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COULD IT BE FREE ?
Joseph Keegan & Yanis Raad

Les temps sont doux à Brisbane depuis que le printemps peint ses couleurs sur les paysages australiens. L’air est bon, les températures te permettent de ne pas regretter d’être un nomade. Tu peux te trimbaler dans la ville sans te soucier de ton accoutrement. Tu n’as besoin que d’une paire de jeans usée, un t-shirt que tu commences à trop connaître et une veste que tu as, peut-être, dégotée sur une corde à linge à Logan City le premier jour que tu es sorti de prison. Il faut croire que tu es un excellent menteur si la justice a décidé de se fier à ton jugement lorsque tu as affirmé avoir changé après trois ans d’incarcération. Tu n’as pas l’intention de cesser totalement tes activités illégales. Les gangs, c’est terminé. Tu as eu ta leçon : tu n’es pas fait pour fuir les autorités. Tu préfères t’en cacher. Alors, tu fumes quelques joints par jour, et, à l’occasion, tu profites un peu des effets de la cocaïne mais tu n’excèdes jamais. Tu connais tes limites sur le bout des doigts, tu sais quand t’arrêter et tu t’es promis de ne jamais laisser la drogue t’enfoncer son poing dans ton estomac. Tu n’as honte de rien. Tu es convaincu que personne ne t’observe, d’en haut. Et t’es heureux, enfin, tu penses que c’est ça le bonheur. La liberté de mettre un pied devant l’autre sans que des chaines ne t’empêchent d’avancer davantage. L’air extérieur que tu respires tous les jours te permet de garder tes idées claires ; t’es un homme libre jusqu’à ce que tu commettes une seconde bêtise. Depuis quelques semaines, tu t’arrêtes devant le centre sportif de Toowong. Pourquoi ? Parce que tu as repéré un homme qui capte ton attention. Tu n’es pas doué pour différencier les traits ethniques alors tu n’avanceras pas un fait que tu ne peux pas affirmer. Tu diras simplement que ce garçon est asiatique. Et il sait bouger. Tu observes ses membres s’envoler habilement dans les directions les plus inattendues depuis trois semaines. Il offre un cours privé de tu ne sais quoi le mardi et le jeudi, à seize heures. C’est un sport de combat, tu l’as bien compris. Mais tu ne pourrais pas dire s’il s’agit de karaté ou de taekwondo. Pourtant, ça te fascine. Tu as envie d’apprendre cet art qui te permettrait de fuir la police si jamais tu fous la merde à nouveau. Tu n’es pas à l’abris de tes conneries. Alors, aujourd’hui, c’est la septième fois que tu te plantes devant la fenêtre de l’établissement sportif. L’asiatique est ponctuel, il arrive quelques secondes après toi. Tu l’observes au travers la vitre sur laquelle tu as collé ton front. T’as une clope entre les doigts, tu en tires une latte de temps en temps et tu souffles la fumée vers le côté pour éviter de t’étouffer avec. Et, alors qu’il organise son matériel en saluant son élève, tu te surprends à serrer les muscles comme si tu te préparais toi aussi à la leçon. Tu assistes au début du cours et tout se déroule comme d’habitude. Le professeur et l’élève s’échauffent puis la même routine est établie. Les premiers coups de pratiques sont lancés, tu serres les poings par réflexe en oubliant presque la présence d’une cigarette entre ton index et ton majeur. Tu te crispes à chacun des coups, comme si tu les sentais sur ton propre corps. Et, bientôt, l’embout de braise de ta clope te réveille, tu sursautes en sentant la brûlure sur ta peau. Tu lances un juron grossier à voix haute en portant ton doigt à tes lèvres pour calmer la douleur et tu reposes rapidement ton attention sur le combat. Les deux adversaires sont immobiles, tu comprends que le coach explique quelque chose. Et tu veux savoir. La curiosité te ronge les tripes alors tu ne peux pas t’empêcher de rejoindre la porte d’entrée du complexe sportif. Tu entres pour la première fois, une odeur nouvelle te chatouille les narines. Tu t’approches de l’accueil, une femme lève ses yeux vers toi et dresse son dos avant de te saluer.

- Bienvenue monsieur. Qu’est-ce que je peux faire pour vous ?

Ton regard est baladeur, tu ne prends pas le temps d’observer le visage de ton interlocutrice. Tu cherches la fameuse salle dans laquelle l’action se déroule sans toi. Tu poses les deux coudes sur le comptoir et, enfin, tu plonges tes pupilles bleues dans celles de la femme. Un long soupir s’échappe de tes lèvres entrouvertes. Le corps agité, les doigts dansant, tu souffles :

- J’cherche les toilettes. Ça fait trente minutes que j’me retiens d’chier.

Surprise, son visage se crispe et, d’un signe de la main discret, elle te désigne la salle de bain. Tu ne prends pas le temps de la remercier, tu te diriges vers cette fausse destination et, lorsqu’elle ne peut plus te voir, tu dévies vers les salles de sport. Tu trouves celle que tu cherches en quelques minutes. Tu entrouvres discrètement sa porte pour y glisser un regard curieux. Tu entends pour la première fois la voix de l’asiatique, le son des coups qu’il projette habillement. Te pensant dissimulé sous la noirceur, tu ouvres davantage la porte et tu te fraies un chemin jusqu’à l’intérieur, ne déviant jamais tes yeux de ce qui t’intéresse. Tu te poses dans le coin de la salle, derrière une rangée de bancs et tu observes le combat, plus intrigué que jamais. Sans que tu ne t’en rendes compte, tes bras s’agitent légèrement comme si tu souhaitais être à la place de cet élève.  
             
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Message(#)Could it be free ? [Yanis] EmptyMar 2 Oct - 15:54


   
“Could it be free ?” & A vadrouiller d'un centre à l'autre dans la même journée, Yanis n'avait finalement pas énormément de temps libre en semaine. Son emploi du temps dépendant majoritairement des disponibilités de ses clients, les changements de dernière minute étaient assez courant, mais il n'était pas assez occupé pour facturer ce genre de chose. Il s'en fichait un peu, dans le fond ; Yanis n'était pas du genre à aller à contre-courant. Il allait là où le vent le portait.
Ayant obtenu par conséquent son après-midi de libre, le jeune métis en avait profité pour nettoyer son appartement de fond en comble, ne supportant pas le moindre drap non tendu ou le moindre cheveux dans son lavabo ─ les habitudes ont la vie dure. Si son appartement était toujours propre, le nettoyage prenait toujours un certain temps qu'il préférait souvent mettre à profit pour ses entraînements ou aller voir Sohan, par exemple, jugeant précieux d'entrenir l'amitié la plus proche qu'il pouvait avoir ici. Il lui avait fallut exactement trois heures pour tout nettoyer ; et lorsqu'il eut fini, un coup d'oeil rapide à son smartphone lui confirma qu'il était temp de mettre les voiles pour le centre de Toowong, situé juste à côté du Suncorp Stadium. Cette soirée était un peu particulière. Comme depuis ces sept dernières semaines, Yanis avait remarqué du coin de l'oeil un spectateur régulier. La première semaine il n'y avait pas spécialement fait attention ; la deuxième, il avait trouvé ça intriguant. Puis à partir de la troisième, voyant que l'individu ne faisait rien de particulier, il avait commencé à songer que cet individu pouvait être un peu suspect. Son élève étant une jeune femme de vingt-deux ans, il lui avait demandé si elle venait seule ou accompagnée, ou si quelqu'un l'attendait. Elle avait répondu que non ; elle ne connaissait pas cet homme.
Ce qui départ aurait pu sembler anodin prenait une tournure assez étrange. Yanis ne pouvait pas se pointer devant l'inconnu et lui mettre un coup de pied aux fesses sachant qu'il ne faisait qu'observer. Alors, il se contentait de le garder à l'oeil. Deux soirs par semaine, depuis sept semaines. Il ne savait pas trop ce que cet homme voulait, mais ce n'était pas un simple spectateur. Alors quand Yanis arriva en salle et posa son sac à côté du banc, il ne fut guère surpris d'y voir la même ombre de l'autre côté de la vitre ; mais il ne lui accorda pas un regard. L'ancien légionnaire avait mieux à faire. Il était payé pour une chose de toute manière ; enseigner. Et c'était ce qu'il allait faire.
Le début de la session se passait comme d'habitude. Rien de fou. Son élève, Nadia de son prénom, y mettait la même ferveur habituelle et répétait inlassablement les mouvements qu'il lui indiquait de faire, parant chacun de ses coups sans le moindre bronchement. Même lorsque le mouvement semblait parfait, il la faisait recommençait.

« Encore. Encore. Tape plus haut. Ne perd pas en puissance. Encore un coup. »

Puis d'un coup d'oeil, il remarqua que l'inconnu avait disparu. Il reporta son attention sur la jeune femme.

« Stop. »

Elle se détendit et lui se redressa, abaissant ses bras qui étaient protégés par des pattes d'ours ─ matériel de frappe rembourré. Alors qu'il parlait, il ne remarqua pas la porte qui s'ouvrait lentement dans son dos.

« Tu serres encore trop les dents. Tu es trop tendue. Plus tu vas forcer et moins tu vas être précise ; garde le contrôle sur ta respiration, tes muscles ont besoin d'oxygène. Si tu bloques ta respiration tu vas t'essouffler trop vite et n'arriver à rien au bout d'une minute. »

L'élève hocha la tête, bien essoufflée. Pour appuyer ses dires, Yanis recula et leva sa jambe en un mouvement lent et souple, à la hauteur de la tête de Nadia, mais en se mettant de profil pour qu'elle puisse bien voir.

« C'est aussi la clé de ton équilibre. En forçant tu envoie trop d'élan et par conséquent ton point d'appui est complètement diffus. Meilleur moyen pour tomber ou n'avoir aucun contrôle. »

Nouveau hochement de tête. Yanis abaissa la jambe et retira un de ses bras de la protection pour inviter l'élève à faire une pause.

« On fait une pause de cinq minutes. Va boire un coup. »

Elle s'éloigna. Lui se retourna. Et c'est là qu'il le vit, assis sur un banc. Cet homme étrange, spectateur passif jusqu'à présent, qui venait de dépasser une limite qu'il n'aurait pas dû. Yanis n'aimait pas ça. Cette allure de rôdeur. Ce culot de venir s'immiscer en plein dans une leçon privée. Le métis ne le lâcha pas du regard alors qu'il s'avançait et ses yeux n'avaient rien de sympathique.

« Mais qui voilà... »

Les pattes d'ours furent posées sur le premier banc et sans s'arrêter, Yanis enjamba ce dernier pour venir se rapprocher de sa cible. Car ce n'était pas un visiteur, non ; là, dans son regard, cet homme était devenu une cible. Il s'arrêta juste en face, non sans avoir un regard assez noir et méfiant.

« Vous sortez par vous-même ou c'est moi qui m'en charge ? La police serait également ravie d'entendre parler d'un rôdeur autour d'un centre sportif à chaque leçon d'une jeune fille dépassant à peine la vingtaine. »

Pas de mouvement particulier. Pas de croisement de bras, ni de muscles tendus. Pas même de tension dans sa voix ; juste dans le regard. Comme une bête territoriale qui n'aimait pas que l'on empiète sur son territoire sans sa permission. C'est chez moi, un peu, semblait-il dire sous ses airs menaçants. Yanis avait tout de même un peu du mal à croire que l'accueil ait laissé un homme comme lui entrer sans raison valable ; il était prêt à parier que cet individu n'avait réellement rien à faire là et qu'il avait embobiné quelqu'un pour entrer, s'il ne s'était pas infiltré d'une manière sournoise.
     
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@Joseph Keegan
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Message(#)Could it be free ? [Yanis] EmptyMar 2 Oct - 17:23


COULD IT BE FREE ?
Joseph Keegan & Yanis Raad
Le centre sportif est grand, tu n’es pas surpris d’y être entré si facilement. Les yeux et les oreilles ne sont pas tournés vers toi. Le personnel qui travaille ici est occupé à régler des cas plus importants qu’un simple intru qui souhaite assister gratuitement à un cours d’arts martiaux. En entrant, tu as constaté le silence de l’établissement : l’action se déroulait derrière chacune des portes que tu as croisées. Le corridor, lui, était aussi muet qu’une bibliothécaire. Tu n’as jamais aimé le sport. Tu t’es toujours contenté de faire un peu d’exercice pour ne pas perdre l’énergie de ta jeunesse presque achevée. C’est seulement en sortant de prison que tu t’es rendu compte d’une chose : on ne pourra pas te priver de ta liberté une seconde fois si tu peux glisser entre les doigts de la justice. Tu repenses à Blake, ses jambes vives, ses pas calculés, sa vitesse inatteignable et tu regrettes de ne pas avoir été à son niveau. À ton âge, tu ne sais pas s’il est trop tard pour te mettre au sport. Ton corps n’est plus aussi jeune, il t’arrive d’émettre une plainte grave lorsque tu t’accroupis, comme un père qui se prépare à soulever un canapé.  

Tu entends enfin la voix du professeur. Tu notes un certain accent que tu ne pourrais pas catégoriser. Tes deux yeux se posent sur la flexibilité de sa jambe, surélevée à la hauteur de son élève que tu n’avais pas regardé une seule seconde. Tu n’étais pas là pour baver devant le corps affiné des femmes. Tu n’es pas ce genre d’homme. T’es un connard, un criminel, mais pas un pervers. Si la religion t’a appris une seule chose, c’est de traiter les autres comme tu aimerais qu’ils te traitent. Tu n’es pas méchant; tu ne sais simplement pas contenir les commentaires qui te chatouillent la langue. Et, quelques fois, ça peut te valoir une claque. Mais ça ne t’a jamais dérangé et tu n’as pas changé pour autant. Tu plisses le regard en écoutant les conseils de l’asiatique. Tu ne comprends pas entièrement ses propos car tu as manqué la première partie du cours. Tu passes ta main dans tes cheveux pour les replacer vers l’arrière, dérangé par ces quelques mèches longues qui te cachent la vue. « On fait une pause de cinq minutes. Va boire un coup. » Tu fais la moue en te replaçant sur le siège, certain d’être caché par la pénombre. La lumière de la salle pointe principalement les tapis de combat. Tu suis les pas de la femme du regard avant de remarquer que le coach s’est tourné vers toi. Tu écarquilles les yeux, un sourire nerveux vient soulever la commissure de tes lèvres. Ses deux yeux foncés sont pointés en ta direction et tu n’arrives pas à savoir s’il t’a vu. C’est lorsqu’il exécute un premier pas vers toi que tu comprends que tu n’es pas un caméléon et qu’il a bien l’intention de venir te réclamer des explications. « Mais qui voilà… » Réfléchis, Jo. Réfléchis. Qu’est-ce que tu peux faire. T’as le don pour trouver des raisons pour t’en sortir, mais l’idée qui te passe par la tête maintenant est complètement ridicule. Tant pis. Tu n’as pas le temps de réfléchir à un plan B. Le coach juste devant toi, tu détournes les yeux vers le vide et tu arbores un de tes fameux sourires hébétés. Sa voix vient agresser ton oreille, tu te redresses en tendant les bras vers l’avant en signe d’innocence. Tes deux pupilles bleues scrutent les alentours, puis tu les poses enfin sur le front de ton interlocuteur qui ne semble pas heureux de te voir traîner ici.

- Pas besoin d’appeler la police ! Je me suis perdu.

Tu louches un moment sur ses épaules, tu te mords la langue, certain que cette mauvaise idée ne fonctionnera jamais. Tu aurais dû penser à ta stratégie avant d’entrer dans cette salle en pensant, à tort, que tu étais invisible.

- Auriez-vous vu un chien ? Je cherche mon chien… guide.

Tu t’étouffes dans ton propre mensonge ridicule, comme si ton corps voulait te faire comprendre que tes idées sont les plus absurdes. Dans le pire des cas, même si tu ne t’en sauves pas en faisant croire au coach que tu es aveugle, tu peux encore espérer qu’il a un sens de l’humour assez fort pour te laisser simplement partir en te tapant l’épaule et en te demandant de ne plus assister à ses pratiques.                
             
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Message(#)Could it be free ? [Yanis] EmptyMar 2 Oct - 17:50


   
“Could it be free ?” & Jamais Yanis ne s'était imaginé à entendre une excuse aussi... bidon. Le mec était là, devant lui, à balader son regard sur lui sans jamais croiser son regard. Mais l'ancien légionnaire ne bougeait pas d'un iota ; droit comme un i, le regard fixé sur celui de l'intrus. Perdu ? Comme deux fois par semaine depuis sept semaines, au même endroit à la même heure ? Chien-guide ? Et mon cul c'est du poulet ? avait-il envie de lui répondre sur le coup. N'ayant visiblement pas songé à une excuse particulière, cet intrus se révélait donc être plus con qu'il n'en avait l'air ; ou en tout cas, il était bien à côté de ses pompes. Malheureusement, Yanis n'avait pas un très grand sens de l'humour. Ce n'était pas quelqu'un qui riait à la moindre des blagues ou qui pouvait trouver tout et n'importe quoi assez drôle pour peu qu'il ait l'imagination qui travaille. Non, il n'était pas du tout de ce genre.
Alors en guise de réponse, Yanis leva vivement le bras, faisant mine qu'il allait le frapper ; et le réflexe humain ne se fit pas attendre lorsque l'inconnu ferma les yeux et esquissa un mouvement de recul dans l'espoir d'éviter la baffe. Yanis lui laissa alors le temps de réaliser que non, il ne le frapperait pas. Lorsqu'il le vit rouvrir les yeux, son bras se baissa et il reprit sa position de repos tranquillement, n'ayant pas plus l'air amical que précédemment ─ et pas moins agressif non plus.

« J'ai autre chose à foutre qu'écouter tes conneries. »

A bien y réfléchir, il lui avait semblé voir l'individu esquisser quelques mouvements, parfois. Qu'est-ce qu'il attendait de ce lieu ? De ces leçons ? En avait-il après son élève ? Il ne serait pas stupide au moins de venir la suivre jusqu'à l'intérieur du cours sachant qu'il y avait son prof qui pouvait lui mettre un high kick dans la mâchoire en une seconde, si ? A dire vrai, vu le petit numéro dont il venait d'être témoin, Yanis n'en serait pas spécialement étonné. Il se rapprocha alors encore légèrement, peut-être un peu trop prêt. Coinçant l'intrus entre lui et le banc qui se trouvait juste derrière, il ne comptait pas le laisser partir sans laisser une certaine impression ; et surtout, sans faire passer un message clair.

« Je te donne une minute pour m'expliquer la raison de ton intrusion ici avant que je te jette dehors. »

Allez, hop ; on oublie le vouvoiement, on oublie la délicatesse. Faire dans la dentelle n'avait jamais été son fort. S'il pouvait bien se tenir et avoir l'air très classe dès lors que la situation s'y prêtait, dans sa salle, ce n'était pas le cas.
Derrière, sortant du petit vestiaire, la jeune Nadia revenait.

« Yanis ! J'ai pu... »

D'un geste de main vers l'arrière, il somma à la jeune femme de se taire. Elle reconnu également l'intrus et en conséquence, fit quelques pas en arrière avant d'attendre près du mur, curieuse et pas forcément inquiète. Yanis n'avait toujours pas dévié son regard, lui. C'était presque flippant comme il refusait de le lâcher du regard.

« Une. Minute. »

Un. Deux. Trois. Quatre. Cinq.
Pas besoin d'un compte à rebours, Yanis avait déjà commencé à compter dans sa tête. Il se voyait déjà le traîner par le t-shirt pour le jeter dehors sans vergogne. Note à lui-même ; ça doit être sympa, garde du corps.
     
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@Joseph Keegan
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Message(#)Could it be free ? [Yanis] EmptyMar 2 Oct - 23:23


COULD IT BE FREE ?
Joseph Keegan & Yanis Raad
Tu vois au visage impassible de ton interlocuteur que tu ne t’en tireras pas si facilement. Il n’est pas dupe et, tu dois l’admettre, même le pire des imbéciles n’aurait pas cru ta comédie. Quel genre d’aveugle viendrait se perdre dans un centre sportif. Tu sens une certaine honte te creuser le fond de l’estomac en constatant que tes conneries de feront pas rire celui qui pourrait te mettre KO en un seul coup de poing. Et c’est au moment où tu crains pour la santé de tes os qu’il lève le bras et le projette dans ta direction. Comme tout être vivant, tu te crispes, tu lèves les mains vers l’avant et tu tentes d’esquiver quelque chose que ne viendra jamais s’étaler contre ton visage. Les yeux fortement clos, les membres tendus, tu te rends finalement compte que le coup, tu ne le sens pas. Tu rouvres un œil discret en constatant que l’asiatique est complètement immobile et qu’il n’a probablement jamais eu l’intention de te faire mal. Il abaisse sa garde, tu souffles tout l’air que tu retenais dans tes poumons et tu esquisses un sourire nerveux, et un gloussement vient soulever ta poitrine. Son expression faciale te rend mal à l’aise, il n’est pas là pour plaisanter avec toi et tu l’as compris. Alors tu redresses ton dos lorsqu’il t’adresse à nouveau la parole. Tu te pinces les lèvres pour t’empêcher de sourire davantage. Il se rapproche de toi, tu essayes de faire un pas vers l’arrière mais le siège t’en empêche en poussant contre l’arrière de tes genoux. Tu sais que tu n’es pas dans une position pour plaisanter une seconde fois. Il n’a pas hésité à mentionner la police sans savoir que cette dernière est ton point faible. Oui, tu crains le retour de la justice. Tu crains de te faire renfermer derrière les barreaux, de perdre le peu de liberté qu’il te reste. Les gens qui se trouvent là-bas, ils te font peur et jamais tu ne pourras l’admettre à voix haute. Personne ne sait que tu te transformes en vrai trouillard lorsqu’on étampe son poing contre ta joue. Des mauvais souvenirs d’enfances, des traumatismes, tu penses. Alors tu gardes ton sérieux, du moins, tu essayes. « Je te donne une minute pour m’expliquer la raison de ton intrusion ici avant que je ne te jette dehors. » Machinalement, ta tête bascule de bas en haut et, alors que tu allais répondre, la jeune élève qui s’était absentée jusqu’à maintenant entre dans ton champ de vision. Tu lui accordes un simple regard curieux avant de reporter ton attention sur ce fameux Yanis qui te fait davantage penser à une statue de pierre qu’à un être humain. Tu dégluties et tu réfléchis un moment en laissant tes pupilles patiner le long de son visage; tu évites simplement de fixer ses yeux qui te terrifient presque.

- Je suis intéressé par tes leçons privées, Yanis. C’est quoi tes prix ?

Évidemment, tu n’as pas de quoi payer. C’est bien la seule et unique raison pour laquelle tu as préféré rôder autour du centre sportif sans jamais y pénétrer. Tu espères simplement l’apaiser en lui demandant des informations concernant ses cours. Tu sais que jamais tu ne pourras te payer un tel luxe mais peut-être calmeras-tu son être en faisant mine de pouvoir lui offrir une compensation à ton intrusion. Tu es en train de ruiner la leçon de son élève, et, ce n’est pas que ça te dérange, au contraire. Tu as davantage peur de te prendre un poing dans le nez.  
             
 
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“Could it be free ?” & Il n'était pas tiré par les cheveux de penser que Yanis pouvait avoir le sang chaud et se montrer violent. Il avait appris à rester dans les rangs, mais son sang n'en restait pas moins chaud. Et ce gars lui tapait déjà sur le système. Étant du genre à ne pas employer de fioritures ni à tourner autour du pot pendant cinquante ans, il avait forcément du mal avec les gens qui ne lui inspiraient pas confiance. Ses yeux se plissèrent. Des leçons privées ? A bien y réfléchir, cela pouvait expliquer la présence habituelle de l'individu. Ce n'était pas une raison improbable. Mais cela ne flattait pas le jeune métis. Il n'avait pas la prétention de dire que les clients se bousculaient au portillon, mais le bouche à oreille faisait très bien son oeuvre et ses clients étaient tous satisfaits de son travail. C'était tout naturel, on le payait pour un service, il se devait d'être à la hauteur des espérances, si ce n'était plus.
Dans leur dos, l'élève croisa les bras, un peu perplexe. Elle adopta une position plus relâchée, signe qu'elle ne se sentait nullement menaçait. Yanis ne l'intimidait pas non plus. Et comme si ce dernier pouvait sentir le relâchement de pression, il redressa légèrement la tête et son sourcil s'arqua alors qu'il reprenait la parole. « Yanis ? » répéta-t-il, comme si le fait d'entendre son prénom sortir de sa bouche l'agaçait. Il soupira. « J'ai pas de temps à perdre avec tes conneries, va voir l'accueil. » Et puis, en arrière plan, la voix féminine qui s'éleva ; « Ca ne me dérange pas qu'il reste pour observer. » Yanis se retourna pour regarder Nadia avec curiosité, affichant presque un air interloqué. Elle était sérieuse ? Prête à laisser cet inconnu s'immiscer ? Ce n'était pas comme s'il donnait des leçons pour deux personnes bien évidemment alors il ne pouvait même pas lui rétorquer qu'il n'était payé que pour une personne, néanmoins il ne s'était pas attendu à une telle proposition. Le sourire en coin qu'elle affichait en revanche l'intrigua. Il croisa les bras en la regardant. « Qu'as-tu en tête ? » Elle se rapprocha d'eux, le casque de protection sous le bras. « Je peux l'avoir en partenaire pour ce soir ? » Silence. Yanis ne répondit pas. A la place, il tourna la tête vers l'intrus pour le regarder de haut en bas, le jaugeant ouvertement du regard. Sans vouloir manquer de respect, Yanis songeait que ce gaillard n'allait pas faire le poids. Sa jeune élève était encore une débutante mais elle avait les bases et apprenait relativement vite et bien. L'idée de les voir sur le tatami pour s'affronter n'était pas en soi une mauvaise idée mais cela ne faisait pas parti de la leçon. Néanmoins, cela pouvait résoudre le problème de ce rôdeur. Le visage du métis demeurait neutre et c'est sur un ton tout aussi neutre qu'il s'adressa à l'homme ; « Elle va t'éclater la tronche si tu acceptes. » Là, c'était clair, net, et précis.
   
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@Joseph Keegan
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Message(#)Could it be free ? [Yanis] EmptyJeu 4 Oct - 23:23


COULD IT BE FREE ?
Joseph Keegan & Yanis Raad
T’as posé ton ancre là où il ne fallait pas; au beau milieu d’un banc de requins affamés. Tu jongles toujours dans le danger sans vraiment t’en rendre compte. C’est inné chez toi : tu flaires l’air à la recherche du trouble sans, finalement, vouloir le rencontrer réellement. Tu t’amuses à remplir le vase, litre par litre, mais jamais tu ne le fais déborder. Beaucoup de gens disent vouloir t’en coller une mais ils ne le font jamais réellement. Peut-être, qu’au fond, ils savent que tu as raison. Ils ne vont pas frapper quelqu’un qui ne fait que pointer la vérité dans un amas de mensonges.

Tu l’as interpellé par son nom, le professeur aux yeux de glace. Il semble ne pas avoir apprécié cette affinité que tu viens d’établir contre son gré. Toi, tu aimes ça connaître le nom des gens. T’as déjà l’impression de creuser davantage derrière ses traits métis. Maintenant que tu sais que son prénom rime avec le mot « pénis », t’as un peu moins peur de ses airs noirs. C’est déjà un bon début. Toutefois, il refuse de simplement te donner ses tarifs, il préfère te référer à l’accueil. Tu te pinces les lèvres en détournant les yeux, un air faussement amusé collé sur le visage. Tu ne veux pas t’informer, tu ne veux pas payer. Tu veux simplement assister à cette séance qui s’achève dans trente minutes. Tu enfonces tes mains agitées dans les poches de ton jeans pour les empêcher de te trahir. Effectivement, tes doigts s’étaient mis à pianoter l’air, signe de nervosité. Et, toi, t’aimes pas ça qu’on puisse lire ce qui se passe réellement derrière ta tête. Et, c’est là qu’elle te sauve. Du moins, c’est ce que tu crois. L’élève affirme ne pas être dérangée par ta présence. Tu reposes tes yeux bleus sur elle avant d’hocher la tête d’un seul coup, en signe de remerciement. Un sourire précoce soulève tes lèvres, tu hausses les épaules, le regard victorieux. Puis, elle explique davantage ce qu’elle attend de toi et tu te rends compte que t’as souri un peu trop vite. Tu relâches la tension dans tous tes muscles et tu pouffes d’un seul et unique rire sec. Devant les yeux austères de l’asiatique, tu comprends qu’il réfléchit vraiment à la question. Il te jauge, tu croises tes bras sur ta poitrine pour te sentir moins nu devant ses airs de vautour affamé. Tu fais exprès de serrer les muscles de tes bras pour paraître plus solide mais, même si t’es pas mal pour soulever des poids, tu sais que ce n’est pas ça qui va t’aider lorsque tu devras éviter un coup de pied qui fonce directement dans ton menton. « Elle va t’éclater la tronche si tu acceptes. » Ok. Il est sérieux. Tu ouvres la bouche, tu la refermes. Nouveau rire nerveux. Tu replaces tes cheveux vers l’arrière en faisant mine de réfléchir même si tu sais que ta réponse sera négative. Alors, tu inspires une dernière fois avant de lancer, beaucoup trop convaincu par la validité de ta réponse :

- Yep, et ça ne me fait pas peur. Sans vouloir te vexer, Emily, il t’en faudra beaucoup pour me faire broncher.

Tu fronces les sourcils instantanément en te répétant en boucle les mots que tu viens de prononcer sans t’en rendre compte. Tu viens d’accepter l’offre alors que ton cerveau souhaitait amèrement la refuser. Les yeux de la novice se transforment, tu ne sais pas si elle est vexée par ton commentaire ou par le nom que tu viens de lui attribuer au hasard. T’as connu des dizaines de Emily dans ta vie et, tu vois à son regard, qu’elle ne fait pas partie de cette meute de noms trop communs. Bientôt, elle te fait signe de grimper sur les tapis de combat, tu restes immobile en plantant tes yeux dans ceux de Yanis, comme si tu attendais son feu vert. Mais, au fond, la seule et unique chose que tu espérais de lui c’est qu’il refuse de te laisser faire cette connerie. Car, ouais, malgré ta fierté de mec coriace, tu sais que c’est une connerie. T’as aucun contrôle de ton corps. Ce soir, tu retourneras chez toi sous la forme d’une crêpe bien cuite.  

             
 
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Message(#)Could it be free ? [Yanis] EmptyVen 5 Oct - 14:02


 
“Could it be free ?” & La réponse de l'homme avait laissé Yanis vraiment très perplexe. Est-ce qu'il avait une paire de couilles aussi grosse que ça ou qu'il était simplement stupide ? Ou irréfléchi ? Ou trop fier ? Ca lui échappait vraiment. Pour quelle foutue raison ce gars voulait-il se prendre un coup de pied dans la figure tout en sachant pertinemment qu'il n'arriverait probablement pas à en caler un ? Enfin, peut-être Yanis se trompait-il. Toujours était-il que la jeune Nadia allait se mettre en place, conformément à ce qui lui avait été enseigné avant tout combat amical. Cependant, Yanis ne semblait décidément pas de cet avis. Ca le dérangeait franchement. Il avait espéré que l'autre gusse refuse l'offre mais comme il ne pouvait pas compter sur lui, il allait devoir intervenir. Avec un soupir légèrement agacé, il s'adressa directement à la jeune femme.
« Je peux pas le laisser faire, Nadia.
Et pourquoi pas ?
D'une part je ne veux pas prendre la responsabilité de quoique ce soit concernant ce mec, de deux je n'ai pas d'équipement à prêter. Allez, on arrête ce délire là. »
L'élève eut une moue un peu déçue, mais n'avait rien à répondre. Yanis avait le dernier mot, c'était tout. Même si elle était la cliente, elle était aussi sa responsabilité. Ce n'était pas comme si cet inconnu venait s'entraîner à la salle de son plein gré, il n'y avait absolument rien qui le reliait à ce cours privé. La moindre bourde retomberait sur le coach, Yanis en l'occurence, que ce soit blessure physique ou entretient matériel. « Maintient ton corps échauffé en attendant, je le ramène dehors. » ordonna-t-il. Il se retourna alors vers l'homme, braquant à nouveau son regard sur lui. Passablement agacé de se voir perdre du temps à gérer ces petits inconvénients, le métis n'avait plus envie de l'écouter. Le cours allait bientôt être terminé mais il ne pouvait pas laisser cet individu dans la salle. Garder un oeil sur lui tout en donnant son cours allait être chiant et diviser son attention, ce qu'il ne voulait pas faire. « Bouge. » siffla-t-il entre ses dents à l'attention de l'intrus, le forçant ainsi à enjamber le banc et avancer. Il restait proche, trop proche, bien assez pour le forcer à avancer s'il daignait vouloir s'arrêter. Arrivés devant la porte, il l'ouvrit et invita l'inconnu à sortir par lui-même. « Paye un abonnement pour venir ici et on reparlera de ce que tu veux. Autrement, tu sors. » Yanis le savait que ce gars ne venait pas ici. Il ne l'avait jamais vu dans la salle, toujours à l'extérieur de cette grande fenêtre, à observer. Les gens allaient et venaient ici, mais il fallait payer pour participer aux cours et utiliser le matériel, ou ne serait-ce que les douches et les casiers. Les habitués du centre avaient tous une carte à leur nom ─ et tous les clients avaient été vus au moins une fois par un des coach du centre. Parce qu'il avait déjà questionné à son sujet, il savait que personne ne le connaissait, tout du moins personne ne l'avait jamais vu en salle.
En parallèle, Yanis ne crachait pas sur l'idée d'un potentiel nouveau client. Cela dit la manière dont cet individu se présentait et agissait n'inspirait pas confiance et il ne croyait pas en sa bonne volonté. S'il était directement venu s'adresser à lui, il aurait probablement pensé différemment, mais comme il rôdait, c'était difficile de lui faire confiance.

   
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@Joseph Keegan
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Message(#)Could it be free ? [Yanis] EmptyVen 5 Oct - 23:40


COULD IT BE FREE ?
Joseph Keegan & Yanis Raad
Tu sais que tu n’auras jamais les moyens de te payer ce genre de leçon privée. Du moins, pas avant que tu ne sois plus en approbation. Le gouvernement te garde sous sa loupe, tu sens cette pression constante contre tes épaules. Le moindre faux geste et t’es cuit. Pourtant, ça ne t’empêche pas de chercher du plaisir là où tu peux en trouver. Qui a dit qu’il faut payer un livre à la librairie pour en lire les premières pages ? Qui a dit qu’il est impossible d’entrer dans une salle de cinéma sans que personne ne te remarque ? Bon, la seule fois que t’as essayé, ça n’a pas fonctionné mais t’as quand même réussi à t’en sortir en mentant sur ton cas. Tu cherchais ta sœur dans la salle pour lui refiler un tampon, que t’as dit pour qu’on te laisse partir. Tes idées sont rarement excellentes mais la plupart du temps, les gens sont trop ébranlés par la nature privée de tes réparties qu’ils n’osent pas poser davantage de questions. Peut-être pensent-ils que t’as un problème mental. Et ça te plaît si c’est le cas.  Alors, dans cette salle de combat, si près des tapis, si près du but, le coach t’arrête. Enfin, il s’adresse à Nadia, mais tu comprends que tu dois t’arrêter. Tu souffles tout l’air dans tes poumons par tes narines en signe de mécontentement et tes deux pieds se figent dans le sol. Tu écoutes les blablas administratifs de Yanis et tu redresses la tête pour le regarder, pour t’assurer qu’il est bien sérieux. Ses yeux sont aussi sombres qu’avant, aussi sérieux. Et c’est ce que tu craignais. Un soupir s’échappe de tes lèvres, tu lèves les deux mains en signe d’obéissance. Tu sais que tu dois t’arrêter maintenant. Il ne plaisantait pas quand il a dit qu’il pouvait coller les flics à ton cul. Tu sais qu’ils n’auraient aucune difficulté à te retracer. Un type vêtu d’un jeans délavé, d’un t-shirt blanc, la barbe mal entretenue, deux yeux étonnement bleus qui semblent trop souvent se perdre dans le décor. T’es reconnaissable. Quand tu passes devant un miroir, tu sais tout de suite que c’est ton reflet que tu vois. Le serpent te siffle un ordre, tu t’exécutes comme tout bon prisonnier qui ne veut pas se faire tabasser dans les douches. Tu enjambes la dernière rangée de banc, le regard fuyant. Le métis se colle presque à toi, même s’il ne te touche pas, tu sens un contact fantomatique dans ton dos. Et ça te rend mal à l’aise sans que tu ne saches pourquoi. Tu jettes un dernier regard à l’élève pour lui esquisser un sourire maladroit et, bientôt, tu te retrouves à la case départ. Le métis t’ouvre la porte, la chaleur du soleil encore réveillé fouette ton visage, tu plisses les paupières pour épargner ta rétine. Sans contester davantage, tu sors à l’extérieur. Et la voix de l’homme s’élève une prochaine fois. Elle est moins forte. Vous n’êtes plus dans une salle résonnante. Tu te sens tout de suite moins intimidé. « Paye un abonnement pour venir ici et on reparlera de ce que tu veux. Autrement, tu sors. » Ta lèvre inférieure trouve son chemin jusqu’entre tes dents. Tu la mordilles machinalement en réfléchissant. Tu ne trouves pas d’excuses, cette fois. T’as perdu l’inspiration. Alors tu détends tes membres, tu enfonces tes mains dans tes poches et tu émets une sorte d’acquiescement vocal. Ça ressemble à un « hm hm ».

- J’imagine qu’on n’se croisera plus jamais, alors. Ça te fera plaisir.


Tu hausses les épaules en arborant un air de rien à foutre.

- J’ai rien pour payer cet abonnement. Et je m’en fiche de ce gym. Je veux simplement apprendre à me défendre.

Tu serres la mâchoire, une idée te titille l’esprit. Tu glisses, sans plus attendre, ta main sous le col de ton t-shirt et tu viens récupérer la chainette sur laquelle pend un crucifix. Tu serres le symbole religieux entre tes doigts et tu murmures :

- Je n’aurai plus qu’à prier tous les soirs pour que ces gosses changent de cible. Je n’ai plus rien à leur offrir de toute façon…

Tu baisses la tête en arborant un air démoli. Putain. T’arriverais à croire ta propre comédie.  
 

             
 
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Message(#)Could it be free ? [Yanis] EmptySam 6 Oct - 8:53


“Could it be free ?” & L'homme est docile, il s'exécute. Il a arrêté d'insister, de faire son cinéma ; de se tirer dans les pattes. Yanis lui en serait presque reconnaissant s'il ne trouvait pas ça simplement normal de se comporter ainsi. Il avait certes quelques lacunes lorsqu'il s'agissait de règles sociales, mais la base restait la même partout. Surtout quand il s'agissait de ses règles à lui, il leur trouvait à chacune un fondement logique. L'homme s'éloigna légèrement et Yanis s'apprêtait à fermer la porte lorsqu'il l'entendit répondre ; et sa réponse l'interpella. Le coach garda la main sur la porte, toujours ouverte, observant le visage de l'intrus. Plaisir ? Yanis n'aurait pas ce luxe. Ca lui retirerait juste une distraction, un poids, mais ça n'ajouterait rien à son plaisir. Mais il devait bien admettre que quelque chose l'intriguait. Yanis lâcha alors la porte et croisa les bras, cette fois-ci arborant un air un brin plus sérieux, ses sourcils s'étant légèrement froncés. Pour quelle raison ce mec rôdait-il exactement ? Il voulait vraiment recevoir des cours ? A l'entendre, c'était bien le cas. Probablement les mots les plus vrais de ce qu'il avait pu prononcer jusqu'à présent. Mais rapidement, il lui tapa à nouveau sur le système. Sa petite comédie sur la religion et les gamins qui le harcèleraient supposément. Utiliser la religion pour ce genre de choses, il l'avait trop vu. Entre ceux qui y croyaient réellement et ceux qui se cachaient derrière ces prétextes, il en avait vu des vertes et des pas mûrs... et les opportunistes pouvaient facilement se faire repérer.
« Me prend pas pour un con. » vociféra-t-il, un brin ennuyé. « Tu n'auras que ce que tu mérites. Va trouver un autre mec à embobiner avec tes sornettes. » A être traité ainsi, Yanis se sentait limite insulté. Ce gars-là croyait-il vraiment qu'il allait marcher dans le plat, croire à sa comédie ? L'avait-il bien regardé ? Son regard ne parlait peut-être pas assez, ne communiquait pas assez le fond de sa pensée, visiblement. Devoir s'expliquer l'agaçait. Il n'en avait pas envie. Néanmoins Yanis dépasse la porte et sort dans la rue pour aussi rejoindre le gars. Penchant davantage sur un ton menaçant et mécontent, il y avait une réelle menace dans ses propos. « J'enseigne pas à la vermine. » Là, c'était dit. Pas les mêmes valeurs, pas les mêmes priorités. Yanis enseignait un art, des techniques, mais inculquait aussi des valeurs. A chaque mouvement son sens et ses origines, chaque respiration son poids et ses responsabilités. Si cet homme ne pouvait pas respecter la simplicité de l'honnêteté et du respect, alors lui enseigner quoique ce soit risquerait d'être une erreur. L'ancien légionnaire ne voulait pas que ses leçons soient utilisées à mauvais escient. Même à la guerre, l'éthique avait une place importante. C'était une lutte quotidienne entre la nécessité et la morale, ajoutant un poids invisible sur l'esprit de chaque homme. Il ne s'attendait pas à ce que les gens y pensent, à tout ça. Mais lui, ça l'obsédait. C'était ça qui le faisait avancer.

 
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@Joseph Keegan
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Message(#)Could it be free ? [Yanis] EmptyDim 7 Oct - 17:26


COULD IT BE FREE ?
Joseph Keegan & Yanis Raad
Tu ne regrettes pas encore l’imbécilité de tes actes. Tu regretteras le jour où le coach contactera la police pour leur décrire ton cul. Ton cul si facilement retraçable. Ta dernière technique pour parvenir à tes fins et de serrer le crucifix que tu portes à ton cou entre tes doigts. Et ça ne marche pas. C’est la première fois que ta comédie ne se fait pas entendre. Tu t’attendais à ce qu’il s’excuse, qu’il admette regretter la complexité de ton état mais il se contente de te faire taire. Alors tu serres les muscles et tu te mords l’intérieur des joues pour t’empêcher de lui lancer une injure, sachant qu’il y a une limite à ne pas franchir aujourd’hui. Tu n’es pas tombé sur la personne la plus malléable. Il est aussi solide qu’une brique, toi qui a l’habitude de modeler les autres comme s’ils sont de l’argile humide. Alors tu comprends que ce n’est pas aujourd’hui que tu arriveras à obtenir ce que tu veux. Et, pour la première fois, tu as vraiment l’impression de mériter ce que tu te prends à la tronche tous les jours. Ce n’est que lorsque tes escroqueries ne fonctionnent pas que tu te rends compte de leur malhonnêteté. Alors tu recules d’un pas en rangeant ta fausse excuse sous ton t-shirt. Et tu redeviens l’unique connard qui n’a jamais laissé la religion le guider. « J’enseigne pas à la vermine. » Tu sens tes tripes se serrer ; l’envie de l’envoyer chier te chatouille le fond de la gorge. Tu l’aurais fait en temps normal dès l’instant même où l’asiatique t’a pris de haut mais il a eu le cran d’aborder le sujet de la police sans que tu n’aies le temps de montrer à quel genre d’homme il avait affaire aujourd’hui. Il t’avait coincé entre ses doigts en ouvrant simplement la bouche. Alors tu soupires, tu recules d’un autre pas en laissant tes yeux instables scruter chacun des traits du garçon. Tu analyses une dernière fois la finesse de son corps élancé, son accoutrement. Et tu te maudis de ne pas être devenu un citoyen normal. Tu repenses à cette jeune femme qu’il entraînait quelques minutes plus tôt. Et tu te dis que tu pourrais la contacter, elle, pour recevoir au moins la base de la leçon. Tu ouvres la bouche, tu t’apprêtes à demander au métis le numéro de téléphone de sa cliente mais tu te rappelle ce qu’il t’a dit plus tôt. Tu ressembles à un prédateur sexuel qui guette une proie bien plus jeune que lui. Alors tu refermes la bouche en grognant, sachant que tu ne peux pas te permettre de demander ce genre d’information en considérant la sensibilité de la situation.

- Très bien. J’disparais, c’est bon.

Tu tournes les talons et tu entames un premier pas vers l’avant sans te rendre compte que t’es sur le bord de la rue. Une voiture klaxonne et te frôle à une vitesse impressionnante, tu recules vivement vers l’arrière en plaquant tes mains sur ton torse, le cœur agité, alarmé. Tu lances un premier juron et tu ne peux pas retenir ce doigt d’honneur que tu envoies au conducteur qui est probablement aussi fâché que toi. Tu sens enfin toute la pression s’évacuer hors de toi et, sans regarder en arrière, tu disparais. Comme t’as dit que tu le ferais.  

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