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 Pk toi - feat. Jojo Lapinou

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Message(#)Pk toi - feat. Jojo Lapinou EmptyDim 7 Oct 2018 - 19:28

Pk toi - 1m80 - 34 ans - accent français/arabe - feat. @Joseph Keegan

Vous savez, certains hommes ne sont pas sortables. Pour diverses raisons. Que ce soit parce qu'ils se comportent mal en société, parce qu'ils sont ennuyants au possible, ou parce que rien ne les amuse. Ce jour-là, Yanis n'était pas sortable. Levé du pied gauche, brosse à dent qui pète, épis rebelle, avalé de travers le petit déjeuner, éternuement soudain alors qu'il allait boire, tache de sauce tomate sur son pull ; une poisse monumentale en cette matinée qui promettait une journée horrible. Tout, absolument tout ce qu'il avait l'habitude se faire se voyait perturbé par une sorte de malédiction qui faisait tout capoter à tel point que Yanis se demanda si la vie ne lui envoyait pas un message. Cet enchaînement l'avait mis d'une humeur exécrable. Au départ, il avait pensé que ne pas sortir de chez lui était probablement la meilleure des options vu son karma à chier, mais il avait bien deux sessions d'entraînement pour l'après-midi, aussi il ne pouvait pas se le permettre.
Tout ça pour que son premier RDV se pointe avec une chiasse monumentale et passe plus de temps aux toilettes que sur les machines. Yanis le renvoya chez lui complètement dépité. Mon lit me manque, se disait-il, regrettant de s'être levé ce matin-là. Il attendit donc son deuxième client de la journée, qui devait arriver sur les coups de 16h. Vous la sentez venir la couille ? Lui aussi le sentait mal. Devant le centre, l'ancien légionnaire poireautait, pas très motivé pour rester à l'intérieur. Si quelque chose devait se produire sous son nez il voulait pouvoir l'anticiper. 16h30. Personne. Les dents serrées, Yanis sortit son téléphone pour appeler son client. « Bonjour, c'est Yanis. Où es-tu ? » Il attendit. Écouta la réponse. Puis ses yeux se fermèrent lentement alors que sa poitrine se soulevait d'une lente et profonde inspiration. « Aucun problème, je comprends. Toutes mes condoléances. Prends soin de toi. » Grand-mère décédée. Malheureusement, il était à l'heure actuelle incapable d'éprouver la moindre compassion pour son client. Il comprenait l'annulation, la détresse, mais peut-être aujourd'hui était un jour où sa propre détresse allait éclipser toute celle des autres.
Ce fut un Yanis dépassé par les événements qui arpentait les rues, prêt à rentrer chez lui, lorsqu'il fut arrêté par quelqu'un dans la rue. « Pour un dollar vous pouvez gagner plein de cadeaux ! Tentez votre chance ! » Yanis voulu dépasser la personne, qui l'arrêta, insistant. Mais vous savez, quand votre chance du jour est aussi pourrie, vous pouvez avoir tendance à penser que faire l'inverse de ce que vous faites habituellement peut éventuellement vous porter chance. Alors, à contre-coeur, il s'exécuta, sortit un dollar de son porte-monnaie, plongea sa main dans l'espèce de cagnotte que l'individu tenait et en sortie un papier. Le papier fut prit de ses mains et un autre lui fut tendu. « Bravo ! Vous avez gagné un ticket d'entrée gratuit à Dreamworld ! » Dreamworld. C'était quoi déjà ? Ah, oui, il se souvenait.

Là. Ce qu'il y foutait, il en savait rien, mais il était là. La tronche d'un mec blasé, les mains dans les poches, pas intéressé par la moindre attraction et de surcroit, d'une humeur dégueulasse. Yanis n'était pas beau à voir et l'aura qu'il dégageait semblait atteindre les gens qui l'évitaient de fait très facilement. Son regard était noir, sa casquette bien enfoncée sur sa tête et sa veste remontée juste à son menton, lui donnant un air particulièrement... suspect. Vêtu de noir de la tête aux pieds, il avait davantage l'air d'un brigand que d'un simple visiteur. Mais qu'importait. Il allait sortir des sentiers battus, se défaire de sa routine et essayer de changer la donne, de terminer la journée sur une bonne note. Il fit un peu le tour du parc, s'arrêta devant les montagnes russes pour regarder les gens hurler ; nope. Il visita la maison hantée ; nope, il avait manqué de frapper quelqu'un. Peut-être l'ascenseur ? En panne. Le tems s'écoulait à une vitesse affolante et il n'avait finalement pas fait grand chose. Rien ne l'avait amusé. Tout l'avait gavé à un point inimaginable. Pourtant, il restait là, marchait, rôdait, tel un bonhomme un peu largué, à la recherche du sens de la vie. Il était 20h lorsque Yanis donna une dernière chance au parc ; il opta alors pour l'attraction la plus chiante, la plus bateau, la plus nulle et inintéressante qui soit : la grande roue. Aussi motivé qu'un mort, il fit la queue, seul, non sans glander sur son téléphone en attendant ; n'étant absolument pas présent sur les réseaux sociaux, il se rendit compte qu'à ce moment précis, il aurait bien aimé avoir des ragots et potins à lire, histoire de s'occuper. Puis enfin, vint son tour. On lui demanda s'il était accompagné ; il dit non. Mais visiblement, compte tenu de la popularité de ce... truc ennuyeux, il fallait y aller à deux. On lui demanda si ça le dérangeait et il répondit par la négative. S'installant donc en premier, il attendit qu'on fasse venir la personne qui aurait à subir son mutisme et sa compagnie super chaleureuse ; un homme fut invité dans sa cabine et la porte se referma. Regardant au départ à l'extérieur, ce ne fut que lorsque la cabine bougea que Yanis posa le regard sur son camarade de bonne aventure.

« ... »

...

« ... »

Lui.

« ... »

S'il avait eu un mur, il s'y serait volontiers écrasé la tête dessus. S'il ne risquait pas sa vie en sautant par la fenêtre, il aurait sauté. Il soupira. Lentement. Profondément. Ses doigts vinrent prendre l'arrête de son nez et il murmura à mi-voix quelques mots.

« Journée de merde... »

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Message(#)Pk toi - feat. Jojo Lapinou EmptyDim 7 Oct 2018 - 22:59


PK TOI.
Joseph Keegan & Yanis Raad

Tu as bien dormi, cette nuit. T’as réussi à t’habituer au confort des auberges de jeunesse. Les lits sont aussi épais qu’une tranche de jambon mais ton dos a abandonné le combat; tu ne sens plus les courbatures depuis longtemps. Il est autour de sept heures du matin. Tu regardes le plafond, les bras collés le long de ton corps, encore couché dans ton lit temporaire. Tu t’es endormi autour de deux heures du matin et tu aurais bien profité de quelques heures de sommeil de plus mais tes colocataires d’une nuit sont agités depuis plusieurs minutes. Tu as deviné qu’ils sont étudiants et qu’ils visitent le pays avec le maigre budget qu’ils ont. Ce matin, ils discutent de leurs projets journaliers. Ils chuchotent, essaient de ne pas se faire entendre par les deux autres occupants de la chambre, dont toi, et ils ne se doutent pas une seconde que tu les écoutes depuis qu’ils ont prononcé leur premier mot. Ils discutent de leur prochaine destination et, toi, ça te fait rêver. Qu’est-ce que t’aimerais pouvoir te promener de ville en ville, découvrir de nouveaux paysages, goûter de nouvelles saveurs. Le destin en a décidé autrement; t’es coincé à Brisbane, la seule ville que tu connais par cœur et dans laquelle tu peux te promener sans GPS, sans carte. Tu as trouvé des endroits où tu peux quémander un peu de nourriture, notamment à cette fameuse librairie à Toowong. Tu n’es pas à sec. Tu as encore un peu d’argent. Mais tu ne peux pas te permettre de l’utiliser en fermant les yeux. Les quelques dizaines de billets que tu as, tu les gardes précieusement dans ton sac. Tu ne peux pas t’ouvrir un compte en banque. T’es pas totalement un citoyen. T’as pas récupéré tout tes droits depuis que tu es sorti de prison. Tu seras véritablement libre le jour où tu auras passé le balai, lavé les vitres, rangé les livres pour la millième fois.

Les jeunes se lèvent, préparent leurs sacs, bien plus réveillés que toi. Tu les observes d’un air las, tes paupières sont encore collées, tu penses que tu mérites de te reposer encore quelques minutes. Lorsqu’ils sortent enfin de la chambre, le silence t’accueille à nouveau. Tu sens le sommeil te rattraper. Tu te réveilles deux heures plus tard, prêt à affronter la journée. Tu vas chercher tes vêtements dans la sécheuse, tu les enfiles après t’être assuré qu’ils sentaient la rose. En passant par l’accueil, tu récupères un croissant gratuit qui t’attendait dans un large plateau posé sur le comptoir. Tu offres un simple sourire maladroit à la jeune femme qui les a préparés et elle te propose une tasse de café que tu ne peux pas refuser. Tu coinces la pâtisserie entre tes dents en retournant vers ta chambre et tu profites de quelques secondes de répit pour en prendre des bouchées. Tu dégustes le café comme si plus jamais tu n’allais y goûter. Et la routine s’installe pour la vingtième fois. Tu vas pisser, te brosser les dents, tu récupères tes maigres biens et tu prépares ton sac. À la réception, tu poses quinze précieux dollars dans les mains de celle qui t’a offert une boisson chaude, pour payer ta nuit, et, bientôt, tu sors de l’auberge. En un simple regard autour de toi, tu imprimes dans ta tête la localisation de cette huitième maison.

Tu te rends à la bibliothèque. T’es bien obligé. On ne te salue pas vraiment quand tu arrives car t’es pas le mec le plus agréable en ville. Comme si tu l’avais fait pendant vingt ans, tu te diriges vers la conciergerie, tu attrapes ton matériel et tu te mets au boulot, sachant bien que jamais tu ne recevras une pièce de monnaie pour ce service que tu rends. Tu veux en finir le plus vite possible de ces heures de travaux communautaires. Alors tu laisses les heures s’écouler et tu ne sors de là que vers dix-sept heures, lorsque l’établissement se ferme. T’as pas envie de faire bien des choses, cet après-midi. Mais t’as une de ces faims. Tu n’as mangé qu’un croissant ce matin et ton estomac te rappelle que t’as besoin de plus de nourriture pour ne pas devenir un squelette. En te dirigeant vers un petit restaurant qui propose des plats aux prix plus que raisonnable, une odeur de friture vient caresser tes narines. Tu es juste à côté de Dreamworld, le plus grand parc d’attraction à Brisbane. Tu t’arrêtes devant l’endroit et tu analyses l’accueil, cherchant un endroit où te glisser incognito. Tu ne trouves pas. Alors tu tentes le plan b. Tu te diriges vers l’entrée et, à côté de la billetterie, tu lèves une main en l’air et tu t’exclames, en direction du parc d’attraction :

- KATHY ! REVIENS ! ARRÊTE-TOI !

Tous les yeux se tournent vers toi, tu te diriges à pas rapides vers les caisses et tu tapotes le comptoir pour paraître nerveux.

- Bonjour, madame ! Ma fille vient de se glisser entre deux autres clients qui entraient dans le parc ! Elle a cinq ans, je ne voudrais pas qu’elle se perde !

Devant la panique qui traverse tes yeux de faux père, la dame hoche tout de suite la tête et te permet d’entrer sans payer, pour récupérer ta soi-disant fille. Tu profites de ta chance, tu entres sans payer, et tu continues de jouer la comédie jusqu’à ce que l’accueil ne puisse plus te voir. Lorsque t’es enfin seul dans un coin, tu reprends ton calme et tu te mets à humer l’air, à la recherche des fameux restaurants qui ont attiré l’attention de ton odorat. C’est lorsque tu passes devant un stand de bretzels que ton estomac se met à gronder davantage. Tu observes la queue qui patiente et tu soupires en voyant le prix des casse-croutes. Cinq dollars pour un seul bretzel. Tu aurais dû t’en douter. Alors tu tournes les talons et c’est à ce moment que tu entends une cliente se plaindre sévèrement au cuisinier.

- J’ai demandé un Bretzel sucre et cannelle, pas un napolitain. Mon fils est intolérant au lactose, s’il mange ça, il sera malade.

L’homme s’excuse et offre à la dame de lui préparer un second bretzel pour se faire pardonner. Et, alors qu’il tendait la main vers la poubelle pour jeter la première erreur, tu sautes sur l’occasion. Tu vas l’arrêter et tu t’exclames :

- Mon estomac supporte le fromage. Je peux l’avoir ? Ça serait dommage de gaspiller.

Le cuisiner hausse les épaules et te tends le bretzel. Tu t’en empares et tu le remercies avant de dire sur un ton qui ne t’est pas naturel :

- Que Dieu vous bénisse.


Devant les regards interloqués des prochains clients, tu tournes les talons, content d’avoir obtenu ce que ton ventre désirait. Et, lorsque tu passes devant l’attraction de la grande roue, tu t’arrêtes un moment pour savourer ton trésor en observant la hauteur du manège. Tu te dis que t’aimerais bien être là-haut pour observer la ville qui t’a accueillie à tes dix-sept ans. T’as besoin de faire un simple coup d’œil au panneau qui affiche les prix d’un ticket pour comprendre que tu serais ruiné si tu laissais ton désir te guider. Alors, t’abandonnes, simplement. Jusqu’à ce qu’un homme passe à côté de toi et te tend un ticket.

- Mon fils vient de vomir. Je ne pense pas qu’il est en état pour monter sur la grande roue ! Tenez, c’est pour vous.

Alors, là, t’es bouche-bée. La chance te sourit, aujourd’hui. Tu remercies le généreux papa en gardant tes faux airs de gentil bonhomme et tu vas faire la queue. Bientôt, on te demande si tu es accompagné, tu réponds négativement et on t’installe à côté d’un autre client qui a les yeux rivés vers ailleurs. Tu croques dans ton bretzel en t’asseyant et tu gardes le silence, n’étant jamais la personne qui entame une discussion. Les deux pupilles rivées vers l’extérieur, la grande roue se met à bouger et tu t’élèves lentement. Alors que tu pensais profiter d’un voyage reposant, muet, une voix te sort de ta rêverie. « Journée de merde. » Il ne te faut que quelques instants pour reconnaître le métis qui a refusé de te laisser assister à son cours de… de… sport chinois. Tu sais pas c’est quoi, son foutu sport. Tu l’as jamais su. Tu avales ta bouchée de travers, tu tapes contre ton torse pour dégager ta gorge et, lorsque tu arrives enfin à respirer, tu ne peux pas t’empêcher de souffler :

- J’t’en parle, moi, de mes problèmes ? Non. Prends exemple sur moi. Fais comme si j’t’ais pas là, Cho Wong.
 
Un peu raciste ? Peut-être. Fort probablement, en fait. T’as plus rien à lui demander, il t’a bien fait comprendre que tu dois payer pour qu’il t’enseigne son art. T’as plus besoin de jouer un rôle devant lui. Tu peux être le salop que t’as toujours été. Tu enfouis le reste de ton repas dans ta bouche pour te donner une bonne raison de te fermer la gueule.        

             
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Message(#)Pk toi - feat. Jojo Lapinou EmptyDim 14 Oct 2018 - 7:46

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L'autre s'étouffe et Yanis lève les yeux au ciel. Il ne se voyait pas, dans l'immédiat, faire un massage cardiaque à ce gars, son humeur étant tellement mauvaise. Les ondes négatives qu'il dégageait allait devenir bien plus agressive à ce rythme, il le savait. Combien de temps durait un trajet en grande roue déjà ? Il sortit son téléphone alors que l'autre se remettait de ses émotions. Blabla, problème... prendre exemple... durée de l'attraction variable selon la grande roue... Cho Wong.
Yanis se figea, fixant son écran de téléphone une petite seconde pour bien imprimer ce qu'il venait d'entendre. Cho fuckign Wong venait-il de l'appeler ? Même à la légion personne n'avait osé tenir ce genre de propos. Ceux qui s'y étaient risqués, militaires venus d'ailleurs ou prisonniers, avaient senti le revers en plein dans le nez. Mais là, il n'était pas en temps de guerre, il n'était pas sur un champ de bataille ni dans une base, et ce mec était encore moins un ennemi. Juste un gars à la gueule un peu trop bruyante pour ses oreilles.

« ... »

Le silence de Yanis pouvait paraître pour un accord tacite entre lui et l'homme assis à ses côtés quand en vérité, il chassait bien vite son envie de lui écraser la tête contre la fenêtre par laquelle il regardait. Il n'aimait pas la violence, ni en faire usage ; un comble n'est-ce pas ? Mais ça le défoulait. Il n'aimait pas l'admettre mais faire usage de la violence le soulageait la plupart du temps. Comme le sport était un exutoire. Un bref regard fut lancé à son voisin qui avait engouffré le reste de son bretzel dans sa bouche. Même sa tronche l'énervait, en réalité. Le métis rangea plutôt sèchement son téléphone dans sa poche et, rapidement, pointa un doigt en direction de l'oreille de l'homme ; son doigt vint à peine effleurer sa peau pour provoquer un effet de surprise, suite à quoi il prit enfin la peine de répondre.

« Tu veux que je t'éclate la tronche contre la vitre peut-être, hein ? » Claquement de langue contre son palet. « Surveille tes mots. Simple conseil. »

Et il se renfrogna sur lui-même, fourrant ses mains dans les poches de sa veste, s'enfonçant sur le siège. Ces attractions avaient la réputation de calmer les gens, d'être romantiques et offrir des vues imprenables sur la ville et le parc. Yanis n'était pas de cet avis. Tout se ressemblait. Il n'y avait rien de folichon à regarder et cela n'avait rien d'impressionnant. Peut-être était-ce dû à se mauvaise humeur mais lorsqu'il regarda par la fenêtre, il se fit même la réflexion que son voisin avait potentiellement une chance de survie selon la manière dont il le jetait et s'il visait bien. Et s'il ne se débattait pas trop. Ah, qu'est-ce qu'il pouvait en avoir envie.

« Deux secondes. C'est le temps que tu mettrais pour arriver en bas si je te jette dehors. »

Profonde inspiration, long soupir. Comment cet homme qu'il ne connaissait finalement pas pouvant autant empirer son humeur en l'espace de quelques secondes ? Était-ce juste par l'appellation raciste qu'il venait de faire ou était-ce un tout global, son être entier l'énervant ?

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Message(#)Pk toi - feat. Jojo Lapinou EmptyMar 16 Oct 2018 - 23:19


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Joseph Keegan & Yanis Raad

Tu vas commencer à croire que Dieu veut réellement t’enfoncer un bâton dans le cul. Tu l’as tellement insulté qu’il se venge aujourd’hui en t’enfermant avec le seul mec au monde qui n’a pas cru une seconde à ta comédie. Habituellement, l’avis des gens change complètement quand tu leur montre cette croix que tu portes hypocritement au cou tous les jours. Peut-être que ce Yanis est comme toi. Peut-être que lui aussi est sceptique vis-à-vis de l’idée selon laquelle un être surpuissant vivant dans les nuages contrôle absolument tout. Ou, alors, il se fiche complètement du christianisme et ses croyances se tournent vers d’autres dieux. Tu ne serais pas surpris de l’apprendre puisqu’il n’est pas australien. Et tu n’as pas besoin d’être un spécialiste anthropologique pour l’affirmer. Heureusement que le métis ne te répond pas, tu es rassuré de savoir que le reste du manège se fera dans le silence. Alors, en mâchant la dernière bouchée de ton casse-croute gratuit, tu détournes les yeux vers les hauteurs qui ne te font absolument pas peur et tu t’évades un moment devant cette vue sur la ville. C’est seulement lorsqu’un objet vient frôler ton oreille que tu tends tes muscles, tu t’éloignes machinalement de ta mauvaise compagnie et un frisson traverse ton échine. Et voilà, la première menace est lancée. Tu glousses en levant les yeux au ciel alors qu’un sourire sournois soulève la commissure de tes lèvres, tu marmonnes quelques mots incompréhensibles avant de te replacer dos à lui, voulant au moins profiter du reste de la balade. Tes pupilles se baladent de buildings en building et la voix de Yanis vient une nouvelle fois agresser tes tympans. Tu soupires fortement et tu te retournes après avoir compté jusqu’à trois dans ta tête. Tu dévisages le garçon de bas en haut puis tu lui craches ton venin à la figure, comme un serpent qui n’arrive pas à contenir son agressivité :

- Ouais ? Ce sont les résultats de tes calculs ? Vas-y, fais-le. Jette-moi en bas pour vérifier l’exactitude de ton hypothèse. Il me fera plaisir de te faire une petite visite guidée de la prison par la suite même si j’ai besoin de béquilles pour y arriver.

Tu te cales dans le siège, tu étends tes jambes le plus que tu peux et tu croises les bras sur ta poitrine. Tu commences à te sentir claustrophobe ici même si jamais tu n’as eu peur des recoins serrés. La présence à ta droite commence à t’irriter et tu sais très bien qu’il vaut mieux pour toi de ne pas laisser la colère soulever tes poings. Yanis te collerait la râclée de ta vie, tu n’aurais même pas le temps de rédiger ton testament entre deux coups. Ton avis est définitif; tu as bien hâte de reposer les pieds au sol.

- Je pensais que ce… ce sport… ce truc de combat que tu pratiques. J’pensais que ça aidait pour canaliser sa colère. C’est peut-être toi qui as besoin de cours en fin de compte. Le centre sportif sait qu’il a engagé un psychopathe ? J’espère que tu ne lances pas tes clientes du haut d’une grande roue à chaque fois qu’elles commettent une erreur.

Tu te râcles la gorge, sentant encore la bouchée de bretzel que tu as avalée de travers.  
       
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Message(#)Pk toi - feat. Jojo Lapinou EmptyDim 21 Oct 2018 - 14:31

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Le venin de ce petit serpent giclait loin. Très loin. Yanis l'imaginait capable de beugler dans la rue, quitte à se ridiculiser, juste pour dire ce qu'il avait envie de dire. Il le voyait mordre et cracher contre des ours, des boeufs et des éléphants alors qu'il savait qu'il se ferait piétiner. Il suffisait d'un petit coup de bâton, à l'image du doigt vers l'oreille, et le serpent à sonnette faisait entendre sa chanson. La menace de Yanis était certes du vent car il n'allait pas le jeter par dessus la nacelle ─ tout de même ! ─ mais ce n'était pas l'envie qui manquait. Il avait un truc horripilant, ce gars. Comme lorsque vous sentez quelque chose qui vous démange dans le dos et que même ne vous grattant de toutes les manières possibles, vous n'arrivez pas à vous débarrasser de cette sensation.
La respiration de Yanis se voulait calme, posée, régulière. Il détourna le visage sur le côté pour regarder l'extérieur alors que l'autre commentait son attitude en l'associant à un psycopathe. S'il ne prenait aucun plaisir avec la violence elle-même, le métis devait bien admettre qu'il éprouvait une certaine satisfaction au travers de la domination. Il n'aimait pas la compétition, parfois, et préférait simplement être dominant, rien de plus.

« Toi et tes clichés à la con faites un peu pitié. Tu schlingues l'ignorance à des kilomètres. » dit-il sans le regarder.

Entre les propos racistes et la réputation de son sport, Yanis voyait bien que cet individu n'y connaissait finalement que ce qu'il apprenait des films et des on-dits. Ce n'était guère suprenant vu que la majorité de ses élèves avaient eu les mêmes idées préconcues en arrivant. Ils avaient dépassé un quart du trajet et la nacelle s'arrêta pour laisser les prochains passagers entrer. Yanis tourna son visage vers celui qu'il considérait toujours comme un intrus.

« Tu sais quand même que si je te pète le nez j'ai la légitime défense pour excuse et qu'il n'y a pas de caméra de surveillance dans les nacelles des grandes roues, hein ? »

Il faisait bien référence au fait que plusieurs pourraient témoigner de la présence d'une sorte de rôdeur autour du centre sportif à toujours regarder le cours de Yanis. Même s'il avait arrêté de venir, Yanis l'avait bien fiché et avait demandé à être prévenu s'il revenait rôder dans les alentours, des fois qu'il s'en prenne à quelqu'un d'autre. Alors, l'un en l'autre, il ne s'inquiétait pas trop de son propre sort. Un légionnaire récompensé au parcours et comportement admirable, faire une bourde de ce genre sur un coup de tête ? Mais non voyons, certainement pas. C'était forcément l'autre le coupable. Le hasard faisait parfois très bien les choses... ou très mal.
L'expression de son visage était toujours aussi sérieuse, cependant il y avait comme une petite lueur de défi qui se mit à briller. Quitte à être coincé avec ce type, autant mettre les choses au clair rapidement.
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Message(#)Pk toi - feat. Jojo Lapinou EmptyMar 23 Oct 2018 - 17:14


PK TOI.
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Ce simple trajet de deux minutes va se transformer en voyage d’une semaine, tu le sens. Tu as l’impression que les secondes s’écoulent aussi lentement que les heures et tu as l’impression que, lorsque tu reposeras le pied sur la terre ferme, le soleil se sera couché derrière les montagnes. Tu es tombé sur la seule et unique personne qui a eu le cran de t’écraser les orteils dès la première seconde où il t’a aperçu. Et, considérant la mauvaise situation dans laquelle tu es placé, tu n’as pas l’impression que tu sortiras de ce manège avec toutes tes dents. C’est dans ces moments-là que ton impulsivité devient un défaut; tu n’es pas capable de contenir tes paroles, tu te refuses de laisser le dernier mot à l’asiatique à ta droite. Si seulement tu savais te clouer les lèvres lorsqu’il le faut.

- Désolé, j’entends pas ce que tu m’dis. L’odeur de riz dans la cabine m’empêche de me concentrer.


Tu sais très bien que tu t’enfonces en basant ta répartie sur un cliché chinois. Tu lui donnes raison; tu ne connais pas beaucoup de choses sur les autres cultures. Jamais tu n’as eu l’occasion d’en apprendre davantage. Tu n’as pas accès à la télévision, à internet, tes connaissances se résument à ce que les racistes disent aux sujets des autres ethnies. Et, le riz, tu sais que les asiatiques en consomment beaucoup. Tu serres les dents en gardant les deux yeux rivés vers l’extérieur, sachant pertinemment que tu devrais te la fermer, là, tout de suite. Tu ne peux pas te mesurer à un homme qui saurait te casser l’omoplate d’un simple mouvement calculé. Tu ne t’es jamais battu. Habituellement, tu te contentes de sortir des emmerdes en usant de jolis mots, de jolies tournures de phrases qui ramènent tes agresseurs à la réalité. Mais, aujourd’hui, coincé dans cette cabine qui se fait de plus en plus petite, t’as plus l’inspiration. Tout ce que tu veux, c’est sortir de là. Et, pour en ajouter une couche, le coach te rappelle qu’il pourrait très bien s’en sortir s’il te brisait le nez. Et ça te fait chier de savoir qu’il a raison. Les autorités feront toujours en sorte d’étamper la culpabilité sur ton front. T’es la proie facile même si, au fond, tu sais que jamais tu ne lèveras le poing en premier.

- Fais donc ça, si ça peut te permettre de te défouler. Mais attends quelques secondes, je dois faire un truc, avant.

Tu te redresses sur le siège et tu balaies les alentours du regard. Tes deux yeux malins se posent sur la cabine derrière la vôtre et tu captes l’attention d’une mère et sa fille qui profitent de l’attraction. Lorsqu’enfin les deux te regardent, tu les salues d’un signe de la main et tu fais un large sourire à la mère avant de lui faire un clin d’œil. Simplement pour qu’elle te remarque, pour que son attention se tourne vers toi pour le reste du manège. Et, quand ses yeux ne te quittent plus, tu te retournes vers l’avant et tu souffles :

- C’est bon. Tu peux taper. Mais y’a des témoins alors fais gaffe.

Et, alors qu’un sourire malin soulève la commissure de tes lèvres, le manège entier s’arrête dans un couinement inquiétant. Ton poil s’hérisse sur tes bras; tu comprends que quelque chose cloche. Et, puisque la chance te sourit énormément aujourd’hui, tu remarques que votre cabine est si près de l’arrivée. Vous n’êtes qu’à quelques mètres dans les airs.

- Bordel, c’quoi ça ?

Et, aussitôt, une voix s’élève d’un microphone. Ne paniquez pas, c’est une panne ! Les techniciens sont déjà sur le coup, vous sortirez de là très bientôt.  
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Message(#)Pk toi - feat. Jojo Lapinou EmptyMer 7 Nov 2018 - 16:37

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Ce mec était un cliché  à lui tout seul. Un gag ambulant. L'archétype de l'ignare vulgaire et irritant. Yanis avait beau le savoir, il n'était malheureusement pas aussi insensible qu'il aimerait l'être face aux railleries de son voisin de cabine. Si meurtriers et autres hors la loi pouvaient le charier et l'insulter de tous les noms et en toutes les langues sans que cela ne l'atteigne, même lorsqu'ils menaçaient ses collègues et son pays, il y avait un fossé entre eux et l'énergumène bizarre à ses côtés. Parce que lui, ce rôdeur, était une personne totalement normale ─ théoriquement ─ dont les railleries étaient sincères. Il sentait malgré lui que c'était justement par habitude qu'il était ainsi et c'était ça qui le touchait. Le simple fait de savoir qu'il était comme ça sans raison. Juste... comme ça.
L'homme se leva et attira l'attention de la mère et son enfant de la cabine derrière eux ; Yanis les regarda brièvement du coin de l'oeil puis détourna le regard. Il ne pouvait pas provoquer un accident devant une enfant, c'était absolument hors de question. Et alors qu'il maudissait son compagnon de voyage en serrant les dents, le manège s'arrêta. Il leva la tête, observa les nacelles au dessus de la leur qui balançaient d'une manière inquiétante et pourtant totalement normale. Une voix s'éleva alors du speaker de la cabine et Yanis leva les yeux au ciel en soupirant. Évidemment, un problème technique maintenant. Qu'avait-il fait au monde pour que sa journée soit aussi pourrie ? Le métis regarda par la fenêtre, baissant les yeux pour voir la distance qu'il lui restait à sauter s'il voulait se barrer maintenant.

Un poil trop haut quand même. Il pouvait éventuellement s'amuser à jouer à spiderman sur les poutres mais il avait moyennement confiance dans le truc vous voyez ─ il n'était pas dans un film et surtout ne voulait pas prendre un risque débile juste parce que son voisin allait lui filer des hémorroïdes à ce rythme. Yanis, sans vraiment savoir pourquoi, lança un nouveau regard derrière eux ; la gamine dans la nacelle derrière la leur s'était mise à pleurer et se trouvait dans les bras de sa mère. Normal qu'elle ait peur. Et bizarrement, en voyant Yanis, la gamine se mit à pleurer de plus belle et vint cacher son visage dans les bras de sa mère, cette dernière demandant à Yanis de se retourner.

Et lui, qui ne comprenait pas la réaction. Pourquoi devait-il se retourner ? Il fronça les sourcils un instant, observant la mère en silence, et quand elle lui demanda d'un geste un peu plus insistant qu'il s'éloigne, Yanis eut comme un soupir et s'avachis sur le fauteuil, glissant pour que seule sa vasquette soit visible.

Sérieusement...

Il faisait peur à l'enfant. C'était pitoyable. Pourquoi ? Ce n'était pas comme si être vêtu de noir de la tête au pied, le visage à moitié caché par une casquette sombre, un visage peu accueillant et une posture trop militaire lui donnaient un air de... bad guy, si ? Ses doigts vinrent tirer sur la visière de la casquette qu'il abaissa davantage sur son visage, donnant l'air d'être prêt à piquer un somme. Et les pleurs de la gamine qui, en dépit du vitrage, commençaient à se faire entendre.

...

C'était pesant. Une partie de lui avait envie de demander à l'autre gusse de la faire arrêter de pleurer, l'autre lui criait que comme elle pleurait déjà et se cachait dans les bras de sa mère, il pouvait aisément lui éclater la figure. Mais voilà. A la place il était là, silencieux, et les mains fourrées dans les poches de sa veste.

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Message(#)Pk toi - feat. Jojo Lapinou EmptyDim 11 Nov 2018 - 0:54


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Coincé dans une étouffante cabine qui se balance à chacun des coups de vent, minuscules soit-il, tu commences à regretter d’avoir accepté ce ticket gratuit qui t’avait menti en te promettant un bon moment. Ta compagnie commence à te ronger la chair jusqu’à l’os et tu détestes ne pas avoir d’effet sur lui. La plupart des gens préfèrent se taire lorsque tu les insultes mais lui il s’élance dans la danse, t’accompagnant dans ta routine de moqueries. Tu ne sais pas te taire et lui non plus ne semble pas avoir le contrôle sur sa langue. Pourtant, c’est lorsque l’enfant siégé dans la cabine derrière la vôtre se met à pleurer que l’effet se fait tout de suite sentir. L’asiatique se crispe, se replie, et préfère se faire oublier le temps que les pleurs désagréables ne s’apaisent. Et ça t’arrache un sourire malin. Les cris d’une gamine auront eu raison de lui. Tu jettes un coup d’œil vers l’arrière pour comprendre ce qu’il se passe et les yeux de la mère, qui étaient jusqu’à présents sévères, retrouvent un semblant de quiétude. Elle remarque ce sourire amusé qui retrousse tes lèvres et détourne le regard, peut-être gênée. Tu jures d’apercevoir ses joues s’empourprer.

- T’as un sacré effet sur les gosses, toi. T’en as tué combien cette année ?


Tu te replaces sur ton siège immobile, tout à coup moins tendu. Tu as gagné le combat; celui de te faire des alliés. Il faut croire que, lorsque tu ne sembles pas complètement paumé, les femmes voient encore en toi les traits d’un homme de bonne compagnie. C’est qu’elles ne connaissent pas ta réelle personnalité. Une vipère sous les traits d’une jolie petite tortue inoffensive. Tu observes le garçon du coin de l’œil, remarquant qu’il a préféré cacher son visage sous sa visière. Ça t’arrache un ricanement et tu reposes ton attention sur les techniciens au pied de la grande roue qui s’efforcent à trouver le problème. Armé de leurs tournevis, il se donnent accès au panneau électrique et tu te mords la lèvre inférieure, incertain de pouvoir sortir de cette cabine avant un bon moment. Le soleil se rapproche des montagnes au loin et, bientôt, ce sont des rayons orangés qui viennent taper ton visage et celui du tueur d’enfants à travers la vitre.  

- J’te jure, si on doit dormir ici, c’est moi qui fais la grande cuillère.

Les minutes s’écoulent et tu commences à avoir l’impression que quelqu’un t’attend quelque part alors que ce n’est pas le cas. Tu n’as jamais été un homme très patient et, aujourd’hui, la vie a décidé que t’allais travailler sur ce défaut. Tu poses l’arrière de ta tête contre la paroi étrangement fraiche derrière toi et un long soupir soulève ta poitrine. Tu te permets de fermer les paupières pour reposer tes yeux fatigués. La journée a été longue et voilà qu’elle se prolonge un peu trop contre ton gré. T’as compris que si tu voulais sortir d’ici sans que la police ne vienne te mettre les menottes, tu faisais mieux de garder ton calme et de changer tes idées, bien que la présence à ta gauche te dérange toujours autant.

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Message(#)Pk toi - feat. Jojo Lapinou EmptyVen 16 Nov 2018 - 16:04

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─ T’as un sacré effet sur les gosses, toi. T’en as tué combien cette année ?

Bam. De plein fouet. Cette question pourtant n'avait rien de vraiment sérieux, mais cet homme savait-il combien il pouvait être proche de la vérité sur ce coup ? Yanis sentit un poids venir s'écraser sur ses épaules mais il ne bougea pas, ne tiqua pas. Il n'avait pas besoin de montrer son inconfort par rapport à cette pique. Plus que je n'aurais dû. Plus que je ne le saurais jamais. Yanis se cache, l'autre ricane. L'espace d'un instant les rôles s'inversaient. Si Yanis n'avait plus la violence ou l'intimidation, il manquait de répondant. Il ne pouvait pas s'imposer, répondre, parce que le sarcasme de cet homme surpassait le sien. En une joute verbale à qui à la plus grande gueule, Yanis ne ferait probablement pas le poids ; sans avoir raison ou tort, il n'était juste pas des plus éloquents. Alors il se contentait du silence. S'il n'avai rien à répondre, autant ne rien dire. Il inspira longuement, son cou se tendant légèrement pour se défaire de l'image de tortue renfrognée qu'il pouvait donner et il regarda par l'extérieur, préférant agir comme s'il était seul. Et le silence retombait. Un silence pesant, lourd, gênant. L'un comme l'autre n'avait pas envie de rester ici et les passagers de la cabine juste derrière la leur ne jouaient pas spécialement en leur faveur. Probablement.

Yanis ferma les yeux également, sa tête se reposant contre le dossier du canapé derrière lui. Et alors que les pleurs se calmaient, que les bruits ambiants se faisaient plus lointain, une légère secousse vint réveiller le petit monde qui attendait patiemment. Le manège bougea légèrement à nouveau puis s'arrêta tout aussi brusquement ; clic. Yanis tourna la tête vers son voisin de cabine. Ce qui se déroula en l'espace de deux secondes sembla durer une éternité.
Le clic sonore n'avait été que la sécurité de la porte de son voisin, sécurité qui venait de dégager, la secousse ayant probablement fait sauter le mécanisme. La nacelle penchant légèrement de ce côté-ci, Yanis écarquilla les yeux en voyant son voisin glisser dangereusement vers la porte qui venait de s'ouvrir à la volée sur le vide ; connard ou pas, tueur d'enfants ou pas, le corps de Yanis agit par automatisme pour tendre un bras vers les vêtements de son comparse qu'il attrapa brutalement pour le retenir de glisser davantage et tomber par la porte. Et ce mec n'était pas un poids plume compte tenu de la situation ; un pied venant se poser contre le mur de la nacelle légèrement penchée, Yanis le tira de toutes ses forces vers le haut, s'aidant de son deuxième bras pour le passer sous son aisselle et lui donner un appui.

Put... ain ! maugréa-t-il en français.

Dans un effort commun, malgré les hurlements de terreur des deux passagers de l'autre côté de la cabine, Yanis continua de le tirer vers l'intérieur. Et quand il fut capable de se tenir seul à n'importe quoi pour ne pas glisser, n'importe quoi qui ne soit pas Yanis, ce dernier se pencha dangereusement vers l'avant. Un pied coincé contre le pied du siège vissé à la cabine, Yanis chercher à refermer la porte. Il sortit un bras, tendu vers la poignée, mais le vent tenait bien la porte éloignée et compte tenu de leur hauteur, le vent soufflait bien plus fort que s'ils étaient au sol. Pour ça, il lui fallait s'approcher davantage et probablement passer la moitié de son corps vers l'extérieur.
Il se tourna alors vers son voisin de cabine et, visiblement pas très enclin à patienter sagement que quelqu'un tombe pour songer à fermer la porte, lui ordonna de l'aider.

Va te mettre de l'autre côté de la cabine et restes-y accroché, je vais refermer la porte ! Et t'as pas intérêt à bouger, si tu me déséquilibres je m'éclate en bas. Silence bref accompagné d'un regard sérieux. Et personne n'a besoin de ça.

Il le fixa encore deux petites secondes, s'assurant que le message soit bien clair. Il ne lui faisait pas confiance, mais il n'avait pas spécialement le choix et il ne demandait pas un truc super compliqué non plus ; se tenir et pas bouger, c'était facile non ?


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Message(#)Pk toi - feat. Jojo Lapinou EmptyVen 16 Nov 2018 - 16:56


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Un simple silence comme réponse. T’en déduis que ton partenaire de cabine n’a plus l’intention de t’adresser la parole. T’as réussi à lui faire comprendre qu’il vaut mieux éviter de trop en ajouter car, toi tu ne peux pas t’arrêter. Tu as besoin d’avoir le dernier mot, tu es né comme ça. C’est probablement pour cette raison que t’as encore les cicatrices de tes caprices dans le dos. Quatre lignes blanches bien définies; les marques de ton passé qui vont te rappeler ton père le reste de ta vie. Pas une seule seconde tu devines que le métis à tes côtés a du sang sur les mains. Il ne t’a pas laissé deviner qu’il a entendu les cris de la guerre et senti l’odeur de la poudre à canon. À tes yeux, il n’est qu’un professeur d’arts martiaux un peu trop prétentieux. Et qu’il fasse pleurer la gamine derrière toi, ça te fait marrer. Il retombe sur Terre un moment. Les secondes s’écoulent un peu trop lentement, tes yeux curieux sont posés sur les techniciens au pied de la grande roue et tu soupires en te posant contre la porte à la recherche d’un meilleur confort. C’est à ce moment que ton cœur sursaute dans ta poitrine; tu as senti un mouvement anormal. Tu fronces les sourcils en observant les alentours à la recherche du problème et, à la suite d’un mouvement un peu trop brusque, la porte de la cabine s’ouvre d’un coup sec. Ton corps s’active immédiatement, tu tentes de t’accrocher au siège, aux barreaux, à quelque chose. Mais tout te glisse des doigts et c’est finalement la main de Yanis qui s’accroche à ton t-shirt. Tu plonges ton regard inquiété dans le sien, comme si tu l’intimais de ne pas te laisser tomber. Mais le tissu t’étrangle et tu doutes qu’il se déchirera très bientôt. Tu fais de ton mieux pour dénicher une bonne prise sur laquelle tu pourrais reprendre l’équilibre. Jamais tu ne t’es senti aussi lourd. Le sol est à quelques mètres sous tes pieds et tu ne pourrais pas préserver tes deux jambes si le malheur décidait de se ramener. Enfin, l’asiatique te tire vers lui, tu serres fortement la mâchoire jusqu’à sentir tes dents craquer. Il réussi à te sentir du trouble et ce n’est que maintenant que tu arrives à souffler un juron. Les cris autour de toi, tu ne les entends pas. T’es bien trop concentré à reprendre le contrôle de la situation. Tu arrives finalement à trouver une bonne prise sur le grillage de la cabine et tu peux reprendre ton souffle même si la situation n’est pas encore la plus confortable. La voix de ton nouveau partenaire de survie résonne dans tes oreilles, tu secoues la tête, encore ébranlé, et tu croises son regard sérieux. « Et personne n’a besoin de ça. » Un gloussement bref secoue ta poitrine mais tu secoues finalement la tête de droite à gauche pour lui assurer ta fidélité. Même si t’aurais bien envie de le regarder s’aplatir contre le sol, tu ne peux pas te permettre de telles conneries. D’un mouvement moyennement bien calculé, tu te redresses et tu te frais un chemin vers le côté surélevé de la cabine. Tu y mets tout ton poids et, enfin, le sol bascule un peu, permettant à Yanis de récupérer la porte qui se baladait dans le vent quelques secondes plus tôt. Tu restes immobile, le cœur encore agité par cet accident inattendu et, lorsque tout revient à la normale, tu fermes les yeux et tu avales de travers ta salive pâteuse. Tu t’assoies à nouveau mais, cette fois-ci, à la place de Yanis.

- C’était sympa, ça ! Putain !

Loin de toi l’intention de le remercier. Ce n’est pas dans tes habitudes. Il a fait ce que tu aurais fait. Tu passes ta main dans tes cheveux pour recoiffer les mèches rebelles et tu te permets d’ajouter en ricanant, comme si la situation que tu venais de vivre était tout à fait normale :

- Tu peux te considérer chanceux que j'aie ravalé la remontée de bretzel.

Et ton regard bascule vers les techniciens en bas qui avaient assisté à la scène. Tu les salues d’un geste de la main sarcastique et tu lances, bien assez fort pour qu’ils puissent entendre :

- Non mais, c’est bon hein ! On se sauve entre nous, on a pas besoin de descendre, prenez votre temps !


Et, quelques secondes plus tard, la roue s’anime à nouveau. Tu soupires clairement en posant l’arrière de ta tête contre la vitre.

- Toi, j’te jure, j’veux plus jamais t’croiser. Tu m’portes malheur.
     
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Message(#)Pk toi - feat. Jojo Lapinou EmptyVen 16 Nov 2018 - 17:29

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Non vraiment, ce mec était un foutu chat noir. Yanis parvint à refermer la porte, non sans se laisser tomber sur le siège après avoir poussé un long soupir, la respiration légèrement forcée suite à l'effort fourni pour soulever l'autre. Il lui lança un regard d'ailleurs lorsqu'il l'entendit, mais ne fit aucun commentaire. Ce mec était vraiment ... bizarrement con ? Yanis se fit la réflexion que des abrutis inconscients il en avait vus un paquet, mais il se disait que le sarcasme de son voisin de cabine battait vraiment tous les records. Sa tête se pencha brièvement sur le côté ; au moins il ne s'est pas pissé dessus. Un haussement de sourcils accompagna un nouveau soupir et Yanis retira sa casquette, la claquant contre la cuisse. Il passa une main dans ses cheveux d'ébène, regardant vers l'extérieur. Il n'allait pas l'admettre, mais il préférait bien être celui du côté de la porte qui déconnait. Il saurait mieux gérer le problème que son comparse, se disait-il.
Le métis tourna une nouvelle fois la tête vers l'énergumène.

Moi ?

Il y eut comme une pointe d'amusement dans sa voix. Un sourire étira alors ses lèvres et il détourna le visage pour se cacher le visage dans sa main, le coude contre la vitre. Puis, quelques secondes après, on l'entendit brièvement rire. Il devait bien l'admettre, ce gars était juste irrécupérable. Il venait de lui sauver la vie mais c'était quand même de sa faute s'il avait la poisse. Devait-il lui retourner le compliment ? Ce n'était pas nécessaire, probablement...

J'hallucine.

Il se calma en un long soupir, le sourire disparaissant. Sans dire que sa mauvaise humeur s'était dissipée, il venait simplement de jeter l'éponge ; raisonner ou parler normalement avec ce gars était certainement impossible, et si ce genre d'incident ne soulevait aucun sentiment de sympathie ou de reconnaissance en lui, alors c'était juste peine perdue de s'attendre à autre chose. Et plus il se renfrognerait, plus l'autre en profiterait, n'est-ce pas ? Yanis posa son regard sur son voisin de cabine.

Le sentiment est partagé. J'aurais quand même pu te laisser tomber et faire genre j'étais trop choqué pour savoir comment réagir.

Même si avec me background ça ne serait clairement pas passé. Un ex-légionnaire qui l'aurait regardé tombé aurait clairement été suspicieux. Mais aussi chiant pouvait-il être, cet homme ne méritait pas de mourir. Yanis ne voulu pas regarder la mère et sa fille derrière eux, alors il se contenta de fixer son voisin de cabine, puis désigna ses bras avec sa casquette.

Encore heureux que ça n'ait pas été l'inverse, t'aurais même pas pu soulever ma casquette sans te casser un doigt.

Il secoua lentement la tête, puis détourna encore le visage, reposant son front contre la vitre, désireux d'arriver en bas pour rentrer chez lui et dormir. C'était épuisant.
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Message(#)Pk toi - feat. Jojo Lapinou EmptyVen 16 Nov 2018 - 17:46


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Tu le sais. Tu n’es pas d’une bonne compagnie. Encore moins quand la personne qui t’accompagne a déjà réussi à prendre le dessus sur toi. Car, oui, tu t’en souviens bien; il n’a pas cru une seconde à tes mensonges, lors de votre rencontre. Il t’a tout de suite jeté à l’extérieur comme un déchet, sans prendre le temps de comprendre les réelles intentions de ta visite. Non, personne ne te tabassait sur les trottoirs, mais tu savais qu’un jour ou l’autre, un motard viendrait réclamer l’argent que tu lui dois. Et cette somme s’élève à plus de deux cents pièces. T’es dans la merde jusqu’au cou, t’en es bien conscient. Alors, que tu envoies des sarcasmes à la gueule du métis sans pouvoir t’arrêter, c’était bien pour te défendre d’une manière ou d’une autre. Tu ne sais pas utiliser tes poings, tu n’as jamais été entrainé dans un combat. Tu préfères te mettre à côté et observer les deux adversaires. Tu souris légèrement lorsque Yanis se contente de souffler des mots uniques. Il n’a rien à dire ou, alors, il est trop fatigué pour se donner la peine de te dire ce qu’il a envie de dire. Et toi, tu dois bien l’admettre aussi, t’es fatigué de ta journée. T’aurais jamais dû se laisser attirer par l’odeur des bretzels tout chaud, et tu aurais dû refuser ce ticket gratuit. Tu sors de cette aventure avec seulement un pincement de frayeur au cœur. « Le sentiment est partagé. J'aurais quand même pu te laisser tomber et faire genre j'étais trop choqué pour savoir comment réagir. » Tu fronces les sourcils en hésitant un moment puis tu te décides à croiser le regard noir de celui qui prétendait avoir la capacité de laisser une personne souffrir. C’est un réflexe humain de vouloir venir en aide à quelqu’un assez proche de soi. Tu ne le crois pas une seconde, mais tu te contentes de suivre sa direction de pensée :

- Yep. Et j’aurais pu te jeter en bas d’un coup de pied. Tu ne l’as pas fait, je ne l’ai pas fait. Maintenant, j’imagine qu’on peut tourner la page et gentiment laisser nos chemins se séparer.

Tu veux rentrer. N’importe où. Là où tu te sentiras en sécurité. Tu n’as plus de chez toi depuis bien longtemps mais tu arrives à reposer ton esprit dans les auberges de jeunesse, même si tu ne te souviens pas de la dernière fois où tu as dormi seul, dans une chambre. La notion d’intimité, tu ne l’as connais plus. Yanis reprend la parole pour t’envoyer une prochaine insulte et tu te contentes de glousser en posant ton attention sur le sol qui se rapproche de tes pieds.

- T’as probablement raison. C’est justement pour ça que j’t’ai demandé de m’donner des cours.


Et c’est à ce moment que la roue s’arrête à ta cabine. Un homme vient ouvrir la porte, l’air inquiet, les deux yeux interrogateurs, souhaitant s’assurer qu’aucun de vous n’est blessé. Tu attends que Yanis sorte puis tu suis ses pas en silence. Plusieurs agents de sécurité s’empressent de vous rejoindre mais tu les contournes, la tête basse. Faire profil bas; tu sais le faire. Personne n’a la patience de t’arrêter lorsque tu te fraies un chemin vers la liberté alors ils se tournent tous vers Yanis pour l’inspecter, lui balançant des dizaines de questions concernant l’accident.

     
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Message(#)Pk toi - feat. Jojo Lapinou EmptyVen 16 Nov 2018 - 18:07

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Le tac-o-tac, la réponse facile. Ce mec n'en démordait pas et il était vraiment certain qu'il aurait pu le pousser dehors. Pour être honnête, si Yanis n'aurait effectivement pas su l'abandonner, il n'avait pas ce même sentiment concernant l'autre. Une partie de lui se disait que si jeter Yanis par dessus la cabine aurait pu lui apporter un semblant de sécurité ou le convaincre qu'il était mieux sans, il l'aurait peut-être fait. C'était réellement ce que ce gars lui inspirait.
Alors le silence retomba, encore. La nacelle fit sa descente et ils arrivèrent en bas. Les portes s'ouvrir et Yanis retint un soupire lorsqu'il vit un attroupement se former à la sortie. Il se releva, replaçant sa casquette sur sa tête, puis sortit. L'autre suivi l'instant d'après mais avant qu'il ne puisse se faire aborder, il s'éclipsa.

Alors qu'il s'éloignait, Yanis l'observa un moment. Il regarda son dos légèrement courbé et sa tête penchée pour se faire discret. Il avait ouvertement admis être faible et qu'il n'aurait pas pu l'aider dans la situation inverse. Cela l'avait un peu surpris, mais surtout, ça l'avait laissé perplexe. Yanis n'avait rien d'un psychologue ou d'un profiler, alors il ne pouvait que se baser sur un ressenti global de la chose, mais ce gars lui donnait l'impression d'être paumé, finalement. D'errer sans vraiment trop savoir où aller. Cette courbure de dos et cette façon de s'éclipser n'avait rien d'inhabituel pour lui, c'étaient des mouvements qu'il avait l'habitude de faire. Alors que quelqu'un attrapait le bras de Yanis pour le secouer en lui demandant s'il allait bien, l'inconnu à la grande gueule s'éloignait. Quand il disparu dans un virage, Yanis reposa son regard sur ceux qui s'inquiétaient. Il les rassura de quelques paroles, extirpa son bras d'un mécanicien culpabilisant un poil trop, puis chercha à s'éclipser à son tour. Il eut un dernier regard pour la gamine qui lui fit au revoir d'un geste timide de la main, ce qui eut au moins le mérite de le faire légèrement sourire.
Pour aujourd'hui, il allait arrêter les frais. Journée trop forte en émotions. C'était fatiguant d'être constamment sur les nerfs. Mais il le savait, dans le fond, qu'il allait le revoir, ce gars. Peut-être dans de meilleures circonstances, aussi. C'était même préférable, vu leurs caractères respectifs...
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