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 pourquoi tu t'énerves? ft. Jack

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Message(#)pourquoi tu t'énerves? ft. Jack  EmptyJeu 27 Sep 2018 - 20:40


POURQUOI TU T’ÉNERVES?
ft. @Jack Epstein

Tess était en route pour le studio où bossait Jack. Vêtue d'un jeans évasé et taille haute ainsi qu'un tee-shirt où l'un de ses dessins y avait été imprimé, la jeune femme aux cheveux encore courts et blonds, enveloppée dans son grand manteau marron était en train de marcher dans les rues australiennes. Maintenant qu'elle était fraîchement installée au cœur de la ville de Brisbane chez Owen et non plus dans son bled à Samsonvale, la jeune femme était proche de tout, ce qui était vraiment agréable. Pouvoir prendre le bus, le métro, marcher simplement quelques mètres pour trouver son bonheur, tout et n'importe quoi, c'était plutôt chouette. La jeune femme avait fixé un rendez-vous avec le producteur parce que depuis leur petite session musicale improvisée, ils n'avaient pas réellement eu le temps de se revoir. A dire vrai, Tess avait vécu des moments très durs, s'était fâchée avec Annie et puis était partie au Pérou pendant un mois pour essayer de se remettre sur pieds. Grâce au soutien de sa meilleure amie, Tess avait radicalement changée. Elle ne fumait plus, qu'il puisse s'agir de cigarettes ou de joint, elle faisait attention à sa consommation d'alcool, elle avait vendue sa maison, s'était installée chez un prêtre dans le centre-ville et surtout, elle s'était lancée en free-lance en tant qu'illustratrice. Autre chose encore, elle reprenait clairement le goût à la musique et avait réellement envie de s'y remettre. Alors presque heureuse de cette nouvelle vie qui s'installait timidement, Tess avançait d'un pas déterminé avec un sourire aux lèvres. Elle se sentait tellement mieux depuis le Pérou. Ce voyage avait été salvateur. La jolie métisse s'arrêta dans une boutique de viennoiseries françaises pour y prendre quelques petites douceurs et deux cafés afin de ne pas arriver les mains vides au studio. Après avoir traversé une partie de la ville, la jeune femme arriva enfin sur place. Elle galéra un peu à ouvrir la porte avec ses bras chargés, mais tout en grimaçant, elle y parvint. Elle sourit à la dame de l'accueil « bonjour, Jack est par là ? » demanda t-elle doucement. « Hum oui... mais j'vous préviens, il n'est pas du tout de bonne humeur » lança t-elle presque excédée. Tess arqua un sourcil. Elle n'avait pas le souvenir d'avoir déjà vu Jack énervé, bon en même temps, ils ne s'étaient pas vu si souvent que ça. La jeune femme se demanda si le rendez-vous tenait toujours du coup ? Il avait peut-être oublié et elle allait arriver comme un cheveux gras dans la soupe... La métisse regarda ses cafés et puis lança « il est dans son bureau ou au studio ? » demanda t-elle. Une fois qu'elle eu obtenue sa réponse, elle salua la dame et puis se dirigea vers les ascenseurs afin de rejoindre le bureau du musicien. Elle soupira dans la cage d'acier, essayant de se préparer à peut-être ne pas être accueillie avec le sourire. Mais elle se sentie soudain mal à l'aise, il allait avoir oublié, surtout qu'il n'avait pas envoyé de message de la journée pour lui rappeler... bon, elle non plus, mais bon... Les portes s'ouvrirent sur le couloir et très vite, la voix de Kack se fit entendre. Tess grimaça en écarquillant les yeux. Son cœur se mit à battre plus fort. Elle allait tomber super mal, c'était obligé... Tess avança dans le couloir, en direction du bureau du musicien et croisa quelques personnes qui tiraient une gueule pas possible. Oula... bonne ambiance ici. Turner s'approcha du bureau et se rendit compte que Jack gueulait tout seul -possiblement au téléphone- et que vraiment, ça gueulait. Elle hésita à frapper et préféra attendre un peu avant de toquer contre la porte en bois. Ce n'est qu'après un moment de calme qu'elle se lança, attendant la réponse d'Epstein. Finalement, elle passa sa tête dans la porte qu'elle ouvrit tout doucement et sourit en grimaçant et en lança « hello... » un peu hésitante. « Je te dérange ? » à sa tête oui, il avait oublié.
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Message(#)pourquoi tu t'énerves? ft. Jack  EmptyVen 5 Oct 2018 - 16:29

Rares étaient les moments où il ressentait autre chose qu’un long fleuve calme et tranquille, qu’un équilibre presque flippant pour ceux le regardant de l’extérieur. Jack était immuable, un roc, un chêne enraciné, immobile, constant, toujours. On se moquait de son tempérament égal, on pointait du doigt le fait qu’il était un artiste aussi plat que possible, un sensible aux émotions ne frôlant jamais d’aussi hauts niveaux que de plus bas. Il était habituellement posé, trop. Et ce n’était pas rare qu’on attende du coin de l’oeil qu’il explose, qu’on l’appréhende avec une curiosité maladive, rien que pour assister au stoïque qui craque, qui peine, qui bouille. « Non, c’était pas prévu. » et il fait comme il peut, Jack, le combiné accroché à son oreille, le corps relâché dans le siège qui lui sert de chaise d’office. À l’autre bout du fil, on lui parle des derniers artistes qu’il a signés, de leurs caprices, de la maison de disque qu’ils sont allés voir dans la journée pour négocier à la hausse. On lui décrit tout ce qui a été fait dans son dos, ce qui entache sa réputation de producteur, ce qui le pousse à bout, ce qui le rejette brusquement dans ses retranchements. Évidemment, qu’il les avait embarquée dans B&B pour se produire dans quelques salles indépendantes de la ville, qu'il avait déjà même pris des engagements pour eux. Évidemment qu’il les avait encouragés à écrire, à composer, qu’il avait tout donné entre des mélodies de son propre cru, des paroles qu’il avait en tête mais leur avait cédées sans possibilité de les utiliser pour lui-même maintenant. Le goût amer dans sa bouche de s’être fait roulé comme tant d’autres fois avant, et le retour en arrière qu’avait été sa brève carrière de gérant - et les quelques dizaines de milliers de dollars qu’il avait perdus au profit d’un groupe de musiciens ingrats ayant vu à quel point Jack était nul avec le fric, aveugle, inconscient. « Y’en avait pas, de contrat. » comme une évidence que sa langue claque, alors qu’au téléphone on lui répond par un long, un profond soupir. Bien sûr qu’il n’avait pas fait de contrat, Epstein il faisait confiance à tout le monde. Il donnait des chances, plusieurs, une infinité. Il avançait sans compter, il aimait sans renier. Et à quoi bon paniquer, à quoi bon croire que qui que ce soit en abuserait, hum? Jouant nerveusement avec son briquet, puis un stylo errant, puis de retour au briquet, puis au paquet de clopes dans l’angle, le musicien s’énerve, il cherche de quoi faire, de quoi s’occuper, de quoi oublier ce qui remonte en lui. « Ils ont décidé ça comme ça? » c’est l’épatement qu’on entend en premier dans sa voix, avant de sentir une fine pointe de rage, envers lui-même, envers eux. Ouais, ils ont décidé de se la jouer ingrats au possible, et regardez qui récolte encore une fois le mauvais rôle, qui se fait bien avoir à son jeu, qui a été trop bon, trop con sur toute la ligne. « Je… je vais tenter de les rattraper. » à qui il ment? Jack raccroche d’un mouvement sec, à vif. Il raccroche et il inspire, ferme les yeux, grogne un peu. C’est tout juste s’il entend la porte s’ouvrir, la voix de Tess qui pointe, agresse presque, ce à quoi il tente de raccorder son mutisme au vol. « Oui, non. Désolé. »  elle dérange, mais c’est pas sa faute. Et de toute façon, y'a quelque chose de pire qui commence à déranger, à le narguer, à remonter le long de son ventre, boule de rage qui coule le long de son sang presque glacé.

Il n’avait pas eu de rechute, pas une, aucune. Depuis sa cure de désintox, de nombreuses années avant aujourd’hui, Jack n’avait jamais même cédé une seule fois, regardé un sachet du coin de l’oeil, respiré la poudre blanche salvatrice juste une fois, juste for old times sake. Jamais. Mais il savait où se situaient ses limites. Et il savait surtout que s’il flirtait avec elles quelques fois par année, le silence et la concentration - et l’espérance - étaient pas mal les seuls points pouvant l’aider à chasser l’envie d’envoyer tout paître rien que pour replonger dans ses mauvaises habitudes, rien que pour maîtriser d'un rang de cocaïne le flot de sentiments contradictoires qu’il tentait de garder le plus possible contrôlés. « Installe-toi, j’dois juste… me calmer. » accueillant la jeune femme comme il peut, et du menton il pointe le siège dans l’angle où elle pourra se poser, lui qui a décidé de craquer une cigarette à défaut de pouvoir craquer sous sa narine ce qui jadis était sa solution facile.  
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Message(#)pourquoi tu t'énerves? ft. Jack  EmptyVen 5 Oct 2018 - 17:47

Oui, elle dérangeait. Tess déglutit en se pinçant les lèvres, restant derrière la porte ne sachant pas réellement si elle allait entrer davantage dans le bureau de son ami. Il s'excuse, il lui dit que c'est bon, si bien qu'elle passe la porte. Refermant celle-ci derrière elle, elle s'approcha de Jack, déposant sa main sur son épaule et approchant ses lèvres de sa joue pour y déposer une bise. Sous sa main, elle pouvait sentir que ses muscles étaient tendus, qu'il était vraiment rigide, il n'était pas réellement sous de bons hospices semble t-il en tous cas. La jeune illustratrice suivit le regard de son ami pour aller s'asseoir sur le large fauteuil en prenant soin de déposer les sacs de nourriture sur le grand bureau du producteur de musique. Tout en faisant cela, elle lança « qu'est-ce qu'il se passe ? » avant qu'il ne lui dise qu'il avait besoin de se calmer. Au même instant, il se sortit une clope afin de la coincer entre ses lèvres. Tess baissa les yeux, sentant son cœur battre plus fort. Elle était en train d'arrêter la clope ainsi que le joint, et c'était encore difficile pour elle. La jeune femme ne préférait pas regarder son ami fumer, de peur d'en avoir aussi envie. Elle s'humidifia les lèvres, nerveusement et puis attendit la réponse du musicien. Finalement, elle se tourna sur son fauteuil à la recherche d'une vitre qui pourrait s'ouvrir. « Je peux l'ouvrir ? » demanda t-elle alors en pointant la large vitre du doigt. Une fois l'accord obtenu, elle se leva afin de tirer sur la poignée et de mettre ses mains sur la vitre froide, afin de la faire basculer et de laisser l'air frais envahir cet espace, mais aussi la fumée de la cigarette partir de là. Elle s'installa de nouveau sur le siège et puis sourit à son ami. Elle espérait qu'il parvienne à se calmer, c'était quand même dommage de s'énerver, même si -elle était d'accord- il y avait des causes qui le méritaient largement. Elle se redressa alors et ouvrit le sac de nourriture afin d'en sortir les deux grands cafés. Elle en positionna un devant Jack et puis sortit du sucre et des cuillères du sachet. Elle sortit aussi des viennoiseries françaises, alors qu'elle lançait les yeux brillants « j'me suis dit que ça te ferait du bien, un peu de gras » elle se voulait bienveillante et espérait que son geste fasse plaisir à son ami. Surtout s'il avait eu une mauvaise journée, c'était important de pouvoir décompresser auprès de ses amis et autour d'un bon café. Tess était en train de découvrir le café de son ami, de lui sortir une viennoiserie, et de tout préparer afin qu'il soit bien. Malheureusement, le karma voulu s'en mêler un petit peu. Alors que Tess était en train de finir de tout préparer et qu'elle allait dire « tadaaaa... » son coude tapa dans un des gobelets de café alors qu'elle se reculait. Bien évidemment, il avait fallu que le café se renverse sur son ami et très vite, Tess comprit que ce petit accident mineur, était devenu un accident majeur et que ça allait pourrir le rendez-vous avec Jack.
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Message(#)pourquoi tu t'énerves? ft. Jack  EmptySam 13 Oct 2018 - 5:20

Et il a froid, dans les os, dans la peau, le sang, le coeur. Il a froid et il peut rien faire, y’a rien qui puisse venir le calmer, le tempérer, lui offrir un confort, autre que ses vieilles et si mauvaises habitudes. Mais il a pas le droit. Il se l’est promis, et comme à chaque fois, c’est le mécanisme automatique qui embarque, qui se déclenche, si bien rôdé depuis le temps. Presque 10 ans depuis qu’il n’a pas fait un seul rail, et y’a rien ni personne qui pourrait le convaincre de recommencer à nouveau, malgré la boule qui le tenaille au ventre, et les jointures qu’il craque avec nervosité, presque une rage dissimulé dans chaque bruit sec, sourd. « Rien. » qu’elle lui demande pas de s’expliquer, que Tess n’appuie pas sur sa faiblesse, sur ses émotions à fleur de peau, sur son souffle qui manque. Mais il se rattrape, il tente de se racheter la seconde d’après, un sourire triste aux lèvres et l’air de celui qui a parlé trop vite, qui a laissé le naturel revenir au galop, qu’une clope risque de le calmer, les nerfs en prime, en boule. « Rien qui devrait t’importuner. »  la précision est nécessaire et il s’excuse du regard, parce que la jeune femme n’a pas fait autre erreur que de choisir le mauvais moment, sans bien sûr en être elle-même au courant. Se calant un peu plus dans son siège, y’a même les paupières qui se ferment, qui se posent, lorsque le briquet tinte et qu’il amène avec lui la flamme salvatrice qui allumera sa cigarette, lui donnera un rush de nicotine comme il ne s’en fait plus, comme il l’apprécie depuis le premier jour. Déjà, ses traits se détendent, sa mâchoire est moins crispée, son coeur bat moins vite. « Ouais bien sûr. » à la demande de Tess d’ouvrir la fenêtre, il est déjà bien plus calme. Jack suit des yeux la silhouette de Tess qui se faufile vers les carreaux, et doucement revient à un semblant de réalisme, de terre ferme. L’inquiétude à peine voilée et le sens de déplaire qui reprennent du service. « La fumée, ça te dérange? » il n’avait jamais rien remarqué de tel, se surprenant même à attacher par ci par là des souvenirs où il avait partagé quelques bouffées avec elle à la sortie des bars où elle venait voir les Street Cats jouer. Énervé mais pas impoli, excédé mais pas sans coeur, le musicien finit par inspirer avec plus de véhémence à travers le filtre, terminant en vitesse accélérée les restes de mégots qui finissent au cendrier la seconde suivante. S’en suit un retour à ses côtés de Tess, et la narration des offrandes qu’elle a eu la bonté d’amener avec elle. La respiration qui devient plus douce, plus facile aussi, et doucement, les quelques bribes de la conversation téléphonique, de la pression qui avait nourri le noeud de ses épaules à sa nuque, ne seront bientôt que mauvais souvenirs lointains. « Attention, les docteurs penseraient pas la même. » et il blague même, il blague avec son humour de vieux type amoché, mais de grand coeur, d’ours sur deux pattes. Il blague et il ne lève pas du nez lorsqu’il repère un beignet qui semble d’office tout désigné pour lui. La maladresse de son interlocutrice aura eu raison de la brève interlude de calme qui reprenait du service quand, dans un geste, elle déverse le contenu du gobelet de café bouillant sur son vieux jeans déjà sale, déjà usé. « Sérieusement?! » sa voix qui claque, qui grince, son ton qui monte, et de suite, y’a le feu qui revient, de ses yeux à ses mains, de ses gestes à ses soupirs. « Juste, reste là okay? Bouge pas. » Jack qui se lève d’un bon, grognement dans son sillage, et qui ignore les dégâts s’étalant sur son pantalon pour reporter son attention sur les dizaines de pages qu’elle a noyées, pages recouvertes de notes et de paroles et de mélodies, des esquisses de chansons sorties de sa tête qu’il avait déjà oubliées pour les avoir couchées sur papier. « C’est pas un bon jour. » no shit, comme si c’était pas évident Jack, comme si elle ne l’avait pas déjà remarqué. « Mais t’es là, alors… alors. » un long soupir plus tard, il réalise à quel point il est d’humeur massacrante quand elle n’a rien mérité, demandé. Et son air penaud additionné de son silence mutin le mettent mal à l’aise, lui confirment qu’il pourrait faire un peu moins d’étincelles, être un peu plus accueillant pour la peine. « Qu’est-ce qu’on avait convenu, déjà? » le blanc de mémoire qui le nargue, et son impolitesse qu’il n’assume pas jusqu’au bout des lèvres.
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Message(#)pourquoi tu t'énerves? ft. Jack  EmptyLun 15 Oct 2018 - 12:23

Jack était froid, aussi froid et piquant que ce vent en hiver, qui vient s'emparer de ton corps et congeler ton nez, même au travers de la douce laine. Son regard était dur comme l'acier et clairement, Tess n'avait encore jamais vu cette facette de son ami. Il était là, assis, le regard complètement ailleurs. La jolie métisse aux cheveux courts avait ce profond sentiment gênant d'être de trop, de ne pas être au meilleur des endroits et clairement pas au meilleur des moments. Si elle le dérangeait, il aurait fallu qu'il le lui dise, ce qu'il ne fit pas. Quand la voix du producteur de musique tranchait l'espace et le silence de mort qui régnait dans ce bureau aux senteurs de tabac froid, il ne tardait pas à venir adoucir ses paroles, légèrement. Du moins toujours suffisamment pour que Tess ne lui demande pas clairement s'il voulait qu'elle s'en aille. Lorsqu'il lui demanda si la fumée de la cigarette la dérangeait, la jeune femme sourit tout en se retournant par rapport à la vitre. Retournant au siège qu'il lui avait indiqué un petit peu plus tôt, elle répondit « non-non, faut que je m'habitue et c'est encore difficile » avoua t-elle. Parce que cela ne faisait pas si longtemps que ça qu'elle avait arrêté. Elle venait tout juste de passer le cap du premier mois, c'était encore tout récent pour elle. Et puis l'accident bête arriva, alors qu'il venait d'éteindre sa clope en l'écrasant contre le cendrier. La jeune femme qui avait sortie les viennoiseries et les cafés venait par accident et surtout par maladresse, de renverser l'un des cafés sur le bureau et aussi -surtout- sur Jack. Pourtant juste avant, elle aurait presque pu penser qu'il était en train de se calmer, que finalement, ça allait aller et qu'ils passeraient un bon moment. Mais là... ce ne fut pas le cas. Sa voix tranchant et clairement, Tess aurait voulu se faire tout petite, elle essaya d'éponger au mieux avec les petites serviettes que la boutique avait placée dans les sachets, mais très vite le producteur lui dit d'arrêter le massacre. Lui interdisant de bouger, elle leva les mains en l'air, comme si un tireur fou la pointait et se redressa lentement, gardant ses mains en l'air, à hauteur de son visage. Elle regardait son ami prendre les partitions de musique imbibées, presque déchirées, où l'encre des notes coulait avec le café chaud. Et puis l'état de Jack, bien que lui ne semblait pas touché par la température du café, ni par le fait que son pantalon était taché... Tess ne voyait que ça. Elle n'ose pas parler, pas bouger et reste là, à juste le voir réaliser qu'il vient de perdre des documents importants. Tess déglutie, elle se sent tellement idiote, elle s'en veut. Oui, c'était un accident, mais c'était de sa faute, et elle a ruiné des heures de travail, qui plus est si ça se trouve, des choses vraiment ultra importantes... qu'est-ce qu'elle en savait elle ? La jeune femme fini par baisser lentement ses bras et les coller contre elle, essayant de ne pas bouger encore une fois, voulant éviter un autre accident. Son cœur battait vite, parce qu'elle avait peur des hommes en colère. En réalité, elle autorisait depuis peu à ce que les hommes s'approchent d'un peu plus près d'elle -voir complètement- mais un homme un colère... surtout de l'âge et la carrure de Jack... ça lui faisait peur. Il avait une grosse voix, un regard si froid et dur quand il le voulait vraiment... il faisait peur ! Elle se dit qu'elle n'aimerait pas être à la place d'Ellie quand elle vient de faire une grosse connerie. Enfin... si. Elle avait un père au moins, même s'il faisait peur quand il était énervé. Quand il lui dit « mais t'es là » clairement, elle se sent de trop. Ca lui fait un peu mal, dans sa fierté, de se dire qu'il voit sa présence comme quelque chose de négatif en somme. Ce n'était pas comme s'ils se voyaient tous les quatre matins non plus. Mais elle accusa le coup, elle pouvait bien faire ça après le coup du café. Tess s'éloigna d'un pas, puis d'un autre, avant de se retrouver pas très loin de la porte du bureau. Là au moins, elle ne craignait pas de faire une autre boulette. « Heu... rien de spécial, on voulait se voir... » répondit-elle un peu blasée « c'est tout » chuchota t-elle en regardant ses mains. Elle venait de se rendre compte qu'elle avait un peu de café sur son tee-shirt à elle aussi, des éclaboussures. Borf, tant pis. « Mais si c'est pas une bonne journée j'peux t'laisser hein ? » demanda t-elle clairement. Quand il lui répondit, elle fini par ajouter « je préférerai que tu ranges tout ce à quoi tu tiens, histoire que je ne refasse pas de bourde » elle se pinça les lèvres et fit un pas vers le bureau. Elle prit place sur le fauteuil devant et croisa les jambes « j'suis désolée pour tes partitions Jack... » et elle ne lui demanderait pas si c'était important parce que oui, c'était important. Elle s'en voulait. Réellement. Elle soupira, jouant avec ses doigts, mal à l'aise et puis demanda tout doucement quand même « il se passe quoi ? » parce que le problème était ailleurs, elle le savait bien. Peut-être que la présence d'une amie pouvait lui faire du bien ?
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Message(#)pourquoi tu t'énerves? ft. Jack  EmptyMer 17 Oct 2018 - 4:32

La première inspiration lui fait un bien fou, la seconde s’en va directement dans ses veines, bien avant sa trachée, sans même passer par ses poumons. Il en avait besoin de sa nicotine, il cravait son poison, quel qu’il soit, le seul qu’il s’autorisait à cette heure-ci, le seul qui lui semblait relativement correct. Paupières closes, lèvres scellées, il prend son temps Jack, il savoure, il pense à rien d’autre qu’à la fumée, qu’au parfum, qu’à la détente, qu’à son besoin de. C’est la voix de Tess qui le fait réagir et sortir de sa transe, de son moment de recul, elle qui demande timidement si la fenêtre peut s’ouvrir, si l’air peut se changer. D’un hochement de tête distrait, le musicien sent ses doigts qui recommencent à trembler, son front se marquer d’une ride d’interrogation, presque défait, dépité de lui imposer ça en plus du reste. « Tu as arrêté?  » tout dans son discours le lui confirme, et si elle parle de la difficulté à s’y faire, il ne traîne pas, aspire ce qui reste, éteint la clope dans son cendrier d’un geste déterminé, la seule force qui lui reste après l’appel qui vient de se passer, et surtout les souvenirs négatifs, bouillants, enrageants qu’il a occasionnés. Et Epstein se tâte même à faire quelques blagues, à alléger l’ambiance qu’il a lui-même assombri. Il tente de sourire, de la faire sourire à son tour, il vise même de quoi se sustenter dans les généreuses offrandes qu’elle a amenées avec elle. Mais c’était sans compter le café qui détruit dans l'élan ses partitions, et un autre coup dur qu’il aurait stupidement pu éviter s’il arrêtait de laisser tout traîner, s’il mettait un peu d’ordre dans ses affaires - et ultimement, dans sa vie. C’est son monde qui s’écroule pour une poignée de minutes au téléphone, pour une gorgée brûlante échappée sur des feuilles lignées d’inspiration qui lui crève le coeur. C’est l’univers tout entier qui conspire, qui le rejette furieusement, et lui qui est pris au travers, à ses propres dépends, encore et toujours. « Non, t’es là, et puis, y’avait un truc que je voulais te montrer de toute façon.  » il a oublié, mais il sait, ça lui reviendra, il y croit. Malgré tout, Jack veut faire la part des choses, éviter que Tess ne se braque, qu’elle parte sur une si mauvaise note, qu’elle arbore à nouveau le visage de peur, la frayeur qu’il a pu lire dans ses prunelles à la seconde où il a haussé le ton. Il ignore d’où ça vient, d’où il a bien pu lui inspirer cette horreur momentanée, et déjà, il ne se déteste qu’encore plus pour la peine. «  C’était pas exprès, ça va, j’me suis emporté. » aucune surprise ici, assumant ses torts, jouant avec divers chiffons, acceptant son aide non sans souffler au passage de s’occuper les doigts et la tête à faire autre chose qu’à ressasser, une action concrète et prenante, juste une. «  Je laisse tout traîner, c’était meant to be. » Jack qui se rabaisse, qui sait faire que ça, qui se moque de lui-même quand après plus de 40 ans y’avait absolument rien dans ce bas monde qui aurait pu le convaincre de faire autrement.  Quand elle décide de rester, quand elle arrête de regarder la porte avec inquiétude, il se dit qu’il a peut-être une chance de ne pas gâcher sa journée à elle aussi, et là, il respire un peu mieux, le brun, il relaxe. « Un soucis avec un groupe que je gère - que je gérais.  » pas la moindre envie de lui mentir, n’en reste que ça ne sera que le strict minimum qui franchira ses lèvres. « Ça m’a rappelé de mauvais souvenirs, et le reste est juste remonté trop vite à la surface.  » parce que ça marque, de tout investir dans une carrière autre que la sienne, de mettre tout son argent dans un nom, dans un groupe auquel on croit, pour se retrouver bredouille et snobbé, en faillite et rejeté. Si l’histoire s’est passée y’a des années, l’impression est encore là, indélébile, et le coup que ces nouveaux artistes viennent de lui faire ne goûte que plus amer encore pour cela. « C’est pas cool que tu aies assisté à ça. J’suis désolé. » viennent finalement les excuses, du mieux qu’il peut, sa sincérité qui transpire de tous les pores de sa peau, en espérant que ce soit suffisant.
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Message(#)pourquoi tu t'énerves? ft. Jack  EmptyJeu 18 Oct 2018 - 11:50

Quand il lui avait demandé si elle avait arrêté de fumer, la jolie métisse s'était retournée en souriant. En effet, elle avait décidé d'arrêter de fumer -la clope et le pilon- depuis son départ pour le Pérou, il y avait bientôt deux mois de cela. Le temps passait à la fois vite, et en même temps, chaque journée était un vrai combat. Surtout le soir, parce que c'était le moment où elle avait vraiment le plus envie de fumer quand même. Sinon, c'était les rendez-vous entre amis et aussi lorsqu'elle buvait une bière. En plus la saison de NBA avait commencée, alors ça allait devenir très compliqué, mais bon, il faudrait qu'elle s'entoure de gens non-fumeurs, et ça irait. Apparemment, le musicien bohème avait quelque chose à montrer à la jeune femme, mais il semblait ne plus se souvenir de ce que c'était. Tess sourit, comme une gosse à qui on ferait une surprise. Elle aimait ce genre de petites choses, ça signifiait que les gens pensaient un peu à elle et ça lui faisait du bien. Malgré tout, elle ne pouvait pas quitter le café fumant dévorant l'encre noire sur le papier à musique trempé. Jack était énervé, et il y avait de quoi. C'était frustrant, parce que c'était un stupide accident, mais qu'est-ce que ça faisait chier dans le fond. Tess s'était mise en retrait, près de la porte, ne désirant pas faire plus de mal que ça n'était déjà fait. La voix de Jack était tranchante, il était même blessant, mais c'était parce que Tess était une grande sensible dans le fond. Et puis ça la touchait parce que Jack faisait partie de ses amis. Et qu'en plus, pour finir, c'était de sa faute s'il était dans cet état. Enfin, en partie. La jeune femme le regarda nettoyer son bureau, épongeant le liquide chaud des enfers. Mais très vite, il du se rendre compte que Tess était touchée par son ton, si bien qu'il essaya de se jeter la faute sur lui, ce quoi Tess, toujours éloignée, agita les mains et lança « non-non-non, c'est moi qui suis maladroite Jack, j'te d'mande pardon » avant de commencer à se mordiller la lèvre, parce qu'elle était nerveuse. Finalement, il commence à lâcher quelques mots d'explication sur son état. Apparemment, il avait des soucis avec le groupe qu'il gérait en ce moment et tout ceci lui rappelait de mauvais souvenirs. Tess ne savait pas de quels souvenirs il parlait, elle n'était pas au courant de grand chose sur lui. A part cette conversation musicale avec ses amis, lorsqu'elle était passée une fois au studio, et puis ces soirées passées avec les Street Cats, ils n'avaient pas vraiment eu l'occasion de parler en long, en large et en travers de sa vie. Elle savait juste qu'il avait une fille adolescente, un peu difficile et puis qu'il avait perdu sa femme il y a trois ans de cela. Elle savait aussi brièvement quelques choses sur sa carrière musicale, mais sans plus. Mais Jack était comme une huitre, il ne semblait pas avoir envie d'épiloguer sur tout ça. La jeune femme s'était approchée lentement de lui, et s'était installée en face, sur le fauteuil. Jack s'excusa pour sa crise de colère lorsqu'elle était arrivée. Tess haussa les épaules et soupira « oh tu sais, ça arrive hein, ça fait partie de la vie » elle se pinça les lèvres et essaya de croiser le visage de son ami. « J'vais pas te dire que j'adore te voir dans cet état, déjà qu'on s'voit pas beaucoup » elle rigola légèrement et continua « mais c'est comme ça, ça arrive » avant de sourire plus largement à son ami. Elle s'en voulait vraiment pour les partitions de musique, alors se mordillant les lèvres elle essaya de prendre de la hauteur -toujours assise- afin de jeter un coup d'oeil et demander « elles sont vraiment illisibles ou y'a moyen de rattraper ma connerie ? » demanda t-elle. Elle était prête à passer des nuits blanches à essayer de retrouver les accords parfaits de Jack s'il le fallait. Tess assumait ses conneries, c'était un fait indéniable. « Et sinon, hormis ton groupe de prépubères en pleine crise d'adolescence, ça va ? » demanda t-elle avec un fin sourire sur les lèvres.
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Message(#)pourquoi tu t'énerves? ft. Jack  EmptyLun 22 Oct 2018 - 0:25

Jack qui fixe le vide, Jack qui tente d’aller mieux, de tirer sur sa clope comme une délivrance, de laisser la quinte de toux masquer le frisson, les doigts tapotant sur le mégot cacher les tremblements. « Je préférais quand ça restait dans ma boîte de Pandore. » Tess veut pas mal faire quand elle lui mentionne que c’est pas grave, que ça arrive, quand elle tente d’éponger la rage et lui laisser une porte de sortie, de quoi se rattacher sans perdre pied. Et il le sait bien, ce qui explique le rictus un brin plus joyeux que la mine tirée qu’il exhibait plus tôt. La vie sera jamais facile, les rechutes ou potentielles écartades étaient à prévoir, même après tout ce temps, même après tous ses efforts. La beauté de la chose de renouveler ses voeux, de penser encore et toujours à Ellie, de se dire que tout ce qu’il fait, c’est pour elle et personne d’autre. Pour Jude, aussi, avant. « On est deux alors, à pas aimer. » et il soupire le bonhomme, il se racle la gorge, constate les dégâts imbibés au café, s’affaire à éponger l’irrécupérable. La musicienne se penche sur le cas trouble, y va de ses questionnements, essaie de voir là où elle peut aider, être utile, réparer la faute. Mais bien sûr, une fois qu’Epstein relève les feuilles sous leurs yeux et démontre qu’elles sont en effet complètement illisibles, le voile de noirceur dans son regard est presque totalement disparu. « C’est assez impressionnant à quel point t’as fait un bon boulot. » il se tâte même à en faire une blague le brun, il essaie presque d’alléger l’atmosphère à nouveau, son souffle un peu moins entrecoupé et ses idées de plus en plus claires. La Turner renchérit en faisant appel à la mémoire du producteur, mais c’était sans malice qu’elle lui en envoie un autre, un direct au coeur, lui sachant très bien que ses neurones ont été si fatiguées par la vie qu’elles avaient bien peu de retenue, bien à mal de se souvenir de quoi que ce soit, surtout à l’écrit. Jack, c’est un auditif pur et dur, et c’est probablement ce qui motive son geste de quitter le bureau où tous ses malheurs s’additionnaient pour passer au coin de la pièce récupérer sa guitare classique. « Je retiens mieux quand je le joue à l’oreille, plutôt qu’à l’écrire. » et il gratte les cordes un peu moins défaitiste, il se fait au toucher du métal, du plastique sous ses doigts. Il entend le bois résonner, il dépose les notes une par une, il refait sa gamme, il s’accorde. S’installant au sol en bordure de la fenêtre que la jeune femme a laissé entrouverte, Jack entame de se rappeler ce qu’il a bien pu penser, non sans répondre à la nouvelle conversation tout en innocence qu’elle lui propose. « Ça va. » pas nécessairement envie de s’éterniser non plus, souhaitant simplement la rassurer sur le fait que son épisode brusque était en train de se calmer au fil de la mélodie qu’il recherchait. « Ils sont pas… ils essaient. Ils sont pas méchants, ils cherchent les possibilités. » adepte de la deuxième chance, c’est bien plus que normal pour lui d’insister sur les bonnes intentions qu’il tend à leur donner même s’il sait très bien au fond de lui qu’encore une fois, il se fera rouler. « À leur âge, ils veulent pas se commettre, pas s’attacher les pieds trop vite. » des justifications et des excuses, toujours la porte grande ouverte à pardonner, toujours la main tendu et le coeur à vif. Et l’instant d’après, il se fera inévitablement prendre au jeu. Mais il est candide Jack, il aspire naïvement à un monde meilleur. « Ils ont juste pas encore appris comment le faire sans blesser les gens. » et le voilà, lui et ses espoirs et son art et son travail, tout ça au centre, à être ridiculisé. Comme avant. « Et toi? J’imagine que là, t’es un peu plus dans ton élément, hum? » lui faisant signe du menton que si elle veut venir se joindre à lui, y’a plus trop de danger de se poster dans son périmètre. Jack se dégage même un peu sur la gauche, question que Tess puisse s'asseoir au sol si elle se sent un peu plus à l’aise.
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Message(#)pourquoi tu t'énerves? ft. Jack  EmptyLun 22 Oct 2018 - 18:53

Jack, c'était le mec plein d'expériences et surtout, rempli de mystères. Tess le connaissait très peu en finalité. Elle ne connaissait pas grand chose de sa vie, ni de ses goûts, ni de comment il aimait les choses, ou bien ce qu'il détestait le plus au monde. Entre eux, ça n'avait jamais été dans l'ordre des priorités que de parler de leurs vies en long, en large et en travers. Il ignorait tout autant ce genre de choses sur elle qui plus est. C'était différent. Une amitié naissante, différente de ce genre d'amitié où l'on se dit tout, où l'on parle pendant des heures, on l'on se confie, on l'on se plaint et imagine avec fantasme et envie l'avenir. Avec Jack, le plus souvent, ils parlaient en musique. C'était peut-être con, mais c'était leur façon à eux de communiquer, c'était leur façon de discuter, d'échanger et ainsi, de se comprendre. D'ailleurs, Tess aimait beaucoup quand il lui faisait découvrir des musiques, des groupes, des instru' et elle appréciait l'idée que ça la suive jusqu'à chez elle, parfois. Ainsi lorsqu'il parla de la Boîte de Pandore, elle ne pu que sourire, amusée. Tout le monde avait cette fameuse boîte en lui, que l'on tente de son mieux de garder précieusement enfouie et fermée et qui parfois, s'ouvrait à cause d'un surplus de colère, d'anxiété ou de déceptions. Chez Tess, ça arrivait aussi et la dernière fois qu'elle avait pété un plomb, c'était peu avant son départ au Pérou. Avec l'histoire de son violeur, Anwar, Bélial et tout ce bordel qui avait mouvementé sa vie et qui avait poussé la jeune femme à prendre ses distances et ainsi donc, à partir. Certains pourraient penser qu'elle avait fuit, mais ce n'était pas aussi simple que ça. Elle s'était battu pendant quinze ans contre un fantôme, contre un passé inexistant dont elle se forçait à garder l'emprunte. En réalité, on peut se défaire de tout, mais si on ne le veut pas vraiment... c'est facile de rester au fond du trou, à se positionner en tant que victime. Alors c'est dur, autant de le penser que de prendre ses dispositions pour que ça change, mais au final, Tess était fière d'elle. Fière d'avoir réussi à tirer une croix sur son passé et à avancer malgré tout. Juste qu'aujourd'hui, elle avait l'impression d'avoir perdu Annie et ça... elle ne l'acceptait pas. Elle l'avait blessé dans toute cette histoire et elle s'en voulait jour et nuit pour ça. Tess préféra ne pas répondre, parce qu'elle aurait pu sortir une vanne vulgaire, mais ne savait pas si c'était bien judicieux face au Jack qui se trouvait ici à ce moment-là. Quand elle s'inquiéta de savoir s'il y avait quelque chose à récupérer de tout ce gâchis, et qu'il vanta ses mérites, elle ne pu s'empêcher de laisser échapper un léger rire et de répondre quand même, préférant en rire finalement « eh beh au moins on voit que j'suis capable de grandes choses ». Finalement, Jack ne tarda pas à prendre sa guitare et après quelques ajustements et surtout, s'être retiré dans un coin de son bureau pour s'asseoir à même le sol et chercher à retrouver ses notes oubliées et perdues à jamais, ils commencèrent à réellement parler. Tess aimait le voir et l'entendre jouer, même s'il s'agissait d'essais, de recherches et que rien ne durait vraiment. Jack relativisait toujours tout et c'était franchement très inspirant pour la jolie métisse. Surtout dans cette nouvelle phase de sa vie, les gens comme Jack étaient les plus enrichissant, parce que leur philosophie de vie était saine. Il n'était pas en train de gueuler stupidement sur ces mecs qui le foutaient dans la merde, il n'était pas en train de tout envoyer valser, il n'était pas en train d'emmerder le monde : il relativisait. Il expliquait leur réaction, parce qu'il avait essayé de les comprendre et du coup, c'était une forme brillante d'intelligence qui était oui, très inspirante pour Turner. « Je comprends » avoua t-elle du fauteuil où elle était encore installée. « Parfois je me demande ce que ça aurait pu donner si je t'avais rencontré à l'époque où je chantais vraiment, à Londres » sourit-elle amusée. Est-ce qu'il lui aurait proposé quelque chose à l'époque ? Est-ce qu'elle lui aurait plu tout autant que maintenant ? Qu'est-ce que ça aurait pu donner ? A vrai dire, si Tess avait lâché la musique à l'époque, c'était parce que sa mère était morte à Brisbane, seule et qu'elle avait tenue pour responsable sa musique et son envie de grandes choses à Londres. En fait non, il n'y avait pas de coupable, c'était la vie et il fallait juste l'accepter. Aujourd'hui, ça faisait deux ans que sa mère était morte et clairement, c'était encore très dur pour elle. Mais après deux années, les gens oublient et pensent que... c'est bon, il y a déjà eu suffisamment de temps pour pleurer. Mais pas du tout. Tess avait toujours une pensée pour sa mère, surtout en fin d'année. Bientôt, ça ferait trois ans et Tess trouvait cela très dur d'accepter une nouvelle année dans ce funeste décompte. « Peut-être que grâce à toi ils vont apprendre à ne plus le faire ? » lança t-elle en observant ce vieux loup de mer bohème. Elle sourit, presque attendri. Jack était une belle personne, elle en était convaincue et elle était contente d'avoir pu croiser sa route. Dans le fond, ils avaient beaucoup en commun, sans réellement le savoir, mais peut-être le sentaient-ils ? Quand il lui demanda si ça allait pour elle, elle haussa les épaules et répondit « tu sais que j'ai joué sur une scène en ville, y'a pas longtemps ? » cherchant son regard, et un brin de fierté peut-être aussi, elle souriait. « Et j'ai aimé... » avoua t-elle en reportant son attention sur ses doigts qu'elle triturait devant elle. « J'me suis rendue compte que ça m'avait manqué et que ça me manque encore un peu... » sourit-elle avant de croiser son regard et ainsi donc, son invitation à le rejoindre. Souriante comme une gamine dont le père viendrait lui dire de la rejoindre, elle s'approcha d'une autre guitare posée sur son pied et se plaça face à Jack, à même le sol. Ajustant les cordes de celle-ci, elle se préparait à ce style de conversation dont ils étaient friands tous les deux, celui de la musique.
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Message(#)pourquoi tu t'énerves? ft. Jack  EmptyVen 2 Nov 2018 - 3:57

Tess parle de Londres, et directement il se braque, juste avant de lâcher un long soupir, un meilleur souvenir. Elle y va de mémoires heureuses et c’est tout ce qui lui convient, c’est ce dont il a besoin pour maintenir son calme, pour l’encourager à reprendre de meilleurs plis, pour ne pas céder aux anciens, aux vilains. « T’aurais eu droit à des scènes comme ça beaucoup plus souvent. » qu’il se teste même, le dire en se demandant si ça lui amènera une vague de culpabilité, un malaise dur à assumer. Bien sûr qu’il n’est pas fier de ses prouesses Jack, et qu’il sait que de ce temps là, les narines piquaient et le sang était infusé aux substances illicites. Ça flirte avec sa volonté, de repenser à ses passages dans cette ville, lui qui l’avait vue que très peu de fois sans l’aide d’une lentille à teinte de cocaïne, de drogues dures et variées. « C’était… j’ai eu pas mal de vices à une époque. Ça aidait à faire passer les crises. » pourtant, il trouve le courage de s’expliquer parce qu’au final, Tess comprenait. Pas le moins du monde stressé qu’elle aille en parler à Anwar, sachant que de toute façon, et heureusement, les bribes de ce mauvais temps pour lui sont désormais bien loin. Mais il ressasse, bien sûr qu’il ressasse, qu’il se souvient de l’engouement des premières fois, de la dépendance des dernières. Il a un frisson de se rappeler à quel point il a manqué à plusieurs reprises d’y laisser la vie, et ose à peine se faire honneur et compter ces fois où, il l’a presque voulu, volontaire, épuisé. « Ou alors ça les influençait. J’ai jamais vraiment voulu me poser la question. » et il redoute de le faire même aujourd’hui, 10 ans et des poussières après avoir complètement arrêté, après avoir laissé cette partie de lui avant, ailleurs. La guitare au creux de ses cuisses, les doigts qui grattent comme le rythme qui monte contre ses oreilles, les inspirations qu’il se rappelle avoir notées à la va vite. « Tu t’ennuies? De Londres, de cette époque-là? » un ange flotte à la suite de Tess qui se remémore son passé, et il a pris le temps de laisser mariner la question, de se fier à ses mots qui veulent sortir, qui ont envie d’en savoir plus surtout. Lui offrant tout le temps d’en parler, de confier le bon comme le mauvais, Jack ne presse pas, si ce n’est ses quelques neurones attitrées à chercher les mélodies et suites de notes qu’il recommence doucement à toucher du bout de l’index. « Ce serait au moins ça de gagné. » il a espoir, également, que les jeunes à qui il a ouvert sa porte et son univers et tout ce qui puisse les aider à percer dans le milieu ne disparaissent pas comme ça. Il y croit aux secondes chances, il y croit dur comme fer et si fort, tellement et trop, incapable de voir et de pouvoir en concevoir autrement. Un peu de positif dans ce monde de brutes, un peu de café pour laisser couler sa créativité, l’encourager. « Je savais pas, non. » levant la tête tout autant qu’un sourcil qui s’arque à l’intention de la musicienne, il est curieux, il sourit, il se conforte dans l’impression qu’il a aidé un peu, égoïstement, à renouer Tess et sa passion pour la musique. « Et je suis pas étonné du tout. » que sa voix beaucoup plus légère, beaucoup plus détendue, finit par ajouter. La six cordes pour thérapie, déjà son souffle est bien plus normal et son visage se détend au fil des minutes. « T’as pensé à retenter l’expérience, j’imagine? » parler des aléas de Tess qui reprend officiellement ses marques le rassure, lui plaît. C’est une épreuve dont il ne connaît pas tous les indices, c’est une situation qu’il ne maîtrise pas totalement puisque beaucoup de facettes de la vie de la jeune femme ne lui ont pas été dévoilées. Il n’insiste pas Epstein, il prend ce qu’on lui donne, il se contente de peu mais il sait, il sent que c’est énorme pour elle, comme action, comme confession. Poli, le moindrement amusé sans bien sûr lui inspirer culpabilité mal placée, il vrille ses prunelles claires à celles de la Turner, et murmure, la douceur incarnée. « Cette fois-là, tu m’inviteras si tu veux. » qu’il assiste à sa magie, qu’il soit son plus fidèle supporter.
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Message(#)pourquoi tu t'énerves? ft. Jack  EmptyVen 2 Nov 2018 - 13:27

Imaginer ce qu'aurait pu être sa vie, si elle avait rencontré un producteur de musique comme Jack lorsqu'elle était à Londres était... comme marcher sur un fil suspendu dans le vide. Ca donnait presque envie, ça faisait rêver, c'était beau à visualiser et puis finalement, on comprend très vite que ça n'aurait jamais fonctionné, que ça n'est beau qu'en rêve. Parce que si elle avait mis un terme à la musique, il y a trois ans de cela, c'était au décès de sa mère, quand elle avait apprit dans la capitale anglaise que sa mère était morte seule à Brisbane, alors qu'elle menait une vie de « chanteuse de pub » sans grand avenir, mais avec grande passion. Elle s'était sentie coupable, comme si sa vie était de travers, et bercée par ses travers. Coupant court à sa folie des grandeurs, elle était revenue au pays, abaissant ses ambitions. Jack parlait de crises, de vices, d'une certaine époque. De quoi parlait-il au juste ? De quel genre de vice est-ce qu'il parlait ? Tess avait beaucoup de mal à imaginer le Jack qu'elle connaissait -un peu- aujourd'hui, avec un homme ravagé par le péché. Elle porta son regard sur lui, écumant ses rides et le grain de sa peau à la recherche de ses histoires, dont il ne parle pas et dont il semble emporter le secret dans sa chair. Il était si mystérieux, ça en donnerait presque le vertige à la jeune métisse. Ses doigts tatoués étaient en train de caresser les cordes de cette guitare, ingurgitant les notes qui s'en déversaient et qui semblaient rouler en une tonne de vagues apaisantes sur les deux potiches assises sur le sol de ce bureau. Ca n'avait aucun sens, mais finalement, pourquoi devrait-il sans cesse y en avoir ? « J'ai du mal à t'imaginer cloué sur une croix, criblé de ces fameux vices dont tu m'parles » lança t-elle de but en blanc, s'arrêtant une seconde de jouer pour suspendre sa main par dessus la guitare, regardant un instant le vieux producteur de musique qui était près d'elle. Peut-être serait-elle trop franche, trop directe, mais Tess, elle était comme ça. Parfois elle tournait autour du pot, surtout concernant son passé et puis parfois, elle rentrait dans le tas. Elle n'était pas intrusive, si Jack lui avouait ne pas vouloir en parler, elle ne s'offusquerait pas de sa réponse. Elle partait du principe que la franchise n'empiète pas sur la liberté de chacun. Au contraire, ça irait surtout de paire l'une avec l'autre. Il était totalement libre de lui dire d'aller se faire foutre et elle ne se braquerait pas, du moins, elle essayerait, tout dépendrait aussi de la façon qu'il aurait de lui sortir ça. « Après... on a tous eu une période... sale » c'était comme ça qu'elle définissait ça, elle. Depuis ses seize ans jusqu'à maintenant, elle avait fumé comme un pompier non seulement des clopes qui cramaient ses poumons, mais beaucoup trop de weed, qui avait endormi ses rêves, ses ambitions, ses muscles et son cerveau pendant près de quinze ans. Après on s'demande pourquoi elle donne ce sentiment d'un délire de persécution... non, fallait pas chercher plus loin que quinze années de consommation intensive de drogues. Parfois, elle prenait de la MD, parfois de la Coke, c'était déjà arrivé, mais elle préférait tout de même garder ça pour les grosses soirées et festivals. Annie avait toujours su ça, sa dépendance à la drogue, mais il avait toujours fait comme s'il ne sentait rien, ne voyait rien. Après tout... comment aurait-il pu faire autrement ? Quand il lui demanda pour Londres, elle soupira une seconde, replaçant ses doigts sur les cordes pour jouer quelques doux accords. « Je sais pas si c'est Londres qui me manque, ou plutôt... l'ambiance. J'veux dire, à cette époque-là, j'oublais tout et... maman était encore là » elle avait dit ces derniers mots assez bas, baissant la tête vers ses doigts qu'elle agitait sur les cordes, doucement. Oui, sa mère lui manquait toujours autant après trois ans. Elle n'avait désormais plus personne et ça la rendait franchement triste, surtout que le mois de ce triste anniversaire approchait à grand pas. « Tout était bien différent et... » elle sourit légèrement et lança « j'vais passer pour une vieille mais, c'était pas si mal avant quand même ? » demanda t-elle presque à Jack. Mais dans le fond, chaque époque de sa vie avait son lot de bienveillance, de sécurité, de joies et de peines. Elle ne pouvait pas vraiment faire un choix, sa vie actuelle n'était pas si dégueulasse, elle était même cool, mais à Londres... il n'y avait pas tous ces regrets, ce manque perpétuel de sa mère. Finalement, ils en vinrent à parler des petites scènes qu'elle avait fait depuis son retour du Pérou. Elle avait joué avec un inconnu dans un bar, un certain Aaron et ça avait été chouette. Et puis, elle avait retenté l'expérience aussi, seule et ça aussi, ça avait été chouette. Mais ça n'était pour elle, qu'un exercice, qu'un passe-temps, elle ne parvenait plus à prendre tout cela au sérieux. Peut-être qu'elle avait besoin d'un homme comme Jack à ses côtés pour vraiment y croire à nouveau ? Quand il lui demanda s'il serait invité, elle ne pu s'empêcher de rire légèrement et de cogner tendrement son épaule à la sienne. Elle fini par lui dire « t'es fou toi, j'monterai sur scène avec toi plutôt » avant de rire doucement. Elle aimerait beaucoup ça à vrai dire, mais bon, il avait son groupe avec Annie et puis bon, c'était pas comme si sa relation avec son meilleur ami était au beau fixe. Elle doutait que ça lui dise quoi que ce soit, monter sur scène avec elle, pour quoi faire ? Alors elle reprit un peu ses notes de musique, fredonnant un air sur ce que Jack jouait, essayant de jouer un ton au dessus, mêlant leurs deux guitares l'une à l'autre.
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Message(#)pourquoi tu t'énerves? ft. Jack  EmptyMar 6 Nov 2018 - 17:31

Toucher à son passé le rend inconfortable, à en rater une note ou deux, à tilter sur une gamme qu’il aurait d'ordinaire laissée couler de ses doigts aux cordes sans même y réfléchir, sans à peine y penser. Habitué à oublier ses secrets, à les enfouir aussi profondément que possible derrière une façade immuable, Jack se reprend à une fois ou deux d’inventer autre chose, de dévier la conversation, de ne pas répondre. Il s’imagine d’autres scénarios, il les passe en revue, trouve leurs points faibles, trouve les noeuds qu’elle risque de démêler d’un coup d’oeil inquisiteur, d’une question acérée de plus. Puis, réagissant sans même l'assimiler, il se surprend à laisser son regard glisser sur les doigts de Tess qui additionnent ses mélodies aux siennes. Sur l’innocence de ses traits, sur sa façon bien à elle de poser les mauvaises questions, d’appuyer là où la douleur est encore si abrupte, la pudeur dans la voix. Impossible de lui en vouloir plus qu’il ne s’en veut déjà à lui même, c’est d’abord un soupir, faible mais tout de même salvateur, qui encourage ses paroles, occasionne un râle discret.  « C’est que j’ai fait un excellent boulot à laisser ça derrière moi, alors. » gagner du temps, c’est tout ce qu’il veut. S’empêcher de sentir la culpabilité d’un mensonge au goût de déni refroidir son sang, contracter sa mâchoire, accélérer sa respiration. Il est pas bien Epstein, parce qu’il sait qu’elle ne mérite pas d’être témoin de sa lâcheté, de vivre avec ses vérités qu’il n’assumera probablement jamais entièrement. D’office, le brun prend toujours la facilité, misant sur son art d’oubli, de faire fi, de faire gaffe, question de préserver son esprit las et dissipé d’avoir encore plus mal que sa nostalgie impacte depuis toujours. « C’était la cocaïne. » qu’il commence, un entre autres qui reste scotché sur sa langue. La cocaïne et les femmes. La cocaïne et l’adrénaline, la cocaïne et les mauvais choix, et l’argent qui lui brûle les doigts, et le pouvoir, et le succès, et le risque. Et l’impression d’être plus vivant encore que jamais, même s’il participait activement à l’époque à causer sa mort. Ce sera suffisant qu’il juge, maintenant que Tess reprend docilement son récit sur Londres, son passé articulé avec une candeur voilée, entrecoupé de ce qu’elle suggère aurait été leur rencontre fortuite, à l’époque. « Tu as quand même de la marge, quand je suis dans la même pièce. » il sourit, honnête, lorsqu’elle parle d’avant, de vieillesse, de sagesse, lorsqu’elle titille de sa guitare et de ses mots leurs souvenirs et sa mémoire, l’impression d’avoir laissé un monde entier derrière tout comme elle le dit dans ses mots. D’un passé de chanteuse, elle flirte maintenant avec l’idée de recommencer au présent, et bien sûr qu’il est attentif. L’oreille qui passe par-dessus les chansons qu’ils inventent, qu’ils recréent, qu’il lui dédie pour être plus attentif encore. Oubliant les feuilles effacées et les blessures d’antan l’espace d’une minute. « J’y compte bien. »  plus joueur, plus à l’aise, son champ d’expertise qu’il partagerait avec elle sans la moindre équivoque. Pourtant, quelque chose dans ce qu’elle a mentionné fait toujours écho, et il tente, il essaie, il y va à tâtons, mais il se dit que si elle a pu l’aider à calmer ses démons de la plus douce des façons, peut-être qu’il y arrivera lui aussi. « Elle est partie depuis combien de temps? » au sujet de sa mère, au sujet de ce maman murmuré, et de la finalité qu'il indique. Attendant que la Turner ait terminé le solo qu’elle improvisait l’air aussi concentrée qu’auparavant, il attire son regard, essaye de le percer, d’y ajouter qu’il les comprend, ces chapitres qui se ferment, ces gens qui nous quittent, ces maux qui changent la donne, concluent les livres en entier. « Je… j’ai, la mère d’Ellie... » et il n'a pas le droit, d’être aussi à vif, de parler autant avec émotion. Jack se reprend, tente au mieux. « Elle est décédée il y a trois ans et des poussières. Et depuis, la musique a pris une autre consonance dans ma vie, elle a changé, évolué. » et de sa pensée, il espère que cela amène Tess à faire son chemin de réflexion, à voir qu’une fin peut, et aussi cliché que cela paraisse, amener un renouveau.
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Message(#)pourquoi tu t'énerves? ft. Jack  EmptyMar 6 Nov 2018 - 18:08

La cocaïne. Cette poudre blanche, si fine, légère et fragile qui semble pourtant avoir tellement d'impact dans un corps humain. Tess avait déjà essayé, pour l'expérience naïve et soi-disant innocente. Elle n'avait pas spécialement aimé, ne serait-ce que s'enfoncer une paille dans la narine, au plus profond, avant d'inhaler cette substance chimique qui brûlait non seulement la narine, mais également la gorge. Laissant un arrière goût amer et âcre au fond de celle-ci. Et ça, ce n'était que pendant la prise d'une dose. Les effets étaient plutôt cools, Tess aimait beaucoup les sensations, les impressions, mais les lendemains étaient trop compliqués. Si bien qu'après quelques essais, elle avait totalement évacué cette drogue de sa vie. Elle préférait largement le rituel d'un joint. Le rouler, l'odeur de la weed bien collante, et puis ces bouffées, cette impression de chaleur lorsque la fumée du joint s'introduit en elle et cette douce défonce qui s'installe, faisant naître un calme plat, une sérénité et non un sentiment d'excitation comme pour la coke. C'était tout l'inverse, deux effets contraires, deux façons de se droguer différentes aussi. Avait-elle réellement quelque chose à répondre au producteur ? Clairement, non. Il était bien plus âgé qu'elle, il n'avait pas à recevoir de leçon de morale et puis de toutes façons, ce n'était pas dans le genre, ni dans l'attitude de la jolie métisse. Pour elle, chacun menait la vie qu'il pouvait, avec ce qu'on lui donnait, ce qu'il s'accordait et ce qu'il voulait. Qui était-elle pour juger qui que ce soit, dans n'importe quelle situation ? Ce n'est pas à elle de le faire, elle n'a rien à dire sur la vie et les choix des gens. Si bien qu'elle garda le silence. Elle connaissait le travers de Jack -ça n'empêche qu'elle en fût à moitié surprise- et puis fit mine de rien, laissant ses doigts continuer à glisser sur les cordes, les pinçant, les faisant vibrer en guise de réponse mélodieuse. N'y avait-il pas de meilleure réponse que celle-ci ? Dans le milieu de la musique, sans vouloir entrer dans les clichés, il y avait beaucoup de drogues ou d'alcool qui circulaient. Ca apaisait les nerfs, les tensions, le stress, la fatigue, ça faisait dormir quand il le fallait, ça excitait aussi quand on en avait besoin. Bref, la musique était un mode de vie et parfois, on a l'impression d'avoir besoin d'un petit coup de pouce. La trentenaire sourit à sa petite vanne sur son âge, et en fait, sans vraiment le réaliser, ils changèrent naturellement de sujet. Sans pression, sans angoisse, sans malaise. Naturellement. Parler de Londres, de la vie là-bas et des choix qui auraient pu se dessiner à elle faisait toujours apparaître la même palette de couleurs nostalgiques à la jeune femme. Quand il lui demanda depuis combien de temps sa mère avait quittée ce monde, Tess continua de jouer, doucement, et tout en croisant le regard brillant et compatissant de Jack, elle répondit aussi doucement que ses doigts glissaient encore sur ses cordes « ça va faire trois ans, à noël » en réalité, sa mère n'était pas décédée le jour de noël, mais deux ou trois jours après. Etant donné que sa maman était sa seule et unique famille, elle avait cessé de fêter noël depuis. A quoi bon fêter une fête familial quand toute notre famille n'est plus ? Que l'on est seule ? Et surtout, que tout ça se trouve bien trop près historiquement de cette putain de date ? Pendant cette période, en général, soit elle partait quelque part soit elle s'enfermait chez elle. Quand Jack avoua avoir perdu sa femme, la mère de sa fille, la même année que la maman de Tess, la jolie métisse releva les yeux vers lui. Observant sa peau, marquée, elle essayait d'en lire les secrètes écritures qui racontaient son histoire. Celle qu'il était en train de lui livrer. Etait-ce cette lueur éteinte, lointaine, qu'elle semblait voir dans ses yeux... sa femme ? Est-ce qu'elle avait la même petite lueur presque voilée elle aussi dans le regard ? Et puis ce faux-sourire que l'on accorde aux autres, pour justifier le fait que l'on puisse continuer à vivre, que l'on se sente obligé de continuer alors que dans le fond, l'absence semble envahir cet espace laissé vide en soi. Comme si les sanglots et les cris ne faisaient que résonner entre ces murs décrépits. Comme si finalement, rien ne mourrait vraiment, et que rien ne perdurait réellement. Hormis ce sentiment d'absence, de manque et cette douleur face à la réalité de ces faits. Tess avait mal, au quotidien, d'être privée des caresses de sa mère, de ses paroles, de sa tendresse, de leur complicité, de ces jours et ces nuits ensemble, sur la plage, chez elles. Et désormais, elle avait fait le choix de tourner la page, de vendre la maison de sa mère et de partir vivre en ville. Pour autant, elle avait l'impression de l'avoir trahit, de l'oublier, de l'abandonner même. Désormais, les meubles, les couleurs, les odeurs, les murs, les souvenirs, tout était enfermés dans cette maison qu'elle n'habitait plus et qu'elle laisserait à quelqu'un, bientôt. Est-ce que sa mère lui en voulait ? Elle n'en savait rien, mais elle se sentait coupable de continuer à vivre, de faire comme si une page devait être tournée. Elle n'était pas totalement en phase avec ça. Jack avait quitté le Canada à la mort de sa femme donc ? Est-ce que tout laisser derrière lui n'avait pas été trop dur ? Elle avait elle, attendue trois ans pour faire ce pas là. Mais elle n'aurait jamais été capable de le faire après la mort de sa mère. Tess s'arrêta de jouer quelques secondes, regardant ce vieux loup de mer et puis lança, toujours aussi doucement « est-ce que tu te sens coupable de continuer à vivre toi aussi ? » C'était une question étrange, mais pour la première fois, elle pouvait discuter de cela avec quelqu'un qui la comprenait réellement. Dans tous ces amis proches, personne n'avait perdu un être aussi cher, hormis Leena et son frère Adam, mais c'était différent, il était porté disparu -c'était même encore pire, parce qu'on ne savait rien. Pendant presque seize ans, elle avait refusé de parler de son passé, de ses douleurs, de ses émotions et au décès de sa maman, il y a trois ans, elle n'était pas parvenue à en parler. Pas à ses amis, pas à une psy, pas à un médecin. C'était peut-être la première fois qu'elle ne s'en voulait pas d'en parler, naturellement, avec quelqu'un qui partageait cette douleur, ce manque et cette culpabilité, et ça lui faisait... du bien ? La jeune femme balança sa tête, reprenant quelques notes à jouer sur sa guitare « excuses-moi, peut-être que tu ne veux pas parler d'elle » après tout, ça avait été son cas, alors elle le comprendrait très bien. Etre prête à en parler ne signifie pas que tout le monde autour de soi est prêt à l'entendre. « J'ai arrêté la musique quand maman est morte » commença t-elle toujours aussi doucement « j'étais à Londres, en train de mener une vie... incroyable, j'réalisais mes rêves, j'vivais pour moi » elle s'arrêta de jouer, observant le bureau face à elle, statiquement. « Alors qu'elle était en train de mourir seule » ajouta t-elle pour expliquer sa rupture nette avec la musique, qui représentait à elle seule tous ces rêves, les fantasmes et les envies qu'elle avait atteint et qui l'avait détourné des choses réellement importantes. Elle s'en était énormément voulu et aujourd'hui, elle savait que s'en vouloir ne servait à rien, et puis aussi, que ses rêves n'y étaient pas pour grand chose non plus. La vie avait juste été ainsi. La vie continuait d'être ainsi...
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Message(#)pourquoi tu t'énerves? ft. Jack  EmptySam 17 Nov 2018 - 0:20

Les notes ont quelque chose de salvateur, la musique qui résonne dans toute la pièce calme les ardeurs, les siennes du moins. Jack n’a pas besoin de grand chose pour être heureux, pour retrouver son traditionnel long fleuve tranquille d’âme et d’esprit. Il n’a qu’à se laisser guider par les mélodies, à y accorder sa respiration, à faire de son souffle une percussion supplémentaire, son diaphragme un autre instrument à cordes. Entendre Tess parler de sa mère et de la perte de celle-ci lui redonne un vague à l’être, un flot de souvenirs qui remontent teintés des sourires, des soupirs de Jude. Il la revoit comme si c’était hier, comme s’il venait à peine de la rencontrer, comme s’il l’aimait encore de tout son coeur et de tout son corps ; c’était probablement le cas. L’histoire de l’une lui rappelle douloureusement la sienne, le ressenti, l’abandon, et ce vide, cet immense trou béant, trou noir qui lui donnait l’impression de le noyer à répétition, lui couper tout air qui vive, toute vie possible. Il avait mal vécu le deuil Jack, il s’était noyé dans les remords et les regrets, il en avait bavé et avait tenté de tout cacher pour préserver Ellie, succombant à ses crises d’un masque de marbre immuable, donnait l’impression d’être complètement détaché de tout ceci, horrible à voir. Il la pleurait encore Jude, il la pleurerait toujours, sans le moindre doute, et l’accepter lui faisait aussi mal aujourd’hui qu’hier, que demain. « Tous les jours. » c’est probablement pour cela qu’il ne ment pas, lorsque la jeune femme lui demande si la culpabilité était au programme depuis. Bien sûr qu’il s’en voulait, qu’il se dégoûtait honteusement. Jack n’avait rien d’un cartésien, d’un linéaire. Il ressassait le passé encore et toujours, il y vivait en nostalgique bohème qu’il était, il y restait ancré et avec lui, se trouvaient toutes ses incartades, toutes les fois où il avait brisé le coeur de Jude, toutes les fois où il n’avait pas été au moins le quart de ce qu’elle méritait. Il avait bousillé sa vie à elle en bousillant la sienne, il avait été à même de se complaire dans le déni, entre les courbes féminines qu’il multipliait, les drogues auxquelles il succombait, les nuits blanches remplies de mauvais choix et de décisions peu cavalières qui finissaient toujours par l’attendre du revers au petit matin. Il n’avait jamais été un bon mari, mais il l’avait aimé du mieux qu’il avait pu. Ce n’était juste pas assez.  « Parfois plus, parfois moins. Mais le souvenir reste, elle est indélébile. » un vague sourire vient couronner ses lèvres, sentant le regard de Tess se promener sur son visage contrit, pensif. Il ne tente pas d’alourdir l’ambiance Jack, il s’ouvre simplement, il s’entend prononcer des mots et des phrases et des idées qu’il n’aurait jamais cru pouvoir articuler et ainsi, se laisse un peu plus aller en parallèle des chansons improvisées qu’il murmure.  « J’ai pas vraiment envie de ne pas me sentir coupable tu sais, parce que ça voudrait dire que je serais capable de l’oublier, un jour.  » son souffle accompagne son discours, ce secret, infusé aux soupirs. Et d’une confession il passe à celles de Tess où elle relate Londres, où elle se braque juste assez, affirmant qu’elle n’a pas été assez présente pour sa mère, qu’elle a fait à mal, qu’elle n’a été que nocive, nuisance.  « Je suis revenu près d’elle, quand j’ai su. Le cancer. » il précise, se replace sur ses chevilles qui craquent, complaisance dans le silence qui a pris le dessus, dans lequel apparemment il n’est pas inconfortable non plus. Assez à l’aise pour renchérir, le coeur battant un peu plus fort, les doigts nerveux. « Et même si j’étais proche physiquement, et même si je quittais à peine sa chambre à l’hôpital, je la sentais plus seule que quiconque. » Jack le savait, que Jude n’avait pas besoin de lui, qu’elle était forte, qu’elle était invincible, il l’avait toujours vue ainsi même à l’aube de la mort. Il n’était que boulet au pied, il n’était que distraction, poids sur ses épaules frêles. Un besoin de rassurer son ego peut-être, de se prouver qu’il avait été nécessaire à un moment ou un autre de la vie de son amour d’adolescence, encore fallait-il qu’il avoue que c’était trop tard, qu’il avait trop attendu, qu’il avait merdé. Too little, too late. « On a fait du mieux qu'on a pu. T'as fait du mieux que tu as pu. » redressant le menton, il vrille ses prunelles voilées dans celles de la jeune musicienne, l’air compréhensif, parce qu’il capte vraiment, qu’il ne fait pas semblant. Il sent sa cage thoracique s’oppresser, il sent le trémolo dans leurs voix. « Jude était ma muse, elle l’est toujours en quelque sorte. » par habitude d’avoir une guitare sur les genoux, il reprend ses mélodies, distrait ici, concentré ailleurs.  « Ma force, mon inspiration. » plus à lui qu’à quiconque, qu’il parle. « Peut-être que ça pourrait être ce qui vous rapprocherait, toi, et ta mère. Qu'elle devienne ta muse, maintenant. » et ainsi, la musique n’aurait plus besoin d’être associée à des mémoires tristes, à du drame. La musique pourrait devenir pour Tess une façon de se rappeler, d’honorer celle qu’elle avait si jeune et si cruellement perdue.
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Message(#)pourquoi tu t'énerves? ft. Jack  EmptySam 17 Nov 2018 - 18:42

Tess avait réellement l'impression que Jack et elle ressentaient exactement la même chose. Ce qu'il disait, elle aurait pu le dire à son tour s'il lui avait posé ces questions. Et quelque part, ça rassurait Tess de savoir qu'elle n'était pas la seule à souffrir de la sorte. Captive de son chagrin et de sa peine, elle avait tendance à oublier la douleur de ses paires. Bien d'autres, chaque jour, vivent la même chose qu'elle. Pourtant, elle se sent profondément seule de l'aube au couché du soleil. La lune semble apaiser ses troubles, si elle ne les nourrit finalement pas. Mais peut-être que c'était ça, la réelle souffrance ? De ne même plus se rendre compte de sa présence tant elle fait partie du quotidien. La culpabilité avait envahie la vie de Tess depuis l'âge de son agression sexuelle. Elle était devenue à la fois sa pire ennemie, comme sa meilleure amie. Une colocataire, qui la connaissait par cœur, dans les moindres détails, qui se jouait de chaque petits détails, souvenir, odeurs, sons pour venir lui faire une piqûre de rappel. Comme si s'interdire d'être heureux était une punition assez salvatrice pour calmer cette culpabilité qui dans le fond, ne meurt jamais. Comme si refuser le droit au bonheur n'était pas assez cher payé, n'était pas suffisant, comme si finalement, plus rien n'avait franchement de sens. Parfois, c'était ce qu'elle se disait la p'tite. Que sa mère était simplement la plus belle chose qui puisse exister en ce monde, et qu'aujourd'hui, rien ne valait le coup. Mais elle voyait dans son esprit, et ce très rapidement, les visages de Tarek, Annie et Leena. Et tout aussi rapidement, elle se disait qu'elle avait tord, mais qu'elle ne le dirait jamais à voix haute. Parce que ça aurait été comme une nouvelle trahison envers la femme qui lui avait donné la vie. Tess ressentait exactement la même chose que Jack, lorsqu'il dit que d'arrêter de s'en vouloir serait une forme d'oubli et en fait, elle n'avait jamais pu mettre le droit réellement dessus, mais les paroles de Jack furent les paroles qu'elle n'avait jamais su trouver pour son mal-être. Apparemment, sa femme était morte d'un cancer, elle aussi... Tess, après avoir hoché la tête, pinça ses lèvres en faisant un bruit de bouche propre aux métisses. Quelle saloperie de maladie. N'en serait-ce donc jamais fini ? Beaucoup trop de gens avaient été touché par cette merde. Beaucoup trop. Jack se montra rassurant envers la jolie trentenaire. Il lui dit qu'ils avaient fait de leur mieux, et quelque part, ça lui faisait du bien de l'entendre. Parce que personne ne lui avait jamais rien dit à ce propos. Personne. Jamais. Et franchement, après sa dispute avec Annie et tout ce qui avait suivi... ça faisait du bien que quelqu'un comprenne que parfois... on ne réagit pas au mieux, mais qu'on fait ce qu'on peut. Et quelque part, c'était peut-être aussi ce que Tess avait eu besoin d'entendre. Quand il parlait de sa femme, Tess eu un léger sourire aux lèvres. Il en parlait avec tant d'amour, tant de tendresse et aussi de passion... que c'était beau. Bien sûr que ça l'était. Et puis ils parvenaient à se comprendre par ce langage qu'ils avaient en commun, la musique, et puis aussi cette souffrance qu'ils semblaient habitués à côtoyer. L'idée qu'il fit naître en Tess, que sa mère devienne sa muse, ne lui avait jamais traversé l'esprit. A dire vrai, elle s'était toujours sentie très mal à l'aise avec la musique depuis Londres, parce que pour elle, ça avait été ce qui l'avait détourné de la Vérité : l'Amour. Elle ne s'était jamais sentie digne, si bien qu'elle n'avait même pas chanté à l'enterrement de sa mère, alors qu'elle était musicienne et chanteuse à ce moment-là. Non, s'enfonçant dans le silence, elle s'était trouvé une nouvelle façon de s'exprimer, le dessin. Et ce fut ainsi qu'elle se lança dans cette voie. Mais la musique... c'était son premier amour. Son père était semble t-il un amateur aussi, puisque sa première guitare était celle de son père. Est-ce qu'il avait été musicien comme elle ? Chanteur ? Ou bien avait-il pratiqué ça... juste comme ça ? Elle ne le saurait jamais. Finalement, peut-être aussi que son père ressemblait à Jack... un bohème à la vie torturée, habitué aux mauvais choix... et peut-être que tout comme l'homme dont les chevilles craquaient en cet instant, son père s'en voulait aujourd'hui. Tess ferma les yeux une seconde et laissa ses doigts glisser sur les cordes de la guitare. Commençant quelques accords reconnaissables, elle commença à lentement, jouer les première notes de « Knockin on heaven door » de Bob Dylan. Sa voix, chaude, fredonna en premiers lieux l'air qu'elle était en train de jouer, avant que la jolie métisse ne vienne chanter cette chanson si... troublante. A la fois en cet instant de partage avec Jack, autant qu'ils puissent partager quelque chose, aussi intensément que celui puisse t-être ; et puis pour sa maman. Comme une sorte de prière, comme une fumée d'encens dont elle espérait que les accords mélodieux lui parviendraient jusqu'aux oreilles... peu importe où est-ce qu'elle se trouvait aujourd'hui. Et c'était émouvant pour elle, surtout qu'étrangement, pour la première fois depuis la mort de sa maman, elle se sentait un peu moins seule.
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