La photographe se détacha de lui pour prendre un côté du lit comparé aux deux petites têtes brunes, leur sieste n’avait pas été réellement une sieste. C’était inutile de préciser qu’elle se retrouvait deux fois plus fatiguée maintenant, ce putain de truc entre eux était impossible à décrire ou même à expliquer, mais elle prenait son pied à chaque fois. « Bordel. » Sa tête s’enfonça dans ses mains après avoir enlever toutes ses mèches de cheveux qui venaient s’échouer sur son visage et finit par se mettre à bailler ne cachant pas la fatigue qui prenait place dans son corps, mais malgré tout elle ne fermait pas les yeux. La jeune femme retrouvait son sommeil, mais ce n’était pas l’extase non plus, bien qu’elle ne doutait pas que ce soir dès que sa tête toucherait son oreiller, elle se laisserait happer par les bras de Morphée pour une bonne nuit et demain, elle allait se réveiller avec de nouvelles courbatures. « Tu étais sensée soulager mes courbatures, pas en rajouter, Holloway. » Son sourire en coin toujours en place sur son visage, elle tourna enfin la tête pour le regarder. Bien que ça pourrait être étrange de se retrouver dans ce lit en sa compagnie après ce qu’ils venaient de faire – alors que les deux petites brunes étaient en train de dormir dans la même maison – ce n’était pas le cas pour elle. Ils étaient vraiment dans une autre bulle, dans un monde où ils pouvaient faire ce qu’ils voulaient sans le moindre souci surtout avant que le vrai monde et leurs responsabilités reviennent prendre le contrôle de leurs vies. Fawkes finit par se retourner coinçant ses bras sous le coussin tout en posant sa tête dessus en direction de Stephen, elle était incapable de se relever pour le coup, elle voulait juste rester à faire la feignasse dans ce lit. La brune se sentait bien actuellement, ça faisait un moment que ça n’avait pas été le cas, comme si plus rien ne comptait dans sa vie. Comme si elle n’avait pas la peur de perdre sa fille, comme si elle ne haïssait pas justement le père de sa fille et que cette foutue bague qu’elle gardait chez elle ne comptait pas. Elle ne voulait pas que cette bulle éclate, elle en avait besoin en quelque sorte, mais hors de question de lui dire. Carter ne voulait pas que ça parte en une nouvelle dispute ou à une simple prise de tête.
Le souffle court, la peau comme électrique, Stephen s'était laissé retomber sur un côté du lit. Les draps qu'ils avaient froissés étaient roulés en boule à leurs pieds, mais même si la température était redescendue d'une vingtaine de degrés, le kiné était plongé dans un état second qui l'empêchait de rassembler la force nécessaire pour se couvrir. Avec Carter, rien ne s'estompait. Chaque fois était aussi intense voire même plus encore que la précédente. Sûrement qu'ils commençaient à se connaître, à savoir ce qui faisait perdre pieds à l'autre. A côté de lui, la brune jurait, ce qui lui arracha un sourire en coin alors qu'il reprenait petit à petit ses esprits. "Merci Fawkes." qu'il lui lançait avec une fausse prétention en se tournant vers elle pour l'observer. « Tu étais censé soulager mes courbatures, pas en rajouter, Holloway. » Comme s'il était le seul responsable la dedans. Levant les yeux au ciel, il attrapa son téléphone sur sa table de chevet pour vérifier l'heure. 16h30. Les filles dormaient depuis une heure, ce qui leur laissait environ autant de temps pour débriefer. "Tu feras l'étoile de mer la prochaine fois si tu veux." Taquiner Carter était une habitude, et le fait que ce qu'ils venaient de faire en devienne une également commençait à le travailler. Leur bulle prenait une place de plus en plus importante dans sa vie, comme un moyen facile de se tirer de son quotidien stressant. Ensemble ils rallongeaient les journées, mettaient en pause les tumultes. Leurs coucheries ne leur permettaient pas d'y voir plus clair, mais d'oublier pour un moment. Ils ne faisaient que repousser l'échéance, mais c'était plus fort qu'eux. "Viens là" Stephen récupérait le drap pour les couvrir. Il attirait à lui le corps souple de la photographe qu'il enlaçait en cuillère, déposant un baiser sur le sommet de son épaule. "J'ai eu envie de faire ça tout l'après midi" qu'il avouait en laissant retomber sa tête sur l'oreiller. "Tes fesses d'hippopotame et l'odeur de ton shampoing." Le brun prenait des risques, mais c'était leur jeu.
Une nouvelle fois, ils s’étaient retrouvés dans ce lit et encore une fois, l’intensité de leur acte avait dépassé les précédentes. Est-ce qu’un jour cela s’arrêtera ? Carter n’avait pas cette réponse, tout avait été vite entre eux et continuait avec cette même rapidité quand ils se retrouvaient dans cette bulle. Ses yeux se levèrent rapidement au ciel avant qu’ils ne se reposent sur Stephen qui était à ses côtés. « Avec cet ego, tu risques prochainement d’avoir un souci pour rentrer dans les pièces. » Nouveau sourire en coin, elle ne savait pas exactement depuis combien de temps ils étaient dans cette chambre et s’en fichait pas mal, la seule chose positive était que sa fille continuait à faire sa sieste. Le malaise serait immense si une des deux têtes brunes pointaient leur nez à ce moment précis – même bien avant soit dit en passant. Carter ricana doucement tout en secouant la tête, elle pourrait s’amuser à rétorquer quelque chose, mais pour une fois elle allait rentrer dans le jeu. « Avec grand plaisir ! » La photographe haussa les épaules comme si finalement ça ne la dérangeait pas tant que ça de faire l’étoile de mer la prochaine fois, chose impossible pour elle, mais après tout qu’est-ce qu’il en savait ? Quoi qu’il pouvait déjà le savoir vu comment ça se passait entre eux depuis la première soirée, pas besoin d’être un génie pour deviner qu’elle ne ferait jamais une chose pareille même si par moment cela pouvait être juste tentant, même pour elle. « Il faut vraiment que tu arrêtes de donner des ordres comme ça, tu sais ? » Ses mots sortaient d’entre ses lèvres alors qu’il était déjà en train de l’attirer vers lui, elle ne montrait aucun signe de refus parce que de toute évidence ça l’arrangeait bien. Carter finit par poser une de ses mains sur son bras laissant ses doigts glisser dessus doucement. Elle arrêtait de se mettre à penser à tout ce qu’il se passait entre eux, cette bulle, cet endroit dans lequel le monde arrêtait de tourner. Pour une fois, elle avait simplement l’envie de profiter. « Fallait le dire plus tôt. » La brune ricana doucement se laissant aller complètement contre lui, bien que ce fut de courte durée après la remarque du kiné sur ses fesses. Elle tourna sa tête pour lui lancer un regard noir tout en prenant la parole. « Je vais finir par croire que t’as un vrai souci avec mes fesses ! Et redis que je suis un hippopotame je….. Je sais pas ce que je ferais, mais je le ferais. » Niveau menace, elle pouvait faire mieux, mais pour le coup elle n’avait aucune idée qui lui venait en tête, mais elle trouverait bien quand il le referait. « La prochaine fois, je te ramènerai un de mes shampoing pour que tu profites plus de l’odeur. » Un léger sourire s’était dessiné sur ses lèvres, premier moment où ils pouvaient se reposer un tant soit peu, ça faisait du bien. « Je vais t’adopter Holloway pour que tu viennes me réchauffer l’hiver dans mon lit, mais que l’hiver hein. »
« Avec cet ego, tu risques prochainement d’avoir un souci pour rentrer dans les pièces. » Cette remarque fit rire le brun qui se passa une main sur le visage avant de répondre : "Tant mieux. Comme ça on ne quittera plus cette chambre." Tant mieux ou non d'ailleurs. C'était toujours plus intense, toujours plus addictif. Une espèce de spirale qui colmatait ses inquiétudes quelques heures, anesthésiait ses doutes. Cette situation ne durerait pas, cette alternative à la réalité non plus, mais pour le moment ils n'arrivaient clairement pas à s'en détacher. « Il faut vraiment que tu arrêtes de donner des ordres comme ça, tu sais ? » Carter était déjà contre lui, si bien qu'il se contenta d'hausser les épaules, laissant ses lèvres se glisser contre son épaule. "Une habitude." Enfant unique, élevé uniquement par sa mère et seul garçon de la famille, Stephen avait toujours été habitué à tout avoir tout de suite, même s'il n'y avait absolument rien d'autoritaire dans ses paroles. C'était la vérité. « Je vais finir par croire que t’as un vrai souci avec mes fesses ! Et redis que je suis un hippopotame je….. Je sais pas ce que je ferais, mais je le ferais. » Pas très convaincant Fawkes. La brune s'était retournée brusquement, lui lançant un regard noir auquel il répondait de façon flegmatique : "Si je devais lister toutes les fois ou tu veux me tuer et où tu finis pourtant dans mon lit..." De nouveau il haussait les épaules, calant sa tête derrière son bras replié. « La prochaine fois, je te ramènerai un de mes shampoing pour que tu profites plus de l’odeur. » "ça n'a strictement aucun intérêt si tu n'es pas la" qu'il rétorquait du tac au tac. Réactif, même si la fatigue pointait le bout de son nez sur ses traits tirés. « Je vais t’adopter Holloway pour que tu viennes me réchauffer l’hiver dans mon lit, mais que l’hiver hein. » Nouveau sourire en coin, et nouvel atterrissage sur le terrain ô combien glissant qu'ils avaient l'habitude de côtoyer maintenant. "Toi chez moi alors. J'pensais qu'on était clairs avec les limites." qu'il disait sur le ton du jeu. Stephen se rappelait brièvement de leur pseudo dispute de l'autre fois. Ces limites étaient là pour encadrer leur relation, mais il y avait fort à parier que s'ils se retrouvaient chez Carter la situation déraperait tout autant. Il prit une grande inspiration avant que la réalité ne le frappe à nouveau. Pourquoi rien ne pouvait être simple ?
« Qu’est-ce qui te dit que je resterais ici avec toi ? » Après tout c’était pas elle qui allait rester bloquer, bien que l’idée était tentante, elle n’était pas forcément très bonne dans le fond, elle le savait. « J’aurais trop faim, je quitterai la chambre une fois que t’auras le dos tourner. » Un sourire mutin se dessinait sur ses lèvres alors qu’elle se retrouvait contre lui, pas le temps de répondre qu’il l’avait attiré à elle. La photographe avait compris avec le temps que ce n’était pas utile de répondre, dès qu’il avait décidé quelque chose ça se passait et elle s’en fichait pas mal. Elle se plaignait pour la forme, face à la réponse elle leva les yeux au ciel tout en secouant la tête, les mauvaises habitudes pouvaient être changés, mais il n’en avait sûrement aucune envie – elle pouvait comprendre ce fait. La jeune femme se retourna rapidement vers lui tout en lui lançant un regard noir, il venait une nouvelle fois de la comparer à un hippopotame et accessoirement de parler de ses fesses. La comparaison a été faite simplement pour la taquiner, mais elle commençait réellement à penser qu’il avait un souci avec son derrière, c’était impossible d’en parler autant, si ? Ses yeux se levèrent au ciel, mauvaise habitude qu’ils avaient ensemble pour montrer leur mécontentement. « Liste aussi les moments où je te dis que je te hais, un jour je suis certaine que ça deviendra vrai. » Est-ce qu’elle pouvait le détester ? Non. Ce qui par moment comme à présent était un vrai problème, elle n’arrivait même pas à paraître crédible quand elle lui lançait un regard noir ou qu’elle devrait lui en vouloir. Carter soupira doucement tout en regardant le plafond. « Comment tu veux que je ne dise pas que t’es un beau parleur après ça ? » Fawkes se remettait à le regarder avant de poser ses lèvres rapidement sur son épaule avant de reprendre sa place correctement. Très vite, son sourire disparaissait alors que ses yeux se posaient sur le mur qui se trouvait en face d’elle. Carter n’avait pas besoin de lui rappeler ses limites, elle les connaissait autant que lui et c’était juste un bon moyen de rappeler qu’ils s’enfermaient dans un autre monde ensemble. C’était aussi un bon moyen de faire éclater cette bulle, elle le savait qu’au son de sa voix qu’il n’était pas sérieux et pourtant. « Les limites on était clairs et bien apprises, t’en fais pas pour ça. » Sa langue glissa sur ses lèvres alors qu’elle coinçait un de ses bras sous sa tête, toujours son regard ailleurs que sur le kiné. « Puis on peut très bien se réchauffer avec des vêtements, tu sais ? Je pensais pas forcément à ça. » Véridique. Bien que maintenant, elle n’avait aucune envie de continuer sur ce sujet-là.
Stephen levait les yeux au ciel. Il se retenait de faire une nouvelle remarque sur la taille que prendraient ses fesses à force d'être obsédée à ce point par la nourriture, mais il se retint et préféra ne pas relever à la place. Carter contre son torse, leur moment d'égarement n'était pas encore dissout. Ils profitaient de ce doux flottement avant de redescendre sur terre, happés par la dure réalité de leurs vies. « Liste aussi les moments où je te dis que je te hais, un jour je suis certaine que ça deviendra vrai. » Il la serrait un peu plus contre lui, tandis que les lèvres de la brune rencontraient sa peau elles aussi. "Tu mens. Surtout là." Un sourire en coin plaqué sur le visage, ils s'étaient de nouveau séparés, rattrapés par la fragilité de leur bulle. « Les limites ont était claires et bien apprises, t’en fais pas pour ça. » Carter évitait soigneusement son regard. Quelle plaie. A nouveau il soupirait, puis elle continuait : « Puis on peut très bien se réchauffer avec des vêtements, tu sais ? Je pensais pas forcément à ça. » Cette fois ci ce fut lui qui se pencha vers elle, replaçant une mèche de ses cheveux derrière son oreille, l'obligeant ainsi à le regarder et non le mur. "J'ai eu envie de franchir ces limites tout l'après midi." qu'il glissait en approchant son visage du sien pour frôler ses lèvres. "Mais..." Il soupira, puis se laissa retomber de son côté en passant une main sur son visage. "Toi comme moi, faut qu'on arrive à contenir ces envies dans cette putain de chambre. J'ai aucune envie de me faire griller... et toi non plus. On se bat pour la garde de nos filles. Si notre liaison vient aux avocats de ton abruti d'ex ou de mes connards de beaux parents on est foutus." qu'il soufflait en se relevant soudainement pour essayer de retrouver son caleçon envoyé il ne savait pas trop ou. La bulle n'avait pas tenu plus d'une heure.
« Tu m’énerves. » Surtout avec son sourire qui montrait parfaitement qu’il savait qu’elle mentait pour le coup, c’était juste rageant parce qu’il avait raison. Carter ne voulait pas que ce soit le cas et pourtant, au fur et à mesure de passer du temps ensemble, ils avaient réussis à se connaître partiellement. Mais les choses retombaient rapidement entre eux, parler de nouveau de ses limites qui n’avaient pas besoin d’être rappelé, comment pouvait-elle oublier ces choses qui réglaient ce qu’il se passait entre eux ? Cette bulle n’était qu’une illusion, qu’un monde fictif dans lequel ils se complaisaient pour mettre le reste d’un côté. Mais toute bonne chose avait une fin, ses yeux restaient sur le mur, elle agissait comme une enfant, mais c’était juste plus fort qu’elle. La photographe ne parlait même pas de ça, elle avait lancée ça comme ça, mais si elle aurait su jamais elle n’aurait ouvert la bouche parce que ce moment avait été juste plaisant pour le coup. Sauf que très vite, le mur fut remplacé par le visage de Stephen qui venait de s’imposer devant ses yeux et elle le regardait enfin. La brune ne bougeait pas, elle le laissait faire et l’écoutait. Carter aussi en avait eu envie, c’était évident, mais est-ce qu’ils étaient passés à l’acte ? Ils avaient réellement attendus d’être ici, dans cette maison, dans cette chambre et d’être certains que les deux petites aient rejoints les bras de Morphée avant de faire quoi que ce soit ensemble. Le deal avait été rempli durant cette journée, pourquoi avait-elle l’impression que même comme ça, ça n’allait toujours pas ? Qu’est-ce qu’il fallait faire ? Arrêter de se voir ou du moins seulement se voir pour coucher ensemble, au moins ils n’auraient pas ce souci d’envie, de pulsion. Cette solution semblait juste bien trop radicale à ses yeux. Le kiné se releva du lit alors qu’elle restait encore dedans, elle remontait un peu plus le drap, le laissant faire ce qu’il avait envie. « C’est ce qu’il vient de se passer aujourd’hui, même si on a eu envie, on a attendu d’être ici. Je vois pas ce qui va pas avec les limites et tout ça. » Ce qu’il s’était passé il y a quelques minutes semblait bien loin à présent. Carter s’asseyait sur le lit tenant le drap contre sa poitrine, elle n’avait pas besoin de cacher grand-chose, mais elle se sentait obligé de le faire pour le coup. « Faudrait qu’on arrête de se voir, c’est ça ? Qu’on s’appelle seulement quand on a envie de coucher avec l’autre et je viens te rejoindre ici, puis basta ? » La jeune maman secoua rapidement la tête ne préférant pas attendre de réponse, elle se relevait pour prendre ses affaires tout en allant vers la salle de bain, une douche allait la détendre et de toute manière, il fallait qu’elle attende que sa fille ne réveille avant de rentrer chez elle.
« Tu m’énerves. » qu'elle lui avait lancé sans en penser un traître mot. L'un contre l'autre, c'était le calme avant la tempête. Quelques secondes après ce doux moment, les doutes et remords de Stephen avaient repris le dessus et fait exploser leur bulle de bien être. Chez lui, dans ce lit, avec le baby phone sur la commode qui laissait planer en bruit de fond la respiration régulière des filles, leurs ébats avaient eu un goût d'interdit. Il s'en voulait. Il s'en voulait tellement pour autant de raisons qui se bousculaient dans son esprit et étouffaient chaque once de raison qui arrivait à refaire surface. Il avait été injuste en lui balançant tout ça au plein visage alors qu'un peu plus tôt la brune trouvait sa place contre son torse. « C’est ce qu’il vient de se passer aujourd’hui, même si on a eu envie, on a attendu d’être ici. Je vois pas ce qui va pas avec les limites et tout ça. » Il ne releva pas. Carter avait raison, cent fois raison, mais le kiné n'avait pas pu s'empêcher de ressentir toute cette culpabilité. Leur liaison était addictive, leur amitié était solide, mais le mélange des deux, il ne savait clairement pas comment le gérer. Debout devant elle, Stephen cherchait ses sous vêtements, au moins pour ne pas être nu. S'énerver nu n'avait rien de crédible. Il faisait le tour de la chambre alors que Carter continuait : « Faudrait qu’on arrête de se voir, c’est ça ? Qu’on s’appelle seulement quand on a envie de coucher avec l’autre et je viens te rejoindre ici, puis basta ? » Stephen se retourna brusquement, lui jetant un regard des plus noirs. Il n'eut cependant pas le temps de lui répondre, la brune parcourait déjà les quelques mètres qui la séparaient de la salle de bain adjacente à sa chambre. "Non." qu'il murmurait en la suivant après avoir rassemblé le peu de raison qui se manifestait. Carter avait commencé à faire couler l'eau de la douche pour la faire chauffer. "Je veux pas arrêter de te voir. Parce que notre relation, elle ne se limite pas qu'à nos plans cul." Il s'était planté devant elle, le regard toujours aussi assombri. Finalement, il se passait une main sur le visage, avant de la repousser doucement sous le jet d'eau. "Mais à côté de ça.. à côté de ça tout a changé entre nous, tu peux pas dire le contraire. J'arrive pas à me passer de toi. J'attends que ça s'estompe mais c'est toujours de plus en plus fort. J'ai envie de te voir." Stephen ponctuait son discours de pause, comme s'il essayait de trouver les mots justes pour ne pas tomber dans le cliché, pour se faire comprendre sans quiproquo. "J'ai peur de perdre Anabel. J'ai peur de perdre le seul souvenir que Rachel m'a laissé. J'ai peur de refaire ma vie. J'ai peur d'avoir envie de tourner la page. J'ai l'impression d'être le sale type qui trompe sa femme quand on est à deux." Il ricanait, repoussant de sur son visage les mèches qui étaient venu s'y coller à cause de l'eau. "Sauf que j'suis seul. Depuis un moment déjà. Depuis qu'elle est tombée malade. J'ai pas été un mari parfait, à défaut je serais la pour sa fille. T'es mon amie Cart, tu sais ou on va toi et moi. Mais moi j'en sais rien. J'ai l'impression d'être encore plus paumé maintenant que lorsqu'on s'est rencontrés toi et moi." De nouveau, il s'était passé une main sur le visage. Sa vie entière semblait aussi fragile qu'un château de cartes. Le brun était complètement perdu, ça se lisait sur son visage. Il attendait que Carter lui donne des réponses, lui donne son avis. Les limites étaient claires, mais est ce qu'ils en avaient vraiment envie ?
C’était reparti pour un tour, une prise de tête orchestrée par Stephen, elle en avait un peu marre pour le coup. La jeune maman ne comprenait rien, cette journée s’était déroulée comme c’était convenu et encore rien n’allait puisqu’elle venait de s’en prendre encore dans la gueule. Carter n’était pas débile, elle savait parfaitement qu’ils risquaient beaucoup l’un comme l’autre à se faire prendre, c’était bien la dernière chose qu’elle voulait. Qu’est-ce qu’il fallait faire pour qu’il arrête de se prendre autant la tête ? Arrêter se voir quand ce n’était pas pour coucher ensemble ? La photographe n’en savait rien, rien n’avait été aussi compliqué que cette relation avec lui et pourtant les choses avaient été mises aux claires la dernière fois, la bonne blague. Elle lança cette question tout en le regardant avant de se lever pour prendre la direction de la salle de bain, elle n’avait pas envie de se prendre la tête, une fois avait été suffisante et pourtant il finissait par la suivre. Carter continuait de faire comme si de rien était, comme si elle était toute seule dans la salle de bain sauf que ce n’était pas simple, il reprenait cette discussion qu’elle avait essayée de fuir pour ne pas perdre patiente – mais ça aurait été bien trop beau. « Qu’est-ce que tu veux alors ? » La jeune femme suivait simplement ses envies à lui, il avait le contrôle total de ce qu’il se passait entre eux, est-ce qu’il se rendait au moins compte de ça ? « Tu peux pas ! Tu ne peux pas me foutre ça dans la gueule comme si j’étais une pauvre idiote qui ne comprenait rien à rien. Je sais parfaitement ce que je risque si ce truc viens aux oreilles de ce connard, j’ai pas envie de perdre ma fille ! » La brune faisait comme elle pouvait pour mettre le plus d’espace possible entre eux, sauf qu’ils étaient dans une cabine de douche et c’était loin d’être simple. Encore moins quand elle s’énervait alors que justement elle était venue ici pour se calmer, pour se détendre et ne surtout pas se prendre la tête tout bêtement. Comme s’il était le seul à ressentir comme ça, elle levait simplement les yeux au ciel, tout recommençait comme la dernière fois, ils se prenaient la tête sans se comprendre comme si aucun des deux n’écoutaient réellement l’autre. Sa main se passait sur son visage pour enlever ses foutus mèches qui tombaient à cause de l’eau, elle regardait une nouvelle fois partout sauf lui. Un mal de tête pointait définitivement le bout de son nez, pourquoi s’était aussi merdique entre eux ? Ils n’auraient sûrement jamais dû coucher ensemble pourtant la jeune femme était loin de regrettée tout ça et loin de vouloir y mettre fin. Ses bras croisaient devant sa poitrine, elle finissait par reprendre la parole un peu plus calmement, c’était une perte de temps de se prendre la tête avec lui. « Tu crois vraiment qu’elle voudrait que tu arrêtes ta vie parce qu’elle n’est plus là ? » La brune ne connaissait pas la femme de son voisin, mais qu’importe, personne ne voulait voir la personne qu’on aimait malheureuse surtout après une telle épreuve. « Et c’est pas non plus parce que tu comptes refaire ta vie, tourner la page ou qu’importe, qu’elle ne comptera plus pour toi ou que quiconque t’en voudras. C’est normal, Stephen. Tu peux pas passer le reste de ta vie avec un souvenir, c’est pas comme ça que ça marche. » Ses yeux se fermèrent un instant avant de reprendre. « Anabel t’en voudras pas non plus si tu comptes refaire ta vie et tu ne vas pas la perdre parce que tu le fais. Et tu te trompes, j’sais pas du tout où on va toi et moi, parce que… » Carter tourna enfin le regard vers lui. « Parce que c’est toi qui gère tout ce qui se passe entre nous, et ça depuis le début même si tu t’en rends pas compte. » Parce qu’elle suivait ses désirs, parce qu’elle savait que sa vie était beaucoup plus compliquée que la sienne et que son dernier désir à elle, c’était de le mettre dans une situation qu’il ne voulait pas.
C'était une habitude de passer du chaud au froid, du calme à la tempête. Stephen était conscient que tout était compliqué pour lui et non pour la brune. Instable et brisé, le kiné faisait comme il le pouvait pour recoller les morceaux et reprendre le contrôle de sa propre vie. C'était égoïste de s'en prendre à Carter, elle n'était pas à l'origine de leur liaison. Elle n'était pas non plus à l'origine de leur disputes, et tout ce qu'elle lui balançait en plein visage était justifié. Il en avait conscience, mais son orgueil l'empêchait de l'avouer, alors il se laissait faire, se contentant de la toiser au fur et à mesure de ses paroles. « Tu peux pas ! Tu ne peux pas me foutre ça dans la gueule comme si j’étais une pauvre idiote qui ne comprenait rien à rien. Je sais parfaitement ce que je risque si ce truc viens aux oreilles de ce connard, j’ai pas envie de perdre ma fille ! » Dans cette cabine de douche, avec le jet d'eau chaude qui leur tombait dessus pour camoufler leurs paroles, on aurait presque eu l'impression que la bulle s'était reformée, le temps qu'ils se disent les choses. Lui qui avançait et elle qui reculait. Deux têtes de mules dans toutes leurs nuances. « Tu crois vraiment qu’elle voudrait que tu arrêtes ta vie parce qu’elle n’est plus là ? Et c’est pas non plus parce que tu comptes refaire ta vie, tourner la page ou qu’importe, qu’elle ne comptera plus pour toi ou que quiconque t’en voudras. C’est normal, Stephen. Tu peux pas passer le reste de ta vie avec un souvenir, c’est pas comme ça que ça marche. Anabel t’en voudras pas non plus si tu comptes refaire ta vie et tu ne vas pas la perdre parce que tu le fais. Et tu te trompes, j’sais pas du tout où on va toi et moi, parce que… » Carter avait fini par tourner son visage pour le regarder dans les yeux, puis elle acheva : « Parce que c’est toi qui gère tout ce qui se passe entre nous, et ça depuis le début même si tu t’en rends pas compte. » Stephen ouvrit la bouche comme pour dire quelque chose, puis se ravisa aussitôt. Il n'arrivait pas à rassembler d'idées cohérentes qui vaillent la peine d'être dites. Il était perdu, brisé et fatigué. A la place, il s'était risqué à s'approcher davantage de Carter, même si la brune le repoussa aussitôt. Les bras croisés contre sa poitrine, elle ne semblait pas disposée à l'accueillir près de lui. "J'ai essayé. J'ai essayé de me raisonner et de me dire que toi et moi c'était qu'un coup comme ça et que ça me passerait aussitôt." Nerveusement, il passait une main dans ses cheveux, ce qui, vu le jet d'eau, n'avait servi strictement à rien. Carter venait de le repousser, et loin d'accepter cette réalité il était revenu à la charge, l'attirant contre lui comme il l'avait déjà fait tant de fois. "Me dis pas que c'est moi qui gère tout alors que c'est toi qui me fait cet effet là. J'ai l'impression que je ferais à peu près tout ce que tu veux. Que si tu me disais de briser les limites et de te rejoindre dans ton lit je n'hésiterais pas une seconde." Stephen avait littéralement le cul entre deux chaises dans toute cette histoire. Jonglant entre ses envies et sa raison. Depuis des mois il était en colère contre cette garce de vie. Lui prendre Rachel et ses projets en moins d'un an, et maintenant placer Carter sur sa route au moment même ou il n'était pas question d'avoir une liaison avec qui que ce soit.. sa vie devenait un bazar innommable, surtout que ces deux là avaient deux caractères totalement opposés. "Prend le contrôle. Ma tête va exploser entre ce qui est bien ou pas. Entre nos limites à la con et ce qu'on doit faire ou non." Et pour le coup, ses cernes trahissaient sa fatigue, les rides d'expression sur son front son inquiétude, Stephen n'était qu'un paquet de nerfs épuisé. Il n'avait pourtant aucune idée de ce que Carter avait en tête, de ce qu'elle se voyait faire avec lui. Si elle lui disait d'aller se faire voir et qu'elle continuerait sa vie bien sagement il la comprendrait.
Tout recommençait encore une fois, elle n’en pouvait plus, elle qui pensait que tout se passerait bien, que ça serait juste une continuité de cette après-midi, elle s’était trompée sur toute la ligne puisqu’ils étaient en train de se disputer et ça n’était clairement pas une dispute entre deux enfants, ça n’avait même rien à voir avec ça. La situation dégénérait un peu plus dans cette cabine de douche, plus il s’avançait vers elle, plus elle se reculait sauf que bientôt elle se trouvait contre le bord de la cabine de douche. L’espace était vraiment minime dans cet endroit, mais hors de question qu’elle se retrouve près de lui, elle n’en avait pas du tout envie et pour le moment, ça n’allait sûrement pas changer. Les mots sortaient de sa bouche, dans un ton assez calme bien que dans le fond, elle était un volcan. Elle n’en pouvait plus de ses sautes d’humeur comme ça, de son attitude avec elle et voilà qu’elle ne recevait aucune réponse sauf une nouvelle tentative de rapprochement. Echec total pour lui, puisque Carter se retrouvait à le repousser, encore une fois. C’était bien trop simple de coller leurs deux corps ensemble surtout avec ce qui se passait présentement. L’attitude de la photographe montrait qu’elle s’opposerait à toutes tentatives de sa part alors pourquoi perdait-il son temps à vouloir autant l’avoir contre lui ? Ce sentiment n’était juste pas partager sur le coup – les autres fois, elle avait attendue ça avec impatience, mais là c’était hors de question. Le père d’Anabel finit par l’attirer contre lui, putain elle n’était pas son stupide objet. « Putain, mais lâche-moi ! » La brune se retenait de crier ses mots alors qu’elle repoussait ses bras de son corps tout en le poussant le plus loin d’elle – une stupide bagarre dans une cabine de douche, on avait réellement tout vu, mais Fawkes avait décidée de ne pas se laisser faire, pas une nouvelle fois. « J’ai pas envie d’être proche de toi là, c’est clair ou tu veux un putain de dessin ? » Tant pis si ce n’est pas ce qu’il voulait entendre ou ce qu’il voulait tout court. Sa main glissait dans ses cheveux encore une fois, pourquoi tout devait être si compliqué ? Elle le regardait et l’avait écouté aussi, tout avait l’air… Est-ce qu’il se mettait parfois à sa place ? S’il ressentait tout ça, qu’est-ce que c’était de son côté hein ? L’effet qu’il avait sur elle était plus que flagrant, il fallait être aveugle pour ne rien remarquer, est-ce que c’était son cas ? Ou il vivait bien trop dans son monde, ce qui était sûrement le cas. « Tu t’es mis à ma place ? » Bien qu’elle ne voulait pas être proche de lui, elle continuait de le regarder. « Je fais tout ce que tu veux et crois-moi, c’était pas le cas avec mon connard d’ex, tes stupides limites, tes ordres. » Sa main glissait sur son visage encore une fois, ce n’est pas parce qu’elle ne montrait rien que tout était aussi simple que ça pour elle. Carter essayé de rendre les choses simples, elle faisait de son mieux pour ne pas rajouter un souci dans sa vie, mais cette relation prenait une place importante dans sa vie et la photographe ne pouvait rien faire contre ça. Le kiné ne s’était rendu compte de rien parce qu’elle savait mieux que quiconque donner le change, cacher la vérité était une de ses spécialités, non ? Et voilà que maintenant il lui demandait de prendre le contrôle de leur relation, sérieusement ? Carter ne savait même pas quoi répondre, qu’est-ce qu’elle pourrait bien lui dire ? Sa tête se pencha vers l’arrière laissant l’eau coulait le long de son visage, comme si ça allait lui mettre les idées en place, mais quelle bonne blague. Pour une fois depuis de longues minutes, elle s’approcha de lui avant de déposer sa main sur sa joue pour sceller les deux bouches ensemble et longuement. Carter perdait réellement la tête quand ils étaient ensembles. « Plus de limite… Plus de contrôle… Juste… » Juste quoi exactement ? Elle n’en savait rien.
C'était comme se faire un remake d'orgueils et préjugés. Deux caractères totalement différents, deux visions des choses opposées sur tous les points.. Carter et Stephen n'étaient pas faits pour être ce genre de duo. Ils n'arrivaient pas, ou du moins lui, n'arrivait pas à se retrouver dans une relation purement physique avec elle sans toutefois vouloir que leur amitié ne tombe dans la guimauve. Le brun ne savait pas ce qu'il voulait. Il n'en avait pas la moindre idée, et c'était sûrement ça qui l'énervait le plus. « J’ai pas envie d’être proche de toi là, c’est clair ou tu veux un putain de dessin ? » qu'avait presque hurlé Carter en lui laissant l'amère impression d'être une espèce de pervers. Aussitôt il s'était reculé, vacciné de la moindre envie d'être près d'elle. Cette pique de la jeune femme avait au moins eu le mérite de lui faire prendre conscience qu'il devait se raisonner. Si bien que lorsque plus calme, elle lui avait demandé s'il s'était mis à sa place ou si uniquement il s'était imaginé quel genre de vie elle pouvait mener, Stephen avait secoué la tête, lui balançant un : "Fais moi un dessin p'têtre que j'y verrais plus clair." avant de l'observer d'un regard noir durant quelques secondes. C'en était trop, stupide dispute qu'ils avaient là. Stephen avait pris la décision de quitter la douche lorsque les lèvres de Carter s'étaient brusquement posées sur les siennes sans qu'il ne s'y attende. Il n'avait pas tout de suite répondu à son baiser, ses lippes endurcies renfermant encore toute la rancœur de leur échange précédent. « Plus de limite… Plus de contrôle… Juste… » qu'elle glissait à demi mot. Stephen ferma les yeux quelques secondes pour réfléchir à la fin de cette phrase laissée en suspens. La brune lui faisait perdre le bon sens, oublier son ego. Il était souvent plus perdu encore après leurs disputes qu'avant. "Juste quoi ? Nous ? C'est quoi nous hein Carter. Y'a pas deux minutes tu me repoussais comme si j'étais le type le plus obsédé qui soit alors que j'venais de te partager quelque chose que j'avais jamais dit avant." qu'il aboyait presque. Se pinçant l'arrête du nez pour forcer ses neurones à lui fournir des paroles cohérentes, il poursuivait plus calmement : "J'arrive pas à me passer de toi ni de ton caractère à la con, et pas uniquement parce qu'on s'éclate au lit. On était amis avant ça. Maintenant je sais même plus." Il soupirait avant de quitter la douche, attrapant au passage une serviette dans le meuble ouvert. Quelle après midi pourrie.
Les événements partaient totalement en vrille actuellement, la situation entre eux était incontrôlable et plus ils en rajoutaient, plus les choses paraissaient encore plus dingue qu’au départ. Actuellement, elle se demandait bien pourquoi ils se disputaient réellement. La seule chose qu’elle voulait c’était de l’espace, c’était de pouvoir réfléchir correctement et ça, elle avait besoin d’être loin de lui. Quand elle était avec lui ou simplement contre lui, tout semblait possible et facile, mais ce n’était pas le cas. Qu’importe leur relation, elle était loin d’être facile et c’était juste l’effet qu’il avait sur elle. Ce putain d’effet qu’elle aimerait qu’il n’ait pas sur elle, mais ça se contrôle pas. « T’es vraiment con. » La brune secoua simplement la tête incapable de dire autre chose, elle aimerait mettre fin à cette dispute complètement idiote, elle aimerait que tout s’arrête et retourner en arrière. Mais il ne fallait pas rêver, elle posait ses lèvres sur les siennes avant de se faire engueuler - une nouvelle fois, à croire que c’était habituel dès qu’elle prenait l’initiative de poser ses lèvres sur les siennes. Un acte qu’elle devrait sûrement arrêter, mais elle le laissait juste l’engueuler sans rien, elle n’en avait plus la force. Ses yeux étaient sur son corps qui était en train de disparaître de la salle de bain tout en laissant des larmes coulaient le long de ses joues. Les barrières venaient d’éclater et se trouvaient actuellement à ses pieds. Elle était triste et en colère en même temps contre lui, elle ne comprenait rien avec lui, elle n’arrivait même pas à savoir ce qu’il voulait exactement. Rien n’était clair et c’était un bordel monstre dans sa tête. Passant sa main sur son visage, elle finissait par sortir de cette cabine de douche prenant la direction de la chambre, elle attrapa une serviette avant de faire le tour de cette chambre pour reprendre ses affaires sans ouvrir la bouche ou le regarder – des larmes coulaient le long de ses joues, elle était incapable de els arrêter et ça la faisait bien chier pour le coup. La serviette sur le lit, elle enfilait rapidement son haut regardant qu’elle si elle n’avait pas oublié quelque chose dans cette pièce, son téléphone entre ses mains elle regardait l’heure. Sa fille ne devrait pas tarder à se réveiller, premier soulagement depuis un bon moment, mais elle n’allait pas l’attendre ici, elle vivait à quelques mètres après tout. « Tu m’enverras un message quand Thaïs sera réveillée, Jadyn viendra la chercher. » Même pas elle, elle prenait totalement la fuite, comme à son habitude. Bref, son téléphone de nouveau dans sa poche, elle finit par prendre la direction du rez-de-chaussée pour prendre ses derniers effets pour rentrer chez elle.
"T’es vraiment con." qu'elle lui avait lancé avec toute la rancoeur qu'elle renfermait. Et elle avait raison. Stephen jouait clairement au con, mais il ne le faisait pas consciemment. Il avait bien des défauts. Entêté, fier et maladroit au possible, mais Carter n'était pas en reste non plus, et leurs défauts ensemble ne faisaient en rien bon ménage. Un cocktail explosif qui venait de leur éclater en plein visage. "Ouais, mais au moins j'te lâche, hein Carter." Cette remarque avait sûrement été celle de trop de la part de la brune, celle qu'il n'oublierait pas. Cette amertume qu'il ressentait ne la quitterait pas avant un bon moment. Stephen avait eu l'impression de passer pour le type qui ne pensait qu'au sexe alors qu'il venait de lui confier ses plus gros doutes, et ça lui était resté en travers de la gorge. Il avait quitté la douche, retournant dans sa chambre à la recherche de ses vêtements qu'ils avaient éparpillés un peu partout, à un moment où l'atmosphère était bien différente. Le baby phone sur la commode laissait deviner que les filles étaient toujours endormies. Cette maison était plongée dans le calme le plus total. Seule cette chambre couvrait un semblant d'apocalypse. Stephen enfilait ses vêtements sans dire le moindre mot, ses traits durs et tirés en disaient déjà long sur l'état dans lequel il se trouvait. Carter était venue elle aussi, et il remarquait à peine qu'elle pleurait. D'énervement ou de tristesse, pour le coup Stephen n'en avait pas la moindre idée, mais il était bien trop amer pour aller la réconforter. Elle avait malmené sa confiance, son ego. "Tu m’enverras un message quand Thaïs sera réveillée, Jadyn viendra la chercher." qu'elle lui lançait une fois rhabillée. Stephen ne releva pas. Il l'observait prendre la fuite à la place, le regard toujours aussi noir. Bien. Comme ça c'était dit, elle ne voudrait pas le revoir de si tôt. "Fais ce que tu veux." qu'il murmurait finalement au moment où sa fine silhouette disparaissait du palier. Quand elle eut finalement claqué la porte d'entrée, le kinésithérapeute se laissa retomber sur son lit encore en vrac. Cette journée se terminait de la pire des façons.
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