| a little party never killed nobody. (phoebe&carlisle) |
| | (#)Mer 29 Aoû 2018 - 16:00 | |
| Assis autour d’une table ronde en compagnie d’investisseurs étrangers, Carlisle attendait patiemment que cette réunion interminable prenne fin. Un calepin entre les mains, il notait les différentes questions et autres remarques qui s’imposaient à son esprit concernant son futur mariage. Le lieu avait-il été décidé ? Amal avait-elle commencé la liste des invités ? Alors qu’il commençait une ébauche de discours – un exercice qu’il trouvait d’ailleurs particulièrement périlleux, et qu’il craignait bien plus qu’il ne voulait bien l’admettre – Carlisle fût sorti de sa concentration par son père, qui claqua des doigts juste sous son nez. Le pilote releva la tête, et son géniteur en profita pour lui lancer un regard noir. Il désapprouvait clairement ce qu’il était en train de faire, et lui reprochait son manque d’implication. Le fils consentit finalement à cesser ses activités annexes, pour mieux se plonger dans des discussions budgétaires qui ne l’intéressaient aucunement. Il pensait que la réunion ne s’éterniserait plus, mais il s’était trompé : les négociations avaient été longues et âpres. Aucun parti ne voulait faire de concessions, et cela s’était logiquement répercuté sur le temps passé assis autour de cette table impeccablement cirée.
Il n’avait pas retenu un soupir de soulagement, lorsque son père avait apposé la dernière signature au contrat. Une minute plus tard, acheteurs et entrepreneurs étaient debout, mélangés les uns aux autres, et trinquaient au succès de cette négociation. Carlisle joua le jeu pendant une bonne demi-heure, puis finit par jeter l’éponge. Il s’excusa auprès de son père, et lui expliqua qu’il était attendu par sa fiancée pour déterminer le menu de son mariage – ce qui n’était pas un mensonge, d’ailleurs. Faussement grand seigneur, l’aîné des Bishop lui donna l’autorisation de s’éclipser, et profita de cette nouvelle pour se faire mousser auprès des acheteurs. Carlisle, une fois le dos tourné, roula des yeux et sortit au plus vite de la salle de réunion. Il ralluma son téléphone portable, qui vibra pendant plusieurs secondes, lui indiquant qu’il avait reçu des notifications et messages. Dont un, qui attira rapidement son regard. « Canvas ce soir, à partir de 20h. T’en es ? » Le pilote avait hésité avant de répondre : ces dernières semaines, il n’avait pas une seconde à lui. C’était bien simple : son emploi du temps se divisait entre son travail de pilote de ligne, son rôle actif d’héritier auprès de son père et de son entreprise, et ses interminables discussions avec Amal pour planifier les détails du mariage. Il s’était coupé du monde, et avait fait une croix sur ses loisirs. Finies, les sorties avec les copains. Finis, les matchs de tennis deux fois par semaine avec ses collègues. Finis, même, les restaurants en amoureux avec Amal. Ses doigts pianotèrent activement sur son écran tactile, commençant une réponse pour s’excuser de son absence. « Désolé, beaucoup de choses prévues ces derniers temps. Serai indisp… » Il n’écrivit jamais la fin de son message. Envoyant valser ses obligations – le temps d’un soir, ça ne pouvait pas faire de mal, n’est-ce pas ? – il choisit de modifier son emploi du temps. En sa faveur, pour une fois. « Ok. Hâte ! » Réponse brève, concise, mais efficace.
Après une franche accolade avec ses amis, Carlisle avait pris place à leur table. Il avait pris une pinte, discuté, ri, pris une deuxième pinte. Il était sorti pour fumer une clope ou deux, s’était amusé de son ami qui louchait sur un groupe de filles, assises à côté de leur table. Il avait commandé une troisième pinte, partagé un sourire avec l’une des filles, avait discuté de son prochain planning avec son collègue et vaguement évoqué son emploi du temps surchargé. « Eh, les filles ! Ça vous dit de venir avec nous ? » Carlisle leva les yeux au ciel, amusé par la remarque d’un de ses collègues. Décidément, il n’en loupait pas une ! Il pensait que les filles déclineraient poliment, mais ça n’était pas arrivé. Loin de se dégonfler, elles s’étaient levées et installées à leur table. Carlisle se décala légèrement, laissant une place libre à sa gauche. « Désolé. Il n’est pas très fin. » Fit remarquer le pilote en secouant la tête, alors qu’une des filles venait s’asseoir à ses côtés. Il termina sa pinte, et fit signe au serveur de lui en amener une autre.
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| | | | (#)Mer 29 Aoû 2018 - 17:02 | |
| ≈ ≈ ≈ { A little party never killed nobody } crédit/ tumblr ✰ w/ Carlisle Aujourd’hui comme souvent, malheureusement, la jeune femme s’ennuyait après sa journée au cabinet de Stephen. Son nouveau métier lui permettait de rester occupée la journée et ne pas penser à tout ce qui se passait dans sa vie. Normalement, elle rentrait dans la petite maison de Poppy et elle retrouvait sa cousine sauf que celle-ci était en road-trip en Asie après son divorce avec son ex qui avait été capable de la tromper. Phoebe était donc rentrée dans cette maison, la curiosité avait pris le dessus et elle avait pris son téléphone pour regarder les informations, comme souvent elle avait tapée son vrai prénom pour voir si des articles récents ressortaient ou dans ses pires cauchemars, un avis de recherche avec sa photo qui tournait dans tout le pays. Est-ce que c’était excessif de sa part ? Ouais. Mais on parlait de millions de dollars, elle n’avait pas fait perdre un peu d’argent à ce client qui avait dû en même temps changer de cabinet, mais une somme astronomique. C’est vrai qu’elle ne risquait qu’un méchant renvoie ainsi que le bonheur d’assumer son erreur. Sauf que jamais. Elle n’était pas prête à faire cela, elle venait de commencer sa carrière, normalement elle aurait dû devenir une grande avocate, les gens auraient dû se battre pour qu’elle puisse les représenter. Aujourd’hui, elle n’était que secrétaire médicale qui avait une double vie, elle cachait qui elle était réellement pour continuer de vivre simplement, mais elle faisait une croix sur beaucoup de choses dans sa vie. Phoebe avait regardée rapidement les articles et les nouveautés sur les réseaux sociaux des personnes qu’elle avait pu côtoyer dans son ancienne vie.
Très vite, elle avait tout fermé et avait disparue de cette maison rapidement. La jeune brune s’était dirigée vers un salon de coiffure ayant eu une idée totalement dingue. Encore une fois, elle agissait sur un coup de tête sachant qu’elle finirait par se faire tuer par sa cousine surtout avec l’idée qu’elle avait en tête. Une nouvelle couleur de cheveux, tant qu’avoir une double identité autant avoir un nouveau look, non ? La meilleure chose serait d’avoir un nouveau caractère et que sa timidité disparaisse pour qu’elle puisse avoir un peu plus d’amie ou qu’elle ne soit pas à ce point paranoïaque. La secrétaire médicale ne sortait jamais sans une paire de lunette de soleil – même quand il ne faisait pas très beau, elle en avait une coincée sur le bout de son nez, ce qui était assez discret en somme. Les risques étaient trop grands pour risquer de sortir sans quelque chose qui cachait son regard. Enfin, elle sortit du salon quelques heures plus tard avec une nouvelle couleur de cheveux, elle avait actuellement les cheveux rose pâle et était absolument fan de son idée. Elle avait un peu plus l’impression de devenir une enfant, les trente était loin maintenant avec cette nouvelle couleur – douce illusion. Reprenant le chemin vers la maison de Poppy sauf que son téléphone sonna avant qu’elle n’atteigne sa voiture, on était en train de l’inviter à une soirée et sans attendre elle accepta. Au moins, elle n’allait pas finir sa soirée toute seule, chose qui était rare en ce moment.
Une fois au bar, elle retrouva son petit groupe d’amie qu’elle avait rencontré durant son cours de danse, ces cours qui n’étaient pas inutiles finalement. Elle salua rapidement tout le monde avant de s’installer à leurs côtés. Cela faisait quelques minutes qu’elles étaient présentes dans ce bar, elles s’amusaient et riaient. Phoebe en avait besoin, bien que parfois elle se mettait à penser aux soirées qu’elle passait avec sa cousine – le manque étant bien trop grand pour elle. Avec une grimace non dissimulée, elle suivait ses amis pour rejoindre un groupe d’homme qui était assis non loin d’elles. Toutes les filles lui ont fait remarqués que cela pouvait être une bonne chose pour elle, elle pourrait trouver l’amour comme cela – mais ‘Be savait que c’était une chose impossible. Elle mentait, elle ne pourrait jamais trouver un homme pour partager sa vie. La jeune Australienne s’installa aux côtés d’un jeune homme, une deuxième grimace se dessina sur son visage en sentant l’odeur de la cigarette. Certaines personnes détestaient un légume ce genre de chose, elle s’était l’odeur de la cigarette et la couleur verte. « T’excuse pas, il arrive quand même à ses fins malgré que ce ne soit pas délicat. Ce n’est pas plus mal pour lui. Puis je suppose que pour toi, c’est plus compliqué comme tu es ami avec. » Un petit rire sortir de sa bouche ne pouvant pas faire autrement. « Sinon moi c’est Phoebe. » Autant faire connaissance, non ?
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| | | | (#)Mar 4 Sep 2018 - 17:04 | |
| Carlisle ne regrettait pas un seul instant d’avoir accepté la proposition de son ami. Pour être honnête, cela faisait des semaines qu’il n’avait pas eu l’occasion de sortir pour se divertir, et se changer les idées. Ou, plus exactement, cela faisait des semaines qu’il ne s’était pas autorisé un peu de divertissement. Occupé par son travail, les réunions imposées par son père et les préparatifs de son futur mariage, Carlisle n’avait plus le temps pour rien. Assis avec ses amis, il avait désormais l’occasion de penser à autre chose. L’alcool faisait le reste, et l’aidait à se vider la tête. Bientôt, il ne penserait plus à rien. Bientôt, il lâcherait complètement prise. Il serait temps de renouer avec ses responsabilités demain.
Il n’avait jamais imaginé que la soirée se poursuivrait comme ça. Au début, il était parti pour passer une soirée lambda, avec quelques amis et collègues. Et voilà qu’il se retrouvait entouré par deux filles, visiblement plus jeunes, qui avaient été invitées par l’un de ses collègues à les rejoindre. Il ne s’en plaignait pas ; elles étaient une charmante compagnie. Et puis, par chance, elles n’étaient pas inintéressantes. Et plutôt drôles. « C’est vrai. Ton amie n’a pas l’air insensible à ses charmes. » Fit remarquer Carlisle en souriant, amusé par la situation. Il se concentra pendant de longues secondes sur son collègue, observant ses moindres faits et gestes. Il souriait à chacune des paroles prononcées par sa proie, riait à chacune de ses blagues, et se rapprochait petit à petit d’elle. Le pilote arqua un sourcil, presque surpris de constater que ces méthodes de drague – aussi peu discrètes et aussi peu adroites – fonctionnaient toujours. Les filles n’avaient-elles pas compris ? Comment pouvaient-elles encore se laisser berner ? L’héritier Bishop haussa finalement les épaules, et reporta son attention sur la fille qui s’était assise à ses côtés. « Je parie qu’il rentre avec elle ce soir. » Ajouta-t-il, avant de se présenter à son tour à l’inconnue – qui l’était un peu moins que quelques secondes auparavant. Phoebe, avait-elle dit s’appeler. « Carlisle. » Répondit l’Australien, acceptant de se dévoiler auprès de la jolie brune. Il n’était pas mécontent de rencontrer du monde. Lui, qui était plutôt casanier, avait tout de même parfois besoin de se sociabiliser un peu. Il devait penser à autre chose, décompresser, oublier les difficultés auxquelles il faisait face. « Qu’est-ce qui vous a amenées ici, toutes ? » Il but une énième gorgée de sa pinte, attendant d’entendre la réponse que lui fournirait son interlocutrice. Carlisle, qui avait terminé sa pinte depuis de longues minutes, fit à nouveau signe au serveur de s’approcher d’eux. S’arrêter en si bon chemin ? Il n’en était certainement pas question ! Amal n’approuverait probablement pas un tel comportement – et encore moins le fait qu’il rentre en moto, alors qu’il était éméché. Il aurait droit à un savon le lendemain ; il le savait déjà. Pourtant, est-ce que cela allait l’empêcher d’agir tel qu’il l’entendait ? Absolument pas. « Tu veux quelque chose ? » Proposa le pilote, alors que le serveur s’apprêtait à prendre les commandes. « C’est pour moi. » Jugea-t-il bon de préciser. Le serveur repartit, et Carlisle en profita pour reprendre la conversation là où il l’avait laissée. « Tu fais quoi dans la vie ? » Demanda-t-il pour faire la conversation. Il croisa le regard de son collègue, qui lui fit un clin d’œil. Sachant pertinemment où ce dernier voulait en venir, l’Australien leva les yeux au ciel : il était sérieux, lui. Et fidèle – ce qui, contrairement à son ami, lui avait valu une certaine stabilité dans sa relation. « Arrête avec ça. Ça peut mettre les gens mal à l'aise. » Fit remarquer le pilote en s'adressant à son ami. Tout le monde ne partageait pas forcément son humour gras et rentre-dedans.
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| | | | (#)Jeu 6 Sep 2018 - 17:09 | |
| ≈ ≈ ≈ { A little party never killed nobody } crédit/ tumblr ✰ w/ Carlisle Nouvelle folie pour elle et elle s’imaginait déjà le retour de Poppy, l’engueulade qu’elle allait se prendre face à l’état de ces cheveux. C’était bien pour cela que sa cousine était capable de lui manquer, ils étaient un tout ensemble, elle faisait des folies et Poppy était du genre à l’engueuler, à lui faire comprendre qu’elle devait se mettre un peu plus à réfléchir. Ouais, sans sa cousine c’était beaucoup moins drôle. Elle était plus qu’impatiente de la retrouver, mais ce soir elle avait accepté l’invitation d’une amie – ce qui était rare pour elle – pour aller boire un verre ensemble. Pourquoi pas, après tout elle se sentait bien seule en ce moment c’était le moment de découvrir autre chose. La jeune femme était donc dans un bar avec ses amies, mais très vite elle se retrouvait à une table avec des hommes. Est-ce que c’était étonnant ? Pas vraiment, mais au moins elle pourrait s’amuser à regarder ses amies draguer. Ce qui n’était pas son cas, c’était impossible pour elle de laisser un homme rentrer dans sa vie. Elle avait une vie si compliquée, elle mentait constamment et elle ne se voyait pas mentir à sa moitié, à cette personne avec qui elle vivrait un morceau de vie. La confiance dans un couple, c’était super important du moins à ses yeux. « C’est certain. Il ne devrait pas hésiter une seule seconde à insister un peu plus. » Elle rit doucement en regardant le jeune homme agir sur son amie. C’était assez marrant, elle savait qu’à la place de son amie, elle finirait dingue. La lourdeur ? Très peu pour elle, elle avait besoin d’autre chose, elle n’attendait pas que l’homme en question se mette à genou devant elle, mais un peu plus de douceur. Phoebe avait besoin qu’un petit jeu s’installe avant de céder, c’était beaucoup plus amusant comme cela alors que tomber directement dans les bras du sexe opposé, c’était banal et assez chiant. La jeune secrétaire secoua la tête de gauche à droite avant de laisser un petit rire sortir de sa bouche en voyant la scène après tout chacun avait ses goûts hein. « Il n’y a pas besoin de faire de pari dessus, même un aveugle peut le deviner. » C’est vrai qu’elle exagérait légèrement, mais tout le monde autour d’eux auraient pu affirmer que les deux allaient partir ensemble. Elle finit par se présenter après tout c’était toujours mieux non, elle bougea légèrement la tête montrant qu’elle avait entendu. Cette soirée la changeait totalement, d’habitude elle était plutôt de son côté, seule avec son verre et refoulait tous les hommes qui essayaient de l’approcher. Pour une fois, elle se présentait, se montrait en quelque sorte ouverte à de nouvelles rencontres amicalement parlant bien entendu. « Une simple soirée entre filles. On avait envie de sortir, de s’amuser alors quoi de mieux que d’aller dans un bar. » Elle rit doucement. « Et vous ? Une simple soirée entre testostérones ? » L’ancienne avocate n’était pas dans les stéréotypes, absolument pas. Mais après tout, c’était un groupe d’homme, non ? « Je veux bien une vodka pomme, merci. » Après tout, elle était ici pour boire alors elle n’allait pas prendre un verre d’eau et il était rare qu’elle boive à ce point. C’était la soirée pour s’amuser, pour oublier le manque de sa cousine et sa vie qui était un peu trop complexe, mais hors de question de finir bourrer. Elle bossait demain et avec des enfants alors elle ne devait pas montrer le mauvais exemple, même si elle n’avait pas besoin de ça pour l’être. « Je suis secrétaire médicale dans un cabinet de kiné pour enfant. C’est pas très passionnant dis comme ça, mais j’adore juste le contact avec les enfants… » Mais sa vie ne devait pas être comme ça, elle aurait dire avocate et surtout grande avocate à en devenir. « Et toi ? Un truc plus intéressant que ça j’espère. » Un petit sourire était présent sur ses lèvres, elle ne crachait pas sur son boulot, elle adorait ça réellement. Mais elle finit rapidement par rire en voyant l’attitude de monsieur lourdeur face à ce qu’il se passait entre Carlisle et elle-même, ils faisaient simplement connaissance, il ne fallait pas sauter sur les conclusions. Phoebe posait sa main sur son bras pour l’arrêter tout en prenant la parole. « Laisse-le, il me fait rire. Il ne doit pas savoir ce que c’est de faire connaissance avec une femme dans un bar. »
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| | | | (#)Dim 9 Sep 2018 - 17:24 | |
| « Insister un peu plus ? » Répéta le pilote en écarquillant les yeux. S’il insistait davantage, comme le sous-entendait son interlocutrice, on pourrait probablement faire une croix sur la décence. « Il l’a presque fait monter sur ses genoux. » Fit remarquer le pilote. Il eut un léger sourire après avoir observé son ami ; est-ce qu’on avait toujours l’air d’avoir quatorze ans, quand on louche sur une fille ? Gardait-on éternellement cet air béat ? « Pas faux. » Admit le pilote. La conversation poursuivit son court, tranquillement. Pas de pression, pas d’obligation, pas d’heure : ce soir, il était libre et profitait pleinement. « Exactement. » Dit-il en hochant la tête. Carlisle était quelqu’un de relativement casanier. Il ne sortait que très rarement – il aimait disposer de son temps libre comme il l’entendait. Cependant, il tâchait de ne jamais louper une soirée entre copains : leurs emplois du temps concordaient rarement, et quand ils avaient enfin l’occasion de se croiser à Brisbane, ils n’hésitaient pas. « Vodka pomme ? Tu attaques déjà les choses sérieuses ? » Plaisanta le pilote, alors que le serveur s’éloignait après avoir pris les commandes. Le pilote lui avait indiqué de mettre le tout sur sa note – ce qu’il fit. « Vu ce que tu viens de dire, j’imagine que tu n’as pas d’enfant. » Supposa le pilote. Phoebe semblait jeune – plus jeune que lui, en tout cas. Et elle n’avait pas fait mention d’un éventuel petit-ami, et encore moins d’un mari. « Tu voudrais en avoir, un jour ? » Demanda-t-il. Quelque soit sa réponse, il ne la jugerait pas. D’abord parce que ce n’était pas son genre ; ensuite, parce qu’il comprenait mieux que quiconque le besoin de se construire une carrière professionnelle, avant de se construire une vie privée. « Je suis pilote de ligne chez Cathay Pacific. » Répondit l’Australien, alors que son interlocutrice lui demandait ce qu’il faisait dans la vie. Comme à chaque fois qu’il énonçait son métier, Carlisle récoltait une réaction perplexe, souvent teintée de stupeur et d’admiration. Avec le temps, il avait fini par mettre cela sur le compte de l’uniforme, et de l’éventuel fantasme d’une visite de cockpit. La réalité était souvent bien plus terre à terre que cela, et se résumait simplement à amener les passagers de la compagnie d’un point A à un point B dans les meilleures conditions possibles. « Nous le sommes tous, en réalité. » Précisa-t-il, jetant un coup d’œil furtif à l’ensemble des garçons qui se trouvait autour de cette table. C’est à ce moment précis que son collègue, un bras autour des épaules d’une des amies de Phoebe, en profita pour lui faire un clin d’œil appuyé. Carlisle savait pertinemment ce que cela signifiait : qu’il devait tenter sa chance, foncer, et essayer de conclure un essai avec Phoebe. Conscient que l’attitude de son ami pouvait être relativement… Lourde, le pilote se permit de lui faire un commentaire. Phoebe préféra plutôt en rire, et rassura son interlocuteur. « Je te trouve particulièrement patiente. » Souffla le pilote en haussant les épaules. Carlisle n’avait jamais aimé les largesses et autres commentaires désobligeants que certains se permettaient, sous prétexte qu’ils étaient le sexe fort. Il avait toujours combattu cette idée reçue, qu’il trouvait misogyne et franchement datée. « Oh, crois-moi, il sait. » Avoua-t-il en souriant. Il se moquait presque de son ami, sans tenir compte de son regard noir. Il se pencha légèrement vers Phoebe et, à voix plus basse, expliqua que la situation maritale de son comparse était plus que… critique. « Depuis que sa femme l’a largué, il en profite dans les grandes largesses. Mais son manque de… Pratique, dirais-je, le rend particulièrement lourd. » Quelques leçons basiques de drague ne lui feraient aucun mal. Peut-être devrait-il songer à se rapprocher d’un adolescent de seize ans – ce dernier serait sans doute plus efficace. « M’enfin, c’est sans importance. » Conclut-il. Ce n’était pas lui, et encore moins son comportement déplacé, qui allait venir gâcher sa soirée. Il l’attendait depuis trop longtemps.
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| | | | (#)Jeu 13 Sep 2018 - 7:32 | |
| ≈ ≈ ≈ { A little party never killed nobody } crédit/ tumblr ✰ w/ Carlisle « C’est sûrement ce qu’elle attend. » En fait, Be n’en savait trop rien, elle ne connaissait pas les préférences de ses amies en matière de drague, mais apparemment la lourdeur ne gênait pas la jeune femme, elle ne serait pas étonné que cette chose aussi ne la gênerait pas. Elle était bien contente de ne pas être comme ça, elle serait tellement pathétique, non ? Elle bougeait la tête de haut en bas comprenant parfaitement ce genre de chose, parfois les hommes avaient besoin de se rejoindre, sûrement plus que les femmes. Elle n’était pas du genre à accepter normalement, elle était devenue paranoïaque qu’elle ne sortait plus beaucoup de chez sa cousine, sauf quand celle-ci était là ou pour boire un verre avec son patron. « Pourquoi attendre ? On est tous là pour profiter, non ? » Phoebe laissait un petit rire sortir de sa bouche, c’était sûrement le seul et unique verre d’alcool fort qu’elle allait boire durant cette soirée, hors de question qu’elle se tape un mal de tête demain et elle n’était pas très porté sur l’alcool, un bon verre de temps en temps, c’était bien assez à ses yeux. « Tu imagines très bien. » Bien que cette envie était de plus en plus présente, c’était quelque chose de dingue parce qu’elle aimerait bien en avoir un, mais seule tout était plus compliqué. Avant d’avoir un enfant, elle rêvait d’être en couple avec quelqu’un, d’avoir une relation en quelque sorte solide et durable, mais elle avait fait une croix depuis longtemps sur cette idée. Avec son mensonge, ce n’était que très peu possible et bien sûr devoir dire la vérité, ce n’était pas une option dans sa vie. « Ouais, j’aimerais bien. Sauf que… tu vas trouver ça étrange, mais je voudrais adopter mon premier enfant avant de donner naissance à un enfant. » Malgré son âge, elle avait une vision de son avenir bien précis, elle avait déjà ses plans en quelque sorte, c’était assez étrange, mais ça la rassurait. « Maintenant tu dois me trouver super bizarre. » Elle ricana doucement tout en secouant la tête. Phoebe se sentait parfois à part, elle regardait ses amies qui profiter pour draguer les hommes qui étaient venus les rejoindre. De son côté, elle était en train de parler de ce qu’elle aimerait construire dans sa vie future. « C’est pas embêtant pour ta vie privée, je veux dire ? » Il devait souvent être ailleurs qu’à Brisbane, enfin elle ne savait rien, elle se faisait peut-être des idées par rapport à son métier. C’était bien la première fois qu’elle rencontrait un pilote de ligne, elle n’avait pas d’apriori. Chacun faisait ce qu’il avait envie, la preuve elle était bien secrétaire médicale pour cacher son identité, elle avait toujours rêvée d’être une avocate digne de ce nom. Mais sa vie était comme cela maintenant, elle devait faire avec. L’ancienne avocate laissa un petit rire sortir de sa bouche en voyant l’attitude de l’homme qui était en train de draguer une de ses amies, elle préférait en rire que d’agir de manière complètement stupide et de s’énerver. Il ne pouvait pas comprendre que tout le monde n’était pas comme lui, qu’un homme n’était pas obligé de se montrer lourd ou avoir une idée derrière la tête dès qu’il était proche d’une femme. « Pourquoi ? C’est juste que c’est loin d’être la manière de drague que je préfère, je déteste même ça. Je préfère simplement en rire que de me prendre la tête. Ca gâcherait la soirée. » Elle avait envie de passer un bon, ce qui était le cas avec le jeune homme justement, elle laissait presque son côté enfantin loin, pour une fois. Sa têt bougeait de haut en bas face à la révélation sur la vie amoureuse de l’homme en question, elle se tourna vers Carlisle. « En même temps, on peut lui pardonner. C’est pas simple de se retrouver du jour au lendemain célibataire et avoir besoin de draguer une nouvelle fois. Il fait de son mieux… avec ce qu’il a. » De plus, il arrivait parfaitement à avoir une jeune femme, pourquoi arrêterait-il ? « J’imagine que t’es pas comme lui en matière de drague ? » Carlisle était en train de lui prouver les choses. Ils avaient une discussion plutôt poser.
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| | | | (#)Dim 23 Sep 2018 - 5:11 | |
| « C’est vrai. Tu as raison. » Admit Carlisle, alors qu’un rire cristallin s’échappait des lèvres de Phoebe. Comme une douce berceuse. Elle chassait les doutes et les obligations d’un éclat de rire, et Carlisle se surprit à lui envier sa légèreté. Il n’en était pas jaloux, mais réalisait simplement que cette touche d’innocence lui faisait cruellement défaut – alors qu’il aurait aimé pouvoir faire preuve d’autant de détachement. La discussion dévia ensuite sur un sujet beaucoup plus sérieux : les enfants. Le pilote ne fut pas surpris d’apprendre que la jeune Phoebe n’était pas encore mère, mais il resta dans un premier temps silencieux face à son aveu. Adopter, avant de procréer ? C’était un choix original, mais complètement respectable. D’ailleurs, Carlisle n’était lui-même pas réfractaire à cette idée – c’était Amal qui s’y était fermement opposée. « Je trouve ça absolument génial. » Reconnut-il, inclinant légèrement la tête en avant pour lui témoigner son respect. « Pourquoi je devrais te trouver bizarre ? Parce que tu fais preuve de générosité ? » Demanda Carlisle en haussant les épaules. Pour dire une telle chose, Phoebe avait dû essuyer de nombreuses remarques plus ou moins désagréables. Mais le pilote ne faisait pas partie de cette catégorie de personnes, qui jugeaient sans savoir. L’Australien savait mieux que quiconque que personne n’était parfait, et que le monde ne se scindait pas en blanc ou noir. Non, tout n’était qu’une nuance de gris. « Tu t’es déjà renseignée sur les démarches ? Ou pour le moment, ce n’est qu’une idée ? » Demanda-t-il, curieux d’en apprendre davantage sur cette facette de sa vie. C’était suffisamment rare pour qu’on s’y intéresse de près, non ? Carlisle haussa les épaules lorsque son interlocutrice lui demanda si son métier ne l’empêchait pas d’avoir une vie privée digne de ce nom. Pas vraiment, non. Ou alors, peut-être que si. Il ne savait plus très bien, en fait. Lui avait toujours eu l’impression d’être en mesure de conjuguer les deux, mais… Aujourd’hui, il avait des doutes. Il fallait se rendre à l’évidence : la plupart de ses collègues étaient célibataires, ou en instance de divorce. Comme le lourdaud qui s’adressait désormais à eux, et qui faisaient des sous-entendus... Peu sous-entendus, à vrai dire. Mais Phoebe eut une réaction à laquelle le pilote ne s’était pas attendu ; elle fit à la fois preuve de maturité, mais aussi de finesse d’esprit. « Respect, je m’incline. » Plaisanta l’Australien en souriant. « Vous aviez prévu quoi pour votre soirée ? » Demanda le pilote. Nul doute que croiser un groupe de pilotes, et s’installer à la même table qu’eux ne faisait pas partie de leur projet initial. Pour sa part, c’était évident : il ne quitterait pas le bar de la soirée. Cette dernière était déjà bien trop entamée pour qu’il n’envisage de bouger. « Tu es donc une femme très conciliante. » Fit remarquer l’Australien, amusé. « Et réaliste. » Ajouta-t-il en souriant. « Pas vraiment, non. » S’empressa de dire Carlisle, en secouant la tête. Être associé à son collègue en matière de drague ? Plutôt mourir. Il ne prit pourtant pas la peine de préciser qu’il n’avait pas dragué depuis des lustres ; il avait une vie privée rangée, et cela lui convenait parfaitement. Bien sûr, rien n’était aussi peu évident : il ne portait pas de signe distinctif de son engagement à Amal. Il n’avait jamais eu besoin de fioriture pour se sentir lié à elle : leur couple lui suffisait, comme il lui avait toujours suffi.
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| | | | (#)Dim 30 Sep 2018 - 15:35 | |
| ≈ ≈ ≈ { A little party never killed nobody } crédit/ tumblr ✰ w/ Carlisle Cette soirée prenait une tournure plutôt agréable, elle arrivait à oublier le manque de sa cousine qui était de plus en plus important, quand reviendrait-elle de son voyage en Asie hein ? Phoebe avait besoin d’elle, mais en présence de Carlisle, elle se permettait à penser à autre chose. Pour le temps de quelques minutes, elle pouvait oublier qui elle était réellement, elle pouvait être Phoebe tout simplement. Jamais, cet homme apprendra la réalité. C’était juste une rencontre dans un quelconque bar, c’était simple et sa vie manquait cruellement de simplicité en ce moment. Elle continuait de parler avec lui, avouant son souhait d’adopter un enfant avant d’en avoir un, avant d’être enceinte pour la première fois de sa vie. C’était un choix très peu.. protocolaire. Peu de femme dans ce monde avait les mêmes envies qu’elle, jamais elle n’avait rencontré une personne qui était du même avis qu’elle, qui comprenait ces choix sans lui dire qu’elle était juste dingue. La brune se retrouvait surprise d’entendre que Carlisle trouvait ça génial, c’était une réaction plutôt agréable, elle n’en avait pas l’habitude, mais ça faisait réellement du bien. Ses choix étaient assez étrange, n’importe quelle femme dans ce monde aimerait avoir son propre enfant, vivre une grossesse, elle voulait juste donner la chance à un enfant qui n’avait rien demandé avant d’en mettre un nouveau au monde. « Tout le monde ne voit pas les choses comme toi. » Elle haussait les épaules laissant ses doigts jouer avec le verre devant elle. « On trouve ça généralement assez étrange parce que le rêve de base pour une femme est d’être enceinte, d’avoir son propre enfant. A mes yeux, c’est simplement égoïste. Pourquoi je rendrais pas un enfant malheureux, heureux en lui offrant une vraie famille ? » Parfois elle se mettait à imaginer la tête de ses parents s’ils connaissaient ses envies, ils deviendraient un peu plus dingue et n’arrêteront sûrement pas de lui répéter qu’encore une fois elle agissait comme une enfant qui avait perdue la tête. « J’ai commencée à me renseigner, c’est vrai que l’idée est de plus en plus présente. Sauf qu’il y a trop de facteurs à prendre en compte avant de se lancer. » Déjà est-ce qu’elle était prête à avoir un enfant maintenant ? Est-ce qu’elle pourrait assumer tout cela ? Puis ça n’arrivait pas aussi vite, elle devrait attendre un moment avant d’avoir l’autorisation d’adopter un enfant. C’était sûrement un acte qu’il fallait faire à deux, à deux on était toujours plus fort, non ? En ce moment, elle était seule et ça ne changerait pas avant un long moment. Ils continuaient de parler de tout et de rien, de la vie de l’un puis de l’autre avant de reparler de cet homme qui avait une manière bien à lui de draguer – tout ce qu’elle haïssait, elle préférait les gens qui étaient plus fins et moins rentre dedans. Alors elle prenait le tout à la rigolade, ce n’était pas une bonne idée de faire une scène ce soir, ils s’amusaient tous ensembles. « Je crois qu’elles voulaient aller dans un autre bar, mais c’était avant votre arrivée. Je pense qu’on va juste rester là avec vous. » En gros, ça avait été juste une soirée entre filles, une soirée banale, il n’y avait rien d’extraordinaire dans ce genre de chose. « Et vous ? » Peut-être que ce groupe d’hommes avait tapé dans l’original, ou pas d’ailleurs, tout était possible. « Disons, je ne préfère pas me prendre la tête. J’aime pas tellement ça. » Les disputes et tout le reste, qu’elle perte de temps dans la vie. Il n’y avait rien de mieux que la simplicité, du moins c’était ce qu’elle pensait, malgré la tournure que prenait sa vie actuellement, ça donnait un côté assez marrant à ses paroles. « Heureusement, j’aurais été obligée de m’éloigner de toi sinon. » Un nouveau rire franchissait la barrière de ses lèvres, le pilote n’avait rien tenté, ils étaient deux adultes en train de discuter, point barre.
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| | | | (#)Dim 7 Oct 2018 - 15:45 | |
| « Le regard des autres ne me fait pas peur. » Avoua Carlisle en haussant les épaules. Il approchait de la quarantaine, et avait compris depuis bien longtemps qu’il fallait qu’il vive pour lui. Malheureusement, malgré ses bonnes intentions, il avait un mal fou à s’y tenir. Après tout, n’était-il pas le premier à se précipiter auprès de son père dès qu’il avait un moment de libre ? N’était-il pas celui qui s’échinait à la tâche, alors qu’il n’avait aucun intérêt pour l’entreprise familiale ? N’était-il pas celui qui, un jour ou l’autre, démissionnerait de son travail chez Cathay Pacific pour reprendre les rênes de l’entreprise ? Il avait toujours su que, tôt ou tard, son héritage pèserait sur sa vie. Alors, comme souvent, Carlisle s’oublierait. Il plierait devant l’autorité, devant son géniteur. Il accepterait l’inacceptable, et se résignerait. Il trouverait probablement un peu d’air dans d’autres activités, qu’il lui faudrait bientôt découvrir. « Rare sont les gens qui voient les choses de la même façon que moi, sache-le. » Il plaisantait, mais à peine. Aussi loin que remontaient ses souvenirs, le pilote n’avait jamais eu l’impression de réellement appartenir aux différents mondes qui l’avaient entouré. Son enfance avait été marquée par une absence quasi constante de la figure paternelle ; son adolescence l’avait ensuite privé de sa mère dévouée et aimante. Carlisle avait très vite acquis une maturité surprenante, pour un gamin de quatorze ans. Tellement surprenante, qu’il n’avait pas réellement su gérer ces changements internes. « Je trouve que c’est un point de vue généreux et donc parfaitement respectable. Chacun est libre de faire ce qu’il veut, non ? » Tant que nos décisions ne blessaient personne… Il avait été sensibilisé à cette idée par ses missions militaires. Partout, dans les régions ravagées du monde, des orphelins attendaient qu’une fenêtre plus heureuse s’ouvre sur leur avenir. Cinq ans plus tôt, il en avait parlé avec Amal, qui s’était montrée catégorique : l’heure n’était pas à l’adoption. Sa carrière était au sommet, et elle se devait de l’entretenir. Et puis, si un jour l’envie d’avoir un enfant se manifestait, elle voulait qu’il soit un mélange parfait d’eux deux. Il comprenait son point de vue, même si, à son sens, l’un n’empêchait pas l’autre. « Je comprends. Tu es seule dans ce processus ? » Demanda l’Australien, faisant référence à un entourage qui pourrait la soutenir. Une famille, un petit-ami (voire un mari), des amis. « J’espère que tu arriveras à mener à bien tes projets, en tout cas. » Conclut le pilote, lui offrant un sourire encourageant. Carlisle vida son verre de bière, et opta finalement pour quelque chose de plus fort – un double scotch, son petit pêché mignon. La conversation entre Phoebe et Carlisle se poursuivit ; tous deux échangeaient volontiers, sur tout et rien. L’humeur était légère, douce, et le pilote ne s’en plaignait pas : cela faisait un moment qu’il n’avait pas décroché de ses soucis et tracas quotidiens. « Pas grand-chose, je crois. A vrai dire, je n’aurais pas dû être là. Du coup, je me laisse un peu porter. » Admit le pilote en souriant. Carlisle eut un sourire en entendant son interlocutrice dire qu’elle n’aimait pas se prendre la tête ; décidément, ils étaient sur la même longueur d’onde. Et ça n’était pas pour lui déplaire, bien au contraire. « Et ça aurait été dommage, n’est-ce pas ? » Murmura le pilote en plongeant son regard dans celui de Phoebe, flirtant désormais ouvertement avec elle. Désinhibé par l’alcool, l’Australien s’autorisait quelque chose qu’il n’avait pas fait depuis des années. Il avait mis un pied sur la ligne blanche, et jouait désormais plus que jamais avec le feu. Est-ce qu’il allait poursuivre ? Là était toute la question. Peut-être, si Phoebe le lui autorisait. Il réalisa soudainement que leurs amis avaient disparu. En relevant les yeux, il eut un léger sourire. « Tu veux aller les rejoindre ? » Proposa le pilote, faisant un signe de tête en direction de leurs amis. Il ne savait pas exactement à quel moment ils avaient déserté la table, pour aller se trémousser au centre d’une piste de danse improvisée. Les enceintes crachaient une musique entraînante appartenant à un autre temps, ce qui fit sourire le pilote. « On danse encore sur du Abba, de nos jours ? » Demanda-t-il, surpris de voir autant de gens s’amuser sur les rythmes effrénés des Suédois. Il se leva, et tendit une main vers Phoebe. Celle-ci ne rechigna pas, et s’en empara. Et voilà comment, contre toute attente, l’Australien se retrouva sur la piste de danse en compagnie d’une presque inconnue, à délirer sur un Dancing Queen retentissant.
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| | | | (#)Mer 10 Oct 2018 - 6:01 | |
| ≈ ≈ ≈ { A little party never killed nobody } crédit/ tumblr ✰ w/ Carlisle « Quel courage. » C’était toujours plus dur que l’on croyait de ne pas faire attention aux regards des autres, pour elle il s’agissait presque d’une mission impossible sûrement à cause de son histoire. Son comportement envers les autres avait encore une fois changé par rapport à son changement d’identité, elle ne pouvait pas se lier à quiconque sans avoir peur qu’on apprenne la vérité sur elle. Alors dès qu’un regard différent des autres se posait sur elle, la paranoïa prenait le dessus sur tout le reste et ses pensées partaient dans tous les sens. Limite, elle pourrait faire des crises d’angoisse quand elle était dans cet état-là, mais se raisonnait du mieux qu’elle pouvait. Un petit sourire en coin se dessinait sur ses lèvres face à sa remarque, il est vrai qu’il passait pour un mec un peu plus posé que le reste et qui n’avait pas une vision de la vie comme les autres. « Bientôt, tu vas m’annoncer que t’es un extraterrestre. » La fin de cette phrase se finissait par un léger rire qui sortit d’entre ses lèvres, s’il venait à lui annoncer quelque chose d’aussi fou, elle ne serait pas surprise que ce soit vrai. Phoebe ne pouvait pas expliquer pourquoi, mais elle avait cette impression qu’il n’était pas comme tout le monde. En tout cas, pas les hommes qui avaient son âge – il était plus âgé alors forcément cela changeait. La secrétaire médicale pouvait parler avec lui sans se prendre la tête, sans se demander si c’était quelque chose à dire ou non. Elle oubliait son histoire, elle oubliait ses mensonges, elle semblait juste être Phoebe comme si elle avait toujours été cette femme-ci. Le bien qu’elle ressentait était juste indescriptible et comptait bien faire en sorte que ce sentiment dure le plus longtemps possible. « C’est vrai, je suis libre de faire ce que je veux. » Et elle comptait bien faire ce qu’elle avait envie, comme toujours elle n’en faisait qu’à sa tête. Phoebe avait toujours agit de cette manière, c’était le souci avec ses parents, ils détestaient qu’elle soit autant impulsive. « Mais on sait tous les deux que ça n’empêchera jamais les gens de donner leur avis par rapport à nos actes. » Les choses étaient ainsi faites, malgré qu’elle était libre de vouloir adopter son premier enfant, les personnes allaient toujours parler. Avec le temps, la jeune femme avait appris à faire avec, personne ne la pousserait du chemin qu’elle avait choisis de prendre. Cette décision lui tenait beaucoup trop à cœur. Cette idée était apparue d’un coup dans sa tête, sans savoir réellement comment, mais ça avait été le cas et depuis l’idée résistait, son envie augmentait plus elle y pensait. « J’y compte bien. Je veux dire le mener à bien. » Elle souriait doucement avant de reprendre pour répondre à la première question. « J’ai ma cousine, je sais pas si ça compte réellement, mais sinon ouais, je suis toute seule dans ce processus. » Les sujets de conversation s’enchaînaient sans le moindre souci, c’était presque naturel. On ne dirait pas qu’ils venaient de se rencontrer il y à peine une heure, tout semblait logique et facile. Finalement, elle avait une très bonne idée de venir ce soir, le manque de sa cousine l’y avait poussé et pour une fois, elle avait l’impression que c’était une bonne chose. L’ancienne avocate souriait en coin tandis que son regard était plongé dans celui du jeune homme, elle rentrait dans le jeu sans aucun souci. « Très. » Phoebe répondait dans un murmure tout en sachant que les deux commençaient à se rapprocher un peu trop dangereusement de cette fameuse ligne blanche. Pour une fois, ce n’était pas pour lui déplaire, elle se laissait entraîner tout en sachant que cela faisait bien longtemps qu’elle n’avait pas fait ça. L’australienne était plus du genre à repousser tous les hommes qui faisaient ça avec elle, il était l’exception qui confirmait la règle. Sortant de ce monde dans lequel ils étaient, elle bougeait la tête autant profité pleinement et totalement de la soirée – bien qu’elle allait sûrement le regretter demain. « C’est indémodable ! Dans dix ans, on dansera toujours sur cette musique. » Ses mots sortaient de sa bouche alors que sa main se coinçait dans celle du jeune homme pour rejoindre cette fameuse piste de danse. La voilà sur la piste de danse en train de rire, de s’amuser avec un homme qu’elle venait de rencontrer. Parfois, les événements s’enchaînaient plus vite qu’on pouvait le croire. « Je suis contente de voir qu’on a le même niveau en danse. » Se retrouvant sur la pointe des pieds, elle parlait contre son oreille, se rapprochant un peu plus de lui.
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| | | | (#)Dim 14 Oct 2018 - 11:17 | |
| « Ou bêtise, au choix. » Fit remarquer le pilote en haussant les épaules. Cela faisait bien longtemps qu’il avait arrêté de se soucier du regard des autres. Il avait grandi, vieilli, mûri. Il avait eu le temps de se confronter à autrui et, bien souvent, ça ne lui avait pas plu. Alors, il avait mené sa vie comme bon lui semblait. Carlisle éclata d’un rire franc, naturel. Lui, un extraterrestre ? Malheureusement, il n’y avait rien d’aussi extraordinaire. Il était juste un homme, qui essayait d’agir au mieux. C’était peut-être cela qui surprenait tout le monde : dans un monde où chacun devenait de plus en plus égoïste, lui œuvrait toujours en faveur du groupe. Ecraser les autres pour obtenir ce qu’il désirait ne l’intéressait pas. On pouvait lui reprocher d’être old school, il n’en avait strictement rien à faire. Lui, au moins, était intègre. Lui, au moins, était au clair avec sa conscience. « Ne le dis pas aux autres, ils ne s’en sont pas encore aperçus. » Plaisanta le pilote, rebondissant sur les propos de Phoebe. Il agrémenta sa réflexion d’un clin d’œil appuyé, comme pour lui faire comprendre qu’ils partageaient désormais un secret – un secret bien gardé, qui plus est. « Exactement. » Admit Carlisle en hochant la tête. Comme elle venait de le faire si bien remarquer, elle était libre. Libre de faire ce qu’elle voulait, quand elle le voulait. Personne n’avait à lui reprocher ses envies, ses besoins, ses attitudes. « Tiens, d’ailleurs, si tu avais le choix… Qu’est-ce que tu aurais envie de faire, là, maintenant, en toute liberté ? » Demanda-t-il, curieux d’entendre sa réponse. Il se posa lui-même la question, mais ne trouva pas de réponse suffisamment satisfaisante à son goût. Il fit la moue en l’entendant parler du jugement potentiel que les autres pourraient porter sur ce qu’elle ferait, et fit un léger signe de la main pour lui faire comprendre que ceux qui les entouraient n’avaient aucune importance. « Un commérage en chasse un autre, tu sais ? » Sage parole. Tristement vraie, d’ailleurs. « Regarde : mon ami jacassait sur notre dos il n’y a pas une heure. Et là ? Il semblerait qu’il soit en train de prendre la tête à un autre de mes collègues. » Déclara-t-il, alors que son regard restait rivé sur la piste de danse. Il ne savait pas quel était l’objet de leur querelle, mais il devinait qu’elle était sans importance. « Pas sûr que ta cousine ne te soit d’un grand secours à ce sujet. » Fit remarquer le pilote en haussant les épaules. L’adoption était un acte lourd de conséquences, et les gens qui se lançaient dans ce processus faisaient toujours l’objet d’une enquête approfondie. On interrogeait la famille, les proches, les collègues. Mais la solitude était souvent un frein. Par chance, ce soir, Phoebe n’était pas seule. Lorsque les premières notes de Dancing Queen se firent entendre, l’Australien ne résista pas à l’envie d’aller, à son tour, se ridiculiser sur la piste de danse. Il vida son verre de scotch d’un trait, avant de tendre une main à Phoebe. Elle l’accepta volontiers, logeant sa paume contre la sienne. Ils se laissèrent porter par la musique, partageant un moment de complicité rare. Le bruit était assourdissant ; par conséquent, lorsque l’Australienne voulut échanger avec Carlisle, elle n’eut d’autre choix que de se rapprocher considérablement de lui. Machinalement, le pilote posa une main sur son épaule dénudée. Il sourit en l’entendant parler de leur niveau de danse, et hocha la tête. « Ne m’en parle pas ! » S’amusa-t-il en levant les yeux au ciel. Sa main glissa à nouveau dans la sienne, et il la fit tournoyer sur l’entraînant refrain de Dancing Queen. « Vous avez été une partenaire de danse formidable. » Dit-il à la fin de la chanson, alors qu’ils se laissèrent aller à une accolade. Un léger rire s’échappa des lèvres de Carlisle, et il s’éloigna d’un pas en constatant une chose : l’alcool lui donnait chaud. Vraiment très chaud. A moins que ce soit le généreux décolleté plongeant de Phoebe, qui lui offrait une vue appréciable. Ou son parfum envoûtant. Ou cette bouche pulpeuse, qui lui avait susurré quelques mots à l’oreille. Ou cette fine taille, sur laquelle les mains de Carlisle avaient eu une emprise. Ou tout cela à la fois, peut-être. Avant qu’il n’eût le temps de se poser plus de question, un ami de Carlisle s’adressa à eux. « On s’en va, nous. » Le pilote hocha la tête, et serra la main que lui tendait son ami. Alors que leurs deux groupes s’éloignaient pour retourner à la table qu’ils avaient partagé pour récupérer leurs affaires, il reposa à nouveau son regard sur Phoebe. « Tu veux faire quoi, toi ? » Demanda-t-il.
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| | | | (#)Mer 17 Oct 2018 - 10:16 | |
| ≈ ≈ ≈ { A little party never killed nobody } crédit/ tumblr ✰ w/ Carlisle « Je préfère voir ça comme du courage. » Parce que ça rendait les choses beaucoup plus admirable que la bêtise. Un léger sourire en coin se dessinait sur ses lèvres en l’entendant rire face à sa nouvelle remarque, il ne ressemblait en rien aux hommes qu’elle avait l’habitude de rencontrer normalement. L’âge devait sûrement jouer sur beaucoup de choses, elle n’en savait trop rien, en tout cas ouais il était différent et ce n’était pas pour lui déplaire. Puis sur certains points, elle avait l’impression de se retrouver, elle qui était une personne qui se prenait rarement la tête. Elle agissait juste impulsivement, la preuve avec sa double identité, mais ce soir elle laissait cette action qui avait un grand impact dans sa vie derrière elle. « Ca reste notre secret, promis. » La secrétaire médicale laissait un léger sourire en coin se dessiner sur ses lèvres montrant qu’elle était sérieuse, elle allait garder ça pour elle. Cette découverte était la sienne, c’était comme un secret d’enfant et cette action lui ressemblait plus qu’on ne pouvait le croire. La discussion continuait entre eux, une discussion bien sérieuse surtout dans un endroit pareil, c’était assez étrange, mais encore une fois ce n’était pas désagréable. Phoebe plantait ses dents dans sa lèvre inférieure cherchant une réponse satisfaisante, qu’est-ce qu’elle aurait envie de faire tout de suite ? Elle n’en savait trop rien. Sûrement parce qu’elle venait d’être prise de court, jamais l’ancienne avocate aurait cru recevoir cette question. « Sûrement sauter dans le premier avion en direction d’un pays que je connais pas pour le visiter. » Une action totalement impulsive, une action qui lui ressemblait et comme un retour en arrière. C’est ce qu’elle avait fait pour venir vivre ici, sans hésiter une seule seconde elle avait sautée dans le premier avion pour rejoindre sa cousine et elle avait changé son identité, totalement. C’était à ce moment-là que Phoebe était née. « C’est triste de se dire que c’est la vérité. » Tout allait trop vite dans ce monde encore plus les rumeurs, mais de toute manière elle se doutait bien que les gens continueraient à parler face à cette décision pour sa future famille, bien qu’elle avait le temps tout était réglée comme une horloge – du moins dans sa tête. Rien n’était certain, elle ne savait pas du tout si les choses se passeraient comme ça, elle aimerait. Sa tête se tournait vers ce fameux collègue avant de rire doucement, c’est vrai finalement ils étaient tranquille. Il avait changé de proie. « Au moins, on est tranquille maintenant. » Au moins, ils pouvaient parlé tranquillement sans avoir des sous-entendus plus qu’insupportable sur le dos. Comme si c’était mal de voir un homme et une femme parlaient ensemble, même si les choses étaient différentes à présent. L’atmosphère venait de changer, il n’y avait aucun doute là-dessus, elle laissait les choses se faire parce que ce soir, elle n’avait pas envie de jouer la parano, elle n’avait pas envie de repousser tout ce qu’elle repoussait depuis des mois. « Effectivement donc je suis toute seule dans cette épreuve. » Les choses allaient être compliquées pour plusieurs raisons différentes, la solitude qui l’entourait jouer un grand rôle dans tout ça. Quelques minutes plus tard, ils se retrouvaient sur la piste de danse chose un peu invraisemblable. Phoebe prenait des cours de danse, mais ce n’était pas du tout son domaine, le rythme n’était pas quelque chose qu’elle avait dans la peau. Pour le coup, elle s’amusait et tous ses soucis étaient loin actuellement. La brune parla contre son oreille sentant son corps bien trop proche de celui qui avait flirté ouvertement avec elle. Un léger frisson parcouru son corps en sentant sa peau contre la sienne, ce n’était pas grand-chose et pourtant c’était électrisant pour le coup et ça faisait bien longtemps qu’elle n’avait pas ressentie ça. Phoebe faisait comme si de rien était, c’était le mieux à faire et elle n’avait pas le temps de faire quoi que ce soit qu’elle se trouvait en train de tourner sur elle-même grâce à l’aide de Carlisle. Un petit rire sorti d’entre ses lèvres alors qu’elle se retrouvait de nouveau devant lui, elle fit un semblant de révérence avant de rire une nouvelle fois. « Vous m’en voyez ravis, vous n’êtes pas trop mal non plus. » Une nouvelle fois les deux corps se retrouvaient, il faisait chaud ou c’était juste elle, le problème ? Elle n’en savait trop rien, la seule chose qu’elle comprenait actuellement c’était ses yeux qui se posaient sur les lèvres de l’homme qui était en face d’elle. Très vite, elle se réveilla en entendant la voix d’un collègue de Carlisle qui venait annoncer le départ de tout le monde. Phoebe regardait ses amis et ces hommes retournaient à la table prêt à rentrer chez eux, sûrement en bonne compagnie pour la plupart. La secrétaire médicale devait sûrement les suivre pourtant elle restait sur place avec Carlisle, Carlisle qui était déjà en train de reprendre la parole. « J’ai pas envie de rentrer. » Parce qu’elle retrouvait sa vie quotidienne, sa routine et surtout la déprime qui allait avec. Puis est-ce qu’il comprendrait son message qui était assez clair pour le coup, elle avait encore envie de rester avec lui.
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| | | | (#)Dim 21 Oct 2018 - 10:33 | |
| « Merci, merci, c’est trop d’honneur. » Plaisanta-t-il, amusé par la situation. Si au début de la soirée, on lui avait dit qu’il se retrouverait sur la piste de danse à s’amuser comme un gamin, il ne l’aurait jamais cru. Carlisle était plutôt du genre discret, réservé. Mais il avait envoyé valser ses bonnes habitudes pour profiter de l’instant présent – chose qu’il ne faisait que trop rarement. Depuis quand ne s’était-il pas autorisé à lâcher prise de la sorte ? Il n’arrivait même plus à s’en souvenir. Il aurait pu s’amuser jusqu’au bout de la nuit, si ses collègues n’étaient pas venus l’interrompre pour lui annoncer leur départ. Il posa son regard sur Phoebe, et fini par lui demander ce qu’elle voulait faire. « Restons, dans ce cas. » Déclara-t-il en souriant. Pas chagrinés pour un sou par le départ de leurs amis, Phoebe et Carlisle continuèrent de profiter de la soirée. Ils partagèrent leur temps entre la piste de danse et le bar, où ils venaient parfois se désaltérer – mais toujours avec une boisson alcoolisée.
Il baissa les yeux vers son casque, et considéra sérieusement l’option de prendre un taxi. Il y avait plusieurs raisons à cela : déjà, son état d’ébriété était plus qu’avancé. S’il se faisait arrêter par la police, il était bon pour un retrait de permis immédiat – et c’était là quelque chose que Carlisle ne pouvait pas se permettre, ne serait-ce que vis-à-vis de son métier. La seconde, s’il choisissait de prendre sa moto, il ne pourrait pas déposer Phoebe chez elle – il n’avait qu’un seul casque. Et puis prendre des risques avec sa propre vie était une chose, mais en prendre avec celle des autres… Non, c’était définitivement inenvisageable pour lui. Il avait trop de respect pour la vie humaine, et pour toutes les choses merveilleuses qu’elle était en mesure d’offrir. « Viens. » Décréta-t-il en s’emparant de la main de Phoebe. Cette dernière lui emboîta le pas, alors qu’ils se faufilaient entre les carrosseries des voitures, qui attendaient patiemment le retour de leurs propriétaires respectifs. Les deux compères débouchèrent bientôt sur l’une des rues les plus animées de la ville, et Carlisle n’hésita pas une seule seconde avant de lever le bras pour héler un taxi. Ils ne durent pas patienter longtemps ; à cette heure-ci, nombreux étaient les chauffeurs qui se pressaient pour ramener à bon port les alcoolisés du vendredi soir. « Les dames d’abord. » Dit le pilote en ouvrant la portière à Phoebe. Ils partagèrent un sourire entendu, avant que la brune ne s’exécute. L’héritier Bishop s’engouffra à sa suite dans le taxi, et resta silencieux lorsque le chauffeur leur demanda où il devait les amener. « A toi l’honneur. » Déclara-t-il en souriant. Sa galanterie légendaire n’était jamais très loin. Le pilote laissa sa tête retomber sur l’appuie-tête de la voiture, avant de tourner les yeux vers Phoebe. Cette dernière était perdue dans la contemplation du paysage endormi qu’offrait Brisbane, alors que le chauffeur zigzaguait entre plusieurs voitures pour atteindre au plus vite l’adresse que Phoebe lui avait donné. « Vu du ciel, c’est encore plus beau. » Expliqua le pilote en souriant légèrement. Il ne comptait plus le nombre de fois où il avait atterri à l’aéroport de Brisbane, la nuit. Le spectacle avait toujours été fascinant, et Carlisle ne s’y était jamais réellement habitué. A chaque fois, il en prenait plein les mirettes – et à chaque fois, le constat était le même. « Chaque illumination est un point minuscule. Tu ne peux que deviner ce qui se passe dans les rues, sous les lampadaires ou derrières les fenêtres éclairées. » Commença le pilote. Des joies, des drames, des rires, des pleurs… Tout cela se déroulait à quelques mètres d’eux à peine. Si proche, et pourtant si loin. « Les gens agissent plus librement, comme s’ils se sentaient protégés sous cette lumière artificielle. » D’ailleurs… N’était-ce pas ce qu’ils étaient tous les deux en train de faire ? Sans réellement savoir pourquoi ni comment, le pilote avait l’impression d’avoir un pied sur un ligne blanche imaginaire. Cette fameuse ligne blanche, qui fixait les limites auxquelles on devait se plier. Ces mêmes limites qu’il ne fallait pas dépasser – ou alors, à ses risques et périls.
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| | | | (#)Sam 3 Nov 2018 - 13:48 | |
| ≈ ≈ ≈ { A little party never killed nobody } crédit/ tumblr ✰ w/ Carlisle La soirée avait continuée rien qu’eux et sans personne d’autres. Rien de trop étrange ou même gênant même si constamment ils frôlaient la ligne blanche. Pour une fois, fuir n’était pas la première option qui traversait son esprit, sa paranoïa avait pris une pause pour qu’elle profite pour une fois. La jeune femme était juste soulagée ce soir, elle avait l’impression de vivre la vie qu’elle aurait dû toujours vivre. Toute bonne chose avait une fin, non ? Peut-être que c’était le cas pour cette soirée aussi, sauf que clairement elle n’en avait pas envie sauf que demain elle devait se lever pour rejoindre le cabinet de Stephen, pas le choix. Ils étaient actuellement à l’extérieur, elle devait prendre un taxi pour rentrer sachant que pour le moment elle n’avait pas de voiture et que sa cousine ne lui avait pas laissé la sienne. Puis ça sentait la mauvaise idée de conduire vu le nombre de verre qu’elle avait prit ce soir, elle n’était pas bourrée, mais elle n’était pas non plus en état de conduire. La jeune femme n’avait à peine le temps d’ouvrir la bouche que sa main se retrouvait de nouveau dans celle de Carlisle qui était en train de la guider vers une rue où ils pourraient trouver un taxi pour rentrer. Son sourire était toujours présent sur ses lèvres, bien contente de ne pas le quitter tout de suite, c’était idiot dans le fond parce que ça arriverait bien à un moment, mais repoussait le plus loin possible ce moment était une bonne chose à ses yeux. « Tu es beaucoup trop galant pour être vrai, tu sais ? » Phoebe le regarda rapidement avant de rentrer dans le taxi qu’il venait de trouver pour eux, il montrait encore une fois qu’il ne ressemblait en rien aux autres qu’elle avait pu rencontrer. Encore une raison pour laquelle, elle se sentait juste à l’aise avec lui. Donnant l’adresse de la petite maison de sa cousine, elle prenait sa place avant de poser les yeux sur la ville qui défilait devant elle. C’était bien la première fois qu’elle découvrait Brisbane de nuit depuis son arrivée dans cette ville, elle n’avait jamais eu le temps ou simplement l’envie de la découvrir comme ça. La brune ne sortait que très peu, elle vivait dans cette maison refusant de s’approcher de quiconque. Restant seule ce qui était le cas depuis toujours, elle n’avait jamais réussie à créer des liens qui perduraient dans le temps, la seule personne qui était dans sa vie depuis longtemps été sa cousine – sûrement parce qu’elle faisait partie de sa famille. Sa tête se tournait pour que ses yeux se posent une nouvelle fois sur Carlisle, elle n’ouvrait pas la bouche et l’écoutait tout simplement. « Vraiment ? Il faut que je découvre ça alors. » Stormhold ne mettait pas en doute sa parole, cela devait être un vrai spectacle à voir et quelque chose qu’elle aimerait découvrir pour le coup. « C’est peut-être le cas. » La nuit permettait de se mentir, de moins ressentir le regard des autres sur soit donc forcément on se sentait rapidement plus libre de faire ce qu’on ne ferait pas le jour. « On ressent moins le regard et le jugement des autres. On peut faire ce qu’il nous plait sans le moindre problème. C’est comme si on vivait une autre vie. » La jeune femme haussait les épaules avant de reprendre doucement. « Ce soir, je me sens totalement libre de faire ce que j’ai envie avec toi et ça fait bien longtemps que ça n’avait pas été le cas. J’ai pas peur du regard des autres, je me sens juste bien. Si, je t’aurais rencontré dans le coin d’une rue en plein jour, je pense pas que je t’aurais adresser la parole. » Ses paroles prouvaient ce que le pilote venait de dire, la nuit on se sentait plus libre et plus protéger. Elle ne savait pas si ce sentiment était réciproque, mais elle ne risquait pas d’oublier cette soirée juste pour ce qu’elle ressentait présentement.
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| | | | (#)Ven 9 Nov 2018 - 8:03 | |
| Carlisle éclata de rire, amusé par les propos de son interlocutrice. Trop galant pour être vrai ? C’était une drôle de façon de voir les choses, mais le pilote l’acceptait volontiers. Il est vrai que, ces derniers temps, la galanterie et le respect étaient deux qualités qui s’étaient raréfiées. Carlisle, lui, faisait tout pour les préserver. Son côté gentleman avait toujours été loué – par ses compagnes, par ses proches, par ses partenaires d’affaires. L’héritier Bishop n’était pas un requin, au grand désespoir de son père. Non, lui, il préférait le dialogue, les compromis, les bonnes ententes. Il plaidait pour un monde plus juste, plus équitable, plus sain. « C’est une qualité devenue trop rare à mon goût. » Répondit-il simplement en haussant les épaules. Phoebe n’était peut-être pas habituée à cela – mais ce n’était pas une raison pour laisser tomber ses bons principes. Et puis franchement, ça lui coûtait quoi d’ouvrir une portière à une fille et la laisser passer devant lui ? Ce n’était ni plus ni moins que du civisme. Ils s’installèrent à l’arrière du taxi, et Phoebe indiqua son adresse au chauffeur. Tous les deux restèrent un moment silencieux, perdus dans la contemplation de la ville. Les quartiers, les gens, les situations se succédaient sans discontinuer sous leurs yeux. Le spectacle avait quelque chose de fascinant – et Carlisle évoqua la vue d’en haut. Quand il était dans un cockpit, et qu’il avait la chance de pouvoir voir la ville d’un angle tout autre. « Tu m’en diras des nouvelles. » Dit-il en souriant, alors que Phoebe lui faisait part de son envie de pouvoir, à son tour, admirer ce spectacle. Ce n’était qu’une phrase en l’air – il savait qu’elle aurait peu de chance d’y parvenir. Les conditions d’accès au cockpit étaient devenues de plus en plus strictes avec le temps. « Tu m’as l’air d’être bien tourmentée, pour quelqu’un qui n’a pas encore la trentaine. » Fit remarquer Carlisle en souriant légèrement. Il devinait, à travers les propos de son interlocutrice, qu’elle avait probablement eu des expériences qu’elle préférait taire. Il ne lui en tiendrait pas rigueur ; lui-même était loin d’avoir tout dévoilé sur son compte. Chacun son jardin secret. « Comme si on vivait une autre vie ? » Répéta le pilote, s’attendant à ce que Phoebe développe davantage sa façon de penser. Elle avait éveillé la curiosité de l’Australien, et il ne comptait pas se soustraire à cette discussion qui promettait d’être à la fois intéressante, et instructive. « Et puis quoi ? Le jour se lève, et on oublie tout ? » Demanda-t-il, les sourcils légèrement froncés. Il secoua la tête, et passa une main dans ses cheveux. « Je trouve ça un peu triste. Un peu dommage, aussi. » Déclara-t-il en haussant les épaules. Les dires de Phoebe ne firent que confirmer ce qu’il avait déjà décelé auparavant – à savoir qu’elle devait être une personne tourmentée. Pendant une fraction de seconde, il fût désolé pour elle. Désolé de savoir qu’elle ne se sentait pas suffisamment libre chaque jour, à chaque instant, alors qu’elle était encore jeune. L’avenir devait lui tendre les bras, et pourtant, elle semblait avoir érigé des barrières autour d’elle. Pour mieux se protéger, peut-être ? « C’est vrai. » Admit Carlisle, les yeux plongés dans ceux de son interlocutrice. « Mais ne penses-tu pas que tout n’est qu’une question de circonstance ? » Demanda-t-il, avant de poursuivre : « Si nous nous sommes rencontrés ce soir, c’est parce qu’un de mes collègues avait des vues sur une de tes amies. Si tel n’avait pas été le cas, peut-être que nos regards ne se seraient jamais croisés. » Carlisle avait prévu de faire la fête avec ses amis, et Phoebe aussi. Chacun avait été occupé dans son coin, jusqu’à ce qu’un élément extérieur ne vienne se faire rencontrer deux groupes distincts. Un coup de pouce du destin ? Une évidence ? Quelque chose qui devait se passer ? Personne n’aurait jamais la réponse. « Ou pas, d’ailleurs. » Ajouta-t-il finalement. Parce que, Carlisle ne pouvait pas le nier, il y avait eu une sorte de… Connexion, entre eux. Dès le début. La conversation s’était faite naturellement. Ils avaient ri, dansé, parlé, s’étaient amusés, divertis, oubliés. Et puis, indéniablement, ils s’étaient rapprochés. Toujours un peu plus. Jusqu’à maintenant. Le pilote se pencha vers Phoebe, jusqu’à sentir son souffle sur ses lèvres. Il lui laissa le temps de se soustraire à ce rapprochement, déjà initié depuis un petit moment. Et puis, tout naturellement, il combla le maigre espace qui les séparait encore. Il goûta, presque prudemment, aux lèvres charnues et rosées de Phoebe. |
| | | | | | | | a little party never killed nobody. (phoebe&carlisle) |
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