Le Deal du moment : -25%
-25% Samsung Odyssey G9 G95C – Ecran PC Gamer ...
Voir le deal
599 €

 La nuit, tous les chats sont gris._PV Hadès Alvares

Anonymous
Invité
Invité
  

La nuit, tous les chats sont gris._PV Hadès Alvares Empty
Message(#)La nuit, tous les chats sont gris._PV Hadès Alvares EmptyDim 2 Sep 2018 - 13:43



La nuit, tous les chats sont gris.
FT. Hadès Alvares

Ma garde était déjà bien entamée, puisque nous étions au beau milieu de la nuit. Peut-être 3 ou 4 heures du matin. A vrai dire je n'en savais rien puisque je n'avais pas tellement conscience de l'heure qui tournait quand j'étais ici. J'avais déjà vu plusieurs patients, la plupart pour des cas ne nécessitant pas réellement une prise en charge dans un service d'urgences... Et cela avait le don de m'agacer. D'ailleurs, je ne me gênais jamais pour le faire savoir aux patients en question.
Dans un moment de creux, je décidai de prendre une pause, boire un peu d'eau, histoire de me remettre dans la course pour finir ma garde de 24h dont je n'en avais même pas fait la moitié encore.
Je me rendis donc en salle de pause, prit un gobelet et laissa couler l'eau de la fontaine dedans, un peu trop comme d'habitude. Ce n'est que lorsque -perdu dans mes pensées encore une fois- l'eau froide me trempa les doigts que je me rendis compte qu'il était peut-être temps de lâcher ce bouton.
Une fois chose faite, je portai précautionneusement le verre à mes lèvres et le vida d'une traite, ce qui je le savais au vu de la froideur de l'eau allait me causer un léger mal de ventre dans les minutes à venir.

Je n'avais pas le loisir de m'en préoccuper puisque mon biper sonna. J'y jetai un oeil, ce n'était pas une urgence vitale, mais j'étais le seul médecin de garde cette nuit, et il fallait que je m'y rende. Je jetai donc le gobelet dans la corbeille et sortis de la salle à grande enjambées, ce qui me donnait une allure peut-être un peu boiteuse.
Une fois le long couloir menant aux urgences traversé, je me rendis à l'accueil de celles-ci pour récupérer le dossier du patient que je devais aller voir et le parcourut du regard. Hadès Alvares... Original comme prénom pensais-je. Homme de 33 ans. En état d'ébriété. Multiples contusions au visage, lèvre fendue et arcade sourcilière droite à recoudre probablement était-il noté. Pour finir, la mention récidive figurait également sur la feuille.
Je n'étais pas payé pour juger, mais sur le moment une partie de moi se mit à penser que l'alcool menait souvent à ce type de situation et d'état. J'en déduis donc qu'il avait dû se battre. Pour finir je lis l'inscription suivante : Box 3.

Glissant un instant le dossier contre mon torse, je pris une profonde inspiration. Ce genre de situation avait le don de m'angoisser. J'étais comme tout un chacun après tout, avec encore moins de capacités à me défendre que les autres. Donc oui, j'avais peur, peur de me prendre un coup auquel je ne pourrais pas riposter. Mais c'était mon métier, et il fallait que je l'accomplisse en toutes circonstances, tel que l'indiquait le serment d'Hippocrate que j'avais appris, énoncé et signé.
J'essuyais la sueur sur mon front du revers de la main droite et pris la direction du box 3.
La porte était déjà ouverte, et je pus voir le jeune homme qui était allongé sur le lit. Je rentrais donc et refermai la porte derrière moi, m'adossant à celle-ci, le dossier toujours dans les bras.

« Je suis le docteur Ackerly, je vais vous examiner.»
Comme toujours, ma voix égale ne trahissait aucune émotion. Aussi, je m'avançai vers lui, déposant le dossier sur la petite table qui était présente dans le box, puis allant me mettre debout à la droite de son lit.
« Je vais palper votre abdomen, Monsieur Alvares.»
Me permettant donc de relever son t'shirt jusqu'à son torse à peu près, je découvris de nouvelles contusions sur son ventre, et laisse mes mains posées l'une sur l'autre venir appuyer à divers endroits de son ventre, afin de vérifier qu'aucune anomalie n'était présente, mais je remarquai que son estomac était gonflé. Peut-être rien d'inquiétant mais à surveiller.
« Avez-vous des problèmes de transit, Monsieur?»
Mon regard se releva sur son visage qui était aussi abîmé que son ventre... Bien triste spectacle.
«Il va falloir recoudre votre arcade sourcilière.»
Mon regard profondément ancré dans le sien, je pus y lire une certaine forme de tristesse. J'avais toujours été doué pour comprendre les émotions, et les traits de caractère des gens qui me faisaient face. Je décidai néanmoins de ne rien dire pour l'instant, l'examen médical primait. J'aurais largement le temps de lui parler de son problème d'alcoolémie pendant les soins.



Code by Joy
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

La nuit, tous les chats sont gris._PV Hadès Alvares Empty
Message(#)La nuit, tous les chats sont gris._PV Hadès Alvares EmptyDim 2 Sep 2018 - 19:05


( Un coup de trop.)

La tristesse dans un regard.

Tu sais, je ne suis rien, et je ne ressens plus rien. Je suis comme un fantôme qui marche dans les rues de la ville, à la recherche d’une chose, d’une personne qui pourrait me faire renaître. Je ne suis que l’ombre de moi-même, perdu dans ce néant qui m’enveloppe et qui me serre aussi fort que possible. Quelques fois, je peine à respirer. Je peine à réaliser où je me retrouve et dans quelles circonstances je suis arrivé ici.
Pourquoi. Pourquoi moi ? Pourquoi pas toi, pourquoi pas lui.
Je ne cesse de penser à la tragique vie que je mène depuis mon tendre enfance, certes, désormais je n’avais plus mon père qui pouvait m’en foutre une, mais la vie, cette garce. Elle avait décidé de reprendre la place pour qu’elle ne soit pas libre. Alors, jour pour jour, je bois. Je m’évade dans mes pensées, où je vois la plupart du temps ma conscience dans un coin de la pièce, en boule, pleurant toutes les larmes de son corps. Quelques fois, elle me tend un regard, elle m’observe du coin de l’œil, et sans rien dire. Elle s’effondre. Elle pleure, elle s’acharne sur elle-même.
Et je disparais.
C’est comme ça chaque nuit, chaque début de soirée. Où je me retrouve seul, sans personne. Et comme je déteste appeler à l’aide ou réclamer une quelconque attention, je préfère me boire une bouteille de whisky, de fumer, de partir et éviter de souffrir. C’est tragique, tu ne trouves pas ?
Moi, je trouve que oui.
C’est tragique d’aller dans un bar, de prendre le premier gars et de lui quémander un coup pour me réveiller, c’est tragique de ne rien sentir, même pas son poing qui cogne ma tempe, ne plus entendre les bruits tout autour, ne sentir qu’un sifflement s’emparer de nos oreilles. N’avoir que notre propre sang en signe de goût sur notre langue. Je suis voué à ça, je suis voué à cet enfer qui me prend chaque jour par les pieds et qui m’entraîne dans les profondeurs. Et plus c’est profond, et plus je me noie.
Je me retrouve parterre, bien vite j’ouvre les yeux. Incapable de me situer, incapable de bien regarder le monde qui m’entoure. On hurle, on dit que j’ai mérité. On dit que l’autre gars n’était qu’un con. Mais il y a une chose qui a changé. Je n’ai pas riposté. Je n’ai pas voulu rendre ce coup, je me suis simplement laissé guidé par ma tristesse et mon envie de ressentir quelque chose. Mais ce quelque chose ce brise, et je suffoque.
Quand je me retrouve, je suis déjà dans l’ambulance. Les premiers soins ont été faits, et un médecin qui commence à me poser des questions sur mon état de santé. J’ai pas envie de parler putain, j’ai juste envie de rentrer chez moi. Mais quand je lève la main et que je passe mon index sur ma lèvre, je sens ce liquide, remontant sur ma tête. C’est là, que je commence à paniquer. « Putain ! Lâchez-moi ! J’ai rien ok ?! Foutez-moi la paix et ramenez-moi chez moi ! » Je tente de me débattre, mais je crois qu’ils m’attachent pour ma propre sécurité. J’entends même un homme me dire de me calmer, que ça va aller.
Pauvre con. Rien ne peut plus bien aller.

Il m’injecte une merde dans les veines pour colmaté. Je reviens une nouvelle fois dans une chambre. Ou un box. Je regarde tout autour de moi, et je reste silencieux. Silencieux jusqu’à voir ce médecin arriver. Toi. Tu me regardes comme si tu venais de voir quelqu’un se faire écraser par un bus. Tu viens palper mon ventre, et sans broncher. Je ne dis rien, je ne fais rien. Jusqu’au moment où tu parles de me recoudre. « Me quoi ? Non. Je veux juste dégager d’ici, je veux pas qu’on me touche davantage, je veux pas qu’on vienne à me coudre le sourcil. J’ai rien de cassé, donnez-moi un putain d’antidouleur et ça ira. » Je serre la mâchoire en déviant mes pupilles dilatées. Je sais que j’ai encore de l’alcool dans l’organisme. Mais je sais aussi qu’avec toute cette merde, je peux parler correctement, m’expliquer, mais je peux aussi être un vrai enculé de service. « Et putain, j’ai un prénom. J’ai pas septante ans. Je suis Hadès. Arrêtez de me dire Monsieur alors qu’on a sans doute le même âge. » Je te regarde dans le blanc des yeux. Tu veux y lire quelque chose ? Tente. Viens, je t’embarque dans un monde de merde, juste avec un regard. Je secoue la tête de gauche à droite en posant mes mains sur mon ventre tendu. « C’est pas un interne qui va me toucher. Ils vous donnent que des cas de merde ? C’est quoi ? Une punition ? » Je provoque, mais je me trouve relativement doux en cette soirée.


( Pando )
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

La nuit, tous les chats sont gris._PV Hadès Alvares Empty
Message(#)La nuit, tous les chats sont gris._PV Hadès Alvares EmptyDim 2 Sep 2018 - 20:11



La nuit,tous les chats sont gris.
FT. Hadès Alvares.

Je retirai mes mains de son ventre, avant de les glisser dans les poches de ma blouse. J'écoutai chacun de ses mots et me rendis rapidement compte qu'il était en colère. Après tout c'était évident, non ? Personne ne se ferait autant de mal sans être en colère et blessé et je le savais. Je restai un long moment silencieux, le laissant cracher son venin sur la première personne qu'il trouvait, à savoir moi.
« Très bien. Je ne peux vous forcer à vous faire soigner, Monsieur. Mais rien ne garantit que vos os sont en bon état. Une ou plusieurs côtes pourraient être fêlées.»
Je soupirai alors légèrement. Je n'avais jamais été doué avec les mots, et même si je savais que je devais rester ferme, le fait qu'il était si agressif ne m'aidait en rien à effectuer mon travail correctement. Je n'avais pour ma part aucune notion d'agressivité et je ne pouvais lui répondre sur le même ton.
« Dois-je en déduire que vous cultivez une addiction aux anti-douleurs également ? Une dose suffisante vous a été donnée dans l'ambulance, vous ne souffrez pas.»
Je plongeai de nouveau mon regard dans le sien. Mon honnêteté encore... Quand il m'invectiva concernant ma façon de l'appeler poliment Monsieur, je me renfrognais. Je faisais ce qu'on m'avait apprit, être poli, courtois. Un tel reproche, aussi insensé que ce fût me blessait au plus profond de mon âme. Pourquoi? Parce que j'avais mis des années et des années à me familiariser avec cette politesse et cette retenue justement. Et qu'on m'avait si souvent reproché d'être trop direct et de ne pas assez y mettre les formes.
«Je connais votre prénom, Monsieur. Mais il n'est pas correct de s'en servir lorsque l'on s'adresse à un patient.» Oui, c'est vrai, je devais avoir l'air d'un gars coincé à suivre bien sagement les règles. Mais que pouvais-je faire d'autre ? Quand j'étais moi-même, ça ne convenait pas. Et quand je suivais les règles et bien... De toute évidence ça ne convenait pas non plus. Et il faut avouer qu'il n'en fallait pas beaucoup plus que ce qu'il venait de me cracher au visage pour me perturber grandement.

C'est d'ailleurs pourquoi mon regard se perdit un instant en direction de la fenêtre, observant les étoiles qui se voulaient nombreuses en cette nuit qui s'annonçait comme un amer aperçu de l'enfer pour moi. Je reportais néanmoins mon attention sur lui lorsqu'il me parla à nouveau.
« Je ne suis pas un interne, Monsieur. Je suis neurochirurgien. Et je ne crois pas être celui de nous deux qui soit puni. Je fais simplement mon travail.»

Je me reculai légèrement de son lit, et le contournai, afin de me rendre auprès de la perfusion qu'ils lui avait faite dans l'ambulance, comme le veut l'usage : Une solution saline pour l'hydrater. Constatant qu'elle était encore suffisamment remplie et que son écoulement était bon, je me remis près de lui, mais du côté gauche donc cette fois.
« Vous pensez vraiment que l'alcool est une solution adéquate pour soulager la tristesse qu'il y a dans votre regard?»
En parlant de regard, j'y replongeai le mien de façon insistante à cet instant même. S'il ne voulait pas se faire soigner, c'était son droit, je lui ferais signer une décharge et il partirait, bien que selon moi dans cet état il n'irait pas bien loin, surtout une fois l'effet de l'alcool dissipé. Néanmoins, je me sentais obliger de lui dire que son comportement était mauvais pour lui, et sans doute pour ceux qui l'aimaient, s'il y en avait.
« Il y a des moyens plus rapides de mettre fin à vos jours, vous savez.»
Bien sûr que je ne les lui énoncerait pas ces fameux moyens. Cependant, pour moi, son comportement était synonyme d'un appel à l'aide, et/ou d'une envie d'en finir. Probablement les deux. Et il était de mon devoir de médecin d'en parler avec lui. C'était d'ailleurs l'aspect le plus difficile de mon métier, en ce qui me concernait. Le côté "psy". Dur quand on est socialement inadapté, hein?
Il se prenait sans nul doute pour un dur à cuire, un guerrier. Mais la vérité était qu'il jouait avec sa vie et que j'étais trop bien placé pour savoir que d'autres l'auraient voulu, sa vie, s'ils en avaient eut la possibilité.
Je n'étais absolument pas insensible à sa détresse, je comprenais parfaitement qu'on puisse être malheureux puisque je l'avais entre autres, moi-même été.
Mais essayer de l'aider était ce que mon sens moral et ma conscience professionnelle me dictaient de faire. Mais je n'avais aucunement le droit de l'obliger à accepter cette aide de force, du moins tant qu'il n'attentait pas volontairement à ses jours.
« Enfin soit, je vais aller chercher une décharge pour votre sortie, Monsieur. Mais vous n'aurez pas d'anti-douleur supplémentaire. C'est la conséquence lorsqu'on refuse d'être soigné.»


Code by Joy
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

La nuit, tous les chats sont gris._PV Hadès Alvares Empty
Message(#)La nuit, tous les chats sont gris._PV Hadès Alvares EmptyDim 9 Sep 2018 - 0:45


( Un coup de trop.)

La tristesse dans un regard.

Je n'aime pas cette ambiance, d’habitude je suis capable de m’énerver encore plus, d’habitude, j’ai envie de gueuler pour qu’on me lâche, parce que d’habitude, on me prend pour un putain d’alcoolique, et que c’est la plupart du temps ma faute. Mais c’est ça, le problème des gens. Le problème c’est qu’ils voient simplement un gars complètement ailleurs et incapable de bouger, mais aucun, aucun d’eux n’a jamais voulu en savoir plus, même pas les connards de médecins qui s’autorisent à me juger parce que je suis dans un état pareil.
Mais encore une fois, j’ai l’habitude.

Je te regarde longuement, je sais que si je n'ai pas envie de me faire soigner ça va me poser des problèmes, surtout que j’ai besoin de ça, je ne peux pas retourner au boulot avec des marques trop visibles, je ne peux pas retourner au boulot sans avoir un truc qui dirait que j’ai été soigné. Ouais, faut pas que je déconne avec ça, même si en te regardant, je vois bien que t’as envie de soupirer, mais et moi ? Je suis sur le lit d’un hôpital, à je ne sais quelle heure du matin, et je me retrouve entre des mains qui me traitent encore de Monsieur. Monsieur, bordel de merde, comme si j’avais quarante ans. « Hadès, c’est mon prénom, si vous le connaissez. Je préfère vous l’entendre dire, plutôt que de me dire encore une fois Monsieur. D’accord ? Je ne suis pas à l’aise avec ça, je ne suis pas vieux, j’ai même sans doute votre âge. » Je détourne le regard vers la fenêtre, parce que tu l’as regardé, et je me dis que tu as sans doute aperçu quelque chose d’intéressant. Mais rien, il fait juste nuit, on pouvait voir des étoiles, mais légèrement cacher sous les nuages. Je me demandais comment j’allais rentrer, ou si je pouvais rester ici jusqu’au matin, histoire d’être comme il faut installé, et ne pas déambuler dans les rues pour boire des verres, parce que je me sentirais seul, et que je n’aurais aucune envie de l’assouvir avec quiconque. « vous croyez que je suis puni ? Je suis sur un lit, avec un bel homme, sauf qu’il me soigne, mais moi, je n’ai rien d’autre à faire, je profite de ce moment comme si je me faisais masser. » Menteur.

Tu’es qu’un sale menteur Hadès. Ma conscience me hurle à quel point je mens constamment, et à quel point je vais en souffrir un jour. Je soupire, mon regard est baissé en direction de mes cuisses, de mon jean légèrement tâchés, de mes baskets elles, aussi bien abîmées. Quand je décide de relever mon regard, je le sens, le tien. Je reste ainsi, silencieux, sans réellement entendre tes paroles, sans faire trop exprès d’ailleurs, mais comme si je préférais m’éterniser sur ce regard. Comme si tu arrivais à lire dans mes yeux, comprendre quelque chose que moi, je ne veux pas admettre, ou bien montrer. Que je suis incapable de le réaliser, que je suis incapable de l’accepter, ou de le tolérer. « Je n’ai aucune tristesse, juste de la haine. » Mes mots sont durs, pourtant c’était comme un murmure, tu vois ? Un souffle durant l’hiver, ce courant que pet vous glacer le sang. Et quand j’entends tes prochains mots, je me redresse, je te fusille du regard. Comment tu peux me dire ça ? Comment un médecin est capable de sous-entendre une telle chose sans en savoir plus ? «  Vous croyez que je voulais me tuer ? Je ne suis pas si con, si je devrais le faire, je vais éviter d’emmerder le monde et le faire en cachette. Je ne voulais pas crever. Je ne veux pas me faire sauter la cervelle, et même si c’est compliqué à comprendre, c’est la vérité. Vous ne me connaissez pas, vous êtes là, à me juger par rapport à un dossier, à une seule situation que vous vivez actuellement avec moi. » Même si ma mâchoire se serre, je détourne le regard ailleurs, comme pour me trouver une réponse. Mais je ne trouve pas, alors je me recouche comme il faut, je me laisse faire, pour me soigner, et même si cela veut dire me toucher, ou encore me juger, je me devais de me taire. « Soignez, ou pas. Ce n’est pas mon problème. Et arrêtez de dire qu’on ne peut pas me donner des antidouleurs. Si vous croyez qu’il y a que les médicaments qui soulagent, vous vous tromper.. Docteur.. » Je plisse des yeux. Je vois ton prénom, et j’affiche un faible sourire au coin. Ouais, le genre de sourire provocateur, un sourire froid, qui déforme juste les coins de ma bouche. « Paul. » Mes iris se joignent aux tiennes, je te regarde longuement en inclinant le visage pour que tu puisses t’occuper de ma personne. Je suis juste un connard de première, le genre de gars qui n'arrive pas à se comprendre, ni à trouver les mots justes. Je suis juste un paumé, et là, tu peux le remarquer à travers mon regard vide. Je fixe le plafond, comme si cet idiot allait me trouver une explication. Mais la seule chose que je trouve, ce sont de faibles tâches, la lumière qui éclaire nos corps, qui dilate mes pupilles, montre parfaitement les blessures des précédentes bagarres. Finalement, ça montre juste à quel point je suis une merde.


( Pando )
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

La nuit, tous les chats sont gris._PV Hadès Alvares Empty
Message(#)La nuit, tous les chats sont gris._PV Hadès Alvares EmptyDim 9 Sep 2018 - 1:39

La nuit, tous les chats sont gris.


«Quand on demande gentiment, on obtient plus facilement des autres qu'ils coopèrent, Hadès.» fut ma seule réponse, quand il insista encore pour que je l'appelle par son prénom. J'étais encore à vif, parce qu'il s'était montré profondément blessant. Il ne savait rien de ma maladie, c'était évident, ni de toute les difficultés que j'avais eut et avais encore dans la vie. Mais il n'en demeurait pas moins que je restais un être humain, sans doute plus sensible encore que les autres, et que je pouvais être blessé.
Je reste attentif à ses propos, et écoute son discours vaseux concernant le fait qu'il pense être dans un centre de massage, et qu'il a juste à rester là et à se faire bichonner. Cela a le don de me faire sourire intérieurement. Je sais bien que tout ça c'est un mensonge. Qu'il souffre tellement qu'il préfère tourner le tout à la dérision, comme si rien n'avait plus aucune importance pour lui. Et c'est sans doute une chose qu'il était certain de considérer comme vérité. Mais moi je savais que c'était faux. S'il se fichait réellement de tout, il ne se mettrait pas régulièrement dans cet état. Bizarrement, lorsqu'il prononça les mot bel homme j'eus un sentiment étrange, auquel je ne portai néanmoins pas plus d'attention que ça. C'était les paroles d'un homme bourré voilà tout, je ne pouvais plaire à qui que ce soit, il en avait toujours été ainsi. Il était vrai que je n'avais pas un physique ingrat, mais dès qu'on me connaissait un petit plus, on se mettait à me fuir comme la peste. C'est d'ailleurs pour ça que j'avais si longtemps ignoré ce qu'était avoir un ami.
« Je peux vous faire les points sans anesthésie, si vous préférez, ça vous remettra peut-être les pieds sur terre.»
Cet homme était complètement hors de la réalité, c'était effarant. Et je me demandais comment on pouvait en arriver là. J'en avais vu dans ma carrière des gens détruits, mais jamais à ce point là. Son âme semblait déchirée en des milliers de petits morceaux. Je me surpris même à en vouloir un court instant à celui ou ceux qui lui avaient fait ça.
Evidemment qu'il était puni, il avait été puni par je ne sais qui, probablement pour le simple fait d'exister, et maintenant au lieu de se battre, il se punissait tout seul. Il détruisait son foie avec l'alcool, et risquait sa vie à chaque fois qu'il se battait.
« Et est-ce que cette haine vaut la peine de mourir? De détruire votre foie? De risquer le coup du lapin à chaque fois que quelqu'un vous frappe?»
Il était un mort en sursit, voilà ce qu'il était. Si c'était pas une cirrhose qui le tuerait, ce serait une mauvaise chute, ou un coup bien placé.
Lorsqu'il se redressa assez séchement, visiblement énervé par mes propos, j'eus comme premier réflexe de me reculer. J'avais toujours eut peur qu'on s'en prenne à moi physiquement, pour la simple et bonne raison que... Les enfants ne sont pas les plus compréhensifs avec la différence.
Je m'efforçai néanmoins de reprendre le contrôle sur ma peur, pour lui répondre posément, une main posée désormais sur la barrière de son lit.
« Je ne vous juge pas, Hadès. J'essaye de vous aider à ne pas commettre l'irréparable. Et vous savez bien que ce qui arrive ce soir, n'est pas un cas isolé. Je suis médecin, je sais reconnaître des blessures et leur ancienneté. Vous êtes alcoolique. Et lorsque votre foie lâchera, vous ne serez pas éligible à une greffe avant 6 mois d'abstinence, donc autant dire qu'il sera trop tard. Si mourir n'est pas ce que vous voulez, alors vous empruntez la mauvaise direction. Et votre âge n'y change rien.»
Je replongeai mon regard dans le sien, pour le soutenir, puisque c'est ce qu'il semblait vouloir. Je n'étais pas sûr de grand chose dans la vie, mais s'il y a bien une chose sur laquelle j'étais sûr, c'est le faits médicaux, les maladies, leurs traitements éventuels, et les cas dans lesquels c'était foutu.
« J'ai dis qu'on ne vous donnerait pas d'anti-douleur si vous refusez de vous faire soigner. Mais effectivement vous avez un large choix d'anti-douleurs illégaux à l'extérieur de ces murs, THC, morphiniques... Mais cela n'arrangerait pas votre cas. Je vous redonnerais une dose de codéine lorsque l'effet de celui qu'on vous a donné se dissipera. Et vous passerez la nuit ici, en observation.»

Je contourna une nouvelle fois son lit, pour me rendre auprès du chariot de réanimation qui se trouvait à l'entrée de la pièce. J'ouvris le deuxième tiroir, pour en sortir une seringue, une compresse, du désinfectant et un kit de suture. Je pris également dans la boîte où ils se trouvaient et les enfila.
Je revins à sa droite, traînant le chariot derrière moi. Méthodiquement je mis du désinfectant sur la compresse.
« Ca risque de piquer. Mais vous êtes un dur à cuire, pas vrai?» Ce mec me faisait parler comme jamais, c'était dingue. C'était comme si j'étais un autre homme avec lui, un mec capable d'avoir des conversations à peu près normales. Du moins tant qu'il ne s'agissait pas de m'épancher sur mes sentiments. C'est vrai après tout, il me reprochait de le juger sans chercher à savoir pourquoi il se comportait ainsi. Mais moi ? Le médecin, qui se foutait de ce que je pouvais bien ressentir ? Personne.
Je me mis donc à tamponner délicatement sa plaie à l'arcade, jusqu'à avoir retiré tout le sang séché et avoir bien désinfecté la blessure.
Une fois chose faite, je reposais la compresse usagée sur le chariot et me saisis de la seringue tapotant dessus plusieurs fois avec mon doigt, pour faire sortir les éventuelles bulles d'air.
« Ne bougez pas. Même si ça fait mal.» Et ça allait faire mal... Une piqûre dans une zone ouverte c'était toujours douloureux, mais l'arcade était une zone du corps particulièrement fournie en nerf, et donc pour faire simple un endroit où ça fait plus mal que dans d'autres.
Posant une main sur son front, je dirigeais l'aiguille vers son arcade, et l'enfonça le plus délicatement possible juste au dessus de sa blessure, laissant le liquide par la suite s'écouler en transcutané. Une fois chose faite, je retirai l'aiguille de sa peau et la détachai de la seringue, pour la jeter dans une poubelle spéciale déchets médicaux.
J'ouvris le kit de suture, mais ne pris pas le matériel pour l'instant.
« L'anesthésie va faire effet dans quelques minutes. Mettez ce temps à profit et expliquez moi ce qui vous rends si en colère.» S'il voulait qu'on ne le juge pas, je lui offrais une occasion de s'expliquer. Aussi, s'il refusait cette main tendue, je ne le laisserais plus dire une seule fois de la soirée qu'on juge sans chercher à en savoir plus sur lui qu'un simple dossier médical.

Codage par Libella sur Graphiorum
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

La nuit, tous les chats sont gris._PV Hadès Alvares Empty
Message(#)La nuit, tous les chats sont gris._PV Hadès Alvares EmptyDim 9 Sep 2018 - 16:34

désastre des astres
Paul & Hadès

« Une vraie rencontre, une rencontre décisive, c'est quelque chose qui ressemble au destin. »
Est-ce que je venais de te blesser ? J’avais bien entendu cette manière froide que tu as eu lorsque tu me parlais, et je ne comprenais pas pourquoi, surtout que j’étais loin, mais très loin d’être blessant ou même méchant. Je me surprenais même dans ma démarche d’être assez léger, sans en faire trop, d’être le patient un peu plus calmé après avoir crisé une bonne dizaine de minutes. Je ne disais rien, je me contentais d’hocher la tête, de soupirer d’agacement en roulant des yeux, de manière à comprendre que s’il voulait me faire mal physiquement pour ainsi me réveiller, c’était son problème. Que ce n’est pas en me piquant, ou en me cousant que j’allais pleurer comme un gosse de dix ans. D’ailleurs, j’en viens à froncer les sourcils, ça fait combien de temps que je n’ai pas pleuré ? Combien de temps ça fait que je n’ai pas exprimer mes émotions, autre que la haine et la rage ? Je me questionnais, je réfléchissais même quand, pour la dernière cela s’est produit. Mais ça revient, oui. C’est quand j’ai été délaissé pour la énième fois, c’est quand mon ex-fiancé, m’a totalement abandonné, c’est quand ce lâche a préféré partir plutôt que de se battre pour son propre bonheur et le mien. Je cherche quelque chose, où poser mon regard, je sais que quand je suis dans un sale état, mes pupilles se dilatent plus facilement et ma mâchoire se crispe sous la colère qui s’éternise dans mon organisme. Je sais pas quoi dire, quoi faire, je ne sais même pas quoi te répondre, c’est juste quand je reviens sur terre, que je fronce les sourcils. Qu’est-que tu as dit ? Je secoue la tête de gauche à droite. « Je m’en cogne de mourir Paul. C’est loin d’être ma première préoccupation. Si je dois mourir, c’est que c’était mon heure. » Je me dis qu’on a tous un destin bien tracé, et que c’est une véritable merde de penser comme je pense. Si je dois mourir, ça sera ainsi, qu’est-ce que je peux faire d’autre que l’accepter ? J’ai pas peur de mourir, ni de la manière que ça peut arriver. Ni comment. J’ai bien plus peur de la solitude que de la grande faucheuse. « Vous croyez vraiment que si mon foie lâche je vais demander un autre ? Je vais rien faire, je vais davantage profiter de mes derniers instants pour boire encore plus. Je vais pas... Espérer. C’est pas mon genre. » Avoir un autre foie pour quoi ? Pour le foutre en l’air lui aussi ? Parce que tu crois que quand on a un nouveau foie on ne profite pas ? Et ce, malgré l’interdiction des médecins ? Ils vont faire quoi, me le retirer ? Je te regarde longuement, abaissant mes iris sur les courbes de tes lèvres masculines. Je te souris même, comme si je voulais que tu saches que je venais de regarder cette partie de ton visage. « Vous voulez me garder auprès de vous, c’est ça ? » Je taquine, certes. Comme un gros lourd. Mais c’est toujours amusant de voir la gêne de la personne, de voir qu’avec quelques mots on peut la voir embarrasser. Je te regarde partir, et je viens tapoter le coin du lit du bout de mes doigts, je regarde un peu partout, en patientant que tu reviennes avec le nécessaires, et quand je vois les choses, je me dis que j’aurais pu encore une fois, éviter de souffrir comme une merde. « Evidemment, je suis un dur à cuir. Ca va juste picoter un peu, je ne ressens aucune douleur. » C’est ironique, parce que dès que tu commences, je grimace, je couine même en grinçant des dents. J’ai toujours détesté cette sensation. Quand tu poses ta main sur mon front, c’est comme un automatisme. Je viens effleurer la tienne pour la poser tout près, comme si je voulais me tenir la tête. Je ferme les paupières, soufflant. En essayant de prendre sur moi quand je sens la seringue se planter dans ma peau, je me crispe.
Un, deux, trois...
Je respire, j’ouvre les yeux en les reposant sur ta personne. Tu restes assis à mes côtés. J’incline mon visage en t’écoutant. Ca me fait rire, parce que tu croire réellement que je vais te parler de tout, en une seule fois, que je vais même te dire la vérité. « Je préfère qu’on me juge finalement. J’ai pas envie de parler à un médecin, j’ai pas envie de raconter. C’est juste des conneries, j’ai aucune haine, aucune rage. Je suis juste un idiot de première. » C’est bien plus simple que de dire que mon père était un bâtard, que ma mère a été faible, que j’ai quitté mon pays pour venir ici, et que la seule personne que j’ai aimé m’a finalement bisé en morceaux avant de s’en aller avec chaque petit misérable bout. Je me redresse un peu, je pose mes coudes sur mes cuisses en frottant celles-ci. « Et si on parlait de vous ? Non parce qu’à force de parler de moi, on pourra bientôt faire un livre. Pourquoi vous avez fait médecin ? Pour voir des demeurés comme moi, ou pour des cas plus extrêmes ? » J’ai jamais voulu faire médecin, je crois que j’ai pas les tripes pour ça. Quand je vois certains reportages, je me dis que vous devez avoir un certain courage. Chose que je n’ai pas forcément besoin pour mon propre métier, j’ai juste besoin de savoir négocier, c’est le plus important. Je me recouche, détendant mes muscles, je t’observe du coin de l’oeil, de tes cheveux blonds, à tes yeux. Je veux pas paraître insistant, mais j’apprécie cette vue, de te regarder, c’est assez agréable. Et va savoir, je crois même que ça peut me détendre. « Vous pouvez commencer. Enfin, c’est comme vous le voulez, mais y a moyen d’avoir quelque chose à manger ? Dans les distributeurs, y aurait pas des barres de chocolat ? » Parce que je n’ai pas mangé depuis hier soir, et que je commence réellement à avoir sacrément faim. Je ne sais pas si tu vas me donner de quoi me nourrir, mais je pense d’abord que tu vas me soigner, surtout que je ferme les yeux, comme si j’étais épuisé, sauf que j’ai juste faim.
(c) DΛNDELION
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

La nuit, tous les chats sont gris._PV Hadès Alvares Empty
Message(#)La nuit, tous les chats sont gris._PV Hadès Alvares EmptyDim 9 Sep 2018 - 17:26

La nuit, tous les chats sont gris.

Il me dit qu'il se fichait de mourir. Que pourrais-je bien répondre à ça ? Lui piquer une crise de colère et lui expliquer qu'il y a des milliers de gens chaque jours qui meurent en implorant le Dieu qu'ils vénèrent d'avoir un foie ou tout autre organe sain ? C'est sans doute ce que j'aurais fais il y a quelques années, quand je ne savais pas encore me contrôler. Quand je laissais sortir tout ce qui me passait par la tête, enfin je veux dire encore plus que maintenant.
Je plongeai mon regard dans le sien lorsqu'il me fit son monologue concernant le fait que si son foie lâchait, il en profiterait pour se saouler encore plus. Se saouler à mort en fait, ni plus ni moins. Je pris donc une profonde inspiration, et détourna mon regard du sien pour fixer le mur.
« Quand on vous annoncera que votre foie est mourant, Hadès, cela fera déjà un certain temps que vous ne pourrez plus avaler le moindre verre d'alcool, parce que le moindre mouvement vous fera tellement souffrir que vous serez en fait ici, dans un lit à l'étage. A attendre la fin.»
Je reportais mon regard sur lui quand il me demanda si je voulais le garder près de moi et haussais un sourcil d'incompréhension. Pourquoi me serais-je senti gêné à cette réflexion. Mon système cognitif faisait que je prenais tout au premier degré et que je ne comprenais absolument pas l'ironie.
« Oui. Vous pourriez avoir un traumatisme crânien, une hémorragie, il faut que je puisse surveiller ça, afin de pouvoir opérer au plus vite. Si je ne le faisais pas, vous finiriez en état de mort cérébrale en quelques minutes.»
Mais il s'en foutait, non ? La mort ne lui faisait pas peur. Et moi, qui n'avait que 31 ans, j'avais déjà été si souvent confronté à la mort, que ça me rendait presque malade de l'entendre dire des choses pareilles. Mais bon, on était en Australie, il était libre de penser ce qu'il voulait, mais ça ne me faisait pas éprouver beaucoup de sympathie à son égard. Enfin... J'en savais rien. Il était là, avec sa gueule à tomber, sa bouche fendue mais d'une intacte beauté, son petit sourire qui me faisait frissonner de tout mon être, ses yeux bleus, dans lesquels n'importe qui se serait volontiers oublié. Ce mec était en réalité d'une beauté à réveiller les morts, une beauté sauvage. Il soulevait en moi des sentiments inconnus, une espèce de réconfort. Comme si tant que j'étais ici, dans ce box, seul avec lui rien de mal ne pouvait m'arriver. Et même si j'aurais refusé de l'admettre, bordel, je me serais damné, mis les fers moi-même pour que ça continue jusqu'au bout de la vie.

Je remarquai rapidement que le passage de la compresse et la piqûre le firent souffrir. D'ailleurs il mit sa main si près de la mienne qu'il l'effleura et là deux sentiments opposés s'imposèrent à moi. Le sentiment de l'autiste, qui détestait qu'on le touche. Et celui de Paul, troublé par ce mec jusqu'au tréfond de l'âme, qui frissonna.
Sa souffrance me fendit le coeur, et je me mis à me détester d'être une personne de plus sur cette terre à lui faire du mal. C'était horrible. Cette sensation. Quelques années en arrière je me serais assis dans un coin, et balancé d'avant en arrière comme un enfant prostré. Mais j'avais grandis. J'avais appris à dissimuler un certain nombre de mes émotions. Mais ce que je n'arrivais pas à retenir, c'était ces larmes qui me montaient perpétuellement aux yeux lorsque quelque chose me touchait. Comme maintenant. Et bien qu'aucune larme n'eut le loisir de glisser jusqu'à mes joues, mes yeux eux, étaient humides, brillants et rougis. D'autant plus qu'il venait de me demander pourquoi j'étais médecin. Cela me raviva d'autant plus de souvenirs douloureux, si bien que je mis plusieurs minutes, le regard fixé sur le sol, en silence, avant de répondre.
Lorsque je me décidai à répondre, mon regard ne quitta pas le sol, il m'avait été difficile d'apprendre à regarder les gens dans les yeux, mais lorsque je parlais de choses douloureuses, c'était impossible pour moi de le faire.
« J'avais deux neveux. Clément et Jim, et un jour, Jim a prit la voiture sous l'effet de substances illicites, et il a rejoint le ciel.» Je déglutis péniblement, ma voix se voulant aussi neutre qu'à l'accoutumée mais quelque peu tremblante par l'émotion. Il me fallait donc une pause pour remettre de l'ordre dans mes idées avant de continuer. « Lorsque Jim est partit, Clément, Allan mon père adoptif et Sara, ma soeur étaient comme... Morts à l'intérieur. J'ai alors décidé de devenir médecin, pour qu'ils n'aient plus jamais à souffrir de la sorte.»
Oui c'était décousu, et oui pour le coup mes propos faisaient vraiment autiste, mais c'était toujours le cas quand je parlais de quelque chose qui me touchait personnellement. Et évidemment que c'était utopique, je n'étais que médecin, pas magicien, ni Dieu. Mais là était mon intention en choisissant cette voie. D'ailleurs je ne m'étais pas inclus dans la description de la souffrance que nous avions ressentis suite à ce drame. Evidemment que la mort de Jim m'avait moi aussi tué de l'intérieur. Mais je ne parlais jamais de mes propres sentiments, c'était ainsi.

Je me ressaisis quand il me demanda quelque chose à manger. Je glissai une main dans la poche de ma blouse, pour en sortir un chocolat comme ceux qu'on nous donne dans les cafés enveloppé dans son petit emballage et lui tendis.
« Je dois m'occuper de votre blessure avant que l'anesthésie ne s'estompe, mais tenez, en attendant, ça devrait vous aider à vous sentir mieux, ensuite j'irais vous chercher quelque chose au distributeur.»
Je me levai du lit pour récupérer le nécessaire dans le kit de suture, l'aiguille et le fil. Je me rapprochai ensuite de lui, posant une nouvelle fois une main sur son front et me penchant vers son visage.
« Cette fois, vous ne sentirez rien.» Je me mis à recoudre très doucement et très délicatement son arcade sourcillière, quatre points seraient suffisants et je faisais mon nécessaire pour que ce soit bien fait, qu'il ai une cicatrice la moins visible possible.
Une fois chose faite, je jetai l'aiguille avec la précédente et retirai mes gants, les mettant avec la compresse dans l'ancien emballage du kit de suture, avant de prendre le tout et le jeter à la poubelle.
Faut dire que là, tout de suite, j'avais clairement la mort dans l'âme. Parler de tout ça m'avait profondément miné le moral.
Codage par Libella sur Graphiorum
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

La nuit, tous les chats sont gris._PV Hadès Alvares Empty
Message(#)La nuit, tous les chats sont gris._PV Hadès Alvares EmptyDim 9 Sep 2018 - 18:32

désastre des astres
Paul & Hadès

« Une vraie rencontre, une rencontre décisive, c'est quelque chose qui ressemble au destin. »
C’était à la fois compliqué et certain, un sentiment de soulagement qui venait planer au-dessus de mon être. Je ne saurais réellement expliqué à quel point je me sens bien, peut-être que c’était un des médicaments, ou bien le fait de me faire soigner, j’en sais rien, je sais que je suis là, et que je t’écoute. Je t’offre réellement mon attention, ce qui en vrai, est très rare. Mais cette fois, je tiens compte de chaque parole qui se faufile en dehors de tes lippes. Malgré tout, je ne tiens pas compte du fait que tu m’engueules comme un gamin, je sais que chaque médecin fait à sa manière, mais me dire que je peux mourir à n’importe quel moment, restait à mes yeux quelque chose de parfaitement futile, en bref, je n’y tiens pas compte, et je hausse les épaules comme si je n’avais qu’écouter la moitié, et même si c’était faux, je pense pas que tu puisses le deviner. Je passais le bout de ma langue entre mes lippes, quand tu plantais l’aiguille. Certes, c’était vraiment pas agréable, et quand je m’écoutais grogner et laisser un couinement. Je ne pouvais que prendre sur moi pour ne pas paraître davantage plus faible que je ne le suis. Mais quand j’ouvre les yeux, et que tu détournes le regard. J’ai bien que quelque chose te touchait, j’ai bien vu que tu avais soudainement les yeux rouges. D’abord, je me suis dit que c’était la fatigue, parce que ça doit faire des heures et des heures que tu es ici, mais je me demande si c’est pas mon comportement qui commence à t’agacer, et tu vas finir par te casser en me laissant juste sur ce maudit lit. Quel con putain, je dois toujours blesser les gens, je dois toujours faire en sorte de blesser pour ne pas l’être en retour, comme si j’étais persuadé que chaque être sur cette terre ne voulait que ça, comme si chaque personne allait prendre son putain de temps pour comprendre où j’avais mal, et appuyer comme un acharné dessus. J’allais dire quelque chose, j’allais riposter en te disant que si je t’emmerdais, que si tu voulais te casser, tu pouvais le faire. Mais à la place, je voyais un gars tout aussi paumé que moi, qui regarde le sol. J’en viens à me redresser faiblement et je n’ose pas te toucher. Parce que tu peux appeler les sécuritas, et j’ai clairement pas envie d’avoir des emmerdes, pas encore, pas encore plus. Je pince mes lèvres l’une contre l’autre, je suis gêné d’entendre ton histoire, parce que je pensais juste que t’allais me sortir que c’était parce que ça payait bien, et que t’avais le cerveau pour. Mais quand tu commences, que j’entends les prénoms, l’histoire de ton neveu. Et le pourquoi tu m’as engueulé comme un enfant. Je détourne le regard en soufflant. Même si je suis un abruti. Je n’aime pas voir les autres souffrir, je n’aime pas être la cause de ce malheur. Et c’est pour ça que je suis de plus en plus cassé. Je tends ma main, mais elle reste dans le vide, suspendue. J’aurais voulu poser juste une main sur ton épaule, mais je ne sais pas, quelque chose me retient. Alors, je ne fais que de te regarder, de mes pupilles bleutés. Je t’observe longuement, et peut-être qu’au fond, je te demande pardon. Je te demande pardon d’avoir demandé quelque chose qui pourrait te mettre mal, surtout que merde, je suis ici, pour me faire soigner, pas pour foutre la merde dans la vie des gens. Pas ceux qui m’aident, en tout cas.

Je prends le petit chocolat que tu me tends, et sans hésiter, je viens à le mâcher pour ensuite l’avaler. Juste un petit truc, histoire de caler quelque chose dans mon estomac. Je te laisse revenir vers moi, et tu places une nouvelle fois ta main sur mon front. Ton visage est plus proche, je peux même sentir ton parfum se faufiler sous mes narines, je peux même enregistrer chaque détail de ton visage, chaque trait que la vie aurait déposée. Je louche même sur ta bouche pendant que l’aiguille passe dans ma peau, ne m’offrant aucune douleur. Juste un silence entre nous, qui n’était pas pesant, gênant. Je redresse mon bras, ma main vient à la rencontre de la tienne comme avant, un effleurement, rien de très grand, mais assez pour sentir quelques frissons s’emparer de mon épiderme. J’apprécie, un peu trop. Je fronce les sourcils avant de te laisser reculer et reprendre tes droits. « Paul ? » Ton prénom surgie, sans même que je le réalise, comme si ça me dépassait. Je me redresse un peu, les traits doux, presque détendus. « Ca va aller. » Peut-être que je disais ça pour ta peine, peut-être que je t’encourageais à aller de l’avant, sans jamais oublier. Peut-être que je te disais que j’étais là, que j’étais juste qu’un inconnu qui est arrivé ici avec la gueule de bois, peut-être que j’avais envie de te le dire, mais que je ne trouvais pas les mots juste. Mais j’avais dit ça, et c’était suffisant. Je me redresse, je passe mes mains sur mon visage en frottant énergiquement mes lèvres et mes joues à peine rasées. Je ne sais pas à quoi je ressemble, sans doute à un zombie. Et cette hypothèse me fait doucement sourire. « Je peux avoir votre numéro ? Enfin, s’il m’arrive quelque chose, et que je préfère me faire soigner par vous. Comme ça, je me fais soigner, et je ne pars pas sans ça. » C’était une excuse de merde pour avoir un numéro. Un numéro d’un docteur. Je crois que j’ai jamais été aussi con de toute ma vie. Mon sourire est amusé, haussant les épaules en laissant mes jambes retomber hors du lit, prenant le temps nécessaire pour ne pas tomber à la renverse. « Je peux me lever ? Parce que vous savez pas ce que j’aime, ça serait con de me prendre quelque chose dont je suis allergique. » Je fais une petite mine, comme si je voulais vraiment me lever, parce que je déteste être dans la même position trop longtemps. Je frotte mes cuisses, et je regarde mon t-shirt qui est tâché de plusieurs tâches de sang, sans oublier mes baskets et mon bas. « Je dois être super beau comme ça. » Dis-je dans un rire, c’était ironique. Parce que je pense pas être le gars le plus beau avec une blessure au sourcil, et avec du sang partout. Quoique, ça donne pas un petit charme ? Je secoue la tête de gauche à droite, t’observant du coin de l’oeil. C’est peut-être à ce moment que je me dis, que tu es vraiment beau. Merde, t’es vraiment beau.
(c) DΛNDELION
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
Invité
  

La nuit, tous les chats sont gris._PV Hadès Alvares Empty
Message(#)La nuit, tous les chats sont gris._PV Hadès Alvares EmptyDim 9 Sep 2018 - 19:26

La nuit, tous les chats sont gris.


Ca va aller... Lorsque j'entends ces mots sortir de sa bouche pour venir briser le silence qui s'était installé dans la pièce depuis quelques minutes, c'est comme si quelqu'un venait de s'emparer du poignard qui s'était enfoncé dans mon coeur quelques instants avant et s'amusait à le secouer dans tous les sens. La douleur me submerge, tellement que mon poing se ferme, et que mes doigts tremblent, tandis que je reste dos à lui. Les larmes se pressent de plus en plus à mes yeux, mais je donne le meilleur de moi-même pour contrôler ça. Ce n'est ni le lieu, ni l'endroit de fondre en larmes. C'est pourquoi je reste là, silencieux et dos à lui. A ressasser ces souvenirs qui me soulèvent le coeur, avec pour seule envie celle de courir vite et loin, pour rejoindre un endroit où je pourrais laisser libre court à ma peine, sans avoir à me retenir.
Lorsqu'il me demande mon numéro, je suis tellement dans un état second que sur l'instant je ne réfléchis même pas au fait qu'il serait bien plus logique que je lui donne mon numéro de biper. Je laisse mes doigts se décoller de la paume de ma main, cette dernière venant essuyer discrètement les quelques larmes qui ont glissé sur mes joues.
Puis, je me retourne face à lui, mon calme retrouvé, et je me saisis de son dossier, et du stylo-lampe qui se trouve dans la poche de ma blouse. J'ouvris le dossier et écris mon numéro au bas d'une page au hasard, puis je déchirais ce bout de papier avant de le lui tendre.
Après tout, tout bien réfléchis, je préférai qu'il ait mes coordonnées personnelles et qu'il se fasse soigner plutôt que de venir ici et refuser les soins, ou pire encore, qu'il ne vienne même pas.
Et oui, c'était la vie que je m'étais choisis, être un super héros des temps modernes. L'esclave de la survie des autres.

Je le fixais du regard pendant qu'il s'asseyait sur le côté de son lit, les jambes pendantes dans le vide, et c'est presque pas automatisme que je me rapprochais. Juste pour être assez proche au cas où il chuterait. En fait, ça avait vraiment été un automatisme, puisque mon regard lui ne quittait pas son visage du regard. Son beau visage. Sa demande me tira néanmoins de ma torpeur, et je me rapprochai encore.
«Avant je vais devoir vérifier l'état de vos pupilles et ça ne va pas être très agréable.»
D'une main, j'enclencha la lumière de mon stylo-lampe, et de l'autre je me saisis délicatement avec mon pouce et mon index de ses paupières pour les tenir ouvertes. Je dirigea ensuite la lumière dans son oeil et l'observa pendant quelques secondes, avant de recommencer l'opération avec son autre oeil. J'enclencha une nouvelle fois mon stylo pour l'éteindre et le ranger dans la poche de ma blouse.
«Bien, je ne vois pas de signe de commotion ou d'attaque. Je vais vous aider.»
Je passais donc un bras sous le sien, posant ma main sur son flanc, et le forçant ainsi à mettre son bras sur mon épaule. Ensuite, d'un geste je le tirais pour l'aider à se lever et lui servir de soutient.
Quand il dit ironiquement, chose que je ne saisis pas, une nouvelle fois, qu'il devait être beau dans cet état, c'est avec le regard devant moi et d'une voix terne que je lui répondis.
«Vous l'êtes. Mais je suis certain que d'aucuns vous préfèreraient avec moins de sang. J'irais à l'accueil après, voir si je peux vous trouver des vêtements propres.»
Et ces vêtements ne seraient sans doute ni beaux, ni à sa taille, mais c'était mieux que rien, non ? D'un pas aussi sûr que je le pouvais, sachant que de base je ne marchais déjà pas de façon normale, je me dirigeais vers la porte avec lui, le soutenant toujours. Puis dans le couloir, et enfin jusqu'à l'accueil, où se trouvait un distributeur de sodas, et de nourriture. Une fois devant ce dernier, je m'assurais qu'il avait une bonne prise avant de me détacher de lui, mais restant tout de même à côté pour le rattraper au cas où.
«Vous devriez boire de l'eau. Est-ce que vous voulez que je vous en fasse emmener ?»
C'est alors que mon biper sonna, je le pris pour regarder le code.
«C'est pas vrai !» Je cherchais une infirmière du regard et lorsque j'en vis une, je l'alpaguais.
«S'il vous plait ! Vous pouvez ramener Monsieur Alvares dans sa chambre une fois qu'il aura choisit ce qu'il veut manger ? J'ai une rupture d'anévrisme !»
Et je devais courir au bloc, et plus vite que ça.. Je lançais néanmoins un dernier regard à Hadès, un regard qui hurle Appelle-moi et je me retournais, me mettant à courir en direction de l'ascenceur..

Codage par Libella sur Graphiorum
Revenir en haut Aller en bas

Contenu sponsorisé
  

La nuit, tous les chats sont gris._PV Hadès Alvares Empty
Message(#)La nuit, tous les chats sont gris._PV Hadès Alvares Empty

Revenir en haut Aller en bas
 

La nuit, tous les chats sont gris._PV Hadès Alvares