| Jill&Finn • through my rise and fall, you’ve been my only friend. |
| ÂGE : trente-sept ans, outch (huit août). SURNOM : finn. ariel, aussi, par une certaine grande gueule, il ne valide pas. STATUT : marié depuis deux ans à leslie, suite à une soirée trop alcoolisée. pas pressé de divorcer pour autant. MÉTIER : agent d'entretien au paradise city la moitié du temps, agent de sécurité au casino l’octopus l’autre moitié. LOGEMENT : #406 montague road (west end), en colocation avec cecilia. pour le meilleur, mais surtout pour le pire. POSTS : 10142 POINTS : 180 TW IN RP : alcoolisme, parent toxique, parentification adolescente, emprisonnement, deuil (j'adapte mes rps au besoin, contactez-moi ♡). ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : mère emprisonnée, père décédé, jumelle rejetée, cadette expatriée : beau schéma familial ≈ contraint d’arrêter ses études pour élever sa petite sœur, il regrette encore d’être passé à côté de ses rêves et envies ≈ a un chien, wernicke, âgé de dix-sept ans, borgne et amputé d’une patte, mais pas (encore) à l’article de la mort ≈ a un sérieux penchant pour l’alcool depuis plusieurs années, décide enfin de se reprendre en main fin 2021 ≈ très curieux, a toujours une soif d’apprendre inépuisable ≈ bienveillant et gentil ou distant et franc, il ne fait pas dans la demi-mesure avec les autres. CODE COULEUR : finnley économise ses mots en darkmagenta. RPs EN COURS :
coverdales ⊹ hey brother, there's an endless road to rediscover. hey sister, know the water's sweet but blood is thicker.
sinn #1 ⊹ and there's no remedy for memory, your face is like a melody, it won't leave my head, your soul is haunting me and telling me that everything is fine.
(04/06 - whoops, il a VRAIMENT besoin d'amis) › cecilia #3 › ezra #2 › leslie #1
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| Est-ce que ça va ? Question risquée, échappée du bout des lèvres, se doutant de s’attirer les foudres de la jeune femme, mais minimisant naïvement le cataclysme déclenché suite à ces quelques mots d’apparence anodins. Trop souvent utilisés pour formuler une accusation sous couvert de sympathie et un désintérêt déguisé en politesse, de la bouche du rouquin ces quelques mots ne traduisent que de sa bienveillance habituelle, presque automatique. Il ne peut pas en vouloir à Jill pour sa réaction, de la même manière qu’elle ne peut pas lui en vouloir pour la sienne. Le comportement de la jeune femme dénote avec celui affiché durant le reste de la soirée et Finnley, marqué par huit années de séparation, semble avoir besoin d’un temps d’adaptation pour se remémorer dans les moindres détails le souvenir de son amie. Parce qu’en fin de compte, c’est normal, c’est Jill. C’est ainsi qu’il l’a toujours connue, lunatique, capable de manquer d’étrangler sa partenaire de volley-ball puis d’aller boire un verre pour fêter son méfait. Pour autant, les années ont passé, le regard de Finn a changé, d’un adolescent qui ne vivait qu’au travers de l’humeur versatile de la jeune femme il est devenu un adulte prenant conscience des conséquences de ces instabilités. Et il s’inquiète, que ça lui plaise ou non, c’est un comportement qui n’est pas propre à cette situation ni à elle ; il aurait eu pareille réaction face à autant de questionnements déclenchés par quelqu’un d’autre. Cette sollicitude n’est pas même liée à sa maladie, mais un simple besoin de comprendre, comme toujours. Comprendre ce qu’il a pu dire, faire, ne pas faire, pour que Jill réagisse de cette façon. Parce qu’il n’est pas stupide, Finn, ou alors peut-être qu’il l’est tellement que les interprétations qui lui semblent d’une évidence flagrante ne le sont finalement pas, toujours est-il qu’il peine à envisager que l’update concernant sa vie sentimentale soit l’unique cause de la réaction exacerbée de Jill. C’est même un facteur qu’il considère comme minime, et le problème de fond lui semble surtout toucher à son retour ici, après tant d’années exilée dans un pays qu’elle n’a jamais porté dans son cœur. Mais il n’ose pas le formuler, pas directement du moins. Lui dont les difficultés ont plus souvent résidé dans le fait de prendre les pincettes socialement exigées pour faire passer un message à autrui plus que d’avoir le courage de transmettre ledit message, se retrouve endigué dans sa maladresse face à Jill, au point où il ne sait plus comment s’exprimer, comment lui faire comprendre qu’il se préoccupe d’elle sans pour autant lui donner l’impression que son regard sur elle a changé. Mais peut-être que c’est le cas, et la réaction de Jill a sa tentative de se montrer soucieux envers elle implante l’idée dans son esprit, sans pour autant qu’il soit capable de l’assumer, de lui laisser faire son bout de chemin et de méditer sur celle-ci. S’il comprend sans peine la raison pour laquelle cette question semble l’agiter plus que toutes les autres, il persiste à penser que le comportement de son amie n’a rien de naturel. Mais il est vrai qu’il ne s’en était jamais formalisé auparavant ; ou du moins pas aussi sérieusement, avec autant de crainte, d’empathie dirigée envers Jill. Bien-sûr qu’elle a raison, que rien n’est plus comme avant, que les choses ont changé ; que les gens ont changé, que lui a changé. Et ça frappe Finn, les yeux perdus sur le dos que lui offre Jill en guise de réponse à ses question, le langage corporel de cette dernière traduisant d’un malaise dont il est le déclencheur, les cent pas qu’elle commence à faire dans la pièce annonciateur d’une explosion dont le compte à rebours vient d’être enclenché. Le jeune homme comprend qu’il n’y aura pas de retour en arrière possible, que ce besoin de comprendre va aujourd’hui le mener à sa perte, à leur perte. Et ce qu’il comprend surtout, ce qu’il l’a réduite à sa maladie, sans même le vouloir ; le simple fait d’y penser la réduit déjà à ça. Face à ces contradictions, il se veut silencieux quelques instants ; avant de reposer la question, comme un moyen de s’obliger à se taire, comme une tentative de persuader Jill qu’il ne pense pas à mal, jamais, surtout pas avec elle. Mais aussi résistant soit-il, l’alcool n’alterne pas ses paroles sur la forme, mais sur le fond il creuse un fossé entre eux, déclenchant des réactions qui ne seraient pas les siennes en temps normal, perpétrant cette mésentente entre eux qui n’existerait pas en d'autres lieux.
Et c’est l’explosion. Attendue, qu’il a déclenchée, il ne peut pas s’en plaindre. Finnley, d’ordinaire pessimiste, voit malgré tout une faible victoire alors que Jill se tourne pour lui faire face, lui permettant ainsi de cesser d’imaginer les réactions qui se lisent sur son visage, et d’en avoir désormais un véritable aperçu. La colère déforme les traits de la jeune femme, et c’est un juste retour des choses que de supporter la déferlante d’animosité de Jill dans un mutisme absolu. Son amie lui confirme ce qu’il a compris bien trop tard ; cette empathie n’a pas lieu d’être dirigée envers elle, et il maintient le regard de cette dernière comme un moyen de lui dire silencieusement qu’il a retenu la leçon, qu’on ne l’y reprendra plus. Pour autant, il se doute bien qu’elle n’a pas terminé, qu’elle est loin d’en avoir fini avec lui, mais ses prunelles se fixent bientôt sur le sourire, aussi furtif que visible, que Jill affiche. Si parfois il parvient à lire en elle comme dans un livre ouvert ; parfois c’est tout l’inverse et Jill ne représente qu’un point d’interrogation personnifié, c’est le cas à cet instant précis, avec ce sourire sur ses lèvres, auquel Finn ne trouve aucune explication, aucune hypothèse crédible qui pourrait expliquer cette réaction incongrue, lui faisant croire – l’espace d’un instant – que la jeune femme en a peut-être terminé avec lui, en fin de compte. Qu’ils vont oublier toutes ces paroles maladroites qu’il aurait tant voulu retenir, qu’ils vont ouvrir une nouvelle bouteille, rire de sa bêtise – il la laisserait même le charrier sur sa stupidité pour les années à venir tant il serait reconnaissant de mettre tout cela derrière lui. Mais sa reconnaissance n’aura pas lieu d’être, et bientôt c’est une Jill dont la retenue n’a été qu’un leurre qui reprend la parole, qui continue les hostilités, qui lui inflige ce qu’il lui a infligé quelques minutes plus tôt. Et c’est toujours dans ce silence coupable, égalitaire, qu’il se réfugie, c’est toujours avec une neutralité maîtrisée qu’il encaisse ces paroles qui prennent la forme de coups, c’est toujours le bordel dans son esprit qui s’agite à chaque mot prononcé par Jill. Il se répète sans cesse que c’est un juste retour des choses, s’accroche à cette idée pour rester calme, pour ne pas envenimer une situation qui échappe de plus en plus à son contrôle, mais aussi à celui de Jill. Une situation qui ne va pas de pair avec le taux l’alcool dans leur sang, qui ne permet pas les discours trop profonds dans lesquels ils se lancent l’un et l’autre, mais ils sont incapables de le comprendre, il a été incapable de le comprendre quand cela était nécessaire, quelques instants plus tôt. Comme toujours lorsqu’il se perd dans l’ivresse, Finn perd également peu à peu le contrôle de ses pensées, et le mélange de celles-ci se traduit jusque dans son comportement. Il veut être calme ; mais aimerait lui hurler que c’est normal que les choses changent, qu’il ne comprend vraiment pas pourquoi elle semble s’en surprendre. Il estime que la colère qu’elle déverse sur lui est bien méritée, mais il voudrait l’interrompre pour lui faire remarquer qu’il n’y va pas plus fort qu’elle, qu’il n’y a jamais été aussi fort qu’elle. Il tente de ne pas prolonger le sujet Lou, mais elle y revient constamment au point où il ne peut s’empêcher de faire un parallèle entre leur dispute et celle qu’il a eue avec la musicienne. Il souhaite réellement ne pas aggraver la situation, ne pas continuer à creuser ce fossé entre son amie et lui, pourtant il ne peut s’empêcher de s’agacer contre elle, de vouloir lui balancer ses quatre vérités avant de prendre la porte. Et Jill qui insiste, sa fixette sur la nouvelle qu’il lui a annoncée plus tôt qui prend des airs d’obsession, et elle qui persiste à penser que c’est bien lui qui une approche irrationnelle du sujet. Le rouquin en vient à se mordre l’intérieur de la joue plutôt que de laisser échapper toutes les choses qu’il voudrait lui dire, et la neutralité affichée sur son visage fait bientôt place à un regard noir, aussi noir que Jill se permet de lui en offrir de temps à autre, et ses yeux qui se lèvent au ciel alors qu’elle joue la carte du « voilà, tiens que je te dise ce que tu voulais entendre ». Il s’en fiche bien désormais qu’elle soit contente ou non pour lui, mais le prétendre revient à se moquer de lui ; et ça l’énerve. Bon sang que ça l’énerve, que Jill l’énerve, et là aussi un temps d’adaptation serait nécessaire pour qu’il se remémore le souvenir d’une Jill qui lui tapait sur le système autant qu’il l’adorait. Comme au bon vieux temps. Tout n’a peut-être pas changé, finalement. Et c’est un bref sourire qui s’affiche sur ses lèvres à cette pensée ; bientôt remplacé par une mine surprise, traduisant toujours de cette dualité régnant en lui. Et cette ambiguïté qui revient dans la conversation, Finn qui n’a pas conscience de l’avoir sous-entendue, qui s’en surprend, qui s’en désole lorsque Jill conclut sa phrase par une nouvelle flagellation de sa personne. Le jeune homme se calque sur le calme de Jill, comprend qu’elle semble en avoir fini avec lui, se surprend cette fois-ci de ne pas avoir eu le droit à plus, comme c’est toujours le cas avec Jill. Plus de colère, plus de cris, plus d’insultes. Et le calme fait bientôt place à un malaise, dont Jill est cette fois-ci l’investigatrice. Mais il ne lui en veut pas, et pas seulement parce que c’est un juste retour des choses. Mais parce qu’elle a raison, et même s’il ne la regarde pas avec cette pitié qu’elle présume, il n’en demeure pas moins que ce n’est pas lui. Tout comme ce n’est pas elle de se formaliser de telles choses.
Il relève la tête alors qu’elle l’invite à partir, et ses prunelles se déposent sur la porte d’entrée, sur toutes les choses qu’elle représente en vue de la situation. S’il accepte cette invitation, il ne sera pas juste question d’écourter la soirée, il y aura des conséquences sur leur amitié, suite au fait qu’il ait renoncé aussi facilement. Et c’est une option qui le séduit, alors qu’il se surprend à faire les quelques pas qui le sépare de la porte. Parce que la remise en question provoquée par la jeune femme occupe son esprit, le dérange autant que ça lui est utile, mais son caractère quitte ou double ne fait que s’accentuer avec l’alcool qui coule dans son sang ; touché dans sa fierté, il est tenté de quitter cet appartement simplement par colère, par envie de lui prouver qu’elle doit assumer cette mise au défi. Pour autant, son esprit de contradiction l’empêche d’ouvrir la porte alors qu’il serait trop facile de fuir ainsi, de lui donner cette satisfaction, de lui accorder la victoire. Et c’est un fin sourire qui s’affiche sur ses lèvres alors qu’il réalise que cette situation est du déjà-vu, mais qu’il est dans le mauvais rôle cette fois-ci, que ce n’est pas lui qui propose cette solution de facilité, qu’il est celui qui doit faire un choix. Ce serait tellement plus simple s’il était seulement question de partir ou rester, mais ce n’est pas le cas, c’est bien plus complexe que cela, c’est à l’image de Jill, à la sienne, à celle de leur amitié. « C’est pas de la pitié, Jill. » Il reprend finalement la parole, faisant marche arrière, sur les pas de Jill, s’éloignant de la porte pour se rapprocher de la cuisine sans pour autant pénétrer dans la pièce. Que les réactions de Jill lui restent inconnues ; ça lui évitera un nouvel agacement, ça lui évitera de changer d’avis quant à sa tentative de faire amende honorable – ou du moins, d’essayer. « Je t’ai jamais regardée avec pitié, c’est pas aujourd’hui que ça va commencer. Alors non, c’en était pas, penses-en ce que tu veux, mais c’était de l’intérêt, pour une vieille amie pour laquelle je me soucie. Parce que je suis comme ça, je me soucie des autres, et j’ai pas besoin que tu t’en offusques pour remettre ça en question, parce que je suis ainsi, c’est naturel, et tu peux pas m’empêcher de l’être avec toi. Pas toi. » Parce qu’elle est bien l’une des seules personnes avec qu’il peut réellement être lui-même et ça implique ce qu’elle apprécie – le fait qu’il soit un compagnon de beuverie on ne peut plus efficace, qu’il soit un très bon cobaye qui a tendance à la suivre dans ses folies – autant que ce qu’elle déteste – sa bienveillance exacerbée, sa tendance à parfois être mou – chez lui. Et c’est pour cette raison qu’il n’essaie même pas de prendre de pincettes, qu’il se contente de lui dire ce qu’il veut exprimer, qu’elle s’en formalise comme elle l’a fait est un risque, mais il ne veut pas avoir à surveiller chacun de ses mots, pas comme il le fait déjà avec le reste du monde. « Je suis désolé si j’y suis allé fort, c’était pas mon intention. C’est juste que… j’ai pas compris, ce que j’ai pu faire ou dire pour que tu me donnes l’air de te braquer, et que le ménage de ton appart’ te semblait tout à coup nettement plus intéressant que moi, parce que, t’admettras que c’est un peu vexant quand un sifflet suscite plus d’enthousiasme que toi. » Il tente de jouer la carte de l’humour, il n’a plus grand-chose à perdre, mais la soirée peut encore être sauvée. Leur amitié aussi. « C’était pas de la pitié. Ça m’a surpris, je me suis inquiété, c’est tout. Sûrement que j’aurais pas dû. Et t’as raison Jill, les choses ont changé, en huit ans. J’en suis pas fier, mais je crois que j’ai eu le temps d’oublier ce que c’est que d’être ami avec toi, parce que c’est différent de se voir par facetime dix minutes par mois et de se retrouver réellement. Et en huit ans, j’ai eu le temps de devenir un imbécile aux discours de vieux con, faut pas m’en vouloir, mais j’avais personne pour me coller une claque derrière la tête quand je divaguais sur ce chemin. » Le ton se veut toujours plus léger, mais Finn n’en est pas moins sérieux. Et avant que ses propos soient mal interprétés, concernant le fait qu’il a eu le temps d’oublier ce que c’est que d’être ami avec elle, il reprend rapidement. « Je suis pas venu pour me disputer avec une amie, mais pour fêter nos retrouvailles et me réjouir qu’elle soit pleinement de retour dans ma vie. » Il marque un temps d’arrêt, hésite comme à chaque fois qu’il s’apprête à s’ouvrir un peu plus, à faire part de son affection. « Parce qu’elle a sa place à reprendre, et que j’ai besoin de me souvenir à quel point elle m’était indispensable. » Sa mine se ferme à nouveau, dans l’incertitude quant à l’accueil que Jill fera à ces dernières paroles. Mais là aussi, elles demeurent parfaitement sincères ; il n’est pas fier des propos qu’il a tenus plus tôt et Jill l’a mis face à ces contradictions. Laissant de côté l’agacement concernant son comportement qui s’apparente presque à de la jalousie, il lui est difficile d’admettre qu’elle a marqué un point sur le reste. Il n’était pas ainsi, avant. Et c’est tout aussi sincère qu’il quémande, sous la forme d’un mea-culpa, son aide pour ne pas retomber dans ses vieux travers, pour ne pas être ce type bien trop âgé dans sa tête, bien trop coincé par les barrières qu’il a lui-même érigées, bien trop dépendant d’un comportement qui ne lui ressemble pas simplement pour se fondre dans la masse et être celui qu’on attend qu’il soit. Mais Jill n’a jamais eu d’attentes le concernant, et il ne peut pas en avoir la concernant. Et s’il a bien compris la leçon et qu’il lui faut laisser de côté son empathie naturelle, il l’a avoué ; elle ne peut pas non plus s’en étonner : ça fait partie de lui et ce n’est pas pour autant qu’il compte s’en aller la conscience tranquille, alors que les yeux mouillés de son amie contrastaient avec la rage de ses paroles il n’y a pas si longtemps. « Et je veux pas dire, mais une bouteille, seulement ? On est pas de si petits joueurs, normalement. » Toujours à bonne distance de la cuisine, il marque un arrêt, dans l’espoir d’un signe, quelque chose, qui lui ferait penser que la jeune femme accepterait de ne pas totalement lui fermer la porte au nez. « Donc, si tu veux amener le second round, ça me ferait plaisir, sinon... je sais où est la porte. » Et ses prunelles divaguent sur celle-ci. S’il a pris sa décision quant à partir ou rester, il ne peut pas l’imposer à Jill, d’autant plus quand son choix s’interpose à l’invitation formulée quelques instants plus tôt, qu’il espère ne plus être d’actualité.
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| | | | (#)Ven 28 Déc 2018 - 14:07 | |
| C’était toujours ainsi quand les choses tournaient mal. Le regard plongé sur les trois pilules aux couleurs différents et variées, Jill agitait sa main pour les faire rouler d’une extrémité de la paume de sa main à une autre. Les somnifères étaient toujours la solution d’urgence, comme le bouton pour déclencher une alarme incendie, comme la poignée à tirer pour faire freiner brusquement le train, comme l’enclenchement de l’alarme de la ville. Dans son cas, les somnifères avaient tendance à tout éteindre chez elle et limiter les dégâts. Car, après tout, elle se connaissait assez bien pour savoir que cette altercation avec Finn allait la mettre dans tous les états et que, de toute évidence, elle ferait subir sa colère et son désarroi sur quelqu’un d’autre. A côté de cela, elle était suffisamment imprévisible pour ne pas savoir sur qui ça allait tomber, ni jusqu’à quel point cela allait mal tourner. Les somnifères, c’était le bien. Oui, c’est ça, ils me veulent du bien, pensa-t-elle. Pourtant, son air était hésitant : la dernière fois qu’elle avait fait cela, elle ne s’était pas réveillée avant trois jours. Theodore avait dû défoncer la porte. Non pas qu’il dut se faire prier, Theodore défonçait des portes pour un rien, mais trois jours sans donner de nouvelles l’avait rendu malade, bien plus qu’il ne l’était déjà. L’oreille tendue vers la pièce de vie où se trouvait le petit salon, elle ne savait dire que Finnley s’était déjà mis à bouger. Au fond d’elle-même, elle ne voulait pas le voir décamper, le voir prendre la porte et ne pas revenir avant huit ans, une fois encore. Mais au vu de la conversation qu’ils avaient fini par avoir, cette sensation de jugement qu’il avait eu sur elle, sans doute était-ce la meilleure solution pour lui de partir.
« C’est pas de la pitié, Jill. » La voix de Finnley qui s’élevait dans son dos lui annonçait une présence dont elle ne s’attendait plus. Cela manqua d’ailleurs de lui arracher un sursaut, elle qui avait cru pendant ce long moment qu’il avait fini par prendre ses jambes et se casser bien loin de ce merdier dans lequel sa propre maladresse et l’imprévisibilité de Jill les avaient tous les deux foutus alors que de simples retrouvailles avec des banalités échangées auraient suffi. Sauf que cela aurait été mal connaître les deux personnages : si le premier menait sa vie comme un équilibre marchant sur des œufs à longueur des années sans trop en voir le bout du tunnel, la seconde avait tendance à laisser la cinquième vitesse de sa machine en marche, quitte à écraser des situations et des gens sur son passage, dans la complète inconscience des dangers de sa propre vie. Le mélange des deux donnait visiblement un cocktail dont on ne pouvait pas deviner le chapitre suivant de l’histoire. « Je t’ai jamais regardée avec pitié, c’est pas aujourd’hui que ça va commencer. Alors non, c’en était pas, penses-en ce que tu veux, mais c’était de l’intérêt, pour une vieille amie pour laquelle je me soucie. Parce que je suis comme ça, je me soucie des autres, et j’ai pas besoin que tu t’en offusques pour remettre ça en question, parce que je sis ainsi, c’est naturel, et tu peux pas m’empêcher de l’être avec toi. Pas toi. » Toujours de dos, Jill ne savait pas quoi faire. Pendant un instant, c’était comme si l’alcool but depuis le début de la soirée l’empêchait de penser correctement. Dans sa tête, c’était comme si des poissons morts flottait dans le bocal, pas un bruit, rien de bien vivant, rien de bien concret. Appuyée contre le plan de travail de la cuisine, à tapoter nerveusement le bout de ses doigts contre celui-ci, elle se mit à détailler les parcelles de la cuisine de ce petit appartement tout piteux qui ne payait pas de mine, ni de l’extérieur, encore moins de l’intérieur. C’était en quelle matière d’ailleurs, ce plan de travail ? Lorsqu’elle se rendait chez Bailey, c’était du marbre dans la cuisine et du chêne pour les placards, le genre de meubles où il lui faudrait personnellement deux ans de salaires pour parvenir à se les acheter. Ici, c’était complètement différent. Tout semblait tenir à peine, tout n’était qu’une question de temps avant que ça ne parte en explosion, puis en fumée. Un peu comme Jill face à Finnley qui continuait à parler par-dessus son épaule, visiblement démuni. « Je suis désolé si j’y suis allé fort, c’était pas mon intention. C’est juste que… j’ai pas compris, ce que j’ai faire ou dire que tu me donnes l’air de te braquer, et que le ménage de ton appart’ te semblait tout à coup nettement plus intéressant que moi, parce que, t’admettras que c’est un peu vexant quand un sifflet suscite plus d’enthousiasme que toi. » Et là, elle se retourna pour lui faire face. Si ses paroles l’avaient vexée quelques instants plus tôt, elle ne savait plus dire à l’heure actuelle pourquoi elle était vexée. Mais l’arrivée du sifflet sur le tapis ne manqua pas de la faire sourciller. « Tu n’aimais pas mon sifflet. Bien. » dit-elle d’un ton froid, alors qu’un immense sourire joueur allait presque trahir ce trop de sérieux qui ne lui collait pas. Une chose était certaine, il n’avait pas idée de la chance qu’il avait à ce qu’elle lui envoie un sifflet à quelques mètres de lui. Les moins chanceux se prenaient généralement une grosse baigne en pleine figure et puis c’était tout. Malgré cela, la réflexion sur le sifflet avait réussi à la détendre de quelque peu et à l’observer longuement. « C’était pas de la pitié. Ca m’a surpris, je me suis inquiété, c’est tout. Sûrement que j’aurais pas dû. Et t’as raison Jill, les choses ont changé, en huit ans. J’en suis pas fier, mais je crois que j’ai eu le temps d’oublier ce que c’est d’être ami avec toi, parce que c’est différent de se voir par facetime dix minutes par mois et de se retrouver réellement. Et en huit ans, j’ai eu le temps de devenir un imbécile aux discours de vieux con, faut pas m’en vouloir, mais j'avais personne pour me coller une claque derrière la tête quand je divaguais sur ce chemin. » Elle hocha aussitôt la tête, en signe d’approbation. Si cela n’avait tenu qu’à elle, sans doute lui aurait-elle mis une claque derrière la tête à l’instant, par précaution pour la suite. Seulement, vu la distance physique entre eux, elle se ravisa et préféra jouer nerveusement avec les trois pilules de somnifères toujours fermement cachées dans la paume de sa main. « Je suis pas venu pour me disputer avec une amie, mais pour fêter nos retrouvailles et me réjouir qu’elle soit pleinement de retour dans ma vie. Parce qu’elle a sa place à reprendre, et que j’ai besoin de me souvenir à quel point elle m’était indispensable. » Son air plutôt froid se réchauffa au fur et à mesure des paroles. Quelques secondes de silence passèrent, puis elle entrouvrit la bouche, prête à dire au moins quelque chose, n’importe quoi, quelque chose qui ne le ferait pas fuir ou ne lui donnerait pas l’occasion de lui demander à nouveau comment elle allait. « Et je veux pas dire, mais une bouteille, seulement ? On est pas de si petits joueurs, normalement. Donc si tu veux amener le second round, ça me ferait plaisir, sinon… je sais où est la porte. » Wait, what ? Clairement peu dissimulé cette fois-ci, son sourire s’élargit aussitôt. Sans doute était-ce la tournure de la situation qui devenait plus intéressante, ou encore le fait de se rappeler que l’alcool réglait bien des problèmes. Ou les deux. Dans tous les cas, Jill se décolla du plan de travail et s’avança à pas lents en direction de Finn pour s’arrêter à sa hauteur. Scrutant son regard, comme un détecteur de sincérité, elle finit par briser le silence. « Waw… » finit-elle par dire après un long silence installé entre eux. « Tu as raison, en huit ans, tu as réussi à devenir un imbécile aux discours de vieux con. » Le sourire au coin des lèvres, l’air malicieux sur le visage, elle reprenait les mots de Finnley à la perfection pour lui renvoyer la balle rapidement. C’était sans doute cette étrange manière qu’elle avait à lui dire que toutes ses paroles avaient fini par la toucher. Cela se voyait à son regard pétillant par l’émotion, accentué par le taux d’alcool qui coulait déjà sans ses veines et qui la rendait aussi sensible que sa petite sœur, aussi fragile qu’une brindille en plein hiver. « Mais bon, puisque tu insistes… Pour te montrer que Londres m’aura appris à être un hôte légendaire, je vais voir ce que je peux faire concernant cette bouteille. Je ne voudrais pas que tu repartes d’ici en te souvenant du trajet. Ce ne serait même pas drôle comme jeu. D’ailleurs, j’espère que d’ici-là, on aura piqué ta voiture… Ca t'apprendra à mal me parler de mon sifflet comme ça... » Enfin, d’un mouvement assuré et rapide, elle glissa ses bras autour de lui un instant, dans une étreinte en retard de huit années, où cela lui semblait bien plus approprié que de lui mettre une claque, contrairement à ce qu’elle aurait fait en temps normal. Elle releva la tête vers lui, murmura d’un ton taquin : « Avoue que c’était parce que cette poire-cognac ne te convenait pas, hein ? Les alcools de Barbie, ce n’est définitivement pas pour toi. » Détachée de lui, un petit coup amical dans l’épaule et elle rebroussa chemin pour chercher une autre bouteille d’alcool qu’elle avait en réserve. C’était l’un de ces bouteilles sagement volées dans les placards de ce bon gros riche de Bailey Fitzgerald, qui en avait tellement dans ses placards, qu’une de disparue ne devait même plus s’en apercevoir. En sortant le scotch de vingt-cinq ans d’âge, elle agita la bouteille sous le nez de Finn dans un léger sourire. « Allez viens, on a des retrouvailles à fêter. » Et comme si de rien n’était, les deux jeunes gens reprirent place dans le canapé, évitèrent les sujets précédemment évoqués qui avaient créé une explosion et picolèrent jusqu’aux petites heures cette bouteille qui tuait leur conscience à petit feu. Parce que c’était ce qu’ils savaient faire de mieux.
Fin du rp. |
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