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 need you now - Vitto

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Message(#)need you now - Vitto EmptyLun 7 Jan 2019 - 16:50

Nino tenait son balai dans les mains quand son téléphone se mit à sonner. Ces derniers temps il était plutôt à cran. C’était difficile pour lui de tenir en place car il savait malgré tout compter et il savait qu’une grossesse durait neuf mois. Et d’après ses calculs c’était bien en janvier que Katherine devait accoucher. Chaque fois qu’il recevait un message ou un appel, son cœur s’emballait rapidement. En général, c’était pas grand-chose, Asher ou Hannah qui lui écrivait ou l’appelait pour lui demander quelques chose mais cette fois ci, c’était bien Katherine. – Leone est née aujourd’hui, j’te demanderai de pas venir à l’hopital. Tout va bien, je te rappelle plus tard. Ils en avaient déjà discuté, Katherine refusait que Nino se pointe à l’hôpital de peur qu’il croise ses frères aussi. Il avait eu du mal à accepter cette idée, il flippait toujours un peu qu’elle l’évince, qu’elle change d’avis, qu’elle veuille pas de lui, qu’elle veuille pas qu’il s’approche de leur fille. Après tout, elle avait mené cette grossesse seule, sans son aide, elle avait à chaque fois refuser quoi que ce soit venant de lui. Elle ne voulait pas qu’il soit trop présent et en même temps, elle ne voulait pas le priver de Leone. Ce prénom italien qu’elle avait choisi pour elle, pour qu’elle n’oublie jamais vraiment qui elle était et qui était son père. Nino avait été touché par le choix de ce prénom qui c’est vrai, d’habitude est plutôt donné à des garçons mais c’était l’intention qui comptait pour lui et là, elle avait touché juste. Une fois de lui reconnaitre ses droits peut être mais elle avait quand même insisté pour que leur fille porte le nom Beauregard. L’italien piqué dans sa masculinité et sa virilité avait quand même fini par accepter.
Il pensa aussitôt à Hannah, comment elle avait vraiment réagir en apprenant que sa fille était bel et bien née et que c’était réel maintenant. Et ensuite, il y avait Vitto. Nino n’avait finalement jamais dis à son frère qu’il avait mis une femme enceinte ici à Brisbane, il avait toujours flippé de sa réaction et maintenant, la première personne qu’il voulait tenir informer, c’était lui. Il sortit alors le numéro de téléphone que son ainé avait lui-même noté sur un papier il y a quelques mois, la dernière fois où ils s’étaient vu. Nino n’avait jamais trouvé utile de l’utiliser mais l’avait toujours gardé sur lui. Cette fois, il était temps. Un sms – on peut se voir ? c’est Nino, j’ai un truc à t’annoncer. – il s’imaginait que Vitto penserait à tous les scénarios possibles et imaginables mais jamais à ça. Il envoya aussitôt un autre sms. – 18h au Canva ? - C’était pas très loin de l’association et c’était un endroit suffisamment fréquenté et fréquentable pour que Vitto s’y rendent sans flipper et en même temps qu’il se n’en prenne pas violement à son frère pour cette galère dans laquelle il s’était mis. Nino croyait plus que jamais que cette fois, il allait avoir besoin de son frère et pour une fois, c’était dans un réel besoin de s’en sortir, de faire ses preuves.
18h au Canva, il n’avait pas eu de réponse de Vittorio mais il s’y était quand même rendu dans le doute. Il allait rester quelques dizaines de minutes et ensuite, si son frère ne l’y rejoignait pas, il s’en irait.
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Message(#)need you now - Vitto EmptyJeu 31 Jan 2019 - 23:18

« On peut se voir ? C’est Nino, j’ai un truc à t’annoncer. »

L’éventail des possibilités pouvant se cacher derrière cette phrase était tellement fourni que Vittorio était à peu près certain de ne pas toutes avoir eu le temps de les envisager, à l’heure où son frère lui avait donné rendez-vous. 18h au Canvas, à prendre ou à laisser, et en même temps l’italien n’aurait eu aucun intérêt à ne pas s’y rendre si ce n’était la petite voix lui répétant d’une voix doucereuse dans un coin de sa tête que là où était Nino se trouvaient généralement les emmerdes. Rien de nouveau sous le soleil australien, et parce que son cadet avait attendu plusieurs mois pour utiliser le numéro de téléphone qu’il lui avait donné – au point que Vittorio se soit parfois dit qu’il l’avait probablement jeté, tout simplement – il parvenait encore à espérer que s’il le faisait aujourd’hui ce n’était pas sans une bonne raison. Partagé entre la curiosité et une angoisse latente, l’italien avait expédié sans vergogne son dernier rendez-vous téléphone de l’après-midi au cabinet et envoyé un SMS dégoulinant de bon sentiment à Penny pour s’assurer un droit de regard sur ses notes dans l’éventualité où Nino le retenait trop longtemps pour qu’il ne puisse arriver à l’heure à leur cours. A jongler ainsi entre le cabinet de Benjamin, ses heures à la salle de sport et les cours du soir Vittorio se réveillait parfois sans plus savoir où il était ni quel jour il était – pas une raison suffisante pour lever le pied pour autant, selon lui.

Reste que deux bus et un quart d’heure de vélo plus tard, la chemise dont les manches étaient remontées jusqu’aux coude lui collant désagréablement à la colonne vertébrale, l’italien avait attaché son deux-roues au lampadaire le plus proche et s’était engouffré dans le Canvas avec la force de l’habitude. Dix-huit heures et neuf minutes. Fut un temps, avant que le hasard ne remette Ariane sur son chemin, où ce bar avait été le repère de ses fins de soirées, principalement parce que proche du motel dans lequel il avait momentanément élu domicile sans être le bouiboui le plus crade du coin. Parcourant la salle du regard à la recherche de Nino, il ne l’avait pas trouvé du premier coup mais avait néanmoins pris le temps de se commander une bière au bar pour étancher sa soif de fraicheur ; Son second tour d’horizon avait été plus fructueux, lui offrant le profil d’un Nino installé seul à une table en retrait, l’impatience facilement décelable dans la manière dont son genou s’agitait. Réglant et récupérant sa boisson, Vitto avait pris une grande inspiration et rejoint son frère sans se faire prier plus longtemps, se glissant à la place en face de la sienne sans attendre d’y avoir été invité et gratifiant simplement Nino d’un « Désolé pour le retard. » prudent. Peut-être son cadet avait-il eu le temps de penser qu’il ne viendrait pas, auquel cas Vitto ne pourrait probablement pas lui jeter la pierre. Pour l’heure il tentait de garder la tête froide et attendait de savoir ce qui valait à Nino d’avoir décidé de reprendre contact avec lui. Il y avait eu trop de désillusions par le passé pour qu’il ne se laisse la possibilité de penser à autre chose qu’une mauvaise nouvelle, et malgré tout la pointe d’espoir était toujours là – celle qui l’avait plusieurs fois poussé à sortir son frère de garde à vue parce qu’il lui promettait que c’était « la dernière fois », et qui l’avait persuadé quelques mois plus tôt de lui donner son numéro de téléphone.
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Message(#)need you now - Vitto EmptyMar 26 Fév 2019 - 19:02

 Nino attendait depuis quelques minutes mais il ne prêtait pas vraiment attention au temps qui passait. Il avait la tête ailleurs et si même Vittorio passait la porte du bar, il n’allait pas s’en rendre compte tout de suite. L’italien semblait être tellement perdu que si on le regardait, on pouvait penser qu’il n’avait pas les pieds sur terre à ce moment-là.  « Désolé pour le retard. » et comme par magie, Vitto était sortie de nulle part, apparaissant devant Nino sans qu’il ne s’en soit aperçu. « C’est rien. » Le cadet se redressa sur sa chaise, pas très fier d’être devant son frère pour une telle annonce à vrai dire. Il redoutait fortement la réaction de son ainé et se demandait s’il avait bien fait de le contacter maintenant. « C’est moi qui invite… » il fit signe au serveur de lui mettre deux pressions, la bière la moins chère suffira.
Il savait bien Marchetti qu’il pouvait pas faire diversion, qu’il pouvait pas juste demander à son frère s’il allait bien et commencer à parler de tout et de rien. C’était pas comme ça entre les deux frangins. C’était pas si facile. Et puis, Nino avait déjà vendu la mèche, le message était claire, il avait quelques chose à annoncer à Vittorio alors il ne pouvait pas faire comme si de rien était. « J’crois que j’ai un moyen de rester en Australie une bonne fois pour toute… » C’était pas forcément la meilleure façon d’annoncer une telle nouvelle mais l’italien restait pragmatique. Il savait très bien qu’avoir un gosse australien, c’était l’occasion pour lui d’avoir son billet pour rester dans le pays. C’était surtout l’occasion de ne pas avoir de billet de retour pour l’Italie et au passage se retrouver avec une balle dans le crane. « Ca fait un moment que j’me demande comment j’vais bien pouvoir te le dire. J’savais même pas s’il fallait que j’t’en parle en réalité… » Avoua-t-il, pas sûre que ça plaise à Vittorio non plus de savoir que Nino aurait pu lui cacher une telle nouvelle. « J’suis papa. » cracha-t-il, c’était à peine audible. Il se racla la gorge, le regard fuyant, il se doutait bien que Vitto avait pas entendu ce qu’il venait de dire ou du moins, même s’il avait cru entendre ça, il ne pouvait pas le croire. « J’ai une fille, Vitto. » fit plus de manière plus audible maintenant. Attendant un retour de la part de son frère…
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Message(#)need you now - Vitto EmptyMer 27 Mar 2019 - 18:29

Se laissant quelques secondes porter par la sensation de bien-être que lui procurait le fait de s’engouffrer dans un environnement climatisé, Vittorio ne s’était pas attardé plus que de raison dans l’entrée du bar et avait rejoint Nino à peine sa silhouette repérée dans le capharnaüm de silhouettes et de voix s’entassant dans l’espace confiné du Canvas. Qu’on se le dise, son frère semblait en un seul morceau, et parce qu’il l’avait trouvé au sortir d’une salle de combats clandestins lors de leur dernière rencontre, le juriste s’en trouvait quelque peu soulagé ; Soulagé mais également suspicieux. Il ne se faisait aucune illusion, les temps et leurs antécédents étant ce qu’ils étaient, il savait les chances pour que son cadet l’ait convoqué par simple envie de renouer étaient presque inexistantes – et lui-même avait volontiers joué la carte du « en cas de besoin » en lui donnant son numéro de téléphone. Visiblement nerveux, Nino avait été sorti de ses pensées dans un sursaut, et assurant « C’est rien. » d’un air fébrile, il n’avait pas laissé à Vitto le loisir de dire ou faire quoi que ce soit, enchaînant sur un « C’est moi qui invite … » prenant l’aîné par surprise. Pris entre deux feux, ne sachant plus trop à quoi s’attendre par la suite, ce dernier avait acquiescé d’un signe de tête, la bière faisant son chemin en silence tandis que Nino semblait rassembler son courage et ses mots pour en venir au fait. « J’crois que j’ai un moyen de rester en Australie une bonne fois pour toute … » Le sourcil s’arquant entre suspicion et surprise, l’aîné s’inquiétant tant de ce qui allait suivre que de la soudaine lubie de son frère à vouloir s’éterniser indéfiniment sur ce caillou, il n’avait pu s’empêcher de commenter « Je savais pas que tu comptais moisir ici toute ta vie. » bien qu’au fond à ce sujet-là l’un et l’autre soient comme qui dirait dans la même galère : exilés loin de leur patrie, chez eux nulle part, et en Australie faute de mieux. Nino ne semblant néanmoins pas d’humeur, Vitto avait fait un vague geste de la main pour s’excuser de l’avoir interrompu, le laissant reprendre le fil de ses explications. « Ça fait un moment que j’me demande comment j’vais bien pouvoir te le dire. J’savais même pas s’il fallait que j’t’en parle en réalité … » Dans quel pétrin s’était-il encore fourré, telle était la question tandis que Vitto prenait sur lui d’empêcher son genou de s’agiter avec angoisse sous la table, comme le faisait celui de son cadet depuis qu’il était arrivé. « J’suis papa. » Le blanc qui en avait suivi donnant peut-être l’impression à Nino qu’il ne s’était pas bien fait comprendre, il avait enchainé d’une voix plus déterminée « J’ai une fille, Vitto. » Son silence s’étirant encore quelques instants de plus, le frère aîné semblait attendre la chute, la suite de la phrase, l’aveu de Nino qu’il était en train de le mener en bateau pour le faire marcher – ou pour Dieu sait quelle autre raison qu’il ne saisissait pas. Mais Nino restait silencieux, et lui échappant sans crier gare le « Tu me fais marcher ? » opposé par Vitto en guise de réponse avait sonné plus abrupt qu’il ne l’aurait dû. « Putain main Nino, si y’avait bien une chose à retenir de Mamma c’est de savoir utiliser une capote ! » Parce que la conversation avait lieu en italien, ce soudain haussement de ton n’avait attiré que peu de regards dans leur direction, Vitto se permettant ainsi de sous-entendre sans y réfléchir à deux fois le peu de vertu dont avait toujours fait preuve leur mère – et dont ils résultaient tous les deux au même titre que leur aîné, si absent soit-il du tableau désormais. « T’es sûr que c’est le tien au moins ? Enfin, la tienne. » Mais une fille, vraiment ? « Qui te dit que sa mère essaye pas simplement de profiter du premier pigeon venu ? » Là encore, leur mère était un exemple flagrant de ce dont la perfidie féminine était capable, et peut-être celle-ci avait-elle simplement vu clair dans la volonté de Nino de « trouver un moyen de rester en Australie » … « Faut pas te laisser embobiner Nino, c’est toutes les mêmes. » Et quelque part, bien caché sous les reproches et l’air bourru que la bière dans sa main semblait consolider, on pouvait presque voir une volonté de l’aîné à défendre les intérêts de son cadet et à rattraper ce fond de bonté que possédait son frère et que ses mauvais choix éclipsaient parfois injustement.
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Message(#)need you now - Vitto EmptyVen 24 Mai 2019 - 22:15

  « Je savais pas que tu comptais moisir ici toute ta vie. » Non, c’était pas son intention mais par la force des choses, fallait bien se rendre compte qu’il avait plus trop le choix. D’une, repartir à Naple c’était pas la bonne idée, rien que de mettre un pied à terre en Europe c’était signer son arrêt de mort. Nino savait bien trop de chose et pire que ça, à Scampia, on savait qu’il était plus digne de confiance, il était l’homme à abattre, une balance qui sait pas tenir sa langue qui tient trop à sa propre vie avant celle des autres, aucun scrupule à donner quelques noms pour sauver sa peau. Vitto savait qu’il était de ceux là et il le prenait pour un lâche plutôt que pour un mec qui voulait juste vivre. Lui aussi, s’il était encore à Scampia il voudrait peut être sa peau. D’ailleurs, combien de mec Nino avait massacré pour en avoir fait autant ? Combien de nana il avait terrifié parce que son gars était un traitre ? Nino avait envie de lui répondre qu’il savait très bien qu’il pouvait pas partir, qu’il savait très bien pourquoi aussi mais qu’il avait juste pas pris le temps de vraiment s’y intéresser mais là, c’était pas le sujet. Nino avait plus important à dire à son frère et même s’il flippait grave de sa réaction, même si finalement cette conversation si peu agréable aurait-elle été, elle aurait été un bon moyen de détourner le sujet. Mais Nino était déterminé, il s’agissait de Leone, sa fille et maintenant, sa vie allait encore changer. Et alors que Nino lâche enfin le morceau, aucune réaction en face. Obligé d’insister, il a une fille, une fille !  « Tu me fais marcher ? » L’italien aurait préféré que ce soit une blague ouais. Mais sans réponse, il laissa son frère cogiter.  « Putain mais Nino, si y’avait bien une chose à retenir de Mamma c’est de savoir utiliser une capote ! » elle était trop facile celle là et si Vitto pouvait essayer de salir leur mère alors qu’elle n’était plus de ce monde, Nino s’en porterait bien mieux. « T’es sûr que c’est le tien au moins ? Enfin, la tienne. Qui te dit que sa mère essaye pas simplement de profiter du premier pigeon venu ? » il haussa les épaules. « j’crois qu’elle aurait pas interêt à me faire croire que c’est moi le père… » du moins, il avait jamais pensé qu’il pouvait pas l’être, il sentait pas Katherine être ce genre de nana et il savait aussi qu’elle se serait bien passé de lui dans sa vie. « j’crois que si quelqu’un peut profiter de la situation, c’est moi… » elle venait d’une famille plutôt blindée dans le coin, d’ailleurs, Nino se demandait toujours comment la nouvelle était perçue chez elle. Elle avait une fille, une batarde comme on disait à Scampia, personne ne connaissait officiellement l’identité du père, heureusement pour Nino lui qui travaillait à l’association Beauregard, il est possible qu’il puisse perdre son taf le jour où la nouvelle se sait. « Faut pas te laisser embobiner Nino, c’est toutes les mêmes. » et finalement, la réaction de Vitto était pas si terrible que ça. Pas d’agressivité particulière, pour le moment. « C’est une fille Beauregard… »Bon, Nino ignorait si Vittorio pouvait savoir qui étaient les Beauregard mais l’italien avait vite compris que leur nom pesait dans le game. « L’ombre au tableau, c’est plutôt moi si tu veux savoir… J’pense qu’elle se porterait mieux à pas m’avoir sur le dos, mais j’vais rien lâcher ! » il va s’accrocher, aussi maladroitement sans doute qu’il pourra le faire, mais il va tenter. « J’veux pas être comme nos pères. J’veux pas être de ce genre là. » bien sur son père a lui l’avait reconnu, c’est pas pour autant qu’il portait le rôle avec aisance, on pouvait pas lui attribuer la palme d’or du père exemplaire.
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Message(#)need you now - Vitto EmptyVen 5 Juil 2019 - 17:13

De toutes les hypothèses lui ayant traversé l'esprit lorsque Nino lui avait donné rendez-vous, et Dieu sait que certaines lui avaient fait froid dans le dos, celle finalement énoncée par son cadet était à des années lumières de tout ce qu’aurait pu imaginer Vittorio. Jamais, à aucun moment, n’avait-il ne serait-ce qu’imaginé son frère dans un rôle de père – pas par mépris mais parce qu’il ne l’imaginait pas là-dedans, pas plus qu’il ne s’y était jamais imaginé lui-même. La paternité, à ses yeux, était un domaine réservé à ceux qui savaient quoi en faire, à ceux qui y avaient un jour réfléchi … Mais qui te dit qu’il n’y a jamais réfléchi, lui ? Ils n’étaient pas des pères de famille, eux, pourtant. Pas avec leur bagage, pas avec l’absence de fibre pour ces choses là qui coulait dans leurs veines à l’un et à l’autre, et peu importe que leur géniteur ne soit pas le même car le résultat, lui, l’était. Du moins Vittorio l’avait-il toujours cru jusqu’à cet instant, et le calme apparent avec lequel Nino venait de lui annoncer cet heureux événement. « J’crois qu’elle aurait pas intérêt à me faire croire que c’est moi le père … » lui avait-il même argué sans broncher, lorsque sans perdre le Nord son aîné avait fait valoir la bassesse féminine comme un argument des plus terre à terre. « J’crois que si quelqu’un peut profiter de la situation, c’est moi … » À première vue pourtant, Vitto ne voyait pas bien où était le profit dans une telle responsabilité : cela ressemblait à un traquenard en bonne et due forme, rien de plus, et si Nino semblait y voir un argument solide, le fait qu'il ajoute « C’est une fille Beauregard… » comme si cela expliquait quoi que ce soit avait laissé l’aîné de marbre. « C'est censé me dire quelque chose ? » Cela restait une femme, et donc une source d’emmerdement – et une française pour couronner le tout. La situation n’aurait pas été aussi sérieuse que Vitto n’aurait probablement pas résisté à l’envie de faire remarquer à Nino qu’en matière de gonzesses, il aurait au moins pu faire l'effort de choisir autre chose qu’une bouffeuse d'escargots. « L’ombre au tableau, c’est plutôt moi si tu veux savoir … J’pense qu’elle se porterait mieux à pas m’avoir sur le dos, mais j’vais rien lâcher ! » Bien qu’il tente de ne rien en laisser paraître, le juriste avait senti le trouble s'emparer de lui tandis que lui tombait dessus une étrange révélation : son frère, pour la première fois de sa vie, donnait l’impression de se préoccuper réellement de ses responsabilités. Et quelles responsabilités. « J’veux pas être comme nos pères. J’veux pas être de ce genre-là. » Rictus d'agacement comme à chaque fois que l'un ou l'autre de leurs géniteurs était mentionné – ça, leur mère avait eu un sacré don pour choisir les plus minables, presque de quoi parler d'un talent. « Je sais. » Qu'avait en tout cas répondu l'aîné, sans remettre en doute la parole de son cadet. Ils en avaient assez bavé l'un et l'autre pour savoir quoi ne pas faire – à défaut de savoir quoi faire. « Mais raison de plus pour être sur tes gardes. C'est quoi les bails avec cette fille, elle a du fric ? » Parce que quitte à comparer à leurs modèles parentaux, Vitto croyait bien de rappeler que son propre géniteur en avait lui aussi, ce qui ne l’avait pas rendu de bonne foi pour autant – au contraire. « Si tu veux mon avis, tu devrais quand même commencer par t’assurer que cette gamine est bien de toi. Et si là il s’avère que c’est le cas, faire les choses dans les règles au cas où elle déciderait de te couper l’herbe sous le pied … Juridiquement parlant, j’entends. » Momentanément réduite à l’état de paquet dont il convenait de définir le droit de propriété, la fille de Nino – bon sang – n’avait pas encore obtenu le droit d’exister en tant que telle aux yeux de l’italien, qui préférait s’en tenir à des constatations bassement pratiques. « Parce qu’on sait tous les deux ce qui se passera si un beau jour elle décide qu’elle ne veut plus de toi dans le tableau. » Nino serait rattrapé par ses casseroles, et cette fois-ci il s’en mordrait les doigts plus durement qu’à l’accoutumée. Et cette gonzesse, Vitto en était convaincu, ne pouvait pas se montrer conciliante pour une autre raison que celle de vouloir endormir la vigilance de son cadet, selon lui beaucoup trop naïf pour son propre bien malgré le passé de délinquant qui laissait croire le contraire. Puis laissant passer quelques secondes, durant lesquelles ses doigts avaient glissé nerveusement autour de son verre de bière en y laissant des sillages dans la couche de condensation, et que la transpiration qui lui collait jusque-là à la peau lui donnait maintenant la sensation de frissonner, l’italien avait ouvert la bouche à deux reprises sans que rien n’en sorte, avant de maladroitement finir par demander « Et il … enfin, elle. Elle … comment elle s’appelle ? » sans trop comprendre encore d’où lui venait cette soudaine vague d’appréhension, en attendant la réponse de Nino.
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Message(#)need you now - Vitto EmptyMar 16 Juil 2019 - 10:52

Ca commence à faire un moment que l’italien bosse pour l’association Beauregard et il a l’impression qu’ils pèsent tellement à Brisbane que tout le monde est censé les connaitre. Cette famille qui s’est reproduite à vitesse éclaire et qui d’après l’italien compte pas mal de mômes dans le coin. Il se faisait discret quand même, pour le moment faut croire que les frangins ne savaient pas que c’est lui le père mais comme les nouvelles allaient vite, il restait sur ses gardes. Il ne serait pas étonné de voir l’un d’entre eux débarquer à l’association pour lui foutre un poing dans la gueule. Genre « toi pauvre minable, t’as touché à ma sœur et tu vois la merde dans laquelle tu nous mets… » Nino était certain que c’était devenu un problème familial, cette naissance. La famille qui pèse tellement que ca fait de l’ombre au tableau un enfant né sans père. « Mais raison de plus pour être sur tes gardes. C'est quoi les bails avec cette fille, elle a du fric ? » Vu la tête que Nino fait en réponse, c’est assez clair. Ouais, ca brasse pas mal de pognon dans l’coin. A se demander comment on peut gérer une association avec autant de fric même. C’est pas censé être galère en ce moment pour les associations ? Y a pas un bruit qui court et qui dit qu’il y a plus de thune dans les caisses ? Pas pour les Beauregards en tout cas, ils en ont fait un beau business, du cancer. Chacun sa façon de voir les choses mais se faire des tunes sur le dos de gens qui vont crever, c’est pas joyeux tout ça. Eux ils vont tourner ça autrement : apporter son soutiens aux malades et aux familles, les aider à vaincre la maladie blabla mais y a combien de chance de survie, en vrai ? « Si tu veux mon avis, tu devrais quand même commencer par t’assurer que cette gamine est bien de toi. Et si là il s’avère que c’est le cas, faire les choses dans les règles au cas où elle déciderait de te couper l’herbe sous le pied … Juridiquement parlant, j’entends. » Nino avait pas bien réfléchis à ça, à vrai dire à partir du moment où Kath lui avait dit qu’elle était enceinte de lui, il l’avait cru sur parole. Même s’il avait pas bien accueilli la nouvelle, à aucun moment il avait remis sa parole en doute et pourquoi elle aurait mitonné à ce propos ? C’est quoi le but ? « Parce qu’on sait tous les deux ce qui se passera si un beau jour elle décide qu’elle ne veut plus de toi dans le tableau. » Le cadet se frotte le crâne, il s’attendait pas à avoir une conversation si sérieuse et surtout si posée avec son frère alors qu’il lui pose ce genre de question, les réponses sont assez flou. « Et il … enfin, elle. Elle … comment elle s’appelle ? » Nino le regarda un instant sans comprendre de qui il parlait ? Katherine ? Et après deux secondes, il capta. « Lucia. » un prénom italien que Katherine lui avait donné en raison des origines de son père. « C’est même pas moi qui ai choisi le prénom… » il n’avait nullement été concerté même pour ce choix là. « Au moins, c’est italien. A défaut d’avoir mon nom de famille… » Nino remettait doucement les pièces du puzzles en place, et ca foutait un joyeux bordel dans sa tête. « Du coup, quoi ? J’vais un test ADN ? » ca lui semblait ridicule… « J’me suis même pas posé la question de savoir si elle était vraiment de moi, j’vois pas bien l’intérêt de Katherine à m’dire des conneries, surtout qu’elle tient à ce que j’reste quand même à distance… » même si petit à petit elle lui lui accordait un peu plus de place auprès de sa fille. « C’est vrai que j’l’ai pas reconnu… j’sais même pas où aller pour faire ça. Et j’dois surement avoir besoin de l’autorisation de Katherine… » ces questions importantes qu’il s’était même pas posé alors qu’il comptait justement sur sa fille pour demander la nationalité Australienne. L’italien commençait à être nerveux sur sa chaise et ça se traduisait par une jambe qui n’arrêtait pas de sautiller. « J’vais aller la voir… » et maintenant, ca semblait être comme une évidence, c’était maintenant ou jamais.
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Message(#)need you now - Vitto EmptyDim 11 Aoû 2019 - 3:46

Allez savoir comment Nino était parvenu à pêcher un gros poisson – et par « gros poisson » Vittorio pensait surtout au fait qu’à en juger par l’expression arborée par son cadet lorsqu’il avait posé la question, la supposée mère de sa toute aussi supposée progéniture n’était pas le genre qui mangeait des pâtes les dix derniers jours du mois. Soit, au fond cela ne changeait rien au problème, et même selon l’italien cela avait tendance à le justifier d’autant plus : si Nino n’assurait pas ses arrières, il serait celui sur qui les choses retomberaient. Et puisqu’il y avait fort à parier qu’il ne s’était pas vanté auprès de sa conquête de bonne famille de ses antécédents judiciaires, il avait tout intérêt à s’assurer de ne pas devenir le dindon de la farce avant qu’elle ne l’apprenne. Mais Vittorio réagissait là en juriste plutôt qu’en frère aîné, quand bien même c’était probablement le second plutôt que le premier auquel Nino avait donné rendez-vous ; Il ne savait simplement pas comment faire autrement, et peinait à appréhender la situation par un autre prisme que celui-ci. Après quelques secondes d’hésitation et un ton maladroit, pourtant, l’italien s’était risqué à demander son prénom, obtenant d’abord de son frère un regard circonspect qu’il avait interprété à tort comme de la méfiance, mais à la suite duquel il lui avait néanmoins répondu « Lucia. » Surpris, Vitto avait laissé son cadet ajouter un peu précipitamment « C’est même pas moi qui ai choisi le prénom … » comme s’il voulait s’en justifier, avant d’admettre néanmoins « Au moins, c’est italien. À défaut d’avoir mon nom de famille … » avec l’air de vouloir s’en contenter, faute de mieux. Passant sur le fait que cette Beauregard lui faisait de plus en plus l’effet d’être une harpie, le juriste s’était entendu murmurer d’un ton plus doux que lui-même ne s’en serait cru capable « C’est joli, Lucia. » Un sourire maladroit s’était étiré sur son visage, le sourire de quelqu’un qui voulait être encourageant mais ne l’avait plus été depuis tellement longtemps qu’il ne savait plus vraiment comment s’y prendre. Un ange passe. Après quoi, semblant vouloir lui aussi revenir à des considérations plus pratiques – et moins difficiles à appréhender – Nino avait questionné « Du coup, quoi ? J’fais un test ADN ? » Cela semblait en effet être un bon début, aux yeux de Vitto. « J’me suis même pas posé la question de savoir si elle était vraiment de moi, j’vois pas bien l’intérêt de Katherine à m’dire des conneries, surtout qu’elle tient à ce que j’reste quand même à distance … » Katherine, c’était donc ainsi que ce nommait la génitrice. Eh bien Katherine était une harpie doublée d’une égoïste, pour ce qu’il en voyait, et sans doute l’aurait-il même fait remarquer si Nino n’avait pas repris aussitôt « C’est toi qui vois … » lui avait en tout cas indiqué Vitto, bien qu’il soit difficile au ton qu’il employait de ne pas deviner quel était son avis sur la question. « Mais comme la confiance a l’air de régner de son côté, je me méfierais un minimum, si j’étais toi. » Ce n’était que son avis, néanmoins, et quand bien même il ne trouvait pas le moment opportun pour le rappeler Vitto n’était pas sans savoir que son frère ne prenait en compte son avis que lorsque cela semblait l’arranger. « C’est vrai que j’l’ai pas reconnu … j’sais même pas où aller pour faire ça. Et j’dois surement avoir besoin de l’autorisation de Katherine. J’vais aller la voir … » semblant à la fois perdu dans mille pensées simultanées et en proie à une nervosité de plus en plus facile à observer. « T’as besoin de l’autorisation de personne, pour commencer. Si t’es le père de cette gosse t’as autant de droits que sa mère, quoi qu’elle t’en dise … Elles ont voulu l’égalité hommes-femmes, non ? Bah faut assumer. » Définitivement plus à l’aise dans la peau de celui qui distribuait des conseils juridiques que dans celle du frère aîné supposé faire preuve de sentimentalisme – une chose dont Vitto manquait parfois cruellement – le barbu s’était penché vers le sac posé à ses pieds pour sortir un stylo de l’une des poches, et avait attrapé une serviette en papier dans le distributeur métallique posé sur un coin de leur table. Y griffonnant l’adresse internet du portail juridique du Queensland, il avait listé en dessous les quelques étapes à ne pas brûler et finalement poussé le tout en direction de son frère « Tu suis ça. Une chance pour toi que j’écoute même dans les matières qui ne m’intéressent pas. » Qu’ils soient en Australie ou en Italie n’y changeait rien, Vittorio ne démontrait en effet pas le moindre intérêt pour le droit de la famille – rien de vraiment étonnant sans doute, comme tenu du schéma familial dans lequel il avait évolué. « Faudra que la paperasse soit signée par un juriste, avant que tu la renvoies. Mais ça je peux en faire mon affaire … » Et ce serait mal connaître l’italien que de penser qu’il aurait le moindre scrupule à se pointer chez Brody & Associates pour exiger du seul Brody présent qu’il s’y colle et lui rende ce service ; Des services, Benjamin lui en devait suffisamment pour les dix prochaines années, ne serait-ce que pour le remercier de ne pas avoir laissé couler le cabinet durant sa convalescence. « … enfin. Si tu veux. » Pris dans sa réflexion, l’aîné réalisait seulement après coup qu’à aucun moment son frère ne lui avait signifié vouloir de son aide. Sans doute trop habitué, désormais, à ce que Vittorio ne le laisse se débrouiller seul. Mais Vittorio avait aussi fait une promesse, et d’un ton qu’il voulait encourageant il avait ajouté « La dernière fois, je t’ai dit que si t’étais prêt à te ranger et à faire les bons choix et que tu avais besoin d’aide, je serais là. J’étais sérieux. » son regard s’ancrant dans celui de Nino comme pour le persuader de lui faire confiance. Parce que c’était lui, tentant maladroitement d’appliquer les principes du pardon et de la miséricorde qu’il trouvait si nobles dans la Bible, mais qu’il avait cessé d’honorer lorsqu’il était question de son frère. Il était peut-être temps que les choses changent.
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Message(#)need you now - Vitto EmptyLun 19 Aoû 2019 - 21:39

« C’est joli, Lucia. » il hocha la tête l’italien, c’est vrai que ca lui plaisait ce prénom. Que ça lui rappelait personne qu’il avait détesté dans sa vie à Scampia, et ca c’était déjà pas mal. Il aurait pas supporté d’avoir une gamine qui porte le nom de son ex par exemple, ou de cette garce de Agostina qui l’emmerdait autant que possible à l’école, ou encore leur cousine Iona qui allait chialer dans les jupes de leurs mères dès qu’il la faisait un peu chier aussi. Quelle conne celle là. A l’heure qu’il est, Nino est certain qu’elle était dans une cave entrain d’attendre de se faire fourrer pour avoir sa came, on est loin de la peste qui pleurait pour un oui ou pour un non. Et il allait même pas se plaindre de son sort, si c’était vraiment le destin qui l’attendait. Il l’aime pas, il y peut rien.
Lucia c’était joli, c’était doux et c’est tout ce qu’il espérait pour sa fille, avec une belle vie, avoir un bel avenir. Et il était persuadé que ça, Kath et sa famille pourrait lui offrir. Il était persuadé qu’elle allait bien grandir, qu’elle allait faire de longues études et qu’elle aura une belle carrière devant elle. Il la voyait déjà journaliste ou médecin, pas avocate, les avocats ils ont le diable en eux. Il les aime pas. Il veut pas qu’elle ai avoir avec la justice. Qu’elle reste loin de tout ça. Peut être bien qu’elle sera la futur directrice de l’association Beauregard, peut être qu’elle va régner sur un empire et que Nino il pourra être que fier d’elle. De toutes façons, il sera fier d’elle quoi qu’il arrive mais si seulement il pouvait la protéger de tous les dangers. Si seulement il pouvait l’éloigner de tout ce monde qu’il fréquente, le monde avec qui il a jamais su couper les ponts, il flirte encore bien trop avec l’illégalité, il est attiré, il aime ça aussi. Il se tien à l’écart mais c’est compliqué, il est jamais très loin.
Il demande à Vitto si c’est approprié de faire un teste ADN alors qu’il a même jamais douté de la parole de Katherine, elle a beau le tenir pas mal à l’écart, elle l’interdit pas pour autant de voir sa fille. Pourquoi elle ferait ca si c’était pas lui le père ? « C’est toi qui vois … Mais comme la confiance a l’air de régner de son côté, je me méfierais un minimum, si j’étais toi. » Il sait même pas comment s’y prendre. Faire une prise de sang ? Foutre cette foutu tige dans sa bouche pour prendre sa salive ?  « Kath va mal le prendre si j’lui dis que j’veux avoir des preuves de ma paternalité… » elle serait capable de le faire culpabiliser. « Quoi Nino, tu me prends pour qui ? » ponctué d’un « vas te faire foutre. » sans doute. « T’as besoin de l’autorisation de personne, pour commencer. Si t’es le père de cette gosse t’as autant de droits que sa mère, quoi qu’elle t’en dise … Elles ont voulu l’égalité hommes-femmes, non ? Bah faut assumer. » Il avait raison le grand frère, Nino avait autant de droit sur la gamine que Kath n’en avait. « Tu m’étonnes qu’elle va assumer… » et s’il en avait aucune idée de comment s’y prendre, il finirait par le savoir. Et il comprenait pas très bien ce qu’il faisait, mais regarder Vitto griffonner quelques information sur une serviette en papier, qui ressemblait plus à du journal qu’à quelques chose pour s’essuyer le visage. Ca faisait le taf. « Tu suis ça. Une chance pour toi que j’écoute même dans les matières qui ne m’intéressent pas. » il prend le papier et y jette un œil, il y comprend rien là comme ça mais il suivrait bien les étapes indiqués par son frère. « Faudra que la paperasse soit signée par un juriste, avant que tu la renvoies. Mais ça je peux en faire mon affaire … » le cadet hocha la tête, il en revenait pas que son frère était vraiment entrain de lui donner un coup de main pour régulariser sa situation. Nino démontrait rien mais il était réellement touché par ce que faisait Vitto. « … enfin. Si tu veux. » un peu qu’il veut. « La dernière fois, je t’ai dit que si t’étais prêt à te ranger et à faire les bons choix et que tu avais besoin d’aide, je serais là. J’étais sérieux. » et finalement, il se pencha au dessus de la table pour faire une accolade à son frère. Une accolade comme ca faisait longtemps qu’ils en avaient pas eu, plutôt habitué à en venir aux mains les dernières fois qu’ils avait été en contact physique. « je sais pas comment mais j’te revaudrai ça Vitto ! » et il se recule à nouveau pour reposer son cul sur sa chaise. Et après cette marque affective, l’italien était presque gêné, quitte à plus savoir comment se comporter face à son frangin. « tu sais que j’ai pas mal réfléchi… quand j’suis arrivé ici et que tu m’as dis que j’étais coupable de la mort de maman. » il l’avait pas vraiment dit dans ces termes là, mais Nino avait directement pris l’accusation pour lui. « J’sais que j’ai merdé, chaque instant à Scampia… j’sais que Vince est dans son lit à cause de moi et que mes excuses ne ramèneront jamais personne à la vie ou dans son état normal… » le poing de l’italien se serrait sous la table, rongé par la culpabilité depuis longtemps. « j’vais arrêter les conneries, j’vais arrêter de penser qu’à moi un instant… » et il évitait le regard de son frère. «  Pour Lucia… »
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Message(#)need you now - Vitto EmptyMar 1 Oct 2019 - 8:04

Il essayait de ne rien en montrer, ayant véritablement à cœur de ne pas jeter de l’huile sur le feu d’une situation qui – pour une fois – ne semblait pas vouée à finir comme toutes les précédentes entrevues entre son frère et lui, mais Vittorio ne pouvait néanmoins s’empêcher de juger en silence l’attitude de soumission que Nino semblait avoir décidé de cultiver à l’égard de celle qui avait eu la judicieuse idée de lui pondre un môme. Voyou de base toute sa vie, roi de l’embrouille par excellence, mais se faisant tout petit au moment d’opposer « Kath va mal le prendre si j’lui dis que j’veux avoir des preuves de ma paternité … » d’un ton incertain, le même que Vitto ne se souvenait avoir entendu de sa bouche que deux décennies et demi en arrière lorsque leur mère décidait subitement de jouer au parent pendant vingt-quatre heures et se mettait à les sermonner pour Dieu sait quelle broutille sans importance. Faute de pouvoir lui partager le fond de sa pensée, le juriste s’était donc contenté d’un haussement d’épaules supposé rappeler ce qu’il avait dit juste avant : c’était à Nino de voir, au fond c’était lui le principal concerné … Vittorio ne faisait que donner un conseil, pour ce que ça valait. « Tu m’étonnes qu’elle va assumer … » avait néanmoins fini par rajouter Nino d’un ton un peu plus décidé, lorsque son aîné avait pris le parti de titiller leur machisme commun dans l’espoir d’une réaction un peu plus digne des bonhommes qu’ils étaient. Toujours piquer le mâle dans sa virilité. Griffonnant à la va-vite des instructions sur un bout de serviette en papier, lancé en pilotage automatique sur le mode avocat comme il avait trop peu d’occasions de le faire désormais, il s’était repris un peu maladroitement en réalisant qu’il allait un peu vite en besogne – Nino n’avait plus douze ans, et plus rien ne l’obligeait à prendre les conseils et les tentatives d’aide de son aîné pour argent comptant. Pour la première fois depuis longtemps, pourtant, Vitto avait la sensation de vouloir aider son frère non pas par obligation filiale mais parce qu’il en avait véritablement envie ; Parce qu’il sentait Nino à un nouveau carrefour de sa vie et qu’il voulait l’aider à prendre la bonne direction, cette fois-ci. Mais là où le cadet aurait légitimement pu se sentir frileux, il avait bondi de sa chaise pour entraîner son frère dans une accolade ayant totalement pris le juriste au dépourvu. « Je sais pas comment mais j’te revaudrai ça Vitto ! » Ce n’était pas vraiment leur manière de faire, les effusions et les démonstrations d’affection ce n’était pas vraiment ce dans quoi ils avaient été élevés, et se toisant un court instant par-dessus la table les deux frangins s’étaient rassis à leur place, Vittorio se fendant d’un « Contente-toi de rester loin des embrouilles, c’est tout ce que j’te demande. » un peu bourru contre balancé par le sourire maladroit qu’il y avait associé. Maintenant plus que jamais attendait-il de Nino qu’il ne cède pas à ses vieux démons, s’il espérait enfiler un costume de père et faire mieux que leurs géniteurs respectifs. « Tu sais que j’ai pas mal réfléchi … » Ayant marqué une pause, son frère avait repris d’un ton penaud « Quand j’suis arrivé ici et que tu m’as dit que j’étais coupable de la mort de maman. » Secouant la tête, déjà prêt à l’interrompre, Vitto avait été pris de court par son cadet, visiblement désireux de ne pas se laisser couper dans son élan de sincérité. « J’sais que j’ai merdé, chaque instant à Scampia … j’sais que Vince est dans son lit à cause de moi et que mes excuses ne ramèneront jamais personne à la vie ou dans son état normal … » Sentant sa gorge se serrer, le juriste avait baissé les yeux sur son verre d’un air sombre. Preuve qu’il avait été guidé par une colère aveugle, il n’était pas capable de se rappeler avec précision les mots qu’il avait assenés à Nino deux ans plus tôt – mais il se connaissait, lui et sa tendance à utiliser les mots comme la plus tranchante des lames pour blesser sans se salir les mains. A Scampia on appellerait ça un lâche … Mais au diable Scampia, in fine. « J’vais arrêter les conneries, j’vais arrêter de penser qu’à moi un instant … Pour Lucia … » Lorsqu’il avait relevé les yeux vers lui, Vitto avait pu constater que son frère regardait ailleurs lui aussi. Comme si dire les choses était déjà bien assez difficile pour ne pas vouloir en plus se confronter à un regard quel qu’il soit et risquer d’y lire des choses qu’il préférait ne pas lire. « Maman a creusé sa tombe toute seule. Elle a jamais eu besoin de nous pour ça. » Ils l’avaient aimée, assez pour pardonner et fermer les yeux sur ce qui faisait sans doute d’elle une mauvaise mère, mais il était temps de l’admettre, et en cela sa mort avait moins valeur d’injustice aux yeux de Vitto que celle de Vince – qui ne l’était pas encore, mort, mais souvent l’italien se surprenait à penser qu’il aurait mieux valu. Et cette rancœur-là, celle que nourrissait l’italien envers son frère concernant le sort de Vince, il ne s’en était pas encore débarrassé et continuait de la sentir comme un poids mort dans un coin de sa poitrine. « Tu sais ce que je trouve ouf … ? » Volontairement, il avait relégué Vince dans un coin de son crâne, et préféré clore le sujet. « Tu parles déjà plus comme un daron que les deux nôtres réunis. » Étirant ses lèvres avec amusement, et une pointe de bienveillance comme il n’en avait pas fait preuve avec son frère depuis l’adolescence, il avait levé son verre dans la direction de Nino pour l’inviter à trinquer « À tes bonnes résolutions ? » Ou plutôt non : « À ton nouveau départ. » Ou même à Lucia, mais encore bien trop abstraite et dénuée d’existence propre aux yeux de Vitto, l’idée ne l’avait pour ainsi dire même pas effleuré – une chose après l’autre, et pas trop vite en besogne.
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