Le téléphone que t'a généreusement légué Matt vibre contre la planchette boisée sur laquelle tu noircis les pages d'un énième calepin. Tes pupilles scrutent la notification, évaluent le dilemme qui se présente à toi : poser ton crayon ou ignorer le message reçu ?
Ton crayon de bois roule sur la surface de travail, glisse vers un atterrissage sur tes genoux. Tes doigts tapotent un prochain message texte, ricochant le sourire qui étire délicatement tes lippes. Le soleil commence déjà à se coucher sur Brisbane, emplissant ta cabine d'une délicate aura orangée. Tu inspires profondément, sens une bourrasque soulever tes cheveux mi-longs et reprends ton crayon. La gomme se tapote contre les marges, ta concentration divague, le même goût au bord des lèvres. Le téléphone danse de nouveau dans ta paume et bien vite, un rendez-vous se dessine. Ton dos s'appuie contre le mur de ta cabine, le tabouret sur lequel tu t'es installé en équilibre précaire. Les songes et les pensées se mélangent, valsent dans ton esprit. Tu jettes un coup d’œil vers le petit miroir proche de ta couchette et fronces les sourcils. Tu tournes la page du livret devant toi, griffonnes quelques mots clefs, des métaphores, des alliances de mots menant vers ton imaginaire d'un part, ton cœur de l'autre. Puis, les méninges adoucies d'avoir craché leurs couleurs, tu t'ériges et pars te préparer pour une soirée grossièrement programmée.
Tes souliers frôlent le port, les poches de ton pantalon subissent le cliquetis de ta clef contre ton téléphone portable. Tu y enfonces tes doigts, répartis ces deux liens responsables dans chacune de tes poches que tu emplis par la suite de tes mains. Décontracté, tu t'orientes à pied vers Spring Hill. Tu en as pour une trentaine de minutes avant d'atteindre le domicile de Michael, et cela si tu ne t'arrêtes pas en cours de route pour écouter de la musique ou chiner un café à ton cousin Matt. Tu prends le temps d'inspirer plus profondément lorsque tu longes un parc, feins le sentiment d'étouffer lorsque le gaz rejeté par ces voitures tonitruantes te happe. Finalement, le quartier résidentiel se dessine, tu tentes de te remémorer le numéro du loft, t'interroges s'il ne vaut pas mieux de ta part d'envoyer un nouveau message à ton futur hôte plutôt que de regarder les différents noms inscrits sur les sonnettes des immeubles protégés. Zorander, la clef de ta soirée abritée. Lorsque tu vois un résident sortir et s'engager sur le trottoir sur lequel tu te trouves, tu l'interpelles : « Hey ! Je cherche où habite Michael Zorander, ça te dit quelque chose ? » L'homme te dévisage, semble juger s'il lui est raisonnable de révéler quelconque information à un pur inconnu qui le tutoie sans scrupule. Il te désigne un bâtiment un peu plus loin, d'allure plus noble que celui devant lequel tu te trouves. « J'aurais dû m'en douter, » formules-tu à ton égard, te ressassant les derniers messages textes reçus de l'étudiant en édition. « Thanks, mate, » tu adresses à ton interlocuteur avant de te poster devant la porte du bâtiment. Tes yeux parcourent rapidement la liste des habitants et à peine as-tu le temps d'enfoncer ton doigt contre l'un des boutons que la lourde double-porte s'ouvre à ta droite. Tu observes le couple s'en extirper, chancelant de leur amour, et te glisses dans l'enceinte derrière leur dos, agile malfrat.
Le doute plane, tu montes les escaliers, cherche la bonne porte. Le feulement d'un chat t'inspire vers la gauche et finalement, tu toques mélodieusement au loft qui te paraît celui acheté par une âme arpentant ton passé et désormais, ton présent.
Le nez plongé dans mes révisions, notamment en littérature où j'avais de nombreux problèmes, surtout celui d'avoir une prof qui refusait de m'enseigner, je m'efforçais de réviser un maximum cette matière pour pallier à mes lacunes. Mes lunettes sur le nez et un stylo à la main, que je lâchai assez abruptement lorsque la vibration de mon téléphone me fit sursauter de tout mon soul. Ca alors... Levi... Si je m'étais attendu. Ce contact avec le jeune homme me ramena deux ans en arrière, à une soirée alcoolisée où le désir que j'avais éprouvé à son égard avait été plus fort que tout ce que j'avais connu jusqu'alors. Intrigué par lui, et surtout par ce désir, j'avais envoyer valser mes principes, et, non seulement j'étais resté avec lui jusqu'au lendemain matin, mais en plus je lui avais laissé mon numéro de téléphone. Pourtant, ce fût un long silence radio de deux ans qui fit office de réponse. A vrai dire, je n'y croyais plus et pourtant c'était bel et bien vrai, il était revenu et voulait me voir. Cette information me souleva un nombre incalculable de questions. Moi qui pensais que depuis tout ce temps, il avait oublié qui j'étais. Je n'envisageais pas un seul instant qu'il puisse avoir réellement gardé mon numéro. Alors c'est tout naturellement que l'échange se faisant, je l'invitai à venir me rejoindre chez moi. Dans ce loft que je regrettai d'avoir acheté avec le recul. J'avais fais des folies après le décès de mon frère jumeau, et cet appartement en faisait clairement partie. Ce n'est pas que j'y étais mal, mais je n'avais jamais été du genre à avoir besoin d'autant de luxe, bien au contraire. Une vie simple, comme celle de Levi m'aurait amplement suffit, et rendu heureux. Je n'avais pour ainsi dire aucune idée de l'heure où mon ami comptait venir. Mais rapidement, la sonnette d'en bas me tira de mes pensées. Je me levai donc, mais alors que je parlai dans l'interphone je n'eus aucune réponse. Je supposai donc que c'était quelqu'un qui voulait entrer et avait sonné un peu partout. Un voisin lui aura ouvert, me dis-je. D'ailleurs en revenant vers le canapé, je marchais sur la queue d'Yggdrasil qui me répondit par un feulement plutôt virulent. J'arquai un sourcil et levai un doigt réprobateur dans sa direction. « Tu me feules pas, on en a pourtant déjà discuté jeune boule de poils ingrate.» Est-ce que j'avais l'air d'un abrutis qui tape la discussion à son chat ? Sans aucun doute. Pour me faire pardonner je lui fis une ou deux caresses sur le dos et le regardai partir en courant, la queue toute droite. « Génial, il est excité, Bravo Michael.» Je levai les yeux au ciel, je savais ce que ça signifiait: Il était partit pour au minimum un bon quart d'heure à courir partout en renversant tout sur son passage. Mais je n'eus le temps d'y penser vraiment, parce qu'on toqua à la porte. Alors, la sonnerie en bas, c'était Levi? Je pris une profonde inspiration pour contenir la boule d'angoisse qui montait dans mon estomac et me rendis jusqu'à la porte, que j'ouvris après un moment d'hésitation. Le visage de Levi se dessina donc devant moi, sous mes yeux. Et là, je pris dans la gueule que rien n'avait changé. Son visage me rendait toujours aussi fou. Je ne pus donc réprimer un petit sourire et m'écartai pour le laisser entrer. Je refermai la porte derrière lui, sans manquer de regarder son dos, la légère cambrure de ses reins, et la naissance de ses fesses. Puis, je me rapprochai de lui doucement, en lui indiquant le canapé d'un signe de main. « Installe-toi. J'te préviens le monstre est dans sa crise.» D'ailleurs comme pour souligner mes propos, le "monstre" qui n'était autre qu'un Main Coon roux, venait de passer en courant comme un malade, les griffes bien enfoncés dans le canapé lors de son passage. « Tu veux quelque chose à boire? J'ai des sodas, de l'alcool, de l'eau, du café... Enfin à peu près tout ce que tu veux.» Mais comment résister à l'envie de me coller à son dos pour couvrir sa nuque de baisers sensuels? Il allait bien falloir, du moins je m'en convaincs.
Ta main reste quelques secondes en suspens, les coups portés à la porte du loft résonnant encore à tes oreilles, puis la plonges dans l'une des poches de ton pantalon. Les secondes se dérobent, tu fixes davantage tes souvenirs que le matériel devant toi. Finalement, le visage de Michael apparaît. Sans scrupule, tu le scrutes, dessines de nouveau ses traits dans ta mémoire, te perds quelques instants dans l'océan de tes yeux qui te renvoient à de singulières scènes de voyages, le temps qu'un fin sourire étire ses lippes et provoque un écho sur tes propres lèvres.
« Installe-toi. J'te préviens le monstre est dans sa crise. » Tes yeux balayes le logement du regard et se stoppent sur un chat qui te semble énorme. Tu fronces les sourcils, intrigué par un tel comportement et continues ta visite silencieuse du loft. Tes pupilles s'arrêtent sur le tapis d'entrée, déduisant par le nombre de chaussures et leur pointure que Michael vit probablement seul avec ce félin colérique. Tu pénètres davantage les lieux, arpentant les différents meubles, t'arrêtant devant une pile d'ouvrages. « Tu veux quelque chose à boire? J'ai des sodas, de l'alcool, de l'eau, du café... Enfin à peu près tout ce que tu veux. » « Surprends-moi, » tu réponds, malicieux. Tes mains se referment sur un recueil et tu t'adosses au mur, à quelques mètres du Zorander. Tu ignores si tu pouvais vivre un jour dans une telle demeure, loin de la mer, au cœur de la civilisation. Tu te plais à esquisser à quoi ressemble l'existence de Michael ces jours-ci. Tu ériges une liste de choses à faire auxquelles ils répond quotidiennement puis Yggdrasil fusant devant toi t'extirpe de tes songes. « Vous vivez tous les deux ? » Dois-tu t'attendre à l'arrivée d'un colocataire ? D'un amant ? D'un enfant ? En deux ans, la situation de ton interlocuteur a pu aisément se métamorphoser. Tu remarques le bureau sur lequel le trentenaire était probablement installé avant ton arrivé, la lampe éclairant toujours les documents étudiés. « Tu bosses sur quoi ? » Tes doigts effleurent les papiers tandis que tu réduis la distance entre vos deux êtres. Promptement, ton esprit compare le mode de vie de l'étudiant à celui de tes géniteurs et tu réalises que comme durant ton enfance, ton premier réflexe avait été de t'orienter vers les livres, ces trésors te permettant insatiablement de t'évader et la seule possibilité de te dissiper du monde environnant te confortant. Tu comptes aucunement fuir la réalité ce soir, néanmoins, mais observes seulement à quel point les habitudes sont ancrées, inconsciemment, dans chacun.
« Surprends-moi» Et cet air malicieux collé à son visage. Comment est-ce que je suis sensé le comprendre exactement? Il fallait vraiment que je me calme, et que j'arrête de voir des invitations indécentes partout. Sauf que je ne voyais jamais de propositions indécentes nulle-part. Alors ça devait être lui, qui me troublait à ce point, c'était bien la seule explication plausible et cohérente. Je pris quelques secondes pour retrouver mon sang froid et me rendis en cuisine, à la recherche de mon shaker que je trouvai rapidement. Une fois chose faite, je mis un peu de vodka dedans, assez pour qu'elle ait un peu d'effet quand-même, donc plus que la dose recommandée. Puis je rajoutai du jus de mange, tropical et ananas, et mélangeait un moment avant d'en servir dans deux verres. Je me saisis de ceux-ci et les ramena dans le salon. « Il n'y a que lui et moi. Rien n'a changé. J'ai juste prit deux ans dans la gueule.» Je n'étais toujours absolument pas prêt à m'engager avec qui que ce soit, alors non, il ne verrait pas débarquer un gamin en bas âge, et encore moins un compagnon. Et c'était probablement un peu triste quand on considérait que dans deux ans, j'aurais quarante ans. Je m'approchais avant de lui tendre l'un des verres. « C'est un cocktail dont j'ai trouvé la recette sur internet, mais j'y ai ajusté le dose, sinon on peut toujours attendre trois jours avant de ressentir ne serait-ce qu'une petite chauffe.» Il réduit la distance entre nous, tout en passant ses doigts sur les feuilles de cours sur lesquelles je travaillais quelques minutes plus tôt. Je relevai donc mon regard pour le plonger dans le sien. Et comment je suis sensé résister à ça, Levi? Je tentai néanmoins de garder le contrôle une deuxième fois, me disant que tout ça, c'était dans ma tête, et que Levi était juste... Amical? Que je voyais des signes là où il n'y en avait pas. Je bus donc une gorgée de mon verre avant de répondre à sa question. « Pour tout te dire, ce sont mes notes, parce qu'en ce moment je suis en stage dans une maison d'édition, et je cherche une perle rare pour prouver à ma Chef que je ne suis pas qu'un bon à rien de stagiaire.» Donc je lisais des manuscrits, et je notai ce que je trouvais bon ou non, pour choisir le meilleur à proposer à Cordelia, mais aucun ne m'avait tapé suffisamment dans l'oeil pour l'instant. Je ne parvenais à décrocher mon regard du visage de Levi, puis déposai délicatement mon verre sur le bureau, me rapprochant davantage de lui, mais laissant tout de même peut-être deux centimètres entre nous. Pourquoi est-ce que... Je ne pouvais résister quand il était là? Ca me ramenait à notre toute première rencontre, à l'effet que ça m'avait fait de voir cet homme là, dans un coin du bar. A la façon dont je l'avais abordé, parce que je n'y tenais plus. Et à la nuit plus que torride qui s'en était suivie. Une des meilleures pour ma part. Alors ouais, j'étais là, face à lui, tous mes sens en éveil, à me demander combien de temps j'allais tenir. Et plus les secondes passaient, plus je me rendais compte que je ne tiendrais jamais assez longtemps. Je me saisis alors de ses hanches pour l'attirer contre moi, collant ainsi nos bustes et... Tout le reste. Je me penchai alors pour murmurer au creux de son oreille. « J'arrive toujours pas à comprendre ce qu'il y a chez toi qui me rend comme ça.» Une référence à notre première rencontre, où je lui avais dis que je ne comprenais pas pourquoi j'avais tellement envie de lui. Je laissai mon visage glisser dans son cou, où je déposai quelques baisers, tous plus sensuels les uns que les autres, où mon souffle se joint avec plaisir. Mais ce soir j'avais envie de jouer. J'avais surtout envie de voir si lui aussi, il ressentait toujours ça. Aussi, je me détachai de lui, et retourna sagement prendre mon verre dans lequel je bus encore une fois avant de le tendre dans sa direction, mes yeux, mon regard provocateur dans le sien. « A quoi trinquons-nous?» L'interrogeais-je avec un petit sourire au coin de la bouche.
Intrigué, naturellement curieux, tu t'enquis sur le statut de ton interlocuteur. Vit-il uniquement avec cet intransigeant félin ? Dois-tu t'attendre à ce qu'il te somme de baisser le ton afin de ne pas tirer des bras de Morphée un plausible colocataire ? T'apprêtes-tu à rencontrer l'amour de sa vie qui pénétrera le somptueux loft d'ici quelques minutes et piquera peut-être une crise de jalousie de te voir installé dans le salon de son prince charmant ? « Il n'y a que lui et moi. Rien n'a changé. J'ai juste pris deux ans dans la gueule. » Le destin joue en ta faveur, étire un sourire à la fois satisfait, à la fois entendu sur tes lèvres. « Ils te font bien. » Tu ne détiens rien du menteur, seule la franchise fait vibrer tes cordes vocales, cette dernière t'ayant valu plus d'un maux. Cependant, tu avais le mérite de pouvoir clamer être un homme de parole et t'éloigner prodigieusement du caractère hypocrite ou traître.
Il s'approche et te tend un verre de sa concoction. Tes yeux pétillent d'amusement alors qu'il t'explique sa recette puis tes doigts se referment sur le contenant froid, effleurent ses doigts au passage. « Bonne initiative, » tu complimentes relativement à la dose d'alcool plus généreuse qu'indiquée sur le noble média.
Tu réduis la distance entre vos deux êtres, tes mains parcourant les documents littéraires jonchant sa surface de travail au passage. Ton regard se plonge sans merci dans le sien, jusqu'à ce que le Zorander rompe ce contact visuel, ses lèvres trempant dans la mixture orangée. Un sourire en coin, remarquant un comportement que tu ne lui attribuais pas, tu l'écoutes t'expliquer sa situation du moment et sa quête d'une perle rare. Tu appuies ta main sur le mur, de manière à barrer une voie de secours pour l'homme à moins d'entrer en contact physique direct avec toi. « Peut-être que tu l'as trouvée. Peut-être que c'est moi. » Tu transpires la malice mais aussi une confiance en toi possiblement charmante. Après tout, pourquoi pas toi ? Tu avais remporté des prix d'écriture, tu avais un recueil de nouvelles publié. Ne pouvais-tu pas jouir du cran de postuler à ce rôle de perle rare aux yeux de Michael ?
Son regard te fixe depuis plusieurs minutes maintenant, depuis sa première gorgée de vodka aromatisée aux fruits exotiques. Pour ta part, ton verre trône toujours contre ta paume, intacte. Le brun s'anime, dépose la boisson, s'approche de ton corps sans même que tu n'esquisses le moindre mouvement bien qu'une multitude de frissons te parcourt l'échine dès que tu sens son souffle chaud contre ton visage. La tension entre vous propulse ton rythme cardiaque vers une chamade, tu retiens ton souffle et t'apprêtes à baisser les yeux sur le reste de son corps lorsqu'il t'attrape par les hanches pour t'attirer contre lui. Ta main se pose instinctivement sur son avant-bras, réflexe de survie en cas de situation houleuse que tu as acquis il y a plusieurs décennies et ne sais éradiquer de ton comportement inconscient. « J'arrive toujours pas à comprendre ce qu'il y a chez toi qui me rend comme ça.» qu'il te susurre suavement, le délice croissant au bord de ta bouche. Tu fermes les yeux alors que ses lèvres naviguent sur ta peau, la marquent de ses baisers chauds jurant avec la fraîcheur de l'environnement quand il s'éloigne. Ton emprise se resserre malgré toi et tu retiens un râle de désarroi quand il s'éloigne de ta personne, rattrapé à la volée par des sourcils froncés, un regard joueur. « A quoi trinquons-nous ? » « A notre future union ? » Tu proposes, avant d'ajouter : « Littéraire. Bien sûr. » Ton verre tinte contre le sien, tes pupilles ancrées dans les siennes jusqu'au clin d’œil que tu lui adresses. Puis, tu lui tournes le dos et vas t'installer sur le bras de son canapé à ton sens hors de prix. Sa valeur en a sans doute pris un coup avec l'oeuvre artistique et coléreuse de son animal de compagnie toutefois. « Jadis, ce n'était pas ton style de boire avant de trinquer. » Intransigeant, observateur, tu taquines, tu aguiches. « Tu as perdu l'habitude de boire en bonne compagnie ? » Tu prends une nouvelle gorgée de sa boisson puis confies, l'air complice : « Moi oui. J'en ai oublié de te remercier pour ce délectable cocktail. » Tu reconnais son effort de dosage, de secousses. Tu es nullement du genre à estimer que les autres te sont dus, que quoi que ce soit t'es dû. Même l'offre d'un rafraîchissement mérite reconnaissance. Tu laisses un silence s'installer pernicieusement entre vous deux, l'atmosphère devenant contre ton épiderme de plus en plus concupiscente. « Sinon, pourquoi ce loft onéreux ? Pourquoi ce félin caractériel ? » Ne pouvais-tu pas jouer du chaud du froid également en exploitant les conversations d'usage, après tout ?
Un petit rire, du genre sensuel m'échappe lorsque Levi me complimente sur ces deux année qui apparemment m'ont rendu grâce. Que devais-je dire de lui, dans ce cas? Sa propre beauté me semblait intacte, comme figée dans la glace, dans un espace intemporel auquel personne d'autre n'avait accès en ce monde. Faut dire aussi que le revoir là, ce soir, de façon impromptue, avait comme un goût de renouveau dans cette vie depuis trop longtemps insipide. Evidemment j'avais été en boîte, au bar, et j'avais ramené ce que le chasseur en moi qualifierait comme des proies. Mais jusqu'ici aucune n'avait le goût et l'apparence de Levi. Aucune ne pouvait me rendre si... Mal à l'aise et troublé que lui. J'étais nerveux, et ça ne me ressemblait pour ainsi dire absolument pas. J'étais plutôt du genre sang froid à toute épreuve en temps normal. « J'dois dire que t'es pas mal non plus.» Pas mal était un euphémisme, mais pas trop de compliments à la fois, n'est-ce pas? C'est que sinon mon invité aurait gagné la partie de jeu qui venait de se lancer insidieusement entre nous. Et ça il en était hors de question. Je finis par lui tendre l'un des deux verres de cocktail que j'avais préparé. J'aimais l'alcool sans doute un petit peu trop, mais mon initiative de forcer la dose de vodka ne semblait pas le déranger, au contraire. Un frisson me parcourut l'échine alors que ses doigts effleurèrent les miens en se saisissant du liquide. « Il en reste, si tu en veux un autre, après.» Je lui adressai un petit clin d'oeil, tout en finesse, et ne pus me retenir de boire une gorgée, juste pour me détendre un peu. Je l'observais par la suite dans son petit manège près de mon bureau, ses doigts qui parcourent les pages. Ô combien j'aimerais que ce soit mon corps qu'ils parcourent en cet instant. Peut-être bien moins délicatement. Puis son bras se tend, m'empêchant tout accès à l'autre côté sans passer par lui. Et ce petit jeu me fit sourire une fois de plus. « Peut-être que tu l'as trouvée. Peut-être que c'est moi. » J'arquai un sourcil, à cette proposition. C'était vrai, je n'y avais pas forcément pensé plus tôt mais je n'ignorais rien de son recueil de nouvelles. Et le fait qu'il avait été publié par Cordelia elle-même pouvait bien l'obliger à lire ce que je lui proposerais. « Tu as un manuscrit à me proposer?» Je relevai les yeux vers lui, après avoir déposé mon verre sur le bureau. Cet air accroché à son visage me rendit davantage pantois. Tout mon corps réagissait à ces provocations presque invisibles. « Dans tous les cas, je jetterais un oeil.» Conclus-je avant de me rapprocher de lui, annihilant les quelques centimètres qui nous séparaient pour me délecter de la peau de son cou avec délice. Probablement que si je m'étais écouté, je l'aurais poussé jusqu'à ma chambre pour mettre un terme aux hostilités d'usage mais jouer était bien plus divertissant, alors je finis par me reculer, et le petit râle de mécontentement que ça lui tira eut le don de me faire sourire. Je levai finalement mon verre pour trinquer avec lui. « A notre future union.» Répondis-je simplement, avec un regard si évocateur de mes intentions qu'il en aurait fait se retourner un mort dans sa tombe. Puis je fit tinter les deux réceptacles l'un contre l'autre, buvant une nouvelle gorgée par la suite. Je le suivis du regard lorsqu'il alla s'installer sur l'accoudoir du canapé, ne perdant pas une miette du spectacle, probablement parce que je n'avais rien oublié de ce qui se trouvait sous ses vêtements. « Jadis, ce n'était pas ton style de boire avant de trinquer. » Je déglutis discrètement, tout en me rendant jusqu'au canapé à mon tour, m'installant sur la place juste à côté de lui, en biais pour pouvoir le regarder, et faisant donc volontairement entrer en contact mon genou avec sa cuisse. Je me mis à tapoter distraitement mon verre du bout de l'index. Pouvais-je décemment lui avouer que je m'étais comporté aussi impoliment parce qu'il me troublait au point qu'il me fallait un gorgée pour me détendre? Certainement pas. « C'est vrai, passer des heures avec le nez dans tous ces manuscrits m'en a fait oublier la politesse de base. Excuse-moi.» Je lui adressai à nouveau un petit sourire, du coin des lèvres. « Tu as perdu l'habitude de boire en bonne compagnie ? » A ces mots ma main libre se glissa doucement jusque sa cuisse, plutôt vers le haut, mes doigts se mettant ainsi à caresser la zone avec délicatesse, comme pour lui donner l'envie de plus, mais sans jamais accéder à sa requête silencieuse. Au bout de quelques secondes je finis néanmoins par remonter sagement mes doigts jusqu'à son genou. « Jusqu'ici aucune qui ne soit aussi bonne que la tienne.» Répondis-je, presque dans un souffle, le regard ancré dans le sien. « Moi oui. J'en ai oublié de te remercier pour ce délectable cocktail. » Un nouveau sourire étira le coin de mes lèvres à ces mots, et je lui lançai un regard évocateur, encore une fois, passant discrètement le bout de ma langue sur mes dents. « Il existe mille et une façons de me remercier comme il se doit, Levi.» La chaleur qui englobait mon être se faisait de plus en plus oppressante, tandis que des milliers de frissons me parcouraient la nuque. Et ma main reprit d'un air distrait sa danse sur l'intérieur de sa cuisse cette fois, alors que je me penchai vers lui, jusqu'à rapprocher mon visage assez près pour que nos souffles buttent nos peaux respectives. Ma main quitta sa jambe pour venir se poser sur le canapé, afin de me hisser à sa hauteur. Mon regard plongé dans le sien avec intensité, comme si j'allais l'embrasser. Au dernier moment, je me détournai pour laisser un baiser au coin de sa mâchoire, et me réinstallai correctement. « Sinon, pourquoi ce loft onéreux ? Pourquoi ce félin caractériel ? » Bon, faut dire que cette question eut l'effet de me calmer un peu, puisqu'elle me ramena à des souvenirs douloureux, mais il n'y pouvait rien, il ne savait pas. Donc je bus une nouvelle fois, finissant mon verre par la même occasion, que je déposai donc adroitement sur la table basse. « C'est une longue histoire, et j'aime autant te la raconter une autre fois, parce qu'elle n'est pas des plus joyeuses.» Et je ne voulais pas plomber l'ambiance sensuelle qui s'était installé entre nous. Je pouvais bien le laisser penser encore un peu que j'étais superficiel à ce point. « Néanmoins pour Yggdrasil... Je l'ai récupéré dans l'une des associations où j'étais bénévole à l'époque. Personne n'en voulait parce que c'est une vraie terreur. Mais je ne pouvais me résigner à le laisser mourir.» Conclus-je un petit sourire au coin des lèvres. Puis ce chat était une véritable boule d'amour, quand il le voulait. Et n'étant au final moi non plus pas matérialiste pour un sou, je me fichais bien qu'il abîme ou détruise ces meubles dont je n'avais que faire. « Et toi, alors? Où étais-tu ces deux dernières années?» Devais-je m'attendre moi aussi à l'arrivée en trombe dans un ou deux jours d'un garçon en colère si je lui sautais dessus, maintenant? D'ailleurs, comme pour appuyer mes pensées, mes doigts se faufilèrent sous son t'shirt, parcourant la ligne juste au dessus de sa ceinture du bout de mon index, plongeant une nouvelle fois mon regard intense dans le sien.
« J'dois dire que t'es pas mal non plus, » qu'il t'adresse, muni d'un cocktail de sa concoction. Un sourire malicieux étire tes lèvres, reflétant l'éclat animant sans relâche tes yeux. « Moi qui pensait naïvement que le sel brûlait ma peau, » tu confies, provocateur, faisant référence à ta vie de navigateur où l'air marin ne fait qu'agresser ta chaire et ta santé par delà les torrentielles tempêtes et péripéties houleuses. Tes doigts effleurent les siens volontairement tandis que tu saisis le verre qu'il te tend généreusement. Un clin d’œil en guise de remerciement, puis ton interlocuteur t'annonce que ces deux boissons disposent de successeurs. « Prévenant et généreux, » tu loues, ta boisson intouchée, continuant ton parcours des différents livres et feuilles noircies jonchés sur ton passage.
Puis, mon bras raide contre le mur, tu bloques une issue à Michael, l'invitant à entrer en contact avec ton corps s'il souhaite se déplacer dans son somptueux loft. A demi emprisonné, tu soulignes ton aveu teinté d'arrogance justifiable, qui surprend derechef le futur éditeur. « Tu as un manuscrit à me proposer ? » Tu acquiesces, ton sourire suave ne se dérobant pas de tes lippes, tes pupilles plantées dans les siennes, à l'affût, avides. « Dans tous les cas, je jetterais un œil. » Puis sa bouche réchauffe délicieusement ton cou, provoque précipitamment une multitude de frissons qui grimpent le long de ton échine, implique ta main qui se pose contre son torse en quête de contrôle. Les sensations s'éradiquent brutalement lorsque le Zorander s'éloigne, arrachant un audible râle de mécontentement en provenance de ta gorge et de ton instinct. « Ça te donnera une raison supplémentaire de venir sur mon bateau, » annonces-tu avant de prendre place sur l'accoudoir du canapé trônant dans le salon, le jeu reprenant lieu.
Les deux verres tintent harmonieusement à notre future union, terme si riche de sémantiques. Tes yeux ne quittent plus le brun, recevant chaque nuance de son regard, chaque émotion, chaque pulsion. Tu te surprends à enfoncer discrètement tes dents dans ta lèvre inférieure devant quelques éclats lascifs puis finis par jouer de l'arrogance, remarquant le fait que Michael se soit désaltéré avant que vous ne trinquiez. Il s'excuse, tu enchéris ; tu provoques, il aguiche. Son genou se fait de plus en plus insistant contre ta jambe et finalement, il se redresse, réduisant férocement votre distance à de minables centimètres. Tu sens ton souffle se mêler au sien, sa main se faire de plus en plus invitante à l'intérieur de ta cuisse, puis un baiser s'achève contre ta mâchoire, mouvant celle-ci de quelques centimètres, prête à suivre un rythme qui meurt à ton sens prématurément. Tu déglutis difficilement, les émeraudes de tes yeux arpentant sans aucun scrupule le corps désormais assis sur le canapé onéreux du trentenaire. Un sourire joueur ne tarde pas à apparaître sur ton visage alors que tu orientes la conversation sur des banalités d'usage.
« C'est une longue histoire, et j'aime autant te la raconter une autre fois, parce qu'elle n'est pas des plus joyeuses. » Tu notes ainsi que l'acquisition de ce logement ne relève pas de souvenirs jouissifs. Quant au colocataire félin, tu ne te prives pas de commenter : « Ce héros. » « Et toi, alors? Où étais-tu ces deux dernières années ? » Tu te déplaces légèrement de manière à faire davantage face à Michael, dont les doigts se sont frayés un chemin jusqu'à ton bas-ventre. Feignant leur pouvoir de faire bouillir ton sang, tu répliques : « Ici et là, comme d'habitude. Je ne reste jamais longtemps au même endroit. » Tu te lèves promptement, chassant la main de Michael au passage, pour t'installer de l'autre côté de ce dernier, à son même niveau. « Un peu comme la foudre, je ne frappe jamais deux fois au même endroit. » Ton bras contre le dos du canapé, tes pupilles décrivent sans cérémonie les traits du littéraire. « Sauf cas particulier. » Tu plisses les yeux, à la recherche du mot judicieux, de la combinaison parfaite du compliment. « Attraction indéniable. » C'est à ton tour de réduire la distance entre vos deux entités. « Les épicentres des sensations qui ne s'épuisent jamais, même avec la distance. » Ton index et ton majeur effleurent délicatement sa joue soigneusement rasée, se posent sur cette peau à la fois masculine et à vif. Ton regard croise le sien, tension supplémentaire de quelques secondes avant que le bout de ta langue passe voluptueusement sur ses lèvres, invitant à un baiser dangereux. Tu savais pertinemment qu'au moment où vos langues s'éprendraient à une valse sensuelle, tu serais épris d'une passion ardue à réprimer, cesser, desceller. Il ne suffisait que la chaleur de sa bouche contre la tienne pour démarrer le brasier ardent de désir d'affection crépitant exponentiellement au fond de ton être.
« Moi qui pensait naïvement que le sel brûlait ma peau, » Un petit sourire amusé illumina le coin de ma bouche à ces mots. Mon regard se perdit un moment dans les détails de son visage que j'aurais volontiers malmené avec mes lèvres. Je m'efforçais néanmoins de garder une expression aussi sobre que possible. « Prévenant et généreux, » Qu'il souligna lorsque je lui affirmai qu'il restait un peu de ce cocktail sucré que je rêvais de goûter sur ses lèvres. « Les Zorander sont de bons hôtes.» Ma chère mère s'en était assurée depuis toujours. Mais mes pensées bien loin d'elle me poussèrent à coller mon corps désireux au sien, m'enivrant un long moment de son odeur tandis que mes lèvres épousaient sa peau à de multiples reprises. Je finis par me détacher de lui, dans l'optique de ce jeu malsain auquel nous aimions à jouer, lui arrachant au passage un râle de mécontentement qui fit naître chez moi un nouveau sourire. A croire que cette idée d'alliance professionnelle m'eut soulevé un tas d'idées. « Ça te donnera une raison supplémentaire de venir sur mon bateau, » J'acquiesçai d'un signe de tête. Acceptant ainsi silencieusement sa proposition. Je n'avais pas besoin de ça pour me laisser inviter sur son bateau une nouvelle fois à vrai dire. La promesse de passer un moment en sa compagnie était amplement suffisante. Faut dire que Levi avait sur moi un espèce de pouvoir que je ne comprenais, ni ne voulais comprendre. D'ailleurs lorsqu'il se rendit jusqu'au canapé, je ne manquai rien du spectacle qui s'offrait à moi, détaillant sans vergogne les courbes de son corps. Partant de sa nuque, et descendant jusqu'à ses fesses, en passant par son dos légèrement cambré. Bien rapidement mon esprit fût possédé par ce désir qui me rongeait. Me reprenant néanmoins je vins m'asseoir près de lui, reprenant ce jeu dangereux en laissant mon genou, puis une main vagabonder sans retenue -ou presque- sur sa cuisse. Finalement, je me redressai, laissant nos souffles s'entremêler quelques secondes, faisant ainsi naître -du moins je l'espérais- l'espoir d'un baiser en lui. Espoir que je lui ôtais en déposant finalement ma bouche sur sa mâchoire, avant de me réinstaller à ma place, comme si de rien était. « Ce héros. » qu'il dit lorsque je parlais d'Yggdrasil, et ces mots me tirèrent un petit rire. Au fond j'étais probablement plus à sauver que le chat, mais je me gardais bien de le dire, me contentant plutôt de laisser glisser mes doigts sur son bas ventre, en ne lâchant pas son visage du regard. « Ici et là, comme d'habitude. Je ne reste jamais longtemps au même endroit. » Répondit-il a ma question concernant ses occupations des deux dernières années. Ainsi mes doigts remontèrent un instant sur son torse, effleurant sa peau du bout de mes ongles consciencieusement coupés. « Et nous feras-tu l'honneur de rester un peu plus longtemps, cette fois?» Mon regard se plongea dans le sien, tandis que discrètement mes dents s'enfoncèrent dans ma lèvre inférieure. « Mon petit doigt me dit que tu as du retard à rattraper avec certains de tes "amis".» Ou plutôt avec moi, mais jouer sur les mots était tellement plus amusant. « Un peu comme la foudre, je ne frappe jamais deux fois au même endroit. »Ajouta t'il tout en venant s'installer sur le canapé, de l'autre côté. Je me tournai donc pour lui faire face une nouvelle fois, et alors que j'entrouvrais la bouche pour répondre, il poursuivit. « Sauf cas particulier. » Et son regard intense et prononcé suffit à laisser passer une respiration légèrement plus marquée entre mes lèvres. Je commençais à ressentir cet état second dans lequel peut nous plonger la passion. Les yeux vitreux, la respiration saccadée, les vagues de chaleur,... « Attraction indéniable. » Je déglutis aussi discrètement que possible, tout en regardant, impuissant son corps se rapprocher du mien, faisant de moi indéniablement sa marionnette. « Passion dévorante.» Dis-je presque dans un murmure, la voix plus rauque qu'à l'ordinaire. « Les épicentres des sensations qui ne s'épuisent jamais, même avec la distance. » Un long frisson me parcourut l'échine lorsque son doigt parcourut ma joue, et enfin que sa langue vint se glisser délicieusement sur mes lèvres. Je sentais l'accélération de mon coeur dans ma cage thoracique, m'emmenant presque au sommet de quelques montagnes russes. Un véritable ascenseur émotionnel. N'y tenant plus, je glissai une main dans ses cheveux, y emmêlant mes doigts, et alors que je le poussai avec délicatesse pour l'allonger sur le canapé, laissant mon corps retomber tout aussi délicatement sur le sien, je vins prendre possession de ses lèvres, avec autant de passion que souhaitait l'exprimer mon corps qui bouillonnait. L'heure n'était plus aux restrictions, je savais que ce baiser, premier d'une longue série, causerait mon enfoncement inéluctable dans les abysses, et probablement une partie de ma perte. Aussi, je laissais ma langue rejoindre sa jumelle dans une danse plus sensuelle qu'effrénée, m'amusant d'une légère pression de mon bassin contre sa cuisse pour lui faire ressentir à quel point j'avais envie de lui.
Son regard brûle ta chaire, éveille des frissons qui se multiplient et parcourent ton corps dans son entièreté. Tu complimentes ton interlocuteur, soulignant sa prévenance et générosité face à la boisson qu'il a pris le temps de concocter pour votre échange nocturne. « Les Zorander sont de bons hôtes, » qu'il t'explique, t'invitant à plonger dans tes souvenirs. Jamais tu ne pourrais qualifier les McGrath de bons hôtes ni de bons invités. Autoriser un membre de ta famille à entrer dans sa demeure rime religieusement avec malheur et vraiment, la silhouette d'un McGrath voile perpétuellement de nombreux drames. Tu n'as heureusement pas le temps de formuler la moindre réplique que les lèvres chaudes et douces du Zorander épousent sans cérémonie ton cou, sillonnent suavement ton épiderme pour l'envoûter de son souffle chaud et t'extraire un râle de mécontentement lorsque sa ferveur se dérobe. Ta main quitte son avant-bras et vif d'esprit, tu évoques ton manuscrit et l'éventualité que celui-ci suscite l'approbation de Cordelia. Michael te paraît s'en intéresser derechef et cela constitue à ton sens une excellente raison pour qu'il s'impose à ton propre domicile. Ce dernier est bien moins luxueux que l'appartement du trentenaire mais comprend sans nul doute autant de ressources. Il acquiesce et tu lui offres un sourire complice doublé d'un clin d’œil, avant que le canapé du salon ne devienne le théâtre de votre rencontre.
Il me rejoint, nos corps ne rompant plus ce contact physique frisant l'impératif. Tu retiens tes pupilles de suivre le mouvement de sa main contre ta cuisse et ton cœur manque un battement lorsque l'étudiant se lève pour mêler davantage vos deux instincts. Sa bouche se convie finalement contre ta mâchoire avant qu'il ne reprenne sa place, docile. Un sourire étire tes lippes et joueur, tu optes pour un sujet épuisant les banalités d'usage. L'appartement, son animal de compagnie. Tu l'écoutes te pointer l'obscurité qui réside sous son achat de domicile et sa bonté d'adopter ce félin que personne manifestement ne souhaitait. Tu hausses les sourcils en scrutant le chat et constate à voix haute le caractère altruiste de ton interlocuteur. Puis, lorsqu'il t'interroge sur tes propres antécédents, tu restes vague, rappelant ton nomadisme sans gêne.
« Et nous feras-tu l'honneur de rester un peu plus longtemps, cette fois ? » Tu plantes ton regard dans celui de Michael, cherchant à y décrypter les nuances de ses subtilités. Tu ne te cataloguerais pas d'honneur, cependant, tu reconnais qu'il y a plusieurs personnes qui souhaitent que tu poses définitivement ton ancre à Brisbane. Un vœu formulé contre ta nature, mais qu'étrangement, tu honores jusqu'ici. « Mon petit doigt me dit que tu as du retard à rattraper avec certains de tes "amis". » Ton sourire s'élargit, un rire bref filant entre tes lippes. « Du retard à rattraper ? La perspective est séduisante... Et c'est tout ce qu'il te dit sur mon cas ? » Tu provoques, avant d'enchaîner sur ton caractère unique. Tu ne reviens jamais sur tes pas, sauf cas de force majeure. Cas particulier. Attraction indéniable. « Passion dévorante. » Tu fais davantage face au jeune homme, menaçant de réduire la distance entre vos deux corps à tout instant. « Les épicentres des sensations qui ne s'épuisent jamais, même avec la distance. » Ton doigt se lève, parcourt sa joue, effleure cette barbe qui persiste dans un élan vital masculin. Tu te réappropries ses traits, sa mâchoire dessinée telle une oeuvre d'art, ton corps déjà avide d'arpenter un territoire que tu as parcouru jadis et qui a su laisser en toi un goût inexorable. Ta langue caresse ses lèvres, vos souffles s'entremêlent, le tambour de vos cœurs semblent battre en chœur. Ta main se pose contre l'un de ses pectoraux, son palpitant presse contre ta paume. Ses doigts se glissent dans tes cheveux, vos corps rappelés par la gravité prennent totale possession des coussins du canapé, intimant une symbiose. Le goût de sa bouche emplit la tienne, tes doigts glissent contre sa joue, se stoppent sur sa mâchoire, accentuent cette fougue qui anime ton rythme cardiaque, emplit ton corps de chaleur, l'invite vers davantage d'affection, de contact. Le désir se métamorphose dans une flambée en besoin. A l'appui de son corps contre le sien, tu ressens sans problème la force de sa volupté. Tes lèvres militent pour ne jamais quitter les siennes, son oxygène devenant le tien. Tes mains glissent sans presse le long de son corps, devinant chacun de ses muscles, les lignes de sa silhouette, sous le tissu de ses habits - ses épaules, ses flancs, son bas-ventre, son fessier. Finalement, tu soulèves le pan de son haut pour y glisser tes mains qui effleurent naturellement la mousse de ses poils sectionnant son torse habilement, à la recherche des ces éléments qui ont marqué ton esprit, qui te ramènent incessamment à son unicité. Ses jambes de part et d'autres des tiennes, tu l'invites sans rompre votre valse langoureuse à se redresser, de manière à ce que tu puisses te démunir de ta chemise, te distançant finalement du Zorander pour lui offrir ce sourire teinté de complicité, d'insatiable et de jeu, faisant sauter un à un, muni d'une lenteur scrupuleuse, les boutons de ton vêtement. Tu ne te projettes pas encore néanmoins vers la suite de votre affection, savourant beaucoup trop le moment présent pour vouer une infime partie de ton être à l'avenir, aussi proche soit-il.
Tu te défais finalement de ta chemise et attire Michael dans votre position précédente, allongés sur le canapé, ton épiderme réclamant férocement le contact de la sienne. Tes mains entreprennent de déboutonner son pantalon, vorace de son empreinte sur ton organisme.
« Du retard à rattraper ? La perspective est séduisante... Et c'est tout ce qu'il te dit sur mon cas ? » La tension était déjà palpable à ce moment. C'était comme si l'air autour de nous était empreint de vibrations, d'électricité, et ces mots prononcés avec cet air toujours plus provocateur, eurent le don de me rendre un peu plus fou. « Selon lui, tu as un effet des plus malsains sur ma personne...» Malsain ? Est-ce qu'une telle attirance pouvait l'être ? Sans aucun doute. Je finis néanmoins par me pencher légèrement, dans sa direction, mes lèvres venant déposer un petit baiser juste en dessous de son oreille, juste avant de remonter juste assez pour y murmurer d'une voix suave. « Mais pourtant je serais incapable de m'en passer.» Dire que j'ai déjà ressenti un désir pareil pour quelqu'un d'autre serait un mensonge. D'ailleurs, la situation se fit de plus en plus tendue, lorsque son doigt vint caresser ma joue, et que sa langue rapidement se glissa sur mes lèvres qui ne se firent pas prier pour prendre possession des siennes, avec une douceur pourtant brute. Je le fis basculer sur le canapé et la danse de nos langues et de nos bouches ne s'arrêta plus. Ses mains, d'abord par dessus mes vêtements, puis en dessous de ceux-ci me provoquèrent une myriade de frissons, localisés tantôt dans mon dos, tantôt dans mon bas ventre, la source même de mon désir dévorant. Finalement, à sa demande silencieuse, je me redressai, et il finit par décoller nos bouches, à mon plus grand regret. Et je me retrouvais donc là, le souffle court, la bouche entrouverte, à le regarder inlassablement défaire avec une lenteur semblable à de la torture un à un les boutons de sa chemise. Et pourtant, malgré mon envie féroce de lui retirer moi-même ce vêtement sans la moindre douceur, je restai là, à le regarder avec une étrange fascination, me délectant sans commune mesure de chaque bout de peau qui se dévoilait devant mes yeux. Le bout de ma langue glissa sur mes lèvres rougies et gonflées. Finalement, c'est presque par automatisme et sans jamais le quitter des yeux, que je retirais à mon tour mon t'shirt. Lorsque enfin, Levi retira sa chemise, nos deux peaux entrèrent en contact au moment où je me laissai retomber doucement contre lui à sa demande. Mes lèvres vinrent une nouvelle fois prendre possession de son cou, que je dévorai d'une multitude de petits baisers, que vint parfois rejoindre le bout de ma langue. L'envie de posséder, de goûter, de retrouver ce corps dont je n'avais rien oublié, aussi étonnant que ce puisse être. Je soulevai un peu mon bassin pour lui laisser libre accès à mon pantalon, et attendis qu'il l'eut défait, pour commencer à descendre mes baisers, d'abord sur ses clavicules, puis son torse, m'arrêtant un instant sur l'un de ses bouts de chair tendus, que je vins titiller du bout de ma langue, avant de reprendre ma descente qui termina sa course le long de son bas ventre, juste au dessus de sa ceinture, que mes mains s'empressèrent de déboucler d'un geste maladroit. Je redressai un instant le regard vers lui, un regard on ne peut plus évocateur, tandis que mes doigts cette fois défirent avec bien plus de facilité le bouton de son jeans, puis descendirent sa braguette. Je me mis à genoux, et mes mains se saisirent chacune d'une jambe de son pantalon pour le tirer jusqu'à ses chevilles. Il ne restait donc plus devant mes yeux qu'un seul bout de tissu faisant obstacle avec l'objet de mon désir. Mes doigts vinrent se glisser doucement sur la forme bossue qui trônait fièrement sous son boxer, bientôt rejoints par mes lèvres, qui accompagnèrent mes doigts dans leur torture. Mon regard se perdit une nouvelle fois dans le sien, tandis que ma main attrapa l'élastique de ce tissu gênant, que je fis bien vite rejoindre son pantalon. Levi était désormais nu devant moi, et je ne pus m'empêcher de prendre un instant pour l'observer dans son entièreté, son visage, aux traits déformés joliment par le désir, ses joues rougies, ses yeux vitreux, ses lèvres entrouvertes et sa poitrine qui se soulevait rapidement au rythme de sa respiration saccadée. Un petit sourire joueur vint se dessiner au coin de mes lèvres, et je revins m'allonger sur lui, laissant cette fois mes jambes s'installer entre les siennes. Ma main droite se posa juste à côté de son visage, tandis que l'autre vint se glisser entre nos deux corps, à la recherche de cette part de lui que je désirais tant, et que je m'amusai à masser du bout de mon pouce, tandis que ma bouche repartait à la conquête de la sienne, bien décidé à ne plus jamais la lâcher.
Tu relèves soigneusement les propos qu'il t'adresse sous la confidence de son "petit doigt". Ton air malicieux, le ton provocateur, tes sourcils se haussent alors qu'il enchérit sur l'effet malsain que tu exerces sur sa personne. Voilà qui t'interpelle, t'enjôle. Néanmoins, tu n'as pas le loisir de la rétorque, ton regard subjugué par la distance entre vos deux entités qui se voit réduit considérablement par Michael. Ses lèvres se posent sous ton oreille puis sa voix résonne au creux de celle-ci, provoquant quelques frissons supplémentaires au passage. « Mais pourtant je serais incapable de m'en passer. »
Un sourire étirant tes lippes, ton doigt caresse sa joue, retient contre sa pulpe les détails, les sensations uniques. Ta langue vint goûter ses lèvres pieusement avant que l'échange ne se métamorphose brusquement en baiser langoureux.
La réappropriation des corps se dessine. Allongés sur le canapé, tes paumes retrouvent ses muscles, tes mains glissent sous le tissu de son t-shirt. La chaleur de sa chaire précipite vivement ton rythme cardiaque et tu l'incites à se redresser de manière à te défaire, muni d'une lenteur violente, de ta chemise. Tu fais durer une vile tension, joues de l'impatience, aguiches le brasier ardent qui menace d'imploser en toi, exploser entre vous deux. Ton regard scrute celui de ton interlocuteur et se perd de nouveau dans les détails de son visage accaparé de quelques mois depuis votre dernier échange. Tu suis du regard sa langue qui passe sur ses lèvres gourmandes et l'observes ôter son haut à son tour.
Torses nus, le Zorander colle son cœur de nouveau au tien. Tu retiens difficilement un râle de contentement alors que ses lèvres passent suavement dans ton cou, soufflant du chaud de ses humides lippes au frais de son souffle puis au torride du bout de sa langue. Ta main caresse son dos, remonte à son cou, l'enlace motivé par le plaisir provoqué par ses baisers. Son bassin qui se soulève invite au retrait des habits superflus et de ton autre main, tu déboutonnes son pantalon et fais glisser sa braguette. Tu n'as cependant pas le temps de l'en débarrasser davantage que Michael se dérobe de ton étreinte et ranime des zones de ton corps du pouvoir de son affection. Le regard évocateur qu'il te lance avant de faire en sorte que tous tes vêtements jonchent le sol invoque un frisson qui court sans scrupule le long de ton échine et que tu peines fortement à réprimer.
Ses doigts et ses lèvres se retrouvent contre ton intimité. Ton cœur martèle sauvagement ta poitrine, ton souffle se saccade impitoyablement. Michael te semble trop proche et trop loin à la fois et alors qu'il se détache pour t'observer, tu te retiens de l'attraper hâtivement pour l'attirer contre toi sans merci. Un rire file entre tes lèvres alors que tu remarques son rictus joueur. Son charme fait bouillir ton sang tandis qu'il reprend place contre toi, ses jambes entre les tiennes. Sa main se balade entre vos deux corps, joue du désir qui s'érige sans gêne contre son bassin. Sa bouche se mêle à la sienne, fusionnelle nécessité. Tes mains abaissent son sous-vêtement, dernier intrus à votre complice sobriété, pour choyer les courbes de son fessier pendant que ta langue valse avec la sienne. Une de tes jambes remonte contre son flanc, accentuant davantage le contact de vos corps et ta main vient rejoindre la sienne dans les caresses de ton intimité, y invitant doucement la sienne sans rompre votre baiser dont la fougue s'intensifie au fil des secondes à t'en faire prodigieusement perdre la tête.
La respiration fébrile, tu quittes les lèvres du trentenaire pour glisser ta bouche contre sa mâchoire et l'enfouir dans son cou. Tu t’oeuvres à la croisade de marquer chaque centimètre carré de sa peau, les goûter, les posséder, les mémoriser. Tes lèvres tracent leur sillon sur sa clavicule puis s'attardent sur son torse, sachant lui arracher quelques frissons supplémentaires en usant de ta langue habilement. Tu poursuis ta descente, effleures de ton souffle son ventre, attises ton bas-ventre, avant de ne revenir contre ses lèvres, insatiable.
A la fois violemment, et tendrement, tout mon être le hurlait. Mon corps et mon âme alignés au diapason ne réclamaient plus que lui. Ce petit jeu de tentation auquel nous jouions me rendant littéralement fou alors que lui, il retirait sa chemise avec une lenteur tentatrice qui me donnait envie de la lui arracher moi-même sans aucune douceur. Néanmoins, fasciné par ce spectacle, je n'en fis rien et me délectai simplement de ces images que je pris soin de graver dans ma mémoire. Finalement, une fois dévêtu de ce tissu de trop, et n'y tenant plus, c'est avec vigueur et désir que je me recollai à lui, mes lèvres se repentant des siennes comme si ma vie en dépendait. Comme si cette faim là ne pourrait jamais être comblée.
L'instant d'après, comme si ce moment s'était déroulé sans réellement que je m'en aperçoive, Levi, l'objet de mon désir le plus prononcé, était là, nu devant moi, et mes lèvres repartaient à la conquête de ces lèvres, de ce cou, de cette peau. Je me retrouve nu à mon tour, non sans un frisson lorsque les doigts du brun tirèrent sur ce tout dernier bout de tissu gênant. Sa cuisse remontée contre ma hanche me provoqua une nouvelle vague de chaleur et je ne pensai plus désormais qu'à prendre possession de lui, c'est pourquoi mes doigts délaissèrent son intimité, en profitant pour laisser glisser le bout de mes ongles sur sa main qui me donnait un millier de frissons. Ma main parcourut l'extérieur de cette cuisse, tandis que Levi descendait habilement sa bouche le long de ma peau, ce qui revenait à jouer délicatement avec mes nerfs tendus à l'extrême. J'observai un moment son visage descendre, tout en plantant sa vergogne mes dents dans ma lèvre inférieure. Mon autre main vint se glisser dans ses cheveux, mais le jeune homme remonta presque vicieusement avant même d'avoir atteint la zone dont j'aurais rêvé le voir prendre soin.
Levi savait toujours aussi bien me provoquer une multitude de sensations. Son comportement aurait sans nul doute rendu fou n'importe quel homme. Et ses lèvres qui jouaient de mon cou, de ma bouche, de ma peau ne faisaient qu'augmenter cette excitation, ce désir que je ressentais pour lui. A l'instar, d'ailleurs, de ses mains qui glissaient agilement sur chaque centimètre carré de ma peau, ou presque.
Aussi, ma main sur sa cuisse vint se coincer sous son genou, faisant ainsi remonter davantage sa jambe tout en revenant m'installer contre lui, ma peau contre la sienne. Mes doigts défilèrent une nouvelle fois entre nous, après un passage sensuel -pendant lequel je ne le quittai pas des yeux- entre mes lèvres afin de les humidifier, pour rejoindre une zone bien plus insidieuse de son être. Scrutant son visage pour y lire la moindre trace éventuelle de souffrance, je m'affairais agilement à préparer son corps au moment où ne nous ferions plus qu'un.
Nos bouches jouaient alors de cette folie tentatrice et meurtrière, lorsque mes doigts se retirèrent. Je dus me détacher de ses lèvres à regret, le temps de tirer de façon pressée l'un des tiroirs de la table basse, afin d'y récupérer un flacon de ce liquide froid et lubrifiant. Et c'est toujours sans quitter le brun des yeux que je laissais mes propres doigts étaler ce liquide sur ma propre intimité. D'ailleurs une fois chose faite, je me fichais royalement de l'avenir de ce fameux récipient que je laissais trôner là, tandis que je revenais m'installer entre les jambes de Levi. Mes coudes se posèrent de chaque côté de son visage, et c'est avec une extrême douceur, ma bouche collée contre la sienne une nouvelle fois, que je m'insérais en lui.
Mon souffle n'en fût que plus marqué, et ma peau couverte de nombreux frissons. Ma langue força gentiment le passage de ses lèvres pour venir à la rencontre de la sienne, tandis que j'étouffai un petit râle de contentement contre ses lèvres. Mon visage descendis dans son cou, le parsemant une nouvelle fois d'une myriade de baisers, auxquels vinrent parfois se joindre mes dents, comme pour contenir ce plaisir et cette excitation qui rongeaient mon être.
Après quelques minutes de ce traitement, mon front vint se coller au sien, les lèvres entrouvertes pour laisser passer ma respiration haletante et mon regard vitreux ne quittant plus le sien, tandis que mon bassin commençait ces mouvements destinés à nous rendre grâce à tous les deux. En cet instant je n'étais certain que d'une seule chose, je voulais le voir et je voulais qu'il me voit.
Codage par Libella sur Graphiorum
Dernière édition par Michael Zorander le Lun 18 Fév 2019 - 14:20, édité 1 fois
Ton corps nu s'érige contre le sien, demeure à la merci de chaque particule de son être qu'il requiert, appelle, s'affame. Ta chaire frémit sous son souffle chaud, ta peau vibre de l'impact de ses baisers chauds, de sa langue suave, de ses dents gourmandes. Tes paumes parcourent ses courbes sans retenue, les redessinent, les retiennent, les redécouvrent. Tu l'attires davantage contre toi, assassin de cette distance superflue qui t'oppresse au fil des secondes rythmant ces retrouvailles singulières. Ta bouche glisse dans son cou, savoure son parfum goulûment, s'abreuve avec désir de sa douceur. Une de tes mains remonte contre sa nuque, tes doigts se mêlent à ses cheveux soyeux.
Sa main se coince sous ton genou, te fais glisser davantage sur le canapé, son corps surplombe le tien. Un sourire malicieux étire tes lippes alors que Michael s'installe davantage contre toi. Ton cœur martèle ta poitrine, ta respiration se veut de plus en plus pressante. Ton regard fixe le trajet de ses doigts de ton épiderme jusqu'à sa bouche, avide de prendre leur place au sein de celle-ci. Alors qu'ils s'orientent vers ton intimité, tu fermes les yeux et inspires profondément.
Sa bouche revient contre la tienne, baisers mêlés à une symphonie de râles et soupirs. Tandis que ses doigts cessent leurs mouvements, tu plantes tes dents dans la lèvre inférieure du Zorander en signe de protestation. Tes ongles évoluent le long de son échine pour que tes paumes viennent caresser son fessier puis insatiablement choyer son membre gorgé de désir, l'éditeur en devenir extirpant sans ménagement de sa table basse un tube de lubrifiant en conséquence. Tu lui laisses le soin d'appliquer lui-même le liquide, résistant à la tentation de reprendre possession de ses lèvres et éradiquer promptement la distance entre vous seulement car tu te laisses hypnotiser par son regard qui te propulse vers de voluptueuses vagues.
Son parfum maximise tes sensations alors qu'il se penche vers toi, que ses lèvres se heurtent aux tiennes, que vos corps ne font plus qu'un. Tu croises son regard, notes son souffle marqué, consens à inviter sa langue à entraîner la tienne dans une énième danse passionnée. Tu fermes les yeux et fronces légèrement les sourcils, fais fi de tout élément manquant, le plaisir de Michael se démontrant via plusieurs de tes sens. Tu t'animes alors que ses lippes retrouvent le chemin de ton cou et glisses une main vers la base de son intimité, armé de massages et caresses pour amplifier toute réjouissance.
Son front brûlant se colle au tien, respiration haletante, regard scintillant de plaisir. Son basin entame sensuellement une nouvelle danse que tu soutiens et accompagnes en positionnant tes mains contre ses fesses, moteurs d'accélération en temps opportuns. Tu maintiens son regard, comprenant que les baisers sont de mise et l'essence visuelle de souvenirs est en marche. Ton corps semble se mêler tout entier au sien, trépidant au même rythme, naviguant des méandres de perceptions tantôt similaires, tantôt complémentaires. Ton cœur aspire à briser ta cage thoracique tant il bat vigoureusement, ta poitrine se soulève sous les inspirations empressées de captiver son odeur, son goût. Les convulsions gutturales se font écho.
Tu profites du ralentissement de son rythme pour le pousser en arrière et prendre place sur ses cuisses. Tu rejettes d'un mouvement fiévreux les cheveux te barrant la vue puis chéris soigneusement et lascivement sa virilité de tes mains. Tu captes, effervescent, quelques éclats de ses iris s'appropriant l'océan. Tu ne cesses tes adulations que lorsque tu le sens se crisper davantage et sollicites à nouveau le tube égaré de lubrifiant ambitionnant une seconde union. Ton bassin œuvrant vers des mouvements instinctifs, ton organisme détone. Tu saisis sa mâchoire d'une main pour l'embrasser langoureusement, sens sa pomme d'Adam tressaillir sous annulaire. Tes baisers se font plus agressifs et migrent vers son cou puis son épaule, son pectoraux. Tu n'es désormais aucunement soucieux de laisser des marques de vos échanges sur l'épiderme du Zorander sous l'impact de tes ongles, tes dents, ta bouche, ton corps. En ce moment-même, il est tien ; et ce sentiment, tu comptes l‘inscrire de manière éphémère sur son corps, comme si tu redoutais - sans te l’avouer - qu’il ne t’oublie trop vite.
Les sens en ébullition, le corps qui supplie qu'on lui rende justice, c'était comme si en ce moment, je m'abandonnais littéralement à cette étreinte, à cette union, ce désir trop longtemps ignoré. Ses lèvres, ses doigts, son souffle partout et tout le temps sur ma peau ne firent qu'augmenter ce plaisir loin d'être opprimé. Mon corps mêlé au sien dans cette étreinte si chèrement voulue me faisait littéralement tourner la tête. Mon regard ne le quittai plus, tandis que mon cerveau se nourrissait du moindre souvenir qu'il pouvait graver afin de ne plus jamais l'oublier.
Habilement ses mains glissées sur mes fesses rendirent cette étreinte plus profonde, plus intense et je me laissai guider, avide de perdre complètement le contrôle. Avide de me laisser posséder par Levi. L'une de mes mains se glissa dans ses cheveux, mes doigts s'y mêlant, tandis qu'une fois de plus nos langues entamèrent un nouveau ballet dangereux. Mes doigts tirèrent gentiment sur ses cheveux pour le forcer à pencher la tête en arrière, me laissant libre accès à sa pomme d'adam que je chéris avec mes lèvres, avec ma langue un certain temps, mes mouvements au diapason de nos plaisirs mutuels que je sentait très nettement s'emballer, s'échauffer.
Finalement, le châtain me repoussa en arrière, me forçant à me laisser tomber sur le canapé. J'eus à peine le temps de souffler qu'il était déjà installé sur moi, les mains en action sur mon intimité qui ne demandait que ça. Les lèvres entrouvertes, le regard vitreux qui ne quittait jamais son visage, je soulevai légèrement le bassin, pour lui faire comprendre à quel point j'étais avide de lui. Quelques minutes après il se saisit de nouveau du lubrifiant et lia nos corps pour la deuxième fois, me provoquant un léger spasme d'envie. Mes mains se posèrent alors sur ses hanches, l'accompagnant et l'invitant parfois à plus de brutalité, parfois à plus de douceur, pour faire durer les effets, pour prolonger ce moment, ou encore pour le rapprocher dangereusement de son terme avant d'y couper court brusquement. Ma main droite finalement se diriga vers son intimité fièrement tendue et ne se priva pas d'en prendre soin avec dextérité, tandis que mon bassin se soulevait par moments, toujours dans l'optique de jouer du chaud du froid. Ses baisers, ses ongles, ses morsures m'arrachèrent de nombreux râles, me sentant comme une poupée de cire entre ses mains -une sensation que sans me l'avouer, j'aurai souffert mille morts pour revivre indéfiniment-. Je sentais qu'il cherchait à me marquer, sans scrupules, et le pire c'est que -même si je ne l'aurais jamais avoué à haute voix-, j'adorais ça. Je voulais pouvoir regarder ces marques dans quelques jours et sourire bêtement en repensant à ce moment partagé.
Mes doigts toujours activés sur son intimité, dans l'unique but de l'emmener vers une de ces jouissances que -j'espère sans le savoir- il n'oublierait jamais. Les minutes défilèrent, usant tous mes sens, torturant jusqu'à mon âme, comme un gong qu'on ne peut retarder, une sentence qu'on ne peut éviter, bien qu'on aurait voulu le retarder éternellement, je commençais à sentir cette douce chaleur significative envahir mon bas ventre. Je me redressais pour venir une nouvelle fois coller mon front au sien, les yeux perdus dans l'intensité des siens. Ma main sur sa hanche se crispa, mes ongles s'enfonçant dans sa peau, les traits tirés par le plaisir qui ne tarderait pas à atteindre son apogée. « Levi...» Fut le seul mot à même de passer la barrière de mes lèvres, mot prononcé d'une voix vibrante de plaisir, tandis que cette presque jouissance me donnait l'impression -en ce paroxysme- de nous lier davantage, d'être davantage encore, sa poupée de cire. Et de le posséder, un peu -complètement-. Ce jouet qu'il aurait bien pu ranger dans sa boite pendant des mois, et reprendre quand ça lui chantait. Malgré la difficulté, ma main continuait ses caresses, massages, pressions sur son intimité gorgée de désir, et de plaisir. Mes yeux se délectaient du moindre détail de son visage, mon souffle saccadé se mêlant au sien, sans vergogne. Vivant ce moment comme si c'était le premier et le dernier. Et c'est la poitrine envahie de tout un tas de sentiments dont j'étais loin de comprendre ni connaître la nature, que mon plaisir atteint son apogée, dans une explosion de sensations nouvelles et inconnues. Des sensations aussi grisantes qu'effrayantes.
Tu t'imprègnes démesurément de son odeur, sa chaleur fulgurante recouvre ton corps embrasé. La pression unique de ses paumes, ta chaire contre la véhémence de la sienne. Il ne te quitte plus, tu ne l'oublieras jamais. Ton cœur bat férocement la mesure de vos baisers endiablés, de vos souffles ardents qui courent, affolés, contre vos épidermes sans cesse sollicitées par les marques d'affection, de désir, de besoin. Tu te mêles à lui, tu t'oublies pour être rattrapé violemment par la puissance des gestes, l'intensité des sensations. Ton regard ne sait plus le quitter, tes ongles s'enfoncent dans sa peau sans scrupules, suivies de tes dents décisives. Ton ultime volonté consiste en le marquer, tant soit peu que cette trace soit éphémère dans son histoire. Tu sais pertinemment que ton être est défini à jamais par votre échange fervent.
L'apothéose s'atteint, la musique s'éteint. Le sang martelant tes tympans s'amoindrit lentement, aspire les airs de bourdonnements assourdissants évoluant vers le lointain. Tes pupilles dévorent insatiablement la silhouette du Zorander ; sans gêne, sans cérémonie, le plaisir tut, l'effervescence sensible, l'ivresse sauvage. Ses doigts parcourent encore ton corps, y imposant des milliers de frissons que tu n'essaies même plus de réprimer. Ta poitrine sur surélève à effleurer son torse, ton rythme cardiaque encore teinté de vos derniers agissements et ces souvenirs, sentiments, émotions que tu as inscrits en toi.
Les secondes agonisent sous le couperet de ce silence complet issu de vos corps épuisés, vos âmes bouleversées, vos cœurs explosés. Tu soupires doucement, un sourire étirant discrètement, distraitement tes lippes. Les minutes tarissent, tu finis lentement par te déplacer, rompre le contact physique entre ta personne et celle de Michael, sachant pertinemment que son aura, son parfum, ses façons te sont désormais indélébiles. Ton cœur manque un battement tandis que tu te redresses, quittes le canapé théâtre de votre ardeur. Nonchalant, tu revêtis tes vêtements éparpillés sur le plancher de l'appartement luxueux de ton amant et boutonnant ta chemise de doigts habiles et assurés, tu te retournes vers le brun, vertueux de lui remémorer ton manuscrit promis, réceptacle de l'imminent, de votre avenir commun : « Je t'attends sur mon bateau. Au Manly Boat Harbour. » Un clin d’œil en guise de salut, tu prends congé en délaissant les lieux.