| i don't want to miss a thing ▲ levriane |
| | (#)Sam 23 Fév 2019 - 1:09 | |
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Ce sont ses bras qui se resserrent en premier, qui m’encouragent à ouvrir un oeil, juste un, m’assurer qu’il est bien là, qu’il est pas ailleurs. Sa respiration toujours la même, au neutre, et je me rapproche le plus doucement du monde, à quelques centimètres, millimètres tout au plus. Ses mèches chatouillent ma joue, l’haleine du matin à travers ses lèvres qui n’a rien de mal du tout, plutôt tolérable, mélange des bières et des clopes de la veille jusqu’à pas d’heures, des secrets qui ont suivi. « Tu dors? » que je chuchote à son oreille, la tête lovée contre son cou, les doigts qui commencent doucement à remonter le long de son ventre, se perdre à dessiner des formes abstraites, des mots inventés, grimpent jusqu’à sa nuque, frôlent sa mâchoire. Levi ne dit pas un mot, bouge à peine, la lourdeur de sa paume comblant ma hanche qui me confirme le plus logiquement du monde qu’il est toujours assoupi - ou du moins qu’il joue le jeu à la perfection. « Et là? » pouce et index ensemble, je claque son nez d’un mouvement sec, le son d’un impact inoffensif sur son pauvre cartilage qui lui arrache un ronflement de surprise, noyé dans mes rires à peine mesquins, suffisamment. « Et là? » il pourra pas se défaire, alors que je m’applique comme si ma vie en dépendait à chatouiller chaque parcelle de son corps, à le voir se tordre de douleur, à l’entendre supplier, j’arrêterai pas tant qu’il ne suppliera pas de toute façon. Et je rigole de plus belle, pouffe dans les draps, roule d’un côté, l’entraîne de l’autre. Ce n’est que lorsque je suis persuadée que le McGrath est bel et bien réveillé que je plaque mes lèvres au coin des siennes, joueuse, filant la seconde suivante sans qu’il n’arrive à m’attraper au passage. « J’reviens, bouge pas. » Le vacarme de la cuisinette lui suggère que je fais ce que je peux pour assembler de quoi nous sustenter parmi ses victuailles manquantes à l’appel, de quoi calmer mon appétit d’ogresse qui est la cause de mon réveil à moi, alors que je me faisais bien chier à ne pas rester la tête contre lui, l’oreiller confortable, la nuit qui se prolonge jusqu’au matin, à l’après-midi même. Y’a un sourire bête sur mes lèvres pendant que j’attrape la boîte de pizza de la vieille, improvise avec du papier toilette de quoi faire un filtre à café convenable dans sa machine qui semble avoir vu la guerre. Une étincelle dans mes yeux qui scintille, tout un monde que je découvre, quand la réponse était clairement sous mon nez, tout ce temps. Y’avait suffit que d’une soirée pour que tout change, y’avait suffit que de quelques mots murmurés de sa part à mon oreille pour je réalise qu’au final, c’était lui, c’était lui et personne d’autre. « Monsieur est servi. » de retour dans ce qui nous sert de chambre de fortune sur un bateau que je n’ai plus vraiment envie de quitter, plus aucune raison de, je me faufile à nouveau aux côtés de Levi, disposant le petit-déjeuner du guerrier auquel il devra se plier sous faute de ne rien avoir d’autre à avaler anyways. « J’avais jamais remarqué, mais t’es conscient qu’il n’y a qu’un matelas et qu’une bibliothèque ici? » laissant mon regard dériver autour de nous, ma main trouvant la sienne, jouant de ses doigts, enlacements naturels, rassurants. « Après, j’ai pas besoin de plus, c’est comme si on était revenus au temps du collège, comme si on rattrapait le temps perdu. » fronçant du nez, le sourire qui n’en finit plus de grandir, et tous ces mois, et toutes ces années, Levi encore et toujours. Trouvant son visage au beau milieu de sa chevelure hirsute, j’y passe une paume pour le dégager, dépose le premier d’une longue, d’une immense série de baisers, appliquée, amoureuse.
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| | | | (#)Sam 23 Fév 2019 - 1:29 | |
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Tu failles toujours à expliquer comment l’ensorcellement de la rousse t’a happé si brusquement. C’est comme si tu avais un jour ouvert les yeux pour constater à quel point elle dominait toutes les parts de ton histoire, de ton cœur ; ces pions qu’elle avait érigés au fil des jours, des mois, des années passés à vous fréquenter, par intermittences d’absences et de présences. Tu ne réalises que depuis une poignée de papillons de nuit attrapés à la volée à quel point Ariane t’es naturelle, évidente. Elle est celle qui te donne le sentiment d’être en vie, en permanence. Si tu croyais que jeter l’ancre à Brisbane et t’unir avec elle constituait une odieuse prison, tu réalises aujourd’hui que jamais ne t’es-tu senti aussi vivant, ivre de bonheur : des ailes te sont poussées. Elle chasse sans aucun scrupule Morphée, la bombe parfumant tes draps, si bien qu’encore une fois, c’est sous un grand coup de surprise que tu ouvres les yeux sur elle. A peine as-tu le temps de rassembler les éléments de cette réalité qu’elle te domine sous ses chatouilles puis se dérobe. Tu l’entends s’animer, tu perçois son ombre danser dans la cabine de ton précieux navire relayé parenthèse. « Monsieur est servi. » Pizza et café noir : “Un repas digne de masterchef. Voilà tout l’avantage de fréquenter une passionnée de haute gastronomie. Prochain plat : pot-au-feu à l'Ariane ?” Tu attrapes une pointe, la trempe dans ton café, l’engloutit. “Mélange des saveurs, tu devrais essayer”. Tes lèvres déposent un baiser sur sa joue, glissent suavement dans son cou, tes bras l’entourent malicieusement et pendant ce temps, elle décrit les lieux, s’y envisage. « Après, j’ai pas besoin de plus, c’est comme si on était revenus au temps du collège, comme si on rattrapait le temps perdu. » Son nez se fronce dans un tic irrésistible, son sourire suit une courbe exponentielle puis elle glisse sa paume dans tes cheveux, en dégage ton visage pour le couvrir de baisers. Ton esprit demeure en suspens, toutefois, bien qu’un sourire en coin ne cesse de fendre ta joue. “Et la prochaine étape, après, le collège, c’est quoi ?” Tu te retournes et la chavires sur le lit, ton corps au-dessus du sien. “Enseignez-moi, Miss Parker. J’ai fait l’école du dimanche.” Tu mordilles son lobe, sa mâchoire. “Ou l’école de la vie ?” Tu te laisses tomber à sa droite, ta main repose sur son ventre étonnement plat. “J’ai mélangé toutes les étapes !” Tu te défends, tes lippes honteusement teintées de narquois.
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| | | | (#)Sam 23 Fév 2019 - 1:42 | |
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Et il est beau, il m’énerve dans ses rictus que je connais par coeur, que j’aime toujours un peu trop, ses joues qui se creusent de sourires, ses iris qui relancent de désir. Il a la tête de celui endormi jusqu’à pas d’heure, trop occupé à compter les étoiles, allongé à même le pont du bateau, à refaire le monde au fil de mes idées, aux fil de ses pensées. Une seule nuit, et tout s’était placé comme il le fallait, une poignée d’heures à peine et les pièces d’un casse-tête dont j’avais habilement perdu les morceaux à travers les années s’étaient trouvés, parfaitement enlacés. Mes doigts graisseux d’un dessous de carton de pizza froide s’essuient sur ma cuisse dénudée, reste de corps caché par son t-shirt piqué à la brunante, son parfum qui se charge d’apporter une touche supplémentaire de proximité. « T’es dégeulasse. » et j’éclate de rire, allongeant et le dos et la nuque, croquant sa pointe dégoulinante d’americano double dose, essuyant du revers de la main mon menton tâché. Le test de goût n’est pas si pire que prévu, l’option d’agencer les deux ingrédients clés du petit déjeuner lui revient en tout bien tout honneur. Le regard qui dérive entre Levi et la chambre, entre lui et ce qu’il m’offre, ce qui me donne l’impression d’être un chez-moi, une cachette, du confortable, du parfait. J’énumère ce que j’y vois, je m’étonne de ne jamais vraiment l’avoir vu, à nouveau le sourire aux lèvres, à nouveau émerveillée. Et qu’est-ce qui vient, après? Notre suite, elle ressemble à quoi? Je frissonne à son contact, laisse mon corps s’accorder au sien, me cambre lorsqu’il touche un point sensible, en redemande à la seconde où il se décale trop, ce dont je juge égoïstement chaque millimètre volé. « La crise existentielle. L’envie de partir découvrir le monde, de fuir les responsabilités. » le bruit des vagues se cognant à la coque du bateau accompagne mon sourcil haussé, sa liberté que je sais avoir prise en quelconque sorte, dérobée, anticipée. Néanmoins trouvant ses lèvres, et trouvant Levi au détour, m’y accrochant comme si c’était l’évidence, je tente de me racheter, tente de lui offrir ce dont il a besoin dans le tourbillon qu’un nous pourrait vouloir dire, vraiment. « J’ai entendu dire que fuir accompagné, ça a un meilleur impact, c’est thérapeutique diront certains. » plongeant mon regard dans le sien, les rires qui désamorcent le reste, et je n’y vois aucune autre possibilité. Maintenant, c’est lui, c’est moi, c’est nous contre le monde. « Je pensais qu’on pourrait fuir vers Bali. » d’un murmure je me redresse, niche mon souffle contre son épiderme brûlante, redécouvre et réapprend avec précision chaque parcelle de lui, chaque réaction provoquée. « Puis vers le Canada? Les glaciers, on m’en a dit du bien. » trouvant son oreille, j’y chuchote comme un secret, comme une promesse, tentant de refroidir ses ardeurs matinales non sans m’y plier, heureuse, puant le bonheur à travers chaque pore de ma peau.
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| | | | (#)Sam 23 Fév 2019 - 2:15 | |
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Tes lèvres parcourent son profil, espiègles provocatrices. Ta main glisse sur son ventre plat alors que ton corps rejoint le flanc du sien contre le matelas de ta couchette. Elle dépeint ton quotidien, le raccroche à un ordinaire que tu n’as connu que par l’intermédiaire de romans. Joueur, tu l’interroges sur la continuité, la prochaine étape, bien que tu t’en fiches éperdument et que ton unique souhait est d’embraser davantage la flamme crépitant au sein du cœur d’Ariane. « La crise existentielle. L’envie de partir découvrir le monde, de fuir les responsabilités. » Tes sourcils se froncent doucement, plissent discrètement ton front. Dois-tu y déceler un qualificatif t’afférant ? Te considère-t-elle constituer une crise existentielle qui jamais ne cesse ? Une toute autre interrogation brûle néanmoins tes lèvres, bien que le son de sa voix te laisse en suspens, t’insuffle une multitude de notes de musique qui rebondissent agilement contre ta boîte crânienne. Elle énumère les possibles bienfaits thérapeutiques qu’incombe une fuite accompagnée. Les commissures de tes lèvres chatouillent ton menton, tu n’as jamais entendu de tels propos et encore moins les avoir mis en exécution. “Vraiment ?! Et qui sont tes sources ?” tu taquines, intrigué, tes doigts dessinant des cercles sur sa jambe dénudée. Bali puis le Canada. L’éternel recommencement, la Parker qui joue du chaud puis du froid. Tu as toujours considéré que provoquer le diamétralement opposé composait la méthodologie interactionnelle d’Ariane. Ainsi, sa compagnie ne peut jamais se poser, s’adapter, prospérer. Elle est sans cesse bousculée, propulsée sur le vif, projetée sur le fil du rasoir. Tu aimes cette constante imprévisibilité, oxymore loufoque que personnifie avec charme la rouquine. “Et qu’est-ce qu’on fuirait ainsi ? Quelles responsabilités ?” Tu questionnes, le regard empli de malice, le tisonnier de tes termes visant à perforer son jardin secret. “Tu sais, on pourrait jeter les amarres pour Bali aujourd’hui. On longe la côte australienne...” Tu esquisses suavement le trajet bordant le continent sur sa cuisse. “Petite escale en Papouasie si tu as le courage...”, tu stoppes ton index sur l’île évoquée, puis continues la course de ton doigt, imitant l’itinéraire de ton bateau vers la ville convoitée. “Petite baignade dans la mer Timor… Avant celle de Savu” Tes doigts effleurent désormais son bas-ventre. “Escapade dans l’archipel : Timor-Leste, Sumba, Nusa Tenggara puis…” Tes lèvres susurrent au creux de son oreille, son parfum berçant ton être : “Bali.”
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| | | | (#)Sam 23 Fév 2019 - 2:55 | |
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Ses sourires font grandir les miens, sa proximité à nouveau retrouvée m’encourage à me blottir, lovée contre ses bras qui enlacent, contre ses baisers qui embrasent. Apparemment déboussolé d’une suite qu’on n’aurait jamais vu venir, mais qui aujourd’hui semble faire tout le sens du monde à mes yeux, Levi demande confirmation et recomptage. J’hausse le doigt, l’index aligné, lèvres encore rosies des siennes, mes yeux qui brillent de malice. « La firme Parker, McGrath et associés, tu penses quoi. » et je pouffe de son assortiment alimentaire inspiré par mes trouvailles, avalant avec dédain la bouchée volée comme un triomphe d’enfant gâté. Levi se moque à son tour, pointant les failles que j’exhibe comme plan logique, tatillon de fibre de fuite totalement connue, assumée. Inspirant sa peau, me nourrissant de sa chaleur, j’en reste à écouter, bien trop occupée à réagir sous ses caresses, à cambrer d’ivresse au moindre contact qu’il calcule, multiplie, dédie avec attention et malice le long de mes jambes dénudées. Son plan me semble totalement jouable, mon épiderme chauffant sous l’empreinte de ses doigts, la pression d’un corps que je connais par coeur, auquel je m’attarde un temps, enregistre chaque parcelle, éclate de rire à la sensibilité qu’il déclenche d’un baiser, profite d’une faiblesse de sa part pour le chavirer sur le dos. Puis, viennent les murmures à son oreille, blottie contre sa silhouette allongée. « On fuit pas, alors. On reporte à plus tard. » un baiser vient se loger le long de sa mâchoire, roule jusqu’à sa nuque, suit l’impulsion de ma silhouette qui trouve facilement place au-dessus d’un Levi totalement détendu, plus beau encore sous mon regard amoureux, sous ses traits heureux. « C’est pas que je veux pas partir. » autres paroles chuchotées, avant de passer à son épaule, d’embrasser la définition de son bras, le torse, d’y danser avec mes lèvres le sourire en coin qui suggère le reste. « J’ai juste pas envie qu’on sorte de notre cocon, déjà. » mes doigts se joignent à la mascarade en finalisant leur cours contre ses hanches, remontant avec lenteur tout juste son visage, des vestiges de barbe oubliée, tempes à effleurer. « Qu’on mette le nez dehors trop vite. » et je sais, qu’il viendra le temps de le faire, qu’il viendra le moment d’assumer ce qui semblait si naturel hier encore. D’annoncer, de faire face aux autres, oh à quel point je m’en balance d’eux en ce moment, à quel point il n’y a que lui et la pression de ses paumes que je guide jusqu’à ma taille, mes iris plongeant dans les siens sans la moindre intention de détourner la tête. « Peux-tu vraiment me blâmer de vouloir rester ici? » à peine je supplie, à peine j’éclate de rire, un baiser de plus qui se perd sur ses lèvres, et l’itinéraire qu’il a proposé que je rejoue en boucle. Me perdre avec lui, le laisser guider, nous offrir l’aventure, m’attarder à faire de son bonheur, de son envie de grand large, de son besoin de liberté ma priorité. « La Papouasie d’abord. C’est ça? » un nouvel éclat vient s’étouffer contre son cou, resserrant mon étreinte l’instant d’après.
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| | | | (#)Sam 23 Fév 2019 - 3:59 | |
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Un fin sourire en coin étire tes lèvres alors qu’elle t’intègre sans scrupule au sein même de ses sources, sachant jouer de ton orgueil pour que tu ne la refutes pas. Voyager en duo ne t’a jamais effleuré l’esprit jusqu’à aujourd’hui. Il te semble risqué de te retrouver accompagnée sur un moyen de transport restreint avec pour vocation d’arpenter les mers et océans sans point de chute précis. Vivre au sein de quelques mètres carrés avec quelqu’un qu’on ne supporte plus peut rapidement devenir éreintant. Ton bateau pourrait promptement se transformer en cellule dans ces circonstances. Cependant, tu te surprends à envisager un tel périple avec la parisienne de naissance. Tu consens à jeter un violent coup de pied à tes doutes, tes appréhensions et ton automatisme de vieux loup de mer qui navigue en solo pour lui instaurer une place de choix dans tes singuliers carnets de voyage. Elle évoque Bali, tu dessines l’itinéraire menant à la ville indonésienne sur son épiderme. Tu ne t’imagines pas encore les montagnes volcaniques ni les sublimes plages, n’esquissant que votre trajet, votre traversée et toutes les merveilles que vous pourrez rencontrer de manière fortuite. La surprise se lit dans ton regard tandis qu’elle annonce, son corps surplombant le tien, désirer reporter votre aventure à une date ultérieure. A mesure de ses paroles, tu devines qu’elle se languit à quitter ce havre de paix que vous avez créé dans ta couchette. Cette bulle affective fusionnelle que jamais vous n’aurez pu même imaginer. La vie est très étrange, tend parfois vers le surréaliste sans merci. Ses lèvres marquent ta peau, son parfum t’envoûte tout entier. Tu sens ses longs cheveux flamboyants taquiner ta chaire, l’éveiller, sous l’éclat scintillant de son regard amoureux. Tes mains glissent jusqu’à sa fine taille. « Peux-tu vraiment me blâmer de vouloir rester ici? » qu’elle articule, interrogation frisant la rhétorique. “Impossible.” Tu souffles avant de l’attirer davantage contre toi, invitant à plus de contact, de chaleur, de douceur. Rapidement, toute distance entre vos deux corps te paraît futile voire cruelle. Vos lèvres s’effleurent, se quittent pour mieux se retrouver. Ton souffle chaud se mêle au sien, insufflant futur à deux. Ton index vogue sur sa peau claire, provoque une chaire de poule qui court le long de son flanc. « La Papouasie d’abord. C’est ça? » Tu cilles, t’extirpes de tes rêveries aux mille avenirs comprenant la Parker en dénominateur commun extraordinaire. “Si tu oses.” La provocation doublée de défi assaisonne tes traits. “Il y a des coins dangereux, là-bas. Tu pourrais te retrouver avec un os en travers du nez.” Tu pinces l'arête de ce dernier délicatement, un rire bref filant entre vous deux. “La vallée de Baliem dans les montagnes et les plongées sur le récif corallien te convaincraient-ils ?” Tu demandes, les contrées t’étant rarement inconnues bien que la Papouasie demeurait méconnue dans ton histoire. “Me ferais-tu confiance jusque là ?” Tu oses, te hissant sur ton coude de sorte à l’admirer patiemment, scruter avidement les façons dont ses traits trahissent ses émotions. “Tu serais belle, même avec un os dans le nez.”
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| | | | (#)Sam 23 Fév 2019 - 4:25 | |
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Je l’aime, je l’aime à passer des heures à détailler ses traits, à les mémoriser, à me rappeler ses fossettes, à savoir exactement de quel côté sa tignasse tombe, la tonalité de son rire en acouphène. Je l’aime à ne jamais assez sentir le grain de sa peau sur la mienne. Je l’aime à m’en trouver conne, tellement conne, à m’énerver moi-même de sourire bêtement quand il resserre son étreinte, à rouler des yeux devant ma stupidité acquise à chercher ses lèvres même quand il parle, de l’interrompre de mon amour aussi cliché qu’étouffant. Je l’aime à réaliser que c’était comme ça depuis toujours, que ça n’en a jamais été autrement, et que le reste se place si facilement, s’emboîte si simplement, que j’en ai oublié tout ce qu’il pouvait personnifier avant d’être lui, juste lui. La danse de la fuite vers le Nord commence, celle où je veux tenter de préserver notre cocon, où j’ai absolument tout sauf envie de quitter ses bras, de quitter son bateau, de quitter tout ça pour remettre le pied sur la terre ferme. Avoir des explications à donner, avoir tout un chapitre à expliquer. Lâche mais égoïste, trouillarde mais comblée, mon visage trouve la courbe de sa nuque comme tant d’autres fois avant, y dispersant plusieurs baisers voilés, mes cils papillonnant sur sa chair bouillante. « Si j’ose, quoi? Tu commences déjà à travailler le ton autoritaire? » je me redresse, sourcils froncés, l’air condescendant en puissance, incapable de lui concéder la menace de pacotille qu’il tente d’instaurer. Rien ici qui fait peur, si ce n’est le fait qu’il cesse ses caresses, qu’il reporte son attention sur le calcul de risque, maintenant que je soupire, secoue la tête de la négative. « Parce que ça fonctionne pas. » sur moi, déjà. Mais ça, il le sait. Si amoureuse je pouvais être, autant c’était la même chanson, la même rengaine. Un ordre et je mords, une indication exagérée et je brûle. Encore heureux, il se complait dans mes rires en poursuivant son exposé, assurant que l’accessoirisation de notre prochaine destination n’a rien de charmant. « Je suis toujours belle voyons. » comme l’évidence, soufflant entre un sourire malicieux, une lueur dans les yeux. Je perds mes doigts dans ses mèches, prends le temps de réfléchir, une ride de concentration qui trace une fine ligne le long de mon front. « Toi par contre, avec un pagne, ça serait d’une laideur. » joignant l’exemple aux paroles, je me dégage le temps de lui improviser une jupe approximative, les draps qui partent à la seconde où j’en ai assez, où j’éclate de rire, où ses mains invitent à ce que je le retrouve au confort, sous la couette. D’ordinaire, je finissais toujours par piquer tous les oreillers, lui laissant le coin de l’un d’entre eux, cérémonie que j’entame d’emblée l’esprit momentanément ailleurs. « C’est la première fois, qu’on fait des plans ensemble. » j’assemble les coussins, je construis ma tour de plumes, je m’applique à peaufiner la sculpture au mieux de mes compétences, acquises au fil des années. C’est la première fois, qu’on fait des plans ensemble. C’est la première fois qu’il m’inclut, vraiment. Qu’il me propose même une place, dans l’un de ses périples. C’est la première fois où on parle au “on” justement. Le coup d’oeil à la dérobée, m’assurer qu’il est toujours là, qu’il bouge pas. Une pensée part pour ceux qui se barrent et qui ne reviennent pas, pour ceux qui (m’)abandonnent sans regarder derrière. Et ma tête elle, revient à Levi, revient son épaule, passant avec agilité son bras autour de mes épaules dans une énième tentative de creuser un nid ici sans la moindre intention de partir. Mon regard se perd à nouveau sur la pièce, dérive sur le ukulele qui traîne au pied du lit, la guitare sur le mur de gauche. L’harmonica sur sa table de chevet, le violon dans la bibliothèque. « T’as épuisé toutes tes idées de prénoms, ou il t’en reste encore quelques unes pour elle? » oui, je suis persuadée que c’est une elle, là, juste ici, à l’intérieur.
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| | | | (#)Sam 23 Fév 2019 - 17:00 | |
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Ton regard ne la quitte pas, avide de surplomber chaque centimètre carré de sa chaire, désireux d'assimiler l’ensemble de ses façons, élucider la symphonie des mécanismes instrumentaux trahissant ses plus profonds sentiments. Tu relèves ses rictus, admires les lueurs changeantes au creux de ses yeux, véritables flammèches dansant au gré du souffle de ses sentiments. Sa peau de lait frémit sous tes doigts, tu retiens les innombrables tâches de rousseurs qui parsèment son corps, oeuvre inspirée du manteau d'étoiles sous lequel vous vous êtes retrouvés pour la toute première fois la veille, après des années de pâle fréquentation. Tes lèvres s'étire dans un sourire alors que l'Ariane se redresse, érige sa condescendance, sa fierté. Un rire s'extirpe de ta gorge lorsqu'elle réduit à néant toute efficacité de tes propos. "Excellent." Parce qu'en aucun cas tu ne comptais la contrôler, la maîtriser, l'orienter. Ariane n'est belle que lorsqu'elle est elle. « Je suis toujours belle voyons, » qu'elle te répète par ailleurs à juste titre alors que tu pinces l'arrête de son nez, t'imagines un osselet le traversant. Ta bouche se faufile dans le creux de son cou, sème des baisers sans scrupule, s'attarde sur son épaule. Ce sont tes dents qui mordillent la fine épaisseur d'épiderme à cet endroit alors qu'elle t'affuble d'un pagne imaginaire. "Seule la tenue d'Adam me va vraiment, c'est bien connu." S'il était possible, tu vivrais nu constamment. Quelle société indigeste qu'est celle qui impose de se couvrir constamment. Tu n'avais rien à cacher et considérais lourd de t'enquiquiner d'autant de tissu lorsque par exemple, en Australie, le climat était parfait pour s'en passer. Heureusement, tu ne te privais pas pour te balader en tenue de naissance quand tu te trouvais sur ton bateau. Tu te laisses tomber sur le dos pour être dérobé de tous les oreillers dont tu as en ta possession. Tu laisses la rousse bâtir son monument de plumes et coton, le silence vous enveloppant de toute sa sérénité délicieuse. « C’est la première fois, qu’on fait des plans ensemble. » Tes mains caressent distraitement ses mèches de feu en bataille, allant jusqu'à les nouer entre elles probablement. Sa tête retombe sur ton épaule, elle mène ton bras derrière ses épaules, le confort s'accroît sous ses directives. "Ça te fait peur ?" tu provoques, malicieux. "Peut-être que tu ne peux passer qu'une durée précise de temps avec moi avant de perdre la tête." Ton sourire s'élargit, taquine tes oreilles. "A moins que tu l'aies déjà perdue..." Tu orientes ton regard vers son profil qui scrute de nouveau les lieux. Tes sourcils se froncent à peine lorsqu'elle reprend la parole : « T’as épuisé toutes tes idées de prénoms, ou il t’en reste encore quelques unes pour elle? » Tu tapotes ton torse de ta main libre, tel du morse composant le prénom que tu articules seulement une poignée de secondes plus tard : "Pearl." Au fil des minutes, ton sourire se fane, remplacé par l'éclat de tes dents qui s'enfoncent dans ta lèvre inférieure. La réalité, celle qui te prend aux tripes, celle qui remue sans merci ton estomac, celle qui te donne le sentiment de ne pas appartenir à ce monde, qui t'insuffle le devoir de la rejeter avec véhémence, celle qui te fait ressentir constamment en chute libre vers l'inconnu, l'étranger, le malaise, te happe. "J'ai envie de garder ça secret", tu confies du haut de ta lâcheté que tu habilles de ton caractère possessif, de ta volonté de conserver la situation intacte et non la fissurer sous le regard accusateur ou désapprobateur de vos proches. Mais en vérité, le seul que je crains de blesser est Kane, qui est aussi l'unique homme sur cette planète à qui j'ignore comment ne pas être authentique, ne pas tout dévoiler de mon existence. Tu avais envie mais aujourd’hui plus que jamais, tu retrouvais ce goût amer de ton enfance dictant que l’on ne faisait pas toujours ce que nous désirions et que parfois même, les actes que nous produisions à reculons deviennent les plus gratifiants.
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| | | | (#)Sam 23 Fév 2019 - 17:49 | |
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Ses doigts sur ma peau me chatouillent, caresses délicates qui s’emmêlent dans mes cheveux, laissent mon épiderme pantoise jusqu’au prochain contact. Nichée dans une pile de coussins et d’oreillers, mon propre confort que je crée à ses côtés comme tant d’autres fois avant, aujourd’hui prenant un tout nouveau sens. Mon corps s’enlace au sien, rien d’autre qui entrave, les vêtements depuis longtemps traînant au sol, que sa chaleur contre moi qui habille le reste. « J’ai peur de rien. Je faisais que souligner. » pure rhétorique à son commentaire, et à la réalisation que maintenant, c’est une équipe qu’on forme, un tout, deux parts complètement différentes, à des années l’une de l’autre. Deux pièces d’un casse-tête compliqué et complexe, illogique et impossible, qui ont fini par se trouver, se reconnaître. Ma joue s’appuie sur son épaule, je sens son souffle longer doucement mon visage, ses questions m’arrachant un rire et un autre. « Probablement. » que j’ai perdu la tête, qu’il a perdu la sienne également. Qu’on n’aurait pas dû se voir ce soir-là, que sur papier, c’était la pire idée, et pourtant, à l’heure actuelle, au moment où j’entends un sourire dans sa voix, c’est ce qui fait le plus de sens pour moi. Mes doigts jouent distraitement le long de sa paume, pincent doucement la peau du revers. Au fil des regards se perdant dans la pièce, l’interrogation du moment sort, sans filtre. Plus besoin de ne rien contrôler de toute façon en sa présence, plus la peine de choisir mes mots, mes actions, de pallier en sachant qu’il userait de tout contre moi. La transparence ressort, la légèreté qui fait du bien. Il nomme, et je souris. « Pearl. » la confirmation frôle mes lèvres, avant que celles-ci ne viennent trouver les siennes. La cabine se plonge dans un silence rythmé par le bruit des vagues se cassant sur la coque. Ce n’est qu’après une poignée de minutes que les mots de Levi viennent préciser, affirmer une crainte, me conforter dans l’impression que je ne suis pas la seule qui se questionne sur l’après, sur l’annonce, sur la confirmation de tout ce qui se trame ici depuis un bref moment déjà, de notre secret de plus en plus difficile à cacher. « Trouillard. » je rétorque, tournant doucement la tête vers lui, l’oeil brillant, le sourire qui résonne. « J’comprends. » inspirant doucement, mon index vient trouver une mèche de cheveux couvant son front, la dégage pour pouvoir raccrocher mes prunelles à celles un brin voilées de Levi. « J’ai pas envie qu’on ait déjà à s’expliquer, qu’on ait déjà à expliquer tout court. » que ce soit lâche ne me fait pas un plis, que ce soit égoïste me dérange à peine. J’avais aspiré à ressentir ça au moins une fois dans ma vie, j’avais tellement cru ne jamais atteindre quelque chose d’aussi fort, qu’étirer les chances de le conserver le plus longtemps possible possède des airs de survie à mes yeux. Puis, reprenant, je pointe directement là où nos esprits filent, vers qui il nous semble inconcevable de cacher quoi que ce soit, même si, au final, c’est son regard et lui seul qui compte trop dans la balance pour ne pas avoir l’angoisse en travers de la gorge. « Il est parti pour une semaine, ça nous laissera le temps de penser à tout ça - ou juste, d’inventer assez de bobards pour tenir jusqu’à ce que ce soit trop apparent. » je sais qu’autant que moi, il ne souhaite pas mentir à Kane. Je sais que cette seule perspective nous rebute à un niveau impossible à quantifier. Mais je blague, je désamorce, je soupire, embrasse doucement ses tempes, son front, ce crâne rempli de pensées tournant dans tous les sens. « Levi? » reprenant ma place contre sa silhouette, je chuchote, murmure, attends d’avoir toute son attention vrillée sur moi, qu’il revienne ici, qu’il quitte sa tête. « Je t’aime. Je nous aime, comme ça. » pour le rassurer, pour me rassurer moi-même. C’est tout ce qui compte. Et sa paume que je dépose maintenant sur mon ventre, sa chaleur calmant tout le reste. Je nous aime, comme ça. Tous les trois.
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| | | | (#)Sam 23 Fév 2019 - 18:17 | |
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T'engager sur du long-terme, inclure une personne dans ton quotidien pour une durée indéterminée, s'inscrire dans une perpétuité sociale, demeuraient des faits que tu t'étais promis ne jamais accomplir, des décennies plus tôt. Des décisions qui présentaient remarquablement ton évolution, le fait qu'encore une fois, tu t'étais retrouvé à la croisée d'un chemin pour prodigieusement bifurquer vers une destination qui te surprenait toi-même. Tu la taquines sur l'éventuelle peur qu'elle puisse ressentir face à cet engagement loufoque. Tu évoques perdre la tête et à chaque mot que tu articules, sachant pertinemment que tu ne fais que décrire tes propres sentiments, sensations. Un sourire étire tes lèvres alors qu'Ariane te rappelle qu'elle ne craint rien. Tu glisses tes lèvres contre sa mâchoire en guise de réponse, aucunement enclin à effectuer ta propre psychanalyse face à cette situation. S'engager ne signifiait pas ne pas jouir de chaque seconde. Son « Probablement. » t'arrache un bref rire, satisfait de lui faire tourner la tête. « On peut bien s'en passer, de ça et la raison. » Tu te réinstalles sur le matelas, tous les oreillers étant désormais en possession de la rouquine à qui tu souffles naturellement, comme s'il t'était inné, le prénom féminin attendu. « Pearl. » qu'elle te fait écho alors que tes doigts tracent des cercles sur son ventre timoré de changement. Tu t'entends lui confier tes désirs de secret, bien que tu as totalement conscience que jamais tu ne pourrais tenir ta langue devant Kane. Jamais tu ne pourrais lui cacher quoi que ce soit et encore moins un élément aussi essentiel. Tu aurais le sentiment de le trahir, de lui mentir et cela t'était inadmissible. Ta compagnie t'annonce comprendre tandis que tu réalises que tu as cessé tes caresses épris dans une myriade de réflexions. Son index vient dégager ton visage et tu plonges ton regard dans le sien alors qu'elle confie sa réticence à se justifier, s'expliquer. « Ugh, » tu partages son sentiment avant de changer de position, surplombant davantage ton interlocutrice. Tu acquiesces devant le délai d'une semaine. A défaut d'inventer des bobards, tu profiteras de ces heures voilées - volées - au sein de l'ombre du départ de Kane. « Je suis pas sûr que je pourrais penser beaucoup à des stratagèmes... » tu indiques, traits teintés de malice. Tu t'allonges de nouveau, ses lèvres embrassent doucement ton visage. Elle t'appelle, se blottit de nouveau contre toi. Tu lèves les yeux, sens ces cils chatouiller ton menton. « Je t’aime. Je nous aime, comme ça. » Tes doigts viennent se mêler dans la tignasse de feu de la chroniqueuse, dans un vain espoir de choyer ses cheveux. « Je nous aime comme ça aussi. Peut-être même plus que toi. » Tu lui souris, éclat de jeu dans le regard. « Et si on ne veut pas voir notre bulle se briser, rien nous empêche de jeter l'ancre un peu plus loin dans l'océan. » Une fuite temporaire édulcorée du vœu de ne jamais voir cette situation s'enfuir du haut de toute son unicité. Puis, sans prévenir, tu bascules au-dessus d’elle, ton corps épousant les courbes des siennes. Ta bouche vint se nicher dans son cou, le couvrant de baisers et lui arrachant frissons et chatouilles simultanément. Son rire cristallin rebondit contre les murs de ta cabine, ode à la félicité.
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| | | | (#)Sam 23 Fév 2019 - 18:30 | |
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C’est un fait, s’avouer à Kane reste le sujet à ne pas toucher, la réalité qu’on tente de lâchement repousser avant qu’il ne revienne à Brisbane et sache d’un simple coup d’oeil ce qu’on lui cache depuis trop longtemps pour qu’il ne ressente pas la moindre bribe de trahison. Me resserrant contre Levi, non sans laisser ma tête se complaire sur l’amas d’oreillers aménagé à la perfection, je tente de dédramatiser, plus en accord avec lui que sur bien d’autres sujets. Oublier, nier, chasser les confessions reste ce qui me semble le plus alléchant, le temps qu’on trouve comment amener la suite. Ni lui ni moi ne souhaitait mentir, il s’en sort d’un regard courroucé, ses intentions qui font frémir ma peau sous son courroux, chaque parcelle d’épiderme n’attendant qu’un contact de sa part, sa chaleur qui me couve comme la plus douce des caresses. « Me fais pas pleurer, veux-tu. » l’occuper ainsi me convient parfaitement, nous noyer dans la luxure restant la seule chose qui risque de m’occuper l’esprit suffisamment pour éviter de retomber dans la réalité, d’assumer nos nouvelles responsabilités. Sa main sur mon ventre, la mienne jouant avec le revers de ses doigts. C’était irréaliste de constater où on en était tous les deux, ce qui grandissait en moi, ce qui évoluait entre nous. C’était complètement surréel de constater à quel point sa présence m’était devenue vitale, à quel niveau j’étais atteinte par son amour, le mien. « Si c’est une compétition, t’inquiètes, c’est comme d’hab, je te bats à plate couture. » tapotant de la paume son torse comme on encourage avec pitié un deuxième sur le podium, j’échange un sourire carnassier avec ce visage que je connais par coeur, qui arrive à faire briller mon regard d’un coup d’oeil à la volée. « Un peu plus loin? » que je demande, finalement, rebondissant sur sa proposition de fuite calculée, d’escapade temporaire, de cocon préservé le temps d’un jour ou trois. « Un peu plus loin. » et je confirme, prend la décision, éclate de rire lorsqu’il s’élance sur moi, son bonheur faisant écho à mon coeur qui bat la chamade. Mes baisers se noient contre son torse, mes ongles s’ancrent à ses épaules, mon corps entier bouillant d’amour, d’envie. Le réveil est brutal, quand un ronflement grave se casse contre mes tympans, provoque un coup de coude calculé censé défoncer les côtes du cadavre en sueur, ankylosé, lové contre mon dos. « Décolle, connard. » ma tête est encore dans les vapes lorsque je quitte le lit, file hors de la cabine, grimpe sur le pont prendre un grand, un immense, un infini bol d’air. Ce n’est que lorsque j’entends Levi aboutir lui aussi à mes côtés que je fais volte face, le regard vrillé par-delà la rive qu’on a choisie pour aller passer le week-end en mode vacanciers, en attendant le retour de Kane en ville. « C’est bon? On est arrivés? » j’interroge, l’air impatiente au possible Et d’un soupir je confirme. Il était encore plus insupportable en rêve. - Spoiler:
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| | | | | | | | i don't want to miss a thing ▲ levriane |
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