Elle n’avait qu’une seule envie en rentrant la maison : Celle de se plonger dans un bon bain, avec Netflix pas loin pour l’amener à décompresser de sa journée. Son quotidien avec les adolescents n’était pas des plus ennuyeux mais certes des plus harassants, et surtout, elle commençait à se languir des vacances d’été qui sont trop proche et en même temps trop loin. Maintenant que la fin de l’année scolaire allait pointer le bout de son nez, elle se retrouvait à gérer pas mal d’angoisse venant de ses étudiants alors que bon, les études, ce n’est carrément pas le bout du monde et qu’au pire, si ça se rate, ça se recommence. C’était donc complètement crevée qu’elle était rentrée chez elle avec la pensée de son bain, mais d’abord celle de son assiette pleine. Depuis quelques jours, papa avait fait la découverte de snapchat. Notamment pour recevoir les photos/vidéos des enfants qu’Olivia pouvait lui envoyer à foison maintenant qu’elle n’avait plus à passer par le téléphone de sa sœur. Il avait fait la découverte qu’il pouvait envoyer autant que recevoir et il n’avait pas manqué de maitriser l’outil de sorte à lui envoyer une vidéo du menu qu’il allait préparer pour le soir – et aussi moulte choses inutiles prise tout au long de sa journée, mais on ne peut pas en vouloir à un vieux papi de partager sa découverte de la technologie moderne.
C’est donc ainsi qu’elle s’en était retournée chez elle, lasse, montant les marches du perrons à bout de force avant de virer ses haut-talons à vitesse grand V une fois la porte refermée derrière elle. C’est bon, pour aujourd’hui, elle ne sort plus. De perdre quelques centimètres est une libération et maintenant qu’elle semble avoir l’esprit un peu plus léger vu que le repas est en approche, elle accorde son attention aux rires qu’elle entend provenir du salon. A sa connaissance, personne n’était attendu ce soir et Hassan ne passait jamais sans lui envoyer un petit texto juste pour être sûr qu’il trouvera la porte ouverte. Clara a de quoi s’interroger pendant les quelques pas qu’elle fait pour entrer dans le salon où elle trouve papa, et Joseph, un ancien camarade de classe. Son visage s’assombrit automatiquement à la vue de l’ex-taulard, ex-étudiant et ex-ami. Elle se mord l’intérieur de la joue pour ne pas lui demander automatiquement ce qu’il fait là et surtout, pour ne pas le foutre dehors sous les yeux de son père qui semble assez réjoui d’avoir de la visite.
« Ah ! Regarde qui est venu te rendre visite. Ton ami Joël ! » Il a l’air content de lui, d’avoir fait rentrer cet énergumène dans la maison. Clara se force à sourire afin de ne pas totalement faire savoir à son père pourquoi Joseph n’est pas du tout le bienvenu dans cette maison. « Je vais vous laisser papoter, j’ai bientôt fini de faire à manger. » Son sourire s’efface dès le moment où il quitte la pièce, ses yeux fusillent Joseph tandis que lui reviennent en mémoire les raisons pour lesquelles cela fait un bon moment qu’elle ne veut plus le voir chez elle. Il lui avait menti, et en plus de ça, il s’était fait passé pour un gars sympa alors qu’il n’était qu’un putain de délinquant présent pour écouler ses stocks. Clara n’aime pas qu’on lui mente. Ce postulat, c’est un peu l’hôpital qui se fout de la charité mais là n’est pas le sujet. « Je peux savoir comment tu as osé rentrer chez moi ? » Oser, c’est bien le mot. Parce que s’il avait dû comprendre une chose d’elle, c’est qu’elle n’accorde jamais sa confiance plus d’une fois. « Tu as dix minutes pour trouver une excuse à dire à mon père pour justifier que tu dois t’en aller. » Du genre, une urgence à la dernière minute, un appel de sa mère, un truc qu’il a oublié de faire. Elle s’en fout. « Je veux pas qu’il apprenne qu’il a fait rentrer un délinquant chez nous, mais si tu pars pas, je lui dirais de toute façon. Tu n’es plus le bienvenu ici. » C’est sûr que de son mètre cinquante-sept, les gros yeux sont moyen mais le ton qu’elle emprunte est assez clair.
Parce que son père est présent, Clara garde une certaine maitrise d’elle-même là où elle se retient très rarement de ne pas foncer dans le tas directement. Devant lui, elle tâche toujours d’agir comme il l’a élevé, avec discernement et surtout, à ne jamais manquer de bienveillance envers autrui. Papa est trop gentil. C’est son plus grand défaut. De ce point de vue, Clara est à son complet opposé, elle ne manque de dire ce qu’elle pense, d’attaquer et si une personne l’a trahie alors elle restera au ban de sa vie et c’est une décision qu’elle prendra sans se retourner, comme avec Joseph. Seulement là, elle est bien embêtée parce que papa est présent dans la pièce et qu’elle ne peut pas se comporter de façon odieusement devant lui. Elle a une image de gentille fille à sauvegarder. Ce qui explique qu’aussitôt que son paternel quitte la pièce pour s’occuper du repas de ce soir, elle joue de son caractère pour exiger de Joseph qu’il s’en aille de lui-même. Cela lui éviterait de se poser dans une situation inconfortable et de se faire rouspéter juste après. « Très content de te revoir aussi, Da’. » Elle lui répond d’une grimace. Il n’a aucun droit d’utiliser ce surnom, comme si ça faisait juste une paye qu’ils ne s’étaient pas vu et qu’il n’y avait pas dans cette histoire le fait qu’il ait fait un détour par la case prison et surtout qu’il lui ait menti sur qui il était. Ça l’agace. Parce qu’il est juste là comme si c’était une chose normale et qu’il en avait encore le droit, alors qu’il aurait pu le deviner que de se pointer à la minute sans prévenir n’allait pas aider son cas qui n’était déjà pas très bien avancé. « Un délinquant. C’est ce que je suis devenu quand la police m’a chopé ? Mais j’t’ai jamais fait de mal, si ? Alors, du jour au lendemain t’as décidé que t’avais plus envie de me voir simplement parce que le monde a décidé que j’étais quelqu’un qu’il fallait enfermer ? » Elle lève les yeux au ciel, abasourdie qu’il ose jouer de son propre sort pour adopter un discours de pauvre victime de la société. Elle ne soupire pas mais ce n’est pas l’envie qui l’en manque. La situation est encore plus triste qu’il n’est pas en train d’être honnête avec, il joue sur de la mauvaise foi. « Tu veux me faire pleurer ? Manifestement, tu es devenu un délinquant au moment où tu as décidé d’entrer dans des affaires louches. Ne me sors pas le discours de victime de la société, tu as juste eu ce que tu méritais et moi, je ne veux rien à voir avec toi. J’arrive même à y croire que tu as le culot de te présenter chez moi ! » Elle tente de conserver un volume sonore respectable afin de ne pas attirer l’attention de son père. Elle se sent prise au piège dans cette situation et elle déteste ça « T’as fini les études à ce que je vois. Mademoiselle est devenue une madame ? » Et donc ? Il n’a pas l’air vilain en faisant son observation qu’elle pourrait facilement prendre comme un sous-entendu de condescendance. Non, son ton semble souligner le temps qui a passé, mais ça ne suffit pas l’adoucir. Il en faut beaucoup plus pour Clara qui ne laisse jamais passer qu’on puisse se foutre de sa gueule. « Et bien oui, j’allais pas rester étudiante toute ma vie. » Sa réponse est une attaque, une façon de lui dire que son observation est stupide. Plus de trois ans se sont écoulés. Elle n’allait pas rester une gamine. « Cela sert à rien ce que tu fais. » Qu’elle ajoute, elle ne sait pas c’est quoi le plan ici. Pourquoi il est venu alors qu’ils n’ont pas communiqué depuis que la vérité a éclaté mais elle ne cèdera pas.
Evidemment que ses tentatives de l’amadouer n’allaient pas prendre aussi facilement. Clara n’était de un, pas intéressée à renouer une quelconque amitié avec Joseph depuis que son double jeu avait été étalé au grand jour, et deux, elle n’apprécie absolument pas que cette prise de contact se soit fait au dépens de la trop grande générosité de son père. Elle se sent comme qui dirait prise au piège, à croire qu’il ne lui reste plus qu’à mordre si elle peut espérer se sortir de là. Elle n’avait pas vu Joseph venir et elle prend bien en notre de ne plus jamais se faire avoir. Visiblement, cela avait été optimiste d’espérer qu’il n’allait pas reprendre contact avec les personnes qui avaient été dupée par son grand jeu d’acteur. Si on pouvait avoir Clara une fois, une seconde n’est pas envisageable. « Les affaires louches… Mmh. Je tiens à te préciser que je suis entré dans ces fameuses affaires louches bien avant qu’on se connaisse. Pourtant, tu m’aimais bien. En tout cas, j’crois, hein. J’veux pas m’avancer là-dessus mais je ne pense pas que si tu n’m’appréciais pas tu m’aurais invité à plusieurs reprises pour prendre un café. La drogue ça ne change pas qui j’suis. J’suis devenu qui j’suis bien avant le jour où on m’a collé l’étiquette de délinquant. » Elle ne sourcille pas. Son visage démontre de son habituelle impassibilité puisque Joseph ne semble pas comprendre le fond du problème parce que si ses « activités annexes » sont une pilule particulièrement difficile à avaler, ce qui l’a grillé auprès de la blonde et non-négociable, c’est bien d’avoir joué un double jeu et abuser de sa confiance. Elle ne sait pas ce qu’il espère en venant, parce qu’au final, le mec qui a été ami avec elle : il n’a jamais existé, et ce n’est certainement pas lui. « Et puis, c’est pas comme si j’avais violé des enf… » Non, si c’était le cas, il serait soit encore en taule, soit il y aurait connu le sort funeste que les détenus réservent à ceux qui touchent aux enfants. Il est triste de savoir qu’à ce moment précis, Clara aurait préféré qu’il en soit, mais ça elle n’a pas le temps de le formuler parce que son père entre dans la pièce pour récupérer son smartphone. Elle devine déjà le nombre de snap qu'il enverra à Olivia, et comme la réflexion de Joseph n’est pas desp lus appropriées, ce dernier se rattrape. « Des enfants ? Tu songes à avoir des enfants, bientôt ? » Elle aurait seulement préféré qu’il aborde un autre sujet. Comme quoi, mettre les pieds dans le plat, c’est sa spécialité. Fort heureusement, papa n’attend pas qu’elle réponde à cette question pour quitter la pièce. Clara a déjà bien assez de la mère de Nicolas pour lui rappeler qu’elle est à un âge où les femmes ont leur premier enfant. Si on pouvait lui épargner ce sujet encore un peu. Elle ne répond et de toute manière, il ne semble pas attendre une réponse. Au moins un sujet dont il se rappelle qu’il est tabou. « Je me souviens de cette table basse. Tu y posais tes manuels lorsque tu n’avais plus le courage d’étudier. Et, ensuite, tu étendais tes jambes dessus avant d’allumer la télévision pour oublier que t’as pas assez révisé. J’espère que t’as trouvé un emploi qui ne te donne pas envie d’allumer la télévision. » C’est qu’il l’a joue à fond nostalgique sa visite. Il a tort de miser sur le potentiel émotif de Clara parce que la jeune femme n’est jamais réceptive à ce genre de tentative et qu’elle n’aime pas tourner autour du pot. « J’ignorais que mon salon était un lieu de pèlerinage. » L’occasion reste trop belle pour ne pas échapper un sarcasme. Persuadée qu’il n’est pas venu dans le but de partager des souvenirs, elle perd patience. « Cut the crap ! dis-moi ce que tu veux et abrège. » Elle perd assez de temps et elle le sent, que bientôt elle sera obligée de se le coltiner toute la soirée parce qu’elle n’est pas bien capable de dire ce genre de vérités à son père.
Ces petites amorces de conversation sur l’amitié qu’ils entretenaient autrefois ne prennent pas. Clara n’a jamais été femme à tourner autour du pot et si elle devine quelque chose aisément, c’est que Joseph ne s’est pas pointé dans son salon sans idée derrière la tête et il est hors de question qu’elle se laisse faire à avoir une conversation avec lui, celle qu’il aura répétée durant tout le chemin pour venir ici afin qu’elle aille dans son sens. Non, elle ne se laissera pas prendre pas des propos prévus à l’avance. A ses yeux, Joseph est un menteur, qui aura abusé de sa confiance et ça, c’est quelque chose qui ne se pardonne pas. Si Clara a bien un défaut, c’est son intransigeance avec ceux qui l’entourent et c’est pourquoi elle l’invite à cracher la véritable raison de sa visite afin d’écourter le plus rapidement possible cet échange qui ne rime à rien. « J’ai une de ces faims. J’ai hâte de goûter à ce que ton papa a préparé. » On peut très nettement observer ses yeux qui se lèvent au ciel alors qu’il évite de répondre à sa question et qu’il semble changer de tactique. Visiblement, il n’a pas fait le choix d’être honnête et de cracher le morceau, mais juste de poursuivre son petit jeu, ce qui ne manque pas la cible : Clara bouillonne. Et cette petite rage qui prend forme ne tarde pas à fulminer de le voir jouer les garçons attentionné avec son père comme s’il avait toujours fait partie du paysage. Il semblerait qu’il souhaite persister dans la voix où il ment. Jouer sa seconde vie semble être plus fort que tout alors qu’il ne la trompe plus elle. Elle n’a plus qu’à réfléchir à la façon dont elle peut le faire dégager sans se mouiller. « Pour répondre à ta question, Da’, je suis présentement ingénieur en automobile pour Ferrari. » Elle tire la tronche. Si papa n’était pas trop occupé à jouer les hôtes, il pourrait le voir que quelque chose cloche dans les yeux de sa fille mais fidèle à lui-même, incapable de regarder plus loin que le bout de son nez, il ne le voit pas. Il se contente de le croire comme si une absurdité pareille était possible quand on accorde un regard de plus de quinze secondes à la tenue du garçon. Il n’a rien de quelqu’un avec un poste important. Ce serait à peine s’il a pris une douche ces cinq derniers jours. « Et toi ? Qu’est-ce que tu fais de bon ces derniers temps ? » Une grand sourire se trace sur son visage. Elle y place la même hypocrisie qui l’habite quand elle croise la famille de Nicolas et il faut dire que finalement, ces gens là font bien d’être dans sa vie puisqu’ils lui auront permis de gagner du skills dans le domaine. « Moi ? Je suis promeneuse officielle de corgi pour la Reine d’Angleterre. » Qu’elle répond, tout en se laissant tomber à table comme si elle était véritablement prête à dîner face à lui alors qu’elle aurait juste envie de lui cracher le contenu de son repas au visage. « Papa ? » Qu’elle demande, avant d’avoir son attention. « J’ai oublié de te le dire, et je lui avais promis que tu passerais. Hassan a encore besoin que tu viennes vérifier son robinet, il dit qu’il n’a que de l’eau souillée. » Evidemment, quand il s’agit de papa, c’est un regard d’ange qu’elle soutient avant d’ajouter « On t’attendra pour manger, je suis désolée, j’avais oublié mais ce serait idéal que tu n’y aille pas trop tard. » Lui aussi, fidèle à lui-même, ça ne prend pas longtemps pour qu’il décide de réaliser la promesse que sa fille a tenu à quelqu’un d’autre et qu’il enfile une veste pour porter secours à celui qui est comme un fils. Clara, à son tour, s’empresse d’envoyer un message demandant à son beau-frère de faire le max pour retenir son père, qu’elle lui expliquera plus tard. Désormais à deux dans la pièce, elle lève les yeux vers Joseph, quitte tout faux-semblant et prend la parole. « Maintenant, si tu déguerpis pas dans les cinq minutes, j’appelle la police. » C’est clair, net et précis, elle a déjà le téléphone dans les mains et sait déjà ce qu’elle va dire. Cela n’est plus qu’une question de sa volonté à lui. « Visiblement, tu sembles attaché à jouer ce second rôle et à faire croire que tu es un bon garçon. Il est hors de question que tu te foutes de la gueule de mon père comme tu t’es foutu de la mienne, ou que tes mensonges reprennent. Je t’ai demandé ce que tu voulais, tu as joué au con, maintenant tu pars. »
« J’suis dans la merde, c’est ça ? » La porte d’entrée vient tout juste de se refermer que Joseph semble saisir la suite des évènements comme elle les a tourné dans sa petite tête afin de s’épargner d’avoir à souffrir dix minutes de plus de ce jeu qui ne rime à rien, en plus d’entrainer son père dans une histoire où elle aurait voulu le tenir au plus loin possible. Elle tente de rester stoïque et impassible, comme à son habitude quand on y pense, alors qu’elle fulmine de rage à l’intérieur que sa soirée soit parti dans cette comédie. Décidément, Joseph dénote d’un sacré talent pour ce qui est de lui faire perdre son temps. Elle ne se laisse toutefois pas démonter et sans attendre, l’ultimatum tombe. Elle sait que rien ne sert de marchander, que ses intentions à son égard n’ont absolument rien de bienveillante et qu’au final, elle restera déçue de lui. Un silence plane pendant lequel elle imagine qu’il pèse le pour et le contre de son entêtement. Lui met-elle assez la pression ? Elle ne le quitte pas des yeux, cela reviendrait à lui laisser un répit le temps qu’il décide gentiment et là, non. C’est comme avec les gosses au final, pour obtenir quelque chose, il ne faut pas les lâcher. Heureusement, le temps ne dure pas assez pour qu’elle s’impatiente. « T’as dit que j’avais cinq minutes pour sortir d’ta maison. Ça m’en laisse quatre pour t’expliquer c’que j’fais ici. » Et elle est toute ouïe. Ses lèvres se tendent en un fin sourire, montrant qu’elle est ravie qu’il mette enfin les cartes sur la table. Cela en devenait insultant qu’il continue à s’entêter dans son jeu. Le suspense ne dure pas plus longtemps. « Da’, j’suis dans la merde. J’ai b’soin d’argent. Juste quelques billets pour pas crever d’faim. J’trouverai un moyen de te rembourser avant ma mort. » D’un côté, ça n’explique pas vraiment sa présence parce qu’elle avait facilement deviné que ce serait une histoire de pognon (et ce sera probablement toujours qu’une histoire de pognon) et en même temps, elle se dit qu’il n’y a pas grand-chose à expliquer non plus. Elle soupire juste. « Tu es tellement décevant. » Qu’elle balance à son égard avant de se lever de sa chaise, pour revenir dans l’entrée chercher son sac à main. Elle sait, c’est stupide sa part d’accepter mais c’est comme quand on rencontre un sans-abri trop pressant dans la rue, on lui donne la pièce pour avoir la paix. Elle se dit juste qu’il faudra trouver quelque chose pour que ça ne devienne pas une habitude. « Et dis-moi, par curiosité, tu comptais me le demander après le repas ou juste te servir dans le portefeuille de mon père quand il aurait eu le dos tourné ? » Fidèle à elle-même, elle ne rate pas l’occasion de remuer un p’tit peu le couteau en sortant son chèquier, dont le bruit de sa signature est tout ce qu’on peut entendre. « C’était de la réthorique. » Qu’elle précise en lui tendant le bout de papier avant de conclure. « Si tu reviens, ce ne sera pas l’issue donc tu ferais bien de mettre tes problèmes en ordre. » Elle prend un ton autoritaire avant de s’écarter du chemin pour qu’il puisse enfin accéder à sa requête, c’est-à-dire : quitter les lieux.