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La jeune femme s’énervait tellement au téléphone avec ses parents, qu’elle n’avait pas la force de le faire pour le coup, elle en avait marre d’être tout le temps sur les nerfs et devoir paraître comme une femme souriante devant sa fille et sa sœur. C’était un masque beaucoup trop lourd à porter, même si elle avait l’habitude, parfois elle aimerait juste penser à elle, se laisser aller juste pour voir ce que ça pouvait faire de n’avoir aucune responsabilité. Mais Jadyn était dans cette ville car elle lui avait proposé, sa fille était là parce qu’elle avait refusé d’avorter, c’était ses choix, elle devait assumer. Un soupir sortit de sa bouche doucement avant de prendre la parole, la situation était juste dingue, elle n’arrivait toujours à y croire, comment pouvait-il faire un truc pareil alors qu’il s’était barré comme ça ? « Il veut avoir la garde exclusif de Thaïs parce que selon lui, à terme je risque d’être un danger pour elle. Je passe mes soirées au téléphone avec mes parents et mes journées avec la boule au ventre comme je suis à peu près certaine que je ne vais pas gagner. » Elle ne doutait pas qu’il avait pris les meilleurs avocats, qu’il avait ressortit son passé pour prouver à quel point elle pouvait être instable par moment. A part son absence dans la vie de sa fille, elle n’avait rien. « Personne n’est au courant. » C’était ses soucis, elle ne voulait mêler personne d’autres dans tout ça. Elle avait toujours eu envie d’un enfant de lui, elle l’avait eu et maintenant elle risquait de la perdre – jamais elle ne pourrait s’en remettre si elle ne gagnait pas la garde de sa fille. Les choses devaient encore plus compliqué quand il commença à s’énerver, parce que c’était le cas, non ? C’était le pompon, mais il fallait bien qu’ils y passent, ils ne s’étaient absolument pas compris dans cette histoire. « Non, c’était clair pour toi ! Je suis pas dans ta tête, Stephen et excuse-moi, mais ta réponse était… incompréhensible, j’ai fais de mon mieux pour en déduire quelque chose. » Quelque chose de faux apparemment, elle leva les yeux au ciel – définitivement il se posait beaucoup trop de questions, il voulait trop anticiper alors s’il lui demandait, les choses seraient encore plus simple. « C’est pas parce qu’on va coucher ensemble que je vais attendre que tu me demandes en mariage dans un mois ou une connerie dans le genre. Je sais faire la part des choses, je suis plus une adolescence, merde. T’es un putain d’humain, Holloway ! Tu penses pas que c’est normal que tu culpabilises avec ce que tu as vécue ? A ta place, je me poserais des questions si c’était l’inverse qui se passerait. » Elle passa sa main dans ses cheveux tirant dessus doucement en reprenant la parole, restant le plus calme possible. « T’es bien la dernière personne avec qui je jouerais surtout avec ce sujet-là. J’suis désolée, c’était maladroit, mais je voulais pas t’obliger à faire quoi que ce soit sans que tu le veuilles aussi. Honnêtement, tu m’aurais dis ça directement ça aurait été mieux, t’as pas besoin de me mentir et tu le sais. » Carter soupira doucement encore une fois avant de fermer les yeux pendant un petit moment. « On peut faire comme ça, ça me convient. » C’était aussi ce qu’elle voulait, elle voulait garder leur soirée sans prise de tête, elle ne voulait pas perdre leur amitié surtout pour du sexe. Ils avaient dû arriver à tout ça, pour en arriver à ce point, c’était hallucinant dans le fond.
«Il veut avoir la garde exclusive de Thaïs parce que selon lui, à terme je risque d’être un danger pour elle. Je passe mes soirées au téléphone avec mes parents et mes journées avec la boule au ventre comme je suis à peu près certaine que je ne vais pas gagner.» Putain de merde. Ce type était définitivement un sacré enfoiré. Stephen ne savait pas quoi répondre à ça. Sûrement qu'il n'y avait rien à dire. Carter était détruite, et il ne la comprenait que trop bien. "Arrête, jamais un juge ne retirera un enfant à une mère. Surtout si le père s'est barré sans rien dire." Ça, il en était certain. Le bien être des enfants importait plus à la justice que de bons avocats. Les tribunaux ne lui avaient pas retiré la garde d'Anabel, même si elle n'était pas sa fille biologique. C'était bien la preuve qu'ils plaçaient le bon développement des petits avant tout. Il fallait que la brune ait confiance. "Ne pars pas défaitiste tout de suite. Tu dois te battre." Stephen, lui, se mordait les doigts de ne pas avoir réagi plus tôt. Il avait laissé les choses s'envenimer avant d'engager un avocat. Pas question que son amie fasse la même erreur, même s'il ne voulait pas la plonger dans les tracas lors de leurs soirées. C'étaient normalement des soirées détentes et là.. entre les déboires de Carter et son pétage de plomb on était loin du compte. La brune aussi avait fini par hausser le ton. "Tout ce que je voulais faire, c'était te prévenir." Il avait levé ses deux paumes de main en l'air, comme pour signifier que cette histoire était close. "J'ai jamais cru que tu me demanderais une chose pareille. Mais je suis pas dans ta tête non plus et je ne sais pas ce qu'il peut s'y passer. Les histoires de ce genre ça termine toujours mal." Le sexe entre amis, il avait toujours cru que c'était une invention de filles pour justifier leur amour unilatéral, même si il était persuadé que Carter ne voyait pas les choses de cet oeil là. C'était plus fort que lui, un peu comme un réflexe. Il préférait être clair, dès le départ. Un départ chaotique. "Reste avec moi ce soir." souffla t-il pour désamorcer le côté bien trop dramatique de la situation. Sa nuque reposait toujours sur le dossier du canapé, alors qu'il regardait le plafond pour rassembler le peu d'idées cohérentes qui ne se pressaient pas forcément dans son esprit. "En dehors de cette maison, on reste de simples amis. Et ici.." Il laissa sa phrase en suspens un moment, ne quittant pas le plafond des yeux. Est ce qu'il était vraiment en train de faire ça ? Ce n'était pas son genre, clairement pas. Le Stephen rangé et control freak ne coucherait pas avec une fille par simple envie. Et pourtant, il emmerdait ses principes et sa volonté de garder une vie de père modèle. Ses principes ne lui avaient pas permis de garder sa famille unie, et n'avaient pas épargné son coeur meurtri.
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Face à sa réponse, elle haussait simplement les épaules car c’était la meilleure chose à faire, elle ne savait pas quoi répondre, ses parents n’avaient pas arrêtés de lui dire un truc pareil, mais c’était trop dur d’y croire. Carter ne doutait pas que le père de sa fille utiliserait tous les éléments de son passé contre elle, ça l’angoissait. Elle ne parlait jamais de son passé, le faire devant des inconnus allait être juste horrible, toute cette histoire n’avait aucun sens. Elle le haïssait réellement et totalement pour le coup, pour lui faire un truc pareil. « Je vais le faire c’est juste… » Compliqué ? Le mot était faible encore face à ce qu’elle pensait, elle n’aurait jamais cru être dans une telle situation, devoir se battre en quelque sorte pour sa fille – comme si elle n’était qu’un bout de viande ou n’importe quoi dans le style. Ses parents s’occuperaient sûrement de tout ça, ils étaient beaucoup plus spécialisé qu’elle et étaient avocats. La photographe préférait de toute manière, ils étaient au courant de tout, elle n’aurait pas besoin d’expliquer quoi que ce soit, c’était juste plus facile pour elle. Sauf ce soir, ce soir tout était compliqué, ils devaient passer un moment détente ensemble, mais ils se retrouvaient à s’engueuler à moitié, comme ils n’arrivaient pas à se comprendre. Aucun des deux n’avait besoin de ça et pourtant, c’était bien le seul moyen qu’ils avaient trouvés pour mettre les choses au clair entre eux. La jeune femme ne répondait rien, elle laissait simplement ses yeux se lever au ciel, elle avait le comportement d’une enfant, elle le savait, mais elle ne pensait pas comme ça. Actuellement, elle n’était pas prête à faire rentrer quiconque de cette manière-là dans sa vie, se retrouvait seule était un bon moyen pour elle de se concentrer sur elle, pour une fois. Encore une fois, le silence s’installa entre eux, elle ne préférait pas répondre, le sujet était définitivement clos, non ? La brune ne voulait pas rendre la situation encore plus compliquée, elle laissait ses yeux diriger vers la télé, comme si de rien était alors que tout tournait encore dans sa tête – au moins, ils étaient d’accord sur une chose, distinguer les deux, ils étaient et resteraient amis malgré tout. « J’avais pas l’intention de partir. » Carter en avait eu envie, effectivement, mais elle était quand même rester, ce soir devait être une bulle dans ses soucis, elle ne devait pas penser à son nouveau quotidien et n’avait pas non plus envie de faire de sa relation avec Stephen, un souci. Alors elle serait restée même si cela aurait voulu dire se prendre la tête avec lui. Pour le coup, elle n’attendait qu’une seule chose que cette ambiance disparaisse pour qu’ils reprennent leur attitude comme avant – même si tout avait en quelque sorte changé entre eux, mais ils se charriaient toujours normalement. « Ce qui se passe ici, ça reste ici. » Elle finissait sa phrase dans un murmure. Cette maison était une bulle où ils pouvaient faire ce qu’ils avaient envie s’en se prendre la tête, en dehors ils resteraient toujours Stephen et Carter, toujours à se battre et se charrier.
Stephen hochait doucement la tête. Carter était une grande fille. Il voulait juste qu'il sache qu'il était là. Si elle voulait parler, si elle voulait se changer les idées. Leur relation était basée sur ce principe même, du moins c'est ce qu'il pensait. Rapidement ils en étaient venus à reparler de la dernière fois, et tout aussi rapidement leur conversation était devenue un casse tête sans nom. Stephen n'avait eu aucune envie de se battre avec Carter à ce sujet, d'autant plus que ni l'un ni l'autre n'argumentait leurs points de vue de la même façon. Encore maintenant, le brun n'était pas persuadé qu'ils soient sur la même longueur d'ondes, mais qu'importe. Le calme était revenu et c'était sans doute ça le principal. Ils avaient manqué presque la moitié du film avec toutes ces histoires. "Bien." qu'il prononçait à mi-voix lorsque la photographe lui disait qu'elle n'avait pas l'intention de partir. Il ressentait le besoin de l'avoir auprès de lui, au moins pour ne pas sombrer seul devant sa télé. La journée qu'il avait passé au cabinet avait été un cauchemar sans nom. Des enfants qui braillaient, Phoebe à qui il ne fallait pas chercher des noises... Ce n'avait clairement pas été le bon moment d'ajouter une dispute après ça. Mais ce qui est fait est fait, et même s'ils n'étaient pas tout à fait d'accord, les deux avaient au moins décidé d'accorder leur violons sur la tournure que prendrait leur relation. "On est chez moi." Sa nuque s'était tournée vers Carter dont il observait désormais chacune des expressions. A ce moment ci, il avait balayé de son esprit tout ce qui relevait du convenable ou de l'acceptable. Il ne penserait désormais plus qu'à lui, à eux, et leur bulle lorsqu'ils se retrouveraient dans cette maison. "Approche" A nouveau, son visage était venu frôler le sien pour attraper ses lèvres et lui voler un baiser l'espace d'une seconde. "Est ce que tu crois qu'un jour on réussira à regarder un film ensemble ?" qu'il demandait avec amusement alors qu'il se laissait retomber sur son côté du canapé.
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La jeune maman ne comprenait rien à rien, elle était une catastrophe ambulante, elle ne parlait pas seulement de son équilibre, mais de tout. Mais même ses relations avec les autres étaient parfois difficile à comprendre, ce qui était le cas actuellement, mais pas moyen de l’avouer. La seule chose qu’elle devait retenir, c’était qu’en dehors de cette maison, ils étaient amis et qu’ici c’était… un truc, une bulle dans laquelle ils étaient et n’avaient pas besoin de se prendre la tête. Elle finirait par comprendre avec le temps – elle n’était pas si bête de toute manière quoi que. Le calme était présent dans la pièce, c’était tout ce dont elle avait besoin de ce soir, elle se prenait assez la tête dernièrement. Hadès l’avait déjà à moitié engueuler dans la semaine à cause de sa rencontre avec son mec – bien qu’elle continuait de dire qu’il était en tort, elle aurait été plus délicate s’il ne la prenait pas pour une gamine de huit ans qui était en train de faire un caprice, puis forcément avec une rencontre à l’hôpital impossible pour elle de mettre de la bonne volonté. Ils avaient manqué une bonne partie du film avec tout ça, à croire que ce genre de soirée n’était pas faite pour eux, peut-être que la troisième fois sera la bonne. Carter finit par tourner la tête vers lui avant de prendre la parole. « T’es perspicace. » Elle haussa les sourcils tout en laissant un sourire en coin se dessiner sur son visage, chasser le naturel et il revient au gallot, elle ne pouvait pas arrêter de l’embêter dès qu’il lui donnait l’opportunité de le faire. Elle se rapprocha de lui sans hésiter, laissant les deux bouches se retrouvaient dans un léger baiser une nouvelle fois. « N’en prends pas trop l’habitude. » Carter souriait doucement, c’était la deuxième fois qu’elle respectait ses ordres, mais ils savaient autant l’un que l’autre qu’elle pouvait se montrer plus embêtante, si elle en avait envie. « La troisième fois sera la bonne, suis certaine… » Un petit rire sortit de ses lèvres, parce que c’était un peu improbable que ça réussisse au bout de la troisième fois. « Puis un film sur les dinosaures, c’est nul. » Comme si ça expliquait pourquoi ils n’avaient rien suivis au film, elle passa sa langue sur ses lèvres avant de reprendre la parole. « Bon, tu veux que je reste avec toi ce soir, mais je pense pas que tu veuilles que je devienne un glaçon. Alors t’aurais pas un truc à me passer, s’il te plait ? » Elle clignait des yeux rapidement avant d’éclater de rire parce que ce n’était pas elle et jamais elle ne deviendrait comme ses femmes-là – mais elle commençait réellement à avoir froid par contre.
« T’es perspicace. » Carter avait étiré ses lèvres en un sourire en coin qui avait eu le don de chasser immédiatement toute trace d'énervement dans l'esprit du kinésithérapeute. Il préférait cent fois ces moments de calme à toute l'agitation autour de la pseudo relation qu'ils entretenaient. Depuis presque trente ans il s'était conditionné à tout faire entrer dans une case. Chef d'entreprise, mari, père.. autant de choses qui n'avaient pas forcément fonctionné d'une façon conventionnelle. Avec Carter il s'autoriserait à être un amant d'une façon qui n'avait toujours rien de conventionnel mais qui le satisfaisait pleinement, du moins, c'est ce qu'il pensait. Ses lèvres contre les siennes, ce baiser avait clôt leur débat houleux pour revenir à leur bonne vieille soirée film. "Jusqu'à maintenant, t'as toujours fait ce que je disais." qu'il lui répondait avec défi. C'était petit, mais facile de la taquiner sur ce point sensible. De toute façon, la brune ne se privait pas pour lui dire ce qu'elle pensait, comme elle le faisait là avec le film qu'il avait choisi. "Je te rappelle que tu m'as laissé décider du programme." Ce film n'était pas nul. Ils n'avaient juste pas regardé. Encore une fois. C'était devenu une habitude pour eux de mettre un programme à la télé qu'ils ne regardaient pas. Ils devraient peut être songer à arrêter, où à continuer vu ce qu'il se tramait à la moitié du film. Haussant les épaules, le brun attrapa finalement la télécommande restée sur la table basse pour éteindre le téléviseur. "Tu veux vraiment un plaid où c'est une façon détournée de me proposer de monter au premier Fawkes ?" Il l'observait avec amusement, entrant délibérément dans son petit jeu. "Non parce que si tu veux je peux aussi te préparer une camomille." Dans un monde alternatif sûrement. Stephen avait repris le saladier pour le mettre sur la table basse, et reprenant sa place il attira la jeune femme sur ses genoux. "A moins que tu ne préfères verveine tilleul." qu'il demandait en attirant son visage près du sien.
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Tout était rentré dans l’ordre, maintenant et ce n’était pas plus mal. Carter préférait largement quand les moments qu’elle passait avec Stephen étaient simples, elle comptait bien faire en sorte que ce soit la première et la dernière fois qu’ils se mettaient à se disputer. La simplicité de leur relation était tout ce dont elle avait besoin, ce qu’elle voulait garder le plus longtemps possible – même s’ils venaient de rajouter une complication en soit, mais ils pouvaient gérer. Ce nouveau baiser mettait fin à toute cette histoire, elle levait les yeux au ciel face à sa remarque, il n’avait pas tort, c’était ça le pire sauf que les choses pourraient se retourner contre lui. « Continue de faire le malin, tu risques très vite de te mordre les doigts. » La brune souriait en coin tout en le regardant, est-ce qu’elle serait capable de le défier ? Sans aucun doute et il le savait mieux que quiconque. Elle lui lança un regard qui se voulait noir, bien qu’elle était plus amusée que le reste, elle n’était même pas crédible, tant pis. « Pourquoi ça serait toujours ma faute ? » C’était plus facile pour lui de lui remettre la faute sur le dos sauf que cette fois-ci elle n’avait rien fait du tout. « C’est pas ma faute si tes choix… sont douteux surtout quand il s’agit des films. » Ses épaules se haussèrent remettant les choses au clair et lui remettant les fautes sur le dos – ce qui était un peu vrai puisque c’était son choix. Puis la jeune maman finit par se plaindre d’avoir froid, de commencer à avoir froid du moins, ce qui n’était pas totalement un mensonge dans le fond. La brune était une personne fragile – ce qui était encore plus crédible que le reste. « J’en sais rien, tu préfères quelle situation ? » Sa lèvre inférieure se coinçait entre ses dents dans un geste totalement provocateur pour le coup, mais rapidement elle laissait un petit rire sortir de sa bouche, est-ce qu’il venait réellement de dire ça ? Elle n’avait même pas le temps de lui demander qu’elle se retrouvait sur ses genoux, son visage se rapprochant du sien. « En deux phrases, tu viens de vieillir de dix ans.. » Son visage se rapprochait de plus en plus du sien au point que ses lèvres se retrouvaient beaucoup trop proche de celle du jeune homme, sans aller plus loin que ça.
Le calme après la tempête. Il avait fallu qu'ils se battent près d'une heure pour finir par enfin se détendre. Décidément, entre eux tout semblait si simple et pourtant rien ne l'était. "Tu saurais pas dire non." qu'il répondait sur le même ton. Au fond, Stephen avait comme une envie de pousser la brune dans ses derniers retranchements. Carter paraissait à la fois si sûre d'elle et pourtant il avait l'impression que ce n'était pas tout à fait le cas. Jusqu'à maintenant elle l'avait toujours laissé mener la danse, et même si c'était quelque chose qu'il appréciait il avait besoin de sentir que cette intention n'était pas que la sienne. "Jurassic World n'est pas un choix douteux, déjà. J'y peux rien moi si tu préfères des trucs gnangnan" Il levait les yeux au ciel. Si Carter n'accrochait pas avec le film, c'est sûrement puisqu'ils avaient passé tout le début à s'engueuler pour presque rien. De toute façon le choix du film n'avait plus grande importance puisque le brun avait fini par éteindre la télévision et à attirer la photographe sur lui. Après tout ce n'était définitivement pas la chose la plus importante de la soirée, et il y avait fort à parier qu'à l'avenir, le film n'aurait strictement aucun impact sur le déroulement de leur soirée. "J'me dis que dans mon lit il y a des couvertures, c'est encore l'idéal si tu as froid." De retour sur le terrain glissant, mais cette fois ci il s'en fichait. Il laissait son visage frôler celui de la jeune femme, replaçant l'une de ses mèches brunes derrière son oreille. "Dix ans ? Rien que ça ?" Ses lèvres avaient fini par attraper les siennes à nouveau pour un baiser bref, tandis que l'une de ses mains s'était glissée derrière son dos pour l'attirer davantage à lui. "Les vieux ça te branche ?" qu'il demandait lorsque leurs lèvres se séparaient, un air mutin sur le visage.
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« Souviens-toi de ses mots pour la prochaine fois. » S'il voulait à tout prix l'entendre lui dire non, elle le ferait. La jeune femme en était capable, si elle ne le faisait pas c'était simplement parce qu'ils avaient envie de la même chose. C'était autre chose, surtout avec le père de sa fille qui suivait ses propres désirs à elle, il n'imposait rien sûrement à cause de son caractère qui était beaucoup, beaucoup plus affirmé que le sien. Avec Stephen, elle laissait les choses se faire tout simplement, elle ne contrôlait rien et ca faisait du bien. « Des trucs gnangnan ? » Elle penchait la tête tout en le regardant, il n'avait pas tort, c'était son côté romantique refoulé, mais elle je regardait pas que ça. « Je ne regarde pas que ça, je te signale. Je regarde aussi des films d'action pour voir des mecs canons. » La brune haussait les épaules, elle préférait les séries de toute manière, les films avaient tendances à l'ennuyer et elle s'en dormait avant la fin ou finissait juste par faire autre chose en même temps. Pour le coup savoir quel film il avait mis, quel film il compterait mettre la prochaine fois n'était pas important, la photographe se retrouvait à califourchon sur Stephen, ses bras autour de son cou et elle laissait ses doigts jouer avec des mèches de cheveux tout en le regardant. Ils continuaient de parler à travers différents sous-entendu malgré le fait qu'ils connaissaient déjà le déroulement de la soirée. « Donc tu serais d'accord pour me prêter ton lit ? Mais toute seule c'est pas marrant. » Une moue boudeuse finit par se dessiner sur ses lèvres alors que leur deux visages se rapprochaient de plus en plus au point de se toucher. Le sujet était plus glissant, les limites avaient été franchis depuis un moment et maintenant rien ne les empêchait de continuer sur ce chemin glissant. « C'est déjà beaucoup, je préfère être clémente avec toi. » Carter n'allait pas rajouter des années sinon il passerait vraiment pour un vieux, pas sûr que cela lui plaise - surtout quand elle lui rappelerait. Les deux bouches se retrouvaient encore une fois, l'espace entre les deux corps se réduisaient au point qu'il était maintenant inexistant. Carter se retrouvait contre lui tout en souriant une nouvelle fois. « Seulement ceux qui ont 12 ans de plus que moi, c'est très précis. » C'était plus que précis, mais elle n'oubliait pas les dix ans qu'elle venait de lui rajouter. C'était important après tout. Elle l'embrassa de nouveau pour prouver en quelque sorte ses paroles. Ce n'était pas les vieux qui la brancher, mais bien lui pour le coup.
Stephen leva les yeux au ciel. "T'es pas croyable. Tu sais ça ?" Carter et son esprit de contradiction. Elle aurait été capable de lui dire non uniquement pour lui prouver qu'il avait tord. Tous les deux avaient beau vouloir la même chose, la brune serait bien du genre à lui rappeler ses paroles au moment fatidique pour le faire mentir. Mais soit, ça rentrait dans le cadre du jeu. "Des films d'action ?" Il leva un sourcil. Carter avait beau faire de la boxe, son visage de poupée ne renvoyait pas vraiment l'image d'une fan de films qui se centraient sur des combats et une montagne de muscles. "t'es mignonne tu sais." qu'il se risquait. Elle allait sûrement lui en coller une. S'il y avait bien une chose que la brune n'aimait pas, c'était de dévoiler une once de fragilité, mais c'était bien trop tentant, et puis de toute façon elle n'aurait pas eu le temps de protester bien longtemps. Ses lèvres étaient de nouveau venues se poser sur les siennes tandis que ses bras entouraient sa taille pour la maintenir contre lui. "Tu crois vraiment que je vais rester ici me les geler sur le canapé pendant que tu es bien au chaud dans mon lit ?" Les beaux principes de nouveaux envolés, Stephen avait fini par se relever du canapé en tenant toujours Carter dans ses bras, ses fines jambes entourant sa taille. "Si tu veux je pourrais jouer le vieux de trente neuf ans toute la nuit." Un sourire en coin était venu étirer ses lèvres tandis qu'il portait la jeune femme à l'étage. La situation dérapait à nouveau, mais cette fois ci tout était clair. La culpabilité pointerait de nouveau le bout de son nez demain, tout comme la fatigue certainement, mais ce soir il s'en fichait. Ce soir, tout ce qu'il avait envie c'était d'être avec elle. Dans leur bulle, sans principes et sans ennuis du quotidien.