I wanna fuck you slow with the lights on, You're the only one I've got my sights on. Type of sex you could never put a price on, I'll take it off, you're the one I'll roll the dice on
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La tape sur l’épaule que lui administre cet inconnu le fait sursauter, renversant au passage le contenu de son verre sur le sol miteux et déjà couvert d’alcool collant de la boîte Joey prend quelques secondes avant de se retourner. « Sale con. » Le poing atterri sur la mâchoire du blond avant que les deux neurones dans son crâne de se connectent pour additionner deux plus deux. S’en suit la douleur vive et la plaque qui rougit sa joue presque immédiatement, puis quelques rires au loin qui contraste avec le silence qui s’est fait autour de lui. Les pseudos potes qui ne réagissent bas, qui restent les bras baissés devant la scène et qui roulent des yeux comme pour dire « classic Joey ». Oui, c’est classique, presque banal pour le Lawson, de se faire frapper parce qu’il a regardé au mauvais endroit où que sa main s’est égaré trop longtemps sur les reins d’une demoiselle. Derrière l’apprenti Rocky se tient un jeune homme frêle qui tire sur le bas de sa chemise comme si il voulait disparaître dedans, ce même jeune homme à qui Joey a proposé de se voir plus tard dans la soirée afin de lui donner sa première leçon sur le corps humain. Pervertir les âmes sensibles est un passe-temps qui demande beaucoup de talent. « Mon frère est pas pédé. » Classique, bien que faux. Le petit être faible n’avait pas refusé les avances du Lawson bien qu’il se soit montré très timide, et puis il avait toujours eu ce don pour repérer les marins perdus qui hésitaient entre deux eaux. Joey se relève difficilement, agrippant sa mâchoire douloureuse il arrive quand même à dresser un petit rictus sur son visage abîmé. « Mais non, il aime juste écouter Adam Lambert et regarder Queer Eye ». On peut sentir les fusibles qui s’allument dans le cerveau de Rocky alors qu’il essaie tant bien que mal de comprendre à quoi Joey fait allusion. Il lève un doigt inquisiteur sur le blond qui efface le sourire de ses lèvres tout en levant les bras devant lui pour désamorcer l’accrochage. « Ton frère n’est pas gay, désolé d’avoir perturbé votre soirée. » Joey s’éloigne du groupe et de la massue humaine qui a dû rater quelques branches en descendant l’arbre de l’évolution. Se retournant une dernière fois pour constater que ses « amis » s’étaient complètement dissocier de lui Joey avait quand même adressé un signe de la main au jeune garçon qui, rougissant, aurait sans doute préféré que le ciel s’écroule sur sa tête.
Dans le bus, la joue collée contre la vitre afin d’apaiser la douleur, le blond avait pris le temps d’envoyer un message à Poppy pour lui signifier qu’il débarquait chez elle et qu’elle ne devait pas poser de questions. Elle ne posait jamais de questions, c’était l’un des points forts de leur relation si étrange, en retour Joey ne critiquait pas ses choix – que ce soit pour les hommes ou pour les habitudes alimentaires. Et puis elle aurait sûrement de quoi lui changer les esprits, que ce soit avec des pilules ou des histoires croustillantes sur ses clients que le Lawson adorait entendre. Une brune visiblement éméchée avait pris place à sa droite et se plaignait à voix haute que les tampons n’étaient toujours pas gratuits dans les pharmacies (you go girl). Une minute plus tard il se retrouvait avec du vomi sur la chemise. Les yeux roulants dans les orbites, l’odeur de dégueulis frais imprégné sur ses vêtements et sa peau, le Lawson s'était arrêté quelques mètres avant l'appartement de la brune, hésitant un instant à poursuivre sa route. Se réfugier chez elle était la solution de facilité, une solution qu'il avait toujours accepté sans réfléchir mais qui cachait le fait qu'il ne pouvait pas rentrer chez lui. Poppy était là, il avait vu la lumière de sa chambre depuis la rue et même si elle n’était pas là il avait un double de la clé et pourrait tout bonnement l’attendre avachi sur le lit. Je débarque là. Un simple message sans explications qui laissera tout de même le temps à la jeune femme de faire sortir un potentiel plan cul, bien que ce genre de plans à plusieurs ne l'avait jamais dérangé. Contre la porte il avait frappé un coup sec avant d'entrer comme à son habitude, sans même attendre une quelconque réponse de Poppy. « Ton voisin m'a encore reluqué quand je passais dans l'escalier. » Attrapant une bière dans le frigo et s'installant sur un coussin qui avait sans doute vu passer plus de cul que les bancs du métro Joey avait haussé les sourcils. « C'est creep j'aime bien. »
C’est vraiment la soirée de la glande. Lunettes sur le nez, code du commerce ouvert sur les genoux, j’essaie de compléter un devoir que je dois rendre pour la fin de la semaine et qui me passionne autant que de regarder la machine à laver tourner pendant des heures. Franchement, je ne vais jamais y arriver. Au bout d’une demi-heure j’ai à peine pondu dix lignes et je commence à désespérer. Il est méga tard, je crois que je vais aller me coucher sans diner parce que j’ai la flemme de préparer à bouffer et voilà. Mon portable vibre sur le bureau. Joey qui débarque. Je ne prends même pas la peine de lui répondre, il sait qu’il est le bienvenu, et je ne suis pas mécontente, il me sauve de la soirée la plus déprimante de l’histoire de ma vie et en plus avec un peu de chance il restera la nuit et j’aurais une bouillotte humaine rien que pour moi. Le pied. Il fait trop froid dans cet appart, en même temps je fais des économies de chauffage pour pouvoir m’acheter les nouvelles boots fourrées repérées quelques jours auparavant dans un magasin stylé du quartier huppé de Brisbane. Je me lève quand même pour monter le chauffage vite fait, histoire de ne pas l’accueillir dans un frigo mais ne prends pas la peine de virer mon pantalon de jogging et mon sweat à capuche, seuls vêtements que j’ai actuellement sur le dos. Je fais vite fait glisser mes sous-vêtements et ma tenue du jour dans le panier à linge puisque je les avais laissés à même le sol en rentrant du boulot et j’essaie de me remettre au boulot histoire de dire que j’ai bossé un peu avant qu’il arrive et de me déculpabiliser complètement, mais mon portable ne tarde pas à vibrer de nouveau, m’indiquant que mon colocataire par intermittence ne va pas tarder à se pointer. Cool. En vrai, il me manque quand il n’est pas là, j’ai trop l’habitude de le voir squatter c’est ouf. Ce n’est probablement pas le genre de fréquentation que mes parents adoreraient, mais moi je l’aime à la folie ce mec, c’est un vrai pote et je me fiche complètement de ce que les gens pensent de notre duo. Bon, j’avoue, je crois que je ne kifferais pas des masses le voir débarque à la fac où j’essaie de jouer les petites filles modèles. C’est un détail. Et je crois qu’implicitement il sait qu’il ne peut pas faire partie de cet aspect de ma vie parce qu’il ne m’a jamais fait chier avec ça.
Lorsqu’il arrive, il file directement vers le frigo et se pose sur mon canapé une bière à la main, l’air très satisfait de l’effet qu’il fait à mon voisin. Je délaisse mes cours pour aller vers lui, pas gênée le mois du monde qu’il fasse comme chez lui. C’est un peu chez lui ici, à dire vrai, vu le temps qu’il y passe. « Tu lui as toujours pas refilé ton numéro ? Je crois que c’est un bon coup, en tout cas les filles et les mecs qu’il ramène expriment leur plaisir sans complexe, en général. » L’immeuble n’est clairement pas le bâtiment le mieux entretenu et le mieux construit de Brisbane, j’entends tout ce qui se passe chez mon voisin comme si j’y étais et à dire vrai je m’en balance complet. Si jamais j’ai du boulot à faire, je mets mes écouteurs et la musique à fond, ça passe nickel, parfois je m’amuse à écouter et parfois je vais frapper pour demander des trucs histoire de les couper en plein truc en mode sale garce désagréable, ça me fait marrer. Ou parfois, quand j’ai des clients chez moi, c’est un peu la compétition, je suis sûre qu’il m’entend très bien lui aussi et il a toujours un air vaguement gêné quand je le croise sur le palier le lendemain. Pour moi, le sexe est loin d’être un tabou et pour cause, j’en ai fait mon activité. Lorsque j’arrive près de Joey, l’odeur qu’il dégage me fait plisser le nez. La vache, mais il a foutu quoi ce soir ? Je ne poserais pas la question, je le sais, on ne s’en pose jamais, on se laisse vivre, on kiffe nos moments à deux, mais on ne cherche pas à savoir ce que nous faisons de nos vies privées. Je crois que nous le savons au fond, il n’ignore rien de moi et je crois pouvoir dire sans mentir que je le connais aussi très bien, mais c’est venu à force de se côtoyer et de s’apprivoiser, il n’y a jamais eu d’interrogatoire musclé entre nous et il n’y en aura jamais. Alors je me contente de sortir un nouveau sweat de ma vieille commode. « Enfile-moi ça et mets la chemise dans la machine, je vais en faire tourner une, tu pues la mort, tu vas me faire gerber. » Classe, grâcieuse, adorable… Je m’en fous, il a l’habitude et il ne sera pas contrarié par mes propos, il doit s’en rendre compte lui aussi qu’il sent chacal. « La douche est libre si jamais… » Qu’il prenne une douche ou non, je m’en fous un peu à dire vrai, je propose juste au cas-où même s’il n’a pas besoin de mon autorisation. Je me sens déjà mieux que tout à l’heure quand j’agonisais devant mes cours. Pour une raison que j’ignore sa présence me fait du bien.
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Du bout des doigts il pianote sur le smartphone afin de chercher un nouvel endroit, une nouvelle compagnie pour finir cette soirée qui a si mal commencée, mais tout ce qu’il récolte c’est des appels manqués et un vulgaire « non, lol » que lui envoie une fille dont il a oublié le nom. Tant mieux d’ailleurs, parce quelqu’un qui mets encore ‘lol’ dans ses messages ne peut pas être considéré comme un ami. Alors il fait les cents pas devant l’arrêt de bus dans l’espoir de trouver quelque chose à faire, quelqu’un à aller emmerder. Il tombe sur le numéro de Primrose qu’il connait par cœur et qui semble être la seule porte de sortie à cette soirée de merde. Elle ne posera pas de questions, ne s’inquiétera pas de le voir débarquer avec la gueule en vrac, et c’est la seule chose dont il a envie sur le moment, un peu de calme. Dans le bus le Lawson n’a même pas le cœur au dessin, alors il se contente d’observer les gens autour de lui. A part le conducteur, et c’est tant mieux d’ailleurs, tout le monde à l’air bourré. Du mec costaud et dégarni qui s’endors sur son siège à la brune à la droite de Joey qui cris haut et fort que la société est injuste envers les femmes. Quand elle s’approche du blond il pense que c’est pour l’injurier, parce qu’il a un pénis et que c’est complètement injuste qu’on distribue des capotes dans les lycées mais pas des tampons, prêt à recevoir l’avalanche de méchancetés Joey dresse une oreille attentive vers la jeune femme qui, au lieu de lui exploser les tympans, vomi tout l’alcool et – sans doute – le kebab qu’elle a engloutie au cours de la soirée. Maintenant il à la gueule en vrac et il pue la mort, ça fera une belle surprise à Primrose quand il débarquera l’air de rien dans son appartement. En descendant du bus Joey à une soudaine prise de conscience, car si jamais la jeune femme à de la visite chez elle il devra repartir la queue entre les jambes et ça lui foutrait le moral à zéro. Il s’imagine déjà, marchant dans les rues de ville pour retrouver l’appart de sa sœur qui sent les huiles essentielles et le tofu, rien que cette imagine lui donne envie de dormir sous les ponts, tant pis pour le confort. Il envoie quand même un message à Prim pour lui dire qu’il arrive, qu’elle est au moins le temps de faire dégager ses clients gras mais riche grâce auxquels elle arrive à payer ses études. Dans le couloir il tombe sur le voisin de la jeune femme, l’œil attentif derrière la porte entrebâillée, qui le mate à chaque fois il débarque dans le couloir sans jamais rien lui dire. Si il n’avait pas vu « YOU » récemment Joey aurait trouvé ça plutôt excitant, mais on ne sait jamais, derrière la porte pouvait très bien se cacher un malade mental qui aimait découper des petites parties de chaton pour en faire des chapeaux de poupées.
Frappant un coup contre le montant en bois Joey n’avait même pas pris la peine d’attendre une quelconque réponse de la part de la jeune femme pour s’engouffrer dans l’appartement. Sans même jeter un coup d’œil à Primrose pour voir si elle était vêtue dignement le blond s’était dirigé vers le frigo qui – comme toujours – contenait cette bière qu’il aimait tant. Peut-être le faisait-elle exprès, d’acheter cette marque, parce qu’elle savait que c’était sa préférée. Posant enfin son cul sur un des coussins du canapé Joey avait fait une remarque sur ce voisin si étrange dont il ignorait tout jusqu’à l’apparence. D’après la jeune femme il était du genre à savoir plaisir, et ça ne gênait pas le Lawson d’avoir un admirateur secret, surtout si derrière tout ce mystère ce tenait un jeune éphèbe à la peau mate. « La prochaine fois j’enfonce la porte pour voir si il se branle derrière quand je passe. » C’était dégueulasse, mais ni lui ni la brune n’avait de barrage au niveau de la sexualité, chose qu’ils aimaient bien appréhender ensemble, quelques fois. « T’imagines, ça serait tellement fou. » Il avale une gorgée de la bière sans remarquer que son odeur corporel à envahie la pièce et qu’elle donne le haut le cœur à la jeune femme qui s’est rapproché de lui. « Une fille m’a gerbé dessus, soirée classique. » Pour seule réponse alors qu’il hausse les épaules. La brune n’était pas du même avis et elle le fit remarquer en lui balançant un sweat dans la tronche tout en lui quémandant de se débarrasser de cette chemise dégueulasse. « C’est une technique pour que je me mettes à poil ? » Déboutonnant son haut Joey avait adressé à son ami un sourire de requin avant de se lever pour expédier la chemise sale dans la machine à laver. Le Lawson n’avait aucun complexe, si bien qu’il enleva son pantalon par la même occasion, offrant un spectacle stupide à Primrose alors qu’il déambulait en caleçon devant les fenêtres de la pièce. « Hé ! Le mec d’en face à une nouvelle copine ! » Il connaissait presque tout dans cet appartement, du parquet craquant par endroit au ‘mec d’en face’ qui semblait avoir une nouvelle partenaire sexuelle tous les soirs, il était un peu ici chez lui en fin de compte.
« C’est un conseil ou un ordre, pour la douche ? » Parce qu’il n’avait pas envie de faire encore plus d’effort, rien que le simple fait de porter la bière à ses lèvres lui demandait déjà beaucoup trop d’énergie. « En plus il paraît que les hommes dégagent des phéromones qui rendent les femmes folles. Je ne voudrais pas t’en priver. » Le blond se pavanait au milieu de la pièce, s’arrêtant seulement pour pendre une gorgée de bière salvatrice, et son regard fût attiré par le bouquin que Primrose avait laissé ouvert sur son lit, le code du commerce. Il ne posait jamais de questions à propos des cours de la brune, en retour elle n’en posait pas non plus sur son boulot, du moins sur son absence de boulot, mais Joey était d’humeur taquine. « Rien que le nom me donne envie de me tirer une balle. » Il n’avait jamais été bon à l’école Joey, souvent relayé au fond de la classe, les parents souvent convoqués chez le directeur pour régler des problèmes d’attention, mais il ne voulait pas se mettre en travers du chemin de son amie. « T’as passé ta soirée à réviser ? » Le regard inquiet Joey s’était approché de la jeune femme, avait fait glisser sa main contre la joue chaude de la brune. « Le fait pas trop, ça va te tuer. » Elle était bien plus ambitieuse qu’il ne l’avait jamais été, mais Joey était du genre à foutre la merde dans la vie des autres, et même si il ne voulait pas s’attirer les foudres de Primrose, il ne voulait pas non plus qu’elle oublie de s’amuser.
Je rigole, ce mec me fait marrer, en vrai je suis sûre qu’il fantasme sur mon voisin, ça a l’air de le faire triper de se faire mater comme ça à chaque fois qu’il vient et ça ne m’étonnerait pas qu’un jour il mette un peu plus de temps à arriver que prévu parce qu’il se sera fait sauter dans le couloir du mec avant de débarquer chez moi comme si de rien n’était. Est-ce que ça me dérangerait ? Pas le moins du monde, il vit sa vie et je vis la mienne, quoi qu’il arrive dans nos quotidiens respectifs, on finit toujours par se retrouver et ça me va très bien comme ça, pas de promesses, pas de faux-semblants, juste nous et ce que nous représentons vraiment. J’aime ne pas avoir besoin de donner le change, de prétendre être celle que je ne suis pas, je ne fais aucun effort quand je suis avec lui et il ne me l’a jamais demandé. Nous avons un accord tacite qui fait que nous respectons la personnalité et les agissements de l’autre, c’est parfait à mes yeux. « Et qu’est-ce que tu fais si c’est le cas, tu vas l’aider ? Je suis sûre qu’il adorerait. » Rien qu’imaginer le truc me fait rire de nouveau, mon voisin n’est pas le pire laideron de la terre et Joey se défend bien aussi, je suis sûre qu’ils pourraient bien s’entendre au lit, en même temps, sans jugement aucun, j’ai l’impression que mon pote s’entend bien avec tout le monde au pieu et c’est un peu pareil pour mon voisin vu que je ne l’ai jamais vu ramener deux fois la même personne. Je ne suis pas très physionomiste, certes, mais je pense que s’il avait déjà eu une relation stable, je m’en serais rendu compte depuis le temps. « Faut vraiment que tu fasses quelque chose la prochaine fois, tu te fais du mal à fantasmer comme ça. » Il n’en peut plus, ce n’est pas possible, il va vraiment falloir qu’il se confronte à lui au moins une fois.
Je ne lui pose pas de question sur sa soirée, me contentant de le pousser à changer de fringues pour dissiper l’odeur dégueulasse qui émane de sa personne. Il est bien mignon mais on est dans un studio où les odeurs flottent dans la pièce jusqu’à imprégner les murs tant l’installation est au top et je ne veux pas rentrer tous les soirs en repensant au vomi de la fille bourrée qu’il a un peu trop énervée en soirée. D’ailleurs, je ne pose pas la moindre question sur cette fille, je me fous de ce qu’il s’est passé à dire vrai, il me dit ce qu’il veut bien me dire et ça s’arrête là, point. Heureusement pour moi, il se déshabille quand même, me permettant de respirer un peu mieux à nouveau. « Depuis quand j’ai besoin d’une technique pour que tu te mettes à poil ? Je pensais qu’il suffisait de demander gentiment. » Sourire aguicheur, l’habitude je suppose, en plus apparemment il n’a vraiment pas besoin de mes techniques pour se retrouver nu vu que son jean suit le même chemin que son pull alors que je ne lui en ai absolument pas parlé. « Elle a vomi aussi sur ton pantalon ou t’as juste envie que je te matte ? » Dans un cas comme dans l’autre, la vue n’est pas franchement désagréable mais ce n’est pas comme si je n’avais pas l’habitude, après tout, ce mec n’a aucun complexe, je crois qu’il se balade nu dans mon appartement à chaque fois que je le vois. Il y a même des fois où il débarque quand je suis au lit avec un autre et il s’en balance profondément, ce n’est pas comme s’il y avait des tabous entre nous, on a dépassé ce stade. Je le laisse faire sa vie dans mon appart, ça me va très bien comme ça, et je me marre une fois de plus pendant qu’il fait ses commentaires sur le voisin d’en face. « Sérieux ? Mieux ou moins bien que celle d’avant ? » Faut qu’on arrête de mater, franchement, on a que ça à foutre ? Franchement parfois ouais, c’est plutôt cool de s’introduire dans la vie des gens à leur insu, même si c’est un peu malsain.
Conseil ou ordre, c’est lui qui voit, je ne lui impose rien, je me contente de suggérer. « J’imagine que ça dépend ce que tu as prévu de ta soirée, si tu squattes mon lit cette nuit, prends-le pour un ordre, si tu restes pas, tu fais ce que tu veux. » J’espère qu’il va rester, j’aime quand il le fait et qu’il est près de moi. La solitude ne m’a jamais dérangée et je ne me vois pas du tout vivre en colocation ou en couple, j’ai besoin de mon petit espace à moi et de mon intimité. Mais Joey c’est Joey, il vient quand il veut, repart quand il veut, et quand il se décide de débarquer, j’aime quand ça dure un peu plus longtemps que dix minutes, histoire d’en profiter. Seulement, quand il arrive, je ne sais jamais vraiment pourquoi ni pour combien de temps ni de quoi il a besoin sur le moment, d’un toit ? D’une amie ? De sexe ? Dans tous les cas, ça me convient et je le découvre au fur et à mesure de la soirée. « Perso, je préfère les phéromones sans arrière-odeur de vomi, mais chacun ses goûts, je ne juge pas. » En gros, si tu veux me faire fantasmer, va te laver, je ne peux pas être plus claire. Enfin, sans ses vêtements, il ne sent pas plus que ça, heureusement le truc n’a pas traversé ses fringues ce qui est plutôt une bonne nouvelle pour lui, mais je le taquine un peu, il a l’habitude et en général, ça ne le dérange pas plus que ça. D’ailleurs, lui non plus ne semble pas dérangé puisqu’il continue à se balader dans mon studio, s’arrêtant, contre toute attente, devant mes cours. Je souris quand il envisage de se tirer une balle à cause de mon code du commerce, j’avoue que ça ne me fait pas rêver non plus, raison pour laquelle je me spécialise en droit des familles, mais je n’en dis rien, nous n’avons pas pour habitude de parler boulot ensemble et je ne tiens pas à commencer aujourd’hui. C’est facile entre nous, tellement facile, je sais que sur ce point nous ne serons pas sur la même longueur d’onde alors même s’il n’ignore pas ce que je fais de mes études, je ne m’étale jamais, c’est une règle. Sa main sur ma joue me fait frissonner, je ne me dérobe pas, au contraire. « Yep, pas de plan baise prévu ce soir, alors j’en ai profité pour avancer mes cours, t’inquiètes pas pour moi, je me ménage. » Je suis très investie dans mes études, il n’a pas tort, mais je crois que j’arrive à faire la part des choses. La preuve, je viens de tout laisser tomber juste parce qu’il m’a dit qu’il arrivait, c’est bien la preuve que je suis capable de décrocher. Et je ne regrette pas.
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Primrose c’est la vanne d’évacuation vers laquelle il se tourne dès que le quotidien devient trop chiant ou trop lourd à porter, parce que tout devient plus simple quand ils ont ensemble, parce que les prises de têtes entre eux ne sont que des moyens de palier au fait qu’ils n’arrivent pas à décrire cette relation. Si Joey avait plus d’amis qu’il n’avait de doigts sur les mains il était pourtant sûr que la brune serait la seule à rester le jour où il s’écroulera. Alors c’est vers elle qu’il trompe l’ennui, qu’il se laisse aller à un Joey moins confiant, moins exubérant, se faisant tout petit dans un coin de l’appartement alors qu’il n’arrête pas de repenser au regard lubrique du voisin et à ses yeux qui le déshabillent dès qu’il entre dans le couloir. Avachi sur un coussin, les yeux dans le vide, le Lawson prend du plaisir à être simplement là, sans avoir à en faire trop pour combler les attentes des autres. C’est toujours plus simple quand il est avec elle. Pas de faux semblant, pas de poignées de main visqueuses et grasses à des inconnus qu’il espère éblouir de sa seule présence, juste ce bout d’homme incapable de se faire cuire un œuf qui viens se blottir entre les bras de Primrose. Elle oriente la conversation vers ce voisin dont le regard fait du bien à Joey, même si il joue les incorrigible séducteur au quotidien il prend toujours autant de plaisir à voir les yeux se lever sur lui. « J’avoue que je serais pas contre un quickie avant de venir ici. Il n’a pas l’air dégueulasse, même pour l’épave sexuelle que je suis. » Portant la bière à ses lèvres Joey avait ponctué sa phrase d’un haussement des sourcils puis d’un sourire graveleux, s’imaginant une semaine qui allait, sans doute, se réaliser très vite, et le fait que de son appartement Primrose pouvait très bien les entendre – l’isolation n’étant pas la priorité des propriétaires – rendait les choses encore plus excitantes pour Joey. « Bébé… Je me fais toujours du mal quand je fantasme, c’est le but. » Nouveau haussement des épaules suivi d’un rot qu’il ne cache pas, parce qu’il n’a pas assez de manière pour le retenir mais surtout parce qu’à part rouler des yeux la brune ne lui dira rien, comme toujours. Non pas qu’il prenne l’appartement de son ami pour un dépotoir, loin de là, simplement parce qu’il n’est pas ici pour l’impressionner avec des bonnes manières qu’il n’a jamais eu. « En parlant de fantasme, t’as jamais rêvé de te faire un prof ? » La quarantaine, un physique de dépressif qui rendrait les choses encore plus amusantes, des lunettes délicatement posées sur un nez fin… Le blond avait levé les yeux vers le plafond, absorbé par les images qui défilaient dans son esprit et qui lui donnait des envies de baise dans une salle des profs obscure, oubliant complètement le début de soirée horrible qu’il avait passé et qui lui avait des marques, notamment cette odeur de vomis qui remplissait la pièce et qui semblait dégoûter de plus en plus la jeune femme.
Déboutonnant lentement les boutons de sa chemise, aussi bien pour attirer le regard de Primrose que pour éviter de se foutre de la gerbe plein les doigts, Joey avait décidé de faire tomber le pantalon en même puisque la brune se proposait de faire tourner une machine et qu’il ne disait jamais non à des fringues propres (parce que lui ne savait pas faire tourner une machine). Elle lui adresse un sourire aguicheur en prétextant qu’elle n’a pas besoin d’excuses pour qu’il se foute à poil, chose qu’il ne contesta pas alors que le jean tombait sur ses chevilles. « Tu me connais si bien. » Il lui rend ce sourire qui, d’habitude, n’est réservé qu’aux personnes qu’il veut mettre dans son lit, et même si Primrose et lui sont déjà passés par la case ‘friends with benefits’ ça n’est pas forcément l’idée qu’il a en tête, du moins pas pour le moment, le visage angélique de la brune étant un bon moyen de lui faire perdre la tête. « Girl, arrête de poser des questions et profites du cadeau que je te fais. » Il est loin d’être laid Joey, il le sait, Primrose le sait, tout le monde le sait, alors il n’y a pas de mal à en faire profiter les amis de temps à autres. Et puis il faut bien qu’il rentabilise le forfait à la salle de sport qu’il a trouvé dans le bus, merci à toi Barry Daniels pour cet abonnement gratuit. Debout près de la fenêtre qui donne sur le bâtiment d’en face, la bière toujours dans les mains alors qu’il n’en reste plus que quelques gouttes, Joey profite de la vue pour mater le voisin qui essaie tant bien que mal de dégrafer le soutien-gorge d’une rouquine qui aurait sûrement préféré rentrer chez elle pour mater Netflix plutôt que d’assister à ce spectacle navrant. « Elle est moins bonne je trouve, et puis la pauvre on dirait qu’elle est tombé sur une version du voisin complètement bourré. D’habitude il se débrouille bien mais là on dirait un bébé girafe qui vient de naitre et qui ne sait pas marcher. » Ils étaient médisants, un peu moqueurs mais ce genre de choses les faisaient rire, eux qui n’étaient que des âmes errantes incapables de trouver leur juste place. Primrose insiste pour la douche alors que Joey s’empresse de prendre une nouvelle bière dans le frigo tout en levant les yeux au ciel. D’habitude il prend soin de lui, il n’est pas le dernier à sauter dans la douche et à s’asperger du parfum qu’il vole à sa sœur, mais ce soir il n’a envie de rien d’autre que de s’écrouler et de se laisser happer par les draps du lit de la jeune femme. « Eh bien je vais prendre une douche alors, simplement parce que j’ai très peu envie de rentrer chez moi… et aussi parce que ton shampoing sent bon. » Levant un doigt taquin vers la brune le Lawson descend une nouvelle gorgée de bière avant de s’affaler de nouveau sur le canapé. Certes elle lui a dit de prendre une douche, mais elle ne lui as pas dit quand il devait la prendre, et c’est dans cet espace d’interrogation que Joey trouve son petit plaisir.
« Mes phéromones ne t’ont jamais posés de problèmes avant, je dirai même que tu les aime bien. » Sourire aux lèvres le blond avait levé son postérieur princier du canapé pour rejoindre le petit lit de la jeune femme qu’il connaissait par cœur. Le livre ouvert l’interpelle et l’envie d’en finir avec la vie le prend rien qu’en lisant le titre de l’ouvrage posé contre les draps. Joey n’a jamais été le genre à aimer les études, il les a arrêtées très jeune et n’a jamais voulu les reprendre malgré les menaces de sa sœur, mais il sait que c’est important pour la brune, qu’elle se donne une meilleure chance dans la vie même si elle se tue à la tâche. Le blond ne dit rien, il reste muet, mais au fond il sait qu’elle arrivera à se sortir de ce trou dans lequel elle s’est enfoncée par facilité, elle qui est plus bien maligne qu’il ne le sera jamais. La main du Lawson trouve facilement la joue de Primrose qui frissonne sous son contact mais qui ne s’en défait pas, elle a la peau chaude et les traits tirés. « Je ne m’inquiète jamais pour toi, je sais que tout se passe bien. » S’efforçant d’être un ami convenable à défaut de ne pas sentir la rose Joey dépose un baiser sur son front alors qu’il prend la direction de la salle bain pour enfin répondre aux attentes de la brune. Le caleçon jeté à la vas vite contre le sol il s’enfonce dans la cabine et ouvre le robinet d’eau chaude sans même régler la température. Joey ferme les yeux, apaisé par la chaleur et par cet environnement dans lequel il se sent en sécurité, il laisse son corps se détendre sous le jet. « Tu veux pas qu’on économise l’eau ? » Qu’il balance à travers la pièce sans même réduire le débit de l’eau, incapable de savoir si la jeune femme l’a entendu derrière ce bruit de cascade. « Moi je dis ça pour toi, je pense aux factures. » Il avait juste besoin de compagnie, pas forcément d’attention, mais au moins d’une présence rassurante à ses côtés, pour ne pas finir noyer dans ses propres pensées.
Je suis sûre que mon voisin entend tout ce que nous racontons en ce moment. Avant que Joey arrive, il avait mis la télévision à fond et maintenant qu’il est là, comme par hasard, je n’entends plus un bruit de son côté… A tous les coups, il a son oreille collée contre le mur pour être certain de ne pas perdre une miette de cette conversation. Trop timide pour débarquer. Quel dommage. A mon avis, Joey n’aurait pas dit non à sa venue. Ou peut-être qu’au-delà de sa timidité, il veut seulement Joey et pas le package, ce qui expliquerait pourquoi il n’est jamais venu m’emprunter du sucre pour essayer d’établir un contact. Pas grave. J’ai mon lot de boulets à satisfaire et contrairement à Joey, mon voisin n’est pas mon plus grand fantasme du moment. « Franchement non, t’as pas des goûts trop à chier sur ce coup-là, mais je l’ai jamais vu à poil, faudra que tu me dises si je loupe un truc. » Au pire, s’il vient le sauter quand je suis là, j’entendrais bien si je loupe un truc ou non. Je me crois capable de reconnaitre Joey juste grâce au son, il a été un certain nombre de fois dans mon lit, déjà, et nos relations ne sont pas toujours restées platoniques ce qui n’est pas pour me déplaire parce que même s’il se décrit comme une épave sexuelle, moi je trouve tout simplement que c’est un sacré bon coup, peut-être même mon meilleur. Mais bon, on ne va pas flatter son ego, ça ne me ressemble pas. « Si t’aimes te faire du mal, faut viser un peu plus haut que le voisin alors, c’est du tout cuit avec lui, t’as qu’à claquer des doigts pour l’avoir. » Se faire du mal sans réel challenge, ça marche moins bien, quoi que ce n’est pas en rotant comme un gros porc qu’il va attirer le mec d’à côté mais je me garde bien de faire le moindre commentaire à ce sujet, évidemment. « Je m’en suis déjà tapé un certain nombre au boulot… Il y en a des sacrément désespérés, par contre je n’ai jamais testé avec un de mes professeurs à moi et encore moins dans une salle de cours. Je crois que ça me plairait bien, surtout si on a cours dans cette même salle le lendemain et qu’il est bien mal à l’aise… Je suis monstrueuse. » J’aime l’idée d’avoir un pouvoir sur les gens. Mes professeurs sont en position de force, inverser cette tendance est forcément excitant, et quand il s’agit de sexe, je n’ai aucun mal à imaginer que je pourrais avoir le dessus, sûrement à cause de mon travail qui m’a appris un certain nombre de choses.
En effet, je le connais bien, je ne peux pas le contredire, en même temps, il squatte mon appartement tellement de fois chaque semaine que je commence à peu près à connaitre ses habitudes de vie même s’il en a pas réellement. Parfois, il me donne l’impression d’avoir emménagé ici et puis d’un seul coup il disparait, j’imagine qu’il crèche chez un plan cul ou qu’il a simplement mieux à faire. Lorsqu’il revient, je ne m’informe pas de ce qu’il a pu faire et avec qui pendant son absence, je l’accueille, c’est tout et lorsque je ne suis pas là, il fait sa vie. Nous n’avons jamais eu à discuter organisation, les choses se font naturellement et ça me va très bien. Il m’est arrivé de me faire surprendre au lit avec un client ou un mec rencontré par hasard, mais ça ne m’a jamais dérangée et lui non plus. A contrario, je ne crois pas qu’il se soit déjà permis de ramener quelqu’un chez moi. Est-ce que ça m’aurait réellement dérangé ? Je n’en suis même pas sûre, je ne suis pas possessive en ce qui concerne Joey, je prends ce qu’il y a à prendre. « Bichon… Ça a l’air d’être une épreuve autant pour elle que pour lui. » Dis-je, alors que j’ai rejoint Joey pour mater la partie de jambe en l’air du voisin par la fenêtre. Cette fille est pas trop mal, en plus elle est rousse, j’ai un faible pour les roux en règle générale. « On devrait peut-être aller leur montrer comment on fait… » Ils seraient sûrement ravis de voir débarquer dans leur chambre deux énergumènes tels que nous. « A mon avis, cette première fois sera aussi la dernière, alcool plus stress de la nouveauté, c’est le mauvais plan, je suis sûre qu’il ne va même pas réussir à bander. » Adieu donc jolie rousse, il en trouvera une autre, je ne me fais pas de souci pour lui. Malheureusement pour Joey, le spectacle va donc être de courte durée et de mauvaise qualité, triste histoire.
Je finis par gagner pour la douche même s’il s’affale dans le canapé. Je jubile intérieurement. Il reste pour la nuit, je suis ravie. Je n’exprime pas ma joie de manière claire, mais je suis très contente qu’il prenne cette décision. « Deal. » Il peut prendre tout le shampoing qu’il veut, il sentira toujours Joey pour moi et il n’a pas tort, j’adore ses phéromones et les avoir tout près de moi plusieurs heures d’affilées n’est pas pour me déplaire. C’est paradoxal parce que quand il n’est pas là, je ne ressens pas de manque particulier, notre relation est très étrange de toute façon et depuis le temps, je me suis faite à cette idée. Nous n’avons pas défini ce que nous sommes et je crois que c’est mieux comme ça car notre statut est indéfinissable, tant que ça nous convient à tous les deux, c’est le principal et j’ai l’impression que c’est le cas. « Je les adore. » Franche. Honnête. A quoi bon mentir ? Par contre, le vomi dégueulasse c’est vraiment pas mon kiff, peu importe les phéromones qui accompagnent alors je suis soulagée quand il entre sous la douche, d’autant plus que le sujet scolaire ne m’emballe pas des masses, je ne veux pas jouer les étudiantes modèles devant lui et je ne veux pas qu’il se fasse du souci pour moi. Je m’en sors. Alors qu’il vient d’allumer l’eau, je l’entends me crier un truc et même si je ne comprends pas tout à fait ce qu’il dit car le bruit de l’eau couvre ses paroles, je n’ai pas trop de mal à comprendre de quoi il peut s’agir. Mes vêtements tombent un à un sur le sol et je les pousse du bout du pied pour faire une grosse boule devant la porte de la salle de bain que je franchis déjà nue. La panière à linge attendra. Je me glisse à ses côtés, n’émettant aucune protestation contre la température trop élevée de l’eau chaude qui ruisselle sur mon corps. Sans hésiter, je me colle contre lui, profitant de sa présence réconfortante et de l’absence de vomi. « C’est vachement mieux comme ça. » On est peut-être des paumés mais au moins on est deux… Même pour un court instant, et j’en profite à fond.
I wanna fuck you slow with the lights on, You're the only one I've got my sights on. Type of sex you could never put a price on, I'll take it off, you're the one I'll roll the dice on
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Dans la tête du blond fourmillait déjà des idées cocasses de plan à trois dans le petit appartement de Primrose, le voisin comme élément de surprise dans cette histoire qui viendrait mettre un peu de piment dans la relation entre Joey et la brune, non pas qu’ils en avaient vraiment besoin, simplement parce qu’il était persuadé que cette agencement les ferait beaucoup rire, sur le moment comme des années plus tard. Peu pudique de nature Joey n’avait vraiment aucunes limites avec la jeune femme, elles étaient tombées au tout début de leur relation et il n’avait ni le courage ni l’envie de les redresser, et puis ça leur convenait à tout le deux. Avachi sur le fauteuil, la chemise et le corps puant le vomis cristallisé qui formait maintenant de petites croûtes sur ses vêtements, Joey avait redressé la tête et affiché un sourire de remerciement à la Prim alors qu’elle appuyait le fait qu’il n’avait pas des goûts de chiotte. C’était la vérité, après tout, et le blond avait toujours mis un point d’honneur à ne baiser que des gens un minimum présentable, question de standing. « Si tu veux je prendrai des photos, comme ça tu pourras tout voir… OU MIEUX, une vidéo. » Joey avala une grande gorgée de bière tout en se mettant en tête de relancer sa carrière au plus vite, et le voisin de la brune était le mouton parfait pour ce genre de chose. « Dire que j’ai toujours pas eu d’appel de Brazzers… Je commence à croire que ma queue ne fait plus envie à personne…ça la rend triste. » Il était peut-être dépassé Joey, des milliers de vidéos sortaient tous les jours sur les plateformes et la sienne commençait à dater, se faisait vieille pour une communauté cherchant toujours la nouveauté. Les rêves de cinéma du blond n’aboutissaient a rien à part quelques castings pour de petits rôles de figuration qui n’arrivaient pas à satisfaire l’égo surdimensionné du blond qui se voyait déjà comme la prochaine tête d’affiche d’une série à la mode. Voilà, maintenant il était triste et n’avait qu’une envie, se noyer dans la bière et dans les bras de la jeune femme qui arrivait toujours à lui faire voir le bon côté, peu importe à quel niveau il était tombé. « Justement, ça m’excite quand c’est facile. Plus les victimes sont délicates et innocentes plus je prends mon pied. » Il avait redressé les yeux vers Primrose avant de laisser échapper un rôt sonore. « Sauf avec toi… c’est un vrai challenger girl. » Et il le prenait, son pied, avec la brune. C’était peut-être l’assurance qu’elle dégageait au lit ou bien sa passion trépidante pour le sexe bien exécuté, mais de toutes les femmes avec qui il avait couché la jeune femme restait son meilleur coup, hands down.
C’est pour ça qu’il ne fut pas étonné d’apprendre qu’elle avait déjà couché avec des profs, après tout elle était du genre à attirer les dépressifs en manque de sensations fortes, et elle ne disait jamais non à un coup vite fait bien fait. « Je te trouves loin d’être monstrueuse, et puis avoue que ça te donnerait un sentiment de puissance, comme quand je me suis fait un directeur de casting. » Il n’avait pas eu le rôle quand même mais au point il avait posé ses pions auprès de l’homme qui n’avait eu de cesse de le harceler pendant des semaines. « On est peut-être des monstres en fin de compte. » Une phrase vague jetée à qui voulait bien l’entendre alors qu’il penche la tête vers le plafond. Après tout l’un comme l’autre n’avait aucun remords à se servir des gens pour atteindre leur but et satisfaire leurs envies, Joey jouait avec tout le monde, aussi bien les inconnues qui entraient dans sa vie que sa pauvre sœur qui se retrouvait à faire un job de baby-sitting alors qu’elle avait sa propre vie, chaotique certes, mais que la présence de son frère dans son appartement n’arrangeait pas. Ça fait maintenant plus d’une semaine que le blond n’a pas foutu un pied dans le loft de son aînée, elle ne s’en inquiète pas, le laisse déambuler dans les rues sans se poser la moindre question, et il reste persuadé qu’elle ne viendrait pas le chercher le jour où il aura besoin d’aide. Se relevant, en caleçon après avoir jeté ses fringues à Primrose pour qu’elle puisse enfin respirer, Joey s’était positionné devant la fenêtre pour assister au navrant spectacle qu’offraient le voisin et sa nouvelle conquête. Il était rond comme une queue de pelle, incapable de dégrafer le soutien-gorge de la rousse qui commençait à trouver le temps long d’après le roulement des yeux qu’elle effectuait toutes les dix secondes. « D’habitude il est plus doué. J’ai envie de lui crier des encouragements. » Il s’apprêta à ouvrir la fenêtre quand la brune se positionna à côté de lui pour profiter du spectacle, supputant qu’ils pourraient très bien leur montrer comment faire afin d’éviter que la rousse ne rebrousse chemin. « Ça serait beaucoup trop impressionnant pour eux. » Joey avait dressé un sourire sur son visage tout en passant une main dans le dos de la brune jusqu’à atteindre le creux de ses reins. Plus il passait de temps en compagnie de Primrose plus il sentait monter en lui l’envie de faire plus de soirée, de ne pas laisser les débuts horribles déterminer la fin de la journée. « Il nous avait habitué à mieux. » Haussant les épaules le blond avait retrouvé sa place initiale alors que son amie bataillait toujours pour le pousser dans la douche, poussant un râle de mécontentement Joey avait fini par céder à la pression, simplement parce qu’il voulait rester ici et aussi parce qu’il n’avait pas pris de douche depuis deux jours.
Il entend à peine la phrase de la brune sur les phéromones mais ça le fait quand même sourire, parce qu’il ne peut qu’être heureux en présence de Primrose, peu importe le tas d’imbécilités qu’ils se racontent. Son caleçon trouve rapidement le sol et part rejoindre le tas de vêtements en boule qui jonchent le carrelage de la salle de bain. Il n’y prête pas attention, après tout ça n’est pas son appartement et il n’est pas sûr de réussir à faire mieux que la jeune femme au niveau du nettoyage et du rangement. Sans même prêter attention à la température de l’eau Joey s’enfonce dans la cabine et laisse couler sur son torse un jet d’eau d’une extrême chaleur, ça fait immédiatement rougir son corps qui s’extase de pouvoir enfin goûter à un peu de propreté. Il ne faut que quelques minutes à Primrose pour le rejoindre dans la cabine et se coller à lui, cette présente – dont il ne pensait pas avoir besoin mais qui s’avère lui être nécessaire – suffit à lui redonner le moral. Joey ne ressent aucun malaise à coller son corps contre celui de la brune, prenant soin de dégager les cheveux mouillés de son visage et de ses épaules, passant ses mains chaudes contre la peau de la jeune femme. « Bon, j’avoue que tu avais raison pour la douche. » Sourire aux lèvres le blond s’empare du savon pour le faire glisser dans ses mains puis sur son torse et ses avant-bras avant de venir nourrir l’épiderme de son amie, sans dérangement aucun, la chose la plus naturelle au monde. Un peu perdu, un peu con dans cette situation alors qu’il connait par cœur le corps de la brune, Joey à le regard vague et l’esprit torturé alors qu’il s’applique à laver Primrose comme il l’aurait fait avec un enfant. Il a juste envie de prendre soin d’elle, et même si il ne l’avouera jamais il se complait à avoir ce rôle auprès de la brune, un rôle qu’il sait être le seul à posséder. « Tu es magnifique. » Il ne cache pas son regard qui s’affole sur les courbes de Prim, qui ne se dérobe pas au contact de son intimité, lui qui est tellement habitué à cette relation plus qu’étrange. « Mais tu devrais changer de savon, il n’est pas top et il va me faire la peau tout sèche. » Toujours dans la dérision, dans l’envie de marquer par l’humour cette histoire qui n’a de sens que pour eux et dont il ne parle à personne. Jardin secret caché aux yeux de tous qui ne trouve vérité qu’à leurs yeux de gamins paumés.
Une vidéo de sexe de la part de Joey, ça ne me déplairait pas je crois, même si je suis un peu vaccinée des sextape vu que la seule fois où j’en ai tourné une, on m’a fait chanter juste après. Mais j’ai confiance en Joey et c’est un truc que je retenterais bien avec lui, je suis sûre qu’on serait assez dingue pour se mater ça un soir avec du popcorn, pour n’importe qui ce serait carrément étrange mais pas pour nous. Enfin, en l’occurrence, j’extrapole, il s’agit de Joey et du voisin et non pas de Joey et moi, mais je crois que ça ne me déplairait pas non plus. « Grave, un film de cul exclusif featuring Joey Lawson, je dis oui ! » Malheureusement, sa carrière n’a pas l’air de vraiment décoller, chose dont je n’ai jamais vraiment parler avec lui parce que j’estime que ce n’est pas un sujet avec lequel je serais très à l’aise. Je ne suis pas douée pour rassurer les gens, au mieux je baise pour leur faire croire que ce sont des coups fabuleux et leur redonner un peu d’estime d’eux-mêmes. Mais Joey, ce n’est pas un des cas désespérés qui va sortir les billets qu’il n’a pas pour se payer mes services, c’est bien plus que ça, et ça me fait chier qu’il soit dans le mal. « Tu ne crois pas que tu peux les relancer toi-même ? » Je ne sais pas comment ça marche ces trucs-là, parfois je suis complètement à côté de la plaque, les métiers d’acteurs ne sont pas du tout quelque chose que je connais et que je maitrise. Il a l’air de galérer pour joindre les deux bouts, c’est tout ce que je sais, alors ça me fait chier, par principe, il ne mérite pas ça. « Pour ce que ça vaut, elle me fait envie à moi. » Ce n’est pas classe, mais c’est vrai, Joey est vraiment doué au lit à défaut d’avoir réussi sa carrière d’acteur, il me satisfait moi, je sais que ça ne suffit pas à faire son bonheur mais c’est le seul truc à peu près sympa et rassurant que j’ai trouvé à dire sur le coup, je savais bien que j’étais nulle pour ça. Heureusement, je crois que Joey est aussi plus douée pour plaisanter que pour parler de trucs sérieux, ça me va bien. C’est définitif, j’adore ce mec. « Non mais j’y crois pas ?! T’es en chien sur les jeunes vierges effarouchées c’est ça ? En même temps j’aurais dû m’en douter, ça te va bien. » Je crois que tout lui va bien en fait, pas étonnant que mon voisin fantasme sur lui, j’ai l’impression que c’est le cas de la moitié de Brisbane en fait, ça ne m’étonnerait pas qu’il n’ait aucune difficulté à tirer son coup quand l’envie lui en prend. En revanche, ça me surprend qu’il me considère comme un challenge, je ne lui ai jamais résisté et on s’entend super bien au lit, ce n’est pas comme s’il y avait déjà eu une quelconque difficulté entre nous. Mais d’un autre côté, c’est plutôt valorisant, ça veut dire que je ne suis pas comme tous les autres. « Un challenge ? Ça me plait. » Je suis honnête, comme toujours avec lui.
Je ne suis pas sûre que le fait que Joey ne me trouve pas si monstrueuse que ça doive me rassurer, à tous les coups on est juste aussi monstrueux l’un que l’autre, c’est d’ailleurs ce qu’il a l’air de suggérer un instant plus tard. « Tu t’es fait un directeur de casting ?! Sérieux ?! Et t’as oublié de raconter ça ? C’est obligé que tu aies eu le rôle après ça ! » Bah ouais, sérieusement, qui pourrait résister à ça, franchement ? Comment ça je manque d’objectivité ? Ouais, bon clairement, c’est vrai, j’en manque cruellement. Je sais que Joey est un mec bizarre complètement paumé et qu’il inspire difficilement confiance au premier abord, mais moi j’ai appris à le connaitre et sur certains aspects, j’ai tendance à penser qu’on est très similaires alors forcément mon point de vue est un peu biaisé. Ca fait du bien de rire un peu, beaucoup plus de bien qu’une soirée de révision chiante en tête à tête avec moi-même. Alors forcément, admirer la nouvelle conquête et le plan cul foireux du voisin me semble être la meilleure distraction au monde à cet instant précis. « Arrête, si tu cries par la fenêtre, il va perdre tous ses moyens et non seulement il ne va pas bander mais je suis sûre que sa bite est capable de se rétracter à l’intérieur tellement elle aura la trouille… » Je me marre de ma propre conneries et de celle de Joey. Décidément, il me fait vraiment trop marrer ce mec, et j’ai la chance d’être dans un immeuble pourri avec un vis-à-vis de merde qui me permettre de ne pas payer des factures de télévision hors de prix. « Tant pis, il fera mieux avec la prochaine, en attendant il matera peut-être tes films de cul pour apprendre deux ou trois trucs, s’il ne télécharge pas illégalement, ça te rapportera de la tune. » Il faut voir le côté positif des choses, en tout cas le pauvre voisin n’aura pas envoyé la jolie rouquine au septième ciel, c’est une certitude, mais on ne va pas regarder ça jusqu’à la fin ce serait indécent, même pour nous. En plus, une douche attend Joey que je travaille au corps à ce sujet depuis son arrivée parce que l’odeur de gerbe, ce n’est juste pas possible.
Je ne mets pas longtemps à le rejoindre sous l’eau un peu trop chaude et je sens tous les muscles de mon corps se détendre au contact de sa peau. Un sourire illumine mon visage lorsqu’il m’avoue enfin que j’avais raison, mais ce sourire est peut-être tout autant lié à ses mains qui parcourent ma peau pour dégager mes cheveux. J’ai toujours été étonnée par la tendresse dont il est capable de faire preuve par moments, ça contraste tellement avec son comportement souvent un peu brut et détaché habituel. J’ai appris à apprécier les différents aspects de sa personnalité et à ne pas m’attendre à quoi que ce soit, je le laisse être celui qu’il est tout simplement et j’ai l’impression que l’inverse est aussi vrai. C’est sans doute pour ça que je n’ai absolument aucune gêne alors que je suis nue devant lui. Je n’en ai pas non plus devant mes clients, en réalité, mais je n’ai aucun attachement affectif envers mes clients et ce n’est évidemment pas le cas en ce qui concerne Joey. « J’ai toujours raison. » Je précise sans me départir de mon sourire, c’est faux, évidemment, si j’avais toujours raison je ne serais sans doute pas constamment dans la merde, je ne galèrerais pas à payer mes factures et je ne serais pas cette grosse loque humaine qui donne des envies de suicides à mes parents et à mes frères et sœurs parce que je ne suis pas à la hauteur des attentes familiales. Heureusement, ce n’est pas à ça que Joey pense quand il me regarde, ou en tout cas, il cache bien son jeu. En attendant, je ne sais pas qui de nous deux profite le plus de cette douche forcée. Je ferme les yeux alors qu’il s’applique à savonner tout mon corps sans en oublier la moindre parcelle. Il est appliqué et tendre et à cet instant précis, je me sens bien plus importante que je ne l’ai jamais été aux yeux de quelqu’un. C’est étrange cette sensation alors que nous n’avons pas de relation particulière mais je ne me pose pas de questions et je profite. « T’es pas mal non plus. » Dis-je en réponse à ses compliments. Face à lui, je laisse mes mains parcourir son torse que je connais par cœur, retraçant chaque trait du bout des doigts comme une artiste cherchant à peaufiner une sculpture. C’est tellement facile entre nous, il n’y a pas de faux-semblant, pas de non-dits, en même temps nous n’attendons rien l’un de l’autre, j’imagine que ça facilite les échanges. Pas de projets, pas de plans sur la comète, ça simplifie les choses. « Je rêve, monsieur a la peau sensible. » Je me fous de sa gueule sans scrupule, entrant dans son jeu sans le moindre scrupule. « Pourtant c’est à la vanille de Madagascar, dans les pubs à la télé, ils disent que c’est le top du top, t’es grave difficile en fait. » Il sait tellement que je suis carrément capable de dévaliser un supermarché pour acheter deux tonnes de gel douche et de lui faire passer la soirée sous l’eau pour les faire tous tester sans prendre en considération le fait qu’il râle ce qui ne manquera pas d’arriver. Il ne peut pas nier, mes mains sur son corps sont une preuve suffisante de ce que j’avance. Me rapprochant de encore davantage, j’enroule mes bras autour de sa taille et longe son dos de mes mains, remontant doucement en longeant sa colonne vertébrale. « Elle est parfaite ta peau, moi je ne la trouve pas sèche du tout, pourtant tu l’utilises souvent mon gel douche. » Aucun reproche dans mon ton, il sait qu’il est le bienvenu ici, sinon il n’aurait pas les clés de chez moi de toute façon. Je reste la paumée chez qui il peut trouver refuge tant qu’il veut et ça me convient parfaitement comme ça.
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C’était peut-être ça l’idée du siècle, tourner une vidéo avec la brune afin de relancer une carrière au point mort, se remettre en selle dans les draps d’une personne de confiance qui n’hésiterait pas à se donner à fond pour la caméra. Joey à des images plein la tête, oubliant même jusqu’aux yeux lubriques du voisin qui reste son plan de secours, sait-on jamais que la brune soit occupée il aura toujours quelqu’un vers qui se rabattre pour faire baver des gamins derrière des écrans. Il est sûr qu’elle ne dirait pas non, Primrose, que même malade comme un chien ou en pleine séance de révision elle prendrait les devants pour que la vidéo soit la meilleure possible, se contorsionnant et offrant à la vue de milliers de gens des courbes qu’elle n’a jamais eu peur de montrer. Il est plongé dans ses pensées le Lawson, et c’est la voix muée d’excitation de la brune qui le ramène à la réalité. Sourire aux lèvres il acquiesce d’un signe de la tête, mutin, rendu plus taquin par la bière et la présence de son ami à ses côtés. « Je te ferai une dédicace en pleine action, j’écrirai ton nom sur mon cul. » Dieu sait qu’il en était capable, que la pudeur et la honte ne faisaient pas parti de son vocabulaire pourtant bien développé et qui rien ne pouvait lui enlever de l’esprit que cette idée était, certes fantasque, mais bien plus drôle que toutes celles qu’il avait eu jusque-là. Ça le fait un peu oublier la pente descendante sur laquelle il se trouve niveau boulot, parce qu’il n’y a plus un seul directeur de casting qui ne connaisse pas son visage, mais surtout parce qu’ils en ont toujours marre de le voir débarquer toutes les semaines pour des miettes, un simple rôle dans un pub qu’il demande mais dont la réponse est toujours la même, un non catégorique suivi d’un petit sourire navré. « Le porno c’est cool, et ça rapporte un max quand tu sais placer tes billes. » Il avait dépensé l’argent accumulé à la sortie de son film dès la première semaine, s’offrant plus de cachets qu’un malade en asile, brûlant ses billets dans des fringues qu’il n’avait porté qu’une seule fois et qui se retrouvaient maintenant à hanter le placard. « Mais j’ai envie de plus que ça, tu comprends ? » Joey serait même prêt à tourner dans des comédies romantiques à gerber si ça lui donnait la moindre chance, même si ce soir dans la peau du prince charmant aurait plus tendance à le faire gerber lui. « Au pire je vais m’inscrire sur un site d’escort, ou je deviens l’un de ses mecs qui se branle devant une webcam ». Reportant la bière sa lèvre il avait levé les yeux au ciel, maudissant le destin de l’avoir plongé dans une situation comme celle-ci, quand bien même il se foutait dans le bordel tout seul et ça depuis des années. A le remarque de la jeune femme il ne peut s’empêcher de sourire, accompagnant son rictus par une main posée droit sur son cœur. « Aww, tu viens de lui redresser le moral. »
La moue enfantine du blond ne se rétracte pas alors que la conversation s’oriente de nouveau vers le voisin et sa tête de puceau timide qui rend Joey tout excité, parce que les proies faciles et les cas désespérés ont toujours été sa tasse de thé. « Que veux-tu, j’aime pervertir les âmes sensibles… » Le blond avait haussé les épaules tout en balançant sa tête sur le dossier du canapé. Il avait toujours eu se penchant pour les gens timides, peu sûr d’eux à qui il faisait voir que la vie était bien plus marrante quand on y mettait du piment, et c’était peut-être aussi pour ça qu’il n’arrivait jamais à se poser avec quelqu’un, la tentation étant toujours trop forte autours de lui. « Bien sûr que tu es un challenge ! T’as jamais remarqué que je m’appliquais avec toi, parce que je veux te laisser une bonne impression à chaque fois ? » C’était la vérité, parce qu’il se pourrait pas supporter le regard malicieux et acéré de Primrose si il venait à être décevant au lit avec elle et qu’il en entendrait parler pendant des semaines voire des mois. Le compteur de décibels explose quand la brune apprend que son ami s’est déjà fait un directeur de casting, et le ton de surprise dans sa voix ainsi que l’octave qu’elle emploi fait sursauter Joey. « Wow, doucement, t’as failli m’exploser un tympan. » Le doigt du blond vient gratter dans son oreille pour appuyer ses paroles alors qu’il se redresse un peu dans le fauteuil. « Dis-toi que j’ai même pas eu le rôle… Une infamie si tu veux mon avis. » Grande drama queen il lève les yeux au ciel même si les paroles de Primrose, qu’il sait sincères, lui redonne le sourire. Joey pourrait très bien commencer une carrière d’artiste de cirque ou de peintre que la brune serait quand même derrière lui pour lui prodiguer des mots d’encouragement, et ça le rassure de savoir que dans le foutoir de sa vie il peut compter sur elle pour se montrer d’un soutien sans failles. « En plus il avait les cheveux gras… » Que le blond rajoute avant de se lever pour observer le voisin d’en face qui galère à défaire les boutons de son jean en même temps que de dégrafer le soutien-gorge de son amie du soir. Le blond à envie de lui crier des encouragements à lui aussi, de lui montrer que tout est possible même bien bourré, mais il se ravise alors que Primrose affiche un sourire sur ses lèvres en le rejoignant. « Pauvre petit homme. » Leur rires s’entremêlent alors qu’ils lâchent enfin le voisin des yeux, conscients que leur présence n’allaient que déranger encore plus sa prestation, aussi pathétique soit elle il avait quand même le droit d’essayer, quitte à se prendre une baffe de la part de la rousse. « Je vais écrire le lien de ma vidéo sur un bout de carton et l’afficher sur ta fenêtre à la vue de tous. » C’était une idée comme les autres, et puis la brune n’aurait de toute façon par le courage de l’en empêcher si jamais ça venait à se réaliser. Le nombre de vues s’effondraient de jours en jours et les commentaires devenaient de plus en plus négatifs. « Même si ça me rapporte que 20$ » Ce que Joey gagnait en moyenne chaque fois grâce aux nombre de visionnage et qui lui servait principalement à se nourrir dans les fast food de la ville, à défaut d’aider sa sœur à payer un loyer exorbitant pour un si petit appartement.
Quand il saute dans la douche c’est pour montrer à Primrose qu’il compte bien passer le reste de la nuit ici, alors il se fait galant, approuve les paroles de la brune qui le travail au corps depuis qu’il est entré dans son quotidien sans y être inviter. L’eau chaude le ressource, lui fait oublier un début de soirée désastreux et le plonge dans un tourbillon rassurant, il ne sera pas seul ce soir et il aura les bras de la brune pour abris. Elle le rejoint sans poser de questions, de la façon la plus naturelle au monde, sans barrière ni apriori, parce que ça marche comme ça entre eux et qu’ils n’y voient aucuns inconvénients. Un sourire s’étire sur les lèvres de l’acteur alors qu’il stipule avoir toujours raison, et même sur ce coup là elle n’est pas en tort, Primrose se voit souvent confier le rôle de petite voix de la sagesse dans la tête du blond, quand bien même elle est tout aussi diablesse que lui. Personne ne peut dire qui est le plus mature des deux dans cette relation, ni même si l’un d’entre eux rempli ce rôle, mais Joey n’est pas d’humeur à remettre en cause sa place dans cette histoire, tout ce qu’il veut c’est sentir la peau de la brune sous ses doigts alors qu’il frotte de ses paumes sur les courbes de la brune. Là, à ce moment précis, elle est la plus belle qu’il est été donné de voir dans la soirée, sans doute même dans le mois, et rien ne peut arracher Joey aux pensés peu catholique qui lui sautent à l’esprit. Elle se cambre sous ses doigts, minaude devant lui qui se montrer tendre dans ses gestes comme dans ses mots. Primrose ne s’offusque pas du compliment que le blond lui adresse, elle en joue même devant lui, se rapprochant un peu plus afin de ne laisser qu’un infime espace entre leur deux corps. Quand elle pose enfin ses yeux sur lui Joey sent qu’elle ne plaisante pas, que le ton léger et drôle de ce début de soirée à changer et que sa remarque est plus que sincère. Ça le rend gamin, le fait rougir alors même qu’il ne pensait pas en être capable. « Pff.. je suis plus que pas mal. » Bombant le torse pour se donner un peu de contenance Joey savoure les moments partagés et les mains de la brune qui s’efforcent à tracer sur sa peau des lignes succulentes qui lui font dresser les poils sur les bras. Pestant contre le savon, bien trop sec, de la brune le Lawson n’arrive pourtant pas à enlever le sourire de ses lèvres alors qu’elle le taquine encore et toujours. « Bien sûr que j’ai la peau sensible, je suis comme un enfant qui vient de naître. » ça plus toutes les séances d’UV qu’il s’est offert sur le dos de sa sœur et qui ont maltraités sa peau, pas comme si il en avait quelque chose à faire.
« Toi tu t’es encore fait avoir par les promotions au supermarché. » Que le blond ajoute à la conversation, gardant ce ton taquin qu’ils emploi toujours ensemble. La brune se rapproche un peu plus, brisant le dernier centimètre qui le sépare et parcourant de ses mains le dos de Joey qui frissonne sous un contact qu’il connait pour temps par cœur. Primrose lui réapprend à aimer les choses simples, les moments partagés sans prise de tête, et ça lui fait du bien d’avoir quelqu’un, même si ce n’est que pour une heure ou deux, qui lui redonne confiance. « C’est parce que ma sœur à des goûts de chiottes en matière d’hygiène. Encore la semaine dernière elle a acheté une brosse pour se laver le dos … please. » D’habitude il ne parle jamais de son aînée, de un parce qu’elle n’a jamais été le sujet de conversation le plus adapté à sa relation avec Primrose, de deux parce qu’elle était aussi chiante qu’une personne âgée en fin de vie. Le blond s’empare du pommeau de douche pour rincer son corps ainsi que celui de la jeune femme, abandonnant l’idée de parler de sa famille pour se tourner vers celle d’une serviette bien chaude enroulant son corps pendant de longues minutes alors qu’il s’affale sur le lit de son amie. « Viens, je vais te brosser les cheveux. » C’est enfantin, stupide et dérisoire, mais c’est ce qu’il a envie de faire sur le moment pour témoigner son attention à la brune, pour lui montrer que – contrairement aux autres – il sera toujours dans le coin. Sans même prendre le temps de sécher il attrape une brosse au hasard dans la galerie de la brune, attendant impatiemment qu’elle se décide à le rejoindre. « Je vais pas attendre dix ans que tu rinces ton savon tout nul, dépêche-toi sinon ma proposition s’évapore. » Les mains sur les hanches, le sourire aux lèvres, Joey profite d’un coup d’œil furtif dans le miroir pour s’apercevoir qu’une marque rouge à fait apparition sur sa joue, maintenant douloureuse. « Putain, il m’a pas raté cet enculé. »
Je ne sais pas à quel point Joey est dans la merde concernant sa carrière d’acteur un peu foireuse, je ne lui ai jamais posé la question, il ne m’en a jamais parlé ouvertement et je ne suis pas du genre à poser des questions, surtout pas à Joey, je le laisse venir vers moi à son rythme. Il ne me demande pas de comptes, je ne lui en demande pas non plus, c’est une règle tacite. « Toi, tu sais parler aux femmes. » Après tout, quelle meuf ne rêverait pas ce genre de dédicace ? Je suis sûre que beaucoup seraient offusquées par une idée pareille mais pas moi, je trouve que c’est amusant, je crois même que j’arriverais à apprécier le geste. En même temps, ce n’est pas étonnant, au fond on est pareil Joey et moi, sur bien des points. J’assume peut-être juste un peu moins que lui d’être une vraie épave par moments. « Ouais, je comprends… Et comment tu comptes t’y prendre pour avoir plus ? » Je crois même que je le comprends mieux que personne parce que moi aussi j’ai envie de plus, je n’ai pas envie que les gens se souviennent de moi comme étant la Poppy qui a été un super coup au lit mais avec qui ils trouveraient dégueulasse d’aller prendre un café en terrasse. Je suis bien plus qu’un objet sexuel et parfois j’ai envie de le crier au monde entier. J’ai envie de traverser cette pièce, de le serrer fort dans mes bras peu importe le vomi étalé sur sa chemise et de lui dire que ça ira, que la roue tourne toujours et que ce sera le cas aussi pour lui. Mais je n’en fais rien, parce que je suis une handicapée sentimentale, parce que je lui ai toujours laissé son espace vital, parce que je sais que même sans lui montrer physiquement mon soutien, il a bien conscience que je suis avec lui à deux cent pour cent et que je ne le lâcherais jamais. « Ça te tente de taffer sur le net ou c’est une vanne ? Non parce que j’ai bossé là-dedans il y a quelques années, je connais du monde si ça te branche vraiment… » Je n’ai aucun doute sur le fait que beaucoup de femmes mûres frustrées au lit payeraient cher pour le regarder agir sur leur écran d’ordinateur, mais je ne crois pas qu’une telle carrière face partie de ses aspirations pour le futur. Mon site a fermé il y a longtemps maintenant, mais j’ai gardé quelques contacts utiles et je sais que même sans moi, l’activité ne s’est pas arrêtée pour autant, elle est même plus prolifique que jamais. Je sais que mon ancienne activité ne va pas surprendre Joey, il sait que je me prostitue et ça ne l’empêche pas de me faire l’amour comme si j’étais la plus belle femme du monde, j’imagine que je pourrais faire n’importe quoi, ça ne l’offusquerait pas.
Je me demande si le Joey que je connais est différent quand il franchit les portes de cet appartement, je ne le vois pas du tout pervertir les âmes sensibles comme il dit, il a toujours pris infiniment soin de moi. Bien sûr, j’ai bien conscience qu’il n’agit pas pour moi, qu’il ne s’excusera jamais de disparaitre pendant quatre mois pour revenir à quatre heures du matin gerber dans mes toilettes, mais quand il est avec moi, il peut se montrer prévenant et doux. C’est un homme aux multiples facettes et j’ai appris à aimer chacune d’entre elles avec le temps sans pour autant me projeter dans quoi que ce soit pour le futur ou même pour le présent. « Et je suis sûre que les âmes sensibles adorent que tu les pervertisses. » Il y a quand même pire pour une petite innocente que de tomber sur Joey Lawson, en tout cas, il ne fait clairement pas partie des déchets masculins que j’ai pu côtoyer au fil des années, même si je suis certaine qu’il pense le contraire quand il se regarde dans un miroir. Son compliment me fait rougir, je crois que c’est la première fois qu’il exprime à voix haute le sentiment que je suis spéciale à ses yeux, même si c’est en parlant de cul. « Tu sais très bien que tu n’as pas besoin de t’appliquer avec moi pour me laisser une bonne impression. » Je suis très sérieuse, l’espace d’un instant, mais ça ne nous ressemble pas alors d’une simple pirouette, je me rattrape, vaguement taquine, plus en adéquation avec mon comportement habituel. « Mais tu es un élève très doué, je te donnerais un excellent bulletin scolaire à la fin de l’année. » Je ne me vois pas du tout comme une maitresse en train de parfaire son apprentissage, loin de là, je n’ai rien à lui apprendre, il assure et je pense qu’il le sait. Malgré tout, je n’ai pas pu résister à l’envie de le charrier, sachant pertinemment qu’il ne m’en tiendra pas rigueur. Notre complicité sexuelle n’est plus à prouver, nous maitrisons l’exercice à la perfection. Et pourtant, nous n’avons jamais émis l’hypothèse de rendre exclusive cette relation, je couche avec plein de mecs, il s’en balance, il couche aussi avec plein de nanas et d’hommes et je n’en éprouve aucune jalousie. Je trouve même amusant qu’il me raconte ses plans, ça me permet de mettre un pied dans sa vie de mec secret qui ne dévoile pas grand-chose ou presque. « Oh mais ce con de directeur… Putain, on tombe vraiment sur de belles merdes quand même… Moi je fais payer un supplément à mes clients pas propres s’ils veulent que je les tripote, faut pas déconner quand même, je me douche le soir avant d’aller bosser, je sais bien qu’on dit que le client est roi mais j’ai mes limites. » L’avantage d’être une ancienne du club est de pouvoir moduler mes tarifs sans que le patron pète des câbles, j’imagine que ces longues années de bons et loyaux services m’ont donné du galon. Je pense que j’ai encore pas mal de temps devant moi à exercer cette profession qui ne me déplait pas tant que ça finalement et me permet de gagner correctement ma vie, contrairement à Joey qui a l’air de galérer de son côté et franchement ça me fait chier pour lui. « Tu pourrais même carrément le faire imprimer sur des T-shirt et les distribuer dans la rue, les gens iraient voir par curiosité et paf, une vue en plus. » Je doute fort que ce genre de choses soit très autorisé en réalité, il risquerait d’avoir de gros problèmes, mais ça serait fun.
La douche me fait tout oublier, les révisions, le boulot, l’appartement où nous sommes, c’est juste lui et moi, son corps contre le mien, un peu de désir aussi que je ne prends pas la peine de dissimuler car les tabous entre nous n’ont jamais existé. Comme d’habitude, je ne demande rien et il ne le fait pas non plus, nous agissons selon notre bon vouloir du moment, à l’instinct et je voudrais arrêter le temps pour savourer ces instants précieux. « Ouais, peut-être un tout petit peu plus que pas mal, mais bon, on va pas chipoter. » Ok, d’accord, il est carrément canon et il peut m’envoyer au septième ciel en deux minutes chrono, mais tout ça, il n’a pas besoin que je lui dise pour le savoir, il a conscience de la place qu’il a dans ma vie, même si cette dernière n’a jamais été définie, et je pense qu’il se rend bien compte du regard que je pose sur lui. Pour moi, Joey n’a rien à voir avec le mec qui tourne des films porno dont le succès est discutable, il est bien plus que ça. Mais il est aussi capable de râler contre un gel douche bon marché que je paye à la fois pour lui et pour moi, juste parce que c’est sa lubie du moment, et ça me fait mourir de rire. « Les promos, c’est la vie, il y a pas de petites économies, mais t’inquiètes, c’est noté, je prendrais soin de ta peau de bébé la prochaine fois. » Je suis tellement capable de lui acheter du gel douche pour nourrisson en pharmacie rien que pour qu’il ferme sa bouche lors de notre prochaine douche qui pourrait avoir lieu demain comme dans six mois, je ne sais jamais trop avec Joey. « Arrête, c’est trop pratique les brosses pour le dos, tout le monde n’a pas un Joey pour l’aider à se laver. » Il n’a pas oublié le moindre centimètre carré de ma peau en me savonnant, croit-il que je ne l’ai pas remarqué ? Il est aussi appliqué qu’un enfant apprenant à écrire. C’est mignon. Et touchant. Très touchant. Mais toutes les bonnes choses ont une fin et le Joey rincé sort, me laissant la douche pour moi toute seule l’espace d’un court instant. Je prolonge le moment sous l’eau rien que pour le faire râler et quand je sors enfin, enroulant une serviette autour de mon corps pour ne pas avoir trop froid, il est en train d’inspecter sa joue endolorie sur laquelle un début d’ecchymose est en train de se former. Je m’approche pour inspecter à mon tour la blessure. Elle n’est pas jolie, je ne sais pas ce qu’il a fait, mais ça devait être plutôt grave pour provoquer une telle colère chez son agresseur. « Laisse tomber la brosse, c’est à mon tour de m’occuper de toi. » Je dépose un léger baiser sur sa joue abimée et file attraper quelques glaçons dans le congélateur que je dispose dans un torchon propre. « Assis. » J’ordonne sans le moindre scrupule en lui désignant le lit. J’applique délicatement le linge qui s’humidifie sur sa joue en essayant de ne pas appuyer trop fort pour ne pas lui faire mal. « C’est un peu tard, on aurait dû faire ça quand tu es arrivé, mais ça devrait te soulager quand même. » Je ne sais toujours pas ce qu’il a fait et je ne lui poserais pas la question, mais quoi qu’il arrive, je serais toujours là pour lui.
I wanna fuck you slow with the lights on, You're the only one I've got my sights on. Type of sex you could never put a price on, I'll take it off, you're the one I'll roll the dice on
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En se levant ce matin Joey avait eu cette impression, cette mauvaise impression, que la journée n'allait se résumer qu'à une montage d'emmerdes qu'il ne pouvait pas éviter, qui lui étaient destinés depuis le début, depuis genre sa naissance. Profitant d'un instant de calme qui n'allait sûrement pas durer, le blond avait fait glissé la bière contre ses lèvres avant de déclarer qu'il allait tout bonnement écrire le nom de Prim sur son postérieur princier afin de la remercier de toutes les choses qu'elle faisait pour lui, même inconsciemment. Et puis ça pourrait leur être bénéfique, autant à lui qu'à elle. Accompagnant les paroles de la brune par un sourire taquin le Lawson arqua un sourcil. « Je sais bébé, je vois déjà ta poitrine qui se durcit sous mes bel, les paroles. » Il y avait une part de vérité dans les paroles du blondinet qui n'avait de cesse que de taquiner son ami afin de cacher la véritable raison de sa venue ici, il n'avait nul part d'autre où aller et personne vers qui se tourner. Parler de sa 'carrière' sans jouer les cadors, sans en rajouter des couches et des couches, laisser la voix se briser sur des paroles et des rêves sans avenir. Le regard un peu distant, les pensées encore plus perdues que d'habitude, Joey entend à peine les paroles de l'étudiante qui essaie – tant bien que mal – de trouver des solutions à des problèmes qui ne sont même pas les siens. « Aaaaaah … » Le blond laisse tomber sa tête contre le dossier du canapé, se craquant la nuque au passage. « Peut-être que j'aurai jamais plus, peut-être que je suis destiné aux films de cul petits budgets.... » Joey était prêt à embrasser son destin, se faisant chevalier des mauvais pornos et des fausse éjaculations. Ça sonnait pas très bien dans la tête du Lawson qui afficha un rictus de dégoût à l'idée de penser qu'il n'était destiné qu'à ça. Devenir cam-boy ou escort n'était que la suite logique des choses. Peut-être qu'il se ferait un peu d'argent en acceptant de lécher les bottes de riches mondaines aux ongles trop long et aux chiens trop petits. Il se voyait déjà au bras d'une cinquantenaire, paradant dans les rues dans un costume trop serré et sentant beaucoup trop fort l'eau de Cologne. Primrose avait des relations dans le monde des relations virtuelles, ce qui chatouilla la curiosité du blond relevant la tête pour apercevoir le visage inquisiteur de la brune. « Tu vois, ça ne m'étonne même pas que tu es ce genre de relations...ça complète le personnage. » Joey afficha un sourire mutin alors que l'odeur de vomis prenais le pas sur celle, plus accueillante, du parfum que la jeune femme portait ce soir là. « Mon show serait grandiose.... » Le Lawson, perdu dans ses pensées, avait déjà dans la tête des images de boa multicolores et des pinces à tétons qui feraient monter la température.
Primrose le défend, se fait l'avocat du diable pour un Joey qui ne mérite même pas les premières marches du paradis, elle tourne et tourne autours des questions brûlantes et des vérités troublantes que le blond ne veut pas affronter. « Les âmes sensibles aiment toujours se faire pervertir....C'est comme les saintes nitouches dans les films qui n'attendent que le mec qui leur fera découvrir l'amour … tellement cliché, tellement prévisible... » Grands mouvements appuyés avec le main pour rajouter au côté drama de la situation. Joey en rajoutait des caisses, comme toujours, mais ça ne semblait pas déranger la brune qui trouvait toujours une raison pour le pardonner, pour l'aimer malgré les défauts et les cassures. Elle appuie ses paroles en faisant claquer sa langue contre son palais, même involontairement Primrose joue de sa sexualité comme d'une arme de destruction massive qui fait trembler l'entre-jambe d'un Joey rendu fragile par cette soirée pourrie. « Oh bébé... t'as toujours les mots pour me remonter le moral tu sais. » C'est vrai que le sexe est bien, le sexe est même génial avec l'étudiante, mais ce soir Joey n'est pas venu pour trouver le réconfort de ses draps, du moins pas encore, pas maintenant alors qu'il pue le vomis à des kilomètres et que son humeur ne fait que s’assombrir d'heure en heure. « J'ai hâte que tu me corriges si je fais des erreurs, maîtresse. » Lui aussi en joue, se laisse happer par les yeux joueurs de la brunes sans se rendre compte que son humeur massacrante risque de faire perdre patiente à Prim qui doit sans doute faire des efforts pour le supporter.
Elle tergiverse sur l'hygiène parfois douteuse de ses clients, et sincèrement ça dégoûte Joey qui ne peut s'empêcher de pincer les lèvres et de froncer les sourcils à l'idée que la brune soit obligée de se taper des mecs crasseux qui n'ont pas conscience qu'une brosse à dent ne sert pas juste de décoration dans une salle de bain. « Gross.... j'espère que tu as une réserve de capotes parce que je veux pas que tu chopes une merde. » Comme une maman inquiète qui découvre la sexualité de ses enfants malgré elle Joey lève un doigt menaçant devant la jeune femme. L'étudiante change de sujet, plaisante de nouveau sur le boulot du blond qui galère à trouver ne serait-ce qu'une seule personne voulant regarder sa vidéo en entier. « Et puis je me ferais arrêter. » Déboutonnant sa chemise pour avant de se diriger vers la douche Joey adresse un sourire à la jeune femme. « Tu rêves de me voir avec des menottes hein ? » Pour dernière parole alors qu'il prend place dans la douche pour enfin soulager la jeune femme de cette odeur qui pourrie aussi bien l'ambiance que les murs de la brune. L'eau est salvatrice, la présente de Primrose à ses côtés et ses mains qu'elle laisse traîner contre sa peau sont des exutoires que Joey accueil à bras ouvert. « On sait très bien tout les deux qu'on est canons... le monde le sait aussi. » Ses mains en coupe entourent le visage de la brune alors qu'il dépose son front contre le sien un court instant. « Imagine si on avait des gosses.... » Cette pensée le terrifie autant qu'elle le fait rire et le blond ne peut retenir un gloussement. « J'imagine déjà le caractère de merde.... » Le blond sépare son corps de celui de la brune alors qu'il enjambe la baignoire et enroule une serviette autours de sa taille, trop petite pour lui. « Tu pensera à reprendre de l'exfoliant aussi. » Sourire taquin aux lèvres Joey passa une main dans ses cheveux mouillés alors que la brune prenait un peu plus du temps sous la douche. « J'espère que tu rigoles... Les brosses pour le dos c'est le premier signe de vieillesse, et c'est extrêmement ringard. » Coton-tige dans les oreilles et moustache luisante Joey accompagna du regard la sortie de Prim avant de porter son regard sur sa joue rougit et douloureuse qui contraste avec la pâleur de sa peau. La brune dépose un baiser léger sur sa pommette et lui ordonne de s'asseoir alors qu'elle se dépêche de récupérer des glaçons qu'elle dispose dans un torchon avant de l'appliquer sur le visage du Lawson qui grimace. « Oh, doucement.. » Il grogne un instant avant d’accueillir la touché de Prim avec un sourire. « Laisse tomber le boulot, je t'engage pour être mon infirmière personnelle. » Joey appuya sa tête contre la poitrine de la brune, le miroir renvoyant vers eux une image quasi biblique. Elle prenait soin de lui, comme une mère, une sœur, une amante, et peu importe l'étrange relation qu'il entretenait Primrose serait toujours le point d'ancrage dans la vie du blond. « Sauf que tu n'aura pas de salaire... ou alors tout en nature. » Revenant au galop le naturel de Joey reprend sa place alors qu'il affiche un rictus joueur dans le miroir. « Merci. » Mot qui s'échappe de ses lèvres, prononcé tout bas. « Viens, on va se coucher. » Ne prenant même pas le temps de sécher correctement Joey rejoint le lit de la jeune femme, s'écroulant dans les draps, s'emmitouflant dans l'odeur rassurante que lui apporte le linge de Prim ainsi que le parfum naturel de sa peau. « Je veux dormir dans tes bras. » Les yeux du blond commencent déjà à se fermer alors qu'il tend la main devant lui pour essayer d'attraper la brune, pour ne plus jamais la lâcher. [/color]
C’est plus fort que moi, je ne peux que sourire devant les tentatives d’aguichage de Joey et son franc-parler qui en rebuterait certainement certaines. Je suis sûre que si je parlais de lui avec ma famille, cette dernière s’offusquerait de savoir qu’un mec s’incruste chez moi quand il veut parce qu’il a le double des clés, prend ses aises, se sert de mes affaires, couche avec moi de temps à autres et ce sans que je demande quoi que ce soit en retour. A mon avis, ils ne comprendraient pas que l’avoir auprès de moi suffit à mon bonheur et que je n’ai pas besoin qu’il paye quelque chose ou n’importe quoi d’autre. Notre relation actuelle est pleinement satisfaisante à mes yeux mais j’ai tout intérêt à n’en parler à personne si je ne veux pas me faire taper sur les doigts. En plus, je sais que ce n’est pas simple pour lui en ce moment, il s’est ouvert sur ses difficultés professionnelles et j’ai conscience de ne rien pouvoir faire pour lui venir en aide, il ne me le demande même pas d’ailleurs, mais si je peux au moins lui fournir un toit et de passer des bons moments simples en ma compagnie, alors ça en vaut clairement la peine. « Dis pas n’importe quoi, ces trucs de destin, c’est que des conneries, je suis sûre que ça finira par venir, c’est juste que la vie aime bien prendre son temps et se foutre de notre gueule. » Il n’y a pas de raison pour que la roue ne finisse pas par tourner, je crois en Joey, c’est un chouette gars qui ne mérite absolument pas de galérer jusqu’à la fin de sa vie. Peut-être que je manque cruellement d’objectivité mais je pense surtout que j’ai eu l’occasion, contrairement à beaucoup de gens, de voir le vrai visage de ce mec et que sous son énorme carapace se cache un énorme potentiel qui ne demande qu’à s’exprimer. J’aimerais sincèrement ne pas être la seule à le voir. « Il y a encore plein de choses que tu ignores à mon sujet, Joey Lawson. » Beaucoup auraient été choqués par ma révélation, parce qu’il est vrai que vu mon jeune âge, il est peu probable que j’ai autant d’expérience dans un domaine aussi dénigré, mais j’ai commencé tôt et Joey ne me juge absolument pas là-dessus. « J’espère que j’aurais droit à un show privé en guise de remerciement. » Après tout, si je lui introduis mes contacts, je mérite un peu de gratitude. Mes yeux brillent d’excitation à cette simple évocation. Je suis sûre que j’apprécierais grandement le spectacle qu’il pourrait m’offrir.
Je ne sais pas pourquoi j’ai toujours besoin d’essayer de lui faire comprendre qu’il n’est pas le déchet qu’il s’imagine être. En même temps, rien de plus vrai, pour moi, Joey n’est pas simplement le garçon qui joue dans des mauvais films de cul, il est bien plus que cela et j’aimerais sincèrement qu’il finisse par se rendre compte de tout ce qu’il a comme qualités. Cependant, je ne me vois pas non plus flatter son ego en lui disant à quel point je l’apprécie. Nous ne sommes pas comme ça lui et moi, le mot d’ordre de nos conversations est la légèreté et nous avons besoin de ne jamais tomber pleinement dans un sérieux qui nous mettrait certainement mal à l’aise tous les deux. « Moi j’aime bien ce genre de film, ça me permet de me rappeler pourquoi je ne serais jamais comme toutes ces filles. » J’ai toujours eu tendance à penser que l’amour n’était pas fait pour moi, que j’avais juste besoin de mes plans culs habituels, de ma famille et de mes amis pour être heureuse. Ou alors, peut-être que j’ai juste pleinement conscience que mon mode de vie n’est pas du tout adapté à une éventuelle vie de couple et que c’est la raison pour laquelle j’estime ne pas être capable de tomber amoureuse. Je préfère ne pas trop me poser la question, le déni c’est bien aussi. Pour le moment, je veux juste profiter d’être avec ce garçon que j’apprécie bien plus que je veux bien l’admettre sans m’interroger sur la nature de notre relation. Je crois que je sais que je si je commençais à me demander ce qu’il se passe entre nous, je serais obligée de me demander sincèrement ce que je ressens pour lui et je n’ai pas la moindre envie d’en arriver là. « Ne sois pas trop pressé, je suis du genre sévère. » Je laisse planer un instant les idées potentielles de punitions que je pourrais bien vouloir lui infliger. Je ne suis pas du genre dominatrice au lit quand on ne me le demande pas mais ça ne m’empêche pas de suggérer discrètement ce que je pourrais éventuellement faire si le jeu se poursuivait.
Evidemment, tout jeu sexuel implique nécessairement une douche, les crasseux, j’ai ma dose dans le cadre de mon boulot et Joey ne m’a jamais payée pour qu’on s’envoie en l’air – encore heureux d’ailleurs – raison pour laquelle j’ai le droit d’exiger qu’il soit propre alors que pour mes clients, je n’ai malheureusement pas le droit d’exiger quoi que ce soit. Enfin, en vérité, je suis évidemment ravie que Joey ne soit pas un de mes clients, j’aime le fait que notre relation ne se résume pas à du sexe contre de l’argent. « Heureusement ! » Je m’exclame, choquée qu’il puisse imaginer que je ne me protège pas. « Aucun rapport non protégé, règle numéro un. » Un bébé ou une MST, je ne sais pas franchement ce qui serait pire, alors autant éviter les deux. Je préfère largement trouver une solution pour que les vidéos de Joey soient plus souvent regardées que de m’imaginer avec un gamin ou une de ces horribles maladies sexuelles. « Oh que oui… J’en ai si jamais tu veux essayer un jour… » Je sais que je n’ai pas de tendance dominatrice mais l’idée d’avoir un Joey à ma merci, attaché avec des menottes sur mon lit est enthousiasmante, je ne vais pas mentir, j’aime beaucoup l’idée qu’il soit totalement dépendant de moi et de ce que je pourrais faire. Lorsque Joey parle enfants, il me renvoie en une fraction de secondes à mes pires cauchemars mais la façon dont il présente les choses ne peut que me faire sourire. « Caractère de merde peut-être, mais ils seraient trop beaux donc ils s’en sortiraient certainement très bien dans la vie. » Oui, enfin, le gros problème c’est que s’ils s’en sortent aussi bien dans la vie que nous deux, je ne suis pas sûre qu’ils aillent très loin. Et puis franchement, ce n’est pas le meilleur exemple à donner, si ? J’ai beau dire que je ne comprends pas que mes parents n’acceptent pas mes choix de vie, j’admets que j’aurais probablement du mal à accepter les mêmes choix de la part de ma progéniture. Hypocrisie ? Oui, tout à fait. Heureusement, je ne me pose pas ce genre de question pour le moment, loin de là, même. « Les désirs de monsieur sont des ordres. » De l’exfoliant, et puis quoi encore ?! J’ai choisi délibérément de ne pas me lancer dans ce débat mais je n’en pense pas moi, de toute façon, je pense qu’il sait pertinemment que je finirais par capituler alors autant ne pas chercher à rentrer dans un rapport de force duquel je ne sortirais certainement pas victorieuse.
La douche terminée, je joue les infirmières en appliquant le torchon sur la joue endolorie de Joey. Ce dernier se colle contre moi et je passe ma main dans ses cheveux, geste tendre qui ne me ressemble pas le moins du monde en temps normal mais que je trouve normal et presque instinctif avec lui. « Crois-moi, j’adorerais ne plus avoir que toi dans mon lit et pas les lourdingues que j’ai l’habitude de voir au boulot, mais je doute que le paiement en nature suffise pour payer mon loyer. » Quel dommage, ne plus avoir que Joey dans mon lit, le rêve ! Et puis, ce ne serait pas vraiment du travail puisque le sexe avec lui a toujours été pour le plaisir et rien de plus. Bon, par contre, ce qui est flippant ans l’histoire, c’es que ça se rapprocherait bien davantage d’une relation exclusive et je ne suis pas persuadée qu’on en soit capable l’un comme l’autre ni même qu’on en ait envie. Encore une fois, c’est une question que je ne me pose pas tout simplement parce que je ne pense pas avoir envie de connaitre la réponse. Quelques minutes de glace plus tard, Joey s’écroule sur mon lit, réclamant mes bras pour la nuit. Je me faufile sous la couette, cherchant la chaleur de son corps pour venir me blottir contre lui, tête contre sa poitrine, un bras autour de son torse que je connais par cœur. Un soupir d’aise s’échappe de mes lèvres et ma voix n’est que murmure. « J’aime quand tu es là, Joey. » Sa respiration régulière m’indique qu’il ne m’a sûrement pas entendue car il doit déjà dormir et je ne tarde pas à le rejoindre au pays des rêves, le sourire figé sur mon visage joyeux d’avoir pu vivre cette soirée avec lui.