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mcjen ▲ daydream in blue Empty
Message(#)mcjen ▲ daydream in blue EmptySam 18 Aoû - 4:31

daydream in blue
isaac & ginny


Si j’avais eu une minute de plus, je jure que j’aurais dégainé mon appareil photo pour croquer quelques clichés de la nature, des arbres, de l’horizon. Je me serais amusée à courir entre les bosquets, à tituber à travers les fleurs sauvages, à compter les nuages, à chercher le soleil derrière. « T’es sûre que c’est pas à droite? » mais c’était sans compter ma progéniture au taquet, mon fils qui a un but et un seul en tête, et qui apparemment préfère de loin se rendre à destination avant de rêver à se poser à quelque part, à jouer à travers les branches, à s’en faire des châteaux et des cabanes et des univers entiers. Fronçant du nez, levant la tête de l’écran de mon portable où un petit point rouge scintille à répétition, j’en viens à balayer l’endroit du regard, tenter d’élucider le mystère comme une grande. « Mon instinct me dit à gauche. » et il tape du pied le gamin, il se passe une main dans les cheveux comme le ferait Ezra quand je l’énerve, quand je perds mes mots, quand mes phrases restent en suspens. Quand je suis typique Ginny, bref. « Maman? » sa voix me questionne, mais son visage est impassible, et il attend patiemment que j'arrête de l’ignorer, prise sur le fait, et que je finisse par baisser mes prunelles à sa hauteur de pomme. Il a pris en assurance, Noah, depuis les dernières semaines. Il mange mieux, il dort un nombre d’heures décentes. L’envie de bouger est un peu plus présente, il grimpe aux arbres dans le jardin, s’agite dans les sports, participe à toutes les activités où on l’inscrit le sourire aux lèvres. Mais aujourd’hui, ses jambes qui se dégourdissent n’ont pas envie de faire quatre fois le tour du propriétaire, son plan de match est clair et précis et apparement, je suis une nuisance pour sa chasse au trésor.

« Hum? » perdue dans mes pensées, la maman qui finit par caresser distraitement la tignasse de son bambin, par tenter de l’attendrir alors qu’il s’en balance et que déjà, il rôde à quelques pas d’elle le menton en l’air et la curiosité au taquet. « Ton instinct, c’est lui qui nous fait tourner en rond depuis presqu’une heure. » oh qu’il est mauvais, l’autre gnome, et j’éclate de rire devant sa pique dont il est fier, bien évidemment. Torse bombé, il poursuit ses manigances, plonge ses mains dans la verdure, secoue les buissons dans l’espoir d’entendre le bruit salvateur de la capsule de plastique annoncée dans notre rayon tomber au sol, confirmer sa victoire. Mais rien, aucun signe, aucun grand dévoilement, aucune confirmation que j’ai raison et qu’il n’a pas tort, aussi. Emboîtant le pas, pointant maintenant les aiguilles qui semblent être de mon côté, j’interpelle l’attention de Noah qui ressort du sous-bois les vêtements un peu plus tachés qu’avant d’y être entré. Telle mère, tel fils dirons-nous.  « Perds pas espoir Noah, là, regarde, la boussole elle dit que... » « … qu’on marche en sens inverse. Encore. » à peine un mètre de parcouru que déjà, je vois le cadran s’alarmer, tourner en tous sens, faire la rotation à l'inverse en entier avant de pointer dans notre dos. « 5 minutes de plus, juste au cas où cette fois soit la bonne, et après c’est toi qui dirige le groupe. Deal? » soupir commun, avant que j’abandonne pour le moment les rennes maintenant que le bambin me tend sa paume dans l’attente que ma carrière de pack leader se termine définitivement. S’il est si bon avec son sens de l’orientation de 8 ans d’âge, qu’il dirige les troupes, va. « Un peu plus et je penserais que tu doutes de moi, bonhomme. » mon clin d’oeil le fait rire, lui qui est maintenant chef de l’opération et qui, sourcils froncés de concentration, étudie la carte déployée sur l’application pour une énième fois. « Tu fais bien. » et il a de la répartie le petit. En même temps, avec Tad dans les parages, il apprend la conversation à la dure et ce n’est pas nécessairement pour me déplaire.

La seconde suivante, il pousse une exclamation de victoire, son propre eurêka, suffisant pour que je me prête au jeu, cherche ce qu’il a vu, tourne le dos pour enfin revenir dans son sens et l’entendre détaler sur le chemin. Si je pars à sa poursuite, hilare, le sac à dos qui rebondit sur ses épaules qui suivent le rythme, c’était sans réaliser que malgré ses jambes de nain il arrive à nous semer mon cardio de pacotille et moi sans le moindre effort louable. « Noah?! » que je l’appelle, maintenant arrêtée, volte-face sur moi-même, cherchant un indice à mon tour du malfrat qu’il personnifiait maintenant en fuite, et caché, fort probablement. « Noah! C'est pas cool, tu sais que je sursaute à rien! » je parie que je l’entends rire derrière moi. Ou est-ce qu’il se trouve tout devant, plutôt? Presque paranoïaque, j’en oublie le geocaching du jour, la sortie mère-fils réclamée maintenant que je passe l’entièreté de ma vie entre mes workshops et l’atelier de Dannie à préparer le prochain vernissage, j’en oublie la mission de trouver la relique cachée dans une partie du Wynnum Mangrove Boardwalk. Parce que c’est beaucoup plus fun de pourchasser mon fils, parce que c’est beaucoup plus amusant de sauter derrière les plantes, d’exagérer des grognements, d’entendre ses échos d’hilarité dans l’angle, un peu plus à gauche, non à droite, non là, juste derrière. « Oh. » et je le trouve, le blondinet hyperactif. Je le trouve de peine et de misère, des écorces dans mes cheveux et de la terre sous mes ongles.  « Isy! T’es perdu toi aussi? » je le trouve comme il a déboulé sur ses propres trouvailles à lui. « On n’est pas perdus, on fait que prendre le temps de découvrir la nature ambiante. » remontant la bretelle de mon sac sur mon épaule, c’est tout juste si je suis crédible, si j’ai vraiment besoin de l’être. Noah lui, il a déjà jeté son entrain sur la fillette qui accompagne Isaac, et ses baskets roses à paillettes dont je suis particulièrement jalouse, à voir comment elles survivent bien à l'environnement alors que mes vieilles converse rouges, elles, semblaient avoir vu la guerre.
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Isaac Jensen
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le coeur au bout des doigts
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ÂGE : 34 ans (13.05.90)
SURNOM : Isy
STATUT : Penny est le soleil et l'amour de sa vie, l'évidence avec laquelle il écrit sa plus belle histoire et s'autorise à réaliser des rêves de bonheur (06.07.2021)
MÉTIER : Infirmier au service des urgences, président de l'association Run for Judy, infirmier bénévole à la Croix Rouge et aux Flying Doctors, sapeur-pompier volontaire et surtout : papa comblé de Jude (13.09.2018), Maia (14.06.2022), Jack et Mila (01.08.2023)
LOGEMENT : Penny et lui ont quitté Toowong en 2024 pour s'installer avec leurs enfants à Bayside et y créer leur cocon à l'image entière de leur amour
POSTS : 28708 POINTS : 0

TW IN RP : dépression, anxiété, automutilation, idées suicidaires, tentative de suicide, mentions d'abandon d'enfant
PETIT PLUS : Emménage à Brisbane en 2003 ∆ il exerce en qualité d'infirmier au st vincent's depuis 2006 puis est affecté aux urgences en 2013 ∆ une suite de blessures anéantit sa carrière de joueur de football australien en 2010 ∆ il attente à ses jours en mars 2018 et reprend le travail en septembre 2018 ∆ finaliste de ROA en 2020 ∆ il se soigne contre son anxio-dépression, après avoir longtemps refusé son diagnostic
CODE COULEUR : Isy s'exprime en #9966ff ou slateblue
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grisy
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(s2) grace #4grace #5grace, elias, kieraneliasivylove #5love #6
(s3) elias, kieran, grace, sienna, jack
(s4) épreuve semaine 4grace #6martin
(s5) épreuve 1 semaine 5épreuve 2 semaine 5épreuve 3 semaine 5résultats
(finale) grace #7raftinggrace #8grace #9
AVATAR : Will Higginson
CRÉDITS : cheekyfire (ava), solosands (sign), loonywaltz (ub), la confiserie (illustration personnalisée), (gif may0osh (gif olivia), stairsjumper (starter pack)
DC : /
INSCRIT LE : 08/04/2018
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Message(#)mcjen ▲ daydream in blue EmptyDim 4 Nov - 18:47


Now I know bad thoughts are nothing when you're in my head. Maybe it's a lost cause, but I'll never forget how your eyes shone bright and my heart was a brimming cup. Maybe it's a lost cause, but I'll keep looking up.

« Tu m'oublies pas, vendredi, hein ? » La voix fluette espère, prie avec véhémence, à travers le combiné. Mon attention est mise à rude épreuve entre ma recherche précipitée de tubes à prélèvements sanguins et les tracas indéniables de ma nièce. « Je te promets que je ne t'oublie pas. Je viendrai te chercher comme d'habitude. » « T'es sûr que tu pourras, hein ? T'es sûr que t'auras pas les Flying Doctors ou la Croix-Rouge ou ton marathon ou... » Je me recule juste à temps pour éviter un écrabouillage douloureux de mes orteils contre les lourdes boîtes à pansements qui viennent de glisser sur l'étagère dont l'ordre est sauvagement malmené par mes recherches frénétiques. « Je me souviens pas avoir déjà manqué un engagement envers toi, jeune demoiselle, » j'adresse d'un ton à la fois catégorique et doux. Je n'apprécie pas percevoir son souci si intense à l'autre bout du fil et favorise une section vive et intégrale de ce dernier. J'entends les mots de l'écolière bouillir dans sa gorge, pour rejeter un simple et collaboratif : « Ah. » « Vérifie que tu as bien tout dans ton sac, » je conseille, adroite diversion munie d'un ton taquin, sachant pertinemment que ma nièce appréciera guère que je doute de ses capacités organisationnelles. L'indépendante Joy qui gère en permanence. « Je me souviens pas avoir déjà oublié quelque chose, oncle Isy. » Un sourire étire mes lèvres et je m'applique à ranger les diverses boîtes de pansements. « Et ton pyjama, la dernière fois ? » L'inquiétude est désormais volatilisée, la fillette s'évertuant à blâmer sa mère sur cet odieux oubli que je charrie sans scrupule. « A plus tard, okay ? » conclus-je, le matériel tant désiré enfin dans mes mains. « Okay, on raccroche. » consent-elle avant de faire vibrer mes tympans sous une rude tonalité.

***

C'est chargée comme une mule que la petite bonne femme s'oriente vers mon bolide collector. Les yeux moqueurs, je retiens difficilement l'articulation de tout commentaire sur l’attirail qu'elle emporte : la valisette à l’effigie d'une princesse de Disney dont j'ai jamais su retenir le nom, son sac à dos rose à paillettes et clous, ses lunettes de soleil violettes glissées sur son nez en trompette. Elle rejette ses cheveux en arrière et me lance un regard souverain avant que je n'ouvre le coffre et y place sa valise. « J'ai rien oublié, » qu'elle me lance, défiante, mon petit doigt me glissant que Joy a doublé la dose de ses affaires pour ne pas donner raison à ma précédente remarque vestimentaire. « J'ose espérer, » Je réplique, les sourcils haussés. Je referme le coffre et dépose un baiser sur la joue de l'enfant avant qu'elle n'aille s'installer à l'arrière du véhicule. Il ne lui faut que quelques minutes pour oser : « Pourquoi t'es encore déguisé ? » Un coup d’œil dans le rétroviseur, angle vers la coquette inquiète et mon œil violacé. « C'est pas du maquillage, mais je suis flatté que tu me penses si artistique. » Un rictus étire ses lèvres fines et elle se plonge dans le dernier ouvrage d'Harry Potter sans mot dire. « Joy ? » J'appelle avant qu'elle ne soit beaucoup trop absorbée par l'histoire pour ouïr toute catastrophe l’environnant. Un éclat d'émeraude me percute, je lui tends le sachet contenant deux de ses donuts favoris. Toutes ses petites dents s'affichent gaiement avant qu'elle ne remercie et savoure ce que je soupçonne composer son mets préféré - avec les croques-monsieur.

Arrêt à Toowong sous le récapitulatif du dernier chapitre de Harry Potter que la fillette a lu. J'entends ses critiques sur les personnages qu'elle se plait à singer, citer, mimer. Alors que je dépose sa valise dans la chambre d'ami, elle s'installe au comptoir avec son gobelet en forme de crème glacée rempli généreusement de jus d'ananas. Elle me lance un coup d’œil et efface les quelques gouttes de jus sur la surface de travail plus ou moins subtilement. Je m'accoude en face d'elle, questionnant : « Alors, t'as envie de faire quoi ? » Elle avale sa gorgée, réfléchit quelques secondes. « Joyisy. » Je ris doucement et consens : « Je vais chercher la tablette, alors. » « Oublie pas de la charger ! » chantonne-t-elle à peine ai-je le dos tourné.

Joyisy, le pseudo élaboré par la demoiselle pour notre compte sur le fameux site de chasse au trésor. Il est devenu une tradition oncle-nièce de vérifier s'il n'y a pas eu de nouveaux géocaches de dissimulés dans les environs de Brisbane, mais aussi de faire le tour de ceux que nous avons nous-mêmes créés et cachés pour les remplir de babioles ou s'émerveiller sur les différents noms inscrits sur le bulletin. La tablette chargée à 100%, l'enfant survitaminée, c'est vers Wynnum Mangrove que nous nous orientons. Stratège, la fillette a déjà programmé notre itinéraire, me réduisant comme d'habitude au vulgaire rôle de chauffeur.  

« C'est au football que tu t'es fait ça ? »
qu'elle lance alors que nous nous enfonçons davantage dans les bois. « Isy! T’es perdu toi aussi? » Mon regard passe d'une jeune tête à une autre. « Hey, Noah, » je salue avec un sourire suivi traditionnellement d'un high five. Un sentiment de soulagement réchauffe mes veines, constatant que le garçonnet n'a développé aucune rancune ou peur vis-à-vis de ma personne et du spectacle violent que je lui ai offert récemment. « On n'est pas perdus ! Est-ce que t'es un muggle ?! » qu'elle déclame, l'inquisitrice. Je m'apprête à calmer ses ardeurs - un muggle étant ici quelqu'un qui ne connaît pas le geocaching et de qui l'on doit impérativement "fuir" selon les propos de Joy afin de ne pas nuire aux géocaches environnants - lorsqu'une Ginny au goût naturel apparaît. « On n’est pas perdus, on fait que prendre le temps de découvrir la nature ambiante. »

En temps normal, un léger sourire tendre aurait apparu sur mon visage invoqué par cette précision impérative livrée par la jeune mère. Néanmoins, ce n'est que douloureux pincement au cœur et embarras féroce qui m'éprennent goulûment, mon teint en pâtissant sans détour. J'avais le sentiment d'avoir enchaîné que les torts et les maladresses depuis quelques semaines. En réalité, il me semblait me situer systématiquement sous mon pire jour sous les prunelles de la McGrath. A croire que nous ne pouvions nous croiser qu'à l'aube des moments éreintants nous tiraillant l'existence. Je pinçais mes lèvres et entendais les enfants discuter geocaching, Noah ayant prouvé valeureusement être membre de la communauté.

J'attends, la gorge sèche, le cœur martelant ma poitrine. Mes yeux implorent un contact visuel avec l'artiste qui m'en dénie toute sorte. Se prépare-t-elle à extirper Noah du chaos que je fais régner, que j'entretiens, dans mon histoire ? Ce danger plausiblement imminent ? Les pupilles brûlent, les deux enfants comparent leurs trouvailles précédentes, ma tablette chutant au moins deux fois contre le sol sans que je ne bronche, un élément bien plus crucial me préoccupant. Finalement, mouvé par le téméraire, j'extrais une feuille morte de la tignasse en bataille de la peintre. Le contact l'interpelle, l'instinct la fait enfin déposer son regard contre le mien. Ma voix se casse mais les mots filent à la volée, précipités par mes candides sentiments, écorchés par mon cerveau qui les considèrent beaucoup trop crus, anodins et stupides. « Je suis désolé, pour la dernière fois. » Première saccade. Je précise presque à contrecœur, armé du désir de demander pardon pour tous mes écarts. « Avec Wesley. » Une pointe égoïste perce mon palpitant. Sont-ils amis ? Sont-ils proches ? A quel niveau cette complicité faiblement aperçue au travers des écharpes de brume générées par ma terrible fureur s'érige-t-elle ? A quel degré mon geste prospère-t-il du caractère impardonnable ? « Je sais que ça ne se pardonne pas. Mais le sentiment est là. J'aurais pas dû le frapper et vous n'aviez pas à en être des témoins forcés. » Spectateurs d'un acte déplorable, condamnés à des émotions de peur et de choc que j'ai suscitées à mes cuisants regrets. Mes lippes brûlent d'expliquer mon geste : les pleurs de Justine, ce fléau incessant de croiser l'homme qui a constitué l'une des clefs vers le bris de mon ménage, l'annihilation radicale de mes projets, la ruine insoutenable de mon amour, la destruction irascible de mes rêves. Chaque regard posé sur Wesley explose violemment les plaies, somme brutalement les souvenirs, réveille cruellement les chagrins. L'implosion m'avait été fatale, inévitable. Mais toutes ces couleurs apportées à ma haine ne justifiaient aucunement ma violence, ainsi, je les conservais, les amassais dans cette boule qui heurtait ma gorge vers une suffocation de l'affection.




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Il se précipite, comme il se précipite, il me chasse alors que j’en redemande, et bien vite, j’entraperçois ses boucles blondes rebondir dans l’angle, son rire communicatif qui monte à mes oreilles, m’arrache un éclat puis un autre. Parfois, il m’arrivait de m’arrêter, juste pour l’observer, aussi creepy cela puisse paraître. Contempler mon fils vivant et pas qu’un peu, le courage dans chacun de ses gestes, dans tous ses mots. Il avait survécu à l’impossible, il avait tout du super-héros à mes yeux, et même s’il râlait à la seconde où mes prunelles le détaillaient trop longtemps, et même s’il me sommait d’arrêter de l’admirer lorsqu’il faisait mine de s’endormir dans mes bras, sentant mon attention entièrement rivée vers lui, n’en restait pas moins qu’il me fascinait. Noah contre le monde avait rendu le reste de ma vie bien obsolète, bien relatif. S’il était en mesure de s’en sauver, de braver la maladie, de chasser l’éternel nuage noir d’au-dessus de sa tête pour finir par sauter à pieds joints dans tout ce qui venait, j’allais être à sa hauteur. J’allais m’inspirer de sa force, de son courage, j’allais lui démontrer la même, mieux. Le lien qui nous unissait en était un étrange, un fusionnel par moment, alors qu’il luttait pour son indépendance autant que je construisais la mienne. Mais toujours, il restait mon roc, mon trésor, ma plus belle réussite, ma plus grande fierté. « Hey l’ami, j’te jure que si tu manges toutes nos rations, je... » sauf lorsqu’il se comportait comme celui qui avait raison sur tout et pour tout. Sauf lorsqu’il menaçait d’avaler les bonbons et autres collations tout sauf nutritives cachées dans notre sac de randonnée, et qu’au passage il s’assurait de noter à quel point j’étais une piètre compatriote de chasse au trésor. Hilare mais piquée, débordant d’amour pour sa répartie presqu’autant embêtée de réaliser que de nous deux, il était définitivement l’adulte responsable, je pointe tout de même. Nuque allongée et iris perçants, pas la moindre trace du garçon, mis à part sa réponse moqueuse qui vole d’un bosquet distant jusqu’à mes oreilles. « Tu? »

Puis, il sort de sa cachette, fait sa grande entrée toute en collision, son petit corps en heurtant un qu’il reconnaît de suite, qu’il salue, à qui il envoie un grand sourire et une paume fière levée fidèle à leurs habitudes. Mes mots mettent presqu’autant de temps à sortir que mes pas à les trouver, lorsque je débouche à la hauteur d’Isaac et d’une gamine à peine plus grande que Noah, investie dans ses propres recherches au même titre que mon fils.  « Non pourquoi? Toi, oui? » à savoir s’il fait partie de ce qu'il dédie être ceux sans pouvoirs, le bambin bombe le torse, roule des épaules, hausse le sourcil de défi momentané, avant de s’exclamer de la collection de mentions récoltées, la longue liste de symbole étoilé qui couronne l’écran de la tablette que la fillette lui exhibe avec fierté. « On cherche celle-là, si tu peux être utile ça serait cool. » « Noah... » sa provocation m’étonne autant qu’elle le fait rire, et voilà qu’il semble avoir de suite piqué la curiosité de sa nouvelle genre d'amie, qui arque la tête à la recherche du nom que mon fils lui épelle. Les A se mélangent, les H sont perdus, ils s’y reprennent à quelques reprises avant de faire le tour de la carte, ils babillent presque sur le même ton et c’est attendrie à un niveau encore bien rarement atteint que j’esquisse même un geste vers eux, tentant de m’inclure dans la recherche, de me sentir utile, nécessaire, ailleurs.

Lâche, lâche Ginny. Parce que je le sens, son regard sur moi. Parce que je sais, qu’il cherche ses mots, qu’il hésite, qu’il n’est pas à l’aise, pas bien. Que la pression supplante la culpabilité, que le poids d’un geste peut-être même prémédité a suffi à lui ajouter une couche supplémentaire à gérer. Je refuse qu’il se mette dans cet état aujourd’hui comme toujours, et savoir que même indirectement je suis la cause d’un de ses tracas me serre le ventre. M’amène à fuir ses prunelles insistantes. À fixer avec intérêt mes Converse boueuses. À compter le plus sérieusement du monde les cailloux qui se trouvent au sol autour de mes pieds, avant de les multiplier puis de les soustraire, habile et concentrée. « Je suis désolé, pour la dernière fois. Avec Wesley. » l’instant d’avant, c'étaient ses doigts qui se perdaient dans mes mèches ébouriffées, mes yeux écarquillés qui suivaient le mouvement au ralenti, incrédule, avant de voir le contenu végétal qu’il allait retirer de ma tignasse sans le mentionner à outrance. Ses explications suivent, suite de justifications qui me font mal à entendre, m’assurant à chaque instant que Noah ne retient aucun écho, qu’il est toujours occupé à faire état de ses propres récoltes à sa nouvelle alliée de geocaching à la place. Il énumère les figurines de Marvel qu’il glisse immanquablement dans chaque capsule, il s'extasie de celle qu’il a retrouvée la dernière fois, la première qu’il avait lui-même cachée, et dont finalement il avait regretté le geste parce que c’était sa préférée, la plus cool, celle avec le plus de détails sur le visage. Mon esprit se brouille et mes pensées s’accélèrent presque autant que les battements de mon coeur, sueur froide à travers. « Je sais. » que je souffle, brisant mon mutisme, voulant alléger son courroux non sans chasser le mien. Ce qu’il relate et les faits complémentaires, ce qu’il excuse et la situation derrière, j’y vois deux histoires, j’y vois deux causes, bien que tout autant de conséquences. « On n’avait pas à voir ça, mais je n’ai absolument pas mon mot à dire sur quoi que ce soit à ce sujet. Ça vous appartient. » parce que je le savais logique, je le connaissais linéaire. Parce que je n’aurais même jamais pu penser qu’il ait réagi de la sorte sur un coup de tête non fondé, sur une idée éphémère. Ses raisons ne me regardent pas, et s’il m’a tenue à l’écart de cette part de son histoire soit, c’est que je n’ai pas à en savoir le moindre pli supplémentaire. Je doute qu’il aurait agi ainsi en sachant que nous étions là, que Noah aurait pu voir, volontairement mesquin. Prompte à connaître par moi-même mes propres soubresauts de colère, me voilà relativement bien placée pour me douter qu’il y a autre chose derrière ses frasques, et que de m’ajouter dans l’équation ne lui fera pas le moindre bien.    

« Maman, Joy dit que c’est juste là-bas. » Noah me fait sursauter, suppliant, à quelques centimètres de nous à glisser ses mains dans ses poches et à nous dédier le discours de celui qui est plus impatient qu’il ne le devrait. « Vous suivez, ou? » un coup d’oeil sur la carte que l’écran illuminé illustre me suggère que la distance est totalement raisonnable, qu’ils sont entre bonnes mains, qu’aucun danger ne risque de pointer le bout de son nez s’ils font quelques mètres vers leur Graal. Et somme toute, il me manque encore quelques pièces au puzzle, quelques éléments à assimiler plus pour moi-même que pour quiconque d'autre. « J'préfère t’entendre hurler ton bonheur d’avoir eu raison à distance, c’est bon. » sachant pertinemment que le sens où le trajet les amène est celui que mon fils se targue de vouloir emprunter depuis le début de notre aventure, j’anticipe avec raison. Et le voilà qui entame la marche, Joy sur ses talons, confiant, rieur. À la seconde où ils sont tous les deux enfouis dans le petit sentier longeant la ligne boréale, je me reporte sur Isaac. « Je… je ne veux pas savoir pourquoi si tu ne veux pas en parler. Je n’ai pas besoin de le savoir de toute façon. » et j’inspire doucement, alignant mes gestes à mes paroles alors que je me donne le temps de finalement étudier l’étendue des dégâts, de constater ses blessures, les ecchymoses qui heureusement semblent prendre des teintes plus pâles. Lentement, à tâtons, ma paume se lève, mon index s'approche, j'effleure ce qui guérit, une joue bouillante, une mâchoire sensible, un œil bleuté. « Mais, est-ce que ça t’a permis d’aller mieux, après? » et ma voix n’a rien d’accusateur, au contraire.  Je lui fait comprendre d’un regard, m’assurer qu’il ne s’est pas fait plus de mal ainsi et que surtout, si motivation derrière l’élan il y avait, il a trouvé ce dont il avait besoin. Wesley survivra, Noah et moi survivront. Mais pour Isy, chaque question a son sens, chaque intention va à sa libération, chaque pensée espère qu’il s’en sorte, qu’il avance.
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Message(#)mcjen ▲ daydream in blue EmptyMar 20 Nov - 21:21


Now I know bad thoughts are nothing when you're in my head. Maybe it's a lost cause, but I'll never forget how your eyes shone bright and my heart was a brimming cup. Maybe it's a lost cause, but I'll keep looking up.

Les éclats de ses yeux si loués transpercent enfin mes prunelles, atteignant mon âme instantanément, invoquant soubresauts à mon cœur qui se serre dans un battement maladroit. Les mots se faufilent entre mes lippes, malhabiles, colorés de franchise, honte et regrets. « Je sais. » qu'elle souffle tel un acquittement qui décontracte mes muscles tendus, relâchent mes épaules nerveuses. Mes doigts s'enfoncent dans les poches de ma veste alors que l'enthousiasme des deux écoliers surpassent notre conversation, en voilant même quelques nuances. « On n’avait pas à voir ça, mais je n’ai absolument pas mon mot à dire sur quoi que ce soit à ce sujet. Ça vous appartient. » Mes yeux se baissent lentement sur le sol, tel un ballon dont l'hélium est fatalement dérobé. Nous adhérons imperturbablement à la vérité que Ginny et son fils n'avaient certainement pas à être témoins de mon excès de colère visant ultimement Wesley. Le fait que cette rature brutale dans le livre de mon histoire nous appartienne est tout à fait véridique, bien que mon esprit ne cesse d'y placer les deux McGrath, tels des figurants. Ceux dont je ressens la présence en permanence dans cette péripétie, quoi qu'il advienne, et qui aguichent inexorablement mes remords.

L'attention des deux jeunes sollicitant la permission d'ajouter des découvertes de plus à leur palmarès geocaching allège le poids de mes sentiments le temps de quelques instants, telle une pause à l'amertume empathique des états d'âmes. Je souris doucement à Joy dont les yeux verts restent rivés sur ma personne et libère doucement son épaule de ses mèches brunes tandis qu'elle se rapproche, Noah offrant son plaidoyer. J'acquiesce à son adresse, assurant l’enfant qu’elle peut s'éloigner en compagnie du blond, sans surveillance de quelconque parent. J'observe les deux aventuriers gambader en suivant plus ou moins correctement l'itinéraire affichée sur ma tablette malmenée, la gaieté et l'impatience les étreignant beaucoup trop pour que leur concentration jouisse d’un caractère irréprochable.

« Je… je ne veux pas savoir pourquoi si tu ne veux pas en parler. Je n’ai pas besoin de le savoir de toute façon. » Le sang qui fait de nouveau qu'un tour, qui se glace discrètement, implique ce rictus qui sectionne mes traits tirés. Je mémorise néanmoins cette offre de libre-artiste, cette patience qu'elle expose naturellement. Le simple fait de s'entendre dire ne pas être proscrit à ressasser ses torts, ses tares, rend ma respiration plus aisée, parfumée de délivrance. « Mais, est-ce que ça t’a permis d’aller mieux, après? » Mes dents s'enfoncent délicatement dans ma lèvre supérieure, mes ongles triturant le tissu des poches de mon manteau. Ses doigts froids apaisent, bienveillants, le feu de mes blessures, y traçant des sillons de clémence ; et finalement, d'une voix rauque, je confie : « Pas vraiment. Ça m'a défoulé sur le coup mais... » J'ôte mes mains de mes poches, expirant le stresse qui m'habite, avant de citer Ali Ibn Abu Talib, un léger sourire complice aux lèvres : « Un moment de patience dans un moment de colère empêche mille moments de regrets. » Je ne taisais pas le fait qu'une part de mon être était satisfaite d'avoir cogné aussi durement Wesley, d'avoir excommunié toute cette rage, toute cette haine, tout ce mépris que je lui vouais pour ses choix, pour sa relation avec Chloe, pour son air heureux que j'enviais abominablement alors que je continuais d'être persuadé qu'il n'était pas correct pour mon ex fiancée. Mais qui étais-je pour juger qui valait son affection ? Qui étais-je pour blâmer Wesley qui n'était que l'autre homme dans cette histoire ? J'étais irrationnel et injuste, tout comme cette agressivité de ma part était condamnable. Et cela, malgré toute la noirceur qui grignotait mon bon sens, je le préservais et l'affirmais. Si bien que si le passé n'était pas révolu, sans doute aurais-je apprécié de retenir ce geste posté, assurément aurais-je souhaité m'accorder un moment de patience et m'épargner ces désolations déclenchées. Mes yeux passent de la poupée de porcelaine me faisant face aux éclats colorés révélant les vêtements des deux jeunes âmes riant aux éclats. Je me perds quelques secondes à les suivre du regard, avant de déclarer tendrement : « Elle n'a pas vraiment d'amis. Elle n'est pas du genre à cliquer comme ça avec les autres. » Joy la solitaire, Joy le loup. Toujours le nez dans ses bouquins, à s'inventer un autre monde. Je savais que ce mécanisme relevait davantage que de la passion : elle possédait aussi ces malheurs à accepter ou fuir dans son quotidien. J'avais conscience que si elle ne s'attachait pas à ses camarades de classe, c'est parce qu'elle avait été déçue une fois et ne s'était jamais pardonné son accidentelle infortune qu’elle cataloguait sans merci de faute de sa part. J'avais connaissance qu'elle usait toujours d'un frein dans ses relations car il lui était impensable d'inviter le moindre enfant à son domicile, au sein de son cocon, au cœur de ses secrets et ses hontes qu'elle n'assumait que lorsqu'elle n'en avait plus le choix. J'inspirais profondément, l'automne emplissant mes poumons, avant d'orienter mon attention entière sur notre conversation, feignant d'ériger un parallèle où un McGrath adoucit le quotidien d'un Jensen. « Tu penses que tu me pardonnerais ? » que le cœur questionne avant même que la raison ne l'en prive ; et ce premier se sert derechef, sous un châtiment taxé par son contradictoire acolyte.  





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Message(#)mcjen ▲ daydream in blue EmptyJeu 22 Nov - 16:25

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Fuir son regard me semble aussi superflu que douloureux, et à la seconde où il parle, où il tente un mot, un autre, une justification, des excuses, je visse mes prunelles aux siennes, incapable de les détourner. Si sa colère m’avait surprise, sa douleur m’avait cassée ; et pourtant, j'étais consciente que derrière, y’avait autre chose. Je l’avais senti de suite, je l’avais ressenti dans son élan, dans ce voile sur son regard, sa rage au bout des poings, son souffle rauque. Wesley comme canalisateur, et je ne m’étais même pas posé la question sur le pourquoi du comment, ce qui résonnait l’acte, pourquoi le bruit du craquement s’était répandu dans toute la cafétéria, pourquoi aujourd’hui, pourquoi maintenant, pourquoi autant. Jamais je ne l’avais lâché des yeux, jamais je n’avais même pensé à autre chose qu’à lui, qu’à son mal-être, qu’à cette implosion de chaleur à l’intérieur de lui que je devinais le consumer tout entier. Évidemment, je balaie du revers, secoue la tête de la négative, déjoue sa désolation en tentant de ne pas ajouter un poids supplémentaire, de ne pas être celle à qui il doit s’expliquer, le fardeau de craindre un air accusateur se dessiner sur le visage de qui que ce soit d’autre ne fait aucun sens à mon avis. Trop occupée à détailler ses blessures, sourcils légèrement froncés, je mets un temps avant de relever, arquant la nuque à la question posée le plus doucement, le plus finement du monde. « Tu regrettes? » entre la patience et la colère, entre les regrets et mes doutes que cela ait pu l’aider à aller mieux, voilà qu’il additionne une pierre supplémentaire à l’équation. Pure rhétorique ; bien sûr qu’il regrette. Bien sûr qu’il a laissé les pulsions parler avant le reste, avant l’Isy que je connais, celui que j’ai perdu trop vite, celui que j’aime si fort, celui part pour mieux revenir, celui qui tente depuis des mois de se relever, qui a trébuché, qui peine à recommencer. La distraction est douce lorsque je tourne la tête vers ma terreur sur deux pattes et visiblement, sa nouvelle amie. Attendrie par le descriptif que l’infirmier fait de la gamine, reconnaissant quelques traits, quelques aspects dont je m’étais moi-même affublée à son âge, je suis leur parcours à distance, éclate de rire par la bande. « Noah m’a toujours fascinée pour ça. Il arrive à voir le meilleur chez l’autre, à gratter ses forces, à les mettre en valeur. » il avait toujours eu cette curiosité, même au pire de son état de santé. Il avait toujours tenté de profiter de chaque seconde, de chaque goutte de positif, se retrouvant bien souvent au centre des conversations et des jeux, entouré d’autant d’enfants hétéroclites, parfois les plus timides du lot, d’autres moments par les plus turbulents. Et chaque fois, il évoluait avec eux, il s’amusait de découvrir leurs opinions, renchérissait dès qu’ils apportaient du nouveau, du différent, de l’inconnu. Huit ans et des poussières, et il était bien plus sage et intelligent que bien des gens avec une vie entière derrière eux.  « Il mise sur son envie de vouloir gagner, là. Il la laisse mener. » amusée, je comprends tout de suite le stratagème de Noah qui laisse Joy au centre des trouvailles, la suit au pas, pointe dans la direction qu’il croit être la bonne en lui suggérant qu’elle l’a vue avant lui. Fin renard le gamin, doux diplomate.

« Tu penses que tu me pardonnerais ? » et je sursaute, laisse les rires des enfants se perdre dans les feuillages, laisse leur candeur faire un pas puis une dizaine d’autres à notre opposée dans le sentier. Mon inspiration est un brin plus profonde, et je me fais violence, me retenir de lui retirer ce genre de demandes. J’ai envie d’insister encore, de me dissocier de son besoin d’entendre mon pardon, pour la simple et unique raison que je n’ai pas cette importance, que je ne suis pas celle qui doit décider de ce qui est bon, ce qui ne l’est pas. Que, pour une fois dans sa vie, il ne ressente pas le besoin d’avoir l’approbation de quiconque, parce qu’il l’a déjà. Il a déjà mon aval, il a déjà mon absolution, il a prouvé tellement de fois qu’il était plus que ça, et il a mal surtout. Il s’en ronge, il s’en brûle.  « Seulement si tu te pardonnes toi aussi. » alors j’y vais du compromis, le sourire en coin qui adoucit les paroles, la proposition d’entre-deux qui me semble nécessaire. S’il veut que j’y mette du mien, il devra en faire de même. Part of the deal, remember?  « Je rigolais pas, l’autre fois. » les doigts qui jouent distraitement avec l’anse de mon sac de randonnée, je fais référence à ses messages, aux miens, aux textos envoyés en pleine nuit qui étaient devenus une habitude, un checkup quotidien, un point d’ancrage que je me complaisais à attendre avec patience, rassurée lorsque son nom reprenait sa place sur l’écran illuminé de mon portable laissé las sur l’un des établis à l’atelier.  « Il nous manque, l’Isy qui va bien. » et si Noah ne démentira jamais le fait qu’Isaac heureux et dans son élément lui faisait plaisir, je me reprends, ne voulant pas imposer au garçonnet des mots à mon intention.  « Il me manque. » mais y’a l’angoisse qui remonte, y’a cette mauvaise idée, impression qui m’active, qui relance mes neurones, alourdit ma respiration.  « J’aimerais pouvoir faire plus, faire autre chose que te dire tout ça, te mettre de la pression pas nécessaire. » encore une fois, la crainte de n’être que nocive, que vague rappel de son avant me laisse un brin pensive, à tenter de trouver un moyen, à tenter de calmer le jeu.  « C’est juste… que je sais qu’il est là. Je le vois parfois, je le cherche, des fois, je le trouve. » et j’accroche mon sourire au sien, persuadée que derrière les ecchymoses il est là, que malgré ce qu’il a bu pu dire, l’épisode Earlham avait laissé entrevoir une brèche, une fêlure oui, mais l’espace nécessaire pour qu’il se ressaisisse, qu’il se retrouve.  « Isy, il me soignait. Et il apportait le café à maman. » la voix enjouée de Noah débouche des arbustes lorsque je le surprends à raconter à la brunette à ses côtés probablement d’où il connaît le Jensen, d’une vie d’avant. Amusée, je précise, le bout de mes baskets jouant avec la terre froide par automatisme.  « Entre autres, oui. » parce que le café, c’était la pointe de l’iceberg. Parce que je pensais à tous ces moments où Noah était assoupi et où y’avait un monde entier qui tournait, qui s’arrêtait, qui me cisaillait de l’intérieur. Et dans ces instants-là, c’était du pas juste du café qu'il apportait, mais du réconfort, de la lumière, de l’espoir, un peu, juste assez.  « On fait la course pour trouver le prochain? » que mon fils propose, change de sujet, les prunelles brillantes dans l’attente qu’on les suive, Joy et lui.
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Isaac Jensen
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SURNOM : Isy
STATUT : Penny est le soleil et l'amour de sa vie, l'évidence avec laquelle il écrit sa plus belle histoire et s'autorise à réaliser des rêves de bonheur (06.07.2021)
MÉTIER : Infirmier au service des urgences, président de l'association Run for Judy, infirmier bénévole à la Croix Rouge et aux Flying Doctors, sapeur-pompier volontaire et surtout : papa comblé de Jude (13.09.2018), Maia (14.06.2022), Jack et Mila (01.08.2023)
LOGEMENT : Penny et lui ont quitté Toowong en 2024 pour s'installer avec leurs enfants à Bayside et y créer leur cocon à l'image entière de leur amour
POSTS : 28708 POINTS : 0

TW IN RP : dépression, anxiété, automutilation, idées suicidaires, tentative de suicide, mentions d'abandon d'enfant
PETIT PLUS : Emménage à Brisbane en 2003 ∆ il exerce en qualité d'infirmier au st vincent's depuis 2006 puis est affecté aux urgences en 2013 ∆ une suite de blessures anéantit sa carrière de joueur de football australien en 2010 ∆ il attente à ses jours en mars 2018 et reprend le travail en septembre 2018 ∆ finaliste de ROA en 2020 ∆ il se soigne contre son anxio-dépression, après avoir longtemps refusé son diagnostic
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Message(#)mcjen ▲ daydream in blue EmptyDim 25 Nov - 3:25


Now I know bad thoughts are nothing when you're in my head. Maybe it's a lost cause, but I'll never forget how your eyes shone bright and my heart was a brimming cup. Maybe it's a lost cause, but I'll keep looking up.

Ginny hoche la tête à la négative, chassant sous chaque impulsion cette main assassine teintée de culpabilité qui m'étripe sans cérémonie, cette boule indigeste de remords et de regrets qui m'étouffent sans retenue. Elle les raye de ses mèches brunes virevoltantes, en bataille, assurant qu'aucune redevance n'est légitime dans notre relation, imposant compréhension, insufflant douceur au bout de ses fins doigts pâles qui retracent l'impact sous mon œil, soulignent les couleurs ternissant ma joue, accentuent ma mâchoire violacée. « Tu regrettes ? » Sa main en suspens, ses ongles qui se camouflent dans la manche de son blouson. J'acquiesce, tel un secret inavouable qui ne permet nullement la confusion néanmoins. Je regrette de toutes ces parts de mon être brisé. J'abomine ces vides que je ressens entre mon cœur et mes pensées et qui me font insatiablement déraper. Je me désole d'être incapable de maîtriser mes états d'âmes. Je m'effare de ne savoir accepter les drames de ma vie. Je prie l’acquisition de ces outils qui me permettront de conserver mon sang-froid envers mes propres problématiques, annihileront l’angoisse qui m’accompagne désormais perpétuellement. J'inspire profondément, en quête de cet havre où les cauchemars, les démons et les idées noires sont proscrits, à la recherche désespérée de ce plaid salvateur, cette eau bénite, qui terrera mes fatals tourments.

Mon regard émeraude se pose sur la fillette qui s'ouvre, s'ose, donne d’elle à Noah. Ce petit soldat de la vie qui, de son traditionnel épatant, l'a manifestement happée en plein cœur et tient sa confiance au creux de ses paumes égratignées par son énergie dorénavant débordante. Je perçois encore le doute sur les traits de Joy, mais son comportement actuel en lui-même rejette des habitudes qui frisent le révolu depuis des années. « Noah m’a toujours fascinée pour ça. Il arrive à voir le meilleur chez l’autre, à gratter ses forces, à les mettre en valeur. » « Le soleil, » je commente, un sourire aux lèvres. Celui qui ne cesse de briller et apporter sa chaleur en tout temps, même si on ne le voit pas, même si on ne le perçoit pas vraiment. Il est toujours là, tenace, regroupant toutes les âmes telles qu'elles sont créées. « Il mise sur son envie de vouloir gagner, là. Il la laisse mener. » Un rire file entre mes lèvres et j'observe plus attentivement la scène. Le duo de choc, Noah qui a pris possession de la tablette et Joy qui proclame ses conjectures en fonction des distances et de l'orientation du personnage sur la carte géolocalisée. Noah qui assure, motive, propulse, valorise. Et quand les enfants quittent mon champs de vision, voilés par quelques conifères, mon cœur balance l'interrogation qui le taraude depuis des jours et des nuits. « Tu penses que tu me pardonnerais ? »

Elle sursaute, mes lèvres se pincent. Mes pupilles se gravent dans sa chaire, à l'affût du moindre langage corporel me révélant ses sentiments face à ma violence impulsive, dans une vaine tentative d'encaisser le choc avant qu'il ne se somme. Je retiens mon souffle, elle inspire profondément. La brise caresse nos visages et finalement, accompagné du chant d'un méliphage, elle indique : « Seulement si tu te pardonnes toi aussi. » Quelques secondes d'indécision, où mon regard se perd, s'éteint progressivement, avant de se détourner vers un élément aléatoire du décor. Le pardon, quelle drôle de notion, pense-je avec affliction. Le deal redore ses blasons de justesse comme d'équité, toutefois, à mon triste sens, il me paraît ardu d'accomplir ma part du marché. Alors, défaitiste, j'envisage le chemin sans cet acquittement sollicité, parce que me montrer miséricordieux envers ma propre personne n'est plus vraiment dans mes cordes.

Mes mains glissent dans les poches de ma veste et tandis que je me perds dans mes pensées, chutant vers un abandon du présent pour me noyer dans mes obscurs présages, sa voix me rappelle.  « Je rigolais pas, l’autre fois. » Un regard en coin, Joy qui sursaute et clame avoir aperçu quelque chose bouger sous une racine d'arbre. « Il nous manque, l’Isy qui va bien. » Le regard qui s'échappe de nouveau, nostalgique, effaré. J'ai composé cet homme sans être certain pouvoir le retrouver un jour. J'allais bien, j'étais heureux, mais tout ce bonheur semble reposer sur d'autres personnes ; comme si esseulé, je ne me jugeais pas capable, ou légitime, de bonheur. « Il me manque. » Et c'est ma gorge qui se serre sous les élans de culpabilité, m'impose aphone. C'est la crainte de décevoir de nouveau qui tiraille mon âme, de vagues songes voletant vers ceux qui ont souffert suite au terrible geste que j'ai posé en mars dernier. « Il me manque aussi », je retiens dans ma détresse. « J’aimerais pouvoir faire plus, faire autre chose que te dire tout ça, te mettre de la pression pas nécessaire. » Les muscles de ma mâchoire se contractent tandis que je tourbillonne vers le mépris de ma personne, ressasse mes innombrables fautes desquelles je suis probablement le seul geôlier. Je perds doucement foi, encore, jusqu'à ce qu'elle me rattrape - encore. « C’est juste… que je sais qu’il est là. Je le vois parfois, je le cherche, des fois, je le trouve. » Une lueur d'espoir s'érige, un confort vital s'installe. Et cette petite voix qui conseille de ne pas encore lâcher prise, qui rappelle les promesses, reflète la lumière des éléments positifs si aisément ombragés. Cet espoir qui mouve mes vertèbres dans un mouvement approbateur, comme par instinct, muni d’un ultime dessein.

Les deux écoliers se rapprochent, la voix de Noah explicitant à Joy sa connaissance de son oncle. Un fin sourire tend mes lèvres, s'accentue distraitement lorsque Ginny enrichit les dires de son fils. Je croise le regard aussi curieux que fier de ma nièce, repousse mes tourments en son nom, avant que Noah nous invite à la compétition. J'extirpe mon téléphone portable de la poche arrière de mon pantalon et ouvre l'application Geocaching. « Ok, je propose celui qui est nommé "Get Sappy". » Je m'approche de la tablette pour indiquer la cible à Noah et Joy, la jeune mère surplombant l'écran également. Le géocache se situe à moins d'une centaine de mètres, rendant difficile l'éventualité de perdre les deux enfants en cours de route, tout en leur offrant l'optique de chasse contre des adversaires réels et simultanés. Je perçois déjà les deux aventuriers trépigner d'impatience à l'idée de s'élancer à cette recherche tout en réfléchissant à quelle surprise ils glisseront dans le contenant du géocache de taille moyenne selon le site. Une fois le départ lancé et une distance croissant entre les deux équipes visant la résolution de cette quête improvisée, je questionne, les mots lourds de sens et d'affection, le regard attentionné révélant la multitude de moyens et l’inéluctable bonne volonté prêtes à être déployées en cas de réponse négative : « Et toi, tu vas bien ? »




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Message(#)mcjen ▲ daydream in blue EmptyLun 3 Déc - 2:49

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Son silence est légitime, son mutisme accompagne mes paroles comme mes silences, et ce n’est que de longues minutes supplémentaires à son calme que je lui accorde, sans rien presser. Je suis consciente que mes mots ne sont probablement pas ce qu’il aurait voulu entendre, ou du moins, qu’il ne sait pas lui-même ce qu’il cherche, ce dont il a besoin. L’impulsion réglait certains aspects, d’autres se brimaient dans les constatations, suffisaient à se remettre en question. Alors j’attends, je suis patiente. Je ne bouge pas, n’ai pas prévu de le faire de toute façon, et préfère de loin laisser la brise et les oiseaux, le soleil et les rires des gamins en parallèle faire le travail d’offrir une trame de fond le moindrement douce, loin d’une absence de paroles apportant avec elle son lot d’angoisse et de douleurs qu’on ressasse. Bien vite, Noah et Joy rejoignent notre station à confession, les sourires aux lèvres confirmant qu’ils ont réussi à trouver la cache que j’avais si honteusement été incapable de repérer après de nombreux allers et tout autant de retours en ces bois particulièrement narquois. Roulant des yeux en secret - ou au moins, en détournant la tête pour éviter à mon fils de voir que de nous deux, j’étais la plus immature - je les entends babiller sur la collection de pièces de monnaie d’ailleurs qu’ils ont pu dénicher dans la boîte de plastique cachée à même l’une des branches d’un arbre aligné parfaitement avec le point rouge signalé comme fait, sur l’écran illuminé. Noah sort d’office son esprit de compétition, relance d’une nouvelle chasse au trésor qu’il additionne d’une compétition relevée. Haussant le sourcil, piquée au vif, je me lève à la suite d’Isaac et traîne un brin des pieds le temps de rejoindre le petit groupe qui se penche sur la carte. « Attends, attends, j’ai pas vu. C’est le nord, là? » s’ils se précipitent déjà les gamins, j’insiste, la voix fausse, le jeu surfait, me plaignant l’espace d’une seconde le temps que Noah puisse remarquer et souligner d’un soupir à quel point il trouve mes aptitudes pathétiques, comment il est si sûr de gagner, vraie terreur. « J’fais exprès. » que je murmure à l’oreille d’Isy, maintenant rusée, déterminée à brouiller les pistes et à ce qu’ils croient dur comme fer que nous serons retardataires, qu’ils peuvent prendre tout le temps du monde qu’on n’aura jamais fait de pas dans le bon sens. « Tu verras, on va les retrouver en bord de route dans une semaine. » que je l’entends même se moquer, le garnement, avant de le voir s’emboutir dans un sentier qui à mon sens leur ajoute une bonne poignée de minutes supplémentaires. « C’est aussi le temps où tu seras privé de dessert si tu continues. » ma voix fait écho, mes menaces sont superflues, mais déjà, je me réjouis d’avoir semé la peur, et tout autant convaincu mon fils qu’il allait gagner sans le moindre effort. La blague.  

Peu de temps après, notre duo s’enfouit dans un sentier parallèle, celui qui selon ma compréhension de la carte évite quelques embouchures, quelques détours et risque de nous permettre d’arriver juste à temps, juste avant les enfants. Les petites victoires, qu’ils disent. Isaac à qui j’avais laissé toute la latitude de profiter de la nature, de l’air ambiant, de se murer dans son calme si c’était ce qui lui faisait du bien. Il revient doucement à lui, à moi, s’interroge sur mon quotidien, ma perception de. Instinctivement, je réponds à sa suite, un « Ça va. » qui sort relativement vite, non sans être faussé. Rares avaient été les fois où j’avais affirmé aussi rapidement que tout était sous contrôle en le croyant fermement - pourtant, aujourd’hui, je pouvais affirmer que tout allait. « J’ai un barème, tu sais. » ma réflexion m’amène à lui confier ce pan, un secret que j’avais peaufiné avec les années, un acte presqu’inné qui rendait le tout si relatif, si facile à gérer, plus simple à assimiler aussi. « Une liste de trucs qui, s’ils arrivent ou sont bien établis, veulent dire que ma vie va bien, que tout va bien. » évitant une branche d’une feinte agile pour la recevoir en plein dos l’instant d’après, je secoue la tête sous le choc avant de poursuivre mes explications tout comme la marche au pas plus rythmé qu’à l’habitude. « “Donne-moi un exemple Gin, s’il-te-plaît” dit-il. » et je croise son regard, ri un peu, imite sa voix au mieux, me pose la question comme s’il l’avait fait lui-même, justifiant le monopole de la conversation que je lui ai pris sans demander mon reste.

« Du fairy bread au menu : 10 points, de nouveaux pinceaux : 30 points. Une balade en nature : 15 points, une dose surhumaine de café : 20 points.  » mes pieds titubent dans un rocher que je n’avais pas remarqué parce que trop occupée à couver Isy des yeux, à tenter de voir si à un moment ou un autre, il tentera l’humour en me révélant combien de points il pourrait associer à l’acte de cogner violemment Wesley. Me reprenant à son épaule, je retrouve mon équilibre du mieux que je peux.  « Noah qui est en santé : une infinité de points. » évidemment - et c’était bien ce qui, depuis sa sortie de l’hôpital, rendait le reste superflu. Tant que mon fils affichait des résultats positifs et constants, les maux du monde entier n’avaient plus la moindre importance. « Trouver la cache avant eux et pouvoir m’en vanter pendant des siècles et des siècles : une infinité de points, +1. J’espère que t’as compris le sous-entendu que c’est très, très important. » l’esprit de compétition pas du tout convaincant remonte, et j’hausse même le doigt à l’intention de l’infirmier, insistant sur le gage comme s’il s’agissait de notre seule raison d’être. Aimant bien le scénario où, en effet, le temps d’un après-midi, la seule chose qui comptait était de fouiller avec lui les bois à la recherche de bribes enfouies, de secrets cachés, loin de la réalité, loin de tout le reste sauf de nous. « T’as une liste du genre? » que j’ose, un peu après avoir cru qu’on y était, pour finalement réaliser que rien n’est caché ici, du moins, pas après un bref coup d’oeil circulaire porté autour de nous.
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MÉTIER : Infirmier au service des urgences, président de l'association Run for Judy, infirmier bénévole à la Croix Rouge et aux Flying Doctors, sapeur-pompier volontaire et surtout : papa comblé de Jude (13.09.2018), Maia (14.06.2022), Jack et Mila (01.08.2023)
LOGEMENT : Penny et lui ont quitté Toowong en 2024 pour s'installer avec leurs enfants à Bayside et y créer leur cocon à l'image entière de leur amour
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TW IN RP : dépression, anxiété, automutilation, idées suicidaires, tentative de suicide, mentions d'abandon d'enfant
PETIT PLUS : Emménage à Brisbane en 2003 ∆ il exerce en qualité d'infirmier au st vincent's depuis 2006 puis est affecté aux urgences en 2013 ∆ une suite de blessures anéantit sa carrière de joueur de football australien en 2010 ∆ il attente à ses jours en mars 2018 et reprend le travail en septembre 2018 ∆ finaliste de ROA en 2020 ∆ il se soigne contre son anxio-dépression, après avoir longtemps refusé son diagnostic
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grisy
(s1) lancementlove #4grace #1grace, greg, siennaweek-end #1grace #2grace #3
(s2) grace #4grace #5grace, elias, kieraneliasivylove #5love #6
(s3) elias, kieran, grace, sienna, jack
(s4) épreuve semaine 4grace #6martin
(s5) épreuve 1 semaine 5épreuve 2 semaine 5épreuve 3 semaine 5résultats
(finale) grace #7raftinggrace #8grace #9
AVATAR : Will Higginson
CRÉDITS : cheekyfire (ava), solosands (sign), loonywaltz (ub), la confiserie (illustration personnalisée), (gif may0osh (gif olivia), stairsjumper (starter pack)
DC : /
INSCRIT LE : 08/04/2018
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Message(#)mcjen ▲ daydream in blue EmptyDim 9 Déc - 22:46


Now I know bad thoughts are nothing when you're in my head. Maybe it's a lost cause, but I'll never forget how your eyes shone bright and my heart was a brimming cup. Maybe it's a lost cause, but I'll keep looking up.

Le géocache qui me semble le plus sécuritaire déniché, la compétition s'annonce. Derechef, les deux enfants s'en éprennent, armés d'une détermination infaillible doublée d'une avidité au triomphe. La jeune mère s'amuse, feignant selon ses confidences suivantes son sens de l'orientation à désirer. Son fils ne tarde pas à provoquer, taquineries au rendez-vous, provoquant un air de surprise sur le regard de Joy aucunement habituée à articuler ou ouïr ce genre de remarque adressée par un enfant à un adulte. Sous les menaces de Ginny, les deux équipes se distancent. Ayant pris le soin d'emprunter un sentier différent de celui des deux écoliers, je finis par rompre le silence qui s'était naturellement installé entre nous, bercés par les bruits de la nature et notre intrusion heurtant sans scrupule cette dernière.

« Ça va, » qu'elle me répond instantanément, tel un réflexe, bien que la sincérité teinte ses dires. J'ose un regard vers sa silhouette et l'entends m'évoquer un barème qu'elle m'explicite par la suite. Son imitation visant à débuter le jeu des questions/réponses m'arrache un sourire avant que je ne m'étonne sur un ton plaisantin : « C'est vraiment comme ça que tu perçois ma voix ? »

Sa liste à bonheur se grave dans mon esprit, enclenche la manivelle de ma propre machine à satisfaction qui tourne toutefois dans le vide depuis d'interminables mois - ceux-ci si tenaces qu'ils me semblent souvent composer des années, une vie. « Trouver la cache avant eux et pouvoir m’en vanter pendant des siècles et des siècles : une infinité de points, +1. J’espère que t’as compris le sous-entendu que c’est très, très important. » Un léger rire file entre mes lèvres avant que je ne plonge mes mains dans les poches de ma veste. Moi qui pensais laisser gagner les deux sacripants, voilà que le défi saisir une toute autre tournure. « Compétitrice, intéressant, » commente-je, mémorisant le trait de caractère avec un sourire en coin complice. Sans doute n'étais-je qu'un adulte rabat-joie à ne pas me presser ni m'enthousiasmer de la découverte de cette cache sous prétexte que je me confrontais à des enfants. Dans mon esprit, je ne soupçonnais pas l'obtention de quelconque gaieté à poser mes mains sur ce trésor en premier et reconnaissais la fierté entière qui étreindrait assurément Noah et Joy s'ils venaient à remporter ce pari. Naturellement, je les positionnais ainsi en grands gagnants de ce défi puisqu'à mon sens ils en bénéficieraient davantage en termes de sentiments. Du moins, jusqu'à ce que mon acolyte parsème l'équation de sa volonté d'exploratrice fructueuse.

« T’as une liste du genre? » Des secondes en suspens, c'est à mon tour de trébucher mollement. « Hum. Pas vraiment. » Les mains qui s'échappent de nouveau dans les poches de la veste, extirpées seulement quand la gravité m'eût menacé de me sommer contre elle entièrement. Je mords aussi discrètement que distraitement ma lèvre inférieure, réfléchissant aux éléments qui pourraient composer un barème fixe déterminant si ma vie allait bon train ou déroutait périlleusement. La notion d’émotions semblait tantôt étrangère, tantôt indispensable, si bien que j'en devenais confus. « Je me réjouis pour mes proches à qui il arrive de bonnes choses mais je suis plutôt résigné en ce qui me concerne. » Ou défaitiste, ou complaisant. Un peu comme une larve, qui se contente de comment la vie se déroule sans tâcher d'y apposer quelconques couleurs. Telle la bouteille à la dérive qui suit le courant de l'océan, quitte à délivrer un jour l'essence qu'elle referme ou pas. Je hausse les épaules, avant de décrire : « J'ai pas vraiment de correspondances pour les points qu'un barème apporterait, j'imagine. » Je lorgne sur mon interlocutrice, le point nous représentant s'approchant dangereusement du secret convoité, dissimulé auprès de l'un de ses conifères innocents. J’esquisse un énième geste pour nous remettre dans le droit chemin et épargner un échec cuisant à la photographe. « J'y réfléchirai, » je promets, réalisant que mes propos n'ont rien de réjouissants et n'incitent certainement pas à perpétuer une discussion avec ma personne. « Et du coup, tu as plusieurs niveau dans ton barème ? Ta journée peut passer de passable à satisfaisante en une bouchée de fairy bread ? » Un fin sourire étire mes traits puis j'annonce, le chiffre inscrit sur mon téléphone m'interpellant : « On est à 15 mètres. Ralentis un peu, mon téléphone capte à son rythme et il ne faudrait pas qu'on dépasse le geocache. » Je lui adresse un clin d’œil entendu. Le nombre tangue, on virevolte à plusieurs reprises, en quête de l'orientation idéale, du nombre de mètres à parcourir le plus petit possible. Je cherche les enfants des yeux et déclare au même moment que des mèches blondes s'esclaffent entre quelques branches. « Ils arrivent, get sappy! » Je convie Ginny à voix basse question de ne pas attirer les deux jeunes tout en précipitant les fouilles. Je me déplace afin qu'ils ne me remarquent pas de suite : connaissant les deux oiseaux, ils seraient capables de se précipiter vers nous pour nous entourlouper en beauté. « J'imagine que c'est sur le sapin, ou à sa base, » je conjecture, mes mains désormais à la recherche de la petite capsule tant désirée. « Attention ! » Je préviens dans un souffle, attirant la McGrath vers moi de manière à ce que l'arbre nous voile du regard vif de l'équipe adverse. J'explique ensuite, la distance étant dorénavant étrangère entre Ginny et moi, conséquence de mon geste prompt : « S'ils nous voient, ils vont venir directement, c'est sûr. » Devant l'équilibre précaire de l'artiste, j'enchaîne : « Ça va aller ? J'apporte des points négatifs ou positifs en ce moment ? » Mon regard dépeint une malice ombragée cependant d'appréhensions. Je ris brièvement, amusé des circonstances, mon esprit voguant toutefois sans relâche à réadapter ce fameux barème à l’encre de mon histoire.




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Message(#)mcjen ▲ daydream in blue EmptyMar 18 Déc - 4:34

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isaac & ginny


Lui confier mon barème de bonheur se fait tout naturellement, raconter les divers éléments reliés comme une logique implacable, ce qui en somme m’assure de garder le cap, de relativiser tout autour. Il y avait eu des moments pires que d’autres, des journées, des semaines, des mois entiers à être sur le qui-vive, à tenter de survivre du mieux que je le pouvais, ravaler tout à l’intérieur, tenir bon, envers et contre tout. Et de là étaient nés mes référents, mes objectifs, petits phares dispersés sur lesquels je m’alignais à chaque nouvelle épreuve, comme une bouée, comme un gabarit à suivre pour mieux respirer, pour garder mes oeillères, pour mettre mon focus vers la bonne direction, la seule. Alors, lorsque je lui explique, lorsque je le guide à ma façon vers ce qui me semble être une bonne piste, une base intéressante, c’est sans filtre vraiment précis que je dévoile les secrets, rigole à travers, me rattrape et dans mes mots et dans mes pas. Le barème le plus naïf du monde, mais qui m’a fait du bien, qui arrive encore aujourd’hui à m’aider à concevoir le meilleur dans tout ; mais à ça, il y est inconnu. Et je l’écoute doucement, je ne sais faire que ça, lorsqu’il réfléchit à voix haute, confie ses comportements dégoulinants d’altruisme de faire passer le monde entier avant lui-même, leurs coeurs bien au-dessus du sien. Rien ne m’étonne, rien ne me surprend dans ses paroles, même si je me désole de voir qu’une fois encore il s’oublie, il n’en peut plus de s’oublier, de se confondre dans les bons gestes, dans les bons sentiments, et de nier ceux qui le guident, qui le troublent.

Mes yeux le cherchent, le trouvent, l’attrapent, insistent. Mais déjà Isaac me passe la balle, déjà il relance le sourire aux lèvres, le voile ayant passé sur ses prunelles qui n’est plus ou alors, qui s’est confondu, fondu dans son regard à la lueur dissipée. « Une bouchée c’est pas assez. Quel genre d’être barbare tu fais. » et la blague m’arrache un rire contrôlé, calculant les bruits pour avoir cru entendre des craquements derrière nous, mais un regard de plus par-dessus mon épaule me confirmant que nous sommes toujours seuls - pour l’instant. « Pas besoin de rendre ça trop sérieux non plus. On peut commencer par du facile. » je pouffe légèrement, voyant Isy qui lutte contre une racine à l’instar de ma propre traversée difficile, attendant qu’il soit à nouveau solide sur ses pieds pour reprendre, la voix prête à chanter une nouvelle énumération, coeur léger, intentions honorables. « La dernière fois où tu as eu mal aux joues tellement tu riais. » qui ferait office de bonne piste pour savoir ce qui l’amuse, ce qui allège son esprit, ce qui laisse l’endorphine noyer ses soucis, le temps d’un éclat et d’un autre. « La dernière fois où t’avais envie de rien d’autre que de profiter du moment. » je fais référence à ces instants qu’on voudrait immortaliser en photo, le cliché mental, les paupières qui font un clic, bruyant, inaudible, qui retiennent chaque détail à même des prunelles brillantes. Le dernier coucher de soleil en liste que j’avais mémorisé remonte flirter avec ma mémoire, petit moment de magie qui m’emporte distraitement. « La dernière fois où… oh, ok. » stoppée dans mon élan par son avertissement de ralentir, je ralentis donc le débit et la marche, l’oeil aguerri, les sens décuplés - ou tentant de l’être.

« Regarde par là, je cherche ici! » le mode stratège enclenché, mon index lui pointe les hauteurs alors qu’à mon tour je m’accroupis au sol, fronce les sourcils, gratte de mes ongles déjà poisseux la base d'un arbre où la cache devrait se trouver, et le trophée à brandir, triomphante et enfantine à souhait, sous la mine hypothétique et défaite du gamin que j’aimais plus que tout au monde. Me redressant bredouille, je tente d’aller offrir un coup de main à Isy en misant sur la pointe de mes pieds et sur mon équilibre discutable pour lui prêter mon aide - mais c’était sans compter son mouvement de recul, lui qui m’entraîne dans son sillage derrière le sapin sans laisser la moindre chance à ce que les bambins nous remarquent dans l’angle. « Compétiteur? Intéressant. » que je murmure, mime ses paroles, sans douter une seule seconde qu’il entendra ma moquerie, à peine à quelques centimètres de son oreille. Mes iris farfouillent à travers les feuilles jusqu’à ce qu’ils repèrent Noah et Joy, l’une occupée à faire des allers et des retours de coups d’oeil entre la tablette qu’elle tient fermement et la nature autour d’elle, l’autre affairé à se précipiter dans tous les bosquets entourant notre cachette, sans nous repérer pour autant. À son tour, le Jensen s’amuse, mon système de points qu’il teste avec curiosité. « Ça dépend. » que je réplique, sur le même ton soufflé que le sien, arquant la nuque, l’air malicieux. « Tu as de l'arabica, dans tes poches? » et mes doigts s’affairent à secouer mollement les pans de sa veste, sachant très bien qu’aucune ration de café infusé à la perfection juste assez amer juste assez bouillant ne fera sa grande entrée en s’échouant à nos pieds. La seconde suivante par contre, alors que mes prunelles se replongent dans les siennes, y’a autre chose, y’a une précision qui manque, qui me brûle les lèvres, et que je ne fais même pas l’effort de garder à l’intérieur. À quoi bon? « Et Isy, ça se voit tu sais, pas besoin de le cacher... » inspirant longuement, j’attends volontairement que le silence soit assez pesant pour préciser « … c’est clair, que t’as pas écouté mon conseil, avec les tranches de pommes de terre. » pinçant le coin de mes lèvres de peur de céder à un rire et un autre, dévoiler notre abri aussi vite. Les bleus sur son visage me serrent le coeur, mais encore une fois, je préfère y aller d’un peu d’humour, je préfère et de loin dédramatiser le tout plutôt que de le faire replonger là, qu’il y replonge tout seul. Et dans ma connerie, dans ma blague douteuse, dans ma moquerie candide, je trouve mieux, je trouve ce que je cherchais depuis trop longtemps déjà. Je ne sais pas pour combien de temps, mais je le vois, là, derrière des éclats de noisettes, de marron, derrière ses derniers sourires. Il est là, il est revenu. L’Isy d’avant, on l’a retrouvé, je l’ai retrouvé.

Sans que je ne le réalise vraiment, il doit bien s’écouler une poignée de minutes avant que je ne détourne la tête, avant que je cesse de le détailler dans la pénombre, l’espérant de retour pour plus longtemps qu’un instant et encore, avant que mon souffle cesse de se casser sur sa peau violacée. Ce qui me détache de lui, c’est la cache si bien cachée justement, qui profite d’un coup de vent pour tomber de la branche où elle était enfouie, projetée au sol assez prêt pour que je puisse la voir, mais trop loin pour que je l’attrape dans l’élan. Évidemment, Noah entend lui aussi le bruit sourd du plastique et de sa chute, s’élançant avec Joy à sa suite comme si la victoire n’était qu’à une fraction de secondes. À mon tour, je tente de me propulser, et j’y crois presque, persuadée, avant de réaliser que la course, que dis-je le sprint que j’effectue ne fait que creuser la terre sous mes pieds, ma veste retenue par une branche accrochée aux pans du tissu. Désespérée, mon seul et unique espoir repose en Isy et ses capacités sportives qu’il ferait bien de mettre à disposition dans l’immédiat, mes supplications qui, j’espère, suffiront à le motiver. « Une infinité de points, +1, allez! »
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Isaac Jensen
Isaac Jensen
le coeur au bout des doigts
le coeur au bout des doigts
  
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ÂGE : 34 ans (13.05.90)
SURNOM : Isy
STATUT : Penny est le soleil et l'amour de sa vie, l'évidence avec laquelle il écrit sa plus belle histoire et s'autorise à réaliser des rêves de bonheur (06.07.2021)
MÉTIER : Infirmier au service des urgences, président de l'association Run for Judy, infirmier bénévole à la Croix Rouge et aux Flying Doctors, sapeur-pompier volontaire et surtout : papa comblé de Jude (13.09.2018), Maia (14.06.2022), Jack et Mila (01.08.2023)
LOGEMENT : Penny et lui ont quitté Toowong en 2024 pour s'installer avec leurs enfants à Bayside et y créer leur cocon à l'image entière de leur amour
POSTS : 28708 POINTS : 0

TW IN RP : dépression, anxiété, automutilation, idées suicidaires, tentative de suicide, mentions d'abandon d'enfant
PETIT PLUS : Emménage à Brisbane en 2003 ∆ il exerce en qualité d'infirmier au st vincent's depuis 2006 puis est affecté aux urgences en 2013 ∆ une suite de blessures anéantit sa carrière de joueur de football australien en 2010 ∆ il attente à ses jours en mars 2018 et reprend le travail en septembre 2018 ∆ finaliste de ROA en 2020 ∆ il se soigne contre son anxio-dépression, après avoir longtemps refusé son diagnostic
CODE COULEUR : Isy s'exprime en #9966ff ou slateblue
RPs EN COURS :
RPs EN ATTENTE :
Spoiler:

RPs TERMINÉS :
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Message(#)mcjen ▲ daydream in blue EmptyLun 7 Jan - 1:29


Now I know bad thoughts are nothing when you're in my head. Maybe it's a lost cause, but I'll never forget how your eyes shone bright and my heart was a brimming cup. Maybe it's a lost cause, but I'll keep looking up.

Avide de révolutionner ma vie à la recherche du bonheur ou, si celui-ci s'avère bien trop ambitieux, de la paix, j'écoute la jeune femme me délivrer sans retenue ses armes. Les mécanismes qui invoquent l’irrévocable lumière sur sa route, en dépit de la noirceur qui peut englober celle-ci impitoyablement sous le couperet d’un prompt clin d’oeil. Je retiens son barème de joie, ses parapluies artisanaux contrant les torrents de larmes, ses boucliers de bric et de broc quotidiens parant toutes nuances de désespoir, ses casques colorés la préservant ultimement des coups désastreux du destin.
Je les loue, les mémorise, tente de les appliquer à ma propre existence. Les liens sont là, se tendent vers mon propre courant, palpant l’encre de mes propres chapitres, sans que je ne parvienne néanmoins, en cet instant précis, à quelconque connexion. Plutôt, j'envisage, j’analyse, j'aspire.

« Une bouchée c’est pas assez. Quel genre d’être barbare tu fais. » Un fin sourire étire mes lèvres, tintant timidement contre son rire cristallin, l'esprit visitant un monde bercé des mêmes mélodies de fond que le sien, le regard s'échouant dans divers éléments du décor, à la recherche d'un étrange artifice jouasse. Mes sourcils se froncent contre un détail surplombant le général et je jette un coup d’œil à mon téléphone, retenant le nombre de mètres restants à parcourir, rejetant l'éventualité que la cache se dissimule dans cette partie des bois. « Pas besoin de rendre ça trop sérieux non plus. On peut commencer par du facile. » Je l'écoute, perché dans mes songes, un voile obscurcissant mon présent tandis qu'une partie de mon être se rend compte à quel point, du quatuor, je demeure celui qui n'extirpe aucune clarté de l’activité. Anesthésié, enveloppe éviscérée, il me semble suivre le mouvement, encore et toujours, interminablement, mû d’errements impératifs sommés par la pression des pairs.

« La dernière fois où tu as eu mal aux joues tellement tu riais. La dernière fois où t’avais envie de rien d’autre que de profiter du moment. »
Les photographies de mon histoire valsent silencieusement. Je cherche l'indolore, l'inodore, comme s'il allait me mener au parfumé, au délicieux, quand tous mes souvenirs se sont vus plongés sans merci dans l'eau de javel d'un chiisme existentiel. Lorsque mes moments de gratitude se sont transformés en terribles démons. Lorsque mon impatience de l'avenir s'est métamorphosée en effarement puis en refus radical. Chloe constituait cette boîte à musique qui carillonait le bonheur, lui prodiguait un tempo, lui insufflait un timbre. Aujourd'hui, tous ces instants sont bafoués, toute définition de la béatitude est erronée. Ce sont de nouvelles teintes, de nouveaux crayons, de nouvelles toiles que je nécessite. Ou de quoi agrémenter les précédentes pour accentuer leur importance, leur pouvoir de moteur à me faire parcourir l'avenir, à reprendre un rôle d'acteur et non de figurant au sein de ma propre vie.

« Ta version de fêter mon anniversaire, » j'adresse finalement, muni d'un élan impulsif, termes propulsés par les palpitations de mon cœur. Sa présence, sa compréhension en premier lieu. Ensuite sa tendresse, son énergie à m'ouvrir de nouveau les yeux sur la route, quitte à y ajouter ses propres lanternes alimentées d’une multitude de plaids, ses étoiles filantes saupoudrées de sucre à foison. Puis je l'arrête, la cache n'étant plus qu'à quelques mètres selon l'application que nous utilisons.

La stratège compétitrice invite aux actions de fouille. Je m'exécute avant que je ne l'attire derrière un conifère innocent, nos deux adversaires du moment apparaissant dans mon champs de vision. Je justifie mon acte, suis gratifié du qualificatif de compétiteur et m'enquiers sur le barème de Ginny. « Ça dépend, » qu'elle réplique à mon œil malin. « Tu as de l'arabica, dans tes poches? » Un sourire s'installe sur mes lèvres et elle secoue les pans de ma veste, espérant presque en dénicher quelques grains de café relevant du miracle. « Désolé de te décevoir, » je prononce, mon regard se posant tantôt contre ma nièce, tantôt sur le fils de mon interlocutrice. Leur personnalité se révèle en cette simple recherche, l'une procédant méthodiquement, discrètement, tandis que l’autre emploie la machine de guerre, menaçant de tout chambouler sur son passage pour jouir du titre du meilleur explorateur de la journée.

« Et Isy, ça se voit tu sais, pas besoin de le cacher... » Je réoriente mes yeux contre le visage fin de la jeune mère. Les rides d'inquiétude ne sont plus qu'un fantôme sur celui-ci, sa pâleur d'antan s'est finalement démontrée éphémère. Les secondes agonisent, mon rythme cardiaque s'accélère, à l'affût d'un reproche, d'une attaque, qui aurait bien plus d'impact que je n'oserais aujourd’hui l'avouer. « … c’est clair, que t’as pas écouté mon conseil, avec les tranches de pommes de terre. » Un rire bref s'extirpe de ma gorge, voilant à peine le soulagement qui enlace mon être devant cette boutade. Je me pince les lèvres, avant de me venger : « Quelle accusation, » je ne joue pas à l'offusqué, toutefois. Tel l'infirmier qu'elle a fréquenté d'innombrables heures, je suis celui qui écoute, retient, mais ne se charge pas - plane davantage sur le reproche, la plaisanterie, la moquerie et parfois la renvoie à expéditeur. « Tu ne t'es jamais dit que c'est plutôt parce que je ne sais pas le faire ou le fais mal ? J'ai pas eu de modules sur l'utilisation de la pomme de terre dans ma formation. Le mode d'emploi n'était peut-être pas assez clair pour le simple homme que je suis. »

Je lui adresse un clin d'oeil avant que la brise se lève, agitant la cohue sur son passage. Malencontreuse, la cache se dérobe de sa branche d'arbre pour s'abattre contre le sol dans un tintement alarmiste. Derechef, le trio m'accompagnant s'élance vers le trésor, la McGrath néanmoins retenue par la nature qui s'accroche avec véhémence à sa veste. « Une infinité de points, +1, allez! » J'observe la situation : Noah à quelques mètres, Ginny prisonnière du végétal. La balance des sentiments oeuvre et plutôt que de chasser les points, je m'applique à libérer la jeune mère, estimant son bien-être plus important que cette victoire. Je la préserve des railleries de Noah, je sauve l'arbre de maltraitance future quand l'artiste tentera de s'en détacher, j'offre le plaisir aux écoliers de brandir la découverte tel un trophée. Et une revanche sera toujours possible, n'est-ce pas ? « Je ne pouvais pas te laisser en suspens, » je m'excuse auprès de la brune, chassant toute trace de déception en argumentant : « Noah en aurait parlé pendant des semaines. C'est préférable qu'il ait la cache à la bouche plutôt que ton acoquinement avec la nature, non ? »

Je me relève, tends une main à la jeune mère pour souligner ma demande de pardon et éventuellement conclure vers une réconciliation tout en l'aidant à se remettre sur pied. Joy ne tarde pas à nous rejoindre et nous presser vers Noah qui ouvre déjà le contenant de la cache convoitée, examinant chaque objet s'y réfugiant. Pendant ce temps, ma nièce fouille mes poches à la recherche d'un stylo et des gommes à effacer en forme d'emoji que nous avions achetées sur le trajet afin d'en remplir les caches découvertes. « Laquelle on met ? » qu'elle sollicite le groupe, plus enthousiaste à l'idée de déposer un présent que d'en retirer un. Elle lève ses yeux verts expressifs vers Ginny, avant d'interroger : « C'est lequel ton préféré ? Et ton deuxième préféré ? » La fillette ne quitte plus l'artiste du regard, ne remarquant ni la boue, ni la terre, ni les feuilles en bataille la parant, impatiente de découvrir ses goûts, ses aspirations, son instinct.




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Message(#)mcjen ▲ daydream in blue EmptyMar 8 Jan - 2:45

daydream in blue
isaac & ginny


La marche divisée est ponctuée de presque autant d’exclamations causées par des racines de trop, branches volantes, que par la conversation s’installant naturellement, palliant les silences, adieu des malaises. J’énumère, mais surtout j’attends, patiente, avide de voir s’il a la moindre référence possible de l’aider à se faire son propre barème, s’il m’en partagera les bribes. Sans presser Isaac à se confier s’il ne le souhaite pas, j’y vois la parfaite excuse que de donner mes exemples, noyer le tout de mon propre chef, lui offrant quelques pistes de réflexions à la clé. Il est derrière moi de quelques pas lorsque j’entends sa réponse, et sans que je ne le réalise, un fin sourire se dessine sur mon visage de savoir que malgré les hauts et les bas de cette soirée-là, lui restent de bons souvenirs, lui reste quelque chose de doux, de tangible, qu’il garde comme on se rattache aux moments qui nous rendent heureux, font du bien. « Rire à t’en donner mal aux joues, c’était quand j’ai sacrifié les pancakes pour ne pas me casser une jambe? » je taquine, le regard par-dessus l’épaule, brouillant volontairement la discussion, empêchant de l’alourdir, de le replonger dans les pires soubresauts qu’il avait bien pu vivre un peu avant l’ambiance plus légère, les dommages collatéraux qui avaient bien risqué de le briser trop pour que je puisse y faire quoi que ce soit. Je réprime un frisson à y penser, préférant chercher à sa suite, me plongeant parfaitement dans le rôle de l’acolyte de chasse au trésor du bout des pieds, sourcils froncés.  

La cachette pressée se comble d’une enquête menée de front le sourire en coin, à la recherche d’un hypothétique café qui sauverait la donne, promesse de fairy bread mentionné qui n’est même pas là pour défendre ses paroles. « Ça va, j’y survivrai. » mais j’exagère la moue boudeuse, mime un Noah qui sait exactement quelle expression m’offrir lorsque je lui refuse un troisième, puis un quatrième cookie. Je me complais dans l’étincelle au coin de ses yeux, dans la lueur qui brille au fond d’une émeraude que j’avais toujours notée plus sombre, plus voilée qu’il ne le fallait. À nouveau, je blague, parce que je ne suis bonne qu’à ça, parce que c’est ce qui me conforte, parce que sa proximité me permet d’y voir un peu plus clair, mais surtout parce qu’il me relance à mon propre jeu. Isy qui n’avait jamais vraiment été du genre à piquer de répartie, qui me force à retenir un rire d’une paume que je place sur mes lèvres, retenir un éclat devant son propre sarcasme que j’apparente à son calme retrouvé,retenir mon amusement de nous dévoiler. Il a un petit quelque chose de changé, un je-ne-sais-quoi que je n’arrive pas à cerner, mais qui foncièrement me rassure, me donne l’impression qu’il va bien. C’est tout ce que je souhaite, c’est tout ce que j’espère au final. « Y’a rien de mieux que la pratique, oublie le théorique. Aie un grand frère qui passe sa vie à se mêler aux bagarres, t’apprendras en 10 minutes top chrono. » étrangement, parler de Matt ne me fait plus aussi mal qu’avant, et ressasser tous les épisodes où il rentrait à la maison après une soirée trop arrosée à la fac, la tête qui bourdonne et le nez en sang, suffisent à ce que je parle par expérience. Jamais je ne penserais avoir de meilleures capacités que l’infirmier qui s’était prouvé à mes yeux de dizaines de fois, n’en restait que je savais où me mettre lorsqu’une tête de bagarreur se posait face à moi.

La suite est ponctuée d’un coup de vent, de cris d’enfants émerveillés, de mes pas qui font du surplace sur la terre battue. La résistance d’une branche bloquant chacun de mes gestes de prendre en distance, mes encouragements à abandonner le navire pour sauver l’honneur des adultes sont ignorés. Et il s’amuse je parie, Isy, à me sortir de là, à rigoler dans sa barbe, je lui lancerais presque un regard noir d’enfant gâté s’il ne se confondait pas en excuse, que toutes ses justifications arrivaient à me remettre en question à savoir si je n’étais tout simplement pas la pire perdante qu’on puisse croiser à travers la ville. « T’as bien pesé le pour du contre, dis donc. » j’hausse le sourcil, attrape sa main, me redresse d’un coup de pied non sans emmener avec moi un nuage de poussière qui finit d’achever mes habits dont j’ai depuis longtemps fait le deuil. Un coup d’oeil partagé avec le Jensen et je l’accompagne aux côtés de Noah et Joy, persuadée malgré tout que mon fils ne se gênera pas à la moindre occasion pour me tartiner sa victoire en toutes saveurs toutes couleurs. C’est la brunette qui, d’une voix enjouée, coupe toute possibilité à ma rusée progéniture de se moquer, lorsqu’elle accapare toute mon attention en affichant les gommes à effacer qu’elle souhaite laisser dans l’échange. « Oula, certaine que tu ne veux pas tous les garder? Ils sont trop beaux! » et je me penche à sa hauteur, accroupie au sol, mettant le temps nécessaire pour examiner ce qu’elle me propose, le visage froncé en une expression exagérée de réflexion sérieuse. « Celui-là. » après de longues, d'interminables secondes, j’allonge l’index pour lui pointer la palette de peinture, logique, qui avec un peu de chance donnera peut-être envie à la prochaine personne tombant sur notre cache de se mettre au dessin, au croquis. « Vous choisissez l’autre ensemble? Votre préféré, bien sûr. » me relevant une fois ma décision prise, je lance un regard enchaîné à Isy et Joy, leur donnant le droit de réplique maintenant que Noah gratte mon sac à dos comme un bébé ours affamé.

« Y’a quoi, en échange? » qu’il articule, les joues d'écureuil pleines d’une généreuse bouchée de pomme qu’il vient de prendre, et qui a value un clin d’oeil assuré à Isy lui montrant que je n’étais pas si immonde que ça et que je savais nourrir mon fils à autre chose qu’à la crème glacée et aux cupcakes teintes arc-en-ciel. La petite paume potelée de Noah plonge dans le réceptacle de plastique, et est suivie de celle de Joy qui apparemment s’est laissée tenter par la curiosité de mon fils. Tous deux en extirpent à tour de rôle des autocollants d’animaux de la jungle, et des tatouages temporaires que je n’aurai même pas le temps de voir avant que Noah décide que la nouvelle mission du jour sera de vider nos bouteilles d’eau pour recouvrir leurs chevilles dénudées de vaisseaux spatiaux et d’aliens à paillettes. « Et c’est quoi ça maman? » je viens à peine d’apposer un sticker de zèbre en pleine savane sur le front d’un Isaac perdu dans ses pensées que je tangue vers la voix bourrée d’interrogation de Noah, intéressée de savoir ce qui le rend si perplexe. « C’est la confirmation que t’as encore tant à apprendre musicalement parlant, bonhomme. » que je lâche, hilare, voyant qu’il brandit sous mon nez une cassette audio, vestige qu’il n’a jamais connu, si ce n’est les quelques boîtiers traînant dans ma chambre, souvenirs de mon adolescence encore accumulés à prendre mollement la poussière. « À tout hasard, est-ce que tu fais partie des cool kids qui ont encore de quoi écouter de vieux mixtapes mystérieux? » qui sait, Isy est peut-être un hipster qui s’ignore, le lecteur à cassettes prêt à nous dévoiler ce que l’énigmatique découverte du jour peut bien cacher.
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Isaac Jensen
Isaac Jensen
le coeur au bout des doigts
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ÂGE : 34 ans (13.05.90)
SURNOM : Isy
STATUT : Penny est le soleil et l'amour de sa vie, l'évidence avec laquelle il écrit sa plus belle histoire et s'autorise à réaliser des rêves de bonheur (06.07.2021)
MÉTIER : Infirmier au service des urgences, président de l'association Run for Judy, infirmier bénévole à la Croix Rouge et aux Flying Doctors, sapeur-pompier volontaire et surtout : papa comblé de Jude (13.09.2018), Maia (14.06.2022), Jack et Mila (01.08.2023)
LOGEMENT : Penny et lui ont quitté Toowong en 2024 pour s'installer avec leurs enfants à Bayside et y créer leur cocon à l'image entière de leur amour
POSTS : 28708 POINTS : 0

TW IN RP : dépression, anxiété, automutilation, idées suicidaires, tentative de suicide, mentions d'abandon d'enfant
PETIT PLUS : Emménage à Brisbane en 2003 ∆ il exerce en qualité d'infirmier au st vincent's depuis 2006 puis est affecté aux urgences en 2013 ∆ une suite de blessures anéantit sa carrière de joueur de football australien en 2010 ∆ il attente à ses jours en mars 2018 et reprend le travail en septembre 2018 ∆ finaliste de ROA en 2020 ∆ il se soigne contre son anxio-dépression, après avoir longtemps refusé son diagnostic
CODE COULEUR : Isy s'exprime en #9966ff ou slateblue
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(roa, juin 2020)
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grisy
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(s2) grace #4grace #5grace, elias, kieraneliasivylove #5love #6
(s3) elias, kieran, grace, sienna, jack
(s4) épreuve semaine 4grace #6martin
(s5) épreuve 1 semaine 5épreuve 2 semaine 5épreuve 3 semaine 5résultats
(finale) grace #7raftinggrace #8grace #9
AVATAR : Will Higginson
CRÉDITS : cheekyfire (ava), solosands (sign), loonywaltz (ub), la confiserie (illustration personnalisée), (gif may0osh (gif olivia), stairsjumper (starter pack)
DC : /
INSCRIT LE : 08/04/2018
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Message(#)mcjen ▲ daydream in blue EmptyLun 28 Jan - 0:14


Now I know bad thoughts are nothing when you're in my head. Maybe it's a lost cause, but I'll never forget how your eyes shone bright and my heart was a brimming cup. Maybe it's a lost cause, but I'll keep looking up.

Abrités dans l'ombre d'un conifère, les doigts de Ginny secouant avec dynamisme l'une de mes poches à la recherche d'impossibles grains de café, mes lèvres s’étendent vers un sourire tandis qu'elle assure la plaisanterie ; sourire qui s'envole alors qu'elle sème malgré elle les menaces d’un conflit. Mon palpitant beugle, incertain, persuadé que mon répertoire ne représente qu'un vulgaire manège ambulant qui tourne à vive allure. Les clients circulent, occupent une place précise, puis disparaissent parfois pour toujours. Il y a ceux qui tapent dans l'oeil derechef, ceux qu'on accepte en rechignant intérieurement, trop poli pour les rejeter. Il y a les habitués, ceux sur lesquels on compte, ceux qu'on considère acquis et dont la perte impose un vide choquant, un trou vertigineux ; qui nous brûle d’estimer la destinée si fiable. Ginny a occupé divers sièges au sein de ce carrousel énigmatique. Elle migre constamment, tantôt au premier plan, tantôt effacée, souvent recherchée, toujours priée.

Un souffle traître se faufile, dévoilant sans scrupule le soulagement qui emplit mon être alors qu'elle rappelle son pansement à base de pommes de terre. J'embraye sous le ton de la plaisanterie, exploite étonnement la corde sensible de la solitude pour m'innocenter. « Y’a rien de mieux que la pratique, oublie le théorique. Aie un grand frère qui passe sa vie à se mêler aux bagarres, t’apprendras en 10 minutes top chrono. » Mon regard se perd dans le sien. Au creux de ses iris étincelantes, j'imagine les deux enfants McGrath, je les rapetisse, affine leurs traits, m'amuse à leur ajouter quelques détails caricaturant leurs personnalités. Matt et un regard hautain, fier de lui. Ginny timorée écorchée de ses maladresses. Je cille, attire mon attention vers les deux galopins avides de triomphe, de trésors. « Malheureusement pour moi, j'étais le grand frère. J'ai pas eu le loisir de pratiquer. »

La brise s'y mêle, précipite les trois compagnons de cette chasse vers l'objet tant désiré. Extérieur, anesthésié, je me fige à les fixer, les scruter, m'interroger. Le sentiment de quitter mon enveloppe corporelle et observer la scène de haut m'étreint, la sensation d'être étranger de cette activité et toutes les sensations qu'elle devrait incomber me suffoque. Mes méninges s'activent sous les paroles de Ginny et finalement, j'autorise les enfants à hisser leur victoire, gratifie la jeune mère d'une liberté nécessaire à ne pas égratigner davantage sa dignité. « T’as bien pesé le pour du contre, dis donc. » « Toujours, » je livre, un clin d’œil appuyant le caractère raisonné et raisonnable qui me définit.

J'aide l'artiste peintre à se relever, souris à la vue du nuage de poussière qu'elle attire dans son mouvement frôlant le désarticulé. Bientôt, les écoliers nous rejoignent, Joy s'afférant déjà à déterminer quel prix elle abandonnera dans la cache plutôt qu'à étudier le contenu qu'elle renferme. Ses yeux verts se vissent sur le portrait de la McGrath qui s'évertue à analyser les gommes à effacer au juste titre des précieuses acquisitions de ma nièce. J'ignore si Ginny joue le jeu ou si le naturel la meut mais quand son choix se stoppe sur une palette de peinture et qu'elle nous responsabilise du deuxième présent, je ne peux m'empêcher de rire brièvement devant la réalisation qu’elle ne m'est finalement pas entièrement mystérieuse. J'observe Joy couver dans son poing la palette et se retourner vers moi, le regard interrogateur. « Choisis celle que tu veux championne, c'est à toi. » L'indécision plisse son front, le choix se réalise sous le couperet d'éliminations à tour de rôle jusqu'à ce qu'un emoji en forme de cœur rejoigne son royaume au fond de la cache, ouvrant par la suite le bal des tatouages temporaires et des autocollants.

« Et c’est quoi ça maman? » Le garçonnet du quatuor questionne, agitant une cassette audio. Je sens Joy retirer un autocollant de mon front pour le presser contre ma joue et m'applique à inscrire sur la peau de son bras un tatouage temporaire représentant un lapin. Ses doigts fins font sombrer dans la poche de la veste de Ginny la gomme à effacer en forme de palette, profitant de son attention consacrée à son fils. « C’est la confirmation que t’as encore tant à apprendre musicalement parlant, bonhomme. » « Bien mieux que les MP3, » j’appuie, Joy prenant place sur mes jambes comme si je ne composais plus qu'un vulgaire canapé. « À tout hasard, est-ce que tu fais partie des cool kids qui ont encore de quoi écouter de vieux mixtapes mystérieux? » J'offre un bref rire avant de répliquer, un sourire fier trônant sur mon visage. « T'as jamais vu mon bolide ? » « Il est vieeeeeeux. Plus vieux que moi ! C'est un vieux tacot ! » La fillette chantonne, malicieuse. « Tu sais ce qu'il te dit le vieux tacot qui vient te chercher à domicile et te conduit partout ? » Je rétorque, chatouillant les côtes de ma nièce qui hurle rapidement de rire, jusqu'à n'en plus pouvoir qu'elle fuit ma proximité pour se dissimuler derrière Noah. Traces de joie figées aux lèvres, je reprends la parole après quelques secondes de réflexion. « On avait prévu se rendre à un dépanneur méconnu malgré le fait qu'ils y servent les meilleures crèmes glacées de la région. Vous voulez nous accompagner sous cette bande sonore ? » Je pointe la cassette, mon regard passant de Noah à Ginny. « Comme parfums, il y a : bleuet, framboise bleue, mangue-ananas, oreo, chocolat-menthe, caramel au beurre salé, barbe à papa, pistache, bubble gum, pina colada, cerise noire... » Joy argumente, levant un doigt supplémentaire dont l'ongle est coloré d'une couleur différente à chaque nouvelle saveur. Je hoche la tête en signe de dénégation, établissant à voix basse à l'adresse de la McGrath, l'air faussement grave : « Ça y est, on pourra plus l'arrêter maintenant... »



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Message(#)mcjen ▲ daydream in blue EmptyDim 3 Fév - 3:00

daydream in blue
isaac & ginny


Noah est complètement affamé, comme s’il n’avait rien mangé depuis une semaine entière alors qu’il a toujours des traces de biscuits au chocolat sur les joues, gâterie gobée en quatre secondes à peine durant le trajet en bus vers le boardwalk. Dodelinant de la tête à chaque nouvelle découverte, la cache du jour semble lui donner autant d’idées de déguisements, lui qui se recouvre les chevilles de tatouages, se chargeant également d’accompagner Joy dans sa sélection d'autocollants assortis. Je me perds à les couver du regard pendant quelques secondes, amusée de les voir s’apprivoiser, un coup d’oeil à la volée à la fois. Si mon gamin prend le temps de jauger la fillette avec le plus grand calme, il se risque à de nombreuses reprises à prendre l’initiative, à lui suggérer un motif et un autre, à la laisser choisir à son tour. J’en oublie mon mutisme qui est gage de me retrouver moi-même avec quelques items colorés sur les poignets, un éléphant apparemment ancré sur ma nuque d’un Noah hilare la seconde d’après. Puis, c’est la consécration, la cassette audio qu’il exhibe tout étonné, les sourcils d’incompréhension assumée. Il se questionne, Isy renchérit, et j’ouvre de grands yeux, sachant exactement dans quel piège le Jensen vient de se mettre à deux pieds, sans filet, sans issue. « Attention, il risque de te demander si la vie était en noir et blanc quand tu as grandi. » ma mise en garde est absolument inutile, à tel point que mon gnome de fils rebondit directement sur mes paroles, torse bombé et mine moqueuse à souhait. « Ouais, elle l’était? Et c’était comment, écrire tes devoirs sur des papyrus? » sur mes lèvres, Isaac pourra lire un “told you so” muet, haussant les épaules de dénégation, l’air de dire qu’il l’a tout de même un brin cherché connaissant l'humour du petit personnage.    

L’infirmier nous sort de notre torpeur en proposant son bolide, qui apparemment a lui aussi eu quelques papyrus à la clé à entendre Joy s’exclamer. Je pouffe de rire voyant à quel point le pauvre se retrouve encerclé des deux bambins malicieux, un « On m’a jamais fait l’honneur de nous présenter, non. » censé calmer les ardeurs de tous, arquer la discussion sur la découverte de ce que notre trame musicale d’aventure nouvellement dénichée a de beau à offrir.

Une invitation vole, mon attention complètement dédiée et intéressée à la seconde où il mentionne crème glacée. Y’avaient de ces mots qui me faisaient un effet aussi assumé qu’automatique, me ravissant déjà de la possibilité de faire plaisir à ma dent sucrée le temps d’une glace, trois boules, pistache crémeuse s'il-vous-plaît et oui, fouettée à côté. Joy s’épanche dans un descriptif complet et élaboré du menu, Isy s’oppose d’un murmure complice, je le fais délicatement taire de mon index apposé sur ses lèvres. « Chuuut, je vais manquer des saveurs. » mes mots s’alignent vers lui, mes iris sont vissés sur la petite brunette qui ne se laisse pas abattre, passant maintenant à la carte des garnitures alors que j’imagine à quoi ressemblerait ma commande si je vivais dans un monde où on autorisait dix parfums minimum sur un cornet. C’est bien, de rêver. Joy n’a pas menti : la voiture d’Isy a une belle chronologie derrière elle. Je passe une minute de plus à observer le véhicule, lui imaginer des histoires par centaines, des aventures s'étalant sur de longs kilomètres à perte de vue, curieuse de son passé mais n’osant pas m'éterniser en demandant les bribes à un Isy conducteur désigné.

La glace que j’engloutis en moins de temps que mon orgueil ne l’avouera suffit à ce que je m’éclipse une poignée de minutes avant que tout le monde ait fini, le temps que les gamins se gavent bien comme il faut des gaufrettes et de la chantilly en extra, qu’Isaac soit relayé au rôle de chaperon, serviettes de papier à la main. Un kiosque de fruits et de légumes en bord de route m’offre exactement ce dont j’avais besoin, et je reviens à l’exact moment où Noah et Joy ont trouvé à même le mix musical une chanson qu’ils aiment autant tous les deux pour la faire jouer à plein volume en boucle une fois le ruban terminé. Isy à qui je fais signe, qui me rejoint à la table de pique-nique installée en bordure du commerce visité plus tôt. Je l’intime à s'asseoir sur le banc de bois craqué, suffisamment fière pour laisser un grand sourire s’installer sur mon visage, espiègle au possible dans mes bonnes intentions. « C’est pas parce que tu n’as pas eu le loisir de pratiquer à l'époque qu’il faut te laisser dans l’ignorance. » mes mains cachées derrière mon dos jusqu’à maintenant finissent par exhiber la pomme de terre fraîchement achetée, et le mini couteau de plastique emprunté au marchand qui me donnera une seconde plus tard la frousse de ma vie de me retrouver avec quelques phalanges en moins. Mais j’y arrive, à trancher une fois, deux fois, trois fois le légume racine, sans blessure barbare à la clé. M’assurant qu’il reste immobile durant l’opération, je laisse les étapes parler d’elle-même, le sourire en coin qui suffit pour rendre le tout beaucoup plus léger que des années plus tôt, Matt sous mes soins qui a encore la rage de ses adversaires aux poings. Consciente que mon stratagème ne règlera pas grand chose, n’en reste que maintenant, au moins, j’ai l’impression d’avoir été utile pour quelque chose, de l’avoir aidé du peu de mes ressources, du plus de mon honorable dessein. Mes yeux finissent par trouver les siens une fois le masque alimentaire appliqué, mes doigts s’occupant de retenir le tout en place. « Tu t'occupes de tout le monde Isy. » que je souffle, constatant le rhétorique, mes pensées qui finissent toujours par tourner autour de cette même et répétitive conclusion. Il se refusait tellement par peur de blesser, il se retenait à outrance dans la crainte de troubler qui que ce soit, toujours, éternellement. L'entendre aujourd'hui n'avait fait que le confirmer, ses excuses désarticulées en aparté. « Qui est-ce qui s'occupe de toi? » ma main libre dégage une mèche rebelle tentant de se faufiler sous ma médecine approximative. Mes lèvres elles, se posent doucement à la hauteur de sa mâchoire, là où reste une ecchymose rebelle, refusant toute tranche de pomme de terre comme remède. Sa peau brûle, ses démons aussi. J’en fais fi, fermant un temps les yeux, prière inoffensive envoyée à travers, qu’il se laisse un jour ce droit, celui de ne plus être seul, celui de ne plus s’isoler envers et contre tout.
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LOGEMENT : Penny et lui ont quitté Toowong en 2024 pour s'installer avec leurs enfants à Bayside et y créer leur cocon à l'image entière de leur amour
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TW IN RP : dépression, anxiété, automutilation, idées suicidaires, tentative de suicide, mentions d'abandon d'enfant
PETIT PLUS : Emménage à Brisbane en 2003 ∆ il exerce en qualité d'infirmier au st vincent's depuis 2006 puis est affecté aux urgences en 2013 ∆ une suite de blessures anéantit sa carrière de joueur de football australien en 2010 ∆ il attente à ses jours en mars 2018 et reprend le travail en septembre 2018 ∆ finaliste de ROA en 2020 ∆ il se soigne contre son anxio-dépression, après avoir longtemps refusé son diagnostic
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(s5) épreuve 1 semaine 5épreuve 2 semaine 5épreuve 3 semaine 5résultats
(finale) grace #7raftinggrace #8grace #9
AVATAR : Will Higginson
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Message(#)mcjen ▲ daydream in blue EmptySam 9 Mar - 20:40


Now I know bad thoughts are nothing when you're in my head. Maybe it's a lost cause, but I'll never forget how your eyes shone bright and my heart was a brimming cup. Maybe it's a lost cause, but I'll keep looking up.

Une partie nostalgique de mon être chérit perpétuellement les cassettes ainsi que les vinyles. J'ai grandi au sein d'une famille où ces vecteurs musicaux se succédaient sans interruption durant le week-end, en bande son de nos péripéties et agissant en véritables moteurs des tâches à accomplir. Une maisonnée silencieuse perdait tout son qualificatif de confort, si bien que toute cassette terminée se voyait rembobinée ou remplacée sans ménagement. Il n'était pas rare néanmoins que la musique tourne parfois dans le vide, rejoignant traditionnellement la manie des Jensen à laisser les lanternes extérieures allumées toute la nuit, comme dans un vœu pieu ambitionnant de chasser les mauvais esprits.

Il en avait été de même avec les vinyles durant une période antérieure aux fameuses cassettes. J'étais bien heureux de constater ceux-ci reprendre leur éclat populaire et j'alimentais sans aucun scrupule et avec grande fierté la collection de ma cousine Ellie. Il y a quelques Noël, on s'était cotisé avec Chloe pour lui en offrir un portatif, qui j'imagine doit traîner entre quelques canettes de coca cherry, brouillons de notes musicales et paquets entamés de croustilles.

Ginny me signale que je viens de tendre un bâton pour être tapé par le modernisme que personnifie Noah du haut de ses quelques années. Je souris, écoute sa boutade concernant des devoirs rédigés sur le papyrus. « C'était les ardoises à mon époque, » je rétorque avec le plus grand sérieux, prenant un air de grand professeur délivrant son savoir chronologique généreusement. Bien sûr que j'avais, comme certains écoliers de nos jours ne disposant pas d'une tablette en cours, des cahiers de papier et non une ardoise comme l'on pouvait trouver dans les cartables des personnages de la petite maison dans la prairie. Mais ça, Noah n'était pas obligé de le savoir et j'aimais le voir calculer la probabilité que je me paie sa tête dans ce genre de circonstances. Joy émet un petit rire et une nouvelle étape de la journée est enclenchée : le ravitaillement en crème glacée sous découverte du butin artistique sponsorisé par le geocaching grâce au caractère collector de mon bolide.

Joy se faufile avec aisance à l'arrière de la voiture, Noah la suit de manière plus précautionneuse, comme s'il redoutait être décapité par un ressort sauvage ou briser quelque chose d'essentiel au bon fonctionnement du véhicule sous ses pas. Je ferme la porte derrière le garçonnet sachant parfaitement qu'il risque de s'enrager contre cette dernière vu son côté capricieux et la force qu'il est nécessaire à la sceller. Joy tire avec expertise une ceinture de sécurité qu'elle boucle entre deux coussins pour sécuriser le corps de Noah et fais de même pour son cas, devant les yeux interloqués d'un blond qui ignore où tous ces mécanismes étaient cachés avant que Joy ne les extirpe de tissus et trous camouflés. Je laisse à la mère McGrath l'honneur de glisser la cassette dans le lecteur de mon auto et démarre le moteur.

Le trajet jusqu'à la supérette se fait sans encombres - évidemment. Les glaces achetées, Ginny s’éclipse après avoir englouti la sienne en un temps record qui n'impressionne même plus sa progéniture. Les deux mômes se sont installés sur la carrosserie de la voiture de manière à se moquer comme il se doit des chansons résonnant de son habitacle et Noah accordant finalement sa confiance au moyen de locomotion suite aux arguments basée sur l'expérience de Joy. « La voiture a pas super belle allure mais l'intérieur marche bien, » que je l'ai entendu murmurer à l'oreille du facétieux, soucieuse de me vexer.

Ma friandise terminée, je m'installe sous l'invitation de Ginny la revenante sur l'une des tables à pique-nique disponibles. « C’est pas parce que tu n’as pas eu le loisir de pratiquer à l'époque qu’il faut te laisser dans l’ignorance. » Je hausse les sourcils, interrogateur, puis ris de bon cœur en percevant la valeureuse pomme de terre qu'a été acquérir l'artiste. Le légume se fait trancher sans déboire notable, mes pupilles passent avidement des doigts en situation de risques de Ginny à ce sourire en coin qui étire si joliment son minois ravissant. Je devine l'espiègle faire pétiller son regard et bien trop poli pour rejeter le remède de la McGrath, je me retrouve avec une tranche de pomme de terre sous mon œil sensible, le sentiment d'inconfort rapidement anesthésié par la froideur absolue des doigts de la jeune femme. Je me retiens de livrer tout le mérite de cette action non pas à la pomme de terre mais aux mains glaciales de la jeune femme. « Merci de m'instruire, » j'articule sur un ton amusé et reconnaissant de l'investissement de la peintre à mon égard.

Nos regards croisés sous l'aura végétale, Ginny annonce : « Tu t'occupes de tout le monde Isy. » Un rictus peu convaincu étire mes lèvres. Difficile à dire, je songe. Je ne disposais ni assez de temps, ni assez de moyens pour justement pouvoir venir en aide aux personnes dans le besoin. J'aimerais pouvoir m'occuper de tout le monde, même si plus d'une âme de mon entourage proche m'a fait le rappel qu'avant de me consacrer aux autres, il fallait aussi que je pense à moi. Je pouvais assimiler où en venait Ginny, sur une mélodie qui rejoignait un peu celle de Noa et Nicolas. Je baissais les yeux, la photographe réajustant la tranche de pomme de terre contre ma joue, mon esprit se parant à un reproche, un critique.  « Qui est-ce qui s'occupe de toi? » Je fronce doucement les sourcils, comme si l'interrogation relevait de l'indécence pure. Avais-je besoin que l'on s'occupe de moi ? Les précédentes mésaventures démontraient que oui, je nécessitais cruellement d'aide et de soutien. Mais focalisé sur la sémantique initiale de cette valeur, il me paraissait si étranger que le jeune homme de 33 ans normalement en santé que je composais, ait besoin que l'on s'occupe de lui. J'établissais brièvement la liste mentale des catégories d'individus ayant besoin d'Autrui : les enfants, les personnes âgées dépendantes, les malades, les personnalités surchargées et isolées... Faisais-je partie de ce lot ? Tout le monde en faisait-il réellement partie par définition ? N'étions-nous tous de simples créatures prospérant naturellement sous les contacts généreux d'autres entités à des doses divergentes ? Les plus nécessiteux ne discréditaient pas tous les Hommes. Je le répétais sans cesse aux patients qui reconduisent les soignants parce qu'ils peuvent patienter, parce qu'il y a plus urgent qu'eux. Il est vrai que contre la pendule, l'acte de prioriser est devenu roi. Cependant, les maux plus mineurs ne devraient pas être tus et dénigrés pour ce simple qualificatif. Dans la vie de tous les jours, comparer les malheurs me semble malsain, si bien que même si je n'osais l'avouer, en lisant entre les lignes des paroles de la jeune mère, cette dernière avait raison. On doit tous avoir au moins quelqu'un qui s'occupe de nous.

« Une partie du monde, j'imagine ? » Toi, fréquemment, pensais-je. Les amis et les connaissances qui prennent des nouvelles régulièrement. Je réalisais que je cherchais indéniablement le positif, à fournir au maximum la réponse que mon interlocutrice désirait en me plaquant fidèlement à la vérité. Un fin sourire apparaît sur mon visage, qui se veut autant rassurant que reconnaissant. « Je sais que j'ai pas fière allure comme ça mais ça va. » Mon esprit virevolte vers nos derniers échanges, ces promesses précieuses, ces aveux uniques, ces moments salvateurs, cette complicité pure, les ressources de ce duo épatant et envoûtant. Même dans l'occurrence où j'allais mal avant de croiser Ginny, sa simple présence dans mon quotidien change radicalement la donne. « Ça va, » je répète, à cheval sur les souvenirs et le présent, le cœur expressif. Je cille et décris pour une énième fois le visage de la peintre, m'attarde sur ses traits, ses teintes, les altérations de la vie et de la dernière activité en plein air. Elle est ici marquée pâlement par l'impact d'une branche, son front se plisse lorsqu'elle regarde un peu trop derrière moi et s'aveugle du soleil. « Et toi, ça va ? » Je questionne, un battement de cœur plus puissant que les autres surélevant ma cage thoracique discrètement. Attentionné et sincère, mes pupilles reprennent place contre les siennes. Mon âme s'apaise sous le magistral de son regard, les sensations de sécurité, d'espérance et d'hardiesse l'enivrant pleinement.




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Message(#)mcjen ▲ daydream in blue EmptyVen 22 Mar - 23:47

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isaac & ginny


« À force de vanter la technique, il faut bien que je démontre ses preuves. » et y’a un fin sourire qui vient couronner mes lèvres, une fraction de seconde volée, avant de reprendre l’air concentré que j’avais à peine besoin de forcer lorsque je tentais de m’appliquer à faire quoi que ce soit dans la vie. C’était devenu inné, presque naturel, le froncement de sourcils, les prunelles alignées. Fallait dire que ma maladresse prenait souvent le dessus sur tout le reste, et que si je n’accordais pas mon cerveau à faire une tâche et une seule, je finissais bien vite par m’emmêler et les pieds, et les idées, et tout ce qui pouvait de près ou de loin se solder en maladresses presque dangereuses vu leur quantité illimitée. Isy ne bouge pas, il m’amuse à se prêter aussi facilement au jeu, il attend patiemment que ma méthode ne change absolument rien tant elle arrive tard dans le processus, mais de bon coeur suffisamment pour espérer apporter un baume de plus à tous ses démons qui tentent de sortir. Certains ayant réussi vu les marques qui restent encore un brin trop visibles à mon goût sur son visage. Y’a des questions qui remontent, y’a mes prunelles que j’accroche comme tant de fois aux siennes, y’a mes idées aussi, qui se clarifient un peu, quand je laisse glisser à son intention une pensée un peu plus personnelle que les autres. Et qui s’occupait de lui? Quand il passait sa vie entière à être là pour quiconque en avait besoin, quand son métier et chacune de ses actions hors de l’hôpital n’étaient posées que pour rassurer quelqu’un, pour soulager un coeur brisé, pour panser toutes les plaies possibles et inimaginables… mais pas les siennes? J’ignore d’où me vient l’audace de demander à voix haute, j’ignore pourquoi je me donne ce droit surtout, alors qu’il semble malgré tout me le laisser, un temps.

Une partie du monde, j'imagine ?  

T’es un peu vague, là, Isy. que je m’entends penser, assez fort pour que la remarque se love au creux de mes iris, qu’il la voit fort probablement passer, muette, à son intention. Y’a une poignée de minutes qui passent, quelques regards qui se perdent, se retrouvent. Y’a un soupir que je laisse aller quand je sens qu’il se reperd dans sa tête, qu’il y retourne fort probablement pour faire état de ce qui remonte, fort probablement pour s’assurer que, lorsqu’il m’annonce qu’il va, il le pense vraiment, il y croit vraiment. « Je sais. » que j’ajoute, dans un souffle. J’espère, surtout. Et même si une pointe de doute reste, c’est du revers d'un optimisme que je me découvre en sa présence que je la balaie. Parce que je sais qu’Isy ne me mentirait pas à ce sujet-là, qu’il ne me dirait pas foncièrement qu’il va alors que ça ne serait pas le cas, alors qu’il sait qu’ici, c’est safe zone. Alors qu’il sait qu’à la seconde où justement, ça ne va pas, je serai là, peu importe s’il veut en parler, s’il ne veut pas en parler, ou s’il veut juste attendre que tout ça finisse par passer.
 
Le masque terminé, l’oeuvre achevée, le résultat est passablement potentiel de finir immortalisé d’une photo ridicule que je lui sortirai le jour où il doutera de mes compétences à jouer à l’infirmière moi aussi ; on y croit presque Ginny, presque. Mais il tente de dévier la conversation quand lui-même me demande si à mon tour, moi, je vais. L’automatisme d’un sourire qui à nouveau lui répond quand il ne fait que prouver ce que j’avance depuis tout à l’heure. Il s’oublie, il ne fait que s’oublier, et je devrais bel et bien être le dernier de ses soucis surtout quand, pour l’une des premières fois depuis bien longtemps, tout va pour moi, tout va parfaitement bien. « Essaie pas de changer l’angle de la conversation. I see right through you. » un clin d’oeil ajoute à la remarque, un rire aussi. Ce n'est que lorsque j’entends Noah qui s’exclame un peu plus fort derrière nous, et Joy qui semble renchérir à sa suite, que je réalise que les portions de desserts bien sucrés ingurgitées par les deux terreurs semblent désormais prêtes à kick in dans les secondes qui suivront. Inspirant profondément, laissant une dernière fois mon regard détailler chacun des traits du brun rien que pour m’assurer que oui, il va, que oui, il ira, j’initie finalement le mouvement en ne tardant pas de retirer de son visage les tranches de pommes de terre qui finalement n’auront laissé que de jolies traces pâteuses sur sa peau. « Viens, qu’on aille jouer aux adultes responsables un peu. » et du revers de la main, j’essuie ses joues en riant de plus belle.
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