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 the witch and the harlot ♠ robinson

Robin-Hope Berry
Robin-Hope Berry
  
ÂGE : quarante-et-un voyages autour du soleil
SURNOM : rob, robinou, robin des bois, carotte par le bro, p'tite lapine par son arrière grand oncle, petite fée par un pretty little galway boy, allons-y gaiement !
MÉTIER : artiste, curatrice à la galerie d'art, bénévole dans un refuge pour animaux.
LOGEMENT : charmant cottage feuillu et bordélique à logan city, peuplé de créatures recueillies en chemin, vous êtes les bienvenues !
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POSTS : 6186 POINTS : 40

TW IN RP : me contacter par mp si besoin <3
ORIENTATION : J'aime tout le monde.
PETIT PLUS : hippie rêveuse dans l'âme ☽ fouillis intrépide & survolté, furieux de tout vivre & tout essayer ☽ orpheline trouvée à la naissance, a grandi en foyers ☽ cœur cabossé, cicatrice au creux du décolleté ☽ (hyper) sensible, optimiste, lunatique, excentrique, impulsive & passionnée ☽ l’art comme éxutoire ☽ d'un extrême à l'autre ☽ fervente protectrice des animaux, de la nature & des plus démunis ☽ vit pour les aventures spontanées, la créativité, les concerts de rock, les cookies vegan, la liberté, les conversations avec des êtres authentiques & les roucoulements de chats ღ
RPs EN COURS : gaby (fb)gaby 3christmassie 7wild berries 8aisling 4 (70s)

dimension slasher : slasher night (phoenix & jaimie)dimension zombies : zombinsondimension fantômes : lady jamesonbloody gaby

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phoenix ☽5 (ds) › when the world's not perfect, when the world's not kind, if we have each other then we'll both be fine, i will be your sister, and i'll hold your hand, you should know i'll be there for you. ☽ 1 (fb)3 (ua)2

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jameson ☽ 3 (dz)5 (df)6 (ds)7 (xmas)8 (survivor) ☽ hitched a ride with the wind and since he was my friend i just let him decide where we'd go, when a flower grows wild, it can always survive. wildflowers don't care where they grow. ☽ 12 (halloween)4 (ua)5 (vintage)

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aisling ☽ 4 (70s) › it feels like a perfect night for breakfast at midnight, to fall in love with strangers, ah ah ah ah, yeah, we're happy, free, confused and lonely at the same time, it's miserable and magical, oh yeah, tonight's the night when we forget about the deadlines, it's time! ☽ 1 (fb)3 (vintage)2 (aliens)

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gaby ☽ 1 (fb)2 (df)4 › you look like a movie, you sound like a song, my god this reminds me of when we were young. let me photograph you in this light in case it is the last time that we might be exactly like we were. ☽ 3 (mpr)

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kyte ☽ › no act of kindess, no matter how small, is ever wasted. ☽ 1 (fb)2 (fb)3 (kyte roding, dz)
RPs EN ATTENTE : joseph (fb teotfw) ☽ birdie ☽
AVATAR : rachel mcadams
CRÉDITS : (ub) jamie / (présentation liens profil) queen birdie <3
PSEUDO : birdiesnow
INSCRIT LE : 08/03/2016
https://www.30yearsstillyoung.com/t7659-robin-hope-berry-fall-seven-times-stand-up-eight
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Message(#)the witch and the harlot ♠ robinson EmptySam 27 Oct - 20:17


the witch and the harlot
"we’re free in our wilderness, we lift each other up, we survive because the fire inside of us burns brighter than the fire around us, here’s to us!"
« Un pied sur cette ronce, l’autre sur cette pierre, ouai, c’est bien, je m’en sors bien ! » m’encourageais-je à voix basse, le cœur battant, les doigts agrippés à la rambarde, mes petits mocassins chics glissants légèrement sur la pierre du bâtiment, ma grosse robe bouffante et mallette sur l’épaule n’aidant pas particulièrement à la fluidité des mouvements. En bas, mon poney Robin Jr me regardait escalader le mur de la maison close avec un air plus que perplexe et je ne pouvais pas le blâmer. Il est vrai que j’aurais pu passer par l’entrée principale, me la jouer cowboy en faisant claquer la porte à double battant façon saloon même, mais voilà, la nuit était tombée et c’est bien connu, la nuit, les scélérats sont de sortis ! J’aimais autant éviter de finir sur un bûcher ou pendue pour peu qu’un bourru bourré ne décide subitement de se lancer dans une chasse à la sorcière. Et puis, je devais bien l’admettre, escalader un mur pour rentrer en catimini par une fenêtre avait quelque chose d’excitant qui me rappelait mes jeunes années de brave bandit en herbe - époque bénite où j’avais décidé de me rebeller contre ma condition de guérisseuse de mère en fille et où j’avais rejoins un groupe de brigands parmi lesquels je volais les diligences de riches pour offrir aux pauvres à la Robin Des Bois dont j’étais une fervente adoratrice. Ah, j’étais un sacré bout en train à l'époque, ça je peux vous le dire ! Ma carrière fût de courte durée cependant, les humains ayant cette fascinante capacité à se retourner contre la main qui les nourri, mais bon, pas de regrets ! Et puis, j’avais pu sucrer quelques jolies robes dans la foulée, dont celle que je portais aujourd’hui-même ! Elle était un peu dépassée de mode et de nos jours je devais aussi forcer pour y rentrer mon postérieur mais une fois passé elle m’allait comme un gant if I may say so myself. C’est que je voulais me montrer sous mon meilleur jour pour ma fidèle cliente et amie Mademoiselle Jameson ! Elle qui était toujours si distinguée, je voulais lui faire honneur. Et puis, je n’étais guère souvent conviée en ville et, préférant de loin les pantalons et chemises amples pour m’occuper de mes bêtes et de mon jardin dans mon Canyon poussiéreux, je ne m’habillais jamais aussi chic chez moi, alors quand je lui rendais visite, je voulais marquer le coup. Sournoisement, je me suis donc faufilée dans sa chambre la tête la première et quand j’ai voulu me donner de l’élan pour passer le reste de mon corps j’ai dû y mettre un peu trop de force car je me suis presque aussitôt retrouvée sur les fesses après avoir effectuée une galipette je dois dire assez impressionnante si toutefois elle avait été contrôlée. Me redressant aussitôt comme si de rien n’était, je me suis assise le plus élégamment possible sur un petit tabouret, mallette en main, et j’ai adressé mon plus beau sourire à Jameson : « Bien le bonsoir chère amie. Comme convenu j’ai apporté les fioles pour vous et les filles, celles avec la p’tite boisson à base d’armoise qui… enfin, vous savez ! j’ai ajouté avec un petit clin d’œil entendu comme les murs avaient des oreilles et que la contraception n’était pas vu d’un très bon œil par chez nous. Et du coup j’en ai profité pour apporter d’autres soins ! Si vous vous sentez d’humeur, ça va de soit ! Voyons voir… » j’ai ouvert mon petit sac et j’en ai sorti toutes les fameuses fioles ainsi qu’un énorme coffret remplis de plantes et potions et pages de sortilèges en vrac qui ne seraient jamais rentré dans ma mallette sans l’aide précieuse d’un sort qui m’était bien pratique et ainsi j’ai commencé à parcourir la petite liste manuscrite que j’avais préparé en vu de ma rencontre avec mon amie : « Alors, alors ! Rituel pour la purification de l’âme avec massage revigorant et alignement des chakras (très en vogue en ce moment !), encens pour repousser les esprits néfastes (ça aussi), infusion anti gueule de bois, lotion de jouvence, invocation d’esprit et communication avec l’au-delà, décoction anti ballonnements et flatulences, décoction POUR flatulences, si l’on se sent d’humeur joueuse, héhé, hum, reprenons : baume bariolé pour lèvres irrésistibles, élixir de désir, sirop contre vilaine toux, philtre d’amour, potion de Morphée pour nuit paisible… (j’aimais bien trouvé des petits noms catchy pour mes préparations) celle-ci est bien pratique aussi si l’on souhaite écourter la séance d’un client, clin d’œil clin d’œil ! Enfin, la liste est longue et comme vous le savez je sais faire… presque n’importe quoi ! roucoulais-je fièrement avec une petite pointe de vanité, torse bombé, nez pointé : Alors, où va votre préférence, tendre amie ? »

codage par amatis et birdiesnow



please picture me in the weeds. before i learnt civility i used to scream ferociously any time i wanted.

:gayheart::
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Jameson Winters
Jameson Winters
la louve raffinée
la louve raffinée
  
Présent
ÂGE : quarante-six ans.
SURNOM : Jaimie, Jam'. Maître Winters au boulot. Au lit, aussi.
STATUT : Célibataire. Succombe parfois aux plaisirs sans lendemain.
MÉTIER : Avocate associée chez Ashburn Rose. Militante écologiste et condition animale.
LOGEMENT : #102 Logan City, une immense villa bien trop vide.
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POSTS : 6455 POINTS : 0

TW IN RP : par mp si besoin ♡
ORIENTATION : J'aime tout le monde.
PETIT PLUS : Irlandaise & Amérindienne du Canada, j'ai un petit accent. Je me ressource dans la nature. Combattre les injustices me fait vibrer. Je suis aussi à l'aise dans les bas fonds de Dublin que dans les soirées guindées de l'élite australienne. Vegan depuis mes 15 ans, je milite pour préserver la nature. Légalement, de nos jours. Du moins j'essaie. J'ai adopté une chienne/louve que j'aime comme ma fille. Je n'ai jamais perdu un procès. Certains me décriraient comme une féministe autoritaire et mal baisée. Ceux là sont toujours perturbés lorsqu'ils rencontrent une femme qui se comporte comme eux.
DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP
CODE COULEUR : #336699
RPs EN COURS : Christmasbin [7]

I'm a survivor :
ATELIER I ↟ Robin
ATELIER II ↟ Asher
ATELIER III ↟ Eve

Flashbacks ↠

Réalités alternatives ↠ Zombinson [d.z.]Witchy Robin [d.f.]

↟ ↟ ↟

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PHOENIX — I want to heal, I want to feel like I'm close to something real, I want to find something I've wanted all along: somewhere I belong. Nous avions à peine vingt ans et nous rêvions juste de liberté.

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ROBIN — Her eyes look sharp and steady into the empty parts of me. Still my heart is heavy with the scars of some past belief.

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LAOISE — We've been gone for such a long time that I'm almost afraid to go home. A long road is a long, dragged-out imagination where things can go wrong, but we keep rolling on.

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GABRIEL — I'll keep your heart safe in the palms of my hands until it can beat on its own again.

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KYTE — Old growth holds hope, let the brambles scrape your skin; scars are story books, blood will wash away our sins.



RPs EN ATTENTE : Phoenix [3]Phoenix [f.b.]Bosie me boy [d.f.]Slasher Night ↟ Robin [4] ↟ Robin & Phoenix [r.a. 2]

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AVATAR : Maggie Siff
CRÉDITS : Birdiesnow (avatar), anaëlle. (signature), loonywaltz (UB), mapartche (dessin <3 )
PSEUDO : Whitefalls/Whitewolf
INSCRIT LE : 08/03/2016
https://www.30yearsstillyoung.com/t7655-jaimia-winters-you-were-expecting-me-to-be-a-man-my-father-was-too
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Message(#)the witch and the harlot ♠ robinson EmptyMar 30 Oct - 14:34

The witch and the harlot
Robin & Jameson
"They've heard them sing in strange tongues of melancholy; of the gods, of the night, and of glory. Of the dead, and their memory."
Appuyée contre la fenêtre de mes appartements, je regardais le soleil se coucher sur la plaine aride. J’aimais comme ses reflets chatoyants caressaient fébrilement les bâtiments de bois bordant ma ruelle avant d’être étouffés par une obscurité opaque. Rares étaient les soirs où je pouvais honorer ce joli spectacle. Car lorsque le crépuscule déclinait ses couleurs, je performais ma propre mascarade, divertissant mes convives au rythme d’un air de piano pour accompagner quelque promesse lascive glissée au creux d’une oreille ou la caresse d’un baiser sur une peau rugueuse et salée. Mais cette nuit, je n’appartiendrai qu’aux astres et aux étoiles. C’est que la guérisseuse et moi avions un accord, voyez-vous. Lorsque la pleine lune éclairait la nuit noire, elle quittait sa petite cabane à l’orée du Canyon des Veuves et traversait la lande pour me rejoindre. J’ignorais si elle avait instauré ce petit rituel pour des raisons énergétiques que je ne pouvais percevoir ou si son choix était purement pratique : je ne m’aventurais pas souvent dans l’outback, mais j’imaginais aisément qu’il était bien plus prudent de galoper sous ces pâles rayons nocturnes qu’éclairée par la seule lumière d’une maudite torche ! Je savais simplement qu’il m’était fort commode de retenir cette date spécifique, et j’en venais à attendre ces pâles soirées avec une impatience non dissimulée.

Ma surprenante amie ne me rejoignant d’ordinaire qu’à la nuit noire, j’ai supposé que j’avais le temps de me prélasser dans un bain. Lorsque Brisbane avait pour la première fois obtenu l’eau courante en 1866, j’avais très chaleureusement suggéré au maire de s’assurer que la tuyauterie passerait près de ma maison close. Mon souhait fut bientôt exaucé et les travaux commençant, j’avais acheté une superbe baignoire en céramique que Bosie et quelques acolytes étaient chargés d’installer dans ma chambre. Après quelques aménagements fort complexes, un charpentier avait finalement relié ma somptueuse bassine à un geyser, une toute nouvelle invention en provenance de Londres permettant de chauffer l’eau. J’avais désormais le luxe de me tremper dans un bain tiède directement dans mes appartements ! J’ai glissé dans l’eau avec un soupir de satisfaction et savonné mon corps en fredonnant quelques chansonnettes dans ma langue maternelle. Je ne m’abandonnais à ce plaisir solitaire que depuis quelques minutes lorsque d’étranges bruits sous ma fenêtre m’incitèrent au silence. C’était comme si quelqu’un essayait… d’escalader les ronces pour pénétrer dans ma demeure. Les réflexes aiguisés par une vie où je ne m’étais jamais vraiment sentie en sécurité, je me suis extirpée de mon bain pour m’enrouler dans un peignoir blanchâtre afin de dissimuler mon corps. Réflexe idiot s’il en était puisque toute la ville avait déjà apprécié ce spectacle mais que voulez-vous, une femme se sent rarement sereine ses attributs ainsi exposés. J’allais me diriger vers ma coiffeuse pour m’emparer du mini-colt qui y trônait lorsque l’intrus passa sa jolie tête bouclée par ma fenêtre. Robin. Évidemment. Rassurée, j’ai laissé un sourire indulgent étirer mes lèvres tandis qu’elle plongeait dans ma chambre tête la première au prix d’une galipette originale et passablement impressionnante. Quel étrange petit bout de femme ! Après toutes ces années de collaboration, Robin s’acharnait toujours à grimper en catimini le long de mon mur tel un amant fugace ou un dangereux bandit. J’avais beau lui expliquer que notre association lui assurait la sécurité au sein de mon établissement, elle semblait intimement convaincue que mes simplets de clients s’empresseraient de la jeter au bûcher. Qui étais-je donc pour tenter de la raisonner ? J’étais après tout bien placée pour savoir que les hommes se retournaient souvent une passion destructrice contre les femmes qui ne se cantonnaient pas aux rôles d’épouses, de filles ou de mères.

« Robin. » Je l’ai donc saluée d’un ton posé tandis qu’elle se redressait en réarrangeant dignement ses jupons d’une jolie couleur framboise. Je la trouvai ravissante. « Vous-êtes en avance ma tendre amie. Comme vous pouvez le constater, je ne suis pas vraiment apprêtée pour vous recevoir comme il se doit. » Mais ma petite compagne était sauvage, et je savais qu’elle ne se formaliserait guère du caractère inapproprié de ma tenue. A vrai dire, il m’était parfois arrivé de me dévêtir en sa présence pour bénéficier des onguents miraculeux qu’elle appliquait sur mon corps. Piquée de curiosité, je l’ai d’ailleurs regardée s’installer sur un tabouret et fouiller dans un grand sac pour en retirer les petites fioles d’armoise que je lui commandais mensuellement afin d’éviter la prolifération de bâtards au sein de mon établissement. « Dieu soit loué ! » Je me suis exclamée alors qu’elle alignait ce précieux remède sur ma coiffeuse. « Je les distribuerai à mes filles dès demain. » J’eus à peine le temps de ranger les petites bouteilles dans le coffre au pied de mon lit que Robin plongeait à nouveau dans son sac, déplaçant ses potions avec d’agréables petits tintements tout en m’en vantant les mérites de sa voix claire. Un sourire enjoué au coin des lèvres, je m’émerveillais de son inventivité et trépidais tant d’essayer ses diverses préparions que mes doigts ricochèrent avidement les uns contre les autres. C’est qu’on sentait, en l’écoutant, tout le soin que la guérisseuse portait à sa présentation et la fierté qu’elle plaçait dans son savoir-faire ancestral. Ma sorcière bien aimée était une véritable petite femme d’affaires et en cela je lui accordais tout mon respect. « Cela va de soi. » Je l’ai donc encouragée alors qu’elle se flattait de la maîtrise de son art.

« Et bien ma chère, vous m’avez si agréablement vendu vos délicieuses concoctions que me voilà bien embêtée car je ne saurais laquelle choisir en premier ! » J’ai avoué avec un éclat de rire de circonstance et pas moins sincère. Nous roucoulâmes en échangeant une œillade taquine, quelques regards doucereux lancés par-dessus nos épaules et un signe séducteur esquissé du bout des doigts avant de retrouver notre sérieux. « Mais je paierai le prix fort pour obtenir votre lotion de jouvence car vous en conviendrez, les années commencent à laisser leurs traces et j’ai peur que ces inéluctables flétrissures ne se révèlent pas excellentes pour le business. » J’ai avoué en me redressant pour tenter de conserver ma dignité malgré cet aveu fort douloureux. Je me suis délicatement raclé la gorge et j’ai relevé les yeux vers ma talentueuse guérisseuse. « Je suis aussi foncièrement intéressée par votre baume bariolé pour lèvres irrésistibles, je suis sûre qu’il fera un ravage sur ma clientèle. Oh, et puis ajoutez-y donc un élixir de désir, j’aime particulièrement son arôme. Quant au sirop contre la toux et la potion de Morphée, voilà qui pourrait aussi s’avérer fort utile… » Je commandais sans compter en extirpant ma bourse de velours du coffre-fort habilement dissimulé dans un meuble factice. « Et pouvez-vous m'en dire davantage sur le massage revigorant avec purification de l’âme ? » J’ai demandé d’une voix neutre, soudain très intéressée par la dentelle blanche qui bordait mon peignoir. « C’est que je suis assez… incommodée… par quelques fantômes de mon passé. Aussi un alignement de mes… chakras pourrait s’avérer nécessaire, ne croyez-vous pas ? » J’ai tenté de prononcer ce mot étrange comme elle venait de le faire : avec un roulement mystérieux de la gorge. J’espérais qu’ainsi elle ne se douterait pas de mon ignorance et s’imaginerait que je savais exactement de quoi elle voulait parler. Hélas, je ne connaissais pas ce mot impie ni sa signification, mais j’étais femme à tester de nouvelles choses, et peu encline à rester enlisée dans les mailles d’un passé qui ne m'apportait jamais rien de bon.                

(c) DΛNDELION


follow in no footsteps listen for the true guides
The river's a hymnal and the leaves are applause. Trees sing in whispers with the wind pulling their arms. Hold still and listen, your hand on my heart. If you need them these beacons will lead you back to the start.

:l::



Dernière édition par Jameson Winters le Ven 26 Juil - 20:56, édité 1 fois
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phoenix ☽5 (ds) › when the world's not perfect, when the world's not kind, if we have each other then we'll both be fine, i will be your sister, and i'll hold your hand, you should know i'll be there for you. ☽ 1 (fb)3 (ua)2

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jameson ☽ 3 (dz)5 (df)6 (ds)7 (xmas)8 (survivor) ☽ hitched a ride with the wind and since he was my friend i just let him decide where we'd go, when a flower grows wild, it can always survive. wildflowers don't care where they grow. ☽ 12 (halloween)4 (ua)5 (vintage)

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Message(#)the witch and the harlot ♠ robinson EmptyVen 19 Juil - 17:22

the witch and the harlot
"empowered women empower women"
@jameson winters
Elle flatta mes préparations, je rougis, nous roucoulâmes de gaité, puis les affaires reprirent. Le sourire cajoleur qui étirait mes lèvres fût toutefois de courte duré lorsqu’elle commença à parler de ses flétrissures avec cet air noble et blessée de grande dame qui la caractérisait. « Balivernes chère amie, vous êtes de toute beauté, et ce, flétrie ou non ! » répondis-je aussitôt en me pensant rassurante et en agitant une petite main chagrinée sous son nez pour balayer ses émois discrets qui me pinçaient le cœur. Ma vocation était, avait toujours été, de rendre la vie plus douce à mes clientes, et non de les faire complexer que diable ! Sur ce, je sortis néanmoins ma petite lotion de jouvence, car le client est roi. Fortunée et fort ouverte d’esprit comme de coutume, Jameson accepta d’ailleurs la plus part de mes propositions, du baume bariolé au rituel purificateur, et je sentis un sourire ému et flatté creuser à nouveau les fossettes de mes joues. Elle déclina cependant ma p’tite boisson garante de météorisme et je la rangeais alors dans mon sac, un peu déçue mais compréhensive : « Excellents choix ! » répondis-je en bonne petite femme d’affaire que j’étais. Elle m’avoua alors de son parlé très poétique et vague être incommodée par des fantômes de son passé et être désireuse d’en savoir plus sur le massage énergisant : « Bien sûr, bien sûr ! je me suis redressée et mieux réinstallée, toussotant élégamment pour me préparer psychologiquement, et puis je me suis lancée : C’est un rituel purificateur qui vise à un rééquilibrage énergétique du corps et de l'esprit, en somme je retire ce qu’il y a en trop et je rajoute ce qu’il manque pour une sérénité toute retrouvée ! Mais je vous connais, jeune gerbille assoiffée de connaissances, vous allez vouloir plus de précisions, héhé, alors allons-y : voyez-vous, notre énergie vitale est comme… l’eau d’une rivière, moui, c’est bien ça. Idéalement cette eau est cristalline et fluide, mais ce n’est pas toujours le cas, ça non. Elle peut être trouble, avoir une branche d’arbre dedans, des crottes de piafs, parfois il n’y a plus assez d’eau, bref ! Un joyeux bordel ! Et dans ma p'tite métaphore les chakras seraient… les… moulins à eau au bord de la rivière. Oui, voilà ! Il y a sept chakras principaux : le chakra couronne, ou sahasrara (oui) qui touche à la spiritualité, la conscience et la connaissance, celui du troisième œil pour l’intuition, la clairvoyance et la confiance en soi, le chakra de la gorge pour la communication et la créativité, celui du cœur pour l’acceptation, l’amour et la compassion, le chakra du plexus solaire qui gère la force, la détermination et le pouvoir, le chakra sacré pour la sensualité, le plaisir et la sociabilité, et le chakra racine pour la sécurité, l’énergie et le confort. Voilà. Et pi’ si vous êtes troublée ou manquez d’énergie, c’est peut-être que vos moulins ils touchent plus l’eau ma p'tite dame. Alors moi j’vais vider tout ce qu’il y a de négatif dans votre rivière puis je re-remplis le tout avec plein de bonne énergie propre et saine et je vais harmoniser vos chakras pour qu’ils soient bien ouverts et qu’ils tournent dans le bon sens. Puis vous inquiétez pas pour moi, avec le temps j’ai appris à pas garder la négativité en moi, je suis très douée héhé. En bref, à la fin, votre rivière sera toute fluide avec une eau cristalline et des moulins qui tournent bien ! j’expliquai, me trouvant très limpide. Z’allez voir, c’est magique » j’ai ricané compendieusement à ma p’tite blague et puis j’ai repris mon sérieux, car j’étais une professionnelle tout de même. « Installez-vous ma douce, je vais juste me laver les mains, et je suis toute à vous ! » et, joignant le geste à la parole, je partis me frotter les mains dans la petite bassine qui se trouvait là. Pas de doute, j’étais ravie que mes soins soient doux et spirituels ce soir-là. C’est que je n’avais pas reçu le surnom de « cut wife » pour rien, et si je soutenais de tout cœur les femmes que j’aidais à avorter, je n’étais pas mécontente de passer la soirée sans recevoir de liquide amniotique sur les mains. Une fois propre, j’ai donc allumé mes petites bougies de rituel, récité quelques vers sacré pour l'ambiance, sorti mes huiles essentielles adéquates et les ai amoureusement alignées sur la table de nuit de la belle. J’allais me mettre au travail quand subitement, une petite musique fort sympathique s’est élevée de l’étage du bas, attirant mon attention. C’était une mélodie faite au piano, douce, entrainante et envoutante, et il n’en fallut guère plus pour que je me mette à danser mollement et joyeusement. Ce ne fût que lorsque mon regard croisa celui de mon amie que je me sentie légèrement prise au dépourvu : « C’est… euh, juste un petit caillou dans mon soulier, je… je vais les retirer, c’est mieux pour la connexion avec la terre de toute façon ! » je libérais donc mes pieds et m’apprêtais à grimper à mon tour sur le lit quand mon petit orteil vint rencontrer la commode avec une violence non anticipée « Ouïe ouïe ouïe ouïe crotte de bouc de Mendès ! » jurai-je en sautillant sur place, mon pied endolori dans mes mains. Puis mon regard croisa une fois de plus celui de la mère maquerelle et je toussotai pour reprendre contenance. « Hum, tout va bien, nous disions donc… » Poursuivis-je dignement en m’asseyant à ses côtés comme si de rien. Je me frottais les mains, cette fois prête à me mettre au travail pour de bon, mais jamais deux boulettes sans trois, comme on dit, et je fus soudainement prise d’une crise d’éternuements furieuse. J’étais enchifrenée à cause des poils de mes chats, je le savais bien, mais je me trouvais déjà assez peu professionnelle et je m’étais assez couverte de ridicule comme ça alors je décidai de trouver une excuse qui passerait peut-être un peu mieux : « Ah la la ce pollen, vous savez ce que c’est héhé, hum, d’ailleurs j’ai une petite potion contre les allergies aussi si ça vous dit… mais vous avez raison, chaque chose en son temps, le rééquilibrage d’abord, donc ! Détendez-vous chère amie, je m’occupe de tout ! » J’ai attendu qu’elle se replace confortablement et puis j’ai laissé glissé mes mains à quelques centimètres au dessus de son corps pour capter ses énergies et ce qu’il fallait rééquilibrer. « Hmmmoui, je vois, un chakra du plexus solaire très développé... et… OULA, de grosses lacunes côté chakra cœur ! commentai-je tout haut avec mon tact habituel, yeux fermés pour plus de concentration. Bien… bien… eh bien au boulot ! » et, joignant le geste à la parole, au boulot je me mis, massant et rééquilibrant tantôt doucement tantôt frénétiquement de mes doigts et bonnes ondes le corps et l’énergie de mon amie.

Je n’étais qu’au début de ma prestation quand soudain un éclair déchira le ciel sombre de la nuit, suivi de furieuses giboulées se déversant brutalement sur le toit du lupanar, et d’un courant d’air sortant de nul part venant grossièrement éteindre mes petites bougies ! J’ai relevé la tête comme un animal furtif aux aguets, un drôle de pressentiment me saisissante aussitôt les tripailles. Coulissant du lit, je me suis hâtée vers la fenêtre pour voir ce qu’il en retournait mais je ne vis que des hommes et des femmes courir en tout sens pour s’abriter, dont un sacré paquet se précipitant vers la maison close. Je restai immobile un instant, puis très vite des haussements de voix éclatèrent à l’étage du dessous. J’ignorais s’il s’agissait d’une dispute entres ivrognes ou de quelque chose de plus surnaturel, mais dans le doute je décidais de ne pas trop impliqué ma tendre amie que je considérais moins apte à gérer cette situation que moi, qui combinait la double casquette de sorcière et ancienne jeune malfrat en herbe. « Bougez donc pas ma jolie, j’vais voir c’qui s’trame ! » aussitôt dit aussitôt fait, j’ai recouvert la mère maquerelle d’un petit drap avant de me faufiler hors de la chambre. Au même instant, je percutai un homme bien propre sur lui au petit chapeau haute-forme et regard profondément vide qui sortait d’une autre chambre. « Hors de ma vue, gourgandine stéatopyge » a-t-il dit de sa voix morne et suffisante. J’ai roulé des yeux, comme si ce maraud n’aurait pas vendu père et mère pour s’accagner avec la belle. Les hommes pouvaient être si barbares et puériles. Toujours là, à essayer d’emberlucoter les femmes, et puis à se retourner contre elles quand leur (manque de) charme modique ne les menaient nul part. « Alors tout d’abord c’est son métier ensuite elle est très bien proportionnée merci bien et enfin c’est vous qu’êtes dans son établissement alors si z’êtes pas content cassez-vous donc, vous manquerez à personne hein vous inquiétez donc pas… » « …c’est à vous que je m’adresse » a-t-il répliqué d’un ton égal et j’ai écarquillée les yeux, offusquée, le fixant avec incrédulité tandis qu’il faisait mine de se détourner, comme si ma vision pourrait porter atteinte à sa chasteté ou que sais-je encore. Courroucée, je serrai les poings, fulminante : « Ouai bah regarde moi bien en face, il faut que tu t’y fasses, parce que j’vais nulle part, pendard ! » « Prenez garde à ce que vous dites la vilaine, je connais des gens haut placés, des gens qui pourraient avoir votre tête en un claquement de doigt si je le demandais » Ainsi le fumier était un « homme important » et son pouvoir médiocre lui conférait le droit de maltraiter qui bon lui semblait. Ah non, pas d’ça avec moi, j’en avais vu d’autres ! Il s’éloignait déjà en faisant une p’tite oraison jaculatoire minable pour préserver son âme je suppose quand je décidai de le suivre dans les escaliers pour lui brailler naïvement le fond de ma pensée : « Et moi j’vous dit qu’il ne suffit pas de se mettre une plume dans le cul pour ressembler à un coq » Là il faut croire qu’il s’est énervé pour le bon et sans qu’aucune lumière ne s’allume dans le fond de ses yeux mornes, il a levé sa main ganté vers moi et il m’aurait sans doute décroché la gifle du siècle si toutefois un amas d’homme ne lui avait pas foncé dessus, l’embarquant dans la foulée dans une sorte de castagne collective que je n’avais pas vu venir. J’ai papilloté, cherchant la brute mièvre du regard mais il avait bel et bien disparu, englouti sous cet amas de poings et coups et visages déformés de colère et chaises volantes. Fous, les gens étaient devenus fous ! Et quand je senti m’envahir la pulsion fugace de m’emparer du balai qui gisait là pour cogner sur le premier venu, je compris qu’une force surnaturelle était à l’œuvre. Mais j’étais moi-même une créature surnaturelle, et ce genre de sort de pouvait guère m’atteindre. Ainsi, quand le visage oisif de mon ami Brute Mièvre ré-émergea de la foule, il fût aussitôt accueilli d’un manche un balai en pleine face. J’éclatai d’un rire diabolique alors qu’il tombait les quatre fers en l’air avant de me pencher vivement pour éviter le tabouret qui volait au dessus de ma tête. Oui, les gens étaient devenus fous, et contrairement à mes bonnes intentions premières, je ne semblais plus tout à fait disposée à me faire discrète, encore moins calmer la situation. « BASTON ! » m’époumonai-je alors avant de foncer joyeusement dans le tas.

codage par amatis et birdiesnow



please picture me in the weeds. before i learnt civility i used to scream ferociously any time i wanted.

:gayheart::
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Jameson Winters
Jameson Winters
la louve raffinée
la louve raffinée
  
Présent
ÂGE : quarante-six ans.
SURNOM : Jaimie, Jam'. Maître Winters au boulot. Au lit, aussi.
STATUT : Célibataire. Succombe parfois aux plaisirs sans lendemain.
MÉTIER : Avocate associée chez Ashburn Rose. Militante écologiste et condition animale.
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PETIT PLUS : Irlandaise & Amérindienne du Canada, j'ai un petit accent. Je me ressource dans la nature. Combattre les injustices me fait vibrer. Je suis aussi à l'aise dans les bas fonds de Dublin que dans les soirées guindées de l'élite australienne. Vegan depuis mes 15 ans, je milite pour préserver la nature. Légalement, de nos jours. Du moins j'essaie. J'ai adopté une chienne/louve que j'aime comme ma fille. Je n'ai jamais perdu un procès. Certains me décriraient comme une féministe autoritaire et mal baisée. Ceux là sont toujours perturbés lorsqu'ils rencontrent une femme qui se comporte comme eux.
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PHOENIX — I want to heal, I want to feel like I'm close to something real, I want to find something I've wanted all along: somewhere I belong. Nous avions à peine vingt ans et nous rêvions juste de liberté.

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ROBIN — Her eyes look sharp and steady into the empty parts of me. Still my heart is heavy with the scars of some past belief.

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LAOISE — We've been gone for such a long time that I'm almost afraid to go home. A long road is a long, dragged-out imagination where things can go wrong, but we keep rolling on.

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GABRIEL — I'll keep your heart safe in the palms of my hands until it can beat on its own again.

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KYTE — Old growth holds hope, let the brambles scrape your skin; scars are story books, blood will wash away our sins.



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INSCRIT LE : 08/03/2016
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Message(#)the witch and the harlot ♠ robinson EmptyVen 25 Oct - 18:19

The witch and the harlot
Robin & Jameson
"They've heard them sing in strange tongues of melancholy; of the gods, of the night, and of glory. Of the dead, and their memory."
Les yeux de ma talentueuse amie s’éclairèrent alors que je montrai de l’intérêt pour sa méthode d’alignement ancestrale. D’une voix passionnée qui forçait le respect, elle m’expliqua alors de son franc-parler comme mon énergie était telle une rivière infestée de crottes d’oiseaux. Je plissai le nez, quelque peu offensée par son insinuation, mais elle continua son explication, imperturbable. Son savoir était tel qu’il m’était facile d’imaginer les moulins régulant ma rivière, et en entendant leurs caractéristiques intrinsèques, je n’avais aucun doute quant au fait que certains étaient bel et bien plus actifs que d’autres. Ma sorcière se proposa aimablement d’absorber les fameuses déjections de volatiles que je ne saurais tolérer, et de rééquilibrer mes… chakras. « Z’allez voir, c’est magique » Elle conclut avec un petit rire et je pouffai à mon tour, enchantée par cette perspective et amusée par son caractère imprévisible. C’est donc satisfaite de cette explication qui me semblait très scientifique et encouragée par son enthousiasme confiant que je m’étendis sur mon lit. Je fermai les yeux, prête à savourer ce soin rituel et me concentrer sur l’agréable bruissement de l’eau dans la bassine où mon adroite praticienne purifiait ses mains. Sa voix séraphique s’éleva dans la pièce en même temps que la senteur des bougies vint me chatouiller agréablement les narines. Apaisée par le tintement délicat de ses fioles, je sentais mon corps se détendre, quand le craquement des lattes et l’agitation que je percevais à travers mes paupières close me poussa à les ouvrir. Je posai alors mon regard sur ma vénérable guérisseuse qui s’était éloignée pour effectuer quelques pas de danse. Intriguée, je me demandais si cela faisait partie de notre rituel, quand elle rejeta la faute sur un caillou placé dans sa chaussure, qu’elle envisagea donc de retirer. « Faites donc, faites donc. » Je l’encourageai poliment, respectueuse de sa mystérieux érudition. Il fallut que ma brune flamboyante se cogne le pied dans ma commode, sautille sur place et éternue comme une furie pour que je comprenne que la magicienne était surtout quelque peu dissipée. « Vous portez vous bien, ma chère ? » Je demandai en me redressant, moyennement encline à l’idée de me faire contaminer en pleine rééquilibration de chakras. C’est que j’étais particulièrement alarmée par la maladie, qui lorsqu’elle me clouait au lit quelques jours, diminuait drastiquement mes revenus. Fort heureusement, le mal qui accablait ma charmante compagne était lié aux fleurs et elle s’empressa d’ailleurs de me vendre une potion pour me protéger de leur pollen (que je refusai d’un geste poli comme elle ne me semblait pas exactement au comble de l’efficacité). La crise passée, je me réinstallai confortablement sous les précieux conseils de la jeune femme qui entreprit de commencer son soin profond. Je sentis mes muscles se détendre à nouveau tandis que ses mains, que je devinais, parcouraient mon corps sans le toucher ni même l’effleurer. Je sentis néanmoins un pli se former entre mes sourcils alors qu’elle s’horrifia d’une carence dans le chakra qui englobait mon cœur et qu’elle entendait prestement corriger. « Nul besoin de trop insister, voilà un organe qui m’est fort peu utile. » Je répondis prestement, tâchant de modérer son enthousiasme comme j’étais peu disposée à m’embarrasser d’émotions inutiles. « Croyez-moi, nombre de mes problèmes seraient évincés si mes filles faisaient preuve de moins de… cœur, justement. » Je plaisantai avec un petit rire suffisant. Pour commencer, elles réfléchiraient peut-être à deux fois avant d’inviter gratuitement quelque blanc bec séducteur dans leurs draps… Enfin, il faut que jeunesse se passe, elles comprendront rapidement que le seul intérêt qu’ils représentent est l’argent que nous pouvons leur tirer.

Satisfaite de cette réflexion, je m’enfonçais dans un agréable voile de bien-être lorsqu’un grondement sourd me ramena doucement à la réalité. Sans ouvrir les yeux, je compris que l’orage éclatait à l’extérieur et sentis une joie macabre emplir mon âme en écoutant la mélodie des gouttes de pluie s’écrasant contre la toiture et les fenêtres de mon établissement. J’aimais ce temps un peu rude, qui me rappelait les hivers en Auvergne, lorsque le mistral menaçait la quiétude intemporelle de notre immense propriété. Hélas, mon amie féérique ne semblait pas accueillir ces giboulées d’un bon œil si j’en croyais son agitation. Je me relevai pour lui intimer de reprendre lorsque des éclats de voix parvinrent à mes oreilles. Je compris alors avec une certaine fascination que ce n’était pas la pluie qui avait ainsi perturbé la sorcière. Non, elle avait dû sentir dans ces giboulées le présage d’un désastre. Sa nature prophétique m’inspirant toute confiance, je la laissai volontiers s’occuper de la vile affaire et prendre les mesures adéquates pour rétablir l’ordre. Pendant ce temps, j’entendais bien me prélasser sous le drap délicat qu’elle avait ramené sur mes épaules avant de quitter la pièce. Clairement, mon autorité n’était pas requise, et j’étais femme à laisser les spécialistes gérer ce dans quoi ils excellaient.

Quelques éclats de voix retentirent, suivis d’une réplique bien envoyée par ma charmante amie à la politesse toute relative. Je sentis un sourire étirer mes lèvres et me détendis, décidément convaincue qu’elle avait la situation en main. Je laissai alors mes pensées vagabonder vers mes stratagèmes et entrepris de classer les informations juteuses obtenues pendant la semaine afin de calculer lesquelles je pouvais monétiser le plus avantageusement et auprès de qui. J’étais totalement absorbée par cette tâche passionnante lorsqu’un grand fracas me rappela que ma prodigieuse sorcière avait disparu depuis bien longtemps. Fâcheusement, ce craquement accompagné d’une pluie de verre qui volait en éclat ne présageait rien de bon quant au traitement que subissaient les meubles de mon établissement. Intriguée et quelque peu importunée, je décidai de descendre à mon tour pour voir de quoi il en retournait. Peut-être aurais-je dû m’en soucier plus tôt après tout, la maison close restait ma demeure et moi seule pouvait y faire régner la loi. Avec des gestes secs et précis, je retirai mon peignoir et enfilai mon corset à la hâte, contrainte à me contenter de ma force toute relative pour en serrer les lacets. J’appliquai ensuite mon maquillage d’une main experte, car il était hors de question que je descende sans far ni rouge à lèvres. C’est que j’avais une réputation à tenir ! Quelques minutes plus tard à peine, je quittai ma chambre en soulevant délicatement mes lourds jupons et me dirigeai vers les escaliers. A chacun de mes pas, la cacophonie devenait plus assourdissante, et je sentais enfler dans ma poitrine une colère viscérale qui n’influençait pourtant guère mon expression faciale, toujours passablement sévère. Dans le petit salon, c’était le chaos. Les chaises volaient dans le visage de mes clients, des groupes insensés se jetaient à plusieurs contre les murs en hurlant des insanités, tandis que d’autres forcenés rampaient pour mordre les chevilles de ceux qui passaient devant leurs mâchoires exaltées. Je sentis mes poings se serrer devant l’offense mais tint malgré tout à rester calme, comme mon autorité naturelle passait par une prestance de glace. C’est sans doute pour cette raison que je m’entendis vociférer : « CESSEZ DONC CES FRIVOLITÉS, VILES CANAILLES ! » Alors que je tonnais cet ordre, je sentis clairement quelques cheveux normalement bien tirés se détacher de ma coiffure et frisotter sur mon front, conférant à mon apparence un brin de folie que je n’étais pas sans ressentir à l’intérieur. Mes paroles tombèrent comme un coup d’épée dans l’eau, ce qui ne fit que renforcer ma fureur. « Vous refusez une intervention censée, je ne suis pas contrariante. » Je commentai d’un ton sec en ôtant délicatement mais nerveusement ma petite veste de dentelle pour ne pas l’abîmer. « Vous voulez du chaos… et bien JE VAIS VOUS DONNER DU CHAOS ! » Un cri gonfla dans ma gorge, avalant mes derniers mots, et je m’élançai dans la bagarre en criant à tout va, persuadée que mon coffre impressionnant me conférait un avantage certain. Passant près de la cheminée, j’attrapai un tisonnier comme je l’avais fait l’autre soir en compagnie de mon jumeau. « AAAAHHH ! HORS DE MON CHEMIN, BÊLITRE IGNARE ! » Je sermonnai un maraud qui se jetait sur ma route. Il tourna un regard vide vers moi et ses yeux prirent une teinte noirâtre qui aurait dû me faire froid dans le dos mais ne fit qu’attiser ma rage. « SOUS-FIFRE DE MAUVAISE AUGURE ! » Je hurlai donc en abattant mon arme sur sa tempe, prenant un malin plaisir à le voir s’effondrer sur le plancher. Un rire dément enfla dans ma gorge et je traversai la pièce, hurlant des insanités et abaissant mon arme sur les têtes qui se présentaient au hasard. C’était comme un de ces jeux qui égaillaient les fêtes foraines, mais en grandeur réelle.

Enivrée par le pouvoir que je ressentais, je grimpai sur une table et brandit mon arme dans les airs en vibrant d’excitation. « TREMBLEZ DEVANT MON COURROUX ! » Je scandais, ravie d’avoir retrouvé – il me semblait – la position de supériorité que j’escomptais ressentir en ce lieu qui était mien. Mais écraser les caboches me lassait déjà de par la répétition sans surprises du geste. C’est alors que je repérai du coin de l’œil cette coquine de sorcière que je me serais faite une joie de dépecer ! « TOI ! » Je la haranguai en pointant sur elle ma tige de fer. « COMMENT OSES-TU AINSI ME DEFIER EN MA DEMEURE ?! » Car c’est bien elle qui m’avait plantée à l’étage, elle encore qui avait utilisé mon insouciance pour semer la discorde dans mon établissement ! J’étais prête à sauter de la table afin de la pourfendre lorsqu’un rire grinçant attira mon attention. C’est alors que je remarquai un homme au physique comique et irritant à la fois qui se tenait un peu en retrait. Une croix inversée pendue a un fil qu’il agitait d’un mouvement de poignet, il murmurait d’étranges incantations dans une langues gutturale que je n'avais jamais entendue avant. La langue du diable! « VOUS ! » Je hurlai, changeant soudainement de cible. Lorsque nos regards se croisèrent, il leva les sourcils dans une expression qu’il voulait sans doute intimidante mais qui lui donnait surtout un air hébété. « C’EST VOUS QUI ÊTES A L’ORIGINE DE TOUT CA ! VOUS ET VOS CHAKRAS MOISIS ! » Je continuai sans me laisser intimider par sa tentative de… dispersion ? Qu’importait sa mesquine stratégie ! Levant mon tisonnier comme une épée, je hurlai : « SUS A L’ENEMI ! » J’étais persuadée que mon petit stratagème rassemblerait autour de moi une armée. Quelle ne fut ma déconfiture lorsque je vis les visages vides se tourner vers moi et l’immense marée humaine courir dans ma direction. Mon instinct de survie fût alors plus important que ma colère, et je me laissai tomber sur le sol tandis que les glorieux idiots s’entassaient sur la table en hurlant, frappant et mâchonnant chaque membre qui apparaissait devant leurs yeux hostiles. Condamnée à ramper pour échapper à cet amoncellement furieux, je pestai en sentant le plancher écorcher la peau délicate de mes bras. C’est alors que je croisai le regard de la guérisseuse écossaise, qui se trouvait par un étrange hasard au même niveau que moi. « Sorcière ! » Je sifflai en rampant plus rapidement vers elle. Quelque peu déstabilisée par les récents événements, je sentais une certaine ambivalence dans la façon dont je souhaitais la traiter. « Qu’attendez-vous donc pour foudroyer tous ces odieux ingrats ? » L’envie de lui abattre mon fidèle tisonnier me transcenda et je levai sans plus attendre mon bras pour l’abattre de toutes mes forces. Hélas, ma position couchée me compliquait la tâche et la barre s’écrasa sur le sol sans toucher sa cible. « A commencer par l’affreux qui se tient près du bar ! » Je continuai en relevant mon arme qui cette fois atteignit le tissu framboise de mon adversaire. Un rire dément s’échappa de ma gorge et, encouragée, je repris mes attaques de plus belle. « Il me semble fort impliqué dans ce remue-ménage ! » Mes gesticulations s’avérant efficaces, je n’étais maintenant qu’à quelques centimètres de la brune aux reflets roux comme le diable et je décidai alors de lâcher mon encombrante bar de fer pour en venir aux mains. Alors que, hystérique, j’essayai piteusement d’attraper le cou de ma rivale, j’en vins à questionner l’étrange pulsion qui me poussait à vouloir l'exterminer tout en complotant avec elle pour anéantir une tierce personne. « Eh bien ? Qu’attendez-vous donc ? » Je la réprimandai en agrippant ses cheveux, faute de mieux, et surtout euphorique à l’idée de voir la foudre frapper enfin le vilain.             

(c) DΛNDELION


follow in no footsteps listen for the true guides
The river's a hymnal and the leaves are applause. Trees sing in whispers with the wind pulling their arms. Hold still and listen, your hand on my heart. If you need them these beacons will lead you back to the start.

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