Regarde loin devant toi. Toujours plus loin. Ne pas se retourner. Telles étaient les actions que tu devais exécuter, que tu devais faire pour avoir l'espoir d'avancer. Tu devais aller de l'avant, mais qu'est-ce que ça signifie vraiment au fond ? Oublier le le passé et avancer ou accepter et avancer. En effet, telle était la question. Oublier, tu ne pouvais décemment pas. Combien de fois tu te retrouvais sur le net à éplucher maintes et maintes articles sur tes anciens collègues envoyés à l'étranger ? Bien trop de fois, c'était sûr et certain, et pourtant tu ne pouvais pas t'en empêcher en réalité, comme obsédé parce qu'il se passe loin de ton nouveau petit chez toi. Accepter ? ce n'était pas non plus une option envisageable, sans cesse tu voulais y retourner, retrouver cette sensation d'adrénaline. Avoir l'impression que la vie ne tient qu'à un fil. Aider son pays, le protéger et empêcher d'autres de souffrir. C'était ton idéaux pourtant abandonné bien vite. Il y avait eu l'annonce de l'enfant, cette petite progéniture qui vous avez finalement perdu bien trop tôt. Puis la mort de ton ami, du mari de ta meilleure amie. Tu avais du revenir à ses côtés pour plus qu'un petit mois. Pourtant, tu avais déjà arrêté les marines pour une durée plus longue, mais peut-être que l'idée du départ, l'idée de repartir en mission te gardait éveillé. Maintenant, tu avais juste l'impression de ne servir à rien, malgré ton boulot d'ambulancier d'ailleurs qui n'était pas des plus plan plan. Maintenant, tu avais des jours de congés, forcément frapper ton collègue, l'envoyer à l'hosto et ne pas garder ton sang-froid n'était pas des plus adéquates pour retourner au travail. Au fond, tu t'en fichais pas mal d'être renvoyé, peut-être que le soucis se trouvait justement là.
tu pousses la porte de chez toi, il est quoi ... vingt heures quand Snow, ton cher berger australien, te sautes littéralement dessus. Ton petit chiot de quelques mois, qui pourtant est déjà bien grand. Ca grandit vite ces bêtes là. Ce chien, c'était ton petit caprice en réalité, et puis ce psy aussi. Il t'avait conseillé de trouver de nouvelles attaches. Pourquoi pas, après tout, tu avais toujours adoré les chiens et leur nombreuses qualités. Tu rentes ... ta femme n'est cependant pas présente, évidemment, elle doit être au travail encore. Elle va certainement terminer tard d'ailleurs, cependant, ça t'arrange, tu n'oses pas tellement la voir. En même temps, après ce que tu lui as fait à te bourrer ... bref. Tu bloques devant la télé jusqu'à bien neuf heure et demi quand tu te décides à sortir Snow, ravi de cette nouvelle. Très vite tu te retrouves au parc du quartier et lâches la laisse du berger australien. Très vite, la petite bête fait le fou et court dans tous les sens ce qui te fait sourire. Quelques minutes plus tard, tu vois Chloë débarquer. Ta partenaire fidèle lorsqu'il s'agit de faire une balade aux chiens. Elle habitude également dans le quartier et sort tous les soirs sa merveilleuse boule de poil. C'est comme ça que vous vous êtes rencontrés alors que sa petite Diana n'avait pas envie de se laisser faire. « Salut Chloë ! je vais bien merci, et toi alors ? Ta journée n'a pas été trop longue aujourd'hui ? » tu savais qu'elle travaillait dans la mode, après ce n'était pas vraiment ton domaine !

Chloë est tout ce qui a de plus agréables et douces à la fois. C'est ce côté là que tu connais d'elle. Son petit rire gêné, ses petits yeux fatigués de la longue journée passée, ses airs affectueux. C'est Chloë comme tu la connais, peut-être n'est-elle pas réellement comme ça dans la "vraie" vie, mais tu t'en moques pas mal en réalité. Elle peut être qui elle veut n'est-ce pas ? Sa chevelure brune suit les traces de la légère brise du soir alors que tu lui souris amicalement. C'est assez étrange, de rencontrer une personne et d'avoir immédiatement confiance. Vous vous croisez seulement pensez ces moments de douceurs et de tranquillité, le soir venu, sans qu'il n'y est personne d'ailleurs. C'est ce qui fait le charme de votre rencontre entre voisins d'ailleurs. Votre petit moment à vous, racontant les épisodes de la journée, avant de se quitter pour se revoir le lendemain. Une certaine amitié prenait peu à peu place dans ton coeur envers la brune qui le méritait amplement. Apparemment elle avait encore eu une longue journée. son métier était prenant d'après ce que tu avais compris, elle avait une lourde charge de travail accompagnée de la responsabilité qui allait avec. Quelqu'un de haut placé certainement, mais tu t'en fichais un peu. Elle réussissait dans sa vie, comme n'importe qui non ? En tous les cas, elle aimait son boulot, le peu de fois qu'elle en parlait, elle avait ces petits yeux scintillants d'une lueur de passion.
« je vois. » affirmes-tu avant de plonger ton regard vers les deux chiens s'amusant comme pas possible. Cependant, Chloë pousse un peu plus ses confidences, ce qui te fait plaisir dans un sens. Son mari. Tu ne le connaissais pas, tu ne pouvais donc pas réellement juger. « oh tu sais, il est encore jeune, il ne faut pas lui en vouloir et il possède le plus grand des défauts ... c'est un mec, le temps qu'il nous faut pour mûrir n'est pas équitable comparé au vôtre.» soulignes-tu avant de laisser échapper un petit rire. Ce n'était pas ton cas, l'armée t'avait forgé l'esprit assez rapidement. « Hum ... disons que ça pourrait aller mieux, mais j'ai espoir que tout s'arrange avec nalya. » dis-tu doucement, sur un ton assez serein, mais légèrement anxieux tout de même. Tu lui en faisais voir des vertes et des pas mûres, qu'elle te quitte ne se surprendrait même pas, pour dire. « elle prévoit un voyage ... je pense que ça ira mieux une fois qu'on se sera retrouvé, je ne suis pas un mec facile à vivre en ce moment. » tu passes ta main dans tes cheveux, comme un réflexe anodin avant de poursuivre. « et ma journée ne pouvait pas être plus calme ... j'étais en ... repos, alors journée très paisible. »

Chloë vient à te demander un peu plus sur ta relation avec Nalya. Il est vrai que tu lui as clairement dit que ça n'allait pas, et tel était le cas. Vous vous disputiez pratiquement tous les soirs. Au début, tout se passe bien, et puis ... tout dérape. Généralement, c'est toi qui pète un câble d'ailleurs, tu ne maîtrises pas tes émotions ou alors tu lui révèles quelque chose qu'elle risque de mal digérer. Bref, à chaque fois, c'est l'embrouille assuré. Entre deux personnes têtues, et quelque peu impulsive forcément ça part vite en cacahuète comme on dit. « heureusement que tu ne mords pas, parce que dans le cas contraire, je devrais faire de même et crois-moi, je risque d'avoir des canines un peu plus effrayantes que les tiennes. » tu viens détendre l'atmosphère, même si les paroles de la jeune brune vient directement interpeller. Peut-être que te confier à quelqu'un, une amie - car oui, tu commençais réellement à la considérer en tant que tel - pourrait te faire un peu de bien n'est-ce pas ? Tu ne savais pas trop. Peut-être disait-elle juste cela par politesse. Parce que ça se fait, mais qu'elle n'e pensait pas un mot. Cependant, tu ne pensais que Chloë de ce genre là alors tu pris ton courage à deux mains. « oh, ne t'inquiète pas pour le voyage, j'ai vu ta mine déconfite, c'est un voyage en couple. histoire qu'on se retrouve, elle a pensé que ça serait une bonne chose. Je ne connais pas la destination, c'est une surprise.  » tu marques une pause avant de porter ton regard sur les deux chiens qui vivaient leur vie si paisiblement. « disons que ... qu'à chaque fois qu'on passe trop de temps ensemble, on finit par se prendre la tête. C'est pratiquement pareil à chaque fois, et généralement ma faute d'ailleurs. tu sais que j'ai récemment quitté mon ancien boulot, je bossais dans l'armée, chez les marines et ... je crois bien que ça change un homme ce genre de choses. J'ai du mal avec ... avec tout ça. » tu montres tout ce qui a autour de vous pour illustrer tes dires. Oui, tu avais du mal avec la vie.

Elle entreprend de continuer sur ce terrain glissant ce qui te fait rire. Oui, parfois, ce n'est pas la taille qui compte il paraît, il suffit de bien viser - si on parle en effet de canine. Tu abdiques devant de tels mots et tu t'inclines devant Chloë qui pour le coup, à gagner. Il faut bien savoir lorsqu'on ne peut pas continuer dans un sens et qu'on tombera forcément sur un os, comme on dit. Tu te confies alors à ta partenaire du soir. Celle qui est toujours là quand il s'agit de sortir vos chiens et prendre du temps. Juste vous deux, à parler de tout et rien, décompresser de la journée passée. Vous ne vous prenez pas la tête et c'est ce qui était bien. Tu te confies donc, lui révélant que ta vie de couple n'est pas forcément toute rose. Après tout, peut-être que ça pourrait la rassurer sur l'idée qu'elle-même n'était pas contente en arrivant, au final, ses petits soucis ne sont pas si importants. Avec les tiens, Chloë risque de se prendre moins la tête. « Oh, pour ça, elle comprend parfaitement que je le vis mal, mais la question c'est surtout jusqu'à quand. C'est ça qui m'inquiète le plus. Mais ce voyage sera une bonne chose, d'ailleurs, je voulais te demander si tu puvais passer nourrir Snow ou quoi, mais ma femme a été plus rapide en demandant à ma belle-soeur. » tu lui rends son sourire avec un plus petit, plus léger avant de regarder Diana débarquer vers vous. Cette belle chienne. elle te propose ensuite un dîner, venir chez elle avec Nalya et rencontrer son mari d'ailleurs, que tu n'as jamais vu. Ca te fait rire cette idée, que tu en saches autant sur lui sans jamais l'avoir rencontré.  « C'est une très bonne idée que tu as là. Rencontré le grand Alex, enfin, ça serait formidable. » tu lui lances un doux clin d'oeil alors que vos deux chiens s'amusent comme des fous avec la nouvelle balle. « Elle s'appelle Nalya, je sais que j'en parle pas beaucoup, c'est par peur de me la faire voler tu vois » tu ris devant ta petite boutade avant de continuer. « je te préviens, elle est magnifique, il ne faudrait pas que tu sois jalouse. » tu hausses doucement les épaules, évidemment que ta femme était belle. A tes yeux, elle l'était forcément. Après elle était encore jeune comparé à toi, vingt-six ans, ça faisait un petit décalage dont tu ne faisais pas attention avant. Maintenant, c'était différent, tu vieillissais toi, tu voyais bien ces hommes la regarder tu en pouvais décemment pas ne pas les voir d'ailleurs. La différence d'âge ne t'a pourtant jamais dérangeait avant ton retour de l'armée, peut-être parce que tu n'y faisais pas attention.