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Message(#)Shut in ஐ Joseph |Terminé] EmptyLun 21 Jan 2019 - 23:29


 
Joseph & Primrose

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Une simple pulsion que je n’ai pas réussi à contrôler et ça a été le drame. Tout s’est écroulé d’un seul coup, sans prévenir, la sonnerie du portillon dans la boutique, le vigile qui s’est pointé devant moi en fronçant les sourcils, me demandant simplement d’ouvrir mon sac. La tête qu’il a faite quand je me suis excusée platement en bredouillant que j’allais le rendre et que je ne le referais plus jamais… Deux minutes plus tard, je me retrouvais à m’expliquer devant la responsable de la boutique. Elle a accepté de me laisser partir sans appeler la police seulement si je payais ce que je venais de voler mais je n’en avais clairement pas les moyens. Alors elle a appelé les flics et j’ai cru que j’allais me faire pipi dessus tellement j’étais angoissée. Elle est restée avec moi dans la réserve de la boutique en attendant qu’ils arrivent. Elle n’a pas prononcé un mot, moi non plus, l’attente était tout simplement interminable et l’angoisse me nouait littéralement l’estomac. Aucune horloge ne m’indiquait combien de temps j’avais attendu mais j’avais l’impression que ça faisait des heures que j’étais là lorsque la police est enfin arrivée. La responsable est sortie de la réserve pour leur parler et une vendeuse en tailleur chic est venue prendre la relève pour me surveiller du coin de l’œil, muette et immobile, comme les mannequins dans la vitrine. Chacun de ses coups d’œil traduisait tout le mépris qu’elle éprouvait pour moi et je finis par détourner le regard pour me concentrer sur le bout de mes chaussures. Chaussures magnifiques, d’ailleurs, obtenues à prix d’or grâce à l’argent accumulé ces dernières semaines puisque j’étais dans une bonne période durant laquelle mes achats compulsifs s’étaient un peu calmés. Je dis bien un peu, parce que j’ai quand même dépensé pas mal de sous mais pas assez pour devoir me priver de ces merveilles repérées quelques jours auparavant dans une boutique du centre-ville. Mais pour le moment, je suis bien loin de les trouver merveilleuses, si je n’avais pas acheté ces chaussures, j’aurais pu sortir de cette boutique en tant que personne libre et je ne pense pas que ce sera le cas cette fois.

Quand les policiers entrèrent dans la pièce, je n’en menais pas large, ils me posèrent quelques questions auxquelles j’eu du mal à répondre tant mon niveau de stress était élevé, je tentais encore une fois de m’excuser et de promettre que je ne le ferais plus mais ça ne sembla pas les attendrir, loin de là. Après seulement quelques minutes supplémentaires, ils décidèrent sans même avoir besoin de se concerter de m’emmener au poste. La vendeuse et la responsable me regardèrent partir sans le moindre mot ni aucune expression et les policiers me firent monter dans la voiture. Heureusement pour moi, ils m’ont épargné les menottes, ce qui aurait sûrement été le comble de l’humiliation. Malheureusement pour moi, une fois arrivée au commissariat, j’y eu quand même droit ainsi qu’à une fouille en règle car c’était « la procédure » selon le flic qui se chargea de moi. Durant tout cela, je ne prononçais pas un mot, me laissant faire docilement avec l’espoir fou qu’ils réalisent leur erreur et finissent par se dire que je n’étais qu’une adolescente sans problème qui avait eu besoin de sa dose d’adrénaline hebdomadaire. De toute façon, je devais tout faire pour qu’ils ne s’intéressent pas trop à moi, car outre le vol que je venais de réaliser, on ne pouvait pas vraiment dire que je respirais la sainteté ces derniers temps, notamment depuis que je venais de me lancer dans le commerce de substances énergisantes plus ou moins licites pour mes camarades de faculté. Je n’ai absolument pas la tête de l’emploi et mes résultats scolaires contrastent en tous points avec mes agissements extra scolaires, raison pour laquelle mes patrons sont très contents de mes résultats, il s’agit donc de faire profil bas avant de ne pas donner aux policiers l’envie d’en savoir un peu plus sur moi.

« Bon, on va te placer en cellule, le temps de revoir deux ou trois de trucs et de décider de ce qu’il va se passer pour toi, on revient te chercher. Tu n’as pas d’appel à passer ? » Je ne mets qu’une fraction de seconde à réfléchir et je secoue la tête. Non. Hors de question que je demande à un de mes proches de venir me chercher ici, c’est beaucoup trop la honte, je préfère savoir d’abord à quelle sauce je vais être mangée pour pouvoir jauger de la gravité de la situation, avant d’alerter des personnes susceptibles de me passer le savon de ma vie. « Je vais y rester combien de temps ? » La petite voix que j’emploie montre clairement la panique que je ressens à l’heure actuelle. Elle est bien loin la dealeuse et la danseuse si à l’aise avec son activité professionnelle, je ne suis qu’une jeune adulte perdue qui s’est fait choper en train de faire une grosse bêtise. « Aucune idée. » Me répond le policier ce qui n’a rien de rassurant. Mon estomac se serre de nouveau et je suis cet homme dans les couloirs jusqu’à une cellule dans laquelle se trouve déjà quelqu’un. Mon cœur se met à battre plus vite. Et si ce type est un psychopathe ? C’est normal que je reste avec lui ? C’est légal ? Je ne dis rien, bien sûr, j’ai déjà assez de problèmes comme ça mais je n’en pense pas moins. Il doit être très tard le soir à présent, demain j’ai un cours à huit heures, est-ce que je vais passer toute la nuit ici ? Encore une question que je n’ose pas poser. J’ai envie de faire pipi. Et de pleurer. Je donnerais tout ce que je possède pour retourner en arrière et effacer ça. Je pénètre dans la cellule qui ressemble à s’y méprendre à celles qu’on peut voir dans les films ou séries et je m’assois sur le banc en face du mec déjà là, sans trop savoir si ce dernier m’inspire confiance ou non. « Salut. » Dis-je dans un souffle à peine audible. « Enchantée, je m’appelle Primrose. Et toi ? » Il va sûrement me prendre pour la dernière des connes, j’aurais carrément dû fermer ma gueule.

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Dernière édition par Primrose Anderson le Lun 25 Fév 2019 - 11:51, édité 1 fois
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Message(#)Shut in ஐ Joseph |Terminé] EmptyVen 25 Jan 2019 - 6:17

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Primrose & Joseph

Il t’arrive très rarement de te lever du bon pied le matin, du moins, c’est que les autres pensent. Tu n’as jamais été une personne facile à vivre. Tes deux yeux sont toujours brillants de moqueries, on t’a toujours dit que jamais personne ne pourrait te prendre au sérieux. Et t’as toujours répondu que les gens sérieux sont les plus ennuyants. Si toi tu peux puiser du plaisir dans la moindre des secondes, tu sais que ce n’est pas tout le monde qui arrive à surmonter la lourdeur d’une journée un peu trop remplie. Les avocats, les médecins, les banquiers; tu ne leur envie rien. Ce n’est pas leur fortune qui te fait saliver. T’es bien avec le revenu que t’offre ton emploi dans le gang. Tu ne fais pas les choses les plus morales mais t’a un sacré plaisir à élever ton majeur en direction de la Bible à chaque fois que tu enfonces de l’argent illégal dans tes poches et à chaque fois que tu coinces un joint entre tes lèvres.

Ce matin, t’es de corvée. Tes potes te l’ont rappelé en te balançant une montagne d’oreillers à la tronche pour te réveiller de bonne heure. « Y’a plus de lait pour les cafés, Jo ! Et ramène-nous des beignets. » T’aurais pu les ignorer et te rendormir mais le mardi a toujours été ta journée. Celle où tu sors du quartier général pour faire quelques emplettes. On t’a bien fait comprendre qu’il faut respecter l’horaire des corvées. T’as pas envie qu’on te remette les doigts dans une trappe à souris. T’as compris la première fois en sentant la barre en métal te broyer les phalanges. Les gars ont d’ailleurs bien ri de la portée de ton cri. Un sourire nostalgique redresse la commissure de tes lèvres tandis que tu approches d’un coin de rue. Quelques voitures traversent ta vision de droite à gauche, de gauche à droite, et t’es légèrement étourdi par la fatigue. T’as pas beaucoup d’heures de sommeil en réserve et tu sens encore les derniers effets de l’alcool que t’a ingéré hier soir. C’était l’anniversaire de ton pote, il fallait bien fêter dignement. Encore heureux que l’épicerie soit à seulement quelques minutes de marche du quartier général de ton gang. Tu pourras rapidement rentrer et te laisser tomber dans ton lit pour oublier ta migraine croissante. Impatient, tu regardes des deux côtés de la rue avant de faire un premier pas, sachant pertinemment que la lumière est encore verte pour les voitures. Tu n’as même pas le temps de poser ton pied sur le béton de la rue passante qu’une voix étrangement autoritaire d’interpelle.

- Jeune homme, il est interdit de traverser quand les feux de circulation sont encore verts.

Un gloussement fatigué soulève ta poitrine et tu ne prends pas la peine de regarder le visage de ton interlocuteur avant de lancer, d’un ton amer et hautain :

- Tu peux t’la foutre dans l’cul ta loi.

Des paroles que tu ne réfléchis pas, l’esprit bien trop brouillé par ton désir de rentrer le plus rapidement possible chez toi. Du lait, des beignets, et t’es libre comme un oiseau. T’as pas le temps de te rendre au milieu de la route que tu sens une poigne forte se saisir de ton avant-bras. Tu serres automatiquement les muscles, tentant de reprendre en vain ton membre tandis que tu te fais trainer de force vers le trottoir.

- Mais putain lâche moi !

Et c’est seulement maintenant que tu vaincs ta paresse en redressant la tête vers le… policier qui te fusille du regard en te collant contre un petit muret. Ta bouche s’entrouvre machinalement tandis que tu redresses le dos, les deux yeux écarquillés par la surprise. Merde. Tu fais exprès de plisser les paupières pour cacher tes pupilles probablement dilatées par ta consommation récente de cannabis. C’est que t’es pas le plus innocent des passants.

- Monsieur, je vais devoir vous amener au poste de police. J’aurais pu oublier la première insulte que vous m’avez lancé mais je serais prêt à parier que vous n’avez pas pris qu’un café ce matin. Tournez-vous, les deux mains sur le muret.

Tu dégluties en hochant très doucement la tête, t’exécutant immédiatement. Tu sens ses deux mains baladeuses sur tes hanches, ses paumes tâtent chacune des poches de ton jean et tu te maudis d’avoir amené ce stupide joint avec toi, par réflexe. Lorsque ses doigts se saisissent de ton précieux, ils le tirent hors de sa cachette et, immédiatement, le policier te décolle du mur pour te guider vers ailleurs. Probablement vers sa voiture.

- Ce sont les junkies comme toi qui nous pourrissent la vie. J’veux pas t’entendre jusqu’à ce qu’on soit au commissariat.


Et tu hoches simplement la tête en te pinçant les lèvres, sachant pertinemment qu’il vaut mieux pour toi de rester muet. T’auras une tonne de mensonges à inventer pendant la balade en voiture. Tu connais les règlements des manthas; pas un mot sur le gang si tu te fais coincer.

C’est moins d’une heure plus tard que tu te retrouves dans une cellule isolée. T’as réussi à garder les informations les plus secrètes en inventant plusieurs fausses histoires concernant la provenance du cannabis qui se trouvait dans ta poche. On t’a demandé si t’avais quelqu’un à appeler, quelqu’un de confiance qui pourrait venir te sortir de là et tu as serré la mâchoire en hochant très légèrement la tête. Ta sœur. Elle est la seule personne assez clean pour demander ta libération. Tu as composé le numéro de la pharmacie dans laquelle elle travaille puis elle t’a insulté entre deux soupirs en te promettant de passer te chercher en soirée. Tu l’as très discrètement remercié avant qu’elle ne raccroche la première. Et les grilles se sont fermées derrière toi quand tu prenais place sur un siège inconfortablement dur. Ce n’est que quelques heures plus tard que tu entends des pas se rapprocher. T’es assez surpris, pensant que ta sœur ne viendrait pas avant au moins cinq heures. Pourtant, ce n’est pas un visage familier sur lequel tes deux yeux intrigués s’arrêtent. Tu fronces les sourcils tandis qu’une femme plus jeune que toi s’installe à ton opposé. Tu la regardes de bas en haut avant de soupirer en te couchant sur ton long banc, un bras pendant dans le vide. Super, de la compagnie. Tu espères qu’elle a ramené le silence avec elle. « Salut. » Eh merde. Tu ne lui réponds pas, basculant la tête sur le côté pour croiser son regard bleuté. Le visage neutre, tu l’observes tandis qu’elle se présente. Un faux sourire se dessine sur tes lèvres puis tu souffles :

- J’m’appelle Chris, ma belle. Mais, tu sais qu’c’est pas une blind date ? T’es pas obligée d’me refiler ta fiche d’identification.

Un long soupir gonfle ta poitrine et tu reportes ton attention vers le plafond ennuyeux. En te mordant la lèvre inférieure, tu finis par céder à la tentation de te divertir.

- En fait, vas-y. Raconte-moi ta vie. Divertie-moi. J’espère que t’as des anecdotes croustillantes à me refiler. Pourquoi t’es ici ? Ta la gueule d’une élève modèle qui n’a même pas besoin de sucer son professeur pour avoir des bonnes notes.


Direct et transparent : deux mots qui t’ont toujours défini.
     
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Dernière édition par Joseph Keegan le Lun 28 Jan 2019 - 3:40, édité 1 fois
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Message(#)Shut in ஐ Joseph |Terminé] EmptyVen 25 Jan 2019 - 17:30


 
Joseph & Primrose

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Je regrette tellement mon geste, qu’est-ce que j’ai été conne ma parole ! Ça devrait être interdit de se montrer aussi stupide, si je n’avais pas eu les mains un peu trop baladeuses, je ne serais pas là en ce moment à m’apprête à passer la nuit dans une cellule miteuse avec un mec que je ne connais pas sans trop savoir ce qui va me tomber dessus par la suite. En plus, j’ai été arrêté pour vol… Pour vol quoi ?! Alors que j’ai bien d’autres activités qui ne seraient certainement pas appréciées par les personnes chez qui je suis actuellement. Du coup, maintenant que je me suis fait arrêter pour un petit truc nase, je risque fort de me faire choper pour bien plus gros s’ils se décident de mettre ma tête dans mes affaires. Toutefois, je n’ai jamais été en prison auparavant donc j’imagine qu’ils me prennent juste pour une fille sage qui a fait une bêtise et non pas comme une revendeuse de substances illicites ou comme une danseuse qui fait des extras à ses heures perdues. N’empêche que pour ce qui est de ne pas me faire remarquer, c’est peine perdue, j’ai vraiment merdé sur ce coup-là. En plus, je ne sais pas ce qui m’a pris, mais je me suis présentée le plus naturellement du monde au mec qui se trouve désormais en face de moi qui a juste l’air d’en avoir absolument rien à foutre de ma gueule et de ma présence ici. En même temps, à quoi je m’attendais ? A me faire des potes de cellule ? Je suis trop grave quand même, c’est un truc de malade. « J’m’appelle Chris, ma belle. Mais, tu sais qu’c’est pas une blind date ? T’es pas obligée d’me refiler ta fiche d’identification. » Je deviens rouge comme une tomate alors qu’il s’adresse à moi comme si j’étais une saleté sous sa chaussure et je regrette clairement d’avoir pris la parole. Est-ce que je dois arrêter là ? Continuer à parler ? Demander à changer de cellule, franchement je n’en ai aucune idée, j’ai juste envie d’être à des kilomètres d’ici. Je suis bien loin de la fille aguicheuse en petite tenue qui essaie d’attirer les mecs dans son lit tous les soirs pour gagner des sous. J’ai l’impression d’être une étudiante face à un professeur prestigieux, c’est compliqué, très compliqué. « Ouais, je sais… Mais comme on va rester ici pendant un moment, je pensais que ça serait plus sympa de tuer le temps en discutant… Mais je veux pas trop te faire chier, c’est pas le but. » Dis-je, super nerveuse en croisant et décroisant mes doigts les uns entre les autres. « C’est Chris tout court ou genre Christopher ? » Quand je suis stressée, je parle, et le pire c’est que je parle pour ne rien dire, il va être tellement blasé qu’il va peut-être voir envie de m’étrangler dans les dix secondes ce qui écoutera sûrement notre séjour en prison mais je ne suis pas prête à renoncer à la vie juste pour me se sortir de ce désastre qu’est devenu ma soirée.

« En fait, vas-y. Raconte-moi ta vie. Divertie-moi. J’espère que t’as des anecdotes croustillantes à me refiler. Pourquoi t’es ici ? Ta la gueule d’une élève modèle qui n’a même pas besoin de sucer son professeur pour avoir des bonnes notes. Il se ravise et j’en éprouve un certain soulagement, je n’étais pas prête à le regarder sans rien dire pendant les prochaines heures. En plus, discuter avec lui me fait oublier ma vessie sur le bord de l’implosion. Il arrive même à me faire sourire, s’il savait tout ce que j’ai sucé ces dernières années, il ne me croirait sûrement pas, mais ça me va qu’il me considère comme l’étudiante modèle, j’aimerais bien que les flics pensent la même chose, ça serait cool. « Rien de fou, désolée… Je me suis fait choper pour vol et la proprio ne voulait me laisser partir que si je payais et j’en étais pas capable… Tu vois, c’est pas un truc de dingue. » Mais je me garde de préciser que derrière cette raison effectivement pas folichonne, il y a d’autres trucs un peu plus chiants sur lesquels ils pourraient mettre le doigt avec un peu de chance pour eux et un peu de malchance pour moi. Ce serait sacrément la merde si ça arrivait. « Et toi alors, qu’est-ce que tu fous là ? » Je ne dois pas être la seule à me confier, ça ne serait pas normal. Alors, qu’est-ce que tu me caches Chris ? Je ne sais pas pourquoi j’en ai envie d’en apprendre plus sur ce mec, comment je vais réagir s’il me dit qu’il a violé une femme ou tué quelqu’un ? Bon, je me doute bien que si je suis enfermée dans la même cellule que lui, c’est que ce n’est pas un mec dangereux sinon à mon avis on ne serait pas là, ensemble. « Tu viens souvent ici ? » Je lui pose la question comme si nous étions dans un bar branché plutôt que dans une prison mais en même temps, ce n’est pas de ma faute, je n’ai pas franchement l’habitude de me faire enfermer donc je fais forcément preuve de maladresse. « Tu crois qu’il y a des caméras et des micros et qu’ils nous écoutent discuter ? » Je suis une flippette, mais en même temps, est-ce que je n’ai pas raison de flipper comme ça ? Si on commence à discuter de trucs pas cool et qu’ils nous entendent, on aura l’air con, non ? Pour une raison que j’ignore, j’ai l’impression que Chris s’y connait bien mieux que moi en cellules et qu’il va donc pouvoir me guider sur ce chemin que je n’ai jamais emprunté auparavant. C’est peut-être con, hein, la preuve, il trouve que j’ai une tête d’enfant de chœur alors que je suis loin d’en être une. Inversement, moi je trouve qu’il a une bonne tête de délinquant alors j’ai hâte d’entendre sa version de l’histoire et de savoir ce qu’il s’est passé dans sa vie pour qu’il se retrouve là, à discuter avec une fille déboussolée telle que moi. Peut-être qu’il s’est perdu lui aussi ? Malheureusement pour nous, je ne pense pas que nous soyons les mieux placés pour se venir mutuellement en aide, bien au contraire.

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Message(#)Shut in ஐ Joseph |Terminé] EmptyMar 29 Jan 2019 - 20:01

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Primrose & Joseph

Tu n'as pas de regrets. Pas encore. C’est la troisième fois que tu te fais coincer par un policier au beau milieu de la rue. Tu commences à avoir des doutes. Les autorités ont probablement capté une présence importante de drogués dans le quartier où ton gang est situé. Ils cherchent la source du marché noir mais jamais ils ne s’attendront à ce qu’un des kilos de cocaïne se cachent dans le fond d’un appartement à l’apparence aussi innocente qu’une grand-maman. Ils auraient pu avoir un éclair de génie en devinant que tu fais partie des manthas mais jamais tu ne sors à l’extérieur avec des sachets de poudre blanche dans les poches et, à chaque fois que tu croises un policier, tu te transformes en un mec totalement con, bien trop idiot pour avoir été accepté dans un gang. Les policiers s’attendent à ce que ceux qui s’occupent du trafic de drogue soient doté d’une stratégie aussi fourbe qu’un renard. À leurs yeux, tu es un consommateur. Ils t’ont déjà demandé où tu t’approvisionnais et t’as toujours répondu que c’est un ami d’un ami d’un ami qui fait pousser des trucs louches dans un jardin. Ils n’ont jamais su tirer une information intéressante de ta bouche et c’est pour quoi les manthas arrivent encore à te faire confiance malgré ta personnalité franche et directe. Tu brouilles les pistes. Jamais tu ne pourrais les trahir. Tu n’as nulle part où aller, de toute façon.

Cette cellule dans laquelle tu pourris lentement depuis quelques heures, tu la connais. T’y as déjà passé une nuit entière, seul. T’as pu examiner les alentours, repérer les caméras blotties dans les coins des murs et tu as pratiqué quelques expériences pour connaître la portée de ta voix. Tu as vite compris que des micros étaient cachés aussi dans les alentours, mais tu ne les as jamais trouvés. Ils sont probablement trop petits. La technologie d’aujourd’hui pourrait tromper l’œil le plus attentif. Ta nouvelle compagnie te demande ton nom, tu lui offres un mensonge et ça a pour conséquence de la faire rougir jusqu’aux oreilles. Un sourire malin redresse le coin de tes lèvres tandis que tu observes ses joues écarlates. Tu comprends que cette fille n’a pas l’habitude de se faire parler ainsi. Elle ne fait pas partie du monde du crime. Sa venue ici est un allé simple. Elle a probablement commis une gaffe réparable. Une erreur de parcours. Elle sortira de cette cellule dans les plus brefs délais. « Ouais, je sais… Mais comme on va rester ici pendant un moment, je pensais que ça serait plus sympa de tuer le temps en discutant… Mais je veux pas trop te faire chier, c’est pas le but. »  Tes deux yeux sont attirés par un mouvement au niveau de ses cuisses. Ses doigts sont instables. Ils dansent entre eux. C’est un signe de nervosité, ça. Tu l’intimides, peut-être. Ça fait changement. La plupart des gens te regardent de haut. « C’est Chris tout court ou genre Christopher ? » Un gloussement surpris soulève ta poitrine. Tu ne t’attendais pas à ce qu’elle pose une question concernant la fausse identité que tu viens de lui refiler. Tu joues tout de même le jeu, gardant le ton peu intéressé que tu avais adopté en répondant à sa première question.

- Chris. C’est plus joli Chris.


Tu ne peux pas contenir un ricanement qui s’échappe de ta bouche entrouverte. Finalement, tu ne regrettes pas sa venue. Elle va bien te divertir, cette fille maladroite. Pour la peine, tu lui demandes de te raconter la raison de son emprisonnement temporaire. Elle te répond qu’elle s’est faite coincée la main dans le sac, et c’est le cas de le dire. Tu l’observes de bas en haut, encore et toujours étendu sur ton banc, puis tu marmonnes :

- Y’a un début à tout. Ça commence par un vol, puis ça termine par un meurtre.


Tu l’observes de tes deux grands yeux sérieux avant de pouffer de rire, incapable de jouer ton rôle jusqu’au bout.

- J’plaisante. T’as pas du tout la gueule d’une meurtrière. Tu sortiras d’ici en moins de deux. T’es encore jeune, ils pardonnent rapidement la jeunesse.


La question t’est ensuite renvoyée. Qu’est-ce que tu fous ici. Tu te mords la langue en réfléchissant à la réponse que tu pourrais donner. Tu finis par hausser les épaules, très peu motivé à inventer une histoire de toute pièce en ce moment.

- J’ai insulté un policier et il faut croire qu’ils aiment bien m’ramener ici. J’suis leur favori ! Ils pensent que j’ai des informations top secrètes que j’garde pour moi.


Puis, elle te demande si tu es un habitué des lieux. Tu hoches la tête sans grande conviction et tu reposes tes yeux sur elle, l’air las, fatigué. T’es encore sous l’emprise d’une gueule de bois, ta migraine te le rappelle en martelant ton crâne à chacun des battements de ton cœur. « Tu crois qu’il y a des caméras et des micros et qu’ils nous écoutent discuter ? » En guise de réponse, tu redresses ton bras et tu soulèves ton majeur en direction d’une des caméras posée sur le plafond, en profitant pour injurier celui qui guette les écrans de sécurité confortablement assis sur sa chaise de bureau.

- Insulte-les pour savoir s’ils nous entendent. J’t’assure qu’ils viendront te calmer si t’arrives à faire hérisser le poil dans leur dos. Avec moi ça fonctionne plus. Ils sont habitués à c’que j’les traite de fils de pute.

Tu te redresses enfin sur ton banc, étirant tes membres endoloris au passage. Un bâillement s’échappe de ta gorge déployée et tu soupires fortement en posant tes coudes sur tes cuisses, prenant appui sur les quelques gouttes d’énergie qu’il te reste.

- T’as appelé quelqu’un ? Tu sortiras plus vite si quelqu’un vient t’chercher.

Tu as encore espoir que ta sœur ramène ses fesses assez rapidement pour que tu sortes d’ici avant la nuit. Elle t’a promis de venir te chercher en soirée mais tu la connais : ses promesses sont parfois éphémères.      

     
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Message(#)Shut in ஐ Joseph |Terminé] EmptyJeu 31 Jan 2019 - 17:46


 
Joseph & Primrose

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Cette soirée est de pire en pire, je ne comprends pas comment le taux de suicide en cellule peut être aussi faible, peut-être parce que ceux qui essaient sont vite secourus par les flics ? En tout cas, je me verrais bien finir ma vie tout de suite plutôt que de subir cette humiliation encore longtemps. « Chris. C’est plus joli Chris. » Et il se marre, je ne vois pas en quoi c’est drôle mais je ne cherche pas à comprendre, ce mec est plutôt flippant et s’il est en prison, je devrais peut-être me faire du souci. En même temps, moi aussi je suis en prison mais je ne pense pas que ça me rende spécialement inquiétante. Justement, peut-être qu’il se marre parce qu’il me trouve ridicule, ce serait déjà nettement plus logique. « Y’a un début à tout. Ça commence par un vol, puis ça termine par un meurtre. » Mon air choqué est clairement visible, je ne prends même pas la peine de masquer mon émotion. Alors c’est ça son truc ? Les meurtres ? D’un seul coup, je suis beaucoup moins contente de partager ma cellule et je la trouve beaucoup trop petite pour nous deux. On n’enferme pas des voleuses avec des meurtriers, si ? Mon dieu, faites-moi sortir d’ici. « J’plaisante. T’as pas du tout la gueule d’une meurtrière. Tu sortiras d’ici en moins de deux. T’es encore jeune, ils pardonnent rapidement la jeunesse. » Mon rythme cardiaque ralentit doucement mais sûrement lorsqu’il avoue sa blague nulle. Je n’ose évidemment pas lui dire que j’ai tout gobé de ce qu’il m’a dit mais je pense que vu mon état, il s’en est forcément rendu compte. Depuis quand suis-je devenue une petite chose vulnérable ? Franchement, je me fais horreur, je ne suis pas du genre à me laisser marcher dessus en temps normal, il serait bien temps que je reprenne mes esprits. « J’espère, j’ai un cours important demain, j’aimerais bien pouvoir y assister. » Une étudiante sans problèmes, voilà l’image que je veux donner de moi et tant pis si ça rend mon enfermement peu crédible aux yeux du type louche en face de moi. Si jamais on m’observe, et le contraire serait étonnant, je veux qu’on pense que je suis un véritable petit ange pour que je sorte d’ici au plus vite, j’ai tellement hâte que tout ceci soit derrière moi.

Parler de lui me convient mieux, même si ce que j’apprends ne me rassure pas des masses. Au moins, je ne suis pas obligée de peser mes mots. « J’ai insulté un policier et il faut croire qu’ils aiment bien m’ramener ici. J’suis leur favori ! Ils pensent que j’ai des informations top secrètes que j’garde pour moi. » Ah ouais, donc c’est un habitué ? Sympa… En plus il a l’air d’en être fier, je ne vois pas ce que ça procure comme fierté de se faire emmener de cette façon devant tout le monde. En tout cas, moi je n’ai pas eu de bouffée d’adrénaline, j’ai juste vraiment flippé. Mais bon chacun son trip, j’imagine, je ne suis pas là pour juger et je ne veux pas m’attirer d’ennuis. « Pourquoi t’as fait ça ? Il a pas été sympa ? » Naïveté toujours plus, mais en même temps, si ça peut me faire sortir d’ici, jouer les gamines innocente ne me dérange absolument pas. « Au moins si tu as des informations top secrètes, t’es sûr qu’ils t’infligeront jamais la peine de mort. » En même temps, il a insulté un policier, il n’a pas tué quelqu’un. « Mais la peine de mort a été abolie en Australie, je crois… En 1985, ou pas loin. » Et voilà, maintenant j’étale ma science, le stress me fait vraiment faire n’importe quoi, il va me prendre pour une folle. « Insulte-les pour savoir s’ils nous entendent. J’t’assure qu’ils viendront te calmer si t’arrives à faire hérisser le poil dans leur dos. Avec moi ça fonctionne plus. Ils sont habitués à c’que j’les traite de fils de pute. » Expression étonnée de nouveau, il joue la provocation et ça a l’air de beaucoup l’amuser, comme s’il savait qu’il ne risquait rien. Il a de la chance, je n’ai pas cette certitude, j’ai peur qu’ils plongent un peu trop profondément dans mon quotidien. J’aimerais avoir sa désinvolture, ça doit être tellement facile de vivre sans devoir constamment s’inquiéter de tout un tas de choses. « Je te laisse ce privilège, t’as l’air de faire ça très bien. » Et je ne veux pas être encore plus dans la merde que je ne le suis déjà. Je conserve ma ligne de conduite aussi pourrie soit-elle. « T’as appelé quelqu’un ? Tu sortiras plus vite si quelqu’un vient t’chercher. » Je fais non de la tête. Je ne tiens pas à mêler qui que ce soit à cette histoire. Mes parents ? Ils m’éclatent la tête. Mes amis ? Soit ils me tuent, soit ils me font la morale, soient ils sont trop liés à mes activités annexes pour que je puisse les ramener sans me mettre en danger. Il vaut mieux que je m’en tire seule, ça vaut mieux pour tout le monde. « Je ne connais pas grand-monde à Brisbane, et toi ? Tu as passé un appel ? » Mon petit doigt me dit que ses proches doivent en avoir marre d’aller le chercher toutes les deux semaines en prison, mais évidemment, je peux me tromper.

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Message(#)Shut in ஐ Joseph |Terminé] EmptyMer 6 Fév 2019 - 2:53

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Primrose & Joseph

Tic, tac, tic, tac. Le temps passe, mais il ne passe pas réellement. Une minuscule crainte commence à te ronger l’intérieur mais tu l’ignores comme tu le fais toujours. Tu n’es pas le genre de garçon à laisser ses inquiétudes le guider. Tu te fis à ton instinct le plus brute, le plus rapide, celui qui te dicte en ce moment de chercher du plaisir dans cette cellule qui, à la base, ne t’emprisonne que pour t’imprégner une leçon. Une leçon que tu n’as jamais apprise, d’ailleurs. Tu ne l’apprendras jamais. Personne ne réussira là où tes parents ont échoué. Ton regard embrumé par l’ennui se pose à nouveau sur la jeune femme qui t’accompagne depuis quelques minutes et tu hausses un sourcil à ses prochaines paroles. « J’espère, j’ai un cours important demain, j’aimerais bien pouvoir y assister. » Une étudiante. On t’a emprisonné avec une étudiante. Ces policiers se fichent officiellement de la sécurité de la prochaine génération. Ils ont bien vu que tu étais sous l’influence du cannabis en début de journée. Tout le monde sait que certaines personnes consommant des drogues, douces ou dures, sont sujets à des changements brusque de comportement. Rien ne leur assure que tu n’es pas du genre à te transformer en monstre. Justement, à cette pensée, une idée inquiétante te bouscule. Tu te redresses enfin, les yeux curieux, les traits légèrement noircis par le doute. Cette fille est bien trop sage pour être enfermée ici avec un homme qui a commis des crimes à plusieurs reprises. C’est peut-être un simple appât. Une fausse retenue qui n’est là que pour te soutirer les informations que la justice tente de récupérer depuis quelques mois. Le gang, la drogue, les échanges, le travail au noir. Tu es au courant pour tout ça. Un ricanement inquiétant fait vibrer tes cordes vocales et tu détournes le regard pour observer les alentours à la recherche d’un autre indice qui pourrait confirmer ton hypothèse. Travaille-t-elle réellement pour la police ou es-tu simplement paranoïaque ?

- Une étudiante, hein ? Je vois. C’est quoi ton cours si important, demain ?

Pas que tu es intéressé à connaître le domaine dans lequel elle étudie. Tu veux la tester, voir si les réponses lui viennent rapidement. Ça prouverait son innocence. Tu reconnais facilement les menteurs, tu as appris à détecter le moindre rictus traitre dans le visage de ceux qui cachent inventent une vérité. Le sujet veut se porter davantage sur toi et ça nourrit tes doutes. « Pourquoi t’as fait ça ? Il a pas été sympa ? »  Tu secoues la tête de droite à gauche, l’air faussement hébété.

- C’est pas important.

Primrose, si c’est son vrai nom, te précise que la peine de mort n’est plus légale depuis plusieurs années. Tu souffles tout l’air par tes narines, intrigué par ce besoin qu’elle ressent de te rassurer. Peut-être est-elle en train de poser le matelas, de préparer le terrain à l’obtention des informations secrètes que tu garderais soi-disant pour toi. Tu ne réponds rien, tu te contentes de la fixer de tes deux yeux de feu trahissant tes pensées. L’idée qu’on se joue de toi te hante presque. T’as encore plus envie de sortir d’ici même si tu sais que jamais tu ne trahiras les secrets que tu possèdes. Tu continues toutefois de jouer le jeu pour ne pas soulever les doutes. Tu ne changes rien à ton attitude, si ce ne sont que tes yeux brûlants, et tu détends à nouveau es muscles en reprenant une position partiellement confortable sur le banc en métal. « Je te laisse ce privilège, t’as l’air de faire ça très bien. » C’est ton sourire semi amusé qui lui répond. Si t’as un talent, c’est bien de faire perdre patience au plus calme des moines. « Je ne connais pas grand-monde à Brisbane, et toi ? Tu as passé un appel ? » Toujours incertain à propos de son identité, tu hésites quelques secondes. Tu te décides à lui poser une autre question à laquelle elle devra répondre rapidement et clairement pour apaiser tes doutes.

- Ah ouais ? T’aimes la solitude ou t’es incapable de t’faire des potes ?


Tu la défies du regard, les deux coudes posés sur les genoux. Ta migraine commence doucement à te laisser tranquille. Tu comprends qu’il doit être autour de seize heures. Ce n’est qu’en fin d’après midi que les gueules de bois disparaissent.

- J’ai appelé ma sœur. Avant que tu m’poses la question : non, elle n’est pas comme moi. Si elle vient souvent au commissariat, c’est seulement pour me récupérer.

Tu n’aurais jamais apporté cette information si tu n’avais pas de doutes concernant la présence de cette étudiante bien plus angélique que toi.              
   
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Message(#)Shut in ஐ Joseph |Terminé] EmptyLun 11 Fév 2019 - 22:17


 
Joseph & Primrose

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Je suis en prison en train de discuter avec un mec bizarre qui a insulté un policier… Tout va bien à part ça, je ne suis pas du tout dans une situation pourrie. Franchement, si mes parents voyaient ça, je crois qu’ils auraient une attaque. Ils n’arrêtent pas dire que je fais n’importe quoi de ma vie, que je devrais me concentrer sur mes études et me trouver un simple petit boulot dans un bar pour payer mon loyer et quelques cinémas avec des copines, alors s’ils savaient… Déjà, quand je leur ai laissé entendre que je bossais en tant que danseuse dans un club, j’ai cru qu’ils allaient s’évanouir, pourtant j’ai évidemment tenu sous silence les activités annexes et je n’ai bien sûr pas pris la peine de préciser que j’en profitais pour vendre des substances plus ou moins autorisées à mes camarades de faculté. Il va peut-être falloir que je ralentisse un peu sur les conneries parce que je vois d’ici mon obligation de retourner chez mes parents après m’être fait virer de la fac. Ou pire, je pourrais me retrouver une bonne fois pour toutes derrière les barreaux et ce pour une durée de plusieurs mois ou plusieurs années. J’ai déjà envie de pleurer alors que ça fait dix minutes que je suis dans cette cellule, autant dire que c’est totalement inconcevable pour moi. « Une étudiante, hein ? Je vois. C’est quoi ton cours si important, demain ? » Je hoche la tête. Petite fille sage, le retour. Je crois que les étudiants inspirent confiance. Certes, ils ont la réputation d’être des fêtards invétérés mais je les vois aussi comme des gens ambitieux qui ne font pas trop de conneries. On a plus facilement confiance en un étudiant qu’en une stripteaseuse, sinon je me serais présentée comme telle. C’est tout l’intérêt de cette pseudo double vie. « Un cours sur la législation australienne concernant le divorce. Je me spécialise dans les affaires familiales alors ça m’intéresse particulièrement. » Sortez les violons et autres instruments de musiques, il va sans doute se rendre compte que j’essaie d’avoir l’air plus sage que je ne le suis en réalité, moi ça me parait évident. Ce qui est étonnant, c’est que je ne mens pas, en plus, j’ai juste adopté une attitude qui ne me correspond pas forcément.

« C’est pas important. » Comment ça ce n’est pas important ? Pourquoi ça ne le serait pas ? C’est lui qui décide ce qui est important ou non ? Je ne trouve pas ça très juste. Depuis tout à l’heure, je réponds à ses questions, alors je ne trouve pas ça cool qu’il élude la mienne. Mais bon, j’imagine que je n’ai pas trop le choix, en plus ce garçon est un habitué des cellules alors je ne suis pas sûre qu’insister soit la meilleure des options que j’ai. Toutefois, cet endroit est bourré de policiers alors j’imagine que je ne peux pas avoir trop de problèmes. Enfin, j’espère. « Tu sais, Chris, j’ai l’impression que nous allons rester un moment ici tous les deux, alors même si ça ne te parait pas important, tu peux toujours balancer, ça nous fera passer le temps. » C’est certainement l’excuse la plus bidon que j’ai jamais prononcé et il va sûrement se foutre de ma gueule mais après tout, peu importe, nous ne nous reverrons sans doute jamais après ça, enfin je l’espère parce que si on doit se voir en prison plus d’une fois, ça voudra dire que j’ai récidivé et je me suis évidemment promis de ne jamais le faire. « Bon, j’avoue, en fait je suis super curieuse. » Autant être cash, finalement, plutôt que de faire croire qu’il devrait parler juste pour que nous trompions l’ennui ensemble. De toute façon, je ne culpabilise pas longtemps pour ma culpabilité mal placée puisque lui ne prend absolument pas de gants pour me demander sans filtre ce qu’il a envie de savoir. « Ah ouais ? T’aimes la solitude ou t’es incapable de t’faire des potes ? » Finalement, je dois reconnaitre que ça me plait. J’aime les gens qui ne prennent pas de gants, les faux-semblants sont chiants à mourir, il est agréable de savoir qu’on n’a pas besoin de tourner sa langue dix fois dans sa bouche avant de parler. « Je ne sais pas trop… J’imagine que c’est un peu les deux… J’ai du mal à me faire des potes mais comme je suis bien toute seule, je ne fais pas vraiment plus d’efforts que ça. » Ce n’est pas la vérité mais après tout, peu importe, au fond, je suis sûre qu’il s’en fiche, il me fait la conversation, voilà tout. Et puis, je ne vois pas comment justifier autrement que je n’appellerais pas quelqu’un pour venir me chercher. Je crois que je n’ai pas très en vie de m’étendre sur ce sujet, pour le coup. « J’ai appelé ma sœur. Avant que tu m’poses la question : non, elle n’est pas comme moi. Si elle vient souvent au commissariat, c’est seulement pour me récupérer. » Je crois que je n’aurais pas eu l’envie de poser la question, j’imagine que si c’est elle qui vient le récupérer, c’est qu’elle a tendance à être le petit ange et lui le démon. C’est une perle cette fille, si mon frère venait me chercher ici, je pense que j’aurais le droit au savon de ma vie et il m’aurait sûrement prévenu qu’il ne comptait pas remettre les pieds ici un jour. Pour sa sœur, ça a l’air d’être plutôt fréquent. C’est une chouette fille. « Elle ne te fait jamais la morale ? Elle vient vraiment à chaque fois ? Tu ne t’es jamais dit qu’un jour elle te laissera tomber ? » J’ignore quelle est la nature de leur relation mais je crois que je suis un peu envieuse. Finalement, ce garçon que je prenais pour un vrai délinquant voire un tueur sanguinaire prêt à me taper dessus a l’air d’être un type plutôt normal avec une famille et plein d’ennuis du fait de son comportement un peu borderline. Il est loin d’être inintéressant.

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Message(#)Shut in ஐ Joseph |Terminé] EmptySam 16 Fév 2019 - 6:48

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Primrose & Joseph

Ça te fait chier d’avoir des doutes, maintenant. Tu analyses chacun des mots qui font la queue dans le fond de ta bouche avant de les libérer, de peur de dire un truc qui empirerait ta situation. Certes, il y a déjà deux ou trois caméras pointées en ta direction et des micros sont dissimulés dans la pièce mais, dire une connerie devant une personne de vive voix, ce n’est pas pareil. Cette étudiante, si elle en est réellement une, voit tes expressions faciales et entend mieux le ton de ta voix. Mais bon, tu es probablement paranoïaque, cette Primrose répond rapidement aux questions précises que tu lui poses, peut-être es-tu simplement en train de t’inventer une histoire. Tu as tout de même très hâte de sortir d’ici et de retrouver tes potes qui te poseront mille et une questions concernant ta troisième incarcération. Tu es bien le seul qui arrive à battre les records. Tu n’as qu’à croiser les doigts pour que le patron ne te ramène pas à l’ordre, cette fois. Il a été indulgent dans le passé mais tu ne serais pas surpris s’il t’annonçait que ta place dans le gang commence à se fissurer. « Un cours sur la législation australienne concernant le divorce. Je me spécialise dans les affaires familiales alors ça m’intéresse particulièrement. » Tu as beau répéter sa phrase plusieurs fois dans ta tête : tu n’y trouves aucun intérêt. Il faut dire que l’école n’a jamais réussi à capter ton attention. Et, ce n’est pas le sujet des divorces qui va allumer cette lumière en toi. Tu ne caches pas réellement ton désintérêt, tu passes ta main dans tes cheveux pour les ramener vers l’arrière et tu marmonnes :

- J’imagine que ça t’intéresse particulièrement parce que tu vis dans une famille de merde et que tu veux comprendre pourquoi c’est tombé sur toi ?

Nouveau sourire sarcastique que tu maitrises à la perfection, puis tu te redresses pour étirer tes muscles et dégourdir tes jambes beaucoup trop immobiles. Tu es un nomade, une bombe d’énergie, tu n’arrives pas à rester calme et passif pendant plus de quelques heures. Tu te réveilles très souvent la nuit pour te promener un peu à l’extérieur, simplement parce que ton cerveau a été programmé pour ne jamais laisser de temps morts. T’as peut-être encore l’instinct primaire des hommes des cavernes. Tes jambes s’activent, tu fais quelques pas entre les grilles pour mimer un peu d’activité physique. Toutefois, lorsque tu préfères éviter la raison de ton arrestation (parce que cette raison t’ennuie), Primrose t’interpelle sur un ton nouveau, un ton insistant. Tu hausses un sourcil en la dévisageant de haut puis elle avoue finalement que c’est la curiosité qui la pousse à te demander des détails sur ton arrestation. Tu te poses dos contre les barres de métal, les bras croisés sur la poitrine, et tu réponds simplement :

- J’ai des histoires plus marrantes à t’raconter. Comme la fois où j’me suis retrouvé à l’hôpital après être tombé l’cul sur un cactus.

Tu ricanes légèrement en posant l’arrière de ta tête sur les barreaux. Évidemment, tu n’as pas l’intention de raconter cette anecdote. Tu n’as simplement pas envie de décrire la raison de ton arrivée ici, ce matin. De nouveau, tu es très direct en demandant à Primrose si la raison de sa solitude à Brisbane est volontaire ou non. Elle se fiche complètement de la dureté de tes propos et te répond naturellement. « Je ne sais pas trop… J’imagine que c’est un peu les deux… J’ai du mal à me faire des potes mais comme je suis bien toute seule, je ne fais pas vraiment plus d’efforts que ça. » Cette réponse, tu ne la comprendras jamais. Tu n’as jamais apprécié la sensation d’être seul. La solitude, elle te ronge, te tue à petit feu. Tu l’as trop côtoyée pendant ton enfance. Tu passes ta main dans ta barbe neuve, pensif.

- Bah j’trouve ça idiot.

Pur, naturel, direct. Tu es un véritable ange, dis-donc. Malheureusement pour Primrose, tu n’es absolument pas une bonne oreille. Ce n’est pas en toi qu’elle trouvera un psychologue. « Elle ne te fait jamais la morale ? Elle vient vraiment à chaque fois ? Tu ne t’es jamais dit qu’un jour elle te laissera tomber ? »  Ta mâchoire se crispe immédiatement et tes sourcils se froncent. Une réaction à laquelle tu ne t’attendais pas.

- T’inquiète, elle m’a déjà laissé tomber bien avant que j’devienne un délinquant à ses yeux.


Tes doigts se portent machinalement à ta bouche comme si tu avais une clope à fumer. Tu te rends compte de ton mouvement nerveux et tu rabaisses vite le bras, coinçant à nouveau ta main dans ta poche. Oui, ta sœur t’a laissé tomber bien avant aujourd’hui. Jamais elle n’est venue te voir lorsque des cris déchiraient tes cordes vocales entre chacun des coups que ton père étampait contre ta peau. Si elle vient ce soir, c’est bien parce qu’elle essaye de se racheter. Tu en es certain.

- Me pose pas d’questions là-d'ssus, t’auras pas de réponses. Sauf si tu veux savoir ma couleur préférée.

Un sourire forcé soulève la commissure de tes lèvres et tu observes la jeune femme du coin de l’œil.

- Le rouge.  
     
   
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Message(#)Shut in ஐ Joseph |Terminé] EmptySam 16 Fév 2019 - 15:50


 
Joseph & Primrose

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Au secours, sortez-moi de là. Je n’aurais jamais dû me faire arrêter. Je n’aurais jamais dû être enfermée ici, je n’aurais jamais dû rencontrer ce mec et je n’aurais surtout jamais dû lui adresser la parole. Non seulement il se fout de ma gueule mais en plus il se montre de plus en plus désagréable au fur et à mesure que le temps passe. Il s’imagine que je vais lui parler de moi comme si de rien n’était alors que lui ne répond à aucune de mes questions, critique la manière dont je me comporte sans que ça lui pose le moindre problème. Franchement, ça me gonfle mais il y a des caméras autour de nous et des micros alors je m’écrase comme une merde, continue à répondre à ses questions parce que ça m’arrange et ne prononce pas un mot plus haut que l’autre. J’espère que ça ne va pas durer trop longtemps, je ne suis pas capable de me comporter comme une petite fille modèle pendant cinq heures d’affilée, au bout d’un moment, je vais craquer, l’insulter et lui taper dessus et je serais bonne pour me coltiner quelques heures de prison supplémentaire. Ce serait vraiment con. Je n’ai rien d’autre à faire qu’à rester sage, pourquoi est-ce aussi difficile ? Sûrement parce que je suis en face d’un con. « Je suis sûre que tu aurais que je te dise oui pour que tu t’intéresses à la vie de la pauvre petite misérable fille que je suis mais je vais te décevoir, ce n’est pas du tout ça. » Je ne tiens pas à parler de ma famille, de toute façon, les policiers entendent tout ce qui se dit. Et s’ils décident d’aller rendre visite à mes parents ?! Ces derniers seraient bien capables de leur dire qu’ils sont inquiets pour moi car j’ai beaucoup trop d’argent pour une étudiante et dans ce cas, je pense que j’aurais vraiment de gros problèmes. « J’ai juste toujours envie d’aider les autres à traverser des situations de crise. » J’ai surtout toujours eu envie de gagner plein d’argent et je sais que si j’arrive à me faire un nom dans ce milieu, je pourrais demander des honoraires tout simplement faramineux, alors forcément, ça m’intéresse mais ça, Chris n’est pas obligé de le savoir, il n’est pas obligé de savoir quoi que ce soit sur moi, d’ailleurs. « Si jamais tu as besoin d’un peu d’aide dans ce domaine, tu pourras toujours faire appel à moi, je te ferais un prix. » Mon sourire se veut amical mais je ne sais pas si j’arrive vraiment à avoir l’air sincère. Au fond, j’ai juste envie de l’envoyer chier et je n’ai aucun talent d’actrice, il va bien finir par s’en rendre compte. D’autant plus qu’il ne m’aide pas du tout en éludant tout ce que je peux lui demander, ça me met clairement les nerfs, j’ai vraiment l’air d’être une petite chose fragile à qui on peut dire non ? Oui, apparemment. « J’ai hâte d’entendre toutes ces histoires marrantes. » J’aurais aussi bien pu le supplier de se taire, j’aurais eu l’air tout aussi enthousiaste.

Ravie d’apprendre qu’il me trouve idiote parce que j’apprécie la solitude. Je ne peux pas m’empêcher de lever les yeux au ciel alors que je me suis promis de rester gentille et sage. En même temps, avec un interlocuteur pareil, pas facile de faire autrement. « J’imagine que ça veut dire que toi, tu préfères être bien entouré qu’être tout seul ? C’est pour ça que tu m’accueilles aussi chaleureusement ? » Il faut être réaliste, pour quelqu’un qui prétend aimer les gens, il arrive quand même à être particulièrement désagréable. Ou alors, c’est juste parce qu’il a une dent contre moi ? Je ne vois pas pourquoi, je ne lui ai rien fait, je me suis contentée de m’assoir loin de lui et de lui adresser la parole. C’était peut-être ça le faux-pas ? J’aurais dû le laisser m’adresser la parole au lieu de prendre les devants. Je crois que je n’ai pas les codes des prisonniers mais après tout c’est normal, c’est mon premier séjour en prison mais aussi le dernier, j’espère. Qu’est-ce qu’il m’a pris de jouer les voleuses… Franchement, c’est honteux. « C’est bizarre de venir te chercher si elle t’a abandonnée, elle n’a pas dû te lâcher tant que ça. » J’aurais aimé le plaindre parce que sa sœur l’a soi-disant laissé tomber mais à mon avis ce n’est pas le cas, on ne va pas chercher les gens en prison lorsqu’on a décidé de les laisser tomber. Mais bon, Chris est spécial alors ça ne m’étonne pas vraiment qu’il puisse tenir ce genre de discours. D’ailleurs, il ne tarde pas à bien me faire comprendre que je n’ai pas de questions à poser à ce sujet ce qui ne me dérange pas outre mesure puisque de toute façon j’avais déjà intégré qu’il ne répondrait à rien, donc je me gardais bien de réitérer l’expérience. « Ne t’inquiètes pas, je n’en avais pas du tout l’intention, ça a l’air de te faire plaisir de jouer les monsieurs mystérieux alors je ne veux pas te priver de ça. » J’aurais au moins appris quelle est sa couleur préféré, je ne sais pas à quoi ça me servira plus tard ni si ça me servira, mais c’est une avancée. Je crois que c’est le premier truc que Chris me dit sur lui en dehors de son prénom. « Moi c’est le jaune. » Et il s’en fout certainement tout autant que moi pour la sienne. Cette soirée est définitivement palpitante, je n’aurais pas pu rêver mieux.

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Message(#)Shut in ஐ Joseph |Terminé] EmptyMer 20 Fév 2019 - 6:09

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Au secours, sortez-la de là. Elle n’aurait jamais dû se faire arrêter. Elle n’aurait jamais dû se faire enfermer ici, elle n’aurait jamais dû t’adresser la parole. Tu n’es pas un mec fréquentable. Elle empire sa situation en te posant ces questions auxquelles tu réponds pour passer le temps. Elle n’a pas sa place, ici. Elle n’est pas une criminelle et ces policiers ont décidé de l’enfermer avec toi, qui en est vraiment un. Tes doutes concernant son identité se sont évaporés : elle n’est réellement qu’une étudiante qui a eu une mauvaise idée au mauvais moment. « Je suis sûre que tu aurais que je te dise oui pour que tu t’intéresses à la vie de la pauvre petite misérable fille que je suis mais je vais te décevoir, ce n’est pas du tout ça. » Tu expires tout l’air dans tes poumons par tes narines. C’est ta façon de retenir un rire qui aurait été déplacé. « J’ai juste toujours envie d’aider les autres à traverser des situations de crise. » Les situations de crise, hein ? Tu croises son regard, les yeux dénués d’intérêt.

- J’me serais pas plus intéressé à ta vie si elle était merdique, t’inquiètes. Toutes mes félicitations, tu as un cœur d’or.

Ces gens qui veulent aider les autres, ils se sentent simplement mal d’avoir grandi dans une bonne famille, d’avoir réussi dans la vie. Ils ont honte d’avoir eu la chance de naître dans les bras d’une mère aimante. Ceux qui ont reçu tout ce qu’ils voulaient en grandissant, tu les flaires. Cette fille a collectionné les cadeaux, tu en es presque certain. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle elle a cru pouvoir voler le bien d’un autre et s’en sortir sans difficulté. Une petite fille gâtée qui n’a pas appris à mériter un achat. Tu es peut-être un criminel, un homme qui a choisi la mauvaise voie, mais jamais tu n’as été malhonnête. Tu es peut-être méchant, sarcastique : tu connais quand même les limites de ta liberté. Jamais l’idée de dérober un objet ne t’a traversé l’esprit. Pourtant, c’est bien toi qui a le profil du voleur. Pas Primrose. « Si jamais tu as besoin d’un peu d’aide dans ce domaine, tu pourras toujours faire appel à moi, je te ferais un prix. » Tu soupires, les deux yeux posés sur le plafond aussi ennuyant que ta compagnie.

- Faudrait déjà qu’j’aie une meuf. Tu te portes volontaire ?

De nouveau, tu l’interroges du regard, l’air malin. Tu n’as jamais eu de copine, jamais l’idée d’un couple ne t’a effleuré l’esprit. Tes parents t’ont encré un mal-être dans la tête : tu ne penses pas pouvoir être aimé. C’est bien ce que ton père te répétait, non ? Grandis-un peu, Joseph. Avec une attitude comme la tienne, jamais personne ne s’intéressera à toi. Tu te retrouveras seul. Et tu l’as cru. Tu l’as tellement cru. Tu n’avais que douze ans. Ton père possédait la vérité absolue. Tu remarques que la jeune femme coincée avec toi dans la cellule se métamorphose lentement en ours grincheux. Le timbre de sa voix change : sa patience commence à s’envoler. Évidemment, ça t’amuse. Le petit ange se transforme en démon. « J’imagine que ça veut dire que toi, tu préfères être bien entouré qu’être tout seul ? C’est pour ça que tu m’accueilles aussi chaleureusement ? »  C’est vrai. Elle marque un point. Tu croises tes bras sur ta poitrine, pensif.

- J’accueille chaleureusement les gens qui ne jouent pas le rôle d’un autre. Tu n’es pas une gentille petite fille. Regarde-toi. T’as envie de m’insulter, de m’faire ravaler mes dents. J’aurais envie de te féliciter de garder ton calme aussi longtemps en ma présence, mais j’pense que t’as pas de mérite. Ce sont les caméras qui t’empêchent de cracher des flammes.

Un sourire fier redresse tes lèvres et tu hausses les épaules.

- Si tu veux, quand on sort de là, j’te laisse te défouler sur moi.

Tu restes à l’affut de ses réactions. Tu ne sais pas jusqu’à quel point Primrose peut garder son calme. Tu as connu beaucoup de femmes qui pouvaient exploser en l’espace de deux secondes. « C’est bizarre de venir te chercher si elle t’a abandonnée, elle n’a pas dû te lâcher tant que ça. »  Tu mimes les mots « tais-toi » avec tes lèvres. Elle ne connait pas ton histoire, elle n’a pas son mot à dire. Si ta sœur ne t’a pas réellement abandonné, c’est parce qu’elle a l'impression d’avoir une dette envers toi, exactement comme tout ceux qui sont nés dans les bras chaleureux d’une famille aimante. Tu préfères l’informer tout de suite que tu ne répondras pas à ses questions et sa réponse ne te fait pas broncher. Tu restes immobile comme un félin guettant sa proie, dissimulé dans les herbes hautes. « Moi c’est le jaune. » Pitié. Le cliquetis de clés vient te sauver. Tu pivotes la tête vers un policier qui se rapproche des barreaux de votre cellule. Faites-que ça soit pour moi, faites que ça soit pour moi. Lorsque la porte s’ouvre, le grand homme baraqué pose ses deux yeux sur Primrose. Tu lèves les yeux au ciel. Évidemment qu’elle partira en premier. Regardez sa tête d’innocente. Elle n’a même pas eu besoin d’appeler quelqu’un que la liberté l’appelle elle. La voix du policier s’élève dans la pièce.

- Suivez-moi mademoiselle Anderson. Nous avons des papiers à vous faire signer. Après, vous pourrez partir.

L’autorité te jette un coup d’œil, tu lui offres un large sourire et tu ne peux pas t’empêcher de lui glisser un petit clin d’œil furtif. Il reste de marbre, exactement comme il a appris à le faire. Tu croises le regard de Primrose et tu lances, finalement :

- Envole-toi, ma belle. Et, si l’envie de voler te prend à nouveau, ne te fais pas coincer !            

   
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Message(#)Shut in ஐ Joseph |Terminé] EmptyVen 22 Fév 2019 - 22:32


 
Joseph & Primrose

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Toujours aussi sympathique le gars mais je ne peux pas m’empêcher de sourire lorsqu’il me dit que j’ai un cœur en or. S’il savait. J’en suis très loin, je pense d’abord à moi et après aux autres, j’ai limite forcé mon meilleur ami à me dépuceler pour pouvoir être une prostituée sur internet, j’ai arnaqué un certain nombre de mes potes, j’ai chapardé de l’argent à mes parents, mes frères et sœurs et mes amis un certain nombre de mois… Alors un cœur d’or, je ne crois pas non, mais s’il en est persuadé, c’est sur je suis sur la bonne voie et que j’ai l’air d’être un enfant de chœur. Tant mieux, c’était l’effet recherché. « Merci. » Dis-je, répondant poliment à ses félicitations alors que ces dernières doivent être bourrées d’ironie. En revanche, il peut toujours courir pour que j’envisage d’être avec un mec comme ça un jour, je suis sûre qu’il n’est pas capable de traiter correctement une femme. Il a un égo surdimensionné et une envie folle de faire chier son monde le plus possible ce qui est définitivement incompatible avec une histoire d’amour, il doit en avoir pleinement conscience. « Désolée, mais je passe mon tour, t’es pas trop mon genre. » Il est canon, certes, mais les petites frappes ce ne sont vraiment pas ce qui me tripper, je veux un mec bourré de tunes que je puisse exploiter à mon avantage… Enfin, ça, c’est ce que je fais croire à tout le monde, au fond je crois toujours au prince charmant et je suis persuadée que la vie me mettra un bel inconnu sur mon chemin un jour et que je pourrais construire toute ma vie avec lui. Pour ça, il faudrait sûrement que je change un peu mon train de vie et mon attitude mais je ne suis pas encore prête à agir de la sorte. Je le serais un jour, je n’en doute pas.

Je ne masque pas mon étonnement. Alors comme ça, il m’a percé un jour si facilement ? Je n’en reviens pas, je suis extrêmement étonnée de l’entendre me percer à jour aussi facilement alors que je pensais réussir à contrôler parfaitement bien mes émotions. Tant pis, je ne dois pas être une aussi bonne actrice que je ce que je pensais, finalement et ça n’a pas franchement d’importance après tout, qu’est-ce que j’ai à lui prouver de toute façon ? Rien, et heureusement. « Mais c’est ce que tu cherches, pas vrai ? Tu meurs d’envie que j’ai envie de t’insulter et de te faire ravaler tes dents ? Et si je craque et que je passe à l’acte, tu prendras encore plus ton pied. » Il a envie que je le déteste, il a envie que la terre entière la déteste et même si je ne comprends pas pourquoi je suis persuadée que c’est vrai. C’est le genre de ces mecs antipathiques, ils cherchent à repousser les autres pour une raison que j’ignore. Je trouve ça stupide d’essayer à tout prix de se faire haïr par les gens. En tout cas, dans son cas, ça marche bien. « Tu sais bien que je ne ferais rien du tout même si t’as vraiment une tête à claques, je fais clairement pas le poids face à toi et je ne tiens pas à avoir l’air ridicule. » Je l’ai déjà, moi la petite gamine innocente face au grand habitué des cellules. On ne va pas se mentir, je fais clairement tache dans le décor. En tout cas, je sais qu’en tant que petite crevette poids plume, je ne fais pas le poids face au grand gaillard que j’ai en face de moi alors je me garderais bien de faire quoi que ce soit susceptible de provoquer une joute dont je ne sortirais pas vainqueur.

Le policier qui arrive signe la fin de mon calvaire et me demande de le suivre. Mon cœur se met à battre bien plus rapidement et je suis aussi ravie que s’il m’avait proposé un rencard ou un billet de cinq cents balles. Je me lève pour le suivre, ravie de devoir seulement apposer ma signature sur quelques papiers avant de pouvoir me faire la malle de cet endroit maudit. Je ne suis pas mécontente de quitter mon compagnon de cellule qui prenait un malin plaisir à me taper sur les nerfs. Ce dernier, contre toute attente, se montre plutôt agréable pour ce qui sera certainement notre dernier échange. « Rassure-toi, tu as grandement contribué à me faire passer l’envie de recommencer. » Le sourire sur mon visage prouve bien que je n’ai aucune rancœur envers lui, mais c’est de bonne guerre de le charrier après l’accueil qu’il m’a réservé. Nous ne nous reverrons jamais de la vie alors autant que je le quitte en restant joyeuse et positive. « Prends soin de toi, Chris. » Dis-je en quittant la cellule avec le policier qui m’escorte. « Et arête de faire des bêtises. » Je disparais de son champ de vision, retrouvant à l’accueil les papiers que je dois signer. Je peine à me concentrer sur les petits caractères noirs sur le papier blanc, je repasse dans ma tête cette étrange conversation qui vient de se passer sans pour autant réussir à me rendre compte que tout cela était réel. Si ça se trouve, le type était seulement dans ma tête. Quelques instants plus tard, je me retrouve sur le trottoir devant le commissariat, libre mais encore chamboulée par ce qui vient de se produire. Une chose est sûre, je ne volerais plus jamais de ma vie.

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