la mienne non sans difficultés et sors du véhicule, l'air extérieur si chaud et sans vent m'étant nullement salvateur. Je m'éloigne de la chaussée et m'installe sur un caillou, prenant ma tête dans mes mains, me concentrant sur ma respiration et mes palpitations cardiaques, œuvrant pour chasser tous les démons qui m'avaient drastiquement conduit jusqu'à cette attaque de panique, me rattachant à des éléments de l'environnement plus ou moins stable. Lorsque je sens Nicolas me rejoindre, je lui assure : « Ça va passer. »
Nicolas était ravi d’entendre qu’Isaac était d’aplomb à l’accompagner pour la mission du jour. Il avait pourtant hésité un petit instant à lui proposer de le suivre, pas certain qu’il soit prêt à retrouver une activité normale après le triste évènement qui avait eu lieu quelques semaines plus tôt. L’infirmer l’assurait qu’il venait, faisant sourire le pilote qui s’impatientait de partager la mission avec son meilleur ami se rendant compte que cela faisait un moment qu’ils n’avaient pas partagé d’instant rien que tous les deux depuis, tout d’abord parce que Nicolas était souvent absent, à cause, de son travail, à chaque fois à l’autre bout du monde, profitant de ses jours de congé pour passer du temps principalement avec Clara sa petite amie ou encore sa famille, laissant peu de temps libre pour ses amis de toujours, puis aussi parce qu'Isaac vivait une période difficile.
L’échange entre les deux hommes avaient plutôt été banale, prenant des nouvelles de l’un puis de l‘autre, Nicolas ne s’était pas préparé à ce qui arriva lorsqu’il retourna simplement la question à Isy afin de savoir s’il allait bien. Il continuait de parler tout en gardant les yeux rivés sur la route, jusqu’à détourner le regard pour s’apercevoir qu’Isy n’avait pas l’air d’être dans son assiette. Il ne prenait pas le temps de répondre à sa dernière question dont la réponse importait peu à l’instant présent. Il cessait toutes paroles, se contentant de conduire tout en gardant un œil sur l’infirmier, sans vraiment oser dire quoi que ce soi en premier lieu. Avait-il dit quelque chose qu’il ne fallait pas ? Il se posait la question intérieurement, réfléchissant à chaque mot qu’il avait prononcé qui aurait pu le perturber ou même le blesser jusqu’à être interrompu par la voix trouble de son interlocuteur lui demandant de le déposer quelque part, levant la culpabilité du pilote de l’avoir fait sortir de chez lui Presque de force. Il s’en voulait de ne pas avoir réalisé à quel point Isy n’allait pas mieux et c’est tout naturellement, il s’exécuta sans attendre pour s’arrêter le long de la route, près d’un petit sentier qui se perdait dans les bois.
Une fois garé sur le bas-côté, Nicolas tira le frein à main avant de voir son ami sortir de la voiture et se réfugier sur un petit rocher. Il laisse son regard se perdre dans le vide quelques secondes afin de réfléchir à comment il devait réagir face à la situation ne voulant pas brusquer Isaac. Il respira un bon coup avant de sortir à son tour du véhicule pour rejoindre son meilleur ami qui en le voyant arrive affirma que ça allait passer. Nicolas la connaissait par cœur cette phrase, entendue bien trop de fois de la part de son petit frère. Il hocha la tête légèrement avant de s’accroupir pour être à la hauteur de l’infirmier. Le regardant un petit instant sans mots à prononcer. Il l’observait avec un air désolé avant de prendre la parole doucement. « Je suis désolé, j’aurai dû voir que ça n’allait pas …» Il s’excusait tout d’abord, parce qu’il se sentait coupable de l’avoir traîné jusqu’ici, puis il était désolé d’avoir fait l’impasse sur son état. « Je … je peux te ramener chez toi si tu le souhaites.» Proposait-il ensuite, persuadé que c’était la meilleure des solutions à l’heure actuelle. Isaac n’était visiblement pas prêt à affronter la vie telle qu’il l’avait connu avant sa tentative de suicide et ce n’était pas aujourd’hui qu’il allait surpasser son mal-être. Il se redressait doucement afin de s’approcher du véhicule pour y prendre une bouteille d’eau dans le coffre. Nicolas était du genre à toujours avoir de l’eau avec lui, par précaution et aujourd’hui ça allait pouvoir servir. Il tendait la bouteille à son meilleur ami. « Tiens, ça te fera du bien. Prends le temps qu’il te faut.» Qu’il disait, en restant un peu éloigner pour laisser Isaac “respirer“, s’adossant contre la voiture, sans le perdre de vue, pensant à tout ça une nouvelle fois, à ce qu’il avait vécu et ce qu’il était en train de vivre. Il n’avait pas idée du combat que menait Isaac contre lui-même et il n’avait pas idée à quel point, il avait été touché sévèrement, psychologiquement, il évitait d’en parler tel un tabou. C’est après quelques secondes de passer, que le pilote s’approcha à nouveau de son ami, avec l’envie de bien faire et surtout de l’aider. « Tu peux tout me dire Isy, si tu as besoin de parler, je serai toujours là pour t’écouter. » Il se devait de lui faire savoir qu’il était présent pour lui, peu importe si Isaac souhaitait ensuite lui parler ou non.
(c) DΛNDELION
Isaac Jensen
le coeur au bout des doigts
ÂGE : 34 ans (13.05.90) SURNOM : Isy STATUT : Penny est le soleil et l'amour de sa vie, l'évidence avec laquelle il écrit sa plus belle histoire et s'autorise à réaliser des rêves de bonheur (06.07.2021) MÉTIER : Infirmier au service des urgences, président de l'association Run for Judy, infirmier bénévole à la Croix Rouge et aux Flying Doctors, sapeur-pompier volontaire et surtout : papa comblé de Jude (13.09.2018), Maia (14.06.2022), Jack et Mila (01.08.2023) LOGEMENT : Penny et lui ont quitté Toowong en 2024 pour s'installer avec leurs enfants à Bayside et y créer leur cocon à l'image entière de leur amour POSTS : 28708 POINTS : 0
TW IN RP : dépression, anxiété, automutilation, idées suicidaires, tentative de suicide, mentions d'abandon d'enfant PETIT PLUS : Emménage à Brisbane en 2003 ∆ il exerce en qualité d'infirmier au st vincent's depuis 2006 puis est affecté aux urgences en 2013 ∆ une suite de blessures anéantit sa carrière de joueur de football australien en 2010 ∆ il attente à ses jours en mars 2018 et reprend le travail en septembre 2018 ∆ finaliste de ROA en 2020 ∆ il se soigne contre son anxio-dépression, après avoir longtemps refusé son diagnosticCODE COULEUR : Isy s'exprime en #9966ff ou slateblue RPs EN COURS :
Sometimes the best thing you can do is not think, not wonder, not imagine, not obsess. Just breathe, and have faith that everything will work out for the best.
Le mental dérape, le corps flanche. Ma raison semble s'être envolée lâchement, mon esprit véhiculant cauchemars, mauvais souvenirs, idées noires avec véhémence. Des scènes de mon passé si nettes, si détaillées, qu'il me semble en voir les protagonistes danser devant mes pupilles. Installé sur un vulgaire rocher en contrebas de la route, j'essaye misérablement de me rattacher à la réalité, au bruit des voitures, à la présence de Nicolas, afin d'inhiber ce mental qui m'étourdit, m'angoisse, place mon organisme dans un état frisant celui de choc. Mes mains tremblent malgré mon effort de les serrer entre deux poings, mes poumons recherchent désespérément de l'air, mes sens attiré drastiquement dans les abysses d’un océan de tourments et finalement, j'abats mes paupières de manière à rompre contact avec le paysage qui m'entoure et me concentre à la quête de reprendre le contrôle de moi-même.
« Je suis désolé, j’aurai dû voir que ça n’allait pas …» Je hoche la tête en signe de dénégation, informant derechef mon meilleur ami qu'il n'a certainement pas à s'en vouloir et que de ce fait, ses excuses sont dérisoires. En aucun cas le Rollins est à blâmer pour ma condition et la culpabilité me range sans merci en l’incluant dans l'équation de tous ceux à qui je faillis. D’autre part, je m'abomine continuellement à l'idée que je ralentis une équipe des Flying Doctors en étant incapable de conserver mon sang-froid, de gérer mes états d'âmes. J'avais perdu le contrôle et des individus dans le besoin en pâtissaient présentement. J'étais celui qui devait demander pardon, non pas le pilote qui reste en retrait pour s'assurer que je reprenne pied. « Je … je peux te ramener chez toi si tu le souhaites. » En guise de réponse, je baisse la tête contre mes poings. Mes dents s'enfoncent nerveusement dans ma lèvre inférieure et je déploie toute ma concentration sur mon souffle saccadé. Je sais pertinemment que mon attaque de panique peut s’étendre de quelques minutes à une heure et sincèrement, ce n'est pas le lieu pour qu'elle s’éternise. « Tiens, ça te fera du bien. Prends le temps qu’il te faut. »
Je me redresse sur le rocher, saisissant malhabilement la bouteille d'eau que me tend l'australien. J'ignore si à ce moment précis, si un jour même, Nicolas mesurera à quel point je lui suis reconnaissant de son comportement, de sa patience, de ses paroles et de son absence de jugement. Son amitié et altruisme me permettent, à mesure des minutes, de repousser la panique qui m'étrangle douloureusement. Si bien que lorsque le jeune homme revient vers moi, je suis parvenu à boire une gorgée d'eau et suis apte à réellement communiquer. « Tu peux tout me dire Isy, si tu as besoin de parler, je serai toujours là pour t’écouter. » Je passe une main sur mon visage et me relève, physiquement fatigué, la tête embuée. J'acquiesce, conscient que j'ai des explications à livrer, une masse difforme de justifications que je peine à structurer de manière cohérente pour la confier à mon interlocuteur. Alors, plutôt, je vise l'urgence : « Je vais t'expliquer mais... » Mes yeux passent du pilote à la chaussée. « Je ne veux pas qu'on se désiste de la mission. » Les mots ont à peine franchi la barrière de mes lèvres que j'imagine très bien l'incrédulité que peut ressentir Nicolas. Comment pouvait-il me faire confiance, juger cette idée raisonnable alors qu'il avait dû se garer précipitamment de sorte que je maîtrise minimement mon angoisse. « Je n'aurais pas une deuxième crise tout de suite, je te promets. » Mon ton et mon regard sont sérieux, rejettent toute la franchise et l'assurance que je peux contenir. Certifier à Nicolas ne pas enchaîner sur une deuxième crise d'angoisse relève d'un appel à l'aide communiqué via un lancé de bouteille à la mer. Cependant, j'y crois fermement et d'expérience : mes crises ne sont pas assez proches pour que je redoute en avoir une seconde prochainement. Par ailleurs, j'use si peu de ma parole et suis si prudent sur mes promesses que je sais que mes propos interpelleront Nicolas.
Je lui suggère d'un signe que nous reprenions place dans son véhicule. Même si en définitive l'australien opte pour annuler notre rôle dans la mission, je juge plus confortable de discuter dans sa voiture plutôt qu'à la lisière de bois desquels des coyotes peuvent probablement surgir sans prévenir. Je m’asseois sur le siège passager et une fois rejoint par Nicolas, à l'agonie de quelques secondes silencieuses, j'articule : « Ça m'arrive... Quand je pense trop. » Mon ongle nerveux gratte le tissu de mon jean. « C'est pas de ta faute, tu n'avais pas à t'excuser. Au contraire, c'est moi qui suis désolé de t'avoir mis dans cette situation. » Un rictus étire mes lippes, avant que je ne souligne honnêtement, le coeur battant : « Merci pour m'avoir écouté et aidé. » Parce que Nicolas aurait très bien pu ne pas me prendre au sérieux et ne jamais stopper son véhicule. Il aurait très bien pu me sommer de me calmer autrement et qu'une mission nous attendait, bien plus importante que mes émotions en vrac. Bien sûr, je reconnaissais que c'était aucunement le genre de mon meilleur ami. Mais il n’en demeurait qu'il avait agi patiemment et empathiquement, ce dont je lui étais énormément reconnaissant.
« L'idée de perdre Noa m'angoisse, » j'avoue à demi-mot, n'osant plus croiser le regard de Nicolas. « Quand j'ai perdu Chloe, j'ai eu l'impression que son départ sortait de nulle part. Je me suis levé un matin et... C'était fini. Tout était fini. » Son fatal coup de foudre avec Wesley, qui possiblement la comble mais a rythmé mon dernier enfer. J'avais bien entendu connaissance que j'étais loin de constituer l'amant parfait. Je détenais une multitude de défauts, notre couple connaissait ses problématiques dont celle que nous n'arrivions pas à avoir d'enfant au bout de trois ans de tentatives. Mais pourtant, naïvement, j'avais été persuadé que notre amour était plus fort que tout. Que nous disposions de tant de rêves, de projets, d’affection, que nous avions essuyés tant de sacrifices que nous étions voués à passer le reste de notre existence ensemble, jusqu'à ce que la Faucheuse décide de nous happer. Et fatalement, lorsque force m’était de constater que mon ex fiancée ne ferait plus jamais partie de mon futur, il m’avait été inconcevable d’en considérer un. « Noa, c'est pareil. Brutal, injuste et incompréhensible. » Je pinçais mes lèvres, imaginant ce que vivait ma meilleure amie au quotidien suite à son arrestation cruelle et déraisonnable. « Et je t'épargne les autres personnes. » Je marquais une pause, les yeux rivés sur la boîte à gants, les morceaux de souvenirs brisés se recollant progressivement, bon gré mal gré. L’existence constitue un manège de relations, des gens viennent, d’autres partent. On a la chance de rencontrer des âmes qui deviennent de vrais piliers dans notre présent et parfois, malheureusement, on souffre abominablement de leur perte. « Je sais que c'est pas rationnel de paniquer à cause de ça. On contrôle pas le destin ni la vie. Mais parfois, je me mets à penser à tout ça, et une pensée en suit une autre, si bien que ça tourne rapidement au vinaigre, au cauchemar. Je revis tout, tout se mélange. J'ai des pensées complètement inutiles qui me crèvent le cœur sur ce que j'aurais pu faire, ce qui aurait pu se passer, ce qui pourrait arriver. Et je finis dans une spirale infernale de laquelle je n'arrive plus à me dépêtrer. » J'achevais, incertain d'être compréhensible, ayant offert à Nicolas ce qui me semblait constituer un véritable dégueulis de mots et de sensations. Pourtant, je me permettais de poursuivre : « C'est pas de ta faute, c'est juste moi qui... Déraille. J'arrive pas à... M'arrêter d'y penser ou accepter ce qui se passe. Je sais pas. » J'appuyais ma tête contre ma main, aussi désolé que désemparé vis-à-vis de cette situation. « Mais c'est pas de ta faute, » je répétais inlassablement. « Ça ne veut pas dire qu'on ne peut pas parler. Je sais que c'est dur à croire après ce qui vient de se passer, mais ça veut pas dire que tu ne peux pas me dire ce qui te tracasse ou que je peux pas gérer des situations non plus. C'est juste... Quand ça m'arrive, je peux pas, mais sinon, je peux. » J'imagine, terminais-je dans ma tête, ayant l'impression d'entrer de plus en plus dans ce délicat rôle de malade mental que m'avait justement catalogué Kane, des mois plus tôt. « Je compatis avec tes problèmes mais c'est seulement les miens qui me rendent comme ça. » Je déglutissais, un sourire incertain sur les lèvres, excusant mes piètres tentatives de rassurer Nicolas. « Alors, je me sens capable de reprendre mon rôle d’infirmier, même en situation d’urgences. Et tu m'embêterais pas avec ce que tu avais en tête concernant Clara, si tu veux en parler. Pour ce qui est de Marco, tu sais quand exactement il va sortir ? » Puisqu'en effet, comme le disait si bien Nicolas, son cadet était loin d'être de tout repos.
Désemparé. Oui, le pilote l’était alors qu’ils se trouvaient au bord de la route en compagnie de son meilleur ami qui avait manifesté une certaine détresse alors qu’ils étaient en route pour rejoindre leur mission avec les Flying Doctor. Nicolas avait eu beaucoup de doute sur la capacité du brun à le suivre, mais convaincu par ses dires alors qu’il lui avait posé la question en quittant son appartement, il était allé au bout de son idée en pensant réussir à lui changer les idées et surtout à lui apporter du réconfort en faisant une activité qui lui tenait à cœur. Malheureusement, la culpabilité frappa l’esprit du pilote très rapidement lorsque la voix tremblante de son ami se manifesta dans la voiture, lui demandant de s’arrêter au plus vite, ce qu’il ne tarda pas à faire. C’est après un petit moment de réflexion qu’il s’était excusé, se sentant coupable de l’avoir traîné jusqu’ici. Nicolas n’insistait pas bien longtemps et laissait Isy respirer. S’éloignant un peu, il ne pouvait s’empêcher de se sentir coupable, coupable d’avoir sous-estimé l’état de son meilleur ami, coupable de ne pas avoir songé à une simple sortie dans un bar ou à une activité sportive qui lui aurait sûrement aéré l’esprit le temps de quelques heures. Il avait la sensation d’avoir manqué à son rôle, restant simple témoin de l’appel au secours d’Isaac sans savoir comment réagir.
La brise soufflait dans les cheveux du pilote, qui après avoir passé sa main sur son visage comme pour enlever la peine, la peur et la culpabilité d’un geste rejoignait l’infirmier afin de lui proposer en premier lieu de le ramener chez lui, étant pour lui la meilleure des solutions, la plus facile à vrai dire. Il tentait d’apporter son aide comme il le pouvait, lui tendant une bouteille d’eau et lui faisant savoir qu’il était là pour lui et qu’il pouvait se confier s’il le souhaitait et tout cela avec beaucoup de douceur. Nicolas essayait d’avoir les bons mots, il essayait de ne pas commettre de bavure et surtout de ne pas entraver l’envie d’Isaac de lui parler. Il ne voulait pas lui donner l’impression d’avoir pitié de lui, non, ce n’était pas son genre, il se préoccupait vraiment de ce que pouvait ressentir son meilleur ami et était prêt à y passer des heures s’il le fallait pour le comprendre et l’aider à aller mieux, si seulement, c’était dans son pouvoir. « Je vais t'expliquer mais... » Ça y est, des mots sortaient de la bouche de l’infirmier et c’est avec beaucoup d’attention que Nicolas l’écoutait. « Je ne veux pas qu'on se désiste de la mission. » Il voulait bien le croire, il voulait se convaincre que c’était une bonne chose, mais il ne pouvait pas s’empêcher de penser au risque d’une seconde crise, ne manquant pas d’imaginer la scène si ça avait lieu en plein vol. « Je n'aurais pas une deuxième crise tout de suite, je te promets. » Continuait Isaac avec beaucoup de sérieux, laissant malgré tout le pilote perplexe. Se mordillant l’intérieur de la lèvre, Nicolas ne savait pas quoi lui dire, ne savait pas s’il devait prendre la responsabilité ou non de continuer la route avec le risque d’être témoin d’une nouvelle crise de panique de la part de son meilleur ami. D’un côté, il savait que ça lui ferait du bien, il savait qu’il ne le regrettera pas et tentait de se convaincre de lui faire confiance à ce sujet. « T’es sûr ? Je comprendrai que tu veuilles ou que t’ai besoin de rentrer. » Demandait finalement Nicolas par simple précaution, bien qu’il lui avait déjà posé la question plus tôt.
La conversation se poursuivit à l’intérieur de la voiture. Isaac brisant le silence en se lançant dans des explications. « Ça m'arrive... Quand je pense trop. » Nicolas tournait la tête vers lui, bien décidé à écouter chaque mot qui allait sortir de la bouche de l’infirmier. « C'est pas de ta faute, tu n'avais pas à t'excuser. Au contraire, c'est moi qui suis désolé de t'avoir mis dans cette situation. » Nicolas hochait la tête en entendant cela. Isy n’avait pas non plus à s’excuser, ce n’était pas sa faute. Bien sûr il ne pouvait pas se mettre à sa place et ressentir ce qui se passait dans son esprit. « T’excuse pas, c’est de ma faute, c’était peut-être trop ambitieux pour le coup de te proposer une mission.» Nico ne pouvait pas se faire à l’idée que la faute devait être jetée sur Isy, non, pour lui il n’y avait aucun doute sur le fait qu’il était le seul coupable. « Merci pour m'avoir écouté et aidé. » Une nouvelle fois l’ainé des Rollins hocha la tête en guise de réponse à ses remerciements. L’écouter et l’aider était tout à fait normal et il n’avait pas à le remercier pour cela. « Pas besoin de me remercier, c’est à ça que sert les amis, ne l’oublie pas. » Ils pouvaient tous compter les uns sur les autres et c’est ce qui faisait leur force et ce même s’ils avaient chacun une vie bien différente par moment, rien ne les empêchaient d’être solidaire et présent. C’était tout à fait normal pour Nicolas d’être à l’écoute, ça faisait partie de sa façon d’être. Il a toujours été très avenant envers les autres.
Isaac se confiait davantage à Nicolas qui était très attentif à chaque mot qu’il pouvait prononcer, alors qu’ils étaient tout les deux dans le véhicule. « L'idée de perdre Noa m'angoisse, » Un point qu’ils pouvaient que partager. Tout ce qui était arrivé à Noa était totalement injuste. « Quand j'ai perdu Chloe, j'ai eu l'impression que son départ sortait de nulle part. Je me suis levé un matin et... C'était fini. Tout était fini. » Nicolas compatissait avec son ami, il comprenait ce qu’il pouvait ressentir par rapport à Chloé, ayant lui-même vécu une grosse peine de cœur il y a quelques années. L’état d’Isy ne s’arrangeait malheureusement pas avec le temps. « Noa, c'est pareil. Brutal, injuste et incompréhensible. » C’est avec un regard brillant que le pilote gardait son regard sur l’infirmier. Il avait été également très touché par l’arrestation de Noa et pouvait comprendre qu’Isy avait l’impression que son monde était en train de s’effondrer autour de lui. « Je sais que c'est pas rationnel de paniquer à cause de ça. On contrôle pas le destin ni la vie. Mais parfois, je me mets à penser à tout ça, et une pensée en suit une autre, si bien que ça tourne rapidement au vinaigre, au cauchemar. Je revis tout, tout se mélange. J'ai des pensées complètement inutiles qui me crèvent le cœur sur ce que j'aurais pu faire, ce qui aurait pu se passer, ce qui pourrait arriver. Et je finis dans une spirale infernale de laquelle je n'arrive plus à me dépêtrer. » Ce n’était pas si dingue à vrai dire, pouvait penser Nicolas qui faisait son possible pour comprendre son meilleur ami, soucieux de pouvoir lui venir en aide. Il ne préférait pas prendre la parole tout de suite, non, il préférait laisser Isy. « C'est pas de ta faute, c'est juste moi qui... Déraille. J'arrive pas à... M'arrêter d'y penser ou accepter ce qui se passe. Je sais pas. » Il ne pouvait pas lui en vouloir de ne pas réussir à s’empêcher de penser à ses problèmes ou de broyer des idées noires, il ne pouvait pas non, mais ce qu’il pouvait faire c’était tenter de lui passer un message qui pourrait lui apporter une once de bonheur, même temporaire. « Mais c'est pas de ta faute, » Insistait Isy, à côté du pilote qui ne pouvait s’empêcher de s’en vouloir encore de l’avoir incité à l’accompagner. « Ça ne veut pas dire qu'on ne peut pas parler. Je sais que c'est dur à croire après ce qui vient de se passer, mais ça veut pas dire que tu ne peux pas me dire ce qui te tracasse ou que je peux pas gérer des situations non plus. C'est juste... Quand ça m'arrive, je peux pas, mais sinon, je peux. » Nicolas n’avait plus spécialement envie de se plaindre des évènements récent dans sa vie, ce n’était pas le moment, sa priorité étant l’état de son meilleur ami. « Je compatis avec tes problèmes mais c'est seulement les miens qui me rendent comme ça. » Puis il s’en voulait déjà assez d’avoir empoisonné son esprit dès le départ. « Alors, je me sens capable de reprendre mon rôle d’infirmier, même en situation d’urgences. Et tu m'embêterais pas avec ce que tu avais en tête concernant Clara, si tu veux en parler. Pour ce qui est de Marco, tu sais quand exactement il va sortir ? » Le pilote passait une main sur son visage, un moyen de décompresser pour quelques secondes avant de finalement prendre la parole. « Ce qui est arrivé à Noa est terrible, mais elle est forte, elle va s’en sortir, tu as assez de problème pour te prendre la tête à ce sujet, tu dois t’occuper de toi, c’est le plus important. » Bien sûr Nicolas avait lui-même été surpris et blessé par ce qui arrivait à Noa, mais il la savait forte et il était plutôt confiant pour l’avenir à ce sujet, puis il ne pouvait pas se permettre de réagir dans le même sens que celui de son meilleur ami. « Le temps sera ton allié Isy, ce n’est pas facile, la vie n’est pas facile et je ne peux pas me mettre à ta place, comme je ne pourrai jamais te juger. » Non, il ne pouvait pas, ce n’était pas son genre. « Je ne vais pas te donner mille conseils sûrement inutile, je veux juste que t’aille mieux et que t’aille de l’avant. » Qui était-il après tout pour lui faire la morale ? « Je te fais confiance, si tu te penses capable d’effectuer la mission, je veux bien te croire, mais promet moi de me faire savoir si ça ne va pas et on fera demi-tour. » Nicolas remettait le contact afin de continuer la route le long des bois avec comme destination la base des Flying Doctor. « T’en fais pas pour moi, on aura le temps de discuter plus tard. » Disait Nicolas en gardant les yeux rivés sur la route avant de se rendre compte qu’il devait passer au-dessus de ce qui venait de se passer et décida de lui faire part de quelques détails par rapport à Marco. « Marco devrait sortir d’ici une semaine, j’ai hâte de voir sa tête quand il va apprendre que c’est chez moi qu’il va devoir vivre. » Disait-il en laissant échapper un petit rire pour détendre l’atmosphère.
(c) DΛNDELION
Isaac Jensen
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ÂGE : 34 ans (13.05.90) SURNOM : Isy STATUT : Penny est le soleil et l'amour de sa vie, l'évidence avec laquelle il écrit sa plus belle histoire et s'autorise à réaliser des rêves de bonheur (06.07.2021) MÉTIER : Infirmier au service des urgences, président de l'association Run for Judy, infirmier bénévole à la Croix Rouge et aux Flying Doctors, sapeur-pompier volontaire et surtout : papa comblé de Jude (13.09.2018), Maia (14.06.2022), Jack et Mila (01.08.2023) LOGEMENT : Penny et lui ont quitté Toowong en 2024 pour s'installer avec leurs enfants à Bayside et y créer leur cocon à l'image entière de leur amour POSTS : 28708 POINTS : 0
TW IN RP : dépression, anxiété, automutilation, idées suicidaires, tentative de suicide, mentions d'abandon d'enfant PETIT PLUS : Emménage à Brisbane en 2003 ∆ il exerce en qualité d'infirmier au st vincent's depuis 2006 puis est affecté aux urgences en 2013 ∆ une suite de blessures anéantit sa carrière de joueur de football australien en 2010 ∆ il attente à ses jours en mars 2018 et reprend le travail en septembre 2018 ∆ finaliste de ROA en 2020 ∆ il se soigne contre son anxio-dépression, après avoir longtemps refusé son diagnosticCODE COULEUR : Isy s'exprime en #9966ff ou slateblue RPs EN COURS :
Sometimes the best thing you can do is not think, not wonder, not imagine, not obsess. Just breathe, and have faith that everything will work out for the best.
L'ouragan de désastres s'amenuise, mon rythme cardiaque emprunte de nouveau des normes saines. Peu à peu, les tremblements qui malmenaient mon échine disparaissent et ma vision s'éclaircit. Les quelques gorgées d'eau procurées par une bouteille donnée offerte par Nicolas solidifient un retour à la normal, une nouvelle maîtrise de mon être, bien que la fatigue s'invite sans merci. Je la chasse d'un revers intérieur, promettant à mon meilleur ami de lui expliciter les circonstances tout en le priant que l'on ne se désiste pas de la mission humanitaire à laquelle nous nous sommes engagés. Je comprends l'incrédulité qui orne son regard face à ma demande. « T’es sûr ? Je comprendrai que tu veuilles ou que t’ai besoin de rentrer. » Il est tout à fait logique qu'il doute - redoute une nouvelle crise d'angoisse de ma part. J'ai démontré que je ne jouissais pas du contrôle sur ces dernières, que la panique et l'anxiété m'accompagnent désormais dans le quotidien, bien que ces compagnons d'infortunes ne me maltraitent que lorsqu'elles sont sollicitées. Que lorsque je me noie dans mes songes, mes craintes, les scénarios obscurs que je me dessine, attiré indéniablement vers le désarroi. Un comportement contre lequel je ne cesse de militer, qui me propulse à la culpabilité de me métamorphoser en poids et en peine pour mes proches. La balance de mes sentiments fut violemment brisée, penche désormais dangereusement vers la chute, et bien que je m'efforce de la maintenir en équilibre précaire, plus que de raison, elle dégringole.
Nous reprenons place dans le véhicule du pilote. J'inspire profondément, m’insufflant courage, m'invoquant justesse, avant de m'élancer dans des explications dues. Maladroit, je lui indique mon mode de pensée, tout en présentant mes excuses et le dédouanant au possible d’un mauvais rôle dans cette malencontreuse attaque d'angoisse. « T’excuse pas, c’est de ma faute, c’était peut-être trop ambitieux pour le coup de te proposer une mission. » Je hoche la tête en signe de dénégation. Je saisis toute la sincérité et la logique des propos de l’australien, mais alors qu'il s'accable de mauvaises décisions, il n'en demeure qu'à mon sens, son invitation fut salvatrice. Nico n'a pas eu comme réflexe la volonté de me surprotéger ou me préserver. Il a fait en sorte de renouer mon présent à mes habitudes d’antan, à me repositionner au sein d'une activité qui m'a toujours fait vibrer avant ma dépression. Il n'a pas pensé lourdement aux contraintes, il s’est concentré sur le bénéfice tout en m'accordant sa confiance pour gérer mon propre cas. Pour ceci, je lui en serai éternellement reconnaissant. Même si la honte et la déception m'étreignaient solidement de lui avoir failli. « C'est pas de ta faute, crois-moi. Au contraire, t'es l'un des rares qui remet les pendules à l'heure en signalant que la vie est toujours là et que je suis pas devenu un mourant. » Parce que les regards emplis de pitié, bien que je les assimilais et n'en tirais que le positif, disposaient cette capacité à devenir pesants et diminuants à l'usure. J'éprouvais de la gratitude envers toute la patience, le soutien et l'amitié que je recevais ; mais bien que mon mal était abstrait, il ne signifiait pas qu'il allait se désamorcer dans l'inertie.
Mes prochaines paroles visent à remercier à juste titre Nicolas pour son comportement et sa compréhension. Sa manière de gérer la situation, aussi délicate et innovante puisse-t-elle être. Comme il me le réplique, il est un véritable ami que je me sens très chanceux d'avoir dans ma vie. Après ma tentative de suicide, j'ai subi ce qu'on pourrait qualifier de tri dans mon répertoire. Des personnalités que j'estimais hautement n'ont jamais su accepter le geste que j'ai posé, l'ont considéré tel une trahison, une faiblesse, une tare. Un acte dévoilant une maladie mentale dont ils favorisaient se distancer. J'avais fait la paix avec ces amitiés brisées, perdues, à défaut d'accepter en permanence ma condition. Et plus que jamais, je réalisais à quel point j'étais entouré de réels amis qui ne pliaient pas ou ne s'évaporaient pas sous la première rafale.
Le charisme ne figurant pas dans mes aptitudes, je décrivais de mon mieux les raisons de mon mal-être, les motifs de mon angoisse. Je lui dépeignais à quel point je peux composer mon pire ennemi, à ruminer sans cesse, rester bloqué sur le négatif et parfois même envisager celui-ci lorsqu'il n'est pas concret. Une sorte de flirt avec l'anxiété qui me brûle sans cesse le cœur et me fait vaciller. J'assurais à Nicolas que bien que je reste en proie à mes démons et plonge parfois dans une spirale infernale de ma propre invention, je demeure son ami et peux être à son écoute. Je suis aussi capable de gérer les situations d'urgence et de crise, car aussi nombriliste cela puisse paraître, elles ne sont pas vecteurs de mon anxiété. Je connais mes compétences et j'ai assez de sang-froid pour venir en aide aux autres. C'est gérer mes peines que je ne sais plus faire.
J'achevais mes indications, espérant avoir suscité assez de clarté sur la situation aux yeux de Nicolas et que ce dernier accepte que l'on s'implique dans cette mission des Flying Doctors. Je le vis passer une main contre son visage, manie qu'il détenait et que j'imaginais représenter un sorte de coup de balai sur ses émotions, un geste visant à enlever un genre de voile sur des circonstances complexes. « Ce qui est arrivé à Noa est terrible, mais elle est forte, elle va s’en sortir, tu as assez de problème pour te prendre la tête à ce sujet, tu dois t’occuper de toi, c’est le plus important. » Un léger rictus apparut sur mes traits. Ces paroles, Nicolas n'était pas le premier à les articuler et ne serait probablement pas le dernier. « Je sais, » j'approuvais, sans dévoiler le fait qu'aussi stupide cela puisse sembler, j'ignorais prodigieusement comment m'occuper de moi. Je me sentais démuni, en recherche désespérée d'outils pour avancer et y parvenir. C'est notamment pour cette raison que j'accordais autant d'importance aux paroles que me soufflait Ginny. Elle aussi avait voulu mettre fin à ses jours, des années plus tôt. Elle aussi avait dû apprendre à se construire sur des bases solides de manière à ce que personne ne puisse l'ébranler et surtout, de sorte qu'elle puisse créer son propre bonheur, plutôt que de dépendre de celui des autres. « Le temps sera ton allié Isy, ce n’est pas facile, la vie n’est pas facile et je ne peux pas me mettre à ta place, comme je ne pourrai jamais te juger. » Le temps panse toutes les blessures, comme l'adage ne cesse justement de le rappeler. Je souris doucement alors que le Rollins me confirmait qu'il ne pourrait jamais me juger, aveu qui, encore une fois, peut sembler simple et évident, mais déferle une vague bénéfique dans mon esprit. « Je ne vais pas te donner mille conseils sûrement inutiles, je veux juste que t’aille mieux et que t’aille de l’avant. » Conservant mon sourire en coin, j'acquiesçais. « Je te fais confiance, si tu te penses capable d’effectuer la mission, je veux bien te croire, mais promet moi de me faire savoir si ça ne va pas et on fera demi-tour. » Mon visage s'éclaircit, tel un gamin à qui l'on accepte un caprice sur lequel il commençait douloureusement à imposer une croix. Une partie de moi savait mériter la confiance de Nicolas. Je n'avais toujours eu qu'une seule parole et avait tenu tous mes engagements avec lui - et quiconque. De plus, le fait d'être si proche du pilote faisait en sorte qu'il savait à quel point je tenais à ma parole et la valorisais, aussi difficile puisse-t-elle être, à l’honorer. Pour moi, la franchise et la justesse étaient impératives et inestimables. « Promis, » je confirmais bien que Nico avait déjà démarré sa voiture. « T’en fais pas pour moi, on aura le temps de discuter plus tard. » Je pinçais mes lèvres et hochais la tête silencieusement, orientant mon regard sur la route devant nous. Je laissais quelques secondes se faufiler, digérant ce malaise d'avoir accaparé la conversation et relayé les nouvelles de mon meilleur ami au second plan. Je pouvais comprendre que l'on pouvait parler plus tard de lui, j'aurais agi également de la même manière si les rôles avaient été inversés. Je pris une nouvelle gorgée de la bouteille d'eau et entendis finalement Nicolas rompre le silence : « Marco devrait sortir d’ici une semaine, j’ai hâte de voir sa tête quand il va apprendre que c’est chez moi qu’il va devoir vivre. » J'eus à peine le temps d'avaler le liquide avant de pouffer de rire. « T'es sérieux ? J'aimerais bien voir ça aussi. » Marco représentait un réel phénomène et bien que j’assimilais la main tendue de Nicolas envers son frère, il s'embarquait dans toute une mésaventure avec le retour du cadet. « Tu vas faire comment quand tu vas partir pour de longs courriers ? » Marco était un grand garçon indépendant, mais il sortait aussi de désintoxication, ce qui le plaçait au sein d'une population fragile sur laquelle il fallait veiller pour pallier toute rechute.
Je sentis mon téléphone vibrer dans la poche de ma veste et indiquais à mon interlocuteur : « C'est Liza. » Je décrochais sur haut-parleur et la femme ne se fit pas prier pour nous signaler que le lieu de décollage avait changé. Selon sa description et ma connaissance de la route, nous étions à quelques kilomètres seulement de la zone. « On est à cinq minutes. Tourne à gauche à la prochaine petite rue et ce sera presque au bout de celle-ci. » L’avantage d’avoir grandi en périphérie de Brisbane : les raccourcis ne m’étaient pas inconnus.
Nicolas avait été à l’écoute de son ami, il ne l’avait pas jugé et n’avait pas eu pitié, non, ce n’était pas sa façon de penser, il voulait qu’il aille de l’avant et faire en sorte qu’il s’apitoie sur son sort n’était pas son but. Fidèle à lui-même, il voulait l’aider en le faisant sortir de sa routine, en reprenant des activités qui lui faisait plaisirs avant sa dépression. Il savait que ça n’allait pas être facile et pourtant, il ne lâchait pas l’affaire et l’avait presque forcé à le suivre en le cherchant à son appartement. Il n’avait pas vu venir la crise d’Isy, il s’était sentit coupable de l’avoir ainsi brusqué, peut-être trop d’un coup ? Il s’en voulait, bien qu’au fond, il savait qu’il n’y était pour rien, Issac confirmait cela d’ailleurs. « C'est pas de ta faute, crois-moi. Au contraire, t'es l'un des rares qui remet les pendules à l'heure en signalant que la vie est toujours là et que je suis pas devenu un mourant. » Nicolas appréciait d’entendre cela, ce qui le réconfortait dans sa culpabilité, alors qu’il lui avouait s’en vouloir de l’avoir inondé de paroles et de l’avoir brusqué. « J’apprécie. » Dit-il simplement en lui faisant part d’un sourire réconfortant. « Tout ira pour le mieux avec le temps, j’en suis sûr » Concluait-il, afin de ne pas abuser du sujet. Le pilote continuait sur la même lancé, en essayant de réconforter son meilleur ami comme il le pouvait, bien que lui seul était maître de son destin et qu’il allait lui falloir du temps pour tout remettre en ordre dans sa tête et dans sa vie. Isy lui promettait de lui faire savoir s’il ne sentait pas apte à continuer la mission, des paroles que Nico croyait sur parole.
Le sujet Marco était arrivé sur le tapis, rompant le silence par la même occasion. Un sujet complexe, qui avait le don d’engendrer de longues discussion, surtout lorsqu’il était cité durant des repas familiale. Isy avait fait la rencontre de Marco, il y a bien longtemps et connaissait tout du phénomène qu’il pouvait être. « T'es sérieux ? J'aimerais bien voir ça aussi. » Nicolas riait et songeait presque à filmer la réaction de son frère suite à l’annonce de la nouvelle. Il n’allait pas sauter de joie, le pilote en était convaincu et se préparait en entendre le refus de son frère à vivre chez lui, mais avait-il le choix ? Il se devait d’accepter sous peine de rester au centre, bien que son âge avancé lui permettait de faire ce qu’il veut, il avait été dans un état tellement critique pour sa vie qu’il n’avait pas eu le choix d’accepter toutes les conditions de ses parents, sous peine d’avoir de gros problèmes. « Je crois que je vais y aller en caméra cachée !» Disait le brun, en imaginant la tête de Marco, ce qui déclencha un nouveau rire de sa part. « J’espère vraiment que cette fois-ci, il décidera de prendre le bon chemin, après ça, je pense qu’on ne pourra plus grand chose pour lui, malheureusement. » Les Rollins étaient prêt à l’aider, du mieux qu’ils pouvaient et ce à chaque fois que le cadet dérapait, mais après plusieurs tentatives, ils ressentaient la lassitude à faire tout ça dans le vent et étaient à deux doigts d’abandonner une bonne fois pour toute. « Tu vas faire comment quand tu vas partir pour de longs courriers ? » Nico n’avait pas pensé au problème que pouvait être Marco en son absence lors de vol long-courrier. Il en était au stade ou il se demandait comment son cadet allait prendre la nouvelle et se doutait que ça allait être un long chemin semé d’embûche pour que le jeune Rollins accepte de rester entre les murs de l’appartement de son frère ainé. Allait-il y rester sagement ? Allait-il limiter la casse, en retrouvant une vie seine ? c’était la question que se posait le pilote, qui allait devoir faire tout son possible pour qu’il ne rechute pas sous sa tutelle. Il ne se prétendait pas bien placer pour l’aider et pourtant, c’est en lui que ses parents avaient confié la tumultueuse tâche de l’aider. Il savait d’avance qu’il ne pourrait pas contrôler ses faits et geste, mais avait espoir en la volonté de Marco de respecter les règles type d’une sortie de desintox, en commençant par ne plus toucher à la moindre drogue, ce qui serait un bon début et un bon pas en avant pour une vie prospère. « Je n’y ai pas vraiment pensé, je pense que je vais prendre quelques jours de congé pour voir comment ça se passe, puis il me semble qu’il aura un tuteur du centre qui veillera à ce qu’il fasse les bons choix. » C’était qu’une formalité de la part du centre et ce n’était pas la première fois qu’un tuteur lui était insigné, ce qui fut sans réelle nécessité au final, puisque le cadet avait finalement rechuté. « Après connaissant Marco, je sais que ça ne sera pas de la tarte, mais au moins j’aurai fait mon possible pour l’aider. » Qu’il disait finalement, en ayant bien conscience qu’il avait plus de chance de foncer dans un mur que de réconcilier Marco avec la vie.
Nicolas, qui avait les yeux rivés sur la route en direction du lieu de décollage prévu, écouta son co-pilote qui après l’appel de Liza, lui annonçait quelle route prendre pour arriver à la nouvelle destination. Il tourna à gauche et continua tout droit jusqu’à tomber sur un grand hangar. Observant quelques silhouettes au loin. « Prêt ? » Demandait Nicolas tout en se garant sur le parking qui se trouvait face aux pistes. « Allons sauver des vies ! » S’exclamait-il tout en coupant le moteur avec un sourire qu’il partagea avec Isaac. Ils s’avancèrent tous les deux vers Liza qui cocha leurs noms sur son planning. « Ça y est tout le monde est là, c’est parti ! » S’exclamait-elle sans attendre tout en saluant les deux hommes, leur faisant signe de monter à bord de l’avion médical, en prenant le soin de donner tous les documents nécessaires à Nicolas pour le plan de vol.