| (#)Ven 23 Nov 2018 - 20:24 | |
| Une longue nuit de garde m'attend pour mon retour à l'hôpital. Mes collègues m'ont gracieusement donné chacun un jour pour que j'ai une semaine de libre après le décès de ma mère. Cela m'a fait du bien, je dois bien l'avouer. Ça n'a pas toujours été simple de se retrouver seule mais j'ai eu le temps de faire un gros tri dans ses affaires, préférant me coller à cette délicate et douloureuse tâche maintenant plutôt que dans quelques semaines. J'ai mal au coeur et j'aurais toujours mal dans trois semaines, un mois ou plus mais c'est différent. Là, au moins, tout est en marche. Dans ma tenue de travail, je marche en long et en large des urgences. C'est beaucoup trop vide ce soir. Alors je décide d'aller me poser en salle de repos, histoire de me reposer quelque peu et m'occuper l'esprit. Parce que là, à ne rien faire, je ressasse sans cesse les derniers moments avec ma mère et ce n'est clairement pas la bonne chose. Cette semaine de vacances m'a permis de me calmer un peu, d'encaisser un peu plus le fait que je ne reverrais plus jamais ma mère mais je ne me suis pas reposée. Les nuits étaient courtes et quand j'arrivais enfin à m'endormir, le réveil n'en était que plus brutal. Pendant quelques secondes tout allait bien et puis, d'un coup, bam, le décès me revenait en tête. Deux secondes où tout va bien pour mieux déprimer. Assise à une table, je suis sur mon téléphone et je suis rapidement rejointe par des collègues qui vaquent à leurs occupations et puis par le supérieur qui se pose en face de moi. " Comment allez-vous Wendy ? " Je lève les yeux de mon cellulaire, un peu surprise qu'il me parle. Personne ne m'a adressé la parole depuis mon arrivée. Et surtout, personne ne m'a demandé comment j'allais depuis si longtemps. J'hausse les épaules. Je ne sais pas. Détruite, meurtrie, blessée, seule alors que ce n'est pas vraiment le cas. " Contente d'être de retour " Je ne réponds pas vraiment à la question mais je n'ai pas envie de mentir en disant que ça va parce que non, ça ne va pas. Ça n'ira pas avant un bon bout de temps. Ça n'ira peut-être jamais, qui sait. " Vous savez que nous sommes de tout coeur avec vous et que notre personnel est à votre écoute " Bla-bla-bla, si tu le dis. Je sais que c'est le cas mais je n'ai pas très envie de parler de tout ça avec mes collègues ou la psychologue que j'ai choisi de consulter il y a quelques mois maintenant. Laissez moi intérioriser tout ça et gérer à ma façon. Peut-être pas la meilleure mais c'est ma façon. En guise de réponse, je souris et c'est tout. C'est déjà bien. Alors crotte. " J'avais aussi une question sur le traitement de Mademoiselle Fawkes " Je pose mon téléphone sur la table, le verrouillant, chose que je n'avais pas fais jusqu'à ce moment et le questionne du regard. " Elle a fait un test grossesse sanguin mais il n'y a pas d'ordonnance " Ah oui. C'est vrai. Mais j'avais vu ça avec mon supérieur du jour et il était d'accord. " C'était une urgence et Michael a dit que c'était bon " Que je souffle, une légère grimace sur le visage. Oui, une urgence plus que vitale ! Parce que sans ça, Carter aurait pété un câble et bien comme il faut. Et quand on sait qui aurait été le père, Dieu soit loué que son intuition ait été la bonne ! " D'accord, il n'y a pas de soucis, je voulais juste avoir votre version " Je souris légèrement et il se lève pour vaquer à ses occupations, lui aussi. Alors je me décide de filer vers les urgences, pour voir s'il y a quelques choses à faire. Mais quand je me lève, j'entre presque en collision avec Stephen. Merde. " T'es là depuis combien de temps ? " Une poignée de seconde. Pitié. Pitié qu'il n'ait rien entendu.
@Stephen Holloway
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| (#)Mar 27 Nov 2018 - 10:13 | |
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