kiss me under the light of a thousand stars. And I'm thinking 'bout how people fall in love in mysterious ways. Well, me—I fall in love with you every single day. ✻✻✻ J’adorais le sport. C’était une composante essentielle à ma vie depuis très longtemps. Alors oui, au départ, c’était plutôt une nécessité à cause de ma santé parce que j’étais asthmatique mais au bout d’un moment, j’étais devenue complètement accro. Et depuis des années, je ne m’étais pas arrêtée : volley-ball, footing, marathon, surf, yoga, natation … Maintenant le Paddle. Oui en tant que fan de surf (comme toute bonne australienne qui se respecte) et de Yoga, ça me paraissait tellement logique de m’intéresser à ce sport. Aujourd’hui n’était pas une journée idéale pour le surf : peu de vagues, alors je risquais vite de m’ennuyer. Je me disais que c’était le moment idéal !
Mes rendez-vous étaient terminés et le dernier ado que je devais avoir en consultation ce jour ne pouvait finalement pas venir. J’étais donc libre de rentrer chez moi mais comme je ne tenais pas en place, je préférais sortir. Après avoir enfilé mon maillot, je me rendais sans attendre à la plage la plus proche. J’avais remarqué il y a quelques semaines un cabanon ou il y avait des paddle à louer pour 1h, 2h, 3h ou même une journée.
Après avoir payé ma planche, je vérifiais mon téléphone pour savoir si je n’avais pas raté un appel des parents de mon dernier patient. Ils n’avaient pas pris la peine de m’appeler pour annuler le rdv. J’avais simplement reçu un SMS de Dylan (mon patient) qui me disait que ses parents avaient un empêchement et qu’il ne pourrait pas venir. J’étais sceptique quant à son message et je me demandais s’il ne voulait pas éviter de venir me parler. La maladie de sa mère était récente et même s’il donnait l’impression que tout allait bien, ce n’était pas vrai d’où mon inquiétude.
Je soupirais longuement et rangeais mon iphone dans mon sac que je confiais à celui qui me louait le paddle. Mon regard couleur océan parcouru la plage et j’humais longuement l’air marin. J’aimais observer simplement l’océan, l’odeur d’iode m’apaisait et je me détendais instantanément lorsque mes pieds foulaient le sable. Sans attendre, je m’avançais au bord de l’eau, armée de ma planche. L’eau était un peu fraîche à cette époque de l’année mais je m’en fichais. Un jeune homme était là lui aussi et semblait beaucoup plus hésitant que moi à se jeter à l’eau. Il se tourna brièvement vers moi et je lui souriais poliment.
« C’est votre première fois ? »Demandais-je. Parce que oui j’étais une petite curieuse ! « … Sur une planche de Paddle je veux dire. Vous savez, si vous savez tenir sur une planche de surf, ça devrait être du gateau pour vous de tenir là-dessus… Enfin c’est ce qu’on dit. C’est la première fois que je m’essaie au paddle mais je suis une bonne surfeuse donc j’espère que c’est vrai.» dis-je avec une moue amusée. Quoi qu’il en soit, je savais que j’allais me regaler : oui parce que j’aimais les défis sportifs ! En revanche, mon interlocuteur ne semblait pas très sûr de lui.
Depuis que Douglas avait failli se noyer dans son enfance, l'eau était l'une de ses phobies. Autant il pouvait passer des heures à observer l'océan, planté sur un rocher, loin de tout, autant mettre les pieds dans l'eau, que ce soit la mer ou la piscine, ça relevait d'un défi pour le jeune homme.
Ayant participé à une loterie il y a de ça quelques jours, les lots à gagner étaient nombreux et variés, mais il faut croire que la chance ne lui avait pas sourit ce jour là. Il avait perdu ? Non bien sûr, il avait gagné mais son lot gagnant n'était autre qu'une journée d'initiation au paddle. Ironique n'est-ce pas ? Évidemment, il aurait voulu l'échanger mais c'était impossible, quant au peu d'amis qu'il avait, aucun n'était disponible pour qu'il lui offre cette initiation dont il se serait bien passé.
Forcé de se rendre sur place, bien qu'il aurait pu jamais ne le faire, le jeune Anderson avait revêtu un short de bain ainsi qu'un simple tee shirt pour couvrir son torse. Il n'était pas vraiment adepte du fait de se balader quasiment nu pour dévoiler son corps. Douglas est plutôt du genre pudique, ce qui colle bien avec le reste de sa personnalité.
Sur le chemin menant à la plage, il était guère rassuré et surtout, absolument pas serein, mais il continua tout de même le trajet vers la mer. Garant da moto sur le parking, il se dirigea vers l'accueil et tendit le papier signifiant que c'était un lot gagné à la loterie. Le jeune homme derrière le comptoir semblait ravi qu'il est pu gagner une telle chose, mais Douglas n'avait qu'une envie, le donner à quelqu'un d'autre qui apprécierait vraiment ce type de sport.
Lorsqu'il fut équipé avec le matériel que l'on venait de lui fournir, on lui expliqua rapidement le fonctionnement ainsi que les règles de sécurité. Ça ne fit rien d'autre que l'angoisser encore un peu, mais maintenant qu'il y était, il ne pouvait plus vraiment reculer.. La simple perspective de se retrouver en pleine mer, seul, ne le rassurait pas et il ne pouvait s'empêcher d'imaginer le pire, comme bien souvent lorsqu'il est angoissé.
Une jeune femme se tenait à ses côtés et était visiblement pressée de se mettre à l'oeuvre. Douglas lui, prenait son temps, observait tout ces gens présents sur la plage et tout ceux qui s'éclataient dans l'eau avec un ballon, des bouées ou autre matériel adéquat. Plus il y réfléchissait et plus il se demandait ce qu'il faisait là. Pourquoi n'avait-il pas refusé ? Parce qu'il était trop gentil, comme toujours.
" - C'est la première fois et très vraisemblablement la dernière. Je ne suis pas du tout un grand fan de tout ce qui est aquatique.. En vérité, j'ai gagné ce lot mais si j'avais pu, je l'aurai offert à qui voulait pour ne pas faire cette initiation qui me paraît insurmontable.."
L'eau vient alors lui chatouiller les pieds et instinctivement, il recula de quelques pas, comme s'il pouvait y échapper. Maintenant il était là, il n'avait plus de moyens de faire demi-tour, il devait se lancer mais la peur qui lui tordait le ventre était bien trop puissante pour qu'il puisse le faire.
kiss me under the light of a thousand stars. And I'm thinking 'bout how people fall in love in mysterious ways. Well, me—I fall in love with you every single day. ✻✻✻ La personne face à moi semblait plutôt hésitant, peu sûr de lui voire angoissé. La peur face à un sport je ne connaissais pas… J’étais plutôt du genre tête brûlée. Quand j’étais plus jeune, il y avait même des fois ou je m’étais mise en danger mais j’avais appris à être un peu plus raisonnable maintenant. J’adressais alors à mon interlocuteur un sourire encourageant tandis qu’il m’avouait que ce serait sûrement la dernière fois qu’il s’essaierait à ce sport aquatique. D’après lui, ce n’était pas une chance d’avoir gagné ce lot pour une initiation au paddle mais si j’avais gagné ce genre de lot, à peine je l’aurais eu en main que je serais allée au premier stand que j’aurais trouvé !
« Vous voulez qu’on se lance ensemble ? L’océan n’est pas agité, il y a peu de vague aujourd’hui, vous avez de la chance, »fis-je remarquer alors que je le vis reculer alors que l’eau lui touchait à peine les pieds. J’avais du mal à imaginer ce qu’on pouvait ressentir lorsqu’on avait une peur panique de l’eau mais je pouvais bien essayer de l’aider non ? Depuis petite, j’étais familière de l’eau, de l’océan. Aussi loin que je me souvienne, j’avais toujours été attirée par l’océan et par le surf. Au départ, mes parents n’avaient pas été d’accord et, à présent, je remerciais le ciel tous les jours qu’ils aient fini par accepter. Bon il faut dire que je les avais harcelé.
« Je m’appelle Nephtys au fait. Et vous ? » Lui demandais-je. « Je suis loin d’être une experte mais je peux quand même essayer de vous aider. On peut rester vraiment au bord de l’eau : que vous appreniez à monter sur la planche et à avancer en vous mettant à genou dessus. Et si vous vous débrouillez bien, on essaiera de se mettre carrément debout et d’avancer. » J’étais certaine que nous allions passer un bon moment … Oui peut-être même que ça allait plaire au jeune homme et qu’il allait se détendre. Parce qu’après tout, le sport c’était fait pour se détendre. Pas pour se stresser.
Douglas avait été critiqué un bon nombre de fois sur tous les choix qu'il avait fait jusqu'à présent. Il était qualifié non seulement de personne coincée parce qu'il n'avait pas les mêmes activités que les jeunes de son âge, comme aller à des fêtes, aller boire de l'alcool à ne plus se souvenir de son prénom. Il était aussi très craintif, il avait peur de l'eau, il était claustrophobe et tant d'autres choses. Et pour couronner le tout, Douglas était un jeune homme extrêmement gentil avec tout le monde mais aussi, incroyablement naïf pour certaines choses, malgré qu'il approche de la trentaine.
Ce lot qu'il avait gagné pour s'initier au paddle était loin d'être un cadeau pour lui qui était tétanisé à la simple idée que son corps entre en contact avec l'eau. Pour cause, quand il était plus jeune, il était venu rendre visite à son père sur son lieu de travail. En e tant océanographe, évidemment, il y avait de l'eau tout autant de lui. Après quelques minutes d'inattention, le jeune garçon explorait les lieux jusqu'à tomber dans l'eau. Son père concentré sur sa tâche ne s'en était aperçu que trop tard, lorsqu'une foule de personnes essayaient déjà de sortir son garçon de l'eau. Depuis ce jour, il se contente de rester loin de toute étendue d'eau. Même s'il pourrait observer cette dernière au coucher du soleil, mais toujours assez loin pour ne pas être pris par les vagues.
La jeune femme a ses côtés semblait être tout l'opposé de lui : passionnée par tous les sports aquatiques, en quête de nouvelles sensations. Il ne voulait pas l'empêcher de mener sa vie comme elle l'entendait, parce que si elle restait ici, elle n'était pas prête d'aller à l'eau, ça c'est certain ! Un rire nerveux s'échappa d'entre ses lèvres quand elle lui annonça que l'océan n'était pas agité et par conséquent qu'il avait de la chance. Douglas ne l'interprétait pas vraiment de la même manière à vrai dire. Agité ou pas, ça ne changeait pas que ça restait une étendue d'eau dans laquelle il pouvait facilement se noyer. Il y avait échappé quand il était petit, cette fois-ci il n'aurait peut-être pas la même chance.
" - Je m'appelle Douglas, mais.. Ne perdez pas votre temps avec moi, je ne mettrais probablement jamais les pieds là-dedans, c'est bien trop compliqué pour moi.. Puis je voudrais pas vous empêchez de faire du paddle, vous sembliez si excitée à en faire quand je suis arrivé, ne vous privez pas pour moi."
Sans faire de paddle, déjà le simple fait que Douglas accepte d'aller dans l'eau relèverai du miracle. La preuve, l'eau avait à peine effleurée ses pieds qu'il avait déjà fait plusieurs pas pour l'éviter. Douglas était ce que l'on appelle communément une cause perdue, et la jolie Nephtys perdrait son après-midi si elle restait auprès de lui.
kiss me under the light of a thousand stars. And I'm thinking 'bout how people fall in love in mysterious ways. Well, me—I fall in love with you every single day. ✻✻✻ Je ne connaissais pas mon interlocuteur ni son histoire de vie … Mais il lui était impossible de cacher qu’il avait peur de l’eau. Il n’y avait qu’à voir sa réaction quand l’eau venait jusqu’à ses pieds : il reculait vivement. « Vous savez Douglas, il y a des maîtres-nageurs et je suis juste à côté de vous, il ne vous arrivera rien. » Lui dis-je sans le quitter des yeux. Il est clair que j’avais du mal à imaginer ce que c’était la peur de l’eau. Pire encore, la phobie de l’eau. Je ne remercierais jamais mes parents de m’avoir encouragé à essayer tous les sports que je voulais tester et en particulier les sports aquatiques. Mon seul regret, c’était de ne pas pouvoir essayer la plongée mais avec mon asthme, c’était contre indiqué. Je me limitais à la plongée avec tuba mais pas avec une bouteille d’oxygène. « Et puis, honnêtement, j’habite à 10 minutes d’ici, du paddle j’aurais l’occasion d’en refaire. » Il n’avait pas tort, j’étais très excitée de me lancer dans cette nouvelle activité mais je ne pouvais pas laisser ce jeune homme pétrifié tout seul. « On devrait peut-être commencer par mettre les pieds dans l’eau ? »Lui proposais-je. Oui il fallait y aller par étape, c’était ça la clé de la réussite. Il n’arriverait peut-être pas à se mettre entièrement dans l’eau aujourd’hui mais s’il arriverait à faire un pas, ça lui donnerait peut-être l’envie de continuer à progresser. Joignant mon geste aux paroles. Je me retournais et posais doucement ma planche dans le sable et tendais la main pour le le jeune brun fasse de même. « Vous n’avez rien à perdre à essayer. Regardez, la journée est magnifique et vous n’aurez pas à regretter quoi que ce soit, vu que cette initiation au paddle, vous l’avez gagné. » Donc, pas de stress, pas de pression à avoir ! « Qu’est ce que vous en pensez ? »
Douglas était reconnaissant envers la jolie blonde qui tentait de le mettre en confiance avec lui, mais la vérité c'est qu'il était incapable de surmonter cette peur de l'eau. À l'époque où il avait été voir son père sur son lieu de travail, là aussi on aurait pu lui dire qu'il ne craignait rien étant donné que son père était juste à côté. Mais les choses ne sont pas vraiment déroulées comme elles auraient dû. Si jamais les maîtres nageurs étaient occupés ailleurs, ou tout simplement ils ne prêtaient pas attention à l'endroit où se trouvait le jeune anglais, cette fois il allait y rester. Et bien que ses pensées soient beaucoup plus sombres en ce moment qu'auparavant, il n'était tout de même pas prêt à mourir noyé dans l'eau, sans personne à ses côtés.
Ce qui le gênait le plus dans tout cela, c'était de priver Nephtys de ce qu'elle semblait si excitée à faire. Il y a certaines personnes qui adorent l'eau, tandis que d'autres ne peuvent pas s'imaginer ne faire qu'un avec cet élément. Il faut pouvoir l'accepter c'est certain, mais en l'occurrence, il avait eu la chance de tomber sur quelqu'un qui était à l'opposé de lui, et qui, malgré sa phobie apparente tentait de le rassurer. La jolie blonde ne devait pas vraiment pouvoir se mettre à sa place étant donné qu'elle adorait l'eau, elle devait être un véritable poisson dès lors que ses pieds touchent les vagues. Douglas l'envie au fond de lui, mais il sait qu'il ne sera jamais comme elle. Pas après ce traumatisme qui lui revient en mémoire quand il est dans un endroit aquatique.
" - Et si jamais il se passe quelque chose et que les maîtres nageurs ne peuvent pas intervenir à ce moment ? Je finirai noyer alors que j'y ai déjà échappé une fois.."
On voit souvent des films où une famille se rend à la plage, les parents s'installent et discutent tandis que les enfants vont se baigner. Puis, absorber par le reste, les parents détournent le regard quelques secondes, et ce sont ces quelques secondes là qui avaient joué contre lui. Sauf que ça n'avait rien d'un film, tout cela était bien réel. Trop réel. Et aujourd'hui, il refuse d'être de nouveau exposé à un danger que nul ne pourra prévenir. C'est un peu comme s'il mettait sa vie entre les mains de parfaits inconnus.
" - Je pense que j'aurai dû offrir ce bon à n'importe qui que j'ai croisé dans la rue, et que je n'aurai jamais dû venir ici.. À l'heure qu'il est, je devrai être à la bibliothèque en train de revisier ou alors au foyer pour femmes battues.." avoua-t-il tout en fixant l'eau qui s'approchait de ses pieds pour en repartir avant de lui chatouiller les orteils.
Douglas n'avait pas beaucoup de confiance en lui, et il ne se sentait pas de taille à affronter cette peur seul. Alors il est vrai qu'il n'était pas seul, mais l'enthousiasme de la blonde n'était malheureusement pas communicatif.
" - Vous savez, j'aimerai tant être comme vous, vous semblez tellement à l'aise avec tout, vous êtes quelqu'un qui semble n'avoir aucun mal à s'intégrer ni même à se faire des amis. J'ai longtemps rêvé d'être cette personne cool, mais je ne l'ai jamais été.."
Il avait toujours été mis de côté, toujours à l'écart peu importe le lieu et les personnes. Douglas était voué à le rester.
kiss me under the light of a thousand stars. And I'm thinking 'bout how people fall in love in mysterious ways. Well, me—I fall in love with you every single day. ✻✻✻ Je comprenais mieux à présent pourquoi mon interlocuteur semblait si hésitant … En fait ce n’était même pas de l’appréhension qu’il ressentait, c’était une véritable peur. J’étais bien placée pour savoir qu’une phobie ne se contrôlait pas. Non pas que j’avais la phobie de l’eau moi c’était plutôt une déformation professionnelle. Mais ici, sur cette plage je n’étais pas au boulot … C’était ce que je me serinais mais en vain. Je ne pouvais pas le laisser comme ça,, pétrifié par sa peur. « C’est vrai … Il y a toujours un risque, vous avez raison. » Je n’essayais pas de lui mentir. Ce ne serait pas correct et comme dans beaucoup de situations, le risque 0 n’existait pas ? « Mais il y a un maître-nageur à une vingtaine de mètres de nous, ainsi que celui-là, à cent mètres de nous qui surveille en se promenant sur la plage. Et moi, je suis une bonne nageuse. En plus, nous serons juste au bord de la plage. Vous êtes plutôt grand en taille et l’eau devrait vous arriver au nombril. » J’ignorais si mes paroles allaient le rassurer ou non. Mais je voulais vraiment l’aider … Même si je ne savais pas trop ce qui me poussait à faire ça alors que je ne le connaissais ni d’Eve ni d’Adam.
« Peut-être que vous voulez d’abord commencer par marcher un peu au bord de l’eau et après … Et bien, après on verra. » Je lui emboîtais le pas … Ou plutôt je décidais de lui laisser le choix. Je ne voulais pas le brusquer ni le braquer. Alors quand il continua de parler je ne pouvais que rester bouche bée. « Olala je crois que vous faites fausse route, je ne crois pas être une personne cool comme vous dites ! Avoir une phobie n’est pas une maladie contagieuse, c’est sain d’avoir peur. Là où ça devient plus problématique, c’est quand ça vous empêche de vivre. » Lui dis-je avant de mettre une mèche de cheveux derrière mon oreille, « Et là j’ai l’impression que c’est le cas non ? Je vous assure que si vous décidez de vous mettre à l’eau, je ne vous quitterais pas une seule seconde des yeux. » Je lui adressais alors un petit sourire encourageant…
Douglas ne savait pas vraiment quoi faire. Il avait gagné ce lot, qui pour beaucoup aurait été une véritable aubaine, mais il avait fallu que ça tombe sur lui, l'homme qui a peur de l'eau. À croire que c'était fait exprès pour le forcer à vaincre sa phobie. Mais pouvait-il vraiment la vaincre, comme ça, avec un claquement de doigt ? Bien sûr que non, c'est quelque chose qui prendra du temps, si toutefois il arrive un jour à la vaincre, ce qui n'était pas gagné concernant son caractère.
Tandis que la jeune femme tentait de le rassurer en lui énumérant les emplacements des maîtres nageurs, prêts à intervenir si jamais il y avait un soucis, il se dit que c'était peut-être là le meilleur endroit pour tenter de faire un pas en avant et vaincre un dixième de sa phobie. Ce sera déjà ça. Et puis, il sera sans doute heureux de l'avoir fait.
Se jeter dans l'eau ici et maintenant n'était clairement pas une bonne solution, et hormis augmenter la panique qu'il ressent actuellement, ça ne mènera à rien de bon. En revanche, la proposition de Nephtys de d'abord fouler un peu le bord de l'eau, ça pourrait être une bonne idée, histoire de l'habitude au contact de l'eau sur ses pieds. Il hocha la tête et tenta de s'avancer un peu en direction de l'eau afin que ses pieds soient recouverts par les vagues lorsqu'elles arrivaient jusqu'à lui. Dans ses yeux, on pouvait lire de la peur, Douglas tentait de se maîtriser autant qu'il pouvait pour ne pas crier et partir en courant, ça aurait été une scène pathétique dont il ne veut pas être l'acteur principal.
" - Sans doute.." dit-il en haussant les épaules.
Est-ce que ça l'empêchait de vivre sa phobie ? Non puisqu'il le savait et ne mettait donc jamais les peids à la plage ou à la piscine, mais il est vrai que ce serait tout de même plus agréable l'été par exemple de pouvoir aller se baigner ne serait-ce qu'un peu.
" - Mon père m'avait dit la même chose. Il m'avait dit que je craignais rien. J'étais passé le voir au travail, il était océanographe, donc entouré d'eau tout le temps. Puis, il a suffit de quelques minutes d'inattention, et ce sont ses collègues qui sont venus me sauver, ce n'était même pas lui.."
À l'entendre parler, on pourrait penser que son père est mort, mais à ses yeux c'était tout comme. Il aurait d'ailleurs préféré que ce soit le cas pour éviter d'angoisser le jour où on lui annoncera qu'il sera sorti de prison. Mort, il n'aurait plus fait de mal à personne au moins.
kiss me under the light of a thousand stars. And I'm thinking 'bout how people fall in love in mysterious ways. Well, me—I fall in love with you every single day. ✻✻✻ Le jeune homme semblait vouloir me suivre. C’était déjà un énorme pas qu’il accepte de mettre les pieds dans l’eau. Je ne pouvais pas imaginer la peur qu’il ressentait. J’étais un peu du genre tête brûlée finalement. L’océan ne m’avait jamais fait peur, pas plus que de nager dans des eaux profondes. J’imagine aussi qu’il y a tout un tas de personnes qui ont peur de nager dans les eaux australiennes à cause des requins. C’est vrai que le risque existe mais je me suis toujours dit que la vie ne valait d’être vécue que si on la vivait intensément. Enfant, j’étais surprotégée par mes parents à cause de mon asthme et dès que j’ai eu un peu de marge de manœuvre à l’adolescence, j’ai fait tous les sports qu’il m’était possible de faire sans pour autant risquer ma vie. « Je trouve admirable que vous acceptiez de vous promener au bord de l’eau déjà. Ça se voit que vous faites des efforts mais vous y arrivez et c’est peut-être pas beaucoup, mais vous avez fait un pas de géant. »
Mon côté psychologue qui ressortait encore une fois mais si mon métier pouvait l’aider, j’en serais ravie. « Disons qu’en vivant dans un pays où il fait la plupart de l’année et où l’activité principale est la plage et le surf, ça ne vous ennuie pas un peu de rester à la marge ? » Je demandais sans curiosité malsaine. C’était une question de choix et j’avais cru comprendre qu’il avait du mal dans sa vie de s’intégrer et de faire partie d’un groupe d’ami. S’il était au moins capable de mettre les pieds dans l’eau, ça lui permettrait de faire des activités et donc des rencontres qu’il n’aurait pas pu faire en étant incapable de s’approcher de l’océan.
Je le sondais quelques secondes avant de grimacer, désolée pour lui. « Oh …. Je suis désolée pour votre père, il est aussi mort en mer ? » Le traumatisme qu’il avait vécu avait de quoi alimenter sa phobie de l’eau et rendait admirable les efforts qu’il faisait en ce moment même mais si, en plus, son père était décédé en mer, le traumatisme n’était que plus important … Et triste pour lui ! « J’ose pas imaginer à quel point ce doit être dur pour vous. » Lui dis-je avant de m’attarder sur le large. Je fixais un point dans l’horizon et pensais à mon propre père. Ce même homme en qui je n’avais pas confiance du tout et qui avait trahi ma mère et moi par la même occasion. J’aurais préféré ne jamais tomber sur lui et sa maîtresse, je m’en mordais les doigts d’avoir été si curieuse à l’époque.
Douglas ignorait si ce qu'il s'apprêtait à faire était vraiment réfléchi ou c'était simplement une impulsion donnée par la femme auprès de lui. C'était compliqué pour lui de surmonter ses peurs, et personne n'avait jamais été assez proche de lui pour les connaître et l'aider à en faire une force, plutôt que de se bloquer dans des activités ou des lieux qu'il aurait pu visiter sil n'y avait pas eu ça.
Au lieu de quoi, le jeune étudiant regardait les vagues arriver jusqu'au bord, les gens s'amusaient dedans. Des enfants riaient aux éclats dès lors que l'eau arrivaient sur leur petit corps frêles. Au fond, l'anglais les enviait, il aurait aimé avoir la même insouciance, le même enthousiasme à venir passer des après-midi à la plage avec ses parents ou même avec des amis. Mais il n'en était pas capable. Il trouvait l'océan magnifique à condition qu'il soit jonché sur un rocher, hors d'atteinte.
Lorsque l'eau toucha enfin les orteils du jeune garçon, il prit sur lui pour ne pas reculer immédiatement. Puis l'eau s'en alla. Il l'avait fait. Il était aller dans l'eau, alors bien sûr c'était relatif, mais c'était déjà bien plus que tout ce qu'il avait fait jusqu'à maintenant. Et d'ailleurs, la jeune femme le félicita pour les efforts qu'il venait de fournir. Il savait que ça ne représentait pas beaucoup, et que sans doute des personnes présentes sur la plage devaient le prendre pour un fou ou quelqu'un de pas très net, mais Nephtys cherchait à le rassurer plutôt qu'à conforter ce que pensait les autres tout bas.
" - Non.. Je n'ai jamais été fan de l'eau, et puis, depuis que je suis arrivé ici, je n'ai quasiment pas eu le temps de souffler. Le seul moment où je viens sur la plage pour observer l'océan c'est au coucher du soleil de temps en temps, mais je fais en sorte de toujours être hors d'atteinte des vagues ou de l'eau en général."
Il concevait que pour la blonde ça devait être un extraterrestre, ils étaient l'exact opposé l'un de l'autre. Elle vivait dans l'eau tandis que lui s'en approchait le moins possible. Mais elle avait au moins le respect de ne pas critiquer sa phobie.
" - Oh non, il n'a jamais eu de soucis avec l'eau. Il était en prison il y a encore quelques semaines pour dire vrai.."
S'il avait pu mourir en mer, Douglas en aurait presque été ravi, ça lui aurait évité de vivre ce calvaire durant tant d'années, mais maintenant qu'il évoquait ce souvenir, il voyait les images défiler devant ses yeux, et c'était comme s'il sentait de nouveau la présence de son géniteur auprès de lui, ce qui le fit frissonner et s'écarter de l'eau presque immédiatement.
" - J'aurai préféré qu'il soit mort."
Soudain, Douglas se rendait compte de l'horreur qu'il venait de dire. Aux oreilles de la blonde, il devait passer pour un véritable monstre alors que c'était son père le véritable monstre dans l'histoire.
kiss me under the light of a thousand stars. And I'm thinking 'bout how people fall in love in mysterious ways. Well, me—I fall in love with you every single day. ✻✻✻ Peu à peu, le brun semblait prendre confiance en ses capacités. Il s’était avancé près de l’eau et il avait laissé une vague se jeter à ses pieds. Pour la plupart des gens, se mouiller les pieds au bord de l’eau, ça n’avait rien d’extraordinaire mais pour lui, c’était énorme. « Oh, vous n’êtes pas australien ? Ou simplement pas de Brisbane ? » Là encore, ce n’était pas de la curiosité malsaine. Plutôt qu’il se focalise sur l’eau à ses pieds, nous nous contentions de parler. Je me mis alors à faire quelques pas au bord de l’eau, espérant que Douglas me suive. Une simple promenade au bord de l’eau, je suis sûre qu’il n’en aurait pas été véritablement capable il y a quelques temps. « Et qu’est-ce que vous faites depuis que vous êtes ici ? Vous êtes étudiant ? Brisbane est une très belle ville et même si je suis native d’ici, il m’a fallu partir à Sydney pour mes études, puis à New York pour le travail pour réaliser que j’aimais cette ville et que je m’y sentais bien. » Jusqu’ici je n’avais pas réalisé que c’était dans cette ville que j’avais mes amis et mes proches et que je m’y sentais comme chez moi. Bien sûr, je ne regrettais en rien d’être partie pour mes études à Sydney et d’avoir accepté ce poste à New York parce que ça avait été un formidable tremplin professionnel mais j’étais bien chez moi. Je le savourais d’autant plus que je ne voulais pas vraiment revenir mais l’occasion de travailler à la fondation Beauregard s’était présentée et finalement, j’étais plus que ravie d’être là.
« Oh … Je suis désolée, je ne voulais pas être indiscrète. » Dis-je avec une petite grimace alors qu’il évoquait son père et son séjour en prison. Je vis un voile se former devant ses yeux et presque immédiatement, il se recula pour être hors d’atteinte des vagues. Je le regardais d’un air désolé tandis qu’il semblait presque honteux d’avouer qu’il aurait préféré que son père soit mort. Ses paroles étaient dures, très dures mais je ne connaissais pas son histoire, ni celle de son père, encore moins celle qui l’avait amené en prison, et je n’étais personne pour le juger. « Est-ce que … » Lui demandais-je en m’avançant vers lui, « vous voulez qu’on s’arrête là ? Vous avez fait des progrès énorme et … Et peu importe ce que vous pensez de votre père, j’ai pas à vous juger et je serais très mal placée pour le faire. » Vu mes relations chaotiques avec mon père, j’étais super mal placée pour donner quelconque leçons ! « Et si vous voulez, je peux vous laisser mon numéro si jamais vous voulez retenter l’expérience pour votre phobie. Vu les progrès que vous faites en si peu de temps, je suis certaine que vous pourriez rapidement arriver à rentrer dans l’eau … Pas totalement mais au moins jusqu’à la taille. » Je ne le connaissais pas vraiment et lui non plus mais il m’avait donné envie de l’aider …
by brisounours
Spoiler:
1000 excuses pour ce retard J'ai eu une pseudo grippe la semaine dernière, j'ai passé le week end au lit à récupéré et j'ai vraiment commencé mes RP hier soir ...
Pour maîtriser une peur, et à plus forte raison, une phobie, il faut du temps. C'est inutile de brusquer la personne en question, ça ne ferait que la refroidir un peu plus à vaincre sa peur. Et la jeune femme semble l'avoir compris, c'est pour ça, que sans véritablement savoir comment et pourquoi, il la suit, les pieds dans l'eau, comme s'il l'avait toujours fait. Alors oui, pour les personnes originaires d'ici, c'était leur quotidien ou en tout cas, c'était devenu une habitude contrairement au jeune homme qui se trouvait face à la blonde.
" - Non.. Je suis né en France mais j'y ai passé que trois ans, je suis parti vivre en Angleterre et depuis, je ne suis plus jamais parti. Du moins, pas avant ce début d'année."
C'était dans ce pays, à l'autre bout du globe qu'il avait trouvé refuge, et même si malgré les remarques sur la beauté de la ville le fit sourire, il ne se sentait pas vraiment chez lui. Il lui manquait toujours un petit quelque chose. Il ne s'était pas vraiment intégré depuis son arrivée et c'est peut-être ça aussi qui faisait qu'il ne s'y sentait pas entièrement chez lui. Peut-être qu'avec des amis, de la famille il y aurait trouvé certaines attaches, mais il n'a rien de tout cela.
" - Je suis étudiant oui, enfin plus que pour un an. Et en parallèle je travaille dans quelques associations en ville."
Ce qui concrètement ne lui laissait que peu de temps pour faire le reste. Il pourrait sortir en boîte ou même dans un bar boire un coup avec son colocataire par exemple, mais même ça il en était incapable. Douglas était le genre de personne de qui on se moque aisément parce qu'il est trop coincé. C'est certain qui détonnait avec les jeunes de maintenant qui fument et boivent à outrance. Il était bien trop sage pour côtoyer ces personnes là.
" - Vous semblez tellement bien ici, dans cette ville que ça donnerait presque envie de la découvrir au travers vos yeux."
Mais si Douglas venait à parler de la France, c'était pareil, il aurait ce même éclat dans les yeux en évoquant la beauté des paysages et celle des monuments. Mais ça fait tellement longtemps qu'il n'y ai plus retourne qu'il sent ce manque au fond de lui.
Tandis que la jeune femme s'excusa pour son père mort, le jeune anglais rectifia en disant qu'il n'était pas mort, même si à ses yeux il l'était, mais surtout, il aurait aimé qu'il le soit, ça lui éviterait de vivre constamment dans la peur que ce dernier le retrouve. Rien que d'imaginer ces retrouvailles, ça donnait envie au jeune homme de quitter le pays immédiatement et de se réfugier sur une île, isolée en pleine mer pour être certain qu'il ne viendrait jamais le chercher ici.
Alors que Nephtys proposa de donner son numéro de sorte à ce que l'anglais puisse la contacter pour recommencer ces petits exercices et espérer un jour aller se baigner comme tout le monde, c'était tentant il devait le reconnaître, mais était-il vraiment prêt à surmonter ce traumatisme ? C'était peut-être aussi l'occasion de se détacher entièrement de son père, comme s'il prenait sa revanche sur tout ce qui lui avait fait enduré.
" - Je ne suis pas certain d'y arriver et la seule chose que je réussirai à faire c'est de vous faire perdre votre temps.." avoua-t-il tandis qu'il recula encore un peu plus pour éviter l'eau qui montait. " - En tout cas, la seule chose que l'on peut dire c'est que vous savez trouver les mots pour parler aux gens."
Elle avait également beaucoup de patience, ce qui n'était pas donné à tout le monde. Ce qui le jeune homme ignorait c'est que c'était son métier d'agir ainsi. Des personnes comme lui, elle en croisait tous les jours, alors parler et rassurer les personnes c'est ce qu'elle faisait au quotidien. Ce qui expliquait sa gentilesse et sa douceur avec lui.
HRP:
Pas de soucis ne t'en fait pas, j'espère que ça va mieux :3.
kiss me under the light of a thousand stars. And I'm thinking 'bout how people fall in love in mysterious ways. Well, me—I fall in love with you every single day. ✻✻✻ J’étais une jeune femme curieuse ça il n’y avait pas de doute. Seulement, là, ce n’était pas de la curiosité malsaine. J’essayais de lui changer les idées, de lui faire penser à autre chose qu’à l’eau qui se jetait sur ses pieds … Et ça avait l’air de marcher parce qu’il continuait à lui parler comme si …Comme s’il n’était pas à la plage en fait !« En France ? Wow, ça doit être un jolie pays ! J’ai toujours rêvé de voir la tour Eiffel et le moulin Rouge … Vous savez à cause du film le moulin rouge ! C’est horriblement cliché n’est-ce pas ? » Dis-je avec un petite grimace avant de reprendre, « Alors vous préférez le climat Anglais ou le climat de Brisbane ? » Demandais-je avec une moue amusée, « Je suis déjà allée en Irlande plusieurs été d’affilés quand j’avais 10, 11 ans et je détestais le climat là-bas ! Mais les Irlandais sont très accueillants et mes oncles m’avaient amené à Londres, j’en garde un très bon souvenir ! » Le frère de ma mère vivait en Irlande avec son mari depuis aussi longtemps que je m’en souvienne ! Ils avaient une fille, qui était adorable et qui avait le même âge que moi. Lorsque ma mère est tombée malade, nous avons cessé de garder contact avec mon oncle. Chose que je regrette beaucoup … Mais c’est grâce à eux que j’ai vu autre chose que l’Australie quand j’étais enfant !
« Etudiant en quoi ? » Je le jaugeais …. Il n’avait pas 20 ans, ça j’en étais certaine. Je dirais même que nous ne devions pas avoir beaucoup d’années d’écart et j’en déduisais qu’il devait sûrement faire de longues études s’il ne lui restait plus qu’une année désormais ! J’avais aimé étudier et j’aimais encore apprendre des choses mais 5 ans de fac, ça avait été amplement suffisant. Je n’aurais pas survécu à plus et j’admirais ceux qui survivaient à médecin par exemple ! « C’est peut-être parce que vous n’avez pas encore rencontré la ou les personnes qui vous feront aimer cette ville au point de ne plus vouloir en partir. » Et je ne parlais pas spécialement d’histoire amoureuse mais ça peut aussi être des amis qui deviennent une famille. « C’est jamais évident de se faire des amis dans une ville où on ne connaît personne. Les amis que je me suis fait à New York, je les ai connu au travail, je n’aurais jamais osé sortir seule dans New York sinon… Entre vos études et les associations où vous œuvrez, je suis sûre que vous trouverez des personnes de confiance. »
Il semblait presque honteux de m’avouer qu’il aurait préféré que son père soit mort. Je le regardais d’un air désolé pas parce qu’il me faisait de la peine mais parce que ses paroles étaient très dures. Sans connaître son histoire vie, je me doutais qu’il n’avait pas dû avoir des relations idylliques avec son père. Cela faisait écho à ma propre histoire et à ma relation ou plutôt mon absence de relation avec mon père. Alors quand je lui disais que j’étais mal placée pour le juger quant à sa relation avec son géniteur, je le pensais vraiment !« Ce n’est pas une perte de temps, vous avez fait d’énormes progrés ! » Lui assurais-je avec un sourire encouragent. Il se dénigrait mais il en avait des progrés cet après-midi ! « Oh… » Lui répondis-je tout en balayant ma main devant moi, Je sentais une légère rougeur colorer mes joues, « Je n’ai vraiment aucun mérite, c’est mon travail. » Lui dis-je, « Je suis psychologue. » Précisais-je alors que nous revenions vers nos affaires. Je sortis tout de même une carte de visite que je lui tendis : « Voici ma carte. Mon bureau est à la fondation Beauregard mais si jamais l’envie vous prenait de retenter l’expérience, d’essaye d’aller un peu plus loin dans l’eau, n’hésitez pas à m’appeler … Moi je trouve que ce n’est pas une perte de temps. » Lui assurais-je une fois de plus.
On avait souvent dit à Douglas que s'il voulait draguer les demoiselles, il suffisait de leur dire qu'il était français. Ça marchait toujours. Du moins, c'est ce qu'on lui avait dit. Et en voyant l'extase apparant sur le visage de son interlocutrice, il comprit que ces personnes avaient sans doute raison, mais il préférait qu'une femme l'apprécie pour sa personnalité que par son accent ou ses origines. Et puis de toute façon, il ne sera jamais assez à l'aise avec une femme pour le charmer comme tant d'hommes arrivent à le faire avec de simples paroles.
" - Vous savez, je pense que tous les pays ont leur clichés. Et la France n'y échappe pas. Mais c'est vrai que tous les monuments touristiques valent le détour."
Malgré cela, Douglas n'avait pas passé beaucoup de temps en France, il se souvenait de quelques images. Il était né en France, mais il avait vécu la plupart de son existence hors du territoire de sa naissance, alors forcément, il connaissait bien mieux l'Angleterre que la France elle-même.
" - J'ai vécu un bon nombre d'années à Londres alors je connais le climat, les saisons, alors qu'ici c'est encore tout frais pour moi. Je suis arrivé il y a à peine un an, et en réalité j'ai l'impression que je suis arrivé il y a quelques jours." dit-il en haussant les épaules.
Il réalisait que cela faisait quasiment une année qu'il était installé ici, pourtant il ne connaissait rien du territoire, il avait pour ainsi dire, aucun ami, sauf si on comptait son colocataire dedans, et ses retrouvailles avec Cassandra. C'était triste quand il y pensait, finalement l'anglais ne trouvera probablement jamais sa place où qu'il aille. Il sera toujours en marge des autres.
" - Je suis étudiant en droit. J'aimerai me spécialiser dans le droit pour les mineurs à l'issue de mes études, mais pour le moment rien n'est encore fait.."
C'était Douglas tout craché, il doutait de lui en permamence. Ça lui porterait préjudice un jour ou l'autre il le savait, mais il n'arrivait pas à prendre confiance en lui. Peut-être devrait-il suivre une thérapie pour l'aider à aller de l'avant ? Sans doute oui, mais il n'avait pas le courage d'entamer ce genre de démarches. Ça lui semblait stupide lorsqu'il y pensait.
" - Je ne suis pas certain d'avoir un jour trouvé un endroit où je me sentais vraiment chez moi, sauf en France."
Même en Angleterre, il n'avait jamais ressenti cette sentiment où il pouvait réellement dire que c'était chez lui. Peut-être qu'il ne serait jamais chez lui en dehors de la France. En entendant le métier de la jeune femme, Douglas se dit que c'était peut-être un coup du destin. Il avait devant lui quelqu'un qui pourrait l'aider à comprendre. Qui pourrait l'aider à avancer. Il n'avait qu'un mot à dire, il avait juste besoin de saisir cette carte puis enregistrer son numéro. Il n'avait que ça à faire, et pourtant à cette idée il était tout simplement tétanisé.
" - Je ne comprends pas vu les gens qui vous côtoyez au quotidien, que vous ayez encore envie de vous occupez d'un cas comme moi.. Et pourtant, si tous les psychologues étaient comme vous, je pense que j'aurais déjà sauter le pas, mais je n'ai jamais eu ce courage là."
Une fois de plus, il se rabaissa. Il le faisait constamment, parce que c'est comme ça que son père l'avait traité toutes ces années, il avait alors pris cela pour acquis, et jusqu'à présent, personne ne lui avait prouvé le contraire.
kiss me under the light of a thousand stars. And I'm thinking 'bout how people fall in love in mysterious ways. Well, me—I fall in love with you every single day. ✻✻✻ Ah la France … Un magnifique pays à n’en pas douter. Je n’avais jamais eu le plaisir de le visiter malheureusement. Pourtant, lorsque j’étais allée en Irlande durant plusieurs été, mes oncles auraient voulu m’y amener, mais ma mère avait toujours refusé. Et il ne fallait pas contrarier maman Sharp à l’époque ! « J’imagine ! Après, il n’y a pas que Paris en France, vous viviez dans la capitale ou en province ? » C’est comme l’Australie, il y a d’autres à voir que Brisbane, Sydney ou Perth … Il y a des tas de petites villes toutes aussi charmantes. « Et vous vous y faites à la chaleur ? Ce n’est pas trop dur ? » S’il y avait bien une chose affreuse en Irlande – et c’est la même chose en France – c’est les saisons froides. En bonne Australienne, je détestais le froid !! Moi il me fallait le soleil, la chaleur et la plage et j’étais heureuse. Oui je sais, c’était horriblement cliché mais je pense que j’étais vraiment le cliché de l’autralienne typique.
« Wow ! Et bien, je vous souhaite bien du courage. J’imagine que ce sont des études très chronophages et dures. » Répondis-je, « Je travaille majoritairement avec des enfants aussi. » Je m’étais spécialisée d’abord en oncologie puis en pédiatrie. J’aurais sûrement pu continuer encore … Peut-être même dévier sur des études de médecine et devenir psychiatre mais ça ne m’intéressait pas. D’autant plus que j’avais peut-être les capacités intellectuelles mais niveau financier, ça ne serait jamais passé … Et puis j’aimais bien trop mon métier de psychologue !
« Ah oui ? » je le regardais avec une moue désolée, « C’est parce que vous n’avez pas encore trouvé l’endroit parfait pour vous, il ne faut pas baisser les bras. » Et je parlais en connaissance de cause. A peine le lycée terminé que je fuyais Brisbane et pourtant, je me rendais compte que cette ville avait toujours été et sera toujours ma maison !
Si je laissais ma carte au jeune brun, c’est que j’étais certaine qu’il pourrait encore faire des progrès. « Ne vous dénigrez pas à ce point ! Vous n’êtes pas un cas … Vous êtes un homme qui a la phobie de l’eau, du large. Vous n’êtes pas le seul dans ce cas et vu les progrès que vous avez fait rien qu’aujourd’hui, je peux vous assurer que je perdrais pas mon temps si nous continuons à travailler sur votre problématique. » Il manquait cruellement de confiance en lui, ça y’avait pas photo ! « Prenez ma carte, » lui intimais-je en tendant ma main, « Rien ne vous oblige à me téléphoner de suite. Ça peut être dans une semaine, un mois … Le temps que vous voudrez, mais pensez-y d’accord ? Le courage, c’est déjà de reconnaître que vous avez besoin d’aide. » Je sortis alors ma robe de plage que j’enfilais et mettais mon sac sur mon épaule. « Et on pourra même travailler sur votre énorme manque de confiance en vous si ça vous dit. » Lui dis-je avec un sourire encourageant.
Accueil
