Queen Street Mall. Mon endroit préféré de Brisbane à l’approche des fêtes de fin d’années. Les gens s’y entassent en quête de cadeaux de dernière minute, pendant que moi j’me faufile entre eux pour leur chiper subtilement leur bien le plus précieux. C’est tellement facile dans de telles conditions que j’n’éprouve pas l’plaisir habituel à jouer les pickpockets, cependant. Qui se méfierait d’une gonzesse filiforme, aux allures totalement irréprochables, dites-moi ? Personne. Du coup, l’attrait de jouer les voleuses me passe relativement vite, au point même que j’décide de m’contenter des quelques portefeuilles qui reposent sagement dans mon sac. Là-dedans y’a normalement de quoi m’faire plaisir autrement. J’m’en assure en les fouillant à l’abri des regards indiscrets, dans les toilettes publiques du centre commercial. J’oublie direct les cartes bancaires : elles sont obsolètes sans les codes, et peut-être pour certaines déjà bloquées. J’me concentre sur les billets que j’mets de côté, bien à plat sur mes g’noux. Alors … dix, vingt, trente,… […] Cent cinquante dollars. Bien jouée. Avec ça j’peux m’offrir quelques fringues et peut-être même un jeu vidéo. Ça fait un bail qu’la console que j’ai embarquée une fois chez un mec avec qui j’ai baisée prend poussière dans l’meuble télé. Il serait peut-être temps d’la réutiliser. Surtout pour les fêtes, en faite. Deb sera en famille pendant celles-ci. J’vais être totalement seule. J’me dis que ça s’ra toujours mieux la compagnie d’un p’tit plombier enrobé en salopette rouge, qu’une bande de poivrots dans un bar miteux non loin d’mon studio. Ouais. J’vais faire un p’tit détour par là. Mais auparavant, j’quitte les chiottes après avoir rangé l’fric dans le sac, pour aller faire un tour du côté de sous-vêtements féminins. C’est mon pêché mignon, ça. J’raffole de la lingerie fine. J’regarde les modèles en exposition avec extase quand j’tombe sur une pure merveille. Un ensemble noir en dentelles, rudement bien travaillé. Je n’sais pas quand j’aurais l’occas’ de porter ça réellement, mais je n’peux pas m’résoudre à ne pas m’l’offrir. Le total à la caisse fait mal : quatre-vingt dix dollars. C’est clairement du vol mais… tant pis. Ça m’apprendra à m’la jouer honnête. La vendeuse m’propose un sac. Ouais. Pourquoi pas. J’le prends dès qu’il est prêt sans prendre la peine ni de la remercier ni de la saluer. Maintenant, le magasin high-tech. J’m’y engouffre avec détermination, appréciant l’air frais de la clim. Je n’perds pas d’temps à trainer dans des rayonnages qui n’sont clairement pas pour moi. J’vais droit au but, comme toujours. J’trouve rapidement l’endroit réservée à la ps4 qui traine chez moi, et j’commence à analyser les jeux en vente. Bon, toujours pas de Mario sous cette licence apparemment. Tant pis. J’vais bien trouver quelque chose d’autre titillant ma curiosité. J’exclue direct les jeux de sports. Seul ça n’a aucun intérêt. Il y a bien les courses de voitures qui sont intéressantes mais… j’ai pas l’coup de cœur pour autant. Les sims 4. C’est quoi c’truc ?. J’lis rapidement le résumé au dos d’la boite. Une simulation de vie ? J’ricane légèrement en imaginant le pauvre sim que j’serais bien capable de créer. Il serait pas très heureux, j’crois. Il aurait aucun désir réalisé, et j’le laisserai peut-être même crevé de faim. Non. J’suis certaine que j’peux trouver mieux. J’repose le jeu avec l’étrange sensation qu’on m’regardait l’instant d’avant, mais personne. J’hausse les épaules sans plus m’poser de question. J’ai dû rêver. J’reprend mes repérages visuels quand une voix masculine me murmure à l’oreille quelques mots. Immédiatement, mon corps se raidit. Cette voix j’la reconnaitrais entre mille. J’arrive juste pas à croire qu’elle soit bien la sienne. J’tourne doucement mon visage vers l’sien pour m’assurer que j’hallucine pas, le sourire vissé aux lèvres.
_ Jo. J’lui souffle aussitôt, sans pouvoir cacher ma joie d’revoir sa belle gueule après une éternité à l’croire à l’autre bout du globe. _ Ça fait un bail que j’t’aie pas vu. T’aurais au moins pu en avoir sur toi en prévision de retrouvailles surprises.
J’le charrie, bien entendu. J’m’en fiche qu’il y ait pas pensé. Tout c’qui compte est qu’il soit là. Et j’me prive pas plus longtemps du plaisir de l’serrer dans mes bras, euphorique. Son parfum n’a pas changé d’ailleurs. Putain. Qu’est-ce que tu m’as manqué.
J’le garde serré dans mes bras. J’le garde étroitement collé tout contre moi. Un peu trop longuement, sans doute, mais je n’peux pas faire autrement. Je n’peux pas m’résoudre à le libérer de mon étreinte, au risque qu’il s’évapore à son tour. Les yeux clos, j’me convaincs même qu’il n’est pas le fruit de mon imagination parce que, que l’on le veuille ou non, on n’peut pas faire ça dans nos rêves. On n’peut pas baisser nos paupières sans qu’la scène autour de nous se trouve abrégé, immédiatement. J’hume son parfum, aussi. Il n’a jamais été aussi familier dans mes souvenirs nocturnes. Il n’a jamais été autant à la tête d’autres souvenirs déboulant en pagaille dans mon esprit, légèrement confus d’être avec lui. L’un des meilleurs – pour n’pas dire des plus drôles – restant notre rencontre dans ce même centre commercial. J’volais tranquillement un truc – dont j’ai oubliée l’utilité depuis longtemps – quand il est apparu, me prenant sur l’fait accompli. Tout d’suite j’ai su que j’voulais en faire mon encas. Tout d’suite j’ai imaginée la suite de notre rencontre, sans même qu’il ait le loisir d’en modifier le cours. J’lui ai fais adopté le scénario que mon imagination avait écrit pour nous, et la finalité a été au delà de mes espérances. Nous n’sommes pas devenus de vulgaires amants d’une unique fois, comme j’l’envisageais ; nous sommes devenus un tout, s’imbriquant dans bien des domaines. Sans le savoir, sans l’avoir préméditée même, j’avais rencontré un homme à la hauteur de Hank. Un homme avec qui j’voulais former à nouveau un duo diabolique. Un homme qui est parti, aussi… Encore plus brutalement que son prédécesseur, d’ailleurs. Sans avertissement. Sans au revoir. Je l’ai détestée d’avoir fait ça, quelques temps. Puis un jour, j’ai relativisé parce que je comprenais parfaitement ces motivations. Il était un oiseau sauvage qu’on avait enfermé dans une cage, pour un crime bien moins répréhensible que d’autres sur cette foutu terre. Lorsque la grille s’est ouverte, il s’est envolé très loin pour découvrir ses horizons que j’lui décrivais. Et jusqu’à aujourd’hui, jusqu’à cet instant, j’ai espérée qu’il vive les escales aussi passionnément que je n’l’ai fais par le passé. Le sourire toujours vissé aux lèvres, je laisse nos corps s’éloigner tandis que mes bras restent tout de même liés autour de son cou. Jo a la même idée que moi, d’ailleurs. Mais lui, c’est à mes hanches qu’il se cramponne. Ne t’en fais pas, beau brun. J’ai pas l’intention de m’volatiliser de sitôt. Je lui assure d’un regard partagé, un regard complice. Mon meilleur ami me parle d’un départ : le mien. Selon ce qu’il pensait, je m’étais envolée pour une de ces fameuses destinations dont je lui parlais souvent. Je fronce les sourcils aussitôt, paumée. Je n’comprends pas a quoi il fait allusion. Je n’ai jamais quittée le territoire depuis notre rencontre ! A quel moment a-t-il pu se convaincre que j’m’étais tirée aussi loin ? J’y réfléchis tandis que l’une de ses mains se glisse dans ma chevelure brune, ne manquant pas de m’faire frissonner légèrement. Certains pourraient croire qu’il s’agit là d’un effet de la clim – poussée au maximum dans cette boutique – mais j’me connais. J’connais les réactions de mon corps, face à lui. Je sais donc qu’il est l’unique responsable de ce frisson réveillant mes instincts primaux. Jo reprend cependant la parole, bien avant que j’aie l’temps de dire quoique se soit. Il m’demande où j’étais. Mais de quoi il parle, puttana ? J’l’ai jamais laissé ! J’suis toujours venu l’voir en prison et… Je ricane légèrement, la mémoire me rev’nant. Oui j’étais bien absente lorsqu’il a été libéré, j’m’en rappelle maintenant. J’étais à Sydney à me recueillir sur la tombe de Hank. Seulement, comment j’pouvais savoir qu’il sortirait de taule pile au moment où j’n’étais pas à Brisbane ? Je n’suis pas devin et il ne m’a jamais parlé de liberté conditionnelle. Je n’vous dis pas ma surprise quand j’suis allée l’voir au parloir pour que dalle, d’ailleurs. J’étais tellement déçue que j’suis partie picolée durant des heures, avant de m’réveiller le lendemain à l’aube en compagnie d’un pauvre naze dont j’n’avais aucun souvenir. Mais peu importe, maintenant. Nous sommes à nouveau réunis et Jo a raison sur une chose, nous concernant : il n’est pas trop tard pour qu’on fête dignement sa liberté, même avec des mois de retard. Je me mordille d’ailleurs la lèvre inférieure, coquine, complice, appréciant le contact de ses mains sur mes fesses.
_ T’es dev’nu pudique ?
J’lui demande taquine, me collant à nouveau contre lui. Traduction : il attend quoi pour oser glisser ses mains sous la robe, pour goûter à nouveau à la douceur de mon p’tit cul rebondi ? Une invitation ?
_ Et moi ? Me marier ? Je l’interroge presque outrée qu’il s’imagine que j’sois devenue assez conne pour m’lier à un unique bonhomme. _ Tu plaisantes, j’espère ? J’éclate de rire, comme si l’idée me faisait moi-même bien rire. _ Il est pas né l’mec qui m’enchainera à sa vie avec un ridicule bout d’papier.
C’la dit, pour la nationalité Australienne, ça s’rait peut-être un plus ? Pffff. Comme si j’y réfléchissais sérieusement, là. Non. Tout c’qui m’intéresse est intimement lié à Jo. Jo que j’me laisse allée à embrasser avec envie, me fichant éperdument des caméras braqués sur nous. C’est que c’est tellement bon, Puttana. J’me lasserai jamais d’la saveur de sa bouche, délicieuse à souhait.
_ On a un tas d’trucs à s’raconter, toi et moi. Je lui murmure contre ses lèvres, le souffle brûlant. _ Notamment au sujet de mon absence au moment de ta libération. J’précise, pour qu’il soit certain qu’on éclaircira ce détail. _ Mais avant d’passer par la case blabla, j’ai bien envie d’explorer un peu plus la partie d’ton scénario qui disait : baiser là où il faut pas. T’avais une idée précise ?
Je lui souris, coquinement, m’aventurant à glisser une de mes mains sous son tee-shirt, sur son abdomen. Qu’importe l’endroit où il a rêvé de m’sauter pendant son séjour à l’ombre, j’suis disposée à y aller en sa très charmante compagnie.
J’ai chaud tout d’un coup. Trop chaud. Jo m’enveloppe d’une telle température infernale, par le biais de son corps en ébullition, que c’est à peine si j’supporte encore le tissu de ma robe sur ma peau. Et, j’lui dirais certainement pas à haute voix mais… Puttana, c’que j’aime le rendre aussi fou d’mon corps en n’faisant jamais rien de spécial. C’que j’aime aussi le sentir si envieux de m’baiser à tout instant, en tout endroit, sans jamais avoir à formuler moi-même le désir qu’il l’fasse. Car oui, aussi soudain ce désir soit-il, c’est ainsi : j’ai envie d’lui, maintenant. J’ai envie d’lui violemment, même. Ça d’vient l’unique pensée qui occupe tout mon esprit, comme si mon cerveau c’était niché au creux de mon entrecuisse. Et en parlant d’entrecuisse, je sens très distinctement le mien s’humidifier de plus en plus au contact brûlant de ses doigts sur mes fesses. Je gémis spontanément, mes dents mordant brutalement ma lèvre inférieure pour m’encourager à m’taire. Il parle de s’rhabituer à me peloter les fesses en public, mais que devrais-je dire ? Moi c’est plutôt de laisser mon plaisir s’exprimer aussi impudiquement en public qu’il faudrait que j’me rhabitue, car aucun homme n’est arrivé à un tel miracle depuis son départ. Aucun.
_ J’espère bien qu’elles font pas toutes ça. J’ai pas envie d’avoir d’la concurrence.
J’lui rétorque amusée, dissimulant bien pourtant un avis sincère. Jo, même si j’lui ai jamais dis concrètement à haute voix, j’le considère mien comme il me considère sienne. J’n’ai pas envie d’le partager avec n’importe qui. Et quitte à l’faire, j’préférais encore l’faire avec une personne d’exception, comme moi. Une personne qui n’aura pas froid aux yeux, réellement. Une personne avec laquelle moi-même je baise, peut-être bien. La liste n’est pas énorme car son nom – loin d’être immense pour autant – prend toute la place, mais j’n’ai jamais eu besoin d’un carnet d’adresse remplie pour m’sentir comblé dans mes rapports sexuels. Et comblé, j’sens bien que j’le serais à nouveau grâce à Jo, dont la répartie ne manque pas d’m’faire rire aux éclats.
_ Elle me plaît bien pourtant cette répartie.
J’lui avoue, le ton suave. Car c’est pourtant vrai, ça, que j’aime bien cette idée qu’il m’enchaine à son lit. Néanmoins, j’crois bon de lui préciser.
_ Mais attention, il faut être sûr que cet homme s’ra endurant pour combler toutes mes faims ; j’ai un appétit d’ogresse, tu n’as pas oublié ?
Et encore, j’pense qu’une ogresse en comparaison, c’est une nana au régime. C’est bien simple, avec lui, si c’était humainement possible, j’crois que je baiserais toute la nuit, toute la journée, sans jamais m’arrêter. Mais attention, c’est qu’avec lui. Et c’est surement motivé par ce temps qu’on a perdu à rester éloignés, trop long. Tellement long que j’capture sa bouche en m’fichant bien des regards indiscrets, des caméras de surveillances. J’m’appuie contre le rayon dans mon dos sans forme de résistance. J’ai besoin de regoûter à tous c’qui m’a manqué chez lui, et j’compte bien le faire avant qu’on passe à l’étape blablatage. Un programme que mon meilleur ami ne remet pas en question, cherchant du regard un endroit où nous pourrions célébrer sa liberté, plus intimement. Honnêtement, moi-même je n’vois dans cette boutique aucun lieu s’y prêtant. Pourtant, Jo me donne bien vite tort. Il n’a pas la patience d’aller ailleurs – moi non plus –, c’est donc dans cette boutique que nous allons laissés parler nos libidos exacerbés. Je referme ma main dans la sienne, frustrée de n’plus sentir mes fesses prisonnières de celle-ci, et de sa copine, tandis qu’il m’entraîne en direction d’une porte réservée aux employés. L’interdit. Ça m’excite encore plus. J’me saisie de la poignée pour pousser rapidement mon meilleur ami à l’intérieur, après m’être assurée que personne ne nous regardait. Le plaquant contre la porte qui se referme sur nous, enfiévrée, j’lui murmure contre ses lèvres.
_ Le temps va jouer contre nous, j’crois bien. Je les lèche de ma langue avec appétit, provoquante. _ Il va falloir sauter l’étape préliminaire. Tu n’m’en veux pas, j’espère ? Non. Il n’m’en veut pas. Il sait qu’il pourra en profiter encore après. D’ailleurs, j’l’interroge juste pour la forme pendant que je déboutonne son jean pour le faire glisser sur ces chevilles, au même titre que son boxer. _ Il va falloir aussi s’passer de capote. Tant pis. J’précise malicieuse, pour qu’il ne se bloque pas de n’pas en avoir sur lui. _ Ôte-moi mon string. Prend-moi contre cette porte, Jo. J’veux plus attendre.
J’l’implore la voix mêlée de mon excitation. J’veux plus t’attendre comme j’t’ai attendu. Baise-moi.
Est-ce que j’plaisante ? Non. Même si j’éclate de rire à sa remarque qui me donne envie de lui offrir un joli doigt d’honneur en guise de réponse, j’me rends compte que j’suis très sérieuse en parlant de concurrence. C’est juste lui qui n’semble pas vouloir prendre conscience de son charme, de son invitation perpétuel à la baise. C’est juste lui aussi qui n’semble pas prendre conscience qu’il est unique, spécial. Alors c’est vrai, je cumule les aventures d’un soir depuis bien des années, à un rythme trop soutenu peut-être, mais je n’cumule pas les sexfriends pour autant. Ça n’court pas les rues, d’ailleurs, les mecs qui me donnent autant envie d’eux après des mois d’absences. Non. Ça n’court pas les rues et… j’me dis que s’il a cet effet sur moi, l’indomptable Lexie, il doit l’avoir également avec toutes les autres nanas qui n’ont pas froid aux yeux.
_ T’es franchement dégueulasse, Jo. J’lui rétorque la moue un peu dégoûtée, mais bien amusée quand même. _ Mes dents j’les brosse tout les jours, pour ton information. C’est l’minimum d’hygiène que tout être humain devrait avoir, d’ailleurs. _ Donc oui, tu risques pas d’goûter au sperme d’un autre en fourrant ta langue dans ma bouche.
J’aurais pu lui laisser croire, c’la dit. J’suis une vraie petite peste quand j’en ai envie. Seulement, ça n’aurait pas été dans mon intérêt, hélas. Jo s’en s’rait éventuellement trouver dégouté, et j’passerais à côté d’une bonne partie de jambe en l’air dans un lieu public. Un jeu qui n’en vaut pas la chandelle, clairement. Une bonne rigolade entre pote c’est sympa ; mais une bonne sauterie entre pote c’est mieux. J’suis contente que Jo se dévoue à me ligoter à son lit malgré mon appétit d’ogresse, d’ailleurs. Ça m’démontre qu’il n’a pas changé, qu’il est toujours autant dévoué à me faire hurler de plaisir et… qu’il n’a toujours pas peur de me tripoter en public, sous l’regard surement choqué des quelques passants qui s’aventurent à trainer dans les parages. J’me mordille la lèvre inférieure, surexcitée de son petit jeu avec mon string.
_ Hmm… Il me tarde qu’il m’le prouve alors, dans c’cas.
Je lui souffle envieuse, lèvres contre lèvres. Je n’cache pas mon envie impétueuse qu’il me baise maintenant, c’est un fait. J’le contrains presque à me proposer un lieu adéquat à la chose, sous peine que j’nous fasse mutuellement arrêtés pour atteinte à la pudeur. Dans mon cas, j’l’avoue, ça n’me gênerait pas. J’suis déjà passée par la case commissariat pour quelques petits larcins ; ça n’apporterait qu’une nouveauté à mon casier judiciaire. Mais dans l’cas de Jo, je crains que ça soit plus problématique. Ça le renverrait immédiatement en taule pour quelques mois, en étant gentille. Une chose à laquelle je n’tiens pas. Quand il me suggère cette pièce réservée au personnel, je n’hésite pas. Je l’y entraine plus qu’il ne m’y entraine lui-même, avant de le plaquer férocement contre cette porte qui nous protège désormais de tout regard indiscret. J’le sais, j’en ai parfaitement conscience, le temps joue contre nous. Il va non seulement falloir nous priver de préliminaires qui me faisaient surement autant de l’œil qu’à lui, que de cette capote que j’exige dans tous nos rapports. Mais ça ne nous empêchera pas de prendre notre pied en un temps record, ça j’peux lui affirmer. Je n’perds pas de secondes inutilement, d’ailleurs. Je déshabille illico presto l’essentiel chez mon amant, puis lui exprime clairement mes attentes à son encontre : qu’il m’ôte mon string, et qu’il me baise comme il a dû en rêver tant de fois dans sa cellule sombre de prison. Comme J’EN ai rêvé tant de fois – surtout – quand il était coincé dans sa cellule de prison. Sans s’faire prier d’avantage, mon meilleur ami me pince les fesses puis me retourne pour me plaquer à mon tour contre la porte. Je grogne d’envie de le sentir à présent si exigeant, si dominant. Je grogne d’extase de sentir sa main droite faire glisser mon sous-vêtement, trempé de mon impatience. Trouvant refuge dans le creux de mon cou, qu’il libère de ma chevelure brune presque étouffante dans la fournaise de notre ébat à venir, je frissonne à son souffle brûlant à même ma peau, à ses dents qui la mordille. J’ai le sentiment qu’il me fait languir, presque, mais la réalité me donne tort. Il soulève en même temps ma robe, unique obstacle à sa queue électrisante, avant de frotter brièvement son gland à mes lèvres intimes. Je grogne à nouveau, impatiemment. Puis le coup de rein salvateur m’est offert. Je me mords la lèvre violemment pour contenir un premier cri de plaisir, les mains plaquées contre le bois de cette porte de vestiaire. Un premier qui encouragerait la venue de tant d’autre, dès le moment où Jo s’active dans mon bas ventre avec cette certaine rudesse que j’aime chez lui. Je n’peux pas crier, hélas. J’alerterai trop rapidement les autorités de cette boutique. Je remercie donc mentalement Jo de penser à me museler de sa main sur ma bouche entrouverte. Ainsi, je peux gémir librement, sachant que les sons seront couverts par cette dernière. Et gémir, je n’m’en prive pas. A chaque fois que son gland percute le fond de mon vagin, intensément, je laisse mon plaisir s’évader du tréfonds de ma gorge, pour se heurter à cette paume que je mordille sensuellement. Je me laisse même aller à la lécher, à défaut de pouvoir l’embrasser comme lui ce l’autorise en capturant ma mâchoire de ses lèvres affamées. Entre deux soupirs d’extases, j’appelle son nom, déformé par le son étouffé de ma voix. J’l’encourage à me marteler de sa queue, avec toute la vigueur qui le possède. J’l’encourage à stimuler toujours plus fort mon point « g », judicieusement placée dans cette position. Mon amant ne se fait pas prier, aussi surexcité que j’le suis moi-même. Il continue à me pilonner avec ferveur jusqu’à ce que l’orgasme me saisisse sans avertissement. Je pousse un ultime crie sourd contre sa main, tandis que mon corps se met à trembler complètement. J’entends le battement effréné de mon cœur jusque dans mes tempes. Je sens mes lèvres intimes se resserrer sur sa pine, comme pour le conserver encore un moment en elles. C’est le nirvana, le septième ciel. J’n’ai pas goûté à ça depuis longtemps, avec un mec, et j’suis contente que ça soit encore avec lui que je découvre ce qu’est de la bonne baise. Le laissant se retirer de moi après qu’il ait lui même prit le temps de savourer son orgasme, je me retourne à nouveau vers lui pour m’agenouiller un petit instant. Gourmande, je lèche le sperme qui reste son gland, avant de m’redresser pour me plaquer contre lui.
_ Toujours aussi délicieux. Je lui souffle contre ses lèvres, aùusée, remontant mon string en même temps. _ C’t’un problème maintenant de m’embrasser avec le goût de ton foutre dans ma bouche, ou ça ira ?
J’lui demande à la suite malicieuse, ne pouvant m’empêcher de rire de ma propre question.