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 Sur la tête de Dieu [Owen]

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Message(#)Sur la tête de Dieu [Owen] EmptyMer 10 Oct 2018 - 8:53


Sur la tête de Dieu.
Joseph Keegan & Owen Baxton

À dix-neuf heures commence le festival de tu ne sais pas quoi, à Kangaroo point. T’en as un peu entendu parler par le biais de tes fréquentations douteuses. Ils t’ont dit que c’était un rassemblement de motards et tu ne doutes pas une seconde que t’arriveras à choper un peu de bière pas trop chère là-bas. Ça fait tellement longtemps que t’as pas profité d’un verre d’alcool; tu ne te le permets pas en voyant le nombre de billets qu’il te reste. Toutefois, les clopes et la beuh, t’es pas capable d’arrêter. Ces merdes te permettent d’oublier que tu t’es enfoncé dans une crevasse en te faisant coincer par la police. Alors, la cigarette coincée entre tes lèvres, le sac sur le dos, comme toujours, tu te diriges là où les festivités vont bientôt commencer. Quand t’arrives, tu remarques tout de suite que t’as une vue sur la rivière de Brisbane. Tu en profites un instant alors que le soleil commence lentement à s’affaiblir dans le ciel. Tu tires une latte, tu souffles toute la fumée par tes narines. T’avales pas ce poison. T’es pas suicidaire. Même si ta vie n’est pas la plus aisée, t’aimes sentir ton cœur battre dans ta poitrine. Tes yeux curieux dévient vers le parc. Tu découvres plusieurs stands de bouffe, des tables spécialement placées pour ceux qui veulent confortablement s’installer en buvant leur bière. Plusieurs motards sont déjà arrivés. Tous portent une veste de cuir noire; c’est probablement pour qu’ils se reconnaissent. Toi, t’as ton habituel t-shirt blanc et tes jeans délavés. T’as rien d’autre à porter. T’es reconnaissable, t’es toujours habillé pareil. Plusieurs doutent de ton hygiène mais tu t’assures toujours de laver tes trucs le soir, quand tu retrouves l’un de tes auberges de jeunesse. Tu fais un premier pas, tu sens certains yeux rivés vers toi; ceux des hommes qui ne te connaissent pas. Tu prends à peine quelques secondes pour retrouver un groupe que tu côtoies assez souvent. Ils te filent la drogue dont t’as besoin pour décoller. Tu vas les rejoindre, tu les salues un à un d’une façon bien distincte. T’as droit à une tape sur l’épaule qui te fait serrer les dents. Ces mecs sont musclés comme des taureaux.

- T’es v’nu pour la bouffe, j’présume, Jo.

Un sourire malin soulève tes lèvres, tu hoches la tête en croisant tes bras sur ta poitrine. Tu sais bien que t’es un raton-laveur. Tu te glisses partout où tu peux trouver quelque chose à croquer. La plupart du temps, t’arrives à tes fins. Ou plutôt, ta faim.

- Yep. Et j’dirais pas non à un verre de bière. Une âme généreuse pour m’le payer ?

Tu regardes les hommes un à un, les deux yeux illuminés par l’attente. Tous secouent la tête de droite à gauche sans pour autant vouloir te vexer. Ils savent très bien que t’es une vermine et t’as encore des dettes à payer.

- Tu peux rêver, Jo. Tu m’dois encore cinquante pour la beuh d’la dernière fois. J’t’oublies pas.


Tu glousses, tu passes ta main dans ta barbe mal rasée et tu détournes les yeux. T’as compris que t’es pas d’excellente compagnie en ce moment. Tu voudrais bien payer ta dette mais t’es pas encore sûr de pouvoir survivre encore plus d’une semaine avec le peu de fric que t’as au fond de ton sac.

- J’te payerai un jour, Zach. J’vais me trouver un truc. Un job. J’le jure sur la tête Dieu.


Aussitôt, un rire collectif s’élève. Ils savent tous que si t’avais la chance de croiser Dieu, tu lui en collerais une. Alors t’es pas crédible. Pas du tout. Tu leur fausses alors compagnie en les saluant d’un signe de la main et tu te diriges vers un petit stand qui offre un verre de bière pour seulement un maigre dollar. Tu glisses ta main dans ta poche, tu en sors quelques cents que tu comptes rapidement et tu les poses sur le comptoir. On te refile ta portion, tu t’en empares avant d’en déguster une première gorgée qui te fait presque frissonner. Le goût de l’alcool; tu l’avais oublié. Tu décides de t’installer à une table déserte, seul, comme à ton habitude. T’es un loup solitaire. C’est pas que t’aimes la tranquillité, au contraire. Tu fais fuir les autres, tout simplement. Tu écrases ta clope presque terminée sur le sol et tu portes ton verre en plastique à tes lèvres une seconde fois. C’est là que tu remarques un de tes vieux potes qui s’approche de toi. Tu reposes ton verre sur la table, tu te lèves et tu le salues alors qu’il te lance les formalités dans la gueule. Ça va ? Quoi de neuf ? La femme, les enfants ? Rien ? D’accord. La discussion s’étend sur quelques minutes et tu ne remarques absolument pas que quelqu’un aux mauvaises intentions s’est un peu trop approché de ton verre. Lorsque ton vieil ami te laisse seul à nouveau, tu lances un juron en l’air en sachant très bien qu’il s’était forcé pour venir te voir. Toujours debout, tu reprends ta boisson et tu la portes à tes lèvres en tournant les talons.        

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@Owen Baxton
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Message(#)Sur la tête de Dieu [Owen] EmptyDim 14 Oct 2018 - 1:27

Owen avait entendu parlé de ce rassemblement de motard qui se déroulait depuis quelques années à Kangaroo Point. L’année dernière, il n’avait pas pu s’y rendre car il venait tout juste de revenir à Brisbane et qu’il avait bien d’autres chats à fouetter : reprendre les reines d’une église n’était pas de tout repos. Il avait une tonne de paperasse à faire et des contacts à prendre ici et là. Il n’avait pas eu le temps de chômer et d’aller faire des petits tours ici et là. Cette année était bien plus tranquille, Owen pouvait se permettre d’y aller. Il ne s’identifiait absolument pas comme étant un motard, du moins, pas comme on peut l’entendre : faisant partis d’un gang qui portent le nom d’un animal féroce accompagné d’un adjectif terrifiant. Les Dark Eagles ou Creepy Tigers n’étaient pas sa deuxième famille. Arrivé même à pied, n’étant pas très loin de chez lui, il s’était aussi dit qu’au moins, s’il venait à boire quelques bières, il ne serait pas un danger public comme beaucoup pourraient l’être. Il se doutait bien qu’une grande majorité de motard venant ici sur leurs bécanes, repartirons aussi avec et ce peu importe le nombre de verres ingurgités, malheureusement. Enfin, il n’était pas là pour prêcher la bonne parole ni pour faire la prévention routière. Owen débarqua sur ce haut lieu de rendez vous de cette semaine. Des motos en veux-tu en voilà, Owen se montra curieux et intéressés par les modèles dernier cri qu’il pouvait croiser. Il tomba également sur quelques vieilles connaissances qu’il avait pu déjà croiser sur la route, d’autres qu’il avait connu quand il avait passé son permis. « Tiens, Baxton ! Ca fait un bail ! » c’est le cas de le dire… « 15 ans ! » fit il en serrant la pince à ce bon vieux Tom. « J’te croyais partie à Sydney ! » le vieux prêtre hocha la tête. « J’sui revenu l’année dernière ! » Tom invita alors Owen à prendre une bière et le voilà déjà mis dans l’ambiance. Au programme ce soir : divers démonstrations, des pneus qui chauffent, des motos dans les airs. Un vrai show à l’américaine.
Après quelques minutes à partager son breuvage avec Tom, d’autres se joignirent au duo. Il y avait le vieux Brad, le grand Jake et BB qu’on appelait comme ça pour Barbe Bleue… pas sûre que ce soit un tendre celui là. Mais Owen se faisait discret, se contentant d’écoute r ce qu’il se passait autour de lui. « T’es v’nu pour la bouffe, j’présume, Jo. » lança le fameux BB en agrippant les épaules d’un passant. « Yep. Et j’dirais pas non à un verre de bière. Une âme généreuse pour m’le payer ? » Owen resta silencieux, observant la scène. « Tu peux rêver, Jo. Tu m’dois encore cinquante pour la beuh d’la dernière fois. J’t’oublies pas. » Qui avait dit que les motards avaient bonne réputation déjà ? Owen sentait que ça pouvait facilement tourner mal. « J’te payerai un jour, Zach. J’vais me trouver un truc. Un job. J’le jure sur la tête Dieu. » Et si on pouvait laisser Dieu en dehors de tout ça, le prêtre s’en porterait encore bien mieux. L’individu après avoir fait rire tout le monde s’éclipsa aussi vite qu’il n’était arrivé. Owen resta un moment sans rien dire et fini par congédier Tom et sa bande de joyeux luron. « J’vous abandonne, j’vais aller faire un tour. » Et Owen se demandait vraiment ce qu’il était venu faire ici en réalité. N’ayant pas le sentiment d’un quelconque point commun avec ces personnes si ce n’était en effet, le fait d’avoir une moto. Il poursuivit alors son chemin, étant très attentif à la fois où il mettait les pieds et qui il allait pouvoir croiser. Et il remarqua à nouveau ce mec qu’il avait croisé plus tôt, il n’y prêta pas plus attention mais ses yeux furent attiré vers cet autre gaillard qui s’approcha de la table pour glisser une poudre blanche dans la bière du fameux Jo. Owen hésita un instant : faire comme s’il n’avait rien vu et passer son chemin et ainsi Dieu risquerait de lui en vouloir ou alors… aller le voir et lui faire signe que c’était une mauvaise idée de boire ça. Bon aller… « excuse-m... » Le plan d’Owen parti en éclat quand ses pieds s’emmêlèrent avec des câbles au sol et il finit par trébucher tout droit sur l’homme qui portait son verre à sa bouche. C’était aussi une façon efficace d’agir puisque son verre tout entier était entrain de se déverser dans la pelouse déjà bien piétinée de KagarooPoint ! « J’suis vraiment désolé ! » s’empressa de crier Owen avec autant de bière sur son pantalon qu’il n’y en avait par terre. « J’me suis pris les pieds dans ces câbles… » il avait un air vraiment désolé et quand il vit le regard noir de son interlocuteur, ca n’envisageait rien de bon.
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Message(#)Sur la tête de Dieu [Owen] EmptyDim 14 Oct 2018 - 12:12


Sur la tête de Dieu.
Joseph Keegan & Owen Baxton
Ce genre de festivité, ça ne t’intéresse pas vraiment. Les motos aussi grosses que des jeeps, les moteurs qui grondent et font vibrer le sol, l’épaisse boucane qui s’échappe du frottement des pneus contre le béton… Rien de tout ça ne capte ton intérêt. La fête n’est pas encore totalement commencée. Quelques premières démonstrations plus discrètes sont en court à des coins plus cachés mais le grand spectacle qui a incité les motards à venir ce soir ne commence pas avant vingt heures. Et t’as bien l’intention de quitter avant ça. Ce ne sont pas des motos volantes qui vont te faire rester.

Tu l’as remarqué, ce type. Plutôt mince, plus grand que toi mais de quelques centimètres seulement. Il t’avait observé tandis que tu recherchais une âme généreuse qui pourrait t’offrir une boisson alcoolisée. Il n’avait pas ouvert la bouche une fois en ta présence et c’est probablement pour cette raison ne que t’as pas pris le temps de le scruter davantage. Tu sais toutefois qu’il n’avait pas la carrure d’un motard ni l’accoutrement d’un mec qui aime jongler entre les lois. Peut-être était-il ici pour les mêmes raisons que toi; la bouffe « gratuite ». Les échantillons que tu transformes en repas complet, plutôt. L’ambiance ne te passionne pas vraiment, ce soir. T’es pas le genre de mec qui aime raconter sa semaine, mettre l’emphase sur les moments marquants. Tu n’as rien à raconter, t’es coincé dans une routine depuis que t’as quitté la prison. Et, qu’est-ce que tu t’en fiches de la vie des autres. Le gout de l’alcool contre ta gorge t’apaise. Cette bière est délicieuse, à moins que tu sois biaisé par ton appétit grandissant. Tout est mortellement bon quand l’estomac réclame de quoi se remplir. C’est probablement pour cette raison que tu n’es pas difficile en ce qui concerne la nourriture. Tu ne te souviens pas la dernière fois où une saveur t’a levé le cœur. Alors, les yeux curieux, tu te mets à balayer le terrain du regard à la recherche de kiosques d’hors d’œuvres. Tu notes la présence d’un premier, puis d’un second, puis t’un neuvième… Tu pourras manger à ta faim ce soir. Satisfait, tu portes ton verre de bière à tes lèvres pour préparer ton ventre à accueillir tout ce que tu pourras trouver mais une masse lourde vient te bousculer. Tu dérapes et, incapable de garder ta prise sur ton verre en plastique cassant, tu l’échappes et tout son précieux contenu s’étale là où tu ne pourras plus le recueillir. Encore trop surpris par le choc, tu ne lèves pas encore les yeux vers le responsable de l’incident. Les poings serrés et la mâchoire crispée, tu lances un juron qui pourrait faire pleurer les divinités de toutes les religions et tu redresses finalement la tête pour découvrir l’identité de celui qui vient de te faire perdre le seul verre d’alcool que tu as pu t’acheter dans le dernier mois. T’as les yeux noirs de colère, comme si on venait littéralement de te dérober la seule et unique chose à lequel tu tiens dans la vie. Sans vraiment t’en rendre compte, tu lèves le poing mais tu l’arrêtes rapidement en écarquillant les yeux. Tu ne peux absolument pas te permettre de déclencher une émeute ici. T’as vu des policiers pas trop loin des festivités, ils ont à l’œil tous les motards qui pourraient se permettre d’échanger un sac de poudre blanche contre une pile de billets verts. Alors tu te calmes étonnement rapidement mais, il faut bien l’avouer, t’as jamais été un mec compulsif. Tu as appris à contenir ta colère derrière tes habits propres pendant ta jeunesse. Dans l’Église, devant Dieu, tu devais toujours garder le dos bien droit. Si tu enfreignais le règlement, tu rencontrais le seul et unique ennemi que tes parents dressaient devant tes yeux. La ceinture. Putain, ta vie est un vrai cliché. « J’me suis pris les pieds dans ces câbles… » Naturellement, ton regard se porte sur les fameux câbles dont il est question. Son argument est valable; ces câbles sont effectivement bien mal placés. Alors tu dévies ta déception vers eux et tu rencontres à nouveau les pupilles de cet étranger que tu reconnais enfin. Plutôt mince, plus grand que toi mais de quelques centimètres seulement. Un faux sourire étire tes lèvres, tu secoues malhabilement la tête de droite à gauche et, bien rapidement, tu redeviens ce mec qui en fait fuir plus d’un. Les yeux baladeurs, l’esprit ailleurs, ces airs qu’on pourrait presque qualifier d’arriérés. Probablement une protection débile que tu as adopté au fil des années. Des airs qui font dévier les accusations. Tu prends la parole et tu accompagnes tes mots de gestes machinales, comme si tu t'exprimais autant avec tes mains qu'avec ta voix:

- C’est bon, j’te crois, hein, pas besoin de pleurer, Caliméro. J’imagine que t’aurais aucun problème à me rembourser ce verre puisque t’es désolé. Et, si, encore mieux, t’es vraiment, mais vraiment désolé, tu pourrais m’en rembourser cinq et on en parle plus.

Un gloussement soulève ta gorge et tu l’interroges du regard en attendant sa réponse. Tu ne manqueras jamais une occasion de dérober un peu de biens à ceux qui en ont suffisamment pour subvenir à leurs besoins.          
     

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Message(#)Sur la tête de Dieu [Owen] EmptyMer 17 Oct 2018 - 20:26

Le premier reflexe d’Owen en voyant le regard furieux de cet homme était de fermer les yeux. Comme s’il allait s’en prendre une en retour de cette bousculade. Il avait pas l’air commode ce mec. Il avait même levé le poings, prêt à en découdre pour une bière renversée. Owen n’aurait pas forcément répliqué, il aurait peut être esquivé mais il fu surtout surpris de voir que l’individu s’était calmé de lui-même. Baissant son poings comme s’il avait eu un éclair de géni. Comme si quelqu’un était passé par là, lui soufflant à l’oreille qu’il devait se calmer. Impulsif, il agirait donc en premier et réfléchirait ensuite. Heureusement, il avait repris ses esprits avant que le coup ne parte et Owen n’en était que plus soulagé. Il s’était confondu en excuse, pensant que ça suffirait et se sentant obliger de justifier sa chute. Les câbles mal rangés qu’il s’était pris. D’ailleurs, c’était bien dangereux, Owen doutait qu’il serait le seul à se prendre les pieds dedans avant la fin du festival. D’autant plus qu’il n’était pas ivre alors si la viande soule passait par là, ça pourrait facilement faire carambolage. « C’est bon, j’te crois, hein, pas besoin de pleurer, Caliméro. J’imagine que t’aurais aucun problème à me rembourser ce verre puisque t’es désolé. Et, si, encore mieux, t’es vraiment, mais vraiment désolé, tu pourrais m’en rembourser cinq et on en parle plus. » Se faire appeler Calimero n’était pas vraiment au gout d’Owen. Qui s’était fendu en excuse par politesse et aussi peut être pour éviter de s’en prendre une et de repartir de là avec un œil au beurre noir. Il se voyait déjà être l’objet des plus belles rumeurs dans son église. Mais la suite le laissait assez bête. Cinq bières, il osait espérer que ce soit une plaisanterie. « Une ça marche ! » Après tout, il n’était pas à ça près mais il se souvenait aussi pourquoi il s’était dirigé vers lui et pourquoi il avait fini par trébucher en renversant sa bière. « Vous devriez faire gaffe où vous poser votre verre. Il y a pas que les femmes qui peuvent être victimes d’un cachet dissimulé dans du liquide pour être drogué. Je crois que quelqu’un vous en veut ! Je l’ai vu faire. C’est pour ça que j’ai voulu vous avertir. Mais maintenant que votre bière se retrouve dans la poussière, il n’y a plus rien à craindre. » Le prêtre se retourna vers une camionnette qui servait des verres. « C’était quelle bière ? » Alors qu’il sortait un billet de sa poche tout froissé, il entendit la voix d’un môme qui passait par là. « Eh maman, c’est le curé ! » fit-il en pointant du doigt Owen. Qu’est ce que les mômes pouvaient bien foutre dans un endroit pareil ? Owen souffla, lui qui pensait passer inaperçue dans le coin, il devait sans doute se faire à l’idée que l’anonymat le plus complet n’était plus possible en ville. Peu importe où il se rendait. « Bonjour Jordan, alors, papa et maman sont fans de moto aussi ? » dit-il avec son air le plus mielleux qui soit. Un échange rapide et ils repartirent rapidement. « Du coup, cette bière ? » fit-il de nouveau vers Jo.
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Message(#)Sur la tête de Dieu [Owen] EmptyJeu 18 Oct 2018 - 15:12


Sur la tête de Dieu.
Joseph Keegan & Owen Baxton
Tu étais encore heureux d’avoir pu contenir ton poing. Tu ne te trouves pas dans le meilleur festival pour laisser aller tes pulsions. Tu dois de l’argent à au moins trois visages barbus, ici, et t’as remarqué les voitures de police parquées dans les rues avant de poser un premier pied sur la pelouse écrasée par la présence abondante de motards. Tu proposes une offre au garçon qui a renversé ta bière contre ses pantalons mais il n’accepte pas. Pour se racheter, il s’en tient à une simple bière. Tu fais la moue, tu passes ta main dans ta barbe et tu te contentes d’hocher la tête car tu n’es pas ici pour allumer la dynamite. Tu dois te faire discret, comme toujours. Et puis, tu vois le bon côté des choses; tu as pu boire la moitié de ta première bière et tu en auras une seconde. Tu fais un premier pas vers les vendeurs d’alcool mais la voix du garçon s’élève une seconde fois. Tu te figes, tes deux jambes se transforment en pilons de glace et tu serres les dents en te retournant lentement vers celui qui t’informe de cette drogue que quelqu’un avait glissé dans ta boisson quand tu avais les yeux tournés. Par réflexe, tu scrutes le sol, là où ta bière s’est étendue mais, évidemment tu ne vois rien car elle a pénétré la terre. Tu peux seulement croire sa parole. Mais pourquoi te mentirait-il, de toute façon ? Tu observes ensuite les alentours à la recherche d’une tête que tu connais, ou, simplement, d’une paire de yeux qui s’attarde un peu trop sur ta figure. Mais la chasse au coupable n’est pas concluante. Personne n’attire ton attention. Alors tu soupires et tu te retournes vers celui qui t’a probablement sauvé, ce soir, et tu marmonnes un minuscule « merci » rempli d’orgueil. C’est toujours bien difficile pour toi d’admettre ta reconnaissance. Le sujet change et le garçon te demande la sorte de bière que tu préfères et, alors que tu allais répondre, la voix d’un enfant vient te couper. Les paroles du gamin te surprennent, tu penses qu’il s’adresse à quelqu’un d’autre mais d’un simple coup d’œil, tu te rends compte qu’il approche de ta récente compagnie. Aussitôt, tu écarquilles les yeux et tu dévisages ce fameux curé. Tu n’y crois pas. Comment pourrais-tu y croire ? Le curé que tu as connu portait toujours une grande tunique blanche et, ses mains parfois trop baladeuses, s’étendaient dans le ciel à chacune des paroles que sa bouche soi-disant pure prononçait. Un frisson parcourt ton échine sans que tu ne saches pourquoi. Les souvenirs de ta jeunesse te font toujours l’effet d’un coup de poing dans les tripes. Tu sais que quelque chose de louche s’est passé. Mais tu n’arrives à savoir quoi. Ta mémoire a préféré archiver certains de tes souvenirs les plus blessants. L’homme discute quelques instants avec la jeune famille et toi, t’es complètement bouche-bée. Ton regard passe du curé à l’enfant, puis du père à la mère. La conversation ne s’éternise pas et, quand ta compagnie repose son attention sur toi et te redemande la sorte de bière que tu désires, tu le fixes de tes deux grands yeux bleus et moqueurs. Tu restes sérieux peut-être un peu trop longtemps, puis un sourire nerveux soulève la commissure de tes lèvres. Un rire malsain s’échappe de ta gorge serrée puis, sans calculer tes mots, tu ne les calcules jamais, tu souffles :

- Attends, attends. Y’a une deuxième définition au mot « curé » que je ne connais pas ou t’es vraiment le genre de mec qui lèche le cul de Jésus après l’avoir lissé ?

T’accompagnes tes paroles de gestes un peu trop accentués, comme à ton habitude. Tu communiques autant avec les mots qu’avec ton corps. Et, tu n’y peux rien. Tu n’es pas capable d’emprisonner tes paroles vulgaires dans ta gorge. Tes pensées ne s’apprivoisent pas. Tu sens que des yeux se sont tournés vers vous mais tu les ignores. L'opinion des autres, tu l'enfonces dans la corbeille.
       
     
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Message(#)Sur la tête de Dieu [Owen] EmptyMar 30 Oct 2018 - 2:43

Un merci arraché du bout de ses lèvres, comme s’il était si difficile d’être reconnaissant alors qu’Owen lui avait sans doute éviter de passer un sale moment en mauvaise compagnie. Il ignorait réellement ce qu’il y avait dans ce verre et les conséquences que ça aurait pu avoir mais il se doutait bien que ce n’était pas partie d’une bonne intention. Owen n’avait pas agit pour se voir crouler sous les remerciements mais quand même. Et finalement, maintenant, c’était à son tour de lui payer une nouvelle bière puisqu’il avait ruiné l’autre. Sauf qu’en y pensant, sans l’avoir renversé par accident, Joseph ne l’aurait pas bu si Owen avait pu s’expliquer avant. Enfin bref, peu importe… sur le point d’aller payer ces bières, Owen fu interrompu dans sa marche par cette famille. Une fois parties, il remarqua bien le regard accusateur et jugeant que portait sur lui Jo. Owen soupira avant même qu’il ne pu ouvrir la bouche, comprenant bien ce qu’il allait se passer. Le prêtre savait bien qu’en 2018 être prêtre était devenu un métier à risque, très touché par des actualités peu valorisantes et forcément, les amalgames allaient bon train. « Attends, attends. Y’a une deuxième définition au mot « curé » que je ne connais pas ou t’es vraiment le genre de mec qui lèche le cul de Jésus après l’avoir lissé ? » Il en avait entendu mais celle-là, encore jamais. Il avait bien vu le geste qui avait accompagné les paroles du jeune homme. Une telle violence dans ses propos et dans son attitudes ca ne pouvait pas être uniquement de la provocation. « Il n’y a qu’une définition au mot curé mais elle ne ressemble pas à celle que tu as décrite. » Owen ignorait quelle attitude adopter ensuite. Finalement partir ou alors tenter de montrer que l’homme en question pouvait bien se tromper. Il ne portait visiblement pas les hommes de fois dans son cœur. « J’sais bien que les curés ont pas le vent en poupe ces derniers temps. Mais, j’étais partie pour t’offrir une bière. Du coup, c’est toi qui voit. Soit tu passes la mauvaise nouvelle et on boit un coup, soit t’insiste et tu continue sur ta lancé et je cherche pas à capter, j’me barre. » il était pas venu là pour se défendre de ses choix et écouter se faire insulter. Owen demandait juste à pouvoir avoir une vie normale sans pour autant que son rôle de prêtre ne lui colle à la peau et surtout, qu’on lui manque de respect ainsi.
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Message(#)Sur la tête de Dieu [Owen] EmptyMer 31 Oct 2018 - 15:19


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Joseph Keegan & Owen Baxton

T’as encore des doutes. Tu ne comprends pas pourquoi quelqu’un aurait voulu te faire du mal. Tu ne réponds pas aux critères des victimes habituelles de ce genre de supercherie. T’es pas une jolie fille naïve trop svelte pour se défendre. Malheureusement pour ton enquête, il t’est impossible de déceler la moindre trace de poudre dangereuse dans ta bière puis que… Bah, la pelouse l’a absorbée. Mais, pour quelle raison quelqu’un se jetterait sur toi pour renverser ta boisson sur le sol ? Tu n’es pas capable d’en trouver d’autres alors tu fais confiance à cet homme. Il a sauvé ta soirée, et probablement ta semaine. Mais, que tu apprennes bien trop rapidement que ce dernier est un homme de religion, ça t’hérisse le poil et tu ne peux pas contenir l’impulsivité qui te caractérise si bien. Les insultes, tu les laisses filer entre tes lèvres jusqu’à ce que tu n’aies plus d’inspiration. Pourtant, le curé devant toi ne semble pas insulté lorsque tu lances ta vulgarité à sa figure. Tu sais bien qu’il est difficile de déstabiliser un homme comme celui-là et c’est une des raisons pour lesquelles personne n’ose les accuser. Ils semblent si gentils, si vrais, si bienveillants. Pourtant, tu sais que quelque chose de louche s’est produit cette journée-là. Et t’étais bien trop jeune pour le comprendre.  « Il n’y a qu’une définition au mot curé mais elle ne ressemble pas à celle que tu as décrite. » Depuis que tu as quitté ta famille, tu n’as jamais pris le temps de comprendre la religion d’un point de vue plus mature. Seuls tes souvenirs d’enfant t’incitent à la détester. Le christianisme t’a dérobé le simple plaisir de vivre d’imagination. Et tu lui en veux. Tu portes une croix à ton cou simplement pour l’insulter, pour lui rappeler qu’il n’est pas sans faille et que même ceux qui ont commis le plus de péchés peuvent se pavaner avec son symbole pour briser son image.

- Excusez-moi, mon père. J’ai parlé trop vite, la prochaine fois je choisirai mieux mes mots.

Un large sourire moqueur accompagne tes paroles sarcastiques et le curé ne manque pas de se défendre davantage. « J’sais bien que les curés ont pas le vent en poupe ces derniers temps. Mais, j’étais partie pour t’offrir une bière. Du coup, c’est toi qui voit. Soit tu passes la mauvaise nouvelle et on boit un coup, soit t’insiste et tu continue sur ta lancé et je cherche pas à capter, j’me barre. » Ton regard se fait plus intéressé. Tu scrutes l’homme d’un œil jugeur, exactement lorsque tu essayes de choisir entre un sandwich au jambon et un sandwich aux œufs. Tu fais tourner ta langue plusieurs fois dans le fond de ta gorge et tu croises les bras sur ta poitrine, comme si tu voulais créer une barrière entre toi et celui qui symbolise la chose que tu détestes le plus. Tu as trente-cinq ans. Ton avis vis-à-vis de la religion n’a pas changé depuis vingt ans. Peut-être pourrais-tu lui laisser une chance de te prouver que le pire des monstres ne mord pas à tous les coups.

- T’es encore intéressé à passer du temps avec un mec qui te méprise ? Je suis impressionné. J’espère que t’as pas l’intention de me convertir.

Ton regard se porte jusqu’au stand de bière à quelques mètres de vous et tu fais signe au curé que tu désires encore ta bière. Tu as besoin de sentir l’alcool dans ton sang même si ce n’est pas avec un seul verre que tu y parviendras. Peut-être arriveras-tu à t’en faire payer d’autres si tu fais semblant d’être intéressé par ses propos. En te dirigeant vers le stand, tu reprends la parole en premier.

- Alors, t’es de quelle Église ? C’est une façon détournée de te demander ton nom. J’imagine que tu tiens pas celle à Toowong, le prêtre là-bas a un nom de vieux et t’es bien trop jeune. À moins que Jerry soit un prénom revenu à la mode.


T’es peut-être un peu trop au courant pour quelqu’un qui dit détester la religion. Mais tu ne peux pas t’en empêcher. T’as besoin de savoir à qui tu as affaire. C’est une obsession, un malaise qui te tord les tripes depuis bien trop longtemps. Sans oublier que tu as bien assez de temps libre pour te renseigner sur tout ce qui se passe à Brisbane qui est, en fin de compte, une fille assez petite.   
   
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Message(#)Sur la tête de Dieu [Owen] EmptyJeu 1 Nov 2018 - 9:52

« - Excusez-moi, mon père. J’ai parlé trop vite, la prochaine fois je choisirai mieux mes mots. » Owen n’avait pas manqué de souligner cet air moqueur que portait le visage de Jo. Mais Owen revient vite au sujet qui à la base intéressait plus l’homme, c’est-à-dire boire une bière. Owen était prêt à faire fi de ses insultes s’il y tenait vraiment. Venu ici pour passer un bon moment avant tout, profiter des belles bécanes qu’il allait pouvoir voir et pourquoi pas faire de belles affaires. Il y avait aussi des stands de fringues plus loin et il y a bien longtemps que le prêtre n’avait pas acheter une nouvelle blouse en cuire. Mais il se réservait ce plaisir pour plus tard.
A sa proposition, le prêtre vit le visage de l’homme de déraidir, comme si l’appel de l’alcool pouvait l’amadouer… quelle faiblesse, mais ce serait peut être l’occasion pour Owen d’en savoir un peu plus sur le point de vue de celui-ci concernant la religion et surtout pourquoi il était si hargneux contre celle-ci. « T’es encore intéressé à passer du temps avec un mec qui te méprise ? Je suis impressionné. J’espère que t’as pas l’intention de me convertir. » Un sourire se dessina sur le visage d’Owen. « C’est clair que c’est l’endroit parfait pour prêcher la bonne parole. J’ai mon squad qui va pas tarder à arriver d’ailleurs, on fait ça en groupe, ca passe mieux… puis, le coup de la poudre, c’est juste un moyen de me faire passer pour quelqu’un de bien, pour t’amadouer… ca à marcher ? » Owen défia du regard l’homme ne face de lui. Bien sûr que ce n’était pas l’idée de l’avertir pour sa bière. « J’suis curieux de connaitre ton point de vue sur la religion. » fit il plus sérieusement maintenant. « Donc oui, ça m’intéresse de passer du temps avec un mec qui me méprise. » enfin, dans une certaine limite. On allait voir jusqu’où il était capable d’aller, quelles seraient ses limites. Voyant Jo commencer la marche vers le stand qui se trouvait à deux mètres à peine, si près du but, le prêtre le suivi, en ayant conclu qu’il était vraiment intéressé par la bière. « Alors, t’es de quelle Église ? C’est une façon détournée de te demander ton nom. J’imagine que tu tiens pas celle à Toowong, le prêtre là-bas a un nom de vieux et t’es bien trop jeune. À moins que Jerry soit un prénom revenu à la mode. » Owen connaissait bien tous les prêtres de la ville, pour se réunir régulièrement et travailler sur des projets religieux ensemble. Il connaissait bien ce Jerry, prêtre âgé de soixante douze ans maintenant et il commençait sérieusement à tirer la gueule d’ailleurs. Peut être qu’il était le prochain sur la liste à devoir disparaitre du clergé. « Moi c’est Owen Baxton. Père Baxton de Redcliff, si jamais. » si jamais ça lui prenait de mettre un pied dans l’Eglise. « tout le monde est le bienvenue ! » Une chose interpella quand même Owen. « J’suis surprise que tu connaisses le prêtre Jerry puisque la vue d’un curé semble te donner l’urticaire. C’est à cause de lui que t’as un souci avec le Christ ? » Owen n’avait pas vraiment de reproche à faire au vieux Jerry non plus mais il ne les fréquentait pas suffisamment pour les connaitre assez. « Deux bières s’il vous plait. » fit-il en se penchant sur le stand de bière à ciel ouvert. Il tendit un billet à la serveuse et attendait son dû. « Alors, ca vient d’où ce problème ? »
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Message(#)Sur la tête de Dieu [Owen] EmptySam 3 Nov 2018 - 7:20


Sur la tête de Dieu.
Joseph Keegan & Owen Baxton
une seconde bière, t’es obligé de mettre tes différents de côté et d’accepter. Qu’il répète des prières à tous les dimanches, c’est son choix. Il perd son temps à croire que Dieu en a quelque chose à foutre de ses bonnes paroles lancées aux enfants encore trop jeunes pour comprendre le monde qui les entoure. Le sourire du prêtre s’illumine d’un sourire qui te rend légèrement inconfortable. Tu ne peux pas t’empêcher de penser qu’il se cache derrière un masque, comme le faisait le prêtre qui posait sa main sur ta tête lorsque tu n’avais que trois ans. « C’est clair que c’est l’endroit parfait pour prêcher la bonne parole. J’ai mon squad qui va pas tarder à arriver d’ailleurs, on fait ça en groupe, ca passe mieux… puis, le coup de la poudre, c’est juste un moyen de me faire passer pour quelqu’un de bien, pour t’amadouer… ca à marcher ? » Un gloussement surpris soulève ta poitrine, tu plisses le regard en observant autour de toi, comme si tu t’attendais réellement à tomber nez à nez avec son fameux squad. T’es pas habitué d’entendre des mots sarcastiques sortir d’une bouche religieuse. Tu restes hébété, le temps de t’habituer à cette personnalité qui ne colle pas au personnage et tu secoues la tête pour chasser tes esprits. Tu entrouvres la bouche mais le curé est trop rapide, il te donne la véritable raison pour laquelle il n’a simplement pas tourné les talons lorsque tu l’as insulté avant même de connaître son histoire. « J’suis curieux de connaitre ton point de vue sur la religion. » Tu te mords la lèvre inférieure pour t’empêcher de rire. Il sera déçu d’entendre que t’as rien de bon à lui annoncer. La religion a ruiné ton enfance, ton éducation, et tu mets la faute sur elle, encore aujourd’hui, à chaque fois que tu fais un mauvais choix. Pas de famille, pas de bonnes fréquentations. Juste une vie à tourner en rond et à chercher un moyen de sortir du trou dans lequel Jésus t’a balancé d’un coup de pied. Tu te permets de lui demander son nom, et lorsque tu apprends que c’est lui Owen, tu secoues la tête de droite à gauche, n’ayant pas besoin de savoir de quelle Église il sort. « tout le monde est le bienvenue ! »  Tu ne peux pas t’empêcher de lever les yeux au ciel et, sans penser à la gravité du choix de tes mots, tu lances des paroles en l’air, les premières qui te passent par la tête.

- Tout le monde est le bienvenu d’y mettre le feu ?

Tu captes le regard du curé, tu comprends rapidement que tu ferais mieux de préciser que, toi aussi, t’es quelqu’un qui utilise le sarcasme.

- J’ferai pas ça. Si j’me fais coincer j’serais dans la merde jusqu’au cou.

Ton regard se tourne vers les verres de bière qui n’attendent que d’être remplis. Et la question d’Owen concernant le père Jerry crispe tes muscles. Ton regard se perd un moment dans les yeux de tout le monde comme si, tout à coup, tu sentais que l’attention était rivée vers toi alors que personne n’a jamais remarqué ta présence.

- Non. J’le connais pas, Jerry. J’ai juste vu son visage.

« Alors, ca vient d’où ce problème ? » Tu reposes ton attention sur Owen et tu arbores une expression de désintérêt.

- J’aime pas le Christ à cause du curé qui s’est jeté du haut d’un immeuble en 2004, lorsque les enfants qu’il a touchés sont devenus assez lucides pour s’en rappeler.

Tu marques une pause avant de conclure sur un verset de la Bible qui rappelle que, malgré la mort d’une âme, les souvenirs du passé restent :

- Je suis le vivant. J’étais mort, mais maintenant je suis vivant pour toujours.

Tu accompagnes tes paroles d’un sourire bien obscène. C’est une histoire qui a fait la une de plusieurs journaux. Père Anatole, soixante cinq ans, s’est donné la mort lorsque les premières accusations ont pointé leurs doigts en sa direction. Mais, toutes ses victimes n’ont pas laissé leur mémoire mourir avec le corps de leur agresseur. Tu serres les poings mais, rapidement, la serveuse derrière le stand tend deux verres de bière et tu t’empares du premier avant d’en boire trois grandes gorgées en fermant les yeux pour te changer les pensées. Quand tu as vidé la moitié du verre, tu offres à ton corps une pause et tu interroges Owen du regard :

- C’est bon ? D’autres questions qui me donnent envie de gerber sur tes pieds, mon Père ?    
 
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Message(#)Sur la tête de Dieu [Owen] EmptyLun 26 Nov 2018 - 23:06

 Pour Owen, c’était une évidence quand il disait que chacun était bienvenue à l’Eglise et ce peu importe ses vrais croyances ou ses pratiques, peu importe son âge, ses origines, ses choix. Même s’il se rappelait aussi cette mésaventure avec Ariane, lorsqu’elle était venue au confessionnal pour tenter de divertir le prêtre. Elle était moins bienvenue que les autres si ses intentions étaient clairement de nuire au prêtre mais bon, c’était une affaire passée. La réponse de Jo le surpris, il ne s’y attendait pas. Foutre le feu, clairement, il avait une dent contre la religion et il faisait parti de ceux qui mettait tous les maux du monde sur son dos, sans doute, en même temps, le raccourci était facile quand on voit tout ce qu’il se passe dans le monde au nom de la religion justement. Alors qu’en réalité, ce ne sont que des conflits d’intérêts à titre personnel, question d’égo. « J’ferai pas ça. Si j’me fais coincer j’serais dans la merde jusqu’au cou. »  Owen avait bien compris que l’intention réelle n’était pas là, mais les mots employés par l’homme restaient violents et traduisait surement de grandes blessures. « Il est peut-être temps pour moi d’embaucher un service de sécurité sur les abords de l’église alors ! » pas sérieux pour un sou, Owen ne se faisait pas vraiment de soucis de voir une des églises de la ville bruler. Toutes ses petites attaques ne faisaient que grandir la curiosité d’Owen. Qu’est ce qui pouvait bien faire que ce Jo soit aussi amer envers les chrétiens ou même la religion en générale.
«  J’aime pas le Christ à cause du curé qui s’est jeté du haut d’un immeuble en 2004, lorsque les enfants qu’il a touchés sont devenus assez lucides pour s’en rappeler. » Owen ravala sa salive. Il savait bien que les nouvelles n’étaient pas toujours joyeuses et que les curés passaient tous pour des pédophiles à causes d’une poignée de mecs malades qui exerçaient dans les rangs religieux. Comme s’il y avait une prédisposition à devenir ou à être pédophile en devenant prêtre. C’était bien regrettable et Owen se désolait chaque jour de ne voir que très peu de hautes autorités religieuses s’insurger et s’emparer de ce vrai problème. Il n’avait pas de solution à ça mais si on condamnait vraiment ces actes cruels on aurait bien moins de faits divers gerbant de ce genre. «  Je suis le vivant. J’étais mort, mais maintenant je suis vivant pour toujours. » Owen fronça les sourcils, trouvant cette citation forte de sens et un frisson lui parcourra le dos après la remarque qu’il avait fait. Comme si à demi-mot, il semblait se confier à Owen. Le prêtre se retrouvait assez déboussolé et désemparé à nouveau devant ce Joseph. Se saisissant à son tour de sa bière, comme ma mimétisme, automatisme, il porta le verre à ses lèvres pour en boire quelques gorgées désaltérantes. «  C’est bon ? D’autres questions qui me donnent envie de gerber sur tes pieds, mon Père ? » Owen regarda ses pieds, heureusement bien au chaud dans ses pompes. « Si jamais t’as l’idée de vouloir en parler, tu sais où je crèche… » lui lança-t-il comme invitation. « Si jamais y a moyen de démontrer qu’on n’est pas tous pareil. »  les prêtres l’avaient dur, tous considéré comme des prédateurs d’enfants, c’était pas toujours évident. Si Owen pouvait en faire son propre combats… au moins, se défendre lui-même. L’endroit, le contexte étaient mal choisi pour se faire et visiblement, Jo n’était pas prêt pour ça. Owen termina rapidement sa bière. « J’vais aller voir le show qui se prépare. Si jamais tu veux être de la partie… »



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