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Message(#)(tomillian) future looks good EmptySam 8 Sep 2018 - 19:13


jill & tommy
future looks good

Woke up starin' at this, starin' at this empty room, looked at thousand different pictures that your mother took of you. You see I had this crazy dream last night - this man, he talked to me, he told me everything that's good and bad about my history but he said that you are the future, you are the future and the future looks good. ☆☆☆



Il y avait une éternité que Tommy ne s’était pas senti impatient d’arriver au McTavish, et l’ironie voulait qu’il s’agisse de son dernier jour en tant qu’employé du pub. Aucun doute d’ailleurs quant au fait que les deux éléments étaient liés, et que le brun n’était pas tant impatient de servir des bières que de raccrocher son tablier une bonne fois pour toutes en fin de soirée. À de rares moments il se sentait pris d’un léger cas de conscience quant à l’ingratitude que son attitude pouvait laisser transparaitre : le McTavish lui avait permis de joindre les deux bouts à deux reprises, une première fois lorsqu’à peine le lycée terminé il avait dû trouver un travail et fermer ainsi le clapet de ses parents, outrés qu’il se refuse à faire des études supérieures pour lesquelles il ne se sentait de toute façon pas l’intelligence nécessaire, et une seconde fois lorsque deux ans plutôt il s’était retrouvé sans travail et avec un casier judiciaire qu’il trainait comme un boulet à sa cheville. Il était reconnaissant envers le sieur McTavish de lui avoir donné une seconde fois sa chance et de l’avoir sorti du pétrin, encore plus reconnaissant qu’il ne l’ait pas mis à la porte en apprenant les antécédents judiciaires qu’il avait préféré cacher de peur d’essuyer un énième refus … Mais de bouée de sauvetage ce boulot était peu à peu devenu une corvée, une obligation désagréable et pleine de désagréments pour lui dont les horaires ne permettaient pas de s’occuper de sa fille correctement. Sans en parler à personne il avait donc commencé à prospecter ailleurs, à considérer ses options et les choix qui s’offraient à lui ; Ils étaient peu nombreux. Toujours sans aucun diplôme, l’expérience majeure dans un domaine qu’il ne pouvait pas exercer ici sans devoir passer par une formation trop coûteuse pour qu’il puisse l’envisager, et avec la volonté de ne pas voir sa fille encore moins que des horaires de barman ne l’y forçaient déjà, il avait conscience d’en demander beaucoup et d’être peut-être trop exigeant par rapport à ce qu’il pouvait espérer. Et puis la solution finalement lui était apparue par hasard, au gré de l’une de ces discussions de comptoir pour lesquelles il n’avait plus de patience mais qui ce soir-là avait allumé la petite ampoule dans un coin de sa tête. Docker dans le port commercial de Redcliffe, le bonhomme se plaignait de ses horaires décalés, du travail de nuit et d’une fatigue que les insomnies chroniques de Tommy laissaient un peu de marbre, tout en vantant les vertus de ce job où on lui foutait la paix tant que le travail était fait. Un travail dans lequel quelqu’un comme Tommy pouvait espérer emmener sa fille à l’école et aller la chercher le soir et où le travail du week-end restait fréquent mais moins systématique que dans un bar où le vendredi et le samedi soir représentaient le gros du chiffre d’affaire.

Et voilà comment après un préavis et quelques congés à liquider le brun en était arrivé à son dernier jour de travail au pub de Bayside, dernier trajet en bus et dernière clochette de l’entrée qui tintait sur son profil d’employé ; Peut-être reviendrait-il boire un verre comme simple client, à l’occasion. Quand sa lassitude du lieu se serait estompée. Arrivé à l’avance, il s’était délesté de ses affaires dans le minuscule vestiaire, avait remonté les manches de sa chemise et lavé ses mains derrière le bar après être monté à l’étage saluer le boss. Un coup d’œil à la grande horloge murale lui confirmant qu’il disposait encore d’une petite demi-heure avant de devoir retourner l’écriteau de l’entrée de « closed » à « open » il avait commencé à descendre les chaises remontées sur les tables pour donner au bar son allure accueillante, prête à satisfaire les amateurs de houblon, et lorsque malgré cela la clochette de l’entrée avait tinté à nouveau il s’était fendu d’un « Désolé on n’est pas encore ouverts. » machinal avant même d’avoir tourné la tête pour voir quel mal appris n’avait pas su lire la pancarte sur la porte. Que McTavish lui ait dit l’instant d’avant que la barmaid supposée le remplacer ne devrait pas tarder à arriver semblait lui être momentanément sorti de l’esprit, quand bien même l’idée de baby-sitter sa future remplaçante pour le reste de la journée n’était pas pour l’enchanter. Grand mal lui en avait pris, puisque avait levé les yeux avant d’ouvrir la bouche il aurait reconnu plus vite le sourire racoleur et l’air éternellement malicieux de la troisième McGrath, la seule qu’il ne lui avait pas encore été donné l’occasion de recroiser depuis que tout ce petit monde s’était retrouvé dispatché entre plusieurs continents. « Jill ? » Elle avait changé, vieilli un peu comme tout à chacun, mais aucun doute possible sur l’identité de la jeune femme malgré tout. « Qu’est-ce que tu fais ici ? Matt m’avait dit que tu étais restée en Angleterre. » Au dernières nouvelles en tout cas. Et le McTavish était toujours fermé, ma foi, mais ne tiltant pas un instant qu’elle puisse être là pour le job il était malgré tout prêt à faire un écart de règlement pour son joli minois … Ce n’était pas comme s’il risquait grand-chose du boss, maintenant qu’il ne lui restait que quelques heures à tirer.
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Message(#)(tomillian) future looks good EmptyMar 18 Sep 2018 - 11:03

Future looks good
jill mcgrath and tommy warren
Sur l’horizon de Bayside, alors que le soleil se levait à Brisbane, on pouvait apercevoir, si l’on se concentrait bien sur un seul point au loin, une silhouette avancer difficilement dans le sens contraire du vent. Jill McGrath, du haut de sa volonté à collectionner tous les petits jobs possibles et imaginables, avait vu sur les médias sociaux, par le biais de son portable, une annonce concernant le McTavish Pub. Un contrat allait bientôt se terminer pour faire la place à quelque chose de nouveau, de frais. Il fallait alors que Jill soit à la hauteur. Dans son monde à elle, cela signifiait ne pas être ni trop saoule, ni trop high, que pour pouvoir décrocher le poste. C’est pourquoi la cigarette douteuse qu’elle avait au bord des lèvres quelques instants plus tôt la quitta pour être éjectée à quelques mètres plus loin dans la nature. Comme à chaque entretien pour décrocher tous ces petits jobs, Jill mettait un chemisier avec des boutons au centre, pour jauger l’entretien en fonction des boutons à détacher. Si c’était un homme assoiffé, au regard pervers, trois boutons. Une femme au balais dans le derrière qui ne badinait pas avec les décolletés, un seul bouton. Visiblement, porter un chemisier lui assurait plus de chances de décrocher le job que d’apporter un beau curriculum vitae pimpant, montrant toute la compétence graphique d’une personne, sans jamais en lire le contenu. Néanmoins, Jill l’avait pris avec elle, quelque part dans son sac. Du moins, elle l’espérait. En poussant la porte du pub, Jill ne pouvait passer à côté de cette odeur de bières, macérée depuis la veille, où elle aurait eu envie d’en boire une dans la seconde, malgré les jeunes heures de la journée, mais où elle aurait aussi eu envie de prendre un balai et de tout nettoyer avant de faire un pas de plus. Oh non, pas de pique de rangement maintenant, se dit-elle, tu n’es pas chez toi. C’était toujours la même rengaine. Les rares fois où elle avait été invitée dans la famille de ses amis, les hôtes pouvaient parfois, s’ils étaient assez chanceux pour voir des situations comiques, la voir à quatre pattes, non pas soumise à un acte sexuel, mais plutôt à récurer de la réelle tuyauterie ou encore un meuble. Ces périodes d’euphorie et de motivation extrême lui étaient bien bénéfiques lorsqu’il fallait repeindre un appartement entier en deux jours, mais cela l’était peut-être moins les jours suivants, quand la déprime l’enveloppait pendant des journées entières, à ne plus savoir bouger de son lit. A quelques pas d’elle dans le bar, un homme, au fessier masculin particulièrement attractif, était en train de descendre les chaises une par une. Pour avoir eu vent des dernières nouvelles à Brisbane, grâce à l’une ou  l’autre connaissance torchée et habituée des lieux de la nuit, et pour en avoir eu la confirmation par sa meilleure amie Scarlett, Jill savait que cela ne pouvait qu’être Tommy Warren. Ah, Tommy. Un prénom écrit en long et en large sur ses exercices de mathématiques, à imaginer bien des scénarios en sa compagnie lorsqu’elle avait quinze ans et qu’elle était surtout dans la fleur de l’âge. Ce petit crush d’adolescente avait été bien cliché et ridicule, au point que durant les nuits passées chez les Warren, les pyjama parties avec Scarlett se transformaient discrètement en des observations nocturnes d’un Tommy dans son milieu naturel. « Désolé on n’est pas encore ouverts. » Effaçant aussitôt ce sourire béat nostalgique de toute une jeunesse effarouchée, Jill se redressa aussitôt et se racla vivement la gorge. De toute évidence, ledit Tommy avait dû se donner beaucoup de mal toutes ces années pour atteindre ce timbre de voix à la fois poli et commercial. Il pouvait tromper n’importe quelle clientèle avec cette voix, mais peut-être pas la meilleure amie de sa petite sœur, qui le connaissait depuis suffisamment longtemps pour l’avoir entendu muer à ses quatorze ans. « Jill ? » Un immense sourire malicieux trôna alors sur ses lèvres. « Salut, Tommy. » Toujours aussi beau, comme dans les rêves les plus fous de son adolescence bancale, il avait l’allure de quelqu’un prêt à casser des gueules, ce qui ne pouvait que faire naitre deux yeux pétillants sur le visage de la jeune McGrath. Ce qu’il était bon de revoir des têtes familières, ce genre de personnes encore assez brisbanian pour ne pas la confondre encore et toujours avec Ginny, la sœur tant adorée de Matt. D’ailleurs, en parlant de lui… « Qu’est-ce que tu fais ici ? Matt m’avait dit que tu étais restée en Angleterre. » - « Matt dit beaucoup de conneries, c’est pas nouveau. C’est à peine s’il sait que je suis là. » répondit-elle simplement en haussant les épaules, préférant laisser imaginer un instant que son frère avait perdu la boule plutôt que d’avouer qu’elle était celle qui était restée comme une imbécile toutes ces années à Londres, comme simple mouton à suivre la famille. Posant son sac sur le comptoir, Jill s’entreprit de s’asseoir sur l’un des tabourets au comptoir du bar, tapotant impatiemment des doigts sur ce dernier en attendant que Tommy termine sa tâche. Avec Tommy, c’était d’office trois boutons, ce qu’elle fit discrètement après avoir retiré sa veste, avant de s’accouder sur le comptoir. « Alors, je vais travailler pour toi, avec toi ou je vais être ta remplaçante ? » L’idée de se faire babysitter les premiers jours par Tommy ne pouvait que la réjouir, partagée entre le fait de se montrer élève rapide ou de jouer à l’idiote pour tirer la formation en longueur. « C’est moi qui ai envoyé un message pour le poste, si jamais. Le retour à Brisbane se fait dur quand on n’a plus Papa-Maman derrière soi. » dit-elle, en sortant son curriculum vitae, en quittant le moins possible des yeux le jeune homme.
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Dernière édition par Jill McGrath le Mar 18 Déc 2018 - 13:16, édité 4 fois
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Message(#)(tomillian) future looks good EmptyLun 5 Nov 2018 - 10:41

Les deux autres McGrath n’auraient pas croisé sa route que Tommy n’aurait pas été moins surpris de faire face à Jill, dont l’éternel air insolent l’avait toisé de bas en haut au moment de le gratifier d’un « Salut, Tommy. » plein d’une malice certaine. Là où Scarlett passait Jill n’était jamais très loin, et pour ce qu’en savait le brun sa cadette et elle ne s’étaient pas croisées depuis un moment … Encore que la dernière des Warren se faisait un peu discrète auprès de lui ces derniers temps, forte du dernier accrochage qui les avait opposé et pour lequel le brun ne cessait de se chercher des excuses pour ne pas avoir à admettre qu’il lui faudrait bien s’excuser, un jour ou l’autre. « Matt dit beaucoup de conneries, c’est pas nouveau. C’est à peine s’il sait que je suis là. » s’était ensuite défendue la jeune femme, lorsque le barman lui avait opposé les dires de Matt à son sujet. Ceux qui la plaçaient toujours sur le continent européen, et avec – parait-il – aucune intention de réapparaitre dans le coin dans un futur proche. « Je vois. T’es revenue depuis longtemps ? » Pas que cela change quoi que ce soit pour lui, Tommy faisait simplement preuve d’un brin de curiosité tandis qu’il terminait de descendre les chaises pour redonner au bar sa forme accueillante et prête à recevoir du client. Prenant ses aises sans même attendre d’y avoir été invitée, Jill s’était installée au comptoir et avait patiemment attendu qu’il finisse sa besogne avant de s’enquérir auprès de lui « Alors, je vais travailler pour toi, avec toi ou je vais être ta remplaçante ? » Surpris par la question, un court instant perturbé par le décolleté plongeant qu’elle arborait sous la veste qu’elle venait de retirer, il avait laissé sa réponse en suspend le temps de passer derrière le comptoir et d’attraper son tablier « C’est moi qui ai envoyé un message pour le poste, si jamais. Le retour à Brisbane se fait dur quand on n’a plus Papa-Maman derrière soi. » en avait alors profité pour préciser la jeune femme, arrachant à Tommy un vague sourire compatissant à la mention des parents. « Ouais, je connais. » Pas qu’il n’ait un seul instant espéré ou même envisagé de compter sur les siens, cela dit. Revenant s’appuyer contre le comptoir, il avait récupéré sur l’une des étagères les coupelles servant à proposer les cacahuètes et reposé les yeux sur Jill « J’suis que barman ici, le boss est à l’étage. Il a demandé à ce que tu montes le voir quand tu serais là, histoire qu’il te fasse un topo. » La voyant sortir un CV des tréfonds de son sac il avait presque aussitôt ajouté « Tu peux lui filer pour la forme, mais c’est plutôt le genre à se faire sa propre opinion. Tu fais le job aujourd’hui et il te dit en fin de journée si c’est ok pour lui ou non. » C’était comme ça que les choses fonctionnaient ici, c’était ainsi qu’elles avaient fonctionné pour Tommy également ; Une aubaine pour lui dont le CV et son trou de deux ans et demi était plus un boulet qu’un avantage. « Autrement dit, pour les – disant cela il avait jeté un œil à la pendule – huit heures et vingt-et-une minutes qu’il me reste à bosser ici, on est partis pour passer la soirée ensemble toi et moi. » Et ainsi il terminait de répondre à sa question et admettait à demi-mot qu’elle était là pour prendre le poste qu’il laisserait vacant en quittant le McTavish en fin de soirée, sans regret. Enfin, ils n’en étaient pas encore là, et distribuant des petits tas de cacahuètes dans les coupelles il avait ajouté « Mais comme ça tu auras le temps de me raconter ce que tu as fait de ces dernières années, et de réparer toutes les conneries débitées par Matt. » d’un ton amusé, reprenant l’expression que la McGrath avait elle-même consacrée à son aîné un peu plus tôt sans la penser sérieuse.
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Message(#)(tomillian) future looks good EmptyMar 6 Nov 2018 - 17:39

Future looks good
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Avoir Tommy Warren devant elle ne pouvait que la ramener bien des années en arrière et lui rappeler une Scarlett au masculin. « Je vois. T’es revenue depuis longtemps ? » lui avait-dit demandé, chose à laquelle elle avait seulement murmuré un petit « Un petit mois maintenant. » qui allait plaider en la faveur de Matt, à se demander s’il était au courant qu’elle était de retour au bercail. Pourtant, l'ainé de la fratrie le savait puisqu’elle avait débarqué dans son établissement en plein service, au beau milieu de ses copains, uniquement pour se faire remarquer. Depuis, plus de nouvelles, silence radio. L’idée de savoir que Matt lui tirait la tronche ou lui en voulait un tant soit peu la réjouissait. « Ouais, je connais. » en parlant justement des histoires de famille. « J’suis que barman ici, le boss est à l’étage. Il a demandé à ce que tu montes le voir quand tu serais là, histoire qu’il te fasse un topo. »  - « Oh… » Elle n’avait sans doute pas tout compris à l’annonce, elle qui imaginait Tommy tenir un établissement comme son frère, que cela puisse paraître surprenant ou non. Hésitant sur le décolleté, elle resta tout de même ainsi. Whatever. « Tu peux lui filer pour la forme, mais c’est plutôt le genre à se faire sa propre opinion. Tu fais le job aujourd’hui et il te dit en fin de journée si c’est ok pour lui ou non. » Jill jeta un coup d’œil à ce bout de papier que tout le monde présentait comme une vitrine de soi-même. Combien de choses étaient réellement justes, là-dedans ? Les heures de babysitting et les activités en tant que barmaid étaient justifiées, l’expérience était là. Les heures en noir ne l’étaient pas. Mais la plupart des activités de Jill à Londres ces dernières années dépassaient la limite pour être mises sur papier, grâce à Theo. Mais personne, et encore moins Tommy, ne pouvait le savoir. Alors, elle se leva et alla le mettre sur un coin du comptoir, où se trouvait d’autres paperasses en tous genres, prêtes à disparaitre à l’arrière du bar. « Autrement dit, pour les huit heures et vingt-et-une minutes qu’il me reste à bosser ici, on est partis pour passer la soirée ensemble toi et moi. » - « Hm, hm. » finit-elle par dire, hochant la tête aux dires du jeune homme. Elle finit par redresser ses cheveux, lancer sa veste à l’arrière du bar sans trop regarder où elle allait atterrir et posa ses mains sur les hanches en regardant Tommy commencer son petit rituel quotidien, visiblement. « Mais comme ça tu auras le temps de me raconter ce que tu as fait de ces dernières années, et de réparer toutes les conneries débitées par Matt. » - « D’accord, je te remplacerai, si tout se passe bien, hm ? D’autres projets en vue pour toi, alors ? » Avait-elle bien compris ? L’idée de travailler en compagnie du jeune homme l’aurait charmée, sans doute un peu trop. Ce n’était pas une si mauvaise chose de savoir que Tommy ne serait pas la première personne à convaincre, ni celle avec laquelle la jeune femme allait devoir travailler durant les semaines à venir, si tout allait bien. « Oh, tu sais, Londres et moi… A part suivre ma famille et leur mettre des bâtons dans les roues, je n’ai pas des grossesses à te raconter ou autres conneries du genre comme ma petite sœur. » avoua-t-elle tout simplement, comme si cela était tout à fait normal d’étaler le linge sale de sa famille sur le comptoir. En même temps, elle poigna dans des casiers de bières sans doute arrivés en livraison le matin-même, pour en ranger suffisamment dans les frigos et glisser le restant du casier sous le bar. « J’étais barmaid dans un bar gay à Soho durant tout un temps. On croirait que c’est peuplé d’homosexuels et de locaux, mais Londres, honnêtement, les touristes… » Elle passa une main sur son front, rien qu’à la pensée de revoir tous ces touristes dans tous les sens, à prendre les devantures en photos, à rire devant les vitrines de sexshops et à même demander une photo avec Jill, comme si elle faisait partie de l’attraction du bar. Oh, well.
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Dernière édition par Jill McGrath le Mar 18 Déc 2018 - 13:17, édité 1 fois
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Message(#)(tomillian) future looks good EmptyMer 28 Nov 2018 - 1:33

A la manière dont elle avait affirmé « Un petit mois maintenant. » avec aplomb mais néanmoins cet air de ne pas vouloir faire la maligne à ce sujet, Tommy en avait conclu sans trop de mal que mettre son frère au courant n’avait pas été la priorité première de Jill après avoir reposé le pied en terres australiennes. Pas qu’il jugeait, au fond, qu’il considère Matt comme un pote n’enlevant rien au fait qu’il était bien placé pour savoir que l’on ne choisissait pas plus sa famille qu’on était obligé de faire avec elle … Il n’y avait plus aucune obligation une fois passé le cap fatidique de la majorité. Laissant finalement là les considérations familiales, Tommy lui avait rapidement fait un topo concernant le boulot et le poste à pourvoir une fois qu’il aurait définitivement pris la poudre d’escampette, obtenant un « Hm, hm. » dont il ne savait pas trop s’il fallait le prendre comme concerné ou non tandis qu’elle attachait ses cheveux et se débarrassait de sa veste. « D’accord, je te remplacerai, si tout se passe bien, hm ? D’autres projets en vue pour toi, alors ? » Les cacahuètes dispatchées dans les coupelles et alignées le long du comptoir, le barman avait acquiescé d’un léger signe de tête « Je pense que j’ai fait mon temps derrière un comptoir, il est temps que j’aille voir ailleurs si l’herbe est plus verte. » Et Jill était bien placée pour le savoir, au fond, elle qui n’avait jamais été la dernière à se joindre à Scarlett pour venir squatter les tabourets du bar à l’époque lointaine où Tommy y avait déjà travaillé ; Avant le Canada, et le reste. Avant aussi que les McGrath, Jill incluse, n’aillent eux goûter à l’herbe du côté de leurs cousins britanniques, la jeune femme semblant pourtant forcer le trait de l’indifférence au moment de conter « Oh, tu sais, Londres et moi … À part suivre ma famille et leur mettre des bâtons dans les roues, je n’ai pas des grossesses à te raconter ou autres conneries du genre comme ma petite sœur. » Si l’acidité manquait dans la voix, le piquant de la réflexion suffisait à témoigner du fait que l’autre pan des relations McGrath n’était pas au beau-fixe lui non plus, et se gardant de tout commentaire qui aurait pu laisser croire qu’il prenait part pour un camp ou l’autre, Tommy l’avait laissée reprendre « J’étais barmaid dans un bar gay à Soho durant tout un temps. On croirait que c’est peuplé d’homosexuels et de locaux, mais Londres, honnêtement, les touristes … » Ouais, il croyait voir plus ou moins où elle voulait en venir, là encore. « Tu devrais être plus tranquille ici, on a surtout des habitués … et quelques piliers de comptoir, mais rien de méchant. » Un peu difficiles à mettre à la porte, la voix qui portait parfois un peu haut lorsqu’on leur refusait le verre de trop pour faire preuve d’un semblant de conscience professionnelle, mais rarement plus que cela. « Les touristes préfèrent traîner du côté de Fortitude. » À cela il avait haussé les épaules – Grand bien leur fasse, après tout. « En revanche tu peux faire une croix sur l’idée de demander des congés les soirs de matchs, cricket et rugby surtout. Le boss est fier de faire la majorité de son chiffre d’affaire sur ces soirs-là, je crois que ça lui plait d’avoir fait de ce bar un repaire à supporters. » Laissant à Jill le soin de s’occuper de gérer le stock de bières, puisqu’elle en avait pris l’initiative, il avait récupéré la pile de menus cartonnés pour en distribuer un sur chaque table. « J’en conclus que ce n’est toujours pas l’amour fou, entre ta sœur et toi ? » Peut-être pas moins qu’avant au fond, il n’en avait pas de souvenirs suffisamment précis, mais certainement pas plus en tout cas. « Son fils et ma fille sont dans la même classe, c’est peu que de dire qu’ils sont toujours fourrés ensemble … Faut croire que les chiens ne font pas des chats. » Et que McGrath et Warren finissaient toujours par se retrouver à des croisements de chemins, même lorsque l’on n’avait rien fait pour ni dans un camp ni dans l’autre.
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Message(#)(tomillian) future looks good EmptyJeu 27 Déc 2018 - 11:13

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« Je pense que j’ai fait mon temps derrière un comptoir, il est temps que j’aille voir ailleurs si l’herbe est plus verte. » Ce genre de phrases la ramenait bien des années en arrière, où elle se trouvait au fond du bar avec Scarlett, à s’enfiler une bouteille piquée dans la réserve du bar, à être allée la chercher à quatre pattes en toute discrétion, zigzaguant entre les clients, pour ne pas que Tommy lui tombe dessus. C’était là une situation typique de son amitié avec la cadette des Warren. Elle n’avait pu qu’approuver ses dires d’un hochement de tête, trouvant pendant un instant sa situation plus confortable que la sienne, avec sa vie londonienne qui n’avait eu ni queue ni tête au fur et à mesure des années. « Tu devrais être plus tranquille ici, on a surtout des habitués… et quelques piliers de comptoir, mais rien de méchant. »  Tout en continuant à ranger les quelques bières restantes, elle écoutait d’une oreille plus qu’attentive les différentes recommandations et habitudes du bar, où elle allait devoir rapidement se plier sans broncher si elle souhaitait que cela fonctionne. « Les touristes préfèrent trainer du côté de Fortitude. En revanche tu peux faire une croix sur l’idée de demander des congés les soirs de matchs, cricket et rugby surtout. Le boss est fier de faire la majorité de son chiffre d’affaire sur ces soirs-là, je crois que ça lui plait d’avoir fait de ce bar un repaire de supporters. » Alors qu’elle s’était mise à rincer quelques verres dans le double-évier du bar, elle s’interrompit un instant pour jeter un coup d’œil vers Tommy. En quoi était-ce une mauvaise chose, au fond ? Elle avait haussé les épaules, en toute innocence. « Si ce n’est que ça les contraintes, je devrais pouvoir m’y faire. » Foutaises, Jill était bonne à mentir pour ne pas aller travailler, parce que les deals de drogue de Theodore étaient par moments plus intéressants et rapportaient plus. Puis, il y avait toujours cette recherche d’adrénaline que servir dans les bars ne lui rapportait pas toujours. Sans doute que fonctionner ainsi était loin de plaire à sa famille, surtout à la cadette des McGrath. D’ailleurs, en parlant d’elle… « J’en conclus que ce n’est toujours pas l’amour fou, entre ta soeur et toi ? » Elle secoua négativement la tête. « Tant qu’elle ne fera pas sauter la capsule et exploser un bon coup, rien n’avancera pour elle. Elle est trop naïve, à toujours se faire marcher sur les pieds. » Un long soupir s’échappa de ses lèvres, avant qu’elle ne reprenne, un fin sourire malicieusement accroché aux lèvres : « Elle me fatigue. » - « Son fils et ma fille sont dans la même classe, c’est peu que de dire qu’ils sont toujours fourrés ensemble… Faut croire que les chiens ne font pas des chats. » - « Ah bon ? Voilà qui est intéressant… Ce sont les instituteurs qui doivent se tirer les cheveux à avoir les nouvelles générations McGrath et Warren sur les bancs de l’école. » Pendant un instant, elle avait fini par oublier que Tommy était, lui aussi, papa. C’était à croire que dans sa tête de cinglée délurée, Tommy restait cet éternel adolescent complètement badass sur lequel elle pouvait baver à flots pendant des heures sans voir le temps passer. Dans un coin de sa tête, elle nota secrètement d’aller rechercher Noah plus souvent à l’école pour tomber sur lui par le plus simple des hasards, comme une personne normale. Oh crap, la medecine, pensa-t-elle. « Les chiens ne font pas des chats, non. En même temps, ce serait triste de notre part de changer une équipe qui gagne. » affirma-t-elle, pensant que les mélanges Warren et McGrath se faisaient visiblement de plus en plus homogènes au fur et à mesure des années. Et si c’était ça sa destinée, elle n’allait pas s’en plaindre. Prenant un verre au hasard, elle le rinça rapidement avant de le remplir d’un fond d’eau et de sortir un tube rempli de cachets sans aucune gêne, tout simplement parce qu’à le faire sous les yeux des gens, ça passait encore plus inaperçu qu’à le faire en cachette. Cloup, cachets avalés, eau à la suite, et elle reprit. « Enfin, je me plains de ma brindille de sœur, mais j’imagine que ça doit être autant folklorique chez toi comme chez moi lors des fêtes de famille. T’as toujours des contacts avec ton frère ou il juge toujours qu’il est mieux que toi ? » demanda-t-elle sur un ton presque narquois, où elle ne pouvait que comprendre la situation. Lentement, ses doigts s’étaient glissés jusqu’à l’un des pots de cacahuètes pour en grignoter en guise de petit déjeuner.
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Message(#)(tomillian) future looks good EmptyVen 18 Jan 2019 - 21:23

La famille était un sujet épineux et source de contrariété, tant du côté des Warren que des McGrath. Mais là où Tommy était d’ordinaire plutôt du genre à éviter le sujet comme pour en nier l’existence, Jill et l’acidité de sa verve ne semblaient pas plus aujourd’hui que jadis pouvoir résister lorsqu’occasion lui était donner de tacler sa cadette. Le barbu connaissait quant à lui assez peu Ginny, au demeurant : il l’avait beaucoup moins côtoyée que Matt et Jill par le passé, et s’ils avaient eu quelques occasions de se recroiser maintenant que leurs rejetons étaient comme cul et chemise, elle restait à ses yeux une simple connaissance. Une connaissance dont le calme et la rêverie avaient pu le surprendre il est vrai, lui tellement plus habitué au côté fanfaron de Matt et à celui un brin rentre-dedans de Jill. « Tant qu’elle ne fera pas sauter la capsule et exploser un bon coup, rien n’avancera pour elle. Elle est trop naïve, à toujours se faire marcher sur les pieds. Elle me fatigue. » s’était d’ailleurs épanchée cette dernière à propos de sa sœur, Tommy se gardant bien du moindre commentaire qui mettrait de l’huile sur le feu dans un sens ou dans l’autre. Reste que la génération suivante n’avait pas perdu de temps pour perpétrer la tradition, à en juger par le fait que Noah et Moïra s’entendaient comme larrons en foire sans avoir eu besoin que leurs parents respectifs ne fassent les présentations au préalable « Ah bon ? » avait en tout cas semblé s’étonner Jill « Voilà qui est intéressant … Ce sont les instituteurs qui doivent se tirer les cheveux à avoir les nouvelles générations McGrath et Warren sur les bancs de l’école. » Souriant avec amusement, Tommy n’avait pu qu’acquiescer à cela tout en prenant tout de même soin de préciser avec candeur « Sans doute qu’un ou deux ont eu quelques sueurs froides en faisant l’appel en début d’année. Mais heureusement pour eux la nouvelle génération McGrath-Warren semble un peu plus sage … pour l’instant. » Mais la crise d’adolescence n’était pas encore passée par là, alors au fond rien n’était moins sûr. Reste qu’à titre de comparaison Moïra était une enfant bien moins turbulente que n’avaient pu l’être son père ou même sa tante Scarlett ; Encore une chose que la petite tenait indubitablement de sa mère. « Les chiens ne font pas des chats, non. En même temps, ce serait triste de notre part de changer une équipe qui gagne. » La discussion avançant le brun réalisait de seconde en seconde à quel point Jill et Scarlett continuaient à se ressembler d’un pur point de vue de caractère, et ce malgré les années et l’embarquement de la McGrath et de tout le reste de sa famille pour l’autre continent durant un temps. « Je te laisse imaginer la tête de ma mère quand elle a appris que le gamin avec qui son unique petite-fille passait toutes ses récréations était un McGrath. À mi-chemin entre le curé venant d’assister à un blasphème et l’enfant à qui on vient d’apprendre que le Père Noël n’existe pas : à mourir de rire. » Quinze ans après sa fausse bourgeoise de mère devait encore avoir des sueurs froides en repensant aux frasques de sa petite dernière et au sacro-saint « mais que vont penser les voisins » qui en résultait presque à chaque fois. Warren Mother et cette obsession pour l’opinion d’autrui. S’interrompant un instant pour attraper un verre et gober un cachet, laissant à Tommy l’occasion de vérifier l’heure pour ne pas louper l’instant où il lui faudrait retourner la pancarte closed/open sur la porte d’entrée, Jill n’avait pas manqué de reprendre ensuite « Enfin, je me plains de ma brindille de sœur, mais j’imagine que ça doit être autant folklorique chez toi comme chez moi lors des fêtes de famille. T’as toujours des contacts avec ton frère ou il juge toujours qu’il est mieux que toi ? » La grimace lui échappant à la simple mention de Marius sans même qu’il n’ait à se forcer, le barman s’était fendu d’un sourire entre amertume et agacement profond tout en haussant les épaules « Oh, tu sais, mon frère s’est toujours considéré mieux que tout le monde, j’ai cessé de le prendre personnellement. » Ou tout du moins essayait-il de s’y efforcer, la plupart du temps. Mais le répéter ne pouvait que l’aider à s’en persuader toujours un peu mieux. « Il était parti se mettre au vert en France, je ne sais pas trop pourquoi il a décidé de revenir traîner ses guêtres dans le coin. Pas que je m’y sois vraiment intéressé. » A vrai dire Tommy avait eu bien trop à faire concernant les intentions de son aîné vis-à-vis de Moïra pour avoir ne serait-ce que l’idée de se questionner sur le reste, et il y avait fort à parier que même si sa fille n’avait pas été au cœur des questionnements le brun n’aurait eu que faire de ce qui animait les journées de Marius. Mais ce genre de conflits familiaux restait d’un domaine que Tommy ne partagerait pas avec Jill. « Et toi d’ailleurs, qu’est-ce qui t’a ramené parmi nous ? C’est définitif ou bien t’es juste là entre deux expatriations plus ou moins calculées ? »
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Message(#)(tomillian) future looks good EmptyVen 1 Fév 2019 - 18:25

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jill mcgrath and tommy warren
« Sans doute qu’un ou deux ont eu quelques sueurs froides en faisant l’appel en début d’année. Mais heureusement pour eux, la nouvelle génération McGrath-Warren semble un peu plus sage… pour l’instant. » - « Pour l’instant, oui j’allais le dire… Attends de voir l’adolescence arriver. » Pourtant, dans cette brochette de vainqueurs, certains d’entre eux n’avaient pas attendu les effets magiques de la puberté pour se rebeller. Scarlett et elle faisaient partie de ces personnes-là. « Je te laisse imaginer la tête de ma mère quand elle a appris que le gamin avec qui son unique petite-fille passait toutes ses récréations était un McGrath. A mi-chemin entre le curé venant d’assister à un blasphème et l’enfant à qui on vient d’apprendre que le Père Noël n’existe pas : à mourir de rire. » Avaler son cachet à cet instant n’avait pas été la meilleure des idées. Ce n’était pas tellement le questionnement de Tommy à son regard : pas de sourcil haussé, pas le moindre regard, pensait-il sans doute qu’il s’agissait d’une gélule de cure pour avoir les cheveux plus soyeux, une connerie dans le genre comme Scarlett lui avait sans doute répondu maintes fois. Mais à la suite de sa remarque, mélangeant deux comparaisons avec la situation de sa mère, manqua de la faire éclater de rire et de s’étrangler. Elle profita que le jeune homme s’était éloigné pour se ravoir dans un toussotement, avant de sourire à pleines dents en le voyant revenir vers elle. Et, au passage, elle en profita pour détailler la silhouette du jeune homme de la tête aux pieds presque sans aucune gêne, par vieille habitude depuis les années d’études secondaires. Et parce que c’était dans les habitudes de Jill d’être ainsi, tout simplement. « Oh, tu sais, mon frère s’est toujours considéré mieux que tout le monde, j’ai cessé de le prendre personnellement. Il était parti se mettre au vert en France, je ne sais pas trop pourquoi il a décidé de revenir trainer ses guêtres dans le coin. Pas que je m’y sois vraiment intéressé. » Alors ainsi, la famille Warren était au grand complet à Brisbane, tout comme l’était celle des McGrath. Cela risquerait de créer un carnage digne d’un tremblement de terre un jour ou l’autre, pensa-t-elle. « Et toi d’ailleurs, qu’est-ce qui t’a ramenée parmi nous ? C’est définitif ou bien t’es juste là entre deux expatriations plus ou moins calculées ? » - « Boarf… » commença-t-elle, balayant ses paroles d’un geste de la main. Ensuite, elle s’appuya contre le double-évier du bar et croisa les bras sous sa poitrine. « Je ne sais déjà même pas pourquoi je suis partie à Londres, j’ai juste suivi le restant de la troupe comme une chèvre. Forcément, j’ai fini par me demander ce que je faisais là-bas, je n’y avais pas ma place. » Et c’était peu dire, mais elle se retint de faire tout un discours plaintif, digne d’un Calimero, sur sa situation à Londres. Loin d’elle était l’idée que Tommy vienne à la plaindre, que du contraire. « Du coup, me voilà de retour au bercail pour le restant de mes jours ! Rien ne me fera plus jamais décamper, tu peux me croire ! Alors tu vas devoir me supporter un petit temps encore… » Elle se tut un instant, pour reprendre aussitôt. « Enfin, parce que j’ai décidé de bien me coller aux basques de Scarlett évidemment… » finit-elle par dire. Cela faisait quelques semaines qu’elle était de retour à Brisbane et elle était bien décidée à y planter son drapeau pour un bon bout de temps pour marquer son territoire. Toujours appuyée contre le rebord de l’évier, sa tête pivota instantanément en entendant un bruit provenant de la porte d’entrée : un homme, âgé d’une cinquantaine d’années sans doute, venait de faire son apparition dans le bar, tout naturellement. Jetant un coup d’œil à sa montre, Jill, malgré ses habitudes personnelles en matière de bibine, fut surprise de voir des personnes entrer si rapidement dans le bar. Ainsi son petit moment tranquille avec le grand Tommy allait prendre fin, à son plus grand désespoir. « Un habitué ? » demanda-t-elle rapidement au jeune homme, de la manière la plus discrète qui soit, chose inhabituelle et impressionnante lorsque l’on connaissait suffisamment la jeune Australienne pour savoir qu’elle était tout à fait capable du contraire. Alors, bien vite, elle se rangea derrière Tommy après avoir salué l’inconnu d’un signe de tête bien trop poli par rapport à ce dont elle était capable en temps normal, prête à en apprendre sur l’art du métier et sur les plis à prendre avec les clients habitués.
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Message(#)(tomillian) future looks good EmptyDim 3 Mar 2019 - 23:06

Malgré lui, le simple fait que Marius se soit invité dans la conversation par le biais de Jill – ou pas n’importe quel autre biais, d’ailleurs – avait suffi à réveiller chez lui une pointe d’agacement. Il aurait aimé pouvoir reléguer son frère dans une petite boite fermée à double-tour dans un coin de sa tête, une petite boîte dont il n’aurait plus eu besoin de se soucier pour quelque raison que ce soit ; Il aurait aimé que Marius en fasse de même, qu’ils cessent d’avoir la moindre raison de devoir encore s’adresser la parole. Au lieu de cela son aîné préférait jouer de possessivité avec une enfant qui n’était pas la sienne, et planter ses sales griffes là où l’on n’en voulait pas : du Marius tout craché, incapable de s’en tenir à se mêler de ses propres affaires. Sentant à nouveau la moutarde lui monter au nez à la seule mention de son frère, Tommy avait balayé ce qui le concernait d’un revers de la main, d’une phrase toute faite qui voulait tout et rien dire à la fois, et sauté sur l’occasion de rabattre la conversation sur Jill « Boarf… » Imitant son geste de la main, la jeune femme avait admis d’un air déconfit « Je ne sais déjà même pas pourquoi je suis partie à Londres, j’ai juste suivi le restant de la troupe comme une chèvre. Forcément, j’ai fini par me demander ce que je faisais là-bas, je n’y avais pas ma place. » Force était de constater que Tommy avait été plus surpris par le départ de Jill que par celui de Matt et de leur autre sœur, lorsqu’il en avait entendu parler. Bien qu’il semble avoir depuis changé son fusil d’épaules, le barman se souvenait de l’aîné McGrath comme d’un bonhomme dont le principal défaut était de ne pas savoir dire non à papa-maman, un trait de caractère partagé avec sa plus jeune sœur et qui avait sans aucun doute aidé à faire de Jill la brebis galeuse de la famille, coupable d’avoir ses propres idées – un peu comme Scarlett et lui, au fond. « Du coup, me voilà de retour au bercail pour le restant de mes jours ! » avait en tout cas fini par balayer la concernée « Rien ne me fera plus jamais décamper, tu peux me croire ! Alors tu vas devoir me supporter un petit temps encore … Enfin, parce que j’ai décidé de bien me coller aux basques de Scarlett évidemment … » S’amusant de la tournure de phrase et de cette manière dont elle tentait de justifier la fin de sa phrase, Tommy y était allé d’un « Évidemment. » appuyé qu’un clin d’œil était venu accompagner, avant que le premier client de la journée ne vienne interrompre leur petite discussion. La veste grise élimée sur les coudes et le bout des manches, et la casquette à l’effigie des Queensland Bulls – l’équipe de cricket de la ville – vissée sur la tête, le bonhomme était allé s’installer avec la force de l’habitude sur l’une des tables rondes alignées devant la vitrine. De là il pouvait à la fois observer l’extérieur et observer l’écran plasma accroché sur l’un des murs du bar « Un habitué ? » qu’avait alors questionné Jill à voix basse, Tommy acquiesçant d’un signe de tête avant de récupérer la télécommande du plasma, cachée dans un renfoncement du comptoir. Réglant la télévision sur Fox Sports et passant le son en muet, il avait reporté son attention sur la jeune femme « Monsieur Fowers. Burt. Il vient tous les jours à l’heure d’ouverture, il prend un double-espresso avec double-sucre et un carré de chocolat – tu ferais mieux de noter, il a horreur de devoir réclamer – il lit son journal, il repart à l’heure de déjeuner et il revient généralement en fin d’après-midi. Il est allergique aux cacahuètes, quand il commande de l’alcool on lui apporte une coupelle d’olives avec, à la place. Sinon pour les clients lambda c’est cacahuètes, sauf si on te demande expressément le contraire. » Disant cela, Tommy s’était activé pour préparer le double-espresso-double-sucre-avec-chocolat dont il venait de parler, tout en continuant ses explications « Burt ne vient pas le mercredi, sauf s’il a perdu aux courses la veille. Dans ce cas-là il vient, mais seulement le soir et généralement d’une humeur de chien. Il a perdu son travail il y a deux ans, c’est pour ça qu’il boite, il a eu un accident sur un chantier. Il n’est pas commode, mais pas méchant non plus. Son père et celui de Callum se connaissaient, je crois. » Le café prêt, Tommy avait posé la tasse sur une petite assiette et était passé de l’autre côté du comptoir avant de la récupérer, assurant à Jill « T’inquiètes, j’ai pas autant à te dire sur chaque client. Sinon c’est trois mois qu’il me faudrait pour te former. » avant de la laisser un instant pour aller apporter son café au quinquagénaire, le saluant rapidement avant de s’en revenir au comptoir et à sa nouvelle barmaid. « Le matin la moyenne d’âge des clients est plus élevée que le soir. C’est pas mal de retraités et d’habitués, ils sont un peu bavards parce qu’ils n’ont pas toujours grand monde à qui parler, mais ce sont les clients les plus tranquilles, ils nous posent rarement des problèmes. » Ou alors rien qu’une consommation offerte – dans la limite du raisonnable – ne suffisait pas à désamorcer. « L’après-midi est assez calme, on a parfois quelques étudiants qui sèchent les cours et viennent boire un verre, mais dans l’ensemble c’est surtout des touristes. Pas toujours au mieux de leur amabilité, mais certains sont généreux en pourboires. » Une raison suffisante pour prendre sur soi et se contenter de sourire lorsque l’on avait parfois envie de balancer son plateau dans la figure de ceux qui prenaient trop leurs aises ou oubliaient la politesse élémentaire. « Le vrai rush commence vers dix-huit heures, jusqu’à vingt-deux heures le bar est souvent bondé, surtout si c’est soir de match. Passé une certaine heure Callum préfère qu’on fasse traîner les commandes d’alcool fort pour éviter ceux qui enchainent les verres et se prennent pour les rois de la soirée ensuite, c’est jamais simple de les foutre dehors si ça dégénère, et personne n’a envie de la mauvaise publicité qui va avec le fait de devoir appeler la police. » Tandis que deux hommes poussaient à leur tour la porte du bar et allaient s’installer à une table en saluant les deux employés à la cantonade, Tommy avait ajouté enfin « Jusqu’à dix-sept heures on prend les commandes à table, ensuite c’est au bar et payable d’avance, pour éviter la grivèlerie. J’te laisse gérer celle-là pour commencer ? » Estimant avoir fait le tour – tout du moins pour la partie purement théorique du fonctionnement horaire, il avait néanmoins ajouté un « Oh et on ne sert pas de brunch la semaine, c’est seulement le week-end. » rapide tandis qu’elle allait s’enquérir de la commande des deux derniers arrivés.
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