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 hard knock life (leah)

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Message(#)hard knock life (leah) EmptyDim 23 Sep 2018 - 4:59

hard knock life
Not a soul on the road, not a star in the sky It's a desert in my heart, and I know where to hide. I'm your king of nothing at all And you're my queen of nothing at all
 
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La gamine pleurait des larmes de crocodiles que même le sourire de Lonnie et la peluche de Mr Ours qu'il tenait entre ses mains n'arrivaient pas à arrêter. C'était peut-être le fait de ne pas comprendre pourquoi sa mère était couverte de bleus ou pourquoi on avait attaché les mains de son père, proscris devant la porte de la chambre, trois agents de police lui tenant compagnie. Elle avait quoi, quatre ans, peut-être cinq, et se trouvait déjà face à une situation bien trop complexe pour son jeune âge. Le policier avait appelé les services sociaux, pris sur lui de ne pas ouvrir les bras pour happer l'enfant et couvrir les bruits avec des mots réconfortants pour arrêter ses pleures. Rien de tout ça n'avait de sens, ni les menottes aux poignets de son père, ni les contusions autours des lèvres de sa même et encore moins les bleus qui couvraient ses poignets fêles d'enfant sans défense. Lonnie soupira longuement, chassant les mauvaises pensées de son esprit pour s'aligner sur quelque chose de plus professionnel, de moins tendu. « Hartwell, les services sociaux sont là, ils vont prendre la gamine. » Il avait hoché la tête sans pour autant détourner le regard de la fillette et de ses boucles brunes tâchées par les larmes et l'avait prise dans ses bras pour la soulever, prenant le soin de cacher ses yeux lorsqu'il passa à côté de son père qui lui aussi avait pleuré, avait crié, s'était débattu pour tenter de sauver sa famille déchirée. Sans attendre Lonnie avait glissé l'enfant dans les bras tendus d'une dame au sourire accueillant mais aux yeux fatigués qui s'était empressé de fermer la porte derrière elle alors que la gamine hurlait pour revoir sa mère et que la mère pleurait de devoir laisser sa fille. Abattu par les derniers pleurs Lonnie s'était rendu dans la salle de bain et les deux mains posés sur le lavabo il avait attendu quelques longues minutes avant de retourner auprès de ses collègues qui étaient déjà en train d'embarquer le père, toujours à trois afin d'éviter le moindre problème qui n'aurait, de toute façon, pas joué en sa faveur.

De retour au commissariat il avait fait les cents pas devant la machine à café, pesant le pour et le contre à l'idée de rester ici pour terminer son dossier ou bien de fuir loin de cette histoire, dans le bar le plus près de préférence. La décision avait été prise en quelques secondes et Lonnie avait arraché sa veste du dos sa chaise avant de dévaler les escaliers quatre à quatre en espérant ne pas tomber sur un collègue qui le forcerait à rester pour "en parler". Il avait hésité de longues minutes, le téléphone dans la main, à envoyer un message à Greta qui se serait faite - même sans le vouloir - témoin de cette histoire et de la tristesse de Lonnie. Mais il y avait des choses à ne pas faire, surtout durant les premiers temps d'une relation que l'on voulait voir évoluer, alors Lonnie avait rangé le téléphone dans sa poche, se préparant en avance au sermon qu'il allait recevoir de la part de l'auteure pour ne pas avoir eu le courage de l'appeler. La cloche accueillante au dessus de la porte du McTavish serait sans doute le seul son qu'il entendra de la soirée, ça et les innombrables chants (pas toujours justes) des consommateurs heureux et bien trop bourrés pour se rappeler des paroles. Lonnie s'était rendu au bar sans attendre et avait harangué la serveuse d'un geste de la main et d'un sourire poli. « Bonsoir, je vais vous prendre une bière, pression, sil vous plait. » Les coudes sur la table Lonnie avait attendu sagement que quelqu'un le délivre de sa tristesse en lui apportant assez de liquide pour se noyer avec ses démons.
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Message(#)hard knock life (leah) EmptyLun 24 Sep 2018 - 8:28

HARD KNOCk LIFE / LONNIE&LEAH

 Ce soir là, Leah n'était pas supposée être de service. Elle avait été forcée de prendre plusieurs jours de congé, car elle avait chopé un mauvais rhume qui l'avait clouée au lit, fiévreuse. Elle avait tenté d'aller bosser, mais on l'avait remballée chez elle en lui disant qu'elle allait contaminer tout la clientèle. Touché. Elle ne supportait pas devoir prendre ses journées, elle ne pouvait pas se le permettre. Cela faisait donc trois jours qu'elle était cloîtrée chez elle, ne quittant son lit que pour errer dans son appart à la recherche de nourriture. Même si elle avait eu du mal à se l'avouer, ce repos forcé lui faisait malgré tout du bien. Elle travaillait plus que de raison, puisque toutes ses économies avaient été englouties dans des frais d'hôpitaux quelques mois auparavant. Et elle était restée un certain temps sans travailler, le temps de récupérer à la fois physiquement et psychologiquement. La jeune femme devait donc prendre des services supplémentaires si elle voulait conserver son appartement, qui était pour elle une des seules preuves de son indépendance retrouvée. Elle commençait tout doucement à se sentir mieux, mais elle avait connu des jours meilleurs. Il lui restait encore deux jours supplémentaires avant de reprendre la route du MacTavish, sur les conseils avisés du médecin. Mais c'était sans compter le coup de téléphone qu'elle reçu en pleine après midi, alors qu'elle était affalée à regarder un de ces films en noir et blanc dont elle raffolait. Lorsque son portable sonna, elle jeta un oeil un peu hagard dans la direction présumée du bruit, légèrement étouffé. Déjà, elle était étonnée qu'il ait encore de la batterie. Ensuite, elle estima qu'il devait se trouver quelque part entre la pile de coussin, la couette de son lit, et certains vêtements qu'elle avait laissé traîné. Son côté maniaque se mettait sur pause quand elle n'était pas bien, une des seules exceptions! Elle se lança dans une fouille qui prit rapidement des airs de spéléologie, essayant de le retrouver avant que la sonnerie ne se coupe. Elle manqua son coup. Elle finit tout de même par brandir le portable avec un petit air triomphant (vaincre le bordel, quelle fierté!). Cet air disparu rapidement de son visage pour laisser place à l'exaspération, alors qu'elle écoutait le message vocal qu'on lui avait laissé.


"Leah, j'espère que tu te sens mieux parce qu'il va falloir que tu ramènes tes jolies petites fesses au bar ce soir. On a besoin de toi!" La jeune brune se laissa tomber dans son lit en soupirant. Quelle angoisse, elle était loin d'avoir son peps habituel pour aller bosser. Elle jeta un oeil à l'heure affichée sur son réveil, calculant mentalement combien de temps elle avait devant elle pour reprendre forme humaine avant d'y aller. Mouais. Ca allait devoir le faire de toute façon. Dans un long soupir de lamentation, elle se dirigea vers sa salle de bain afin de prendre une longue douche, histoire de réveiller tout ça. Par après, elle laissa ses cheveux sécher naturellement, tout en se forçant à manger quelque chose. Elle fouilla dans ses armoires, et fini par tomber sur l'un des derniers vestiges de ses courses passées. Des cornflakes, ça ferait l'affaire. Elle chopa ce qu'il restait de lait dans le frigo et vérifia machinalement s'il n'avait pas tourné. C'était une habitude qu'elle avait prise depuis qu'elle s'était envoyée une bonne gorgée de lait à même la bouteille sans vérifier lorsqu'elle était plus jeune. Elle l'avait amèrement regretté, et il lui avait fallu longtemps pour s'en remettre. Voyant que l'heure avançait, elle mangea ce qu'elle pouvait sans trop d'envie, puis retourna dans sa chambre se préparer. Elle ne tergiversa pas longtemps sur sa tenue, et s'habilla simplement. Elle mit juste un haut un peu coloré, histoire de rehausser son teint qui était beaucoup plus pâle que d'habitude. Elle lorgna vers le miroir et fit la moue. Elle faisait franchement peur. Prenant son courage à deux mains, elle se maquilla légèrement mais suffisamment pour camoufler ce qu'elle pouvait. Ne restait que ses yeux légèrement larmoyants et son nez encore un peu rougit par ce mauvais rhume. Après quelques minutes, elle estima qu'elle avait fait tout ce qui était en son pouvoir pour améliorer son apparence.

Les premiers moments de son service furent relativement difficile, mais très vite elle se remit dans le bain et en oublia presque qu'elle n'était pas totalement rétablie. C'était fou ce phénomène. Plus on restait chez soi à ne rien faire, plus on se sentait mal. Et dès qu'on était actif, on se sentait mieux. Miraculeux. Cela dit, elle allait devoir faire attention, à trop forcer sa tension allait lui jouer des tours. Il y avait pas mal de monde aujourd'hui, certains devaient même être là depuis déjà quelques heures, au vu de leur état. Profitant d'un court moment de vide, elle se servit un Coca bien frais, histoire de continuer à s'alimenter en sucre. Elle se l'enfila rapidement, quand un nouveau client fit son entrée dans l'établissement.



« Bonsoir, je vais vous prendre une bière, pression, sil vous plait. » Il s'était directement installé au bar, sans hésitation. Elle détailla le nouveau venu. Elle avait ce sentiment de déjà vu, mais en même temps, il était plus que probable que ça ne soit pas la première fois du jeune homme au MacTavish. Elle lui rendit son sourire, et entreprit de lui préparer sa bière, presque avec automatisme. Depuis le temps, elle ne faisait presque plus attention à ses mouvements, et pourtant ses bières étaient toujours parfaitement servies. Elle la posa face à lui, puis croisa les bras en le regardant.


"Dure journée?" La jeune brune avait presque un don pour déceler les âmes en peine, en étant une elle-même, ça facilitait les choses. Elle avait vu la tristesse dans ses yeux, ce qui lui avait directement donné cette impression. L'avait-elle déjà croisé en dehors du bar? Elle voyait tellement de monde, ça devenait difficile pour elle de reconnaître chaque personne rencontrée, même à plusieurs reprises... 
Pando


Dernière édition par Leah Baumann le Ven 19 Oct 2018 - 19:30, édité 1 fois
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Message(#)hard knock life (leah) EmptyJeu 18 Oct 2018 - 13:07

hard knock life
Not a soul on the road, not a star in the sky It's a desert in my heart, and I know where to hide. I'm your king of nothing at all And you're my queen of nothing at all
 
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Les cris de la gamine retentissaient encore dans son esprit comme le mécanisme d’un coucou qu’on aurait trop entendu et qui ne veut pas disparaître. Des affaires comme celle-là il en a connu plein, des tas même qui sont encore disposées dans des cartons qui décorent de façon morbide la salle des archives, mais jamais il n’arrive à ce débarrasser des cris et des supplices les premiers jours, ils restent présent dans son esprit comme autant d’esprits frappeurs qui hanteraient les couloirs d’un vieux château. Le calme de son appartement ou la présence apaisante de Greta ne changerait rien à cette situation, et Lonnie n’avait – de toute façon – pas envie de ruiner le quotidien de l’auteure qui se voulait déjà bien rempli et assez occupé par l’écriture de son deuxième opus. Il n’y avait alors qu’une seule solution, la plus démoralisante de toute mais aussi la plus simple (et beaucoup moins chère que les séances chez le psy), se mettre une belle caisse en espérant que le McTavish ne soit déjà pas rempli, parce que le policier n’avait aucunement envie de passer le reste de sa journée coincé entre les piliers de bars et les jeunes femmes éméchées persuadées d’être la nouvelle pépite de la chanson. La cloche rassurante avait marqué son entré et pas une âme ne s’était retournée pour contempler la mauvaise mine de Lonnie ainsi que son mauvais goût vestimentaire puisque, dans la précipitation, il avait enfilé sa veste à l’envers. Accoudé au bar il avait à peine eu le temps de poser son disgracieux postérieur sur le tabouret que le mot « bière » était sorti de sa bouche sans la moindre hésitation, et le sourire que lui avait rendu la serveuse était une petite bouée de sauvetage en plastique dans sa mer de désespoir. Elle avait la main ferme et des bonnes intentions, ce que ce le policier avait réussi à déceler derrière son rictus et son regard amical, et puis elle lui avait servi sa bière avec la simple couche de mousse obligatoire, ce qui était déjà un grand pas comparé à ceux qui remplissait la moitié du verre avec du vide. « Dure journée ? » Lonnie avait plongé ses lèvres dans le verre, tête baissée, et bu une longue gorgée avant de trouver les mots face à cette inconnue qui lui disait pourtant quelque chose (en même temps il allait souvent au bar, faible devant la bière). « On peut dire ça oui. » Peu convaincu du fait de parler de ses ressentis avec des inconnus, et surtout très embêté de ne pas avoir une vie trépidante qui ferait sourire, Lonnie avait simplement hoché la tête avant de reprendre la dégustation de son breuvage favori. « Sûrement tout aussi dure que la vôtre » D’un mouvement de la tête il avait indiqué un coin où des hommes, aux têtes bien plus avinées que la sienne, faisaient étalage de leur catalogue de blagues graveleuses et de leurs « états de faits » glorieux  avec les femmes. Il n’avait jamais eu de penchant pour les prises de têtes et les bagarres idiotes, pourtant Lonnie se donne toujours un malin à faire taire les individus menaçant ou dangereux en dégainant son insigne brillant, l’un des petits avantages à faire partie des forces de l’ordre mais un avantage qui ne devait pas devenir une habitude sous peine de se voir retirer tous les bons côtés du métier de flic. Abandonnant son bout de comptoir tout en ajustant son dessous de verre au-dessus de bière pour signifier que si quiconque y touchait il serait flagellé en place publique, Lonnie avait fait le tour de la pièce pour se rendre aux toilettes et avait croisé son reflet blanchâtre dans le miroir. L’eau froide qui sortait du robinet et qu’il s’éclaboussait sur le visage ne devait être qu’un mythe, et pourtant il voyait là une solution radicale à cette mauvaise mine qui se prêtait si bien à l’arrivée d’Halloween. Un petit pep talk de motivation plus tard le policier avait retrouvé sa place de gargouille de bar tout en prenant bien soin de réduire son allure devant le groupe d’hommes toujours atteler à la description de la femme parfaite qui, bien évidemment, ne devait s’occuper que des gosses et de la cuisine. « Vous devez en avoir beaucoup dans une soirée non ? » Lonnie avait froncé les sourcils, la boue dubitative avant de se reprendre envers la jeune femme. « Non pas que vous en ayez peur hein, je suis sûr que vous savez vous défendre. » Plissant les yeux devant sa stupidité de croire que toutes les serveuses étaient forcément apeurées par les hommes Lonnie avait préféré se replonger dans sa bière plutôt que de dire une nouvelle connerie. Du bout des doigts il avait repoussé le verre vide sur le comptoir avant d’en commander un autre, pour la forme, et surtout pour ne pas avoir à rentrer chez lui tout de suite.  « Je vais en reprendre une, merci » Qu'il balance du bout des lèvres tout en effaçant les signes de fatigue de ses yeux d'une main lourde sur ses paupières.
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Message(#)hard knock life (leah) EmptyVen 19 Oct 2018 - 19:28

HARD KNOCk LIFE / LONNIE&LEAH

Leah contemplait maintenant cet inconnu avec un air à la fois curieux et réservé. Il avait l'air d'en avoir bavé. Ca datait peut-être d'aujourd'hui s'il avait réellement eu une journée compliquée. Ou peut-être était-il accablé par la vie et venait-il s'échouer à son bar comme beaucoup avaient l'habitude de le faire. Noyer son chagrin ou ses soucis dans l'alcool était la solution pour beaucoup et la jeune femme en avait vu passer des tas. Il y avait ceux qui s'épanchaient sans problème sur leur vie, lui donnant tous les détails possibles. Et puis les autres, plus taiseux, qui se contentaient simplement de boire leur verre le regard vide. Elle n'était pas du genre à se mêler de ce qui ne la regardait pas, mais quand elle voyait un client arriver dans un état lamentable, elle ne pouvait pas s'empêcher de lui demander ce qui n'allait pas, quitte à se faire envoyer bouler comme ça avait déjà pu arriver. Mais la majorité d'entre eux étaient prêts à discuter, réalisant que parler à un inconnu était parfois beaucoup plus facile que  de se confier à des proches. Et puis elle avait un don pour mettre les gens en confiance. Parfois même hors de son boulot, de parfaits inconnus se mettaient à lui parler de la façon la plus naturelle du monde, comme si elle attirait la sympathie ou dieu sait quoi. Dans tous les cas, elle n'avait pas pu s'empêcher d'engager la conversation avec le nouvel arrivant, qui tirait une tête de six pieds de long. Elle lui avait demandé avec simplicité s'il avait eu une dure journée, de la même manière qu'elle aurait pu lui parler de la météo. Elle ne voulait pas paraitre trop indiscrète non plus.


 « On peut dire ça oui. » Lui avait-il répondu avec flegme, apparemment peu enclin à discuter de ce qui lui torturait l'esprit. Qu'à cela ne tienne, la brune s'empara de verres vides trônant à côté de lui, se préparant à le laisser seul avec lui-même. Elle commença à se tourner vers l'arrière du bar, lorsqu'il relança soudainement la conversation. « Sûrement tout aussi dure que la vôtre »  Etonnée, elle se tourna à nouveau vers lui alors qu'il joignait le geste à la parole, indiquant d'un geste de la tête un groupe d'hommes particulièrement bien éméchés et aux conversations plutôt douteuses. "Oh ceux là..." Commença-t-elle afin de répondre à l'affirmation du jeune homme. Mais il n'attendit pas une réaction de sa part, se levant soudainement afin de rejoindre les toilettes pour homme. Interloquée, elle posa ses verres vides sur le côté, oubliant pour l'instant sa vaisselle. Elle croisa les bras, s'adossant contre un coin du bar tout en jetant un oeil sur la porte qui venait de laisser passer cet inconnu pour le moins... étonnant. Il n'avait pas la tête de ces piliers de bar dont elle avait l'habitude, et pourtant elle était sure de le connaître, de plus en plus. Le regard qu'il avait, ça lui rappelait quelque chose. Haussant les épaules tout en se disant qu'elle divaguait, elle se reconcentra sur son travail. Ce qui ne dura pas plus de quelques secondes çar le jeune homme revint vers elle d'un bon pas, reprenant sa place et continuant leur conversation comme si elle ne s'était jamais interrompue. 


Un mince sourire s'esquissa sur les lèvres de la brune tandis qu'il l'interrogeait à nouveau sur le bruyant petit groupe qui se trouvait quelques mètres plus loin."Vous devez en avoir beaucoup dans une soirée non ?" C'était pas peu dire, ce genre de clientèle était plutôt fréquente, et elle avait maintenant pris le pli de gérer ces grossiers personnages. Plutôt intimidée au début, elle avait acquis beaucoup d'assurance et de répartie avec les années, rendant les choses beaucoup plus faciles pour elle. Suite à sa remarque, il ajouta précipitamment un   « Non pas que vous en ayez peur hein, je suis sûr que vous savez vous défendre. » Elle s'étonna de sa réaction, comme si il avait eu peur de la vexer. Elle observa le comportement du groupe, alors qu'un l'un d'entre eux imitait maintenant ce qui semblait être ses derniers ébats sexuels, le tout accompagné de bruits et de gestes obscènes. "Un peu trop à mon goût oui." Répondit-elle en levant les yeux face à la scène qui se déroulait sous ses yeux. On pourrait croire qu'elle s'y faisait avec le temps, mais elle était toujours aussi affligée par le comportement humain... Ce travail commençait à la rendre cynique finalement. "Heureusement il y a des gens comme vous pour relever le niveau." Ajouta-t-elle en reportant son attention sur lui. Elle n'avait pas dis ça sur un ton flatteur, c'était juste un fait pour elle. Quelqu'un d'un tant soi peu correct et capable de tenir une conversation sans dévier vers des commentaires sur son physique ou autre, c'était plutôt salvateur pour elle. Et ça lui permettait de passer le temps plus vite. "Et oui je sais me défendre." Lança-t-elle ensuite avec un air amusé ain de réagir à sa seconde remarque. Elle aurait pu rajouter un - depuis peu - mais se garda bien de le faire. Elle avait pris sur elle d'apprendre à se battre depuis quelques semaines, mais s'il savait que quelques mois plus tôt elle s'était retrouvée à l'hôpital après s'être faite tabassée... Il n'y avait maintenant plus de séquelles visibles, celles qui subsistaient étaient de l'ordre du psychologique, et seul le temps permettrait à la jeune femme de guérir. Les réactions de cet homme l'étonnait beaucoup, il avait l'air de regretter ses mots à peine finissait-il de les avoir prononcés, comme le suggérait son attitude alors qu'il s'était de nouveau plongé dans son verre. Elle l'étudia à nouveau, de plus en plus intriguée. Ces impressions de déjà vu  lui faisaient toujours un effet bizarre, comme en cet instant. Plongée dans ses pensées, elle sursauta presque lorsqu'il lui demanda une seconde bière. Elle attrapa celle qu'il venait de terminer, la déposa auprès des autres verres vides qu'il lui faudrait bientôt laver et s'empressa de lui servir, toujours avec autant d'aisance. Elle lui déposa devant lui et alors qu'il leva les yeux vers elle, elle lui sourit à nouveau. "Moi c'est Leah au fait." 


Rien ne l'obligeait à se présenter au final, mais elle en avait envie... Elle avait beaucoup de difficultés à discuter avec des gens sans connaître leur identité, c'était un peu psychorigide de sa part, mais elle était comme ça. Probablement qu'il s'en ficherait, peut-être même qu'il ne lui déclinerait pas son prénom en retour... Mais au moins les présentations étaient faites pour sa part. Ne voulant pas paraître trop intrusive à rester plantée devant lui, elle se détourna pour de bon, embarquant tous les verres vides vers l'évier afin de commencer à les nettoyer. Sur le chemin, elle attrapa un autre coca dans le frigo et le bu directement à la bouteille. Elle commençait à avoir chaud et à regretter son lit finalement...
Pando
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Message(#)hard knock life (leah) EmptyMer 21 Nov 2018 - 13:28

hard knock life
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Dès qu’il s’agissait d’alcool Lonnie faisait pâle figure à côté de ceux qui pouvaient boire sans cesse et sans jamais montrer le moindre signe de fatigue ou de perte de l’équilibre, lui qui n’était qu’un petit bout d’homme par la taille mais aussi par sa capacité à être bourré très vite. Mais il avait tout de même franchi la porte du McTavish, en sachant pertinemment qu’il ne ressortirai que dans quelques heures, le visage rougit par l’alcool et incapable de rentrer sans vomir au moins une fois son maigre dîner sur le trottoir, mais c’était un risque qu’il aimait prendre et dont il avait – surtout – besoin pour se sentir un peu mieux. La barmaid, aussi aimable soit-elle, n’était que l’oreille intérimaire qui souffrirait d’entendre le policier se plaindre ce soir, avant qu’il ne s’échappe par la porte comme un coup de vent. Pourtant le visage amical de la brune qui l’avait accueilli au bar semblait le pousser à se confier, à dire ce qui lui restait coincé en travers de la gorge, chose qu’il ne pouvait pas facilement déposer aux pieds de ses proches sous peine de les voir souffrir avec lui. La mère de Lonnie avait d’autres choses à penser, comme le fait qu’elle était en prison pour le reste de sa vie et qu’elle ne verrait ses fils grandir que par intermittences, Greta était plongée dans les dernières pages de son prochain roman et le Hartwell s’en serait voulu longtemps de l’avoir privé d’instants précieux et nécessaires à la finalisation de l’œuvre. Donc il était seul, ou du moins il voulait le rester pour le moment, accoudé au comptoir entre les traces de bières fraîches et les cadavres de pistaches avec pour seule compagnie le regard compatissant de la barmaid. Regard qui semblait le dévisager un peu et qu’il aurait juré avoir déjà vu quelque part, dans un lointain souvenir de maison animée et de fête. Elle le questionna, gentiment, comme on l’aurait fait avec un enfant grognon dont on veut tirer un sourire, mais Lonnie – dans un mauvais jour – avait répondu de la façon la plus stoïque possible, incapable de se confier plus qu’il ne l’avait déjà fait. « Oh ceux-là… » Sans attendre la réponse le policier s’était rendu d’un pas lent vers les toilettes homme pour éclabousser son visage d’une eau fraîche qui – selon les films – était censée lui donner un coup de pied au cul pour qu’il arrêter de se morfondre, mais comme la plupart des choses qu’on apprend dans les films sont des conneries inventées il se retrouva juste comme un con, le visage et le col de la chemise trempée, à se regarder dans le miroir. Putain de mensonges.

En repassant devant le groupe d’homme de Cro-Magnon qui discutait maintenant de l’ascension néfaste des féministes Lonnie eu envie de sortir son insigne et de les coffrer pour une quelconque raison qu’il expliquerait plus tard. Rejoignant son siège d’un pas rythmé il adressa un demi-sourire à la brune avant de finir les dernières gouttes de bière qui traînaient dans le fond de son verre ainsi que la conversation qu’ils avaient entamée. « Ce sont des imbéciles. Vu la façon dont ils parlent des femmes il ne serait pas étonnant qu’ils soient tous obligés de retourner leur sous-vêtements parce qu’ils ne savent pas les laver  » Il était certes un peu timide avec les femmes mais il n’en restait pas moins un homme avec un tant soit peu de bon sens pour comprendre qu’on n’arrivait à rien en traitant les gens comme de la merde. Elle devait en voir un paquet des gens comme ça et pourtant le policier la questionna quand même, autant pour se faire pardonner d’avoir été si peu agréable que pour meubler la conversation. « Un peu trop à mon goût. » Levant son verre pour reprendre une gorgée de sa nouvelle, et dernière, bière Lonnie lui avait adressé un nouveau sourire avant de se retourner pour lancer un regard froid au groupe d’homme qui s’amusaient à mimer des positions sexuelles tout en lançant des mots obscènes.« Un seul mot de votre part et je les arrête. » C’était un mensonge, mais il espérait au moins faire dresser un sourire sur les lèvres de la jeune femme qui n’avait pas le métier le plus amusant du monde. « Heureusement il y a des gens comme vous pour relever le niveau. » Flatté et rougissant le policier avait bégayé derrière sa bière, se tâchant les lèvres avec la mousse avant de la faire disparaître d’un revers de la main. « Merci du compliment, même si j’ai l’impression de m’être mal comporté tout à l’heure quand j’ai subitement quitté la conversation. » Difficile de croire qu’une heure avant Lonnie était prêt à se saouler la gueule tout seul juste pour oublier sa journée et que, maintenant, il n’y tenait plus tant que ça, préférant de loin faire la conversation avec la brune. « Si vous n’étiez pas obligé de tenir le bar je vous aurai payé un verre ». Souriant, bien plus amicale qu’au début, le policier avait fait retomber ses yeux dans le fond de son verre quasiment vide alors que ses dernières paroles lui brûlaient encore les lèvres. Il n’avait pas voulu insinuer qu’elle était fragile, sans défense, et en aucun cas il n’aurait pensé qu’elle avait besoin d’un homme pour régler ses problèmes, mais le sourire que la jeune femme afficha lui prouva le contraire. Il commanda une nouvelle bière, parce qu’il n’avait pas envie de partir, pas maintenant alors qu’il commençait à se sentir mieux, à retrouver un équilibre entre sa vie personnelle et sa vie professionnelle.

Lorsque la brune déposa une nouvelle bière devant lui Lonnie la remercia dans un soupir alors que le groupe d’hommes venait d’entonner une chanson aux paroles plus que douteuses en se tenant par les épaules et en faisaient valser les verres, qui – forcément – s’étaient répandus sur le sol à leur pieds. « Moi c’est Leah au fait. » Sorti de ses pensées par la brune Lonnie lui avait adressé un sourire avant de replonger son regard vers les mufles qui ne semblaient se soucier ni du voisinage ni des dégâts qu’ils pouvaient causer. Le policier, rendu courageux par l’alcool mais aussi par cette déformation professionnelle qui n’en finissait plus de le tourmenter même dans ses moments off, avait pris les devants en s’avançant vers la bande d’un pas rapide et, un peu, déséquilibré. « S’il vous plaît messieurs, ça serait bien de faire un peu moins de bruit et un peu plus attention à ce que vous faites. » Sans un mot mais suivi par les ralliements et les sifflets du groupe d’homme qui avait pour lui des surnoms peu flatteurs. Retrouvant son tabouret fétiche et la barmaid qui était maintenant occupée à nettoyer des verres, « Lonnie » qu’il avait prononcé avec un faible sourire avant de faire glisser sa main dans la poche de sa veste pour sortir son téléphone et ainsi constater, comme à l’habitude, que personne n’avait essayé de le joindre. « Si jamais ils nous attaquent je prendrai la fuite et vous laisserez seule. » Il avait maintenant pris l’habitude de sourire à la brune, comme un automatisme caché depuis des années, et entre eux régnait déjà une sensation de confiance que Lonnie avait déjà connue avant, dans des souvenirs d’enfance qu’il avait essayé de faire disparaître au fil des années.
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Message(#)hard knock life (leah) EmptySam 24 Nov 2018 - 17:36

HARD KNOCk LIFE / LONNIE&LEAH


Si au début le jeune homme ne semblait guère avoir envie de taper la conversation avec la jeune barmaid, il sembla cependant changer d'avis sur son retour des toilettes des hommes. « Ce sont des imbéciles. Vu la façon dont ils parlent des femmes il ne serait pas étonnant qu’ils soient tous obligés de retourner leur sous-vêtements parce qu’ils ne savent pas les laver  » Cet avis tranché sur la question fit rire la jeune femme aux éclats. Etait-il sincère ou essayait-il simplement de se montrer solidaire envers elle? Dans tous les cas, ça avait au moins lé mérite de lui rendre sa bonne humeur. Malade comme un chien, la brune avait bien du mal à subir les sempiternelles discussions misogynes, les éclats de rires gras et les cris d'animaux - l'alcool semblait les faire retourner à leur état primaire. Même ci cette ambiance était affaire courante lors de tout ses services, il semblerait qu'ils aient décidé de se lâcher plus que d'habitude. Ce soir tout particulièrement, évidemment. "Cette image va me donner des cauchemars, merci." Lança-t-elle en riant. Mais il n'avait pas tord. Pas certaine que le QI du petit groupe face des étincelles. Elle pensait que cette conversation n'allait pas s'éterniser, car le jeune homme semblait vouloir être seul avec ses pensées ce soir. C'est en tout cas l'impression qu'il lui avait donnée, et Leah ne s'en était pas formalisée. Ca n'est pas parce que quelqu'un venait boire un verre - ou plusieurs d'ailleurs - dans un bar bondé de monde, que cette même personne désirait absolument faire la causette. Mais leurs regards posés sur le groupe de primates se donnant en spectacle un peu plus loin, il lui répondit à nouveau. « Un seul mot de votre part et je les arrête. » La brune arqua un sourcil interrogateur avant de lâcher un nouveau sourire. Elle n'avait pas remarqué qu'elle avait affaire à un flic. Encore une fois, ça n'était pas que les gens se promenaient avec leur métier labellisé sur le front, mais en général elle avait une bonne intuition sur ce genre de chose. Sa remarque n'avait pas l'air vraiment sérieuse, nul doute qu'il devait cent fois préférer rester assis au bar à déguster sa bière qu'à réellement arrêter une bande de types bourrés... Puis ils ne faisaient rien de mal finalement, si ce n'est lui taper sur le système. Ca n'était pas encore un crime malheureusement. "Attention je pourrais vous prendre au mot." Nouveau sourire en coin. C'est elle qui plaisantait. Leah aurait beaucoup aimé voir la tête que tirerait son patron si elle faisait intervenir un officier des forces de l'ordre dans son bar, sans réelle raison, mais elle signerait sans doute son arrêt de mort au passage. 


Ravie de constater qu'il avait décidé de rester dans les parages - et ainsi d'égayer sa pauvre soirée - la brune lui affirma sans détour que des clients comme lui relevaient sans un doute le niveau de l'établissement. Ce compliment eu pour effet de le faire rougir, ce qui fit à nouveau sourire la jeune femme. Un policier timide au possible... On aura tout vu. Mais elle trouva ça attendrissant, ça changeait encore une fois de ces types sûrs d'eux qui se croyaient au dessus de tout. « Merci du compliment, même si j’ai l’impression de m’être mal comporté tout à l’heure quand j’ai subitement quitté la conversation. » Elle haussa les épaules à ses paroles, toujours ce sourire aux lèvres qui ne la quittait pas. "C'est bon. Vous avez l'air d'en avoir bavé aujourd'hui..." Ou il en bavait déjà depuis longtemps, allez savoir. La mine défaite, son interlocuteur ne semblait pas en mener large. « Si vous n’étiez pas obligé de tenir le bar je vous aurai payé un verre ». Un sourire venait étirer les traits fatigués du jeune homme, auquel elle répondit sans l'ombre d'une hésitation. Il lui inspirait confiance d'une manière qu'elle n'aurait su expliquer. "C'est gentil. Pas certaine que l'alcool fasse bon ménage avec mes antibiotiques." Et elle grimaça pour appuyer ses dires. Loin d'être une tire-au-flanc, elle n'avait pas ronchonner à revenir bosser, même malade. Mais mélanger les médocs qui la faisait tenir debout à un quelconque spiritueux risquait d'aggraver la situation... Et elle aurait besoin de toute sa tête pour gérer les énergumènes qui ne semblaient pas manquer d'énergie, eux. Qui d'ailleurs semblaient avoir décidé d'atteindre un nouveau level dans l'attitude de connard. Chantant des chansons dont on taira les paroles tout en renversant les verres à tour de bras, Leah porta une main à son front sentant les nerfs monter petit à petit. Malade elle avait encore moins de patience que d'habitude - c'est à dire plus du tout. Prête à leur hurler dessus pour de bon, quitte à frôler le syncope en le faisant, la brune fut toutefois devancée par le policier qui avait l'air lui aussi d'en avoir plus que marre de ce comportement borderline. « S’il vous plaît messieurs, ça serait bien de faire un peu moins de bruit et un peu plus attention à ce que vous faites. » La jeune femme l'observa faire, pas franchement convaincue que le ton employé allait faire le job. Et effectivement, il revint s'assoir au bar sous les insultes et les cris. Au moins il avait essayé. Toujours en nettoyant ses verres, elle lui lança un nouveau sourire. "Merci quand même." Elle était pour le moins absorbée dans sa tâche lorsque ce client prévenant mais toujours inconnu décida enfin de se présenter: « Lonnie » Un prénom simple, qu'il avait lâché tout naturellement avant de vérifier son téléphone, l'air de rien. Mais pour Leah, ce prénom éveillait des souvenirs lointains. Ces yeux, ce regard, ce sourire... et maintenant ce prénom. Pas possible. C'est en tout cas c'est ce que la jeune femme se disait, totalement figée depuis qu'il avait décliné son identité. "... Hartwell?" Murmura-t-elle, presque pour elle même. Ce sentiment de déjà vu et de confiance qu'elle avait depuis qu'ils avaient entamé leur conversation, tout ça aurait une explication si c'était bien lui. Lonnie Hartwell, son amie d'enfance, son roc et soutien lorsqu'elle avait débarqué ici à Brisbane il y a presque 20 ans... Complètement paumée à l'époque. Ils ne s'était jamais revu depuis qu'il avait déménagé... La jeune femme sentait presque sa tête lui tourner. Elle leva de grands yeux interrogateurs vers lui, attendant qu'il lui confirme ou pas s'il était qui elle pensait. Elle était chamboulée, à tel point qu'elle ne prit même pas la peine de répondre à la blague qu'il lui avait lancée juste après, sans doute pour la faire sourire encore une fois... Une habitude chez lui.

Pando
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Message(#)hard knock life (leah) EmptyLun 21 Jan 2019 - 14:15

hard knock life
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Dans la longue liste des choses pour lesquelles Lonnie n’était pas doué il y avait « faire la causette au serveur ». Soit il mettait trop d’émotions et finissait allongé sur le bar, entouré d’anonymes, et dévoilait les moindres détails de sa vie, soit il était encore plus froid qu’un bloc de glace et s’attirait les regards noirs des employés. L’eau ruisselante encore sur son visage, mouillant par la même occasion le col de sa chemise, propre, forcément, le policier avait repris sa place devant le bar avec en tête l’idée de se montrer un peu plus amicale avec la jeune brune qui faisait des efforts pour ne pas lui envoyer la bière dans la gueule. Les hommes du fond, qui avaient sûrement ratés quelques branches en descendant de l’arbre de l’évolution, n’avaient pas cessé leurs jacassements puérils et s’en prenaient maintenant à deux jeunes femmes assises quelques mètres plus loin qui faisaient de leur mieux pour ne pas les entendre. Lonnie ne put s’empêcher de faire une remarque, d’ajouter son grain de le sel à la situation, et il récolta un rire de la serveuse. Bien, le policier devait se rattraper pour son manque de sympathie initiale. «  Cette image va me donner des cauchemars, merci. » Attrapant son verre il l’avait levé vers la jeune femme, un sourire sur les lèvres. « Mais de rien. » Bon camarade et bien décidé à apporter un peu de gaieté dans la soirée de la serveuse Lonnie avait même osé un clin d’œil stupide qui aurait pu le faire passer pour un pervers. Il avait la plaque facile le Hartwell, même si il n’en avait jamais abusé, et il aurait bien simple de se présenter badge en avant vers le groupe afin de leur demander de quitter les lieux. Mais un homme étant un homme il y avait aussi cette question de fierté qui lui donnait envie d’aller mettre les poings sur les « i » et les baffes dans la gueule. La brune arqua un sourcil à sa remarque, manifestement surprise d’avoir à faire à un flic. « Attention je pourrai vous prendre au mot. » Qu’elle lui glissa avec un sourire en coin alors que Lonnie reportait son regard sur les hommes, de façon insistante, ce qui allait sans douter lui coûter une bonne raclée si les macaques décidaient qu’ils en avaient marre de parler et qu’ils voulaient passer à l’action. « Faites-moi un signe discret dès que vous voulez que j’intervienne ». Plus sur le ton de la plaisanterie qu’autre chose, il n’avait que très peu envie de se faire casser la gueule.

Lui qui avait toujours rougit devant les compliments alors qu’il en était avare se trouva embarrassé lorsque la brune lui glissa que sa présence relavait le niveau, insinuant par la même occasion qu’il était bien plus civilisé que le tas d’ordure quelques mètres plus loin (en même temps ce n’était pas difficile). Tâchant ses lèvres avec la mousse de sa bière dans un sursaut surpris il avait accepté la remarque d’un hochement de la tête alors même qu’il ne pensait pas la mériter. « C’est bon. Vous avez l’air d’en avoir bavé aujourd’hui. » Oui, mais elle n’était pas censé le voir, et encore moins le subir. Lonnie avait toujours eu des facilités à cacher ses sentiments, sans doute parce qu’il avait été forcé de mentir plusieurs fois au cours de sa jeunesse, mais c’était toujours compliqué pour lui de rester stoïque face aux dénouements que pouvaient avoir certaines affaires. « Il y a des jours comme ça. » Pour seule réponse alors qu’il plongeait de nouveau dans son verre pour y racler les dernières gorgées. Les cris d’animaux maintenant remplacés par des chansons aux paroles de moins en moins chrétiennes Lonnie avait tout de même essayé de maintenir une ambiance amicale en faisant sa sempiternelle remarque sur le fait que les serveurs ne peuvent pas boire pendant leur heures de boulot, attirant un sourire de la brune. « C’est gentil. Pas certaine que l’alcool fasse bon ménage avec mes antibiotiques. » Elle grimaça légèrement alors que le policier souleva un sourcil. Attrapant dans poche intérieur le petit carnet qu’il trimbalait toujours avec lui Lonnie griffonna une adresse sur la page blanche avant de la déchirer. « Tenez, c’est l’adresse d’un magasin chinois dans Redcliffe. Ils ne font pas de médicaments miracles mais leur soupe au poulet peut tout guérir. » Plusieurs fois la gérante l’avait vu débarquer dans le magasin la mine défaitiste, et elle avait toujours trouvé un moyen de lui redonner le sourire, que ce soit avec la soupe de poulet ou avec les raviolis dont elle était une experte. La serveuse lui glissa son prénom, les nerfs mis à rude épreuve par les connards du fond de la salle, mais Lonnie n’entendait plus que les rires gras et les paroles malsaines. Le policier s’était levé d’un seul homme, subitement envahi par le courage, afin de confronter les énergumènes. Sans surprise, et parce qu’il n’avait pas envie de jouer les gros bras,  il fut l’objet des nouvelles moqueries du groupe alors qu’il rejoignait son siège d’un pas lent. « Merci quand même. »  Un sourire las pour seule réponse le policier se plongea dans la contemplation de son téléphone vide de message, soufflant par la même occasion son prénom alors que ses yeux n’avaient toujours pas quitté l’écran noir. « … Hartwell ? » Relevant la tête et fronçant les sourcils Lonnie eu un moment de panique intérieure. Soit il l’avait déjà croisé et/ou arrêtée et elle avait une très bonne mémoire, soit elle connaissait son nom des journaux et la soirée risquait de devenir de plus en plus étrange. « Pourquoi ? » Reflexe de flic il s’était mis en retrait afin de pouvoir décortiquer les réactions de la brune qui, totalement figée, semblait tout aussi perplexe que lui. « J’espère que vous me connaissez pour de bonnes raisons sinon ma réputation risque d’en pâtir. » Visiblement sous le choc, ou en pleine recherche de souvenirs lointains, la serveuse semblait totalement fermée à son humour.
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Message(#)hard knock life (leah) EmptyVen 15 Fév 2019 - 4:26

HARD KNOCk LIFE / LONNIE&LEAH


Dépitée, Leah avait de plus en plus de difficultés à mettre les pieds au MacTavish. Les mêmes têtes, les mêmes embrouilles, les mêmes gestes… Sa motivation s’étiolait au fur et à mesure des semaines alors que pourtant, rien n’avait changé. En apparence en tout cas. Mais la brune commençait à se rendre à l’évidence qu’elle, elle n’était plus la même. Plus tout à fait. Ne pouvant clairement pas se passer de revenus, la jeune femme prenait sur elle d’affronter ses services avec autant de sérieux que possible, même si ce soir, la maladie rendait les choses un brin plus difficile à gérer. Heureusement pour ses nerfs, un jeune homme s’était échoué à son bar la mort dans l’âme, un regard reflétant tous les déboires qu’il avait probablement vécu un peu plus tôt dans la journée. Si au départ il n’avait pas donné l’impression de vouloir lui faire la conversation, son attitude s’était améliorée après un passage express aux toilettes pour hommes. La discussion avait été lancée d’elle même, prenant appui sur le comportement primaire d’un groupe de clients particulièrement décidés à se faire entendre ce soir. Son interlocuteur semblait tout aussi ennuyé qu’elle par cette situation et tenta de plaisanter sur le sujet, parvenant ainsi à arracher un rire à une Leah particulièrement exaspérée. Celle-ci le remercia avec un brin d’ironie dans la voix, récoltant au passage un clin d’œil appuyé du jeune homme en face d’elle. Elle haussa un sourcil amusé mais ne releva pas. Il avait l’air de tout sauf de déborder de confiance en lui. Preuve en était avec regards réprobateurs qu’il ne cessait de lancer dans la direction du petit groupe, sans jamais réellement intervenir pour la cause. Lorsqu’il lui annonça être policier, la brunette ne put cacher son étonnement. Elle avait l’habitude des flics, bon nombre d’entre eux ne résistaient pas à l’envie de payer une petite visite de temps en temps à l’établissement. Mais en général, ils portaient cet air sûr d’eux sur le visage… Un air qu’elle ne retrouvait pas chez ce client pour le moins intriguant. Heureusement, il ne sembla pas outré de la surprise qu’il avait provoquée chez Leah en lui avouant être dans les forces de l’ordre. Il ne manquerait plus qu’elle se mette un policier à dos parce qu’elle ne parvenait pas à contrôler ses expressions faciales. « Faites-moi un signe discret dès que vous voulez que j’intervienne ». La barmaid étouffa un rire. Discret ? Rien n’était discret chez elle. La brunette était plutôt du genre à rentrer dans le tas, en tout cas c’est ce qu’elle aurait fait s’il lui restait la moindre once d’énergie. Malheureusement, celle-ci avait malheureusement choisi de déserter face à ce qui semblait être une très mauvaise grippe. A vrai dire, elle se demandait encore comment elle tenait debout, sentant la fièvre revenir à la charge en dépit des doses de paracétamol qu’elle s’était envoyé pour tenir le coup ce soir. La jeune femme pencha légèrement la tête sur le côté, réalisant qu’il n’avait probablement pas plus envie que ça d’intervenir contre ce groupe, en tout cas pas tant que la situation ne dégénérait pas tant que ça. « Vous en faites pas. J’ai l’habitude de gérer ces cas sociaux… Même s’ils m’ont l’air particulièrement en forme ce soir. » Lâcha-t-elle d’une voix fatiguée, mais sans se départir de son sourire en coin.  Leurs regards parvenaient difficilement à quitter le spectacle pitoyable qui se déroulait sous leurs yeux et pourtant, aucun des deux ne semblait avoir l’envie ou le courage de réagir. Un problème pour plus tard.

La présence du brun à son bar lui permettait au moins de passer le temps de manière un rien plus plaisante, ce qu’elle ne manqua pas de souligner avec sa spontanéité habituelle. Leah constata que son compliment l’avait dérouté, alors qu’il plongeait son visage rougissant en direction de sa bière, accueillant la remarque avec un simple hochement de tête. « Il y a des jours comme ça. » La barmaid n’avait pas pu s’empêcher de souligner ses traits marqués, probablement dûs à une journée exécrable au boulot. En dépit de ses réponses courtes et presque dénuées de la moindre émotion, le jeune homme semblait tout de même enclin à continuer la conversation avec elle, allant même jusqu’à lui proposer un verre hypothétique puisqu’elle ne pouvait pas consommer sur son lieu de travail. Au cas où il ne l’avait pas remarqué par son teint pâle et ses cernes gigantesques, la jeune femme lui répondit simplement qu’elle était malade. La consommation d’alcool mixée à ses médocs risquait d’avoir des conséquences imprévisibles sur son comportement, elle préférait donc éviter. Le brun haussa un sourcil en écoutant sa réponse et plongea sa main dans sa poche pour un sortir un carnet sur lequel il commença à écrire rapidement. « Tenez, c’est l’adresse d’un magasin chinois dans Redcliffe. Ils ne font pas de médicaments miracles mais leur soupe au poulet peut tout guérir. » Leah haussa à son tour un sourcil amusé en attrapant le papier, même si elle savait déjà ce qu’il avait écrit dessus. « Vous aussi vous êtes de Redcliffe ? Je connais ce magasin. » Elle plissa légèrement ses yeux afin de déchiffrer l’écriture du policier qui aurait parfaitement collée à une carrière de médecin, afin de confirmer le fait qu’elle visualisait bien l’endroit dont il parlait. « Par contre j’ai jamais testé leur soupe au poulet. Je prends note. » Ajouta-t-elle en fourrant le papier dans la poche arrière de son jean tout en détaillant son interlocuteur. Il lui disait quelque chose depuis qu’il avait posé ses fesses sur le tabouret de son bar. S’il était de son quartier, c’était sans doute là qu’elle l’avait croisé. Ou pas. La brune n’avait pas cessé de chercher mentalement d’où cette tête lui semblait familière mais ne parvenait pas à mettre la main dessus. Leah avait plus ou moins baissé les bras, décidant tout de même de se présenter afin de rendre la discussion un brin moins formelle. Tant qu’à passer la soirée à discuter, autant le faire en sachant à qui ils avaient mutuellement affaire. Le policier s’était alors levé d’un bond, décidant subitement que les énergumènes avaient atteint la limite de l’irrespect. Cette poussée de courage ne dura que quelques secondes et le jeune homme ne tarda pas à retrouver son tabouret en lançant un léger sourire à la brunette, balançant son prénom telle une banale information tout en se plongeant dans l’écran de son téléphone. Lonnie. Ce nom ne faisait que renforcer le sentiment que Leah avait eu dès le début de leur échange, ce qui la déstabilisa complètement tant elle n’était pas prête à ce qui allait suivre. Si son intuition était la bonne.  Figée telle une statue, la jeune femme ne parvenait plus à réfléchir convenablement, parvenant juste à murmurer son nom de famille sur un ton interrogateur. Elle ignorait comment elle réagirait s’il lui confirmait ses doutes, mais elle n’allait pas tarder à le découvrir. « Pourquoi ? » Il releva imméditament la tête de son téléphone, observant la brunette d’un air soupçonneux. « J’espère que vous me connaissez pour de bonnes raisons sinon ma réputation risque d’en pâtir. » Alors c’était vrai. Si son teint était déjà plus pâle que d’habitude, les choses ne s’arrangèrent pas sous le choc de l’information. Bordel. Lonnie Hartwell, en chaire et en os. Encore un fantôme revenu du passé et pas des moindres. Il n’avait pas cessé de l’observer, se demandant probablement – et à juste titre – comment elle connaissait son nom et surtout pourquoi elle réagissait de la sorte. Se reprenant, Leah secoua doucement ses boucles brunes en laissant un mince sourire se poser sur ses lèvres, toujours autant hallucinée. Il n’avait pas la moindre idée de qui elle était. Est-ce qu’il s’en rappelait d’ailleurs ?... La brune savait pertinemment que certains évènements n’étaient pas vécu de la même manière par les gens…. Si ça se trouve elle avait toujours accordé bien plus d’importance que lui à cette amitié enfantine qui les liait à l’époque. Son seul repère à son arrivée à Brisbane. Un tas de souvenirs arrivèrent par vague dans son esprit alors qu’ils se dévisageaient mutuellement, l’une avec surprise et l’autre suspicion. « Si être ta vieille amie d’enfance est une bonne raison, alors ta réputation est sauve. » Lâcha-t-elle avec le premier vrai sourire de la soirée. Elle ne tarda cependant pas à hausser un nouveau sourcil amusé face à l’incompréhension totale dans laquelle nageait Lonnie en cet instant précis. « Leah Baumann. Sérieux je vais pas tarder à me vexer si j’aperçois pas bientôt un éclair de lucidité là dedans… » Lança-t-elle en pointant son index vers l’air ahuri que le policier affichait depuis quelques instants. Le tutoiement s’était imposé inconsciemment au moment précis où elle avait compris à qui elle avait affaire. Cette soirée prenait soudain une tournure bien plus intéressante que prévu.



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Message(#)hard knock life (leah) EmptyMer 27 Fév 2019 - 15:30

hard knock life
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Contre toute attente Lonnie avait trouvé dans ce bar un abris bien plus accueillant que le froid de son appartement d’où ne se détachait que les ronronnement du chat de la voisine qui aurait sans doute trouvé le moyen de lui en vouloir de ne pas avoir acheté de croquette. Et puis quoi de mieux pour se redonner un peu de baume au cœur qu’une pinte de bière (ou trois) apportées par une serveuse qui avait l’air de passer une toute aussi mauvaise journée que celle du policier. Si on ne tenait pas compte du brouhaha ambiant que leur infligeait le petit groupe d’hommes-singes dans le fond du bar on aurait même pu croire cet endroit tout à fait propice aux échanges et aux rencontres. Accoudé sur le comptoir, partageant son champ de vision entre la jeune femme au bar et la bière qu’il tenait fermement entre ses mains, Lonnie avait beaucoup de mal à focaliser son attention sur autre chose que sur les cris et les rires gras des hommes qui – sans aucun doute possible – étaient en train de faire chier la totalité des gens présents ce soir. Mais aucun d’entre eux ne disaient quoi que ce soit, parce que les humains avaient tendances à fuir les conflits sous peine de se voir affublés d’un cocard à la fin de la soirée, et le policier n’avait que très peu envie de faire jouer son badge ce soir, craignant d’être pris pour cible plus tard. Ce comportement qu’il avait depuis le début de la soirée, autrement dit celui qu’un petit con qui refusait toute discussion sous prétexte d’avoir passé une mauvaise journée, s’était effacé alors qu’il revenait des toilettes, le menton encore ruisselant d’une eau bien trop froide pour sa peau. Le policier avait changé, se voyait plus détendu devant la serveuse qui n’avait pas hésité à rire de bon cœur devant les propres échangés malgré que Lonnie ne soit pas forcément le roi de l’humour ni même celui de la bonne humeur.

S’arrêtant un court instant pour replonger le nez dans sa chope et ainsi échapper aux regards inquisiteurs de la bande d’énergumènes qui, avec sa chance, avait sans doute remarquée son attitude secrète et ses coups d’œil répétés envers le fond de la salle. Lonnie devait se faire petit, ne pas s’attirer les foudres potentielles de ces hommes qui n’auraient vu en lui qu’un petit flic de plus cherchant à jouer au cow-boy, mais il voulait aussi rassurer la brune sur le fait qu’il pourrait intervenir si la situation dégénérait ou bien qu’elle était pris pour cible. Ça devait lui changer des clichés sur le fils bagarreurs et beaux parleurs qui prenaient souvent les serveuses pour des petits êtres fragiles incapables de se défendre, et Lonnie savait rajouter une dimension sensible à ce métier qui avait toujours fait partie de sa vie, s’attirant un haussement de sourcil de la part de la brune. La serveuse étouffa un rire alors qu’il appuyait, avec humour, sur le fait qu’il pourrait intervenir après un signe discret comme un hochement de tête ou bien une toux mal dissimulée (quoi qu’avec les problèmes de santé que devait avec la jeune femme la toux n’était pas forcément le meilleur des signes). « Vous en faites pas. J’ai l’habitude de gérer ces cas sociaux…Même s’ils m’ont l’air particulièrement en forme ce soir. » Tournant de nouveau la tête comme un hibou apeuré vers le groupe d’homme Lonnie avait soupiré longuement avant de reprendre sa place initiale, le regard porté de nouveau sur sa pinte. « Vous ne devriez pas avoir cette habitude, malheureusement. » Faisant écho au ton fatigué de la serveuse le policier avait haussé un sourire timide sur ses lèvres pour lui faire comprendre que, même si ils n’avaient pas un boulot similaires, il comprenait ce qu’elle pouvait subir au quotidien.

Lonnie n’avait rien d’un goujat, et si son attitude de début de soirée avait pu prêter à confusion il faisait dorénavant tout son possible pour mettre la brune en confiance et pour essayer de sortir son esprit du groupe d’homme qui prenait toute la place, aussi bien par leurs voix tonitruantes que par leurs gestes déplacés, et quand il proposa à la serveuse de partager un peu d’alcool avec lui il ne trouva qu’un regard de remerciement derrière un teint pâle. Ses sens de détective n’étaient pas à l’affut (ou alors il en était un très mauvais, de détective) et n’avaient pas remarqués les cernes de la jeune femme ou encore cette façon qu’elle avait de perdre parfois le fils de ses pensées, comme une absence. Profitant de l’occasion pour montrer qu’il était digne de confiance Lonnie avait sorti son fidèle carnet de la poste intérieure de sa veste afin d’y griffonner à la vas-vite l’adresse du magasin chinois à quelques mètres de chez lui. « Vous aussi vous êtes de Redcliffe ? Je connais ce magasin. » Sourire aux lèvres le Hartwell avait acquiescé d’un signe de la tête tout en avalant une gorgée de sa bière. « Finalement on est peut-être voisins. » Et il pourrait enfin mettre un terme à la petite voix dans sa tête qui lui hurlait que le visage de cette brune n’était pas celui d’une inconnue. « Par contre j’ai jamais testé leur soupe au poulet. Je prends note. » Elle glissa le papier plié dans la poche de son pantalon, laissant au moins croire au policier qu’elle en ferait bonne usage pour soigner cette chose qui devait sûrement jouer sur sa concentration et son temps de sommeil. « Si vous y rajouter deux raviolis au bœuf ça devient le remède miracle pour tous les maux. » Lonnie se connaissait que trop bien le magasin et les propriétaires, une dame asiatique d’un certain âge et qui avait essayé – pendant de nombreuses semaines – de caser sa fille cadette avec un Lonnie timide et mal à l’aise. Moins mal à l’aise cependant qu’il ne l’était maintenant alors que le groupe d’homme venait d’entamer des chansons aux paroles dégradantes, surtout pour les femmes. C’était trop pour la patience du policier qui avait précipitamment quitté son siège pour essayer de s’imposer un peu, déjà bien plus que les autres clients qui n’avaient toujours pas bougés, préférant s’échanger des regards consternés plutôt que de dire quoi que ce soit. Sans avoir réussi à faire taire les énergumènes, mais ayant quand même le sentiment d’avoir fait quelque chose, Lonnie avait retrouvé sa place en silence tout en balançant son prénom à la serveuse qui ne savait – manifestement – plus sur quel pied danser avec lui. Plongé sur son téléphone le policier n’avait pas vu que la brune s’était figée à ses dernières paroles, et ce n’est que quand elle lui présenta son nom de famille que le Hartwell refit surface, posant des yeux interrogateurs sur la brune.

« Si être ta vieille amie d’enfance est une bonne raison, alors ta réputation est sauve. » L’air perdu, les yeux se plissant sous l’effet de la réflexion Lonnie n’arrivait pas à connecter deux neurones ensemble, se perdant un peu plus dans le discours de la serveuse qui commençait à devenir de plus en plus flou. Elle était peut-être à un stade terminal de la grippe. « Pardon ? » Pour seule réponse alors qu’il hésitait entre foutre le camp au plus vite et appeler une ambulance avant que la brune ne s’écroule derrière le bar en le laissant là. « Leah Baumann. Sérieux je vais pas tarder à me vexer si j’aperçois pas bientôt un éclair de lucidité là-dedans… » Complètement choqué par les dernières paroles de la brune Lonnie avait fixé pendant de longues secondes le doigt qu’elle avait pointé vers lui, le sourire aux lèvres. Leah était le dernier souvenir joyeux de son enfance, une présence qu’il avait toujours eu plus jeune et qui lui manquait atrocement depuis qu’ils s’étaient perdus de vue après le déménagement. « Leah Baumann qui m’a cassé le poignet quand j’avais sept ans parce qu’elle a confondu ‘plaquage de rugby’ et ‘tentative de meurtre’ ? » Plus il contemplait son visage plus il y trouvait des similarités avec celui de son ami d’enfance. Les mêmes grands yeux noisette, cette façon qu’elle avait de sourire et de se tenir, tout correspondait parfaitement. « Cette soirée est de plus en plus surprenante. » Lonnie avait hissé un sourire sur ses lèvres, incapable de savoir si c’était l’effet de l’alcool ou bien la découverte inattendue de ce fantôme qui le mettait dans une joie indicible. « C’est le dernier endroit où je pensais te trouver… ça fait tellement longtemps. » Il aurait été capable de faire le tour du comptoir simplement pour la serrer dans ses bras, mais le policier n’avait que très peu envie de causer des problèmes à Leah sur son lieu de travail. « Tu deviens quoi ? A part serveuse au McTavish j’entends. » Le policier avait perdu les mots, sa capacité à penser de manière concrète, mais il avait retrouvé bien plus au cours de cette soirée qui n’était, finalement, pas si mal.
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Message(#)hard knock life (leah) EmptyMar 12 Mar 2019 - 18:38

HARD KNOCk LIFE / LONNIE&LEAH


 Le temps s’écoulait au compte goutte, c’est en tout cas la nette impression qu’avait Leah depuis qu’elle avait pris son service. La brune commençait à regretter cette conscience professionnelle qui l’avait poussée à venir alors qu’elle ne tenait debout que grâce à un cocktail détonnant de médicaments. Conscience professionnelle ou besoin vital d’arrondir ses fins de mois, la frontière était mince. La jeune femme parvenait difficilement à joindre les deux bouts depuis qu’elle était sortie de l’hôpital, la faute à une masse de factures de l’établissement qui l’avait prise en charge, ainsi que des loyers impayés de l’appartement qu’elle partageait avec Camden. Autant de problèmes qui s’ajoutaient à une incapacité de travail qui avait duré plusieurs semaines… La brunette passait le plus clair de son temps à travailler, quitte à enchaîner des heures supplémentaires, afin d’éponger ces dettes qui n’en finissaient pas de s’amonceler. De plus, elle commençait vraiment à tenir ce travail en horreur. Elle ne supportait plus les clients qui ne tenaient pas l’alcool et lui faisaient vivre un enfer, comme le groupe d’hommes présents dans le fond de la salle depuis quelques heures. Leah parvenait à rester stoïque face à ce comportement inadmissible, mais uniquement parce qu’elle conservait le peu d’énergie qui lui restait à tenir debout afin d’assumer la fin de son service avant de s’écrouler chez elle pour au moins quarante-huit heures d’affilées. Au minimum. En temps normal, elle les aurait probablement déjà dégagés à coups de pied au derrière, elle voyait bien que le reste de la clientèle était fortement ennuyée par le brouhaha créé par ce groupe de macaques dont les instincts primaires avaient pris le dessus sur le peu de bon sens qu’ils devaient posséder en temps normal. A ce stade, elle n’aurait même plus été étonnée de les voir grimper aux murs ou se chercher des poux sur la tête. La fièvre devait sans doute y être pour quelque chose cela dit. Il ne manquerait plus qu’elle se mette à halluciner maintenant et elle aurait atteint le summum de la soirée pourrie. Etonnamment, un client qu’elle n’avait jamais vu semblait être apparu pour égayer un peu sa soirée, ou en tout cas la faire passer un brin plus vite. Pas un habitué non, juste quelqu’un qui semblait avoir passé une sale journée. Jusque là, elle pouvait s’identifier. L’humeur du jeune homme s’améliora nettement au fur et à mesure du temps qui s’écoulait, jusqu’à même tenter de la faire rire. De quoi lui attirer au moins de la sympathie. Elle aurait d’ailleurs volontiers partagé une bière avec lui, si ce n’était pas totalement contre indiqué contre les différents médocs qu’elle avait avalé au petit bonheur la chance, espérant que la magie chimique ferait son petit effet suffisamment longtemps pour la faire venir à bout de ces longues heures de travail. Elle aurait espéré un de ces services bien calmes, le genre où on se faisait royalement chier jusqu’à la fermeture. Mais évidemment qu’elle n’avait pas eu cette chance. Ils jetaient tour à tour des regards appuyés contre les énergumènes qui animaient – et pas positivement – le MacTavish. Les principaux intéressés sentaient l’attention sur eux, mais cela ne semblait pas les faire tilter sur leur attitude franchement limite. Que du contraire même. 
 
Lorsque son interlocuteur lui annonça avec simplicité qu’il était policier, Leah ne put camoufler son étonnement. Il n’avait aucun signe distinctif, rien qui ne montrait de près ou de loin une appartenance aux forces de l’ordre. Même dans son attitude, le jeune homme ne dégageait pas vraiment l’assurance qui venait en général avec la fonction. Au contraire, il se montrait timide, réticent à l’idée d’intervenir face aux chahuteurs qui commençaient vraiment à user les autres clients. Certains désertaient même le bar avec quelques paroles maugrées à voix basse. Leah ne pouvait que leur adresser un sourire dépité, partagée entre l’envie de rentrer dans le tas au risque de s’évanouir en plein milieu de sa phrase, ou de tout simplement laisser couler en espérant qu’ils se fatigueraient rapidement. Le policier, à défaut d’intervenir physiquement, lui apportait au moins son soutien moral à coup de petites blagues et de traits d’esprits. La brunette étouffa un rire à sa proposition de réagir au moindre signe – discret ou non – de sa part et s’empressa de le rassurer. Elle avait l’habitude de ce genre de clients mal élevés et impolis. Mais en temps normal, elle était en pleine possession de ses moyens et capable d’assurer. Pas comme aujourd’hui. « Vous ne devriez pas avoir cette habitude, malheureusement. » Soupirant légèrement, le jeune homme reporta son attention sur son verre, adressant au passage un sourire entendu à la barmaid. Cette dernière haussa simplement les épaules, peu désireuse de victimiser pour la cause. « C’est sûr. Mais ça fait partie des aléas de ce métier… Je suis sure que vous en avez aussi votre part. » Ajouta-t-elle en l’observant attentivement. Les traits tirés, fatigués… Tout ça ne trompait pas. « Vous êtes dans quoi exactement ? Drogues, meurtres, amendes routières… ? » Demanda-t-elle sur le ton de la plaisanterie, même si la curiosité était bien présente. Elle n’avait pas pour habitude de parler à bâton rompu avec un représentant des forces de l’ordre, autant en profiter pour passer le temps et en apprendre un peu plus sur le métier. Elle pensait déjà à sa reconversion professionnelle depuis quelques temps, même si le métier de policière ne lui avait jamais effleuré l’esprit. A vrai dire, elle ignorait tout de ce domaine.
 
Au fil de leur conversation, le brun sembla se rendre compte de l’état pitoyable dans lequel Leah se trouvait. A vrai dire, elle avait fait son possible pour masquer sa condition en se maquillant de manière plus soutenue que d’habitude. Mais ses yeux étaient brillants, les cernes avaient eu raison de son concealer et ses cheveux avaient clairement perdu de leur éclat. Les joies des microbes. Il lui parla spontanément d’un magasin chinois à Redcliffe dont il vanta la soupe au poulet comme le remède miracle qui la sauverait de sa condition microbienne. Et ce magasin, elle le connaissait plutôt bien. Le quartier n’avait plus de secret pour elle, d’autant que la brunette avait en horreur toute forme de cuisine à faire soi-même. Adepte des plats préparés, elle avait étoffé son carnet d’adresses de tous les endroits où elle pouvait trouver de la bonne nourriture à prix correct. Ce magasin en faisait partie. Elle n’hésita pas à en informer son interlocuteur qui sembla presque aussi rassuré qu’elle sur la possibilité qu’ils soient voisins. Il fallait dire que les traits du jeune homme ne lui étaient pas inconnus, et que certaines de ses expressions lui disaient quelque chose… Impossible de dire quoi cependant. Le sentiment le plus frustrant du monde.  « Finalement on est peut-être voisins. » Leah hocha brièvement la tête, même si une petite voix lui soufflait que ce n’était pas au détour d’un coin de rue à Redcliffe qu’ils s’étaient déjà croisés. « Peut-être. Ca ne fait que quelques mois que j’ai emménagé, je suis rarement chez moi en fait. » Lança-t-elle avec légèreté, dans la continuité d’une conversation qui se voulait banale et qui pourtant lui changeait bien les idées. La brunette avait la bougeotte et détestait plus que tout rester cloîtrée chez elle à ne rien faire. Elle avait toujours été du genre hyperactive dans sa jeunesse, mais des semaines d’alitement n’avaient rien arrangé au tempérament énergique de ce petit bout de femme. Acceptant son papier et le fourrant dans sa poche, elle avoua n’avoir jamais eu l’occasion de tester cette fameuse soupe. Pas assez consistant à ses yeux pour qu’elle jette son dévolu dessus. « Si vous y rajouter deux raviolis au bœuf ça devient le remède miracle pour tous les maux. » Voilà quelque chose qui lui parlait. « Je m’y rend demain sans faute… Si je parviens à survivre à ça. » Lança-t-elle avec une petite grimace, lançant un geste dédaigneux en direction du petit groupe qui gagnait encore en puissance, transformant l’endroit en un karaoké improvisé pour chanter – ou plutôt hurler – des chansons aux paroles ignobles pour la gente féminine. De mieux en mieux. Comme s’il lisait dans ses pensées, le policier se leva précipitamment de son tabouret dans une dernière tentative de faire taire les hommes bourrés situés à quelques mètres du comptoir. Elle l’observa faire, saluant cette initiative qui était pour le moins bienvenue. A nouveau, il revint bredouille. Le brun reprit sa place au bar, se présentant finalement à une Leah qui n’en croyait pas ses oreilles. Le fait qu’elle connaisse son nom de famille sembla le rendre méfiant, et il l’interrogea du regard, un air perdu sur le visage. Souriant, la brunette mit fin au suspens en lui dévoilant son identité, en partie en tout cas. Elle était son amie d’enfance, celle avec qui il avait fait les quatre-cents coups après les cours, à qui il racontait tout et n’importe quoi. « Pardon ? » Il n’avait pas fait le lien. Le regard de Leah s’était éclairé et elle ne parvenait plus à se défaire de son sourire depuis qu’elle avait réalisé à qui elle avait affaire. Dieu, que l’univers pouvait créer des situations inattendues parfois. Face à sa surprise et constatant qu’il ne la remettait pas, la barmaid déclina enfin son nom et son prénom, espérant qu’il ne l’ait pas oubliée. Ca serait quand même incroyable, mais on n’était pas à l’abri d’un vrai oubli de sa part. Après tout, de l’eau avait coulé sous les ponts et les années avaient défilé les unes après les autres, emportant avec elles la netteté de ces souvenirs pourtant si heureux. Cette information maintenant dévoilée, le questionnement laissa place au choc, tandis que Lonnie fixait son doigt sans rien dire, le temps d’ingérer ses paroles. « Leah Baumann qui m’a cassé le poignet quand j’avais sept ans parce qu’elle a confondu ‘plaquage de rugby’ et ‘tentative de meurtre’ ? »

La brune éclata de rire, se détendant subitement lorsqu’il prononça cette phrase, le sourire aux lèvres. Soulagée qu’il l’ait reconnue, elle laissa retomber ses épaules avant de s’appuyer un peu vers le bord du bar, établissant une proximité nouvelle. « C’est la première chose dont tu te rappelles, sérieusement Hartwell ? » Elle secoua ses boucles brunes avec un air faussement dépité avant de reprendre sur un ton amusé. « Puis je persiste à dire que c’est toi qui a trébuché avant même que je te tombe dessus. » Lança-telle en levant les mains, comme pour se dédouaner de toute implication dans cette histoire. « Cette soirée est de plus en plus surprenante. » Leah acquiesça, encore sous le choc de ces retrouvailles inattendues. « C’est le dernier endroit où je pensais te trouver… ça fait tellement longtemps. » A nouveau, la brune hocha la tête, comme si les mots ne parvenaient plus à passer la barrière de ses lèvres. Trop de choses lui venaient à l’esprit. Les souvenirs, les questions, tout ça mélangé au fait qu’elle ne pouvait se détourner du visage de Lonnie, faisant la comparaison avec l’image du petit façon qui était ancré dans son crâne. « Tu deviens quoi ? A part serveuse au McTavish j’entends. » Le policier entrait dans le vif du sujet. Il devait lui aussi déborder de curiosité. Soudain, le groupe de sauvage qui les avait tellement énervé au cours de la soirée avait perdu tout intérêt à leurs yeux, qui étaient maintenant rivés l’un sur l’autre, ne réalisant sans doute pas ce qui était entrain de se passer. « Ca fait combien d’années déjà ? Au moins quinze ans non ? » Lança-t-elle en secouant la tête, comme si ces mots lui semblaient être une énormité en soi. « Rien de bon, tu me connais… » Commença-t-elle sur le ton de l’humour, avant de reprendre plus sérieusement. « Ca fait plus de quatre ans que je bosse ici, mais je pense à arrêter… Et sinon, rien de spécial. J’habite à Redcliffe comme tu le sais et je suis actuellement au bord de la mort comme tu as pu le constater. » Lâcha-t-elle en grimaçant, toujours dans l’humour. Leah avait déjà été plus loquace lorsqu’elle devait parler d’elle, mais elle avait beaucoup de difficulté à résumer ce qui avait pu se dérouler toutes ces années. Ou plutôt, elle le pouvait, mais n’avait pas le moins du monde envie de déballer ces détails à Lonnie alors qu’elle venait de le retrouver depuis trente secondes. J’ai merdé mes études parce que je préférais faire la fête, j’ai rencontré un sale type qui m’a tabassée pendant des années avant de me laisser pour morte et dans le coma il y a quelques mois d’ici… Sinon toi, ça va la vie ? Mouais. On avait connu mieux comme introduction. Elle voulait donner une image positive d’elle-même, lui montrer qu’elle était autre chose que cette frêle jeune femme complètement démolie intérieurement qui luttait chaque jour pour reprendre le dessus sur ses démons. « Et toi alors ? T’es devenu policier, j’en reviens pas. Félicitations Hartwell. » Lança-t-elle avec admiration et une vraie sincérité dans la voix. Il avait eu une enfance compliquée, et savoir qu’il avait pu prendre sa revanche sur la vie lui faisait grandement plaisir. 


Pando
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Message(#)hard knock life (leah) EmptyVen 29 Mar 2019 - 8:52

hard knock life
Not a soul on the road, not a star in the sky It's a desert in my heart, and I know where to hide. I'm your king of nothing at all And you're my queen of nothing at all
 
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Le temps était peut-être venu pour Lonnie de rebrousser chemin afin de retrouver le calme solitaire de son appartement, le chat de la voisine qui devait l’attendre patiemment sur le canapé et qui grognerait de mécontentement dès que le policier entrera dans la pièce, mais – au-delà de la bière – le visage sympathique mais fatigué de la serveuse le forcerai à rester encore un peu. Appelez ça le syndrome du preux chevalier mais le Hartwell ne voulait pas laisser la jeune femme seule avec la bande de fous qui occupait toujours les lieux et qui semblait ne pas comprendre la définition du mot « discrétion ». Pourtant le bleu se doutait bien qu’elle n’était pas du genre à avoir besoin qu’un flic un peu trop alcoolisé pour assurer ses arrières, mais déformation professionnelle ou simple question de savoir vivre Lonnie n’arrivait pas à quitter son tabouret. Elle semblait ailleurs, la serveuse, presque comme si l’ambiance autour d’elle n’avait aucun impact sur ce qu’elle faisait et avait à faire. Loin de considérer le boulot de barman comme un sous-métier Lonnie avait tout de même du mal à s’imaginer les serveurs autrement qu’en fêtards accomplis qui ne rataient jamais une occasion de se mettre debout sur le bar pour proposer un concours de shot ou beer-pong. La brune lui donnait tort, se montrait patiente avec lui alors qu’il n’avait pas été le meilleur des clients, accompagnait ses paroles par un sourire timide mais présent que Lonnie regrettait de ne pas pouvoir rendre, pas ce soir en tout cas. A défaut de lui offrir un verre le policier avait rassemblé toute sa sympathie pour essayer de la distraire un minimum du groupe d’hommes qui gênait tout le monde, la serveuse comme le reste des clients qui lançaient de plus en plus de regards appuyés vers les énergumènes puis vers la pauvre jeune femme qui, malgré toute la bonne volonté du monde, ne semblait pas être capable de faire grand-chose de plus que d’essuyer des verres. « C’est sûr, mais ça fait partie des aléas de ce métier… Je suis sure que vous en avez aussi votre part. » Qu’elle lui adressa pour seule réponse alors que le visage du bleu était déjà replongé dans son verre après avoir fait la triste constatation que la jeune femme de devrait pas, en plus des clients éméchés, s’occuper aussi du manque de savoir-vivre de certain. «  On échange si vous voulez. » Maigre sourire sur les lèvres Lonnie avait dissimulé sa froideur de la soirée derrière un visage plus accueillant. Se retournant pour adresser une œillade appuyée au groupe d’homme il avait pourtant affiché une moue dégoûtée en faisant de nouveau face à la serveuse. « Quoi que, je ne pense que j’aurai autant de patience que vous avec des gens comme ça… Je ne sais pas comment vous faites pour rester aussi calme… - portant son verre à ses lèvres le policier se repris aussitôt – mais c’est une qualité. » Effrayé d’avoir pu toucher un point sensible pour la jeune femme le policier avait préféré le réconfort de son verre à un quelconque contact visuel. « Vous êtes dans quoi exactement ? Drogues, meurtres, amendes routières… ? » Manquant de s’étouffer avec le liquide encore présent dans sa gorge Lonnie s’essuya la bouche du revers de la main avant de fixer, pour une fois, la brune dans les yeux. « Vous avez des amendes à faire sauter ? » Un peu curieux, un peu joueur, Lonnie avait troqué sa panoplie de flic coincé du cul et borné pour celle de l’officier plus à même de fraterniser avec la serveuse qui redoublé d’effort pour maintenir une conversation moins ennuyeuse que ce à quoi elle avait l’habitude. « Non, je suis à la brigade des affaires familiales… » Un peu frileux de devoir s’annoncer de cette façon, de un parce que son boulot n’était pas le plus évident à décrire, de deux parce qu’il ne savait jamais trop par quoi commencer, Lonnie porta une main sur son front. « Les affaires de parents qui considèrent le passage à tabac comme une forme d’éducation… ou bien même les femmes qui se font cogner dessus dès que monsieur a bu un verre de trop. » Conscient d’avoir cassé une ambiance déjà fébrile le policier ne s’éternisa pas sur les détails afin de ne pas faire dégringoler le potentiel apaisant de ce lieu dans lequel il était venu chercher du réconfort. « D’où le visage un peu fatigué. » Haussant les épaules Lonnie avait vu sa patience grandement atteinte lorsque le groupe d’homme avait entamé une vague de chansons aux paroles plus que vulgaires, il s’était levé comme un seul homme afin de taper du poing sur la table et de se faire entendre auprès du groupe. Mais faute de porter son courage sur son visage comme il portait dans son cœur le policier avait vite rebroussé chemin devant les vociférations et les sifflets de la bande qui s’était amusé de le voir ainsi débarquer la fleur au fusil. Revenu à sa place la queue entre les jambes Lonnie avait enfin daigné dire son nom à la serveuse, plus par politesse que par envie d’intimité avec la brune qui devait sûrement se faire draguer à longueur de soirée par des toute sorte de personne.

Bien trop absorbé par l’écran noir, et tristement dépourvu de messages, de son téléphone, le policier ne remarqua pas tout de suite le visage interrogateur de la brune qui semblait avoir complètement oublié les énergumènes du fond de la salle. Levant un doigt accusateur sur lui avant de prétendre le connaître depuis l’enfance la brune déclina son identité pour mettre fin au petit jeu dont elle seule semblait connaître les règles, laissant Lonnie complètement déboussolé sur son tabouret. Leah Baumann. Dans tous les souvenirs qu’il avait gardés de son enfance il n’y avait qu’un seul élément joyeux, digne d’être épargné, qui revenait sans cesse dans sa mémoire quand il y pensait. Le sourire de Leah, sa bonne humeur maladive qui avait évité à Lonnie de sombrer dans la dépression, et les bons conseils – enfantins certes – qu’elle lui avait toujours distillé. Sous le choc, la mâchoire tombant presque comme dans les dessins animés, le policier avait cligné des yeux un long moment avant que son cerveau n’ajoute enfin deux plus deux. A la remarque du Hartwell la brune éclata de rire que le poignet de l’agent se tordait déjà d’un souvenir douloureux. Sourire aux lèvres il se pencha presque sur le bar pour s’approcher au plus près de son amie alors qu’elle apparaissait déjà beaucoup moins fatiguée qu’au début de la conversation. « C’est la première chose dont tu te rappelles, sérieusement Hartwell ? » Lonnie avait haussé les épaules, y ajoutant un rire sincère. « Puis je persiste à dire que c’est toi qui a trébuché avant même que je te tombe dessus. » Levant les bras en l’air comme pour se dédouaner d’un geste qui, à l’époque, leur était apparu comme la fin du monde, Leah avait subi la déferlante de questions que le policier avait mitraillé en sa direction, désireux de rattraper tout le temps perdu en quelques secondes seulement. « Mouais, je suis pas convaincu… Dis plutôt que tu as été mauvaise perdante. » Ajoutant un sourire à ses paroles Lonnie avait saisi son verre plus fortement qu’à l’habitude, sans doute pour contenir son émotion. « Ça fait combien d’années déjà ? Au moins quinze ans non ? » Cheers to that. Quinze ans, peut-être plus même, que le flic avait quitté le quartier les larmes aux yeux, Leah courant derrière la voiture comme dans les comédies romantiques. « Rien de bon, tu me connais… » Il était vrai que Leah n’avait jamais été du genre à repousser les problèmes, elle semblait même les attirer vers elle et ça depuis leur enfance où elle avait, plus d’une fois, convaincu Lonnie de s’engouffrer dans des histoires rocambolesques simplement parce que ça les faisait rire. « Ca fait de quatre ans que je bosse ici, mais je pense à arrêter… Et sinon, rien de spécial. J’habite à Redcliffe comme tu le sais et je suis actuellement au bord de la mort comme tu as pu le constater. » Le policier afficha un sourire affectueux, bien content d’avoir laissé l’adresse de son magasin préféré à une Leah qui semblait, effectivement, en avoir grand besoin. « Ne t’inquiètes pas, les années t’ont vraiment embellie…contrairement à moi. » C’est vrai, elle était belle, bien plus que dans ses souvenirs, et même si la Leah enfantine avait déjà attiré l’œil d’un Lonnie n’ayant pas encore atteint la puberté, elle était aujourd’hui devenue une jeune femme très attirante. « Je peux même pas t’offrir un soda ? Ou une discussion tardive dès que tu auras terminé ton service ? » Lonnie ne voulait pas lâcher l’affaire, apeuré par l’idée que son amie d’enfance disparaisse pour toujours si il la quittait des yeux une seule seconde. « Et toi alors ? T’es devenu policier, j’en reviens pas. Félicitations Hartwell. » Fier comme un paon le bleu avait affiché son plus beau sourire avant de hausser les épaules, comme si son boulot était le plus banal du monde alors qu’il en rêvait depuis l’enfance. « Après toutes ces années où je t’ai poussé à jouer les criminels pour que je puisse faire semblant de t’arrêter il fallait bien que je me lance vraiment. » La voix du jeune homme, rieuse et détendu, contrastait avec l’ambiance maussade de leur début de conversation, et Lonnie en avait même oublié tous les problèmes rencontrés au cours de sa journée à rallonge. « Ça a été compliqué, ça l’est toujours d’ailleurs, mais j’aime ce que je fais et je me sens utile même si les journées sont longues et les affaires compliquées. » Sans vouloir s’étendre sur le sujet Lonnie effaça ses dernières paroles d’un geste de la main, la curiosité soudainement piquée au vif. « Comment vont tes parents ? Et tes frères ? » Le policier n’avait plus qu’une seule envie maintenant, rattraper tout le temps qu’ils avaient perdus.

CODAGE PAR AMATIS

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Message(#)hard knock life (leah) EmptySam 13 Avr 2019 - 7:53

HARD KNOCk LIFE / LONNIE&LEAH


Cette soirée s'était annoncée comme interminable et ennuyeuse au possible, et pourtant, la venue du jeune homme qui faisait face à Leah avait au moins chamboulé le côté 'interminable". Pour le côté ennuyeux, on pouvait remercier le groupe d'énergumènes qui avaient réussi à faire monter la tension d'une Leah au bord de l'apoplexie. En résumé, rien de ce à quoi la brune s'était attendue ce soir ne s'était passé comme prévu. Et encore, elle n'était pas au bout de ses peines, encore très loin de se douter que l'inconnu avec qui elle discutait depuis un bon bout de temps maintenant était en réalité son meilleur ami d'enfance. Celui-ci semblait presque rester dans les parages uniquement pour la soutenir moralement, et si en temps normal elle lui aurait gentiment dit qu'il pouvait partir, aujourd'hui elle s'abstiendrait de jouer aux femmes fortes capables de gérer n'importe quoi. Dans l'optique où le brun venait à quitter le bar, Leah se mettrait plus que probablement en PLS dans un coin en attendant que les clients ne daignent s'en aller d'eux-mêmes. Il était la seule chose qui lui permettait de ne pas sombrer complètement, tandis qu'elle commençait vraiment à sentir la fièvre prendre le dessus sur le cocktail médicamenteux qu'elle s'était envoyé avant de venir travailler. Elle devait vraiment faire pitié, puisqu'il semblait réellement ressentir de la compassion pour elle. La brune aurait aimé lui expliquer que le métier de barmaid était quelque chose de super, qu'elle adorait ça et que ce soir était une exception qui ne faisait que confirmer la règle. Malheureusement, elle n'en aurait pas pensé un mot. Elle avait atteint le point où elle ne supportait plus de mettre les pieds dans l'établissement, et pourtant, l'aspect financier la forçait à continuer de venir bosser comme si de rien était, tel un automate programmé à faire la même série de mouvements, encore et encore. «  On échange si vous voulez. »  Le jeune homme lui adressa un petit sourire, commençant à se détendre de plus en plus au fil de leur conversation. Un coup d'oeil en direction des clients trop bruyants lui arracha une petite moue de dégoût, après quoi il reprit la parole en reportant son attention sur la barmaid: « Quoi que, je ne pense que j’aurai autant de patience que vous avec des gens comme ça… Je ne sais pas comment vous faites pour rester aussi calme… mais c’est une qualité. » Ajouta-t-il dans la précipitation, comme s'il voulait éviter de la vexer par ses paroles. Leah était très loin de ce qu'on pouvait qualifier de "susceptible", et sa prévenance la fit sourire à son tour. "Attention, je pourrais vous prendre au mot." Répondit-elle d'abord, faisant référence à sa proposition de switcher leur boulot. Elle ignorait encore ce qu'il faisait, mais en ce moment, tout lui paraîtrait mieux que sa situation actuelle. "J'ai l'air calme en apparence, mais en fait je le suis pas du tout. Ils ont de la chance que je ne sois pas en forme." Lança-t-elle en jetant un regard de biais en direction du groupe, avant d'adresser un sourire dépité à son interlocuteur. Elle n'avait jamais eu aucun problème pour se faire respecter, mais ce soir, toutes ses forces l'avaient abandonné. Cependant, le brun avait raison sur un point: avec les années, Leah avait acquis bien plus de patience qu'elle aurait jamais pensé avoir. Son caractère n'était pas des plus tranquilles, et pourtant, elle avait appris à se tempérer grâce à ce travail où elle faisait régulièrement face à la connerie humaine. Après coup, le jeune homme finit par lui avouer faire partie des forces de l'ordre, ce qui ne manqua pas d'attiser la curiosité de la brunette qui lui demanda instantanément ce qu'il faisait exactement. « Vous avez des amendes à faire sauter ? »  Sa question semblait avoir amusé le policier, et sa réponse arracha un petit rire à Leah qui secoua la tête de gauche à droite. "Non m'sieur l'agent. Je suis une citoyenne modèle." Lança-t-elle en prenant un grand air innocent, comme pour appuyer ses paroles. Et pourtant, elle ne lui mentait pas. Pas vraiment en tout cas. La brunette avait toujours plus ou moins évité les problèmes, et restait relativement prudente en voiture, même si elle n'avait pas été à l'abri de quelques excès de vitesse au cours des années - un autre signe de son impatience dans la vie en général. « Non, je suis à la brigade des affaires familiales… Les affaires de parents qui considèrent le passage à tabac comme une forme d’éducation… ou bien même les femmes qui se font cogner dessus dès que monsieur a bu un verre de trop. » Reprit le jeune homme tout en posant une main sur son front, comme s'il faisait appel à ses pensées pour l'aider à expliquer plus en détail en quoi consistait sa fonction. Et si le brun avait cru nécessaire de lui apporter des précisions, il n'en était rien. Leah savait exactement de quoi il en retournait, un peu trop bien même. Pâlissant légèrement, la barmaid passa une main dans ses cheveux pour se donner une contenance. Les femmes qui se font cogner dessus dès que monsieur a bu un verre de trop. La brunette retint difficilement un rire cynique face à cette description stéréotypée de la violence conjugale, mais s'abstint de réagir. « D’où le visage un peu fatigué. » Hochant la tête, la jeune femme murmura simplement un "Je vois." compréhensif, ne parvenant pas à prolonger la conversation alors que le sujet la touchait directement. Le fait de se retrouver à un policier qui avait peut-être vu passer son dossier la mettait extrêmement mal à l'aise. Le temps passait, les blessures guérissaient, mais Leah restait encore très fragile psychologiquement et le moindre détail la replongeant de près ou de loin dans cette époque la perturbait fortement. Elle observa le brun se lever une énième fois pour une dernière tentative de calmer le jeu avec le groupe qui s'était maintenant improvisé comme chanteurs de bas-étages. Elle en profita pour retrouver ses esprits et chasser les mauvais souvenirs qui lui revenaient en tête par vagues. 




Lorsque le policier reprit sa place, il lui balança son identité comme on balançait une information des plus banales, sauf que dans ce cas précis, elle avait toute son importance. Lonnie Hartwell. Une fois le pas de la surprise dépassé, un large sourire illumina les traits de la jeune femme pour la première fois depuis le début de la soirée. Oubliés les maux de tête, les bouffées de chaleur et les sueurs froides... Reconnaître son meilleur ami d'enfance lui avait insufflé suffisamment d'adrénaline que pour terminer cette soirée sans s'effondrer. Et comme pour la faire régresser plus d'une décennie plus tôt, le jeune homme entreprit de lui délivrer un de leurs meilleurs souvenirs - un peu violent certes - ce qui eut pour effet de la faire rire aux éclats. Elle avait toujours été un garçon manqué, elle ne s'en était jamais caché. Le policier semblait encore sous le choc de la révélation, mais semblait se détendre d'un seul coup en détaillant son interlocutrice, comme s'il remettait enfin un visage sur ce qui faisait sans doute partie de ses meilleurs souvenirs d'enfance.  « Mouais, je suis pas convaincu… Dis plutôt que tu as été mauvaise perdante. » Elle opina du chef, une lueur amusée dansant dans ses iris noisettes. "Ca, c'est déjà plus probable en effet." Son esprit de compétition n'avait fait que s'accentuer au fil des années, mais déjà dès son plus jeune âge, Leah détestait perdre. La faute à une éducation où le sport était l'élément central, et à trois grands frères plus que ravis de se moquer de leur petite soeur qui n'était qu'une fille. Presque comme si c'était un défaut en soi. Maintenant que la brune savait à qui elle avait affaire, elle détaillait son interlocuteur d'un oeil nouveau. Rien d'étonnant au fait qu'il lui dise quelque chose, Lonnie avait conservé le regard qu'il avait la première fois qu'elle l'avait rencontré. Deux voisins dont la vie n'aurait pas pu être plus différente, et pourtant, ils s'étaient immédiatement entendus, ne pouvant pour ainsi dire plus se passer l'un de l'autre. Le déménagement avait été un déchirement pour la jeune femme, elle s'en rappelait comme si ça s'était passé hier. Il lui avait fallu des jours et des jours pour s'en remettre, pleurant comme une madeleine à l'idée d'avoir perdu son seul soutien dans cette ville où elle n'avait pas encore réussi à se faire sa place. Son sourire ne semblait plus vouloir se déloger de ses lèvres, et la jeune femme entreprit d'expliquer son parcours à un Lonnie débordant de curiosité. Une explication bien vite expédiée, mais la brune voulait surtout en entendre plus sur son vieil ami et surtout, éviter de tergiverser sur un passé dont elle n'était pas fière. « Ne t’inquiètes pas, les années t’ont vraiment embellie…contrairement à moi. » Le compliment la fit rougir, et la barmaid espéra secrètement que l'éclairage du bar lui permette de camoufler cette réaction incontrôlée. Il lui avait fallu du temps avant d'accepter sa féminité, et encore, le processus n'était pas encore tout à fait terminé. Elle ne se maquillait que quand il le fallait vraiment, détestait les talons même si elle se débrouillait plutôt bien quand elle en portait, et jurait toujours comme un charretier quand son équipe favorite perdait. Certaines choses ne changeraient jamais.  "C'est vrai que t'étais vachement plus mignon à huit ans Hartwell, qu'est-ce qu'il s'est passé?" Leah se mordit la lèvre, lançant ouvertement les hostilités en plaisantant de cette façon. Elle n'en pensait évidemment pas un mot, le policier n'avait vraiment pas à se plaindre, au contraire même. Mais il la connaissait, elle n'avait jamais été du genre à brosser les gens dans le sens du poil, et la perche était trop facile à saisir.  « Je peux même pas t’offrir un soda ? Ou une discussion tardive dès que tu auras terminé ton service ? » La brunette lui adressa un sourire avant de lui tourner le dos, le temps pour elle de s'emparer d'un soda frais dans le frigo, après quoi elle se replaça face à lui en faisant s'entrechoquer son verre et sa bouteille. "Santé Hartwell. A nos retrouvailles." Souffla-t-elle avant de boire quelques gorgées de sa boisson, fermant les yeux pour en apprécier la fraîcheur qui contrastait avec son front brûlant. Elle était bien plus émue qu'elle ne voulait bien le montrer, Lonnie avait joué un rôle important dans son acclimatation lors de son arrivée à Brisbane et elle s'était toujours demandée ce qu'il devenait. "Pour ce qui est de notre conversation tardive, je vais pas tarder à fermer le bar et à dégager nos amis... Donc ça sera avec plaisir." Ajouta-t-elle, lançant un dernier regard en direction de groupe de chahuteurs - pour la forme. Son service avait très mal commencé, mais la compagnie du policier avait permis de faire passer le reste de la soirée sans trop de difficultés. L'heure de fermeture approchait et il était presque temps pour une Leah qui peinait à tenir debout. Elle reporta ensuite son attention sur le brun, le félicitant d'être parvenu à devenir policier. Le fait qu'il travaille aux affaires familiales tombait un peu sous le sens maintenant qu'elle savait qui il était. Il avait vécu des instants très difficiles en étant plus jeune et elle comprenait qu'il veuille aider ceux qui passaient par là à leur tour.  « Après toutes ces années où je t’ai poussé à jouer les criminels pour que je puisse faire semblant de t’arrêter il fallait bien que je me lance vraiment. » Cette remarque ne manqua pas de faire rire la brune, qui se rappelait sans peine cette époque où rien ne semblait pouvoir venir obscurcir les moments heureux qu'ils partageaient une fois qu'ils se retrouvaient après l'école. "C'est clair. Par contre, j'espère que tu t'es amélioré... Si mes souvenirs sont bons, j'étais meilleure criminelle que tu n'étais policier." Lança-t-elle dans une ultime boutade, un sourire au coin des lèvres. Leah avait retrouvé sa bonne humeur, et regrettait que cette rencontre ne se passe dans ces circonstances. Malade et enchaînée à son bar, on avait connu mieux. « Ça a été compliqué, ça l’est toujours d’ailleurs, mais j’aime ce que je fais et je me sens utile même si les journées sont longues et les affaires compliquées. » La brunette l'écouta parler de ce qui devait plus tenir de la vocation que d'un simple travail, hochant la tête lorsqu'il mentionna que les choses étaient compliquées. Ca tombait sous le sens. "Je suppose que je comprends pourquoi tu t'es dirigé vers ça et pas autre chose. Mais j'imagine que parfois ça doit te rappeler des souvenirs pas très joyeux. Tu serais pas un peu maso du coup?" Lui demanda-t-elle en haussant un sourcil intrigué, préférant jouer la carte de l'humour plutôt que de poursuivre sur un ton pesant. Lonnie savait ce qu'il faisait en choisissant cette voie, ça ne servait à rien qu'elle ressente de la tristesse pour lui, alors que c'était sa décision. S'il savait ce qu'elle avait vécu quelques mois auparavant. Cette pensée ne la quittait pas, et elle reprit une gorgée de soda sans même se rendre compte qu'elle fronçait les sourcils. Inutile de préciser que Leah était comme un grand livre ouvert lorsqu'il s'agissait de ses émotions... Il lui était difficile de cacher ce qu'elle pensait, même quand elle faisait de son mieux. « Comment vont tes parents ? Et tes frères ? »  Un nouveau sourire apparu sur ses lèvres, tandis que son regard s'illuminait - comme toujours lorsqu'elle était amenée à parler de sa famille. La fratrie Baumann avait toujours été très unie, et même si la vie leur faisait prendre des chemins différents, ça ne changeait rien au fait qu'ils étaient tous toujours là les uns pour les autres. "Mes parents profitent de leur retraite en faisant le tour du monde, ça fait un petit temps que je ne les ai pas vu...." Commença-t-elle, une pointe de tristesse dans la voix. Ils lui manquaient, mais elle était tout de même très heureuse pour eux. Ce voyage avait été planifié longtemps à l'avance, et la brune était ravie qu'ils aient pu se lancer.  "... Ils m'envoient un tas de cartes postales - qui fait encore ça sérieusement? - et me rendent affreusement jalouse." Ajouta-t-elle en fronçant le nez avec un air faussement agacé, avant de laisser ses traits s'adoucir. "Liam et Lance ont quitté Brisbane et ils mènent leur vie de leur côté. Logan est le seul à être resté dans les parages, et il se laisse vivre... éternel célibataire." Lança la jeune femme dans un petit rire. Un coup d'oeil à sa montre lui indiqua qu'il était plus que temps de se débarrasser des seuls client encore présents dans le bar. Les autres avaient fini par partir, lassés de la bande de guignols qui avaient gâchés l'ambiance à coup de cris et de chansons aux paroles misogynes. "Si tu me permets, je vais rapidement fermer tout ça et on pourra reprendre notre conversation après." Lui dit-elle simplement avant de prendre son courage à deux mains et de contourner le bar. Rapidement était un euphémisme à ce stade-ci, Leah n'était pas en état d'augmenter ni de négocier avec les malotrus présents à la table. Cela faisait une bonne heure qu'ils avaient arrêtés de consommer, même si l'alcool semblait encore faire largement effet. Elle se planta devant eux avec un petit sourire de circonstances, même si son regard ne trompait pas. "Messieurs, je vois que vous avez passés une bonne soirée... Vous m'en voyez ravie, mais malheureusement je vais devoir vous demander de quitter les lieux pour me permettre de rentrer chez moi à une heure raisonnable." L'un d'entre eux l'observa avec un air qui en disait long sur ce qu'il pensait, et tandis qu'il s'apprêtait à ouvrir la bouche, elle le devança en lui jetant un regard froid. "Vous avez maintenant deux solutions. Soit vous partez sans faire de bruit, et j'oublierai le fait que vous avez explosé plus de verres en une soirée que sur un mois complet et que vous avez fait fuir la moitié du bar avec vos conneries." Elle jeta un regard de biais sur les verres cassés qui trônaient autour de leur table, triste constat de ce que l'alcool pouvait faire sur certaines personnes. "... Soit vous me mettez de mauvaise humeur, je vous facture les dégâts et je m'assure que vous finissiez tous en cellule de dégrisement pour la nuit. Mon ami ici présent est flic, et ses collègues doivent passer le chercher dans quelques minutes. Alors dites moi, vous choisissez quelle option? J'ai pas toute la soirée." Elle croisa les bras, observant tour à tour les énergumènes qui lui faisaient face, tandis que leur cerveau se mettait doucement en marche face à ce choix - apparemment cornélien - qu'elle leur avait soumis. Finalement, ils se levèrent en maugréant, laissant chacun quelques billets sur la table et prenant la tangente pour le plus grand soulagement de la brune qui était sur le point de vaciller. Elle les regarda partir, les suivant de loin pour finalement fermer la porte à clé afin d'empêcher quiconque de rentrer maintenant. Un sourire sur les lèvres, elle s'approcha finalement de Lonnie pour lui donner l'accolade qu'elle n'avait pas pu faire tandis que le bar se tenaient entre eux. "J'ai cru qu'ils partiraient jamais." Souffla-t-elle doucement avant de lui adresser un petit sourire contrit. Elle se pencha sur le bar pour attraper son soda et en reprendre quelques gorgées, histoire de se motiver. "J'ai plus qu'à nettoyer tout ce bordel, faire les comptes et..." Un bruit de clé dans la porte d'entrée du bar lui fit relever les yeux, tandis qu'elle leva un sourcil intrigué dans sa direction. Un de ses collègues fit son apparition, observant avec étonnement les lieux vides puis reportant son attention sur la Baumann. "Qu'est-ce que tu fous ici?" Lui demanda-t-elle en riant, s'approchant de lui pour lui coller un baiser sur la joue. "J'ai un pote qui a passé la soirée ici et qui m'a dit qu'un troupeau de petits cons faisaient fuir la clientèle, et que la barmaid était dans un état assez triste. Je suis venu pour les faire dégager et te donner un coup de main, mais je vois que t'as réussi à les faire partir... J'suis même pas étonné en fait. Mais sérieux Leah, tu viens bosser avec la grippe? T'aurais du me sonner. Rentres chez toi, je vais fermer..." Lança-t-il en se débarrassant de sa veste, saluant d'un geste Lonnie et interrogant du regard Leah sur la présence d'un client après fermeture. "C'est un ami. Il va me ramener chez moi du coup." Lança-t-elle avec un grand sourire, ravie de ce coup de la providence. L'idée de devoir encore nettoyer, compter, et remettre les chaises sur la table lui faisait baisser encore un peu plus une tension qui n'était déjà pas très haute. Elle attrapa ses affaires sans se retourner et refit le tour du bar, sans réaliser tout à fait qu'elle allait avoir fini ce service interminable. "Merci. T'es un amour! Tu sais que je te revaudrai ça." Lança-t-elle en direction de son collègue - et ami - tout en attirant Lonnie dans son sillage alors qu'elle se dirigeait vers la sortie. Elle prit une longue bouffée d'air frais, tout sourire à l'idée de retrouver son lit plus tôt que prévu. "C'est vraiment un boulot pourri, mais j'ai des collègues en or." Lui dit-elle en jetant un coup d'oeil vers l'intérieur. "Je peux pas me résoudre à l'idée qu'on se reperde de vue Hartwell, il va me falloir ton numéro." Dit-elle avec amusement en observant le brun à la dérobée. Elle rêvait d'une conversation avec lui, mais son équilibre précaire et le sang qui battait dans ses tempes lui annonçaient qu'elle ferait mieux d'être sage et de rentrer tranquillement chez elle avant de tomber pour de bon dans les vapes. 


Pando
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Message(#)hard knock life (leah) EmptyJeu 2 Mai 2019 - 13:01

hard knock life
Not a soul on the road, not a star in the sky It's a desert in my heart, and I know where to hide. I'm your king of nothing at all And you're my queen of nothing at all
 
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Bien heureux de ne pas avoir suivi son instinct qui l’avait poussé à rebrousser chemin au moment même où il avait mis les pieds dans le bar Lonnie pouvait se rassurer d’avoir au moins été un client poli devant la serveuse, chose normale d’après lui et tout un tas de personne, mais pas forcément primordiale pour le groupe d’hommes qui avait laissé – sur leur passage – autant de détritus que l’aurait fait une tornade. Le policier c’était autoproclamé ‘soutien morale’ de la serveuse qui, pourtant, devait avoir l’habitude de ce genre de phénomène. Même si les longs soupires et les œillades appuyées qu’il lançait au groupe ne semblait pas avoir d’effet le Hartwell pouvait au moins se réjouir d’une chose, il n’apparaîtra pas dans la catégorie ‘men are trash’ de Twitter, si bien qu’il avait montré une facette plus avenante et souriante à la brune qui n’avait pas besoin de sa mauvaise humeur en plus. Elle n’avait pas l’air dans son assiette, la jeune serveuse, et avait beaucoup de courage à se présenter au travail en étant au bord de la migraine surpuissante, le groupe d’homme n’arrangeant en rien l’état dans lequel elle devait se trouver. Lonnie était ce genre d’homme à paniquer à la moindre petit coupure, le moindre bobo superficiel lui donnait tout de suite la nausée et il se roulait en boule au premier mal de tête venu, raison pour laquelle il contemplait avec admiration la patience de la brune qui –même si elle ne supportait plus les énergumènes – n’avait pas encore décidé de les foutre à la porte à grands coups de pieds dans le cul. Le policier se proposa d’échanger leurs jobs, sourire aux lèvres alors qu’il guettait de nouveau le groupe maintenant rond comme des queues de pelles, et la serveuse lui retourna son sourire. « Attention, je pourrai vous prendre au mot. » Le policier essuya les gouttes de bière de son menton du revers de la main avant de hausser les épaules. « Je suis sûr que l’uniforme vous irez très bien. » Il ajoute un sourire, un petit jeu de regard avant de rougir sous le poids de ses mots, loin de lui l’idée de mettre la jeune femme mal à l’aise avec de qui pourrait s’apparenter à une drague un peu balourde. « J’ai l’air calme en apparence, mais en fait je le suis pas du tout. Ils ont de la chance que je ne sois pas en forme. » Elle avait l’air calme, certes, mais Lonnie savait d’expérience que les personnes les plus tranquilles étaient parfois les plus féroces. « Encore une qualité qui ferait de vous un excellent officier, vous êtes sûr de ne pas vouloir vous reconvertir ? Je pourrai faire passer le mot. » Non, il ne pouvait pas, techniquement parlant Lonnie n’avait pas assez de poids au sein du commissariat pour décider de quoi que ce soit ou pour appuyer des dossiers, mais il connaissait des gens qui pourraient sûrement l’aider. Dévoilant à la brune son métier (expliquant du coup la tête des mauvais jours) Lonnie ne put s’empêcher de remarquer l’intérêt qui lui était soudainement porté par la brune, faisant la sempiternelle blague sur les amendes. « Non m’sieur l’agent. Je suis une citoyenne modèle. » Amusé le roux s’était fendu d’un sourire avant de reprendre sur le même ton joueur. « C’est ce que dirait quelqu’un qui a des choses à cacher. » La bière maintenant complètement consommée Lonnie avait considéré le fait de sortir du bar pour rejoindre son appartement, mais son complexe de chevalier blanc en armure brillante l’empêchait de sortir d’ici sans s’assurer que la serveuse pourrait fermer son bar paisiblement, sans que l’un des abrutis ne vienne lui chercher des noises. Il avait donc étendu la conversation sur son boulot à lui, préférant monopoliser la serveuse plutôt que de la voir perdre son calme devant les hommes qui auraient profité de cette faiblesse pour en rajouter une couche. Le métier du Hartwell n’était pas le plus gai à décrire, ni à entendre, il ne put s’empêcher de remarquer le malaise visible dans le regard de la brune, comme si les mots de Lonnie faisaient écho à une histoire personnelle. Elle essayait de la cacher, se débarrassant du regard du policier en portant ses yeux sur le sol, mais le bleu était flic et il pouvait sentir quand une situation avait tournée, mais il n’en dit rien, pour ne pas la gêner. « Je vois. » Que la blonde murmure presque en se cherchant une excuse pour éviter le sujet, Lonnie ne lui en tient pas rigueur, il y a des gens qui ne préfèrent pas parler. Le policier lui donna une seconde de répit pour reprendre ses esprits alors qu’il se levait pour enfin faire face au groupe d’homme, sans succès, mais au moins ça donnait du temps à la brune pour changer le sujet de la conversation.

Les retrouvailles, le temps qui passe et qui laisse des marques malgré les souvenirs, voilà un sujet de conversation qui servirait à remettre du baume aux cœurs de la paire qui se plonge dans les souvenirs. Leah et Lonnie, ce duo infernal qui avait donné du fil à retordre aux parents Baumann et à la famille d’accueil du jeune garçon qu’il était à l’époque. Passé le coup de la surprise et de l’émotion le policier évoque de vieux souvenirs, intacts dans sa mémoire, de quand la vie n’était pas aussi compliquée que maintenant. Et même si il doit la plupart de ses cicatrices à la jeune femme il ne peut s’empêcher de raviver les vieilles images de parties de rugby sans fin dans le jardin de la famille, là où Leah avait tout de suite imposé sa supériorité et se refusait de perdre une seule partie. « Ça, c’est déjà plus probable en effet. » Le sourire jusqu’aux oreilles Lonnie avait appuyé les paroles de la jeune femme par un signe de la tête. « Je te laissais gagner pour ne pas que tu sois triste. » Un peu faux, puisque le policier n’avait jamais montré aucun intérêt pour le sport en dehors des parties de rugby-jardin, il aimait le regarder mais en faire était une toute autre histoire. Ils avaient grandis, évolués, pris des chemins différents au court des années, mais Leah avait toujours le même sourire, les mêmes pommettes mutines qui sautillaient au moindre rire, et surtout le même regard, impossible pour Lonnie de ne plus voir en elle son amie d’enfance. Le compliment adressé par le policier la fit rougir, arrachant un sourire au Hartwell qui ne pouvait que constater la beauté de la jeune femme maintenant adulte, bien qu’elle était déjà belle à ses yeux quand ils avaient huit ans, même si il aurait préféré manger des verres de terre plutôt que de l’avouer. « C’est vrai que t’étais vachement plus mignon à huit ans Hartwell, qu’est-ce qu’il s’est passé ? » Les hostilités étaient relancées entre les deux, comme si elles ne s’étaient jamais arrêtées, une chose innée entre Leah et Lonnie qui avaient passés le plus clair de leur enfance à se balancer des piques. «  On appelle ça ‘la vie’ Baumann. Même si j’avoue que j’ai été clairement plus attaqué que toi. Tu as enfin trouvé un moyen de sortir de ta phase ‘baggy’ et casquette, je t’applaudis. » Leah avait toujours été un garçon manqué, la faute à une famille principalement composée de garçon avec laquelle elle avait dû faire face, se projetant plus sur ses frères et sur leurs styles vestimentaire que sur sa pauvre mère qui avait bataillé pour qu’elle porte une robe le jour de la photo de classe. Désireux de faire traîner la conversation, bien que la fatigue commence à s’installer dans les yeux du policier, il haussa un sourire quand la brune trinqua sa cannette de soda contre son verre vide. « Santé Hartwell. A nos retrouvailles. » Le policier avait hoché la tête, participant de façon imagée sans lever sa bière mais en y mettant quand même du cœur. « Pour ce qui est de notre conversation tardive, je vais pas tarder à fermer le bar et à dégager nos amis…Donc ça sera avec plaisir. » Lonnie frappa le comptoir du plat de la main pour marquer son excitation, affichant un sourire conquis aux paroles de la jeune femme. « Tu as besoin d'aide pour les faire sortir ? Je peux toujours jouer la carte du flic, le badge sert à ça aussi. » Un clin d’œil, un rire fin, le cocktail parfait pour cette fin de soirée en espérant que les hommes se montreraient plus dociles et que Lonnie n'est pas à jouer des coudes pour les faire sortir du bar, loin d'avoir envie d'être le 'mauvais flic'. « Je suppose que je comprends pourquoi tu t'es dirigé vers ça et pas autre chose. Mais j'imagine que parfois ça doit te rappeler des souvenirs pas très joyeux. Tu serais pas un peu maso du coup? » Elle avait touché un point sensible pour le jeune homme qui baissa les yeux devant la remarque, et même si Leah n'avait pas pour intention de le blesser ou de lui faire de la peine Lonnie ne pouvait pas hausser un sourire sur ses lèvres, en dépit de l'eau qui avait coulée sous les ponts depuis l'enfermement de sa mère. « Sans doute oui...Mais je me dis aussi que si je peux éviter à des enfants de vivre la même chose que moi j'aurai fait mon devoir. » Le policier avait raclé sa gorge avant de poser une main sur son front pour faire disparaître la fatigue et la tristesse, pas la peine se mettre dans des états pareils pour une chose qu'il arrivait maintenant à maîtriser un tant soit peu. Mais il avait aussi changer le sujet de la discussion, conscient que si Leah s'embarquait sur la route de son passé le policier aurait du mal à cacher sa colère et son amertume, et il ne voulait pas non plus gâcher une soirée qui s'annonçait bien meilleure depuis qu'il avait reconnu la brune. « Mes parents profitent de leur retraite en faisant le tour du monde, ça fait un petit temps que je ne les ai pas vu....... Ils m'envoient un tas de cartes postales - qui fait encore ça sérieusement? - et me rendent affreusement jalouse. Liam et Lance ont quitté Brisbane et ils mènent leur vie de leur côté. Logan est le seul à être resté dans les parages, et il se laisse vivre... éternel célibataire. » Sans même le remarquer Lonnie avait plongé dans les yeux de la brune alors qu'elle étalait devant lui la vie de sa famille qui avait toujours été d'une aide précieuse pour le jeune garçon de sept ans qu'il était à l'époque et qui manquait grandement d'attention et d'amour. « Je suis content pour tes parents, ils méritent une retraire tranquille après avoir élevé les monstres. Tu leur passera le bonjour à l'occasion. » Il avait toujours entretenu une relation cordiale avec les parents Baumann, et de le savoir heureux quelque part lui faisait plus que plaisir, plus que de voir Leah batailler avec le groupe d'hommes qui n'étaient pas décidés à prendre la poudre d'escampette. Suivant la conversation de loin, prêt à s'interposer au moindre mot de travers Lonnie avait assisté à une démonstration de forme de la part de la jeune serveuse qui n'avait pas hésité à mettre les points sur « i » avec les fauteurs de trouble, quitte à se faire passer pour la chieuse de service. Quand elle repris sa place derrière le bar avec la bonne intention de le fermer pour la soirée et de passer à autre chose Lonnie adressa un signe de tête à la jeune femme, comme un mentor discret qui était fier de petit scarabé (alors que lui n'avait pas bougé et qu'elle avait fait tout le boulot). « Tu as toujours eu de la poigne mais là je suis impressionné. » Accompagnant la jeune femme à l'extérieur après qu'elle se soit entretenu avec un collègue un peu inquiet qui était venu à la rescousse Lonnie approuva les paroles de Leah quant à la générosité des gens avec qui elle travaillait. « Une bonne équipe c'est important, c'est toujours plus simple de faire le boulot quand on sait qu'on a des gens qui ne supportent derrière. » Il y avait là un peu d'écho à sa propre brigade qui était loin d'être le genre à se porter  volontaire pour l'aider à finir des papiers. « Je peux pas me résoudre à l'idée qu'on se reperde de vue Hartwell, il va me falloir ton numéro. » Lonnie roula des yeux, sortant de sa poche son téléphone portable dans lequel il entra sans hésiter le numéro de Leah, incapable de redevenir des étrangers après cette rencontre. « Tu croyais que j'allais t'oublier Baumann ? Attend toi à me voir toutes les semaines maintenant ! » Sourire aux lèvres le policier s'empressa de prendre le pas de Leah afin de la raccompagner jusqu'à chez elle, bien décidé à ne plus quitter sa vie à partir de maintenant.


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