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 The memory of you [Liam&Jo]

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Message(#)The memory of you [Liam&Jo] EmptyLun 22 Oct 2018 - 18:09


The memory of you
Joseph Keegan & Liam Weiss

Tu es confortablement installé sur le banc d’un arrêt d’autobus. Tu n’as pas l’intention de prendre le prochain autobus qui ouvrira ses portes devant tes yeux. Tu es plutôt là pour reposer tes jambes endolories par la longueur de la journée. Il est autour de vingt heures et tu rentreras bientôt à l’auberge pour te préparer au sommeil mais, pour le moment, tu profites d’une clope, les joues balayées par l’air plus frais de la soirée. Tu tires une latte, tu la rejettes immédiatement pour ne pas abîmer tes poumons plus qu’il ne le faut et ton regard se porte vers un homme qui préfère garder ses distances. Lui, il attend l’autobus qui arrive au loin. Il tient dans ses mains un portefeuille plus gonflé que ton avenir. Tu l’observes un moment, tu essayes d’évaluer la valeur de ses vêtements, de son sac, et tu tires la conclusion qu’il est bien nanti, lui. Il doit prendre le bus pour tes raisons environnementales. Tu coinces à nouveau ton bâtonnet de poison entre tes lèvres quand l’homme grimpe dans le véhicule arrêté juste pour lui et tu captes le regard du chauffeur qui te fait signe qu’il est interdit de fumer si près des arrêts. Tu hausses les épaules, il secoue la tête de droite à gauche et referme la portière avant de continuer son chemin comme si jamais il ne t’avait vu. Et toi, jamais tu ne l’as vu. Un soupir soulève ta poitrine, tu tapotes ta clope pour te débarrasser de la poussière braisée accumulée à son embout et tu la reportes à ta bouche. C’est à ce moment qu’une main se pose sur ton épaule et tu sursautes bien involontairement. Tu te redresses aussi rapidement qu’un chat effrayé et tu fais face à deux hommes plus âgés que toi que tu reconnais en quelques secondes. Un sourire nerveux soulève instantanément tes lèvres et tu salues tes nouveaux compagnons d’un soir. Tu lis, à leur expression, qu’ils ne sont pas là pour te raconter une belle histoire.

- Ouais, c’est ça. Bonsoir, Jo. J’imagine que tu te souviens de ce que tu nous dois. Ça fait trois semaines qu’on attend. On veut les deux-cents dollars.

Tu avales ta salive de travers sans toutefois perdre ton sourire faussement amical. T’as consommé toute la beuh qu’ils t’ont refilé et tu sais que tu ne pourrais pas t’en sortir autrement qu’en payant. Tes iris bleues patinent le long du visage des deux motards tandis que tu réfléchis à une solution qui ne te vient pas. Et tu maudis ton cerveau de ne pas être assez réveillé ce soir.

- J’ai pas oublié, vous inquiétez pas, hein. C’juste que j’suis à sec en c’moment, j’vous ai dit que j’payerai quand j’me trouverai un job.

Et tu accompagnes tes paroles d’un large sourire qui se veut rassurant. C’est comme ça que tu t’en es sorti les deux premières fois. Mais tu doutes qu’ils n’avaleront plus tes mensonges bien longtemps. Ta main se glisse machinalement dans ta barbe que tu viens frotter, peut-être pour dévier l’attention des deux ours devant toi. Mais l’un d’eux s’empare bien rapidement de ton épaule pour appuyer dessus et tu es bien obligé de te replier comme une feuille d’origami.

- Aie, les mecs, ça fait mal. Pas d’violence, bordel. Vous ferez pas apparaître de l’argent en me cassant, j’suis pas une tirelire.

Et le plus costaud se glisse derrière toi pour te forcer à avancer. Tu lui obéis, sachant pertinemment que tu ne ferais jamais le poids face à lui. Il te guide jusqu’à un coin plus sombre qui n’est pas éclairé par les faisceaux des lampadaires. Et, alors que tu te retournes pour faire face à ceux que tu aurais préféré ne jamais croiser ce soir, tu ne vois pas le poing s’élancer dans ta figure. Et tu ne peux pas l’éviter. Tu sens les phalanges solides de l’homme s’écraser contre tes lèvres et ça te fait l’effet d’un éclair dans la peau. Tu te recules en planquant tes mains sur ta bouche pour apaiser la douleur et tu sens la colère grimper en toi. Une colère incontrôlable à l’image de celui que tu étais avant de te faire mettre derrière les barreaux. Alors tu redresses la tête, les yeux noirs, et tu soulèves le poing. C’est seulement à ce moment que tu te rends compte du tremblement dans ton bras. Tu te sens tout à coup aussi lourd que le plomb et tu ne peux pas te préparer au second coup que tu reçois, cette fois-ci, dans l’estomac. Étouffé, tu te replies instantanément et il ne suffit que d’un seul coup de pied dans ton tibia pour que tu rencontres le sol. Tes membres sont tendus, ta gorge s’assèche et la seule chose que tu arrives à faire, c’est te rouler pour protéger ta tête. Aucune plainte ne s’échappe de ta gorge, tu es bien trop tétanisé par tu ne sais quoi. Ton corps réagit comme jamais tu ne l’aurais imaginé. Ton cœur s’agite, se fracasse contre ta cage thoracique, il veut s’enfuir loin d’ici, te laisser à tes problèmes. Tes entrailles te brûlent, tes membres s’épuisent à force de trembler. Tu ne reçois aucun autre coup, étonnamment. Toutefois, tu sens bientôt qu’un des motards empoigne ton sac à dos pour t’en départir. Tu le laisses faire, tes muscles ont rendu l’âme. Tu entends le son de la fermeture éclair de ton seul bien et tu fermes fortement les yeux, sachant qu’ils trouveront les quelques billets de vingt dollars qu’il te reste. Le seul et unique cinq cents dollars dont tu disposes pour te nourrir et pour dormir sur un matelas.    
   
     
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Message(#)The memory of you [Liam&Jo] EmptySam 27 Oct 2018 - 10:56


The memory of you
Joseph & Liam


Haussements d'épaules frénétiques, coup d'oeil discret sur ma montre, ça ne change pourtant rien a la situation, noyer mon regard dans ces aiguilles soudainement bien trop lente a mon gout. Le soleil qui se couche au travers des fenêtres, laissant les derniers rayons rasant s'échouer sur les murs limpides de la salle, éclaboussant de son reste de chaleur, bientôt chassé par la froideur de la nuit. Et cette réunion de travail qui n'en finit plus. Ca bafouille, ça s'acharne a rendre cette réunion un peu plus vivante mais lorsque je regarde les visages autour de moi, je vois la même expression faciale que celle qui résidait depuis quelques minutes sur le mien. Un formateur, hein ? Certain ferait mieux de choisir un métier sans contact humain, pour le bien de l'humanité. Et pourtant, ça ne l'empêchait pas de nous prendre de haut a la moindre question. A travers sa moue irrité, il est détestable. L'auto portrait de l'humanité. Ma bonne humeur que j'arborais depuis ce matin qui s'effrite en même temps que les dernières lueurs du soleil. Micro climat a l'intérieur de ma tête, la météo de mes humeurs beaucoup trop instable. En réalité, autre chose commençait a germer dans mon esprit. La nuit qui s'installe sur Logan city. Je connaissais trop bien l'effet de l'obscurité dans ces ruelles, quelques grammes d'illégalité qui foule les pavés. Voila a quoi j'en étais réduis. Craindre la nuit. Je fuyais mes démons comme une petite fille qui avait peur du noir. Je n'avais pas peur de la nuit mais de ce qui m'avait rendu accro a celle ci. Et pire. Si je retombais sur lui. Mitchell.

- Messieurs, nous arrivons a la fin de cet entretien, avez vous des questions ?

Sa voix grinçante qui me ramène a la réalité et je prie pour que personne ne l'ouvre. Coup d'oeil dissuadant vers mes congénères mais ils semblent tenter la même chose. Le genre de réunion ou l'on se déconnecte, les yeux dans le vide, un discours inintéressant en fond sonore, sorte de brouhaha assomant, remplaçant efficace d'un somnifère. J'étais d'ailleurs, parfaitement sure de trouver le sommeil cette nuit. Mes insomnies s'amusait a jouer a cache cache avec mes nerfs, seule chose qui n'avait pas changé de mon ancienne vie. La différence était que j'avais finalement accepté de vivre avec sans éprouver le besoin de combler ce vide. J’avançais. Je m'en sortais. Mes coups de file a ma psychologue se faisait d'ailleurs plus rare. Peut être que j'allais finir par l'oublier, comme tous les autres. Façon de me protéger d'un manque dont je ne voulais plus. Mon coeur, mes émotions, ne dépendait plus de personne. Je vivais pour moi. Je vivais mieux.
Raclements de chaises sur le carrelage qui transpercent le silence, celui qui s’apprête a clore cette réunion. Je me lève également. Je n'ai qu'une hâte, celle de rentrer a Bayside. Mon esprit prend les devants, me rappelant ou j'avais garé la voiture. Je ne voulais pas perdre de temps a Logan city. La fraicheur du soir a bien vite fait de me réveiller et je ne tarde pas a rejoindre l'emplacement de ma voiture d'un pas rapide et assuré, analysant comme a mon habitude les environs. J'ignorais si un jour j'allais pouvoir cesser d'être sur mes gardes. Dose d'adrénaline grisante qui réveillait l'ancien moi.
Je dépasse une ruelle inanimée, laissée pour compte par quelques lampadaires, soudant attiré par des ombres gesticulantes, des voix parvenant a mes oreilles.

- ... Ça fait trois semaines qu’on attend. On veut les deux-cents dollars.

Et sans réfléchir, je trace ma route, pensant immédiatement a un réglement de compte. Je n'ai pas a m'en mêler surtout quand je savais qui traînait dans ces rues. Le Club. Une autre voix éloignée arrive jusqu'a moi, réveillant ma curiosité. La situation s'échauffe et l'envie d'allé mettre mon nez dans ce qui ne me regarde pas qui prend le dessus. Je m'arrète, hésitant. Céder a la tentation ou bien poursuivre ma route. Je fais mine de repartir, sentant la mauvaise décision arriver.

- Et merde. Dis je pour moi même.

Je fais demi tour, rejoignant les trois hommes, dont un déjà a terre en position de faiblesse. D'abord je ne cherche pas a m'interposé, trouvant presque la technique de défense de la victime plutôt amusante. Je finis par laisser échapper un gloussement, amusé.

- Les gars... sérieusement ?

Façon de leur faire comprendre qu'ils feraient mieux de s'attaquer a quelqu'un capable de répondre a leurs attaques. Moi. Cette adrénaline insupportable qui fait battre mon coeur. Et j'ai beau me dire que c'était contraire a mes nouveaux principes, je fonce dedans tête la première. Le premier coup qui part sur le plus petit. Je l'entend grogner en s'écrasant contre le mur mais, étrangement, il n'en faut pas plus pour les faire fuir. J'en suis presque dépité.

- On se casse !

Et les voila déjà loin, happé par la nuit. Mon regard vers le point de leurs fuite, ma main se pliant et se dépliant pour laisser la douleur de l'impact s'évaporer. Bien longtemps que je n'avais plus fait ça. Et, visiblement, je n'avais pas perdu la main. Je finis par me tourner vers l'homme au sol, l'observant de toute ma hauteur.

- Honnêtement, je ne crois pas que de se mettre en PLS soit la meilleur technique de défense.

Petit pic vicieux. C'est plus fort que moi et je me le permettais car l'homme en question ne semblait pas respirer la légalité. Il avait des dettes avec des voyous, peut être faisait il partie du Club... trop tard pour faire demi tour, j'allais creuser, avide d'informations. Comme trop souvent.


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Message(#)The memory of you [Liam&Jo] EmptySam 27 Oct 2018 - 15:40


The memory of you
Joseph Keegan & Liam Weiss

La panique t’a envahi comme un virus se serait emparé du corps d’un innocent. Tu ne l’as pas sentie venir, elle s’est logée au creux de tes tripes sans te laisser le temps de comprendre pourquoi, soudainement, tu avais perdu toute l’agressivité dont tu savais faire preuve auparavant. Tu te sens plus en sécurité contre le sol froid alors que tu l’évitais quelques secondes plus tôt, lorsque le premier poing s’est écrasé contre tes lèvres. Tu retrouves les premiers instincts d’un enfant; ceux de se replier, de protéger le seul endroit où un coup porté serait fatal. Tes bras entourent ton crâne vulnérable, ton souffle se perd dans la brise nocturne et qu’est-ce que tu te sens minuscule. La violence cesse rapidement, tu comprends que ce n’est pas la guerre qu’ils cherchent, mais bien ce deux cents dollars que tu leur dois depuis au moins un mois. Tu as l’impression de te faire dénuder lorsque deux mains costaudes viennent se saisir de ce sac à dos abîmé que tu transportes depuis que t’es sorti de prison. Tu sens, pour la première fois depuis longtemps, le vent taper contre ton dos à travers ton t-shirt. Un frisson remonte le long de tes membres, tu te permets de redresser un peu la tête pour ravoir un aperçu de tes deux agresseurs et ton cœur en oublie de battre l’espace d’une minute. Leurs sales mains sont enfoncées dans ton plus grand bien. À leur expression, tu sais qu’ils ont trouvé cette enveloppe qui renferme tout ce dont tu as besoin pour ne pas dormir à la rue. Tu veux te relever, ranimer tes jambes qui t’ont abandonné dès les premières hostilités mais rien n’y fait. Tu restes au sol, spectateur de ta propre perte. « Les gars… sérieusement ? » Tu te crispes davantage – comme si c’était possible – à l’écoute de cette troisième voix qui vient de briser le silence victorieux des brutes. Tu ne la connais pas et tu ne sais pas si ça te rassure. Tu préfères rester immobile pour ne pas afficher ton visage. Tu as déjà bien assez honte. Pourtant, l’un des motards s’écrase contre le mur et tu peux le voir du coin de l’œil. Il plaque sa main contre sa joue meurtrie tandis que l’autre récupère le sac qu’il a échappé, surpris par l’arrivée de cet inconnu qui ne faisait pas partie du plan. « On se casse ! » Aussitôt dit, aussitôt fait. Les motards prennent la poudre d’escampette sans jeter un seul regard vers l’arrière. Tu te permets enfin de reprendre ton souffle mais tu sens que tu vas craquer. Ils sont partis avec ton sac et c’est la seule chose qui avait besoin d’être sauvée. Ton sauveur d’un soir se retourne vers toi, tu peux enfin découvrir son visage à la faible lumière du ciel. « Honnêtement, je ne crois pas que de se mettre en PLS soit la meilleure technique de défense. » Non, vraiment ? Il ne t’apprend rien, ce soir. Ton corps n’a jamais réagi de la sorte et, pourtant, tu ne trouves pas les mots pour défendre le piètre reste de ton honneur. Tu jettes un dernier coup d’œil aux alentours afin de t’assurer que tu ne risques plus rien et tu te redresses enfin en te servant de tes muscles qui se sont enfin réveillé. La douleur à ton estomac se réveille, tu grimaces en gardant une position tordue, bien décidé à rester droit devant l’homme dont tu ne connais pas l’identité. Ce n’est que maintenant que tu goûtes le sang sur tes lèvres, tu viens les essuyer du revers de la main puis, enfin, tu plonges ton regard dans celui de l’autre. Tu n’arrives pas à bien lire ses traits. Pour le moment, tu ne peux pas le reconnaître.

- Bordel, mec. T’es con, putain. C’est le sac qu’il fallait récupérer. Fuck. Fuck !

Incapable de rester calme, tes jambes s’agitent et tu te mets à tourner en rond comme si tu cherchais une solution. Mais, tout ce qui te traverse l’esprit, c’est l’idée de la défaite. Tu viens de perdre le reste de ta fortune, tes produits hygiéniques, ton seul autre t-shirt, tes clopes et deux livres que tu avais « emprunté » à la bibliothèque. Tout ce que tu possédais, en fait.

- MERDE ! C’est pas vrai ! PUTAIN DE MERDE !


Alors, là, tu te permets de lancer tous les jurons que tu connais en ordre alphabétique. T’as beau essayer de retrouver tes idées, tu n’y arrives pas. Un sentiment de panique crue t’anime et tu commences déjà à construire le pire des scénarios dans ta tête. Loin de toi l’idée de remercier celui qui a fait fuir les brutes et, de toute façon, tu n’es pas du genre à prouver ta reconnaissance même lorsque tu es d’humeur radieuse. Ton cinéma s’éternise quelques secondes et ce n’est que lorsqu’une voiture tourne au coin de la ruelle que tu te calmes. Tu te tournes machinalement pour ne pas révéler ton visage amoché et la lumière des phares vient épouser le visage de celui qui est remercié par des insultes. Tu te figes, tu écarquilles les yeux et tu redresses ton dos. Tu es certain de l’avoir déjà vu, ce type. Et tu as une mémoire d’éléphant. Tu sais que tu ne fais pas erreur. Tu lèves un doigt pour lui faire signe de ne pas bouger.

- Attends… Attends j’te connais.

La voiture vous contourne et son visage est à nouveau plongé dans la noirceur. Toutefois, tu as bien imprimé l’image dans ta tête. Tu continues à réfléchir, tes neurones se mettent à surchauffer. Tu sais que t’as intérêt à le reconnaître. T’as l’impression que ce type, tu ne l’as pas croisé dans une situation agréable.

   
     
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Message(#)The memory of you [Liam&Jo] EmptyMer 31 Oct 2018 - 13:59


The memory of you
Joseph & Liam


Instantanément se refermer dans le silence. Cet ami qui ne trahit jamais. J'observe, je scrute. Chat sauvage en perpétuel reconnaissance de terrain, prêt a sortir les griffes. Je prenais des risques en restant là. Personne ne devait savoir que j'étais de retour a Brisbane. Jouer les fantômes jusqu'a la dernière minute. On ne vit pas éternellement masqué derrière des mensonges. Je savais que mes démons allait, un jour, retrouver ma trace. Je prenais juste de l'avance. Reculer pour mieux sauter. Tromper le flaire du grand méchant loup. Ma tactique avait bien fonctionné jusque ici. Allais je moi aussi rejoindre les rangs de "traître" au coté de Lou ? Ouais, j'avais déserté. Mais je ne l'avais pas fais que pour moi.
Douleur lancinante entre mes phalanges, j'avais oublié cette sensation enivrante, celle qui nous porte au dessus de la peur. Elle nous rend invincible. Juste avant de nous lâcher au dessus du vide. Je connaissais trop bien ça pour laisser la sensation prendre de l’ampleur. L'orgasme émotionnel stoppé net dans sa course folle. Cette fois je contrôlais. Il y a pourtant cette vérité qui me déshabille, me poussant sur ce fait accompli. Je n'ai pas résisté a la tentation. Encore une fois, agir sans réfléchir et rattraper le coup a coup de silence assourdissant. Double jeu mal camouflé. Mais c'est si bon de jouer avec le feu, flirter avec les limites. Vieilles insouciance égarée d'une enfance lointaine jamais vraiment vécu. Est ce qu'un jour vous cesserez de vivre sous la tyrannie d'une curiosité jamais assouvie ? Mots lourd de sens de ma psychologue. Elle est farouche, déstabilisante. Je crois qu'au fond je détenais la réponse. Tyrannie malsaine, peut être. Elle m'animait, surement. Se sentir en vie que lorsque l'on vivait dans le risque. Le pyromane au milieu des flammes. C'était moi. Je crois que je ne cesserais jamais. Et ce n'était que maintenant que j'allais mieux qu'un semblant de réponse parvenait jusqu'a moi. A croire que sa thérapie avait des effets a retardement. Je pensais souvent a ses questions. Ce qui avait permit de me faire vibrer, de m'ouvrir les yeux. Comme si elle pouvait être encore en connexion avec moi même.  
Mon regard se mêle a la nuit, s'adapte a cette différence de luminosité qui fait que je ne peux pas réellement distinguer les traits de l'homme qui se relève. Carrure qui ne me dit rien, sa voix ne réveille aucun de mes sens lorsqu'une flopée d'injures s'échappent de sa bouche. Je fais un pas en arrière, les yeux rivés sur lui, peu enclin a rentrer dans sa valse hystérique. J'avais remarqué le sac mais au vue du tissu noir et abimé j'avais jugé bon de ne pas l'inclure dans ma mission de sauvetage. Tandis qu'il fait des allés retours, mon regard l'analyse comme j'aime le faire. Pas de bagues, vêtements pas vraiment a la mode, cheveux hirsute qui pouvait laissé entendre qu'il n'avait pas vu le coiffeur depuis un bail. Rien de plus basique. Ce sac était certainement la seule chose qu'il lui restait.
Il semble se calmer tandis que je devine une voiture tourner dans la rue, ses phares m'éblouissant un court instant, éclairant nos deux visages. Je plisse les yeux pour m'habituer a cette lumière soudaine, sortant de mon silence. Sarcastique.

- Le sac, hein ? La prochaine fois je te laisserais crever.

Et ça n'a plus rien a voir avec la dose d'humour plus tôt. Je sens le vent tourner et l'envie de quitter cette rue agripper. Et ça ne traine pas. L'homme dit penser me connaitre après une seconde d'hésitation. Je change de position, regardant autour de moi.

- Non.

Froid. Glacial. Et c'est la dernière chose qui sortira de ma bouche. Lui ne me dit rien et j'ai soudain plus aucune envie d'en savoir plus. Je me ravise, assez profité. Trop de risques encouru. Si lui me connait, il y a beaucoup trop de possibilités. Alors, je fais mine de faire demi tour, repartir de là ou j'étais venu. Léger soupir, je lui lance un regard en biais.

- Rentre chez toi avant qu'ils ne reviennent finir ce qu'ils ont commencé.

Et je pars. Fin de la conversation. Je sais pertinemment ce que je dis pour avoir du vécu dans ce milieu. Survivre a un réglement de compte c'est une chance de plus de rencontrer la mort. Ces gens là ne nous abandonne que lorsqu'ils ont eu ce qu'ils voulaient réellement. Et je ne voulais pas faire partie de leur plan.


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Message(#)The memory of you [Liam&Jo] EmptySam 3 Nov 2018 - 23:54


The memory of you
Joseph Keegan & Liam Weiss

Le sentiment d’avoir entièrement perdu le contrôle de ta vie; c’est lui qui te couvre de sa lourdeur depuis que t’as reçu le premier coup dans ta lèvre qui te rappellera encore plusieurs jours d’éviter de manger des plats trop chauds et trop épicés. Tu sens ton cœur pomper ton sang dans tout ton corps noué par ce mélange d’incompréhension et de colère qui ronge chacun de tes nerfs. Les insultes que tu jettes à la figure de ton soi-disant sauveur, elles entrent par une de ses oreilles et sortent par l’autre. Il a l’habitude de ce genre de comportement impulsif, c’est ce que tu devines. C’est d’un ton complètement dépassé qu’il te répond. « Le sac, hein ? La prochaine fois je te laisserais crever. » Tes yeux se lèvent immédiatement vers le ciel. Cet homme a le culot de croire qu’il t’a sauvé des griffes de la mort alors qu’il ne connaissait pas la situation dans laquelle tu t’étais foutu. Deux mecs qui réclament leur dû. Deux cents dollars. Te tuer aurait été complétement idiot de leur part.

- Ils n’allaient pas me tuer, sombre idiot. J’leur devais d’l’argent, pas ma tête. Même pas un fou serait prêt à commettre un meurtre pour deux cent balles. Merde.


Maintenant que le pire est passé, tu arrives plus facilement à retenir tes insultes. Quelques-unes se glissent encore ici et là hors de ta bouche mais tu ne t’en rends pas compte comme si elles faisaient partie de ton vocabulaire. Toutefois, les phares de la voiture réveillent en toi une toute nouvelle curiosité. Ce mec qui t’a sauvé. Tu le connais. Ces yeux aussi noirs que les cendres qui couvrent le fond d’un foyer lorsque les dernières braises s’éteignent. Ces traits aussi neutres que ceux d’un milliardaire qui vient d’apprendre qu’il a gagné un grille-pain. Tu as la réponse sur le bout de la langue, toi qui n’oublies jamais une date, une combinaison, un nom, un visage. Mais, ce soir, cette devinette te pose une colle. Tu n’as pas le souvenir de sa voix et aucun prénom ne te vient à l’esprit, comme si tu ne l’avais pas réellement rencontré comme tu le prétends. Et l’homme ne semble pas être intéressé à ce que tu te rappelles de lui. Ce « non » froid et distant qu’il te lance t’incite à serrer les muscles. Tu le sais, quelque chose cloche. T’as vécu assez longtemps dans le crime pour comprendre que ce type n’est pas né dans un bouquet de roses. Il tourne les talons, à ton plus grand désarroi, mais tu n’as pas l’intention de le laisser filer ainsi. Depuis que t’es sorti de prison, tu ne fréquentes plus personne et ce visage que tu viens de croiser semble te ramener dans le passé, là où t’avais des potes sur lesquels compter. - Rentre chez toi avant qu'ils ne reviennent finir ce qu'ils ont commencé. Tu restes immobile plusieurs secondes, l’air hébété et le regard perdu. Tu observes sa silhouette s’évaporer dans le brouillard de la noirceur. Tes doigts se mettent à pianoter alors que tu fais fonctionner tes neurones à mille à l’heure. Et c’est seulement maintenant que tu te souviens. Oui. Tu sens à nouveau les boîtes de pizza que tu tenais entre tes mains. Trois pizzas. Deux garnies et une seule aux pepperonis. La date, elle te revient presque clairement. Quelqu’un avait foutu le bordel chez les manthas le temps que t’ailles chercher le repas au restaurant sur la rue voisine. Et ce visage. Ces yeux noirs. Ces traits neutres. Cet éclair de folie qui traverse ses pupilles et cette arme à sa main. Tu redresses vivement la tête, juste avant que l’homme ne disparaisse au coin de la rue et tu t’exclames, assez fortement pour que tout le voisinage entende :

- T’es du Club, c’est ça ? Comment ça va, le business ? Vous écrasez toujours les concurrents par jalousie ?

Que tu révèles ce genre d’information, ça t’est égal. Tu n’es plus un criminel depuis que t’as faussement promis à la justice que tu étais devenu un homme bon, que les années en prison t’avaient transformé. Tu essuies grossièrement ta lèvre du revers de la main, sentant que ta plaie ouverte se gorge de sang.                    

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Message(#)The memory of you [Liam&Jo] EmptySam 10 Nov 2018 - 12:57


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Joseph & Liam


Ma veste qui se meut dans l'obscurité, comme si je donnais une chance a la nuit de me réconcilier avec elle le temps d'une soirée. Mais ce n'est pas le cas. Mon pas qui s'accélère, je suis sur le point de disparaitre dans l'angle de la rue, réajustant mon col froissé par cette demi minute de bagarre de rue. Cette droite qui m'échappe, incontrolable et pourtant si précise. Frapper juste, le geste du hasard. Quelque part ça me rassurait. Dans mon incertitude je me surprenais a penser que je n'avais pas perdu la main. J'en étais encore capable. Impulsion frénétique au détour d'un esprit vulnérable. Me voila retrouvant cette adrénaline d’antan, quelques grammes d'impulsivité dans les veines et c'est presque comme si je n'étais jamais parti. Je n'aimais pas ça. Quitter l'homme model, soit disant sans histoire, pour renouer un instant avec mon passé. Et ce que je n'aimais encore moins c'était cette partie de moi qui se nourrissait de cette adrénaline tel un drogué en manque de came. Dans un sens ça m'inquiètait. Toujours cette infime faiblesse. La peur de la rechute. Comme ci je ne pouvais jamais me permettre de me faire entièrement confiance en moment de crise. Confiance décapité, c'était une crainte dont j'avais longuement fait part a ma psychologue. Est ce que le temps guérissait réellement ce genre de chose ? Je courrais après le temps, lui même, pourtant parfois si lent. Esprit brisé en reconstruction, si bon de ressentir la cicatrisation. Et si j'avais été encore a Sydney, j'aurais probablement pris l'initiative de lui en parler, elle qui avait toujours les mots justes pour animer cette confiance branlante. Mais j'avais pris mes distances, je devais faire avec, mon imagination comme guide pour me rappeler ses conseils.
Je suis sur le point de m'évaporer a travers l'obscurité, les faibles faisceaux lumineux du lampadaire le plus proche éclairant ma silhouette, l'agitation de l'homme, toujours derrière moi, qui me gagne. Je pouvais sentir son regard rivé sur moi, l'entendant marmonner encore quelques insultes auxquels je ne prette plus attention. J'avais coupé court a la conversation et il ne semblait pas vouloir allé dans ma direction.

-  T’es du Club, c’est ça ? Comment ça va, le business ? Vous écrasez toujours les concurrents par jalousie ?

Je m'arrète net, heurté par ses paroles a l'intonation un peu trop forte. Dites craintes révélés au grand jour. Aucune discrétion, il n'a aucune idée de la bombe qu'il vient de lancer et j'en frissonne. L'issue de cette rencontre qui me parait soudain beaucoup plus sombre. Dans un élan d'impulsion, je fais volte face, rattrapant l'homme en quelques pas, mon regard assez parlant pour l'empêcher de l'ouvrir a nouveau.

- Asshole.

Menaçant, je le force a reculer contre le mur ou l'un de ses agresseurs avait percuté plus tôt suite a mon coup. J'avais au moins une réponse, lui, n'était pas du Club mais bien un partisan de l'illégal. Certainement un gang voisin et de part "concurrence" je n'avais pas a cherché bien loin pour trouver lequel. Je balaye une dernière fois la rue du regard, craignant que sa stupidité ait finit par ameuter les mafieux du coin, a commencé par Mitchell et sa clique.

- Les Manthas si je me souviens bien. Ils ont recruté une fillette comme toi ? Ca va mal la concurence...

Je lui crache ce petit pique au visage, j'accentue mon dernier mot, pour reprendre ce qu'il disait lui même. Bouffée de haine que je tente de contrôler, je préfère faire un pas en arrière comme pour être sur que je n'allais rien faire de stupide.

- Le Club c'est du passé, je n'ai plus rien a voir avec eux.

Et j’espérais qu'il s'en tienne a ça...


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Message(#)The memory of you [Liam&Jo] EmptyMar 13 Nov 2018 - 1:27


The memory of you
Joseph Keegan & Liam Weiss

T’aurais pu te servir de ta mémoire incroyable pour réussir tes études mais, malheureusement, ta tête a préféré se souvenir des trucs qui ne t’ont jamais été utiles. Tu te souviens de chacune des combinaisons de tous les cadenas que tu as possédés dans ta vie. Tu arrives à mémoriser les plus longs monologues dans les plus longs des films et… Cette tête là. La tête de celui que t’as surpris à sortir du quartier général des manthas avec une arme dans la main et la folie dans les yeux. Encore un élément inutile que t’aurais finalement préféré oublier. Mais t’as toujours été alimenté par le défi, le besoin de montrer aux autres que t’es pas un mec comme les autres. Tu te distingues d’une foule assez facilement, surtout lorsque tu te mets à lancer des jurons dans les airs. T’aimes ça attirer les regards. Tu veux marquer la mémoire des autres comme eux ils marquent la tienne. Et t’en as peut-être fait un peu trop en mentionnant le nom d’un gang à voix haute dans une ruelle si calme et silencieuse. Le regard de l’homme qui revient vers toi ne te dit rien de bon. Tu serres les poings par réflexe, peut-être pour te rappeler que t’as des muscles et que tu sais te défendre lorsque ton corps ne t’abandonne pas. « Asshole. » Un ton froid, un seul mot soufflé et tu recules instantanément pour t’éloigner de cette silhouette imposante qui semble vouloir t’écraser. Ton dos rencontre le mur, un sursaut te secoue et la bête s’arrête à quelques centimètres de toi, les deux yeux rouges de feu et alertes à la moindre anomalie. Tu observes toi aussi les alentours, par réflexe. Vous êtes deux à ne pas vouloir alerter d’autres témoins. Ce que tu ne sais pas, c’est que l’homme devant toi craint les siens. « Les Manthas si je me souviens bien. Ils ont recruté une fillette comme toi ? Ça va mal la concurrence. » Bien trop habitué par ce genre de réplique dégradante, tu ne réagis absolument pas. Les insultes, tu peux les avaler sans problème. Tu les as déjà toutes prononcées. Pourtant, qu’il relève le nom de ton ancienne famille, ça te serre le cœur. Depuis que tu es sorti de prison tu es pris d’un désir de retrouver tes amis mais tu n’as jamais fait la connerie qui te condamnerait. Retourner là-bas; tu ne peux pas te le permettre. Tu ruinerais ta vie et celle de tous ceux qui ont déjà partagé une bouteille d’alcool avec toi.

- Ils ont recruté quelqu’un qui était capable de faire le boulot. Vendre d’la drogue. Jamais y’a été question que j’fasse usage de la force. Et toi tu te pointes chez nous, armé, en pensant que tout t’est permis parce que tu fais partie du grand, de l’incroyable Club. J’te le dis quatre ans plus tard parce que j’en avais pas eu l’occasion quand t’as pointé un flingue sur ma gueule. Va te faire foutre.

Il recule. Tu sens qu’il contient une colère puissante au fond de ses tripes. Il est impatient, ses traits agités te l’affirment. Il n’a pas envie d’être ici ce soir et toi non plus. « Le Club c’est du passé, je n’ai plus rien à voir avec eux. » Comme quoi, les temps évoluent. Tu observes les pupilles de la bête, une à une, pour déceler la raison de son départ mais la réponse ne te vient pas.

- Alors t’as décidé de devenir le gentil héros en te baladant de ruelle en ruelle pour sauver les mecs qui s’font tabasser ? Tu veux t’faire pardonner d’avoir merdé dans le passé ? T’es tellement honorable, putain. Vite, que quelqu’un me refile un téléphone, j’dois contacter l’président pour lui présenter le prochain candidat du prix Nobel de la paix.

T’en as rien à foutre, de dire des conneries. Tu n’as plus rien à perdre. Tu dormiras à la rue ce soir et t’es tombé assez bas pour cracher ta rage dans le visage d’un homme qui pourrait probablement te mettre K.O d’un seul coup de poing. Mais t’as besoin de te défouler, d’apaiser ton corps tendu par la honte et la déception.  
                   

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Message(#)The memory of you [Liam&Jo] EmptyDim 18 Nov 2018 - 4:45


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Joseph & Liam


Le Club c'est du passé. Ca tourne et vire dans ma tête, propos aux multiples sens qui se forment et se déforment a l'intérieur de ma tête. Echo pas si lointain d'une vie que je rejetais. Ma propre voix qui se répercute en moi comme le son le faisait a travers des montagnes. Il s'éternise, s'affaiblit avant de disparaitre, ne laissant qu'un silence assourdissant. Du passé. Et je me demande si ce que je disais était réellement la vérité. Quand je vivais constamment sur mes gardes par peur de retrouver la raison de mon départ, quand je n'avais qu'a tirer le nez a la fenêtre de mon salon pour apercevoir une propriété que j'avais cambriolé auparavant, quand je dois me faire violence pour ne pas emprinter la route qui menait au Club, par habitude. Et enfin, quand je ressentais cette pointe d'amertume quand j'ouvrais mon tiroir au pied du lit et qu'il n'y avait que la poussière pour m'accueillir et non pas le glock 27 qui assurais ma sécurité. Alors, non, je ne suis plus si sur de ce que j'avance. Quelque chose en stand bye entre le présent et le passé et je n'avais qu'une chose a faire pour plonger le Club a nouveau dans le présent. Le monde nous pousse a faire des fautes mais je comptais donner beaucoup de ma personne pour laisser Mitchell dans le passé. Peut être qu'un jour j'en aurais finis avec la méfiance. Peut être qu'après avoir affronté mes démons un a un sans baisser la tête, ils en aurait définitivement finit avec moi. I'm done. En attendant, j'étais là, en face a face avec l'un d'entre eux. Premier test depuis mon retour. L'enfer est vide et tout les démons sont ici. Frisson qui parcourt mon échine, putain d'adrénaline, celle qui me pousse dans mes retranchements avant de laisser exploser mon instabilité. Mais pas ce soir. Contrôle.
Je l'entend se justifier par rapport a son boulot de dealer, je n'écoute pas vraiment, j'ai le regard ancré en lui et pas besoin de luminosité pour deviner que l'obscurité de mes pupilles était un signe que l'impatience me guettait. Je n'allais peut être pas garder mon calme bien longtemps. Et comme pour attiser le feu, mon esprit dérive vers Mitchell et son calme légendaire. Un mystère pour un homme comme moi.

- ... Et toi tu te pointes chez nous, armé, en pensant que tout t’est permis parce que tu fais partie du grand, de l’incroyable Club. J’te le dis quatre ans plus tard parce que j’en avais pas eu l’occasion quand t’as pointé un flingue sur ma gueule. Va te faire foutre.

Et là, ça me revient. Quatre ans, c'était assez proche pour que je garde des souvenirs clairs. Mais la folie m'avait tellement rongé ce soir là que je n'avais pas su imprimer mentalement les traits de cet homme quand j'avais braqué le Taurus calibre 45 entre ses yeux, le dissuadant de me garder prisonnier. Et ça avait marché. Dans la seconde il s'était écarté, les yeux écarquillés, sans aucune idée de ce qui avait pu se passer quelques mètres plus loin. Et c'est cette même lueur de folie qui traverse pendant quelques secondes mon regard, ancré a celui de l'homme. La suite de sa phrase me provoque un rictus malsain, un rire cynique s'échappe d'entre mes lèvres.

- Je ne suis pas un héro, j'ai fais ce qu'une personne normal aurait fait en voyant quelqu'un se faire agresser. Visiblement j'aurais du tirer ce soir là ou je suis tombé sur toi.

Et je recule encore, plus parceque cette conversation était en train d'échauffer mon cerveau et que je n'avais pas confiance en moi. J'aurais du tirer. Et faire de lui ma première vraie victime. Je n'avais jamais tué en 37 ans d'existence. Un miracle mais c'était un cap que je n'avais jamais passé bien que certaines fois s'était révélés proche. Je repense a cet homme que j'avais tabassé derrière ce bar ou je travaillais, sous les yeux de Mitchell et Champagne qui m'avait arrété avant ce coup fatal. J'apprenais plus tard qu'Hannah avait assisté a ça. Je n'avais jamais accepté.

- Je ne cherche pas le pardon. Ni même la reconnaissance. Il n'y en a pas en enfer et toi même tu sais qu'on y a déjà un pied lorsque l'on signe pour la mafia. J'hésite. Ce monde n'était plus en accord avec ce que j'étais.

Ce que je voulais
.

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Message(#)The memory of you [Liam&Jo] EmptyDim 18 Nov 2018 - 17:04


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Joseph Keegan & Liam Weiss

Le mur contre ton dos, les deux pieds bien plats sur le béton, le dos droit, la tête redressée, les poings fermés, tu te sens complètement coincé entre l’homme qui a mis le nez dans les affaires des manthas et l’immeuble. Tu ne peux pas bouger et tu en es conscient. Tu as l’impression qu’une force invisible t’oppresse et t’empêche de faire le moindre mouvement. Cet homme, il n’est pas guidé par des sentiments positifs. Tu peux lire à travers ses yeux une colère brute qui pourrait faire trembler chacun de tes os. Tu as peur, et ce n’est pas quelque chose que tu as honte de montrer. Tu as bien vu le poing du grand brun s’écraser dans le visage de ton agresseur qui est tout de suite parti sans quémander des représailles. Le dernier choix qui s’offre à toi est de le faire reculer par le biais des paroles mais ce que tu dis ne l’affecte pas d’un poil. « Je ne suis pas un héro, j'ai fais ce qu'une personne normal aurait fait en voyant quelqu'un se faire agresser. Visiblement j'aurais du tirer ce soir là ou je suis tombé sur toi. » Tu réponds par une grimace et tu secoues la tête de droite à gauche.

- Si t’avais tiré sur moi, tu ne serais plus ici pour sauver les pauvres mecs qui se font agresser.


Les manthas t’auraient vengé. Ce coup de feu aurait déclenché la guerre. L’intru n’avait pas caché son visage ce soir-là, son corps aurait vite été balancé dans un fossé. Enfin, c’est ce que tu crois. Tu ne sais plus si tu comptes réellement pour ton ancien gang. Pas un seul de tes potes n’a cherché à prendre de tes nouvelles lorsque tu as été libéré de prison. Tu as toujours essayé de te rassurer en pensant qu’ils ont reçu l’ordre de t’ignorer pour éviter que la police se ramène dans le quartier général. L’homme se recule un peu, tu sens tout de suite tes poumons se gorger d’air, comme si tu avais cessé de respirer pendant quelques minutes. Ton regard se fait plus interrogateur. Tu n’as pas l’impression d’être le seul apeuré dans la conversation. Cet homme. Cet ancien mafieux. Il se bat contre quelqu’un, quelque chose. Et tu as bien l’impression qu’il est le propre sujet de cette guerre intérieure. Tu dégluties en détournant les yeux à l’écoute de ses prochaines paroles étrangement plus… douces. « Je ne cherche pas le pardon. Ni même la reconnaissance. Il n'y en a pas en enfer et toi même tu sais qu'on y a déjà un pied lorsque l'on signe pour la mafia. » Tu observes son visage impassible puis il termine. « Ce monde n'était plus en accord avec ce que j'étais. » Le dos encore posé contre le mur, tu te permets de t’en décoller finalement. L’enfer : il ne t’a jamais fait peur. Tu ne crois pas à la vie après la mort. C’est exactement pour cette raison que t’as décidé de ne jamais laisser rien ni personne contrôler tes actions. Toutefois, ce que vient de dire l’homme te serre les tripes. Tu l’as compris. Il n’est plus un criminel, par choix. Et, toi, t’es plus un criminel, par obligation. Tu redresses la tête, tu plonges tes yeux dans les siens et tu finis par hocher la tête.

- Alors va-t’en. Fais comme si jamais je ne m’étais rappelé ton visage. Je ne suis plus un hors la loi mais, à la différence de toi, je ressens encore ce besoin de détourner les règles. Si tu veux éviter le pire, oublie cette soirée. Ce n’est pas dans mes habitudes de le penser et encore moins de le dire à voix haute mais… Bonne chance.


Ta mâchoire se serre, ton orgueil te rappelle qu’il est toujours présent même si tu viens de souhaiter du bien à une personne qui a fait du mal aux tiens. Malgré tout ce que tu lui as dit, tu sais au fond de toi qu’il a simplement voulu aider un pauvre type qui se faisait tabasser et que jamais il n’aurait pu deviner que ce sac que tu traînais sur ton dos contenait la piètre liste des biens qu’il te restait. Toutefois, tu as bien lu cette volonté dans ses yeux. Celles de vivre sans brimer la liberté des autres.    
 
                   
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Message(#)The memory of you [Liam&Jo] EmptyLun 19 Nov 2018 - 6:03


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Joseph & Liam


Paroles qui sonnent creux a l'intérieur de ma tête, je vibre de ce semi mensonge, ce que j'essayais de me faire croire. Peut être que si Mitchell n'avait jamais touché a Hannah, je serais encore là. Vagabonder de maison en maison, franchir toujours plus les interdits, les limites. Au contraire, ce monde dans lequel je marinais depuis bien trop longtemps, était probablement celui qui me représentait le mieux. Je l'avais juste...renié. Par obligation, tant ma santé mental en dépendait. A force de cambrioler dans l'obscurité incertaine des nuits de Brisbane, le lendemain aurait finit par me trahir, lui aussi. Et c'est le soleil qui se lève sur la vérité. Trop de dérapages, trop d'erreurs, pour s'estimer a l'abris de la police. Et c'est ce qui serait arrivé. Comme enfermer un chien fou en cage, il se laisse ronger par sa propre folie. Et je n'avais qu'a fermer les yeux pour ressentir l’oppression de quatre murs autour de moi. Ceux que je n'aurais pas pu supporter si nous avions suivit la logique des choses. La prison. Et si mon propre corps l'était déjà, je refusais de le vivre réellement. Prison corporelle, bien amplement suffisante, je me battais assez avec ce qui grandissait a l'intérieur de ma tête, les chaines qui maintenait le pire de moi a distance. Mais pour combien de temps encore... c'était ce qui commençait a se faire lentement une place dans mon esprit quand je voyais ce début de rage se profiler avec un simple petit ennemi du Club. Pas le plus menaçant mais pas le plus innocent. Alors que pouvait être ma réaction en face a face avec mon pire cauchemar...
Il y avait cette infime part de moi qui aimait ça. Ressentir la peur dans le regard de l'homme en face de moi. Peut être revivait il ce court moment ou il avait pu voir défiler sa vie a toute vitesse alors que je braquais mon arme sur lui. Mais jusqu'a preuve du contraire, il ne craignait plus rien. Je l'avais probablement "sauvé" d'un stage en hôpital. Et j'imaginais Hannah, mon ex, le prendre en charge, par curiosité je me demandais combien de mafieux ou bien ex mafieux elle avait soigné sans même le savoir. Cette ville était bien trop dangereuse de l'autre coté du miroir. Encore une fois, je dois me faire violence pour rester ancré a la réalité, laisser mon esprit cesser de divaguer.

- Si t’avais tiré sur moi, tu ne serais plus ici pour sauver les pauvres mecs qui se font agresser.

Je souris. Je voulais bien le croire. Mais si les Manthas s'était attaqué a un pilier du Club comme moi, les représailles aurait fusé a l'instant même ou ils auraient essayé de m'atteindre. J'avais échappé trop de fois a la mort, peut être que je ne la craignais plus pour avoir trop de fois flirté avec elle. Elle avait eu toute ma famille entre ses griffes, ma mère, mon père. Et je continuais de déjouer ses mauvais tours, attendant que mon instabilité et mes souffrances psychiques finissent de me ramener a elle, a genoux. Je la devançais, comme toujours. A la Weiss.
Les paroles de l'homme fusent dans mon esprit, me laissant perplexe. Venait il réellement de me souhaiter bonne chance ? Je reste, un instant, interdit, pris par surprise, ne sachant quoi répondre. Je me contente de l'observer d'un regard bien moins dangereux.

- Je n'oublie jamais rien... Soufflais je. Tu as quitté la mafia aussi ?

Curiosité presque maladive qui m'empêche de partir et le laisser sur place. Alors que voulait ces hommes ?

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Message(#)The memory of you [Liam&Jo] EmptyJeu 22 Nov 2018 - 22:37


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Cet homme, il en a vu des choses. Il n’est probablement pas bien plus âgé que toi. Aucun cheveu gris ne pousse au travers sa tignasse charbon et ses rides ne sont là que pour exprimer des émotions. Cependant, quelque chose te dit que ses mains sont plus sales que les tiennes. Tu l’as pensé depuis que son poing s’est si agilement écrasé contre le visage d’un de tes agresseurs, le faisant fuir aussitôt le coup avalé. Tu as l’impression d’être à nouveau devant quelqu’un qui possède plus de pouvoir que toi. Tu te revois quelques années plus tôt, devant les yeux plongeant de ton patron qui te reproche une connerie que tu as faite. Et tu détestes ce sentiment d’infériorité qui t’a suivi toute ta vie. Tu n’as pas été élevé pour faire face à des brutes et tous les jours tu en payes le prix. Bousculé à huit ans, à seize ans, à trente ans. Et, aujourd’hui, tu ne sais plus te défendre. Tu te tortilles en espérant te glisser entre les griffes des prédateurs. Mais ce mur derrière toi t’empêche de simplement fuir la situation dans laquelle tu t’es toi-même enfoncé. Tu aurais pu laisser le mafieux disparaître au coin de la rue mais ta langue n’a pas été capable de rester au fond de ta bouche. Tu es toujours présent pour rallumer une mèche qui s’est éteinte. Tes doigts sont des allumettes.

La tension dans l’atmosphère s’allège soudainement. Tu te permets enfin de respirer normalement, laissant ton cœur reprendre un cycle de battements normal. Les deux yeux de ton interlocuteur s’éclaircissent et toutes les tensions dans son corps s’apaisent comme si tu venais de lui jeter de la poussière magique au nez. Il ne s’était pas attendu à tes paroles presque amicales et toi non plus. Pourtant, tu ne regrettes rien. La question qu’il te pose te fait hésiter, tu enfonces tes mains dans tes poches, visiblement moins nerveux. Tu emploies un ton neutre pour lui répondre.

- Déjà, j’ai jamais fait partie de la mafia. Les manthas sont indépendants, ils gèrent leur propre business. Je n’aurais jamais joint un gang plus grand. Si je l’avais fait, j’aurais écopé bien plus d’années de prison.


Tu le laisses comprendre un moment et un soupir soulève ta poitrine. Une prochaine voiture éclaire vos deux visages de ses phares aveuglants et tu attends son départ pour conclure :

- Donc, oui. J’ai quitté le business mais ce n’est pas ce que j’ai voulu. Maintenant que je suis sorti de prison, j’sais simplement plus où aller. Ma maison c’était celle où t’a pointé un flingue à la figure de mes potes et t’auras compris que je ne suis plus des leurs maintenant que je suis tracé comme un oiseau auquel on a installé un anneau la patte.

C’était une image. Tu n’avais pas réellement de traqueur sous la peau. Mais la police t’aura à l’œil jusqu’à ce que tu finisses tes travaux communautaires. Tu redresses le dos, la tête, et tu plonges ton regard dans celui de l’homme.

- Maintenant que tu comprends pourquoi ce sac était si important, j’imagine que tu peux me laisser me vautrer dans ma merde jusqu’à ce que je trouve une solution pour éviter de dormir à la rue ?

Tu conclus ta réprimande par un sourire sarcastique.
 
 
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Message(#)The memory of you [Liam&Jo] EmptyJeu 29 Nov 2018 - 13:02


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" A la différence de toi, je ressens encore ce besoin de détourner les règles." Et ça sonne faux a l'intérieur de ma tête. Il se trompe. Il se trompe tellement. L'illégal, c'est signer un pacte avec sa propre conscience en espérant respecter la promesse faites a nous même, les flammes crépitant autour de nous, léchant notre âme, la réchauffant a distance. L'incendie finit toujours par se propager malgré les limites, jusqu'a ce qu'elles deviennent quasi inexistantes. Et flirter trop longtemps avec ce genre de démon c'est prendre le risque de subir un retour de flamme lorsque l'on pense en avoir terminé avec l'illégal et ses conséquences. Comme si les cendres restait toujours brûlantes sur ce sol desséché malgré la pluie, malgré l'humidité de larmes encore trop présentes. Celle qui venait après la tempête. Lever la tête et constater l’ampleur des dégâts. Réaliser. Peut être que l'homme en face de moi en était encore a ce stade là. Moi, j'attendais le fameux retour de flamme. Le silence assourdissant avant que la prochaine ne frappe. Fondations encore instables, elle est bien plus destructrice. Je craignais ce moment. Peut être parceque j'avais cette insupportable manie de foncer tête baissé vers ce qui me faisait le plus peur. Me dire qu'après l'avoir vécu je n'aurais plus a subir ça une seconde fois. L'épée de Damoclès au dessus de la tête qui se désagrège.  Retour a zéro. Retour en enfer. Précisément ce que je voulais éviter.
L'homme se remet a me parler et j'hausse un sourcils malgré moi lorsqu'il me parle de prison. Alors comme ça lui aussi s'était fait prendre et a en juger son expression, je devinais que l'expérience était encore fraîche, la leçon encore bien ancré dans sa tête. Je laisse mon esprit dériver vers l'homme qui m'avait trahit. Je me rappelais comment la prison avait changé Boyd. Il en était ressorti plus violent. Je n'avais pas besoin d'essayer pour connaitre l'effet de l'enfermement sur les gens. Rien de vraiment valorisant. J'avais eu l'occasion de ressentir quelques effets lors de ma soirée en cellule de dégrisement accompagné d'une belle bande d'abrutis qui avait terminé de grignoter mes nerfs déjà a vif. Alors la prison... je pense que psychologiquement je n'étais pas fait pour survivre a ça. J'ignorais encore comment pendant tout ce temps j'avais pu éviter l'enfermement malgré mes dérapages. Peut être que dans ma malchance j'avais une bonne étoile. Ma mère, peut être.  
Je me remémore le travail qu'il faisait dans ce fameux gang et je ne résiste pas a un énième pique. Rien a faire, ça me brûle les lèvres. Peut être parceque j'avais l'impression qu'il était en position de faiblesse comparé a moi. Et puis, nous étions du même monde.

- Dealeur c'est ça ? On t'as filé le boulot le plus simple et t'as quand même réussis a te faire choper. Petite lueur qui s'étire dans mon regard. Ou quelqu'un t'as dénoncé peut être...

A vrai dire, je n'en avais rien a faire, je cherchais simplement a apprécier la seule chose que je m'étais autorisé a laissé ressortir de mon ancien moi. J'avais prononcé ces mots sans aucune pointe d'agressivité, vendre de la drogue était aussi risqué mais j’estimais le cambriolage au niveau au dessus. Raison pour laquelle je m'étais spécialisé là dedans depuis mon adolescence. Le risque. L'adrénaline. Et je remerciais Aubrey de m'avoir ouvert les yeux sur ça. Ce besoin toxique et pourtant vital. Ca aussi j'essayais de me sevrer.

- Maintenant que tu comprends pourquoi ce sac était si important, j’imagine que tu peux me laisser me vautrer dans ma merde jusqu’à ce que je trouve une solution pour éviter de dormir à la rue ?

J'analyse ce sourire sarcastique dans lequel je ne tarde pas a le rejoindre et si il me connaissait il aurait probablement déjà deviné ma réponse. Si il attendait que je l’héberge, il se mettait le doigt dans l'oeil. Je l'avais sauvé, s'en était déjà trop. Je fais quelque pas, rajustant ma veste, faisant mine de partir avant de décrocher quelques mots.

- Tu devrais savoir que lorsque l'on se frotte a l'illégal c'est chacun pour soi, chacun sa merde. Oeil pour oeil, dent pour dent. Y a pas d'entraide, on essaie simplement de survivre avec ce qu'on a. Mon regard se fait un peu plus appuyé. Ce qu'il nous reste.

Moi aussi j'avais tout perdu en quittant le Club, en quittant Brisbane. D'une manière différente. Alors ce que je disais, je l'appliquais pour moi aussi. Et sur mes mots, je tourne les talons, le plantant là, disparaissant dans l'angle de la rue, bien décidé a oublier cette soirée. Alors va-t’en. Fais comme si jamais je ne m’étais rappelé ton visage. Je ne suis plus un hors la loi mais, à la différence de toi, je ressens encore ce besoin de détourner les règles. Si tu veux éviter le pire, oublie cette soirée. Et je marmonne presque entre mes lèvres ce qu'il m'avait dit plus tôt, presque pour moi même que pour lui tant ma voix était basse. Bonne chance.

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