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 (hassanny) comes and goes in waves

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Message(#)(hassanny) comes and goes in waves EmptyDim 10 Fév 2019 - 19:25


ginny & hassan
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This one's for the lonely, the one's that seek and find only to be let down time after time. This one's for the torn down, the experts at the fall, come on friends get up now you're not alone at all, and this part was for her, and this part was for her, this part was for her, does she remember ? ☆☆☆



Il n’y en avait pas un pour rattraper l’autre, et ce n’était pourtant pas faute de le savoir et de répéter toujours le même cycle, chaque fois qu’ils faisaient la bêtise – en était-ce vraiment une ? – d’aller chiner tous les deux. Il fallait les voir lâchés en liberté dans une brocante ou chez un antiquaire, en donnant l’air d’être à Disneyland et en prenant – difficilement – sur eux-mêmes de ne pas tout acheter, ce qui ne les empêchait pas pour autant de toujours repartir le portefeuille plus léger et avec toujours une bonne excuse pour justifier leurs achats. Ce vieux cadre à la patine peut-être plus vieille qu’eux deux réunis, par exemple ? Il serait du plus bel effet avec la gravure du Cheval d’Ébène qui attendait sagement d’être accrochée à l’un des murs de son bureau. Les deux tapis berbères achetés quelques semaines plus tôt sur une brocante à un type qui n’avait à l’évidence pas la moindre idée de ce qu’il était en train de vendre ? Mis en vente sur Etsy et rachetés moins de dix jours plus tard par un antiquaire pour le double de ce qu’ils lui avaient coûtés. Toujours une bonne excuse, donc, et de son côté Ginny n’était pas mieux lotie et souvent pas plus raisonnable que lui, tant et si bien que c’est à nouveau les bras chargés qu’ils avaient regagné leur quartier de Logan City sous le soleil accablant de ce samedi après-midi. Assez pour que malgré une criante envie de bavarder, Fatima ne se soit attardée avec eux que quelques minutes lorsqu’elle les avait croisés, revenant elle-même d’un saut à l’épicerie pour compléter ce qui lui manquait pour le repas qu’elle prévoyait de préparer le soir-même. « Il faudra que vous veniez dîner avec nous un soir, je ne m’explique même pas que ce grand dadet ne vous l’ait pas encore proposé. » n’avait-elle d’ailleurs pas manqué de faire remarquer à Ginny d’un air entendu, le regard glissant ensuite vers Hassan avec l’air de lui reprocher un manque criant d’initiative. « Ce n’est pas moi la maitresse de maison. » qu’il avait alors calmement fait remarquer avec un brin de sourire, avant de trouver la première excuse pour sortir son amie de ce qu’il pensait être un mauvais pas un peu gênant « Et je suis sûr que Ginny ne sait déjà plus où donner de la tête entre son bambin et son atelier. » Et pas que. Mais au fond de lui il savait pourtant que cette justification ne suffirait jamais à satisfaire la curiosité et le désir de bien faire – parfois trop – de la marocaine, et si celle-ci avait finalement pris congés sans trop insister Hassan soupçonnait que ce ne soit que pour mieux revenir à la charge plus tard. Preuve en était du ton bourré de sous-entendus avec lequel elle leur avait dit « Passez une bonne soirée tous les deux. » avant de bifurquer au coin de la rue. Passant une main pensive sous son menton barbu, le professeur l’avait observée quelques instants avant de se racler la gorge en dirigeant un regard un brin gêné vers Ginny « Désolé. Je crois qu’elle a abandonné toute volonté de faire dans la finesse pour ce qui est de tenter de me caser. » Qu’il en ait décidé autrement, qu’il n’ait aucune envie d’être repris dans l’engrenage d’une vie de couple et des déboires qui pouvaient en découler, qu’il se satisfasse en fait très bien de ce célibat retrouvé et de la liberté qui allait avec – ce n’était jamais de bonnes excuses. « Avec une divorcée du quartier, de préférence. » Et à cela il avait soupiré, parce qu’à défaut d’une fatalité Fatima semblait voir le divorce comme une maladie contagieuse qu’il valait mieux ne pas propager – d’où le fait de les laisser entre eux, sans doute. Pourtant, il savait la mère de famille pétrie des meilleures intentions, au fond. « Toujours le temps pour un thé ? » qu’avait en tout cas repris Hassan, au cas où son acolyte de brocanterie aurait subitement eu envie de prendre ses jambes à son coup pour ne pas risquer de donner du grain à moudre au moulin des espoirs de Fatima. Vingt mètres plus loin se dressait en effet déjà la maison d’Hassan, ses deux chiens jappant joyeusement et débarquant telles deux fusées à peine avaient-ils passé le pas de la porte (et retrouvé par la même occasion la douceur agréable de l’air climatisé). « Doucemeeent bande de sauvages. » Déposant ses achats au pied de l’escalier il avait pris le temps de flatter l’un et l’autre de ses deux bestiaux, attentif dans la mesure du possible à distribuer son affection à parts égales entre l’un et l’autre, puis abandonnant ses clefs sur le guéridon de l’entrée il avait indiqué à Ginny « Pose tout ça là, t’embête pas. » en lui désignant les marches du bas et avait pris le chemin de la cuisine d’où il avait à nouveau élevé la voix pour se faire entendre de son invitée « T’as faim ? Je crois qu’il me reste un peu de banana bread au frais. » Disant cela il avait tout de même ouvert le frigo pour vérifier, des fois qu’il ait sous-estimé sa propre gloutonnerie au moment du petit déjeuner, ses yeux tombant par la même occasion sur autre chose « Oh j’ai des muffins à la myrtille, aussi, je les avais oubliés. » Débarqués du Death Before Decaf où il les avait acheté la veille en rentrant de l’université, mais ça, il préférait ne pas le préciser.
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Message(#)(hassanny) comes and goes in waves EmptyMer 20 Fév 2019 - 19:49


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This one's for the lonely, the one's that seek and find only to be let down time after time. This one's for the torn down, the experts at the fall, come on friends get up now you're not alone at all, and this part was for her, and this part was for her, this part was for her, does she remember ? ☆☆☆



À force, je développais des muscles. Je jure qu’il y avait une définition particulière le long de mes bras, que mes épaules avaient pris en force. Une certaine fierté totalement assumée de traîner dix cadres empilés les uns sur les autres, d’y ajouter un tapis par-dessus, un sac rempli de retailles de tissus et autres bricoles dénichés au thrift shop d’en face que je pourrais amener au prochain atelier avec les enfants à l’hôpital, leur permettre de jouer avec autre chose que des teintes de gouache qui finissaient presque toujours sur les murs. Hassan sur les talons - ou alors, c’était l’inverse? - les meilleures journées étaient celles où on s’envolait vers les différents marchés de la ville sans aucun but précis, autre que de chiner un peu, mieux, de faire des découvertes, de se laisser guider par les couleurs et les matériaux, de s’imaginer stars de la rénovation, de la décoration en tous genres. À force, j’avais même fini par anticiper l’oeil du Jaafari, m’amusant à repérer pour lui différents items qui pourraient lui plaire ou du moins se marier parfaitement à l’ambiance de sa maison quasi voisine de la mienne. Parfois, lui glissant un élément ou un autre dans ses affaires en me moquant candidement de la surprise qu’il aurait lorsqu’il arriverait à la caisse, pour finalement tomber amoureux de ma trouvaille rusée. Il faisait pareil, à me pointer du doigt ce qui selon lui donnerait un peu plus de couleur mon salon, un peu plus de vie à ma terrasse. Et pour cause qu’il était toujours dans le mille, lui qui avait passé un nombre impressionnant d’heures chez moi à aider à remettre la maison sur pied. Il en connaissait tous les recoins, il était à même de savoir exactement quel tuyau passait dans quel mur, quelle fissure venait de quelle poutre. Il connaissait la formule absolument tout sauf scientifique des escaliers menant à l’étage, quelles marches craquaient, quelles étaient sécuritaires sans craquement aucun, celles que j’empruntais la majorité du temps la nuit durant un énième épisode d’insomnie passé planquée dans l’atelier à jouer avec mes pinceaux et mes idées.

Les bras pleins donc, le coeur léger et le sourire niais de ceux qui en ont encore trop acheté, mais qui n’auraient pas pu faire autrement. Je trottine à ses côtés en énumérant les divers endroits où on doit retourner à notre prochaine virée, déjà des incontournables brocantes que j’aime d’amour. Lorsque Fatima déboule à notre hauteur, dans tout son enthousiasme, son charme coloré qui m’a toujours autant fascinée qu’effrayée. Mes yeux brillants l’observent évoluer, mon oreille curieuse assiste à la scène qui se joue devant moi. « Il faudra que vous veniez dîner avec nous un soir, je ne m’explique même pas que ce grand dadet ne vous l’ait pas encore proposé. »  j’hoche de la tête, docile, avant qu’Hassan ne lui réponde au détour. « Ce n’est pas moi la maîtresse de maison. Et je suis sûr que Ginny ne sait déjà plus où donner de la tête entre son bambin et son atelier. » je pince les lèvres, retiens une précision et une autre, préfère les laisser discuter sagement les mains occupées la tête aussi. « Passez une bonne soirée tous les deux. » un énième sourire de ma part, limite je pense même à faire une révérence ou un truc le moindrement respectueux, toujours tant impressionnée parce que la dame peut bien dégager et dans sa prestance, et dans ses paroles scindées, claires, évidentes. « Désolé. Je crois qu’elle a abandonné toute volonté de faire dans la finesse pour ce qui est de tenter de me caser. » et j’éclate de rire, le sous-entendu totalement clair en effet, et les regards prolongés que j’ai bel et bien reconnus quoique totalement ignorés pour des raisons évidentes. Hassan était un ami très cher, un essentiel dans ma vie depuis plusieurs années déjà, n’en reste pas moins qu’il n’y avait jamais eu d’ambiguïté entre nous deux et qu’à mon sens si l’intérêt avait été là de son côté, il aurait été assez respectueux et honnête pour m’en faire part bien plus tôt. Un sourire lui répond d’abord, un éclat de rire ensuite. « Oh, c'est de ça qu'il s'agit tu penses? J'avais pas remarqué du tout. » et je rigole de plus belle, le sous-entendu faussement naïf soutenu d'un regard en coin. Entre ses invitations de plus en plus claires, ses diverses mentions, les piques en aparté, j’en avais compris qu’elle usait de toute l’artillerie disponible pour arriver à ses fins. « Avec une divorcée du quartier, de préférence. » il précise, je rigole de plus belle. « C’est l'une de mes plus belles qualités. » que mon divorce soit l’un des arguments-clés de cette union hypothétique et potentielle aux yeux de Fatima me semble aussi surprenant que discutable. Mais, je n’en fais pas fi, plutôt amusée par le discours qu’en tient Hassan, le suivant à son adresse sans aucune hésitation possible.

« Toujours le temps pour un thé ? » il questionne, pure rhétorique, la tête que j’hoche de la positive et le sourire qui n’en finit plus de grandir d’être accueillie par le duo canin débordant d’enthousiasme - à donner -  et d’affection - à recevoir. « Thé, café, glace à la pistache, ou toutes ces réponses. J’ai tout mon temps, Noah est avec Tad, et l’atelier est fermé aujourd’hui. » je réponds, maintenant que mon ami quitte la pièce pour filer à la cuisine faire l’inventaire des options disponibles. À mon tour de gratter les chiens, de les saluer à ma façon, quelques baisers nichés au niveau de leurs oreilles, le poil qui me chatouille le nez dans l’angle. Mon regard fouille au-delà de leurs silhouettes agitées, retrouve au fil de la pièce d’autres achats impulsifs, d’autres trésors dénichés ensemble, tout un historique de shopping d’usagé qui tapisse son quotidien comme le mien. On avait vraiment un problème d’achat compulsif. « T’as faim ? Je crois qu’il me reste un peu de banana bread au frais. » « Je prends. » ma réponse sort comme un automatisme. « Oh j’ai des muffins à la myrtille, aussi, je les avais oubliés. » « Je prends aussi. » pourquoi choisir? Et je finis par déboucher à la cuisine pour le rejoindre, détaillant les différentes options à découvert, l’appétit le moins du monde camouflé. « Quoi? Offert si gentiment. » exagérément surprise, encore moins outrée, un sourire en coin supplémentaire, et j’ai une brève pensée pour Matt et son amour inconditionnel pour la myrtille à la vue des muffins. Bizarrement, la mention mentale dédiée à mon frère me fait beaucoup, beaucoup moins mal qu’avant. « Tu sais, ça me ferait plaisir de dîner officiellement avec ta famille. » le temps qu’Hassan s’occupe de nourrir son ogre de pote, je me charge de faire bouillir l’eau, sortir les différents sachets de thé et infusions à disposition, choisir deux tasses dépareillées au passage. « Sauf si tu n’y tiens pas ; et je ne t’en voudrai pas du tout. Juste, je ne veux pas que tu te sentes obligé de m’inventer des excuses parce que tu crois que ça me dérangerait d’une façon ou d’une autre. » ma voix est douce, très, très loin d’une quelconque accusation. Juste, la précision est aussi nécessaire à mes oreilles que facile à assumer. « À moins que tu anticipes déjà que je te fasse honte? C'est vrai que j'ai beaucoup, beaucoup de difficulté à me tenir en public. » il avait vu ma maladresse et mes impulsions pleines de malaise à de nombreuses reprises ; il avait donc toutes les raisons de craindre ma prochaine bourde en public.
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Message(#)(hassanny) comes and goes in waves EmptyMer 20 Mar 2019 - 14:13

L’interlude qu’avait constitué le brin de discussion avec Fatima rapidement expédié, les deux jeunes gens avaient rejoint la maison d’Hassan, où ils avaient été accueillis dans une cacophonie d’aboiements enthousiastes et une avalanche de demande de caresses largement distribuées par les deux amis, une fois leur butin du jour déposé dans un coin de l’entrée. Là seulement avaient-ils d’ailleurs pu se rendre compte qu’ils n’avaient pas été raisonnables dans leurs achats une fois encore – ni l’un ni l’autre. S’éclipsant à la cuisine pour s’atteler sans attendre à la préparation du thé précédemment promis, et pour lequel Ginny s’était enthousiasmée d’un « Thé, café, glace à la pistache, ou toutes ces réponses. J’ai tout mon temps, Noah est avec Tad, et l’atelier est fermé aujourd’hui. » espiègle, le brun avait fait à voix haute l’inventaire de ce que son frigo avait présentement à leur proposer obtenant l’approbation pour le banana bread mais également pour les muffins à la myrtille, la jeune femme s’en justifiant d’un « Quoi ? Offert si gentiment. » qu’Hassan avait accueilli avec un bref éclat de rire. « Et Noah pense toujours que tu es la plus raisonnable des deux ? » Retirant les muffins de leur sachet estampillé Death Before Decaf il les avait déposés sur l’assiette contenant déjà la moitié restante de banana bread, le tout allant trouver sa place sur un plateau auquel Ginny avait ajouté deux tasses trouvées sans mal dans l’un des placards. Le signe par excellence qu’elle finissait par se sentir comme chez elle dans cette cuisine à force de la fréquenter. « Tu sais, ça me ferait plaisir de dîner officiellement avec ta famille. » Lui semblant sortir de nulle part la réflexion avait laissé Hassan silencieux quelques instants, incertain quant à l’intention cachée derrière les mots de Ginny et craignant soudainement de l’avoir froissée de quelque manière que ce soit tandis qu’elle reprenait « Sauf si tu n’y tiens pas ; et je ne t’en voudrai pas du tout. Juste, je ne veux pas que tu te sentes obligé de m’inventer des excuses parce que tu crois que ça me dérangerait d’une façon ou d’une autre. » Bien que côtoyant la brune depuis suffisamment longtemps pour se douter que sa volonté était ailleurs, il en venait à questionner la dose de reproche qui pouvait se cacher dans cette simple phrase, et bien qu’elle ait tenté de désamorcer la chose par le biais de la plaisanterie il avait presque pu entendre résonner le poids de ses incertitudes lorsqu’elle avait conclu « À moins que tu anticipes déjà que je te fasse honte ? C'est vrai que j'ai beaucoup, beaucoup de difficulté à me tenir en public. » le rire nerveux presque au bord des lèvres. Ajoutant la théière au plateau tandis que l’eau terminait de chauffer dans la bouilloire, Hassan avait roulé des yeux avec une exagération toute calculée « Et moi qui espérais que tu ne découvres jamais le pot aux roses. » et tranché parmi les thés sélectionnés par la jeune femme – thé à la menthe, sans surprise, et non sans logique compte tenu de la chaleur qui les avait accompagnés sur le chemin du retour. « Plus sérieusement, ça n’a rien à voir avec toi. » lui avait-il alors assuré avant toute chose, s’interrompant un instant pour ouvrir la porte-fenêtre qui menait au jardin et devant laquelle Spike était venu se planter pour signaler qu’il souhaitait sortir. « Mais Fatima est inépuisable quand elle a une idée derrière la tête, je ne voudrais pas te mettre dans une situation où tu serais mal à l’aise. » Dieu sait que lui parvenait parfois encore à l’être, quand bien même il ne doutait pas des bonnes intentions de la matriarche. Mais l’enfer était pavé de bonnes intentions, dit-on, et depuis quelques mois celles de Khadji – mère et fille, particulièrement – ne semblaient plus cadrer avec ses propres désirs, et lentement Hassan tentait de se faire à l’idée que pour le prochain chapitre de sa vie il ne pourrait pas compter sur l’approbation de cette extension de famille à laquelle il était pourtant si attaché. « Et je n’ai pas envie de passer toute une soirée à slalomer entre les sous-entendus et les regards en coin, pour être honnête. J’ai pas l’énergie pour ça actuellement. » Et le voilà qui sentait le goût de l’amertume lui revenir dans la bouche, lui qui s’était pourtant senti léger tout l’après-midi, satisfait de n’avoir pas d’autre souci à envisager que le choix cornélien entre une patine foncée et une autre plus claire pour les cadres qui orneraient son bureau. « Sucre, lait ? » Préférant revenir au thé, il avait retiré la bouilloire du feu et versé son contenu dans la théière, comme s’il espérait noyer la conversation en même temps que les feuilles de thé.
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Message(#)(hassanny) comes and goes in waves EmptyVen 29 Mar 2019 - 0:58


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Et j’éclate de rire à la seconde où Hassan amène mon pauvre fils si bien élevé si facilement capable de retenir ses pulsions gourmandes sur le sujet. « Noah a appris le partage plus jeune et mieux que moi, en fait. » un fin sourire qui couronne mes lèvres, sans la moindre intention de calmer mes ardeurs lorsqu’il y a et du pain aux bananes et des muffins en jeu. Le brun qui s'applique à disposer le tout sous mon regard aussi attendri qu’affamé, et la conversation entamée par Fatima une longue poignée de minutes plus tôt que je tente tout de même de ramener en douceur. Loin de moi l’idée de m’imposer d’une quelconque façon, encore moins si je sens que mon ami n’est pas à même de se sentir à sa place, si j’y suis avec lui. Attendant qu’il revienne à ma hauteur, que le thé s'enclenche, que l’après-midi soit à nous et totalement à nous, je prends le temps de chercher mes mots, d’y aller en douceur, de le dédouaner surtout. Pas totalement confortable de le confronter non plus, j’y vais plutôt d’une touche d’humour, les excuses et autres justifications qu’il ait bien pu donner devant moi restant totalement légitimes, rien ici ne semble me brusquer autre que de savoir si j’ai fait quelque chose de mal, s’il se retrouve pris au piège par ma faute. Mais il réfute, le sourire aux lèvres, et une bouchée de bread plus tard, je relance, la bouche pleine, le coeur un peu plus léger de recevoir ses moqueries avec soulagement. « Ça a été bien long avant que je mette le doigt dessus, mais à force, on finit bien par comprendre. » ma voix chante d’ironie, petite condescendance de bac à sable qui fait son effet, mes joues barbouillées de dessert, mes yeux brillants d’amusement. Et il se justifie, doucement, il tente de me sauver d’une situation hypothétique où je me retrouverais tout sauf à l’aise. J’inspire légèrement, jouant avec mes doigts nerveusement sans le réaliser. « J’ai déjà vécu pire comme situation pleine de malaise. » quand on a vécu 8 ans à jouer la fausse mariée à l’autre bout du globe, y’a pire comme référent. Je garde l'anecdote pour moi-même pourtant, le laissant se vider la tête et le coeur, beaucoup plus à même de l’écouter que d’apporter quoi que ce soit de plus qu’une oreille attentive. C’est déjà bien suffisant, on en convient.

« On pourrait pas juste clarifier les choses, d’emblée? » je tente, j’essaie, je propose, à tâtons, la voix qui s’élève délicatement, maintenant qu’il revient à mes côtés, que j’ai l’impression qu’on en est à l’étape des secrets, à faire attention de ne pas lever le ton ni même de statuer trop haut trop fort quoique ce soit, de peur que Fatima tende l’oreille sournoisement par la fenêtre du jardin. Et je fais mine de réfléchir, d’énumérer, d’attendre sa contre-offre, le cerveau en ébullition, les idées qui se mélangent de malice, mais surtout de justifications qui pourraient chasser toute suspicion, tout commentaire devant lequel Hassan devrait encore une fois se retrouver à offrir une réponse à des questions à traiter pour lesquelles il n’a plus aucune énergie apparemment. Je le sais épuisé, je le sait surtout vidé de tout ce qui peut toucher de près ou de loin une potentielle, même inventée relation amoureuse. Et c’est bien ce qui allège nos moments ensembles, de n’avoir aucune pression du genre, de se contenter de nous deux, de notre quotidien qu’on arrime, de la plus simple des amitié qui nous va si bien, si naturellement, alors que le reste nous semble superflu. « Ou m’inventer un passif qui calmera les ardeurs? Que j’ai des vues sur la voisine du fond de la rue? Que j’ai fait un voeu de chasteté chez les nonnes? Que Noah accepte de tout partager, sauf sa mère?  » et je me fais presque rire de penser si vite à tant de scénarios possibles, une liste d’excuses qui pourraient peut-être justement lui éviter de s’étendre trop sur la question. Les tasses prêtes, et je secoue la tête de la négative, mon « Nah, c’est bon. » qui lui réponds à savoir si j’ai besoin d’un ajout ou d’un autre. La version nature me convient parfaitement. Ce n’est que lorsqu’Hassan me rejoint pour de bon que j’inspire une nouvelle fois profondément, accroche mon regard au sien par la bande. « Tu sais… c’est amplement égoïste si je t’offre de t’accompagner. » et je ne laisse pas énormément de temps entre ma confession et son explication, avant de poursuivre. « Avoir une famille unie ; ça me manque. » entre mes parents de qui je n’avais plus du tout confiance à l’autre bout du monde, mon frère ici à qui je ne parlais plus, et ma soeur avec qui je restais toujours en dents de scie, Levi et Noah constituaient la seule famille de sang que j’avais - alors que jadis, nous étions une unité fermée, tissée, serrée.
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Message(#)(hassanny) comes and goes in waves EmptyLun 29 Avr 2019 - 16:22

Pas aveugle pour deux sous, Ginny n’avait pas mis longtemps à comprendre qu’Hassan ne lui avait pas laissé répondre à Fatima elle-même simplement pour mieux désamorcer la situation, et les propositions à peine voilées de la matriarche pour les inviter à sa table avec l’espoir de confirmer enfin ses intuitions. Le brun connaissait la chanson par cœur, et au même titre que son frère en avait entendu le refrain chaque fois qu’une représentante du sexe opposé avait fait une incursion plus ou moins remarquée dans son quotidien ; Mais ce qui l’attendrissait plus aisément jadis avait fini par le lasser, et Hassan pensait sincèrement rendre service à Ginny en lui évitant de participer à ce numéro d’équilibrisme. « J’ai déjà vécu pire comme situation pleine de malaise. » lui avait-elle pourtant opposé d’un ton songeur, faisant désormais craindre au brun qu’il ait pu vexer la jeune femme malgré lui. Ce n’était que lui, pourtant, cela ne partait que d’une absence d’envie et d’énergie à dépenser pour faire valoir son propre point de vue sur le sujet : celui de n’avoir pas plus de temps ou d’énergie à consacrer à une relation si sérieuse qu’elle en mériterait d’arriver au stade de la présentation aux Khadji. « On pourrait pas juste clarifier les choses, d’emblée ? » qu’avait alors repris Ginny, visiblement désireuse de tenter une autre approche, mais démontrant par cette simple suggestion qu’elle ne s’était jamais frottée assez longtemps aux tendances de Fatima à ne plus en démordre une fois qu’elle avait une idée derrière la tête. « Ou m’inventer un passif qui calmera les ardeurs ? Que j’ai des vues sur la voisine du fond de la rue ? Que j’ai fait un vœu de chasteté chez les nonnes ? Que Noah accepte de tout partager, sauf sa mère ? » Laissant échapper un léger rire, le brun avait pris le temps de rajouter une pointe de sucre à son propre thé là où la jeune mère déclinait poliment cette option, et embarquant leurs tasses respectives et le combo muffins / banana bread sur un plateau il avait amené tout cela jusqu’au salon. « Est-ce que le dernier point serait véritablement un mensonge, cela dit ? » Désormais l’un et l’autre installés sur le canapé, Hassan laissant Ginny y prendre ses aises tout en soufflant sur son propre thé pour le refroidir, il avait vu le visage de la jeune femme changer pour redevenir plus sérieux « Tu sais … c’est amplement égoïste si je t’offre de t’accompagner. » Voyant qu’il fronçait les sourcils sans comprendre où elle voulait en venir, elle avait ajouté « Avoir une famille unie ; ça me manque. » Le sourire compatissant, le brun avait néanmoins laissé échapper un léger soupir « Les Khadji sont loin d’être un exemple en la matière. » La tasse de thé reposée sur la table basse, il y était resté penché juste assez longtemps pour leur couper deux tranches de banana bread et en avait profité pour se soustraire au regard de Ginny au moment d’expliquer « Le frère de Yasmine n’a pas mis les pieds chez eux depuis une éternité. Et ce n’est pas de son fait. » Il aurait pu être le bienvenu à nouveau, bien sûr, mais cela aurait sous-entendu de laisser qui il était réellement sur le pas de la porte. Et tout en déplorant la situation, Hassan ne pouvait que lui donner raison. « Et Yasmine est un vrai courant d’air, depuis son retour d’Afrique. » Finalement le brun avait haussé les épaules, admettant ainsi l’impuissance et la résignation que lui inspirait actuellement l’unité feinte des Khadji … Mais la famille parfaite n’existait pas, pas vrai ? Quant à savoir si Hassan et son frère en faisaient véritablement partie, ce dernier ne cessait d’osciller entre ses désirs et la réalité, pas toujours en adéquation. Forçant néanmoins un nouveau sourire sur son visage, le professeur avait alors proposé à Ginny « Mais la prochaine fois que mon frère et sa famille viennent passer un peu de temps à Brisbane, Noah et toi serez plus que les bienvenus, deal ? » Il était là, le véritable exemple de famille unie aux yeux du brun. Dans ce couple qui après trois enfants semblait toujours s’aimer avec la même tendresse, et dans cette gentillesse sans limites que le père d’Olivia et Clara avait développé envers les deux Jaafari au fil du temps. Et bien sûr cette gentillesse les Khadji l’avaient à leur égard depuis des années, s’étant fait leur mission de palier au mieux dans la vie des deux garçons à la perte de leurs parents … Mais de les avoir pendant si longtemps mis sur un piédestal, Hassan avait le sentiment de découvrir tardivement le revers de la médaille et de ces situations qui lui rappelaient sournoisement quelle était leur place, et quelle était la sienne. « Fatima et Yasmine, elles … » Marquant une nouvelle pause, il avait semblé chercher ses mots « Je crois qu’elles n’approuvent pas la direction que j’ai décidé de donner à la suite de ma vie. » Et ça, des clarifications à l’égard de Fatima n’y changeraient rien. Faute de mieux, il se laissait donc avoir par la solution de facilité qui consistait à reculer pour mieux sauter (ou peut-être pas). « Jaafari, t’es un as pour plomber l’ambiance. » Riant nerveusement, il avait englouti un morceau de pain pour se donner une contenance.
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Message(#)(hassanny) comes and goes in waves EmptyMar 14 Mai 2019 - 19:03


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This one's for the lonely, the one's that seek and find only to be let down time after time. This one's for the torn down, the experts at the fall, come on friends get up now you're not alone at all, and this part was for her, and this part was for her, this part was for her, does she remember ? ☆☆☆



Je préfère laisser à Hassan toute la place de préciser sa pensée, d’expliquer ce qui à ses yeux reste la justification derrière les motifs. Pas le moins du monde offensée, c’est tout de même totalement silencieuse que je me cale à ses côtés sur le canapé, profitant de la présence de ma tasse entre mes paumes un brin refroidies par la météo changeante des derniers temps que je patiente, le temps qu’il dresse un portrait dont je ne m’aurais pas le moindrement douté. Ou plutôt, il fallait savoir que je ne grattais jamais vraiment les histoires de famille, les drames de la mienne suffisant parfaitement à me motiver à me garder loin de ceux des autres. À mes yeux, ils étaient tous et toutes liées fort et envers et contre tout, même si les quelques murmures, les coups d’œil entendus et les silences soutenus une fois les différents passages des relatifs d’Hassan durant les rénovations à la maison aient pu me glisser la puce à l’oreille. La réalité de Yasmine qu’il ramène, et je ne peux pas cacher mon inconfort à sa mention, la jeune femme que j’avais depuis toujours considérée comme mon homologue à de nombreux niveaux, son caractère tout en douceur et ses grands idéaux qui m’avaient fait tant de bien au fil des années passées à l’hôpital. Savoir que son frère semble être en mauvais termes avec une partie de leur famille me laisse pantoise, un hochement de tête plus tard qui s'acclimate, parce qu’Hassan sait autant que moi que cela, je comprends. Mais il est doux l’ami, il explique, il est d’une générosité sans pareille comme à son habitude, quand il laisse passer des bribes de son intimité que je n’aurais pas eu besoin d’entendre s’il n’avait pas tenu comme toujours à être totalement franc avec moi – ce que j’apprécie plus qu’énormément. Voyant que je n’interviendrai pas sur un discours qu’il a clarifié et mes perceptions totalement erronées qu’il a dissipées du revers de la main, je laisse aller un léger rire rassuré lorsqu’il propose un entre-deux. « Mais la prochaine fois que mon frère et sa famille viennent passer un peu de temps à Brisbane, Noah et toi serez plus que les bienvenus, deal ? » « Deal. » que je réponds d’emblée, un sourire sur les lèvres et ma main libre que je tends à son intention pour serrer la sienne et ainsi combler le pacte pris entre deux cœurs un peu plus légers.

L’impression d’une famille raccordée le temps d’un dîner me laisse pensive, et ce n’est que lorsque j’ai la bouche pleine d’une énième bouchée de cake qu’Hassan reprend la parole avec ce qui semble le garder dans les réflexions ces derniers temps. À nouveau, je me déteste de ressentir un frisson d’appréhension lorsqu’il mentionne la Khadji, encore et toujours prompte à croire que j’ai fait quelque chose de mal envers elle, que je devrais me reprocher son mal-être de nos derniers échanges, qu’il y a quelque chose qui cloche et que j’en suis l’unique protagoniste. « Je crois qu’elles n’approuvent pas la direction que j’ai décidé de donner à la suite de ma vie. » laissant mes sourcils se froncer doucement non sans arquer la nuque, je reprends une fois qu’Hassan laisse couler un silence confortable entre nous deux. « Pourtant tu t’en sors bien, non ? Il me semble que tu respires un peu mieux depuis quelques temps, ça devrait finir par les rassurer. » pas le moins du monde apte à me prononcer sur leurs perceptions à elles, je ne pouvais que me fier aux impressions que me donnait le brun depuis un moment et si j’avais pu assister à différentes phases de sa vie autant que lui avait pu en voir différentes des miennes, n’en restait que depuis un petit moment, il semblait avoir repris du nerf, être beaucoup plus solide sur ses épaules, et dans sa tête, et dans son cœur. « Ou alors elles ne veulent que ce qu’il y a de meilleur pour toi à leurs yeux et leurs bonnes intentions sont aussi étouffantes que pleines d’amour. » ce qui était à la base de pas mal n’importe quelle action posée par des gens qui aiment trop, mais qui aiment parfois mal. Autant Hassan que moi en avions vu de toutes les couleurs par apport à cette façon-là de penser, d’agir. « Jaafari, t’es un as pour plomber l’ambiance. » ma main trouve la sienne, s’y pose doucement avec pudeur, se resserre un brin le temps de m’assurer que j’ai bel et bien son attention, que ses yeux sont rivés aux miens. « Tu plombes rien du tout. » et je suis entièrement, totalement franche. « Et toi, tu l’aimes la suite que tu as donnée à ta vie ? » à mes yeux, c’est ça qui est essentiel, c’est ça qui compte. Peu importe comment les autres le voient, peu importe ce qu’on dira de lui, ce qu’on voudra pour lui, ce à quoi on s'attendra de sa part, s’il est à un endroit où il est bien, s’il est sur son X, le reste est obsolète.  « Parce que ça me semble être le plus important. » ma réflexion passe de mes neurones agitées à mes lèvres, espérant que mes mots l’aident à y voir un peu plus clair, un peu mieux.
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Message(#)(hassanny) comes and goes in waves EmptyVen 5 Juil 2019 - 17:18

Hassan se sentait flotter dans un entre-deux dont il ne savait pas quoi faire. Un entre-deux dont une partie de lui savait pertinemment qu’il devait apprendre à se contenter, quand l’autre partie, elle, gardait toujours le souvenir du bonheur dans nuages qui avait été le sien à une époque. Un bonheur que l’inconscient cherchait fatalement à récupérer, et à côté duquel tout continuait de sembler fade, sans saveur … sans intérêt. De l’intérêt le brun parvenait pourtant à en trouver ici et là, rendant son quotidien moins morose et lui redonnant un goût à l’existence qu’il avait un temps perdu ; Suffisamment pour envisager par deux fois d’y mettre un terme. Mais tout continuait de lui sembler un peu terne, et ce quoi qu’il en fasse, quoi qu’il entreprenne, et pour cette raison le « Pourtant tu t’en sors bien, non ? Il me semble que tu respires un peu mieux depuis quelques temps, ça devrait finir par les rassurer. » de Ginny l’avait pris par surprise et lui avait fait prendre conscience du fossé qu’il pouvait exister entre ce qu’il laissait transparaitre, et ce qui se tramait réellement au fond de lui. « Je fais au mieux, en tout cas. » Mais la mère de famille ne connaissait d’Hassan que cette tendance à l’opacité, ce voile qu’il avait lui-même déposé sur ses réactions et ses émotions, faisant de lui l’homme placide qu’il était déjà à leur rencontre mais que les deux Khadji – pour ne citer qu’elles – peinaient à apprivoiser comme l’homme qu’il était désormais. « Ou alors elles ne veulent que ce qu’il y a de meilleur pour toi à leurs yeux et leurs bonnes intentions sont aussi étouffantes que pleines d’amour. » La tasse de thé tournant entre ses doigts et refroidissant seconde après seconde, Hassan avait étiré ses lèvres dans une expression à demi-convaincue seulement. Il ne doutait pas des bonnes intentions de la mère et de la fille à son égard, loin s’en faut, mais l’enfer était pavé de bonnes intentions lui aussi, et une partie de lui aurait simplement souhaité qu’on le laisser apprivoiser à son rythme l’idée que la période la plus heureuse et la plus épanouissante de sa vie était désormais derrière lui. Pas par pessimisme, mais par volonté d’apprendre à s’en contenter, quand courir après ce dont il rêvait ou ce qu’il avait perdu ne lui avait jusqu’ici apporté que du triste et du mauvais. Dire que sur ce marché aux puces moins d’une heure avant, il s’était senti si léger. « Tu plombes rien du tout. » lui avait assuré Ginny, pourtant sans l’en convaincre. « Et toi, tu l’aimes la suite que tu as donnée à ta vie ? Parce que ça me semble être le plus important. » Mal à l’aise face à la question, sans doute parce qu’il en connaissait déjà la réponse, le brun avait botté en touche en enfouissant son nez dans sa tasse de thé. Est-ce que se contenter de ce que l’on avait c’était l’aimer pour autant ? Est-ce qu’avoir continuellement envie de plus était légitime ou cela faisait-il simplement de lui un insatisfait chronique doublé d’un ingrat ? « J’en sais rien … Je suppose. » Il ne pensait pas véritablement avoir le choix, de toute façon. « Mais je ne suis pas sûr de l’aimer assez pour risquer de sacrifier la paix familiale. » Mais alors quoi ? Céder à la facilité, se lier à la première femme pour qui il aurait un brin d’affection réciproque histoire de ne pas être seul, enterrer ses rêves de parentalité parce que les choses arrivaient pour une bonne raison, et adhérer enfin au laïus lui intimant de cesser de se comporter en enfant capricieux, parce qu’après tout il n’avait pas de raison de se plaindre – il était vivant, lui, il était guéri, et tout le monde n’avait pas cette chance, alors de quoi se plaignait-il, et de quel droit n’acceptait-il pas de s’en satisfaire ? « Tu sais … Je te l’ai jamais dit, mais je t’admire beaucoup pour la manière dont tu as décidé de prendre le taureau par les cornes pour imposer ce que tu voulais faire de ta vie à tes parents. » Quand bien même elle n’avait jamais fait que survoler les griefs qui les opposaient, les autres McGrath et elle – et Hassan n’avait jamais questionné plus, jamais voulu se montrer intrusif, ou indiscret. « Mais je pense pas en être capable, de mon côté. » La solitude, au fond, lui faisait bien plus peur encore. Et prendre le risque d’offenser Fatima et ses principes d’un autre temps – à commencer par l’épouse docile comme condition sine qua non à la fondation d’une famille, Amjad et le silence de ses opinions, Yasmine et tout ce qu’il peinait déjà à suivre à son sujet à l’heure actuelle … c’était trop, c’était plus qu’il ne s’en sentait le courage, quand Sohan en avait lui eut suffisamment et en payait désormais le prix, à ne plus être le bienvenu sous un toit qui l’avait pourtant vu grandir. Il se sentait si petit Hassan, si peu digne, face à un Sohan ou une Ginny, ayant eu le courage de leurs opinions et de leurs désirs, chacun à leur manière.
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Message(#)(hassanny) comes and goes in waves EmptyVen 12 Juil 2019 - 22:07


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This one's for the lonely, the one's that seek and find only to be let down time after time. This one's for the torn down, the experts at the fall, come on friends get up now you're not alone at all, and this part was for her, and this part was for her, this part was for her, does she remember ? ☆☆☆



Je le remarque de suite, son regard fuyant, ses prunelles qui se vissent au fond complètement de sa tasse. Et je m’en veux, de ne pas le lui avoir apporté de façon un peu plus douce, un peu moins intrusive. Il n’a pas besoin de répondre à mes questions en plus de celles dont le bombarde sa famille, et Hassan me l’a bien fait comprendre dès le tout début de la conversation. Mes doigts triturent l’anse de ma tasse, ils jouent avec elle comme si elle représentait leur seul et unique distraction, maintenant que le silence de mon ami empli la pièce par ma faute. « J’en sais rien … Je suppose. » son soupir me fait lever la tête à son intention, mes iris se font violence pour ne pas s’ancrer indéfiniment dans les siens. Tenter de voir ce que je peux faire, ce que je peux apporter d’utile, ce qui le soulagerait aussi, ce qui pourrait le convaincre qu’il vaut mieux qu’une simple supposition. « Mais je ne suis pas sûr de l’aimer assez pour risquer de sacrifier la paix familiale. » la sentence tombe. Et je n’ai absolument rien à dire ici, rien qui puisse y changer quoi que ce soit. Parce que toute ma vie, l’entièreté ou presque, avait été passée à tenter de leur plaire, à mes parents, d’être à leur hauteur. Chaque action, chaque décision, chaque prise de position encore et toujours prise rien que pour eux. Il y a un an, j’en étais encore là, j’étais encore leur pantin, je ne vivais que pour leur plaire. Et lorsqu’Hassan finit par reprendre la parole, de longues secondes de réflexion partagée plus tard, je réalise que je ne respirais plus. Que même après des mois à ne plus avoir mis la paix familiale en unique et ultime priorité, le stress est toujours plus que présent, la boule dans ma gorge de n’est pas suffisante ne fait que brûler un peu plus, que déranger tout autant.

« Tu sais … Je te l’ai jamais dit, mais je t’admire beaucoup pour la manière dont tu as décidé de prendre le taureau par les cornes pour imposer ce que tu voulais faire de ta vie à tes parents. » si seulement il savait. Qu’encore à ce jour, il n’y avait pas un seul matin où je ne pensais pas à eux au réveil, pas une seule nuit où je ne posais pas la tête sur l’oreiller après avoir douté de mon choix l’espace d’une fraction de seconde. « C’était pas facile. Ça l’est toujours pas. »  que je m’entends justifier, expliquer même. Probablement plus gênée qu’il n’y paraît de recevoir du crédit pour avoir volontairement brisé ma famille, d’avoir tout cassé pour me préserver égoïstement à travers. « Mais je pense pas en être capable, de mon côté. » et moi, je ne croyais jamais pouvoir l’être, je ne comprends même pas comment j’ai pu le faire à la base. Et il se perd dans sa tête, et il ressasse, et je tente de lui laisser de la place, après m’être forcée de la sorte dans ses propres réflexions, après avoir donné un avis qui ne m’est clairement pas légitime. « J’ai lu un truc, le matin où tout s’est bousculé. Avec mes parents. » où tout s’est bousculé, quel euphémisme. J’attends d’avoir son entière attention pour poursuivre, j’attends d’être certaine que l’information l’intéresse et qu’elle ne s’additionne pas juste à toutes mes impolitesses précédentes. « Dans un magazine de psycho-pop à l’hôpital. J’aurais jamais pensé que ça me marquerait autant. » un fin sourire vient orner mes lèvres, la lecture de chevet dont on s’est moquée plusieurs fois lui et moi, comment les potins des stars d’ici semblaient perdre encore plus en intérêt si c’était possible quand les chambres étaient remplies d’enfants malades, luttant pour vivre un peu mieux chaque jour. « Qu’on est la somme des gens et des éléments qu’on décide d’avoir près de soi. » je relate, la phrase qui a tourné dans ma tête des centaines de fois, dans un sens comme dans l’autre, jusqu’à ce qu’elle justifie toute la suite. « Qu’on l’accumule, qu’on l’absorbe comme si on était des éponges. » un psychologue de pacotille qui motivait ses troupes à grand coup de citations profondes sur trame de beaux paysages. Mais l’essentiel était là, les quelques mots avaient eu l’effet d’un détonateur pour moi. « J’ai juste voulu aller chercher plus de simple, plus de doux, plus de beau. Moins de compliqué. »

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Message(#)(hassanny) comes and goes in waves EmptyDim 28 Juil 2019 - 23:54

Sans doute l’idéalisait-il un peu, le courage sans faille de Ginny pour s’être élevée contre le carcan des obligations familiales et imposer ses idées, ses choix de vies, et peu importe que père, mère, frère, sœur ou toute autre personne qui s’était estimé le droit légitime de penser à sa place pouvaient en penser. Lui ne voyait que le résultat, la montagne de difficultés qu’elle avait eu à surmonter en se sentant parfois – mais toujours trop souvent – seule et démunie lorsque son fils ne survivait que par la présence des médecins autour de son cas, mais dont elle et son petit homme avaient finalement triomphé pour couler désormais ce qui ressemblait à une existence paisible, qu’ils apprivoisaient encore l’un et l’autre mais qui ressemblait à un début de quelque chose de doux, de beau. « C’était pas facile. Ça l’est toujours pas. » lui avait-elle pourtant assuré, un brin gênée d’être ainsi prise en exemple alors que sans doute elle ne trouvait pas son parcours irréprochable. « Je sais … Mais c’est bien pour ça que je t’admire. » Pour tenir bon jour après jour quand cela n’était pas – ne devenait pas – plus facile. Pour ne pas avoir fait marche arrière malgré les jours où absolument tout du lever au coucher semblait aller de travers et pouvait donner envie de simplement abandonner. Pour avoir su faire valoir ce qu’elle pensait être bon pour elle-même, sans se laisser sans cesse influencer par ce que ses proches pensaient, eux, être bon pour elle. Lui ne s’en sentait pas la force, avait-il alors avoué, certain d’avoir déjà trop perdu dans ce cancer et cette dépression qui définitivement changé l’homme qu’il était, et sans doute pas pour le meilleur. « J’ai lu un truc, le matin où tout s’est bousculé. Avec mes parents. » Marquant une courte pause, qu’Hassan avait utilisé pour reposer sa tasse sur la table basse et accorder toute son attention à la jeune femme, cette dernière avait repris « Dans un magazine de psycho-pop à l’hôpital. J’aurais jamais pensé que ça me marquerait autant. Qu’on est la somme des gens et des éléments qu’on décide d’avoir près de soi. Qu’on l’accumule, qu’on l’absorbe comme si on était des éponges. » Qui aurait cru qu’un magazine psycho destiné à la ménagère de moins de cinquante ans puisse, de temps à autre, délivrer une vague idée qui ne sonne pas entièrement ridicule. Mais peut-être le message était-il glissé timidement entre une recette de gratin de courgettes et un test pour savoir quel bikini était fait pour soi. Ginny, en tout cas, avait à nouveau pris le temps d’une pause durant laquelle elle avait semblé pensive, puis lui adressant à nouveau un sourire songeur elle avait conclu « J’ai juste voulu aller chercher plus de simple, plus de doux, plus de beau. Moins de compliqué. » Et là-dessus elle semblait ne pas s’en être trop mal sortie jusqu’à présent. Petit à petit, un pas après l’autre. Pourtant Hassan ne parvenait pas à transposer ces belles idées et ces résolutions à sa propre situation, persuadé qu’elles n’étaient pas comparables alors que … Que quoi ? Il n’en savait rien. Sans doute que Ginny elle aussi était prête à trouver des excuses à ces proches dont elle s’était malgré tout éloignée. Parce qu’ils lui avaient donné avant de lui prendre, ils l’avaient aimée avant de l’étouffer … Ils avaient cru faire au mieux sans réaliser qu’ils se fourvoyaient. Quant aux Khadji … « Rien ne sera jamais plus doux ou plus beau si je n’ai plus Yasmine ou Fatima dans ma vie. Moins compliqué, peut-être … mais c’est tout. » C’était tout, et cela ne valait peut-être – sans doute – pas le sacrifice. Soudainement il se sentait ingrat d’avoir laissé parler son amertume et d’avoir ainsi entaché l’image des deux marocaines auprès d’autrui. « Tu sais, sans les Khadji je ne sais pas où on en serait mon frère et moi aujourd’hui … Quand on s’est retrouvés sans famille du jour au lendemain ça a été eux, notre famille. » Combien de fois d’ailleurs Fatima et Amjad leur avaient-ils dit les aimer comme deux fils supplémentaires ? Combien de fois Hassan avait-il admis considérer Sohan comme un second frère plus que comme un ami ? Trop de fois pour les compter. Et pourtant la seconde d’après le voilà qui réalisait que la notion de famille n’empêchait rien, puisque c’était bien le reste des McGrath qui avait failli mener Ginny à sa perte. Laissant échapper un soupir, Hassan avait croisé ses doigts derrière sa nuque avec lassitude pendant quelques secondes. « Excuse-moi. T’es là à essayer de trouver des solutions et moi je me contente de ressasser des choses que tu sais déjà. » Marquant une pause, semblant sonder intérieurement tous les arguments qu’elle lui avait avancé, il se sentait néanmoins incapable de prendre dans l’instant une décision quelle qu’elle soit ; Mais l’éclairage de Ginny, et la bienveillance dont elle faisait preuve en lui prodiguant ses conseils, calmait néanmoins cette angoisse qu’il avait de passer pour un ingrat en osant douter du bien fondé de tous les conseils que Fatima – et par extension Yasmine – tentaient de lui inculquer. « Je suppose que … Je suppose que je dois faire mes choix seul. Et prier pour qu’ils soient respectés. » Ou au moins pour que, à défaut de l’aider à se relever s’il chutait, on ne l’achève pas d’un coup de pied en lui assénant un je te l’avais bien dit ou un tu aurais dû m’écouter. Nouvelle pause, nouvel instant durant lequel le brun avait semblé se perdre dans ses pensées, et récupérant finalement sa tasse de thé pour la terminer d’un trait il avait retrouvé un sourire plus léger – comme s’il avait rangé tout cela dans une petite boite au fond de son crâne qu’il rouvrirait plus tard. « Dire que je t’ai piégé en te prétendant qu’il ne serait question que de vieilles toiles et de tapis usés aujourd’hui, et voilà que tu te retrouves à m’écouter me lamenter. Tu vas finir par prendre pour un piège toutes mes invitations pour aller dévaliser les antiquaires et je perdrais ma meilleure acolyte de brocante. » Et Dieu sait qu’ils n’étaient jamais aussi efficace pour négocier des prix que lorsqu’ils s’y mettaient à deux.
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Message(#)(hassanny) comes and goes in waves EmptyJeu 8 Aoû 2019 - 3:13


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Je sens de suite que le sujet est sensible. Autant Hassan me parle de sa famille et de tout ce qui l’entoure, autant j’ai toujours l’impression que certains pans sont retenus, qu’il se garde de dire à voix haute ce qui pourrait facile être mal vu, mal reçu à son sens. Alors que rien dans mes mots ni dans mes regards, et encore moins dans mes pensées ne jugent. Je tente seulement de l’écouter du mieux que je peux, et de relater ce qu’il souligne alors qu’à mon sens, il n’y a rien de mal à faire de son salon, de cette conversation son safe space, son cocon le temps dont il aura besoin. « Rien ne sera jamais plus doux ou plus beau si je n’ai plus Yasmine ou Fatima dans ma vie. Moins compliqué, peut-être … mais c’est tout. » sa voix se casse à peine, juste un peu, assez pour que je le remarque mais pas suffisamment pour que je le mentionne. Il a déjà mal Hassan, il est déjà trop perdu dans ses idées lourdes de sens, je n’oserai jamais le secouer sans être certaine que celui lui fera plus de bien que de mal. « Alors ça vaut la peine de se compliquer la vie pour elles. » je laisse un sourire doux orner mes lèvres, un soupir qui se casse sur elles sans vraiment déranger, sans faire le moindre bruit. Parfois le compliqué vaut la chandelle. Parfois, le beau, les frissons, l’alignement, ils viennent avec une charge importante qu’on acceptera, qu’on encaissera, parce que l’autre côté de la médaille le vaut largement. « Tu sais, sans les Khadji je ne sais pas où on en serait mon frère et moi aujourd’hui … Quand on s’est retrouvés sans famille du jour au lendemain ça a été eux, notre famille. » la famille qu’il s’est créée, qui l’a choisie. La famille avec laquelle il a construit quelque chose qui encore aujourd’hui, même si chambranlant, arrive à le faire ressentir autant et si fort qu’il se met dans cet état sans même douter une seule seconde. Sa force et son humilité m’impressionnent, son honnêteté envers lui-même et la façon dont il tente si ardemment de gérer le tout me fascine.

« Excuse-moi. T’es là à essayer de trouver des solutions et moi je me contente de ressasser des choses que tu sais déjà. » « J’ai tout mon temps. Tu peux ressasser autant que tu veux. Et puis tant qu’il reste du banana bread tu sais aussi bien que moi que je ne bougerai pas d’un millimètre. » la moquerie enfantine qui n’en est pas vraiment une, quand ma silhouette ne fait que se lover un peu plus confortablement dans les coussins, que je m’y installe sans la moindre intention de prendre la fuite peu importe comment il le perçoit. Hassan arrivait à s’ouvrir de plus en plus avec moi, il apportait énièmes sujets de confidences au fil de nos moments passés ensemble, et cet après-midi volé à travers les autres n’était pas en reste. Une bouchée que je pique pour compléter la blague, même si mon coup d’œil lui confirme que rien dans son discours ni même dans la discussion actuelle ne me brime ou me déstabilise ou même me pousse hors de ma zone de confort. « Je suppose que … Je suppose que je dois faire mes choix seul. Et prier pour qu’ils soient respectés. » comme conclusion, et doucement, j’hoche de la tête de l’affirmative, essaie d’ajouter le plus de douceur possible à ce qui suivra. « Il n’y a pas de bon ou de mauvais choix Hassan. Faut juste que tu t’assures d’assumer la décision que tu prendras, et après ça, ce sera une étape à la fois. » c’est comme ça que moi-même j’ai réussi à avancer, comment j’avance toujours. Et j’espère que ce mince, ce minime conseil lui sera aussi utile qu’il l’a été pour moi.

À la seconde où le coup d’œil d’Hassan attrape le mien au vol par contre, je me doute qu’il repense à ses aveux, qu’il craint un peu pas mal la suite. « Dire que je t’ai piégé en te prétendant qu’il ne serait question que de vieilles toiles et de tapis usés aujourd’hui, et voilà que tu te retrouves à m’écouter me lamenter. Tu vas finir par prendre pour un piège toutes mes invitations pour aller dévaliser les antiquaires et je perdrais ma meilleure acolyte de brocante. » et mes craintes se verbalisent, et je m’assure de plonger mes prunelles dans les siennes, de soutenir le plus longtemps possible son regard, m’assurer que chaque mot qui suivra le rassurera à savoir que rien de ce qui a été dit ici ne brisera quoi que ce soit. Au contraire. On en sort plus fort je crois. « Dis pas de folies. » mes lèvres s’étirent en un sourire aussi chaleureux que possible. « Ma vie serait un calvaire si j’avais pas accès à ton œil et à tes goûts de génie. » la blague qui adoucit le reste, surtout.
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Message(#)(hassanny) comes and goes in waves EmptyMar 1 Oct 2019 - 7:54

Les réponses les plus simples, celles qui semblaient couler de source, étaient souvent les plus difficiles à mettre en œuvre. Et si de la bouche de Ginny le « Alors ça vaut la peine de se compliquer la vie pour elles. » lancé avec douceur ressemblait à une formalité, la réalité heurtait Hassan et le faisait douter que les choses puissent retrouver un jour la sérénité d’autrefois … Encore une chose à remiser au rang d’une époque et d’une simplicité qu’il ne pouvait plus que regretter. Mais il ressassait à nouveau, se torturait l’esprit avec les mêmes choses depuis des semaines sans qu’elles n’aient avancé d’un pouce et il réalisait que Ginny n’en avait probablement que faire, elle-même aux prises avec ses propres soucis quotidiens. « J’ai tout mon temps. Tu peux ressasser autant que tu veux. » Lui avait pourtant assuré la jeune femme avec sa candeur et sa douceur habituelles, insistant d’un « Et puis tant qu’il reste du banana bread tu sais aussi bien que moi que je ne bougerai pas d’un millimètre. » amusé qui avait au moins eu le mérite d’arracher au brun un bref sourire. Mais il fallait néanmoins qu’il arrête de se comporter comme un vieux disque rayé et qu’il commence à « faire avec » … Parait-il que c’était la formule adaptée, lorsqu’une situation n’allait pas dans la direction souhaitée mais ne parvenait pas à se dénouer. « Une chance pour toi qu’il en reste autant. » Une gorgée de thé plus tard et une bouchée du dit banana bread qui prenait le relai, Hassan avait laissé échapper un soupir et formulé à voix haute une sorte de résolution à laquelle il espérait bien se tenir. Et prendre Ginny à témoin, au fond, n’était qu’une garantie supplémentaire pour tenter de s’y tenir. « Il n’y a pas de bon ou de mauvais choix Hassan. Faut juste que tu t’assures d’assumer la décision que tu prendras, et après ça, ce sera une étape à la fois. » Et elle avait raison à nouveau, la sage et rassurante McGrath, et lui de mesurer au fond la chance qui était la sienne de la compter parmi les gens qui faisaient son paysage à l’heure actuelle. Mais comme tout ce qu’il était parvenu à construire ou à préserver au cours de ces quatre dernières années il se sentait fatalement envahi par la crainte de le perdre, et de creuser un peu plus la solitude dans laquelle il se sentait pris au piège, telle une mélasse poisseuse dont il se débattait sans parvenir à s’en dépêtrer. « Dis pas de folies. » D’un nouveau sourire, elle avait tenté de balayer des angoisses que lui-même ne se permettait de formuler que par le biais de la plaisanterie – et s’ils avaient bien un point en commun c’était de parvenir à glisser l’humour comme porte de sortie à toutes les situations, comme si dédramatiser était la clef à toutes les serrures. « Ma vie serait un calvaire si j’avais pas accès à ton œil et à tes goûts de génie. » Roulant des yeux avec exagération il s’était fendu d’un « Arrête, je vais finir par choper la grosse tête. » teinté tant d’ironie que d’amusement, et le regard glissant vers leur butin du jour toujours abandonné au pied de l’escalier dans l’entrée il avait porté sa tasse de thé à ses lèvres et ajouté « Mais dans ce cas, j’espère que tu as de la place pour stocker des dizaines et des dizaines de toiles supplémentaires, parce que je n’ai aucune intention de te dissuader dans ta fièvre acheteuse tant que tu ne me dissuaderas pas dans la mienne … » Encore qu’Hassan essayait de se donner bonne conscience en partant du principe que tout ce qu’il achetait n’était pas destiné à rester ici. Les tapis transitaient par chez lui le temps qu’il les revende à meilleur prix – au véritable prix, en somme, car il n’était pas responsable du fait que certains vendaient leurs biens sans se renseigner sur leur véritable valeur – et il se gardait quelques articles à troquer chez l’antiquaire pour le cas où il y trouverait autre chose que , aurait définitivement sa place chez lui. « Merci, Ginny. » avait-il finalement repris après une pause et l’œil de nouveau sérieux. Merci d’être là, tout simplement, et au sourire qu’il lui avait adressé ensuite Hassan avait levé sa tasse pour trinquer avec celle de la jeune femme avant qu’un nouvel éclat de rire ne les emporte à nouveau tous les deux avec légèreté.
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