Oh, through the wilderness, How come even together there can be loneliness? Oh, our heart's a mess But it's our only defense to brave the wilderness
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Dans sa course effrénée contre la montre Lonnie avait plusieurs étapes cruciales sur son passage, certaines allaient demander des efforts physiques et d'autres de la concentration, chose que le policier ne possédait pas en ce moment, le dos voûté par le poids du canapé qu'il était en train de porter. Il disait toujours oui au déménagement et se retrouvait toujours dans la même position, celle du gars à qui on refile les trucs les plus lourds et les meubles bien chiants à caser dans le camion, tetris mode. Et ça c'était juste la première étape de sa folle journée, censé être de repos, mais il avait déjà dit oui des semaines en avance et Brett n'était -définitivement- pas le genre de gars à oublier. Après trente deux cartons (il avait fait le compte) et un frigo descendu à bout de bras dans les escalier Lonnie avait enfin pris congé de son collègue de sa femme qui ne lui avait même pas proposé un verre d'eau en guise de remerciement, le garce. L'aiguille de sa montre affichait dix heures et Lonnie devait encore se précipiter au pressing afin de récupérer son uniforme de cérémonie avant de repartir en direction de la fourrière pour récupérer, une énième fois, sa voiture que la voisine avait pris un malin plaisir à dénoncer alors qu'elle était paisiblement garer sur le trottoir coincé entre les poubelles et le local à vélo.
Marmonnant dans sa barbe naissante des noms d'oiseaux pour définir sa voisine qui passait bien trop de temps à la fenêtre et pas assez à s'occuper de ses propres affaires Lonnie avait pris le chemin du centre commercial tout en glissant son téléphone hors de sa poche. Greta avait la tête plongée dans l'écriture de son nouvel opus et Lonnie, en copain timide et peu sûr de lui, se refusait de la déranger sans en avoir eu l'autorisation. Relevant la tête de temps à autre afin de vérifier qu'il marchait toujours droit plutôt et pas en biais le policier avait franchi les portes du centre commercial à la hâte et s'était jeté dans la foule afin d'atteindre le pressing. L'employée, chewing-gum dans la bouche et teint pâle (plus que lui qui, pourtant, ne sortait jamais sous le soelil) lui avait mollement retiré le ticket des doigts avant de disparaître dans les abysses du magasin et de revenir quinze minutes plus tard, costume à la main et air hautain sur le visage. « Y'avait une grosse tâche sur la manche droite alors je vous facture un supplément. » A bout de nerf, déjà tendu de cette journée qui n'en finissait plus d'être merdique Lonnie avait hoché la tête sans rien dire et craché les billets sur le comptoir. « C'était genre tout gras, poisseux... » Arrachant presque le costume des mains de la jeune femme Lonnie avait haussé un sourire narquois sur ses lèvres. « J'ai compris oui, merci. » Le policier avait tourné les talons et foutu le camp en vitesse de la zone commercial avant de commettre un homicide qu'il serait obligé d'avouer, point de vue du boulot. Le reste de la journée n'avait été que meilleure (douce ironie) et s'était conclue en beauté lorsque le Hartwell avait renversé son café sur le trottoir en sortant du DBD devant un public hilare et un agent qui, carnet à la main, était en train de verbaliser le pauvre véhicule garer à la vas vite devant le café. Well, il ne restait qu'une chose à faire, boire un verre avec un ami qui avait autant, voir plus, de poisse que lui.
Accoudé contre le mur en face de la porte Lonnie avait toqué deux grands coups contre le bois, serrant la bouteille de vin d'une main alors que l'autre avait saisi le paquet de cigarette dans la poche de sa veste. « Coverdale ! » La voix de Lonnie, assez forte pour sa carrure de fragile, avait résonnée dans la rue et attirée les regards curieux et choqués des passants autours de lui. « J'ai passé une journée de merde et j'ai besoin de me changer les idées. » Une vieille femme promenant un vieux chien l'avait dévisagé en long moment alors que le toutou se laissait aller sur le vélo de Lonnie. Le policier avait soupiré, levé les yeux au ciel devant cette vie qui n'arrêtait pas de se foutre de sa gueule, et frappé deux nouveaux coups sur la porte. « En plus j'ai ramené du vin. » C'était la récompense finale de cette journée qui touchait maintenant à sa fin et qui, à part si il se faisait écraser par une météorite, ne pouvait définitivement pas être pire.
CODAGE PAR AMATIS
Finnley Coverdale
le roux de secours
ÂGE : trente-sept ans, outch (huit août). SURNOM : finn. ariel, aussi, par une certaine grande gueule, il ne valide pas. STATUT : marié depuis deux ans à leslie, suite à une soirée trop alcoolisée. pas pressé de divorcer pour autant. MÉTIER : agent d'entretien au paradise city la moitié du temps, agent de sécurité au casino l’octopus l’autre moitié. LOGEMENT : #406 montague road (west end), en colocation avec cecilia. pour le meilleur, mais surtout pour le pire. POSTS : 10142 POINTS : 180
TW IN RP : alcoolisme, parent toxique, parentification adolescente, emprisonnement, deuil (j'adapte mes rps au besoin, contactez-moi ♡). ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : mère emprisonnée, père décédé, jumelle rejetée, cadette expatriée : beau schéma familial ≈ contraint d’arrêter ses études pour élever sa petite sœur, il regrette encore d’être passé à côté de ses rêves et envies ≈ a un chien, wernicke, âgé de dix-sept ans, borgne et amputé d’une patte, mais pas (encore) à l’article de la mort ≈ a un sérieux penchant pour l’alcool depuis plusieurs années, décide enfin de se reprendre en main fin 2021 ≈ très curieux, a toujours une soif d’apprendre inépuisable ≈ bienveillant et gentil ou distant et franc, il ne fait pas dans la demi-mesure avec les autres.CODE COULEUR : finnley économise ses mots en darkmagenta. RPs EN COURS : coverdales ⊹ hey brother, there's an endless road to rediscover. hey sister, know the water's sweet but blood is thicker.
sinn #1 ⊹ and there's no remedy for memory, your face is like a melody, it won't leave my head, your soul is haunting me and telling me that everything is fine.
LONNIE & FINNLEY ⊹ Oh, through the wilderness, How come even together there can be loneliness? Oh, our heart's a mess But it's our only defense to brave the wilderness
Il ne sait pas à qui, ou à quoi, il doit imputer la faute de ce réveil aussi brutal qu’il s’annonce compliqué. Un œil difficilement ouvert cherche (et trouve) la silhouette tassée et soudainement angélique de Wernicke, alors que ses aboiements résonnent encore dans le crâne de Finnley. Un grognement est émis en guise de réponse aux voitures, sous ses fenêtres, qui sollicitent le klaxonnement frénétique comme moyen de communication au détriment de ces bons vieux indicateurs. La couverture est remontée jusqu’à sa tignasse complètement décoiffée, dans une vaine tentative de disparaître et d’échapper à la poigne ferme qui s’abat contre la porte d’entrée. Wernicke se fait à nouveau entendre, et abaissant finalement la couverture, c’est avec une grimace que Finnley prend conscience qu’il n’y a pas d’échappatoire. Passant ses mains sur son visage pour tenter péniblement d’ouvrir ses yeux encore tout collés, puis dans ses cheveux pour leur donner un semblant d’allure acceptable, c’est au prix d’un effort qui lui paraît (dans l’immédiat) surhumain qu’il parvient à s’asseoir sur ce canapé sur lequel il s’est endormi en rentrant du travail ce matin. L’esprit encore embrumé, c’est un « j’arrive » mécanique qui glisse d’entre ses lèvres d’une voix encore éraillée, lui laissant ainsi quelques secondes de répit durant lesquels remettre ses idées en place. C’est tout d’abord sur son ordinateur posé sur la table basse que son regard se porte, et c’est avec un certain empressement qu’il ferme les quelques onglets ouverts. Ce matin, dans l’attente de l’appel skype de Bryn (qui n’est finalement jamais arrivé), Finn s’est laissé à divaguer sur le net, à faire quelques recherches bien particulières qu’il n’assume plus au réveil. Rien de gênant ni de compromettant, pour autant, il préférerait prétendre que c’est le cas plutôt que d’admettre que, durant un instant, l’idée de reprendre des études a frôlé son esprit et il a passé sa matinée à se renseigner sur les débouchés qui s’offrent à un type comme lui, ayant tout juste réussi à obtenir, non sans difficultés, son SSCE. Il ne sait plus vraiment comment il en est arrivé à écumer le web à la recherche d’une bribe d’espoir à laquelle se raccrocher quant à la possibilité d’enfin envisager un travail qui l’épanouirait réellement et ne serait pas juste satisfaisant. S’il a déjà envisagé cette perspective à plusieurs reprises au cours des dernières années, l’idée n’était jamais restée aussi implantée dans son esprit que ces dernières semaines. Toujours est-il qu’en renfermant l’ordinateur, c’est avec un soupir qu’il songe à la stupidité de celle-ci. Car c’est une évidence ; cette idée est absurde. Ce n’est pas à trente ans qu’il peut se permettre d’entamer des études, d’autant plus quand ses économies sont quasiment inexistantes et qu’il ne peut guère se permettre de sacrifier encore plus d’années qu’il n’en a déjà perdues. C’est un rêve, une douce illusion qui peut le bercer une matinée, quelques jours tout au plus, mais qui est inévitablement vouée à l’échec ; comme tout ce qu’il entreprend depuis quelques mois. La voix de Lonnie – maintenant qu’il a réussi à identifier son visiteur surprise – se fait à nouveau entendre, et Finnley s’extirpe péniblement du canapé, se saisissant au passage des emballages de chips et autres bonbons, qui traduisent du bon soin qu’il s’apporte, pour jeter ceux-ci à la poubelle. Passant une main sur sa chemise comme si cela allait miraculeusement défroisser celle-ci, soupirant une dernière fois pour chasser l’air désabusé sur son visage au profit d’une mine nettement plus enjouée, c’est avec un sourire sincère qu’il ouvre enfin la porte. « Fallait le dire tout de suite. » Il commente à propos du vin, plaisantant d’entrée dans une tentative de justifier l’éternité qu’il lui a fallu avant d’ouvrir la porte. Se décalant pour laisser entrer son ami, le rouquin referme la porte à la hâte avant de se diriger dans la cuisine à la recherche de verres, non satisfait de tourner le dos à Lonnie le temps de laisser échapper un bâillement qui traduit de ce réveil encore difficile. « Journée de merde, donc ? » Il questionne en revenant au salon, posant deux verres sur la table basse avant de s’affaler dans le canapé. « Le boulot, la famille, la copine, aucune des trois options ? » Il connaît suffisamment Lonnie pour que les deux premières options apparaissent suffisamment crédibles pour être véridiques, tandis que la troisième est abordée avec plus de réserve. Le rouquin n’ignore pas que dernièrement Lonnie a eu un coup de cœur pour une certaine Grace (est-ce seulement son prénom ?), mais c’est un sujet qu’ils n’ont guère abordé en détail, et peut-être que la situation a changé depuis lors. Finalement, peu importe la raison de cette humeur maussade, quel que soit le sujet de ses préoccupations, ce n’est pas en l’abordant que Lonnie pourra se changer les idées, raison pour laquelle Finn ne tarde pas à reprendre la parole. « Que je sache quels sont les sujets bannis. Après ça, promis, je m’active à ma mission de te changer les idées. » En tant qu’ami, Finnley prend son rôle à cœur. Quant à savoir s’il est la personne adéquate pour cela, c’est une toute autre histoire.
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Il avait du mal à ne pas entretenir les vieux clichés sur les flics, ceux que les films et les séries s’évertuent à peindre de la plus stéréotypée des manières, car si son amour pour les beignets était apparu bien avant l’école de police Lonnie entretenait tout de même cette image de cliché. Un peu bourru quand il le fallait, souvent aperçu avec une cigarette entre les lèvres même si il se promettait tous les mois d’arrêter pour de bon, remplissant péniblement des dossiers pendant des heures simplement éclairé par la lumière fade d’une petite lampe de bureau. Non, il ne faisait rien pour combattre les clichés, surtout pas ce soir alors qu’il se tenait devant la porte de Finnley, une bouteille de vin dans la main et une mine rendu triste par la journée qu’il venait de passer. D’habitude, les journées comme celle-ci, Lonnie avait tendance à les oublier dans le fond d’une bouteille, seul chez lui ou en compagnie du chat de la voisine qui se faisait toujours un plaisir de venir gratter les derniers morceaux de poulet que le policier lui lançait sans vraiment d’entrain. Mais ce genre de soirée déprimante n’était que bien trop courante dans la vie du jeune homme qui, pour une fois, avait envie de partager une bouteille avec quelqu’un qui pourrait entretenir la conversation autrement que par des miaulements aigues et des coups de griffes sournois. Finnley et lui se connaissaient depuis l’adolescence, ils avaient partagés les mêmes amis et les mêmes histoires – qui finissaient toujours mal pour la paire – et c’est tout naturellement que le Hartwell s’était dirigé d’un pas décidé vers la porte d’entrée, priant le ciel pour ne pas marcher dans une merde bien fraiche, ce qui mettrait un point final à cette grotesque journée et ouvrirait le pas pour une soirée alcoolisée qu’il regretterait le lendemain. Après avoir frappé trois grands coups contre la porte et attendu…un moment, un certain moment même. Il ne manquait plus que ça, se retrouver seul et triste, une bouteille dans la main et devoir rebrousser chemin en se cachant à moitié pour ne pas attirer les regards de la foule qui penserait, à juste titre, « aha regarde le gros naze il est tout seul ». Crachant à travers le bois qu’il avait de quoi payer le droit de passage le policier s’était adossé contre le mur en priant le petit Jésus, bien qu’il ne soit croyant que pour faire plaisir à sa mère, pour que Coverdale le laisse entrer sans plus attendre sans quoi il serait prêt à défoncer la porte (il n’y arriverait jamais, mais c’est quand même beau de rêver). Quand la voix, fatiguée, du rouquin s’élève à travers la porte c’est un soupir de satisfaction qui s’échappe d’entre les lèvres du policier alors qu’un sourire conquérant se dresse sur son visage, il pourrait presque lever le poing à la Breakfast Club mais le risque d’une humiliation était trop présent. Quand Finnley ouvre la porte le sens aigu du détective se déclenche et Lonnie ne peut que constater le fait que son ami vient à peine de se réveiller même si il essaie de faire croire le contraire en affichant un sourire idiot et en essayant de masquer les signes apparents comme la trace de l’oreiller en plein milieu de la joue. « Et dire que je pensais faire peine à voir. » Sans attendre une seconde de plus Lonnie s’était engouffré dans le petit appartement de son ami sans même prendre la peine de s’essuyer les pieds sur le tapis. Outre la couleur des cheveux et l’univers familiale bancal Lonnie et Finn partageait aussi le même goût pour le ménage et la junk food qui, comme pour lui, semblait être l’unique source de nourriture de ce cher Coverdale pour le moment affairé à chercher des verres propres. « Salut mon grand » Wernicke entre les jambes le faisant sautiller d’un pied à l’autre dans un équilibre précaire Lonnie avait déposé la bouteille sur la table basse avant de congédier le chien d’une caresse sur le haut du crâne. Sans attendre, et afin de meubler la conversation par autre chose que des bâillements, Finnley l’avait questionné sur sa venue et sur cette affreuse journée qui venait – enfin – de prendre un tournant un peu plus sympathique. « Disons que les deux premières sont toujours des sources de stress et que la troisième… » Ils n’avaient pas beaucoup parlé de leur vies sentimentales réciproque, Finn savait pour Greta et Lonnie était vaguement au courant de son ‘histoire’ avec une certaine Lou. « La troisième tient la route, thank god ». S’affalant sur le canapé comme si il possédait les meubles le policier avait passé une main contre son front afin de faire disparaître les traces d’une fatigue qui s’était accumulée depuis des jours et qui ne voulait pas le laisser tranquille. « Tu as le bonjour de ma mère au fait, qui reste persuadée que tu devrais te couper les cheveux. Je lui ai dit que c’était peine perdue. » Tirant de sous ses fesses un papier de bonbon froissé Lonnie avait affiché un sourire aux paroles de son ami qui lui promettait de lui changer les idées en sacrifiant sa soirée tranquille pour une plus animée. « J'ai juste besoin de souffler un moment, et je promet de ne pas t'ennuyer longtemps avec mes histoires ». Acceptant avec un demi sourire d'être celui qui serait à plaindre ce soir plutôt que celui qui écoute les autres se plaindre Lonnie s'était redressé pour ouvrir, sans la moindre dextérité, la bouteille de vin posée sur la table basse devant lui. « Hum, j'espère au moins que ça ne te gêne pas ? » C'était trop tard pour poser la question, évidemment, mais le policier ne pouvait s'empêcher de penser qu'il venait d'entraver la soirée de son ami qui, sans sa présence, aurait été bien plus satisfaisante qu'elle ne l'était maintenant.
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Finnley Coverdale
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ÂGE : trente-sept ans, outch (huit août). SURNOM : finn. ariel, aussi, par une certaine grande gueule, il ne valide pas. STATUT : marié depuis deux ans à leslie, suite à une soirée trop alcoolisée. pas pressé de divorcer pour autant. MÉTIER : agent d'entretien au paradise city la moitié du temps, agent de sécurité au casino l’octopus l’autre moitié. LOGEMENT : #406 montague road (west end), en colocation avec cecilia. pour le meilleur, mais surtout pour le pire. POSTS : 10142 POINTS : 180
TW IN RP : alcoolisme, parent toxique, parentification adolescente, emprisonnement, deuil (j'adapte mes rps au besoin, contactez-moi ♡). ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : mère emprisonnée, père décédé, jumelle rejetée, cadette expatriée : beau schéma familial ≈ contraint d’arrêter ses études pour élever sa petite sœur, il regrette encore d’être passé à côté de ses rêves et envies ≈ a un chien, wernicke, âgé de dix-sept ans, borgne et amputé d’une patte, mais pas (encore) à l’article de la mort ≈ a un sérieux penchant pour l’alcool depuis plusieurs années, décide enfin de se reprendre en main fin 2021 ≈ très curieux, a toujours une soif d’apprendre inépuisable ≈ bienveillant et gentil ou distant et franc, il ne fait pas dans la demi-mesure avec les autres.CODE COULEUR : finnley économise ses mots en darkmagenta. RPs EN COURS : coverdales ⊹ hey brother, there's an endless road to rediscover. hey sister, know the water's sweet but blood is thicker.
sinn #1 ⊹ and there's no remedy for memory, your face is like a melody, it won't leave my head, your soul is haunting me and telling me that everything is fine.
Durant les longs instants qui lui sont nécessaires pour émerger de son état comateux, Finnley envisage très sérieusement de laisser son visiteur impromptu face à une porte close ; et dans d’autres circonstances, probablement qu’il ne se serait pas gêné pour le faire. Mais cette idée en premier lieu si séduisante est vite balayée lorsque la voix de Lonnie résonne dans le couloir, et la perspective d’une visite surprise devient aussitôt plus agréable. Parce que Lonnie n’est pas de ceux qui se choqueraient de la manière dont Finn s’apprête à le recevoir – dans un bordel sans nom, sans rien d’autre à lui offrir qu’une bière et quelques cacahuètes goût barbecue – ni de l’énergie avec laquelle il ouvre la porte, ou de la dégaine qu'il affiche. Du moins, c’est ce qu’il pensait, avant que son ami se permette une remarque qui se veut humoristique, mais criante de vérité, dans le fond. Pour autant, Finn préfère accueillir celle-ci sous le premier angle, avec un haussement d’épaules presque désolé, et une mine presque choquée. « Salut à toi aussi, Lonnie, moi aussi ça me fait plaisir de te voir. » Et un ton qui râle presque, alors qu’il referme la porte aussitôt le policier entré, ce dernier n’ayant plus besoin d’attendre une quelconque permission de la part de Finnley. Malgré tout, la réflexion de Lonnie lui reste en tête et c’est avec un certain soulagement que le rouquin accueille la diversion offerte par Wernicke, le temps de défroisser une nouvelle fois sa chemise à l’aide de sa main et se frotter brièvement les yeux dans une vaine tentative d’ouvrir ceux-ci et prétendre être pleinement éveillé – ça ne change rien, mais ça lui en donne l’impression et c’est suffisant. Planqué derrière le placard de la cuisine, Finnley se permet un dernier bâillement avant d’être pleinement en mesure de porter son attention sur son ami – ou du moins, d’essayer. Ayant mis la main sur deux verres propres, la prochaine étape consiste à se renseigner sur ce qui a fait de la journée de Lonnie une de celles qui donne l’impression de s’être levé du pied gauche, et ainsi prendre connaissance des sujets qui seraient à éviter (notons par ailleurs l’ordre des priorités du rouquin). Sans surprise, son travail et sa famille sont des facteurs impactant toujours autant son quotidien et Finn ne peut que compatir et comprendre – surtout pour la seconde option. C’est une moue compatissante qui s’affiche sur son visage alors qu’il revient vers son ami, tandis qu’il se veut silencieux pour inviter Lonnie à poursuivre. « C’est déjà ça. Et pour ce que ça vaut, ça me fait plaisir pour toi de l’entendre. » Il se permet d’ajouter par la suite, sincère, alors qu’il vient s’asseoir à ses côtés après avoir déposé les verres sur la table basse. Finn ne peut que comprendre la satisfaction amenée par une accalmie dans l’un des trois domaines cités plus haut – et Lonnie mérite plus que quiconque une éclaircie dans son quotidien. Par la suite, c’est un léger rire qui vient s’emparer des lèvres de Finn alors que le policier lui transmet le bonjour de sa mère, et la réflexion de cette dernière sur ses cheveux. « Elle compte pas lâcher l’affaire, hein ? » Ce n’est pas la première fois qu’elle formule une telle plainte, et loin d’être la dernière personne également. Mais comme à chaque fois, ça restera du domaine du souhait, Finn n’ayant aucune intention de s’occuper de ses cheveux dans l’immédiat – il y a bien plus important à ses yeux que son aspect physique, alors même qu’il devrait pourtant s’assurer de maintenir une certaine dégaine pour s’éviter des commentaires tels que celui dont l’a gratifié Lonnie à son arrivée. « Il est temps qu’elle se fasse à l’idée que ça n’arrivera pas, je lui le dirai moi-même la prochaine fois. » Il ajoute, non sans un léger rire, étant donné le paradoxe d’aborder ce sujet avec une certaine gravité, alors même qu’il est plus que futile aux yeux de la mère de Lonnie compte tenu de l’endroit où elle vit. Endroit où il s’est déjà rendu à plusieurs reprises avec son ami, notamment à Noël ; parce que c’est toujours mieux entre solitaires mal dans leur vie de se soutenir durant cette période. Suivant du regard Lonnie qui s’affaire à ouvrir la bouteille, c’est avec un soupir exagéré qu’il accueille sa question. « Si, atrocement, mais j’ai plus l’énergie de te virer d’ici, alors si tu pouvais prendre la porte tout seul, comme un grand, ça m’arrangerait. » Et c’est avec un geste de la main tout aussi exagéré qu’il désigne la porte, avant de reprendre son sérieux. « Si ça m’ennuyait, je t’aurais pas ouvert, va. Et comme tu peux le voir, c’est pas comme si tu interrompais quelque chose d’important. » Il précise toutefois, dans le but d’assurer à Lonnie que ni sa présence, ni ses problèmes, sont susceptibles d’en devenir un aux yeux de Finn. Et s’il ne va pas se lancer dans un sentimentalisme mal venu, c’est aussi à cela que servent les amis. « Bref, je suis tout à toi. Et si une bouteille ne suffit pas, j’ai de quoi prendre la suite. » Il conclut, comme une dernière assurance envers Lonnie qu’il peut l’embêter aussi longtemps qu’il le souhaite avec ses problèmes, l’invitant ainsi à débuter, à mener la conversation tel qu’il le souhaite, tel qu’il en a besoin.
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Finnley a le regard d’un homme fatigué quand il ouvre la porte pour laisser passer un Lonnie à l’humeur massacrante et à l’humour plus que douteux qui, au passage, lui balance une remarque sur les cernes qui habitent son visage et la marque de l’oreiller encore présente sur la joue. Pendant des années Lonnie avait rongé son frein, faisant l’impasse sur des remarques qu’il taisait toujours devant son ami, aussi mal placé qu’il était pour lui faire la morale le policier ne pouvait s’empêcher de penser que le Coverdale en faisait toujours trop et qu’un jour il finirai pas se tuer à force de s’occuper de tout et de tout le monde. Il aurait dû y penser avant de se pointer devant chez lui sans même le prévenir, mais il était convaincu – quelque part – qu’une soirée rien que tous les deux à parler de tout et de rien valait mieux qu’une soirée seul passée à ruminer. Accueillant la remarque ironique du roux d’un sourire en coin Lonnie s’était engouffré dans l’appartement qu’il connaissait bien pour être accueilli, plus chaleureusement, par un Wernicke rendu fou de joie par sa visite, ça en faisait au moins un sur les deux. Finn avait profité de cet instant de répit pour trouver refuge dans la cuisine, caché derrière un meuble qui dissimulait son visage mais aussi le bâillement imposant que Lonnie avait cru deviner, afin de ramener deux verres propres qui se verraient rempli et vidés aussi sec tout au long de la soirée. C’était maintenant le temps des questionnements afin de connaître les sujets tabous et ceux dont ils pourraient parler. Sans surprise les gagnants de cette journée n’étaient autres que le travail et la famille, félicitations à eux. Affalé sur le canapé Lonnie avait débuté sa longue tirade sur la vie et les soucis qu’il rencontrait tous les jours, finissant cependant avec une éclaircie dans le paysage, son début d’histoire avec Greta qui était la seule chose de positive. Finnley s’empresse, le sourire aux lèvres, de le rassurer en signalant qu’il heureux pour lui. C’était sincère, ça l’était toujours entre les deux. Retournant son sourire au rouquin qui avait maintenant pris place à ses côtés en posant les deux verres sur la table basse le policier lui avait adressé une œillade reconnaissante. « Merci vieux. » Sincère, également. Dans une façon peu habile et qui aurait fait dresser les cheveux des sommeliers Lonnie avait ouvert la bouteille de vin avant de verser généreusement son contenu dans les verres. « Et toi ? » Paroles pleine de sous-entendu auxquelles il avait ajouté un regard inquisiteur alors qu’il portait, pour la première fois, le verre à ses lèvres. Même sans en parler tous les jours le Hartwell savait que son ami voyait quelqu’un, il savait aussi que c’était compliqué et que la plupart de ses questions restaient souvent sans réponses, mais il voulait se montrer si jamais Finn avait quelque chose à dire ou s’il avait besoin de se libérer. Portant l’attention sur autre chose que leurs problèmes sentimentaux, qui n’était jamais un sujet facile à évoquer, le policier avait fait entré sa mère dans la conversation – même si le sujet n’était pas plus facile à évoquer que le reste - en passant son bonjour mais aussi sa remarque d’ordre capillaire à Finn qui l’accueille par un rire fin. Le rouquin était l’un des rares à connaître le schéma familiale des Hartwell, et si Lonnie avait été réticent à lui en dire plus au début de leur amitié il considérait maintenant Finn comme un membre de la famille, ce qui lui donnait le droit de rendre visite à sa mère qui était toujours ravie de le voir. « Elle a pas totalement tort. Même si c'est ta botte secrète avec les femmes, elles veulent toutes connaître ton secret pour garder la brillance. » Accueillant le regard de son ami avec un sourire le policier avait replongé les lèvres dans son verre alors que Finn faisait la promesse de répondre à maman Hartwell en personne lors d’une prochaine visite. « C’est gentil, mais tu n’es pas obligé d’y aller tu sais. » Cette pensée tortura Lonnie, il savait que les visites de Finn à la prison faisaient toujours plaisir à sa mère, elle qui n’était habituée qu’a la mine triste de son fils et à ses tentatives, vaines, de cacher ses maux derrière des sourires maladroits, mais jamais il n’aurait obligé le rouquin à s’y rendre simplement pour perpétuer une tradition de Noël un peu glauque. Bien installé dans un canapé qui connaissait ses fesses par cœur le policier avait tout de même, bien qu’un peu tardivement, demandé si sa présence ne gênait pas Finnley, lui n’avait rien d’autre à faire mais son ami aurait très bien pu attendre de la visite ou bien avoir prévu une sortie que Lonnie aurait interrompu. Désignant d’un geste théâtral la porte d’entrée Coverdale avait empressé son ami de sortir au plus vite afin de bien faire comprendre au policier qui si il n’avait pas voulu de sa compagnie il n’aurait même pas ouvert la porte. C’était logique, et Lonnie n’apporta comme réponse qu’une moue boudeuse avant de reprendre ses paroles dans une mimique grotesque. « On sait jamais, peut-être que tu avais prévu de faire un peu de rangement. » Que Lonnie avait répondu tout en sirotant, bruyamment (sinon ce n’était pas drôle) son vin du bout des lèvres. L’atmosphère maintenant assez détendue pour attaquer, enfin, les sujets qui fâchent et qui avait amené Lonnie à trainer sa carcasse sur le palier en quête d’une épaule sur laquelle déverser tous ses problèmes. « Je me suis fait avoir, au boulot. » Il avait bu d’un trait le reste de son verre sans prendre le temps de respirer. « Adam Scofield, le frère de Leena. Quelqu’un a remarqué que je continuais d’enquêter. » Le regard de Lonnie s’était déposé sur ses mains qui tenaient nerveusement le verre, un peu tremblantes. Quand il avait redressé la tête quelques secondes plus tard c’était pour trouver de l’aide, une remarque, un conseil, toutes ces choses qui auraient pu le faire relativiser. « Je savais que ça allait me péter au visage de toute façon, mais je risque gros. » Son poste, sa carrière. Tout.
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Finnley Coverdale
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ÂGE : trente-sept ans, outch (huit août). SURNOM : finn. ariel, aussi, par une certaine grande gueule, il ne valide pas. STATUT : marié depuis deux ans à leslie, suite à une soirée trop alcoolisée. pas pressé de divorcer pour autant. MÉTIER : agent d'entretien au paradise city la moitié du temps, agent de sécurité au casino l’octopus l’autre moitié. LOGEMENT : #406 montague road (west end), en colocation avec cecilia. pour le meilleur, mais surtout pour le pire. POSTS : 10142 POINTS : 180
TW IN RP : alcoolisme, parent toxique, parentification adolescente, emprisonnement, deuil (j'adapte mes rps au besoin, contactez-moi ♡). ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : mère emprisonnée, père décédé, jumelle rejetée, cadette expatriée : beau schéma familial ≈ contraint d’arrêter ses études pour élever sa petite sœur, il regrette encore d’être passé à côté de ses rêves et envies ≈ a un chien, wernicke, âgé de dix-sept ans, borgne et amputé d’une patte, mais pas (encore) à l’article de la mort ≈ a un sérieux penchant pour l’alcool depuis plusieurs années, décide enfin de se reprendre en main fin 2021 ≈ très curieux, a toujours une soif d’apprendre inépuisable ≈ bienveillant et gentil ou distant et franc, il ne fait pas dans la demi-mesure avec les autres.CODE COULEUR : finnley économise ses mots en darkmagenta. RPs EN COURS : coverdales ⊹ hey brother, there's an endless road to rediscover. hey sister, know the water's sweet but blood is thicker.
sinn #1 ⊹ and there's no remedy for memory, your face is like a melody, it won't leave my head, your soul is haunting me and telling me that everything is fine.
Au cours des dernières semaines, son appartement, dont le calme n’est d’ordinaire rompu que par l’empressement de Wernicke à longer six fois par jour (c’est un chien exigeant) le pont près de Kangaroo Point, est peu-à-peu devenu un endroit animé par des visites impromptues – pas toujours les bienvenues, d’ailleurs – et, si possible, à toute heure du jour et de la nuit. Pour autant, la visite de Lonnie est loin de faire partie de celles dont il se passerait volontiers et malgré le réveil brutal du rouquin, il ne compte pas le laisser derrière la porte – comme cela aurait été le plan si c’était la voix de l’une de ses sœurs qui s’était élevée en lieu et place de celle de son ami. Accueillant la remarque de Lonnie sur sa dégaine de la même manière qu’elle a été formulée, avec humour, il n’a pas besoin d’inviter le jeune homme à faire comme chez lui que celui-ci prend déjà ses aises, avec raison. Fouillant le placard et amenant ainsi de quoi leur permettre de faire honneur à cette bouteille de vin qui a permis à Lonnie de s’assurer le droit d’entrée autant que l’attention de Finnley, ce dernier ne tarde pas à interroger le policier sur ce qui l’amène à considérer cette journée comme merdique. Sans surprise le travail arrive en tête et Finn ne peut pas blâmer son ami d’être préoccupé par celui-ci quand on imagine les choses auxquelles il peut être confronté dans le cadre de sa profession. De la même manière, il ne s’étonne pas que la famille soit toujours source d’inquiétude, étant bien placé pour savoir à quel point c’est un sujet qui occupe l’esprit quand bien même on tente de l’en faire sortir. Sur une note plus positive, son histoire avec Greta dont le rouquin a eu connaissance par bribes semble tenir la route, et cette éclaircie dans le quotidien qu’il sait parfois lourd de Lonnie n’est pas pour déplaire à Finn, comme il l’avoue. Loin de se formaliser de la manière dont le policier ouvre (massacre, disons-le) la bouteille, c’est surtout la finalité de l’acte qui intéresse Finn qui se saisit du verre aussitôt celui-ci rempli, le portant une première fois à ses lèvres tandis qu’à son tour, Lonnie se permet une réflexion sur sa vie personnelle. « C’est… complexe. Mais en bien. » Une réponse qui n’a peut-être pas de sens, mais qui traduit bien de la réalité. Tout ce qui touche à Lou a un gout d’étrange, d’inconnu, mais pas dans le mauvais sens du terme. La jeune femme le force à un lâcher prise qui n’est pas évident, et qui n’est pas désagréable pour autant. En restant là sur le sujet parce qu’il n’arrive pas réellement à poser de mots sur tout ça et que de toute manière il n’est pas le plus à l’aise quand il s’agit de parler de lui, c’est avec un sourire qu’il accueille la réflexion de Lonnie – ou plutôt celle de sa mère dont le jeune homme se fait le messager. Parfois, il est tenté de se raser la tête pour s’abstenir des réflexions sur sa tignasse décoiffée, qui l’est trop au goût des autres, visiblement. « Tu vas pas t’y mettre non plus, sinon je sors les réflexions sur la clope et l’état de tes dents. » Tant qu’à faire, tiens. Il connaît suffisamment Lonnie pour se permettre ce genre de taquinerie sans s’inquiéter de la manière dont il va le prendre, et finalement même si ce n’était pas le cas, il se serait quand même permis ce commentaire. « Et le secret, c’est des heures et des heures de sommeil et tu viens de bousiller mon cycle – je ne te remercie pas, d’ailleurs. » Soupirant exagérément, il précise qu’il règlera cette question en personne avec la mère de Lonnie lors de sa prochaine visite, pas encore agendée mais pas pour autant inenvisagée. Le ton redevenu plus sérieux, il précise « je sais » à la réflexion du jeune homme. À aucun moment Finn ne se sent obligé de rendre visite à maman Hartwell, ni lorsqu’ils ont commencé cette tradition de Noël glauque, ni lorsqu’il s’est rendu pour la première fois seul au parloir dans l’optique d’obtenir des tuyaux pour fêter dignement l’anniversaire de son ami, visite qui a donné lieu à d’autres, et à ce rituel bien établi entre Finn et madame Hartwell. Ses visites ne sont de loin pas régulières, parce qu’il y a toujours ce sentiment de ne pas être à sa place ou plutôt d’oublier où celle-ci se situe ; et la critique est probablement vraie dans ce cas précis. « Et tu sais que de ton côté, si ça te gêne, un mot et j’arrête. » Le but n’est pas de rendre mal à l’aise son ami que de trouver un compromis qui, dans un sens, arrange tout le monde. Finn n’ignore pas que c’est toujours une épreuve pour Lonnie que de garder la face devant sa mère, et qu’il en va probablement de même du côté de la matriarche et l’un et l’autre ne sont probablement pas totalement réticents à l’idée que les visites soient entrecoupées par celles du rouquin, moins régulières certes, mais aussi moins lourdes. Et puis, même en prison maman Hartwell s’avère bien plus agréable et soucieuse que sa propre mère, alors, égoïstement, c’est aussi pour lui. Quoi qu’il en soit, ni les visites à la mère, ni celles du fils ne sont un problème, comme Finn s’empresse de le faire remarquer à Lonnie qui se soucie maintenant de la possibilité de déranger. « Ah non, ça c’est ton job pour après, faudra bien que tu me remercies pour mon soutien amical. » Il balance, l’air de rien, en haussant les épaules. Pour autant, il ne peut s’empêcher de jeter un coup d’œil autour d’eux et de constater l’exagération de ses hôtes impromptus – que ce soit Bryn, Lou ou maintenant Lonnie. Le rouquin n’est certes pas une fée du logis, pour autant aucun écosystème ne s’est développé dans cet appartement, un détail sur lequel ses invités semblent volontairement faire l’impasse et cette réputation à cause de quelques cartons à pizza mal rangés et d’un lit jamais fait en devient presque vexante. Portant son verre à ses lèvres, il reporte toutefois rapidement son attention sur son ami lorsque celui-ci évoque son boulot, et la légèreté des taquineries précédentes fait place à une ambiance solennelle, presque lourde. Demeurant muet pour inviter Lonnie à poursuivre dès lors qu’il aura terminé de boire – et l’imitant sans se faire prier pour mettre leurs verres à niveau, lorsque celui-ci reprend la parole et lui annonce finalement ce qui l’a mené jusqu’ici, c’est toujours muet que Finn accueille l’information, fuyant presque le regard de son ami lorsque celui-ci relève la tête. Parce qu’aussi bienveillant que Finn soit, ce que Lonnie vient d’annoncer n’est pas quelque chose qui s’efface par quelques bonnes paroles, aussi sincères soient-elles. Les préoccupations de Finn quant à ses propres problèmes lui semblent soudainement dérisoires, et le silence d’imprégnation dans lequel il est plongé depuis maintenant de trop longs instants en font un pitoyable ami. « Je vois. » Qu’il laisse enfin échapper, avant de tourner la tête en direction de Lonnie. « J’aimerais beaucoup te dire que c’est pas grand-chose et que ça va s’arranger, mais la vérité c’est que j’en sais rien. » Tout ce qui touche à la loi, en dehors de la nuit en cellule de dégrisement et ce qui s’en suit, n’est pas quelque chose qu’il connaît, raison pour laquelle il se retrouve interdit devant l’annonce de Lonnie, n’ayant pas réellement conscience des conséquences que cela peut réellement avoir – il peut seulement s’en faire une idée. « Mais ôte-moi d’un doute, continuer d’enquêter s’apparente plus à de la curiosité maladive qu’à compromettre le dossier, non ? » Mais encore une fois, il n’en sait rien, en fait. « Je te pense pas suffisamment con pour te lancer là-dedans sans y avoir réfléchi un minimum, surtout si tu sentais que ça finirait ainsi. » Par lui péter au visage, donc. « T’as certainement pas transmis le dossier à qui le voulait, t’as probablement pas touché aux preuves, et je te vois encore moins aller parler aux concernés par cette affaire, je me trompe ? » Il s’avance peut-être un peu trop, mais aussi importante cette affaire soit aux yeux de Lonnie, ce qu’il a cru comprendre au fil des années, il ne l’imagine pas s’intéresser à ce dossier sans prendre un minimum ses précautions. Et dans le cas contraire, il ne jugerait pas. Chacun fait des erreurs au cours de sa vie, certaines ont plus de conséquences que d’autres, mais on ne peut pas reprocher à Lonnie d’être humain et d’avoir espéré le fin mot de cette histoire qui le préoccupe toujours, à raison, après tant d’années. « T’as eu une discussion avec ton supérieur ? » Car finalement, il peut y avoir un gouffre entre les conséquences qu’il s’imagine et celle qu’il va véritablement subir. Réalisant que ses propos ne sont peut-être pas exactement ceux que Lonnie attendait, Finn détourne son attention du policier pour porter une nouvelle fois son verre à ses lèvres.
Oh, through the wilderness, How come even together there can be loneliness? Oh, our heart's a mess But it's our only defense to brave the wilderness
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Se retrouver ici était une évidence, certes marquée par le fait que les deux hommes se connaissaient depuis des lustres, mais aussi parce que Lonnie ne trouverai personne d’autres avec qui discuter des soucis qui avaient la main prise sur sa vie. En plus d’être une personne en qui il avait une confiance aveugle, Finnley était aussi bien une oreille attentive qu’une épaule sur laquelle se reposer pour le policier qui n’avait pas encore assez confiance en lui pour aller s’apitoyer aux pieds de Greta. Alors c’était une évidence, de s’assoir sur ce canapé comme si c’était le sien, d’arborer un visage sincère plutôt qu’un sourire crispé, et de démarrer la conversation par un trait d’humour que le rouquin prenait toujours bien, parce qu’ils avaient dépassés le stade des discussions fades et des remarques tirées à quatre épingles pour ne pas vexer l’autre. Profitant d’un moment où son ami avait le dos tourné, cherchant des verres dans le bordel organisé qu’était son appartement, Lonnie avait jeté un coup d’œil furtif à son téléphone pour s’assurer que ni la vie professionnelle ni la vie privée avait profité de son jour de congés pour lui en foutre plein la gueule. Expirant un soupir de soulagement alors que Finn revenait avec deux verres dans les mains le policier avait commencé le tour des questions banales pour ne pas mettre de suite le doigt sur ce qui clochait dans sa vie, la liste étant particulièrement longue. Les femmes comme sujet de diversion Coverdale avait avancé son premier pion ‘conversation basique’ en questionnant la relation que le policier entretenait avec Greta, seule éclaircie dans le nuage de merde qui stagnait au-dessus de sa tête comme une épée de Damoclès. Les mains agitées de Lonnie agrippent la bouteille à peine cette dernière ouverte (on notera d’un B l’ouverture de l’objet) et s’empressent de servir les verres apportés par Finn que les deux hommes portent à leur lèvres à peine quelques secondes plus tard. Mal à l’aise avec le fait de parler de cette relation naissante, parce qu’il n’y avait rien d’autres pour le moment que deux soirées partagées et un baiser, Lonnie avait reporté l’attention sur son ami et sur cette relation tout aussi compliquée qu’il entretenait avec une jeune brune. Acquiesçant simplement d’un signe de la tête les paroles de son ami quant à la complexité de sa situation sentimentale Lonnie ne peut pour autant arrêter les mots qui s’extirpent de sa gorge. « Du moment que tu te sentes bien. » C’était cliché, comme les films à l’eau de rose où les deux meilleurs amis se promettent de toujours rester des ‘bros’ malgré les épreuves, mais c’était sincère, contrairement aux films. « Et puis c’est plus marrant quand c’est compliqué ». A vrai il n’en savait rien, ayant connu que très peu de relations sentimentales Lonnie n’était pas un expert en la matière, et pour ne pas empirer les choses il avait tourné sa barque sur un autre sujet de conversation, se faisant le porte-parole de sa mère à qui Finnley rendait visite de temps à autre. Affichant un air faussement choqué par les paroles de son ami le policier avait fait, de nouveau, glisser le verre à ses lèvres alors que son doigt se levait de façon dramatique. « Au moins je peux le cacher, avec toi c’est remarqué même à cent mètres. » Ils étaient assez proches pour ce genre de remarque, se connaissaient assez pour savoir que – l’un comme l’autre – n’étaient pas atteint par ce genre de chose (même si Lonnie nota mentalement qu’il lui fallait un blanchiment des dents asap). Accueillant la remarque de son ami avec un rire franc le policier ne peut s’empêcher de secouer la tête devant des paroles ayant aussi peu de sens, même si il savait le quotidien de Finn décalé ainsi que son énorme besoin d’hibernation. « Pas de soucis belle au bois dormant… Je t’offrirai du shampoing pour me faire pardonner. » Il sirota bruyamment son verre comme le ferait un enfant avant de porter son attention vers le chien qui s’était maintenant couché aux pieds des deux hommes, impatient d’être le sujet de la conversation. Si maman Hartwell était quelqu’un d’une gentillesse à en faire trembler tous les supers vilains de la terre elle n’en restait pas moins une mère avec laquelle Lonnie avait des rapports compliqués, souvent mis à mal par cette glace qui les séparait et par le fait qu’il n’en avait pas vraiment eu une, de mère, les visites de Finnley semblait changer le quotidien de la matriarche. « Non, je pense que ça lui fait du bien de voir quelqu’un d’autre que moi. » Parce qu’à part lui et l’avocat elle ne voyait personne, ni Harvey qui semblait avoir tiré un trait définitif sur sa famille, ni même une vieille connaissance venue simplement pour prendre des nouvelles, aussi mauvaises soient-elle. « Elle doit en avoir marre de voir ma gueule triste de l’autre côté de la glace. » Reprenant une gorgée de vin Lonnie avait adressé à son ami ce regard qui en dit long, celui qui signifie qu’on est reconnaissant et qu’on ne sait pas comment l’exprimer. « Et puis à qui elle demanderait tous les détails de ma vie si jamais tu arrêtai de lui rendre visite. » Sourire aux lèvres le policier avait, encore une fois, détourné la conversation de ce sujet sensible en évoquant le fait qu’il avait peut-être interrompu le rouquin dans une tâche importante, celle du ménage par exemple. « J’ai déjà du mal à ranger le mien d’appartement. » pour seule réponse alors qu’il jetait un coup d’œil circulaire à la pièce, non sans remarquer le haussement d’épaules de son ami. A vrai dire les deux endroits se ressemblaient étrangement, autant par la superficie que par le côté bordélique des pièces qui, à leur yeux, n’avaient rien d’extraordinairement sale mais qui faisaient se soulever les poils des personnes accros au ménage. Après tout ça n’était que quelques cartons de pizza, un coin de lit défait et les poils de Wernicke, rien de bien méchant aux yeux du policier qui ne comptait plus les cartons de bouffes chinoises polluant son appartement. Le policier tombait à court de sujets ordinaires et se retrouvait maintenant plongé dans cette ambiance lourde et solennelle qui ne pouvait qu’annoncer qu’une chose, le moment était venu de parler du boulot et de cette histoire qui l’avait poussé à chercher du soutien auprès de Finnley. Les yeux rivés sur son verre, les mains s’agitant autours de ce-dernier comme autours d’un jouet que l’on tripote pour ne pas assister à une punition pourtant bien méritée. Il est redevenu un gamin Lonnie, un gamin qui comprend la bêtise mais qui refuse de se soumettre à la raclée qui l’attend, insubordonné, refusant de se soumettre à la finalité de cette histoire qu’il trouve injuste de bien des façons. Il faut quelques longues secondes à Finnley pour enfin faire une remarque, deux mots qu’il met du moment à choisir mais qui ne sont que la stricte vérité, le rouquin ne sait pas quoi répondre et Lonnie s’en doutait. Le policier avale une nouvelle gorgée comme pour faire descendre une pilule trop épaisse, qui as un sacré goût de merde, avant que son ami ne reprenne la parole, cherchant la meilleure manière d’aborder ce sujet sensible. « On pourrait croire que c’est juste de la curiosité, que je fais ‘que mon boulot’ mais j’ai ramené les dossiers chez moi Finn… » Et c’était là toute la nuance, l’espace très fin qui pourrait mettre un terme à la carrière du policier avant même qu’elle n’ait vraiment commencée. « Je ne suis pas censé faire ça, pas après qu’une enquête ait été menée, même si elle n’a pas donné de résultats. » Lonnie accuse le coup, s’enfonce dans le canapé alors que le rouquin essaie tant bien que mal de trouver du sens dans cette histoire, de le faire déculpabiliser. Et c’est la beauté de cette relation, le fait que Finnley ne comprenne pas grand choses aux lois que Lonnie a enfreint mais qu’il essaye quand même de lui trouver des solutions. « Non j’ai pas touché aux preuves, j’ai rien ajouté ou enlevé du dossier je l’ai juste… volé… » Plus il expliquait son acte plus ce dernier prenait de l’ampleur, dans le mauvais sens du terme, et il avait beau se frotter les yeux et les lever au ciel, rien ne pourrait changer le fait qu’il avait commis une erreur qui pourrait lui coûter chère. « L’affaire est close depuis longtemps, des tas d’agents ne sont penchés dessus sans trouver le moindre nouvel indice mais moi je pensais pouvoir le faire, je pensais pouvoir être meilleur qu’eux. » Portant le verre à ses lèvres pour engloutir les dernières gouttes du liquide avant de se resservir à la hâte comme l’aurait fait le premier pilier de bar venu Lonnie avait passé une main tremblante sur son visage alors que Finn évoquait une possible discussion avec son supérieur. « Si il l’apprend je peux dire adieu à la brigade… » Après tous les efforts qu’il avait fait, après que Milena Grimes soit intervenu en sa faveur, Lonnie s’en voudrait toute sa vie.
CODAGE PAR AMATIS
Finnley Coverdale
le roux de secours
ÂGE : trente-sept ans, outch (huit août). SURNOM : finn. ariel, aussi, par une certaine grande gueule, il ne valide pas. STATUT : marié depuis deux ans à leslie, suite à une soirée trop alcoolisée. pas pressé de divorcer pour autant. MÉTIER : agent d'entretien au paradise city la moitié du temps, agent de sécurité au casino l’octopus l’autre moitié. LOGEMENT : #406 montague road (west end), en colocation avec cecilia. pour le meilleur, mais surtout pour le pire. POSTS : 10142 POINTS : 180
TW IN RP : alcoolisme, parent toxique, parentification adolescente, emprisonnement, deuil (j'adapte mes rps au besoin, contactez-moi ♡). ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : mère emprisonnée, père décédé, jumelle rejetée, cadette expatriée : beau schéma familial ≈ contraint d’arrêter ses études pour élever sa petite sœur, il regrette encore d’être passé à côté de ses rêves et envies ≈ a un chien, wernicke, âgé de dix-sept ans, borgne et amputé d’une patte, mais pas (encore) à l’article de la mort ≈ a un sérieux penchant pour l’alcool depuis plusieurs années, décide enfin de se reprendre en main fin 2021 ≈ très curieux, a toujours une soif d’apprendre inépuisable ≈ bienveillant et gentil ou distant et franc, il ne fait pas dans la demi-mesure avec les autres.CODE COULEUR : finnley économise ses mots en darkmagenta. RPs EN COURS : coverdales ⊹ hey brother, there's an endless road to rediscover. hey sister, know the water's sweet but blood is thicker.
sinn #1 ⊹ and there's no remedy for memory, your face is like a melody, it won't leave my head, your soul is haunting me and telling me that everything is fine.
Impromptues ou non, il n’en demeure pas moins que les visites de Lonnie sont toujours agréables, et quand bien même celle d’aujourd’hui suit une journée catastrophique et pourrait laisser présager le contraire, le rouquin n’envisage pas un seul instant qu’elle puisse être pénible. De toute évidence, rien n’est pénible quand une bouteille de vin entre dans l’équation – mais c’est une réflexion qu’il garde soigneusement pour lui, même si Lonnie serait probablement d’accord avec ce constat. Il faut dire qu’ils n’ont jamais eu besoin de beaucoup plus qu’un peu d’alcool et d’un canapé confortable pour passer une bonne soirée ; et ce ne sont pas les thèmes abordés ce soir qui changeront cela. S’ils commencent en douceur, Finn se doute bien qu’arrivera un moment où Lonnie s’épanchera sur ce qui l’amène à vouloir se changer les idées, non pas parce qu’il le forcera à cracher le morceau, mais parce que son ami sait pertinemment qu’il peut se confier à lui sans crainte et qu’il semble en avoir besoin. Dans le cas contraire, il ne s’en vexerait pas le moins du monde et ils pourront tout à fait opter pour une solution plus silencieuse en préférant le combo bières-foot à l’actuel vin-confessions. Quoi qu’il en soit, c’est avec une satisfaction non dissimulée que Finn accueille la précision de Lonnie quant à son début de relation avec Greta, parce qu’il mérite bien cette éclaircie dans son quotidien. De la même manière qu’il a la sienne dans le sien, en la personne de Lou – même si c’est complexe, comme il le précise à son ami quand il lui retourne la curiosité. Pinçant les lèvres en un sourire entendu pour confirmer qu’effectivement, il se sent bien dans cette relation qui n’en est pas pour autant une, le rouquin ne se confie pas plus sur le sujet, en partie à cause de cette réserve que même Lonnie n’a jamais totalement réussi à percer, mais aussi parce qu’il n’y a pas grand-chose d’autre à dire en définitive et qu’un simple mot a parfaitement résumé la situation. « Je te le fais pas dire. » Il se contente de commenter avec un sourire amusé, finalement plus pour lui que pour son ami, car c’est un bilan qu’il peut tirer de ses précédentes relations, peut-être peu nombreuses, mais surtout jamais simples. Dans la continuité des choses, c’est le lien délicat qui unit Lonnie et sa mère, auquel s’est immiscé Finnley au fil des années, qui devient le sujet de la conversation, de manière légère dans un premier temps, suite à la réflexion de madame Hartwell sur les cheveux de Finn. Et le fils Hartwell n’a rien à envie à sa génitrice concernant les réflexions gentiment moqueuses sur la tignasse du rouquin, qui provoque un rire à Finn. « Règle numéro une : toujours être identifiable dans une foule. » Il précise en haussant les épaules, avec un sourire amusé, peu décidé à laisser le dernier mot à Lonnie, bien que leur échange soit tout ce qu’il y a de plus agréable. Toutefois, lorsque Lonnie contre-attaque à nouveau sur sa tignasse, Finn s’avoue vaincu. « Opte directement pour de la crème hydratante ; la prochaine fois que tu me vois, c’est avec le crâne rasé. » Adressant à son ami un regard l’air de dire « t’as vu ce que tu as fait », le silence qui règne durant quelques instants alors que chacun porte son verre à ses lèvres annonce une conversation plus aussi légère qu’auparavant, notamment parce que Finn souhaite s’assurer – comme souvent – que ses visites à la mère de son ami ne dérangent pas ce dernier, ce qui serait parfaitement compréhensible. Et même s’ils se connaissent suffisamment pour que Lonnie se permette la réflexion à tout moment sans que Finn s’en vexe, ce dernier ne peut s’empêcher d’avoir besoin de son approbation dès que l’occasion se présente, comme c’est le cas à cet instant. Accueillant sa permission dans le silence, mais avec un sourire sincère sur les lèvres, celles-ci finissent par s’étirer en un sourire amusé. « Je suis pas sûr qu’elle gagne au change. » Et le regard faussement accusateur dirigé à l’encontre de Lonnie saura le ramener à certains de ses réflexions. « Désolé, tu sais à quel point c’est dur de lui résister et de ne pas cracher le morceau quand elle fait son regard exagérément triste. » Se pinçant les lèvres à la suite de ses paroles, parce que finalement ce regard est celui de tous les jours, Finn se rassure comme il peut en se disant que Lonnie sait que cette maladresse n’est pas volontaire et que malgré tout, il y a un fond de vérité ; quand Maman Hartwell veut une information, surtout sur son fils, elle arrive très bien à l’obtenir. Et loin de lui l’idée de révéler tous les petits secrets de son ami – il sait toutefois garder le plus important sous silence, il n’en demeure pas moins que c’est dur de lui résister. De la même manière que Finn résiste au ménage, puisqu’il est maintenant question de l’état de son appartement, et d’une réflexion qui pourrait sérieusement lui faire envisager d’embaucher une femme de ménage – s’il pouvait se permettre de mettre son argent là-dedans. « Hm, hm, alors sans commentaire, jeune homme. » Un regard en coin amusé, Finn se saisit de son verre pour terminer celui-ci, tandis que le regard de Lonnie se plonge dans celui qu’il a entre les mains, et que ces actes ne font que confirmer qu’une nouvelle fois, le sujet s’apprête à changer, et l’ambiance qui les entoure désormais tend à laisser penser que Lonnie va se décider à évoquer ce qui a pourri sa journée ; et c’est effectivement le cas. Le verre du rouquin à nouveau rempli, c’est sur celui-ci qu’il se concentre à mesure que son ami explique la situation qui le tracasse – et il y a de quoi. C’est la pensée de Finn, mais ce n’est pas le constat qu’il peut faire, pour des raisons évidentes de soutien. Pour autant, chacune de ses paroles est sincère, de son incompréhension avouée de la situation à son impression que ce n’est pas une fatalité, en passant par le bienfondé plus que probable de la démarche – aussi maladroite soit-elle. Mais ses tentatives de rassurer Lonnie se heurtent au pessimisme de celui-ci, ce qui n’agace pas Finn, qui serait bien mal placé pour l’être. Seulement, cela le place dans une situation qui ne le gêne pas d’ordinaire, mais qui s’avère cette fois-ci détestable : celle du spectateur. Parce qu’il ne peut qu’écouter Lonnie, essayer de comprendre, mais la vérité, c’est qu’il ne sait pas trouver les mots ; à mesure que Lonnie parle, Finn comprend que la situation peut être difficilement minimisée, pour autant, il persiste à essayer. Ayant terminé son verre sans même s’en rendre compte, sûrement par besoin de garder une contenance face aux propos de Lonnie, par nervosité aussi – et rien d’autre, Finn se veut silencieux, s’imprègne de chacun des mots de Lonnie jusqu’à ce que celui-ci ait terminé. C’est toujours silencieux qu’il l’observe terminer son verre à la hâte pour aussitôt se resservir, et réaliser que cette bouteille de vin est déjà entamée à plus de la moitié. Se levant du canapé, s’empressant de rejoindre la cuisine pour s’emparer d’une bouteille sûrement moins bonne que celle apportée par Lonnie, mais tout aussi efficace, c’est avec un léger sourire compatissant sur les lèvres qu’il revient s’asseoir sur le canapé. « Je crois qu’on va en avoir besoin. » Il débute, avant de reporter son attention sur Lonnie, de répéter le fil de son discours dans son esprit. « Tu l’as dit toi-même, tu l’as ‘’juste’’ volé. J’dis pas que c’est bien, et ouais, j’sais bien que j’y connais rien, mais même si tu es pas censé faire ça, je pense que certains dans ta brigade ont fait pire au cours de leur carrière. » Et il ne songe même pas au vieux cliché inculqué par les films, à base de policiers corrompus ou prêts à tabasser un suspect pour des aveux, seulement personne n’est parfait, et Lonnie ne fait pas exception à la règle. « Écoute, Lonnie, tout le monde fait des erreurs. T’as merdé en ramenant ce dossier chez toi, c’est sûr, mais malgré cet écart t’as quand même des circonstances qui ne sont pas totalement en ta défaveur : l’affaire est close depuis longtemps, t’as pas touché au dossier à part pour le lire, cette histoire te touche personnellement et tu me dis sans-cesse qu’ils te voient que comme le petit nouveau incapable de faire son boulot correctement. Pour une fois, ça pourrait jouer en ta faveur et te valoir un blâme plus qu’une mise à la porte s'ils considèrent que c'est qu'une erreur de débutant. Et surtout, ton chef ne le sait pas encore. Et peut-être qu’il ne le saura pas. » S’arrêtant un bref instant pour reprendre son souffle, il ne laisse pas le temps à Lonnie de rétorquer avant de poursuivre. « Oui, je sais, c’est pas aussi simple que ça, mais je te demande d’écouter ton vieux pote qui n’y connaît rien en lois plutôt que ton esprit qui psychote beaucoup sur une issue qui n’est pas encore avérée. » À savoir, que son supérieur n’est pas au courant. « Ça s’est passé quand ? Qui est au courant ? » Il poursuit, tandis qu’il porte son verre à ses lèvres et qu’il finit par capter le regard de Lonnie. « Et partons du principe que tu gardes ton job, parce que c’est ce qui va se passer… est-ce que tu peux me promettre que ça va pas se reproduire ? » Qu’il demande d’un ton plus solennel, presque inquiet, car il sait à quel point le travail de Lonnie est important à ses yeux, et que l’hypothèse de le perdre, considérée il y a peine une poignée de secondes, est inenvisageable et surtout insupportable pour son ami. « Ou du moins, est-ce que tu pourrais m’en parler avant ? Tu sais, histoire que je te colle une claque derrière la tête pour te remettre les idées en place. » Finn termine, avec un sourire, mais une réflexion qui ne s’en veut pas moins sincère même si elle est dissimulée sous la légèreté d’un humour douteux. Pas friand des grandes déclarations, mais c’est une manière pour lui de faire comprendre à Lonnie que peu importe s’il ne cerne pas toutes les obligations liées à son travail, il est là pour lui, et pour le maintenir sur le droit chemin, du mieux qu’il peut du moins.
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Aussi incongrues soient-elles les visites de Lonnie à Finnley n’étaient, la plupart du temps, que de simples entrevues marquées par un partage de souvenir et souvent rendues plus agréables grâce à une bouteille de vin ou un pack de bière, monnaie suffisante pour assurer au policier un droit d’entrée. C’est ce qu’il y a de bien dans cette amitié et c’est pour cette raison que le bleu s’est rendu chez le Coverdale plutôt que de s’arrêter dans n’importe quel bar du coin où la conversation aurait plus formelle et l’accueil moins amical bien que professionnel, si bien que Lonnie ne se braque pas devant les questions banales qui occupent le début de leur conversation. Il ne fallait pas non plus s’attirer tout de suite les foudres du rouquin alors qu’il venait de mettre un terme à sa sieste pour les beaux yeux d’un Lonnie rendu plus apaisé par le sourire et la bienveillance de Finn. D’ordinaire il se serait permis d’en rajouter une couche et de laisser vaguer ses expressions faciales de manière exagérées devant la tenue du coursier qui, visiblement, ne s’attendais pas à avoir de la visite aujourd’hui, mais leur relation était tenace, une ou deux remarques humoristiques ne changeraient en rien la manière dont ils se parlaient et se considéraient. Alors ils parlent des femmes pour éviter d’entrer dans le vif du sujet tout de suite, et ça laisse à Lonnie un temps pour trouver les bons mots afin d’aborder la suite de cette visite. Le sourire sincère du rouquin n’est qu’un indice de plus sur le fait que leur amitié se passe de tout commentaires niaiseux sur les relations qu’ils entretiennent avec les femmes de leur vies, certes Lonnie apprécie toujours de savoir que son ami se sent bien dans son ‘je ne sais quoi’ et, vice-versa, il est sûr que Finn se réjouis d’apprendre que Greta est la plus parfaite des jeunes femmes ainsi qu’un véritable coup de cœur pour le policier. Ils ne traînent pas sur les commentaires, tout en sachant – l’un comme l’autre – que ce sujet restait ouvert à toutes remarques le jour où ils en auraient vraiment besoin. Les lèvres pincées, le regard brillant d’une excitation rare qui hisse un sourire sur les lèvres du bleu, Finn reste sur la réserve, un point que Lonnie respecte en se taisant malgré un petit rictus soulagé. « Mais si elle te brise le cœur et que je dois l’arrêter… » Il laisse la fin de sa phrase en suspens malgré le ton taquin de sa voix, conscient que le coursier le prendra comme un trait d’humour plutôt que comme une menace, même si Lonnie n’hésiterai jamais à deux fois avant de soutenir son meilleur ami, comme ce dernier le soutiendra toujours et ce même devant une mère au visage éteints mais aux questions acérées qui n’hésite pas à tirer parti des visites de Finn au parloir. Le verre au bord des lèvres Lonnie ne peut se retenir de rire quand Finn lui fait remarquer que la règle la plus importante c’est de toujours être distinguable dans une foule de gens. Un haussement de sourcil et une gorgée de vin plus tard le policier roule des yeux avant de répondre. « J’avoue, j’ai jamais de mal à te retrouver. » Reprenant cette nuance d’humour le policier ne peut s’empêcher de rire à nouveau. « Sinon j’ai juste à demander aux gens si ils ont pas vu un petit gars tout maigrichon qui n’a aucun penchant pour la mode. » C’était un prêté pour un rendu, comme ça l’avait toujours été entre eux, et malgré les complaintes de Finnley le policier savait très bien qu’il serait bientôt le sujet d’une nouvelle pique bien ajustée qu’il prendrait avec recul sans s’en offusquer. A la surprise de tout le monde, et manquant de faire tomber du canapé ce vieux Lonnie bien surpris par cette annonce, Finn avance le fait qu’il se baladera bientôt avec une boule à zéro qui fermera une fois pour toute le grand classeur ‘blague sur les cheveux’ que Lonnie avait alimenté toute leur amitié. « Mon dieu quoi ? J’entends bien ? Monsieur Finnley Coverdale va se raser les cheveux ? » Attirant une main sur sa poitrine comme pour marquer une petite crise cardiaque et exagérant une expression faciale des plus choquée Lonnie se doit de garder un minimum de sérieux devant cette annonce. « Il va falloir faire une annonce au plus vite auprès de la ville, je me charge des commissariats. » Imitant une véritable enquête de terrain le policier avait fait mine de sortir son téléphone, copiant ainsi les scènes des plus grands films policiers où les hommes à l’uniforme n’avaient même pas besoin de composer un quelconque numéro pour que quelqu’un leur répondent. Laissant l’humour prend le pas sur la conversation encore quelques instants Lonnie s’était de nouveau avachi dans le canapé pour porter son verre à ses lèvres, pourtant conscient qu’il faudrait bientôt passer à un sujet plus sombre et moins enclin aux traits d’humour. La conversation décline légèrement, passant de cette légèreté capillaire à un sujet plus profond, la relation qu’entretient sa mère avec Finnley et qui, aux yeux de Lonnie, ne peut être que quelque chose de positif pour la prisonnière, bien trop heureuse de voir que quelqu’un s’intéresse encore à elle malgré les années. « Oh tu sais c’est toujours mieux que de me voir galérer pour trouver un sujet de conversation autre que la bouffe qu’on lui sert à la cantine. » Et même si elle ne le disait jamais de vive voix les visites du rouquin a la prison était pour elle une source de distraction autre que l’atelier macramé du jeudi après-midi, et surtout un moyen de faire pression sur le Coverdale pour qu’il avoue tout et confie le secrets bien cachés de son fils cadet. « Tu me le fais pas dire, elle en rajoute toujours à son statut de prisonnière pour te faire craquer. » Finnley était la seule personne avec qui le policier évoquait ce genre de chose, surtout sur le ton d’un humour – certes spécial – mais qui concordait à cette situation burlesque. A part lui (et les dizaines de personnes âgées qui collectionnaient les vieux journaux), personne n’était au courant pour la mère Hartwell, même pas Greta avec qui il avait évité le sujet de justesse durant leur deuxième rendez-vous. Finnley ne s’offusqua pas de la remarque sur son appartement alors que le policier balayait la pièce des yeux, après tout il ne vivait pas en dépotoir, et cet endroit était le reflet de la personnalité du rouquin, quelque chose de simple mais d’encombré, plus par manque de temps que par incivilité contre la propreté. « La prochaine fois que tu viens chez moi l’appartement sera si propre qu’on pourra bouffer par terre. » Pour seule réponse, sur un ton de challenge qui se voulait aussi détendu que le reste de leur conversation jusque-là alors que Lonnie rassemblait tout son courage pour enfin trouver le moyen d’aborder ce pourquoi il était venu frapper à la porte du rouquin. Si le coursier reste interdit devant les paroles de son ami il n’en est pas de même pour Lonnie qui vide son sac en même temps que son verre, les mains et la voix tremblantes à mesure qu’il étire ses paroles. Le Coverdale se fait spectateur muet d’une mésaventure qui n’a, normalement, pas sa place dans cette conversation ni dans son quotidien sans doute déjà tourmenté par ses propres démons, mais Lonnie ne s’arrête pas autant, ne prenant même plus le temps d’arrêter pour respirer sous peine de ne pas pouvoir terminer son récit sans que sa voix ne s’emporte et se teinte de colère. Le policier n’a, pour seule réponse, que l’acte du rouquin qui se lève une fois l’histoire terminée pour s’affairer dans la cuisine et en revenir avec une nouvelle bouteille de vin qui sera aussi vite descendue que son amie. « Sors tout ce que tu as amigo. » Que le policier rajoute un servant de nouveau de la première bouteille et en écoutant les paroles de Finn qui se veulent rassurantes malgré son incompétence totale dans le domaine de la justice. C’est ce que Lonnie apprécie chez lui, entre autre, cette dévotion que le rouquin mets dans la conversation alors qu’il est loin de comprendre toutes les finalités et les enjeux d’un tel problème, alors le policier se fait petit, se laisse enrôler la voix de son ami qui essaie de dédramatiser les choses. « Un vol reste un vol mec, peu importe que des gars dans ma brigade aient déjà passés à tabac des suspects pour les faire parler. » Bruit de couloir ou malsaine vérité Lonnie n’en avait que faire à ce moment, égoïstement il ne pensait qu’à lui et aux retombées que cette histoire allait avoir sur sa carrière et sur ses relations avec ses supérieurs. Finnley ne s’arrête pas pour autant et déballe toutes les phrases qui lui paraissent justes dans ce contexte, laissant à Lonnie une vision bien plus élargie des choses, proposées dans un autre contexte que celui de la faute professionnelle. Il n’a pas tort, après tout, il n’a pas fait grand-chose de ‘mal’ si ce n’est reprendre un dossier de sous une pile pour y apporter un œil neuf, mais cette histoire pourrait causer des problèmes à Leena ainsi qu’à ses parents, la dernière chose que Lonnie veut c’est leur faire encore plus de mal en remettant sur le tapis la disparition d’Adam. Plus le policier s’enfonce dans le canapé plus son ami, lui, trouve des choses à dire sur cette histoire qui doit sûrement le dépasser, et le bleu se retrouve alors à son tour spectateur, muet devant les paroles de Finnley qui ne cherche qu’une chose, faire savoir à Lonnie que tout cette histoire pourrait bien ne jamais avoir d’impact sur sa vie. Comme c’était une évidence de se retrouver ici ça l’était aussi d’entendre les mots rassurants du coursier qui ne s’arrête plus, et ça suffit à lui redonner un peu de baume au cœur. « Un blâme serait la moindre des choses compte tenu de ce que j’ai fait, mais si Bates l’apprend il n’hésitera pas une seule seconde avant de me foutre aux archives pour le reste de ma, si courte, carrière. » Lonnie s’affaisse dans le canapé, plonge le nez dans ce verre de vin qui lui fera bientôt tourner la tête et oublier les problèmes qui l’ont mené jusqu’ici. Alors que le rouquin s’époumonait toujours à trouver des solutions Lonnie lui devenait de plus en plus amer, persuadé de s’être lui-même tiré une balle dans le pied, comme un con. « Le truc c’est que je pourrai pas lui mentir si jamais il en entend parler… Ce mec me déteste, il le verra tout de suite que je le balade. » Finn ne semble même pas entendre les lamentations du policier qui replonge de nouveau le nez dans son verre, préférant de loin attendre la fin de la tirade plutôt que de s’empêtrer à essayer d’en placer une. Viens enfin le temps des questions, la fin de cette rhétorique qui pousse Lonnie à croire que son ami aurait fait un parfait avocat, et les yeux inquisiteurs du rouquin qui se pose sur lui pour la première fois depuis de longues minutes. « Disons que ça fait un moment que j’ai le dossier… et pour le moment seul un inspecteur est au courant… un ami… il ne dira rien tant que je ne refais pas la même connerie. » Du moins c’est ce qu’il espérait, au fond, qu’Anwar est un minimum d’estime et de patience avec lui, qu’il se passe guide plutôt que bourreau pour le petit nouveau. Levant les bras au ciel Lonnie avait fait rouler ses yeux dans leurs orbites avant de reprendre d’une voix taquine, plus destinée à faire retomber la pression qu’autre chose. « Non non je vais recommencer à voler des dossiers pour le plaisir. » Avant que Finnley ne se retrouve penaud devant cette phrase pleine d’ironie Lonnie avait hissé un sourire sur ses lèvres tout en filant un léger coup de coude à son ami. « T’inquiètes pas, j’ai déjà assez la trouille comme ça pour éviter de refaire ce genre de chose. » Qu’il glisse au rouquin alors qu’ils entament déjà la seconde bouteille apportée par Finn quelques minutes plus tôt. Le ton solennel qu’emploi le coursier, même caché sous un humour un peu tendu, n’est qu’une marque d’amitié de plus prouvant à Lonnie qu’il a bien fait de se rendre ici en premier lieu plutôt que dans un bar random où les serveurs l’auraient sans doute éjecter à coup de pieds dans le cul après la troisième bière et une énième complainte. « Promis. Et puis ça te donnera une occasion de me frapper, maigrichon. » Le sourire que le bleu rend à son ami se veut sincère, plein de confessions dont ils n’ont jamais parlé et de sentiments qu’ils cachent. Passant une main moite sur son front Lonnie profite d’un instant de sérénité reposant pour laisser échapper un long soupir qui vient conclure le discours de son ami.
CODAGE PAR AMATIS
Finnley Coverdale
le roux de secours
ÂGE : trente-sept ans, outch (huit août). SURNOM : finn. ariel, aussi, par une certaine grande gueule, il ne valide pas. STATUT : marié depuis deux ans à leslie, suite à une soirée trop alcoolisée. pas pressé de divorcer pour autant. MÉTIER : agent d'entretien au paradise city la moitié du temps, agent de sécurité au casino l’octopus l’autre moitié. LOGEMENT : #406 montague road (west end), en colocation avec cecilia. pour le meilleur, mais surtout pour le pire. POSTS : 10142 POINTS : 180
TW IN RP : alcoolisme, parent toxique, parentification adolescente, emprisonnement, deuil (j'adapte mes rps au besoin, contactez-moi ♡). ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : mère emprisonnée, père décédé, jumelle rejetée, cadette expatriée : beau schéma familial ≈ contraint d’arrêter ses études pour élever sa petite sœur, il regrette encore d’être passé à côté de ses rêves et envies ≈ a un chien, wernicke, âgé de dix-sept ans, borgne et amputé d’une patte, mais pas (encore) à l’article de la mort ≈ a un sérieux penchant pour l’alcool depuis plusieurs années, décide enfin de se reprendre en main fin 2021 ≈ très curieux, a toujours une soif d’apprendre inépuisable ≈ bienveillant et gentil ou distant et franc, il ne fait pas dans la demi-mesure avec les autres.CODE COULEUR : finnley économise ses mots en darkmagenta. RPs EN COURS : coverdales ⊹ hey brother, there's an endless road to rediscover. hey sister, know the water's sweet but blood is thicker.
sinn #1 ⊹ and there's no remedy for memory, your face is like a melody, it won't leave my head, your soul is haunting me and telling me that everything is fine.
Finnley n’a jamais été un partisan des conversations de façade, préférant toujours un silence explicite à de longs discours implicites, préférant également se préserver d’un trop-plein d’éléments distribués à des mains mal intentionnées ou des personnes insignifiantes à ses yeux par simple besoin de combler un mutisme que la société tolère mal ; sans qu’il n’ait jamais compris pourquoi. Avec n’importe quel individu, le rouquin aurait considéré que la conversation entretenue avec Lonnie depuis l’arrivée de ce dernier relèverait du déplaisant, de ces informations distillées par politesse auxquelles son interlocuteur accorde une attention similaire à celle prêtée à une émission culturelle qui passe en fond sonore. Sans compter sur la réserve naturelle du rouquin qui tend à en dire le moins sur lui, à détourner la conversation sur son interlocuteur dès que l’occasion se présente, qui se garde bien de s’ouvrir aux autres, y compris avec les personnes qu’il considère comme des amis et qui se comptent sur les doigts d’une main. Et même lorsqu’il prend sur lui pour faire l’effort d’en dire plus, les réactions de ses proches, comme ce fut le cas avec Jill récemment, ne sont pas toujours de celles qui le persuadent de poursuivre ce travail sur lui-même. Mais il n’est pas question de tout cela avec Lonnie, et même si leurs piques et leur manière d’aborder le sujet peuvent sembler désinvoltes, il n’en demeure pas moins que l’intérêt de l’un pour la vie de l’autre n’est pas feint – raison pour laquelle Finn se prête au jeu avec plaisir et sincérité. Son semblant de relation avec Lou est un secret qu’il garde précieusement, non pas parce qu’il en a honte, mais parce qu’il ne saurait l’expliquer de manière concise et qu’il ne saurait à qui l’expliquer. Se permettre un commentaire à l’intention de Lonnie traduit de la confiance qu’il lui accorde et de l’importance de cette amitié solide qui unit les deux hommes, quand bien même Lonnie est de ceux s’étant invité dans sa vie sur le tard et qui, par conséquent, n’aurait – en temps normal – jamais réussi à se faire une place de choix aux yeux d’un Finn constamment sur ses gardes. S’ils plaisantent et évoquent le sujet de manière furtive, le rouquin sait pertinemment que le jour où il aura réellement besoin de s’épancher sur la question (si un jour cela arrive) il pourra compter sur l’oreille attentive de Lonnie. Dans l’immédiat, il se plaît dans cette approche du sujet, et esquisse un rire à la réflexion de son ami. « … ouais, je sais que je peux compter sur toi. Et pareil avec Greta, si besoin, je peux lui flanquer la frousse de sa vie en la croisant dans une ruelle sombre, hein. » Il ajoute sur le même ton, s’amusant des diverses réflexions qu’il entend depuis quelques semaines sur ses traits fatigués, mais qu’il a également entendu tout au long de sa vie quant à sa silhouette longiligne et son allure creusée qui l’impactaient étant plus jeune mais qu’il a repris à son avantage au fil des années. C’est pour cette raison qu’il ne se vexe pas quand Lonnie se permet un commentaire sur ses cheveux – et parce qu’il en a l’habitude, avec le temps. Et dans la continuité, c’est sur sa silhouette que son ami l’interpelle ensuite, lui dessinant un nouveau sourire sur les lèvres. « C’est pas que j’ai aucun penchant pour la mode, c’est juste que je suis en avance sur les tendances. » Il rétorque avec un haussement d’épaules. C’est une façon de voir les choses qui lui convient. « Remarque, c’est toujours mieux que de piquer les fringues de son grand-père. » Lonnie n’y est pas pour grand-chose en réalité, le dress-code de son travail lui imposant probablement une certaine rigueur, et en fin de compte, connaissant le fameux manque de penchant pour la mode que son ami a évoqué il y a quelques secondes, cette réflexion n’est pas à prendre avec sérieux – comme toutes les autres, finalement. Comme celle sur sa probable boule à zéro pour mettre un terme au running gag sur sa chevelure. Pas qu’il n’en soit pas capable, juste que ce n’est pas dans ses priorités. « Moque-toi, mais en attendant je te donne du taf, et t’arrêteras peut-être de te goinfrer de donuts, je pense à ta ligne. » Il ajoute, l’air de rien, encore une fois sans crainte de vexer son ami avec qui ce genre de joute verbale est récurrente. Jamais rien de méchant, toujours avec humour, une légèreté qui fait du bien à un Finnley dont l’humour n’est pas une caractéristique. C’est d’autant plus nécessaire pour lui de trouver une échappatoire à un quotidien de plus en plus pesant, et Lonnie lui a toujours démontré que sa compagnie en était une bonne. Et même lorsque la conversation glisse sur un sujet plus sérieux, Finn se veut plus détendu qu’il ne l’est d’ordinaire, même si la possibilité de s’imposer entre son ami et la mère de ce dernier soit une crainte constante pour le rouquin. Lonnie ne lui a jamais laissé penser que c’était un problème, pour autant il aime s’en assurer dès qu’il le peut. Il esquisse un bref sourire pincé à la réflexion du policier, conscient que même si la phrase prête à sourire, la situation n’en est pas moins difficile pour lui. « Pourtant, je t’assure que j’essaie de ne pas céder ! Mais je prends note qu’elle en rajoute, et je penserai à ne pas la regarder dans les yeux la prochaine fois, au risque de me retrouver pétrifié. » Comparer la mère d’un ami à Méduse ? Il n’y a bien qu’avec Lonnie qu’il puisse se le permettre. Pour autant, Finn ne se permet pas d’en dévoiler plus que nécessaire à madame Hartwell, raison pour laquelle il demeure tranquille avec sa conscience. La conversation se veut à nouveau plus légère lorsque Lonnie se permet une réflexion sur l’appartement de Finnley, loin d’être le dépotoir que beaucoup s’amusent à dépeindre. Il concède être bordélique, mais c’est tout. « Rien que ça ? Je demande à voir. » Il lance, l’air de ne pas en croire un mot, juste retour des choses après les commentaires de son ami – bien qu’encore une fois, il ne se vexe pas le moins du monde. C’est la dernière touche d’humour de la soirée – à moins que l’alcool ne fasse son effet et qu’ils puissent finir par rire de la situation que Lonnie s’apprête à présenter.
Lorsqu’il se lance, Finn se veut muet, écoutant avec attention le récit de son ami, ne réagissant que par légers haussements de sourcils et soupirs qui traduisent de son sentiment d’impuissance face à la situation. Et comme souvent lorsqu’il fait face à cette sensation, Finn ne tarde pas à trouver refuge dans l’alcool, puisqu’il s’empare d’une des quelques bouteilles pas encore entamées qui traîne dans sa cuisine et qui saura agir pour Lonnie comme elles agissent pour lui, comme ce médicament pas cher, mais diablement efficace. Une fois revenu auprès du policier, il ne tarde d’ailleurs pas à reporter son verre à ses lèvres, se complaisant encore quelques instants dans ce silence le temps de chercher ses mots et de s’avouer vaincu lorsqu’il réalise qu’il ne saura pas trouver les bons, et d’admettre son incompétence dans le domaine. Faute avouée, à moitié pardonnée. Ce n’est pas pour autant que Lonnie se heurte à un mur, et même la manière dont ce dernier lui fait remarquer qu’un vol reste à vol, laissant le rouquin penaud quelques instants, ne l’empêche pas de se lancer à son tour dans un récit tel qu’il n’en a pas formulé depuis longtemps. Finn, comptant d’habitude ses mots, se laisse aller à rassurer son ami du mieux qu’il peut, faisant preuve d’un optimisme qu’il n’est pas même capable d’avoir pour lui-même. C’est maladroit, c’est imprécis, mais c’est sincère, à son image. Mais son point de vue n’est pas biaisé par le fait d’être concerné par la situation, contrairement à un Lonnie qui ne peut qu’envisager le pire – et Finn ne lui jette pas la pierre. Ce dernier cesse de monopoliser la parole qu’à quelques rares instants, pour reprendre son souffle et laisser son ami réagir, lui apportant ainsi de nouveaux éléments qui pourront lui servir à étayer son discours. « S’il l’apprend, il n’est donc pas encore au courant. Et les archives, c’est déjà mieux que le chômage, non ? » Le rouquin remarque, avec un fin sourire, pour apaiser la situation et mettre en évidence le pessimisme de Lonnie qu’il croyait inébranlable, mais qui tend à s’effriter, légèrement. Une craquelure qui pourrait en amener d’autres, et l’aider à finalement voir le cas sous un meilleur jour. Pas tout de suite, cependant, puisque bientôt il reprend la parole pour évoquer le Bates en question. Les tentatives de Finn pour atténuer cette pression sur les épaules de son ami se heurtent toujours plus à la négativité de Lonnie ; et le rouquin se retrouve plus en plus démuni. Il se sent stupide, d’apporter des solutions qui n’en sont pas, de mettre en avant son ignorance, de ne pas parvenir à rassurer le policier comme tout bon ami devrait en être capable. « Alors, de quoi tu t’inquiètes ? » Il finit par demander, lorsque Lonnie évoque cet inspecteur – un ami qui plus est. Avant que le Hartwell ne puisse pointer à nouveau du doigt sa méconnaissance de la situation et sa vision utopique, Finn reprend rapidement. « Non, je veux dire, je comprends. Mais la seule personne qui est au courant est un ami, comme tu le dis, qui ne compte pas te balancer si tu restes droit dans tes bottes. » Terminant son verre, il repose les yeux sur Lonnie. « Par rapport à ce que tu me présentes, j’ai pas l’impression que ton poste soit autant en danger que tu ne le penses. Je veux dire, oui, si ça vient à se savoir, c’est le genre de questions qui sera légitime. Dans l’immédiat, ça me semble plutôt bien se profiler pour toi compte tenu du contexte. Essaie de prendre la situation élément par élément, au jour le jour. Je sais, c’est plus facile à faire qu’à dire. » Sans compter qu’il est particulièrement mal placé pour se permettre ce genre de réflexions. Faites ce que je dis, pas ce que je fais. Mais il est bel et bien question de Lonnie, ainsi peut-il se permettre d’avoir une vision de la chose telle qu’il ne l’aurait pas pour lui-même. « Ce que je veux dire, c’est que t’es pas dans une impasse, quoi que tu puisses en penser. Et si tu veux vraiment être pessimiste, disons alors que tu n’es pas encore dans une impasse. » Il termine, avec un léger sourire, avant qu’il ne baisse la tête, comme un bâtard de chien qu’on viendrait d’engueuler à la prochaine réflexion de Lonnie, qu’il rattrape bien vite pour lui faire comprendre qu’elle n’est pas sérieuse, et que Finn n’est pas aussi stupide qu’il vient de le penser. « C’est bien, il manquerait plus que ça, que tu te transformes en délinquant complètement irrécupérable. » Finn accentue le trait, encore une fois dans une tentative de faire comprendre à son ami que ce n’est pas la fin du monde, quoi qu’il puisse en penser. Si seulement il était doté de la même capacité à voir les choses du bon côté le concernant. Saisissant la nouvelle bouteille des mains de Lonnie après que celui-ci ait rempli son verre, Finn l’imite avant de porter celui-ci à ses lèvres. « J’attends que ça. Je compte même me mettre à la boxe pour m’assurer que le message passe. » Il plaisante à son tour, la pression retombée, la sensation d’être inutile et idiot disparue. Le sourire qu’affiche Lonnie détend les traits de Finnley, un léger sentiment du devoir accompli en voyant son ami plus à l’aise qu’au début de ses révélations, l’impression aussi que, peut-être, sa journée n’est plus aussi merdique qu’à son arrivée.
Oh, through the wilderness, How come even together there can be loneliness? Oh, our heart's a mess But it's our only defense to brave the wilderness
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Il aurait pu paraître triste de penser que Lonnie n’avait pas d’autre personne vers qui se tourner dans ce genre de situation, il ne pouvait pas en parler à sa mère qui aurait – dès l’information reçue – trouvé un moyen de culpabiliser encore plus qu’elle ne le faisait déjà, et le policier ne pouvait pas s’imaginer un quotidien où sa mère ressassait les problèmes de son fils alors qu’elle avait déjà beaucoup de soucis entre les mains. Mais le rouquin ne s’était pas seulement tourné vers Finnley car il était la seule porte ouverte qu’il avait trouvé, à vrai dire Lonnie n’avait jamais eu de mal à se confier au Coverdale et cette discussion, qui aurait sûrement produit un malaise gênant avec une autre personne, le bleu n’avait eu envie de l’avoir qu’avec son ami, aussi bien parce qu’il se sentait en confiance que parce qu’il savait que Finn n’émettrait aucun jugement. Ils avaient quasiment le même caractère, la même façon de taire les choses de peur de trop en dire, et cette fâcheuse tendance à croire que leur soucis n’équivalaient pas ceux des autres, s’interdisant la moindre mise en avant de peur de prendre trop de place. Lonnie n’était pas le meilleur des orateurs, il détestait parler de lui et des petits soucis de son quotidien, mais cette boule dans son estomac et tout le poids qui s’était accumulé au fils des semaines sur ses épaules étaient en train de le dévorer. Finnley était toujours de bon conseils même si il ne l’avouera jamais, il avait les mots malins et la parole franche, des qualités que le policier avait de suite appréciées chez le rouquin et ce depuis leur première rencontre il y a des années. Comme deux adolescents cherchant avec soin la petite bête dans la vie de l’autre Lonnie et Finnley trouve du réconfort dans les piques fébriles mais amusantes qu’ils se balancent en attendant que le policier trouve le courage d’aborder enfin le sujet qui fâche. Les relations sentimentales abordées de la plus simple des manières, en ne s’éternisant pas pour ne pas créer de malaise, Lonnie se permet un commentaire sur le lien étrange que son ami entretient avec une certaine Lou dont le policier ne connait que le prénom, promettant ainsi de façon explicite qu’il sera là dans les coups durs comme dans les bons moments, peu importe les aléas du quotidien qui tomberont sur Finn le policier se montrera présent du moment que son ami le veuille. « J’ai failli l’arrêter la première fois que je l’ai vue… Je ne pense pas qu’elle ait peur de grand-chose mais qui sait… avec ton allure de serial killer ça peut fonctionner. » L’œillade appuyée que Lonnie lance à son ami et de suite suivi par un sourire alors que le chien s’étire contre ses jambes. Si le policier avait un physique trapu, renforcé par sa petite taille (qui était aussi un sujet de moquerie), Finnley lui était plus longiligne, ce qui pouvait parfois semer le doute dans la tête des hommes quand ils le voyaient de dos avec les cheveux détachés. N’arrivant toujours pas à trouver le courage de se livrer à son ami, quand bien même ça reste la raison de sa visite, Lonnie s’éternise sur les plaisanteries qu’il déploie sur son ami comme autant d’abeilles sur le sucre, manière pour lui de se libérer un peu avant d’attaquer les hostilités. « Merde, du coup on va tous devoir porter des fringues trop petites et des couleurs dépareillées dans le futur ? » Le Hartwell n’a même pas le temps d’esquissé un sourire que son ami reviens déjà à la charge, s’en prenant aux vêtements de Lonnie qui, malgré leur fonctionnalités, ne sont pas non plus à la pointe de la mode. Ajustant le col de sa chemise beige le policier se pince les lèvres, cherchant dans un coin de sa tête le meilleur comeback possible… pendant de longues secondes…interminables même, en bref il n’avait rien du tout. « Touché. » Qu’il prononce avec un faux accent français à couper au couteau alors qu’il porte le verre à ses lèvres. « Nos gosses vont avoir tellement honte. » Peut-être en auraient-ils un jour, des gamins rouquins aux tempéraments enflammés qui trouveraient – eux aussi – le moyen de continuer la joute verbale incessante que leurs pères avaient commencés des années plus tôt. Joute verbale qui ne pourrait apparemment plus se porter sur la coupe de cheveux de Finn qui, sans prévenir, manqua d’étouffer son ami alors que la bière se répandait partout sauf dans la bouche d’un Lonnie surpris et rieur. La simple vision du Coverdale abordant une magnifique et luisante boule à zéro après des années de bordel capillaire suffisait pour que le policier oublie toute sa peine. Affichant un visage concentré Lonnie avait fait mine de se jeter sur son téléphone pour avertir les postes de policier qu’un OCNI (objet capillaire non identifié) serait bientôt visible dans les rues de la ville. Le policier avait du mal à retenir un fou rire alors Finnley sortait une nouvelle phrase moqueuse que le Hartwell avait à peine entendue derrière son propre rire et les plaintes de Wernicke, mécontent d’avoir été dérangé de la sorte. « Au moins moi je peux soigner ma ligne, toi c’est plus compliqué de faire quelque chose pour le visage. » Sirotant son vin comme un enfant (en faisant ce bruit ignoble que tous les parents ont en horreur) Lonnie refreine les derniers gloussements pour ne pas trop en ajouter, même si ce ton d’humour n’a jamais gêné Finnley. Le vin calmant les nerfs du policier le pousse aussi à glisser la conversation vers des sujets plus sérieux, moins emprunts au rire mais qui reste quand même important le jeune homme autant que pour son ami. Si maman Hartwell arrive aussi bien à tirer les vers du nez au coursier c’est qu’elle ajoute son regard triste au package déjà bien garni du « regarde je suis en prison » auquel personne ne peut vraiment résister, même pas son propre fils avec qui il n’a aucun remord à employer la manière forte pour en apprendre plus sur sa vie. « Le plus important c’est de ne pas hésiter quand tu parles. Au moindre « euuuh » ou « huum » elle arrive à sentir la peur et à l’exploiter pour te faire céder. » Levant son verre comme pour appuyer ses paroles Lonnie s’enfonce un peu plus dans le canapé alors qu’un sourire s’étire quelques secondes sur son visage. La pression autours du policier se fait de plus en plus forte alors qu’il aborde un nouveau sujet de conversation léger pour éviter de penser qu’il sera bientôt temps de tout mettre sur le tapis et de se faire incendier par son ami qui, peu importe ce qu’il dise, sera forcément plus raisonnable que Lonnie. « Est-ce que je suis du genre à mentir ? » Que le policier s’offusque alors que Finnley ne semble pas croire une seule seconde au fait que l’appartement du Hartwell puisse être un exemple de propreté et de rangement. « Ça sera encore plus propre qu’un bloc opératoire. » Faux, parce que le bleu n’aura jamais assez de courage pour récurer son logement de fond en comble, mais c’était bien d’asseoir tout de suite sa supériorité face au coursier qui prenait de plus en plus la confiance.
Le cœur battant à tel point qu’il pouvait le sentir dans ses tempes, Lonnie se lança enfin sur le véritable sujet de sa visite (bien qu’il n’ait généralement pas besoin d’une excuse pour se présenter à la porte du Coverdale) avec autant d’appréhension que de peur de se faire sermonner par son ami, à raison pourtant. A mesure qu’il déballe ce qu’il a sur le cœur Lonnie ne peut apercevoir les réactions de son ami que du coin de l’œil, tant il lui est difficile de redresser les yeux pour le regarder véritablement. Les interventions de Finnley ne se font que par soupir et par haussement de sourcil que le Hartwell a du mal à traduire mais qu’il absorbe comme une éponge, désireux de savoir les paroles qui se cachent derrière les expressions faciales du coursier. Quand ce dernier se lève pour quérir une nouvelle bouteille de vin qui leur sera très utile pour les moments à venir, le bleu s’autorise un relâchement de courte durée avant de reprendre son récit, la voix éteinte par la honte et la culpabilité. Même si Finn ne peut pas saisir toutes les nuances de son dialogue ni même comprendre les finalités qui pourraient tomber sur Lonnie, il s’évertue quand même à faire de son mieux, à donner à un Lonnie affaiblie un début de réponse et de solution à son péché. « Non il n’est pas encore au courant, accent sur le ‘encore’. » Que le policier précise tout en portant un nouveau verre de vin à ses lèvres. « Tu dis ça mais t’as pas vu la salle des archives… » Ironisant sur la pièce obscure et dépourvue de fenêtre que l’on voit souvent dans les films le Hartwell ne permet un sourire alors que son ami cherche les mots justes pour se dépatouiller de cette situation qu’il aurait sans doute préféré éviter. Le pessimisme de Lonnie jure avec les bonnes intentions du coursier qui s’évertue à trouver des solutions alors même qu’il ne doit pas tout saisir du sujet. C’est cet optimisme un peu chancelant mais sincère que le policier est venu chercher ce soir, et la présence de Finn à ses côtés n’est qu’un pas de plus vers la guérison, vers une solution qui pourrait apparaître subitement devant les yeux du flic alors qu’il a tourné et retourné de nombreuses fois la situation dans sa tête. « Je m’inquiète de tout, tu sais bien. Mais c’est sûr que je préfère savoir cet ami au courant plutôt qu’un gars dans mon équipe. » Les épaules tombantes, le nez retroussé dans une expression de dégoût pour lui-même pour avoir agis de la sorte, Lonnie se laisse pourtant apaiser par les paroles rassurantes de Finnley et par l’entrain que ce dernier mets à essayer de lui faire voir le bon côté des choses. Laissant le vin faire son effet sur son organisme le policier arrive enfin à se détendre alors que les mots de son ami se font cléments. « Il me balancera pas… Du moins je ne pense pas. Je me suis assez excusé dans son bureau alors si j’en venais à refaire la même erreur je ne sais pas comment je pourrai me regarder dans le miroir après. » Parce qu’il était devenu flic pour une raison, faire le bien autour de lui et traduire ceux qui le méritaient en justice, et avec cette erreur Lonnie n’apparentait plus au criminel qu’au justicier. « Tu as l’art et la manière de changer les mauvaises choses en choses ‘presque’ bonnes. » Maigre sourire sur les lèvres Lonnie avait rajouté son grain de sel à la conversation alors que les paroles de Finn démontaient peu à peu le mur qu’il avait construit autour de cette histoire et qu’il pensait infranchissable. « Je suis juste en colère contre moi-même d’avoir été aussi con. » L’alcool commençait à faire effet sur le policier qui s’étonna de vouloir se frapper le front avec la plat de la main alors que Finnley semblait lui aussi avoir trouvé du réconfort dans son verre déjà bien entamé. « Méfis toi quand même que je ne te démonte pas la figure, je suis peut-être habillé comme un papi mais j’ai déjà maîtrisé des mecs plus costaud que toi…. Pas dur en même temps. » Le policier se débarrasse enfin de cette attitude négative qui avait un peu pourri l’ambiance au fil de la soirée, bien content de pouvoir enfin se libérer de ce poids qu’il avait traîné derrière lui pendant des jours. « Je vais attendre que cette histoire retombe, sans faire de vagues. » C’était la première fois que Lonnie envisageait une finalité moins sombre dans laquelle il ne terminait pas sans boulot et moqué par ses paires, c’était ce que Finn lui avait apporté aujourd’hui, un moyen de voir les choses autrement. « Merci. » Qu’il murmura du bout des lèvres avant de les tremper dans son verre comme pour étouffer ses paroles pour ne pas qu’elles s’attardent trop, encore intimidé par le fait de se dévoiler complètement, même à Finnley. « Bon, assez parlé de moi, ça va toi, le boulot ? » Sans vouloir faire retomber l’ambiance dans un tournant néfaste de mauvaises nouvelles Lonnie se sentait mal de ne pas avoir accordé autant de temps au coursier qu’il n’aurait dût, alors que ce dernier venait ‘simplement’ de le sortir d’une mauvaise passe.
CODAGE PAR AMATIS
Finnley Coverdale
le roux de secours
ÂGE : trente-sept ans, outch (huit août). SURNOM : finn. ariel, aussi, par une certaine grande gueule, il ne valide pas. STATUT : marié depuis deux ans à leslie, suite à une soirée trop alcoolisée. pas pressé de divorcer pour autant. MÉTIER : agent d'entretien au paradise city la moitié du temps, agent de sécurité au casino l’octopus l’autre moitié. LOGEMENT : #406 montague road (west end), en colocation avec cecilia. pour le meilleur, mais surtout pour le pire. POSTS : 10142 POINTS : 180
TW IN RP : alcoolisme, parent toxique, parentification adolescente, emprisonnement, deuil (j'adapte mes rps au besoin, contactez-moi ♡). ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : mère emprisonnée, père décédé, jumelle rejetée, cadette expatriée : beau schéma familial ≈ contraint d’arrêter ses études pour élever sa petite sœur, il regrette encore d’être passé à côté de ses rêves et envies ≈ a un chien, wernicke, âgé de dix-sept ans, borgne et amputé d’une patte, mais pas (encore) à l’article de la mort ≈ a un sérieux penchant pour l’alcool depuis plusieurs années, décide enfin de se reprendre en main fin 2021 ≈ très curieux, a toujours une soif d’apprendre inépuisable ≈ bienveillant et gentil ou distant et franc, il ne fait pas dans la demi-mesure avec les autres.CODE COULEUR : finnley économise ses mots en darkmagenta. RPs EN COURS : coverdales ⊹ hey brother, there's an endless road to rediscover. hey sister, know the water's sweet but blood is thicker.
sinn #1 ⊹ and there's no remedy for memory, your face is like a melody, it won't leave my head, your soul is haunting me and telling me that everything is fine.
Les visites de Lonnie, qu’elles soient attendues ou non, sont toujours appréciées par Finnley – principalement parce qu’elles se veulent également reposantes. C’est dans des moments comme celui-ci que le trentenaire se sent normal, laissant derrière lui des obligations qu’il ne parvient plus à assumer, des problèmes qui l’impactent plus qu’il ne veut l’admettre et cette maladie chronique face à laquelle il préfère encore jouer l’aveugle. Le temps d’une conversation avec son ami, Finnley en oublie ce que c'est d’être lui-même, ce lui qu’il ne parvient plus à tolérer. S’il demeure toujours cette réserve qui le caractérise peu importe les personnes face à lui et de laquelle il n’arrive jamais totalement à se dissocier, le rouquin se veut bien plus à l’aise en compagnie de Lonnie qu’il ne l’est avec sa propre famille. C’est un autre visage qu’il montre à ce dernier ; plus détendu, plus sympathique, plus facétieux. Une version de lui-même qu’il cache au reste du monde, après tant d’années à s’être forgé une carapace pour supporter ce dernier, qu’il en a négligé qu’il peut également être ce type qui ne broie pas constamment du noir, et qui peut même être agréable lorsqu’il le souhaite, comme c’est le cas aujourd’hui avec Lonnie. Parfois, il se surprend face à ce constat, songeant à l’arrivée tardive du Hartwell dans sa vie qui, même si les deux hommes se côtoient effectivement depuis quelques années, lui donne parfois l’impression qu’ils se sont toujours connus. Cette impression n’en est que plus renforcée par les nombreux points communs qu’ils partagent – dont ce lourd passif qu’il est difficile de supporter mais qui leur a permis de véritablement se rapprocher, parce qu’ils se comprennent, même s’ils sont incapables de formuler les choses aussi simplement. C’est pour cette raison que Finnley, bien que jamais dans les détails, n’a aucune peine à évoquer le lien qu’il construit peu à peu avec Lou qui, même s’il est encore bancal et hésitant, n’en demeure pas moins une vraie bouffée d’oxygène pour le coursier. Parce que Lonnie comprend, lui-même étant dans une situation plus ou moins similaire avec une certaine Greta. Et si les semblants de confession font très vite place à des plaisanteries, l’un sait très bien que l’autre sera à l’écoute si leurs situations connaissent un développement qu’ils ont besoin de partager avec autrui. D’ici là, c’est une mine surprise qui s’affiche sur le visage de Finnley alors que Lonnie évoque la presque arrestation de la blonde lors de leur première rencontre. « Oh, non, c’est mort, j’abandonne, je peux pas rivaliser avec ça, ou alors faudra que je passe direct à l’étape « viens chez moi j’ai de jolis couteaux » et disons que je préfère te revoir dans d’autres circonstances qu’au poste de police. » Il admet avec un bref haussement d’épaules, le rire léger qui vient ponctuer sa réflexion. Il faut dire que si Finnley était parvenu à épouser une carrière d’acteur au même titre que Cora, il serait très probablement cantonné aux films d’horreur ou à suspense, avec toujours le même rôle : celui du type qu’on ne remarque pas, mais qui s’avère être le psychopathe qui dissémine les personnages principaux. La faute à une silhouette qui n’est jamais réellement parvenue à passer le cap de la puberté. S’il en a longtemps fait un complexe, Finnley se permet aujourd’hui d’en rire – et c’est tant mieux vu la manière dont Lonnie enchaîne les réflexions, qui sont toutefois loin de vexer le coursier. Dans la continuité des choses, c’est son style vestimentaire – et bientôt celui de Lonnie – qui deviennent ensuite source de commentaires sarcastiques. « Probablement. Au moins, estime-toi heureux d’avoir été prévenu avant, histoire de t’y préparer psychologiquement. » Même si dans son cas précis, il s’agirait plutôt de fringues trop grandes. Mais ce n’est qu’un détail, et ça n’enlève rien au don de visionnaire de Finn, précurseur de tendances depuis 1987. C’est une jolie version, bien plus agréable que la réalité, dans laquelle il s’agit simplement d’une intense flemme de prendre plus de cinq minutes pour choisir sa tenue de la journée. Peut-être qu’il serait plus facile d’avoir un dress code obligatoire comme c’est le cas pour Lonnie – et tant pis si ce dernier semble avoir piqué les fringues de son grand-père, comme Finn se permet de le faire remarquer, toujours sur le ton de la plaisanterie. Et si cette fois-ci Lonnie n’a pas de réponse sarcastique à lui offrir, le commentaire qu’il se permet par la suite ne manque pas de décrocher un bref rire à Finnley. « C’est pas grave, ils demanderont à être adoptés, au besoin. » Il conclut avec un fin sourire. C’est une perspective que Finn a envisagée à de nombreuses reprises ; confortée par le rôle de père de substitution de Bryn qu’il a dû endosser de nombreuses années durant, mais qui tend à s’éloigner petit à petit à mesure que sa vie s’effondre de plus en plus. Heureusement pour lui, ses pensées cessent bien vite de tergiverser de la sorte lorsque de la silhouette, aux vêtements, ils en arrivent finalement aux cheveux, et sans surprise, la coupe de Finn est encore une fois source de commentaires. Lonnie n’est pas le premier, ne sera probablement pas le dernier, raison pour laquelle le coursier envisage très sérieusement (non) la possibilité de mettre un terme aux potentielles moqueries en mettant tout simplement un terme à l’existence de ses cheveux. Que Lonnie se moque autant qu’il le souhaite, il n’empêche que préparer le terrain face à cet acte annoncé lui donne du travail, ce qui n’est pas de trop compte tenu du fait que les policiers passent leurs journées à se goinfrer de beignets sucrés et exagérément gras, bien-sûr. « Touché. » Qu’il imite son ami par la suite, juste retour des choses. Un point partout, la balle au centre, jusqu’à la prochaine joute verbale, qui attendra, maintenant que le ton se veut plus sérieux alors qu’ils évoquent madame Hartwell et plus particulièrement les visites que Finn se permet de lui rendre de temps à autre. Jamais trop régulièrement, jamais suffisamment longtemps ; le sentiment de ne pas être à sa place et d’en faire trop étant bien présent. « Je vois. Tu penseras à me rédiger un petit manuel pour ma prochaine visite, je sens que tu as pas mal de tips à me partager. » Il ajoute, un fin sourire sur les lèvres pour désamorcer une situation qui pourrait vite être considérée comme dramatique. Pour autant, elle ne l’est pas du point de Finnley, probablement parce qu’il n’est pas directement concerné par la situation, ce n’est pas sa mère qui est en prison – du moins, pas encore, il continue de toucher l’espoir de cette issue pour Danielle. « Effectivement, ça ferait tâche. » Que Finn ajoute alors que la conversation dérive cette fois-ci sur la propreté toute relative de son appartement. Pour un policier, il est vrai qu’être prédisposé au mensonge peut s’avérer légèrement problématique. « Je prends les paris. Et si je suis pas convaincu, ce sera à toi de te faire la boule à zéro. » Qu’il souffle finalement entre deux gorgées, le sourire amusé sur les lèvres, l’intention loin d’être sérieuse.
Son écoute, elle, l’est particulièrement alors que Lonnie s’éclaircit la gorge, affiche un visage plus grave et que le silence emplit la pièce quelques instants. La partie de rigolade s’achève tandis que le Hartwell s’apprête à révéler les véritables raisons de sa visite, devant un Finn délesté de son sourire, prêt à accueillir les commentaires, les plaintes, les confessions et tout ce qui s’y apparente d’un Lonnie qui semble définitivement être perturbé. Et il enchaîne, le policier, il explicite la situation problématique, ce qu’il ressent, ce qui le travaille, ce qui a besoin d’être dit et tout ce qui n’a pas besoin de l’être mais qu’il ajoute tout de même. Finn est silencieux, comme souvent dans ces moments-là, laissant ainsi le champ libre à Lonnie pour s’exprimer sans oser l’interrompre, ce qui pourrait perturber le cours de ses paroles. Lorsque le silence enveloppe à nouveau la pièce, le rouquin prend quelques instants pour emmagasiner l’ensemble des informations, avant de faire de son mieux pour formuler son soutien à un Lonnie vraisemblablement dépassé par les événements, au point où chaque phrase de Finn se heurte au pessimisme du principal concerné. C’est un trait qu’ils ont en commun, mais qu’aujourd’hui Finn réfute pour être celui qui ne voit que le bon côté des choses – notamment le fait que le chef du Hartwell n’est pas encore au courant et que l’issue n’est peut-être pas aussi dramatique que son ami tend à le penser. C’est malgré tout avec satisfaction que Finn accueille la réflexion de Lonnie quant aux archives, lui confirmant par la même occasion que l’humeur du policier s’améliore, même si ce n’est que très légèrement. « Tu dis ça, mais t’es encore jamais resté seul chez toi seize heures d’affilée sans savoir quoi faire, je t’assure qu’au bout du dixième jour ta santé mentale se fait la malle. » Au cas où la perspective du chômage lui parle effectivement plus que celle des archives. Quoi qu’il en soit, Finn tend à se penser inutile face à la situation présentée par Lonnie, parce qu’il ne connaît rien aux ficelles administratives, encore moins aux règles qui régissent l’emploi de son ami, et surtout pas concernant les conséquences qu’il risque. Et si la manière dont il voit les choses – comme s’ils étaient dans un monde idéal où les bonnes personnes ne sont jamais punies pour une seule foutue erreur dans leur vie – lui donne l’impression d’être un idiot, il se raccroche au fait que c’est justement parce qu’il n’y connaît rien qu’il peut tenter de rassurer son ami du mieux qu’il peut, en faisant abstraction de tous ces détails qui auraient pu changer la nature de son discours s’il en avait connaissance. Acquiesçant légèrement à la réflexion d’un Lonnie qui partage ce trait avec lui – cette capacité à constamment s’inquiéter plutôt que d’essayer de vivre le moment présent sans se soucier du reste – c’est un nouveau sourire qui s’affiche sur les lèvres de Finn alors, qu’encore une fois, il lui semble avoir bien fait son travail alors que Lonnie parvient à se satisfaire que l’ami en question soit au courant de la situation, mais pas le reste de l’équipe. Et son visage se détend d’autant plus que Lonnie le dit lui-même « il ne me balancera pas ». Et peu importe s’il nuance très vite son propos, c’est déjà une petite victoire pour un Finn qui ne savait guère comment réagir face au flot d’informations distillé par son ami. « Je tiens à juste signaler que le « il me balancera pas » vient bien de toi, et pas de moi. » Une façon de dire que les choses ne se présentent pas aussi mal qu’il l’a envisagé dès le départ, et que c’est bien lui qui commence à voir une éclaircie au milieu de ces nuages de tracas. « Mais comme tu ne referas pas la même erreur, la question se pose pas. » Il ajoute, avec un sourire rassurant sur les lèvres, tandis qu’il reprend intentionnellement son verre dans les mains – parce qu’il n’a eu cesse de le porter à ses lèvres durant la totalité de la conversation, sans que Finn ne le réalise tant c’en devient un acte naturel, mécanique. « Je sais, j’ai raté ma vocation. Oh, et inutile de préciser que les prochaines consultations seront payantes. » Il se permet encore, dédramatisant une nouvelle la situation et pas tant celle de Lonnie que ces confessions bienvenues, mais toujours difficiles d’un côté comme de l’autre. Hartwell est comme lui, et le sérieux des confidences a besoin d’être rapidement oublié. « Ça se comprend. Mais comme on nous le balance à tout va, c’est « en faisant des erreurs qu’on apprend ». » Au cas où Lonnie aurait encore besoin d’être apaisé sur le sujet. « Et maintenant, tu peux me prêter tes fringues, parce que je tiens vraiment le discours de nos grands-pères. » Il conclut avec un sourire, tandis que l’angoisse de Lonnie semble se dissiper, et qu’ils en reviennent à ces bonnes vieilles vannes balancées sans temps mort. « Tu sais, parfois ce sont ceux qu’on soupçonne le moins qui s’avèrent être les plus coriaces, alors toi, méfie-toi. » Le verre de vin qui revient à ses lèvres, le regard entendu, il pourrait presque paraître menaçant mais si angélique à la fois. Finnley affiche un sourire pincé alors que Lonnie le remercie, après avoir admis qu’il allait simplement attendre que cette histoire retombe. « Tu me tiens quand même au courant, et tu sais, tu hésites pas au besoin. » Et égoïstement, c’est plaisant comme sentiment, d’être parvenu à épauler un ami dans le besoin. Car ce n’est pas une qualité pour laquelle Finn est réputé, bien au contraire, il est beaucoup plus à l’aise quand il s’agit d’user de mots qui heurtent plus que ceux qui réconfortent. Et encore une fois, cela traduit des raisons pour laquelle il apprécie autant Lonnie, car ce dernier l’aide à mettre en avant le bon en lui qu’il cache derrière des années de rancœur qui ont fait de lui un vieil aigri avant l’âge – même s’il ne l’avouera jamais. Au-delà d’avoir réussi à apaiser l’esprit tourmenté du Hartwell, ce dernier est parvenu à lui remémorer qu’il n’est pas une cause perdue, pas tout à fait du moins.
Du métier de Lonnie, ils en viennent à celui de Finn quand le premier retourne la question au second. C’est un instant de silence qui enveloppe la pièce alors que Finn réfléchit à la meilleure réponse à donner ; pas que son travail ne soit pas épanouissant et qu’il s’avère un sujet sensible, bien au contraire. Après des années à enchaîner des missions intérimaires et des jobs mal payés, son travail au St-Vincent hôpital est réellement apprécié à sa juste valeur par un Finn qui est parvenu à gagner un semblant de stabilité dans sa vie grâce à ce poste. Seulement, il doit reconnaître qu’il ne lui suffit plus, ou du moins, qu’il envisage de plus en plus de réaliser ses rêves en reprenant ses études ou au moins une formation, maintenant qu’il n’a plus Bryn à sa charge et, surtout, qu’il a besoin de trouver du sens à son quotidien. C’est une idée qui s’immisce de plus en plus dans son esprit, sans jamais réussir à s’y implanter totalement. Il y a toujours un « mais » quelque part qui relègue cette possibilité au rang de simple désir inavoué plus que d’une réalité plausible. Il est trop tard, c’est trop risqué, il n’y arrivera pas, il ne sait pas quoi faire. Il voudrait en parler à Lonnie, il a les mots sur le bout des lèvres, sans que ceux-ci ne parviennent à les franchir. Il sait très bien que son ami serait le premier à l’épauler au besoin, à l’aider à prendre la meilleure décision en posant les pour et le contre, en lui ôtant tous les doutes qui le retiennent ou, à l’inverse, en l’aidant à rester sur terre face à des perspectives bien trop idéalistes. Mais jusqu’ici Finn n’en a parlé à personne et pas seulement parce qu’il n’avait pas la bonne personne pour l’écouter, mais aussi parce qu’il préfère toujours attendre que les choses soient actées pour les révéler plutôt que de s’emballer pour qu’elles soient réduites à néant à la première occasion. « Oui. Enfin, tu sais, c’est toujours la même chose, il y a rien de très excitant à raconter, en vrai, mais… » Il débute après avoir réalisé que son silence commence à durer, alors que sa question est simple et ne demande pas de tergiverser pendant des heures. Oui, son travail se passe bien, c’est une certitude. Pour l’instant, il se plaît toujours, il n’a pas à se plaindre de ses horaires ou de ses collègues, ni des responsabilités qu’on lui confie, et encore moins de la direction. Mais il a toujours cet autre sujet à l’esprit, qu’il finit par oublier ; il n’est pas prêt. Viendra le jour où il le sera et il révélera ses nouvelles ambitions à son plus proche ami, pour qu’il le retienne autant qu’il le pousse, ou viendra le jour où il admettra que c’est une mauvaise idée qui est parfaitement irréaliste. Tant que la balance ne penche ni d’un côté, ni de l’autre, il veut mieux jouer la prudence – ce qu’il a toujours fait. « … Parfois j’ai envie de voir autre chose, alors je crois que je vais vraiment envisager la thérapie de comptoir, je suis plutôt bon, en plus. » Il se reprend, dans un bon compromis d’avouer avoir d’autres projets en tête tout en minimisant la portée de ceux-ci tant que rien n’est définitif. C’est un sourire qui s’affiche sur les lèvres de Finn tandis qu’il se lève une nouvelle fois pour s’emparer de la prochaine bouteille – et peut-être même qu’il prend déjà de la réserve qu’il place à côté du canapé – et un paquet de chips avant de venir se rassoir aux côtés de Lonnie. « Bon, comme tu arrives juste à temps pour le match des Wallabies, en plus, alors je te propose qu’on mette nos cerveaux et nos tracas au placard le temps de jouer aux parfaits supporters qui se plaignent de règles qu’ils connaissent même pas. » Il finit par proposer, non sans rajouter avec un sourire. « À moins que tu doives me confesser autre chose ? Tu n’as pas épié ta voisine d’en face, au moins, j’espère ? Ou vider ton cendrier dans le fleuve ? » Tant qu’à faire. Mais c’est une manière détournée, comme souvent avec eux, de proposer la possibilité d’évoquer d’autres sujets. Il serait à l’écoute, quand bien même il propose cela sans lui-même être capable de se confier à Lonnie avec autant de liberté qu’il ne l’a fait quelques minutes plus tôt. D'un signe de tête, son ami confirme qu'il a épuisé les sujets difficiles pour ce soir, et c'est sans attendre que Finn allume le téléviseur, juste à temps pour le coup d'envoi du match.