« Il n'y a point de tableau plus charmant que celui de la famille. »
Les derniers jours avaient été plutôt mouvementés dans la vie de Nicolas Rollins. Enchaînant les heures de vols et les différentes villes, la fatigue se faisait très vite ressentir et c’est sur son dernier vol, celui du retour jusqu’à Brisbane, la ville dans laquelle s’épanouissait depuis plusieurs années maintenant qu’il souffla, ravi d’être enfin en congé pour quelques jours, un congé bien mérité qui allait lui permettre de se reposer, mais également de profiter des siens. L’A180 à terre, il remplissait les quelques formalités avant de quitter la cabine en saluant le personnel à bord pour rejoindre très rapidement l’extérieur de l’aéroport afin d’y prendre sa voiture qui dormait comme la plupart du temps dans le parking juste en face. Il observait les quelques sms reçu sur son téléphone avant de démarrer en direction de son appartement à Spring Hill. Il lui fallu une vingtaine de minutes pour arriver au seuil de la porte de son chez-soi, ne tardant pas à déposer ses affaires dans l’entrée pour rejoindre le canapé sans attendre afin d’y sombrer et de laisser la fatigue prendre le dessus. Quelques minutes plus tard, il s’endormait, bien décidé à faire une petite sieste avant de retrouver sa petite amie Clara qui était encore au boulot. Le pilote n’avait pas fait attention à la présence ou non de son frère sûrement endormi dans sa chambre ou en vadrouille. Il le croisait rarement à vrai dire et s’en réjouissait. Avoir Marco sous le même toit ne le rendait pas spécialement heureux, sa relation avec lui n’étant pas au beau fixe depuis déjà bien trop longtemps. Il se forçait à continuer ses efforts pour l’aider, mais avait l’impression de parler à un mur lorsqu’il tentait de résonner son cadet. Il avait abandonné tout espoir pour le mettre sur le droit chemin, mais continuait ainsi uniquement pour faire plaisir à ses parents, comme toujours.
Après deux petites heures, Nico ouvrait enfin les yeux en sursautant pour regarder l’heure qu’il était avec peur de ne pas s’être réveillé à temps pour récupérer Clara à la sortie du lycée. Heureusement, il avait encore un peu de temps pour faire un saut dans la salle de bain afin d’y prendre une touche tonifiante et surtout pour habiller une tenue plus convenable que celle qu’il portait. Il attrapait tout le nécessaire pour sortir et s’en allait sans attendre en direction du lieu du travail de sa petite amie avec un grand sourire sur les lèvres, pressé de la retrouver. Ils allaient passer une partie de la soirée chez la famille de la blonde, ce qui avait le don de rendre nerveux le brun qui pourtant s’entendait plutôt bien avec sa belle-famille, mais qui avait ce sentiment de louper un point important pour être réellement intégré parmi eux. Il pensait au fond de lui que le temps allait améliorer ce sentiment, du moins, il l’espérait.
Il s’arrêta en route dans une petite boutique ou il prit le soin d’acheter une bouteille de vin et quelques trucs à grignoter afin de ne pas arriver les mains vides, ce qu’il détestait. Pour lui, venir les mains vides était un manque de respect et il faisait toujours en sorte d’apporter quelque chose, peu importe le jour ou l’heure. Il retrouvait très vite sa voiture et arrivait peu de temps après face au lycée. Il resta aux abords du véhicule en observant de loin la sortie du bâtiment avec une grande hâte de voir sa belle apparaître dans son champ de vision. Son souhait n’avait pas tardé à se réaliser et c’est sans attendre qu’il s’était avancé vers elle le sourire allant jusqu’aux oreilles. Il la serra contre lui en premier lieu, lui montrant à quel point elle lui avait manqué cette semaine avant de déposer un baiser sur ses lèvres. « Bonjour mon cœur, tu m’as tellement manqué ! » S’exclamait-il avec beaucoup de bonheur dans la voix. Il était content, content de la retrouver après plusieurs jours d’absence et ne se privait pas de le montrer. « Tu as passé une bonne journée ? » Demandait-il ensuite, tout en avançant en sa compagnie jusqu’à la voiture. « Les jours m’ont paru si longs cette semaine, j’avais hâte d’être enfin en congé pour pouvoir passer du temps avec toi. » Il s’exprimait sur le fait qu’elle lui avait manqué, sur le fait qu’il avait hâte de passer du temps avec elle tout en prenant place côté conducteur avant de démarrer très rapidement. « J’ai pris du vin et deux trois trucs à grignoter pour ne pas arriver les mains vides chez ton père. » Précisait-il tout en gardant un œil sur la route. « Tu t’es couché tôt hier soir ? J’ai essayé de t’appeler en arrivant à Dubaï, je voulais te montrer le fantastique hôtel dans lequel j’ai dormi, t’aurai adoré ! » Il posait la question juste comme ça, sans arrière penser, sans se demander si elle avait peut-être fait autre chose. Il lui portait une confiance aveugle et n’était pas du genre à se poser mille et une question, bien que le passé n’avait pas été favorable en amour.
« Il n'y a point de tableau plus charmant que celui de la famille. »
« Fais attention chérie, tu vas tomber ! » Mais comme à son habitude, Clara avait dévalé les escaliers sur ses deux pieds, en retard au travail mais non sans recevoir un avertissement de son père pour cette routine matinale qui un jour fera bien de lui causer des ennuis. Pour aujourd’hui, elle parvient à arriver en bas de l’escalier en criant « T’inquiète, je suis en un morceau » à son père qui, un peu peut plus loin dans le salon semble se battre avec les décorations de noël qu’il range chaque année n’importe comment pour les retrouver en un véritable sac de nœud au moment de les ressortir. Clara avait imprimé depuis longtemps que toute excuse était bonne pour que les retraités s’occupent mais à le voir se démener comme ça, elle hésite lui suggérer de faire attention cette année et de se trouver un hobbies avant de se rappeler que c’est ce qu’elle lui dit chaque année quand elle le voit comme ça, et qu’il a toujours réponse à tout et qu’à un moment, il faut le laisser tranquille. « Tu ne décores pas le sapin sans nous, j’ai promis à Nicolas qu’on le ferait ensemble. » Qu’elle indique, tout en enfilant ses chaussures – qui elles, sont un risque à ce qu’elle chute gravement – et en prenant son sac à main. « Mais, il n’a pas prévu de sapin pour chez lui ? » Curiosité malsaine de papa qui a toujours le don de soulever un problème ou un tabou. Elle pourrait très bien lui répondre que l’emménagement soudain de frère de son copain est l’une des raisons pour lesquelles elle est de plus en plus à la maison et pour laquelle Nicolas vient là, ce soir mais restant fidèle à elle-même, elle évite totalement le sujet en répondant simplement. « Je veux simplement faire le sapin avec mes deux hommes préférés, où est-le mal ? » Sa répartie, qui glisse un regard fier sur le visage de son paternel avant qu’elle ne quitte la maison et se précipite en voiture afin de limiter son retard habituel au travail.
C’est le nez collé à la pendule qu’elle termine sa journée tout en écoutant les rêves d’avenir d’une adolescente qui changera probablement d’avis pendant les vacances d’été et qui par conséquent gaspille un temps qu’elle aurait pu consacrer à autre chose, bien que là, tout ce qu’elle attend, c’est la même chose que tout le monde : la sonnerie. Lorsque cette dernière retentit, elle ne perd pas de temps à congédier son élève, l’invitant à revenir plus tard et à profiter de son week-end avant d’elle-même prendre ses affaires et se précipiter devant le lycée là où l’attend Nicolas. A ce moment précis, c’est bien le fait que tous les étudiants portent un uniforme qui permet à un spectateur extérieur de déduire que Clara est une adulte, parce que noyée dans la masse, son comportement aide vraiment à croire qu’elle n’a pas plus de seize ans. « Bonjour mon cœur, tu m’as tellement manqué ! » Qu’il s’exclame alors qu’elle est à peine entrée dans la voiture. La portière refermée, c’est automatiquement et sans lâcher le moindre mot qu’elle lui saute aux lèvres pour l’embrasser, indiquant de ce fait qu’il lui a autant manqué qu’elle à lui. « Tu as passé une bonne journée ? » Qu’il demande, alors qu’elle s’écarte pour s’attacher et le laisser démarrer. « Ça m’a paru sans fin, j’avais vraiment hâte. » Qu’elle lâche, sans aucun filtre à faire comprendre qu’elle s’ennuie au taff et qu’elle est on ne peut plus contente que ce soit fini, sans y ajouter que parce qu’il est en vacance, ils vont pouvoir passerp lus de quarante-huit heures à deux. « Les jours m’ont paru si longs cette semaine, j’avais hâte d’être enfin en congé pour pouvoir passé du temps avec toi. » Et sa bouche trace un sourire, laissant échapper indiquant le level de cute de ce qu’il lui annonce, alors qu’elle lui prend la main comme pour lui signifier qu’elle est là maintenant, à côté de lui pour tout un week-end, voir même plus. « J’ai pris du vin et deux trois trucs à grignoter pour ne pas arriver les mains vides chez ton père. » Fidèle à lui-même, il avait pensé à emmener quelque chose, même si papa aimait à s’assurer que ses invités sont bien accueilli et n’aimait pas les sentir forcé à ramener une offrande alors qu’il invitait toujours de bon cœur. « Tu t’es couché tôt hier soir ? J’ai essayé de t’appeler en arrivant à Dubaï, je voulais te montrer le fantastique hôtel dans lequel j’ai dormi, t’aurai adoré ! » Qu’il ajoute, une question qui abîme quelque peu son sourire à elle, parce qu’elle sait où elle était hier soir et qu’elle préférerait garder ça dans son esprit comme si ce n’était rien plutôt que d’avoir à justifier, mais comme Clara ment depuis longtemps, ça semble presque être une routine se moment où il semble s’approcher de son plus gros secret. Le pire dans tout ça, c’est qu’au lieu de mentir, elle a trouvé ce qui semble être à ses yeux une technique imparable : la déformation de la vérité, car si on sait comment les soirées de Clara commence, elle cache surtout leur fin. « C’était l’anniversaire de Sarah, donc on est allé boire un verre. J’ai vu ton appel en rentrant mais j’étais trop crevée pour répondre et je savais que le temps d’avoir un moment pour te parler, tu serais devant la porte du lycée. » Qu’elle justifie comme si de rien était, lâchant la blague pour semer le doute. « Dis comme ça, on dirait presque tu fais la sortie des écoles. » avant de reposer sa main sur la sienne, le moment gênant semble évité et pour s’en assurer, elle part ailleurs. « Je ne sais pas ce que papa a préparé mais j’espère que ça se mariera avec le vin. Il était content de savoir que tu viendras, donc je pense qu’il aura sorti le grand jeu. Mine de rien, il s’améliore en cuisine. » Oui, parce que y’avait une époque, au début de leur relation où papa et ses tentatives culinaires ne donnaient rien de très appétissant. « Ou alors, j’ai développé des résistances immunitaire à ses plats. Tu es prêt à être mon cobaye ? » Qu’elle demande, alors qu’ils arrivent devant l’allée de la maison Davis.
« Il n'y a point de tableau plus charmant que celui de la famille. »
Retrouver Clara était toujours un moment de pur bonheur pour Nicolas, qui attendait chaque semaine le week-end pour la retrouver, du moins lorsque son planning le permettait, car il arrivait bien souvent que le pilote doive s’absenter pour aller à l’autre bout du globe un samedi ou un dimanche. Un train de vie qu’il appréciait malgré tout, un métier qu’il avait choisi contre toute attente, alors qu’il était destiné à terminer dans un hôpital en tant que chirurgien, comme son père l’avait souhaité auparavant, jusqu’à finalement fermer les yeux sur l’avenir de son fils. Les périodes de fêtes étaient souvent l’instant idéal pour les Rollins pour rappeler à leur ainé, qu’il avait eu de la chance de pouvoir suivre sa propre voie, tout en insistant sur le fait qu’il aurait sûrement eu un meilleur train de vie en suivant le chemin qui lui avait été offert, évitant les déplacements qui n’en finissait plus, afin d’être un bon père de famille. Oh oui, il devait subir ce genre de paroles chaque noël et ce n’était pas prêt de s’arrêter, du moins pas avant qu’il exhausse l’un de leur souhait, tel que fonder une famille ou encore leur offrir un mariage. Nicolas ne savait plus trop ou se positionner parmi tout ça, il y a avait un côté de lui qui souhaitait tout ça, l’enfant, le mariage, une vie parfaite dans les règles de l’art, mais depuis sa conversation avec Clara il se posait fortement la question sur les raisons de ce souhait. Etait-il finalement qu’un pion pour satisfaire les désirs de sa propre famille ? Il ne pouvait pas répondre à cette question, mais comptait bien faire son possible pour y voir plus clair.
Rejoins par Clara, son sourire s’était agrandi, son regard lui était brillant et le baiser qu’ils échangèrent lui procura quelques frissons, alors qu’il lui demandait si elle avait passé une bonne journée. « Ça m’a paru sans fin, j’avais vraiment hâte. » Elle ne pouvait pas lui offrir une aussi bonne réponse, rassurant en partie le brun sur le fait qu’il n’était pas le seul à avoir hâte de la retrouver. Il lui offrait l’un de ses plus beau sourire en guise de réponse avant de lui rendre un tendre baiser. Ils allaient pouvoir profiter de plusieurs jours ensemble, et ce sans interruption, l’heure des vacances avait sonné pour le pilote qui allait reprendre le boulot à l’aube du premier janvier, lui laissant champ libre pour pouvoir organiser un noël parfait avec leurs deux familles. Il allait sûrement recevoir les Rollins dans son appartement cette année et il savait d’avance que ça n’allait pas être de tout repos, la présence de Marco tout juste sorti du centre allait sûrement mettre de l’huile sur le feu.
Tout en démarrant en direction du foyer Davis, Nicolas s’interrogeait sur la raison pour laquelle il n’avait pas réussi à joindre sa petite amie, sans réelle supposition de sa part, c’était une question totalement innocente, sans arrière pensée. « C’était l’anniversaire de Sarah, donc on est allé boire un verre. J’ai vu ton appel en rentrant, mais j’étais trop crevée pour répondre et je savais que le temps d’avoir un moment pour te parler, tu serais devant la porte du lycée. » Bon, il aurait préféré avoir un petit message de sa part avant, mais n’en tenait pas rigueur. Elle avait le droit de vaquer à ses occupations en son absence et il ne comptait jamais lui interdire quoi que ce soi et comptait encore moins lui faire une crise de jalousie. « Ça a dû te faire du bien de sortir un peu. » Qu’il disait simplement en gardant les yeux sur la route, sans se douter de ce qu’il pouvait se tramer derrière. « Dis comme ça, on dirait presque tu fais la sortie des écoles. » Il riait à sa blague, pensant qu’il était tout à fait possible qu’un ou deux parents s’étaient sûrement posé la question sur la raison de la présence devant le lycée d’un homme de son âge. « D’un certain point de vue, c’est un peu le cas. J’espère que vous avez été bonne élève mademoiselle Davis ! » Qu’il plaisantait à son tour en lui balançant un regard rempli de malice, sentant ensuite sa main sur la sienne. « Je ne sais pas ce que papa a préparé mais j’espère que ça se mariera avec le vin. Il était content de savoir que tu viendras, donc je pense qu’il aura sorti le grand jeu. Mine de rien, il s’améliore en cuisine. » Nicolas n’avait pas idée de ce que pouvait penser le père de Clara sur lui, au premier regard, il avait tout l’air de l’apprécier, mais pourtant le pilote ressentait comme un malaise de temps en temps en provenance de la famille de sa petite amie sans pour autant se rendre compte de cette raison. « Oh tu sais, je ne suis pas difficile, puis je ne lui en tiendrai pas rigueur dans tous les cas. » Il n’aimait pas se prendre la tête, pas pour ce genre de détail du moins. Il avait été habitué à la haute gastronomie toute sa vie et pourtant il appréciait tout autant un bon kebab de temps en temps. « Ou alors, j’ai développé des résistances immunitaire à ses plats. Tu es prêt à être mon cobaye ? » Le brun arquait un sourcil tout en se garant devant la maison, avant de tourner sa tête vers la blonde. « je suis solide, je pense que je devrai survivre à cette expérience culinaire, donc oui, je prêt à être ton cobaye du moment que je n’y laisse pas la vie, sait-on jamais ! » Disait-il avec un sourire amusé, lui volant un baiser par la même occasion avant de sortir du véhicule, pensant à récupérer le sac à l’arrière contenant le vin et le grignotage.
Il avançait en compagnie de Clara jusqu’à l’intérieur de la maison où ils furent accueillis par monsieur Davis. « Bonjour monsieur Davis ! Comment ça va ? » Demandait Nicolas en lui serrant la main, pouvant observer le tas de décorations pour le sapin dans un coin. Nicolas n’avait pas songé à mettre un sapin chez lui pour le moment, par manque de temps, mais devait se motiver à le faire, surtout s’il recevait sa famille cette année. « Ça sent très bon ! » Faisait-il remarquer, restant planté devant le père de sa petite amie avec le sourire.
« Il n'y a point de tableau plus charmant que celui de la famille. »
Rebondir sur papa. L’amener très très loin de l’anniversaire de Sarah, de toute question sur la façon dont il a pu se terminer et avec qui. Puis, reprendre une respiration correcte même si dans les faits, Clara sait assez bien mentir pour que la panique qu’elle a ressentie ne se soit même pas transcrite. Papa la disputerait très certainement d’oser l’utiliser lui comme manœuvre de diversion alors que Nicolas mérite amplement de savoir la vérité, qu’elle le libère d’elle alors qu’elle n’a pas su respecter la seule chose qu’il lui a peut-être demandé. C’est dans ces moments-là que la vérité cogne à la porte et ne demande pas qu’à sortir pour l’alléger de son poids, mais Clara n’arrive pas à s’y résoudre. Elle sait que ce serait la fin, une fin qu’elle ne veut jamais voir venir quand bien même que ses agissements la précipitent. « Oh tu sais, je ne suis pas difficile, puis je ne lui en tiendrai pas rigueur dans tous les cas. » Qu’il répond, alors qu’elle commente les dernières évolutions culinaires de papa depuis la dernière fois que Nicolas est passé à la maison. C’est là qu’elle se rend compte qu’il s’agit d’un passé assez lointain, même si ça ne le parait pas. « je suis solide, je pense que je devrai survivre à cette expérience culinaire, donc oui, je prêt à être ton cobaye du moment que je n’y laisse pas la vie, sait-on jamais ! » Toujours de bonne volonté, elle le laisse lui voler un baiser tout en gardant le sourire avant d’ajouter « Dis-toi que, si tu tombes malade, c’est moi qui m’occuperait de toi. » en y ajoutant un clin d’œil, qui pourrait certes dire beaucoup de chose. La conversation malgré tout là, puisqu’ils s’apprêtent à entrer dans la maison, là où se trouve le patriarche de la famille Davis.
« Bonjour monsieur Davis ! Comment ça va ? » Demande Nicolas, tandis qu’elle se défait de ses chaussures dans l’entrée pour enfiler une paire de chaussons. Un geste qui lui faire perdre dix centimètres d’un coup mais maintenant qu’il se répète tous les jours, ce n’est plus aussi drôle. « Ça sent très bon ! » Que Nicolas affirme, tandis qu’elle s’empresse de le retrouver, passant son bras autour de sa taille. « C’est elle qui t’a dit de me dire ça ? » demande papa, l’air suspicieux vu que Clara ne manquait jamais de commenter ses tentatives culinaires et ne faisait jamais de cadeau quand c’était raté. Papa fait mine d’avoir du mal à croire que Nicolas puisse ne pas être aussi direct et prompt à critiquer que la demoiselle avant de poursuivre. « J’essaie une nouvelle recette aux marrons, que j’ai trouvé sur l’internet, y’a pas viande. Véjane ils appellent ça ! » « Vegan papa. » Qu’elle reprend, se privant de se moquer parce que malgré tout, même si elle est taquine, elle reste respectueuse devant son père. « Qasim ne mange que de la viande spéciale et papa essaie de préparer tout un repas pour quand il ira chez Olivia à Noël, pour les délester vu qu’ils ont à faire avec les enfants. » Qu’elle explique finalement à Nicolas, tandis que papa se dirige vers la cuisine pour observer son œuvre. Clara se sépare doucement de Nicolas pour se diriger vers le carton de décoration qui n’attend qu’eux. « Je lui ai demandé de nous attendre pour faire le sapin, je me suis dit que ce serait sympa de le faire ensemble. » Qu’elle propose, grand sourire aux lèvres, telle une enfant de dix ans.
« Il n'y a point de tableau plus charmant que celui de la famille. »
Qu’il pouvait être naïf le pilote, ou du moins pas assez curieux, portant une confiance bien trop aveugle à sa petite amie de qui il fallait l’avouer, il était fou amoureux. L’amour rend aveugle, ce dicton avait tout son sens et pourtant, il l’ignorait. Nicolas n’était pas du genre à être suspicieux, au contraire. Il faisait bien trop confiance aux gens en général et ça lui était déjà arrivé de tomber de haut, principalement lors de sa précédente relation amoureuse qui l’avait bien amoché sentimentalement. Il lui avait tout donnée à cette femme et c’est sans un mot qu’elle avait fui. Clara avait réussi à le guérir et à le sortir de son trou et il ne comptait pas la laisser partir. Il ne se rendait pas compte du petit détournement de conversation de la part de la blonde, alors qu’elle lui parlait de la cuisine de son père qu’il avait déjà goûté auparavant sans aucune crainte, il était prêt à retenter l’expérience, surtout qu’elle affirmait que le paternel avait fait des progrès. « Dis-toi que, si tu tombes malade, c’est moi qui m’occuperait de toi. » Qu’elle disait en lui faisant un clin d’œil, déclenchant chez le brun un sourire en coin alors qu’il pensait presque à faire semblant d’être malade pour qu’elle soit au petit soin. Il n’eut le temps de réagir qu’ils étaient arrivés à l’intérieur de la maison où il salua le père de sa petite amie qui avait passé du temps en cuisine à en croire l’odeur qui régnait. D’ailleurs, Nicolas ne tarda pas à lui faire savoir que ça sentait bon. Il avait hâte de découvrir ce qu’il avait préparé de bon et était très sincère dans sa démarche, ce qu’il confirma à monsieur Davis qui afficha un air suspicieux. « Non pas du tout, ça sent réellement bon ! » Confirmait le brun tout en le fixant du regard pour qu’il comprenne qu’il ne se jouait pas de lui avec son compliment. « J’essaie une nouvelle recette aux marrons, que j’ai trouvé sur l’internet, y’a pas viande. Véjane ils appellent ça ! » Nicolas tournait la tête vers Clara qui le corrigea sans attendre sur la prononciation de Vegan, avant d’entendre l’explication sur la raison de ce choix. Le brun n’avait jamais compris l’effet de mode qu’il y avait autour de la nourriture Vegan, qui s’étendait des fois jusqu’au refus d’utiliser des animaux pour des sports tels que l’équitation. Il respectait cependant le choix de chacun. « C’est gentil de sa part, il est courageux de se lancer dans une telle cuisine. » Qu’il faisait savoir alors que son paternel avait quitté la pièce pour retourner auprès de ses fourneaux. « Je lui ai demandé de nous attendre pour faire le sapin, je me suis dit que ce serait sympa de le faire ensemble. » Il était content, content de pouvoir vivre ça avec elle. La décoration du sapin était toujours une étape très importante à cette période et c’était un loisir que Nicolas avait toujours fait avec les gens qu’il aime. Cette année, il allait sûrement partager cet instant avec son frère Marco, un fait qui le faisait rire, alors qu’il n’aurait jamais pensé partager le même toit que lui depuis qu’il avait quitté le domicile familial. « C’est une très bonne idée ! » Son sourire confirmait ses dires alors qu’il avançait à son tour vers le carton qui était plutôt garni, reconnaissant un modèle de boules que sa mère avait également dans sa collection. « Ma mère a acheté les mêmes l’année dernière, elle s’amusait à les dépoussiérer tous les jours ! » Une vraie maniaque du nettoyage. C’était d’ailleurs la seule fois ou le pilote n’avait pas assisté à la décoration du sapin de la famille Rollins, étant à des milliers de kilomètres à ce moment. « D’ailleurs, il faudrait qu’on discute de notre planning pour noël. » Par planning, il voulait dire qu’ils devaient décider du lieu ou ils allaient passer la veille de noël et le jour de noël. La logique voulait bien sûr qu’ils passent une partie du côté des Davis et l’autre des Rollins. « Je pense recevoir cette année la famille vu qu’il y a Marco à la maison. » Qu’il précisait avant de se reprendre. « Mais connaissant ma mère, elle ne voudra pas se déplacer et on finira tous à Adélaïde. » Ce qui n’était pas pratique puisqu’il fallait compter tout de même deux heures de vol pour s’y rendre et la période des fêtes n’était pas la plus favorable pour ce genre de voyage.
« Il n'y a point de tableau plus charmant que celui de la famille. »
Le récap sur les tentatives de cuisine de papa était fait et maintenant Nicolas n’avait plus qu’à s’estimer prévenu si jamais d’aventure un mal l’affligeait suite au repas qu’ils s’apprêtent à partager. Bien qu’en vérité, Clara tient ce discours plus pour taquiner son vieux père que parce qu’elle le pense vraiment. Il ne faut pas oublier que c’est lui qui tous les soirs met les plats sur la table et que résistance naturelle ou pas, elle n’a jamais eu matière à se plaindre et n’est jamais tombée malade. Elle aime juste à le taquiner, comme lui le fait en retour dès qu’elle met un pied dans la cuisine pour préparer l’un de ses desserts ou le dernier gâteau à la mode à être apparu sur instagram. « C’est gentil de sa part, il est courageux de se lancer dans une telle cuisine. » observe Nicolas, propos auxquels elle consent en acquiesçant. La tentative de papa entrait dans le cadre de sa bienveillance naturelle et avec maintenant trois enfants à gérer, c’était tout naturellement qu’il avait décidé de se rendre à Sydney pour Noël pour préparer lui-même le repas et décharger sa fille aînée et son mari de quelques tâches afin qu’eux-aussi profitent du réveillon. Bien sûr, cela à l’expliquer est très difficile pour Clara qui, en temps normal l’aurait fait, mais appuyer sur ses trois neveux, l’implication optimale que son père a pour aider sa fille, elle aurait bien trop peur de rappeler le souvenir encore un peu à vif de leur dernière conversation au sujet des enfants et surtout de lui donner des arguments en faveur qu’ils en aient à eux alors qu’en soi, avoir des neveux qu’on voit trois à quatre fois dans l’année et en avoir un à soi, c’est pas la même chose mais là, elle souhaite tout sauf avoir à l’expliquer à nouveau. C’est pourquoi, elle enchaine au sujet du sapin, qui est l’activité qu’elle a spécialement réservé pour eux. Elle garde en tête que malgré tout, ce genre d’occupation qui se fait en famille, c’est le dada de son cher et tendre et par sa faute à elle peut-être, ils n’en font que très peu en présence de papa. « C’est une très bonne idée ! » Qu’il ne tarde pas à répondre, sans attendre plus longtemps pour se diriger vers le carton de décoration pour en explorer le contenu. Elle jette un coup d’œil à la cuisine, tentant d’y apercevoir papa pour l’inviter à les rejoindre mais étant absent, elle décide de s’approcher de son petit ami pour ensuite appeler son paternel dès qu’elle entendra un bruit de sa part. « Ma mère a acheté les mêmes l’année dernière, elle s’amusait à les dépoussiérer tous les jours ! » Bon, elle aurait préféré passer sur la mention de sa mère. Elle essaie de toute ses forces de ne pas répondre qu’elle le faisait uniquement parce qu’elle n’a rien d’autres pour occuper sa pauvre vie mais ce serait de la méchanceté gratuite et Clara a promis de mettre beaucoup d’eau dans son vin. Au lieu de ça, elle se contente de sourire avant de déballer toutes les décorations afin de visualiser comment le sapin va être assemblé cette année. « D’ailleurs, il faudrait qu’on discute de notre planning pour noël. » coupe Nicolas, l’interrompant également dans son démêlage de décoration. Elle n’en avait pas encore causé. A vrai dire, elle gardait un peu la surprise d’avoir répondu que cette année, elle ne suivrait pas papa à Sydney pour le passer dans sa famille à elle, elle avait choisi de faire l’effort de côtoyer les Rollins plus de 24 h, à voir si elle tiendrait maintenant. « Je pense recevoir cette année la famille vu qu’il y a Marco à la maison. » Elle échappe un léger souffle de soulagement en s’disant qu’au moins, si les festivités ont lieu à Brisbane, elle pourra toujours rentrer chez elle si le besoin s’en fait sentir. Le soulagement est de courte durée. « Mais connaissant ma mère, elle ne voudra pas se déplacer et on finira tous à Adélaïde. » Voilà qui est plus problématique même si dans les faits, elle s’était déjà préparé psychologiquement à passer le Réveillon à Adélaïde, elle aurait juste voulu ne pas avoir de faux-espoir avant la confirmation. « Ta mère tient vraiment à faire déplacer tout l’monde ? Avec ta sœur et le bébé, ça va être crevant pour eux non ? » Surtout à imaginer qu’il serait capable de booker l’avion pour qu’elle soit en sa compagnie. Elle se prend à paniquer un peu parce qu’elle a très peu envie de tout cela mais elle a bien compris que ce serait le prix à payer pour un Noël en compagnie de son petit ami et dans le fond, c’est ça qui compte non. Elle finit donc parlancer la surprise. « J’ai déjà dit à papa que je ne serais pas avec lui pour Noël cette année. » Qu’elle ajoute dans un sourire avant de préciser. « Adélaïde ou Brisbane, je veux juste être avec toi. » Même si ça veut dire « Rollins ».
« Il n'y a point de tableau plus charmant que celui de la famille. »
Les préparatifs de Noël étaient un moment remplis de joie et de tension à la fois. Nicolas tenait à ce que tout se passe pour le mieux et espérait que les Rollins n’allaient pas en faire des tones comme à leur habitude. «Ta mère tient vraiment à faire déplacer tout l’monde ? Avec ta sœur et le bébé, ça va être crevant pour eux non ? » Jane Rollins a toujours été une femme remplie d’égoïsme et lorsqu’elle souhaitait une chose, se faire comprendre n’était pas bien difficile. Elle avait tendance à faire passer ses envies avant ceux des autres, ne pensant pas aux circonstances et à la difficulté qu’allait avoir ses enfants pour le transport jusqu’à Adélaïde. Bien sûr, elle avait sûrement déjà pensé au fait que Nicolas pouvait s’occuper de gérer le transport, lui faisant croire qu’alors, tout était faisable sans difficulté. « Si elle le décide, crois-moi, on sera à Adélaïde et ce peu importe la difficulté pour l’organisation. » Il annonçait de suite la couleur sans tourner autour du pot. Il valait mieux qu’ils se préparent à faire le voyage pour noël, car malgré l’espoir qu’il avait à maintenant les festivités chez lui, il avait le pressentiment que sa mère allait tout chambouler. « Mais bon, je pourrai avoir des billets d’avion pour tout le monde ! » Il était presque fier de dire cela, à croire qu’il ne se rendait pas compte que ça pouvait être très embêtant pour Clara. Nicolas avait beau l’air d’être le petit ami « parfait » comme la plupart se donnait un malin plaisir à le nommer, lorsqu’il s’agissait des Rollins, sa vision de certaines situations changeait et ne voyait pas forcement le mauvais côté. « J’ai déjà dit à papa que je ne serais pas avec lui pour Noël cette année. » Il se sentait mal à l’idée de séparer Clara de son père pour noël, mais le savait entre de bonnes-mains. « ça ne l’embête pas trop que tu passes Noël avec ma famille et moi ? » Il préférait quand même lui poser la question, par peur qu’au fond, elle n’ose pas lui dire ce qu’il en pense, ou ce qu’elle en pense. « Adélaïde ou Brisbane, je veux juste être avec toi. » Il lui offrait un sourire, ravi d’entendre cela. Il espérait que la période des fêtes allait bien se passer et qu’il n’allait pas y avoir de tension. Il était réticent principalement à cause de la présence de Marco, qui était sorti du centre. Il repensait aux réveillons passé avec son frère qui avait été plus d’une fois perché et qui en avait fait des siennes. Il redoutait son comportement et comptait bien le briefer avant, du moins, il comptait essayer. « J’espère que Marco n’en fera pas des siennes cette année… » Qu’il laissait échapper en se concentrant un petit instant sur le sapin. « Je n'aimerais pas qu’il gâche le premier noël qu’on passe tous ensemble avec Noam. » Il pense beaucoup à son neveu et filleul et avait peur que l’instant qui devait être magique, tourne en mauvaise scène digne d’une comédie dramatique. « Mais bon, que serait Noël sans histoire de famille ? » Qu’il ajoutait, en continuant de déballer les décorations. « Est-ce que tu as une idée du cadeau qu’on pourrait offrir à ton père ? » Il y pensait parce que ça approchait et qu’il avait peu de temps pour se consacré aux cadeaux. Il avait déjà trouvé celui de Clara lors d’une escale du côté de New-York et devait compléter la liste très prochainement. Bien sûr, pour lui, c’était évident qu’ils fassent des cadeaux en communs, mais n’était pas sûr de partager le même avis là-dessus que sa petite amie. Elle avait peut-être déjà fait les achats de son côté pour sa propre famille, il n’en savait rien.
« Il n'y a point de tableau plus charmant que celui de la famille. »
Elle sait que sa question est stupide, que toute la fratrie répondra au garde à vous aux ordres de la matriarche mais quelque part, il subsiste l’espoir stupide que le fait qu’un bébé soit dans l’équation motive sa marâtre à réfléchir à deux fois à ses invectives, au moins parce que le voyages en avion est pas le plus conseillé pour un enfant aussi jeune. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle papa se déplace à Sydney au lieu d’accueillir ses p’tits enfants dans la maison familiale. Est-il une bonne idée pour Clara de s’insurger ? Peut-être. Mais la vérité, c’est qu’elle a compris que Nicolas n’ira jamais contre l’avis de sa mère et qu’elle aura beau dire, par amour de lui, il faudra qu’elle suive dans ce cas de figure là. Chacun ses combats. « Si elle le décide, crois-moi, on sera à Adélaïde et ce peu importe la difficulté pour l’organisation. » Son visage trahit cependant tout ce qu’elle pense de l’égoïsme de cette femme. Depuis leur dernière conversation, Clara ne prend de toute façon plus la peine de cacher sa haine au moins devant Nicolas. Après tout, s’il faut qu’ils construisent quelques choses ensemble, mieux vaut ne pas lui cacher ses sentiments profonds. « Mais bon, je pourrai avoir des billets d’avion pour tout le monde ! » Il l’annonce comme si c’était une merveilleuse nouvelle alors que dans les faits, ça ne dérangerait même pas Clara d’avoir à payer son propre billet d’avion. Ce qui la dérange, c’est l’abus. Le fait de profiter du métier de Nicolas pour se dire que ce n’est pas si grave de jouer les mini-dictateurs, que c’est gratuit alors pourquoi s’en priver. « Je ne pense pas que ce soit une raison. » commente-t-elle, se retenant de partager son avis, ses souhaits qu’un jour, toute la fratrie arrête de dire amen à leur mère pour lui apprendre que les gens ne sont pas acquis. Sauf peut-être pour Marco, elle sait d’avance la réponse et elle qu’aucun des deux autres n’osera déroger à ce qui est institué depuis toujours. Enfin, le débat s’arrête rapidement puisque de toute manière, elle a déjà tablé qu’elle passerait noël avec lui et il est hors de question qu’elle se prive de son petit ami à cause d’une mégère, refuser serait lui céder du territoire. « Ça ne l’embête pas trop que tu passes Noël avec ma famille et moi ? » Elle hoche la tête. Elle n’avait pas pensé au fait que ça le dérange plus que ça, surtout qu’il ne passera pas Noël seul, il sera avec Olivia, Qasim et les enfants. La question n’avait pas été posée à papa mais quand elle le lui avait annoncé, il n’avait pas l’air gêné. « Tu sais, il sera avec Olivia et les enfants, et je l’appelerais le jour J. Il devait bien se douter qu’un jour ça arriverait. » Parce que c’est ça qui est bien aussi avec son père, c’est qu’il ne cherche pas à contrôler le moindre de ses faits et gestes, et qu’il est aussi capable de comprendre que sa fille ne peut pas toujours aller dans son sens (et encore, ça, c’est si jamais le fait de passer noël séparés le dérange vraiment). « J’espère que Marco n’en fera pas des siennes cette année… » ajoute Nicolas, là où Clara dirait le contraire, parce qu’au moins, ça distrairait l’assemblée si le p’tit frère de Nicolas pouvait faire les conneries qu’il a l’habitude de faire. Mais bon, Clara le pense parce qu’elle est égoïste et qu’elle n’apprécie pas plus son beau-frère qu’elle n’apprécie sa belle-mère. « Je n'aimerais pas qu’il gâche le premier noël qu’on passe tous ensemble avec Noam. » Bon, ce qu’elle se retient d’ajouter, c’est également que si un noël devait être gâché, autant que ce soit celui-là vu que Noam ne s’en souviendrait probablement pas mais c’est le côté pragmatique de Clara qui parle, suivi de son besoin que quelqu’un détourne l’attention d’elle pour le jour J. Elle préfère autant savoir que tout l’monde parlera des problèmes de Marco que de son horloge biologique qui n’a toujours rien demandé. « Mais bon, que serait Noël sans histoire de famille ? » conclu Nicolas, l’amenant à hausser les épaules d’empathie parce que s’il y’a une chose dont elle peut se targuer et se réjouir, c’est qu’au moins de son côté, les problèmes sont inexistants. Elle se contente de continuer à déballer les paquets délicatement, toujours sans rien commenter, ne voulant pas que sa pensée gâche le repas. « Est-ce que tu as une idée du cadeau qu’on pourrait offrir à ton père ? » coupe finalement Nicolas, lui faisant lever la tête de surprise. La vérité, c’est qu’elle n’avait pas encore réfléchi à la question, bien que Noël avance. Ce qu’elle relève, c’est qu’il sous-entend un cadeau commun et que ça lui fait plaisir qu’il ait envie de s’investir auprès de sa propre famille alors qu’elle est incapable de rendre ce geste. « Je n’en ai aucune idée. Tu crois qu’un collier de pâte, ça lui fera plaisir ? » Doux rappel de ses cadeaux d’enfant auxquels il faisait semblant d’être très touché. Comédie qui se joue encore dès qu’Ava et Mehdi viennent à la maison, mais il serait temps pour Clara de penser à quelque chose de plus adulte. « Du matériel de pêche, ou des outils. Je ne te cache pas, je comptais appeler Hassan à la rescousse et juste offrir à papa ce qu’il m’aurait conseillé. » Oui, parce que tout au fond, elle reste une nana qui n’a aucune idée de ce qu’aimerait son père et surtout, l’attitude de Monsieur Davis a toujours dire qu’il ne veut rien n’aide pas. « Après, j’imagine qu’on pourrait lui offrir des billets pour le rugby ou un billet d’avion pour aller voir Olivia à Sydney. Je suis grande maintenant et il a besoin de voir les enfants plus souvent. » Qu’elle avoue à demi-mot en espérant ne pas lancer de conversation qu’elle aimerait par-dessus tout éviter. « Si tu as une idée, je suis preneuse. » Qu’elle déclare en se relevant, prête à entamer la décoration du sapin. « Bon, on va être méthodique, tu fais le haut, je fais le bas ? » Oui, parce que fatalement, Clara n’allait pas pouvoir décorer grand-chose vu sa hauteur.
« Il n'y a point de tableau plus charmant que celui de la famille. »
Les débats familiaux Nicolas n’en était pas fan. Il évitait le plus possible de se confronter à la femme qui lui avait donné la vie et pourtant au fond, il avait conscience qu’elle n’était pas la plus facile des Rollins, qu’elle faisait souvent trop de bruit pour rien et qu’elle aimait diriger son petit monde comme bon lui semble. Jane Rollins avait beaucoup de défauts qui ne passaient pas inaperçu, mais elle avançait dans la vie avec une unique idée en tête : la réussite des siens. Elle n’avait toujours tout mis en œuvre pour que ses enfants réussissent, dans la vie, bien qu’elle avouait secrètement avoir échoué avec son second garçon : Marco. Elle se donnait beaucoup de mal pour cacher la vérité à ceux qui posaient beaucoup de questions à son sujet, elle n’en était pas fière et avait baissée les bras à son sujet, préférant mettre en avant la réussite de ses deux autres enfants qui avaient toujours tout fait pour la rendre fière d’eux. Nicolas comprenait que les décisions et les souhaits de sa mère pouvaient être abusive, principalement en cette période de fête. Faire déplacer un enfant en bas âge pour ne pas avoir à se déplacer jusqu’à Brisbane n’était pas la plus logique des choses à faire et était purement égoïste de sa part et pourtant, il ne l’avait pas contredit se contentant d’exécuter son souhait en proposant de se procurer les billets d’avion pour toute la famille afin de se rendre à Adélaïde. Il percevait chez Clara le mécontentement qu’elle pouvait ressentir à ce sujet, mais n’en dit rien, ce n’était pas le moment de se prendre le chou. Faire déplacer un enfant en bas âge pour ne pas avoir à se déplacer jusqu’à Brisbane n’était pas la plus logique des choses à faire et était purement égoïste de sa part et pourtant, il ne l’avait pas contredit se contentant d’exécuter son souhait en proposant de se procurer les billets d’avion pour toute la famille afin de se rendre à Adélaïde. « Le plus important, c’est que nous serons ensemble » Il lui offrait un petit sourire avant de mettre sur la table le phénomène que pouvait être Marco tout en continuant de déballer les décorations qui allaient se retrouver sur le sapin encore vierge. Elle ne commentait pas ses dires ce qui le perturba un petit instant, il relevait la tête vers elle à la recherche d’une réaction de sa part, se contentant d’un haussement d’épaule. Il ne tardait pas à se re concentrer sur sa tâche avant de lui faire part du cadeau qu’ils pourraient offrir à son paternel. Il ne le connaissait pas assez bien pour faire de nombreuses propositions et préférait lui poser la question. « Je n’en ai aucune idée. Tu crois qu’un collier de pâte, ça lui fera plaisir ? » Il relevait la tête avec un sourire amusé, ne s’attendant pas du tout à ce genre de proposition. « Un collier de pâte ? » Qu’il demandait avec curiosité, voulant connaître le fond de cette idée. Du côté des Rollins les cadeaux n’avaient jamais été aussi simple, frôlant la limite de l’extravagance. L’an dernier, il avait offert à son père une Rolex, un cadeau qu’il avait apprécié sur l’instant, mais qui avait très vite terminé dans un tiroir au milieu des dizaines de montres qu’il avait déjà en sa possession. Pour sa mère, la tâche avait été bien plus compliquée, connaissant ses goûts assez difficile, il s’était contenté d’une carte cadeau provenant d’une boutique prisée dont elle aimait se rendre. Des cadeaux qui finalement correspondaient bien à l’image des Rollins qui berçait dans le superficiel. Le brun appréciait cette simplicité qu’il trouvait chez les Davis. « Du matériel de pêche, ou des outils. Je ne te cache pas, je comptais appeler Hassan à la rescousse et juste offrir à papa ce qu’il m’aurait conseillé. » Il la regardait d’un air songeur réfléchissant à ce qu’il pourrait proposer à son tour, bien qu’il n’avait même pas idée que monsieur Davis pêchait. « Après, j’imagine qu’on pourrait lui offrir des billets pour le rugby ou un billet d’avion pour aller voir Olivia à Sydney. Je suis grande maintenant et il a besoin de voir les enfants plus souvent. » Le mot enfant raisonnait dans sa tête comme un mauvais cauchemar. Il avait encore à l’esprit la dispute qu’ils avaient eue à ce sujet et bien qu’il faisait comme si de rien était, il n’avait toujours pas avalé la pilule du refus de la blonde à fonder une famille. « Oui des billets d’avion ça peut être une bonne idée… » Se contentait-il de dire, baissant le regard par la même occasion. « Si tu as une idée, je suis preneuse. » Qu’elle reprenait tant dis que le pilote se levait pour attaquer la décoration du sapin acquiesçant l’idée de Clara pour qu’il attaque le haut du sapin, ce qui était plutôt logique vu leur différence de taille. « Tu penses qu’un stage de pilotage pourrait faire plaisir à ton père ? » Qu’il demandait tout en accrochant la première boule. Il avait sa licence depuis pas mal d’année et était habilité à donner des stages sur des petits appareils. « Ça me permettrais en même temps de passer un peu de temps avec lui et de la connaître un peu mieux. » Parce que oui, il tenait à en savoir plus sur son beau-père. « D’ailleurs, on devrait l’appeler pour le sapin… » Qu’il ajoutait en se concentrant sur l’accrochage des décorations sur le sapin.
« Il n'y a point de tableau plus charmant que celui de la famille. »
« Le plus important, c’est que nous serons ensemble » C’est le genre de belle parole qui mettrait tout le monde d’accord et pourtant Clara ne peut s’empêcher de lever intérieurement les yeux aux ciels en l’écoutant parce que ça clôture juste le débat sur une phrase qu’elle ne peut pas contredire sans passer pour une nana qui se fiche des autres et de ce qui est « important » et s’il n’a pas tort sur la conclusion générale, elle ne peut s’empêcher d’être outrée et blasée par ce qu’il dépeint. Cette réponse est beaucoup trop facile et ne retire rien au fait que sa mère abuse, qu’elle est égoïste et qu’une fois dans leur vie, lui, son frère et sa sœur devraient arrêter de tout lui passer pour qu’elle pense un peu à ce qui est pratique pour le plus grand nombre et non que pour elle. La possibilité de Nicolas de fournir les autres en billet d’avion ne devrait même pas être prise en compte. Mais là, Clara sait qu’elle est sur un terrain glissant et totalement incompris de sa personne, parce qu’elle n’a pas de maman pour lui donner d’ordre et attendre d’elle un certain comportement, et que son père, il est bien trop parfait pour qu’elle s’en serve d’exemple pour faire comprendre à Nicolas ce qui ne va pas chez lui. De plus, elle sait que le jugement qu’elle est actuellement en train d’avoir gâcherait la suite de sa soirée donc pour le bien de eux, elle ne mène pas cette bataille. Leur dernière dispute a suffi, elle ne laissera pas la mère de ce dernier s’immiscer encore plus dans leur vie de couple.
« Un collier de pâte ? » Qu’il demande, réellement dubitatif face à la boutade qu’elle a sorti en réfléchissant à un cadeau pour son père. L’espace d’un instant, elle doute de s’il se moque d’elle ou de s’il ne voit vraiment pas de quoi elle parle et force lui est de constater que le deuxième cas de figure s’est présenté. Décidément, elle et lui avaient vécu des enfances très différentes. « Oui, tu sais, les colliers que tu fais avec des macaronis à l’école pour la fête des pères. Papa a toujours le sourire quand Ava lui en offre, je ne suis pas aussi mignonne mais ça pourrait passer non ? » Bien sûr que non, outre le fait qu’elle n’ait pas le visage angélique de sa nièce, Clara avait l’âge d’offrir de vrais cadeaux et non pas des fabrications de fortune offertes pour le geste. Mais, il n’empêche que l’idée l’amuse au moment où elle l’expose avant de finalement passer à autre chose. Elle marche un peu sur des œufs, parce qu’elle sait que ce qui ferait plaisir à son père, ce serait de voir ses petits-enfants plus souvent et que cette vérité, elle ne peut la dire sans lui tendre la perche sur la possibilité qu’il ait un jour des petits-enfants à Brisbane. C’est difficile. Encore plus alors qu’elle sent bien qu’il n’est pas remis de son annonce de la dernière fois. « Oui des billets d’avion ça peut être une bonne idée… » ajoute t-il, le ton qui la laisse facilement deviner la pensée qu’il a, elle l’avait anticipé et elle ne peut s’empêcher de se sentir mal que de le poser de cette situation. Mal, et égoïste à la fois. Elle rebondit en lui proposant de proposer, après tout, il est important que cela se voit que le cadeau vient d’eux deux et pour ça, autant que Nicolas y ajoute de sa touche. « Tu penses qu’un stage de pilotage pourrait faire plaisir à ton père ? » L’idée parait saugrenue au premier abord mais bien parce qu’elle pense à la trouille qu’elle aurait et non au plaisir que son père en tirerait, parce qu’effectivement c’est une bonne idée et ça apporterait quelque chose de nouveau pour lui. « Ça me permettrais en même temps de passer un peu de temps avec lui et de la connaître un peu mieux. » rajoute Nicolas, ce qui achève de convaincre Clara qui l’observe avec de grands yeux amoureux tandis que la joie monte en elle à l’idée que de une, son père et son copain auront la possibilité de trainer un peu, de deux, parce qu’il veut passer du temps avec lui et s’investir et tout ça, ça veut dire beaucoup. Avant de répondre, elle sursaute sur ses genoux pour pouvoir se pencher à sa hauteur, attrapant ses lèvres au passage pour l’embrasser par surprise avant de répondre. « Ce serait le cadeau parfait, ça va lui plaire et je suis vraiment heureuse que tu aies envie de passer du temps avec lui. » Un exemple qu’elle devrait prendre et qui s’ajoute à la longue liste des choses dont elle n’arrive pas à lui rendre la pareille. Elle affiche un franc-sourire tout en reprenant sa position initiale. « Tu pourrais pas me faire plus plaisir qu’en apprenant à le connaitre un peu. » Qu’elle confie, parce qu’après tout, c’est son père, c’est le meilleur homme de cet planète et elle a toujours regretté de ne pas réussir à les rapprocher. L’idée de Nicolas, c’est la meilleure chose et ça, ça donne le sourire à Clara. « D’ailleurs, on devrait l’appeler pour le sapin… »propose Nicolas alors qu’elle commence à mettre en route la décoration du sapin. « Tu as raison. PAPA ! » Qu’elle appelle, prenant son mal en patience jusqu’à ce que le concerné les rejoigne pour compléter le cours de la soirée.