| [FF] the blaze « queens » ft. owen |
| | (#)Lun 10 Sep 2018 - 15:07 | |
| Tess était installée à la terrasse d'un café situé dans le centre-ville de Brisbane. Son cappuccino fumait légèrement dans sa céramique blanche, tandis que son téléphone portable traînait sur la table qu'elle occupait. Une table fabriquée en métal et dont la surface était en vérité une mosaïque de vitraux de toutes les couleurs. La jolie métisse tenait le journal de la ville, enfin un des nombreux numéros qu'elle avait acheté un petit peu plus tôt dans la matinée. Les autres étaient empilés sur le siège libre de sa table. Un feutre en main, elle écumait les petites annonces publiées dans la rubrique des logements. Quand elle était au Pérou en compagnie de sa meilleure amie, Tess avait commencé à envisager très sérieusement de quitter sa maison à Samsonvale. Il était tout simplement temps d'accepter la réalité du présent et de cesser de vivre dans le fantasme du passé ou le futur ne peut plus être imaginé. La réalité est dure, elle est imperturbable mais elle est authentique et vraie. La vérité ne peut par essence, par mentir seulement voilà, parfois, on n'accepte pas de la voir telle qu'elle est. On veut la modifier, la voir au travers d'un trou de serrure ou bien d'une œillère. Tess avait vécu pendant quinze ans avec un masque sur les yeux, une cage doré autour d'elle et surtout autour de son cœur. Cette maison avait gardée en son sein les meilleurs et aussi les pires souvenirs de sa vie. Il semblait y avoir encore l'odeur de sa mère quelque part, ainsi que la présence de son père avant son départ. Il y avait l'écho de leurs rires, de leurs danses et du temps qui passait et qui restait gravé sur le manteau de la porte de la cuisine. Il y avait les éclats de voix, leurs disputes qui restaient parfois marqués sur les murs, les portes, les vitres de cette maison qui se sont retrouvées brisées parfois. Il y a l'odeur de la cigarette, l'odeur de la solitude, l'odeur du crime et du silence. Dans cette chambre dans laquelle son innocence lui avait été volée ou plutôt arrachée, Tess y avait vécu des moments de douceur avec Leena, des nuits à discuter, des nuits à pleurer sur un passé qui déchire ce qu'il restait de la femme qu'elle avait pu devenir. Tess n'avait connu aucune autre maison, aucun autre foyer, mais aujourd'hui, il était temps de mettre un terme à tout cela. Les démons et les anges de son passé se côtoyaient sans cesse et empêchaient à l'illustratrice de s'épanouir correctement. Il était nécessaire d'aspirer à autre chose, de s'ouvrir aux gens et au monde. L'idée de vivre seule lui plaisait beaucoup, mais Tess avait aussi envie d'essayer autre chose. Ayant déjà vécu en colocation à Londres, mais également avec Oliver et Nick dans deux époques respectives, la jeune femme avait envie de se lancer dans cette aventure au cœur de la ville de Brisbane. La présence de quelqu'un la rassurerait certainement et aussi, ça la forcerait à se tenir sur la ligne directrice qu'elle était en train de se créer. Elle avait arrêter de boire aussi facilement, et elle avait surtout arrêtée de fumer. Et c'était peut-être ce qui était le plus ouf dans ce nouveau départ. La jeune femme venait d'entourer une annonce. Un garçon cherchait un ou une colocataire pour une chambre dans son appartement à Redcliffe. Le loyer demandé n'était pas totalement exorbitant mais il était précisé qu'il cherchait quelqu'un de confiance et avec une bonne hygiène de vie quand même. Bon, il devait vouloir quelqu'un qui ne fumait pas et qui ne buvait pas peut-être ? En tous cas, Tess le comprit comme ça, cette fan de NBA prit son téléphone pour composer le numéro. Dès qu'une annonce lui semblait intéressante, elle appelait les propriétaires pour caler un rendez-vous, parce qu'après tout, elle cherchait à partir au plus vite de chez elle et surtout, elle s'était organisée pour passer la journée ici afin de trouver son bonheur. La petite métisse entendit la sonnerie du téléphone mais ne se serait pas attendue à entendre cette voix masculine lui répondre, il devait être onze heures environ et nous étions mardi... la plupart des gens travaille non ? « Allô ? » demanda t-elle afin d'être sûre que ça soit bien réel. « Oui bonjour, je m'appelle Tess Turner et... je viens de lire votre annonce pour la chambre à louer » lança t-elle au téléphone « elle est toujours libre ? » s'assurera t-elle avant de poursuivre « hum... je suis actuellement dans le centre-ville de Brisbane, est-ce qu'il y aurait moyen qu'on se rencontre peut-être ? Je ne sais pas si vous êtes disponible aujourd'hui ? » demanda t-elle afin de voir s'ils pouvaient se rencontrer aujourd'hui. « Je peux venir voir la chambre ? » proposa t-elle afin qu'il n'ait pas forcément besoin de se déplacer s'il n'en avait pas envie. Souriante et optimiste, elle fini par remercier l'homme en hochant la tête et puis le salua en lui confirmant bien l'heure et l'adresse du point de rendez-vous. Ça c'était plutôt une bonne nouvelle, non ? |
| | | | (#)Mar 18 Sep 2018 - 15:53 | |
| Owen était de retour à Brisbane depuis bientôt un an. Il ne regrettait absolument les choix qu’il avait pris ces dernières années. Devenir prêtre, n’était surement pas une décision à prendre à la légère, sur un coup de tête. C’était un engagement à vie, des concessions très importantes. Normalement, aucun retour en arrière n’était possible mais il n’en avait pas l’envie. De retour près des siens, qu’ils aient accepté sa décision ou non, lui faisait du bien, un retour aux sources pas forcément toujours facile mais qui était bon. Bien entendu, beaucoup de chose à Brisbane lui rappelaient son père, sa disparition, son absence. Le manque était toujours présent, le temps ne guéri pas tout mais il avait au moins guéri Owen. Il lui avait permis de panser ses douleurs et il pouvait vivre, aller de l’avant à présent. Il y a quelques jours se retrouvant seul dans son appartement, il s’était rendu compte qu’il était sans doute un peu grand pour lui. Encore plus lorsqu’il fit un point sur ses comptes en se connectant à sa banque en ligne. Il était compliqué pour lui de mettre de l’argent de côté chaque mois, ses dépenses et ses recettes étaient presque a égalité et il se rendait bien compte que si le moindre accident lui arrivait, il n’avait aucune économie pour pouvoir retomber sur ses pattes. C’est pourquoi il s’était décidé à balancer une annonce sur internet qu’il avait aussi imprimée pour aller la déposer chez les commerçants du quartier. Hors de question pour Owen de changer d’appartement, le quartier lui plaisait vraiment et il s’y sentait bien. Louer la chambre qu’il avait en plus lui semblait être une bonne idée. Il avait proposé la chambre pour un ou une étudiant.e mais restait ouvert si de jeunes gens à faibles revenus se présentaient. Il n’avait pas envie d’une vraie collocation avec des gens de son âge, ni de louer cette chambre à quelqu’un qui gagnait bien trop sa vie et qui pourrait se permettre mieux. De toutes façons, il doutait que ce profil puisse se présenter à lui. Sur le retour de l’Eglise, le prêtre sentie son téléphone vibrer dans sa poche, il ne reconnu pas le numéro de téléphone mais comme c’était fréquent ces derniers jours, il décrocha, il se doutait que c’était pour la chambre. Il avait déjà fait trois visites mais finalement, aucune n’avait déboucher sur une location. La jeune femme au téléphone se présenta, Tess et elle confirma qu’elle avait vu l’annonce et qu’elle était intéressée pour visiter l’appartement. « Est-ce que vous êtes du coin ? » demanda-t-il curieusement. Elle lui répondit qu’elle était à ce moment dans le centre-ville et lui demanda s’il était disponible. « J’arrive chez moi dans dix minutes et disponible oui. » Aussitôt, elle lui demanda de venir voir la chambre. Le jeune prêtre accepta et se rendit chez lui, prêt à accueillir la jeune femme qu’il venait d’avoir au téléphone. Presque une heure plus tard, Owen était entrain de guetter par sa fenêtre pour observer les passants. Peut être finira-t-il par reconnaître jeune femme qui était perdu ou qui cherchait quelques choses. Il alla quand même jeter un œil à la chambre pour s’assurer que rien ne traînait et que le lit était bien fait. Quand il revint à la fenêtre, il vit une jeune femme en bas de l’immeuble qui regardait les numéros sur les sonnettes. Il ouvrit sa fenêtre. « Le numéro 145 ! dernier étage… » il espérait ne pas se tromper, qu’il s’agissait bien de la demoiselle qu’il attendait. Il lui ouvrit la porte de l’immeuble et heureusement pour elle, elle n’avait plus qu’à prendre l’ascenseur pour le rejoindre. Après quelques minutes, un gong retenti dans l’étage ce qui signifiait que l’ascenseur était arrivé. Il l’attendait devant sa porte, évitant d’aller la chercher et la prendre par la main, histoire de ne pas lui faire peur. « Bonjour, je suis Owen… » lui fit-il lorsqu’il vit de plus prêt son visage. « vous êtes bien Tess ? » elle n’était pas arrivée jusqu’ici pour lui dire le contraire quand même. « Je crois qu’on peut peut être commencer par arrêter de se dire vous. Quitte à devoir habiter ensemble ! » il se projetait peut être un peu vite mais ça ne voulait pas dire qu’il lui accordait la chambre sans en savoir un peu plus à son propos. |
| | | | (#)Mar 18 Sep 2018 - 16:14 | |
| Lorsque le propriétaire lui demanda si elle était du coin, Tess répondit tout simplement « oui, je vis à Samsonvale actuellement » et s'il était un connaisseur, il saurait très bien de quelle petite bourgade elle parlait. Samsonvale c'était perdu entre la montagne et le lac, c'était la campagne, c'était chouette et clairement Tess aurait pu y faire sa vie entière. Mais vivre dans cette maison actuellement, ce n'était plus possible pour elle. Alors elle se dit qu'elle y reviendrait un jour dans ce village, dans une autre maison très certainement. L'homme était d'accord pour une rencontre dans la journée, il était chez lui dans dix minutes. La jeune femme était ravie et elle ne se priva pas de le faire savoir au téléphone. Il lui donna l'adresse exacte et après avoir réglé son café, la jeune femme rangea ses affaires pour se mettre en route. Redcliffe était le quartier le plus touristique de la ville, c'était tout près de la mer et des restaurants, activités et autres plaisirs de la vie. La jolie métisse prit sa voiture pour s'approcher au plus près du quartier, elle ne se gara pas pour autant devant l'immeuble. Elle préférait faire un peu de marche, histoire aussi de voir l'ambiance du quartier. Est-ce que ça craignait ? Est-ce que c'était propre ? Est-ce qu'il y avait des trucs autour, qu'il puisse s'agir de magasins, de commodités ou bien d'écoles, d'hôpitaux etc. La jeune femme fit son petit tour et puis finalement, arriva devant l'immeuble. Eh merde, elle n'avait pas demandé à quel étage c'était, ni à quel numéro. Elle ne connaissait pas le nom du type non plus. Elle voulu sortir l'annonce de son sac, mais une voix tombée du ciel lui répondit. Tess ne vit pas la personne, étant donné qu'il était plus élevé qu'elle et surtout en contre-jour. Elle suivi ses indications et prit l'ascenseur. Lorsque les portes de l'ascenseur s'ouvrirent, Tess tomba directement sur un homme. Un prêtre à en croire la tenue. Franchement, elle ne pu s'empêcher de sourire, elle ne s'attendait pas à ça et à vrai dire, elle n'était pas une habituée des Eglises, la dernière fois qu'elle avait croisé un homme de Dieu, c'était sûrement à l'enterrement de sa mère. La jeune femme s'approcha de lui, lui serrant la main et se présentant à son tour « enchanté, moi c'est Tess » toujours en souriant. Depuis son voyage au Pérou, elle souriait, souvent et c'était bien mieux ainsi. L'homme était grand et blond -tout le contraire d'elle naturellement, merci la décoloration- et plutôt beau garçon, qu'on se le dise. Il voulu tout de suite la mettre à l'aise et elle ne pu s'empêcher de rire légèrement avant de lui répondre « bonne idée oui ». Elle était un peu intimidée, probablement par cette tenue qui se dressait devant elle. Tess ne savait pas si elle devait se conduire comme elle le ferait devant n'importe quel homme, ou bien si elle devait se conduire comme elle devrait le faire devant un homme d'église. N'étant pas croyante et aimant particulièrement les gros mots et la vulgarité, elle avait très peur d'être maladroite et de faire une bourde. Oui, ça allait arriver, elle le savait par avance. Ils entrèrent dans l'appartement et la jeune femme se laissa guider par le garçon, jetant un coup d'oeil attentif aux pièces, à l'isolation et tout ce genre de trucs. Elle était proprio, elle savait comment ça fonctionnait. Cependant, elle voulait savoir s'il avait déjà loué cette chambre avant aujourd'hui, peut-être était-il habitué à la colocation ? « Y'a déjà eu un locataire dans cette chambre ? » et si jamais il lui répondait non, elle avait hâte de savoir pourquoi il voulait louer cette chambre désormais. |
| | | | (#)Mer 19 Sep 2018 - 23:24 | |
| Owen remarqua le regard étonné de la jeune femme lorsqu’elle le vit en sortant de l’ascenseur. Et il se rappela qu’il avait oublié de retirer son col romain. Lorsqu’il sortait de l’Eglise, en temps normal Owen l’ôtait ayant cette volonté de séparer sa vie privée de sa vie dite professionnelle. Même si en réalité, être prêtre se vivait à plein temps. Pour cette fois, il avait loupé le coche, trop perdu dans ses pensées et l’envie de présenter un appartement impeccable. Il avait alors fait un peu de ménage et de rangement en attendant que la jeune femme n’arrive. Il n’avait pas précisé dans son annonce qu’il était prêtre mais au moins, ils entraient dans le vif du sujet directement, pas besoin d’être trop secret, elle savait où elle allait mettre les pieds. Mais pas d’inquiétude, ce n’était pas l’antre du seigneur dans l’appartement d’Owen. La Chapelle Sixtine était bien restée en Italie. Elle se présenta à nouveau et sans surprise, il s’agissait bien de la Tess qu’il attendait. Tant mieux, la scène aurait été assez gênante s’il avait invité une nana à monter chez lui sans qu’elle ne sache vraiment pourquoi. Elle était partante pour se tutoyer et tant mieux pour le prêtre qui pouvait se mettre à l’aise. Il était toujours aussi tendu en accueillant quelqu’un chez lui, à la manière d’un entretien d’embauche. Il n’avait pas envie d’avoir trop de pression sur les épaules mais en même temps il se disait qu’il n’avait pas le droit à l’erreur. Choisir un colocataire ce n’était pas à prendre à la légère, c’était pour tous les jours, le quotidien, il valait mieux que ca match entre eux. « Y'a déjà eu un locataire dans cette chambre ? » elle commença par les questions, le prêtre répondit rapidement. « C’est la première fois. Ca fait un an que je suis là et je me suis dis qu’il était temps qu’un vieux croulant comme moi retrouve une seconde jeunesse. » dit-il en tentant de faire de l’humour. « j’ai déjà eu quelques visites et finalement, les quatre personnes qui sont venues se sont désistées… » peut être que le fait qu’il soit pretre les avaient refroidit. « En fait, j’suis prêtre et je crois que ca peut faire flipper… mais je promets que je n’impose absolument pas ma religion. Loin de là… a part une croix sous la télé… il y a rien dans l’appart. » et dans sa chambre mais c’était privé du coup. « Mais même ça, je peux l’enlever si jamais… » il pouvait largement comprendre qu’on ai pas envie de voir Jesus le soir devant sa télé… « t’as déjà été en colocation ? Pour moi, c’est une première. »
|
| | | | (#)Jeu 20 Sep 2018 - 0:22 | |
| Le blond expliqua alors sa situation. Il n'avait jamais vécu avec quelqu'un auparavant dans cet appartement, il ne connaissait donc pas ce que signifiait réellement la vie en colocation. Pour ce qui est de son travail, il avoua que cela avait apparemment fait peur aux précédents visiteurs de l'appartement. Tess l'écouta, tout en arquant un sourcil sous l'étonnement. Ok, en fait si, elle comprenait ce qui pouvait faire peur, le fait qu'il y ait probablement des interdits partout, tout le temps, pour tout. Le fait que peut-être, elle ne puisse pas dire de jurons, ni même fumer dans l'appartement ? Mais c'était tant mieux, elle voulait vivre plus sainement, et n'était-ce pas un bon moyen pour ça ? Lorsqu'il lui demanda si elle avait déjà vécu en colocation, après qu'elle eu ri à sa petite blague liée à son âge -il ne semblait pas plus vieux qu'elle, alors elle se sentie un brin vexée- elle répondit tout en continuant de regarder l'appartement au fil des pièces qu'ils traversaient « oui, en fait j'ai vécu en colocation pendant huit ans quand je vivais à Londres et puis... jusqu'à il y a quelques mois je vivais en coloc avec un ami dans ma maison » avoua t-elle. Bien évidemment, elle allait s'épargner la tâche d'avouer que la coloc avait prit fin le jour où Nick avait été envoyé en prison. Mais elle venait d'aborder le fait qu'elle avait une maison et qu'elle pouvait -possiblement- être propriétaire. Il allait sûrement se demander pourquoi quitter une maison qui nous appartient pour venir s'enfermer dans un appartement plus petit qui appartient à un autre ? Et ça serait une bonne question, effectivement. « Je suis illustratrice » précisa t-elle afin de lui expliquer un peu plus clairement sa condition. « Je travaillais pour le journal de Samsonvale, où est ma maison et puis aussi en free-lance et là... j'aimerai me lancer en solo, j'ai... j'ai quitté le journal il y a peu de temps » et s'il n'y avait que ça. Beaucoup de changements avaient eu lieu dans sa vie en quelques mois seulement, c'était déroutant, mais Tess essayait de faire de son mieux pour s'en sortir. Sa peau, tatouée, semblait résonner en accord avec les murs immaculés de l'appartement. C'était simple, sans trop de décoration, juste ce qu'il fallait. Tess et Owen donc, venaient de traverser le salon pour passer à la cuisine avant de revenir sur leurs pas pour aller voir la fameuse chambre qui était à louer. Il n'y avait rien d'extraordinaire, il y avait cependant déjà des meubles et Tess demanda « hum... ça poserait un souci si je ramenais mes propres meubles ? » parce qu'elle n'avait pas spécialement envie de tout vendre. Il s'agissait des meubles de son enfance, et même si elle vendait sa maison pour se séparer de son passé, elle n'était pas prête à tirer totalement une croix sur tous ses souvenirs. Elle pensait surtout à récupérer le lit de sa maman, quelques meubles aussi, d'ailleurs, elle lança « et j'vais devoir vendre tout ce qui rempli ma maison donc si tu as besoin de meubles, ou d'éléctro-ménager, on pourrait s'arranger ? » proposa t-elle aussi. Tess traversa la chambre pour venir observer la fenêtre et la rue en bas. Il y avait quelques passants, elle entendait des rires, et le soleil donnait beaucoup de lumière à la pièce. Ce n'était sûrement pas aussi calme que chez elle, ni aussi bien isolé, ni même aussi chaleureux, mais elle sourit. C'était peut-être ça qu'il lui fallait ? Elle se tourna vers Owen et puis lança tout bas « tu peux laisser tes croix et tes Jésus » et elle se rendit compte que c'était dit assez maladroitement alors elle grimaça et fit quelques gestes de ses mains, montrant sa gêne « j'veux dire, ça m'dérange pas, après tout, plus on est de fou, plus on rit ? » oh merde... Non Tess, vraiment, arrête ça, tu n'auras jamais la chambre si tu continues. « Est-ce que tu m'offrirai un café ? On pourrait... discuter ? » lança t-elle en s'invitant clairement à rester chez lui, comme ça, comme si c'était déjà chez elle. |
| | | | (#)Jeu 27 Sep 2018 - 22:43 | |
| L’appartement d’Owen faisait soixante-douze mètre exactement, deux chambres, environ douze mètres carrés l’une et l’autre, une salle de bain ni trop grande, ni trop petite, un grand séjour qui faisait aussi office de salle à manger et une cuisine semi-ouverte. Un mur la séparait de la pièce à vivre mais une ouverture dans celui-ci permettait de pouvoir passer des choses d’une salle à l’autre sans soucis et surtout de ne louper aucune miette des conversations avec ses amis lorsque ceux-ci sont devant la télévision pendant que lui est en cuisine, ou de ne rater aucun but si une occasion se présentait. Owen était prêtre mais il ne l’avait pas toujours été. Il avait un passif et son vœux de chasteté ne l’avait pas non plus exempté de tous les pêchers, ni des passions qui l’avaient toujours fait vibré. Le sport et ses amis faisaient une paire indissociable et pour rien au monde il ne tirerait de trait la dessus. Il n’avait pas l’impression d’être un prêtre grabataire, cynique et vide de sens. Il pensait simplement que sa fonction lui donnait une image bien trop sérieuse et flippante qui ne correspondait pas forcément à la réalité. Ca avait sans doute été le cas il y a une trentaine d’année, voire un peu plus mais à présent les choses avaient bien changé dans la société. Là où les représentants de la foi n’avaient plus forcément une place légitime d’autorité. Ils devaient s’adapter eux aussi à un système de plus en plus athée et Owen se voulait disait être un prêtre moderne, qui savait vivre avec son temps. Il fini par demander à la jeune femme si elle avait une expérience en colocation, histoire de voir s’il était le seul novice ou non dans l’aventure. « oui, en fait j'ai vécu en colocation pendant huit ans quand je vivais à Londres et puis... jusqu'à il y a quelques mois je vivais en coloc avec un ami dans ma maison » le prêtre eu un air interrogateur. Il se demanda si par le « ma maison » elle voulait dire qu’elle était propriétaire ou si c’était un simple abus de langage comme n’importe qui pourrait dire « ma maison » ou « mon appartement » en parlant simplement de son lieu de vie. En même temps, il ne trouvait pas ça forcément nécessaire d’avoir une réponse. « J’ai tout à apprendre alors ! » fit-il par rapport à son manque d’expérience comparé à elle. Il serait bien curieux d’en savoir plus sur son passage à Londres. Mais il se gardait ce genre de conversation pour plus tard. Elle enchaîna sur son travail. Elle était entreprenante et menait cette visite bien mieux qu’Owen. Comme si elle faisait la visite guidée, qu’elle se présentait et qu’ensuite Owen aurait à faire ses preuves. Mais ça ne dérangeait pas le prêtre. « Je suis illustratrice. Je travaillais pour le journal de Samsonvale, où est ma maison et puis aussi en free-lance et là... j'aimerai me lancer en solo, j'ai... j'ai quitté le journal il y a peu de temps » C’est la deuxième fois qu’elle faisait référence à Samsonvale, Owen connaissait bien cette ville pour s’y être rendu à plusieurs reprises pour aider les Scofield, enfin, surtout pour les soutenir dans leur combat quotidien pour retrouver leurs fils. Le combat d’une mère plus que celui du père sans doute, mais chacun avait sa façon de réagir… personne n’avait la bonne place pour se permettre de juger qui que ce soit. Surtout lorsqu’il n’a pas connu pareille douleur. « C’est un beau projet. Mais t’as des pistes ? » qu’elle ait quitté son travail est une chose mais Owen voulait aussi qu’elle puisse assurer le loyer chaque mois et pour ça, soit il fallait un salaire, soit différentes aides sociales. C’est pour ça qu’il acceptait les étudiants d’ailleurs, il avait toujours une garantie derrière, soit des bourses, soit le soutient des parents, mais une fois l’âge adulte et l’entrée dans le monde professionnel, tous ces garants sont moins évident. Devant la futur chambre de la jeune femme, celle-ci demanda si elle pouvait apporter ses meubles. Le prêtre jeta un coup d’œil à l’intérieur, regarda toutes ces vieilleries et hocha la tête. « j’y vois pas d’inconvénients. Je pourrais virer tout ça… ou les mettre chez ma mère même. » si après tout elle avait de quoi meubler la pièce avec des meubles à son gout, tant mieux. « et j'vais devoir vendre tout ce qui remplit ma maison donc si tu as besoin de meubles, ou d'éléctro-ménager, on pourrait s'arranger ? » là, elle risquait d’intéresser le prêtre. « Carrément ! On pourra faire le point, j’ai de l’électroménager qui commence à se faire vieux par ici… » qui datait de son tout premier appartement, c’est pour dire. Il la laissa prendre ses marques dans la chambre, espérant qu’elle ne la trouve pas trop déprimante. Ce n’était pas une pièce dont Owen prenait vraiment soin. « tu peux laisser tes croix et tes Jésus » Un léger sourire apparu sur le visage du prêtre. « Ca veut dire que t’accepte ou que tu vas partir en courant ? » il sentait un bon feeling ceci dit. « j'veux dire, ça m'dérange pas, après tout, plus on est de fou, plus on rit ? » elle confirma aussitôt son ressentie. « C’est ce que je dis toujours ! Et pour la chambre… si tu veux qu’on remette un coup de peinture avant que tu t’y installe, on peut faire ça à l’occasion. Quitte à la vider, autant qu’on lui redonne une deuxième jeunesse, à ton gout ! » Les murs étaient simplement blanc, sans décoration particulière, si jamais elle avait des envies précises… Elle ressortie de là, direction le salon à nouveau. « Est-ce que tu m'offrirai un café ? On pourrait... discuter ? » Owen se sentie presque honteux de ne rien lui avoir proposé avant, mais la visite de l’appartement semblait être prioritaire. « Oui ! Bien sûre, désolé ! » il couru presque jusqu’à la cuisine. « j’ai une dolce gusto. Ca marche avec des capsules. Café, thé, chocolat… tout ce que tu veux en fait ! » il fit tourner un petit présentoir avec toutes les capsules qu’il proposait. « tu veux quoi ? » il la laissa regarder. « Samsonvale c’est pas très grand, tu dois connaitre les Scofield non ? » demanda-t-il par curiosité tout en allumant sa machine à café et remettant de l’eau dedans.
|
| | | | (#)Jeu 27 Sep 2018 - 23:08 | |
| Très vite, la jolie métisse sentie que le propriétaire avait besoin de certitude quant à son travail, ce qu'elle pouvait bien évidemment comprendre totalement. Elle ne perdit pas une seconde pour l'aider à comprendre sa situation « en réalité j'étais déjà en free-lance, mais je me gardais ce filet de sécurité au cas où... je suis en train d'écrire un livre avec une amie auteure, assez connue au Royaume-Unis et il va sortir d'ici peu... et puis j'ai déjà plusieurs projets, j'ai bossé pour l'Oépra de Brisbane notamment cette année... » oui, elle voulait le rassurer sur ses revenus. Surtout qu'avec la vente de la maison -si elle trouvait preneur- elle aurait de quoi payer le loyer sans souci pendant un long moment. Une fois dans la chambre, lorsqu'ils parlèrent de l'électro-ménager, Tess sourit. Bon, ses trucs dataient d'il y a une bonne dizaine d'année, mais ils fonctionnaient tous très bien, donc pourquoi pas rajeunir un peu les meubles ici ? Pou sa blague sur les croix et les Jésus, elle fut soulagée de voir qu'il rigolait et qu'il ne prenait pas mal sa réflexion. Elle ne voulait pas l'offenser, bien loin de là, elle n'était juste... pas croyante. Mais elle ne le jugeait pas, bien au contraire, elle avait un sérieux estime pour les hommes de foi. « Ca veut dire que tu as ton idole et que j'ai les miennes » rigola t-elle alors plus détendue. Il avait l'air ouvert d'esprit et surtout indulgent et ça, Tess appréciait ces qualités là. Surtout qu'elle était d'une maladresse affligeante. Lorsqu'il parla de repeindre la chambre avant son arrivée, Tess sourit malicieusement et elle ne pu s'empêcher de dire « ça veut dire que tu serai chaud pour que j'emménage ? » Elle comprendrait bien évidemment qu'il lui demande ses revenus, une garantie financière -qu'elle ne pourrait pas lui fournir- et qu'il ait besoin d'un temps de réflexion. Finalement, quand ils quittèrent la chambre pour retrouver le salon et qu'elle s'incrusta clairement pour rester, elle sentie qu'elle l'avait mis mal à l'aise, alors agitant ses mains, elle lança « oh non, t'excuses pas, c'est moi, j'm'incruste trop » rigola t-elle finalement. Il s'était hâté jusqu'à la cuisine pour lui proposer quelque chose à boire, Tess rigola face à ce présentoir et cette machine électrique et puis lança « un café noir, ça sera parfait » lança t-elle simplement avant de plaisanter « tu es un prêtre 2.0 alors ? » et de laisser son rire envahir l'espace. Et là... une chose surprenante arriva. Il lui demanda si elle connaissait les Scofield. Elle marqua sa surprise sur son visage et le fixa avant de froncer les sourcils. « Heu... oui, très bien même, pourquoi ? » demanda t-elle curieuse. Comment les connaissait-il en fait ? Leena ne lui avait jamais parlé d'un ami prêtre. Quand il répondit, elle hocha la tête en pinçant ses lèvres et en baissant les yeux. Adam... oui. Elle soupira et lança « Leena est ma meilleure amie depuis qu'on... qu'on respire je dirai ? » sourit-elle. « J'étais là quand... quand Adam a disparu... » elle scruta alors le visage du blond, cherchant à se remémorer son visage dans ses souvenirs. Pourtant elle avait aidée et participé aux recherches, elle passait même aussi énormément de temps chez les Scofield, c'était étrange qu'ils ne se soient jamais croisés, non ? Et quel curieux hasard.... « Leena est comme une sœur pour moi, c'est même plus que ça, c'est ma moitié... » avoua t-elle en souriant. Putain, quand elle allait dire à sa meilleure amie qu'elle allait vivre chez le curé de ses parents... est-ce qu'elle allait bien le vivre ? Fallait-il qu'elle lui en parle et qu'elle obtienne son accord avant ? |
| | | | (#)Lun 1 Oct 2018 - 15:54 | |
| « en réalité j'étais déjà en free-lance, mais je me gardais ce filet de sécurité au cas où... je suis en train d'écrire un livre avec une amie auteure, assez connue au Royaume-Unis et il va sortir d'ici peu... et puis j'ai déjà plusieurs projets, j'ai bossé pour l'Oépra de Brisbane notamment cette année... » Owen semblait avoir affaire à une artiste et il saura se montrer très curieux, sans doute plus tard car il n’avait pas pour autant envie de lui faire peur avec des dizaines de question dès leur première rencontre. Il était cependant rassuré que la jeune femme ait des activités, il lui souhaitait que ça marche ensuite. « Très bien… c’est intéressant, t’as de beaux projets ! » Il se demandait quel était son genre aussi, quel courant artistique elle s’était approprié. « J’espère que j’aurai l’occasion d’avoir un aperçu de ton talent. » et cette pensée était sincère. Owen n’était pas franchement susceptible, il était réputé pour son calme imperturbable, pour avoir un self contrôle mais ce n’était pas toujours évident. Lui se qualifiait plutôt comme une cocotte-minute. Ça chauffait doucement et un jour, si on n’enlève pas le couvercle, ça peut exploser. Il prend beaucoup sur lui, accumule les sentiments à l’intérieur, s’exprime peu. Il ferait presque le contraire de ce qu’il conseil : de parler si besoin, dire que la parole est libératrice, il en est persuadé mais pour lui s’est bien plus compliqué que ça. Il garde les cicatrices de sa dépression et même s’il va bien mieux à présent, s’il a trouvé sa voie, les jours ne sont pas tous roses. Parfois, il a des coups d’éclat. Il explose mais toujours en solitaire, jamais devant témoin. Et il sait comment agir : le sport est son exutoire le plus efficace. Mais le problème du sport, c’est qu’il laisse en lui les mots. Ils sont toujours là. Enfin bref, rien ne sert de ressasser tout ça. Owen était en présence d’une jeune femme bien charmante, dans tous les sens du termes et pas uniquement physiquement parce que c’était bien là le dernier de ses soucis. « ça veut dire que tu serai chaud pour que j'emménage ? » il lui lança un coup d’œil on ne peut plus mystérieux. « Tout dépend si tu passes l’épreuve ultime. » il n’en dit pas plus, il n’avait absolument aucune épreuve ultime sous le coude mais il trouverait bien par trouver une idée saugrenue. Owen prépara ensuite le café noir demandé par la demoiselle. De l’eau dans la machine, la capsule insérée dedans, plus qu’à attendre que la lumière devienne verte et ca se lançait tout seul. La magie des nouvelle machine à café. Et au moins avec ça, Owen n’était pas obligé de jeter les trois quart du café qu’il aurait préparé le matin pour son petit déjeuner, sans en boire une goute de plus dans la journée. « tu es un prêtre 2.0 alors ? » prêtre 2.0, Owen se mis à sourire. « qu’est ce que tu entends par là ? » il avait bien sa petite idée mais c’était bien là la volonté de l’Eglise chrétienne de vouloir renouer la jeunesse à la religion et pour ça, il y avait bien des concessions à faire. « il faut vivre avec son temps… » n’est ce pas. Les mœurs avaient bien changé depuis l’époque où les représentant de la foi faisaient office d’autorité pour tous. Il s’était ensuite montré curieux quant à sa ville d’origine, Samsonvale et s’était permis de lui demander si elle connaissait les Scofield. « Leena est ma meilleure amie depuis qu'on... qu'on respire je dirais ? J'étais là quand... quand Adam a disparu… Leena est comme une sœur pour moi, c'est même plus que ça, c'est ma moitié... » Owen avait pu rencontrer Leena il y a quelques mois, alors que les Scofield avait fait un nouvel événement chez eux. Il ne s’y était pas rendu depuis presque six ans, avant qu’il ne commence sa formation. « J’ai pu faire la connaissance de Leena… on s’est peut-être déjà croisé alors, sans vraiment y faire attention. Mais ça faisait plusieurs années que je n’étais pas allé à leur rencontre. Plus de six ans exactement. Donc je ne serai pas étonné que nos mémoires nous joue des tours. » surtout à Owen en tout cas, il n’était absolument pas physionomiste. « J’espère qu’un jour, une réponse leur sera apporté, en tout cas. »
|
| | | | (#)Lun 1 Oct 2018 - 21:15 | |
| Tess ne savait pas s'il avait dit ça par politesse, ou bien s'il désirait réellement avoir un aperçu de son travail. Elle répondit tout simplement « tu as du probablement déjà le voir sans même le savoir » et elle espérait que ça ne serait pas trop prétentieux de dire ça. Mais Tess était native d'ici, et son talent avait émergé un peu toute sa vie durant, bien que ça fasse clairement deux ans qu'elle puisse véritablement en vivre. Elle était connue à Samsonvale et aussi à Brisbane étant donné qu'elle avait fait beaucoup d'affiches pour des événements culturels, la mairie, l'Opéra et puis des concerts aussi. Elle avait été exposée une fois et souhaitait renouveler cette expérience si possible, un jour. Elle avait été publiée pendant deux ans dans le Journal de Samsonvale et puis elle avait aussi fait quelques logos pour des associations -pas très chrétiennes mais bon... bref, il avait eu une multitude de chance de tomber un jour sur l'une de ses affiches. Lorsqu'elle lui demanda si possiblement, elle allait emménager et qu'il lui parla d'une « ultime épreuve » elle arqua un sourcil amusé et lança « tu ne me connais pas, j'adore les défis et je ne les perds jamais. C'est l'épreuve des poteaux? » avant de rire doucement. Tess était connue pour être une vraie tête brûlée, rien qu'à demander à Leena pour ça. Dès qu'il y avait eu un truc con à faire étant plus jeune, Tess s'y était collée sans peur. Maintenant adulte, la jeune femme n'avait peur de rien, hormis les hommes, mais depuis le Pérou, elle travaillait dessus. Une fois à la cuisine, devant la machine à café, la jeune femme sourit quand il lui fit comprendre qu'elle devait expliquer ses dires. « Bé j'veux dire que quand on te voit, on ne pense pas que tu es prêtre, mais après ça serait stigmatisant pour toi de te réduire à ça uniquement... Mais tu utilises une machine à café 2.0 et puis... j'espère qu'il y a internet ici ? » elle sourit lorsqu'il lui répondit et enchaîna « exactement et puis, c'est rassurant de se dire que t'es prêtre » bon, sauf si on pense à tous ces viols commis au sein du clergé. Finalement, à propos des Scofield, il avoua ne pas les avoir vu depuis très longtemps et souhaita qu'une « réponse leur soit accordée » Tess hocha la tête et lança « oui, c'est dur pour eux de ne pas savoir... de pouvoir tout imaginer » et davantage pour les parents de Leena qui vieillissaient et qui de plus en plus, devaient se dire qu'ils ne sauraient jamais. Tess admirait le courage et la dignité de cette famille, ce drame était un réel mystère pour tout le monde et ça devait être juste insupportable pour cette famille qu'elle connaissait si bien. Les cafés furent prêts et très vite, Tess prit sa tasse et s'adossa légèrement contre le plan de travail, face à Owen. Soufflant sur son café, après bien évidemment l'avoir remercié, elle demanda « tu as toujours été prêtre ? » par curiosité. Après tout, elle aussi avait le droit de poser des questions, non ? Et puis c'était la première fois qu'elle avait ce caractère intimiste avec un homme d'Eglise, alors elle pouvait lui poser tout un tas de questions et cette idée était vraiment cool. Elle se demanda si lui, avait des questions sur elle, sur la raison de son déménagement, ou bien s'il voulait savoir si elle fumait, se droguait, ou sortait avec quelqu'un. Après tout, il était en droit de lui poser ce genre de question s'ils envisageaient de partager le même toit, non ? Finalement, à ce moment-là, elle se rendit compte qu'ils avaient (à l'heure actuel) fait tous les deux le même vœux, celui de chasteté. Bon, clairement, elle avait fait ce choix après son viol, donc elle était plus souillée qu'autre chose mais ne s'agissait-il pas plus d'un choix, que d'une situation finalement ? |
| | | | (#)Mer 3 Oct 2018 - 11:24 | |
| « tu as du probablement déjà le voir sans même le savoir » Owen pensa alors qu’il avait affaire à une artiste d’une grande renommée mais il est vrai que lui et l’art, le dessin, ce n’était pas son grand fort. Il allait de temps en temps au musée, connaissait les grands noms d’artistes mondialement connu mais ça s’arrêtait là. « Dans ce cas, tu me feras voir ! Je te dirai si oui ou non j’ai déjà vu ta signature quelques part. » il espérait qu’il reconnaîtrait au moins l’une de ses créations histoire de ne pas vexer la jeune femme. Mais il ne pourrait s’en prendre qu’à lui-même de manquer de curiosité artistique. Il passait peut être trop de temps dans son stade de rugby et à regarder des matchs de différent sport pour allumer une chaîne plus culturelle et en prendre de la graine. Owen avait en effet trois maisons : son appartement, son église et son stade de rugby. « tu ne me connais pas, j'adore les défis et je ne les perds jamais. C'est l'épreuve des poteaux? » il se mis à rire à cette proposition. Ca aurait pu être une idée, l’océan n’était pas si loin et ils pourraient facilement trouver des pontons en ruines ici et là qui se laissaient manger par l’océan, prêts à défier quiconque voudra rejouer l’épisode finale de Koh Lanta. Mais Owen n’avait pas trois heures à perdre en réalité. Il eut une idée. « Non, par contre, je sais. Si tu arrives à comprendre comment fonctionne ce foutu thermostat, la chambre est à toi ! » Bon bien sûr, pour Owen, elle pouvait déjà emménager. Il n’y avait pas de soucis de son côté, il pensait que leurs personnalités pourraient bien coller. Tess semblait accepter sa religion, ses pratiques et ça, ca voulait dire beaucoup pour lui. Quant à ce thermostat, depuis qu’Owen était dans l’appartement, il était réglé sur 18 degrés et il n’arrivait absolument pas à l’en changer d’un degré. Il ne comprenait pas le fonctionnement. Il se dit qu’en habitant dans une maison, elle devait aussi en avoir un et qu’elle serait plus futée que lui. Il servit enfin son café à Tess et en fit couler un second pour lui ensuite. « Bé j'veux dire que quand on te voit, on ne pense pas que tu es prêtre, mais après ça serait stigmatisant pour toi de te réduire à ça uniquement... Mais tu utilises une machine à café 2.0 et puis... j'espère qu'il y a internet ici ? » Non Owen ne se promenait pas avec sa tenue, il ne portait pas de claquette aux pieds, il n’avait même pas de croix autour du cou. Rien de tout ça. « J’apprécie être anonyme dehors en réalité. Bon, à Redcliff, je commence à être connu… de plus en plus de monde sait qui je suis. Mais ailleurs, en ville, je reste un mec lambda qui se promène, c’est appréciable. » et quant à la question d’internet, Owen fit la moue. « désolé, même la télévision n’est là que pour faire beau. J’ai une radio par contre… » voyant le visage presque décomposé et déçu de la jeune femme, il se repris, en se marrant. « Non, t’inquiète pas, t’as la box derrière toi. Internet, 200 chaines inutiles et tout ce qui va avec. J’ai même un abonnement netflix ! » Owen appréciait aussi regarder quelques séries de temps en temps, mais il n’était pas un adepte du binge watching. Il pouvait très bien mettre trois mois à finir une seule saison. Elle finit par lui avouer qu’elle se voyait rassurée qu’il soit prêtre. Owen se montra surpris par cette remarque. « Pourquoi ça ? » il se demandait ce que cette fonction pouvait bien représenter pour elle. « tu as toujours été prêtre ? » « Non, je suis prêtre depuis un an, officiellement. » il passait les détails de la formation qui durait six ans. « Avant j’étais dentiste. » il avait l’impression de répéter cette phrase presque chaque jour depuis qu’il était revenu à Brisbane. Son cas était un cas d’école, particulier, il intéressait et questionnait beaucoup.
|
| | | | (#)Mer 3 Oct 2018 - 12:03 | |
| Le défi était de faire fonctionner le thermostat de la maison, situé dans la cuisine. Tess fronça les sourcils et jeta un coup d'oeil. Elle fit tourner la molette, sans que ça ne fasse quoi que ce soit. Finalement, elle chercha quelque chose pour ouvrir le boitier et se saisit d'une fourchette « je vais juste ouvrir pour voir... » lança t-elle en retirant le plastique qui recouvrait le boitier. Là, elle se rendit compte qu'un branchement avait mal été fait, les fils étaient tous bien là, mais ils étaient mélangés, ce qui signifiait que forcément, le circuit était interrompu. « Je vais essayer un truc » elle tira sur les deux fils qu'il fallait changer, et puis une fois tout bien remis à sa place, elle referma le boitier et tourna de nouveau la molette « tadaaaaam » lança t-elle euphorique d'avoir réussi sa manœuvre et surtout, elle s'empressa de dire « je signe où ? Où est le contrat de location ? » lança t-elle en rigolant et en frappant dans ses mains. Elle remercia le blond pour son café, et puis assez naturellement, ils en arrivèrent à parler de la profession d'Owen. « Oui, je comprends » pas forcément évident de porter la casquette de prêtre H24, mais c'était l'un de ces métiers qui n'a pas réellement d'horaires, comme les médecins, les flics et les pompiers... La jeune femme rigola lorsqu'il avoua ne pas avoir internet, ni même de télé qui fonctionnait. « J'ai repéré la boxe dès que j'suis arrivée ici » lança t-elle en soufflant sur son café, amusée. « Je t'avoue que je regarde très peu la télé, mais j'utilise beaucoup internet, avec mon travail » lança t-elle pour se justifier. « Simplement... je ne squatte la télé que pendant la saison de NBA et ça va pas tarder à commencer d'ailleurs » lança t-elle excitée. Oui, les matchs d'entraînements allaient commencer d'ici peu et Tess avait hâte de voir tout ça et de commencer une toute nouvelle saison sportive. Quand Tess avoua être rassurée que son colocataire soit prêtre, elle sourit et lança « on va dire que j'ai eu peur des hommes pendant longtemps et que j'commence tout juste à sortir de ma coquille » sourit-elle amusée par la tournure de sa phrase. Elle bu un peu de son café et continua « mais avec toi, j'crains rien » et c'était rassurant. Autant parler franchement, non ? Mais voilà.. quand il avoua être prêtre que depuis un an, ça fit un peu peur à Tess. Etait-ce une voie véritablement sérieuse pour lui ? Ou bien à la moindre paire de fesse, il allait renier le Seigneur ? Ah non hein, elle se sentirait clairement mieux s'il était prêtre à vie, sérieusement, sans le moindre risque qu'il veuille faire quoi que ce soit avec elle. Quand il lui avoua sa première profession, elle manqua de peu de boire de travers, si bien qu'elle toussa légèrement et rigola en même temps « sérieux ? » oui, c'était drôle, mais qu'il ne s'offusque pas surtout. « Tu me diras, on a tous eu plusieurs vies... j'ai été chanteuse dans un groupe à Londres... on ne dirait pas comme ça, hein ? » rigola t-elle. Ils étaient le jour et la nuit l'un et l'autre, du moins sur le papier, et pourtant, ils avaient l'air de bien s'entendre. C'était plutôt cool tout ça, non ? |
| | | | (#)Jeu 4 Oct 2018 - 0:19 | |
| A croire qu’elle était vraiment determinée à venir habiter chez Owen puisqu’elle se lança dans ce défi en moins de temps qu’il ne fallait pour le dire. La voilà penchée sur le thermostat, sa fourchette à la main pour ouvrir le petit clapet. Owen la laissa faire, mais s’inquiétait presque en la voyant toucher aux différents fils. Débrancher l’un et l’autre pour faire des échanges… il n’osait rien dire mais n’était pas forcément rassuré. « T’es sû… » re. Apparament, oui elle l’était puisque ca semblait avoir marché. « tadaaaaam » le prêtre était sur le cul, on pouvait le dire. Il était même en admiration devant elle. « On va chercher tes meubles maintenant ? » façon de dire qu’elle avait passé le défi haut la main et qu’elle pouvait bien sûr emménager, mais il le savait avant qu’elle ne s’engage dans la réparation du thermostat. « t’as d’autres talents cachés comme ça ? » sans vouloir faire des clichés, Owen était loin de s’imaginer que ce bout de nana se démerde aussi bien en bricolage. « je signe où ? Où est le contrat de location ? » tiens, ca faisait penser au prêtre qu’il n’avait absolument pas pensé à ça. « tu fais bien de me le dire… » il était novice en la matière et il n’avait pas pensé à faire un contrat pour mettre au claire les conditions de locations. « Je vais m’en occuper rapidement ! » il se renseignerait aussi sur ce qu’il devait y mettre, s’il y avait une législation à propos de ça, il n’y connaissait rien. Peut être devait-il aussi informer son propriétaire ? Bonne question… il fallait sans doute commencer par là. C’était des questions qui ne lui étaient pas venue à l’esprit encore. Tess touchait du doigt les bons points. La fausse blague d’Owen concernant internet n’avait pas pris puisque la boxe n’était pas vraiment dissimulée et que la jolie métisse l’avait déjà remarqué. « Je t'avoue que je regarde très peu la télé, mais j'utilise beaucoup internet, avec mon travail. Simplement... je ne squatte la télé que pendant la saison de NBA et ça va pas tarder à commencer d'ailleurs » une amatrice de sport ? Owen se mit à sourire, intéressé. « alors on devrait s’entendre ! Il y a une chose dont je n’ai pas encore parlé mais régulièrement, j’ai des amis qui viennent ici, quand il y a des événements sportifs à la télé. On est plus branché rugby mais tout y passe, le basket y compris… ca se finis en soirée bière et pizza. » c’était une condition que le nouveau locataire d’Owen devait accepter, car s’il était prêt à faire des concessions sur Jesus et ses croix, ce n’était pas le cas pour ça. « T’en fais pas, il s’agit pas d’une bande de bons chrétiens et culs bénis. Ils ne sont pas forcément croyant non plus. » Hassan était musulman, mais concernant les autres, pas de confession particulière en vue. Il précisait des fois qu’elle flippe d’un débarquement de grenouille de bénitier dans l’appart. Curieux, Owen avait demandé à Tess pourquoi elle se sentirait rassurée de vivre avec un prêtre. « on va dire que j'ai eu peur des hommes pendant longtemps et que j'commence tout juste à sortir de ma coquille. mais avec toi, j'crains rien » il hocha la tête doucement, il voyait le genre ouais. « Je confirme, pour le coup, tu crains rien avec moi oui ! » cela faisait 7 années qu’Owen n’avait pas touché une fille. On ne pouvait pas dire qu’il n’en désirait pas, il avait fait vœux de chasteté certes mais il ne contrôlait pas toujours ses envies. Mais il pouvait se féliciter de tenir et il savait qu’il en était capable encore longtemps. Du moins, c’est ce qu’il espérait, pour l’instant, il ne pensait pas être une menace pour lui-même. La réaction de Tess lorsqu’il lui avoua avoir été dentiste le fit rire à son tour. « T’étouffes pas ! » il comprenait que l’annonce pouvait être surprenante « Tu me diras, on a tous eu plusieurs vies... j'ai été chanteuse dans un groupe à Londres... on ne dirait pas comme ça, hein ? » Il haussa les épaules. « Artiste un jour, artiste toujours ! En vrai, je suis pas forcément étonné. Quel genre de groupe ? » il était plutôt satisfait d’être tombé sur Tess, il accrochait vraiment avec elle et il ne craignait rien pour leur futur colocation, du moins, pour le moment. « Et si non, t’es du genre à aimer les grosses soirées ? Tu sors ou tu reçois beaucoup, en général ? » Bien sûr, Owen n’allait pas lui refuser des visites, elles seraient chez elle autant que lui ensuite. Il voulait juste vraiment savoir où il allait mettre les pieds. « et tu fumes ? » ça par contre, ca risquerait de coincer. Il n’était pas anti fumeur, par contre, impossible de fumer à l’interieur de l’appartement.
|
| | | | (#)Jeu 4 Oct 2018 - 20:12 | |
| Owen semblait agréablement surprit par les talents de bricoleuse de la jolie métisse. En guise de réponse, elle lui avoua tout simplement « la vie toute seule est formatrice » et c'était quelque chose à laquelle elle croyait vraiment. Vivre seule permet de découvrir des talents insoupçonnés et également à développer des talents que l'on ne développerait pas sans la solitude. Quand tu n'as personne pour t'aider au quotidien, tu apprends à déboucher à évier, changer le joint des wc, nettoyer le tambour de la machine à laver et d'autres petites choses toute bête du quotidien. Alors oui, Tess avait réussi à comprendre comment les bases de l'électricité fonctionnaient, vivant seule dans une vieille maison qui avait près de quarante ans. Il était important qu'elle connaisse certaines choses et dans sa maison, elle en avait apprit. Elle avait commis des erreurs, mais elle avait apprit, toujours un peu plus au fil des expériences. De ce que disait le blond, où plutôt, ce qu'il laissait sous-entendre, il semblerait que Tess soit acceptée au sein de la nouvelle colocation. La jeune femme sourit quand il lui parla du contrat de location. Oui, c'était quelque chose qu'il allait falloir faire et pour lequel ils devraient se mettre d'accord. Lorsqu'ils évoquèrent par la suite la nouvelle saison de NBA, Tess comprit qu'Owen était un fan de sport. C'était parfait, elle clairement, la NBA c'était quelque chose de sacré et ce, depuis toujours. « Bière et pizza, tout me plait dans ce programme, mais après j'aime bien aller voir certains matchs au bar directement, l'ambiance est plutôt chouette » et puis, peut-être qu'Owen aimerait rester avec ses copains pour le match et ne pas se taper une colocataire fille. Parce qu'après tout, ce n'était pas parce qu'ils allaient vivre ensemble qu'ils devraient tout partager non plus. Chacun avait le droit à son intimité, au respect de ses loisirs et convictions et c'était quelque chose d'important pour Tess. Elle sourit quand il prit soin de préciser quelque chose à propos de ses amis « eh mais j'porte aucun jugement, t'es chez toi hein, si tu veux ramener des culs bénis, tu en as le droit et je te jugerai pas » précisa t-elle. Tess était tolérante et ouverte d'esprit. Pour elle, elle n'était personne pour juger et ne voulait pas entrer dans ce jeu-là. Owen avait ses habitudes et il était hors de question qu'elle y mette un terme en arrivant ici. Owen n'était pas un homme ordinaire, il était prêtre et très vite, ils en arrivèrent à parler de ce sentiment de sécurité que ça produisait chez la jeune illustratrice. Owen était dentiste, dans une autre vie, la jeune femme sourit grandement à cette idée et en profita pour lui parler de sa carrière de chanteuse à Londres, pendant quelques années. Il s'intéressa à sa musique et lui demanda quel genre est-ce qu'elle chantait. Elle bu un peu de son café et puis répondit en souriant toujours « R&B électro-pop » lança t-elle en ne perdant pas de son sourire. Allait-il comprendre ce que cela signifiait ? « Je pourrai te faire écouter le jour où tu me soigneras une dent ? » plaisanta t-elle alors. Après tout, il s'agissait de deux anciennes vies pour l'un, comme pour l'autre. Quand il s'intéressa à sa vie personnelle, Tess posa sa tasse à café et soupira légèrement « à dire vrai... j'ai passé seize ans de ma vie enfermée dans la maison héritée de ma maman » elle leva les yeux vers Owen et continua « j'ai... j'ai connu des moments difficiles » pour ne pas dire très difficiles même. « On va dire que j'étais très casanière, je sortais très peu de chez moi et mis à part mes meilleurs amis, je ne voyais personne » elle haussa les épaules. Cette vie lui avait plu, d'un certain côté. Mais ce n'était pas la Vie. « Mais en ce moment j'essaie de changer, de devenir meilleure et... il était primordial que je quitte cette maison et que... je me sociabilise » avoua t-elle comme un nouveau défi. Au moins, tout -ou presque- était dit. Quand il lui demanda si elle fumait, elle lança « je vais pas être rassurante, mais j'suis quelqu'un d'honnête. J'ai été fumeuse, ainsi que droguée depuis que j'ai seize ans » elle leva les yeux vers lui et lança « mais j'ai tout arrêté y'a plus d'un mois maintenant » elle sourit et lança « c'est dur, mais je veux tenir mon engagement envers moi-même » et c'était vrai. Peut-être que c'était aussi pour ça qu'elle cherchait une colocation : avoir de nouveau quelqu'un qui lui fout une claque quand elle ne marche pas droit, comme sa mère pouvait le faire. |
| | | | (#)Jeu 4 Oct 2018 - 23:07 | |
| C’est vrai que Tess avait vécu toute seule dans une grande maison. Elle devait en savoir des choses et elle devait bien se démerder. Owen la voyait mal être le genre à appeler à l’aide dès qu’il y avait un truc de travers. Elle semblait être autonome, cherchant à comprendre ce qui clochait avant d’alarmer qui que se soit. Au moins, elle pouvait faire de sacrée économie et surtout être fière d’elle. « Je saurai en tirer profit, crois-moi. » bon, il n’avait pas l’intention d’abuser de ses compétences non plus. Il n’allait pas faire d’elle un elfe de maison à ses ordres. En même temps, Owen sortait son téléphone pour se mettre une alarme nommée ‘contrat location Tess’ qui lui rappellerait lorsqu’il sera tranquille, qu’il doit s’en occuper. Il n’allait pas le faire maintenant et il ne le ferait pas une fois qu’elle sera partie non plus car il commencera sans doute à être un peu tard pour toute cette paperasse. Le lendemain était un bon timing. Et puis, il aura aussi eu le temps de cogiter à cette rencontre et de se rendre compte si oui ou non, c’est vraiment ce qu’il voulait. Ensuite, il sera trop tard pour faire marche arrière. Une fois que Tess aura mis les pieds pour de bon dans l’appartement, déposé ses meubles après avoir remis à son gout la chambre, il sera bien trop tard. Mais il semblait être sûre de lui et rarement, il changeait d’avis. Il avait la qualité de savoir prendre les bonnes décisions assez rapidement, esprit de synthèse. « Bière et pizza, tout me plait dans ce programme, mais après j'aime bien aller voir certains matchs au bar directement, l'ambiance est plutôt chouette » Owen était plutôt du genre à se retrouver avec ses potes chez les uns et les autres, pas tellement dans les bars ou si non c’était directement dans les stades. « tu pourras goûter à l’ambiance dans les tribunes un jour, si ca te dit. J’fais du rugby, c’est pas du basket, je te l’accorde, mais ca mérite d’être vu une fois. J’ai des amis qui sont professionnels. » Priam en tout cas, Rhett c’était plus compliqué, officiellement il était toujours pro, mais il ne jouait plus sur le terrain, il était déjà passé coach. « eh mais j'porte aucun jugement, t'es chez toi hein, si tu veux ramener des culs bénis, tu en as le droit et je te jugerai pas » Owen se doutait bien qu’elle le jugerait pas pour ça, il avait sentie qu’elle était du genre tolérante et elle n’avait pas besoin de lui rappeler. «t’en fais pas, j’plaisantais. Mais, réellement, mes potes sont pour la plupart athé… et les prêtres du coin sont encore tous pas mal âgé pour les inviter à boire un coup en afterwork. D’ici quelques années, peut être qu’ils se seront renouvelés… » avec l’âge… le père Perkins était le premier à avoir quitté ce monde, d’autres n’étaient pas loin de le suivre de près. Maintenant que son café avait refroidit, il pouvait enfin le boire, il était du genre à boire son café presque froid tellement il avait peur de se brûler à chaque fois… Bon nombre de fois, sa langue s’était souvenue de son impatience. Parlant tous les deux de leurs passés, Tess avoua avoir chanté du RnB electro pop. Owen n’avait absolument aucune idée de que ça pouvait donner. « Je pourrai te faire écouter le jour où tu me soigneras une dent ? » il hocha la tête, amusé. « Ouais, j’veux bien, j’suis pas du genre à écouter que des chants grégoriens mais là, le RnB Electro Pop, j’ai aucune idée de ce que ça pourrait être. » Rnb oui, electro oui, pop musique oui, mais les trois assemblés, c’était le néant. Elle répondit ensuite aux questions d’Owen sur ses habitudes en terme de sorties. « à dire vrai... j'ai passé seize ans de ma vie enfermée dans la maison héritée de ma maman j'ai... j'ai connu des moments difficiles. On va dire que j'étais très casanière, je sortais très peu de chez moi et mis à part mes meilleurs amis, je ne voyais personne » Le prêtre l’écoutait attentivement, ayant comme l’impression qu’elle se confiait aussi et il appréciait cette sincérité dont elle faisait preuve alors qu’en réalité ils ne se connaissaient pas. « Mais en ce moment j'essaie de changer, de devenir meilleure et... il était primordial que je quitte cette maison et que... je me sociabilise. je vais pas être rassurante, mais j'suis quelqu'un d'honnête. J'ai été fumeuse, ainsi que droguée depuis que j'ai seize ans. mais j'ai tout arrêté y'a plus d'un mois maintenant » un mois c’était court et pourtant, elle ne portait aucune trace sur son visage d’un quelconque passé addictif. « J’apprécie que tu sois honnête, vraiment ! » il hocha la tête avant de goûter à nouveau à son café. « c'est dur, mais je veux tenir mon engagement envers moi-même » Il ne pouvait être qu’admiratif devant sa détermination. « Bah écoute, si jamais je peux aider… comme on va vivre ensemble, autant que je serve aussi à quelques choses ! » Il imaginait que de ne plus habiter seule pouvait lui permettre d’avancer réellement. Il avait l’impression d’être porteur d’une mission à présent mais il savait que l’effet s’estomperait au fur et à mesure des jours passés. « J’ai rien contre les fumeurs… enfin, si tu fumes la clope, pour moi y a pas de problème. J’ai longtemps fumé avant. Mais je tiens juste à ce que l’appartement reste vivable, pas de fumée à l’interieur. On a un accès au toit juste en sortant de l’appartement, c’est juste au dessus, c’est possible d’aller fumer la haut, plutôt que descendre. Et la vue est plus sympa. »
|
| | | | (#)Ven 5 Oct 2018 - 13:07 | |
| Owen avouait avoir des amis rugbymen professionnels. Tess arqua un sourcil, c'était chouette ça, mais c'est vrai qu'elle, c'était surtout la NBA, mais pourquoi pas voir un match un jour ? L'ambiance dans un stade n'a rien à voir avec une soirée bière-pizza devant une télé, même avoir ses meilleurs copains. Tess rigola lorsque Owen lui parla de ses amis, mais aussi des autres prêtres de la ville. Il avait beaucoup d'humour et ça ne pouvait que lui plaire, forcément. Elle aimait le second degré et encore plus l'humour noir, mais elle avait tout de même une certaine appréhension. Rire noir avec un prêtre, ça n'allait pas lui bloquer les portes du Paradis quand même ? Enfin... si Paradis il y a, pas vrai ? Il n'aimait pas les chansons d'église, et c'était tant mieux ! Tess n'avait même pas pensé à ça, mais en réalité, elle n'aurait pas pu du tout vivre avec quelqu'un qui n'écoutait que ça. Alors par curiosité, elle demanda « tu écoutes quoi alors comme musique ? » avant d'ajouter « j'te préviens, moi j'aime beaucoup mettre ma musique fort et danser comme une gogole dessus, c'est mon truc à moi, voilà, j'avoue mes péchés » lança t-elle en rigolant et en levant les paumes en avant. Son rire envahissait l'espace presque tendrement, tandis qu'Owen terminait de boire son café qui avait bien du refroidir. Tess avait fini sa tasse, qu'elle avait reposé près de la machine à café. Lorsqu'il lui en demanda davantage sur elle, et qu'elle parla de son passé, Tess jouait cartes sur table. Ca ne servait à rien de lui mentir, si c'était pour qu'il dise oui aujourd'hui à son emménagement et que finalement, dans un mois elle doive trouver autre chose... Ca n'avait aucun intérêt. Tess préférait toujours dire la vérité, elle ne mentait pas, même lorsqu'elle le devrait probablement. Mais Owen semblait apprécier sa sincérité, à moins que ça ne soit « en théorie » et que finalement, l'idée de vivre avec une ancienne droguée ne lui plaisait pas plus que ça ? « Enfin, quand je dis droguée, je parle de la fumette hein ! J'me suis jamais piquée ou quoi... » précisa t-elle parce qu'elle ne voulait pas non plus paraître pour ce genre de droguée. Oui, parce qu'apparemment il y avait des genres. « Non, je t'ai dit, je ne fumerai pas, mais par contre on peut aller voir le toît là ? Tu m'as donné envie de voir ça » sourit-elle toute excitée. Ah oui, s'ils avaient un accès au toît et une possibilité de l'aménager, elle allait être heureuse elle. C'était super ça, non ? Elle se voyait déjà avec des transat, une petite glacière avec des bières, des poufs de toutes les couleurs. Oh oui, un vrai petit paradis ça non ? N'empêche qu'Owen avait l'air cool, sincèrement et que c'était chouette qu'il soit ouvert d'esprit. Le fait qu'il soit prêtre était rassurant pour elle, parce qu'elle se disait qu'elle ne risquait rien, mais surtout, qu'elle était tout simplement en sécurité. Comme s'il allait sûrement chasser le mauvais œil d'elle et de sa vie, c'était un peu comme avoir un trèfle à quatre feuille en permanence à côté de soi, non ? Outre ça, Owen semblait représenter un chemin de vie plus sain et c'était ce dont elle avait besoin. Non pas d'une religion, mais de quelques principes, quelques pistes, quelques choses sur lesquelles elle puisse s'appuyer pour s'aider à se reconstruire après tous les drames vécus. Alors qu'ils étaient en train d'accéder au toît, la jeune femme lui demanda « j'peux te demander un truc ? » avant de finalement lui demander « pourquoi tu as voulu entrer dans les ordres ? » |
| | | | | | | | [FF] the blaze « queens » ft. owen |
|
| |