C'est vendredi soir et Itziar ne bosse pas au bar. Ce qui veut dire qu'elle n'a pas tardé avant d'envoyer un sms groupé à certains de ses potes pour savoir s'ils avaient prévu de faire quelque chose ce soit. C'est Halloween à Dreamworld apparemment. Pour l'occasion le parc a été relooké et peuplé d'acteurs déguisés en personnages tous plus horribles les uns que les autres. Un immanquable à Brisbane de ce qu'il se dit. En plus de cela, les attractions vont être ouvertes jusque tard dans la nuit afin que tout le monde puisse profiter un maximum. Honnêtement, ça emballe directement la jeune espagnole. Elle n'est pas forcément branchée horreur et est d'ailleurs plutôt une chochotte pour ce genre de choses, mais elle a regardé quelques photos et vidéos sur internet et ça a l'air extrêmement fun. C'est une des dernières soirées avant que le parc ne revête ses couleurs de Noël c'est donc maintenant ou jamais. Elle n'hésite donc pas à accepter. Bien sûr qu'elle sera de la partie. Dans le même temps elle pense immédiatement à Archie quand on lui propose cette sortie. Elle ne sait pas trop pourquoi. Surement parce qu'elle n'a pas eu de soirée de weekend libre depuis la fois où elle avait fini sa soirée en jouant à Just Dance chez elle, alors qu'elle ne le connaissait absolument pas. Ils avaient gardé contact après ça et échangeaient régulièrement via sms, elle se disait que c'était surement un bon moyen de le revoir tout en passant un bon moment. Il avait l'air d'être le genre de personne qui pourrait complètement apprécier ce genre de sortie. Elle lui avait donc proposé puis lui avait donné rendez-vous à l'entrée du parc, là où elle était censée retrouver ses quelques potes qui étaient de la partie.
Le début de soirée se passe sans encombre. Le groupe enchaîne les attractions. Montagnes russes, grands huit, manèges un peu plus tranquilles, tout y passe. Ils sont là pour s'amuser et c'est ce qu'ils font. D'ailleurs, comme une soirée sur le thème d'Halloween ne serait pas complète sans un passage par le train fantôme. Ils se retrouvent à faire la queue pour y faire un tour. L'idée ne plait pas forcément à Itziar sur le moment. Le train fantôme, ce n'est pas forcément son genre. Elle n'a aucune honte à l'avouer, ça lui fait peur. Elle sait que c'est faux et que ce sont des acteurs, mais elle ne peut pas s'empêcher d'avoir peur, les jump scare, elle n'aime pas ça, mais elle se plie au jeu. Après tout, elle ne sera pas seule et le tour doit durer à peine plus d'une minute. Elle se dit que pour elle ça va sembler durer bien plus que ça, mais soit. Il faut surmonter ses peurs une fois de temps en temps et puis, personne n'est mort d'être monté dans une de ces attractions. Elle monte avec Archie, elle se dit que lui, il n'en rajoutera pas et ne lui fera pas plus peur pour en rajouter un peu. D'ailleurs, le début du tour se passe plutôt bien. Elle tente de ne pas trop crier dès qu'un acteur se pointe pour les effrayer. Il y a bien une ou deux fois où elle saisit le bras du jeune homme, comme si ça allait changer quelque chose. Puis d'un coup, tout s'arrête. Itziar n'avait jamais mis un pied dans cette attraction avant aujourd'hui, mais elle sait que ce n'est pas normal. Une attraction n'est pas censée s'arrêter nette comme ça en plein milieu. Il y a un soucis et ça, ça ne la rassure absolument pas. "C'est une blague !" Lance t-elle à Archie. Si elle avait su, elle ne serait jamais montée là-dedans et elle se conforte dans cette idée quand une voix résonne dans l'interphone annonçant bel et bien un problème technique, mais qu'il ne faut pas s'inquiéter, le manège va être évacué wagon par wagon. "On aurait pas pu tomber sur une attraction pire que celle-ci pour être en panne." Dit elle ensuite au jeune homme. "J'espère qu'ils vont pas mettre trop longtemps, car franchement, c'est flippant cette ambiance." Oui vraiment, ça avait le don de la mettre très mal à l'aise.
Elle t’avait proposé d’aller à Dreamworld. Pour finir de fêter Halloween. C’était arrivé au milieu de vos SMS, presque sans prévenir. Comme ça, soudainement. Et toi, sans trop réfléchir non plus, tu avais dit oui. Parce que ça pouvait être sympa. Parce que ça pouvait être l’occasion de s’amuser, un peu. Ça te donnait également l’occasion de la revoir sans être complètement torché : tu ne pouvais pas dire non. Tu avais retrouvé Izzie à l’entrée, avec d’autres personnes que tu ne connaissais pas. Tu l’avais retrouvée à l’entrée, avant de filer pour faire des attractions en tout genre. Des trucs qui t’ont presque retourné l’estomac. Des trucs où tu t’es marré comme un con. Gamin. Et puis, il y a eu le train fantôme. Tu te demandes si c’est vraiment son truc, tant elle semble plus calme alors que vous attendez votre tour. Tu te demandes, mais tu ne l’embêtes pas trop pour autant. Et toi ? Tu t’en fiches, un peu. En réalité, tu préfères même sursauter de frousse que d’être malmené dans tous les sens. Et puis, au fond, vous êtes juste là pour vous amuser. Pour vous marrer un peu. Itziar, elle, elle crie, un peu. Ça te fait sourire. Elle t’attrape le bras, parfois. Tu trouves ça attendrissant, même si tu n’es pas certain de la rassurer vraiment. Peut-être que ta présence lui suffit ?
Et tout s’arrête.
Tu fronces les sourcils, un instant. Tu ne sais pas à quoi t’attendre. Est-ce qu’il y avait eu un changement depuis la dernière fois ? Tu ne t’en souviens pas. Tu ne te souviens pas de cet arrêt-là. Peut-être que quelqu’un va surgir d’un coup en hurlant ? Peut-être qu’ils cherchent à vous faire hurler de trouille ? « C'est une blague ! » balance Itziar, confirmant presque tes doutes : il y a un truc qui n’est pas normal. « J’me souviens pas de ça … » souffles-tu, pensif. Et il y a une voix. Une voix qui grésille. Problème technique. Tu t’es enfoncé un peu plus dans ton siège, avec une légère moue. « On aurait pas pu tomber sur une attraction pire que celle-ci pour être en panne. » Tu penches la tête sur le côté, un instant. Elle n’avait pas vraiment tort. Quoi que. « Au moins, on n’est pas la tête en bas, dix mètres au-dessus du sol … » avances-tu, doucement. Peut-être que dans cette situation, ce serait toi qui te serait cramponné au bras d’Itziar. « J'espère qu'ils vont pas mettre trop longtemps, car franchement, c'est flippant cette ambiance. » Tu hoches la tête. Parce que malgré tout, c’est vrai que c’est un peu glauque. C’est vrai que c’est un peu effrayant. Ton corps est secoué par un frisson. Tu as froid. Tu commences à avoir froid, à rester immobile – et les émotions qui étaient retombées n’aidaient en rien. « D’ici … Cinq .. Dix minutes, ils devraient être là, non ? » suggères-tu, en glissant tes mains dans la poche ventrale de ton sweat.
Tu te sens con. Tu te sens con, parce que tu ne sais pas quoi dire. Parce que tu ne sais pas comment tuer le temps. « T’as pas froid … ? » demandes-tu, un peu stupidement – au fond, tu n’étais pas sûr de pouvoir faire grand-chose pour elle, sauf lui donner ton pull et te geler encore un peu plus. Peut-être que tu attends simplement un son. Un bruit, quelque chose. « C’est quand même … vachement calme, non ? » Est-ce qu’il s’agissait d’une mauvaise blague de la part du parc ? Est-ce que tout allait se remettre en marche comme par magie ? « Genre euh … On n’entend même pas les autres. Tu trouves pas ça bizarre ? » Autant de silence. Aussi peu d’animation. « Tu crois que c’est grave si on essaie d’aller voir ? »
Elle n'aime pas les maisons hantées, elle n'aime pas tout ce qui se rapproche de près ou de loin à l'horreur. Elle est ce qu'on pourrait appeler une chochotte quand il s'agit de ces choses-là. Elle l'assume totalement. Avoir peur c'est clairement pas pour elle. Alors, certes, dans la vie il faut surmonter ses peurs, mais pour elle, ça a des limites. Monter dans un train fantôme, c'est une chose et elle le fait volontiers parce qu'elle suit le mouvement, ils sont là pour s'amuser alors il en faut pour tous les goûts. Rester bloquée dans ledit train fantôme, en revanche, c'est bien différent. Dès qu'elle a senti que le manège commençait à ralentir, déjà elle commençait à baliser, mais sur le moment, elle s'était dit que c'était normal, que c'était un endroit où il y avait sûrement quelque chose qui allait leur tomber devant le visage. Elle ne s'imaginait pas que le wagon allait se stopper complètement et qu'on allait leur annoncer un incident. C'était la cerise sur le gâteau. Coincée dans l'attraction qui lui fait le plus peur. Elle ne pouvait pas mieux tomber. Bon quoi que, Archie marque un point, il faut relativiser et se dire que ça aurait pu être pire, comme tomber en panne dans un grand huit avec la tête en bas. "Attends mais en plus ces trucs là ça tient pas juste avec la force centrifuge ?" demande t-elle avant d'ajouter "Que genre ça tient à l'envers juste parce que c'est lancé à pleine vitesse." Elle n'était pas bien sûre que ce soit seulement ça, ça lui fit parcourir un petit frisson dans le dos cependant. C'était sans doute un peu plus sécurisé que ça et le manège n'était surement pas simplement posé sur des rails, il y avait probablement des sécurités particulières, surtout en 2018. Alors, au final elle ne savait pas trop quelle situation elle préférait le plus. Dans les deux cas, le moment ne pouvait pas être très plaisant. "J'espère." Lui répond-elle quand il demande si d'ici une dizaine de minutes quelqu'un les aura tirés de là. "Oh punaise t'imagines s'ils nous oublient ? ... Non pourquoi j'pense à ce genre de trucs moi." dit elle ensuite. Le chic de se faire peur toute seule. Ils ne sont quand même pas idiots non ? Ils vont vérifier que tous les wagons sont vides avant de fermer boutique. Ca semble logique. Elle espère que ça l'est pour ceux chargés de les sortir de là.
Elle trouve le temps long. Elle sait que ça ne doit pas faire bien longtemps qu'ils sont bloqués, mais elle a l'impression que ça fait des heures. Finalement, un train fantôme c'est encore plus flippant quand on enlève la musique et la lumière tamisée. Elle est tellement flippée qu'elle ne sait pas trop quoi dire. Elle se dit que si elle parle elle n'entendra pas si quelque chose approche. Elle ne sait même pas ce qui pourrait approcher ici, mais elle anticipe quand même. On pourrait croire qu'elle regarde trop de films d'horreur et pourtant, elle s'en tient éloignée comme si c'était la peste. Archie fini par lui demander si elle n'a pas froid. "Non ça va, j'me suis habillée en conséquence." Elle était du genre frileuse, n'ayant connu que le climat relativement doux de Madrid. Quand elle sort le soir, elle prend toujours un pull. Surtout quand elle sait qu'elle va rester dehors. Elle s'était donc couverte ce soir et pour l'instant elle n'avait pas froid, même si l'air se rafraîchissait. Sûrement parce qu'ils étaient immobiles et qu'ils n'étaient plus absorbés par l'amusement. "C'est étrange non ?" lui demande t-elle quand il mentionne le calme ambiant. C'est vrai que c'est calme, on n'entend plus un bruit, pourtant, ils n'étaient pas seuls dans ce train fantôme. Ou du moins, quand il s'est arrêté, ils n'étaient pas seuls. "Bah maintenant que tu le dis, si c'est bizarre. Genre ils nous ont oublié ou quoi ? Ou alors leur manège est super bien insonorisé ?" non ça ce n'était pas possible après tout ce n'était qu'une structure en taule décorée. Elle sort son téléphone de sa poche, elle ne sait pas pourquoi elle n'y a pas pensé plus tôt. Ca fait presque un quart d'heure qu'ils sont là à attendre, ça ne ferait sûrement pas de mal d'aller voir ce qu'il se passe. "J'crois qu'ils avaient cas venir plus vite oué." Dit elle, repoussant la barre de sécurité du petit wagon. Elle allume la lampe torche de son téléphone pour éclairer le décor et regarder ou elle met les pieds, puis elle sort du wagon. "J'ai plus beaucoup de batterie, j'espère que ça va tenir." L'informe t-elle. Si elle avait su, elle aurait chargé son téléphone au maximum avant de sortir. "Tu penses qu'on était plus près de la sortie ou plus près de l'entrée ?" lui demande t-elle ensuite, éclairant les deux côtés pour essayer de voir ce qu'il y avait autours Ce ne fut pas très convaincant, puisqu'au final, elle ne pouvait pas voir grand-chose, la structure ayant été pensée pour être la plus sombre possible. "J'peux te tenir par le bras ?" demande t-elle presque timidement pour le coup. "Je serai plus rassurée je crois." Si elle devait s'aventurer à pied là-dedans, elle se sentirait plus à l'aise en sentant que le jeune homme était bien à côté d'elle.
« Attends mais en plus ces trucs là ça tient pas juste avec la force centrifuge ? Que genre ça tient à l'envers juste parce que c'est lancé à pleine vitesse. » Tu lui as adressé un regard horrifié. « Oh mon dieu non. … Tu crois ? » Tu essaies de réfléchir. Tu te ronges le pouce, perdu, un instant, dans tes souvenirs. « Non mais .. ça doit bien être attaché quelque part … » C’était trop lourd pour vraiment tenir. Et il y aurait des morts à chaque souci technique. Non. Ça devait être correctement sécurisé – autrement, tu ne foutrais plus un seul doigt de pied dans ces conneries. En tout cas, tu espères que le personnel du parc n’allait pas trop trainer. Parce que c’était tout de même un peu flippant. Parce que tu avais mieux à faire que de rester bloquer dans un manège. « Oh punaise t'imagines s'ils nous oublient ? ... Non pourquoi j'pense à ce genre de trucs moi. » Tu secoues négativement la tête. Tu ne veux pas imaginer. Et puis … Et puis si ça arrivait vraiment, qu’est-ce que vous feriez ? Comment est-ce que vous réagiriez ? Est-ce qu’il ne faudrait pas partir ? Sans attendre ? L’idée fait son bout de chemin, alors que tu te perds dans tes songes. L’idée fait son bout de chemin, en même temps que le silence se fait plus pesant. « C'est étrange non ? » Tu hoches la tête, doucement. « On croirait une mauvaise blague. » Ou un téléfilm complètement raté. « Bah maintenant que tu le dis, si c'est bizarre. Genre ils nous ont oublié ou quoi ? Ou alors leur manège est super bien insonorisé ? » Tu laisses échapper une légère moue dubitative. Insonorisé ? Le manège ? Tu en doutais. Tu en doutais très sérieusement. Peut-être que tu commençais sérieusement à baliser. Alors, tu proposes d’aller voir. Tu proposes d’aller voir si les autres sont plus loin. Tu ne sais pas si c’est la meilleure idée du monde, mais c’était déjà quelque chose. Itziar, elle, sort son téléphone portable. Et là, c’est comme si ça s’illuminait dans ton esprit. « Mais pourquoi on les appelle pas, en fait ? » demandes-tu, idiot, en sortant ton téléphone de ta poche. Peut-être que c’était la chose la plus intelligente à faire, non ? Tu es presque content de toi, sur le coup. « Mais on n’a pas de réseau … C’est pas possible … » grognes-tu, en fixant l’indice réseau barré. Comment est-ce que c’était possible ? La faute à la structure autour de vous ? « Et … toi ? » Peut-être qu’elle était dans un meilleur cas. Peut-être qu’elle n’était pas chez Telstra. « J'ai plus beaucoup de batterie, j'espère que ça va tenir. » Tu hoches la tête. Tu espérais que ça tiendrait le coup. « J’en ai un peu aussi, du coup. Au cas-où … » Peut-être qu’il faudrait mieux l’économiser un peu. Peut-être que ça, c’était une bonne idée, à défaut de pouvoir téléphoner. « Tu penses qu'on était plus près de la sortie ou plus près de l'entrée ? » Tu essaies de réfléchir. Tu essaies. Mais comment savoir ? Il y avait eu tellement de lacets que tu t’étais un peu paumé. « Au pire … Au pire on n’a qu’à suivre les rails … ? » proposes-tu. Au bout d’un moment, vous arriveriez bien à la sortie, non ? Idéalement, vous retrouveriez les autres. C’était déjà quelque chose.
« J'peux te tenir par le bras ? » demande une petite voix timide qui te fait tourner la tête. « Je serai plus rassurée je crois. » ajoute Izzie, comme pour se justifier. Tu trouverais ça presque mignon si vous n’étiez pas dans une telle situation. Alors, tu essaies. Tu essaies de lui offrir un sourire rassurant – ce n’était pas une de tes qualités, mais tu te devais bien d’essayer. « Si … Si ça te rassure. » Peut-être que tu n’étais pas la personne rêvée pour la défendre de quelque chose. Il faudrait prendre un peu sur toi. Il faudrait probablement prendre sur toi. Alors, tu as capturé ses doigts entre les tiens. Peut-être que ça te rassurerait un peu, aussi. Peut-être que ça t’aiderait à ne pas hurler comme une fillette au premier jump scare – parce qu’à pied, tu te sentais dans un moins bon état que dans le wagon. Pourquoi est-ce que vous vous retrouviez dans une telle situation ? Tu souffles. Tu te dis qu’il y a Itziar, qu’elle est là, juste à côté de toi, et que tu ne peux pas te permettre de paniquer comme un con. Ce n’est qu’un grand hangar obscur, aménagé. Ce ne sont pas tes démons. Il y a deux chemins, celui d’où vous venez, celui vers lequel vous allez. Deux chemins, et exactement la même possibilité de vous en sortir à la fin : 100%. Impossible que le plan foire. Impossible de ne pas vous en tirer. Et puis … « Y’a peut-être des issues de secours. » réalises-tu, alors que vous commencez à avancer. « Mais … J’vois pas les trucs pour les signaler. Si t’en trouves … » Peut-être que ce serait une manière plus facile pour vous tirer de cet enfer.
Elle ne sait pas trop. Sur le coup elle ne se rappelle plus si ces fameuses montagnes tiennent seulement grâce à la force centrifuge ou si c'est le principe dont les ingénieurs s'inspirent quand ils créent un nouveau manège. Archie, à l'air de trouver l'idée des wagon simplement posés sur les rails complètement effarante. "Non non j'sais pas." s'empresse t-elle de lui répondre. C'était une hypothèse, elle n'en savait rien. D'ailleurs avec un peu plus de réflexion ça semblait très peu probable. Surtout à cette époque. Avec toutes les normes de sécurités en vigueur, des manèges consistant simplement de wagons lancés à pleine vitesse sur des rails en espérant que ça tienne, ne passeraient pas. "Oué non ça doit être accroché, en plus quand t'y pense, si c'est juste posé, ça pourrait pas démarrer si facilement non ? Faudrait sûrement quelqu'un pour pousser ou je n'sais quoi." Peut-être que les premiers manèges n'étaient pas accrochés, c'était une possibilité, ils allaient surement bien moins vite et bien moins haut que les manèges d'aujourd'hui. Les montagnes russes allant toujours plus vite et toujours haut dans le but d'offrir la meilleure montée d'adrénaline aux passagers téméraires en recherche de sensations fortes comme elle.
Des sensations fortes, elle pensait bien en ressentir ce soir, mais coincée dans le noir dans un train fantôme complètement à l'arrêt, ce n'est vraiment pas ce qu'elle imaginait dans le genre sensations fortes. Là on était plutôt dans le cauchemar qu'autre chose, mais bon, ce n'était sûrement qu'un détail. Dans les moments comme celui-ci, la jeune espagnole a le chic pour penser au pire, pour penser aux scénarios qui lui feraient encore plus peur que son état actuel. Pour l'heure, le pire qui pouvait arriver serait que le personnel du parc les oublient et les laissent là tous seuls. Heureusement pour eux, le train fantôme n'était pas une attraction en hauteur, ils ne risquaient pas de tomber dans le vide, ou ils n'avaient pas à s'inquiéter d'un wagon se détachant et encore heureux, Itziar était déjà bien assez paniquée comme ça. "J'aimerai vraiment que ce soit une blague, genre un truc qu'ils rajoutent pour Halloween histoire de surprendre les gens." Ce serait bien pratique que ça se passe comme ça. Le manège reprendrait quelques minutes plus tard et le tour pourrait se finir sans encombre. Ce serait bien trop facile cependant, bien trop fortuit aussi. C'était donc pour ça que la jeune femme avait du mal à se dire que c'était une blague. "Bon clairement je trouverai pas ça drôle, mais je préfèrerai." Ajoute t-elle. Non elle ne trouverait vraiment pas ça drôle, mais mieux vaut une blague qu'être coincée ici.
Heureusement, Archie a un peu plus de suite dans les idées qu'elle, ou alors, il est un peu moins flippé et donc peut réfléchir un peu mieux sur le moment. Au lieu d'attendre comme des idiots, puisque le manège semble s'être complètement stoppé autant sortir eux mêmes. Dans le pire des cas ils se feront taper sur les doigts par le personnel à la sortie du manège, mais franchement, Itziar s'en fichait bien, elle n'avait qu'une seule envie : déguerpir et revoir enfin la lumière du jour, ou du moins la lumière des lampadaires qui éclairaient le parc à cette heure-ci. Itziar pense tout de suite à sortir son téléphone pour faire de la lumière, en revanche, elle ne pense pas à l'utiliser pour téléphoner, heureusement qu'Archie est avec elle. "Bonne idée ! J'y avais pas pensé." Lui répond-elle, déverrouillant son téléphone pour appeler l'un de ses potes. Mauvaise surprise en revanche quand elle remarque qu'il n'y a plus de réseau. "Ca passe pas." lance t-elle avec une mine boudeuse, bien sûr, ça aurait été trop facile autrement. "Ils doivent mettre des brouilleurs pour pas que les ondes interfèrent avec l'électronique de leur manège ou je ne sais trop quoi." Ajoute t-elle. Elle ne s'y connaissait pas bien, mais il y avait sûrement une explication logique à cette absence de réseau en plein Brisbane. "Ca me semble le plus simple." Lui répond-elle quand il propose de suivre les rails jusqu'à trouver la sortie. "Après tout, ça peut pas faire des kilomètres, le tour dure quoi, deux minutes, même pas." Elle n'était pas une experte en logistique d'attractions comme celle-ci, mais bon à pieds, il leur faudrait pas plus de cinq minutes pour sortir. Du moins c'est ce qu'elle se disait et surtout, ce qu'elle espérait.
Lumière du flash allumée, ils étaient prêts à explorer l'intérieur du manège d'une manière plutôt inattendue. Itziar avait timidement demandé à Archie si elle pouvait le tenir par le bras. Ce n'était pas qu'elle avait honte d'avoir peur, mais un peu quand même. Elle savait qu'il y avait des gamins de douze ans qui se tordaient de rire dans cette attraction, mais elle, elle avait peur, une peur complètement idiote certes, mais une peur quand même. "Pourquoi t'as pas l'air très rassuré toi non plus ?" Lui demande t-elle s'approchant de lui. "T'es pas censé être l'homme et donc me protéger Archibald ?" Un large sourire se dessine sur son visage quand elle dit ça, car elle se souvient bien qu'il lui avait dit ne pas spécialement apprécier son prénom. Quand il lui prend la main elle serre un peu avec ses doigts, comme pour être sûre de ne pas le lâcher et ne pas se perdre. Ils s'engagent dans la direction de ce qui est techniquement la sortie. Itziar se sent un peu nue à pieds comme ça, comme si le wagon faisait office de bouclier entre elle et les décors tous flippants les uns que les autres. L'avantage dans la pénombre, c'est qu'elle ne les voit quasiment pas et donc peut penser à autre chose. "Normalement c'est fluorescent ces signaux en plus, on devrait pas les louper." Dit elle en éclairant de tous les cotés avec son téléphone. "Eh regarde là-bas !" lance t-elle éclairant sur leur gauche "On dirait pas un panneau d'issue de secours ?" Elle ne savait pas trop, ça brillait un peu plus que le reste, mais elle se disait que ça ne coutait rien d'aller voir. Elle entraine donc Archie avec elle. Elle manque de trébucher sur quelque chose en traversant le rail et ne préfère même pas savoir quoi. "Aaah non laisse tomber, c'est un décors." Dit elle une fois qu'elle a une meilleure vue de ce qui ressemblait de loin à un panneau. "Bon bah pas de chance." Oui maintenant il allait falloir continuer d'avancer.
« Oué non ça doit être accroché, en plus quand t'y pense, si c'est juste posé, ça pourrait pas démarrer si facilement non ? Faudrait sûrement quelqu'un pour pousser ou je n'sais quoi. » Tu hoches la tête. Ça semblait plutôt censé. C’était même beaucoup plus rassurant, comme idée. « On aurait l’air malin, s’il fallait pousser. » essaies-tu de rire, doucement. Mais à l’heure actuelle, pousser le wagonet dans la maison hantée ne vous serait d’aucune utilité. Parce qu’il s’est arrêté, parce que plus rien ne semble fonctionner. « J'aimerai vraiment que ce soit une blague, genre un truc qu'ils rajoutent pour Halloween histoire de surprendre les gens. » Tu as hoché la tête. Une blague qui dure un peu trop longtemps. Une blague qui suffirait à te faire hurler, mais une blague quand même. Mais ça semblait tout de même un peu trop durer. Peut-être qu’il faut bouger. Peut-être qu’il vous faut essayer de vous en tirer. Tu penses même à utiliser vos téléphones pour la raison pour laquelle ils ont été conçu à la base : téléphoner. Ça aurait presque pu être une bonne idée. Presque, si seulement vous arriviez à capter un semblant de réseau. « Ils doivent mettre des brouilleurs pour pas que les ondes interfèrent avec l'électronique de leur manège ou je ne sais trop quoi. » TU hausses les épaules. Peut-être. C’était un peu con, parce que tu ne voyais pas le problème entre vos téléphones et les manèges. Mais bon, tant pis. Il fallait faire avec, visiblement. « C’est peut-être la carcasse métallique du truc qui brouille le signal, mais je t’avouerais que je sais pas trop … » Alors, tu proposes de faire autrement. Tu proposes de suivre les rails. Une autre idée presque censée. Décidément, tu te surprenais – ça n’allait probablement pas durer. « Après tout, ça peut pas faire des kilomètres, le tour dure quoi, deux minutes, même pas. » Tu hoches la tête. Peut-être que c’était un peu plus que deux minutes, mais clairement, vous n’alliez pas faire dix kilomètres dans cet univers sordide. C’était impossible, non ? D’ici dix minutes grand maximum, vous devriez être sortis, pas vrai ? Un wagon n’allait pas si vite, non ?
Tu y croyais.
Tu l’espérais, mais tu viens quand même saisir ses doigts lorsqu’elle te demande si elle peut te tenir le bras. « Pourquoi t'as pas l'air très rassuré toi non plus ? » Tu as rougi, un peu. Tu as rougi, alors qu’une moue est venue déformer un peu tes lèvres. Tu t’apprêtais à mentir, mais déjà, elle en rajoutait : « T'es pas censé être l'homme et donc me protéger Archibald ? » Tu as levé les yeux au ciel. Archibald. Est-ce qu’elle avait vraiment osé ? « Moi, te protéger ? » demandes-tu, en faisant mine d’être outré. « Tu veux voir mon ventre plat et mes petits bras ? » lances-tu, presque en riant, alors que tu soulèves légèrement, de ta main libre, ton pull. Juste pour montrer un carré de peau. Juste pour appuyer tes dires. « J’crois que t’as parié sur le mauvais cheval, Itz.. Itz … Itziar. » Tu ferais mieux de t’entrainer à le dire devant une glace. Juste pour ne plus bafouiller autant. Aucune crédibilité. Tu n’avais strictement aucune crédibilité. Est-ce que ça te déplaisait ? Est-ce que ça t’embêtait de passer pour un idiot auprès de la blonde ? Pas vraiment. Pas tant. « Et puis … Et puis c’est quoi, c’te théorie du genre, là ? » ajoutes-tu, faussement outré. Comme si le simple fait d’avoir un torse plat t’obligeait à rouler des mécaniques. Pourtant, elle avance avec toi. Même si tu n’as rien d’un preux chevalier. Même si tu seras probablement le premier à brailler si jamais. « J’peux quand même essayer de te porter sur mon dos et courir. Ce sera probablement ma seule qualité. » Fuir contre les monstres. Fuir contre les horreurs, plutôt que de les affronter.
Peut-être qu’il y avait une sortie de secours. Peut-être qu’il y avait une échappatoire un peu mieux éclairée. Signalé. « Normalement c'est fluorescent ces signaux en plus, on devrait pas les louper. » Tu l’entends même s’exclamer. Elle a vu quelque chose. Elle t’entraine, vers quelque chose de brillant. Quelque chose qui te gonfle un peu le cœur d’espoir. « Aaah non laisse tomber, c'est un décor. » Tu as eu une moue déçue. Pas de chance, en effet. « On va s’en tirer, t’inquiète. » dis-tu, plus par formalité que pour vraiment la rassurer. Ta réplique semble sortie tout droit d’un mauvais film. Comme si la mort vous attendait au détour d’un décor. Allons, allons. Tu ramènes la jeune femme avec toi. Tu la ramènes vers les rails, pour poursuivre votre chemin. Vous n’aviez même pas besoin de réfléchir. Alors, tu avances. Ça te semblait vraiment long, mais tu avances, quand même.
Et il y a eu ce truc qui est tombé juste devant vous. Ce truc qui a surgi dans ton champ de vision. Inattendu. Tu as fait un violent saut en arrière. Tu t’es entendu crier. Peut-être que tu as manqué de broyer les doigts d’Izzie entre les tiens. « Oh, le con. » murmures-tu, alors que tu essaies péniblement de te maintenir sur tes jambes tremblantes. C’était juste un squelette. C’était simplement un squelette en plastique. Un putain de squelette en plastique. Tu inspires profondément, alors que tu fermes les yeux. « Tu … Je m’y attendais pas. » finis-tu par bafouiller, alors que tu baisses la tête. « C’est encore plus effrayant à pied. » essaies-tu de plaisanter, alors que tu tentes de décaler le monstre du revers de la main. A tous les coups, elle allait se foutre de toi. A tous les coups, elle allait le retourner contre toi.
Visiblement il ne pouvait pas trop la protéger. C'est sûr qu'il n'était pas très gros comme mec mais bon la carrure ne faisait pas tout non plus. Il pouvait surement courir vite. C'était un avantage qu'il avait par rapport à un mec complètement bodybuildé qui lui serait un peu trop lourd pour se taper un sprint à la Usain Bolt. Il aurait pu être un champion d'arts martiaux, pas besoin d'être particulièrement costaud. Ca aurait largement suffit à la protéger. Surtout dans un train fantôme où clairement il ne devait pas y avoir des masses de dangers. Enfin, elle ne pouvait pas en être sûre, mais se doutait quand même que sa peur n'était due qu'au fait qu'ils se trouvaient dans le noir, dans une attraction qui lui faisait peur. Elle savait bien qu'il n'y allait pas avoir de tueur en série débarquant de nulle part pour les tuer sans que personne ne s'en rende compte. Elle était quand même rationnelle sur ce coup-là. "J'crois que j'aurai dû monter avec quelqu'un d'autre oui !" Lui répond-elle en plaisantant avant d'ajouter sur le même ton "Surtout avec quelqu'un capable de prononcer mon prénom correctement." Elle le charrie, elle sait bien que son prénom n'est pas facile à prononcer et d'ailleurs elle ne s'attend même pas à ce qu'il réussisse à le prononcer à la perfection. Pour elle, ça n'a pas trop d'importance, mais ça la fait tout de même rire de le voir galèrer un peu. Elle rit de plus belle quand il relance avec la théorie du genre. "T'as raison, t'as raison, je peux me défendre aussi et toi tu peux être un peu une mauviette." Lui répond-elle en plaisantant une fois de plus. Il avait le droit de ne pas correspondre aux critères de virilité et de masculinité définis par la société. Il propose quand même de la porter sur son dos au cas où. C'est gentil de sa part. En revanche, elle n'est pas sûre que ce soit très utile. Pour le moment elle est encore en pleine capacité de ses jambes et à moins de tomber et se briser quelque chose, elle devrait pouvoir sortir de là sur ses deux pieds. Elle pouvait aussi courir s'il fallait. Elle n'allait donc pas faire sa princesse et le laisser s'encombrer d'elle sur son dos. Il ne fallait pas pousser non plus. Elle avait peut-être peur, mais elle avait quand même des limites. "J'voudrai pas te casser en montant sur ton dos, ni te ralentir si on se fait courser par un monstre." Elle disait la fin en riant, même si au final, elle se fit flipper toute seule. Un talent clairement pas donné à tout le monde et pas forcément très utile, mais un talent quand même.
Quand elle voit ce panneau fluorescent de l'autre côté des rails, elle pense vraiment que c'est la sortie de secours et elle en vient même à se dire que dans leur malheur, ils n'auraient pas pu s'arrêter à un meilleur endroit. S'ils s'étaient arrêtés ne serait-ce que quelques mètres plus en avant, elle ne l'aurait pas vu et ils auraient dû continuer dans le noir jusqu'à la sortie. Voilà ce qu'elle se dit quand elle voit ce panneau et qu'elle se dirige dans sa direction. Puis finalement, elle se rend bien vite compte que ce n'est rien qu'un décor. Il n'y a pas de porte, pas de quelconque sortie de secours. Ils ne se sont pas arrêtés au bon endroit comme elle l'avait pensé pendant l'espace de quelques secondes. Elle est un peu déçue. Elle avait envie de sortir d'ici le plus rapidement possible. "J'espère qu'on va s'en tirer." Lui répond-elle avant d'ajouter ensuite. "T'imagines sinon la honte dans les journaux si on meurt dans un train fantôme ? Une des attractions les moins dangereuses du monde. J'suis sûre que ça serait dans le top trois des morts les plus idiotes." Elle ne comptait donc pas rester coincée là pendant des heures non plus. Elle allait donc s'en tirer, non pas sans une petite frayeur, certes. Quoi que pour l'instant, avec la lumière des flashs elle pouvait suffisamment voir ce qu'il se passait à l'intérieur du manège et ce n'était finalement pas si effrayant que ça. Sans les wagons, la lumière tamisées et la musique, ce n'était vraiment pas la même ambiance, ça perdait son côté effrayant. Même si elle n'était pas non plus très rassurée à marcher dans le noir comme ça.
Elle est encore moins rassurée quand un objet non identifié tombe devant eux quand ils avancent vers la sortie. Elle n'a pas pu s'empêcher de laisser échapper un petit cri de peur. Elle a été surprise. Elle qui se disait que ça allait mieux, change d'avis bien rapidement. Archie a eu aussi peur qu'elle visiblement puisqu'il a crié lui aussi et a serré ses doigts avec un peu plus de fermeté. En fin de compte il n'y a pas besoin de la musique, des wagons et de la lumière pour rendre l'endroit flippant. "C'est les décors qui se cassent la gueule ou quoi ?" demande t-elle au jeune homme, elle ne sait pas trop si elle a envie d'éclairer l'objet pour voir ce que c'est, bien trop flippée par ce qu'elle pourrait voir. "Moi qui étais justement en train de me dire que c'était pas si effrayant en fait sans tous les éléments, c'est pire en fait quand on baisse sa garde, boom un truc nous tombe sous le nez." Ils étaient peut-être dans une caméra cachée ou un truc dans le genre non ? Ca pouvait être possible. Quoi que. "Bon tu crois qu'on y est presque ? Ou qu'en fait on avance pas tant que ça ?" dans le noir c'était compliqué d'être vraiment sûr.
Elle aurait dû trouver quelqu’un d’autre. « Surtout avec quelqu'un capable de prononcer mon prénom correctement. » Tu grimaces. Tu grimaces, tu fronces les sourcils, rougis un peu, peut-être. Incapable de correctement te défendre. Incapable de répondre autrement que par des mimiques. Qu’est-ce que tu pouvais lui répondre ? Qu’est-ce que tu devais lui répondre ? « T'as raison, t'as raison, je peux me défendre aussi et toi tu peux être un peu une mauviette. » L’idée te fait rire. L’idée t’amuse, un peu. Tu voulais bien être une mauviette. Tu voulais bien être un petit être faible et misérable. Un gamin ridicule. « On referra un monde où les princesses partent à l’aventure et les princes restent dans les tours. Juste pour continuer de casser les codes. » Qu’est-ce que tu pouvais être stupide, quand tu t’y mettais. Pas vrai ?
« J'voudrai pas te casser en montant sur ton dos, ni te ralentir si on se fait courser par un monstre. » Tu ris. Tu ris, un peu. Peut-être que ça fait passer un peu la trouille. Peut-être que … « Ce serait lâche de ma part de te laisser te faire dévorer. » essaies-tu de plaisanter. Mais il vous fallait sortir. Vous deviez trouver un chemin pour quitter les lieux. Pour pouvoir retrouver l’air libre. Vous vous heurtez un faux espoir de sortie de secours. « J'espère qu'on va s'en tirer. T'imagines sinon la honte dans les journaux si on meurt dans un train fantôme ? Une des attractions les moins dangereuses du monde. J'suis sûre que ça serait dans le top trois des morts les plus idiotes. » Tu fais la moue. C’était probable, oui. Avec une mort aussi conne, vous alimenteriez sûrement les journaux locaux. « J’crois que même ma mère aurait honte. » Avant d’être quand même un peu triste. Triste de voir son fils partir ainsi. « Puis y’a pas de raison qu’on meurt. Si ? » demandes-tu. Pourquoi donc ? Peut-être que vous pourriez mourir de trouille. Comme quand le squelette vous tombe presque dessus. Comme quand tu hurles de peur. Comme quand tu serres la main d’Izzie pour essayer de te rassurer. « C'est les décors qui se cassent la gueule ou quoi ? » Tu fais une moue légère. Tu boudes un peu, alors que tu sors finalement ton portable pour éclairer derrière toi. « On a … Peut-être qu’en bougeant, on a activé un détecteur où je ne sais quoi. Et que .. et que du coup, c’est tombé, tu vois ? » Peut-être que, même si les trains ne circulaient plus, la mécanique continuait de fonctionner. « Moi qui étais justement en train de me dire que c'était pas si effrayant en fait sans tous les éléments, c'est pire en fait quand on baisse sa garde, boom un truc nous tombe sous le nez. » Tu hoches la tête. Absolument. C’était largement pire quand vous ne vous y attendiez pas. Quand votre corps n’était pas en train d’appréhender quelque chose qui n’arrivait parfois jamais. « Bon tu crois qu'on y est presque ? Ou qu'en fait on avance pas tant que ça ? » Qu’est-ce que tu pouvais répondre ? Tu étais un peu paumé. Tu étais un peu désorienté. Quel abruti tu faisais. « En vrai, on devrait pas être si loin de la fin, non ? » demandes-tu, alors que tu continues d’avancer. Jusqu’à ce que les rails se séparent. Jusqu’à ce qu’un soupir vienne affaisser tes épaules. « Mmh … J’pense que là, on n’est pas loin de la fin. » souffles-tu. « Doit y’en avoir un pour ranger les wagons, et un autre qui va vers la sortie, non ? » souffles-tu. Il suffisait juste de ne pas se tromper. Il suffisait juste de ne pas se planter.
Itziar était très loin d'être la plus grande des aventurières. D'ailleurs, ce soir, coincée dans le train fantôme, ça devait très certainement se voir. Elle était un brin chochotte comme fille, un peu précieuse ridicule sur les bords aussi. Alors un monde où les princesses partent à l'aventure à la place des princes ? Pourquoi pas, mais dans une certaine limite tout de même. Elle veut bien l'égalité, mais de là à inverser les rôles dans les comptes de fées, elle n'était pas sûre d'adhérer à l'idée à 100% "On va révolutionner le 21ème siècle. Mais j'préfère plutôt qu'on parte sur une égalité totale. Genre, les chochottes à la maison et les aventuriers à l'aventure." Comme ça au moins, on pouvait garantir l'égalité des sexes sur tous les points. Ca cassait les codes, mais au moins elle pouvait rester dans son petit confort et ne pas trop se mouiller. D'ailleurs elle était certaine qu'après cette soirée, elle aura eu sa dose de frisson pour l'année et qu'on ne risquait donc pas de la retrouver dans un train fantôme ou devant un film d'horreur de si tôt.
Elle rit quand il lui dit que ce serait lâche de sa part de la laisser se faire dévorer. Il est mignon. "Bof pour sauver sa peau il y a plus de lâcheté qui compte. Si je meurs, je t'en voudrai pas, promis." Lui répond-elle en plaisantant. Elle, elle ne pouvait pas lui garantir qu'en cas de danger potentiel elle ne partirait pas en courant sans se soucier de ce qu'il pourrait bien faire lui. Elle ne penserait surement qu'à une chose : s'enfuir loin, le plus loin possible du danger. Elle ne penserait malheureusement à Archie qu'une fois qu'elle serait à l'abri et aurait repris ses esprits. Finalement, c'était sans doute ça qui serait très lâche et égoïste à la fois, mais elle devait bien se rendre à l'évidence : dans une situation pareille, elle ferait preuve d'un manque de solidarité plus que fulgurant et ça n'avait absolument rien contre Archie. Elle ne pourrait que pleurer sa mort une fois qu'elle aura réalisé l'avoir laissé se débrouiller seul. "Faut pas qu'on foute la honte à ta mère, ce serait comme une deuxième mort ça !" Lui lance t-elle en plaisantant. La plaisanterie, ça lui faisait oublier qu'elle était coincée dans le noir dans un manège qu'elle détestait et ça rendait la chose un tout petit peu moins flippante. "Mais normalement non on devrait pas mourir. A moins de tomber de dix mètres de haut, mais j'ai pas eu l'impression d'avoir monté quoi que ce soit avec le wagon. J'pense qu'on est safe sur ce coup-là." Bon il y avait aussi la possibilité très faible qu'un psychopathe débarque de nulle part et les prennent pas surprise, ne leur laissant pas le temps de s'enfuir avant d'en finir avec eux, mais là, ce ne serait pas une mort honteuse, mais plutôt un fait divers digne d'émissions relatant les enquêtes criminelles les plus glauques.
Elle rigolait il y a trois secondes, mais quand quelque chose tombe devant elle, son rire est coupé net pour être remplacé par un cri de frayeur. Archie aussi à flippé et pour le coup elle se rend vraiment compte qu'il n'en mène pas plus large qu'elle le pauvre. Il n'en mène pas plus large, mais il réfléchit sans doute un peu plus qu'elle par contre. Ca semble plutôt logique qu'ils aient déclenché quelque chose en bougeant. Les manèges sont sans doute bourrés de capteurs pour déclencher les différents éléments de décors au bon moment. Le manège est peut-être en panne, mais il n'est quand même pas en train de tomber en ruine. Du moins, il fallait mieux pour eux sur le moment et pour le parc dans un futur plus ou moins proche. "T'as surement raison. Puis je préfère que t'as raison car si c'est les décors qui se cassent la gueule on a intérêt à vite sortir de là si on veut pas se retrouver coincés." Oui ce serait quand même plutôt fâcheux de devoir passer la fin de la soirée enfermés dans un train fantôme vide et à l'arrêt. Niveau glauque, ça pouvait atteindre le top trois des pires situations. Enfin, tout ce qu'elle sait à ce moment précis, c'est qu'elle veut sortir de là le plus vite possible et revoir la lumière artificielle des lampadaires qui éclairent le parc de nuit et dans un deuxième temps, respirer un bon bol d'air frais. "J'pense. Pour moi déjà on avait bien avancé avec le wagon alors là, on devrait y être quasiment. Ca dure pas des heures ces tours de manèges." Ce qui durait des heures en général c'était la file d'attente pour grimper dans le wagon. Le tour en lui-même devait durer quoi, deux minutes à deux minutes trente ? Elle n'était pas bien sûre, mais elle se disait qu'elle devait viser plutôt juste. Quand elle voit que les rails se séparent et que Archie lui dit qu'il doit y avoir un chemin vers la sortie et un chemin vers le rangement des wagons, elle se dit que ça ne doit pas être sorcier de choisir le bon. "Attends, faut réfléchir, j'suis sûre que c'est logique. On vient de derrière nous et on tournait dans le sens des aiguilles d'une montre plus ou moins, non ?" lui demande t-elle avant de continuer. "Donc si on prend celui qui va vers la droite on reste dans le même sens et la logique voudrait qu'on revienne au début. Du moins j'pense." Elle ne savait pas trop, mais bon il fallait bien tenter quelque chose. "T'en penses quoi ? On tente à droite ?" Dans le pire des cas ils arrivaient au bout des rails, ils n'auraient qu'à faire demi tour pour rattraper le bon chemin. A ce stade, il ne fallait sans doute pas être Einstein pour réussir à sortir. A moins d'avoir vraiment un sens de l'orientation pourri et réussir à faire machine arrière sans s'en rendre compte.
Une égalité totale. Un monde de princes et de princesses. Un monde où chacun peut faire ce qu’il veut. Bordel, t’en rêves. De laisser tout le monde à sa place. De permettre à tout le monde d’être à sa place. Pas quelque chose de pré-fait. « Bof pour sauver sa peau il y a plus de lâcheté qui compte. Si je meurs, je t'en voudrai pas, promis. » Tu ris. Tu ris, amusé. « Tu viendras pas me hanter, hein ? » ajoutes-tu. Peut-être qu’elle ne croyait pas en quelque chose après la mort non plus. Peut-être qu’elle ne ferait rien, après la mort. Tu n’en sais rien. Tu n’en sais absolument rien. Mais fallait pas crever maintenant. Pour ta mère. Pour éviter de vous taper la honte jusqu’à la fin de l’éternité. « Mais normalement non on devrait pas mourir. A moins de tomber de dix mètres de haut, mais j'ai pas eu l'impression d'avoir monté quoi que ce soit avec le wagon. J'pense qu'on est safe sur ce coup-là. » Tu hoches la tête. C’est vrai qu’il y avait peu de risque. Peu de chance d’attenter à votre vie avec un obstacle du sol. C’était une autre affaire avec les trucs qui tombaient du plafond. Vous êtes comme deux idiots à baliser. Vous êtes comme deux idiots à paniquer. Faudrait essayer de réfléchir, un peu. Faudrait essayer de ne pas laisser la peur vous paralyser. Réfléchir, un peu. « T'as surement raison. Puis je préfère que t'as raison car si c'est les décors qui se cassent la gueule on a intérêt à vite sortir de là si on veut pas se retrouver coincés. » Tu hoches la tête, un peu. « Tellement. Faudrait pas qu’on soit blessé par une chauve-souris en plastique, quand même. » Parce que ça aussi, ça serait ridicule. Parce que ce serait absolument ridicule. Tu souffles. Tu souffles, doucement, alors que vous continuez votre chemin. Tu avais juste envie de sortir. Tu en avais marre de te sentir bouffé par la légère appréhension de déclencher encore un truc qui vous tomberait dessus. Où étaient les autres, putain ? Comment est-ce que vous aviez fait pour ne croiser aucun signe, aucun autre wagon ? Tu risquais fort de ne pas foutre les pieds dans ce genre de truc pour les dix prochaines années. C’est encore loin, la fin ? « J'pense. Pour moi déjà on avait bien avancé avec le wagon alors là, on devrait y être quasiment. Ça dure pas des heures ces tours de manèges. » Ouais. Ce qui est long, c’est l’attente, et après, ça s’écoule trop vite pour vraiment s’en rendre compte. Sauf cette fois, très clairement.
Tu aurais presque pu croire que ça allait pratiquement bien se passer. Jusqu’à ce que les rails se séparent. Jusqu’à ce que tu ne saches pas quelle direction choisir. « Attends, faut réfléchir, j'suis sûre que c'est logique. On vient de derrière nous et on tournait dans le sens des aiguilles d'une montre plus ou moins, non ? » Tu fixes Itziar, un instant. Admiratif. Tu n’avais pas du tout pensé à ce truc-là – à croire que, tous les deux, vous formiez une belle équipe. « Donc si on prend celui qui va vers la droite on reste dans le même sens et la logique voudrait qu'on revienne au début. Du moins j'pense. » Tu hoches la tête, doucement. C’était vraiment pas con, comme idée. « T'en penses quoi ? On tente à droite ? » Qu’est-ce que tu en penses ? Tu fixes les rails, un instant. « C’est pas déconnant, en vrai. » commences-tu. « T’as raison, c’est même plutôt logique. Genre … On doit presque être au bout, y’a pas de raison que ça fasse une autre boucle ou quoi. Vas-y, on prend la droite. » Tu n’avais pas besoin de grand-chose, pour le coup, pour être convaincu. Alors, tu repars à l’aventure. Tes Vans continuent de suivre les rails. Et enfin, c’est la victoire. La lumière se fait au bout du tunnel. La lumière, les décors qui deviennent plus clairs, et enfin, l’air libre. « Ouiiiiiiiiiiii ! » as-tu braillé, en levant les bras au ciel. C’était probablement le plus grand soulagement de ta soirée – voir de ta vie entière. « On est liiiibre. » Tu pourrais presque danser. Tu pourrais presque te tortiller. Tu as presque l’impression d’avoir fini le niveau d’un jeu compliqué. « Bien joué. » as-tu ajouté. « Y’a quand même personne, non ? Genre … Personne s’inquiétait qu’on s’en sorte, ou quoi ? » Et puis les potes d’Itziar ? Ils s’étaient planqués pour vous faire une mauvaise blague ? Ils étaient repartis pour d’autres attractions, en pensant que vous aviez fait de même ? « On devrait avoir du réseau, maintenant. Au moins pour les appeler, quoi. »
Elle ne peut s'empêcher de rire un peu plus quand il lui demande si elle ne viendra pas le hanter si elle meurt parce qu'il l'aura abandonnée. "Ca je peux pas te le promettre. Peut-être que je viendrai t'embêter et te tirer les pieds la nuit." Lui répond-elle en riant. Elle ne viendrait pas le hanter en lui faisant peur, mais plutôt en le faisant tourner en bourrique. C'était plutôt comme ça qu'elle voyait la chose. Elle serait morte mais elle trouverait quand même le moyen d'aller l'enquiquiner histoire qu'il ne l'oublie pas. Ce ne sera en aucun cas pour venir se venger en revanche. Du moins, tout ça n'était que supposition. Tout d'abord elle ne comptait pas mourir ce soir et puis surtout, elle n'était même pas sûre que le jour où elle mourrait elle finirait en fantôme. Si ça se trouve ce genre de choses n'existait même pas et donc il n'y avait même pas besoin de s'inquiéter. Elle allait probablement s'endormir un jour, ne jamais se réveiller et ne pas s'en rendre compte. Elle était quasiment sûre que c'était comme ça que ça marchait. Elle avait un peu de mal avec toutes ces histoires de réincarnations et ne savait pas vraiment quoi en penser. De toute façon, pour l'heure la question ne se posait pas. Ils n'allaient pas mourir ce soir, là, comme deux cons coincés dans un train fantôme banal. Ce serait débile et ce n'était pas comme ça qu'elle voyait ses dernières heures. Elle, elle comptait bien mourir le plus tard possible quand elle serait tellement vieille que personne ne sait plus réellement quelâge elle peut bien avoir et donc mourir à vingt-quatre ans, ce n'était pas envisageable, ça allait totalement à l'encontre de ce qu'elle avait toujours prévu et imaginé. Ce n'était donc pas pour aujourd'hui, un point c'est tout.
Elle se dit que malgré tout, elle a de la chance d'être coincée avec Archie et pas avec quelqu'un d'autre parce qu'au final, même si elle est en stress total au fond d'elle-même, il la fait rire et elle oublie un peu la situation qui la fait flipper. Quand il lui dit qu'il ne faudrait pas se blesser avec une chauve souris en plastique, l'opportuniste en elle voit différemment. "Attend, tu crois pas qu'on pourrait obtenir des dommages et intérêts si on se faisait mal ? Genre ils nous abandonnent là, seul face à notre destin, en plus de ça, on se blesse, c'est plutôt mal barré pour eux, mais bon pour nous non ?" Lui répond-elle en plaisantant avant d'ajouter "Tu te dévoues ? Plus t'es blessé mieux c'est. On partagera la somme à la fin." Oué c'était toujours mieux si c'était lui qui se faisait mal. Elle ça lui allait totalement de simplement toucher l'argent à la fin. Elle avait eu l'idée, elle était le cerveau de l'opération, c'était tout à fait normal que le jeune homme soit celui qui se mouille. Enfin, il ne verrait surement pas les choses de cette façon, mais soit.
Quand elle voit que les rails se séparent, elle se dit qu'ils arrivent très certainement au bout. Elle voit le bout du tunnel, la fin du cauchemar. C'est le retour à la civilisation qui n'a jamais été aussi proche. Sauf qu'avant ça, il faut décider quel chemin emprunter. Heureusement il n'y a que deux possibilités s'ils se plantent, ça leur évitera de tourner pendant des heures. Une chance sur deux. Pile ou face. Recto ou verso. Il suffit de choisir l'un des deux au hasard et espérer que ce soit le bon chemin ou dans le pire des cas, faire demi tour pour prendre l'autre. Archie semble d'accord avec elle. Il semble aussi adhérer à sa théorie qu'en toute logique il suffirait de suivre le sens de la marche du manège afin d'arriver à la sortie. "Ok va pour la droite. On y croit !" Lance t-elle avant de s'engager vers la voie de droite avec Archie. Ils avancent et puis soudain elle a l'impression de voir de la lumière. Sur le coup elle n'est pas bien sûre que ce soit réellement la lumière de l'extérieur, elle se dit que c'est peut-être la lumière du décor puis elle entend Archie s'exclamer. "C'est la sortie ???" lance t-elle en continuant d'avancer. Elle a sa réponse bien rapidement quand l'air doux de la nuit se fait sentir. Ils sont sortis, ils ont réussi à se tirer de cet enfer. "Enfin !" lance t-elle avant d'ajouter "C'est pas que ta présence est désagréable mais franchement être enfermée dans un truc comme ça c'est un cauchemar." Oui elle préférait préciser même si le jeune homme avait probablement compris ce qu'elle voulait dire. "T'as raison on dirait qu'ils ont laissé l'attraction en plan." Dit elle en regardant autour d'elle. Il n'y avait pas un passant, pas un seul technicien bossant pour le parc. C'était assez étrange et elle ne comprenait pas réellement. Elle coupe le flash de son téléphone avant de regarder si elle a du réseau. Tout semble revenu à la normale. D'ailleurs elle a une bonne dizaine de sms qui arrivent d'un coup. "Ah bon bah laisse tomber, ils se sont barrés ... Je rêve." lui dit elle. Certes ils l'avaient tous assaillie de sms lui demandant où elle était puis ils avaient fini par lui dire qu'ils rentraient chez eux, comme elle n'était pas seule, elle était entre de bonnes mains apparemment. "Ils nous ont pas attendus, ils sont rentrés chez eux. Du coup, je sais pas ce que tu veux faire maintenant ? Je sais même pas combien de temps ça va rester ouvert encore." Mine de rien, ils en avaient perdu du temps coincés dans le train fantôme. Certes, bien moins que ce qu'elle s'imaginait, mais quand même.
« Ca je peux pas te le promettre. Peut-être que je viendrai t'embêter et te tirer les pieds la nuit. » Tu rigoles, avant de faire mine d’être horrifié. « Pas les pieeeeds ! » murmures-tu, en te tenant les joues. Ce serait affreux. Ce serait affreux qu’elle vienne t’embêter en permanence pendant ton sommeil. Tu dormirais constamment en boule, juste dans l’espoir qu’elle n’attrape pas tes petons. Vision faussement cauchemardesque, qui t’amuse bien plus que tu ne l’imagines, au fond. Tu espérais ne pas mourir ce soir, tout de même. Tu espérais pouvoir t’en sortir – idéalement avec elle, quand même – et en un seul morceau. Tu fais partager ta vision, mais Itziar semble en tirer la « meilleure » idée du siècle : « Attend, tu crois pas qu'on pourrait obtenir des dommages et intérêts si on se faisait mal ? Genre ils nous abandonnent là, seul face à notre destin, en plus de ça, on se blesse, c'est plutôt mal barré pour eux, mais bon pour nous non ? » Tes yeux s’arrondissent comme des billes. Vous blesser pour toucher de l’argent ? « Tu te dévoues ? Plus t'es blessé mieux c'est. On partagera la somme à la fin. » Tu grimaces. T’es pas hyper chaud, tu n’essaies même pas de le cacher. Faut que tu trouves un moyen pour sauver ta peau. « Non mais … Ils ont peut-être des caméras de sécu qui fonctionnent … bah s’ils regardent après, ils vont voir qu’on a fait exprès … ? » Tu tentes le coup. Sur un malentendu, ça devrait pouvoir passer. « Puis … J’aime pas trop me faire mal. » Pourquoi ? Tout simplement parce que c’est douloureux. Pour toi, l’argumentation se suffit d’elle-même, sans que tu n’aies besoin d’en dire plus.
Les rails finissent par se séparer. Tu écoutes la théorie qu’Izzie propose et tu ne peux qu’approuver. La théorie tenait debout : prendre à droite, et continuer ainsi de tourner dans le sens des aiguilles d’une montre. Après un hochement de tête, vous finissez par vous lancer. Et, vous vous en sortez. La lumière se fait sur vos pas. La sortie se dévoile, et c’est la libération. Tu montres ta joie, tel un enfant qui venait de finalement réussir un passage de jeu compliqué. « C'est la sortie ??? » Tu hoches la tête et c’est à son tour d’exprimer sa joie. « C'est pas que ta présence est désagréable mais franchement être enfermée dans un truc comme ça c'est un cauchemar. » En entendant ses mots, ta main est venue se placer sur ton cœur, alors que tu levais les yeux au ciel de façon mélodramatique. « N’en dis pas plus. » Tu souris. Comme si tu préférais qu’elle s’arrête sur sa lancée. C’était juste pour la taquiner. Juste pour l’embêter un peu. Est-ce sa présence à elle était désagréable ? Pas le moins du monde. Cela dit, comme elle, tu aurais préféré faire autre chose de ta soirée.
« T'as raison on dirait qu'ils ont laissé l'attraction en plan. » Tu hoches la tête, doucement. C’était presque louche. C’était presque bizarre de voir aussi peu de monde – un prank carrément douteux ? Peut-être que vous auriez plus de chance du côté des potes d’Izzie. La demoiselle regarde son téléphone, qui semble avoir retrouvé une couverture réseau décente. « Ah bon bah laisse tomber, ils se sont barrés ... Je rêve. » Tu lui as adressée un regard étonné. « Genre ? » Ils ne s’inquiétaient pas plus que ça ? « Ils nous ont pas attendus, ils sont rentrés chez eux. Du coup, je sais pas ce que tu veux faire maintenant ? Je sais même pas combien de temps ça va rester ouvert encore. » Ton regard a glissé sur le parc, alors que tu haussais les épaules. Ses potes étaient quand même … originaux. Heureusement que vous n’aviez pas appliqué l’idée de la blessure, finalement. Vous auriez été sacrément embêtés, autrement (et surtout seuls pour vous démerder). « Heureusement qu’on n’est pas mort. » que tu lances, en riant. Peut-être qu’ils s’en seraient voulu un peu. Et maintenant ? « J’sais pas si j’ai le cœur à faire d’autres attractions, après celle-là. » Tu ne tenais pas à rester bloqué dans un autre truc. Pas pour ce soir. Pour le coup, tu voulais bien voir autre chose que les décors du parc. « Tu veux qu’on aille boire un coup ? Genre au bar, ou chez moi ; j’dois avoir des bières et d’autres trucs. C’est comme tu veux. » Tu n’étais pas tellement compliqué sur la question. Tu réussirais peut-être à ne pas te mettre complètement minable, en plus, ce qui pouvait faire une différence par rapport à votre première rencontre. Mais au moins, vous ne devriez pas rester coincés dans un hangar empli de personnages articulés, coupés du reste du monde.
La jeune espagnole ne peut s'empêcher de s'amuser de l'horreur qui émane de la réponse du jeune homme quand elle lui dit que si elle devait revenir le hanter, elle viendrait sans aucun doute lui tirer les pieds pendant la nuit. Ca la fait rire, mais elle comprend aussi que ça fait partie des choses les moins plaisantes qui peuvent arriver. Le genre de truc qui vous fait dormir avec une couette l'été alors qu'il fait au moins trente degrés dehors. Tout ça parce que vous avez peur que quelque-chose ou quelqu'un vienne voir réveiller en vous attrapant les pieds sans que vous ne puissiez réagir. C'était une peur aussi irrationnelle que courante et la jeune femme devait bien avouer qu'elle préférait largement dormir avec ses jambes bien en sécurité sous une couverture. Elle savait que c'était complètement idiot. Si quelque chose voulait la sortir de son lit en pleine nuit, que ses pieds soient à l'air libre ou pas n'allait pas changer grand-chose, mais c'était plus fort qu'elle et elle était certaine qu'elle était loin d'être la seule dans cette situation. Quand elle lui propose de se blesser de façon complètement volontaire, elle n'a effectivement pas pensé qu'il pourrait y avoir des caméras de sécurité. Même s'il faisait noir à l'intérieur du manège, il y avait fort à parier que si caméras il y avait, elles étaient infrarouges afin de pouvoir surveiller l'attraction à tout moment. Ce plan tombait donc un peu à l'eau, à moins qu'il y ait une panne d'électricité. Là encore, il n'y avait pas moyen de savoir ce qu'il en était. "Ah oué ! J'avais pas pensé à ça. C'est dommage. Franchement je suis sûre qu'on aurait pu se faire gros. Surtout si on prend en compte le fait qu'ils nous ont abandonné à notre sort." Il y avait un coup à se faire, mais ce ne serait pas pour aujourd'hui malheureusement. En plus, Archie lui avoua ne pas vraiment aimer se faire mal et qui pouvait lui en vouloir ? "Je me serai bien dévouée, genre tu aurais pu me faire un petit croche-pied bien placé discrètement, mais j'ai besoin de mes bras et de mes jambes pour bosser." Et puis elle aussi elle n'aimait pas particulièrement se faire mal, comme 90% des personnes censées. Mais s'il le fallait vraiment, pourquoi pas. Sauf qu'elle ne pouvait clairement pas s'absenter à son travail et donc elle ne pouvait pas se permettre de se casser un truc volontairement en espérant récupérer de l'argent. Il y avait surement plus de chances de gagner quelque chose en achetant un ticket à gratter et en plus, elle n'avait pas à mettre sa santé en danger. Cette histoire finalement c'était un peu une idée de dernier recours ou de désespoir.
Ils avancent vers l'inconnu. Puis soudain c'est l'extérieur qu'ils rejoignent. Elle n'était pas forcément du genre drama queen comme fille ou du moins, seulement dans une juste mesure, mais là elle avait l'impression d'être sortie d'un cauchemar éveillé. Elle avait oublié qu'elle n'était pas du tout en danger en fait et donc pour elle c'était la délivrance. Elle a tellement l'impression d'avoir échappé à un truc grave qu'elle est un peu maladroite dans ses mots. Cependant, quand elle voit Archie mettre la main sur son coeur et tirer une tête qui en dit long, c'est un sourire qui se dessine sur ses lèvres. "Diva !" Lui lance t-elle quand il lui dit de ne pas en dire plus. "J'peux dire qu'on est sauvés au moins ?" lui demande t-elle en riant. Car oué, ce n'était pas rien non ? Elle y allait un peu fort, mais c'était quand même une situation dans laquelle elle espérait ne plus jamais se retrouver. Archie semblait étonné que les amis de Itziar ce soient barrés. Elle aussi d'ailleurs, mais bon ils avaient sans doute attendu un peu avant de prendre cette décision. Du moins, c'est ce qu'elle se disait alors elle se contente de hausser les épaules avant d'élaborer un peu sur le contenu des divers sms qu'elle avait reçus alors qu'elle était encore coincée dans le train fantôme. "Oh t'imagine s'il nous était arrivé un truc ? J'ose même pas imaginer à quel point ils se seraient sentis coupables." Il n'y avait pas de raison que quelque chose tourne mal, mais tout de même si cette probabilité s'était avérée réelle, ils se seraient sentis bien bêtes d'être partis sans trop s'inquiéter. Archie lui dit ensuite qu'il n'a pas trop le coeur a faire d'autres attractions. Itziar ne peut que hocher la tête de haut en bas pour acquiescer. "J'suis bien d'accord ! J'ai eu ma dose de sensations fortes pour la soirée." Certes les premières attractions étaient amusantes, mais après un coup comme celui-ci, elle était un peu réticente à s'enfermer une fois de plus dans un manège. Boire un coup en revanche, ça lui plaisait bien plus. C'était aussi un bon moyen pour se remettre de leurs émotions. Un large sourire se dessine instantanément sur ses lèvres. "Toi tu sais comment me parler." lui dit elle avec un clin d'oeil. "Va pour un verre, si t'as des bières chez toi, c'est encore mieux, je voudrai pas qu'on risque de se retrouver enfermés toute la nuit seuls dans un bar. Avec notre chance de la soirée." Oué il valait sans doute mieux être prudents sur ce coup-là. "On prend le bus ? Ou t'habites pas loin de là ?" lui demande t-elle.
Elle avait l’air de tenir à son idée de vous blesser pour gagner des sous. Toi ? Tu n’étais pas ultra-chaud, pour ne pas dire que tu n’étais pas okay du tout avec l’idée. « Je me serai bien dévouée, genre tu aurais pu me faire un petit croche-pied bien placé discrètement, mais j'ai besoin de mes bras et de mes jambes pour bosser. » Tu secoues négativement la tête, en affichant une légère moue. Toi aussi, tu en avais besoin pour bosser. Pour pouvoir jouer à l’ultimate, aussi. Tu préfères continuer d’avancer dans cet effrayant univers, et essayer de vous en sortir. Sortie qui finit par arriver. Izzie s’emmêle un peu avec les mots, et tu t’en amuses. Comme si ta présence était désagréable. Comme si tu étais un élément charmant au milieu du cauchemar. Tu ne savais pas comment l’interpréter, mais surjouer la surprise restait l’une de tes activités préférées. Le « Diva ! » qu’elle te lance t’arrache un de tes plus grands sourires. Ça t’amuse, pas vrai ? Ça t’amuse de jouer à l’abruti. « J'peux dire qu'on est sauvés au moins ? » Tes doigts viennent encercler ton menton, alors que tu fais mine de réfléchir. « Mouiii, je devrais pouvoir m’en contenter. Mais … T’as quand même le droit de me complimenter, eh. » ajoutes-tu dans un éclat de rire, en papillonnant des cils. Et qu’est-ce que tu avais fait, exactement ? Qu’est-ce qui te valait un compliment ? Pas grand-chose, probablement, mais tu voulais bien te reposer un peu sur l’imagination – débordante – d’Itziar.
« Oh t'imagine s'il nous était arrivé un truc ? J'ose même pas imaginer à quel point ils se seraient sentis coupables. » Tu hoches la tête, complètement en accord avec ce qu’elle venait de dire. Tu étais surpris, en réalité. Surpris que ses potes se soient ainsi barrés. Surpris qu’ils vous aient laissés, sans même trop s’inquiéter. Malgré tout, est-ce que tu avais le cœur à continuer de t’amuser dans le parc pour la soirée ? Tu n’en étais pas certain. La jeune femme semblait plutôt en accord avec toi, cependant – à ton plus grand soulagement. Alors, tu lui proposes de venir boire un coup. « Toi tu sais comment me parler. » Tu lèves les yeux au ciel en te dandinant, alors qu’elle te gratifie d’un clin d’œil. « Va pour un verre, si t'as des bières chez toi, c'est encore mieux, je voudrai pas qu'on risque de se retrouver enfermés toute la nuit seuls dans un bar. Avec notre chance de la soirée. » Tu hoches la tête en riant. Il ne fallait peut-être pas miser sur votre chance de ce soir, vu qu’elle semblait presque inexistante. « On prend le bus ? Ou t'habites pas loin de là ? » te demande-t-elle, alors que vous commenciez à prendre le chemin de la sortie du parc. « J’ai ma voiture. » lâches-tu dans un sourire. Tu avais de quoi rentrer chez toi. « J’suis sur Bayside. » ajoutes-tu, avant de déverrouiller l’engin métallique. Ce n’était pas un truc dernier cri. C’était une vieille caisse qui te lâcherait probablement au moment où tu en aurais le plus besoin. Mais tu l’aimais bien. Le trajet s’effectue sans trop de souci, et tu finis par arrêter ta voiture dans l’allée. Douglas n’a pas l’air d’être dans le coin – tu avais l’impression constante qu’il t’évitait, sans que tu n’arrives bien à piger pourquoi. Est-ce qu’il avait toujours peur que tu exploses comme tu l’avais fait jadis ? Est-ce qu’il t’en voulait toujours pour cette histoire de plant de cannabis ? Tu n’en avais aucune idée, mais peut-être que tu ferais bien de te poser avec lui pour en discuter. Au fond, tu te sentais assez égoïste de ne pas l’avoir encore fait : peut-être que tu craignais de le rendre triste, de soulever encore quelques-uns de ses démons et de le mettre mal à l’aise, comme tu avais l’habitude de le faire. « J’crois qu’on est tranquille, mon coloc semble pas être là. » ajoutes-tu à l’intention d’Itziar, avant de la laisser entrer chez vous. Tu as attrapé des bières dans le frigo, quelques saloperies salées, et tu es revenu dans le salon. « Installe-toi, hein. » as-tu souri, avant de lui tendre sa boisson. « A notre survie dans le train fantôme. »
Elle a le droit de le complimenter apparemment. Ca la fait rire. Bon ce n'était pas trop demander et c'est vrai que sans lui elle serait sans doute assise comme une idiote dans le wagon du train fantôme à chercher des raisonnements, tous plus fallacieux les uns que les autres pouvant expliquer que personne n'était venue la chercher. Elle serait aussi sûrement en train de s'imaginer le pire, prête à rédiger son testament et passer l'arme à gauche. Donc c'est vrai que dans un sens, sans lui, elle ne serait sans doute pas dehors à cette heure-ci. Le complimenter n'était donc pas très compliqué. "Boooon si tu insistes." Commence t-elle, presque comme si elle voulait se faire prier pour lui passer de la pommade sur le dos. "Merci de m'avoir sauvé la vie, t'es vraiment la meilleure flippette du monde." Finit elle avant de se mettre à rire. Oué elle n'avait pas pu s'empêcher de se moquer un peu de lui. Mais c'était l'intention qui comptait plutôt que la forme non ? En théorie ça ne dévalorisait en rien ses compliments, où elle avouait clairement, de façon ironique ou pas, qu'il lui avait sauvé la vie. En réalité elle est vraiment contente de ne pas s'être retrouvée seule coincée dans ce manège. Que le jeune homme ait eu aussi peur qu'elle n'a que très peu d'importance au final. Ils étaient deux pour réfléchir à un moyen de sortir de là et c'était déjà beaucoup. Ils avaient bien le droit d'avoir peur. Ca ne faisait pas de mal de temps en temps. Peut-être même que s'ils n'avaient pas eu peur, ils seraient en train d'attendre dans le wagon qu'on vienne les chercher, sans savoir qu'il n'y avait plus personne pour bosser sur le manège. La peur avait certainement été bénéfique dans leur situation.
Quand il lui propose d'aller boire un verre chez lui. Elle accepte sans hésiter. Ca lui semble être un excellent moyen de se remettre de ses émotions, mais aussi de finir la soirée sur une note bien plus agréable. Elle a eu son lot de frayeur pour la soirée et elle est donc prête à quitter le parc pour un lieu qui ne sera pas susceptible de subir une panne électrique. Elle le suit donc en direction de la sortie du parc d'attractions. Il a une voiture apparemment, c'est encore mieux que prendre le bus. Ils n'auront pas à attendre. "Oh mais c'est parfait ça !" lui dit elle quand elle s'installe dans la voiture du jeune homme. Il habite à Bayside. Ce n'est donc pas très loin de là où ils sont. Le trajet et rapide et sans encombre. Sur ce coup-là, la malchance dont ils ont fait preuve dans le train fantôme semble les avoir laissés tranquilles. Ou alors le destin s'est dit qu'ils en avaient assez bavé pour la soirée et leur avait donc épargné un problème mécanique comme une crevaison. Ce qui n'était pas plus mal puisqu'elle n'avait aucune idée de comment procéder pour changer une roue et elle ne savait pas si Archie était plus calé qu'elle à ce sujet.
Quand ils arrivent chez lui, il lui dit que son colocataire n'est sûrement pas là et ça la fait tiquer sur le moment. "Ton colocataire ? Tu m'avais pas dit que t'avais une coloc' la dernière fois ? Elle a changé de sexe depuis ou c'est quelqu'un d'autre ?" demande t-elle quand il la laisse entrer. Elle n'était pas trop sûre. Après tout elle était plus que bourrée quand il lui avait raconté ça et lui n'en menait pas plus large. Peut-être qu'il y avait eu un soucis de compréhension entre les deux, même si elle était certaine qu'il lui avait bel et bien parlé d'une fille. Neptune qu'elle s'appelait. Elle ne pouvait pas avoir inventé un prénom pareil, ou alors il était grand temps pour elle de faire un trait sur l'alcool. Elle patiente dans le salon pendant que Archie est à la cuisine en train de récupérer les bières. Elle regarde autour d'elle, observant la décoration qui selon elle colle bien à la personnalité du jeune homme. C'est assez chaleureux comme ambiance. De quoi rassurer après la mésaventure du train fantôme. Elle s'installe sur le canapé quand il revient dans le salon avec les bières et quelques gâteaux salés. "Merci." Lui dit elle quand il lui tend sa bière. Elle ne peut s'empêcher de rire quand il trinque avec elle. "A notre survie et en espérant qu'on n'ait plus à revivre ça." Ajoute t-elle. Elle n'était pas sûre de remonter dans un train fantôme de si tôt après ça. Cette n'expérience n'avait pas aidé à la faire apprécier ce genre d'attractions. "Ton coloc' est sorti faire la fête ?" demande t-elle ensuite à Archie après avoir bu une gorgée de sa bière.