| (tomene) yellow submarine |
| | (#)Ven 17 Aoû 2018 - 13:50 | |
| lene & tommy yellow submarineIn the town where I was born lived a man who sailed to sea and he told us of his life in the land of submarines. So we sailed up to the sun 'till we found a sea of green, and we lived beneath the waves in our yellow submarine. ☆☆☆ Une dernière fois et avec une résignation pourtant flagrante, Tommy s’était entendu demander « Tu es vraiment sûre que tu ne veux pas plutôt tester le paddle ? » d’un ton trainant, ne récoltant en retour qu’un roulement d’yeux ostensible et un « Papaaa, je ne suis plus un bébé ! » qu’il estimait être bien trop blasé pour les neufs ans qu’elle avait au compteur. Donnant presque l’impression de le traîner tant elle avançait à meilleure cadence que lui tout en le tenant par la main, la fillette avait d’ailleurs ajouté « En plus je préfère quand ça va vite. » sans qu’il ne sache bien si elle l'admettait avec candeur ou bien parce qu’elle savait pertinemment que cela titillerait ses angoisses paternelles. Cette enfant était beaucoup trop dégourdie pour son âge, et bientôt elle le ferait se sentir vieux. Capitulant, quoi qu’il en soit, Tommy s’était donc laissé traîner jusqu’au stand d’initiation à la planche à voile, dont ils étaient repartis un quart d’heure plus tard avec un reçu et un horaire de passage auquel revenir. Planche à voile ce serait. « Qu’est-ce que tu veux faire en attendant ? Il reste une heure et demi à tuer. » Sautillant devant lui, Moïra s’était immobilisée un instant, ménageant un faux suspens avant de s’exclamer « Hmmmm … J’ai faim ! » d’un air presque triomphant. Laissant échapper un éclat de rire, Tommy avait admis en dodelinant la tête « Ça tombe bien, moi aussi. Voyons-voir ce qu’on trouve dans le coin. » Ayant flairé le bon filon, de nombreux food trucks s’étaient installés sur la promenade qui longeait le fleuve, débordant encore plus de badauds qu’habituellement avec les initiations sportives proposées. Laissant leurs odorats les guider ils semblaient être tombés d’accord sur la perspective d’un fish and chips, et la main fouillant la poche intérieure de son blouson pour y chercher son portefeuille le brun avait vu Moïra bondir à nouveau en s'exclamant « Oh là-bas regarde, c'est Lene ! » avant de rejoindre la Adams – c’était effectivement elle – en quelques enjambées. L'enthousiasme de la fillette vis-à-vis de la surfeuse était à l’image du fait qu’elle prenait les cours de surf qu’elle lui dispensait avec un sérieux dont même Tommy s’était étonné, Moïra passant rarement plus d’une journée sans que le prénom de Lene ne lui échappe pour une raison ou une autre. « Lene ! Papa a accepté de me laisser faire de la planche à voile ! Tu viendras me voir ? Tu manges avec nous ? » Arrivant à son tour à leur hauteur, et affichant un air presque désolé à la jeune femme, le barman avait houspillé gentiment sa fille en commentant « Laisse-là au moins respirer. » avant de malgré tout reprendre, d’un ton bien plus mesuré que sa progéniture. « Mais on allait effectivement manger, si t’es motivée par l’idée d’un fish and chips. » Ce ne serait que signe supplémentaire que Lene et lui partageaient un amour commun pour la malbouffe, bien que Tommy serait le premier à vous dire que le poisson était bon pour la mémoire et que par conséquent le fish and chips ne pouvait être que bénéfique pour la santé. « Je n’ai pas demandé au gars de la planche à voile si elle porterait un gilet de sauvetage, je tiens à le souligner. » qu’il avait par ailleurs jugé bon de faire remarquer, comme pour témoigner des efforts qu’il tentait de faire et ce malgré Moïra qui s’était empressée d’ajouter « Mais il voulait que je fasse plutôt du paddle. » pour rectifier, adressant à Lene ce qui ressemblait à un regard entendu.
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| | | | (#)Mer 5 Sep 2018 - 17:03 | |
| Le Brisbane Health Festival reste l’occasion de tester de nouvelles disciplines. Lene avait pourtant eu beau scruter les différentes activités proposées, aucune ne l’avait tentée. De là, on pourrait presque la qualifier de grand-mère bien coincée dans ses baskets et incapable de tester quelque chose de nouveau. Triste constat, elle semble de celle pour qui le progrès est impossible parce qu’impossible de lui faire changer de voie de prédilection. Ce sera les activités aquatiques ou rien d’autre. Le yoga et autre discipline de bonne femme qui tiennent à se donner bonne conscience en racontant qu’elles sont capable de se renifler l’anus en se contorsionnant attendra qu’elle soit vieille, ou peut-être jamais. Comme toujours, les sensations l’emportent. Et puis en plus, autour du fleuve, y’a des food trucks pour s’en mettre plein la gueule donc, que demande le peuple ? C’est en marchant dans l’allée, sans arriver à se décider entre une pizza classique et un sandwich aux boulettes de viande qu’une petite voix l’interpelle. Celle de Moira, son élève –la seule – et accessoirement la fille de Tommy qui s’avère n’être pas très loin. « Lene ! Papa a accepté de me laisser faire de la planche à voile ! Tu viendras me voir ? Tu manges avec nous ? » Ce n’était pas dans ses plans mais vu l’enthousiasme de la gamine et sa conscience qu’elle a encore le reste de la journée pour ses propres activités, elle n’objecte pas en haussant les épaules. « Ça marche ! » Après tout, ça devrait paraître naturel pour un coach que de suivre les aventures de son élève et de voir comment elle se débrouille dans un autre sport. « Laisse-là au moins respirer. » suggère encore Tommy, bien que dans le fond, ça a quelque chose de fun pour Lene qu’une enfant semble aussi enjouée à l’idée de sa présence. C’est tout nouveau pour elle. « Mais on allait effectivement manger, si t’es motivée par l’idée d’un fish and chips. » C’était pas dans ses plans, mais c’est gras, chaud et bon, il faut bien manger du poisson de temps en temps alors, en acquiesçant elle accepte rapidement. « Et bien, c’est parti pour ! » Et sans attendre, elle les suit, l’estomac qui gargouille légèrement à cause toute l’odeur de la bouffe qui les entoure. Elle marche tranquillement aux côtés de Tommy, Moira étant bien devant, sans doute à déjà s’imaginer sur la planche. « Je n’ai pas demandé au gars de la planche à voile si elle porterait un gilet de sauvetage, je tiens à le souligner. » précise Tommy, bien au courant qu’au premier excès de paternalisme, elle ne le raterait pas. « Non, au lieu de ça, t’essaie de l’engraisser pour qu’elle flotte je suis sûre ! » Qu’elle répond, pointant du doigt le choix alimentaire qu’il a fait et la certitude qu’il serait assez vicieux pour ce genre de plan. « Mais il voulait que je fasse plutôt du paddle. » commente Moira, qui malgré toute son avance n’a apparemment pas perdu une miette de leur conversation. « La paddle ? » Qu’elle répète, offrant une mini horrifiée à Tommy à l’occasion pour avoir proposé e sport qui n’en est pas un. « Hey ! Mais, ça ne veut rien dire, c’est juste un truc pour grosse nouille incapable de se décider entre l’aviron et le surf. T’essaierais pas de l’humilier par hasard ? » Non parce que, Lene a une réputation. On ne va tout d’même pas coller son élève chez les faibles. « Toi, t’as eu de la chance que je passe par là. » Qu’elle adresse à Moira, alors qu’ils arrivent tous les trois devant le fameux food truck. « Mais sinon, blague à part, tu gères le stress ? » Non parce que, suffisait de savoir que y’avait toujours un gamin pour faire un malaise quelque part dans ces moments. |
| | | | (#)Mer 24 Oct 2018 - 15:17 | |
| Tommy mentirait en disant qu’il n’avait pas douté un seul instant du fait que Lene et sa fille puissent accrocher l’une avec l’autre. Tant parce qu’il n’avait pas soupçonné la capacité de la surfeuse à supporter le moulin à paroles que pouvait être Moïra que parce que cette dernière pouvait se montrer sauvage avec quiconque n’était – selon ses propres critères pas toujours compris de son père – pas digne de confiance. À son grand soulagement néanmoins, l’une et l’autre semblaient avoir trouvé un terrain d’entente, et bien que le brun ne soit toujours pas totalement serein à l’idée de savoir sa progéniture sur une planche de surf il préférait savoir qu’il s’agissait d’une occupation qu’elle prenait au sérieux et non pas d’une passade testée en dilettante – sans quoi Lene aurait probablement déjà jeté l’éponge à l’heure qu’il était. Pour l’heure, et devant l’empressement qu’avait témoigné Moïra à cette idée, la jeune femme avait accepté l’invitation à déjeuner d’un « Et bien, c’est parti pour ! » et tous les trois s’étaient dirigés vers le stand de Fish and Chips le plus proche. Sans doute désireux de témoigner des efforts qu’il faisait et du fait qu’il prenait sur lui, Tommy avait cru bon de préciser qu’il n’avait pas fait autant de simagrées que Lene ne pourrait le soupçonner au moment d’inscrire la petite à la planche à voile. « Non, au lieu de ça, t’essaie de l’engraisser pour qu’elle flotte je suis sûre ! » qu’avait alors aussitôt rétorqué celle-ci d’un ton malin, la petite faisant écho en pointant du doigt sa tentative avortée de la diriger vers le paddle, à ses yeux beaucoup plus sécuritaire. « La paddle ? Hey ! Mais, ça ne veut rien dire, c’est juste un truc pour grosse nouille incapable de se décider entre l’aviron et le surf. T’essaierais pas de l’humilier par hasard ? » La fusillant presque du regard alors qu’elle avait encore le toupet de rajouter « Toi, t’as eu de la chance que je passe par là. » en s’adressant à la petite, il avait sorti les mains de ses poches et mis ses poings sur ses hanches « T’es de mon côté ou du sien, au juste ? » tout en commençant à comprendre qu’il aurait mieux fait de ne pas poser la question, puisque la réponse ne serait pas nécessairement celle qu’il aurait aimé entendre. Trouvant à l’évidence un potentiel comique à la situation Moïra s’en était de son côté sortie avec un gloussement satisfait, avant de se hisser sur la pointe des pieds pour observer le menu réduit affiché sur le comptoir du food truck. « Va falloir manger encore un peu de soupe, mademoiselle. » que s’était moqué gentiment Tommy comme en gage de retour, avant de se saisir d’un des menus cartonnés pour qu’elle puisse faire son choix tranquillement. Le regard glissant aussitôt vers Lene, il avait arboré un sourire narquois et ajouté « D’ailleurs j’en connais une qui n’en a pas mangé assez. » en papillonnant ostensiblement des yeux. Après avoir étudié la carte avec minutie Moïra avait opté pour la version du fish and chips avec frites de patate douce, Tommy se tournant lui sans grande surprise sur les frites avec supplément cheddar et laissant Lene compléter la commande avec son propre choix avant de régler le tout au commerçant et d’attendre sur le côté qu’elle soit prête. « Mais sinon, blague à part, tu gères le stress ? » Les mains enfoncées dans les poches de son blouson le père avait dodeliné doucement la tête « Non mais c’est des professionnels. C’est pas comme si elle était entre de mauvaises mains. Et puis c’est comme une planche de surf mais avec une voile. Et elle a l’air de se débrouiller en surf. » De plus en plus songeur à mesure qu’il avançait dans ses arguments malgré tout, il avait fini par croiser le regard du dubitatif de Lene et admis de lui-même « J’ai totalement conscience que c’est moi et pas toi que je suis en train d’essayer de convaincre, oui. » Et il avait beau faire comme s’il en rajoutait un peu pour faire croire qu’il prenait cela à la rigolade, n’en demeure pas moins qu’il aurait préféré qu’elle s’en tienne à des activités qui ne nécessitaient pas qu’elle quitte le plancher des vaches, au sec. Mais il ne pouvait pas sans cesse brider les désirs de sa fille sur l’autel de ses propres angoisses, et ne niait pas non plus avoir vu une certaine amélioration dans le comportement de Moïra et dans la manière dont les choses se passaient à la maison depuis qu’elle prenait de cours de surf avec Lene. « Ça se passe bien vos cours ? » avait-il d’ailleurs fini par questionner, sachant que s’il y avait eu le moindre problème il en aurait sans doute déjà eu vent mais n’ayant jusqu’à présent jamais eu l’occasion d’en discuter réellement avec elle. « Moïra parle de toi tout le temps. Il parait que tu es trop géniale et trop douée. » avec ce sens de la demi-mesure que l’on connaissait des enfants lorsqu’ils faisaient preuve d’enthousiasme.
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| | | | (#)Lun 5 Nov 2018 - 19:32 | |
| Elle n’allait certainement pas cracher sur un Fish n’chips gratuit. Tout comme elle n’allait pas laissé passer l’occasion de se moquer gratuitement de Tommy et son attitude de papa poule. Si Lene avait continué sa route, cela aurait fait deux parfaites occasions de ratées et, même sans le savoir, elle l’aurait regretté. Et puis quelque part, même si elle arrive juste, elle n’est pas mécontente d’être tombée sur deux visages amicaux et de recevoir l’offre de passer un moment avec eux. L’autre plan, c’était de se moquer des enfants incapables de tenir sur une planche. Ce n’est pas une bonne idée. « T’es de mon côté ou du sien, au juste ? » demande Tommy alors qu’elle suit Moira sur les blagues qu’elle lance à l’égard de son père. Les deux filles partagent un sourire complice avant que Lene ne prenne un air outrée pour répondre à Tommy. « Pour qui tu me prends ? Je suis du côté de la vérité m’sieur ! » Autrement dit, du côté de la petite. Ce qui était prévisible parce que dans l’autre sens, elle n’aurait rien eu à dire et elle aurait eu beaucoup trop l’impression de mettre son grain de sel dans la façon dont Tommy tient à éduquer sa fille. Très peu pour elle. Parlant de la gamine, elle arrive avant au stand, montrant une scène assez drôle sur laquelle Tommy n’hésite pas à rebondir. « Va falloir manger encore un peu de soupe, mademoiselle. » Et elle n’est pas surprise quand il enchaine juste après. « D’ailleurs j’en connais une qui n’en a pas mangé assez. » Elle fait mine de le fusiller du regard, mais vu qu’il semble avoir un statut privilégiée dans son entourage, elle accepte la monnaie de sa pièce et de ne pas rebondir sur sa vanne. De toute façon, dans la mesure où c’est lui qui la nourrit aujourd’hui, elle peut laisser couler un petit peu. Elle ne tarde pas à envoyer sa commande au chef avant de finalement demander très sérieusement, tout en attendant la sacro-sainte nourriture comment il gère les choses ? Elle essaie de jauger le niveau de regret que sa fille n’ait visiblement pas le même instinct de préservation. « Non mais c’est des professionnels. C’est pas comme si elle était entre de mauvaises mains. Et puis c’est comme une planche de surf mais avec une voile. Et elle a l’air de se débrouiller en surf. » Elle sourit doucement, l’œil rieur qui transcrit très bien la pensée qu’il verbalise juste après. « J’ai totalement conscience que c’est moi et pas toi que je suis en train d’essayer de convaincre, oui. » Voilà qui la rassure. Elle se contente de sourire un peu plus, sans se moquer mais au moins pour lui signifier que c’est très drôle. Elle tend à ne pas être trop vilaine parce que après tout, c’est une chance pour la petite d’avoir quelqu’un qui veille au grain. « Ça se passe bien vos cours ? » Elle pensait qu’il n’aurait osé lui poser la question, juste parce qu’il doit s’imaginer le pire d’elle. Elle hésite un instant à lui raconter n’importe quoi, mais ça ne serait pas très productif. « Moïra parle de toi tout le temps. Il parait que tu es trop géniale et trop douée. » « Ooooh ! » Qu’elle ajoute, prenant un air flattée avant de sourire comme si elle était une personne importante. Pour une fois qu’une môme n’a pas peur d’elle. « Oui, ça se démarre bien. » Il n’ya pas grand-chose à dire derrière sa réponse. Pour Lene, les cours qu’elle donne son investissement dans le temps et pour le moment, elle s’assure que Moira ait les bons réflexes avant d’entrer dans le vif du sujet. « C’est assez drôle, j’ai l’impression d’avoir une mini-version de moi à l’époque qui m’obéit au doigt et à l’œil. » Du moins, c’est ainsi que des potes de surf les avaient décrit et elle avait aimé la comparaison. Lene accompagnée d’une petite avec autant de bagou qu’elle. « Mais, pour l’instant, je ne l’ai pas jeté dans le grand bain. Elle ne nage pas encore assez bien. » Qu’elle annonce, sérieusement, préférant tout de même lui dire où elles en sont. Après à se tenir en équilibre, à savoir quoi faire en cas de vague trop forte. Cela reste le plus important à maitriser à ses yeux. « Si ça peut te tranquilliser, tu peux venir le jour où je le fais. Ou me demander de te mettre KO pour que tu n’aies même pas à y penser. Comme tu veux. » Elle propose comme ça, charitablement. |
| | | | (#)Mar 27 Nov 2018 - 21:59 | |
| S’il avait pu choisir bien sûr qu’il aurait préféré voir sa fille se prendre de passion pour quelque chose d’un peu moins risqué que le surf ; Quelque chose de plus tranquille, quelque chose auquel il aurait pu assister sans ressentir cette pointe d’angoisse dans le plexus lui donnant l’impression d’être devenu ce genre de parent. Pourtant, une autre partie de lui se félicitait de voir que deux années et demi passées au contact de bien-pensants autres Warren n’avaient pas fait d’elle une chiffe molle, une gamine plus intéressée par l’idée de faire quelque chose de convenable plutôt que quelque chose qui lui plaisait. Moïra tenait de sa mère avant tout, et si ni les inquiétudes de son père ni les soupirs du reste des Warren n’en étaient venus à bout alors sans doute que rien n’y parviendrait. Alors l’angoisse du bonhomme pour sa progéniture restait un mal pour un bien, il en était à peu près certain, et preuve de sa bonne volonté la question posée à Lene quant à savoir comment se passaient leurs cours n’avait rien d’hypocrite ; Jusqu’à présent il n’avait eu que le retour de sa fille, diablement positif, mais pas encore celui de sa professeur. « Ooooh ! » Semblant plus réceptive à l’opinion de la fillette que Tommy ne l’aurait cru, la surfeuse n’avait pas tardé à confirmer « Oui, ça se démarre bien. C’est assez drôle, j’ai l’impression d’avoir une mini-version de moi à l’époque qui m’obéit au doigt et à l’œil. » en lui arrachant au passage un sourire résolument amusé parce que qui n’en avait jamais rêvé au fond ? Avoir quelqu’un pour boire n’importe laquelle des paroles et de ses gestes comme s’il s’agissait de l’évangile. « Profite, parait que l’obéissance se perd avec les années. » Mais ça il en serait bien plus victime qu’elle, pour sûr, puisque c’était lui qui faisait figure d’autorité ; Et qu’elle tienne de lui ou de sa mère, il y avait fort à parier que l’adolescence tiendrait plus du parcours du combattant que de la promenade de santé. Pour en revenir au surf et au présent, cependant, Lene avait cru bon de préciser « Mais, pour l’instant, je ne l’ai pas jeté dans le grand bain. Elle ne nage pas encore assez bien. » comme pour lui assurer avec sérieux qu’elle avait à cœur de faire les choses dans l’ordre et sans mettre la charrue avant les bœufs. « Si ça peut te tranquilliser, tu peux venir le jour où je le fais. Ou me demander de te mettre KO pour que tu n’aies même pas à y penser. Comme tu veux. » Sans que l’on sache trop bien si le rire était entièrement sincère ou un brin forcé par la nervosité, toujours est-il que Tommy avait secoué la tête en tentant de se donner l’air raisonnable « C’est mieux si je ne suis pas là. Je ne voudrais pas … La déconcentrer, ou je ne sais quoi. » Ou lui faire honte, au choix. « Mais si un jour tu me conseilles de doubler la dose de cachetons pour dormir au moment de venir la récupérer à l’appartement, je saurai à quoi m’en tenir. » Il exagérait, bien sûr … Mais qui sait. Interrompant brièvement leur conversation, l’homme du food truck leur avait délivré leurs repas respectifs en les remerciant avec l’air de celui qui était déjà passé à autre chose, et rangeant son portefeuille dans la poche de son blouson après avoir réglé Tommy avait lancé un « Moïra attends nous ! » plus résigné qu’autre chose tandis que la fillette gambadait déjà devant eux, sa barquette de fish and chips dans une main. « C’est à se demander où elle trouve autant d’énergie entre l’école et le surf. » Traversant la foule avec plus ou moins de mal, le trio avait fini par trouver un coin où se poser sur les berges du fleuve, et qui permettrait même à Tommy de garder un œil avisé sur sa progéniture pendant qu’elle gesticulerait sur sa planche à voile. Et s’il n’avait pas fait l’affront de demander si elle porterait un gilet de sauvetage au moment de l’inscrire, reste qu’il s’était laissé gagner par le soulagement en constatant que les marmots déjà sur l’eau en portaient effectivement un. « Bon et sinon, toi ? » Les doigts allant déjà se saisir d’une frite à peine s’étaient-ils assis, le regard de Tommy était revenu accrocher celui de Lene « Ça s’est un peu arrangé, à ton boulot ? » Lui en était resté au dilemme que représentait le fait de soit filer un coup de pied bien placé aux plus mufles de ses collègues, soit admettre qu’il faudrait du temps et du self-control pour asseoir sa légitimité dans la caserne malgré l’absence de service trois pièces dans son pantalon. « Je suis retombé sur ta sœur, y’a quelques semaines. Toujours aussi délicieuse. » qu’il avait par ailleurs fini par commenter avec sarcasme tandis que l’information et le toupet d’Eva lui revenaient en mémoire.
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| | | | (#)Dim 9 Déc 2018 - 13:02 | |
| Lene n’aurait jamais pensé sérieusement qu’il serait « fun » que de traîner avec un enfant. Le plus loin où elle était allée avec ces petits nains en matière de jeu et de gaspillage de temps, c’était quand elle-même n’était pas plus haute que trois pommes. Depuis qu’elle avait atteint l’âge où il était raisonnable de faire des choses adultes – ou pas vraiment en fait- la récréation avait été terminée. Mais Moira lui ressemblait beaucoup au niveau du fort caractère et de la répartie. Elle n’est pas gamine à se laisser faire et dans la mesure où elle a compris qu’il y’a une vie au-delà des princesses Disney, il arrive que les conversations qu’elles ont en voiture ne soule pas trop la trentenaire. A cette affection que Lene nourrit pour l’enfant, il faut y ajouter une réciproque. « Profite, parait que l’obéissance se perd avec les années. » Sa mise en garde est sans effet, Lene le défierait presque du regard s’il confirmerait ses propos parce qu’autant son autorité à lui risque d’en prendre un sacré coup dans la gueule dès que l’adolescence paraitrait, autant Lene ne se sent pas inquiète, elle sait se faire respecter et quand bien même, elle ne s’embêtera pas longtemps si tel cas se présentait. « T’en fais pas pour ça, je sais gérer les adolescentes. J’en ai été une. » Qu’elle atteste avec sourire, parce que l’avantage réside là aussi. Lene a fait subir tout ce qui pouvait être subissable pour des parents. Elle n’a pas peur. Revenant au sujet principal, et parce qu’elle n’avait jamais pris le temps de lui expliquer le contenu de ses leçons (bien qu’en soi, il n’y ait rien d’oufissime là-dedans), elle prend le temps de lui expliquer où elle en est et tente peut-être de rassurer un p’tit peu le papa inquiet qu’elle gère, qu’elle a l’air détachée comme ça mais qu’elle sait ce qu’elle fait. Elle lui propose malgré tout de venir un matin, juste pour voir. « C’est mieux si je ne suis pas là. Je ne voudrais pas … La déconcentrer, ou je ne sais quoi. » Elle hausse les épaules, si ça se trouve, la gamine ne le calculera même pas. La concentration, c’est important dans le domaine. « Mais si un jour tu me conseilles de doubler la dose de cachetons pour dormir au moment de venir la récupérer à l’appartement, je saurai à quoi m’en tenir. » Elle éclate de rire, se disant qu’il n’y aurait pas façon plus inquiétante de procéder avant de répondre plus sérieusement. « Je ne sais pas si c’est très indiqué de doubler les doses comme ça, t’as pas idée du nombre de gens qu’on amène se faire laver l’estomac parce qu’ils avaient « juste un peu plus sommeil que d’habitude ». » Qu’elle explique, même s’il devait blaguer, il y’a sa conscience professionnelle qui la pousse à faire un peu de prévention, le sérieux s’envole aussitôt qu’elle ajoute « Je préfère t’attacher à une chaise. ». Là au moins, ce serait sans danger et c’est dit sans presque aucun sous-entendu. Les commandes sont prêtes et chacun se saisit de sa barquette avant de reprendre le chemin. Visiblement pressée, la petite se presse jusqu’à marcher un petit peu trop loin devant au gout de son père. « Moïra attends nous ! » Son rythme descend mais toujours en lui faisant garder une tête d'avance. « C’est à se demander où elle trouve autant d’énergie entre l’école et le surf. » Lene sortirait bien une vanne incluant une substance illicite mais, le fait qu’il est question là d’une enfant la retient et finalement, elle se contente d’hausser les épaules sans savoir parce qu’après tout, il n’y a pas de raison propre à la bonne humeur et si elle, à neuf ans, elle avait pu passer une journée avec son père à manger du fish’n’chips et à faire de la voile, elle aurait été dans le même état d’esprit. « Ça s’est un peu arrangé, à ton boulot ? » Qu’il coupe alors qu’elle est entrée dans ses pensées entre temps. Elle tente de ne pas rire et oscille entre lui dire comment elle a rétabli la situation et lui mentir un petit peu parce qu’elle n’a pas complètement suivi ses conseils en la matière. Elle était passée à l’offensive et oui, la situation s’était arrangée. « Ouais, j’ai posé un rappel sur les lois contre le harcèlement sexuel au travail et ça a calmé tout le monde. » Comment camoufler la moitié de l’histoire. Lene avait juste décidé que de se laisser faire le temps de montrer sa valeur n’était pas possibilité. Elle avait montré les crocs, fait virer un de ses collègues dès que la première excuse de le faire s’était présentée et les choses c’était apaisée bien qu’elle n’est pas sans ignorer qu’il doit y avoir des têtes qui ne se prive pas de penser à défaut de parler. « Je suis retombé sur ta sœur, y’a quelques semaines. Toujours aussi délicieuse. » Qu’il ajoute au sujet d’Eva, la pensée revient automatiquement à Lene que pour les prochains mois, elle allait devoir composer avec elle et que si elle s’était montré magnanime quand elle est venue chez elle, cela n’en était pas moins inquiétant. « Ouais, c’est la ménopause. T’inquiète. » Vu que la concernée n’était pas là, il n’y a aucune raison pour qu’elle se prive de dire les méchancetés habituelles. « Mais bon, elle et moi, on « communique » maintenant que notre frère a pondu un bâtard dont il galère à s’occuper seul. On mérite une médaille, ça fait un an et je ne suis pas encore en prison. » Pour meurtre, on s’entend. |
| | | | (#)Dim 6 Jan 2019 - 21:17 | |
| Bien que pas toujours en mesure de les maitriser, Tommy avait conscience que ses angoisses vis-à-vis de Moïra – et particulièrement celles liées au fait de l’imaginer debout sur une planche, entre deux rouleaux du Pacifique – n’étaient pas justifiées et qu’il ne pouvait pas la couver en excès simplement pour se rassurer lui. Parfois il était presque capable d’entendre la voix d’Alice se moquant gentiment dans un coin de sa tête et lui faisant remarquer que leur fille n’était pas en sucre. Mais elle non plus, et cela ne l’avait pas empêchée de se noyer, malgré tout – et le voilà reparti pour le train de l'angoisse. « Je ne sais pas si c’est très indiqué de doubler les doses comme ça, t’as pas idée du nombre de gens qu’on amène se faire laver l’estomac parce qu’ils avaient « juste un peu plus sommeil que d’habitude ». » que lui avait en tout cas fait remarquer Lene pour rebondir sur cette histoire de somnifères, soit parce qu’elle n’avait pas saisi le sarcasme soit parce que son boulot commençait à déteindre. « Je préfère t’attacher à une chaise. » Sourire en coin, Tommy s’en était donc remis à un « Évidemment. » narquois, avant que les jambes impatientes de sa progéniture ne le fasse glisser de nouveau dans le rôle de papa qui ne l’avait quitté qu’un quart de seconde à peine. Trottinant devant eux la fillette s’était chargée de leur trouver un spot à son goût pour qu’ils puissent s’installer et engloutir leur repas, l’esprit déjà accaparé par le ballet des planches à voile sur le fleuve et par l’impatience d’y être à son tour, et profitant de ce qu’elle soit trop occupée pour avoir l’idée de vouloir participer à la conversation le brun avait demandé à Lene des nouvelles de son boulot. Ou plus précisément une update de la situation qui lui posait souci la dernière fois qu’ils avaient réellement eu le temps de discuter. « Ouais, j’ai posé un rappel sur les lois contre le harcèlement sexuel au travail et ça a calmé tout le monde. » Pas vraiment la chute à laquelle il s’attendait, et malgré tout à l’expression sur son visage on devinait qu’il n’était qu’à demi étonné – au mieux. Il y avait chez Lene ce côté acerbe qui pouvait probablement faire des miracles. « Si ce n’était qu’une question de mettre les points sur les « i » ma foi. » Piochant dans sa portion de frites en faisant directement valoir sa préférence pour le cholestérol plutôt que pour les oméga 3, il avait haussé les épaules « Même si je dois dire que j’aimais bien l’idée de toi mettant une dérouillée à un bonhomme de deux fois ta taille. » Elle était pile à la bonne hauteur pour frapper là où ça faisait mal après tout, y’avait au moins cet avantage au fait d’être une demi-portion. Et allez savoir pourquoi mais de cela il en était venu à se rappeler Eva et leur dernier tête à tête aux allures de bataille entre Guignol et son gendarme. « Ouais, c’est la ménopause. T’inquiète. » qu’avait rétorqué Lene avec sa verve habituelle lorsqu’il était question de sa sœur. La suite en revanche aurait presque convaincu Tommy de vérifier que son amie n’était pas fiévreuse « Mais bon, elle et moi, on « communique » maintenant que notre frère a pondu un bâtard dont il galère à s’occuper seul. On mérite une médaille, ça fait un an et je ne suis pas encore en prison. » Incapable de prendre la nouvelle avec un sérieux total, le barbu avait forcé le trait de la surprise et affiché une mine choquée « Qui êtes vous et qu’avez-vous fait de Lene Adams ? » La vérité c'est qu’il peinait à s’imaginer quel genre de conversations pouvaient bien entretenir les deux sœurs, car pour avoir côtoyé l’une et l’autre il ne leur trouvait pas vraiment d’autre point commun que de partager le même capital génétique – encore qu’il n'avait pas fait le même boulot chez l’une et l’autre, clairement. « Et donc, est-ce qu’elle a développé d’autres sujets de conversation que les sacs à main de luxe et les idées politiques de papa ? » C’était probablement le traumatisme qui parlait. « Mais allez, même si tu flanches dis-toi que Moïra et moi on t’apportera des oranges en prison. » Daignant enfin donner une chance à la partie « fish » de son fish and chips, il avait jeté un œil à sa fille désormais occupée à partager ses frites avec une mouette avoisinante pour tenter de l'amadouer. C’est que les bestioles semblaient avoir compris le capital festin que représentait cette journée. « Tout bien réfléchi je pourrais même te faire éviter la prison si tu patientes jusqu’à cet été. D’ici là j'aurai probablement rendu mon tablier au McTavish pour bosser sur les docks, et si c'est celui d’Eva je suis prêt à t’aider à y cacher un corps. » Qu’on ose lui dire que ce n’était jamais arrivé depuis que le port existait et brassait les marchandises venues tout droit de l’Asie et de ses triades.
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| | | | (#)Sam 19 Jan 2019 - 18:13 | |
| C’est l’expression sur son visage qui la pousse à ne pas trop lui en dire sur la façon dont elle a géré cette histoire au travail, parce qu’elle l’avait avec le même chaud aux yeux qui l’avait amené à en sorte qu’Eva soit plaquée devant l’autel. Elle n’avait pas été correcte et probablement que le mec qu’elle avait fait viré devait galérer à l’heure actuelle pour être embauché à nouveau, mais il s’en était pris à la mauvaise personne et si le retour de Lene pouvait sembler disproportionnée, au moins aujourd’hui elle avait la paix au travail. Elle fait bien trop peur maintenant. « Si ce n’était qu’une question de mettre les points sur les « i » ma foi. » rajoute Tommy, ce qui la pousse à sourire en attestant que oui, alors que les choses sont allées un peu au-dessus de ça. Mais bon, comme beaucoup de chose la concernant, il n’est pas obligé de tout savoir. « Même si je dois dire que j’aimais bien l’idée de toi mettant une dérouillée à un bonhomme de deux fois ta taille. » C’est une chose qui reste possible, malgré son petit mètre cinquante-six, les quelques cours de krav maga qu’elle a reçu lui ont appris qu’en visant bien, on marque souvent juste. « Haha, tu pourrais essayer de m’attaquer et je te montrerais comment ça se passe ? » Une idée, comme ça, bien que dans sa tête, elle n’imagine pas Tommy s’en prendre à qui que ce soit. Toujours est-il que l’idée de se battre l’un l’autre semble lui avoir éveillé des souvenirs, celle d’une personnalité pas très capitale dans leur vie mais la curiosité semble faire effet. C’est là que Lene arrive à expliquer, avec son détachement naturel qu’en vérité, elle n’est pas dans une vague trop pourrie avec Eva. Les conneries de Tony font qu’elles sont bien obligés de s’entendre, bien que dans le fond, à chaque fois qu’elle prête main forte, ce n’est qu’à un cheveu qu’elle se mette à les insulter avant de claquer la porte. « Qui êtes-vous et qu’avez-vous fait de Lene Adams ? » demande alors Tommy, plutôt perspicace sur le côté inattendu d’un tel aveu. « Rooh je sais pas ! » Qu’elle râle, en s’disant qu’elle est devenue vachement plus sympa avec le temps et qu’en effet, comme sa question le souligne sans vraiment le faire, elle est devenue une sacrée poule mouillée. « Y’a une petite voix dans ma tête qui est apparue en m’disant d’être plus sympa avec les autres. » Qu’elle soupire, pas si ravie que ça du phénomène même si elle s’y plie. « Et donc, est-ce qu’elle a développé d’autres sujets de conversation que les sacs à main de luxe et les idées politiques de papa ? » Qu’il reprend sur Eva et la réponse est expéditive. « Non, elle estime toujours que les pédé doivent aller en enfer et qu’on devrait pouvoir s’acheter un aborigène pour aider au ménage. » Bon, en vrai, elle n’en a pas parlé avec elle mais vu la conversation qu’elle avait eu au moment de la naissance d’Elliott, Lene ne pense pas que les choses ont changées là-haut. « Mais allez, même si tu flanches dis-toi que Moïra et moi on t’apportera des oranges en prison. » « Faudrait déjà que tu saches à quoi ça ressemble ! » Qu’elle nargue, parce que vu les efforts alimentaires de Tommy, elle doute qu'il ait un jour pu se faire l'idée de ce que ressemble un fruit qui pousse sur un arbre. « Tout bien réfléchi je pourrais même te faire éviter la prison si tu patientes jusqu’à cet été. D’ici là j'aurai probablement rendu mon tablier au McTavish pour bosser sur les docks, et si c'est celui d’Eva je suis prêt à t’aider à y cacher un corps. » Qu’il ajoute, alors qu’ils sont tous les deux en train d’observer Moïra qui tente d’attirer une mouette vers elle. Lene ne peut s’empêcher de rire. « Est-ce que la vision de ta fille qui joue avec les oiseaux qui vient de te donner l’idée de donner le cadavre de ma sœur en pâture à l’océan pour être débarrassée ? » Elle le demande ne riant, avant d’ajouter « Parce que Tommy, c’est pas très sympa pour la planète ce que tu proposes, la pollution, c’est réel. » Qu’elle soutient, avant de reprendre un air un peu plus sérieux, un peu plus posée sur elle-même et sur ce qu’elle semble être devenue. « Non mais, plus sérieusement, je pense juste que ça y’est, je suis une grande personne, je prend sur moi et tout. A un moment, ça commence à faire pitié d’avoir trente ans et d’être encore dans la peau d’une ado. J’avais pas le choix » |
| | | | (#)Jeu 31 Jan 2019 - 23:16 | |
| Qu’Eva soit parvenue sans le savoir à se frayer à nouveau un chemin dans la conversation de Tommy était bien peu de chose en comparaison de l’aveu de Lene, visiblement décidée à ne plus verser d’huile sur le feu de sa relation avec sa sœur à défaut d’avoir définitivement enterré la hache de guerre et fumé le calumet de la paix. Pour un peu le brun aurait presque été tenté de prendre la donzelle en face de lui pour une usurpatrice, mais tout compte fait Lene avait peut-être simplement gagné une dose de sagesse qui faisait en revanche toujours défaut chez les Warren. « Rooh je sais pas ! Y’a une petite voix dans ma tête qui est apparue en m’disant d’être plus sympa avec les autres. » s’en était en tout cas justifiée la principale intéressée, d’un ton qu’on devinait être malgré tout un brin dépité. L’impression de s’empâter avec les années, qui sait. Sans que la réponse ne l’intéresse réellement Tommy s’était alors permis de se renseigner sur les manières de faire d’Eva, sur les habitudes qu’elle avait bien ancrées à l’époque où il la fréquentait et dont il était certain que nombre d’entre elles avaient dû la suivre jusqu’à l’âge adulte. « Non, elle estime toujours que les pédé doivent aller en enfer et qu’on devrait pouvoir s’acheter un aborigène pour aider au ménage. » Et Warren de pouffer vaguement, de lever les yeux au ciel plus longuement, et de soupirer sans en être véritablement surpris et avec la certitude – tragique – qu’Eva ferait aux yeux de ses parents la belle-fille idéale. Nul doute qu’il fallait au moins une sorcière pour contenter la harpie qu’était sa mère. « Je suppose qu’on ne peut au moins pas lui reprocher de ne pas être égale à elle-même. » Si tenté que cela soit quelque chose dont on puisse se vanter lorsque la comparaison s’espaçait de plusieurs années. Ne pouvant néanmoins résister à l’appel de la plaisanterie Tommy promettait de garantir l’apport de Lene en vitamine C si d’aventure elle ne parvenait pas indéfiniment à se contrôler en présence d’Eva, et s’il avait eu un moment de flottement lorsque Lene avait rétorqué « Faudrait déjà que tu saches à quoi ça ressemble ! » ce fut avant tout parce qu’il n’avait pas eu la certitude directe de ce à quoi elle faisait référence. « Une prison ? » qu’il avait alors demandé un peu bêtement, soudainement mal à l’aise que l’information de son séjour carcéral n’ait fuité auprès de la jeune femme Dieu sait comment – par la bouche de Moïra, peut-être. Mais réalisant bien vite qu’il avait simplement compris la chose de travers, il avait ajouté d’un ton un peu précipité « C’est bon, je sais à quoi ressemble une orange. Y’en a sur les canettes de Minute Maid. » Y ajoutant le roulement d’yeux de circonstances pour remplacer le Duh qui aurait pu accompagner sa phrase. Se sentant néanmoins toujours en équilibre précaire il avait embrayé directement sur l’annonce de son changement de boulot et l’utilité qui pourrait en être faite s’il fallait un jour se débarrasser de la plus vieille Adams. Hypothétiquement, certes, mais y songer ne faisait pas de mal au moral. « Est-ce que c’est la vision de ta fille qui joue avec les oiseaux qui vient de te donner l’idée de donner le cadavre de ma sœur en pâture à l’océan pour être débarrassée ? » s’en était amusée Lene, dont le ton n’était redevenu sérieux que pour mieux ajouter « Parce que Tommy, c’est pas très sympa pour la planète ce que tu proposes, la pollution, c’est réel. » avec une gravité feinte. « Tu as raison, j’étais tellement séduit par l’idée de m’en débarrasser que je n’ai pas songé au fait que ce n’était pas très sympa pour les poissons que de leur refiler le paquet. » Quoi qu’une partie de lui imaginait bien Eva comme ce genre de gonzesses ne se nourrissant que de graines et de produits bio, alors en faire une offrande pour le plancton et le reste de la faune aquatique pourrait tout aussi bien être une bonne action. « Non mais, plus sérieusement, je pense juste que ça y’est, je suis une grande personne, je prends sur moi et tout. À un moment, ça commence à faire pitié d’avoir trente ans et d’être encore dans la peau d’une ado. J’avais pas le choix » Elle marquait un point, que Tommy avait admis d’un « Certes. » à nouveau sérieux, la Lene imbibée d’alcool et engouffrant ses parts de pizza en déblatérant ses frasques d’adolescente lui semblant soudainement très loin d’eux. « Enfin, vas-y mollo quand même. Si l’envie te prend soudain de porter des colliers de perle et d’épouser un représentant en assurances, c’est qu’il sera temps de freiner des quatre fers. » Cela lui ferait mal, à lui, que Lene se transforme subitement en une Eva bis, les idées d’un autre âge en moins. Se laissant le temps de piocher à nouveau dans ses frites, il avait pincé les lèvres avec un fond de frustration avant de reprendre « J’dois dire que mes tentatives pour prendre sur moi n’ont pas été aussi fructueuses que les tiennes. » Jetant un regard vers Moïra, toujours occupée auprès des mouettes et de ce qui se déroulait sur le fleuve, il avait reporté son attention sur Lene « J’ai pas suivi tes conseils, concernant mon frère. Sur le fait qu’il voulait voir Moïra. » La voyant presque s’offusquer par avance d’avoir prodigué les dits conseils dans le vent, il avait ajouté directement « Elle en avait envie, et si j’avais continué à refuser ça aurait été moi le méchant. » Une fois encore, et au plus grand plaisir de Marius qui n’attendait sans doute que cela. « J’ai imposé qu’il ne la voit qu’en présence d’une de mes sœurs uniquement, ça ne l’a pas vraiment enchanté. Je ne sais pas trop ce que ça donnera. » Son frère ne comptait pas en rester là, il l’avait dit lui-même, et malgré tout Tommy continuait naïvement d’espérer que Marius ne soit pas revenu dans l’unique but de saccager ce qui s’était développé en son absence.
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| | | | (#)Sam 16 Fév 2019 - 22:27 | |
| Il y’aurait de quoi en rester le cul à terre s’ils n’avaient déjà pas été assis sur le sol. Tommy s’étonne des nouveautés comportementales de Lene et à vrai dire, il fait bien, parce que ce qu’elle lui raconte n’a rien à voir avec la personne qu’elle incarne et qu’il côtoie depuis quelques années mais malheureusement pour ceux qui aimerait imaginer qu’un enlèvement extra-terrestre est derrière ce changement de comportement, tout est expliqué par la brune le plus simplement possible : elle a décidé d’être sympa. Curieuse chose que de savoir que toutes ces années, elle avait agi en parfaite connasse parce qu’elle l’avait choisi et non pas parce que c’était son naturel. Reste à déterminer s’il s’agit d’une bonne nouvelle ou non. Toujours est-il que la mouche qui a piqué Lene ne s’est pas approchée de son aînée en ce qui concerne ses opinions. « Je suppose qu’on ne peut au moins pas lui reprocher de ne pas être égale à elle-même. » Vu comme ça … Il n’a pas tort et son haussement d’épaule statue sa position qui est la même que la sienne. Après tout, elle a toujours estimé les gens fidèles à leurs principes. Dommage que dans le cas présent, ce soit des principes de merde. Enfin, son changement de caractère ne semble pour autant pas avoir convaincu Tommy qui se jure de veiller à la diversité de son alimentation dès fois qu’elle finisse là où elle se vantait de ne pas être encore : en prison. « Une prison ? » Qu’il demande, aussi dubitatif qu’elle à cette question à laquelle elle s’apprête à répondre qu’elle parlait des oranges parce que bon, les prisons tout l’monde sait comment c’est, y’a qu’à regarde Orange is the new black (duh) « C’est bon, je sais à quoi ressemble une orange. Y’en a sur les canettes de Minute Maid. » Qu’il affirme avec un air de bon élève qui ne la convaincs pas le moins du monde. « On est sauvé par le marketing alors ! Alléluiah ! » Qu’elle répond, presque au bord de l’asphyxie de ne pas avoir sortie de sarcasme depuis près de cinq minutes. C’est après léger silence où elle en profite pour mordre à pleine dent dans son poisson que Tommy enchérit sur sa nouvelle carrière et sur une proposition qu’elle pourrait trouver presque satisfaisante si sa p’tite voix (la même lui disant d’être sympa) ne lui disait pas qu’elle allait s’attirer le mauvais à établir de tels projets, même pour de faux. Alors au lieu de ça, Lene répond comme à son habitude par une méchanceté sous fond de bonté et d’intérêt pour le devenir de la planète. « Tu as raison, j’étais tellement séduit par l’idée de m’en débarrasser que je n’ai pas songé au fait que ce n’était pas très sympa pour les poissons que de leur refiler le paquet. » « Et oui ? A quoi tu pensais sérieusement ? » Elle prend l’air de le gronder, alors qu’en soit, si tout ça était légal, au diable les poissons. S’arrêtant de plaisanter, elle prend un air sérieux pour vraiment valider son changement qui bien évidemment, est issu de plus qu’une simple voix dans sa tête mais plutôt par la prise de conscience que de ne penser qu’à elle allait un temps mais que maintenant, elle ne peut plus se permettre d’agir en gamine gâtée et de nuire aux autres. Il arrive un âge où c’est plus pitoyable qu’autre chose et heureusement pour son karma, Lene a assez d’égo pour ne rien faire qu’elle jugerait de pitoyable et indigne d’elle. « Certes. » appuie Tommy à qui elle adresse un nouveau signe de tête statuant sur le fait qu’ils soit à nouveau d’accord. « Enfin, vas-y mollo quand même. Si l’envie te prend soudain de porter des colliers de perle et d’épouser un représentant en assurances, c’est qu’il sera temps de freiner des quatre fers. » Elle éclate de rire deux secondes, s’imaginant dans les pompes de sa sœur avant de se dire qu’elles doivent être incroyablement inconfortable. « T’inquiète, dès que tu me verras manger avec des couverts et tenir des propos racistes, tu pourras te servir de tes pouvoirs de docker pour me jeter aux poissons, je t’autorise. » Mais la conversation reste malgré tout sérieuse et les aveux continuent de venir. « J’dois dire que mes tentatives pour prendre sur moi n’ont pas été aussi fructueuses que les tiennes. » avoue Tommy, amenant un regard plein d’interrogation sur son visage. Pour une fois, Lene se prend à penser qu’il reste des choses qu’elle ignore à propos de Tommy et à le voir jeter un coup d’œil à Moira avant de poursuivre arrive à susciter sa curiosité. « J’ai pas suivi tes conseils, concernant mon frère. Sur le fait qu’il voulait voir Moïra. » Elle devrait prendre un air outré face à son aveux parce qu’elle sait qu’elle est de très bon conseil, mais la conversation est adulte alors elle tait la blague. « Elle en avait envie, et si j’avais continué à refuser ça aurait été moi le méchant. » Et son regard, qui ne lui demande que le fin mot de cette histoire, à savoir si c’est oui ou non. « J’ai imposé qu’il ne la voit qu’en présence d’une de mes sœurs uniquement, ça ne l’a pas vraiment enchanté. Je ne sais pas trop ce que ça donnera. » Bon compromis. Elle ne le dit pas mais on peut observer qu’elle le pense à ses épaules qui se lève et à son visage qui acquiesce. « Tu sais, je m’attendais à ce que cette histoire termine en « j’ai tué mon frère et ai offert sa dépouille aux p’tits poissons mais non, c’est good. » Parce que bien sûr, cinq minutes sans boutade, c’est vraiment trop demandé. « Mais plus sérieusement, si elle a envie de le voir malheureusement, je pense que tu ne peux pas l’en empêcher parce qu’elle t’en voudra plus tard. Je trouve le compromis plutôt adulte. » Et là, il peut se targuer que par définition, elle le trouve adulte aussi. Puis, elle ajoute, par fierté. « Mais la prochaine, suis aussi mes conseils. Ou mon exemple, maintenant que je suis certifiée mature. » |
| | | | (#)Sam 16 Mar 2019 - 23:02 | |
| Lene semblait en passe de devenir une adulte responsable et mesurée – du moins dans une certaine mesure, justement. On pourrait estimer qu’il n’était pas trop tôt ou simplement y voir une fatalité, mais dans la mesure où elle ne semblait pas en avoir perdu pour autant son sens de l’humour Tommy accueillait la chose sans vraiment s’en émouvoir. Tout juste s’en amusait-il vaguement tant que l’aînée Adams faisait l’objet d’une nouvelle plaisanterie d’un goût douteux, et c’est bien en ayant l’image d’Eva à l’esprit que le barbu s’était octroyé le droit de marquer ce qui selon lui marquerait la décadence définitive de Lene sur l’autel de l’assagissement. « T’inquiète, dès que tu me verras manger avec des couverts et tenir des propos racistes, tu pourras te servir de tes pouvoirs de docker pour me jeter aux poissons, je t’autorise. » Ça et le fait que l’idée même lui ait arraché un rire franc, la Adams semblait néanmoins encore immunisée contre les préceptes et les idées poussiéreuses ayant fait d’Eva la personne discutable qu’elle était. « Je prends note. » qu’avait alors simplement argué Tommy, sourire narquois en prime, et désignant l’une de ses tempes du bout de l’index comme pour appuyer où et comment il gravait cela dans un coin de sa tête, pour plus tard. Reprenant enfin son sérieux, le brun s’était dès lors senti dans l’obligation de confesser que, si dans le clan des Adams on tentait avec plus ou moins de volonté de mettre ses rancœurs de côté, les choses ne s’étaient pas déroulées de la même manière chez les Warren – et plus particulièrement chez les deux pendants masculins de la fratrie, désireux comme souvent de jouer au mâle Alpha lorsqu’ils se retrouvaient coincés dans la même pièce. Et si d’un point de vue extérieur Tommy pouvait donner l’impression d’utiliser Moïra comme une excuse à la situation, force était pourtant de constater que rares étaient les personnes pour lesquelles il se sentait prêt à ronger son frein quand ses poings eux ne rêvaient que d’aller s’écraser sur le nez de son frère aîné. « Tu sais, je m’attendais à ce que cette histoire termine en « j’ai tué mon frère et ai offert sa dépouille aux p’tits poisson » ... » avait d’ailleurs admis Lene à ce sujet, avant d’ajouter « … mais non, c’est good. » avec l’air de trouver la situation moins dramatique que lui-même n’en avait l’impression. La faute sans doute au fait qu’il ressassait à propos de Marius presque chaque jour depuis la tentative aveugle et désespérée de Beth pour les rabibocher ; Comme si une part de gâteau et un battement de cil de sa part pouvaient suffire. « Mais plus sérieusement, si elle a envie de le voir malheureusement, je pense que tu ne peux pas l’en empêcher parce qu’elle t’en voudra plus tard. Je trouve le compromis plutôt adulte. » Lene marquait un point, et des raisons qu’aurait sa fille de lui en vouloir plus tard Tommy en comptait déjà suffisamment pour ne pas vouloir allonger la liste s’il pouvait l’éviter. Le nez se plissant malgré tout avec suspicion, la jeune femme n’aurait pas été elle-même si elle n’avait pas conclu cela par un « Mais la prochaine, suis aussi mes conseils. Ou mon exemple, maintenant que je suis certifiée mature. » Le regard balayant à nouveau un court instant Moïra, comme un réflexe paternel dont il aurait été tout bonnement incapable de se défaire même s’il avait essayé, le Warren avait à son tour haussé les épaules tandis que son attention revenait à Lene. « Ouais, j’y penserai. Et je ne manquerai pas de vanter ta grande sagesse quand on me demandera d’où m’est venue l’inspiration. » Attrapant la toute dernière de ses frites, le brun l’avait gobée d’une seule bouchée, et semblait s’accorder une demi-seconde de réflexion à la suite de laquelle il avait fait remarquer « Et on va encore m’accuser d’avoir l’esprit mal placé, mais j’espère qu’on est sur la même longueur d’onde sur le sens que tu donnes à l’expression « certifiée mature » … » d’un ton narquois, avant que le retour de Moïra portée d’oreille et de conversation ne dissuade Lene d’apporter la réponse qu’elle s’apprêtait sans cela à formuler en bonne et due forme.
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| | | | | | | | (tomene) yellow submarine |
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