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 Welcome to the dark side (Lou)

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Message(#)Welcome to the dark side (Lou) EmptyLun 28 Jan 2019 - 13:31


WELCOME TO THE DARKSIDE
LOU & MITCHELL.

C’est assis dans l’arrière-boutique autrement appelé le club, que se trouvait Mitchell Strange un vendredi soir. Le restaurant à l’avant était comblé de monde et le brouhaha s’échappait à travers les parois, le bruit des couverts résonnait et la sonnette en cuisine ne cessait de retentir pour prévenir les serveurs que les plats étaient prêt à partir. En temps normal, Mitchell se serait mélangé à tout ça, il serait allé de table en table pour savoir si tout allait pour le mieux, se serait fondu dans la masse comme toujours, mais pas ce soir. Ce soir, il avait un tout autre projet, un projet qui le turlupinait depuis des semaines : Retrouver Lou Aberline, après ce qui était apparu à son regard comme une trahison. Pour lui, c’était clair, elle l’avait vendu aux flics et elle devait payer pour les pots cassés. Tout aurait pu être simple pourtant, la retrouver n’était pas si compliqué, il pouvait lui tomber dessus et la descendre en quelques secondes, mais aux yeux de Mitchell Strange c’était beaucoup trop tendre. Lui ce qu’il voulait s’était se venger, la faire souffrir et surtout la tourmenter. Il voulait lui faire croire qu’il était sans arrêt derrière elle à la surveiller, prêt à lui tomber dessus à n’importe quel moment. Il avait su être patient pour lui laisser penser qu’elle était libre, qu’il l’avait peut-être oublié ou qu’il avait mieux à faire que de suivre le chemin d’une vengeance et pourtant, il y pensait chaque jour, impatient d’enfin faire face à cette traîtresse. Après avoir eu l’information de la part d’un membre du club sur son lieu de travail, il s’était donné un malin plaisir de lui envoyer des bouquets de fleurs, en prenant le soin de ne jamais divulguer son identité. Tel un admirateur secret, il savait qu’elle était trop sotte pour se douter qu’il pouvait s’agir de son pire cauchemar et c’est ce qui le faisait jubiler intérieurement. Il imaginait déjà la tête qu’elle allait faire en l’apercevant et allait savourer chaque instant de son désespoir.

Il observait le bouquet de fleurs qu’il avait soigneusement choisi pour le clou du spectacle, ajoutant un petit mot à celui-ci : J’ai toujours un œil sur toi. Son sourire ne tardait pas à s’élargir et c’est sans attendre une minute de plus qu’il retrouva son frère en cuisine. « T’as un rencard ? » Qu’il lui demandait d’un air amusé, déclenchant un rire de la part de Mitchell qui baisse le regard vers le bouquet de fleurs, comprenant ainsi les dires de son frère. « En quelque sorte, oui, je te laisse fermer la boutique. » Qu’il disait en lui tapotant l’épaule, avant de disparaître du décor, en direction du théâtre qui accueillait le spectacle The Rocky Horror Picture Show dans lequel Lou se produisait. Ce n’était pas de son genre à Mitchell de se rendre dans ce genre d’endroit, le théâtre. Non, il était plus du genre salle de concert ou bar avec la musique à fond. Autrefois, avec sa famille, ils avaient pour habitude de se rendre à des représentations à Las Vegas et c’était d’un ennui pour lui, il suppliait les fois d’après son père de ne pas l’obliger à y aller, sans succès. C’est pourtant avec le sourire qu’il avait franchi les portes du théâtre après avoir acheté une place. Il s’était installé au fond de la salle, profitant un instant du spectacle offert. Les fois d’avant, il n’avait pas pris le soin de se déplacer jusque-là, il s’était contenté de payer quelqu’un pour le faire à sa place, mais ce soir, c’était différent, le soir tant attend était arrivé. Il ne tarda pas à reconnaître la jeune femme qu’il traquait, l’observant un instant, il ne pouvait pas nier le fait qu’elle avait du talent. A l’entracte, il confia le bouquet de fleurs à un mec qui semblait travailler en ces lieux, lui demandant d’offrir ce bouquet à l’interprète de Magenta, ce qu’il accepta avec plaisir. Il rejoignait sa place avec hâte, hâte que le clap de fin soi donné pour pouvoir faire une petite visite à Lou dans sa loge, en attendant, il imaginait la tête qu’elle allait faire en observant le mot laissé avec le bouquet.



Les applaudissements ne cessaient de résonner dans les oreilles du brun qui comprit que le temps était venu. Il se leva de son siège et s’avança vers l’entrée menant aux loges. « J’aimerais féliciter en personne la demoiselle qui joue Magenta… » Qu’il disait à l’homme qui avait tout l’air d’un agent de sécurité, lui tendant un billet qu’il ne pouvait pas refuser, le laissant ainsi s’aventurer dans l’arrière du décor jusqu’à la loge qui l’intéressait. Il y entra sans se poser de question, prenant place sur le siège servant à la mise en beauté, patientant dans le noir tout en fixant la porte, attendant qu’elle s’ouvre pour pouvoir passer aux choses sérieuses.
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Message(#)Welcome to the dark side (Lou) EmptyMer 24 Avr 2019 - 18:01

Top dénudé et le derrière enculotté, je déboule dans le couloir des artistes au bord du cadre de la porte grande ouverte de ma loge, bouquet de fleurs à la main brandit comme une pièce à conviction. « Qui est le troll qui a mis ça là ? » je m'époumone histoire d’être entendue de tous les acteurs présents, à peine plus habillés que moi, à moitié démaquillés, décoiffés. On croirait une fin d’orgie s’il ne s’agissait pas de théâtre ; et vu le spectacle en question, parler d’orgie n’est même pas complètement faux. L’un m’ignore et l’autre me toise l’air de dire qu’il se fout bien de tout ce qui peut sortir de ma bouche -que je pourrais éventuellement fermer d’ailleurs, s’il te plaît, merci. Sam apparaît à mes côtés, la tête dodelinante comme ce cliché queer qu’il est jusqu’à la moelle, le popotin saillant dans un string rouge comme deux joues de bébé. Il est grand, le Sam, dans les deux mètres, et si bien bâti de partout qu'il serait criminel de ne pas exhiber le fruit de ses nombreuses heures passées à pousser de la fonte. C'est pourquoi il est le seul à pouvoir jouer Rocky. Le rôle a pour avantage de ne pas avoir d'autres répliques que des “greuh” relativement explicites, ce qui épargne au public la voix de crécelle eunuque du bonhomme. Son rire est d'ailleurs des plus irritants. « C’est pas une blague. Quelqu’un a fait livrer ça pour toi. » Son sourire est calqué sur celui de toutes les blondasses superficielles qu’il admire dans des shows cheap façon Real Housewives, la bitcherie latente qui n’attend que le premier motif valable (ou non) de s’exprimer. Ses battements de paupières ornées de faux cils ont sûrement fait sombrer toutes les Philippines dans un tsunami. « Sûrement un pervers, tu devrais faire gaffe. » renchérit Kamil, le Franck du jour, avant de claquer une fessée complice sur le derrière de Sam, clin d'œil en prime. « Ou un admirateur. » que celui-ci insiste, achevant ma patience dans cette enquête. Mes yeux roulent dans leurs orbites, exaspérée. Le bouquet pend au bout de mon bras ballant, comme dépité de ne pas être apprécié à la juste valeur de ses feuilles fraîches et ses pétales colorées, toutes déployées pour mes beaux yeux. Je claque la porte, l'envoie à la poubelle et termine de me rhabiller. C'est avant de quitter la minuscule loge une demi-heure plus tard que son parfum me titille les narines, comme une dernière stratégie pour m'amadouer. Elles trôneront finalement une semaine dans ma chambre de motel, mises en eau dans une vieille conserve d'haricots verts reconvertie.

Les fleurs du troisième bouquet anonyme commençaient à fatiguer quand leurs remplaçantes furent livrées au théâtre. La bande de saltimbanques s'amasse dans le placard qui me sert de loge, autour des malheureuses fleurs déposées sur ma pseudo-coiffeuse aux ampoules fatiguées et au miroir voilé de poussière. « Encore ? » ça demande ici et là, moi la première. Pas plus d'explications cette fois que la précédente. Aucune identité pour le mystérieux expéditeur. J'aimerais n'en être que flattée, mais mon cœur se pince alors que j’approche ma main des tiges comme un démineur en mission. « Ca devient creepy. » résonne à ma droite en parfaite traduction des pensées qui me tourmentent à cet instant. Ça murmure une approbation timide. C'est creepy. Mais dès lors que leur parfum frôle mon odorat, les pétales caressent ma joue, les feuilles glissent entre les doigts, je leur reconnais la même magie que toutes les précédentes. Elles endorment ma méfiance avec leur déconcertante capacité à me séduire par leur seule beauté. « C’est trop mignon ! » contrecarre le timbre en Si dièse de Sam. Dans le miroir, j'aperçois Fanny, notre Janet actuelle -aussi insupportable que toutes celles qui l'ont précédée dans la troupe, à ce qu'il paraît- les bras croisés et le regard dédaigneux qui glisse sur moi de haut en bas comme armée du plat d'un couteau émoussé. Elle s'abstient de tout commentaire, sa bouche pincée par la jalousie et ses sourcils froncés à se rejoindre au milieu de sa face parlant pour elle. Et j'aime la manière dont sa rage me flatte. J'aime l'attrait malsain que m'inspire ces bouquets, ce mélange de malaise et d'émoustillement à chaque fois que je les aperçois ; mon cœur se serre et les papillons chatouillent mon estomac en même temps. Je ne suis jamais capable de les jeter. Celles-ci ne font pas exception. Ce ne sont que des fleurs au final, quel mal peuvent-elles faire ?

Presque pas en retard. Je trotte le long de la queue de spectateurs et me glisse dans le théâtre par l’entrée des artistes d’un grand coup de coude dans le poussoir de la porte, le fracas métallique sonnant mon arrivée en trombe. Les souliers vernis claquent jusqu’à la micro-loge, j’attrape le costume de soubrette à la volée et plonge mon visage dans le maquillage semi-cadavérique pour être prête en dix minutes chrono. De l’autre côté des murs fins comme du papier, on devine le murmure des personnes qui s’installent dans la salle porté par le petit courant d’air du début de soirée qui s’infiltre jusqu’aux coulisses. Un frisson me traverse bien avant que l’ouvreuse ne déboule pour me souffler ; « Un homme avec un bouquet est arrivé. - Quoi ? - Il est comment ? Plutôt beau gosse ? » Mon regard assassin fusille l’indiscrétion de Sam apparu derrière mon épaule. « Ca-non. » répond la jeune femme, bouche en coeur baisant le bout de ses doigts pincés comme on évalue un plat de carbonara. Le trac avant de monter sur scène s’intensifie, le plomb dans l’estomac, les jambes en coton. Mais une fois sous la lumière, plus le temps de réfléchir. Le burlesque bouscule les bonnes moeurs pour le plaisir des yeux, des oreilles, et des démons intérieurs. Un défouloir aussi précieux qu’il est éphémère, quatre-vingt-seize minutes seulement. Un flirt délicieusement dangereux avec le bon vieux It réprimé, alimentant l’étincelle d’une ancienne moi. A la sortie de scène, essoufflée par l’émotion, poumons gonflés d’applaudissements frais, je rattrape à peine ma respiration qu’on dépose le fameux -et habituel- bouquet dans les bras. Jonglant avec la carte qui l’accompagne, j’en découvre le message au verso ; un coup d’oeil d’une seconde, une seconde qui s’étire, s’allonge, se fige dans le temps. « Ca dit quoi ? » j’entends comme un poisson dans un bocal, plongée dans un monde flou aux bruits lointains. « J’ai toujours un œil sur toi. » je relis, la voix basse et étranglée, les cordes vocales tremblantes, frappées par chaque pulsion de mon coeur qui secoue mon corps de la tête au pieds. Cette fine senteur de danger n’a soudainement plus rien d’attirant. Elle sent la sueur froide plus que les fleurs fraîches. On sonne le glas ; « Lou, quelqu’un voudrait te voir. Il est dans ta loge. - Tu l’as laissé y aller ?! » Je m’époumone contre l’agent de sécurité, déversant sur lui la soupe brûlante d’émotions qui bouillonne en moi. « C’est le type du bouquet ! J’ai pensé... - Pense pas, c’est pas dans ton domaine de compétences. » En passant à côté de lui d’un pas furieux, je lui jette les fleurs au visage et heurte son épaule avec la mienne -me faisant sûrement plus de mal qu’à lui en essayant de marquer le coup de ma contrariété. En chemin vers les loges, tandis que j’arpente les coulisses, j’abandonne mes hauts talons et envoie ma perruque valser dans un coin de couloir. La porte se trouve devant moi plus vite que je ne l’aurais voulu, trop vite pour que je fasse le point et reprenne le dessus sur mes émotions. « Fais chier. » je souffle, expirant une grande bouffée d’air, si chaude et condensée de poussière qu’il me semble seulement asphyxier un peu plus. J’ouvre le battant comme on arrache un pansement : d’un coup sec. Je dois savoir qui est ce creep, le confronter et lui mettre mon pied au cul. C’est sûrement un type bizarre, un peu paumé, trop maigre, à la timidité alimentée par un faciès hors des canons de beauté -ça ne serait quand même pas une mauvaise blague de Finn ? S’il est derrière cette porte, je le tue. Je lui saute à la gorge et je le tue. Finnley Coverdale, ton heure a sonné.

Ce n’est pas Finn. La levée de l’interrupteur allume l’ampoule nue et solitaire de la pièce. La lumière faite sur le visage de l’admirateur secret dévoile des traits bien connus. C’est le boss en personne, le Mitchell, qui se tient devant moi comme le diable en personne. L’exact même sourire glaçant étire ses lèvres. Mes doigts moites lâchent la poignée. D’un petit coup de talon, je clos le placard dont les quatre murs prennent dès lors des allures de sarcophage. Mes yeux s’assèchent tandis que je fixe Strange, sa silhouette trapue résonnant avec l’ombre de mes cauchemars, celle qui apparaît dès que je ferme les yeux. « J’aurais dû m’en douter. » Ma bouche est pâteuse, mes dents serrées. Mes épaules crispées se plaquent à la porte. La scène entière me procure une sensation de déjà-vu, sûrement issue des images qui hantent mes nuits. Mais je n’espère pas un mirage, un réveil en sursaut et en sueur de le lit trop mou et grinçant de ma chambre. Je sais qu’il est là, bien réel. Je sens que sa simple présence me colle au mur. « Est-ce que tu es enfin venu en finir ou est-ce qu’on va retrouver le corps du metteur en scène dans les coulisses demain ? » je demande, souhaitant presque qu’il s’agisse de la première option juste pour ne plus avoir à regarder par dessus mon épaule dans la rue, pour ne plus sentir le poids de cette ombre au-dessus de ma tête, pour ne plus craindre pour mes proches, pour avoir la paix, enfin. Une énième visite de courtoisie n’est pas une torture supplémentaire nécessaire. J’ai déjà tiré une croix sur mon sommeil et mes liens effectifs s’étiolent à force d’éloignement et de secrets. L’isolation et la désolation s’installent au quotidien tandis que je trouve refuge dans un rôle qui flirte avec une démence séduisante au sein d’un théâtre de tous les vices. C’est comme vivre sur une mine, et à cet instant, même respirer est osé. « Juste… dis-moi pourquoi tu t’en es pris à Blanche. » La demande est étrange dans la bouche d’une jeune femme qui n’a jamais pensé à autre chose qu’elle-même, mais fidèle au virage qu’a pris ma vie, au déchirement que j’ai ressenti alors. « Cette histoire, c’est entre toi et moi. Pourquoi il a fallu que tu la tues ? » Quand j’ai vu de mes propres yeux l’une des rares personnes à m’avoir fait confiance, à avoir cru en moi, à m’avoir donné une chance en sachant très exactement d’où je venais, ce que j’avais traversé, quelque chose s’est brisé, s’est arraché à moi. C’était quelqu’un qui avait vu au-delà de ce que mon récit donne comme première impression, sur le papier. Quelqu’un qui m’a tendu la main, juste comme ça, comme si c’était naturel. Elle n’était pas mon amie, mais elle représentait l’espoir. Et sous cet angle, il était naturel, presque inéluctable, qu’elle soit le premier pion à périr.
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Message(#)Welcome to the dark side (Lou) EmptyMar 30 Avr 2019 - 22:21

    J’étais là, assis, les mains jointes dans l’obscurité attendant avec impatience que ma partie du spectacle commence. Je venais d’arriver à une étape importante de mon désir de vengeance et je jubilais déjà à l’idée de voir la porte s’ouvrir et d’apercevoir le visage –sûrement surpris- de Lou lorsqu’elle posera son regard sur moi, l’homme qu’elle a conduit tout droit derrière les barreaux. Dans mon esprit c’était simple, je l’imaginais entrer dans la loge, à ce moment-là, je lui ferai sûrement un discours digne de la place que j’occupe, toujours avec un grand sourire et un regard perçant. Je l’emmènerai sûrement à l’abri de tout regard et prendrai un plaisir à la torturer jusqu’à qu’elle souffle son dernier souffle. Elle ne méritait que ça cette traîtresse de toute façon. Je serrai les poings à la simple idée de poser mon regard sur elle, je ressentais toujours cette colère envers elle, pour ce qu’elle a fait, alors que j’avais placé beaucoup de confiance en elle. J’avais prévu de grandes choses pour Lou et elle m’a remercié en me plantant un couteau dans le dos à croire que tout ce que j’avais pour elle n’était pas suffisant et qu’elle me devait aucune reconnaissance. Je soupirai fortement, m’impatientant presque jusqu’au moment où j’entendis le bruit du poignet se baisser. Je levais mes deux bras en l’apercevant entrer dans la pièce tout en me levant du siège qui n’étais pas si confortable que ça, un sourire allant jusqu’aux oreilles, je rendais la situation des plus théâtrale par la simple allure de mon visage. « Enfin, je pensai ne jamais te voir franchir cette porte !» J’avançais vers elle sans la perdre du regard alors qu’elle venait de se loger contre la porte, par crainte sûrement. « J’espère que te t’ai manqué.»Je me demandais ce qu’il se passait dans sa tête en ce moment précis, était-elle en train de prier pour que je lui laisse la vie sauve ? Où était-elle en train de s’en vouloir d’avoir fait ce qu’elle a fait ? Je me faisais mes propres conclusions, ne tardant pas à arriver à son abord, pouvant sentir son parfum remonter jusqu’à mes narines, le parfum de la peur. Je passai une main sur sa joue avec un regard et un sourire narquois. « Tu sais quoi, je trouve que c’est dommage. » Je m’éloignais faisant quelques pas dans la loge. « Une jeune femme comme toi aurait pu faire de grandes choses au sein du club. » Je repensai à la façon dont elle s’était démarqué des autres lors de son arrivée, gérant sans mal dans le rôle de dealeuse, mais également d’Escort et elle m’avait terriblement déçu. « Tout ça, pour finalement mourir si jeune, quel gâchis !» M’exclamais-je en me réinstallant à mon aise sur la chaise tournante, m’amusant à la faire tourner avant de la stopper net pour faire face à mon interlocutrice. « Ah cette très chère Blanche ! » Elle me demandait pourquoi je m’en étais pris à elle, ce qui me faisait sourire d’avantage. La réponse était pourtant évidente à mes yeux, mais je me décidais à jouer un peu. « Elle m’a demandé pourquoi elle aussi. » Je me levais à nouveau, ne tenant pas sur place. « Je lui ai dis que c’était ta faute, que tu étais la seule coupable de ce qui lui arrivait. » J’avançais à nouveau vers la jeune femme lentement. « Je l’entends encore me supplier de ne pas la tuer, mais je n’avais pas le choix puisque tu ne me prenais pas au sérieux. » Je me réjouissais de cet instant, tant attendu. C’était bien mieux que dans mon imagination et je ne comptais pas m’arrêter là. « Tu pensais pouvoir fuir, te cacher, mais j’ai toujours eu un œil sur toi, observant chacune de tes habitudes, prenant connaissance des gens que tu fréquentes.» Mon sourire devenait de plus en plus malicieux au fil de mon élocution. « ça serait vraiment triste s’il leur arrivait quelque chose non ? » J’étais prêt à tout pour lui rendre la monnaie de sa pièce et pourtant, je n’étais pas prêt à ma contenter à la tuer simplement et de poursuivre ma vie tel que je l’avais laissé, non, j’avais cette envie de la torturer, de lui faire comprendre qu’elle n’aurait pas dû me prendre pour un con. « Qui sera le prochain à subir par ta faute ? » J’avais grâce à mes contacts obtenu quelques noms et je comptais bien m’en servir pour la rendre dingue. Je passai à nouveau une main sur son visage, baissant le regard vers elle pour lui montrer la colère que j’avais au fond de moi. « Je ne vais pas te tuer … pas pour l’instant du moins, ça serait beaucoup trop tendre de ma part de faire ça, tu mérites bien pire. » La tuer c’était beaucoup trop facile, j’avais envie de la voir souffrir et de m’amuser, d’observer sa peur et de m’en réjouir.
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Message(#)Welcome to the dark side (Lou) EmptyDim 16 Juin 2019 - 13:35

Il ne lui manque plus que le chat diabolique sur les genoux, au Docteur Gang, pour parfaire toute la théâtralité de cette confrontation tandis qu’il s’exclame comme un vieil ami en retrouvant un autre perdu de vue depuis dix ans ; « Enfin, je pensai ne jamais te voir franchir cette porte ! » Et je soupire dans ma barbe ; “Je pourrais dire la même chose.” Car s’il était bien quelqu’un que je n’aurais pas pensé voir ici un jour, dans ce théâtre, dans ma loge même, c’était mon ancien patron, le petit père de la mafia de Brisbane en personne. Un véritable VIP de la pègre locale qui me fait l’honneur de son temps, pour me faire perdre le mien. « J’espère que te t’ai manqué. » Pas vraiment, s’il faut être honnête, mais je me garde de tout commentaire susceptible de faire durer cette conversation plus que nécessaire. J’ai beau jouer les actrices sur scène, je ne suis pas sensible à la mise en scène de Mitchell et l’acte final se fait attendre depuis trop longtemps. « Tu sais quoi, je trouve que c’est dommage. Une jeune femme comme toi aurait pu faire de grandes choses au sein du club. Tout ça, pour finalement mourir si jeune, quel gâchis ! » Mes yeux se lèvent au ciel. Avoir trente ans est une tragédie en soi pour moi, alors je n’appellerais pas ça mourir jeune. J’ai eu le temps de fêter un anniversaire depuis la dernière fois que nous nous sommes croisés, lui et moi, et cela n’aurait pas été le cas s’il avait daigné en finir avec moi à ce moment-là. Je n’aurais jamais eu trente ans, je n’aurais pas eu à supporter ce cap, et il aurait eu la satisfaction de vraiment pouvoir qualifier ce décès de gâchis. “Abrège.” je le somme, fatiguée des tirades. Je veux du concret dans les paroles et les actes. S’il n’est pas d’humeur à jouer des poings, alors je veux des réponses. J’ai droit à la lumière sur l’assassinat de Blanche, ce qui pousse cet homme à se montrer à la fois si cruel et si imprudent. « Je lui ai dis que c’était ta faute, que tu étais la seule coupable de ce qui lui arrivait. » Elle a sûrement eu le temps de comprendre ce qu’il se passait. Blanche connaissait ma relation étroite avec drogue et même si je ne lui avais jamais fait le récit de mes relations avec la mafia, elle était assez perspicace pour faire le lien lorsque Mitchell vint à elle. Mais m’en a-t-elle voulu pour ça ? M’en a-t-elle vraiment tenue pour responsable ? « Je l’entends encore me supplier de ne pas la tuer, mais je n’avais pas le choix puisque tu ne me prenais pas au sérieux. » J’essayais juste de gagner mon pain. Il faut bien vivre, en attendant que Monsieur se décide à me tuer. J’avais alors le maigre espoir de pouvoir arranger les choses, me prouver que j’étais capable d’être comme tout le monde. Aussi planplan et normale que toutes les autres fourmis qui grouillent sur Terre. « Tu pensais pouvoir fuir, te cacher, mais j’ai toujours eu un œil sur toi, observant chacune de tes habitudes, prenant connaissance des gens que tu fréquentes. » Non, je n’ai jamais eu l’illusion d’avoir où que ce soit où fuir. C’est pour cela que je n’ai même pas pris la peine de quitter Brisbane. J’attends qu’il vienne à moi, puisqu’il est inéluctable. “J’avais cru comprendre, avec la carte, tu sais.” je rétorque cyniquement. Je mentirais si je disais que je n’avais pas peur. Il me suffit de lever les yeux et croiser son regard pour avoir envie de me faire dessus. Cette mâchoire carrée et ces épaules larges à deux têtes au-dessus de la mienne me donnent l’impression d’être la collation du soir d’un grand loup. « Qui sera le prochain à subir par ta faute ? » qu’il souffle, l’haleine de sang frais et les crocs alignés, les iris brillants de rage et de sadisme sous la lumière crue. Je pense à Finn, à Lene, à Anwar, Tad. Tous ceux qui pourraient finir dans leurs fripes imbibées de leur propre sang. Pour une fois, je ne pense même pas à moi. Je me fiche bien de mon sort, je me suis faite à l’idée que le temps du compteur au-dessus de ma tête continue de défiler. Mais je ne veux plus d’autre cadavre par ma faute. C’est injuste. “Personne n’a besoin de subir quoi que ce soit.” je murmure, la voix étranglée. Je suis là, à la portée de ses grandes paluches pleines de gros doigts. Il suffisait de m’en faire un collier trop serré pour que cette histoire se termine. Une poignée de minutes pour nous libérer tous les deux du poids du passé. « Je ne vais pas te tuer … pas pour l’instant du moins, ça serait beaucoup trop tendre de ma part de faire ça, tu mérites bien pire. » Pire ? Alors qu’il m’électrocute, qu’il me noie, qu’il m’enferme dans le noir, qu’il m’affame, qu’il me pende la tête en bas, qu’il me force à regarder des vidéos de fitness des années 70 pendant une semaine non-stop. Il pourrait même le chatouiller jusqu’à la mort, pour ce que j’en ai à faire. Tant qu’il s’en prenne à moi seule. Mes petits poings se serrent de part et d’autre de mon corps raide comme un piquet. J’aimerais les lui coller dans la figure comme il me l’a lui-même appris à l’époque. “Et si tu me disais simplement ce que tu attends de moi, hm ? Qu’est-ce que tu veux de moi, bordel ?!” que je m'époumone contre lui, oubliant la finesse des murs et de la porte de la loge. “Menacer mes proches, s’en prendre à ceux qui me tendent la main, ça te rapporte quoi à part du sang inutile sur les mains ? C’est des cadavres que tu sèmes sans raison, tu le sais. C’est comme des cailloux qui mèneront les flics jusqu’à toi, et je sais à quel point ils sont à l'affût du moindre pet de travers de ta part pour renvoyer ton cul pâle en tôle.” Et si je vis assez longtemps pour admirer ce spectacle deux fois, alors je pourrais mourir sans regrets. “C’est des risques inconsidérés pour le Club. Qu’est-ce qu’il en dit, ton frère, de ta petite vendetta personnelle ?” Je doute qu’il apprécie que les efforts et l’énergie du boss soient gâchés dans la torture et la traque d’un seul insecte quand c’est un territoire entier qu’ils doivent garder sous leur botte, ce qui est déjà un travail de tous les instants. Entre deux bons petits plats, bien sûr. “Le Mitchell de l’époque aurait déjà réglé l’affaire, vite fait, bien fait. Pas de temps à perdre avec les gens en dette, les incompétents, les profiteurs ou les traîtres. Une balle et on en parlait plus. Ce Mitchell là en avait dans le pantalon. Mais tu l’as sûrement baissé trop souvent en prison, et ça t’as rendu tendre.” On sait tous ce qu’il se passe dans les douches.
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Message(#)Welcome to the dark side (Lou) EmptyMar 9 Juil 2019 - 0:23

    Qu’il aimait se sentir supérieur l’Américain, qu’il aimait observer la peur dans les yeux de la jeune femme qu’il avait tant traquée avec sa soif de vengeance infatigable. Il en était même arrivé à en faire de jolies rêves ou il obtenait enfin justice pour ce qu’elle lui avait fait, alors qu’il lui avait tendu la main pour la sortir de la merde. En y pensant, c’était sûrement ça qui le rendait plus furieux chaque jour, pour lui la loyauté passe en priorité et tourner le dos à cette loi, pourtant simple à respecter, c’était se faire un ennemi juré appelé Mitchell. Il détestait plus que tout ceux qui retournaient leur veste, pensant que l’herbe est plus verte ailleurs, ceux qui osaient lui planter un couteau dans le dos alors qu’il leur a juré protection du moment qu’il respecte cette putain de règle. Lou le savait, elle savait de quoi il était capable et pourtant ça ne l’avait empêcher d’attirer la flicaille jusqu’à la porte du Club, le faisant enfermer pour une bonne année, le laissant bouillonner de colère de jour en jour, avec l’espoir de sortir de là pour se venger. Ce soir, il y était enfin, l’acte finale de ce fabuleux spectacle qu’il s’était donné beaucoup de mal à monter. Il avait observé la jeune femme durant des jours, l’avait fait suivre sans même qu’elle s’en rende compte, jusqu’à lui envoyer à plusieurs reprises des fleurs afin de la laisser croire qu’un admirateur secret s’intéresse à son joli minois, pour au final baisser le rideau sur le réel expéditeur de ces présent, d’une façon des plus théâtrale bien sûr. Son sourire montait jusqu’aux lèvres lorsqu’il l’aperçut franchir le seuil de la porte de la loge, tout se passait exactement comme il l’avait prévu et elle n’était pas au bout de ses peines. Il s’exclamait sans attendre, ne manquant pas de faire du zèle, parler pour ne rien dire d’important, mais pour lui faire comprendre que c’était fini, qu’il était là et qu’elle n’allait plus pouvoir fuir, comme elle l’a si bien fait après l’avoir envoyé au trou. Il fut d’ailleurs surpris qu’elle ose l’ouvrir, lui demandant clairement d’abréger. Il haussait les sourcils sans rompre le chemin qu’il avait entamé pour arriver à sa hauteur. « Regardez ça, mademoiselle Aberline qui se sent pousser des ailes ! » Qu’il disait en arrivant à sa hauteur, n’hésitant pas à la regarder de haut. Elle faisait la maline et cela ne lui plaisait pas du tout. Elle n’imaginait sûrement pas l’impact que pouvait avoir sa connerie sur son entourage. Mitchell s’était renseigné sur ceux qui l’entoure et avait déjà fait sa sélection. Il avait approché Finnley, qui visiblement avait un penchant pour l’alcool et comptait bien l’utiliser avant de s’en prendre réellement à la brune, parce qu’elle ne méritait de mourir ainsi, non, elle avait pourri la vie de l’américain durant plus d’un an et il se devait de lui faire subir des horreurs durant quelques temps avant de finalement s’en prendre à elle directement, bien que c’était déjà jouissif de l’imaginer pleurer ses proches. « C’est ce que tu crois ! » qu’il disait, alors qu’elle estimait que personne n’avait à subir quoi que ce soit de sa part. « Tu crois que moi je méritais ce que tu m’as fait ? Moi qui t’ai tendu la main et t’ai tout donné. » Rien qu’en y pensant, il avait envie d’entrer dans une colère folle, mais il se retenait, ce n’était ni le lieu ni le moment.


    Qu’attendait-il d’elle ? Mise à part la faire payer pour ce qu’elle lui avait fait, pas grand chose à vrai dire, il en arrivait même à se demander pourquoi elle n’était pas déjà six pieds sous terre. Il riait alors qu’elle lui donnait l’impression de perdre patience. « Ce que j’attends de toi ? Pas grand chose à vrai dire, juste que tu fermes ta gueule pour le moment ! » Qu’il avait horreur de ceux qui la ramenait un peu trop, surtout pour proférer ce genre de paroles. Il se décidait à la ramener sur terre en passant l’une de ses mains sur sa douce joue, descendant lentement jusqu’à son cou qu’il saisissait légèrement, mais assez fort pour qu’il y ait un impact. « Tu sais ma belle, quand on se fait avoir une fois, on ne fait plus la même erreur, mais c’est très gentil de ta part de t’inquiéter pour moi, mais ce qui serait dommage c’est de que les flics retrouve le corps d’un de tes collègues dans un placard et que tu te fasses accuser. » Il prenait un ton des plus théâtral. « Et pour quelle raison ? Parce que tu voulais son rôle dans le spectacle, la jalousie peut vraiment faire faire n’importe quoi. » Avait-il réellement commis une nouvelle atrocité ? Elle allait devoir le découvrir par elle-même. « ça ne te regardes pas.» Qu’il répondait froidement à sa question concernant ce que pensait son frère, avant de s’éloigner d’elle. S’en était trop, elle s’en prenait à son ego. Il se pinçait la lèvre, n’avouant pas le fait qu’elle n’avait pas totalement tord. Il s’était adouci ces derniers temps certes, mais il n’était pas non plus devenu pacifique et il réglait toujours ses problèmes de la même façon : par la force. Mitchell autrefois n’était pas un homme cruel, bien au contraire, la violence il n’aimait pas trop ça, puisque son père s’en prenait à sa mère, puis après la mort de son père, il changea, il devenu celui qu’il est aujourd’hui au fil des années. Bien sûr, sa véritable nature était toujours présente, mais avait beaucoup de mal à ce faire entendre simplement. « La prison m’a aidé à être patient, il y a certaines personnes qui méritent de mourir d’une balle dans la tête et d’autres qui méritent de souffrir encore et encore sans savoir quand la sentence tombera. » Il marquait une petite pause en forçant sur son sourire malicieux. « D’autre comme toi. » il faisait quelques pas sans la lâcher pour autant du regard. « Tu étais ma favorite, j’avais vraiment foi en toi, t’aurai pu faire de grandes choses, gagner convenablement ta vie, ne jamais manquer de rien, c’est tellement dommage !» Qu’il ajoutait tout en s’adossant contre la coiffeuse présente dans la loge.
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Message(#)Welcome to the dark side (Lou) EmptyMar 23 Juil 2019 - 17:03

Eternelle indignée, révoltée, combattante égoïste pour une survie moins certaine de jours en jours : il est utopiste de croire que je me laisserais réduire au silence sur commande, en un claquement de doigts. Même face au boss, ses deux têtes de plus que moi, ses quarante kilos de pur muscle supplémentaires. C’est de ma peau dont on parle et de celle de mes proches, puisqu’après l’orgueil, c’est à peu près tout ce qu’il reste à défendre. Mes ongles et mes crocs sont prêts à se battre, même, et surtout, si le prix de la bataille est la mort. Enfin, une fin à ce ridicule ballet macabre. Enfin, la paix. J’ai esquivé cette fatalité trop longtemps, je m’en suis injustement sortie à chaque fois, malgré tout le mal que je me suis donné pour me mettre en danger, me mutiler, tenter le sort. Comme s’il était évident, depuis des années, que je n’ai pas ma place ici. Du moins, il n’y a aucun rôle pour moi que celui d’éternelle victime du sadisme bien connu des forces qui régissent l’existence -et cela ne m’intéresse pas, merci. Sauf que rien ne semble parvenir à convaincre Mitchell d’en finir. « Ce qui serait dommage c’est de que les flics retrouvent le corps d’un de tes collègues dans un placard et que tu te fasses accuser. » dit-il avec un véritable talent de conteur. “Tu ferais pas ça.” Ou plutôt, tu n’as pas fait ça. mais qui sait dans quelle loge peut se cacher le cadavre que le mafieux a semé derrière lui pour soigner sa sortie. « Et pour quelle raison ? Parce que tu voulais son rôle dans le spectacle, la jalousie peut vraiment faire faire n’importe quoi. » Mes bras se croisent, je me renfrogne. “Personne gobera ça.” Ils me connaissent, les gens. Ils ne sont pas dupes. Ils savent que je ne suis pas envieuse, pas jalouse, pas en quête de gloire. Mon rôle me convient, le personnage me colle à la peau. Certaines actrices jouent les starlettes, mais elles ne me marchent pas assez sur les nerfs pour mériter de lâcher les chiens sur elles. Le scénario de Mitch n’a aucun sens. Ou peut-être que les gens aiment bien trop les drames pour garder les idées claires. Mes récalcitrances à tenir la vedette dans le remake d’un épisodes des Experts : Brisbane ne troublent pas l’américain, tandis que la mention de son frère fait son effet immédiatement. « Ca ne te regardes pas. » qu’il m’envoie aussi froidement que la première missive d’une bataille de boules de neige. Petite victoire pour moi. Je souris narquoisement. “Donc il ne sait pas, ou il désapprouve.” j’appuie un peu plus fort. L’espace d’un instant, je le sens plus vulnérable qu’il ne veut bien l’admettre. C’était avant qu’il ne revienne à la charge. « La prison m’a aidé à être patient, il y a certaines personnes qui méritent de mourir d’une balle dans la tête et d’autres qui méritent de souffrir encore et encore sans savoir quand la sentence tombera. D’autres comme toi. » Je lève les yeux ; je n’ai pas besoin de son aide pour me faire souffrir, je me suis toujours parfaitement débrouillée pour m’auto-saboter. “Et tu ne te lasses pas de ce petit jeu ? Parce que moi, oui. Ca fait longtemps maintenant, le Club se porte comme un charme, passe à autre chose.” On se serre la main et on en parle plus ? Non ? D’accord. « Tu étais ma favorite, j’avais vraiment foi en toi, t’aurai pu faire de grandes choses, gagner convenablement ta vie, ne jamais manquer de rien, c’est tellement dommage ! » Dis-moi quelque chose que je ne sais pas. Quelque chose que je ne regrette pas, qui ne me hante pas tous les jours. La perte d’un environnement certes peu recommandable, mais stable. Un substitut de famille, des amis, un groupe soudé sur qui compter en toutes circonstances. La fraternité, l’aise, le tout avec une sensation de facilité, de fluidité. Tout était en ordre, tout était à sa place. Le Club, c’était mon univers. Le seul endroit où je me suis un jour sentie chez moi. Depuis, c’est la survie, la fuite, la peur, l’incertitude et le regret. Je me revois errer dans la ville comme un véritable cadavre, trop pâle, trop maigre, éteinte et perdue, en quête d’un remède pour la peine, d’une anesthésie. Une spirale, un besoin de toujours plus, pour oublier la rue, la précarité, la détresse et la perte de tous mes repères. Avant le Club, j’étais une gamine qui avait besoin d’un guide, de rigueur, d’ordre. Après le Club, il n’y avait plus moi face à mon vide intérieur. Il ne sait pas, Mitchell. Il ne veut pas le voir et l’entendre. Pourtant la peine est encore là, et pire que tout, c’est de savoir que tous ceux que je considérais comme ma famille ne voient en moi qu’une traître. On me trancherait la gorge sans sourciller si l’ego du patron ne se dressait pas entre eux et moi. Y songer me brise le coeur, plus que Mitchell ne veuille bien le croire. Et j’essaye encore de me faire entendre, même si cela est en vain ; “Pourquoi tu refuses d’écouter ? Pourquoi tu ne veux pas me croire quand je te dis que je n’ai jamais voulu ce qu’il s’est passé !” Jamais il ne m’a laissé le bénéfice du doute. Un an derrière les barreaux a suffi à asseoir le scénario qu’il s’était construit. Je hurle sur une oreille sourde, c’est certain. “J’ai toujours été loyale et dévouée, j’ai bossé dur pour toi ! Et d’un coup j’aurais livré tout le monde aux flics ? Tu ne vois pas que ça n’a aucun sens ?! Vous étiez ma famille. Donne-moi une seule raison pour laquelle j’aurais fait capoter tout ça ! Réfléchis, bordel !” Sacrifier le salut qui m’avait remise sur pieds, mordre la main qui m’avait aidée à me relever, tout ça pour un hypothétique deal avec des policiers pour qui je n’ai jamais eu de sympathie ? C’est mal me connaître, et la persistance avec laquelle Mitchell enfonce sa tête dans le sable me désespère. “Moi aussi, j’ai tout perdu, quand ils ont tout pris et qu’ils vous ont embarqué.” Ce qu’il cherche, au final, c’est un coupable. Une personne en chair et en os sur laquelle défouler sa rage, car il est bien plus facile à digérer, à accepter, qu’un simple concours de circonstances saupoudré de malchance. “Tu peux me blâmer pour avoir été stupide et pour avoir manqué de discernement. Mais jamais, jamais je ne t’ai trahi.”
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Message(#)Welcome to the dark side (Lou) EmptyMar 6 Aoû 2019 - 19:05

    Il lui sortait un scénario digne d’une série américaine, faisant référence à un cadavre présent dans un placard, dont il pourrait lui faire porter le chapeau. Cela paraissait peut-être sur jouer, mais il en était fortement capable et comptait bien lui faire comprendre qu’il n’était pas là pour jouer ou pour parler de la pluie et du beau temps. Elle lui avait causé du tord et elle devait en payer les frais. « C’est mal me connaitre, tu sais très bien ce dont je suis capable. » Il avait fait bien pire durant sa carrière de malfaiteur. « Les gens regardent beaucoup trop de série de merdes pour ne pas y croire.» Triste réalité. « Tu sais ce qu’on dit, les gens ne sont jamais comme on les imagines. Un jour votre voisin vous dit bonjour avec le sourire et le lendemain il se fait arrêter pour avoir buter sa femme. » On avait beau penser connaitre son entourage, ce n’était jamais le cas à cent pour cent et Mitchell en avait bien conscience. Il n’y avait pas beaucoup de points qui le rendait vulnérable Mitchell, mais quiconque le côtoyait savait que la famille c'était son bijou, son trésor à ne pas toucher, au risque de réveiller la bête enfouit en lui qui ne demandait qu’à sortir. Son frère c’est ce qui lui restait de plus précieux (sans compter le Club qui avait une place de choix dans sa vie.) tout comme ses deux sœurs dont les nouvelles se font très rare ces derniers temps. Alec, avait souvent eu du mal avec les décisions de l’ainé de la famille Strange, ne partageant pas la même soif de sang et de vengeance. Déjà autrefois il avait mal réagi lorsque Mitchell avait fait tué Aaron le petit ami de Raelyn en lui tendant un piège avec l’aide d’un flic qui contre quelques billets n’hésitait pas à offrir quelques faveurs à l’américain. A cette époque, les meurtres n’entrait pas encore dans le quotidien de Mitch et s’en prendre à l’un des leurs avait causé le trouble entre les deux frères. Donc oui, lorsque Lou mettait en avant la réaction d’Alec suite aux derniers évènements, il n’avait pas envie de laisser paraitre son mal être à ce sujet, ne voulant pas lui tendre le bâton pour se faire battre, mais elle devait suffisamment le connaitre pour savoir que ça ne le laissait pas indifférent et en avait joué sans pitié. “Donc il ne sait pas, ou il désapprouve.” Qu’elle lui avait répondu sous un air narquois qui ne manqua pas de l’énerver un peu plus. Parce que oui, Alec n’avait pas idée de ce que son grand frère avait fait pour assouvir sa vengeance et n’aurait jamais approuvé de s’en prendre à des personnes innocentes avec comme simple raison qu’il fallait se venger de Lou. Il lui avait lancé un regard aussi froid qu’avant sans se donner la peine de répondre à cette remarque, il n’était pas là pour se justifier auprès d’elle de toute façon. Il continuait à vouloir la pousser à bout, à la rendre nerveuse ou à lui faire peur, sans se rendre compte qu’il avait tendance à radoter. “Et tu ne te lasses pas de ce petit jeu ? Parce que moi, oui. Ca fait longtemps maintenant, le Club se porte comme un charme, passe à autre chose.” C’était facile de dire ça, elle qui n’avait pas dormi derrière des barreaux sur un lit n’en étant pas vraiment un démuni de tout confort. Ce n’était pas elle qui avait perdu beaucoup d’argent et la confiance de quelques fournisseurs. Non ce n’était pas elle et pour cette unique raison, il estimait avoir le droit et le désir de vouloir se venger et ce même si ça faisait déjà un moment. « J’en ai rien à foutre, ça aurait pu être il y a dix ans, ça serait pareille. Tu me connais, tu sais que je peux être très rancunier, surtout avec ce qui n’ont pas d’honneur. » Le pardon ce n’était pas sa tasse de thé à l’Américain et si elle espérait s’en sortir indemne et obtenir son pardon, elle allait devoir ramer. Il lui avouait sa déception qui était bien réelle, lui qui avait misé sur la brune dès les premiers jours ou il l’avait sortie de la rue. Il se fichait bien des détails qui avaient poussé Lou à vendre ceux qui l’avaient accueilli à bras ouvert, sa famille, il broyait du noir lorsqu’il pensait à tout ça et cela suffisait à le mettre en colère.  “Pourquoi tu refuses d’écouter ? Pourquoi tu ne veux pas me croire quand je te dis que je n’ai jamais voulu ce qu’il s’est passé !” Parce que rien n’allait en sa faveur dans cette histoire. Il y avait eu beaucoup de bruits de couloir qui avaient envenimé la situation et ça n’avait pas arrangé le cas de la brune. “J’ai toujours été loyale et dévouée, j’ai bossé dur pour toi ! Et d’un coup j’aurais livré tout le monde aux flics ? Tu ne vois pas que ça n’a aucun sens ?! Vous étiez ma famille. Donne-moi une seule raison pour laquelle j’aurais fait capoter tout ça ! Réfléchis, bordel !” Plus rien de l’étonnait à vrai dire. Ce n’était pas comme si elle était la première à lui planter un couteau dans le dos et il savait que ça n’allait pas être la dernière. “Moi aussi, j’ai tout perdu, quand ils ont tout pris et qu’ils vous ont embarqué.” Il avait beaucoup de mal à y croire, mais il la laissait terminer, il n’était plus à quelques minutes près. “Tu peux me blâmer pour avoir été stupide et pour avoir manqué de discernement. Mais jamais, jamais je ne t’ai trahi.” Il arquait un sourcil sans la quitter du regard, croisant les bras avant de prendre la parole. « J’imagine que c’est le genre de discours qu’une personne tenant à sa vie pourrait avoir, tu te défends plutôt pas mal. » qu’il disait en prenant le soin d’applaudir. « Très belle performance Lou ! » Il avait beaucoup de mal à croire qu’elle n’y était pour rien et à ce stade elle aurait pu lui dire n’importe quoi qu’il ne la croirait pas. « Et pourquoi devrais-je te croire ? Pourquoi avoir fuit si tu ne nous as pas vendu comme de la chair fraiche à ces putains de flics ! » Il repensait à la scène et ça le mettait en colère. « Si tu es si innocente, tu aurais pu venir me voir et me faire part de ton désarroi, mais non, tu as disparu et tu as voulu te cacher, donc excuse moi si je ne crois pas un mot sortant de ta délicieuse bouche ! »



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Message(#)Welcome to the dark side (Lou) EmptyDim 1 Sep 2019 - 17:00

Même si elle rimait avec tout ce qu’il y avait de pire, j’appelais encore mes années au Club comme la belle époque. Mes années 20 dorées à la Gatsby, le temps des excès insouciants. J’avais conscience d’être parmi les favorites, pour ne pas dire la tête de liste, surpassant les dévoués soldats aux ordres du patron depuis des années. Peut-être que personne d’autre ne se féliciterait comme moi d’avoir pu atteindre ce statut. Mais tout ceci était tellement fait pour moi. Comme certains se font refaire le nez, grossir les seins, comme on change de sexe, comme on monte sa boîte, comme on fait des enfants ; c’est la quête de soi, d’atteindre au plus près cette certitude du qui nous sommes, ressentir la résonance avec le fort intérieur, l’identité profonde, et frôler l’épanouissement personnel. Le Club était cela pour moi, l’estime de Mitchell, le travail qui m’était incombé : tout ceci matchait parfaitement avec tout ce que j’avais toujours été, l’enfant terrible au fond de moi, l’assoiffée de sensations, d’expériences, de vie. J’y serais restée des années, j’y aurais laissé toutes mes plumes, si je l’avais pu. Et depuis ce chapitre, quel n’a été mon but, si ce n’est de faire rentrer mon identité dans les moules d’une ville qui ne l’accepte pas ? Retrouver cette sensation d’appartenir à quelque chose, de faire partie d’un tout, d’être comprise. Rien n’abreuve cette soif, rien ne réchauffe cette chair, et mes journées sont vides de sens dans leur déroulé mécanique. Si peu de choses importent. Si peu. Si bien que toute conclusion serait un soulagement bienvenu. Rien qui soit dans les plans du grand méchant loup, trop occupé à faire de cette pseudo-traque un jeu de chasse morbide où l’on sème des cadavres. Peut-être que notre vendetta nous fait tous deux perdre un peu plus la raison de jour en jour. Peut-être qu’une conscience ne suffit plus. « J’en ai rien à foutre, crache Mitchell sur ma suggestion de prescription, ça aurait pu être il y a dix ans, ça serait pareil. Tu me connais, tu sais que je peux être très rancunier, surtout avec ce qui n’ont pas d’honneur. » Mon regard perce le sien avec sévérité. Et le harcèlement, et les menaces ? Et Blanche ? Que dirait-elle de sa notion de l’honneur ? “Et quel honneur tu tires de tout ça ?” Il n’y a dignité, ni considération, ni courage, ni mérite dans tous les dernières actions de Strange, mais une vengeance froide, égoïste, lâche. Qu’il ne s’appuie pas sur le jugement de son propre frère en dit si long sur l’état d’esprit de la vermine que j’en viens à me demander si ses parts obscures ne prennent pas le dessus sur les principes qu’il se targuait d’avoir avant l’ouragan qu’a essuyé le Club. Et c’est à cette partie de lui que je tente de faire appel, à l’homme rationnel, le raisonnable, celui qui a eu un jour confiance en moi, qui a vu quelque chose en moi. Ses mains applaudissent, le rythme lent et cynique qui soulignerait une prestation hypocrite. « J’imagine que c’est le genre de discours qu’une personne tenant à sa vie pourrait avoir, tu te défends plutôt pas mal. » Si j’y tenais bel et bien, j’aurais enfoncé mes pouces dans ses yeux depuis une dizaine de minutes, j’aurais hurlé pour qu’on m’entende, je serais même partie en courant. « Très belle performance Lou ! » Je soupire. Ce compliment ne me flatte pas une fois hors de scène. « Et pourquoi devrais-je te croire ? Pourquoi avoir fuit si tu ne nous as pas vendu comme de la chair fraîche à ces putains de flics ! » Désoeuvrée, je baisse les yeux. Je ne compte pas le supplier de me croire encore une fois, c’est peine perdue. “J’ai pas fui mes responsabilités. J’ai fui la prison. Tu sais que j’aurais jamais tenu là-dedans.” Moi, maigre comme un clou, haute comme trois pommes. Mes battements de cils ne feraient pas une arme à la hauteur pour m’assurer un séjour aussi long que ma peine. Et le problème, le vrai, de ce jour-là, des jours précédents et des suivants jusqu’à aujourd’hui, c’est que je ne suis pas assez brave, ni assez lâche, pour tirer une croix sur la vie. “Et si ça avait été moi, avec les menottes, tu te serais jeté dans la mêlée pour tomber avec moi ?” je demande, relevant le regard petit à petit, soudainement galvanisée par un éclair de lucidité. “Tu parles de loyauté, mais c’est du vent.” Que tout le monde tombe pour le chef paraît naturel, mais qu’en est-il de celui-ci ? Où sont les capitaines qui sombrent avec le navire, les leaders au milieu des soldats sur le champ de bataille ? Qu’aurait-il fait, lui, pour sa soit-disant famille ? « Si tu es si innocente, tu aurais pu venir me voir et me faire part de ton désarroi, mais non, tu as disparu et tu as voulu te cacher, donc excuse moi si je ne crois pas un mot sortant de ta délicieuse bouche ! » Que l’hypocrisie et le besoin d’obtenir le dernier mot fasse croire à Mitchell qu’il aurait accepté de me recevoir pendant son temps en prison passe encore ; qu’il fasse passer cette hypothèse pour une partie de mon salut me fait presque rire. L’incohérence de ses souhaits de revanche le pousserait à dire n’importe quoi pour les justifier. “Tu n’aurais pas plus écouté à ce moment là qu’aujourd’hui.” Il n’osera pas le nier, pas même par fierté. Et par simple plaisir de souffler un léger vent frais de zizanie, peut-être assez pour l’énerver -ou au moins l’agacer un peu plus, j’ajoute ; “Alec m’a cru, lui.” Ce qui n’est pas tout à fait vrai, ni tout à fait faux. Le très cher frère de Mitchell m’a écoutée, lui, et ne s’est pas fermé à mes explications. Ce n’est que le bénéfice du doute, mais pour moi, cela est suffisant. J’aurais espéré du patron qu’il en fasse de même, sans résultat. Finalement et puisque Strange s’éternise, je me détourne de la porte où mon dos était resté collé, passe près de lui et m’avance jusqu’au tabouret devant le miroir de la loge. “Si tu n’as pas l’intention de me tuer, ou pas tout de suite, peut-être qu’on pourrait faire un marché.” je reprends en m’installant. Puis j’attrape le paquet de cigarettes sur la tablette et m’en grille une au bord des lèvres. J’avais dit que j’arrêtais, il y a deux ans. J’ai tenu plus longtemps que pour la bière, soit dit en passant. Il y a de douces addictions qui n’impliquent de s’étouffer dans son vomi ; celles-là, je m’en accommode. Après tout, il est socialement acceptable de boire du vin et manger du chocolat tous les soirs. L’ironie. “Tu me prends peut-être pour une traître, mais tu sais que j’étais bonne dans ce que je faisais. Je peux toujours être utile au Club. Je peux te prouver que je suis toujours loyale, si tu m’en donnes l’occasion.” Aujourd’hui, mon environnement et mes connexions sont plus variées qu’il y a quelques années. Entre les établissements où les Street Cats performent et où vendre serait aussi simple que d’offrir des bonbons à des enfants, mais aussi le monde du théâtre dont les acteurs ne sont pas réputés pour leur sens de la retenue, je compte aussi tous les anciens toxicos rencontrés en désintox. Et s’ils doivent plonger pour que je récupère ma vie, alors je peux mettre ma conscience en veilleuse.
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Message(#)Welcome to the dark side (Lou) EmptyJeu 19 Sep 2019 - 18:37

    Il n’était plus question d’honneur dans tout ça, son honneur il l’avait perdu il y a bien longtemps en s’en prenant à un innocent par simple arrogance. Il prônait une idéologie que lui-même avait des fois du mal à suivre, mais ne se l’avouait pas et mettait toujours un point d’honneur sur la loyauté, à croire qu’il avait que ce mot en bouche. Bien sûr qu’il ne tirait rien de toute cette mascarade, mise à part risquer de se faire prendre à nouveau par la police. Il ne s’en rendait pas compte, mais il perdait la tête à vouloir mener sa quête de vengeance et perdait facilement la raison lorsque quelque chose l’irritait. Aurait-il prit la peine d’intervenir si les rôles avaient été inversé ? Il ne pouvait pas répondre clairement à cela, car il n’en savait rien. Pour son frère il l’aurait surement fait, mais en était-il de même pour Raelyn ou même Lou à l’époque ? « Ravale ta morale à deux balles ! » Qu’il s’exclamait, parce qu’elle avait touché un point qui le faisait réfléchir et qu’il en perdait presque sa repartie.  il était arrivé à un stade ou il arrivait à se monter la tête lui-même. Il en voulait au monde entier depuis sa sortie de prison et trouvait du réconfort uniquement à travers son investissement dans l’organisation criminelle. Même sur sa femme il ne pouvait plus vraiment compter, puisqu’elle était aux abonnées absent depuis plusieurs mois. Peut-être qu’au fond il trouvait un certain plaisir à poursuivre sa vengeance sans vraiment aller au bout par occupation, parce que ça le diverti en partie, parce que c’était connu, Mitchell Strange a toujours été très têtu et il fallait beaucoup de patience pour qu’il avoue avoir eu tort. Il ne répondait pas au fait qu’il n’aurait pas écouté à l’époque, car oui, il en aurait fait qu’à sa tête et serait resté sur sa position. Il ne manqua pas de réagir expressivement cependant lorsqu’elle lui annonça que Alec l’avait cru. C’était bien le problème de son frère, a croire tout et n’importe quoi. Il n’était pas méfiant et parano comme lui et serait capable de se mettre dans une situation délicate à cause de son tempérament. C’était souvent le jour et la nuit entre les deux frères, l’ange et le démon. Il avait peut-être gobé chaque mot prononcé par la jeune femme, mais cela n’empêchait pas Mitchell d’agir sans lui demander son avis. Parce qu’il le savait, Alec serait un frein sur sa route, il serait comme cette petite voix raisonnant dans la tête de Mitch pour le mettre sur le bon chemin. Il devait géré ça tout seul et se contenter de l’aide de ses sbires en temps voulu, comme pour le soir où il a fallut s’en prendre à cette très chère Blanche. « Tu sais comment il est, il croirait n’importe quoi ! Malheureusement pour toi ce n'était pas lui qu'il fallait convaincre » il levait les yeux au ciel tout en reprenant de plus belle. « Mais revenons-en a nos moutons si tu veux bien. » éviter le sujet Alec était ce qu’il y avait de mieux à faire, parce qu’au fond ça le mettait hors de lui qu’il puisse croire un mot prononcé par cette traitresse, du moins si elle disait vraie.

    Malgré tout, Il ne pouvait pas se résigner à la tuer de sang froid, bien que sa colère envers elle n’avait cessé de croitre au fil du temps. Si tout avait pu être réglé en l’espace de quelques jours à sa sortie de prison, il avait laissé trainer cette histoire, comme une tâche qu’il repousserait au lendemain, trouvant à chaque fois mieux à faire que de la traquer, faisant passer sa volonté à bâtir à nouveau ce qui avait été détruit. L’homme qui avait tendance à régler ses problèmes rapidement n’était plus lorsqu’il s’agissait de Lou. Elle avait occupé une place de choix auprès de L’américain, il l’avait mise sur un piédestal et était prêt à beaucoup pour la protéger. Aujourd’hui, il y avait peut-être de la rancœur, mais sa soif de vengeance restait finalement qu’un moyen pour lui de montrer qu’il n’était pas faible et qu’il ne fallait pas s’en prendre à la famille. Lou Aberline n’allait pas tirer sa révérence ce soir, il n’était pas d’humeur sanglante de toute façon Mitchell ce soir.  Il l’observait sans perdre l’air qu’il avait depuis le début. Elle se disait pouvoir reprendre sa place, qu’elle pouvait lui prouver que sa loyauté n’avait pas disparu. Des dires, qui le faisait rire, parce que ça lui paraissait improbable de faire un marché avec quelqu’un en qui il n’a pas réellement confiance. Alors oui, il pouvait toujours avoir une assurance au cas où, c’est ce qu’il fait la plupart du temps d’ailleurs, menacé la vie d’un être cher en échange d’une loyauté fictive. « T’aimerais faire un marché ? Vraiment ? » il ne se retenait pas de rire à nouveau et prenait même la liberté de lui voler la cigarette qu’elle venait de s’allumer. « Tu as du culot de me proposer ça ! C'est quelque chose que j'admire, mais je t’apprend rien » Elle savait que Mitchell était du genre à apprécier les initiatives et en jouer n’était pas bête de sa part. « Bien sur, tu sais que je ne peux pas accepter, j’aurai l’air de quoi face aux autres en te réintégrant ? » surement pas du chef sans pitié qu’il essaye d’être et encore moins un homme de parole puisqu’il avait crié haut et fort que jamais il laisserait Lou franchir le seuil de la porte du Club, en son vivant du moins. Ce qu’il disait ne fermait cependant pas complètement la porte à la proposition de la jeune femme, mais était-il conscient de cela ?





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Message(#)Welcome to the dark side (Lou) EmptyMar 17 Déc 2019 - 23:38

Avec toutes ces paroles creuses, Mitchell m’ennuie. La peur laisse place à l’impatience, l’arrogance, l’exigence ; celle qu’il fasse quelque chose, qu’il se décide, qu’il agisse et cesse de tourner en rond. Plus je l’ai sous les yeux, moins il m’effraie. Oui, je crois bien que lorsqu’il est là, la crainte s’envole. Il a bien trop prouvé qu’il ne lèverait pas la main sur moi et que, physiquement, je ne crains rien. C’est son aura qui est terrifiante, l’idée, le concept de sa présence, de son ombre, de son influence. C’est la possibilité qu’il apparaisse au coin de la rue, qu’il puisse frapper partout ailleurs sauf sur mon minois. C’est que ce soit lui, le seul et unique décisionnaire de la date de fin de ce petit jeu qui me rend folle. Et peut-être bien que si je n’ai plus peur, ce n’est pas par excès de confiance en moi, mais par désespoir. Le vide qui l’accompagne, l’écho, l’absence de tout. Cette sensation de n’être pas vraiment là, que tout ceci est irréel, comme on assiste à un pièce de théâtre. Il fulmine devant moi, fait les cent pas comme un lion en cage, pourtant je jurerais que si je levais ma main vers lui, je ne pourrais le toucher. Parce que Mitchell, ce n’est pas une personne. C’est une entité. C’est un concentré d’énergie, de colère, de malice. C’est le mirage terrorisant du monstre sous le lit. C’est le croque-mitaine, celui qui dévore les enfants qui ne sont pas sages, celui qui châtie, dans l’ombre, la nuit. Il est tout ce que j’étais destinée à affronter. Il est le passé qui plante ses griffes dans ma cheville, il est mes mauvais choix, et tout ce qu’il y a de toxique dans mes choix. Mitchell, finalement, est comme une partie de moi. Ce moi qui refuse que je grandisse, que je change, que je lui échappe. Ce moi destructeur qui me condamne, me torture, m’exile des autres. Le voit-il, qu’à nous deux, nous sommes les deux faces d’une même pièce ? Est-ce pour cette raison que je suis encore là -que nous sommes encore là, piégés dans le status quo ? Ou n’est-ce que moi qui espère encore trop avoir ma place sur ses genoux comme quand je murmurais des éloges au creux de son oreille… « T’aimerais faire un marché ? Vraiment ? » qu’il demande comme si cela est étonnant. Tous les prisonniers et les animaux traqués tentent toutes les issues possibles. Il en est une que je n’ai jamais tenté, et nous y sommes. Oui, un marché, pourquoi pas une trêve. Une occasion de faire autre chose, de faire mieux, plus concret et constructif de notre énergie et de nos talents. « Tu as du culot de me proposer ça ! C'est quelque chose que j'admire, mais je t’apprend rien. » Je papillonne des cils, un sourire discret remontant mes pommettes rebondies. Tant que Mitchell se souvient pourquoi il m’appréciait et toutes les raisons de son affection, alors je tiens une corde sur laquelle continuer de tirer. Ce qui ne remet pas en question l’éphémérité de ce qu’il me reste de temps à fouler la Terre, malheureusement. « Bien sur, tu sais que je ne peux pas accepter, j’aurais l’air de quoi face aux autres en te réintégrant ? » La confiance et la fidélité de son équipage est tout pour ce pirate des temps modernes. Un renégat avec un code d’honneur, bien qu’il n’en reste plus grand chose désormais. “De quelqu’un d’intelligent. Quelqu’un de fort, quelqu’un qu’on craint. Parce que je sais bien qu’il n’est pas question de me réintégrer, et je n’aurais plus le même statut que les autres. Mais pourquoi te priver d’une main d’oeuvre talentueuse et une vie dédiée à ton service ? Tu aurais l’ascendant sur moi plus que jamais, plus que n’importe quel membre du Club.” L’équivalent d’une éternité au service du Hollandais Volant. Je tire sur ma cigarette et croise les jambes, mon regard perçant son crâne. C’est mon existence que je propose de mettre dans la paume de sa main, jouer du bout des doigts comme avec une marionnette, exiger ce qu’il souhaite. L’asservissement est bel et bien une option si elle signifie que ma vie est sauve ainsi que celle des quelques personnes qui comptent pour moi. “Tu crois que tu as l’air de quoi, actuellement ? je reprends, puisque mes provocations obtiennent plus de Mitchell que mes minauderies, la fumée grisâtre du tabac chaud se glissant entre mes lèvres. Incapable de venger les siens, incapable de me tuer… Imagine plutôt de quoi moi j’aurais l’air. L’humiliation face à tout le monde. Leur traîtresse mise plus bas que terre.” Et c’était ma dernière bouffée. J’écrase le mégot dans le cendrier sur la coiffeuse. Il me suffirait de lever les yeux pour tomber nez à nez avec mon reflet dans le miroir, mais je ne tiens pas à croiser une seule seconde le regard de cette lâche, cette idiote, cette triste sotte prête à prostituer sa vie entière et chacun de ses souffles dans le but de sauver sa peau. La cigarette n’est pas la seule chose qui laisse un goût âpre dans ma bouche. Je me dégoûte. Je me désespère. Mais je fais ce que j’ai à faire -je crois, j’espère. Non, c’est vers Mitchell que mes iris se glissent doucement, enjôleuse “Tu sais ce qu’on dit. Garde tes ennemis proches de toi.Et pour l’illustrer, je quitte mon siège et m’approche, le pas félin droit vers le danger. Face à lui, sur la pointe des pieds, prenant appui sur son torse, je lève le visage et souffle chaudement dans son cou ; “Je ferais tout ce que tu veux.”
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Message(#)Welcome to the dark side (Lou) EmptyMer 25 Mar 2020 - 23:54

    J’étais peut-être allé trop loin finalement. Qu’avais-je à tirer de tout ça ? De cette vendetta personnelle interminable. C’était plutôt ça la réelle question que je pouvais me poser. Je pouvais lui mettre une balle dans la tête et clôturer le chapitre prénommé Lou, c’était si simple et pourtant tellement compliqué à la fois. C’était comme si l’attachement que j’avais pu avoir pour elle m’empêchait de commettre cet acte, bien qu’à ce jour, je ressentais que de la haine à son égard. Alors oui, j’étais allé bien trop loin en faisant tuer Blanche qui n’avait rien demandée et qui devait sûrement être une gentille personne, mais il fallait aussi me comprendre. J’étais frustré de ne pas pouvoir aller au bout de mes envies et m’en prendre à son entourage était une façon pour moi de calmer cette frustration en attendant de parvenir à quelque chose de plus concret la concernant. Je ne me cachais pas d’afficher un air amusé face à sa proposition. Faire un marcher. Qu’avais-je à y gagner en marchandant avec la condamnée ? Puis surtout de quoi allais-je avoir l’air face à mes camarades du Club ? “De quelqu’un d’intelligent. Quelqu’un de fort, quelqu’un qu’on craint. Parce que je sais bien qu’il n’est pas question de me réintégrer, et je n’aurais plus le même statut que les autres. Mais pourquoi te priver d’une main d’œuvre talentueuse et une vie dédiée à ton service ? Tu aurais l’ascendant sur moi plus que jamais, plus que n’importe quel membre du Club.”  Je faisais mine de ne pas vraiment m’intéresser à ce qu’elle pouvait dire, mais je l’écoutais quand même. Des louanges pour faire revenir l’ennemi numéro un du Club entre nos murs ? Je ne pensais pas non, elle ne pouvait pas avoir juste, loin de là. D’un côté, l’avoir sous la main et sous mon pouvoir était réellement tentant. Je n’aurai plus à la traquer et je n’aurai plus à me faire violence pour en finir. Je croisais les bras sans la quitter du regard, elle avait finalement ma totale attention. “Tu crois que tu as l’air de quoi, actuellement ? Qu’elle me demandait. Une question qui résumait clairement la situation. J’avais sûrement l’air d’un faiblard, n’osant pas tuer de sang-froid son ennemie juré. Incapable de venger les siens, incapables de me tuer… Imagine plutôt de quoi moi j’aurais l’air. L’humiliation face à tout le monde. Leur traîtresse mise plus bas que terre.” Elle n’avait rien à y gagner mise à part la vie sauve, alors que moi je pouvais avoir beaucoup à y gagner, mais je ne pouvais pas lui faire confiance et ça c’était le frein à l’idée de lui dire oui. Je l’avais laissé terminé, pour mesurer à quel point elle souhaitait sauver sa pauvre vie. « Tu serais prête à renoncer à ta cavale pour te retrouver entre mes griffes ? » Demandais-je pour être sûr que je n’étais pas en train de rêver. Je ne la quittais pas une seule seconde du regard alors qu’elle s’approchait dangereusement de moi. “Je ferais tout ce que tu veux.” Je laissais un sourire flatteur s’afficher sur mes lèvres. « Ce que je veux, vraiment ? » J’arquais un sourcil sans la perdre du regard, passant une main dans ses cheveux alors que nos corps étaient plus proche que jamais. J’attrapais délicatement ses deux bras et sans attendre, je la poussais jusqu’à la coiffeuse ou je lui fit face. « Bien essayé, mais je t’invite à retenter ta chance, si tu survie jusque-là ! » Lui soufflais-je au creux de l’oreille alors que je m’étais fortement rapproché lors de mon éloquence. Je saisissais son menton avec deux de mes doigts. « Je me répète, mais c’est vraiment dommage d’en être arrivé là.» Rajoutais-je avant de m’éloigner pour rejoindre le seuil de la porte. « Je te dis à très vite.»




Sujet terminé - @Lou Aberline
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