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Message(#)FRUITY MEET (vitah) EmptyMer 12 Déc 2018 - 16:56


vittorio & deborah
bananana, bananana, banana split ouh!


Elle n'avait rien dit à Benjamin. Ni à quiconque d'ailleurs. Elle savait ce qu'il en était. Elle savait qu'il n'avait pas confiance en elle pour être là depuis son accident, qu'il ne comptait plus sur elle pour quoi que ce soit de peur qu'elle se désiste, qu'elle ne tienne pas parole. Elle n'avait pas tenté de le contredire parce qu'elle comprenait. Elle était égoïste. Personne, même pas elle, pouvait dire le contraire. C'était un constat qui était facilement remarquable. Elle restait néanmoins blessée qu'il puisse penser que son égoïsme aille jusque-là. Chez les Brody, c'était toujours la famille avant tout et ça valait aussi pour Deborah qui ne comptait pas abandonner son frère à son sort aussi aisément. Pourtant, elle ne faisait rien pour lui montrer le contraire, parce qu'elle était ainsi Debbie. A faire les coups en douce, à ne pas se faire remarquer dans la bonté ou l'entraide pour ne pas se prendre un revers de médaille, quel qu'il soit. Elle ne voulait pas qu'il pense qu'elle le prenait en pitié, ni qu'elle se jouait de lui d'une quelconque manière pour mieux disparaître comme elle le faisait toujours. Alors elle se rendait à son cabinet sans rien dire de ses intentions. L'aider, ne serait-ce qu'en triant ses mails, en répondant au téléphone ou en classant des dossiers. Elle verrait bien sur place de toute façon. Comme à chaque fois qu'elle entreprenait quelque chose, elle ne faisait rien en amont, c'était une femme de terrain avant tout. Pour le coup, ce n'était peut-être pas la meilleure des stratégies. Elle aurait dû se renseigner, un minimum, ça aurait peut-être évité cette situation.

Celle où elle était perchée sur ses hauts talons, dans sa jupe assez courte pour gêner les mouvements amples et dans un chemisier dont la légèreté ne suffisait pas pour ne pas se sentir étouffer par la chaleur australienne. Celle où en arrivant au cabinet, elle n'avait pas besoin de tourner la clé dans la serrure pour en ouvrir la porte. Oui, avec un peu de renseignements, ça lui aurait évité de se faire des films. Dans une discrétion absolue, elle ouvrait doucement la porte, une boule se formant tranquillement dans son estomac quand elle entendait du bruit. Personne dans l'entrée, ça se passait dans le bureau de Benjamin dont la porte était entrebâillée. Retirant ses talons, elle les laissait à l'entrée pour ne pas faire de bruit tout en réfléchissant rapidement à ce qu'elle pouvait faire. Sortir de là, trouver un agent de police ou composer leur numéro serait une bonne idée... trop évidente pour une personne comme Debra. A la place, elle fouillait rapidement dans son sac qui finissait au sol dès lors où elle avait trouvé ce qu'elle voulait : une banane!

Discrètement, une nouvelle fois, elle regardait par l'entrebâillement de la porte. L'homme était de dos. Il était aisé pour Debra de deviner plus ou moins sa taille - plus grand qu'elle, ça c'était certain en dépit qu'elle soit déjà une grande sauterelle - ainsi que ses tatouages nombreux, assez pour les définir comme des manchettes. La poupée, probablement trop ancrée dans les stéréotypes et son appréhension, n'avait même pas à l'esprit que ça pouvait être l'associé de son frère. Dans sa tête, tout était clair. C'était un voleur qui cherchait elle ne savait quoi... ou un ex taulard à la recherche de documents à faire disparaître d'un dossier! Oh putain! Elle se sentait prise au piège, elle pourrait rebrousser chemin... mais elle n'en faisait rien. A contrario, elle s'aventurait aussi lentement que possible dans la pièce, armée de sa banane qu'elle pointait telle une arme dans le dos de l'inconnu! « Si tu bouges ne serait-ce que ta foutue mèche de cheveux, je tire. » Pourquoi elle se focalisait sur ses putains de cheveux?! Le stress, sûrement. La banane, ça avait fonctionné dans un fait divers, pourquoi ça ne fonctionnerait pas à l'instant? Ou c'était dans un film... et si c'était dans un film et qu'il y croyait pas du tout? « Qu'est-ce que tu fous là? » Lui dire que la police arrive? Non parce qu'ils risquaient d'attendre longtemps. La joie de la spontanéité!
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Message(#)FRUITY MEET (vitah) EmptyDim 6 Jan 2019 - 21:06

« Bien sûr. Si vous voulez bien patienter un moment, je vais voir avec la secrétaire pour qu’elle me ressorte votre dossier. » Appuyant sur la touche de mise en attente du téléphone sans même laisser le temps à son interlocuteur de protester, Vittorio avait contemplé avec dépit le désordre – non, le désastre – qui régnait sur le bureau de Benjamin. Un bureau qu’il s’était octroyé de bon droit depuis que Brody avait eu la brillante idée de passer sous non pas une mais deux voitures. Approuvée à peine présentée par son utilisateur initial, la technique de la secrétaire imaginaire lui permettait de faire passer la charge de travail à peine gérable pour sa seule paire de bras pour l’ébullition d’un cabinet d’avocat surfant sur la vague du succès. « Lionel Royce. Lionel Royce … » Soulevant une pile de paperasse par ici et une chemise cartonnée par là, il avait fini par mettre la main sur le dossier qu’il cherchait, certain de l’avoir eu sous les yeux le matin même. Récupérant le combiné, il s’était éclairci la gorge avant de récupérer la conversation « Monsieur Royce ? Merci d’avoir patienté. Effectivement j’ai votre dossier sous les yeux et il semblerait que vous ayez oublié de parapher l’un des exemplaires du contrat que vous nous avez renvoyé. Nous vous le renverrons sous huit jours. » Huit jours cela faisait une semaine supplémentaire à gagner du temps avant que la signature de Benjamin au bas d’une partie de la paperasse ne devienne véritablement nécessaire. Et cela laissait juste assez de temps à Vitto pour échafauder une nouvelle excuse qui repousserait l’échéance une fois supplémentaire, surtout. Faisant fi des protestations du bougre qui n’eut même pas le temps de proposer de se déplacer en personne – hors de question – l’italien avait à nouveau usé de ses talents de comédien pour s’exclamer avec toute la persuasion du monde « Oui Daisy, faites le rentrer. Monsieur Royce je vais devoir raccrocher, très bonne fin de journée à vous. » et coupé la communication dans la foulée, au soupir de lassitude s’ajoutant un regard qu’il avait levé au ciel. Dire qu’il n’était même pas payé. Une chose était certaine, qu’il soit désormais monté sur roulettes ne l’empêcherait pas de mentionner à Brody l’obligation qu’il aurait de revenir sur cette partie de leur arrangement s’il espérait continuer à avoir une paire de bras supplémentaires dans son cabinet. Vittorio ne faisait la charité que le dimanche, et uniquement à la paroisse.

Étirant ses bras au-dessus de sa tête et baillant à s’en décrocher la mâchoire, le juriste s’était accordé quelques secondes de pause mentale faute de disposer du temps nécessaire pour descendre au coin de la rue s’acheter un café. Un café qu’il trouverait infâme, comme toujours, mais qui ferait l’affaire faute d’une secrétaire digne de ce nom à qui il apprendrait comment en préparer un vrai. Désormais plus ou moins à la page des manières de faire australiennes, il avait fait sauter non pas un mais deux boutons de sa chemise, et en avait retroussé les manches jusqu’aux coudes en maudissant la vétusté de l’immeuble et l’impression qu’on y avait de cuire à l’étouffée passé neuf heures du matin. Il en était à peu près là, à maudire intérieurement la chaleur et donc un énième défaut selon lui attaché à ce pays de malheur, lorsqu’une voix féminine s’était élevée derrière lui « Si tu bouges ne serait-ce que ta foutue mèche de cheveux, je tire. » avec comme preuve de ce qu’elle avançait le canon de l’arme supposée appuyant contre le milieu de sa colonne vertébrale. Bien, il ne manquait plus que ça. « Qu'est-ce que tu fous là ? » Probablement pas aussi impressionné qu’il l’aurait dû par la perspective d’une arme pointée sur lui – mais il aurait fallu mettre le nez dans ce à quoi avaient ressemblé quinze premières années de sa vie pour comprendre – l’italien était surtout sidéré par le toupet de la question, et n’avait pas su s’empêcher de répliquer « C’est celle qui est rentrée sans frapper et qui menace l’occupant des lieux qui le demande ? Avouez que c’est ironique. » avec sarcasme, et cet habituel accent qu’il avait cessé d’espérer atténuer. « Allez ma jolie, on va être une gentille fille et ranger son arme. J’suis même prêt à compter jusqu’à dix avant de me retourner pour te laisser le temps de filer, j’suis dans un bon jour … et crois-moi, c’est un service que je te rends. » À ses yeux il y avait deux solutions : elle n’était pas aussi certaine de son coup qu’elle voulait le faire croire, et ne pas avoir déstabilisé le bonhomme autant qu’elle l’espérait suffirait à lui faire tourner les talons pour se trouver une victime à sa taille, ou bien elle s’offusquait du ton infantilisant avec lequel il venait de l’invectiver et lui piquait une crise, auquel cas elle serait bien trop concentrée sur le coup porté à son ego pour rester attentive au fait de le garder en joue. « Dix … neuf … » Du coin de l’œil il avait observé le capharnaüm du bureau. Au pire des cas il avait toujours le coupe-papier à disposition. Mais cela sous-entendrait de ne pas être capable de régler le souci à mains nues et, face à une femme cela reviendrait à perdre la face, et c’était absolument hors de question.
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Message(#)FRUITY MEET (vitah) EmptyVen 8 Fév 2019 - 16:21


vittorio & deborah
bananana, bananana, banana split ouh!


Ce qu’elle avait chaud, mon dieu ce qu’elle avait chaud ! Est-ce que c’était vraiment la chaleur australienne qui faisait ça ou le stress ? Peut-être un peu des deux…peut-être même le mec qu’elle braquait avec un foutu fruit… pourquoi elle pensait à ça bon sang ?! C’était n’importe quoi ! Elle fronçait légèrement les sourcils tant elle se trouvait ridicule et tant la situation l’était tout autant. Si elle s’était un tant soit peu intéressée à l’activité professionnelle de son frère, même de loin, ça ne serait jamais arrivé. Pourtant, la réalité voulait qu’elle n’y avait jamais vraiment prêté attention, que du métier de son frère elle ne s’en servait que pour se la jouer en tant que sœur d’avocat et que la tronche de son associé lui était totalement inconnue. Si peu de préoccupation engendrait une situation aussi ridicule que dangereuse aux dires de l’intéressé. Non seulement il ne répondait pas vraiment à sa question mais en plus il la menaçait – d’un accent italien pour le moins surprenant. Ma jolie, gentille fille, le tout saupoudré d’un sarcasme à chaque fois que sa langue claquait son palet. Autant dire que ça ne plaisait en rien à Deborah qui s’agaçait plus qu’elle ne le devrait de ces simples détails dans une situation qu’elle croyait réelle – et qui pourrait effectivement être dangereuse pour elle dans l’hypothèse que son imagination soit dans le vrai. « Tu te prends pour qui au juste ? » Oui, celle-ci était fortement ironique, plus encore que le coup de lui demander ce qu’il foutait là alors que c’était elle qui était entrée sans crier gare. « Je ne suis pas une gentille fille et encore moins ta jolie, pauvre con. » Cet infantilisation et ce sexisme, ça l’énervait, ça la poussait à appuyer un peu plus l’arme factice contre son dos quitte à écraser un peu le fruit. Tant pis, il était la dernière de ses préoccupations. Dire que dans d’autres circonstances, elle l’aurait pris tout à fait autrement…

« Alors maintenant tu vas répondre à la question parce que jusqu’à preuve du contraire, le nom qui figure sur la plaque à côté de la porte, c’est le mien. » Et non celui de cet inconnu. Ainsi que la voix sur le répondeur qui était aussi sienne mais ça, puisqu’elle était loin de l’idée qu’il puisse être l’associé de Benjamin, elle doutait fortement qu’il l’ait déjà entendu… et pourtant ! Si elle était loin de s’imaginer qu’il puisse être l’associé, elle était encore à mille lieux de savoir que sa voix l’avait laissé rêveur. Bon d’accord, ce n’était pas tout à fait son nom non plus, c’était celui de son frère mais ça revenait au même, non ? Et puis elle était en droit d’être ici et elle ne se gênait absolument pas pour le lui rappeler. « Je ne suis pas sûre que celui qui va devoir dégager au plus vite, ce soit moi, imbécile. » Pauvre con, imbécile. Ça pourrait l’énerver, ça pourrait se retourner contre elle mais elle n’avait pas su s’en empêcher. Elle était ainsi faite, à laisser sa langue s’exprimer avant de la tourner sept fois dans sa bouche. Trop directe, peut-être un peu trop franche parfois aussi, elle n’était pas la sœur de Benjamin pour rien, ils étaient définitivement faits à partir du même moule. Il avait beau compté, elle ne faiblissait pas, trop caractérielle pour ça, ou peut-être trop sûre d’elle, en apparence en tout cas. Elle doutait le chiffre un, cet hypothétique un où il allait peut-être mettre à exécution ses menaces, où il allait peut-être se retourner et lui faire face. Et puis quoi ? Constater qu’elle le tient en joue avec une banane, lui porter un coup pour la mettre K.O. et finir ce qu’il avait commencé en la laissant ici ? Est-ce que c’était vraiment le moment de jouer les pseudo héroïnes ? Pour sûr que les parents Brody ont assez d’inquiétude pour leur fils pour ne pas rajouter pour l’une de leurs filles. Mais pouvait-elle réellement rebrousser chemin et prendre le temps dont il avait parlé pour se carapater ? Non, elle n’était pas comme ça, malheureusement. « Tu sais que si je sors, je t’enferme là-dedans le temps que la police arrive. Rester un gentil petite bonhomme et me dire ce que tu fais là ou finir en taule, à toi de voir. » Quitte ou double, mon joli.
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Message(#)FRUITY MEET (vitah) EmptyDim 10 Mar 2019 - 12:57

Moins impressionnable qu’il ne l’avait envisagé – et qu’il ne l’avait espéré – la donzelle semblait avoir en répondant ce qui lui manquait en jugeote. Et il en fallait bien peu pour avoir choisi ce cabinet miteux pour détrousser un avocat ; Nul doute que la pêche eut été meilleure si elle s’était attaquée à un juriste de Spring Hill. Déménager dans un immeuble pourvu d’un digicode, voilà une suggestion de plus à ajouter à la pile de toutes celles que l’italien envisageait de faire au locataire des lieux lorsqu’il aurait daigné revenir travailler. Et soit, dans l’immédiat Vittorio avait déjà un autre souci à régler, et il semblait de mauvais poil à en juger par la façon dont il venait de piailler « Tu te prends pour qui au juste ? Je ne suis pas une gentille fille et encore moins ta jolie, pauvre con. » avec irritation. Pour un peu il aurait été surpris de ne pas trouver la moindre intonation latine dans cette voix chaude, car ce bagout-là lui rappelait celui des natives de Scampia : s’élevant dans un univers trop sale et sanglant pour ne pas avoir appris dès la petite enfance à se faire respecter, désireuses de grandir comme des louves à la dent acérée plutôt que comme des poules de basse-cour. Le tout restant de ne pas … « Alors maintenant tu vas répondre à la question parce que jusqu’à preuve du contraire, le nom qui figure sur la plaque à côté de la porte, c’est le mien. » … de ne pas confondre éloquence et stupidité, donc. Et si la partie de l’italien la moins rationnelle s’était sentie soudainement investie d’une légère déception, l’autre avait maintenant la certitude d’avoir affaire à une illuminée sans la moindre conscience de ce qu’elle était en train de faire. « Mauvaise réponse. » L’ouvre-lettre entrant à nouveau dans son champ de vision Vittorio avait une fois encore eu la seconde nécessaire pour se décider à agir, avant que le canon de l’arme entre ses omoplates ne l’en dissuade à nouveau. A cet instant la probabilité qu’elle tire plus vite qu’il ne la désarme semblait bien trop élevée pour qu’il ne prenne le risque – et qu’on se le dise, il avait d’autres ambitions que celle de finir la peau trouée par une faiseuse de poches. « Je ne suis pas sûre que celui qui va devoir dégager au plus vite, ce soit moi, imbécile. Tu sais que si je sors, je t’enferme là-dedans le temps que la police arrive. Rester un gentil petit bonhomme et me dire ce que tu fais là ou finir en taule, à toi de voir. » C’était le monde à l’envers. Et le pire ? C’est qu’elle était presque en train de le faire douter, lui qui se savait pourtant parfaitement en droit d’être là, aussi parfaitement qu’il se savait être le seul à posséder les clefs en dehors de Benjamin. « Ce que je vois surtout, c’est que tu parles beaucoup mais que si t’avais vraiment l’intention de voler quoi que ce soit tu ne perdrais pas ton temps à me faire la causette. » Elle aurait plutôt commencé par lui faire les poches, au mieux, bien que la chose puisse être rendue difficile par le fait que l’une de ses mains était déjà occupée à le mettre en joue. « Qu’est-ce que tu cherches ? Du liquide ? Des cachetons ? C’est un cabinet d’avocats ici, pas une pharmacie ou un bureau de change. » Réfléchis Vitto, réfléchis. Une camée ne menacerait pas d’appeler les flics. Bon sang, n’importe quelle personne saine d’esprit ne menacerait pas d’appeler les flics tout en pointant une arme sur quelqu’un, cela n’avait aucun sens. À moins d’être en situation de légitime défense, et pour autant qu’il sache … Ok, non. Aspettate. Les clefs. Le nom sur la porte. La légitime défense. « … Deborah ? » qu’elle soit bonne ou mauvaise, son intuition venait de faire vaciller un quart de seconde la concentration de son invitée surprise – juste assez pour qu’un coup de coude bien placé plus tard, Vittorio se soit dégagé de sa ligne de tir et l’ait immobilisée face contre le bureau, un bras appuyant contre sa nuque et l’autre tirant sur celui avec lequel elle le menaçait encore la seconde précédente. « Tu bouges un cheveu et je te casse le bras, chiaro ? » Jaugeant de la main à utiliser pour fouiller son sac à main – il espérait y trouver ses papiers – sa vision périphérique avait cependant été attiré par la forme insolite de l’arme avec laquelle elle venait de passer plusieurs minutes à le balader. Une banane. Une putain de banane. « C’est quoi ce bordel ? » Une blague – de mauvais goût – de Benjamin ? Vittorio n’en aurait même pas été étonné, certain que même passer sous un bus n’aurait pas suffi à délester l’irlandais de son humour bancal.
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Message(#)FRUITY MEET (vitah) EmptySam 16 Mar 2019 - 17:19


vittorio & deborah
bananana, bananana, banana split ouh!


L’intention de le voler ? WAIT… WHAT ?! Elle en fronçait furieusement les sourcils. Elle n’avait aucunement l’intention de le voler, elle pensait même que c’était l’inverse, tout du moins voler le cabinet de son frangin. Autant dire que pour le coup, il instaurait un sérieux doute dans l’esprit de la brune qui peinait à garder sa concentration pour le tenir en joue avec sa banane. Il continuait sur sa lancée, lui demandait clairement ce qu’elle cherchait ici, soulignant par sa demande qu’il la prenait pour une droguée sûrement trop atteinte par les effets pour tenter de braquer le mauvais endroit. « Mais... putain qu’est-ce que tu racontes ?! Je ne suis pas une droguée et je ne cherche rien de tout ça, juste que tu te casses ! » Bon ok… même elle commençait à se dire que c’était bizarre de débarquer quelque part, braquer un mec et lui demander de sortir… dans un contexte classique ça serait bizarre, dans un contexte où ils n’étaient pas coincés dans un quiproquo, oui, ça serait louche mais elle était tant persuadée que sa connerie qu’elle n’arrivait pas à penser dans l’autre sens, à penser à sa place. Et si c’était… ? Non impossible !

Elle ne voulait pas y croire jusqu’à ce qu’il ouvre sa bouche de nouveau. Un instant d’étonnement, un moment de flottement parce qu’il venait de lui couper l’herbe sous le pied. « Commen... » Nullement le temps de poser la question qu’il profitait qu’elle soit perturbée par la question pour prendre le dessus, sans aucun mal. Tout allait vite, trop vite. En quelques secondes, elle se retrouvait la face plaquée contre le bureau. Elle pourrait tenter de se dégager avec son bras libre, mais clairement, cet enfoiré avait trop de force – sans compter la douleur engendrée par son coup de coude un peu trop bien placée et sa tenue franchement pas idéale pour se défendre. De plus, elle ne tenait pas franchement à finir avec un bras cassé, il y avait assez de son frère dans le genre handicapé en ce moment alors elle restait calme et relativement docile tandis qu’il fouillait dans son sac, elle ne savait pas trop à la recherche de quoi. « Maintenant que tu m’as désarmé d’une banane, tu peux pas juste te tirer sans déconner ? ça irait bien plus vite. » Est-ce qu’elle allait oser demander ? Hum, l’hésitation pointait le bout de son nez pour plusieurs raisons. S’il connaissait son prénom, c’est qu’il s’était renseigné et qu’il était peut-être dangereux. Lui dire qui elle était, ça serait peut-être prendre le risque de subir pire qu’une contention du bras pour la maintenir en place.

Dans l’autre sens, la curiosité et la spontanéité ne faisaient que s’accroître au fil des minutes. Tant pis. « Je peux savoir comment tu connais mon prénom pendant que tu t’évertues à fouiller dans un sac qui contient rien d’intéressant ou c’est encore trop te demander ? » Rien d’intéressant pour un voleur ou un ex/futur prisonnier présumé en tout cas, elle qui n’avait même pas un pauvre billet dans son porte-monnaie. Pour un mec qui cherchait juste à défendre le cabinet de son patron, en revanche, c’était plus qu’intéressant de tomber sur ses papiers… mais il n’allait pas en avoir besoin très longtemps quand elle remarquait du coin de l’œil qu’il ouvrait son permis de conduire. « Deborah Brody, 30 ans, cheveux bruns, yeux marrons, porteuse d’aucun dispositif de correcteur de vue, permis voiture, pas un sous en poche, résidente de Brisbane depuis l’été 2016... Presque enchantée ! Tu veux la marque de mes tampax ou ça te suffit comme renseignements ? » Autant faire un peu d’humour, non ? . « C’est quoi ton petit nom, musclor ? »
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Message(#)FRUITY MEET (vitah) EmptyLun 15 Avr 2019 - 23:22

En pointant du doigt la possibilité qu’il puisse avoir affaire à une camée qui venait simplement tenter sa chance au hasard des adresses dans l’espoir de trouver de quoi s’acheter une dose ou soulager directement une crise de manque dont elle parvenait encore à camoufler les symptômes les plus flagrants, Vittorio semblait avoir appuyé sur le mauvais bouton. Visiblement outrée, la jeune femme avait aussitôt protesté « Mais ... putain qu’est-ce que tu racontes ?! Je ne suis pas une droguée et je ne cherche rien de tout ça, juste que tu te casses ! » à grands cris, n’ayant à l’évidence pas décidé de profiter de la porte de sortie que lui offrait l’occupant des lieux. Désormais persuadé d’avoir affaire au mieux à une gourdasse totalement stupide, et au pire à quelqu’un qui n’avait rien à perdre, l’italien laissait le flot de ses pensées aller à toute vitesse dans l’attente d’une épiphanie, d’une solution à laquelle il n’aurait pas pensé au premier abord ou d’une explication de dernière minute pour justifier le comportement sans queue ni tête de sa visiteuse. Soudainement, la non-secrétaire et sa voix pré-enregistrée lui était alors venue comme une révélation, et parce qu’il n’avait de toute façon rien à perdre lui non plus il avait tenté sa chance, obtenant sinon une réponse immédiate au moins la déconcentration momentanée de son adversaire, lui permettant ainsi de reprendre le dessus et de récupérer sa place de prédilection : celle du chat et non plus de la souris. « Commen ... » Ni une ni deux, la voilà face contre le bureau et à la merci de celui que la découverte de l’arme avec laquelle il venait d’être braqué ne faisait pas rire. Une question d’égo, probablement. « Maintenant que tu m’as désarmée d’une banane, tu peux pas juste te tirer sans déconner ? Ça irait bien plus vite. » S’impatientant sans sembler réaliser qu’elle ne pouvait plus se permettre ce luxe si elle ne souhaitait pas terminer aux urgences pour une épaule déboitée, elle n’avait pas tardé à ajouter « Je peux savoir comment tu connais mon prénom pendant que tu t’évertues à fouiller dans un sac qui contient rien d’intéressant ou c’est encore trop te demander ? » toujours aussi vindicative, tandis qu’il s’occupait en effet de plonger la main dans son sac pour y dégoter quoi que ce soit qui puisse prouver l’identité de cette sale petite fouine. Il aurait pu se contenter du fait qu’elle vienne juste de confirmer son identité en désignant Deborah comme « son prénom » mais il n’était pas né de la dernière pluie, elle pouvait tout aussi bien bluffer. « Faut croire que c’est trop me demander, pour l’instant. » s’était-il alors contenté d’ironiser entre ses dents, mettant enfin la main sur un portefeuille où trouver de quoi répondre à ses interrogations. L’œil attiré par le permis de conduire, il l’avait extrait d’une des poches avec suspicion : le seul permis australien qu’il ait jamais vu était celui d’Ariane, et celui-là n’y ressemblait pas – le symbole européen trahissait de toute façon qu’il avait affaire à une étrangère. Deborah Brody. Banco. Oubliant presque qu’il la tenait toujours en respect, Vittorio avait senti la jeune femme s’agiter sous sa poigne en déclamant avec impatience « Deborah Brody, 30 ans, cheveux bruns, yeux marrons, porteuse d’aucun dispositif de correcteur de vue, permis voiture, pas un sous en poche, résidente de Brisbane depuis l’été 2016 ... Presque enchantée ! Tu veux la marque de mes tampax ou ça te suffit comme renseignements ? » et seulement à ce moment-là avait-il consenti à la lâcher et lui rendre ainsi sa liberté de mouvement, assénant pour commencer un « Ta taille de soutien-gorge. » narquois mais qu'elle avait bien cherché. Croisant les bras avec reproche, il avait ensuite questionné avec plus de sérieux « Ça t’arrive souvent de braquer les bureaux de ton frère, Deborah ? » Vous parlez d’une solidarité familiale, pas étonnant que Brody ait préféré se passer de ses services pour plus que d’être la voix du répondeur, si elle était du genre à piquer dans la caisse. Répondant à sa question par une autre, la brune avait lancé du tac-au-tac « C’est quoi ton petit nom, musclor ? » et arraché à Vittorio une grimace désapprobatrice avant qu’il ne remette en place le col de sa chemise, légèrement dévié par leur gymnastique « Vittorio. Et je bosse ici grosse maligne, t’as pas l’air hyper au point sur le sujet dis-moi. » Retrouvant sa nonchalance habituelle la seconde suivante, le juriste lui avait tendu son permis de conduire avec un sourire narquois, puis s’était permis de repasser de l’autre côté du bureau à peine s’en était-elle saisie. Un plus expert que lui aurait reconnu l’accent irlandais plus facilement et sans doute fait le rapprochement avec l’autre Brody, mais à ses oreilles de non initié tous les anglophones sonnaient de la même manière – et il avait bien assez à faire avec ses difficultés à gommer son propre accent pour se soucier de celui des autres. « Je comprends mieux ce que voulait dire Benjamin. » s’était-il en tout cas permis de susurrer avec un brin de provocation, ne prenant pas la peine d’étayer son propos et jaugeant à nouveau la demoiselle de haut en bas, le regard s’arrêtant un peu plus longtemps sur son imposante poitrine que sur le reste de sa charpente, avant de reprendre d’un ton moins narquois « Tu venais juste faire un tour du propriétaire, ou bien tu cherches quelque chose ? Parce que j’ai du boulot, pendant que ton frère se la coule douce. » Façon de parler, cela va sans dire. Il avait parfaitement conscience que le Brody ne vivait actuellement pas sa meilleure vie, mais son pragmatisme prenant comme souvent le relais sur le reste il se contentait de palier au côté purement matériel et professionnel de la chose, laissant un peu plus de place à l’avocat pour panser ses plaies – au sens propre comme au sens figuré.
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Message(#)FRUITY MEET (vitah) EmptyMar 2 Juil 2019 - 0:58


vittorio & deborah
bananana, bananana, banana split ouh!


Il vérifiait ses dires. Elle ne pouvait pas lui en vouloir, elle aurait fait exactement la même chose. Simplement affirmer qu’elle était Deborah Brody n’était pas suffisant, il fallait une preuve. Preuve qu’il trouvait par lui-même dans le sac à main de la jeune femme. Au moins là, avec les renseignements et la photo du permis de conduire (irlandais qui plus est), il n’y avait plus aucun doute quant à son identité. Pourtant, ça ne l’empêchait de vouloir se libérer – ou tenter en tout cas, jusqu’à sentir que si elle bougeait un peu trop, elle allait sûrement se déboîter un truc. Deborah Brody, soumise à un mec, pour une raison quelconque, ça ne marchait pas très bien ensemble et elle détestait ça. Assez pour faire preuve de sarcasme en se décrivant presque de fond en comble pour finir de le convaincre sur son identité et enfin être libre. Quand ce fut le cas, elle ne pouvait s’empêcher de bouger son épaule – son bras plus généralement – pour détendre les muscles qui avaient été bandés à leur maximum pour la maintenir en place. C’est qu’il avait de la force le petit enfoiré. Quant à sa réponse tout aussi taquine que la sienne, elle n’en tenait pas compte, pour le moment, préférant répondre à son tour à une interrogation sommes toutes légitime. « C’est pas les bureaux de mon frère que je braquais, c’était toi. Je t’ai pris pour ce que tu n’es pas, Vittorio. » Un haussement d’épaules nonchalant plus tard, elle récupérait son permis pour mieux le ranger à sa place, complétant par quelques mots. « Tu as clairement pas la gueule d’un avocat, tu m’excuseras le délit de faciès. » Bon certes, son geek de frère n’avait pas toujours le look d’un avocat non plus et pourtant… – mauvais – instinct, pré-sentiment injustifié, elle en avait clairement eu après lui et non après les bureaux et leur contenu en eux-mêmes. « Je plaide coupable monsieur le juge, je ne m’intéresse pas au métier de mon frangin et encore moins à ses associés... sauf quand ça m’arrange. » Elle en avait menacé des petits bâtards à coup de : mon frère va te foutre en taule ! « Je ne connaissais que ton prénom. » Faute avouée, à moitié pardonnée, non ? Il parait que ça marche comme ça en justice aussi, quand on plaide coupable, le juge est plus clément, ça devrait fonctionner… peut-être. Quoi qu’il en soit, ce n’était que vérité. Du métier de son frère, elle ne connaissait rien en profondeur, ne frôlant que la surface et notamment le nom de Vittorio, le lieu et comment ça se passe en général. Ils s’en sortaient plutôt bien…

Jusqu’à ce que Ben se fasse faucher par un lâche si elle en croyait le bordel et les montagnes de dossier sur le bureau. « Et qu’est-ce qu’il dit exactement Benjamin ? » demandait-elle alors qu’elle s’était accroupie pour ramasser la banane, ne relevant les yeux vers l’Italien qu’en se redressant, le surprenant en train de la mater sans aucune discrétion. Les mecs et les seins, décidément, une véritable obsession. « Hé... c’est pas parce que je t’ai pas donné la taille de mon soutif que tu es autorisé à essayer de la deviner. » Certes, son chemisier noir transparent n’aidait pas non plus à laisser les hommes – et les femmes – indifférents à ses formes pulpeuses mais c’était pas une raison pour la fixer de cette façon non plus. D’autant plus qu’elle ne s’était pas habillée de la sorte dans ce but – puisqu’elle ne s’attendait pas à croiser quelqu’un aujourd’hui ici – mais bien parce qu’elle n’avait rien d’autre dans son armoire d’assez classe tout en restant léger à cause de la chaleur. Bref, s’il pouvait remonter le regard pour éviter le malaise – surtout pour lui à vrai dire parce qu’elle pouvait se montrer piquante la brune quand on la regardait un peu trop comme un morceau de viande – ça l’arrangerait fortement. Heureusement pour lui, il avait ce trait d’humour qui arrachait un sourire – et même un rire léger, à peine audible – à Brody junior. Non sans délicatesse, instinctivement, elle posait une fesse sur le seul endroit vide du bureau, croisant ses jambes. « Je cherche le dossier judiciaire d’un ami pour malencontreusement le faire disparaître. » Elle soupirait un peu, comme si le plan qu’elle avait organisé tombait à l’eau par la présence de Vitto sur les lieux… jusqu’à ce qu’un sourire un peu trop amusé vienne soulever la commissure de ses lippes. « Je plaisante, me regarde pas comme ça. » Bien que ses pensées avaient immanquablement dévié vers Joseph, le seul mec qu’elle connaissait à avoir fait de la prison. Ça serait sûrement étrange de voir son dossier mais là n’était pas la question. « Je connais rien au droit et tout le bordel autour de ça mais je sais pas... je suis venue voir si je pouvais faire un truc pour aider mon frangin d’une quelconque façon. » Maintenant qu’elle le disait, la vérité semblait sonner comme une idiotie dans ses mots. Elle se sentait bête, idiote, même un peu conne. Comme si, en y connaissant foutrement rien, elle était capable de lui venir en aide… alors elle se sentait presque obligée de justifier son idée, pour y donner un peu de crédit. « Je parle pas de défendre quoi que ce soit, chercher des textes de loi ou quelque chose comme ça mais juste... je sais pas, ranger par exemple, regarde-moi ce bordel, ça serait justifié comme aide. » Oui, c’est ça ! Ranger, trier, classer, ça, elle savait faire ! Et ça arrangerait sûrement Benjamin d’avoir un bureau clean en reprenant le boulot dans quelques semaines, voire mois. « Si besoin, je suis ton homme ! Enfin… tu m’as comprise... pour ça ou pour autre chose si tu as une idée. Une sorte d’assistante, tant que tu ne me demandes pas d’aller te faire un café, je pourrais supporter tes demandes. » Elle voulait bien aider mais ça restait Deborah : elle et les ordres, ça ne faisait pas bon ménage.

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Message(#)FRUITY MEET (vitah) EmptyLun 5 Aoû 2019 - 19:00

La liste des choses que Brody s’était bien gardé de lui mentionner s’allongeait de jour en jour, et le fait que sa petite sœur puisse débarquer à l’improviste pour Dieu sait quel motif fumeux n’en était qu’une supplémentaire, dont Vittorio tentait désormais de prendre le pouls. Bien qu’il ne puisse pas nier être un tant soit peu débordé par la masse de retard qu’accumulait le cabinet en l’absence de son seul et unique avocat diplômé, l’italien avait vaguement pris goût au fait d’être en roue libre et de n’avoir personne d’autre à gérer que lui-même, et trouvait beaucoup trop de satisfaction dans cette impression de liberté totale – fusse-t-elle toute relative. L’idée qu’une autre Brody vienne tout à coup empiéter sur ses plates-bandes, quelle qu’en soit la raison, n’était donc pas spécialement pour lui plaire – heureusement que la vue, elle, n’était pas déplaisante. « C’est pas les bureaux de mon frère que je braquais, c’était toi. Je t’ai pris pour ce que tu n’es pas, Vittorio. » que s’était en tout cas défendue la concernée en croisant les bras d’un air impatient, après avoir récupéré ce qui lui appartenait. « Tu as clairement pas la gueule d’un avocat, tu m’excuseras le délit de faciès. » Classique. Mais trop habitué pour s’en offusquer l’italien avait préféré jouer l’excès de fatalisme en questionnant d’un air désolé « C’est l’absence de cravate, c’est ça ? Franchement moi aussi je comprends pas cette allergie à la cravate dans ce pays, même les bureaucrates de Spring Hill ont l’air débraillés. » Le chill à l’australienne, vu par un européen. Mais qu’on se le dise Vitto n’était pas mécontent de pouvoir se passer d’une cravate lui aussi, quand le taux d’humidité en ville crevait le plafond. Pas du genre à se laisser distraire éternellement, cela dit, l’italien en était rapidement revenu à ses moutons et au fait qu’en l’occurrence, être une Brody ne voulait pas dire que la donzelle qu’il avait sous les yeux avait l’air de savoir où elle mettait les pieds. « Je plaide coupable monsieur le juge, je ne m’intéresse pas au métier de mon frangin et encore moins à ses associés ... sauf quand ça m’arrange. Je ne connaissais que ton prénom. » Morale de l’histoire : il valait mieux ne rien connaître d’une situation plutôt que de n’en connaître que la moitié, au risque de se retrouver dans une posture fâcheuse, du type prise à son propre jeu et le visage écrasé contre un secrétaire en bois de noyer. Mais soit ; Au moins Benjamin n’avait pas menti lorsqu’il avait mentionné le cas Deborah. « Et qu’est-ce qu’il dit exactement Benjamin ? » Rien de précis, mais il suffisait de poser deux secondes les yeux sur cette paire de seins que le chemisier semblait avoir du mal à contenir pour comprendre où il avait voulu en venir. « Hé ... c’est pas parce que je t’ai pas donné la taille de mon soutif que tu es autorisé à essayer de la deviner. » Oops. Lui offrant un sourire narquois en guise de réponse, il avait néanmoins consenti à lâcher son décolleté des yeux pour la regarder à nouveau en face « Tu n’auras qu’à lui demander la prochaine fois que tu le verras. » s’était-il alors contenté de suggérer avec un brin d’insolence concernant Benjamin et ses pseudos mises en garde de frère aîné possessif. C’est qu’il avait dû en dégager quelques-uns des bonhommes, avec une carrosserie comme celle-ci.

Il n’était pas foncièrement contre les joutes verbales, l’italien. Si les circonstances s’y prêtait il avait même tendance à aimer ça et à jeter de l’huile sur le feu juste ce qu’il fallait pour les alimenter, mais force était de constater que ce jour-là il avait d’autres chats à fouetter, aussi délicieuse soit la vue et titillante soit la conversation. Il n’avait pas de temps à perdre, et en étant là Deborah lui en faisait précisément perdre un précieux. « Je cherche le dossier judiciaire d’un ami pour malencontreusement le faire disparaître. » avait-elle alors choisi de confesser dans un soupir, obtenant aussitôt de Vittorio un regard sévère – si elle pensait qu’il hésiterait ne serait-ce qu’une seconde à la balancer, elle se fourrait le doigt dans l’œil. « Je plaisante, me regarde pas comme ça. » Les bras se croisant tandis qu’il arquait un sourcil, seul un « Hilarant. » blasé lui avait échappé, son impatience à savoir ce qu’elle faisait véritablement ici montant d’un cran supplémentaire, elle. « Je connais rien au droit et tout le bordel autour de ça mais je sais pas ... je suis venue voir si je pouvais faire un truc pour aider mon frangin d’une quelconque façon. » L’air soudainement bien plus sérieux, la jeune femme avait marqué une courte pause, comme si elle jaugeait elle-même ce qu’elle venait de dire, avant d’ajouter « Je parle pas de défendre quoi que ce soit, chercher des textes de loi ou quelque chose comme ça mais juste... je sais pas, ranger par exemple, regarde-moi ce bordel, ça serait justifié comme aide. » Là-dessus elle marquait un point. Benjamin avait une notion de rangement visiblement bien à lui, et Vittorio bien d’autres chats à fouetter pour avoir le temps d’y remédier. Sans compter que le bonhomme serait bien capable de lui assurer que désormais rangées il ne retrouvait plus ses affaires et que son bordel tenait en réalité d’une organisation bien rodée – en bref, si rangement il devait y avoir autant que Deborah s’y colle, et en subisse les éventuelles conséquences à sa place. « Si besoin, je suis ton homme ! Enfin … tu m’as comprise ... pour ça ou pour autre chose si tu as une idée. Une sorte d’assistante, tant que tu ne me demandes pas d’aller te faire un café, je pourrais supporter tes demandes. » Supporter, rien que ça – pour quelqu'un qui souhaitait rendre service, la sœur Brody jouait un peu trop les grandes dames. « Le café n'est pas une affaire de femmes, pour commencer. » qu’il avait tout d’abord asséné avec un sérieux implacable, avant de marquer une courte mais nécessaire pause pour estimer la meilleure manière pour lui de la faire se rendre utile. « Tu sais ce qui me ferait vraiment gagner du temps ? D’avoir une vraie personne qui réponde au téléphone, j’ai pas le temps pour jongler entre les cent-douze phrases toutes faites que t’as fait baragouiner ton frère. » Et surtout il s’en amusait beaucoup moins que Benjamin, que le stratagème semblait toujours autant faire marrer jour après jour, du temps où Vitto et lui avaient partagé les locaux. « Sans compter que ta voix perd beaucoup de son charme quand on t’a entendu prononcer cinquante fois dans la journée « Cabinet Brody & Associates bonjour. » sur le même ton, c’est limite si je commence pas à en avoir des frissons d’angoisse. » Et pourtant Dieu sait qu’elle lui avait fait de l’effet, la première fois … Mais voilà Vitto peinait à se laisser émoustiller maintenant qu’il savait qu’il suffisait d’appuyer sur ctrl+B pour l’entendre demander « un instant s’il vous plait. » encore et encore, et encore, et encore. « Mais si entre temps tu te sens d’humeur à ranger ce bourbier, fais-toi plaisir. Du moment que tu n’es pas dans mes pattes, j’ai pas le temps de faire du baby-sitting. » Et comme pour appuyer ses dires il avait retrouvé sa place derrière le bureau de Benjamin et attrapé le stylo qu’il tenait à la main jusqu’à ce que cet énième coup de téléphone ne vienne l’interrompre – puis l’arrivé en fanfare de Brody #2. Pourtant, alors qu’il allait se remettre au travail un détail l’avait tout à coup frappé « … Rassure-moi, ton frère sait que tu es là ? » Simple détail, mais détail important.
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Message(#)FRUITY MEET (vitah) EmptyLun 16 Sep 2019 - 2:21


vittorio & deborah
bananana, bananana, banana split ouh!


« Ça doit être ça. » qu’elle disait non sans un sourire fortement amusé concernant l’absence de cravate. Elle avait bien compris qu’il avait lui-même compris que ça n’avait rien à voir avec cela mais plutôt avec son style entier, ses nombreux tatouages qui juraient avec sa gueule d’ange. Les stéréotypes avaient la dent dure mais ça avait au moins le don de la faire sourire qu’il ne s’en offusque pas. C’est qu’il la faisait presque rire cet idiot. Quant à ce que son frère disait d’elle, elle était loin d’imaginer la vérité. Loin d’elle l’idée du frangin protecteur refusant que certains hommes puissent approcher de trop près sa petite sœur devenue trop femme. Elle suspectait davantage le Brody d’avoir mis en garde Vittorio sur la tête brûlée qu’elle pouvait être parfois, sur ce petit caractère un peu merdique auquel il était maintenant confronté – et qu’il avait su très bien maintenir à sa place d’ailleurs, un peu trop peut-être. Puis finalement, elle lui avouait la réelle raison de sa venue ici. Elle voulait venir en aide à son frère, d’une façon ou d’une autre. Elle voulait que son retour au travail soit plus facile pour lui mais maintenant qu’elle était là, elle ignorait comment s’y prendre, ce qu’elle pouvait réellement faire en étant une vraie aide et non un boulet à se traîner qui allait tout détruire sur son passage. Elle voulait bien faire les choses pour une fois et pour ça, elle se devait d’avoir l’avis – et l’aval – de l’associé de son aîné. Pour le coup, elle se demandait bien ce qui lui avait pris par la tête de croire qu’elle aurait pu trouver quoi faire si elle avait été seule dans le bâtiment. Ce n’était pas plus mal que Vittorio soit là… même s’il était quelque peu machiste sur les bords.

Le café, pas une affaire de femmes. C’était bien un Italien pour sortir une connerie pareille mais elle préférait ne pas relever, elle n’était pas là pour ça, se focalisant davantage sur la demande qu’il formulait non sans la faire sourire en retour. C’était un doux souvenir. « On s’était bien marré ce jour-là tiens. » Bien plus que maintenant. Benjamin broyait du noir, il avait du mal à se faire à cette nouvelle vie et aux changements qui allaient avec. Le frère et la sœur en venaient à se gueuler dessus sans jamais que l’un ou l’autre ne cèdent, trop ancrés dans leurs caractères à la con. Ça lui manquait ce temps-là et même si ça ne se lisait pas sur son visage, son cœur n’en restait pas moins peiné à cette idée. « Je vais faire ça et si on passe une bonne journée, je dirais les mots que tu veux sur le ton que tu veux, avec un peu de chance, ça contre balancera les enregistrements que tu as presque en horreur. » Ça serait dommage qu’il ne puisse plus supporter la frangine Brody juste à cause de sa voix. Enfin dommage… ce n’était pas comme s’ils allaient se fréquenter tous les jours non plus… quoi que. Peut-être qu’une bonne journée lui donnerait aussi l’envie de venir l’aider plus souvent que ce qu’elle imaginait. « Un topo à me faire sur le téléphone ? Une ou des réponses aux questions qu’on te pose souvent ? Ça évitera que je te dérange toutes les deux minutes. Sauf si on t’appelle davantage pour des rendez-vous, j’ai pas besoin de débriefe pour ça, je sais encore consulter un agenda. » Parce qu’il ne fallait pas se leurrer, elle n’y connaissait rien en droit et si les clients appelaient pour des questions spécifiques, elle ne serait pas en mesure de les aider et serait bien obligée de déranger le grand gaillard.

Quant au reste, elle avait presque eu envie de lui faire une remarque sur le baby-sitting, notamment sur le fait qu’elle n’était plus une enfant contrairement à ce que son frère semblait vouloir mettre dans la tête des hommes et que ses boobs qu’il avait longuement maté en étaient la preuve mais elle s’était fortement retenue. Premièrement parce qu’elle voulait qu’il la prenne un minime au sérieux, elle venait de lui proposer son aide après tout, il ne fallait pas qu’il la prenne pour une lourdingue qui fait des blagues sur tout et n’importe quoi et deuxièmement, elle ne tenait pas franchement à ce qu’il se focalise de nouveau sur ses formes bien loin de celles d’une enfant. C’était flatteur deux-trois minutes mais ça l’aurait vite agacée. Alors elle n’avait rien dit jusqu’à ce qu’un rire ne vienne se mettre entre eux et qu’elle pinçait l’intérieur de sa joue avec ses dents, comme prise sur le fait. « Oh bah oui, penses-tu, son niveau de connaissance de ma présence ici équivaut à sa capacité de marcher. » autrement dit, pas du tout. Loin de Benjamin l’idée qu’elle puisse se trouver entre ces murs à farfouiller dans ses affaires et cette idée avait tout intérêt à rester éloignée de sa tête. « Bien sûr, je compte sur toi pour ne rien lui dire. » Un regard presque suspicieux. Foutus Italiens parfois trop bavards, on ne sait jamais, il serait capable de faire une boulette. « Si tout se passe bien, de toute façon, tu n’as aucune raison de l’informer de ma présence. Tu pourras le faire si je foire un truc et qu’il aura envie d’assassiner le responsable, j’ai l’habitude de gérer ses humeurs. » Et puis maintenant, soyons réalistes, il lui suffisait de courir pour lui échapper. « Assez parlé, au boulot… patron. » C’était sur ses mots, avec un sourire amusé, qu’elle libérait une partie du bureau en embarquant une pile de dossiers. Elle allait mettre son nez dedans pour en estimer plus ou moins le contenu et commencer le rangement tant attendu.
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Message(#)FRUITY MEET (vitah) EmptyLun 11 Nov 2019 - 16:13

L’idée de base était ingénieuse, et Vittorio ne pouvait pas nier qu’elle témoignait pour Benjamin d’un certain sens – ou d’un sens certain – de la débrouillardise. Une qualité que l’italien appréciait chez autrui. Mais à cet instant la perspective d’entendre une seconde de plus la voix grésillante et automatique qu’il ne parvenait même plus à associer à la belle plante qui se trouvait sous ses yeux lui semblait au-dessus de ses forces. Et quand bien même il croyait Deborah sur parole lorsqu’elle avait admis « On s’était bien marré ce jour-là tiens. » il n’en demeurait pas moins qu’il attendait d’elle qu’elle mette fin au problème, si elle voulait vraiment se rendre utile. « Je vais faire ça et si on passe une bonne journée, je dirais les mots que tu veux sur le ton que tu veux, avec un peu de chance, ça contre balancera les enregistrements que tu as presque en horreur. » Les bras croisés, il s’était permis un sourire narquois et énième regard graveleux, le « Continue, tu m’émoustilles. » utilisé comme une ponctuation mais l’attention déjà accaparée par ce qu’elle avait eu à dire ensuite. Elle questionnait, ce qui voulait dire qu’elle s’intéressait, ce qui voulait dire (bis) qu’elle avait pris sa demande au sérieux et qu’il n’aurait pas à faire des pieds et des mains pour la convaincre qu’il avait vraiment – et effectivement – besoin d’un coup de main. D’elle ou de quelqu’un d’autre, d’ailleurs, mais l’avantage à être une Brody c’était qu’elle ne se mettrait pas subitement à réclamer un salaire qu’il ne pourrait pas lui donner. Pour cela encore aurait-il fallu qu’il ait un salaire lui-même, et comme tout bon stagiaire qui se respectait Vitto se faisait actuellement enfler dans les grandes largeurs. « Un topo à me faire sur le téléphone ? Une ou des réponses aux questions qu’on te pose souvent ? Ça évitera que je te dérange toutes les deux minutes. Sauf si on t’appelle davantage pour des rendez-vous, j’ai pas besoin de débriefe pour ça, je sais encore consulter un agenda. » Prenant rapidement le temps de la réflexion, l’italien avait dodeliné de la tête d’un air incertain avant de répondre « Pour commencer, si on demande à parler à ton frère, il est en réunion. Ou en déplacement, ou en pause déjeuner, peu importe, mais pas en vacances et encore moins en congé maladie. Un bon avocat est un avocat occupé, pas un avocat qui se la coule douce en participant au trou de la sécu. » Avait-il un seul instant songé à ménager son avis concernant Benjamin sous prétexte qu’il était face à la plus proche de ses parentes – si l’on faisait abstraction du mouflet qu’il n’avait jamais eu le déplaisir de rencontrer ? Pas réellement, car s’il considérait ce qui était arrivé à Brody comme fâcheux, il n’était pas du genre à plaindre quelqu’un qui subissait les conséquences de ses propres actes. Comme boire avant de conduire. « Dans l’immédiat, on évite de prendre de nouveaux clients, sauf si le cas a vraiment l’air exceptionnel et là je ne peux pas te le dire à l’avance, ça sera à toi de jauger. Ceux qui appellent pour demander poliment des nouvelles de leur cas ne sont pas une priorité, dis-leur simplement que leur dossier est sur le feu, et pour ceux qui sont plus virulents ou commencent vraiment à s’impatienter tu les mets en attente le temps que je retrouve leur dossier puis tu me les transfère, je gèrerai. » Bref, il lui laissait gérer les brebis et s’occupait des vilains loups, et pour ça il se trouvait particulièrement grand seigneur. « Et pour l’agenda, je ne prends aucun rendez-vous les lundis et jeudis après-midi, ni les mercredi matins. » Haussant les épaules, il avait repris place derrière le bureau avant de justifier « Ton frère ne me paye pas, mais moi j’ai un loyer à payer. » Quant à savoir de quelle autre façon il gagnait sa vie, il laissait cela à l’imagination de Deborah ; Après tout, elle avait démontré qu’elle en possédait suffisamment lorsqu’elle avait décidé de le prendre pour un cambrioleur. Alors qu’il lui semblait que tous les détails de leur petit arrangement étaient réglés, un détail pourtant de taille lui était revenu à l’esprit au dernier moment : pour un peu, Vittorio en oublierait presque qu’il n’était pas ici et chez lui, et que son rôle ne comprenait pas le fait de décider qui pouvait ou non y travailler … Mais après tout, il n’en était plus à une initiative près. « Oh bah oui, penses-tu, son niveau de connaissance de ma présence ici équivaut à sa capacité de marcher. » Sans le savoir, Deborah devait subitement de gagner des points : comme quoi, malgré les apparences Vittorio accordait plus d’importance aux traits d’esprit dont était capable une femme, qu’à la taille de son bonnet de soutien-gorge. Encore qu’une qui savait allier les deux était toujours plus agréable. « Bien sûr, je compte sur toi pour ne rien lui dire. Si tout se passe bien, de toute façon, tu n’as aucune raison de l’informer de ma présence. Tu pourras le faire si je foire un truc et qu’il aura envie d’assassiner le responsable, j’ai l’habitude de gérer ses humeurs. » Autrement dit il la bouclait si tout se passait bien, et il avait le droit de tout lui mettre sur le dos si quelque chose foutait le camp … « C’est un deal qui me convient. » Bras croisés, il s’était enfoncé dans son fauteuil avec une satisfaction que le « Assez parlé, au boulot … patron. » prononcé ensuite n’avait fait que creuser un peu plus. « Je sens que tout ça va me plaire. » Pour le temps que cela durerait, au moins. Et parce qu’ils n’avaient effectivement pas le temps de flemmarder, le téléphone avait sonné à l’instant même où Deborah passait la porte entre leurs deux bureaux.
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