Il ouvre doucement les yeux alors que sa chambre est déjà éclairée des rayons du soleil. C'est ce qu'il apprécie aussi le matin, tous comme le soir. Il aime cette tranquillité, ce calme et surtout la vue magnifique que lui offre la grande baie vitrée. Quand il avait cherché une nouvelle maison, Castiel n'avait qu'une seule demande, il voulait avoir une chambre avec la vue sur la mer. Il en avait presque besoin. Il n'avait pas eu de mal à trouver son bonheur et tous les jours il appréciait ce magnifique spectacle, un léger sourire aux lèvres. C'est une nouvelle journée qui commence, une très belle journée. Hier soir il avait eu rendez vous avec Juliet, ils avaient dîné dans un charmant restaurant mais contre toute attente, ils étaient chacun rentrés de leur côté, à la plus grande déception de la jeune femme. Ça faisait trois mois qu'ils sortaient ensemble, trois long mois mais leur relation n'avait pas vraiment avancée depuis le début. Castiel ne savait pas vraiment ce qu'il faisait avec elle surtout il ne savait pas ou il allait avec elle ! Ils n'étaient pas en couple, ils ce voyaient de temps à autre et peu de gens étaient au courant. Lindsay ne savait pas non plus puis il ne comptait pas vraiment parler de ses histoires avec sa fille. Quoi qu'il en soit, Castiel ne savait pas vraiment comment définir cette relation ... quoi qu'il ne soit il n'en faisait pas vraiment une priorité. Après avoir admiré la vue depuis son lit, il ce décide enfin à ce lever pour rejoindre la salle de bain et prendre une douche assez rapide. Il enfile une chemise noir qu'il ne prend pas le temps de fermer et un jeans clair puis ce dirige doucement vers la cuisine. Depuis que Lindsay avait prit son indépendance, Castiel c'était assez rapidement fait à cette vie de célibataire solitaire, le calme de la villa était parfois pesant mais c'est pas comme si il passait beaucoup de temps chez lui. Avec son travail, Castiel voyageait pas mal même si dernièrement il essayait de rester plus souvent en ville. Mais il avait un travail très prenant, depuis que son père lui avait transmit le flambeau, son travail prenait beaucoup de temps et surtout il le prenait à cœur. Attrapant la télécommande de la radio, il allume la musique. Il met un fond de rock pas trop fort et ce dirige tous en ce déhanchant légèrement vers la cafetière pour ce faire couler un bon café. Il attrape une viennoiserie, une cuillère et dépose tous sur le petit bar avec un verre de jus d'orange. Une fois son café prêt il laisse le sucre fondre et mélange avant d'en boire une bonne gorgée. Il chantait doucement les paroles de la chanson qui tournait en boucle tout en ce dirigeant vers sa terrasse. Rien de tel que de prendre un bon petit dej en terrasse, plus la vue et le ciel déjà si bleu ... il sentait que cette journée allait être parfaite.
Pourtant, lorsque le dernier solo de guitare s'arrête enfin, c'est à cet instant qu'il ce rend compte que quelqu'un venait de frapper à sa porte. Il jette un coup d’œil rapide à sa montre et boit une nouvelle gorgée de son café tout en ce dirigeant vers l'entrée. Qui ça pouvait bien être à cette heure, bon c'est vrais qu'il n'avait pas répondu aux message de Juliet mais elle n'était pas du genre à ce pointer à l'improviste et ils ne devaient pas non plus ce voir aujourd'hui. Lindsay ? Non, elle avait les clés ! Alors elle pouvait entrer comme elle le voulait ! Puis il n'attendait la visite de personne de toute façon. Déverrouillant la porte, au travers de la vitre floutée de la porte d'entrée, Castiel remarque c'est une femme. Une silhouette fine, c'est tous ce qu'il pouvait voir de toute façon. Enfin il ouvre la porte et ... là c'est le choc. En fin de compte cette journée n'était pas aussi parfaite que ça ! Puisque la personne de l'autre côté de la porte n'était d'autre que Johanna, Trixie ... sa femme. Pendant quelques secondes, il reste là, à la fixer avant de ce rendre compte de sa tenue. - Je m'attendais pas à avoir de la visite ! Souffle t'il doucement, avant de poser sa tasse sur le petit meuble à côté et tirer sur sa chemise pour la fermer. - Qu'est ce que tu fais là ? Johanna !
If I know one thing, that's true It ain't what you say, it's what you do And you don't say much, yeah, that's true But I listen when you do A thousand years go by But love don't die. If I know one thing, that's true Instead I'm never leaving you And you don't say much, yeah, that's true But I lose it when you do Don't let them tell no lie Love don't die. No matter where we go Or even if we don't And even if they try They'll never take my body from your side Love don't die...
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Il est tôt. Relativement tôt alors que l’avion de Trixie atterrit enfin. Collée au hublot, elle attend avec une impatience non dissimulée que le couple de veux retraités auprès d’elle se décident à se lever de leurs sièges. Elle regrette bien d’avoir pris la classe économique mais, étant donné son budget limité, elle n’avait pas d’autre choix. Enfin, ils se décident à partir. Elle, elle saute de sa place et se précipite hors de l’avion sans demander son reste. Heureusement pour elle, hormis le sac besace qu’elle a gardé avec elle, la jeune femme n’a aucune affaire, aucune valise. Elle déteste s’encombrer de sacs. Elle a laissé l’intégralité de ses affaires à New-York, les revendant parfois, les offrant souvent. Elle s’est dit qu’une séance de shopping une fois arrivée à Brisbane lui permettrait de retrouver ses liens avec la ville. Enfin, elle n’a pas vraiment réfléchi. C’est qu’elle ne réfléchit pas souvent, Trixie. Elle préfère agir. Exactement comme elle l’a fait en prenant ce vol, décidé deux jours plus tôt seulement. Changer de pays demande certaines dispositions. Mais, étant toujours mariée à Castiel, le retour en Australie ne lui a posé aucun problème de nationalité. Bref, elle quitte l’aéroport avec empressement pour attraper le premier taxi qu’elle trouve. Elle offre un sourire radieux au jeune homme auquel elle vient de piquer la place alors que, déconcerté, il ne trouve rien à lui rétorquer. Trop tard, de toute façon. Elle est déjà installée, la voiture démarre. Quand le chauffeur lui demande quelle destination, elle donne sans réfléchir l’adresse de Castiel. Celle qu’elle a apprise par cœur. Elle sait que sa fille n’habite certainement plus avec lui mais… Elle a besoin de le retrouver, lui, d’abord. Elle veut savoir ce qu’il a dit à Lindsey, elle ne veut pas faire n’importe quoi cette fois. Ou peut-être que c’est ce dont elle se persuade parce que, plus les minutes passent, plus les battements de son cœur s’accélèrent alors qu’elle se rapproche du seul homme qu’elle a aimé.
L’aime-t-elle encore, Castiel ? Elle ne se pose pas la question, Johanna. Elle vit sans lui depuis tellement d’années, elle a appris à supporter toutes les émotions contradictoires qu’il éveille en elle. La colère, la tristesse, le manque, l’amour, le désir, la passion, la rage, la nostalgie, la rancune. Tout, elle est absolument passée par tous les stades. Mais elle n’est pas revenue pour lui, elle est venue pour sa fille. Elle ne veut plus penser au passé, elle veut rattraper toutes ces années gâchées. Elle ne veut même plus lui en vouloir. Elle veut juste… Retrouver sa place. Peut-être que ce n’est qu’une illusion, un rêve. Mais elle aime rêver, Trixie. Elle n’est faite que de rêves et de folies. Puis, de toute manière, elle n’a pas le choix. Elle arrive enfin devant la maison. L’immense et belle maison de son mari. Elle paie le chauffeur avec un pourboire bien trop conséquent pour son maigre compte en banque, puis quitte enfin le taxi pour rejoindre la porte. Elle avance sans s’arrêter, sans hésiter, puis elle arrive et tape à la porte. Elle se retient presque de sautiller sur place. Par chance, elle n’attend pas longtemps. La porte s’ouvre et… C’est Lui.
Une décharge d’émotions la submerge violemment. Comme un tsunami, elle ne s’y attend pas. Elle est percutée de plein fouet. C’est si bon de le voir. Bien plus qu’elle ne l’aurait cru. Tout de suite, un sourire lumineux vient se dessiner sur le visage de la comédienne alors qu’elle le salue de sa voix chantante. – Bonjour Castiel. Il est choqué. Stupéfait. Elle, elle est amusée. Sûrement trop pour la situation. Mais elle n’y peut rien, elle est heureuse de le voir. Elle en voit même bien plus qu’elle n’aurait osé l’espérer. Il porte une chemise noire qu’il n’a pas pris la peine de boutonner. Elle pose les yeux vers son corps, puis à nouveau vers son visage. Il est toujours aussi attirant, Castiel. Les années n’ont pas d’emprise sur lui. Il a dû faire tourner de sacrées têtes en son absence. Puis, enfin, il réagit. Il retrouve l’usage de la parole et semble s’excuser très vite pour sa tenue. – Je t’en prie, tu peux rester comme ça, la vue est très loin de me déranger. reprend-elle avec un sourire malicieux, le regard rieur. Elle ne devrait peut-être pas, elle devrait sans doute faire profil bas, au lieu d’afficher cette insouciance à toute épreuve. Mais elle ne serait pas elle, si elle agissait différemment. Finalement, il lui pose la question la plus prévisible qui soit. Ce qu’elle retient surtout, c’est qu’il l’appelle par son prénom. Il est la seule personne qu’elle aime entendre utiliser ce nom. Mais, alors qu’il est occupé à se rhabiller, la belle entre dans la maison sans y être invitée. – Tu me fais visiter ? demande-t-elle avec entrain alors qu’elle avance de quelques pas. Il a été tranquille près de dix ans, mais elle est là, Trixie. Elle est revenue. Ne dit-on pas… Ensemble pour le meilleur et pour le pire ?
Cette journée était radieuse, elle commençait même parfaitement bien. Castiel espérait même qu'elle allait continuer dans la même lancée, le plus naturellement au monde ... mais lorsque quelqu'un vient frapper à sa porte, il n'imagine pas combien il ce trompe. Il n'imagine pas combien sa journée risque de ce terminer d'une toute autre façon, ni combien sa vie risque de tourner au cauchemar. Non, naïf qu'il est ... il espérait simplement que c'était une visite de courtoisie, un ou une amie qui passait le voir, il avait imaginé tous un tas de personne mais certainement pas ... elle. Il s'approche de la porte et lorsqu'il l'ouvre c'est la douche froide. Son sourire ce crispe avant de disparaître totalement, lorsqu'il parvient à remettre un prénom sur ce doux visage. Effectivement c'était une connaissance, une très bonne connaissance de longue date même, puisqu'il s'agissait de sa femme. Johanna ! Bon sang, il était certainement en train d’halluciner, ça ne pouvait pas être vrais ! Dix ans ! Dix longues années qu'elle avait disparue de la circulation sans donner la moindres nouvelles, dix ans qu'ils n'avaient pas reprit contact tous les deux et aujourd'hui, elle avait choisi ce jour pour ce pointer devant sa porte grand sourire aux lèvres. Remarque elle était toujours fidèle à elle même !Trixie, cette femme insouciante, qui e doutait jamais de rien, cette femme pas vraiment responsable, cette folle furieuse. Trixie n'était pas comme les autres, elle ne l'avait jamais était et c'est ce qu'il lui avait toujours plus chez elle. Il lui faut un petit moment avant de percuter qu'il n'est pas du tout en tenue approprié pour recevoir qui que ce soit. Mais il prend quand même le temps de la regarder, parce qu'il ne parvient pas à détourner les yeux. Elle semblait toujours pareil, Physiquement en tous cas, elle n'avait en rien perdu sa beauté, son regard était toujours aussi rieur, joyeux, malicieux alors qu'il la surprend à le dévorer des yeux. Ça le met presque mal à l'aise bien qu'une partie de lui aime ça. C'était comme si tous les souvenirs remontaient à la surface rien qu'en la voyant ... le hasard fait bien les choses, il y a pas si longtemps il pensait justement à elle. - Bo, bonjour ... Alors qu'il recule doucement il reboutonne assez rapidement sa chemise presque mal à l'aise maintenant qu'il retrouve la réalité. La dur réalité, la revoir devant sa porte avait éveillé tous un tas d'émotions, des souvenirs, les bons souvenirs mais désormais la réalité reprend le dessus et les mauvais souvenirs avec elle. Très vite, il veut surtout comprendre les raisons de s venue parce qu'avec Trixie ... il y a toujours une raison et pas forcément la meilleure.
Mais elle ignore totalement sa question et entre sans vraiment être invitée, non en faite il ne l'invitait clairement pas. - J'ai loupé l'épisode ou je t'invite à entrer ! Dit il en repoussant malgré tous la porte pour avancer avec elle dans la villa. Cette maison, ce n'était plus la sienne, ça ne l'avait jamais était puisque après leur "séparation" Castiel avait décidé de déménager. Elle avait quand même réussi à mettre le feu à leur ancienne demeure donc pas forcément sympas comme souvenir. - Non ! Dit il beaucoup plus froidement avant de reprendre. - Qu'est ce que tu fais ici ! En dix ans c'est seulement maintenant que tu reviens ? Qu'est ce que tu veux Johanna ?
If I know one thing, that's true It ain't what you say, it's what you do And you don't say much, yeah, that's true But I listen when you do A thousand years go by But love don't die. If I know one thing, that's true Instead I'm never leaving you And you don't say much, yeah, that's true But I lose it when you do Don't let them tell no lie Love don't die. No matter where we go Or even if we don't And even if they try They'll never take my body from your side Love don't die...
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Enfin, elle est là. Ils sont là tous les deux. Elle savait que ce moment viendrait un jour, elle savait qu’elle serait incapable de disparaître totalement de sa vie, à jamais. Elle savait que les choses ne pouvaient pas se finir comme ça, pas entre eux. Parce qu’il est toujours là, Castiel. Dans son cœur. Peu importe le temps qui passe, peu importe tout ce qui a pu lui arriver durant toutes ces années. Et elle a vécu de sacrées choses pourtant. Mais rien, absolument rien ne vaut l’amour qu’ils ont partagé. Elle n’est pas venue le reconquérir, oh non. Elle n’est pas du genre à conquérir les gens, Trixie. Elle les charme plutôt sans s’en rendre compte. Juste en étant elle-même. Mais elle, pour lui, elle est sûrement loin d’être quelqu’un qu’il a envie d’apprécier à cet instant. En vérité, elle ne saurait dire ce que Castiel ressent précisément en la voyant. Son visage semble passer par tous les détails. Et puis, il faut bien admettre qu’elle n’y songe pas longtemps. Elle a tendance à être égoïste, Johanna, c’est un fait. Elle revient du jour au lendemain, après onze ans, sans se demander une seconde comment il va réagir. Mais lui, il n’a pas réfléchi non plus à ce qu’elle deviendrait le jour où il l’a jetée dehors sans ménagement. Le jour où il lui a dit de ne plus approcher sa fille. Elle était bouleversée, Trixie. Vraiment bouleversée. Et quand elle est bouleversée, elle ne réagit pas comme la plupart des gens. Elle n’est pas seulement triste, chagrinée ou même en colère. Non, elle devient une autre personne, beaucoup plus sombre, plus torturée, plus dangereuse même, pour elle-même. Il n’a aucune idée de tout ce par quoi elle est passée à cause de lui. Onze ans, c’est le temps qu’il lui a fallu pour surmonter cette souffrance. Onze ans, c’est le temps dont elle a eu besoin pour se pardonner, pour lui pardonner. Pour leur pardonner, tous les deux. Mais, visiblement, Castiel aurait eu besoin d’encore plus de temps. Il réagit enfin et, la première chose qu’il fait en retrouvant ses esprits, c’est lui demander ce qu’elle fait ici. N’est-ce pas évident ? Croyait-il vraiment ne plus jamais la revoir ? Pire… Espérait-il ne plus jamais la revoir ? Une question dont elle ne préfère pas avoir la réponse. A la place, elle entre chez lui sans attendre une invitation qu’elle n’obtiendra jamais. Il ne veut pas lui faire visiter la maison. Soit. Il a peut-être peur qu’elle veuille la faire brûler, elle aussi. Elle ne se vexe pas, Trixie. Elle n’a jamais été susceptible, tout lui passe au-dessus en général. Sûrement un peu trop, d’ailleurs. – C’est joli chez toi. Ça manque de couleurs. constate-t-elle, comme si elle confirmait quelque chose. Et, pour cause, elle a imaginé Castiel et sa nouvelle vie bien des fois. Trop de fois. Elle approche un peu plus en profondeur. Etant donné qu’il refuse de lui faire la visite, elle s’y met toute seule. Elle atterrit dans la cuisine. Elle attrape une viennoiserie, comme si c’était chez elle, puis s’assoit sur le plan de travail, encore comme si c’était chez elle. Elle croque dans sa viennoiserie, puis se justifie. – Tu m’excuses, j’ai dormi pendant le vol, j’ai sauté l’étape p’tit déj’. explique-t-elle, comme s’il en avait quelque chose à faire. Elle agit avec lui comme elle l’a toujours fait. Mais ce n’est pas son cas, bien sûr que non. Il lui reproche de ne revenir que maintenant comme s’il avait attendu qu’elle le fasse plus tôt… Mais c’est lui qui l’a mise dehors, il a oublié ? Elle ne veut pourtant pas se disputer avec lui. Elle pousse un soupir théâtral alors qu’elle hausse les épaules. – Je veux pouvoir finir un jour une page de Proust. Je veux apprendre à faire la cuisine. Je veux que John Lennon ressuscite et crée un nouveau groupe… Il va prendre ses paroles pour de la provocation, elle le sait en plus. Mais sa question est large, il faut bien l’avouer. C’est, pour la première fois depuis qu’il a ouvert la parole, avec plus de sérieux qu’elle reprend la parole. – Ah, et je veux ma fille.
Si elle savait que ce moment allait arriver un jour, Castiel lui n'y était pas du tout préparé. A vrais dire tous ce qui concernait Johanna il essayait de le chasser de son esprit parce qu'elle faisait partie de son passé ... enfin c'est ce qu'il pensait. Mais jamais il n'avait imaginé la revoir un jour, pas après ce qui c'était passé ! Naïvement ! Parce que c'était tellement évident qu'elle allait revenir, peu prévisible mais juste rien n'est prévisible chez Johanna. Elle agit comme bon lui semble et Castiel ce doute qu'elle est ici uniquement à cause d'un coup de tête ou peut être parce qu'elle c'était faite virée d'ailleurs. Quoi qu'il en soit, il ne s'attendait pas du tout à la voir devant sa porte et c'était une véritable douche froide. Il était tellement partagé, tiraillé entre plusieurs émotions tellement c'était troublant. Il était en colère, il repensait soudainement à ce moment, le moment ou il l'avait jetée dehors sans ménagement, les mots, les horreurs qu'il lui avait dites et surtout de ne plus jamais revenir. Il repense à ce soir mais aussi à tous ce qu'ils ont partagé avant ce soir là, avant Lindsay. Onze ou dix ans ... c'était le temps qu'elle avait mit avant de revenir, soudainement, comme ça ! Normal qu'il ne lui saute pas dans les bras non plus. Pourtant, elle, elle fait comme si tout était normal puisqu'elle entre même dans la villa sans être invitée. Castiel n'a visiblement pas le choix, il n'est pas le genre d'homme à ce laisser marcher sur les pieds, il déteste qu'ont lui force la main mais pourtant avec Johanna ... il ne sait pas. Il devait la mettre dehors comme il l'a déjà fait, lui dire de repartir d'ou elle vient et de l'oublie lui et Lindsay parce que de toute façon elle finissait toujours par faire du mal aux gens qu'ils l'aiment. Onze ans, non il n'avait toujours pas pardonné, comment pouvait il oublier qu'elle avait faillit les tuer eux, mais surtout leur fille ! Comment avait elle pu faire un truc pareil ? Elle avait mit le feu à leur maison bon sang ! Il la suit essayant toujours de comprend les raisons de sa venu même si peu à peu il s'en doute. - Merci pour son avis ... bon t'a pas fait tous ce chemin pour visiter ! Contrairement à elle, il ne prenait pas du tout le sujet à la rigolade. Il n'avait pas envie de plaisanter, il n'avait pas envie de rire, pas maintenant ! Mais une fois encore Johanna n'a rien à faire de ce qu'il pense et elle continue même sa petite visite pour aller jusqu'à la cuisine et prendre une viennoiserie comme si elle était chez elle. Quand on ne la connait pas, elle peur vraiment être surprenante comme femme ... mais lui, il avait déjà tellement tous vue avec elle ! Que plus rien ne pouvait le choquer. Elle était chez elle partout, elle n'avait pas de gène puis elle ce fichait de tous. Croisant les bras contre son torse dans la quitter des yeux, il ce fiche de son voyage, qu'elle ai mangé ou non, bon sang ! Il veut juste savoir ce qu'elle fiche ici après tant de temps dans la nature. - Tu te crois drôle en plus ! C'est dingue ... onze ans et tu n'a pas changé ! T'es toujours aussi ... Cette façon qu'il a de grimacer décrit parfaitement ce qu'il ne dit pas, elle est énervante ! Agaçante et pourtant une fois encore il avait toujours aimé ça chez elle, ce caractère totalement surprenant. Mais enfin, elle lui avoue la véritable raison de sa présence ... Lindsay. Ben tiens, ça il s'en doutait et franchement ça ne le rassurait pas. - Ben voyons ! Ta fille ! Tu te souvient en avoir une ! Bon d'accord, il lui avait interdit de l'approcher et il l'avait même jetée dehors mais ... elle n'avait jamais essayé de ce rapprocher d'elle et ça ... ça le surprenait d'ailleurs qu'elle n'ai pas tenté de la ramener vers elle avant. - C'est maintenant que tu veux ta fille ? J'y crois pas ! Tu manque vraiment pas de culot pour te pointer ici après tant d'années ! Seulement, si elle voulait sa fille, il ne pouvait pas l'empêcher de la voir, Lindsay était au courant de ce qui c'était passé, Castiel n'était jamais entré dans les détails mais elle savait tous et jamais elle n'avait dit vouloir prendre contact avec elle. - Ta fille ... qu'est ce que tu lui veut ? Elle a pas besoin de toi dans sa vie !
If I know one thing, that's true It ain't what you say, it's what you do And you don't say much, yeah, that's true But I listen when you do A thousand years go by But love don't die. If I know one thing, that's true Instead I'm never leaving you And you don't say much, yeah, that's true But I lose it when you do Don't let them tell no lie Love don't die. No matter where we go Or even if we don't And even if they try They'll never take my body from your side Love don't die...
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Il se trompe, Castiel. Elle n’est pas revenue sur un coup de tête. C’est peut-être une impulsion, un élan de courage qu’elle n’espérait pas avoir quelques jours plus tôt seulement. Mais c’est un moment qu’elle a espéré des centaines de fois durant toutes ces années. Elle en a rêvé, elle l’a imaginé, sans jamais être capable d’y parvenir. Puis, elle l’a fait. Elle a pris cet avion en direction de Brisbane, et elle a atterri ici. Chez l’homme qu’elle a épousé. Mais elle ne pensait pas obtenir un tel mur en face d’elle, Trixie. Elle savait qu’il ne l’accueillerait pas comme la fille prodige mais, tout de même, elle espérait un petit peu mieux que ce mur de glace qu’il est devenu. Elle ne se démonte pas pourtant. Elle plaisante, elle le taquine, elle s’amuse. Elle fait comme chez elle dans cette maison où elle met les pieds pour la première fois. Elle se contente d’être elle-même. Et, en l’occurrence, au plus grand déplaisir de son cher mari. Il n’a pas l’air ravi de la voir agir comme bon lui semble mais, pour autant, il n’oppose aucune résistance. Il n’a jamais su lui résister. Mais ça, c’était avant. Il a l’air tellement… Irrité. Agacé. Gêné par sa présence. Comme si elle était une personne indésirable, comme s’il la détestait prodigieusement. Il ne parvient même pas à terminer sa phrase mais, étant donné la grimace sur son visage, elle se doute que ses pensées n’ont rien de bien glorifiante. C’est dingue, il l’a épousée quand même. Et, aujourd’hui, il fait comme s’il ne l’avait jamais appréciée. Elle encaisse le coup sans rien dire, parce qu’elle ne veut pas se laisser atteindre par lui, elle l’a déjà trop été. Tout ce qu’elle veut, c’est retrouver sa fille. Rien d’autre. C’est ce qu’elle se décide enfin à avouer même si, au fond, il aurait dû s’en douter. Lindsey a toujours été la prunelle de ses yeux. Elle était le centre même de sa vie, son monde tout entier. Elle a l’impression que son cœur lui a été arraché quand elle lui a été enlevée. Arraché par l’homme qui le détenait entre ses mains. L’homme qui se trouve juste en face d’elle et qui l’attaque une fois de plus. – Je ne l’ai jamais oubliée. dit-elle d’une voix très calme, trop calme, surtout quand on la connaît. Elle pose le reste de sa viennoiserie sur le plan de travail. Elle ne plaisante plus cette fois, il a gagné. Elle l’écoute lui balancer toutes ces horreurs, comme s’il n’en avait pas suffisamment dites le jour où il l’a rayée de sa vie… De leurs vies. Elle n’arrive même pas à croire qu’il lui reproche d’avoir mis si longtemps à revenir alors que… C’est lui qui lui a interdit de la voir. C’est lui qui l’a brisée. Et, tout ce temps, c’est celui dont elle a eu besoin pour se reconstruire. Mais elle ne lui dit pas tout ça, elle garde obstinément le silence. Jamais, elle ne lui confierait ce qu’elle ressent, pas à lui. A tout le monde, mais pas à lui. – Bien. Je jugeais utile de venir t’en parler en premier. Avoir ton opinion, ton conseil, pour éviter de la brusquer ou lui faire un choc. Mais je vois que ce n’est pas la peine. Ses mots sont prononcés sans aucune animosité. Elle n’a pas de rancœur, elle a mieux à faire qu’éprouver de la rancœur. Elle doit retrouver sa fille, en premier lieu. Elle se laisse glisser le long du plan de travail pour se retrouver à nouveau debout. Elle attrape son sac, puis passe devant Castiel sans un regard. Il ne s’attendait certainement pas à ce qu’elle passe d’un extrême à l’autre mais c’est bien ce qu’il lui reproche, non… Son imprévisibilité. – Merci pour le croissant. lâche-t-elle, platement, avant d’arriver enfin à la porte pour partir. Elle se demande vraiment ce qui lui a pris de croire que les choses pouvaient se passer différemment… Elle aurait peut-être dû réfléchir avant de taper à sa porte, tout compte fait.
Qu'est ce qu'elle espérait ? Qu'il allait lui sauter au cou en la voyant ? Qu'il serait heureux ? Une partie de lui l'est c'est vrais mais il refuse tellement de ce faire de faux espoir qu'il s'interdit toutes expression de joie. C'est lui qui l'avait jeté dehors, oui c'est lui qui l'avait empêché de revoir leur fille parce qu'il craignait qu'elle soit un danger pour elle. Il ne faisait que protéger Lindsay ! Mais il en avait souffert lui aussi, combien de fois c'était il demandé si elle n'avait pas juste besoin de lui ? Si elle n'avait pas juste besoin d'aide ? Elle n'était pas une pyromane en puissance bon sang ! Puis il était tombé amoureux d'elle, il l'avait aimé et au fond il l'aime encore sinon pourquoi était il toujours autant attaché à cet union ? Il n'avait jamais demandé le divorce, elle non plus ! Alors il y avait encore quelque chose de fort entre eux. Mais ça faisait juste mal, Castiel était toujours sur la défensive. Il ne voulait pas lui faire confiance et pourtant sa présence ici l'intrigue. Elle était ici pour voir sa fille, pour renouer son lien mère et fille avec Lindsay. Mais pourquoi maintenant ? Pourquoi est ce qu'elle faisait ça maintenant ? Pourquoi n'était elle pas venue avant ? Pourquoi maintenant ? Maintenant, Lindsay était adulte, elle n'avait pas besoin de sa mère, du moins pas un besoin important ! Elle c'était forgée, elle était mature, elle avait sa vie et Castiel, en tant que père protecteur ne voulait pas que sa mère vienne briser cet équilibre. - Oh vraiment ! Et pourquoi tu ne reviens que maintenant ? Et ne me fais pas croire que c'est uniquement à cause de moi que tu es restée loin d'elle ! Non ! Castiel lui avait dit de ne plus s'approcher d'elle mais légalement il n'avait aucuns droit de l'empêcher de voir sa fille, leur fille. Trixie n'était pas idiote ! Elle le savait elle aussi mais elle n'avait jamais prit ce risque ... ou peut être qu'elle ne voulait pas prendre ce risque. Est ce qu'aujourd'hui il pouvait comprendre qu'elle veuille revoir Lindsay ? Oui ... il pouvait comprendre mais il ne voulait pas l’accepter. La dernière fois qu'elle avait vue sa fille, elle avait bien faillit la tuer ! Seulement Trixie semble très sérieuse, elle compte bien retrouver sa fille qu'il le veuille ou non. - Eviter de lui faire un choc ? Mais tu crois quoi ? Tu as disparue de sa vie pendant des années ! Tu crois qu'elle va le prendre comment ? Il n'y a pas de "manière douce" pour ce genre de chose ! Puis comme si elle avait besoin de son avis pour quoi que ce soit ! - Puis depuis quand tu as besoin de mon avis ! Voilà qui met un terme à la conversation. Elle pose sa viennoiserie à peine entamée puis quitte le plan de travail sur lequel elle était assise. Elle s'en vas ! Oui ... maintenant qu'elle venait de bouleverser toute sa vie, elle repartait comme si de rien n'était ! Est ce qu'il réagissait de la bonne façon ? Est ce qu'il prenait la bonne décision ? Cette petite voix au fond lui dit que non ... ok ils ce sont quittés en très mauvais terme mais ... depuis l'eau avait coulée sous les ponts et il y avait prescription même si ... il n'avait toujours pas réussi à lui pardonner. - Johanna ! Il serre les dents, peut être qu'il allait regretter mais si lui ne voulait plus d'elle dans sa vie, Lindsay la voulait peut être. - Elle habite à Spring Hill Tournant doucement la tête vers elle, il ne lui adresse aucun sourire, mais son regard la supplie de ne pas faire n'importe quoi cette fois.
If I know one thing, that's true It ain't what you say, it's what you do And you don't say much, yeah, that's true But I listen when you do A thousand years go by But love don't die. If I know one thing, that's true Instead I'm never leaving you And you don't say much, yeah, that's true But I lose it when you do Don't let them tell no lie Love don't die. No matter where we go Or even if we don't And even if they try They'll never take my body from your side Love don't die...
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Qu’est-ce qu’elle espérait ? C’est vrai, qu’est-ce qu’elle espérait ? Elle s’est persuadée qu’elle venait le retrouver, lui, en premier lieu, pour mieux se préparer à sa fille. Et pourtant, ce qu’elle ressent, ce n’est pas seulement la déception de ne pas obtenir son aide. Non. Elle est blessée. Il est en train de la blesser comme personne d’autre ne sait le faire, comme personne d’autre ne l’a jamais fait. Mais il a ce pouvoir dingue sur elle, Castiel. Il est la seule personne capable de l’atteindre en plein cœur pour mieux le détruire. Il l’a fait une première fois lorsqu’il l’a jetée dehors sans ménagement, la privant de sa fille, sa famille, sa vie toute entière. Il l’a détruite, mais il arrive encore à la briser un peu plus. Il le fait à chaque parole qu’il prononce, à chaque mot qu’elle prend comme un coup de poignard. C’est comme s’il tentait d’anéantir tous ses espoirs, comme s’il voulait lui ôter tout le courage qu’elle a mis onze ans à rassembler. Elle encaisse les coups sans broncher, Trixie. Elle n’en a pas la force, elle ne l’a jamais eue face à lui. Ce n’est pas sans raison si elle a préféré s’enfuir, des années auparavant, plutôt que l’affronter. Elle a l’impression de n’être rien. Personne. Alors elle fait encore ce qu’elle sait faire de mieux… Elle fuit. Elle préfère le fuir plutôt qu’entendre des paroles aussi blessantes, aussi… Méchantes. Elle se sent incapable de les entendre. C’est sans doute lâche, assurément immature. Elle réagit comme une gamine qui préfère se cacher plutôt que se faire gronder. Mais elle n’est pas rentrée à Brisbane pour entendre ses serments, elle n’est pas non plus rentrée pour se justifier auprès de lui. Elle pourrait le faire. Elle pourrait lui dire qu’elle a eu peur, terriblement peur de faire du mal à nouveau à ceux qu’elle aime. Elle pourrait aussi lui dire qu’elle était trop cassée, trop brisée, pour trouver la force de revenir. Mais, à quoi bon ? Il ne le mérite pas. Elle n’a aucune envie de lui donner des explications qu’il balaiera une nouvelle fois du revers de la main. Elle préfère s’éloigner, partir, aussi vite qu’elle est arrivée. La seule personne qui mérite ses explications, c’est Lindsey. Lindsey et personne d’autre. – Inutile de t’égosiller la voix, je m’en vais. rétorque-t-elle simplement en prenant son sac à main. Elle s’éloigne, elle prend la direction de la porte sans plus attendre. Elle n’a plus rien à attendre de lui. Pourtant, juste avant qu’elle s’en aille, alors qu’elle a déjà la main sur la poignée, elle entend la voix de Castiel qui l’appelle. Elle se tourne vers lui, malgré tout, acceptant d’écouter ce qu’il veut lui dire. Ce qu’il peut encore vouloir lui dire après l’avoir enfoncée autant. Il lui donne l’adresse de leur fille. Devrait-elle être touchée ? S’estimer heureuse ? Se dire qu’il fait un pas vers elle, malgré ses réticences ? Peut-être. Mais ce n’est pas du tout ce qu’elle fait. Elle n’est pas du genre à se contenter des miettes qu’il veut bien lui donner. Elle n’est pas comme ça, Trixie. Avec elle, c’est tout ou rien. Il devrait le savoir. – J’étais au courant. lâche-t-elle simplement avant d’ouvrir enfin la porte pour s’en aller. S’il lui en veut d’avoir bouleversé sa vie, il peut s’estimer heureux car il ne l’y reprendra plus.