“Could it be free ?” & A vadrouiller d'un centre à l'autre dans la même journée, Yanis n'avait finalement pas énormément de temps libre en semaine. Son emploi du temps dépendant majoritairement des disponibilités de ses clients, les changements de dernière minute étaient assez courant, mais il n'était pas assez occupé pour facturer ce genre de chose. Il s'en fichait un peu, dans le fond ; Yanis n'était pas du genre à aller à contre-courant. Il allait là où le vent le portait. Ayant obtenu par conséquent son après-midi de libre, le jeune métis en avait profité pour nettoyer son appartement de fond en comble, ne supportant pas le moindre drap non tendu ou le moindre cheveux dans son lavabo ─ les habitudes ont la vie dure. Si son appartement était toujours propre, le nettoyage prenait toujours un certain temps qu'il préférait souvent mettre à profit pour ses entraînements ou aller voir Sohan, par exemple, jugeant précieux d'entrenir l'amitié la plus proche qu'il pouvait avoir ici. Il lui avait fallut exactement trois heures pour tout nettoyer ; et lorsqu'il eut fini, un coup d'oeil rapide à son smartphone lui confirma qu'il était temp de mettre les voiles pour le centre de Toowong, situé juste à côté du Suncorp Stadium. Cette soirée était un peu particulière. Comme depuis ces sept dernières semaines, Yanis avait remarqué du coin de l'oeil un spectateur régulier. La première semaine il n'y avait pas spécialement fait attention ; la deuxième, il avait trouvé ça intriguant. Puis à partir de la troisième, voyant que l'individu ne faisait rien de particulier, il avait commencé à songer que cet individu pouvait être un peu suspect. Son élève étant une jeune femme de vingt-deux ans, il lui avait demandé si elle venait seule ou accompagnée, ou si quelqu'un l'attendait. Elle avait répondu que non ; elle ne connaissait pas cet homme. Ce qui départ aurait pu sembler anodin prenait une tournure assez étrange. Yanis ne pouvait pas se pointer devant l'inconnu et lui mettre un coup de pied aux fesses sachant qu'il ne faisait qu'observer. Alors, il se contentait de le garder à l'oeil. Deux soirs par semaine, depuis sept semaines. Il ne savait pas trop ce que cet homme voulait, mais ce n'était pas un simple spectateur. Alors quand Yanis arriva en salle et posa son sac à côté du banc, il ne fut guère surpris d'y voir la même ombre de l'autre côté de la vitre ; mais il ne lui accorda pas un regard. L'ancien légionnaire avait mieux à faire. Il était payé pour une chose de toute manière ; enseigner. Et c'était ce qu'il allait faire. Le début de la session se passait comme d'habitude. Rien de fou. Son élève, Nadia de son prénom, y mettait la même ferveur habituelle et répétait inlassablement les mouvements qu'il lui indiquait de faire, parant chacun de ses coups sans le moindre bronchement. Même lorsque le mouvement semblait parfait, il la faisait recommençait.
« Encore. Encore. Tape plus haut. Ne perd pas en puissance. Encore un coup. »
Puis d'un coup d'oeil, il remarqua que l'inconnu avait disparu. Il reporta son attention sur la jeune femme.
« Stop. »
Elle se détendit et lui se redressa, abaissant ses bras qui étaient protégés par des pattes d'ours ─ matériel de frappe rembourré. Alors qu'il parlait, il ne remarqua pas la porte qui s'ouvrait lentement dans son dos.
« Tu serres encore trop les dents. Tu es trop tendue. Plus tu vas forcer et moins tu vas être précise ; garde le contrôle sur ta respiration, tes muscles ont besoin d'oxygène. Si tu bloques ta respiration tu vas t'essouffler trop vite et n'arriver à rien au bout d'une minute. »
L'élève hocha la tête, bien essoufflée. Pour appuyer ses dires, Yanis recula et leva sa jambe en un mouvement lent et souple, à la hauteur de la tête de Nadia, mais en se mettant de profil pour qu'elle puisse bien voir.
« C'est aussi la clé de ton équilibre. En forçant tu envoie trop d'élan et par conséquent ton point d'appui est complètement diffus. Meilleur moyen pour tomber ou n'avoir aucun contrôle. »
Nouveau hochement de tête. Yanis abaissa la jambe et retira un de ses bras de la protection pour inviter l'élève à faire une pause.
« On fait une pause de cinq minutes. Va boire un coup. »
Elle s'éloigna. Lui se retourna. Et c'est là qu'il le vit, assis sur un banc. Cet homme étrange, spectateur passif jusqu'à présent, qui venait de dépasser une limite qu'il n'aurait pas dû. Yanis n'aimait pas ça. Cette allure de rôdeur. Ce culot de venir s'immiscer en plein dans une leçon privée. Le métis ne le lâcha pas du regard alors qu'il s'avançait et ses yeux n'avaient rien de sympathique.
« Mais qui voilà... »
Les pattes d'ours furent posées sur le premier banc et sans s'arrêter, Yanis enjamba ce dernier pour venir se rapprocher de sa cible. Car ce n'était pas un visiteur, non ; là, dans son regard, cet homme était devenu une cible. Il s'arrêta juste en face, non sans avoir un regard assez noir et méfiant.
« Vous sortez par vous-même ou c'est moi qui m'en charge ? La police serait également ravie d'entendre parler d'un rôdeur autour d'un centre sportif à chaque leçon d'une jeune fille dépassant à peine la vingtaine. »
Pas de mouvement particulier. Pas de croisement de bras, ni de muscles tendus. Pas même de tension dans sa voix ; juste dans le regard. Comme une bête territoriale qui n'aimait pas que l'on empiète sur son territoire sans sa permission. C'est chez moi, un peu, semblait-il dire sous ses airs menaçants. Yanis avait tout de même un peu du mal à croire que l'accueil ait laissé un homme comme lui entrer sans raison valable ; il était prêt à parier que cet individu n'avait réellement rien à faire là et qu'il avait embobiné quelqu'un pour entrer, s'il ne s'était pas infiltré d'une manière sournoise.
“Could it be free ?” & Jamais Yanis ne s'était imaginé à entendre une excuse aussi... bidon. Le mec était là, devant lui, à balader son regard sur lui sans jamais croiser son regard. Mais l'ancien légionnaire ne bougeait pas d'un iota ; droit comme un i, le regard fixé sur celui de l'intrus. Perdu ? Comme deux fois par semaine depuis sept semaines, au même endroit à la même heure ? Chien-guide ? Et mon cul c'est du poulet ? avait-il envie de lui répondre sur le coup. N'ayant visiblement pas songé à une excuse particulière, cet intrus se révélait donc être plus con qu'il n'en avait l'air ; ou en tout cas, il était bien à côté de ses pompes. Malheureusement, Yanis n'avait pas un très grand sens de l'humour. Ce n'était pas quelqu'un qui riait à la moindre des blagues ou qui pouvait trouver tout et n'importe quoi assez drôle pour peu qu'il ait l'imagination qui travaille. Non, il n'était pas du tout de ce genre. Alors en guise de réponse, Yanis leva vivement le bras, faisant mine qu'il allait le frapper ; et le réflexe humain ne se fit pas attendre lorsque l'inconnu ferma les yeux et esquissa un mouvement de recul dans l'espoir d'éviter la baffe. Yanis lui laissa alors le temps de réaliser que non, il ne le frapperait pas. Lorsqu'il le vit rouvrir les yeux, son bras se baissa et il reprit sa position de repos tranquillement, n'ayant pas plus l'air amical que précédemment ─ et pas moins agressif non plus.
« J'ai autre chose à foutre qu'écouter tes conneries. »
A bien y réfléchir, il lui avait semblé voir l'individu esquisser quelques mouvements, parfois. Qu'est-ce qu'il attendait de ce lieu ? De ces leçons ? En avait-il après son élève ? Il ne serait pas stupide au moins de venir la suivre jusqu'à l'intérieur du cours sachant qu'il y avait son prof qui pouvait lui mettre un high kick dans la mâchoire en une seconde, si ? A dire vrai, vu le petit numéro dont il venait d'être témoin, Yanis n'en serait pas spécialement étonné. Il se rapprocha alors encore légèrement, peut-être un peu trop prêt. Coinçant l'intrus entre lui et le banc qui se trouvait juste derrière, il ne comptait pas le laisser partir sans laisser une certaine impression ; et surtout, sans faire passer un message clair.
« Je te donne une minute pour m'expliquer la raison de ton intrusion ici avant que je te jette dehors. »
Allez, hop ; on oublie le vouvoiement, on oublie la délicatesse. Faire dans la dentelle n'avait jamais été son fort. S'il pouvait bien se tenir et avoir l'air très classe dès lors que la situation s'y prêtait, dans sa salle, ce n'était pas le cas. Derrière, sortant du petit vestiaire, la jeune Nadia revenait.
« Yanis ! J'ai pu... »
D'un geste de main vers l'arrière, il somma à la jeune femme de se taire. Elle reconnu également l'intrus et en conséquence, fit quelques pas en arrière avant d'attendre près du mur, curieuse et pas forcément inquiète. Yanis n'avait toujours pas dévié son regard, lui. C'était presque flippant comme il refusait de le lâcher du regard.
« Une. Minute. »
Un. Deux. Trois. Quatre. Cinq. Pas besoin d'un compte à rebours, Yanis avait déjà commencé à compter dans sa tête. Il se voyait déjà le traîner par le t-shirt pour le jeter dehors sans vergogne. Note à lui-même ; ça doit être sympa, garde du corps.
“Could it be free ?” & Il n'était pas tiré par les cheveux de penser que Yanis pouvait avoir le sang chaud et se montrer violent. Il avait appris à rester dans les rangs, mais son sang n'en restait pas moins chaud. Et ce gars lui tapait déjà sur le système. Étant du genre à ne pas employer de fioritures ni à tourner autour du pot pendant cinquante ans, il avait forcément du mal avec les gens qui ne lui inspiraient pas confiance. Ses yeux se plissèrent. Des leçons privées ? A bien y réfléchir, cela pouvait expliquer la présence habituelle de l'individu. Ce n'était pas une raison improbable. Mais cela ne flattait pas le jeune métis. Il n'avait pas la prétention de dire que les clients se bousculaient au portillon, mais le bouche à oreille faisait très bien son oeuvre et ses clients étaient tous satisfaits de son travail. C'était tout naturel, on le payait pour un service, il se devait d'être à la hauteur des espérances, si ce n'était plus. Dans leur dos, l'élève croisa les bras, un peu perplexe. Elle adopta une position plus relâchée, signe qu'elle ne se sentait nullement menaçait. Yanis ne l'intimidait pas non plus. Et comme si ce dernier pouvait sentir le relâchement de pression, il redressa légèrement la tête et son sourcil s'arqua alors qu'il reprenait la parole. « Yanis ? » répéta-t-il, comme si le fait d'entendre son prénom sortir de sa bouche l'agaçait. Il soupira. « J'ai pas de temps à perdre avec tes conneries, va voir l'accueil. » Et puis, en arrière plan, la voix féminine qui s'éleva ; « Ca ne me dérange pas qu'il reste pour observer. » Yanis se retourna pour regarder Nadia avec curiosité, affichant presque un air interloqué. Elle était sérieuse ? Prête à laisser cet inconnu s'immiscer ? Ce n'était pas comme s'il donnait des leçons pour deux personnes bien évidemment alors il ne pouvait même pas lui rétorquer qu'il n'était payé que pour une personne, néanmoins il ne s'était pas attendu à une telle proposition. Le sourire en coin qu'elle affichait en revanche l'intrigua. Il croisa les bras en la regardant. « Qu'as-tu en tête ? » Elle se rapprocha d'eux, le casque de protection sous le bras. « Je peux l'avoir en partenaire pour ce soir ? » Silence. Yanis ne répondit pas. A la place, il tourna la tête vers l'intrus pour le regarder de haut en bas, le jaugeant ouvertement du regard. Sans vouloir manquer de respect, Yanis songeait que ce gaillard n'allait pas faire le poids. Sa jeune élève était encore une débutante mais elle avait les bases et apprenait relativement vite et bien. L'idée de les voir sur le tatami pour s'affronter n'était pas en soi une mauvaise idée mais cela ne faisait pas parti de la leçon. Néanmoins, cela pouvait résoudre le problème de ce rôdeur. Le visage du métis demeurait neutre et c'est sur un ton tout aussi neutre qu'il s'adressa à l'homme ; « Elle va t'éclater la tronche si tu acceptes. » Là, c'était clair, net, et précis.
“Could it be free ?” & La réponse de l'homme avait laissé Yanis vraiment très perplexe. Est-ce qu'il avait une paire de couilles aussi grosse que ça ou qu'il était simplement stupide ? Ou irréfléchi ? Ou trop fier ? Ca lui échappait vraiment. Pour quelle foutue raison ce gars voulait-il se prendre un coup de pied dans la figure tout en sachant pertinemment qu'il n'arriverait probablement pas à en caler un ? Enfin, peut-être Yanis se trompait-il. Toujours était-il que la jeune Nadia allait se mettre en place, conformément à ce qui lui avait été enseigné avant tout combat amical. Cependant, Yanis ne semblait décidément pas de cet avis. Ca le dérangeait franchement. Il avait espéré que l'autre gusse refuse l'offre mais comme il ne pouvait pas compter sur lui, il allait devoir intervenir. Avec un soupir légèrement agacé, il s'adressa directement à la jeune femme. « Je peux pas le laisser faire, Nadia. ─ Et pourquoi pas ? ─ D'une part je ne veux pas prendre la responsabilité de quoique ce soit concernant ce mec, de deux je n'ai pas d'équipement à prêter. Allez, on arrête ce délire là. » L'élève eut une moue un peu déçue, mais n'avait rien à répondre. Yanis avait le dernier mot, c'était tout. Même si elle était la cliente, elle était aussi sa responsabilité. Ce n'était pas comme si cet inconnu venait s'entraîner à la salle de son plein gré, il n'y avait absolument rien qui le reliait à ce cours privé. La moindre bourde retomberait sur le coach, Yanis en l'occurence, que ce soit blessure physique ou entretient matériel. « Maintient ton corps échauffé en attendant, je le ramène dehors. » ordonna-t-il. Il se retourna alors vers l'homme, braquant à nouveau son regard sur lui. Passablement agacé de se voir perdre du temps à gérer ces petits inconvénients, le métis n'avait plus envie de l'écouter. Le cours allait bientôt être terminé mais il ne pouvait pas laisser cet individu dans la salle. Garder un oeil sur lui tout en donnant son cours allait être chiant et diviser son attention, ce qu'il ne voulait pas faire. « Bouge. » siffla-t-il entre ses dents à l'attention de l'intrus, le forçant ainsi à enjamber le banc et avancer. Il restait proche, trop proche, bien assez pour le forcer à avancer s'il daignait vouloir s'arrêter. Arrivés devant la porte, il l'ouvrit et invita l'inconnu à sortir par lui-même. « Paye un abonnement pour venir ici et on reparlera de ce que tu veux. Autrement, tu sors. » Yanis le savait que ce gars ne venait pas ici. Il ne l'avait jamais vu dans la salle, toujours à l'extérieur de cette grande fenêtre, à observer. Les gens allaient et venaient ici, mais il fallait payer pour participer aux cours et utiliser le matériel, ou ne serait-ce que les douches et les casiers. Les habitués du centre avaient tous une carte à leur nom ─ et tous les clients avaient été vus au moins une fois par un des coach du centre. Parce qu'il avait déjà questionné à son sujet, il savait que personne ne le connaissait, tout du moins personne ne l'avait jamais vu en salle. En parallèle, Yanis ne crachait pas sur l'idée d'un potentiel nouveau client. Cela dit la manière dont cet individu se présentait et agissait n'inspirait pas confiance et il ne croyait pas en sa bonne volonté. S'il était directement venu s'adresser à lui, il aurait probablement pensé différemment, mais comme il rôdait, c'était difficile de lui faire confiance.
“Could it be free ?” & L'homme est docile, il s'exécute. Il a arrêté d'insister, de faire son cinéma ; de se tirer dans les pattes. Yanis lui en serait presque reconnaissant s'il ne trouvait pas ça simplement normal de se comporter ainsi. Il avait certes quelques lacunes lorsqu'il s'agissait de règles sociales, mais la base restait la même partout. Surtout quand il s'agissait de ses règles à lui, il leur trouvait à chacune un fondement logique. L'homme s'éloigna légèrement et Yanis s'apprêtait à fermer la porte lorsqu'il l'entendit répondre ; et sa réponse l'interpella. Le coach garda la main sur la porte, toujours ouverte, observant le visage de l'intrus. Plaisir ? Yanis n'aurait pas ce luxe. Ca lui retirerait juste une distraction, un poids, mais ça n'ajouterait rien à son plaisir. Mais il devait bien admettre que quelque chose l'intriguait. Yanis lâcha alors la porte et croisa les bras, cette fois-ci arborant un air un brin plus sérieux, ses sourcils s'étant légèrement froncés. Pour quelle raison ce mec rôdait-il exactement ? Il voulait vraiment recevoir des cours ? A l'entendre, c'était bien le cas. Probablement les mots les plus vrais de ce qu'il avait pu prononcer jusqu'à présent. Mais rapidement, il lui tapa à nouveau sur le système. Sa petite comédie sur la religion et les gamins qui le harcèleraient supposément. Utiliser la religion pour ce genre de choses, il l'avait trop vu. Entre ceux qui y croyaient réellement et ceux qui se cachaient derrière ces prétextes, il en avait vu des vertes et des pas mûrs... et les opportunistes pouvaient facilement se faire repérer. « Me prend pas pour un con. » vociféra-t-il, un brin ennuyé. « Tu n'auras que ce que tu mérites. Va trouver un autre mec à embobiner avec tes sornettes. » A être traité ainsi, Yanis se sentait limite insulté. Ce gars-là croyait-il vraiment qu'il allait marcher dans le plat, croire à sa comédie ? L'avait-il bien regardé ? Son regard ne parlait peut-être pas assez, ne communiquait pas assez le fond de sa pensée, visiblement. Devoir s'expliquer l'agaçait. Il n'en avait pas envie. Néanmoins Yanis dépasse la porte et sort dans la rue pour aussi rejoindre le gars. Penchant davantage sur un ton menaçant et mécontent, il y avait une réelle menace dans ses propos. « J'enseigne pas à la vermine. » Là, c'était dit. Pas les mêmes valeurs, pas les mêmes priorités. Yanis enseignait un art, des techniques, mais inculquait aussi des valeurs. A chaque mouvement son sens et ses origines, chaque respiration son poids et ses responsabilités. Si cet homme ne pouvait pas respecter la simplicité de l'honnêteté et du respect, alors lui enseigner quoique ce soit risquerait d'être une erreur. L'ancien légionnaire ne voulait pas que ses leçons soient utilisées à mauvais escient. Même à la guerre, l'éthique avait une place importante. C'était une lutte quotidienne entre la nécessité et la morale, ajoutant un poids invisible sur l'esprit de chaque homme. Il ne s'attendait pas à ce que les gens y pensent, à tout ça. Mais lui, ça l'obsédait. C'était ça qui le faisait avancer.