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Message(#)[FB] joseph & tess EmptyLun 19 Nov - 18:01

La bouilloire était en train de chauffer son eau. L'eau qu'elle venait de lancer afin de se préparer un thé. Dansant sur la musique qui résonnait à tue tête dans sa maison, comme d'habitude lorsqu'elle était chez elle. Bon, d'ordinaire, il y aurait eu un joint encore fumant posé sur le cendrier ou coincé entre ses doigts fins, mais depuis cinq semaines maintenant, elle avait prit la décision de tout arrêter. Suite à l'arrestation de son violeur, qui avait entraîné son départ au Pérou avec sa meilleure amie Leena, la jeune femme avait fait bon œuvre de tout un tas de résolutions. Notamment cette décision, non simple pour elle, de quitter cette maison. La maison de sa vie, de son enfance, de son passé mais aussi de son agression. Tess était encore dans un mood hésitant, se demandant si c'était une bonne chose de se séparer de ce bien, alors qu'il gardait en son sein tout ce qu'il lui restait de sa mère défunte. Mais à côté de ça, elle se demandait si c'était réellement sain de rester vivre ici, et se demandait pourquoi elle n'était pas partie plus tôt. La jeune femme était encore coincée entre deux eaux, mais elle savait très bien qu'elle finirait par partir d'ici. Demain, elle avait d'ailleurs prévu de se poser en ville, dans un petit salon de thé, afin d'écumer les annonces et de pouvoir visiter des logements directement sur Brisbane. La jeune illustratrice avait envie de vivre au cœur de la ville australienne, au plus près de ses amis et surtout, maintenant qu'elle avait lâché son travail au Journal local de Samsonvale, elle se lançait le défi de se lancer en free-lance. Là encore, une lourde décision qu'elle n'avait pas eu trop de mal à prendre. Dans quelques semaines, le livre qu'elle avait préparé pendant de longs mois avec Greta allait sortir en librairie et puis surtout, elle en avait un peu marre de son travail au journal. Elle ne pouvait pas s'exprimer comme elle le désirait en tant qu'artiste et le travail aux côtés de Greta avait surtout eu pour effet de lui révéler cette vérité. Elle avait des choses à dire, elle avait besoin de les dire. Que ça soit par le dessin, ou la musique, dont elle renouait une relation forte. La jeune femme avait reprit sa vie en main, après plus de quinze ans laissés dans la noirceur de son passé et cette culpabilité étouffante. Sa bouilloire venait de sonner, si bien qu'elle s'en saisit afin de verser un peu d'eau chaude dans sa tasse où un sachet de thé avait déjà été posé. Une fois son thé en main, elle retourna au salon, en face de sa cuisine, traversant l'entrée de sa maison au milieu. Cette maison, son indépendance, ces espaces allaient lui manquer mais c'était salvateur pour elle et elle en était bien consciente. C'était ce qu'il fallait faire. Posant sa tasse sur la table basse en bois, elle se laissa tomber sur son canapé aux couleurs chaudes. Dans cette maison, c'était un esprit bohème qui prenait le pas, les meubles étaient en bois foncés, sculptement travaillés et les couleurs étaient toutes chaudes, avec une décoration assez ethnique quand même. Pas mal de plantes étaient posés au sol, sur les meubles ou même suspendus depuis des années. L'illustratrice s'empara de son carnet à croquis qu'elle avait laissé avant de partir faire son thé, reprenant l'esquisse d'un nouveau dessin, elle fut finalement interrompue par quelques coups donnés contre sa porte d'entrée. Elle se dressa sur le canapé, elle n'attendait personne. Mais ses amis proches avaient l'habitude de venir ici n'importe quand, sans vraiment prévenir, étant donné qu'elle bossait de chez elle, ça n'avait pas trop de chance d'aboutir sur un refus de sa part. La métisse aux cheveux courts et blonds déposa son carnet sur la table et se leva. Vêtue d'un jeans déchiré et d'un petit chemisier blanc, fin, elle ouvrit finalement la porte, découvrant le visage d'un très vieil ami. Comme une vision de l'au-delà, elle ne cacha pas sa surprise en souriant largement et en ouvrant davantage sa porte « Hé Jo ! » lança t-elle en posant sa main sur son épaule afin de lui faire la bise « putain ça fait longtemps, vas-y entre ! » l'invita t-elle alors se décalant pour finalement, refermer la porte derrière lui.
@Joseph Keegan
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Message(#)[FB] joseph & tess EmptyLun 19 Nov - 19:22


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Joseph Keegan & Tess Turner
Ça te fait chier de devoir payer un taxi pour te rendre chez Tess mais t’as pas trouvé d’autres moyens. Elle n’habite pas en ville, tu ne pourrais pas emprunter l’autobus ou faire usage de tes jambes comme tu le fais toujours. Tu te mets à taper du pied contre le sol de l’automobile en regardant les dollars s’accumuler sur le petit compteur du chauffeur de taxi et tu te mords fortement la lèvre en secouant la tête de droite à gauche. Le prix augmente beaucoup trop vite. Bientôt, il atteint les trente dollars et tu sens tes tripes se serrer. Ton budget d’une semaine entière vient de s’évaporer entre les mains d’un profiteur lorsque la voiture s’arrête enfin devant une maison que tu reconnais instantanément. Tu peux remercier tas mémoire infaillible de t’être souvenu de l’adresse exacte de Tess. Celle qui te fournissait en drogue à un prix d’amis. Celle avait qui il t’arrivait, dans le passé, de passer des nuits entières à fixer le plafond et à élaborer des théories sur l’espace. Elle était une artiste; elle avait une bien meilleure imagination que toi. Parfois, ses idées étaient tellement bien réfléchies que tu arrivais à la croire. Mais, quand le taux de drogue dans ton sang baissait, tu reprenais rapidement la raison. L’homme au volant se tourne vers toi, te répète une deuxième fois la somme que tu lui dois et tu sors de tes pensées. Tu le fixes un moment, le regard noir, puis tu enfonces ta main dans ton sac pour en sortir quelques billets que tu jettes sur les genoux du chauffeur sans lui accorder un seul regard. Tu sors de l’automobile et tu claques la porte sans plus jamais détourner les yeux de la grande maison devant toi. Tu n’as plus qu’à espérer que Tess habite toujours là. Tu maudirais ta malchance si tu découvrais que tu venais de perdre six repas pour une stupide randonnée en voiture. Tu te diriges vers la porte d’entrée, tu t’arrêtes devant et tu étires tous tes muscles endoloris en sentant la nervosité remonter dans le fond de ta gorge. Qu’est-ce que tu vas dire ? Salut, j’ai besoin de beuh, tu m’en files ? Non. Tu ne peux pas te pointer chez elle quatre ans plus tard et commencer par le vif du sujet. Après avoir réfléchis à ta technique quelques secondes, tu finis par accumuler assez d’assurance pour frapper à la porte : trois petits coups. Tu n’attends pas bien longtemps, le visage de Tess vient à la rencontre du tien et tu souris automatiquement lorsqu’elle te salue d’un ton entrainant.

- Salut, Teaser !

Un petit surnom électrifiant que tu lui as toujours donné. Elle avait une personnalité foudroyante, mais aussi lumineuse. Tu lui rends la bise, légèrement ébranlé; t’as pas embrassé quelqu’un depuis bien trop longtemps. Un parfum délicat vient caresser tes narines et tu te retires avant de la remercier lorsqu’elle t’invite à entrer. Tu enfonces tes mains dans les poches de ton jean par réflexe et tu remarques au même moment que les pantalons de Tess sont eux aussi déchirés. Cependant, les siens le sont probablement par la volonté du designer. Les tiens sont juste trop vieux. Ton regard se promène naturellement dans l’étendue de la maison, comme si tu cherchais déjà le cannabis comme un chien de police.

- Yep, ça doit faire au moins quatre ans.

Et tu te forces à reposer tes yeux sur Tess. Tu ne peux pas te permettre de la négliger. Elle ne te donnera jamais rien si tu oublies de prendre de ses nouvelles.

- T’as pas changé en tout cas. Enfin, si, tes cheveux. T’as eu l’cancer ?

Tu souris pour lui faire part de ton sarcasme. Tu n’as toi non plus pas changé après tout ce temps. Tu dis encore autant de conneries et t’espère que Tes ne l’aura pas oublié.        
               
     
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@Tess turner
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Message(#)[FB] joseph & tess EmptyLun 19 Nov - 20:11

Le surnom qu'il lui donne et qu'il évoque semble éveiller en elle les lointains souvenirs de cette époque où Tess et lui séchaient des après-midis entiers pour venir fumer ici, alors que la mère Turner était à l'hôpital en train de travailler. Cette maison avait accueilli tellement de bons moments, comme ceux passés avec Jo, putain, mais ça semblait faire tellement longtemps. Quatre ans disant-il en entrant chez elle ? Putain... En réalité oui, ça allait faire bientôt quatre ans qu'elle était rentrée de Londres et que sa mère était morte. Tess sourit à sa blague, elle aurait pu rire davantage si le cancer n'avait pas emporté sa très chère maman. Elle sourit et répondit simplement « j'avais envie de changement, tu aimes ? » demanda t-elle en tournant sur elle-même, comme s'il s'agissait d'un jeu. Il allait probablement la trouver moins coincée que par le passé, puisque depuis le Pérou, la jeune femme s'était davantage ouverte aux blagues à tendance sexuelles, ce qui était totalement impossible dans le passé. Tout comme le calin lorsqu'elle l'avait vu devant sa porte, ça aussi, elle avait été incapable d'en faire pendant quinze ans. Elle ouvrit sa main et son bras pour lui présenter son salon, lui proposant alors « vas-y installe toi » avant de le suivre et de lui proposer « tu veux boire un truc ? J'ai de la bière au frigo si tu veux ? » préféra t-elle demander avant de se laisser tomber sur le canapé. Profitons qu'elle soit debout, non ? A la réponse de son vieil ami, elle passa à la cuisine, ouvrit le frigo et prit deux bières. Le thé attendra. Elle les décapsula dans la cuisine et revint avec les deux bouteilles glacées en main. Donnant la sienne en souriant au jeune homme, elle alla s'asseoir sur le canapé, tenant toujours la sienne. « Alors comment ça va ? » demanda t-elle en soupirant. Putain, si ça faisait quatre ans qu'ils ne s'étaient pas vu, il avait eu le temps d'en voir passer des choses dans sa vie, non ? Que devenait-il ? Mais en tous cas, Tess vit rapidement une certaine nervosité dans son attitude. Le fait qu'il ait mis les mains dans ses poches en entrant, et puis son attitude aussi... il semblait nerveux, peut-être que c'était tout simplement le fait de se revoir après tout ce temps ? C'était fort probable. Néanmoins, elle se demanda bien ce qui l'avait fait venir jusqu'à chez elle. Jo n'était pas le genre à vadrouiller sans savoir où aller -enfin si, mais là, c'était différent. Jo était le genre de gars à avoir un peu la flemme de beaucoup de choses, néanmoins, il était déterminé quand il savait ce qu'il voulait. Donc, s'il s'était motivé à venir jusqu'ici, c'était pour une raison particulière. Les visites de courtoisie, ce n'était pas trop son genre, surtout pas après quatre ans sans se voir, non ? A l'époque, il venait souvent ici pour se recharger en weed et elle espérait que ça ne serait pas ça, puisqu'elle n'avait plus rien. Elle avait cédé ses plants, et puis toute la weed qu'elle n'avait pas fumé avant de partir au Pérou, elle l'avait donné à des amis. Il aurait bien aimé être présent ce jour-là, si c'était la raison de sa venue. Mais il ne fallait pas être pleine d'apriori, si ça se trouve, c'était vraiment une visite pour prendre de ses nouvelles et dans ce cas-là, ça montrerait qu'il a changé et qu'il se soucie un peu plus des autres. Et pour le moment, elle y croyait vraiment la petite.

@Joseph Keegan
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Message(#)[FB] joseph & tess EmptyLun 19 Nov - 21:14


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Joseph Keegan & Tess Turner
Tu n’es pas du genre à t’en vouloir d’être aussi superficiel. Tu n’as jamais entretenu de relation puissante jusqu’à présent. Il faut dire que l’éducation de tes parents ne t’a pas appris à accorder une grande confiance à n’importe qui. Si même ton père et ta mère te méprisaient, tu as toujours pensé que n’importe qui pourrait en faire autant si tu t’ouvrais un peu trop à eux. C’est la raison principale pour laquelle personne n’est au courant pour la brutalité de ton enfance. Ces cicatrices dans ton dos, personne ne les a jamais remarquées. Du moins, c’est ce que tu penses. Tess tourne sur elle-même, ça t’arrache un léger sourire surpris. Tu ne te souviens pas l’avoir connue ainsi. Pourtant, ta mémoire ne faut jamais défaut. Ce n’est pas que sa chevelure qui a changé. Elle semble plus ouverte, peut-être plus reposée. « j'avais envie de changement, tu aimes ? » En temps normal, tu aurais été franchement honnête en admettant préférer les cheveux longs mais, aujourd’hui, tu dois te faire discret. Alors tu hoches la tête en croisant tes bras sur ta poitrine.

- Ouais, ça te va bien !

Tu essayes de cacher ton malaise; jamais une fille ne t’a demandé si son look te plaisait. Ce n’est pas le genre de discussion auquel tu es habitué. Tu commences d’ailleurs à douter de ton choix d’être venu ici. Tu as beau observer chacun des recoins de la maison, tu ne trouves pas de cendrier et aucune odeur de fumée ne flotte dans l’air. Tu dégluties en te mordant la langue lorsque Tess t’invite à t’installer dans le salon, ce que tu fais, le regard toujours actif. Elle te propose une bière, tu acceptes rapidement; c’est déjà mieux que rien. Un peu d’alcool te fera peut-être oublier le besoin de drogue qui te ronge les tripes depuis que tu as tout consommé la semaine passée. C’est lorsqu’on a plus assez d’argent pour se payer des doses qu’on se rend compte que l’addiction est une vraie plaie. Ton amie revient dans le salon avec deux bouteilles de bière, elle t’en tend une, tu la remercies d’un geste de la tête en tu englouties quatre grosses gorgées en oubliant un instant que t’es observé. Tu soupires fortement en laissant ton dos se poser contre le canapé. C’est à ce moment que tu remarques un carnet à croquis posé sur la table basse, tu bascules la tête sur le côté pour comprendre l’illustration puis Tess reprend la parole. « Alors comment ça va ? »  Tu gardes les deux yeux rivés sur le dessin entamé en réfléchissant à la question et tu préfères légèrement la contourner pour ne pas parler de toi. Tess ne semble pas savoir que t’as été en prison et c’est mieux comme ça. Tous les autres qui l’ont su ont préféré t’éviter.

- Ça va, ça va…

Tu te redresses pour attraper le carnet et tu observes les traits de crayon de plus près. Un léger sourire soulève le coin de tes lèvres. Les artistes, tu les as toujours aimés. La plupart d’entre eux sont comme toi; ils sont différents, ne rentrent pas toujours dans le moule de la société.

- Putain, t’es forte. J’savais pas que tu dessinais. C’est nouveau cette soudaine passion ?

Tu feuillettes quelques pages sans demander son autorisation car t’as toujours été comme ça : tu fais ce qui te plaît.      
   
               
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@Tess turner
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Message(#)[FB] joseph & tess EmptyLun 19 Nov - 21:37

Jo ne s'attarda pas sur lui, répondant assez vaguement. Pourtant, il ne posait aucune « grande » question. Alors très vite, quand il commença à feuilleter son carnet à dessin et qu'il la complimenta, Tess se retira ses fausses idées de la tête. Il était simplement venu prendre des nouvelles et ça montrait une forme d'intérêt qu'il avait à son égard, ou au regard de la relation qu'ils avaient eu par le passé. Souriante et amusée, elle plia l'une de ses jambes sous ses fesses et posa son coude sur le dossier du canapé. Elle regarda son ami tourner les pages et fini par dire tout bas « merci c'est gentil » avant de boire une gorgée de sa bière bien fraîche. Depuis qu'elle avait cessé de fumer des joints et des clopes, la jeune femme buvait presque tous les jours. Elle avait toujours aimé la bière, mais là, elle redécouvrait ce savoir-faire vieux de plusieurs siècles et avec un grand intérêt ! « J'ai toujours dessiné, mais à l'époque je faisais plus de musique » et oui, ça, il avait connu. Tess avait souvent l'habitude de jouer chez elle, surtout quand elle était défoncée. D'ailleurs, sa guitare était dans son salon, celle qui avait appartenu à son père et qu'il avait laissé ici avant de les abandonner. La jeune femme sourit, se rappelant les souvenirs de cette époque. Elle était jeune mais en vérité, son look ne changeait pas tant que ça. Seuls ses cheveux avaient changés finalement. L'illustratrice regardait toujours son ami observer ses dessins, et ça lui fit plaisir qu'il aimait ce qu'elle faisait. C'était toujours gratifiant finalement, non ? Une reconnaissance... Sa mère n'était plus là, elle était fâché avec Annie alors désormais, il n'y avait que Leena pour la complimenter sur ce qu'elle faisait. Et puis les gens avec qui elle bossait, bien entendu. « J'ai un peu lâché la musique depuis que maman est partie... mais je recommence doucement » ajouta t-elle alors. Jo savait que sa mère était morte, mais il y a trois ans, il n'était pas venu à son enterrement. Comme beaucoup d'autres d'ailleurs et elle n'en voulait à personne. Ce jour-là, elle aurait préférée être seule avec sa maman, pour lui dire au revoir comme elles avaient toujours vécue : seules, ensemble. Elle bu de nouveau un peu de sa bière et posa finalement le haut de son crâne dans la paume de sa main, maintenue par le coude posé sur son canapé. « Et toi alors dis-moi... » commença t-elle toujours avec ce grand sourire sur les lèvres « qu'est-ce qui t'amène ? » demanda t-elle avant que le goulot de sa bière ne vienne de nouveau se déposer sur ses lèvres. Attendant quelques secondes, elle fini par demander, pleine de curiosité « qu'est-ce que tu d'viens depuis tout ce temps ? » Après tout, la dernière fois qu'ils s'étaient quittés, ils étaient autant perdu l'un que l'autre, mais désormais, quatre années s'étaient écoulées. Est-ce qu'il avait trouvé un boulot qui lui plaisait ? Une femme ? Avait-il fondé une famille ? Fait le tour du monde ? Tout était possible dans son imagination débordante et elle avait hâte de savoir.

@Joseph Keegan
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Message(#)[FB] joseph & tess EmptyLun 19 Nov - 23:07


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Joseph Keegan & Tess Turner
N'importe qui pourrait affirmer que tu es détestable. T’es un profiteur. Tu n’as pas réussi dans la vie alors tu profites du succès des autres pour te faire plaisir. Tu essayes de te rassurer en te disant que tu n’as pas eu de chance, tout simplement, mais il arrive très souvent que tu ne te crois plus toi-même. Tu aurais pu poursuivre les études, tenter une voie un peu plus difficile mais plus prometteuse. Il faut croire que tu en avais déjà eu assez à l’âge de dix-huit ans. Une enfance trop débordante et impossible à oublier. Toujours en tournant les pages du carnet à esquisses, tu observes du coin de l’œil Tess lorsqu’elle te remercie et tu hoches la tête en portant à nouveau ta bouteille à tes lèvres. Tu avales une longue gorgée froide et tu détournes les yeux vers la guitare posée contre le mur du salon avant de glousser alors que les souvenirs viennent percuter tes pensées. Tu te cales à nouveau dans le canapé après avoir refermé le carnet et tu ricanes quelques secondes, le goulot de la bouteille posée sur tes lèvres.

- Ouais, j’m’en souviens de ça. J’accompagnais ta guitare en tapant le plancher. Encore heureux que t’as jamais eu des voisins en dessous. Qu’est-ce qu’on était défon….

Tu ne termines pas ta phrase, tu te râcles la gorge pour faire mine d’avoir quelque chose qui obstrue tes cordes vocales et tu fermes les yeux en laissant une gorgée de bière glisser le long de ta langue. Tu passes proche d’avaler de travers lorsque Tess te rappelle le décès de ta mère. Juste avant que tu ne te fasses choper par les flics. Tu redresses ton dos pour t’empêcher de t’étouffer et tu passes ta main libre dans ton cou en te mordant la lèvre inférieure.

- Ouais… J’suis désolé, j’t’ai pas oublié j’t’assure. J’ai eu des changements dans mes plans. J’serais venu sinon… à l’enterrement. J’espère que ça n’a pas été trop difficile.

Tu dis ça trois ans en retard. Tu n’as pas pu la contacter plus tôt. Mais... L’aurais-tu fait ? Toi, toujours occupé à faire des conneries avec ton ancien gang. Tu n’étais pas le premier à sentir de l’empathie. D’autant plus que, toi, ta mère, si elle décède, tu l’oublieras très facilement. Heureusement, le sujet change bien rapidement, mais pas en ta faveur. Les questions te sont à nouveau adressées. Tu serres la mâchoire en fixant le plancher, réfléchissant.

- Depuis tout ce temps ? Honnêtement, rien n’a vraiment changé. Contrairement à toi, j’me suis pas lancé en dessin ou quelque chose du genre. Je travaille…


Tu marques une pause, tu cherches un moyen d’alléger la réalité.

- Je travaille à la bibliothèque. C’est pas incroyable mais c’est déjà ça.

Tu la regardes du coin de l’œil pour noter sa réaction.

- Et… Disons que j’me fais moins de thunes qu’avant. Si tu comprends où je veux en venir…

Tu te mords fortement la langue en te maudissant d’en venir à ce sujet. La drogue, c’est très cher. Il t’arrivait de mettre des payes entières dans l’achat d’un simple sachet de cannabis. Et, aujourd’hui, maintenant que tu ne touches plus un cent en travaillant gratuitement pour la ville, t’es bien dans la merde. Ton addiction commence à te rappeler sa présence. Tu es moins alerte, plus stressé et, surtout, tu manques énormément de motivation.    
 
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@Tess turner
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Message(#)[FB] joseph & tess EmptyMer 21 Nov - 11:17

Tess ne lui en voulait pas, loin de là même. La vie était compliquée pour tout le monde, et elle comprenait très bien qu'à un instant précis, et bien non, les gens ne puissent pas toujours être là. Elle n'en voulait à personne et il n'avait pas à se culpabiliser pour ça, si c'était le cas. Tess posa sa main sur l'épaule de son vieil ami et sourit doucement « non t'en fais pas » pour essayer de le rassurer. Elle bu un peu de sa bière et lança « écoutes... » elle soupira « c'était le pire moment de toute ma vie mais... il faut continuer » elle haussa les épaules en se forçant à sourire et à croire en ses propres paroles. Sa conversation avec Jack lui avait fait d'ailleurs beaucoup de bien à ce sujet. S'aider, s'appuyer de la musique pour renouer ce lien perdu avec sa mère. Et depuis qu'elle avait eu cette conversation avec le grand brun ténébreux et bohème, l'idée lui trottait dans la tête. Comme si ses doigts cherchaient les cordes pour les battre, les agiter, les remuer afin de chercher à établir un contact perdu dans le temps et l'espace, depuis bien trop longtemps déjà. Quand elle chercha à en savoir plus à son sujet, savoir ce qu'il faisait dans la vie, ce qu'il devenait depuis ces quatre dernières années, Jo resta tout de même assez vague. Apparemment, pas grand chose avait changé dans sa vie. Il ne s'était pas réveillé passionné par quelque chose en particulier. Cette réponse arracha un sourire à la jolie blonde et puis très vite, elle bu une nouvelle gorgée de sa bière. Elle sourit, contente d'apprendre qu'il bossait à la bibliothèque de Brisbane. C'était chouette ça, c'était même une super nouvelle. En réalité, peu lui importait le travail qu'il faisait, elle était contente de voir qu'il avait enfin une certaine stabilité. Avoir un travail fixe permet d'avoir un logement, et une indépendance financière qui n'était pas négligeable. Donc pour la jeune femme, c'était une nouvelle rassurante, au moins son ami était entre de bonnes mains, non ? Joseph commença finalement à être plus hésitant, un petit peu plus nerveux aussi et très vite, Tess se dit que quelque chose clochait. Lorsqu'il lui avoua qu'il se faisait moins de thunes que par le passé, la jeune femme comprit par cet aveux qu'il avait arrêté les deals. Il s'était rangé alors ? C'était une super nouvelle ça non ? « Tu as arrêté les deals ? » demanda t-elle pour être sûre. Mais on ne pouvait pas passer à côté de sa surprise non dissimulée sur les traits de son visage. Jo, elle l'avait connu dans cet univers, glauque, froid et hypocrite de la drogue -même si quand on est drogué, on pense tout le contraire. Savoir qu'il s'était totalement rangé de tout ça... ça paraissait énorme comme nouvelle et lui qui venait de lui dire que non, rien n'avait changé dans sa vie... il était con ou quoi ? C'était super ça ! Mais la fin de la phrase de Joseph ne tarda pas à se faire entendre et très vite, Tess eu la sensation de boire de travers. Elle déglutie alors après avoir toussé et finalement, elle demanda naïvement « tu as besoin d'argent ? » pensant que l'arrêt des trafics était encore difficile pour lui financièrement. Mais si elle l'aidait, peut-être qu'il continuerait à se tenir dans le droit chemin ?

@Joseph Keegan
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Message(#)[FB] joseph & tess EmptyLun 26 Nov - 6:51


Temps perdus
Joseph Keegan & Tess Turner
Des regrets, encore des regrets qui s’accumulent sur tes épaules et te courbent le dos plus la conversation s’étale. Seulement le pire des connards reviendrait chez son amie quatre ans plus tard après avoir complètement zappé l’enterrement de sa mère, et, ce, pour demander de la marchandise illégale. Mais tu as pensé à quoi en venant d’ici ? Le monde ne tourne pas autour de toi et ça n’a jamais été le cas. Tu te masses les tempes tandis que Tess t’assure que ce n’est pas grave si tu n’as pas pu être là le jour le plus triste de sa vie et ton cœur se serre. Pas parce que tu es triste pour elle. Mais bien parce que tu commences à sentir une immense honte pondre ses œufs dans tes tripes. Tu n’as jamais été empathique alors c’est bien pour sauver ton cul que tu décides de changer de sujet. Tu poses le goulot de ta bière sur tes lèvres fermées pour te donner une bonne raison de ne pas pouvoir en parler davantage. Et tu mens. Sur ton emploi, sur la normalité de ta vie. Tu n’es pas là pour vanter tes prouesses de délinquant, même si tu sais que Tess aurait probablement une réaction assez neutre quant à ton destin assez tumultueux. Elle a connu cet univers de l’illégal, elle a aussi risqué de se faire plaquer au sol par deux policiers bien plus baraqués qu’elle. Mais c’est tombé sur toi car t’es allé bien trop loin. On t’a offert une colline et tu as escaladé une montagne toute entière sans t’équiper correctement. La chute, tu l’as bien sentie te pénétrer la chair. « Tu as arrêté les deals ? » Pour une fois, tu n’as que la vérité à lui offrir. Tu as effectivement arrêté les deals, mais pas de ton propre gré. Tu te contentes de te pincer les lèvres et d’hocher la tête pour répondre à sa question. Elle ne t’a pas demandé d’expliquer les raisons de cet arrêt alors tu ne lui donneras pas. Lorsque tu lui révèles tes occupations, ses deux yeux s’illuminent, comme si un sentiment de fierté les animait. Un long soupir soulève ta poitrine lorsque tu précises que tu n’as plus assez d’argent pour suffire à tes besoins assez spéciaux et inhabituels pour n’importe quel homme qui vivrait comme le bon sens le conseille. « tu as besoin d'argent ? » Tu relèves rapidement les yeux pour croiser son regard et tu secoues vivement la tête. Non. Jamais tu n’admettrais avoir besoin d’un chèque. Ton égo t’en a toujours empêché.

- Non ! Non, c’est pas ça. Jamais je ne te demanderais ça.

Tu te mets à gratter la bouteille en verre avec tes ongles tandis que ta main libre glisse dans ton cou. T’es mal à l’aise, tu ne sais pas si tu sauras récolter assez de cran pour poser ta vraie requête sur la table. Mais, après avoir bu une longue gorgée qui a pour résultat de vider entièrement ta bière, tu fermes les yeux et tu te lances en oubliant complètement ta crainte pendant quelques secondes.

- J’ai besoin d’marchandise. D’la beuh, d’la coke, n’importe quoi. J’sens que mes veines vont exploser si j’leur donne pas quelque chose.


Tu rouvres les paupières mais tu fixes le sol sans remarquer que tu as porté ton ongle à ta bouche pour le ronger, tic nerveux que tu as rarement rencontré dans ta vie.        
 
 
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@Tess turner
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Message(#)[FB] joseph & tess EmptyMar 27 Nov - 12:10

Apparemment, il y avait méprise. Jo ne perdit pas une seconde à lui dire que non, elle faisait fausse route et que non, il n'avait pas besoin d'argent. La jeune illustratrice arqua un sourcil, ne comprenant pas du coup, où il voulait en venir. Attentive, elle patienta quelques secondes avant qu'il ne vienne admettre la véritable raison de sa venue. A ces quelques mots, Tess sourit et baissa la tête. Alors il était venu pour ça et uniquement ça ? Ou bien... ? Elle croisa son regard et comprit que la nervosité qu'elle ressentait émanant de lui n'était pas du au stress de leurs retrouvailles, mais bien à cette sensation de manque qu'il ressentait. Il le disait lui-même, il avait besoin de n'importe quoi, tant que ça calme un peu ses tremblements, ses tics, ses lèvres et joues qu'il devait se grignoter de l'intérieur, comme ses ongles. Tess connaissait bien cet état de manque, même si elle avait rarement été en manque justement. Elle avait toujours fait pousser de l'herbe dans son jardin, sa mère ne voyant pas trop le mal dans tout ça, hormis pendant la période du lycée, mais à cette époque là, elle ne faisait pas pousser. En vérité, sa mère avait presque toujours connu sa fille dans cet état, et Tess n'avait jamais réellement eu de « gros problème » si bien que sa mère fermait les yeux. Bon, il lui arrivait de péter un câble, mais elle se calmait bien vite. Enfin... à l'époque. Tess oscillait entre la déception et la nervosité d'annoncer à Jo qu'elle n'avait plus rien de tout cela chez elle désormais. Est-ce que ça l'intéressait ? Probablement pas dans tous les cas, il devait s'en foutre complètement et d'ailleurs, Tess était hyper impressionné parce qu'il avait réussi à noyer le poisson avec brio. Quand quelqu'un est en manque, il ne pense qu'à ça, ne vit que pour ça et est prêt à tout, même à des choses complètement incensés. Tout comme pour le tabac, Tess se souvint avoir retourné plus d'une fois toute la maison à la recherche de liquide pour aller s'acheter des clopes à la fin du mois. Totalement idiot dans le fond, non ? Elle aurait pu faire tellement d'autre chose en attendant... mais non. L'addiction était là, présente, ruisselante dans son sang, mangeant son cerveau et la moindre envie d'autre chose. « Hum... » elle se sentait assez mal à l'aise de devoir lui annoncer qu'elle ne pourrait pas soulager ses maux. Observant sa tasse et ses doigts tatoués posés dessus, elle fini par le regarder doucement et finalement avouer en bougeant sa tête en grimaçant « à vrai dire, j'ai tout arrêté depuis septembre ». Ca allait lui tomber comme un coup de massue sur la gueule, et elle le savait bien. Mais ça ne servait à rien de prétendre posséder quelque chose juste pour profiter de sa présence alors que lui, tout ce qui l'intéresse, c'est de se shooter. « J'ai... j'ai tout donné quand j'ai décidé d'arrêter... j'ai plus rien du tout » avoua t-elle alors. Elle n'avait pas à se sentir coupable, pourtant, c'était un peu le cas malgré tout. Elle savait ce que Jo allait ressentir, et surtout, ça lui faisait de la peine de voir un vieil ami dans cet état de dépendance. Pourtant, ce n'était pas de l'aide pour s'en sortir qu'il était venu chercher ici, alors elle n'essayerait pas de l'en tirer non plus. Si jamais un jour il se décidait, il se souviendrait peut-être qu'elle avait arrêtée elle aussi, qu'elle était déjà passée par là et donc, viendrait lui demander conseil ? Et ce jour-là, elle serait là. Bien évidemment que oui.
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Message(#)[FB] joseph & tess EmptyMar 4 Déc - 5:46


Temps perdus
Joseph Keegan & Tess Turner
Eh. Merde. Merde. Merde et merde. Encore merde et… Merde une dernière fois. Tess hésite quelques secondes et tu as déjà compris que tu ne sortiras pas gagnant de cette demande. Seul son regard te communique une réponse négative. Et, lorsque la jeune femme te confirme tes doutes, t’avoue qu’elle a arrêté récemment, tu serres les poings et tu baisses la tête pour l’empêcher de voir ta réaction. Tu détestes t’afficher comme un drogué en manque devant les autres. Habituellement tu arrives à t’en tirer sans trop afficher de signes de dépendance mais, maintenant que tu as apporté le sujet sur la table, tous tes tics nerveux reprennent le dessus et tu oublies de les contrôler. T’es occupé à te maudire d’avoir eu l’idée de venir ici. Non seulement tu ne t’es pas présenté à l’enterrement de sa mère mais, dorénavant, elle sait aussi que tu n’es pas venu sonner chez elle pour avoir des nouvelles d’elle. Elle sait probablement ce qu’il se passe dans ton cerveau à cet instant. Un addict à la drogue arrive rarement à penser à autre chose lorsqu’il a besoin de sentir une dose dans ses veines. La beuh t’aurait apaisé mais, ce qui t’intéressait réellement à cet instant, c’était la poudre blanche. Maintenant que Tess a admit ne plus posséder ce que tu recherches, t’es coincé. Tu veux simplement partir, oublier cet échec et cet argent que tu as refilé à un chauffeur de taxi sans rien recevoir en retour. Tu passes ta main dans tes cheveux sans jamais accorder un seul regard à ton ancienne amie, ton ancienne dealeuse, celle qui te refilait du bon à un prix compétitif, et tu soupires clairement lorsqu’elle conclut en disant qu’elle a donné l’entièreté de sa marchandise en décidant d’arrêter. Ces plants de cannabis dans son jardin; éradiqués, arrachés. Tu finis par hocher la tête, peut-être pour essayer de te convaincre d’accepter la vérité. Tu te lèves en glissant à tes épaules le sac que tu gardais à tes pieds jusqu’à présent.

- J’vais pas t’mentir en disant que j’suis venu ici pour prendre de tes nouvelles. Mais j’suis désolé d’avoir ruiné notre amitié.


Tu marques une pause, la tête basse, les mains enfoncées dans tes poches.

- Si j’suis pas v’nu à l’enterrement de ta mère, c’est parce que j’t’ais derrière les barreaux. Je sais que c’pas une bonne raison, j’aurais pu venir m’excuser en sortant de prison mais ma tête était ailleurs, si tu vois c’que je veux dire.

Trois ans sans cocaïne. Le jour où t’as retrouvé ta liberté, t’as fait le con. T’es sauté sur cette drogue qui t’avait tant manqué alors que tu avais réussi à t’en séparer contre ton gré. T’aurais dû l’oublier, reprendre ta vie comme un citoyen normal mais dès que t’as su que tu étais maintenant seul dans une ville si grande, t’as cherché à retrouver la compagnie de cette délicieuse sensation d’extase que t’as toujours offert la poudre. T’aurais pu chercher tes amis, trouver quelqu’un qui aurait accepté de te tenir compagnie, comme Tess, par exemple. Tu vois bien, dans son regard, qu’elle t’aurait ouvert ses bras. Elle n’est pas méchante comme tu l’es. Et tu regrettes.

- J’ai merdé, désolé. Et c’est pas la première fois. J’espère simplement que t’as trouvé ton bonheur.


Le regard toujours planté sur le sol, tu renifles, tu glisses ta main dans ton cou, remarquant tes membres tremblant, puis tu te diriges vers la sortie.      

 
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@Tess turner
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Message(#)[FB] joseph & tess EmptyMer 5 Déc - 0:23

Finalement, Jo semble vraiment très nerveux d'un coup. Tess l'observes en silence, essayant de comprendre ce qu'il se passe. Mais très vite, il se lève, enfile son sac à dos sur son épaule et la jolie métisse ne semble pas parvenir à comprendre ce qu'il se passe. Elle fronce les sourcils, posant sa tasse sur la table basse « de quoi tu parles ? » demanda t-elle à propos d'avoir gâché leur amitié. Et là, Joseph reprend la parole, il a l'air de sérieusement s'en vouloir pour l'enterrement de sa maman, et rien que ça, ça lui fait chaud au cœur à la petite. Elle fini par se lever, elle aussi, et affectueusement, elle pose sa main sur son épaule « Jo, j't'en veux pas hein » sauf que là, il reprend la parole, il explique qu'il était en prison. Tess se fige et marque sa surprise. La taule, pourquoi ? Elle était familière de ce mot, après tout, l'un de ses meilleurs amis d'enfance, que Jo connaissait aussi puisque Nick et Tess fumaient au lycée, avait été en prison à cette même période. Et là, il y était retourné depuis quelques mois déjà. Et il n'était pas prêt de sortir... à cause de la drogue. Tess ferma les yeux une seconde et lança « Nick aussi n'était pas là... » et pourtant, Nick et elle, ça avait été un duo inséparable, elle était même tombée sous son charme. « Il est retourné en prison y'a quelques mois de ça... » avoua t-elle en fronçant les sourcils et puis, elle plongea ses yeux verts dans ceux du brun et lança « et ça ne change rien du tout » avant de sourire doucement. Ses amis d'enfance, du lycée, ou même d'ailleurs, elle y tenait. Parce que Tess n'avait plus de famille, qu'elle n'avait que ses amis pour la soutenir, pour la rendre heureuse, pour la voir s'épanouir et l'y aider. Alors non, elle ne lui en voulait pas. « Tu sais, à l'enterrement de maman... j'aurai aimé qu'il n'y ait personne » haussa t-elle les épaules. Si ça pouvait le réconforter... Mais elle sentait bien qu'il y avait autre chose. Comme n'importe quel drogué en manque, il lui fallait une dose, et vite. Et là, elle n'avait rien pour lui, si bien que Jo n'avait pas son temps à perdre ici, il fallait qu'il en trouve ailleurs et ce, le plus vite possible. Ca faisait mal au cœur à la jolie métisse de le voir ainsi, bien sûr que oui. Mais elle savait que le prendre pour un toxico, une victime, ou commencer à le plaindre n'allait rien aider à la situation. Si Jo avait envie de se droguer, il se droguerait. Son ami commença à contourner le canapé, lui souhaitant le bonheur et puis, s'excusant d'avoir chié dans la colle, mais Tess ne trouvait pas de justification à ses excuses « t'excuser de quoi ? Arrêtes ça... » lança t-elle en souriant légèrement, plutôt, en grimaçant. Puis elle le regarda et lança « tu dois partir ? » pour être sûre qu'il ne fuyait pas sous un mal-aise qu'elle aurait participé ou créé à elle seule. « Jo... » lança t-elle alors pour le retenir. Mais elle savait bien qu'il partirait s'il l'avait décidé. C'était un électron libre. Il était comme ça. Elle s'approcha et puis déposa une bise sur sa joue mal rasée. « J'suis désolée de ne pas pouvoir t'aider » lança t-elle en se frottant le bras, mal à l'aise. Elle regarda son salon, cherchant dans sa tête s'il ne lui restait vraiment pas un petit truc. « Mais ça m'a vraiment fait plaisir de te voir » sourit-elle en enfonçant ses yeux dans les siens. « J'déménage bientôt, je vais m'installer à Brisbane fin septembre, mais... si tu veux qu'on se revoit, j'suis sûre que tu réussiras à me trouver » sourit-elle en haussant les épaules. Après tout, elle avait plusieurs comptes sur les réseaux sociaux, puisqu'elle était une artiste connue dans la région. Elle allait aussi organiser plusieurs events dans la ville au cours des prochains mois, il verrait sa tête un peu partout.
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Message(#)[FB] joseph & tess EmptyVen 14 Déc - 5:40


Temps perdus
Joseph Keegan & Tess Turner
Tu es débarqué chez elle comme un raton-laveur débarque chez un étranger, le museau actif, à la recherche de quelque chose à se mettre sous la dent. Bien évidemment que Tess ne peut pas comprendre la raison derrière tes soudaines accusations envers tes propres décisions. Tu l’as oublié comme si jamais elle n’avait été ton amie. Tu l’as volontairement fait disparaître de ta mémoire le premier jour où les barreaux se sont fermés devant toi, te séparant du monde réel pendant trois ans. Elle n’a pas eu de nouvelles de toi pendant des années; c’est normal si elle ne comprend pas ce qui trotte au fond de ta tête depuis que tu as frappé à sa porte. Elle ne sait pas ce que la vie a fait de toi et c’est réciproque. Quelle idée t’as eu de la retrouver. Tu veux sortir, maintenant. Tu dois sortir. Elle n’a rien à t’offrir. Du moins, rien qui pourrait éteindre cette braise dans tes veines qui enfume ton corps en entier. Tout ce que ta présence peut apporter à Tess, dorénavant, c’est des ennuis. Alors, quand elle se lève pour se rapprocher de toi alors que tu lui as bien fait comprendre que tu étais prêt à partir et à réellement tourner la page, tu te crispes. Sa main posée sur ton épaule ne te rassure absolument pas. Le contact humain ne te fait plus le même effet depuis que t’as évité de frôler des mecs plus baraqués que toi pendant trois ans. T’as l’impression que seule la drogue peut te soigner. La jeune femme admet que l’un de ses amis les plus proches, Nick, est retourné en prison. Tu ne réagis pas tellement. Tu te contentes de baisser les yeux, l’air compréhensif. La justice s’est emparée d’un autre de ses proches et, pourtant, tu n’arrives pas à lui en vouloir. Tu sais que ce n’est pas le juge derrière son maillet qui dicte la vie d’un homme, mais bien les choix que ce dernier prend. T’aurais pu ne pas accepter cette offre d’entrer dans un gang et Nick aurait pu tourner les talons lorsqu’il était sur le point de faire un pas dans l’illégal. Mais, tous les deux vous avez décidé de faire confiance à la chance. Et cette chance vous a fait un doigt d’honneur. « Tu sais, à l'enterrement de maman... j'aurai aimé qu'il n'y ait personne » Tu relèves tes yeux pour les plonger dans ceux de Tess. Tu observes ses pupilles comme si tu cherchais les réponses dans leurs détails. Le rythme de ton cœur décélère doucement, comme si tu oubliais un instant la raison de ta présence chez la jeune femme à la peau dorée. Tu finis par te pincer les lèvres en hochant la tête pour lui faire comprendre que ses paroles t’ont légèrement rassuré. Tu gardes ton calme quelques secondes jusqu’à ce que le tremblement dans tes jambes te ramène à la réalité. Et tu reposes ton attention sur la porte de sortie qui t’attire à nouveau. Tu entames les premiers pas en sa direction mais la voix de Tess t’arrête une dernière fois. « tu dois partir ? » Non. Tu veux partir. T’as aucun endroit où aller, réellement. Mais tu n’as plus le courage de t’installer à quelque part pour de bon. La prison t’a bien trop comprimé. Tu ne supportes plus de sentir les murs autour de toi. La jeune métisse t’appelle, tu pivotes la tête vers elle et ses lèvres douces se posent contre ta barbe piquante. Tu souris très légèrement. Un simple sourire qui arrive à se frayer un chemin par-delà ce nuage noir qui étouffe tes pensées. Elle s’excuse, tu secoues la tête.

- Je ne t’en veux pas. T’as réussi à arrêter tout ça, c’est tout ce qui compte.


Ta main se pose machinalement sur la poignée et, quand Tess t’informe qu’elle s’installera bientôt en ville, tu hoches la tête.

- Oui. Je réussirai à te trouver. Ne t’en fais pas pour ça.


Une promesse de la revoir encore ? Peut-être. Mais pas avant que t’aies soigné ce mal qui te ronge. Tu ouvres la porte, l’air chaud australien se colle à ta peau et tu sors de la maison, la tête basse, les mains enfoncées dans les poches et le sac sur le dos. Si t’es arrivé ici en taxi, tu n’as plus le luxe de te permettre de payer un prochain chauffeur. Tu trouveras bien une âme charitable qui t’offrira gratuitement le chemin du retour.
     
   
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