CLÉMENT & YOKO ⊹ Some people can’t believe in themselves until someone else believes in them first.
juin 2016
« Ah, demande à Clément pour ça ! » — Clément qui, comment, sans nom ? Surtout, ne donnez pas plus de détails. Yoko reste cependant silencieuse, intimidée par ce milieu qu’elle ne connait pas encore vraiment. Bien que le sentiment d’être à la Northlight Theater Company depuis trois ans l'envahit constamment, la jeune fille ne s’y trouve que depuis trois jours ; trois jours intenses mais où chacune de ses visites l’a fascinée, créant des étoiles et des éclats de joie dans ses iris chocolat. Northlight Theater Company — rien que le nom lui décroche un sourire angélique sur son visage de porcelaine. Elle l’a fait, comme promis un an plus tôt à son arrivée sur le sol australien : entrer dans une compagnie pour lui permettre d’exercer sa danse à travers des spectacles et des représentations, pour passer du passe-temps à la passion — car danser est l’unique chose qui la fait vivre plus que de raison. Déambulant dans les couloirs du bâtiment et glanant au passage deux-trois informations physiques sur le-dit Clément (qui semble au passage faire littéralement partie des murs de cette compagnie et qui est décrit comme le mec aux cheveux châtains et pas très grand), Yoko s’éloigne au fur et à mesure de ses pas de la scène pour découvrir une partie où elle ne s’est pas encore aventurée. Écouteurs dans ses oreilles laissant jaillir une musique pop, elle laisse glisser son index le long du mur tout en imaginant les prochains jours et semaines dans ce lieu. Est-ce qu’elle va réussir à s’intégrer ? Est-ce qu'elle va trouver sa place ou bien s’embrouiller avec le premier danseur qui passe ? (elle grimace à cette éventualité) — à moins que le type lui demande si elle arrive à voir avec ses yeux bridés, la probabilité qu’elle se batte avec un membre de la compagnie frôle le zéro absolu. Son regard observant le moindre détail de son environnement, elle s’arrête brusquement face à un miroir, posé à terre et probablement ancien décor d’une précédente pièce ; s’accroupissant devant l’objet, elle remet machinalement une mèche de ses cheveux échappée de sa coiffure digne des pires salons de coiffure (deux macarons pas vraiment symétriques) — Bah, ça fera l’affaire, songe-t-elle tout en se relevant pour poursuivre sa visite. Clément — le nom sonne tout sauf australien mais en tout cas, le mec semble être le George Clooney de la troupe (tout le monde le connaît et voit qui c'est ; sauf elle). Amoureuse des langues et fascinée par le sens des mots, elle sort son téléphone portable pour faire une recherche rapide sur l'origine de ce prénom — moyenne de 5/5 par les internautes, populaire et aux consonances françaises. « C'est une personne réellement gentille et généreuse qui aime profondément les autres, au point de souvent s'oublier » lit Yoko à voix haute tout en continuant d’avancer dans une direction totalement incertaine. « Triste s’il s’oublie lui-même » ; elle esquisse une moue à moitié peinée alors qu'elle s'en fiche totalement et s’apprête à faire demi-tour (elle est totalement paumée) lorsque le son d’une musique vient se fondre dans celui qu’elle écoute actuellement. Comme attirée tel un aimant, elle retire ses écouteurs pour en chercher la provenance et finit par remarquer une porte donnant sur une petite salle, à quelques mètres d’elle — impossible de résister. Curieuse, Yoko s’approche d’un pas discret pour s’accroupir juste derrière le mur et observer la scène ; toute petite Yoko dont le visage s'illumine comme une enfant à Disney-land. Ses iris s’écarquillent, sa bouche s’ouvre délicatement pour former un o dont aucun son ne s’échappe — c’est beau, c’est fascinant, ça en est presque troublant. Geste précis, posture assurée, chaque mouvement est élégant mais fort en même temps. C'est comme de la magie, ça pétille et brille, ça donne envie de regarder toute la nuit. Pas un faux pas, pas une erreur — simplement les prouesses d'un excellent danseur. Tel le vent, il est insaisissable et dansant, passionné et passionnant. Muette, la jeune asiatique se laisse emporter dans la brise de cette répétition d’une chorégraphie dont elle ne connait rien mais que l’inconnu semble maîtriser à la perfection. Il enchaîne, réitère, recommence pour reproduire parfaitement ce qu’il imagine dans sa tête. Elle ne sait pas combien de temps ce moment dure — quelques secondes ou de longues minutes — elle n’en sait strictement rien mais ce qu’elle sait, c’est qu'il est impératif qu'elle change sa maudite sonnerie de téléphone lorsque celle-ci résonne dans le couloir, trahissant automatiquement sa présence. « Merde » jure-t-elle en refusant l'appel, paniquée, avant que ses mains fébriles ne lâchent son portable qui s’écrase au sol — ok discrétion : 0 ; Yoko : 1. Elle se relève précipitamment et tourne alors son regard vers l’inconnu (genre vraiment totalement inconnu au bataillon). « Euh désolée vraiment, je— » (Mais quelle rencontre trop naze ???) « J’voulais pas te déranger, c’est juste que— tu danses super bien et j’ai pas pu m’empêcher de rester pour voir » (elle grimace légèrement et enchaîne) « Vraiment désolée d’avoir— bref désolée » ; véritable pile électrique, comme à son habitude, Yoko ne laisse pas vraiment à l’inconnu de silence pour glisser le moindre commentaire et continue son monologue, oubliant totalement de se présenter. « En fait, je cherche un certain Clément Sans-nom-de-famille, tu sais peut-être qui c’est ? Taille plutôt moyenne, cheveux châtain— bah d'ailleurs un peu comme— » (silence, avant qu’elle ne réalise) « —toi ? »
L'avantage de la Northlight et surtout de Charles, c'est qu'il ne se focalise pas seulement sur le théâtre. Bien que nous soyons reconnu comme une troupe de théâtre, notre metteur en scène aime beaucoup inclure des chorégraphie de danse dans ses spectacles, rendant le tout encore plus agréable aux yeux du publique. Autant dire que c'est vraiment la compagnie qui me convient le plus et le mieux, tant mon rêve de me produire à Broadway avant mes 30 ans est énorme et ne fait que grandir de jour en jour. Je suis sûr à 100% que grâce à Charles je vais pouvoir atteindre le but de ma vie et qu'il me fera progresser très rapidement. Il me donne des directives tout en me laissant m'exprimer normalement et comme je le souhaite.
Comme aujourd'hui où il a décidé de me laisser une chance de présenter une de mes chorégraphies afin de pouvoir parler et voir avec Andreï comment ils vont éventuellement pouvoir l'inclure dans notre prochain spectacle. La pression que je me met est assez conséquente et décide donc de m’entraîner une dernière fois. Le stress qui m'envahit pendant les 9 secondes qui précèdent mon premier mouvement, alors que je suis là, debout dans la pièce, seul, est libérateur. Et lorsque la chanson commence, j'oublie tout.
Je suis dans mon monde, je rejoins mon havre de paix et mon sourire ne fait que s'agrandir. Mes mouvements sont parfaitement coordonnés, l'enchaînement me transporte et me fait tout oublier. S'il est vrai que la choré est plutôt simple et que la chanson peut paraître surprenante, je sais que mon exécution est assez proche de la perfection.
Du moins l'était-elle avant qu'une sonnerie idiote ne me sorte de ma concentration de façon assez brusque. Grognant et soupirant, je m'immobilise puis me dirige vers la chaîne hifi pour couper la musique et me tourner vers la source du bruit qui s'avère être une jeune fille asiatique qui se met à me parler. Ses paroles sont tellement rapides que j'ai du mal à m'y retrouver, toutefois je me rends rapidement compte qu'elle est entrain de se confondre en excuses avant de me dire qu'elle me chercher. Ou plutôt cherche-t-elle un Clément-qui-n-a-pas-de-nom-et-qui-me-ressemble-étrangement.
Un sourire presque moqueur se dessine sur mes lèvres alors que j'hausse doucement les épaules «Alors tout d'abord sache que ce Clément a un nom de famille quand même et puis ... » j'écarte légèrement les bras «Et puis tu viens tout juste de le trouver » reprenais-je en m'approchant d'elle «C'est pour quoi ? »
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juin 2016
Malaise intersidéral — où est sa cape d'invisibilité, bordel ? Parce que là, Yoko veut disparaître. Sourire gêné sur ses lèvres légèrement parées de baume, elle ne sait actuellement pas ce qui est le plus gênant : avoir dérangé un danseur lors de ses répétitions telle une profane du domaine en oubliant d'éteindre sa sonnerie ou avoir rencontré Clément, also known as le mec hyper présent dans la compagnie, dans ces conditions — compagnie qu’elle vient de rejoindre depuis très exactement trois jours ; quel merdier, autant bloquer tout le monde sur les réseaux sociaux, ne plus donner aucun signe de vie et prendre la fuite sans aucun honneur vers une région du monde uniquement habitée par les inuits. Le sourire mi-moqueur mi-narquois qui se dessine sur les lèvres du jeune homme donne envie à Yoko de 1) pleurer 2) pleurer 3) réponses 1 et 2 — c’était quoi la probabilité qu’elle tombe sur lui, franchement ? Elle se retient de claquer sa langue contre son palais en signe d’agacement envers sa propre conscience, maudissant son karma ; en vérité, la probabilité n’était pas si faible, si après tout ce fameux Clément-qui-a-un-nom-de-famille-quand-même est ici présent depuis la Première Guerre Mondiale. « Faut croire que j’suis chanceuse ! » dit-elle tout en ramassant son téléphone portable au sol (vitre rayée, exactement comme sa dignité) ; AH AH AH AH — intérieurement, elle contient violemment un rire sarcastique, abasourdie face à sa capacité hors-norme à se mettre dans ce genre de situation malaisée. Elle hésite même à ajouter un bah j'viens commander une pizza quatre fromages mais juge la remarque totalement déplacée. Pourtant, en temps normal, Yoko ne réfléchit pas vraiment à tout ça — aux conséquences éventuelles de ses paroles, aux répercussions potentielles de ses actes. Rien ne l’arrête, elle est elle-même, sans filtre ni masque, excepté pour cacher sa peine ; un tourbillon de sincérité et d'authenticité, une vague de simplicité et une écume de franchise. Mais devant Clément, un sentiment d’humilité mais plus exactement d’admiration la saisit — Clément fait ce qu’elle veut faire, Clément sait ce qu’elle veut savoir ; Clément a déjà ce qu'elle veut avoir. Il y a dans ce premier échange une similarité à celle de l’ouverture d’un cahier aux pages encore blanches ; elle ne veut pas rayer ni raturer, froisser ni déchirer. Elle veut apprendre, comprendre et noter tout ce qu’elle peut de ce nouvel échange. Même si par nature, Yoko ne cherche pas le conflit, elle se refuse à prendre un chemin glissant et froid avec celui qui se trouve juste devant elle, comme si sa conscience lui hurlait de ne pas faire le moindre faux pas. Parce qu’il lui laisse sans vraiment s’en rendre compte quelques secondes pour calmer toute son énergie (contrairement à elle qui ne lui a pas laissé le temps de s’exprimer au départ), Yoko prend une rapide inspiration et s’adoucit légèrement, son esprit saisissant enfin l’importance de faire bonne impression. « En fait, je suis ici depuis— trois jours et on m’a dit de venir te voir pour que tu m’expliques un peu comment ça se passe pour les danseurs ici. T’as l’air d’être la référence locale ! » ; il n’y a aucune trace de moquerie dans sa phrase (ou légère et sans méchanceté), un simple constat qu’elle lance avec un grand sourire, marque de fabrique de la jeune fille — son regard chocolat glisse sur le visage de son interlocuteur avant de s’intéresser à la salle, juste derrière lui. Tout en penchant légèrement la tête sur le côté, elle ajoute sur un ton bien plus sérieux et observateur « C’est de toi, non ? » — la chorégraphie ; curieuse et passionnée, il ne faut pas plus de quelques minutes à Yoko pour revenir sur son sujet favori — la danse, dans tous ses états d'âme.
toujours pas capté qu'elle s'était pas réellement présentée
Dernière édition par Yoko Lee le Mer 10 Avr 2019 - 10:48, édité 1 fois
En temps normal, être dérangé pendant un enchaînement aussi important m'aurait plus qu'importuné et je l'aurais sans aucun doute vraiment très mal pris. Mais la jeune asiatique a l'avantage d'être tombé sur un de ces jours positif où tout me semble merveilleux et parfait. Ainsi, le fait que sa sonnerie de téléphone me coupe brusquement, ne me dérange, finalement, pas tant que ça. Au contraire, je trouve sa façon de s'excuser plutôt mignonne si bien que je ne peux pas lui en vouloir réellement.
Toutefois je ne cache pas mon étonnement lorsqu'elle me dit qu'on lui a dit que j'étais la référence de la northlight en terme de danse. Très positivement surpris, j'arque un sourcil alors que mon cœur se gonfle de bonheur et semble être sur le point d'exploser, si bien que j'ai besoin de quelques instants avant de me rendre compte que la jeune fille a reprit la parole. « hum ?» l'interrogeais-je avant de laisser mon regard glisser le long de la pièce. « La choré tu veux dire ?» demandais-je confirmation à l'asiatique. «Yep » avouais-je «Enfin je ... » je me passe une main dans les cheveux « j'avoue que je me suis pas mal inspirer du film en vrai» je rigole doucement, presque nerveux avant d'hausser les épaules « Genre l'amour de la mer, la liberté qu'on puisse éprouver en naviguant sur l'eau avec un voilier, le pouvoir et la force de la nature ...» je grimace légèrement « Même si en vrai j'ai une peur panique de l'eau je ...» je me tais et balaie mes paroles d'un signe de main, posant à nouveau mon regard sur la jeune fille.
«Bref, tu veux danser pour la Northlight ? » demandais-je, rhétorique « Ce serais avec plaisir en vrai, on manque de danseurs donc ce serait vraiment cool !» je me passe les mains dans les cheveux avant de les essuyer sur mon t-shirt et me tourner vers la chaîne hifi, faisant signe à la future nouvelle recrue de me suivre «Parle moi un peu de temps » déclarais-je «Tu t'appelles comment ? T'as quel âge ? C'est quoi ta spécialité en danse ? Tu gères quoi comme style ? Ça fait combien de temps que tu danses ? Tu viens d'où ? » je lance un coup d’œil au-dessus de mon épaules «t'es intéressée par la comédie aussi ? Ce serait un bon plus en vrai ... »
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juin 2016
« C’est beau » — simple, court mais totalement sincère. Il suffit de lire dans le regard de Yoko pour y trouver une admiration qu'elle ne masque pas. A voix haute et à travers ces deux mots si simples, elle avoue ce qu’elle pense depuis déjà plusieurs minutes de la danse de Clément. Elle n’est pas vraiment étonnée que la chorégraphie soit de lui, parce qu’il semble avoir un excellent niveau en danse et être tout à fait capable de réaliser ses propres enchaînements ; bien au contraire, elle aurait même été surprise que ce ne soit pas le cas. A ses explications sur ses inspirations, elle hoche simplement la tête, à l’écoute et ne voulant pas le couper (la pile électrique tente de se calmer), et note cependant ses gestes qui trahissent une légère gêne mais dont elle ne connait pas la cause. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’elle n’insiste pas plus, bien qu'elle meurt d'envie de le faire, et lorsqu’il demande, par une question purement rhétorique, si elle veut danser pour la Northlight Theater Company, le sujet sur sa chorégraphie se clôt instantanément. « Sérieux ? » ; elle affiche un grand sourire alors qu’il précise que sa venue serait avec plaisir, comme un enfant à qui on dit qu’il recevra du chocolat pour bonne conduite — ok, c’est un peu une enfant en cet instant. Elle qui débarque de Corée du Sud dans l’espoir de faire de la danse son métier, plus qu’une passion, est émerveillée d’être ici, entourée de personnes talentueuses et dont les aptitudes la fascinent totalement. Il se tourne vers la chaîne hi-fi, lui faisant comprendre d’un geste de la main de le suivre tout en lui parlant. « C’est un interrogatoire ? » réplique la jeune asiatique, sourire narquois aux lèvres (son attitude sage et calme aura donc duré une minute trente) — en vérité, elle est ravie car elle a le sentiment de ne pas être si transparente que ça (et surtout qu’il ne lui en veut pas trop pour sa gaffe). Pour éviter un éventuel blanc malaisé, elle enchaîne juste après « J’vais avoir dix-neuf ans— même si j’en fais quinze mais c’est pour gratter les réduc au ciné et j’danse depuis que… je sais marcher ? » (elle esquisse quelques pas de danse, laisse glisser son regard sur la pièce tout en répondant à Clément) « J’ai commencé par de la danse classique et rapidement, j’ai aussi fait de la danse contemporaine, du hip-hop et— comment vous appelez ça ici— » (silence d’une seconde, réflexion) « Tu vois la danse dans les clips de k-pop ? Bah, c'est dans ce genre. Et j’viens de Corée du Sud » (elle ne le dit pas mais intérieurement, elle apprécie qu’il lui ait demandé car bien souvent, pour rire mais ça a tendance à rendre l’atmosphère bien plus gênante, on suppose un pays asiatique au hasard). « Si par comédie, t’entends faire rire les autres, je sais faire oui » ajoute-t-elle, purement ironique car elle a bien conscience qu’il désigne plutôt le théâtre que le fait de donner un one man show. Prenant une expression plus sérieuse (sa conscience lui rappelle encore une fois de ne pas ruiner sa première rencontre — svp Yoko), elle continue « Ce n’est pas que ça ne m’intéresse pas mais je ne pense pas être faite pour ça. Moi j’danse » (elle fait un tour sur elle-même avant de poser son regard espiègle sur lui, en penchant légèrement la tête sur le côté) « Et toi ? Âge, spécialité, depuis quand t’es là, t'es comédien et danseur, numéro de carte bleue ? » (c’est dit vite, mélangeant humour et curiosité) « Au fait, moi c’est Yoko. Yoko avec-un-nom-de-famille-quand-même mais c'pas le plus important » — pas capable de se présenter sans balancer un truc sarcastique.
petite insolente, va !
Dernière édition par Yoko Lee le Mer 10 Avr 2019 - 10:48, édité 1 fois
« Yep, sérieux !» répliquais-je avec un large sourire lorsque la jeune fille ne semble pas vouloir me croire que nous cherchons des danseurs. «nous avons deux blessé qui sont arrêté pour les 5 prochains mois et une qui vient de quitter la compagnie. En gros nous ne sommes plus que 8 contre une dizaine... nous avons perdu 3 autres l'année dernière et ...bref, il nous faut vraiment des danseurs parce que les spectacle à 8 sont possible mais c'est chaud ! Donc si tu connais d'autre gens aussi que ça peu intéressée, n'hésite pas à nous les présenter hein » dis-je en rigolant doucement, comme si je disais ça juste pour rigoler. Alors qu'en vrai je suis on ne peut plus sérieux...
Me détournant de la jeune asiatique, je lui fait signe de ma suivre et commence à lui poser plusieurs questions. Sans doute ais-je poussé le tout un peu trop loin car, du tac au tac, elle me répond par une autre question : est-ce que c'est un interrogatoire ? J'avoue que si elle n'avait pas enchaîner directement avec ses réponse j'aurais sans doute eu un temps d'hésitation où je me serais confondu en excuses comme elle l'a fait avant, mais au final je me détend car tout va bien. C'est sur le ton de l'humour qu'elle me répond aller sur ses 19 ans mais que son apparence d'adolescente est là juste pour avoir diverse réduction -j'avoue que ça m'arrache un sourire amusé tandis que j'imagine qu'elle et moi allons bien nous entendre- et qu'elle sait danser depuis qu'elle sait marcher. Je l'observe faire quelques pas basiques puis hoche la tête «Ok, c'est parfait » soufflais-je « Très bien, tu me montreras tout ça plus tard» déclarais-je, avant qu'elle ne continu à répondre à mes questions.
Danse classique, hip hop et 'danse de k-pop' font parti de ses spécialités. Lorsqu'elle m'apprend venir de Corée du sud je ne suis, du coup, presque même pas étonné. « Je vois...» commentais-je alors que je me retourne vers elle, croisant les bras et rigole doucement à la nouvelle note d'humour de Yoko « T'as pas mal de réparti à ce que je vois» dis-je, sincèrement amusé par le caractère insoucieux de l'asiatique qui se profile tout doucement à l'horizon. « Pas faite pour ça ?» demandais-je, arquant un sourcil lorsqu'elle emet des doutes sur le fait de pouvoir jouer la comédie. «Au contraire, j'ai l'impression que t'es carrément faite pour ça ! » m'exclamais-je avant d'hausser les épaules «Cela-dit, on peut commencer par la danse et peut-être que t'auras envie de t'essayer au théâtre par la suite. On verra bien ! » concluais-je, me disant tout de même que, vu le caractère que je lui donne, elle aura sans aucun doute envie de s'essayer à la comédie. Je laisserais, bien évidemment Charles voir elle directement, mais j'ai un bon sentiment et je pense qu'elle sera un très bon atout.
Bien évidemment, Yoko ne se prive pas de me retourner les mêmes questions, toujours sur le ton de l'humour « Alors, moi j'ai 22 ans, je danse depuis que j'ai 8 ans. J'ai commencé par le classique, puis je me suis essayé au hip hop, au modern jazz, j'ai pris quelques cours de tango, je gère la valse et le rock'n'roll mais ma vraie spécialité c'est le contemporain. Et va falloir que tu m'apprenne tes danses de K-pop et proposer ça à Charles aussi. ça pourrait éventuellement être intéressant à ajouter dans un spectacle» je souris doucement « mon numéro de carte bancaire c'est le 6969 mais je ne connais pas mon numéro de sécurité sociale, désolé» avouais-je sur un ton sérieux, grimaçant d'un air désolé. «Et oui, je suis comédien aussi. Je fais du théâtre depuis ...que je sais parler » prenant Yoko ainsi dans son propre jeu, je fini par lui tendre mon Ipod « Tien, échauffe toi, choisi une chanson et fais moi une démonstration d'improvisation » changeais-je brusquement de sujet, retrouvant un réel sérieux.
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juin 2016
Mais quelle rencontre trop cool ?? — une sorte de match amical en 300 fois mieux. Alors que d’autres auraient lancé à Yoko des regards mélangeant le jugement et le mépris, Clément réplique et lance des sourires amusés, ce qui rassure la jeune asiatique ; même s’il ne doit pas mesurer plus de 10 cm de plus qu’elle (et elle n’est pas très très grande), il a cet aura de danseur plus expérimenté qui le met instantanément sur un piédestal. Lorsqu’il lui explique qu’ils sont en effet en recherche de danseurs, Yoko ne peut s’empêcher de commenter avec ironie « Ah ouais, c’est risqué le métier ici, j’vais peut-être rédiger un testament au cas où » avant de hocher la tête ; si elle connait des danseurs (elle n’en connait absolument pas à l’heure actuelle excepté sa propre personne), elle n’hésitera pas à leur proposer. Et alors qu’elle se présente rapidement, c’est à lui d’acquiescer d’un signe de tête ses propos — intérieurement, elle soupire de soulagement. Ok, le début de cette rencontre était catastrophique au possible mais la suite semble carrément plus relâchée et Yoko se sent bien moins mal-à-l’aise. Elle esquisse un sourire tout en prenant un air faussement surpris quand il note sa répartie — ce n’est pas la première fois qu’on lui fait la remarque mais le ton employé par Clément laisse supposer que cette répartie ne le dérange pas. Elle est en revanche légèrement déstabilisée lorsqu’il ajoute qu’elle pourrait totalement se plaire dans la comédie. Elle ? Yoko n’a toujours vu que la danse dans sa vie et n’a jamais pris le temps de s’intéresser à quoique ce soit d’autre. Faire du théâtre, s’exprimer devant les autres à travers des mots et non des gestes ? Non, elle ne se voit définitivement pas le faire. Pourtant, les propos du jeune homme l’intriguent —il ne la connait que depuis cinq minutes et n’aurait aucun intérêt à la complimenter sur ça ; à moins que — elle glisse avec un sourire narquois « Vous avez perdu des comédiens dans l’histoire aussi ? J’te mets au défi de me faire apprécier le théâtre ! » conclut-elle, le regard pétillant et la tête légèrement penchée sur le côté, mi-sérieuse mi-amusée. Mais ce sourire espiègle s’efface de ses lèvres quand Clément lui explique son propre parcours. Sa bouche s’ouvre délicatement pour former un o, sans émettre le moindre son. Pause — il y a une danse que le mec ne connait pas ? Brusquement, elle redevient toute petite et si insignifiante — elle ne connait que quatre types de danse, lui en maîtrise bien plus et de surcroît, des styles radicalement différents ; alors quand il ajoute qu’elle devra lui apprendre le style de danse coréen, elle balbutie un rapide oui carrément tout en hochant la tête, cachant difficilement son expression déstabilisée. Il a quatre ans de plus qu’elle mais semble soudainement avoir une carrière de trente-ans — le mec a probablement raflé tous les concours du monde. C’est le trait d’humour sur le numéro de Sécurité Sociale ainsi que la réplique sur le théâtre qui l’aident à reprendre une certaine contenance. « Ah, j’suis pas la seule à avoir de la répartie » glisse-t-elle, son côté facétieux refaisant surface avant de disparaître à nouveau. « Tiens, échauffe-toi, choisis une chanson et fais-moi une démonstration d'improvisation » — genre là maintenant comme ça ; « Ok » réplique-t-elle tout en saisissant l’iPod entre ses doigts, imperturbable. Son regard pétillant s’est mué en regard déterminé et il n’y a plus une seule once de malice dans son expression sérieuse. Au-delà du défi, Yoko y voit aussi une sorte de test. Les danseurs ne s’évaluent pas en mot et parole mais en geste et musique. Elle regarde rapidement les musiques proposées, ne trouve pas celle qu’elle voudrait et sort son téléphone de sa poche « J’peux piquer dans ma playlist ? » et sans vraiment attendre son accord (c'est pas vraiment le genre de la maison), elle débranche l’iPod pour y mettre son téléphone et sélectionner la musique adéquate — elle ne la démarre pas tout de suite. Prenant de longues respirations tout en réalisant quelques gestes d’étirement après avoir retiré ses basket et son sweat-shirt, Yoko réfléchit soigneusement aux mouvements qu’elle va montrer à Clément ; il serait naïf de croire qu’elle est confrontée pour la première fois à ce genre de situation. Au contraire, constamment challengée dans ce domaine, que ce soit à son entrée dans de nouvelles écoles de danse ou simplement lors de son arrivée à Brisbane, un an plus tôt, Yoko a appris ; à montrer l'essentiel en une minute, à ne pas se laisser envahir par le stress. En silence et totalement dans sa bulle, elle ne calcule plus Clément — ce n’est pas méchant, ni méprisant ; c’est même l’inverse. C’est parce qu’elle veut bien faire qu’elle se focalise sur la suite. Au bout de quelques minutes, elle prend place au milieu de la salle et fait signe au jeune homme de démarrer la musique — et puis, soudain, Yoko n’est plus cette petite fille insouciante qui semble totalement perchée. Sûre d’elle, concentrée à son maximum, elle exécute avec grâce et précision chacun de ses mouvements, chacune de ses poses qu’elle maîtrise à la perfection puisqu’elle les a choisies. Toujours surprenante, elle allie dans sa chorégraphie le classique et le contemporain, manie les deux avec harmonie. Une minute et quinze secondes plus tard, la musique s’arrête et le silence se fait dans la salle. Tout en reprenant sa respiration mais restant au sol, Yoko tourne sa tête vers Clément, expression indéchiffrable sur le visage, et conclut « J’te la refais demain sur pointe si ça te plaît » (en chaussettes, c’est un peu moins classe) — elle pétille, elle brille.
et son cœur bat à mille à l'heure
Spoiler:
@Clément Winchester — tadaaaaam ; elle danse cette chorégraphie, pas sur pointe du coup mais en chaussettes (demi-pointe) ; j'ai volontairement pris quelque chose de pas hypeeeer complexe parce que Yoko doit quand même apprendre encore plein de trucs !! désolée pour la longueur
Dernière édition par Yoko Lee le Mer 10 Avr 2019 - 10:48, édité 2 fois
Ça fait même pas 5 minutes que cette jeune asiatique m'a dérangé dans ma chorégraphie et je l'aime déjà beaucoup. Elle a une humour singulier et un super sens de la répartie. Elle n'a pas l'air de se prendre au sérieux et d'après cette première impression je crois bien qu'elle sera un super plus à notre team. Enfin, il ne suffit pas seulement d'avoir du caractère pour rejoindre la Northlight, il faut aussi avoir un bon jeu de comédien ou alors pouvoir danser plus que correctement. C'est donc pour cette raison que je n'hésite pas longtemps avant de tendre mon Ipod à Yoko afin qu'elle me fasse une démo d'improvisation. Et là, au lieu de paniquer car je la prends de cours, je la vois prendre une expression de plus concentrée, fouille rapidement dans ma playlist mais décide de choisir dans la sienne. Loin de m'en offusquer, je reprends mon Ipod et me décale pour lui laisser la place.
Debout adossé contre le mur, j'observe Yoko avec grande attention. Elle s'échauffe rapidement et consciemment puis met la musique en route et commence son enchaînement. Très simple, pas forcément très technique mais très bien réalisé. On voit bien l'influence du classique qui, à mon sens est un peu trop présent, mais c'est normal si elle a commencé sa carrière de danseuse par ce style là. J'analyse rapidement ses mouvements et la laisse faire jusqu'au bout puis prendre la parole, disant que demain elle me fera la même chose sur pointe.
Je continue de l'observer, neutre, avant de grimacer. «Je suis déçu » dis-je avec sérieux avant de me pousser du mur et m'avancer vers elle, soupirant. «genre tu me parles de danse coréenne et tout et tu viens avec ça ?! » reprenais-je avec un sourire, laissant ainsi transparaître qu'en vrai je ne suis absolument pas sérieux et que je me joue simplement d'elle. J'avoue que je me retiens pas mal de rire en voyant ce regard choqué et perdu de la jeune femme « Je rigole !» reprenais-je avec entrain en tendant la main à Yoko pour l'aider à se relever « C'était vraiment super cool !» la félicitais-je une fois debout « Simple mais efficace. T'as une très bonne technique et tu gères bien. T'as une bonne maîtrise de tes mouvements » je grimace légèrement «Par contre je pense que ce n'est pas assez technique pour que tu puisse réussir une audition » avouais-je un peu à contre cœur «je ne dis pas que ce n'est pas bien, hein, mais je pense que t'as plus de potentiel que ça » je relève un peu les manches de mon sweat shirt puis me recule de quelques pas «Mais on va bosser là-dessus ! » mon ton est enjoué, traduisant ma grande motivation de voir Yoko passer et réussir une audition pour entrer dans la Northlight. «Et si tu me montrais une de tes danses coréennes, hm ? » je frappe dans mes mains bien envie d'avoir un nouveau challenge en plus de ma nouvelle mission : tout faire pour faire entrer Yoko dans notre compagnie.
CLÉMENT & YOKO ⊹ Some people can’t believe in themselves until someone else believes in them first.
juin 2016
Pardon ? — arrêt cardiaque. Son cœur cesse de battre à l’instant où le regard de Clément se pose sur elle pour lui balancer d’un ton neutre mais des plus sérieux qu’il est déçu. Elle ouvre délicatement la bouche mais aucun son n’en sort, comme si son sens de la parole lui avait été brusquement ôté ; muette et ne connaissant absolument pas le jeune homme, elle est incapable d’y déceler la moindre ironie ou farce et prend son commentaire au premier degré — violent, douloureux ; son ventre se serre et son cœur se meurt. Elle fronce légèrement les sourcils et s’apprête à tenter une réponse lorsqu’il se décolle du mur pour venir la rejoindre et ajouter dans un sourire que sa déception provient du type de danse choisi mais absolument pas de son niveau en danse — montagne russe dans ses pensées. Il lui assure de vive voix qu’il rigole et tend sa main qu’elle saisit pour s’aider à se relever. Si elle le connaissait mieux, s’ils étaient potes, elle aurait très certainement balancé un mais t’es con putain ou lui aurait tapé l’épaule en guise de vengeance — mais comme le danseur est à ce jour un total inconnu qu’elle admire plus qu’elle ne connait, la jeune asiatique lâche simplement un rire gêné en glissant un « Ok, t'es un excellent danseur et un excellent comédien » ; elle se sent idiote d’y avoir cru mais en même temps, le mec a failli lui provoquer un arrêt cardiaque ?? Pourtant, tout au fond d’elle, une part presque inconsciente rit sincèrement de cette farce ; à sa place, elle aurait très certainement fait la même et Clément lui apparaît sous un jour nouveau — un mec très professionnel mais également taquin et hyper ouvert. Elle hoche vivement la tête à ses remarques, entièrement d’accord — elle n’a pas un niveau d'expert mais le contraire aurait été impossible ; Yoko a beau faire de la danse sa passion, elle n’est jamais entrée dans une compagnie professionnelle ni dans un quelconque opéra. Certes, elle a enchaîné les heures d’entrainement et de répétition mais elle ne peut prétendre à un titre de danseuse étoile. Elle n’est donc pas surprise lorsqu’il précise que sa technique n’est pas suffisante pour une audition — une légère grimace se dessine sur ses lèvres mais elle garde cependant un regard déterminé et nullement abattu ; il en faut bien plus à la jeune fille pour tout abandonner. Sa motivation s’aligne sur celle de Clément qui recule de quelques pas en annonçant qu’ils vont bosser dessus — genre il va vraiment l’aider ? — ça semble irréel et trop beau pour être vrai. Un soupçon de peur s’immisce dans son esprit, constamment méfiante envers le sexe masculin mais Clément ne semble pas être de ceux dont il faut se méfier. Étrangement, elle ne le connait que depuis quelques minutes mais elle l’apprécie déjà. « Donc c’est moi la prof en fait ? » réplique-t-elle avec un clin d’œil narquois tout en se dirigeant vers son téléphone pour y sélectionner la chanson adéquate (elle fait écho à la demande précédente du jeune homme pour qu’elle lui apprenne la danse coréenne). « Pour être honnête, j'pensais pas que ce type de danse pourrait intéresser les australiens. C'est— particulier » ; elle sélectionne un titre, laisse les premières notes emplir la salle et se positionne de nouveau pour commencer sa chorégraphie — des émotions contradictoires la traversent, mélangeant l’appréhension et la volonté de bien faire, l’envie furieuse de faire partie de cette compagnie et l’angoisse effrayante du jugement. Elle a tout quitté pour réaliser son rêve, tout abandonné pour ne pas rester limitée — elle n’a pas le droit d’échouer. Lorsqu’elle esquisse le premier pas, son visage n’exprime de nouveau qu’une concentration maximale ; elle est dans une bulle où personne n’apparaît dans son champ de vision — seulement elle, la musique et la danse. Et puis, c’est fini — ça n’a pas duré plus de deux minutes et son regard chocolat se pose sur Clément, resté silencieux. « Toujours déçu ? » ; sourire malicieux et dans sa voix, une trace de défi, mélange subtil d'impertinence et de facétie — elle veut vraiment entrer dans cette compagnie.
à n'importe quel prix
Spoiler:
@Clément Winchester — du coup, elle danse ça (bon, la chanson est sortie en août 2016 donc on peut dire que c'est sur une musique dans ce genre et ce type de danse mais je trouvais pas ce que je voulais exactement grrrrr)
j'entends déjà ton rire
Dernière édition par Yoko Lee le Mer 10 Avr 2019 - 10:48, édité 1 fois
L'effet de mes paroles sur la jeune femmes sont priceless. Elle a l'air de vraiment y croire à cent pour cent et, c'est idiot, mais ça m'amuse sincèrement. J'avoue qu'à sa place je ne réagirais pas différemment, mais j'ai bien le droit de m'amuser un peu, non ? Bien sûr, je ne garde pas mon sérieux bien longtemps et décide de lui révéler la vérité. Le soulagement est bien visible sur le visage de Yoko et c'est avec un soupire de soulagement qu'elle me dit que je suis un aussi bon comédien que danseur. Levant mes mains, haussant les épaules, j'affiche une moue entendue puis lui offre un sourire d'excuse et l'aide à se relever.
Après lui avoir avouer en toute sincérité que sa danse était bonne mais pas assez technique pour passer une audition, je lui promet de l'aider, en faisant ainsi ma mission personnelle. Elle a du potentiel, j'en suis persuadé. Je pense être assez bon danseur et avoir assez d'expérience dans le domaine artistique pour reconnaître quelqu'un qui vaut la peine de s'intéresser d'un peu plus près. Et Yoko en fait parti. Ça n'a rien à voir avec le fait qu'elle soit asiatique et que nous recherchons la diversité, non, c'est surtout que nous voulons de la qualité et quelque chose en moi me dit que la jeune coréenne et la bonne personne pour nous. Mais je veux en voir plus !
C'est pour ça que, me reculant et tapant dans mes mains, je lui demande d'exécuter une danse 'comme dans les clip de k-pop'. Avec humour, elle me demande si c'est elle la prof maintenant ce qui me fait doucement rigoler «Faut bien que je vois de quoi t'es vraiment capable et comme je suis intéressé par à peu près tout ce qui s'apporte à la danse... » j'hausse les épaules et incline légèrement la tête sur le coté «Allez, montre moi » la pressais-je.
Je l'observe chercher une nouvelle chanson, grimace lorsqu'elle commence mais me concentre quand même sur la danse de la jeune femme. Dans le fond je me demande comment on peut appeler ça une danse, mais en vrai je suis pas mal étonné par ce style. Je ne le connaissais pas -faut dire que je ne m'intéresse pas des masses à la danse coréenne- donc je ne savais absolument pas à quoi m'attendre. Et en vrai je m'étonnes moi-même de trouver ce genre super cool. Très intéressant, très différent de ce dont j'ai l'habitude, mais vraiment cool.
Lorsque la musique stop, j'hoche la tête, très agréablement surprit par la performance de Yoko, puis arque les sourcils «carrément impressionné en vrai » dis-je avec un sourire en coin puis, retirant mon sweat shirt et l'envoyant valser un peu plus loin dans un coin de la pièce, je m'approche de Yoko et me met à côté d'elle. «Bon, tu commences comment ? Comme ça, non .. ? » tout en parlant je fais le premier pas comme ma mémoire l'a enregistrée. M'immobilisant à nouveau, je regarde la jeune femme avec un regard plein étincelant d'envie d'apprendre autre chose.
CLÉMENT & YOKO ⊹ Some people can’t believe in themselves until someone else believes in them first.
juin 2016
Réaction différente — si Clément s’est amusé à lui faire croire qu’il était déçu lors de la première danse representée, il garde en revanche son sérieux pour la seconde, arquant un sourcil et avouant même être impressionné. Pendant une fraction de seconde, Yoko sonde le visage du jeune homme, à la recherche d’une trace de facétie (parce que c’est bien son genre au type) ; mais rien, uniquement un sourire en coin qui ne traduit nullement un potentiel second degré. Il était donc sincère quelques minutes plus tôt lorsqu’il lui a avoué s’intéresser à tout ce qui peut se rapporter de près ou de loin à la danse (ce n’est pas qu’elle ne le croyait pas mais — on sait jamais, non ?). Alors qu’elle refait sa coiffure qui part totalement en vrille après deux chorégraphies — elle se note mentalement de cesser les macarons pour une simple queue de cheval bien plus adéquate — Clément retire son t-shirt et esquisse les premiers mouvements de la danse, très correctement pour ne pas dire parfaitement. De nouveau, elle note son excellent niveau ; existe-t-il sur cette planète une danse où il aurait l'air ridicule ? Probablement pas. Elle hausse un sourcil, hoche la tête. « Yep, c’est le mouvement de base de toute la choré en fait » précise-t-elle tout en s’exécutant mais d’une façon plus lente que lors de sa représentation. « Il est un peu varié mais ça reste globalement ce geste. Là t’es face au miroir— » (nouveau mouvement lent, elle baisse les bras puis les lève et se tourne ensuite vers la gauche) « —et ensuite côté ». Elle continue ainsi ses explications ; parfois d'une façon maladroite, parfois trop rapide car n’ayant jamais eu l’occasion d’enseigner. Yoko a appris plutôt que fait apprendre, subi plutôt que mené. Émerveillée par ce que ses différents professeurs ont pu lui montrer tout au long de son apprentissage, elle est au fond un peu mal à l’aise d’avoir désormais ce rôle (même fugace) auprès de Clément — le mec semble radicalement bien meilleur qu’elle, ça pourrait presque être ridicule. Elle s’arrête soudainement, réfléchit une seconde et finit par dire « Je t’enverrai des vidéos de mecs— de danse de mecs, s'tu veux. C’est plus rapide et les mouvements doivent être bien arrêtés et marqués. Pour les filles, c’est— » (elle mime un déhanché, ondule ses hanches et y repose ses mains) « —un peu plus comme ça, tu vois » ; un rire s’échappe de ses lèvres. Elle ne l’a pas dit clairement mais l’a fortement sous-entendu — ça collera mieux au jeune homme d’apprendre sur des danses qui lui correspondent un peu plus. Passant sa main sur son visage, elle se tapote les joues tout en se dirigeant vers son téléphone qui n’émet plus de son depuis une bonne minute — la chanson est terminée et elle a pris soin de ne pas la sélectionner dans une de ses playlists (manquerait plus que les musiques de Disney résonnent dans cette pièce et sa réputation est définitivement décédée). Avant de remettre le son, la jeune asiatique se tourne vers Clément, regard des plus sérieux et sans aucune malice dans les yeux. « Tu m’apprendras ? Ce que toi, tu sais faire ? La valse, le rock’n’roll et même le tango ? » ; il y a chez Yoko une volonté toujours ancrée de découvrir de nouvelles choses, de constamment apprendre des autres et elle ne peut s’empêcher de saisir l’occasion — et puis, sans savoir pourquoi exactement, elle a l’intuition que Clément ne lui dira pas non.
au pire, elle le supplie, pour le peu de dignité qu'il lui reste