C’était bien la première fois qu’on venait me chercher dans ma cellule pour me conduire au parloir. Depuis mon arrivée, il y a deux longs jours, je me demande qui sera le premier et si seulement il y allait avoir un premier. Mais c’était la solitude qui me faisait douter à ce point. Car au fond de moi, je savais très bien qu’on ne me laissera pas tomber dehors. Je savais très bien qu’autant mes amis que ma famille allaient finir par débouler un par un ici. Mais quand… dehors les journées passaient à une vitesse folle, ici on perdait toute notion du temps. Les minutes ressemblaient à des heures, les heures à des journées… Tout était terriblement long, assez long pour réfléchir à comment j’avais pu me retrouver ici. Comment c’était possible de faire une telle erreur judiciaire, comment toutes ces personnes qui avaient vu mon dossier passer entre leurs mains avaient pu imaginer une seconde que j’étais le coupable idéal. Bien sûr j’avais croisé ce jeune, bien sûr je m’étais publiquement brouillé avec lui et alors ? Ça faisait donc de moi la tueuse parfaite ? Blague. La justice n’avait sans doute aucun respect pour ce jeune pour décider d’enfermer la première venue. Et cet inspecteur Anwar… j’étais si furieuse contre lui. J’étais amenée à travailler plusieurs fois avec lui par le passé et j’avais toujours sentie que je pouvais avoir confiance en lui, et pourtant… Je regrettai de ne pas avoir fait un mémoire sur les conditions de détentions en Australie lors de ma formation de travailleur social. Ca m’aurait sans doute aidé à savoir quel comportement adopter. Hier, une nana m’avait pris mon dentifrice et les gardiens m’avaient bien fait comprendre qu’il se foutait de savoir si j’avais de quoi me laver les dents ou non. C’était à moi de faire attention à mes affaires, eux ne s’occupaient pas de ce genre de broutille. Donc le vol était clairement toléré entre ces murs. Ça commence par un tube de dentifrice et ça fini comment ? Le pire était peut-être à venir. Assise devant cette vitre froide, j’attendais, je ne sais pas qui… on m’avait dit qu’il allait arriver. C’était donc un homme. Mon père ? Arthur ? Nicolas ou encore Isaac ? Aucune idée… j’étais assise à côté de Banco, une paroi nous séparait et pourtant, je pouvais entendre absolument tout ce qu’elle disait à son fils. J’en savais un peu à propos d’elle puisqu’elle était l’une des premières à m’avoir adressé la parole. J’ai eu droit à un « casse-toi connasse » lorsque j’avais osé m’approcher de sa table pour manger la veille. Quelqu’un apparu de l’autre côté de la vitre, Nicolas s’installa en face de moi. J’étais si heureuse de le voir et pourtant, incapable de réellement lui démontrer mes sentiments. Deux jours que je n’avais pas fermé l’œil, j’étais déjà très fatiguée. Je pris le combiné du téléphone en même temps que lui. « C’est vraiment sympa d’être venu me voir ! » lui dis-je sans lui laisser le temps de dire un mot. « Merci. » lançais-je en adressant une moue mélangée à un sourire.
La journée n’avait rien de banale en ce mois de juin. Nicolas avait entamé sa semaine par un vol long courrier jusqu’aux Etats-Unis, passant deux jours dans la ville de Los Angeles avant de pouvoir faire le voyage inverse pour retrouver sa ville de domiciliation. Durant son court séjour dans la ville des anges, il avait reçu un appel de la part de Noa, l’informant qu’elle avait été mise en détention et que le tribunal la croyait coupable du meurtre de ce jeune homme. Ça lui avait fait un choc d’entendre cela à Nicolas, au début, il pensait qu’elle plaisantait, qu’elle voulait juste l’effrayer, mais le ton de sa voix ne prit pas la direction de la rigolade et il sentit cette déception qu’elle devait avoir à se retrouver dans cette situation. Doutait-il qu’elle pouvait être coupable ? Pas une seule seconde, il la connaissait par cœur et savait qu’elle n’était pas capable d’un tel acte de cruauté. Non, ça ne pouvait pas être elle, il y mettait sa main à couper et ne comprenait pas comment la justice avait pu commettre une telle erreur. Il avait tenté de la rassurer tant bien que mal, mais l’efficacité de ses quelques mots de soutiens n’avaient pas de quoi la faire sortir de là et restait donc inefficace. Il raccrocha avec la gorge nouée, pensant à très vite se rendre au centre de détention pour aller la voir et s’assurer qu’elle aille bien.
Noa, c’est sa plus vieille amie à Nicolas, c’est une femme qu’il a aimé à l’époque du lycée, devenu une très bonne amie qu’il n’a jamais quitté depuis. Il a toujours pu compter sur elle, tout comme elle avait toujours pu compter sur le pilote, ils avaient cette complicité qui ne s’épuisait pas au fil des années et lorsque l’un d’eux n’allait pas bien, l’autre avait toujours été présent pour lui remonter le moral. S’il avait été à Brisbane il aurait couru pour aller lui rendre visite sans attendre, mais les milliers de kilomètres les séparant l’en empêchait. Il avait hâte de faire le vol du retour afin d’aller la voire.
Au bout des deux jours, il avait entamé son parcours avec une légère boule au ventre, lui qui pensait ne jamais mettre les pieds dans une prison, sauf peut-être pour aller rendre visite à son frère Marco qui avait toujours été une tête brûlé et qui ne passait jamais bien loin de la case prison. Il avait peut-être une bonne étoile, mais jusque-là il ne s’était jamais fait arrêté et n’avait jamais été condamné pour ces frasques et laissant donc la place à Noa qui allait initier Nicolas à sa première visite. L’atterrissage eu lieu sans encombre et après avoir remplis toutes les formalités, Nicolas ne tarda pas à quitter l’aéroport plus pressé que jamais. Il laissait un message à Clara pour l’informer qu’il avait bien atterri et qu’il se rendait à la prison pour rendre visite à Noa avant de retrouver sa voiture laissée sur le parking de l’aéroport et de prendre la route. C’est peu de temps après, qu’il arriva en face du centre de détention, soufflant un bon coup pour relâcher la pression que pouvait donner ce genre d’endroit, il avança doucement vers l’entrée en espérant trouver la brune dans de bonnes conditions physiques et non amocher comme il avait pu déjà le voir à travers des films. Après s’être annoncé et être passé par les portiques de sécurité, il put enfin s’installer face à la vitre du parloir et guetta avec peu de patience l’arrivée de Noa qui apparus peu de temps après face à lui. Nicolas plongea son regard dans le sien, ne manquant pas l’état de fatigue de son amie. « Je ne pouvais pas manquer ça ! » Disait-il avec un petit sourire, voulant faire un peu d’humour sans réel succès, restant fixé sur le visage de la brune qui l’inquiétait. « Je ne te demande pas si ça va, mais dis-moi, tu es bien traitée ici ? » Il ne pouvait s’empêcher de lui poser la question d’entrée de jeu afin de se rassurer, bien qu’il ne pouvait pas faire grand chose d’où il était.
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Dernière édition par Nicolas Rollins le Mar 21 Aoû 2018 - 0:18, édité 1 fois
Je sais bien que l’emploi du temps de Nicolas est assez serré de manière général. C’est d’ailleurs une sacrée surprise de le voir déjà deux jours après mon incarcération. Il aurait très bien pu être sur un long courrier et en avoir pour quelques jours avant de revenir. Il avait l’air assez fatigué lui aussi, comme s’il courrait dans tous les sens. Peut être bien qu’il avait quitté son avion pour venir me rendre visite et que son temps était compté. De toutes manières, on m’avait prévenu, les visites ne duraient pas plus de vingt minutes. Ces créneaux là aussi étaient limités. Entre 14 heures et 16 heures, deux jours par semaine uniquement. Pour Huit parloirs. Ce qui fait que chaque semaine, normalement sur les trois cents détendues de cette prison, quatre ving seize seulement ont droit à voir quelqu’un qui peut les raccrocher à l’exterieur. Mais la réalité était autre. Visiblement, certaines nanas ici avaient de la visite à chaque session. Elles étaient neuf ou dix, en général ce sont les boss de chaque bloc et leurs bras droits. Elles ont comme des pass droits, mais personne ne le dira comme ça. Elles ont les gardiens dans la poche, on peut appeler ça de la corruption sauf qu’ici on dit pas ça, ici on dit que ce sont les affinités qui font ça, que l’Homme est humain et que la casquette de gardien ne peut pas toujours justifier une distance professionnel. Que ces pauvres femmes sont là depuis longtemps, qu’elles ont besoin de voir leur famille. Moi j’dirai plutôt que les gardiens ont besoin de thunes. Il y a que ça qui marche par ici. L’argent, l’appât du gain et tout, absolument tout est bon pour faire de l’argent. « Je ne pouvais pas manquer ça ! » Manquer la fête la plus folle de l’année ? Voir Noa dans sa tenue de détenue, tu m’étonne que moi aussi je n’aurai pas voulu manquer ça… c’était sans doute trop tot pour faire une blague à ce propos. On en reparlera quand j’aurai dormi un peu… si ca arrive un jour. A mon regard, je pense qu’il compris que ce n’était pas le moment pour ça. « Je ne te demande pas si ça va, mais dis-moi, tu es bien traitée ici ? » l’espace d’un instant je me demandais si ça aussi c’était une blague mais voyant son regard inquiet, je compris qu’il était sérieux. On va dire que la formulation était du à un manque de tact face à la situation plutôt insolite. « Ça pourrait être pire… » et c’était vrai, ça pourrait l’être mais c’était suffisamment pénible, je n’avais pas envie de connaitre pire que ça. « Les nouvelles vont vite ici… les filles savent presque toutes pourquoi je suis inculpée… je suis une meurtrière aux yeux de toutes ces nanas ! » j’en avais froid dans le dos. « j’suis nouvelle, c’est suffisant pour se faire emmerder… mais en même temps, y a une sorte de respect et de crainte envers moi, parce que j’aurai tué quelqu’un de sang-froid… » c’était dur à dire. « j’arrête pas de leur dire que j’suis innocente. Sauf que visiblement ici, deux nanas sur trois crient être innocentes. » et forcément, certaines d’entre elles l’étaient, tout comme je l’étais mais deux tiers, impossible, tout le monde le savais. Donc, tant que ces nanas étaient entre ces quatre murs, tout le monde était coupable de son crime. « je vois mon avocat demain normalement, j’ai aucune foutu idée de ce qu’il se passe depuis que je suis ici… » et aucune foutu idée de combien de temps encore j’allais rester là.
Mettre les pieds dans un centre de détention était totalement inédit pour le brun qui ne se sentait pas très à l’aise en attendant la venue de Noa au parloir. Il avait pris le temps de regarder un peu autour de lui et d’observer les détenues déjà présente derrière la vitre et ne manqua pas de s’inquiéter immédiatement pour son amie. Il n’était pas du genre à juger les gens au premier regard, mais lorsqu’il déposa son regard sur cette femme qui lui paraissait effrayante et qu’il vit Noa arriver d’un air dépité, il ne put s’empêcher de le faire. Le regard rempli d’inquiétude qui s’était déposé sur la brune ne put se détourner de son visage, Nicolas tenta tant bien que mal de la faire sourire un peu, en étant maladroit alors qu’il affirmait ne pas vouloir manquer la présence de Noa derrière les barreaux. Quelques mots qu’il aurait pu garder pour plus tard, mais ce qui était fait, était fait et il ne manqua d’afficher un sourire quelque peu gêné à la brune avant de lui demander si elle était bien traitée s’inquiétant vraiment, imaginant pouvoir faire quelque chose pour l’aider, bien qu’il était complètement impuissant derrière cette vitre.
Elle lui affirmait que ça pouvait être pire, mais ne s’arrêta pas là. Elle lui faisait part que toutes les filles de la prison savaient pourquoi elle avait été inculpée et qu’elle ne se faisait pas emmerder, du moins pas autant qu’elle aurait pu l’imaginer parce qu’elle aurait assassiné quelqu’un de sang-froid. Un frisson traversé la nuque de Nicolas, qui avait vraiment beaucoup de mal à imaginer son amie dans le rôle d’une tueuse. Il avalait sa salive assez difficilement, ne comprenant pas comment la justice avait pu faire une telle erreur. « Surtout, évite les filles à problèmes, bien qu’il doit y en avoir à la pelle par ici » Disait-il, par peur qu’elle déciderait de se rapprocher de codétenue. Ce que pouvait connaître Nicolas de la prison, il l’avait vu dans les films. Il n’était peut-être pas très bien placé pour lui donner des conseils à ce niveau-là, mais se disait qu’il devait y avoir une part de vérité à travers les images diffusées à la télévision et que souvent ça devait être la loi du plus fort et que l’argent devait sûrement avoir une grande place pour obtenir de grands avantages. Il se regretta légèrement les cheveux, un geste rempli de nervosité, alors qu’il ne la lâchait pas du regard. « Si elles te craignent, c’est pas plus mal, mais reste discrète, certaines pourraient vouloir te défier, on ne sait jamais. » Encore une image qu’il sortait de la télévision, cliché certes, mais qui pouvait avoir une grosse part de vérité. « Le plus important ce n’est pas ce que tout le monde pense, tu es innocente, tu le sais, je le sais, tout les gens qui te sont cher le savent, c’est le plus important. » Il ne doutait pas une seule seconde de son innocence, il la connaissait trop bien pour l’imaginer avoir commis un tel acte. « Si tu as besoin de quoi que ce soit, n’hésite pas » Il était prêt à l’aider du mieux qu’il pouvait si elle en avait besoin. Elle allait voir son avocat le lendemain et ne savait pas ce qu’il pouvait se passer à l’extérieur. Nicolas ne pouvait pas l’aiguiller, lui qui avait été absent de Brisbane durant quelques jours, il était immédiatement venue la voir et n’en avait parler avec personne pour se renseigner au préalable. « C’est une erreur, ils ne vont pas tarder à se rendre compte que ça ne peut pas être toi. » Tentait-il de la rassurer, alors qu’une question lui traversa l’esprit. Il déposa ses deux coudes sur la petite tablette présente devant lui. « Je ne te l’ai pas demandé, mais que s’est-il passé Noa ? Comment t’as pu te retrouver ici ? » Il n’avait pas osé lui poser la question directement, mais tenait quand même à en apprendre plus sur ce qui avait bien pu arriver pour qu’elle se retrouve enfermée et surtout tenue coupable pour un meurtre.
La première personne à qui j’avais parlé de toute cette histoire, de l’enquête qu’il y avait sur moi, de l’interrogatoire que m’avait fait subir l’inspecteur Anwar et ainsi de suite, c’était Arthur. Pas forcément volontairement, c’est juste qu’il était avec moi peu de jours après et que d’avais décidé de lui en parler. Pour moi, cette histoire n’était rien de bien sérieux, rapidement, l’inspecteur saurait qu’il ferait fausse route et il m’aurait écarté de toutes suspicions. C’était donc assez naivement que j’en avais parlé à Arthur, loin d’avoir conscience que quelques semaines plus tard j’allais finir enfermée ici. Mais grâce à lui, j’avais sans doute limité les dégâts. J’avais rapidement pris un avocat sous ses conseils. Chose qui ne m’était absolument pas venue à l’esprit. Me sachant totalement innocente, je n’en avais pas besoin. Et comme Arthur me l’avait souligné, ça se saurait s’il n’y avait que des coupables en prisons. Je me serai bien sentie cruche le jour où l’inspecteur serait venu m’arrêter en pleine rue et sans la moindre idée de ce qu’il allait pouvoir m’attendre. Là, mon avocat m’avait préparé à tout et même si on n’est jamais vraiment prêt à aller en détention, on va dire que j’avais pu m’y attendre. Tous les scénarios étaient possibles. Le pire arriva. Heureusement que je pouvais compter sur mes amis mais je me demandais bien pour combien de temps j’en avais encore ici. Et surtout, s’ils allaient tenir la cadence des visites qu’ils me rendent actuellement. J’avais la chance de pouvoir les voir à tour de rôle et je ne pouvais que leur être reconnaissante. Mais j’imagine qu’au bout d’un moment, tout ça allait s’essouffler et ce serait bien normal après tout… mais ce serait aussi bien compliqué pour moi. Je ne devais pas y penser, je devais rester dans l’instant présent, là avec Nicolas en face de moi derrière cette vitre. « Surtout, évite les filles à problèmes, bien qu’il doit y en avoir à la pelle par ici » j’acquiesçais d’un signe rapide de la tête. « à la pelle comme tu dis… j’évite d’approcher les gangs, j’suis plutôt solitaires, de temps en temps je discute avec des nanas qui semblent pas se mêler aux problèmes… y a quelques filles sympa quand même. » et j’imagine que dans le lot il doit bien y avoir quelques innocente qui s’étaient retrouvées ici par erreur, comme moi. Mais impossible de savoir qui, comme je l’avais dis, ici, la majorité crie son innocence, décrédibilisant toutes les autres… celles qui l’étaient vraiment. « Si elles te craignent, c’est pas plus mal, mais reste discrète, certaines pourraient vouloir te défier, on ne sait jamais. » Me défier… pour l’instant, je crois ne pas être encore à ce stade et personne ne me jetais des regards pour provoquer un duel. Heureusement. « je crois que pour l’instant, je suis pas en danger… enfin, pas à ce point. » et je pouvais toucher du bois. Mais ici, tout ne tenait qu’à un fil, une journée deux nanas pouvaient être amies et le lendemain elles pouvaient se taper dessus, c’était du vécu. « Le plus important ce n’est pas ce que tout le monde pense, tu es innocente, tu le sais, je le sais, tout les gens qui te sont cher le savent, c’est le plus important. » Si on excluait mes parents, oui, il avait raison. « je crois que mes parents doutent réellement de moi… je les ai eu vaguement au téléphone, ils coupent court à la conversation, disent ne pas être disponible pour venir me voir… » et je les connais si bien que je sais très bien qu’il y a quelques chose qui cloche. « ne leur cherche pas d’excuse… enfin, c’est surement très compliqué pour eux, mais quand même… » de là à pouvoir douter de ma culpabilité… c’était assez difficile à encaisser. « Astou m’en a touché deux mots. » sans pouvoir entrer dans les détails. Mais heureusement que ma sœur elle, était bien présente. « Si tu as besoin de quoi que ce soit, n’hésite pas » je lui souris en guise de merci. Ce serait bien la seule réponse, j’ignorai ce que je pouvais bien lui demander, j’ignorai s’il pouvait réellement faire quelque chose, surement pas… « C’est une erreur, ils ne vont pas tarder à se rendre compte que ça ne peut pas être toi. » pour moi, c’était déjà bien trop tard, l’erreur était déjà allée trop loin. « ils auraient déjà du s’en rendre compte… » mais puisqu’ils n’avaient pas d’autre coupable, puisqu’ils n’avaient rien trouvé de plus, ils en étaient restés sur moi. « Je ne te l’ai pas demandé, mais que s’est-il passé Noa ? Comment t’as pu te retrouver ici ? » Alors là, c’était bien la bonne question. « Tout ça me semble juste irréel. » comme un mauvais cauchemar. « Quand je travaillais en prévention de rue, j’accompagnais souvent des jeunes à droite et à gauche. Et l’automne dernier, j’ai eu une altercation avec un jeune… avec qui je ne travaillais même pas. Il était juste là avec un autre, ca a mal tourné. Il m’a agressé… enfin, rien qui ne soit allé trop loin, Carlisle est passé par là, comme par magie… ca faisait des années que je ne l’avais pas croisé et j’crois qu’il m’a bien sauvé pour ce coup. » pas sauvé la vie, mais au moins évité une agression sexuelle, sans doute. C’était moins une, au vues des paroles du jeunes homme en question. « bref, il a été retrouvé mort. Devine qui est la première accusée ? » tout ça était d’une ironie… comme si ce merdeux n’avaient jamais eu de problème avec personne avant moi… j’avais du mal à y croire.
Spoiler:
Carlisle c'est un ex à Noa, ils doivent se connaitre avec Nico , au moins vite fait
Observer Noa à travers cette vitre ne le laissait pas indiffèrent et n’aurait jamais pu imaginer un jour voir la brune dans ces lieux en tant que présumée coupable. Il la connaissait depuis longtemps, bien trop longtemps. Il l’avait aimé, puis détesté, pour au final l’apprécier en tant qu’amis durant de nombreuses années et ce n’était pas prêt de s’arrêter là. Il avait toujours pu compter sur elle tout comme elle pouvait compter sur lui et il était prêt à la soutenir et ce peu importe l’issue de l’histoire. Il s’inquiétait cependant pour elle, il appréhendait le séjour qu’elle allait passer à travers les murs de la prison et espérait que ça n’allait pas la détruire psychologiquement ou physiquement. Il savait que Noa était très forte et qu’elle n’hésitait pas à se battre, une dure à cuire sans hésitation, mais ne pouvait s’empêcher de lui conseiller d’éviter les filles à problèmes et ne fut pas surpris d’entendre de sa part qu’elle était plutôt solitaire et qu’elle évitait de s’approcher des gangs. Un fait qui soulagea le brun qui avait du mal à l’imaginer fréquenter des femmes étant membre d’un gang ou se mêler à des meurtrières. « Même si elles sont sympas, méfie toi quand même, je n’ai pas envie de perdre la Noa que je connais. » Ajoutait-il en lui adressant un petit sourire. Il repensait brièvement au début de leur amitié qui avait commencé alors qu’ils étaient encore au lycée, une amitié solide qui aurait pu ne jamais voir le jour suite au comportement de la jeune femme avec Nicolas qui était son petit ami durant six mois. Elle l’avait largué en public et n’avait pas été tendre avec lui pour au final venir s’excuser six mois plus tard signant le début d’une belle amitié. Nicolas connaissait Noa par cœur et c’est tout naturellement qui lui avait demandé de rester discrète, sachant qu’elle pouvait avoir un franc parlé qui risquerait de lui poser problème. Rassuré une nouvelle fois de sa réponse, Nicolas déposa ses coudes sur le support qui maintenant la vitre entre eux. « Pourvu que ça continue ainsi. » Disait-il avant de tenter de la rassurer en lui faisant savoir que son entourage la soutenait et ne la croyait pas coupable, n’imaginant pas une seule seconde que les parents de la brune puissent la croire coupable d’une telle atrocité. Lorsqu’elle lui fit part de son doute concernant ses parents, Nicolas fut surpris de l’entendre et chercha ses mots pour ne pas enfoncer le clou. « Je suis sûr que ce n’est pas le cas, ils doivent sûrement être surpris de te savoir ici, puis beaucoup de gens doivent sûrement leur posé pleins de questions, laisse-leur le temps de réaliser tout ça. » Bien sûr, il n’avait pas idée de ce qui pouvait se tramer dans la tête des parents de Noa et essayait tant bien que mal de lui donner des points positifs pour qu’elle tienne le coup. « Ça ne doit pas être facile pour eux en effet, mais je suis qu’ils viendront te rendre visite, ne perds pas patience. » Lui conseillait-il tout en lui faisant à nouveau petit sourire se voulant rassurant.
Nicolas voulait lui montrer et lui faire savoir qu’il était présent pour elle, bien qu’il ne pouvait pas faire grand chose d’ou il était et que tout reposait en réalité sur son avocat et le juge qui l’avait fait enfermer. Il espérait cependant que tout allait être réglé rapidement et que cette erreur judiciaire allait très vite être reconnue. Il ne comprenait pas comment ce genre d’erreur pouvait encore avoir lieu, avec toute la technologie présente aujourd’hui pour y voir plus clair lors de meurtre. L’enquêteur qui avait déclaré Noa coupable devait vraiment être mauvais dans son domaine. « Ils s’en rendrons compte rapidement, j’en suis sûr. » Il l’espérait du moins. Nicolas, se montrait toujours rassurant, un peu trop à vrai dire. Il était comme ça. Il termina finalement par lui demander ce qu’il s’était passé pour qu’elle finisse derrière les barreaux, une question qu’il n’avait pas osé poser plus tôt. « Quand je travaillais en prévention de rue, j’accompagnais souvent des jeunes à droite et à gauche. Et l’automne dernier, j’ai eu une altercation avec un jeune… avec qui je ne travaillais même pas. Il était juste là avec un autre, ca a mal tourné. Il m’a agressé… enfin, rien qui ne soit allé trop loin, Carlisle est passé par là, comme par magie… ca faisait des années que je ne l’avais pas croisé et j’crois qu’il m’a bien sauvé pour ce coup. » Il écoutait attentivement la jeune femme lui faire part de sa misérable aventure. Elle avait été au mauvais endroit au mauvais moment comme pouvait le dire le dicton. « Carlisle n’a pas pu témoigner en ta faveur ? » Demandait-il, se rappelant rapidement que Carlisle bossait dans le même domaine que lui. Il ne le connaissait pas très bien, mais sympathisait assez régulièrement avec lui lors d’escale. « L’enquêteur qui t’as fait enfermer ici doit vraiment être un bleu pour te croire coupable, c’est beaucoup trop gros ! » C’était bien trop facile comme conclusion de pointer du doigt Noa qui avait eu le malheur de confronter ce jeune homme un peu plus tôt avant sa mort et il ne fallait pas avoir des années dans la police pour se rendre compte que c’était qu’une coïncidence.
J’ignorai pour combien de temps j’en aurai dans ce trou à rat. J’espérais si fort que tout le monde se rende compte à l’extérieur de la grossière erreur qu’ils avaient comis. Qu’il trouve la moindre trace, le moindre indice qui puisse m’innocenter, une preuve ADN serait l’idéal, une arme du crime encore mieux… rien de tout ça n’avait été encore évoqué et ma présence ici n’était justifiée que par des suppositions foireuses. J’avais, selon l’inspecteur Anwar le profil parfait, le comportement idéal d’une coupable qui nie toute inculpation. Bullshit. Si j’étais la coupable parfaite, il fallait réellement qu’il change de métier. J’ignorais qu’on mettait des personnes en prison sur simple intuition. J’avais une colère grandissante en moi et en même temps j’étais si perdu devant tant de flou. J’avançais à l’aveugle, personne ne savait de quoi serait fait le lendemain. « Même si elles sont sympas, méfie toi quand même, je n’ai pas envie de perdre la Noa que je connais. » et si elle était déjà perdu ? Ca ne faisait que quelques jours que j’étais là mais je m’étais presque inconnu. « on est plus pareille ici, de toutes façons. » j’espérais seulement qu’à ma sortie, tout irait bien mieux. J’avais encore un peu d’espoir. « Mais, je vais faire de mon mieux. » pour éviter le pire, éviter les mauvaises fréquentations ou du moins, aller vers les moins pires. « Pourvu que ça continue ainsi. » a qui le dit-il, j’espérais bien ne pas à avoir faire des tours à l’infirmerie suite à une attaque surprise. Quant à mes parents, j’imaginais bien que rien n’était simple pour eux. Mais ca l’était encore moins pour moi, même si c’était sans doute purement égoïste. Eux n’étaient pas enfermés entre quatre murs à devoir cogiter à longueur de journée et à flipper pour leurs culs. Peut-être qu’ils flippaient pour le mien et que c’était une manière de l’exprimer. Mais ce n’était pas forcément le meilleur moyen. « Je suis sûr que ce n’est pas le cas, ils doivent sûrement être surpris de te savoir ici, puis beaucoup de gens doivent sûrement leur posé pleins de questions, laisse-leur le temps de réaliser tout ça. » j’ignorai si mon histoire était médiatisée, si on en parlait. Je me doutais ne pas faire la Une des journaux télévisé. Peut être que j’étais seulement dans ces magasines de faits divers qui paraissaient une fois par mois chez les buralistes. « Qu’est ce qu’on dit sur moi ? J’veux dire… des journaux en parlent ? » ce serait pas étonnant que Deborah Milergrey ai mis sont nez la dedans. L’une des exs de mon père qui fait quelques chronique dans un petit journal très local. Elle se serait peut être fait un malin plaisir à détruire la réputation de ma famille, qui sait… dans ce sens il ne serait pas étonnant que mes parents prennent de la distance finalement. « Je sais pas quoi penser, je t’avoue que pas mal de choses se bousculent dans ma tête. Réfléchir devient très compliquer… » comme si j’étais à l’état sauvage, l’instinct d’abord, la raison ensuite. On pouvait très vite perdre la boule ici. « Ça ne doit pas être facile pour eux en effet, mais je suis qu’ils viendront te rendre visite, ne perds pas patience. » je hochais la tête derrière cette vitre et respira un bon coup. Il fallait que j’y crois, que je ne perdre pas espoir, mon entourage me permettait de me raccrocher à quelques chose, de ne pas sombrer trop vite. « Carlisle n’a pas pu témoigner en ta faveur ? » j’avais bien donné son nom ainsi que ses coordonnées à l’inspecteur qui avait pris la peine de l’interroger à son tour bien sûr. « En fait, ils pensent que mon altercation est les prémices du meurtre, qu’à cause de ca, j’aurai pu, ensuite tuer le jeune, pas par vengeance, mais qu’on se serait recroisé plus tard et suite à une dispute et un coup fatal… » c’était ce que le médecin légiste avait conclu, que le meurtre n’était pas prémédité mais qu’un mauvais coup bien placé avec tué le garçon en question. « L’enquêteur qui t’as fait enfermer ici doit vraiment être un bleu pour te croire coupable, c’est beaucoup trop gros ! » ca l’était en effet. « Mon problème c’est que j’étais dans le quartier le jour même, une heure plus tôt. Mais en même temps, c’était mon lieu de travail… » j’aurai fais dans tous les cas la coupable idéale. « et j’ai pas d’alibi solide, malheureusement. » J’étais seule et en voiture ce jour-là… « Jacobs. » je me retournais au son de la voix du garder qui attendait deux mètres derrière moi. Il jeta un œil à l’horloge au fond de la salle, signe que je devais bientôt conclure. « il va falloir que j’y aille… » dis-je avec la gorge serrée. « Tout est très limité ici… » les visites me semblaient à chaque fois être très courtes.
La vie ne faisait pas de cadeaux ces derniers temps, après la tentative de suicide d’Isaac qui avait surpris plus d’un et qui n’avait pas laissé indiffèrent le pilote qui s’était senti un temps coupable de ne pas avoir beaucoup plus présent pour se rendre contre de la détresse de son meilleur ami, voilà que c’était au tour de Noa qui se retrouvait derrière les barreaux pour un acte qu’elle n’avait pas commis. Il n’y avait visiblement pas de place pour mener une vie paisible et le brun se laissait croire que les mauvais présages n’étaient pas sur le point de s’arrêter. Pour preuve, il avait reçu un appel de ses parents lors de sa dernière escale avant d’atterrir à Brisbane, lui annonçant qu’il devrait s’occuper de son frère lors de sa sortie de désintox, une nouvelle qu’il avait du mal à digérer. La relation entre les deux frères Rollins n’avait jamais été très bonne et cela faisait de nombreuses années qu’ils ne s’étaient pas retrouvé tout les deux à vivre sous le même toit. Si Nicolas avait essayé de ramener son frère à la raison plus d’une fois concernant ses excès, il n’était pas armé pour le remettre sur le droit chemin et n’avait pas forcement le temps de le faire, son emploi lui prenant déjà énormément de temps, sans compter le temps libre qu’il donnait à sa petite amie ou encore à ses amis. Il n’y avait pas de place pour son frère dans sa vie, une résolution qu’il avait prise lors de son énième séjour au centre, à quoi bon tendre la main à quelqu’un qui ne souhaite pas la saisir qu’il s’était dit et pourtant, il acceptait sans discuter la demande de ses parents, comme toujours, il gardait cette place d’enfant modèle, n’osant pas contredire ses ainés.
Bien des fois il s’était laissé pensé qu’en mettant les pieds dans un centre de détention que ce serait pour y rendre visite à Marco et il avait eu tort. Il était assis sur cette chaise peu confortable face à son amie Noa qui se trouvait assise derrière la vitre. Il s’inquiétait pour elle, il avait peur qu’un incident ai lieu durant son séjour en prison et redoutait qu’un jour le téléphone sonnerait pour annoncer une mauvaise nouvelle. Il souhaitait la mettre en garde, bien qu’il n’était pas le mieux placé pour cela, il n’avait pas idée de ce qu’il pouvait bien se passer au sein de l’établissement pénitencier et se référait uniquement à ce qu’il avait pu voir dans des films en premier avant d’entendre le témoignage de la brune. « on est plus pareille ici, de toutes façons. » Disait Noa. « Mais, je vais faire de mon mieux. » Il arquait un sourcil à ses mots et espérait au plus profond de lui que son séjour qu’il espérait être court, ne la change pas et surtout ne la brise pas d’avantage. « T’en sortira plus forte que tu l’es déjà, je m’inquiète pas pour ça ! » disait-il avec un petit sourire.
Nicolas se rendait compte qu’il aurait peut-être dû ne pas trop parler alors qu’il tentait de la rassurer par rapport à ses parents qui ne s’étaient pas déplacé pour venir voir leur fille. Les paroles qui étaient censées lui remonter un minimum le moral eurent l’effet inverse. « Qu’est-ce qu’on dit sur moi ? J’veux dire… des journaux en parlent ? » qu’elle disait, laissant Nicolas dans le doute de lui en dire un peu plus ou non de ce qu’il se dit à l’extérieur. S’il y avait une chose qu’il ne savait pas faire, c’était mentir. Il décida alors d’être honnête malgré lui. « Certains journaux en parlent oui, mais ils parlent de pleins d’autres choses aussi, tu n’es pas à la une tout les matins si c’est ce que tu veux savoir. » Beaucoup de monde avait pu apprendre la nouvelle à travers les journaux certes, mais cela n’excusait pas les parents de Noa pour ne pas soutenir leur fille. . « Je sais pas quoi penser, je t’avoue que pas mal de choses se bousculent dans ma tête. Réfléchir devient très compliquer… » « Puis peu importe, ils viendront lorsqu’ils auront réalisé à quel point, ce n’est pas toi. » Tentait-il une nouvelle fois afin de la soulager, bien que le seul moyen aurait été la présence de ses parents ici-même.
Nicolas osait finalement lui demander ce qu’il s’était passé, ne comprenant pas comment l’inspecteur en charge de l’enquête avait pu la pointer du doigt. « En fait, ils pensent que mon altercation est les prémices du meurtre, qu’à cause de ca, j’aurai pu, ensuite tuer le jeune, pas par vengeance, mais qu’on se serait recroisé plus tard et suite à une dispute et un coup fatal… » Nicolas écoutait chaque mot avec la plus grande attention, ne comprenant pas comment la justice avait pu se baser sur si peu pour l’enfermer. « Mon problème, c’est que j’étais dans le quartier le jour même, une heure plus tôt. Mais en même temps, c’était mon lieu de travail… » Cette affaire était une plaisanterie, laissant Nicolas perplexe face à la situation. « C’est n’importe quoi, avoir été sur les lieux du crime ne fait pas de toi la meurtrière et ce même si tu t’es prise la tête avec ce jeune, je comprends pas. » Disait Nicolas avec colère, avant d’apercevoir le gardien derrière Noa qui annonçait la fin du parloir. Soupirant légèrement, se rendant compte que le temps était passé beaucoup trop vite, il s’approcha de la vite. « Tiens le coup, tout finira par s’arranger, courage. » Il prononçait ses quelques mots avant de se lever faisant un signe de la tête à Noa de bienveillance avant de lui tourner le dos pour s’en allé le cœur lourd.