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 the elaborate story (deborah&camil)

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Message(#)the elaborate story (deborah&camil) EmptySam 23 Fév 2019 - 12:36

Au volant de sa Porsche 911, Camil pestait. Il appuya sur son klaxon avec virulence, exaspéré d’être retardé par un incapable qui n’était pas foutu de savoir où il allait. La vie du directeur du cabinet du maire de Brisbane était réglée comme du papier à musique, et il ne laissait jamais rien au hasard – et surtout pas le temps. Ses fonctions officielles remplissaient ses journées et certaines de ses soirées, mais cela ne lui posait aucun problème : il étendait son réseau, rencontrait du monde, et dessinait son avenir avec intelligence et minution. Aucun détail n’échappait son regard acéré, et il ne craignait pas d’aller au-devant des gens qui pourraient un jour lui être utiles. Camil voyait loin, bien plus loin que le poste qu’il occupait actuellement. Il avait patiemment gravi les échelons, et ne comptait pas chuter alors qu’il était désormais si près du but. Il faisait partie des successeurs des actuels politiciens, et attendait pour le moment dans l’ombre qu’il soit l’heure pour lui d’être désigné en tant que digne héritier. Ce qui risquait de prendre un temps considérable, si le mollusque devant lui ne passait pas la deuxième. Excédé, l’Américain enclencha son clignotant et, après avoir vérifié que personne ne venait en face, doubla son cauchemar matinal. Son pied ne quitta la pédale de l’accélérateur que pour écraser celle du frein, alors qu’il arrivait devant la mairie. Un agent de sécurité le salua d’un signe de tête auquel Camil répondit poliment, alors qu’il s’engageait sur le parking réservé aux officiels. Il ne traîna pas davantage ; il avait tout un tas de choses à préparer pour un événement politique qui aurait lieu le week-end à Brisbane, et comme à son habitude, il était hors de question qu’il laisse le moindre détail au hasard. Il était beaucoup trop prévoyant pour cela.

En se dirigeant vers son bureau, il prit le temps, comme tous les matins, d’aller à la rencontre de ses collaborateurs. Camil pouvait être froid, distant, voire même peu sociable, mais il savait à quel moment il devait être reconnaissant. L’Australo-Américain n’était pas idiot : il savait que sa réussite politique reposait aussi sur les personnes qui travaillaient sous ses ordres, et c’était bien pour cela qu’il ne les négligeait pas. Au fil des années, il avait pris soin de bien s’entourer : il assurait lui-même les entretiens d’embauche de ses collaborateurs, et profitait de ces rapides interviews pour tester ceux qui feraient peut-être partis de son équipe. Il avait besoin de personnes de qualité, fiables, qui n’hésiteraient pas à se donner à fond pour que les affaires fonctionnent. Pour le moment, Camil était plutôt satisfait : la dynamique était bonne, et le rendu satisfaisant. Bien sûr, il y avait toujours quelques points qui pouvaient être améliorés, mais les changements se faisaient progressivement. Comme chaque matin, l’Australien s’arrêta aux côtés de sa plus ancienne employée. Il posa une main délicate sur l’épaule de cette femme, et s’empara de sa main. « Katherine, vous êtes toujours aussi élégante. » Son tailleur lui allait à merveille. « Si vous n’étiez pas mariée… » Dit-il en souriant. Il plaisantait, bien sûr. Sa collaboratrice avait dépassé la soixantaine depuis quelques mois maintenant et, en aucun cas, Camil n’était intéressé par cette femme. Pour autant, il lui reconnaissait volontiers son élégance et son dévouement. « Je vous attend à quinze heures, pour notre réunion quotidienne. Je n’aurai qu’une petite demi-heure à vous accorder, par contre. » Déclara-t-il en souriant. Il avait un rendez-vous professionnel à dix-sept heures, et il ne pouvait pas le manquer. Il fit un dernier sourire à sa collaboratrice, et alla ensuite saluer le comptable. Il ne resta pas longtemps avec lui ; ce dernier semblait absorbé par ses chiffres, et Camil ne voulait pas le perturber. Il passa devant sa dernière recrue, qui s’occupait de la communication. « Mademoiselle Brody. » Salua-t-il en lui tendant une main qu’elle serra machinalement. Le comportement qu’il avait avec elle était ambivalent ; il oscillait entre un autoritarisme sévère, et une envie à peine masquée d’en faire son quatre heures. « J’ai eu le maire en ligne, hier soir. Il aimerait que vous retouchiez quelques-unes des photos qui ont été prises hier soir, avant de les poster sur ses réseaux sociaux. Il veut aussi que l’on mette l’accent sur la communication estivale. J’attends vos propositions pour la fin de matinée. » Il se détourna d’elle, et retourna dans son bureau. Il avait encore du pain sur la planche.
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Message(#)the elaborate story (deborah&camil) EmptyMer 6 Mar 2019 - 9:37

C’était étrange. Étrange de se réveiller à une heure fixe – encore plus une heure matinale –, étrange de devoir se préparer dans un temps voulu pour aller au même endroit tous les matins, étrange de prendre le temps de choisir des fringues adéquates – bien qu’elle était en droit d’être plus décontractée que les autres, elle qui n’était pas en contact des citoyens –. Finalement, c’était simplement étrange d’avoir un travail de ce standing. Elle avait postulé sans vraiment y croire, sans rien attendre en retour. Une bouteille jetée à la mer. Coup de chance, destin, elle ne savait pas trop à qui s’en remettre mais ça avait porté ses fruits. C’était rare qu’une institution aussi officielle fasse confiance à une personne comme elle, une touche-à-tout qui n’a jamais vraiment eu de travail fixe jusque-là. Des CDD courts ou des CDI foutus en l’air par un coup de sang. Ça lui était arrivé plus d’une fois parce que l’autorité, ce n’était pas vraiment son truc, parce que Debra, elle avait tendance à en faire qu’à sa tête, à vouloir faire les choses comme elle le souhaite et en prenant le temps qu’elle veut. Seulement, le monde du travail, ce n’était pas ça et ça lui avait porté préjudice plus d’une fois. Elle pourrait être sa propre patronne mais pour ça il fallait soit ouvrir sa boîte – et autant dire qu’elle n’avait pas les fonds financiers pour ça – soit tenir assez longtemps dans une entreprise quelconque pour monter les échelons un à un. Une patience que Deborah n’avait pas. Alors oui, pour elle qui était en manque cruel d’argent en ce moment, ce boulot était autant une tannée à supporter qu’un espoir de renaître de ses cendres. Elle avait un peu de mal à se retenir dès lors qu’on lui donnait un ordre mais elle savait qu’elle n’aurait pas un autre boulot avec un tel salaire rapidement et pour le coup, elle avait tout intérêt à tenir deux ou trois mois au moins pour ne pas se faire virer de son appartement. Qu’Austin soit là, c’était cool, mais il n’allait pas payer le loyer tout seul. Faire un effort pour garder son boulot et payer sa part, elle lui devait au moins ça.

Alors quand son patron pointait le bout de son nez et que ses iris s’ancraient dans les siens lors d’une poignée de mains ferme, elle ne pipait pas un mot autre qu’un « Bonjour. » Un simple hochement de tête pour dire qu’elle avait bien compris et elle attendait patiemment qu’il s’en aille du bureau pour s’asseoir dans son siège et souffler de lassitude. Retoucher des photos, ce n’était pas ce qu’elle préférait faire mais cela faisait partie intégrante du travail. Elle allait donc s’y attaquer dès maintenant tout en réfléchissant à ce qu’il lui avait demandé pour la suite…

Deux heures et trente minutes. C’est le temps qu’il lui fallait pour finir ce qu’il lui avait demandé. Quarante-cinq minutes pour retoucher les photos et pour les poster sur les réseaux sociaux, le reste du temps pour réfléchir à un plan concret pour la communication estivale. A vrai dire, elle avait passé plus de temps à se renseigner sur les prochains événements qu’à réellement réfléchir à comment les mettre en avant. La brune avait l’habitude de ce genre de demande, c’était la première fois qu’elle travaillait totalement dans la branche de la communication mais ce n’était pas la première fois qu’on lui demandait de mettre en avant certaines choses. C’était donc sans aucun stress qu’elle se dirigeait vers le bureau de Smith, quelques idées griffonnées sur un morceau de papier pour ne rien oublier. Quelques coups contre la porte, l’autorisation d’entrée et elle se retrouvait seul avec lui, la porte se fermant d’elle-même derrière elle. « J’ai fait quelques postes sur l’événement d’hier soir et j’ai ce que vous m’avez demandé. » Le claquement de ses talons notifiaient son approche du bureau. Elle aurait pu rester devant ce dernier mais elle préférait en faire le tour pour lui présenter directement ses idées. « Pardon. » Rien de plus, rien de moins et elle prenait la souris de son ordinateur pour ouvrir le site de la mairie à l’allure professionnelle, trop peut-être. « Il faut commencer par changer tout ça. C’est trop carré, pas assez attrayant. Il y a plus de personnes qui visite l’instagram de la mairie que le site certainement parce qu’il ne donne pas envie. Il faut donner du peps à tout ça, changer les couleurs, les formes. Sincèrement, je ne sais pas qui a fait ce site mais il n’y connait franchement rien. Sans parler qu’il est pas du tout ergonomique sur téléphone alors que c’est par ce moyen que la plupart des gens visitent les sites aujourd’hui. » Franche du collier, elle n’y allait pas par quatre chemins alors qu’elle n’était ici que depuis deux semaines.

Sans attendre vraiment d’avis là-dessus, elle lui remettait une feuille où il était aisé d’y faire une maquette du site avec des couleurs plus pétillantes, des intitulés sérieux mais moins pompant, des formes plus arrondies sans en faire un site comique non plus. « J’ai remarqué que les années précédentes, la communication passait surtout par l’idée de mettre en avant les festivals. Le souci c’est que c’était juste un pauvre article sur le site qui renvoyait sur un autre site pour l’achat des tickets, un bandeau défilant en haut et c’est tout. Personnellement, je vois les choses en bien plus grand, il faut taper un grand coup. Je propose de faire un design du site à chaque très grand festival comme le "Viva Surfers Paradise Festival" qui dure dix jours, ou encore le "Body Lovin' Summer Splash" qu’on accueille pour la première fois cette année. Pareil pour le festival "Hervey Bay Whale" qui financent des programmes de conservation des baleines. Un design qui change au fil des événements, ça va forcément attirer du monde. Et pourquoi pas mettre en plus le paiement des tickets directement sur le site de la mairie pour ne pas perdre les internautes au fil des clics. » Peut-être qu’elle voyait les choses en trop grand, peut-être était-elle trop enthousiaste à ces idées. « Pour finir, il serait intéressant d’ouvrir un instagram entièrement consacré au maire. Des photos prises comme s’il s’agissait des siennes, comme s’il était un citoyen lambda qui participent aux événements de la ville et qui fait des photos personnelles. Les citoyens pourront s’identifier à lui et éventuellement le rencontrer pour lui soumettre des idées ou des remarques. Je le trouve trop éloigné de ses électeurs, il faut le rendre plus sympathique, moins professionnel politique. » Au cours de son discours elle avait même fini par poser une fesse sur le bureau, à demi assise aux côtés de Camil. Ça, c’était sûrement son esprit un peu trop décontract qui avait pris le dessus mais tant pis. « Qu’est-ce que vous en pensez ? »
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Message(#)the elaborate story (deborah&camil) EmptySam 16 Mar 2019 - 5:03

L’Australo-Américain était penché sur un dossier complexe lorsque, soudainement, quelques petits coups frappés à la porte le firent sortir de sa concentration. Il fronça légèrement les sourcils et, machinalement, jeta un coup d’œil à sa montre. La pause méridienne n’était plus très loin et, comme souvent, il s’agissait d’un moment important pour ses collaborateurs. Ceux-ci profitaient de la fin de matinée pour se présenter à son bureau, afin de faire un bilan du travail qu’ils avaient pu accomplir. Certains voulaient une approbation ou une validation, d’autres un avis tranché, et les derniers venaient rendre des comptes à leur chef. Il autorisa la personne à entrer, et soupira légèrement en constatant qu’il s’agissait de sa dernière recrue. Cette dernière, visiblement pas intimidée pour un sou, s’avançait vers lui d’un pas déterminé. Camil ne pouvait pas le nier : il aimait l’assurance que cette femme pouvait dégager. « Montrez-moi. » Exigea-t-il d’une voix ferme, alors que le bruit de ses talons résonnait sur le parquet de son bureau. Alors qu’il s’attendait à ce qu’elle prenne place face à lui, cette dernière préféra plutôt se positionner aux côtés de son chef, pour faire une démonstration en direct de ses propos. « Ne soyez pas si dure vis-à-vis de notre webmaster. » Nuança le politicien, malgré le fait qu’il soit amusé par les remarques de son employée. Il s’était lui-même fait la réflexion ; le site de la mairie manquait de modernité. Il ne répondait pas clairement aux attentes des citoyens, et Camil le déplorait. Après avoir bataillé fermement auprès du maire lui-même, il avait finalement obtenu gain de cause : une refonte complète du système de communication. La tâche était immense et intensive, et c’est pour cela que Deborah Brody avait été embauchée. « Je veux bien que vous me fassiez des propositions. Des ébauches, qui auront le mérite de refléter ces changements et évolutions. Je veux tout : du texte, des illustrations, des bannières, des nuanciers, des liens. » Enuméra-t-il en relevant les yeux vers sa collaboratrice. Sur ce coup, sa marge de manœuvre était pour le moment faible, et il ne voulait pas tout modifier sans l’accord de ses collègues. Il préférait ménager les susceptibilités de chacun – c’était là un jeu qui le gonflait prodigieusement, mais auquel il devait impérativement se soumettre, s’il voulait avoir ses chances pour l’avenir. « Je suis personnellement convaincu du bien-fondé de cette refonte. Mais d’autres sont plus… Mitigés. » Concéda l’Australien en haussant les épaules. Pour l’instant, le politicien prenait son mal en patience. Il savait que la politique était une sphère particulière, dans laquelle les choses évoluaient peu, et avec une lenteur exagérée. Faire changer quelqu’un d’avis n’était pas chose aisée et, parfois, c’était peine perdue.

Camil s’empara de la feuille que Deborah lui tendait. Il y jeta un coup d’œil rapide, prenant connaissance des quelques notes qu’elle avait couché sur le papier. « Vous pensez à un seul et même site pour chacun de ces événements, ou un site dédié à un événement ? » Demanda-t-il en faisant la moue, pas forcément convaincu par la proposition de sa collaboratrice. « Les visiteurs du site pourraient être perdus, avec tous ces changements. » En politique, il y avait une règle d’or : essayer de se mettre à la place de quelqu’un de lambda. Penser comme un citoyen, en faisant abstraction des connaissances politiques ou autres que l’on pouvait avoir. C’était un exercice compliqué, et avoir un regard innocent sur certains sujets était toujours un plus. « L’avantage d’un site par événement, c’est aussi que l’on peut consacrer un onglet à l’historique dudit événement. Les dossiers de presse, communiqués de presse, photos et vidéos peuvent être stockés et consultés à tout moment. Par les professionnels, mais aussi par les particuliers. » Expliqua l’Australien, convaincu du bien-fondé de cette potentielle évolution. Il eut un petit rire lorsque sa nouvelle employée lui fit part d’un compte Instagram dédié au maire. « Je ne veux pas vous décevoir, mais le maire est loin d’avoir une vie palpitante. » Fit remarquer Camil en souriant légèrement. Et surtout, il n’était pas sûr du tout qu’il accepterait de se prêter au jeu. Il faudrait négocier âprement – mais si le succès était au rendez-vous, c’était le plus important. « Vous connaissez Human of New York ? » Demanda-t-il en récupérant son téléphone portable, qui était resté sur son bureau. Il ouvrit son application Instagram, et se mit sur la page officielle. Le principe était simple : des portraits d’individus, qui acceptaient de partager leur vie avec d’autres. Il tendit son téléphone à son interlocutrice, afin qu’elle puisse prendre connaissance du phénomène. « Je me dis qu’avec la diversité que l’on a à Brisbane, on pourrait trouver quelque chose de similaire à faire. » Il releva les yeux vers elle, prêt à échanger sur le sujet.
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Message(#)the elaborate story (deborah&camil) EmptyLun 25 Mar 2019 - 14:13

Debra était une femme qui savait parfaitement ce qu’elle voulait et surtout qui connaissait parfaitement son métier. Elle essayait de se montrer le plus clair possible dans ses intentions de changement, à l’affût de la moindre acceptation de la part de monsieur Smith, ou en tout cas une porte ouverte pour lui montrer qu’elle avait raison et qu’il avait bien fait de l’embaucher. Ça commençait par lui proposer l’entière refonte du site de la mairie pour lui donner un coup de jeune, des couleurs plus vives sans être criardes, garder un aspect professionnel en cassant le côté froid. Elle était satisfaite de la proposition qu’il lui faisait. Il semblait lui laisser carte blanche, dans les embauches tout du moins et ça, pour un web designer, c’était le pied total. Un sourire franc, d’une grande sincérité, étirait ses lippes. « Je vous montrerais un site test dans quelques semaines, fonctionnel, pour finir de convaincre les plus réticents. » Parce qu’elle était sûre de son coup, sûre de ses idées. Peut-être trop mais tant pis, elle était toujours entière dans ce qu’elle faisait, encore plus quand elle pouvait faire ce qu’elle voulait sans qu’aucune règle ne lui soit imposée. Sur ce projet, elle allait s’éclater et ça allait se ressentir, intimement convaincue qu’y mettre son cœur et ses tripes suffiront à rendre l’ensemble satisfaisant pour chacun. Résultat à voir dans quelques semaines…

C’était lorsqu’ils parlaient des avènements à venir que les choses se gâtaient. Ils étaient en désaccord complet, bien que toujours cordiaux. Il avait peur que les visiteurs soient décontenancés par un changement de design trop fréquent et mettait sur la table l’idée de faire un site par événement. Pour le coup, c’était presque un rire jaune qui se glissait entre les lèvres de la brune. « Je crois que vous ne vous rendez pas compte de l’ampleur de la tâche que ça représente. Sans vouloir vous offensez, je suis la community manager de la mairie, pas des événements en question. C’est aux organisateurs des événements de faire un site spécialement dédié à ça s’ils le souhaitent, certainement pas à nous. Notre job, mon job, c’est les mettre en avant pour valoriser la ville mais pas au point de faire leur taf. » Haussant les épaules, elle continuait sur sa lancée pour conclure : « Sans compter qu’en plus, on nous apprend très vite en école que les visiteurs sont davantage décontenancé face à une nouvelle ouverture de page avec un changement d’url que face à un nouveau design. Ils ont la sensation très rapide ne pas avoir cliqué au bon endroit et que ce n’est pas normal. Les faire aller sur un autre site, ce n’est pas ça qui va apporter de la visite sur le site de la mairie. Si vraiment ça vous fait flipper de changer le design trop souvent, rien ne nous empêche de choisir stratégiquement des événements bien espacés pour éviter de changer tous les quatre matins et d’annoncer les changements de design en amont sous forme de jeu sur les autres réseaux sociaux. » Quelques informations et astuces qu’elle avait apprises en école du web, parmi beaucoup d’autres qui faisaient qu’elle était au courant de ce qui plaisait ou non, de ce qui était susceptible de faire partir un visiteur ou de le faire rester.

Quant à l’idée d’un instagram pour le maire, il l’évinçait assez rapidement et pour le coup, la jeune femme était assez d’accord. Elle n’avait pas vraiment le temps de lui en notifier qu’il lui demandait si elle connaissait Humans of New York. « De nom seulement. » A vrai dire, Deborah et les Etats-Unis, ce n’était pas vraiment une grande histoire d’amour, ça ne l’avait jamais attiré plus que ça, bien plus éprise d’amour pour son pays natal à la verdure bien plus prononcée que ces foutues villes américaines, pompes à fric mondiales de fer et de béton. Naturellement, elle s’emparait du téléphone de Camil, défilant les photos, lisant quelques morceaux de légende. Le principe de l’instagram se révélait à elle assez rapidement. Découvrir la ville par ses habitants et leurs expériences. « Vous ne craignez pas que ça fasse redondance si on part sur ce principe ? » Debra n’avait jamais été fan de prendre des idées d’ailleurs pour les adapter à soi, bien que la pratique soit plus que courante aujourd’hui mais s’il pensait que ça pouvait marcher, pourquoi pas. « Ca demandera d’embaucher quelqu’un pour le faire en revanche mais si on a les financements pour ça, pourquoi pas. » disait-elle en lui rendant son téléphone et en relevant son regard vers le sien. Elle s’y perdait un peu, dans ses iris si claires. Quand bien même elle refusait le peu d’avances qu’il lui avait faites, elle ne pouvait pas nier le charme de l’homme qui lui faisait face… et ça se voyait terriblement à sa façon qu’elle avait de le regarder, bien malgré elle sûrement.


Dernière édition par Deborah Brody le Lun 29 Avr 2019 - 9:42, édité 1 fois
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Message(#)the elaborate story (deborah&camil) EmptyLun 1 Avr 2019 - 14:32

Alors qu’il écoutait les propositions qui émanaient de sa nouvelle recrue, Camil se félicita intérieurement de l’avoir choisie, elle plutôt qu’une autre. Il n’ignorait pas que certaines mauvaises langues, probablement jalouses, murmuraient que l’arrivée de Deborah n’était due qu’à une promotion canapé – ce qui était loin d’être le cas, puisque les insinuations de Camil n’avaient jamais débouché sur quelque chose de plus concret. Le politicien se reconcentra sur les paroles de son interlocutrice, et il constata avec une vraie satisfaction qu’elle était force de proposition et motivée, et c’était là deux qualités que l’Australien appréciait sincèrement. Il avait besoin d’avoir une équipe dynamique, volontaire, sur laquelle il pouvait se reposer. La communication n’étant pas son point fort, il avait besoin d’une personne compétente à ses côtés. Et pour le moment, même si Deborah n’était pas là depuis longtemps, elle ne l’avait jamais déçu. « Je vous laisse jusqu’à mi-Avril pour me présenter quelque chose. » Il avait une grosse réunion à la fin du mois prochain, et il comptait présenter ce nouveau projet à ce moment-là. Mais, en bon control-freak qu’il était, Camil tenait tout de même à voir le résultat quelques jours auparavant. Ainsi, s’il y avait des modifications à faire, Deborah aurait un peu de temps devant elle pour s’y consacrer. « Faites-moi un site attractif, et simple. Je vous laisse carte blanche pour les couleurs, mais évitez tout de même l’effet arc-en-ciel. » Après tout, il s’agissait tout de même du site de la mairie, pas d’un événement quelconque. Il devait être bien présenté, clair et concis, avec des liens et raccourcis bien pensés. Le sérieux s’imposait forcément.

« J’entends votre point de vue. Auriez-vous possibilité de vous mettre en contact avec les community managers des différents événements ? » Demanda le politicien. Ce qu’il voulait, c’était mettre en place une sorte de partenariat entre eux. « Comment envisagez-vous le site de la mairie, dans ce cas ? J’aime l’idée d’avoir un onglet événement, qui se décline avec un sous-onglet pour chaque événement. » Conscient que ce qu’il disait n’était pas forcément clair, il s’arrêta un instant pour s’assurer que son interlocutrice comprenait chacune de ses idées. « D’ailleurs, parlons-en, des réseaux sociaux : je reste persuadé que notre présence sur ceux-ci devrait être plus accrue. » Déclara-t-il, alors que ses doigts glissèrent automatiquement vers l’application Facebook de son téléphone portable. « Si on veut un public plus jeune, plus dynamique, ce sont ces biais-là que nous devons utiliser. Pas ce site, où ne viennent que les concitoyens à la recherche d’une information bien précise. » Ajouta-t-il. « Vous approuvez ? » Elle n’avait aucun pouvoir, mais Camil aimait l’idée de laisser ses collaborateurs s’exprimer. Les idées venaient de chacun, et toute chose était bonne à prendre, à dire.

Après avoir affiché la page officielle de Humans of New York sur sa page personnelle d’Instagram, l’Australien tendit son téléphone à sa collaboratrice. Alors qu’elle faisait défiler les photos et prenaient le temps de lire les légendes qui les accompagnaient, Camil se perdit dans la contemplation de ses jambes. Si proches, et en même temps si inaccessibles. Tous les appels du pied qu’il avait pu faire à Deborah étaient restés vain, mais il en fallait plus – bien plus – à Camil pour se décourager. Il reprit une certaine contenance au moment où l’Australienne lui faisait un retour sur cette page Instagram, délaissant momentanément ses envies d’évasion. « Je ne veux pas qu’on parte sur ce principe, je veux qu’on le décline. » Affirma le directeur du cabinet du maire de Brisbane. Pour lui, hors de question de risquer un procès ou une mauvaise publicité en copiant ce qui était déjà fait ailleurs. Humans of New York était un concept à part entière ; à eux de trouver celui qui ferait rayonner leur propre ville. « Ce que je veux qu’on montre, c’est que le succès est possible à Brisbane. La ville regorge d’entreprises florissantes, de directeurs jeunes et dynamiques, de personnalités marquantes. Il faut les mettre en avant, et laisser entre que Brisbane est la ville de tous les possibles. » Déclara le politicien. Plein d’ambition, lui ? Si peu. Camil n’avait jamais pu rester en place : il en avait toujours voulu plus. Plus d’argent, plus de reconnaissance, plus de femmes, plus de pouvoir – comme s’il avait eu une revanche à prendre sur la vie, et ses origines modestes. Il était fier de ce qu’il était devenu, de ce qu’il avait accompli. Fier d’avoir gravi les échelons sans aucune aide, même s’il avait dû s’échiner à la tâche. « Qu’en pensez-vous ? » Demanda-t-il en relevant les yeux vers sa collaboratrice. Il eut un petit sourire amusé en constatant qu’elle n’était plus franchement dévouée à leur conversation. « Mademoiselle Brody, vous ne pouvez décemment pas me regarder de la sorte alors que vous refusez d’aller boire un verre en ma compagnie. » Déclara-t-il en arquant un sourcil. Prise en flagrant délit ? Peut-être bien. Mais Camil, ça le faisait plus rire qu’autre chose. Il aimait bien les challenges, et Deborah Brody en était un qui lui plaisait particulièrement.
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Message(#)the elaborate story (deborah&camil) EmptyLun 6 Mai 2019 - 12:48

Elle hochait simplement la tête à ce qu’il disait. Il voulait avoir un site test fonctionnel pour la mi-avril, il allait l’avoir. Le délai était relativement raisonnable, elle allait y arriver, quitte à glisser quelques soirées pour bosser dessus et peaufiner les détails. Elle voulait que tout soit parfait. On pourrait croire que c’était simplement pour le plaisir du travail bien fait mais pas que… elle voulait écraser les mauvaises langues de ses compétences et bluffer son petit monde pour les faire taire. Les bruits de couloir, elle les entendait. Parce qu’elle n’était jamais en tailleur, parce qu’elle parlait parfois mal avec un langage frôlant le charretier, parce qu’elle n’hésitait pas à ouvrir sa gueule quand quelque chose ne lui plaisait pas alors qu’il était monnaie courante ici de s’écraser, on disait d’elle qu’elle n’avait pas sa place entre ces murs. Si certaines femmes auraient fait de ces chuchotements dans leurs dos, des excuses pour se morfondre et se confondre en excuses avant de rentrer dans les rangs, ce n’était pas le genre de Debra qui les prenait comme un tremplin, une motivation de plus pour leur prouver le contraire et leur montrer qu’elle n’avait pas besoin d’être quelqu’un d’autre qu’elle-même pour avoir sa place ici et réussir comme tout à chacun. Cette opportunité d’avoir les commandes sur un site entier aussi important que celui de la mairie était une occasion en or. « Je peux faire ça oui. L’idée est plus faisable et sûrement moins perturbante pour les visiteurs du site. » qu’elle disait concernant le fait de se mettre en contact avec les organisateurs des évènements à venir ainsi que pour l’idée d’un menu où l’onglet évènement ouvrait des sous onglets pour chaque évènement. Elle comprenait très bien ses désirs et elle comptait bien l’intégrer au site test de la mairie pour lui montrer qu’elle avait beau avoir ses propres idées, elle était aussi parfaitement capable de les mettre de côté pour écouter et réaliser celles des autres et notamment les siennes.

« Oui, il est nécessaire et urgent d’être plus présent sur les réseaux. » Elle l’avait vu cliquer sur l’application Facebook et une réflexion la démangeait fortement. En principe, elle l’aurait dite sans réfléchir.  En pratique, elle ne se gênait pour la dire certes mais elle arrondissait les angles. « Mais si je peux me permettre, si vous voulez attirer les jeunes, il est davantage judicieux de passer par Instagram voire TikTok et non Facebook. Facebook a été délaissé, on y retrouve davantage de personnes… de votre âge que des minots de vingt ans. » Est-ce qu’elle venait indirectement de dire qu’il avait passé l’âge de faire partie de la catégorie des jeunes ? Oui mais en soi, elle approuvait totalement ce désir d’être plus présents sur les réseaux que sur le site de la mairie, c’était une évidence, bien que du côté de la brune, elle comptait bien jouer de stratagèmes en utilisant aussi les réseaux pour augmenter les visites du site. Du 2 en 1, de quoi les appâter, les rendre curieux pour les pousser à cliquer, tout simplement.

Tout comme les jambes de Debra appâtaient les iris de Camil. Si elle était trop occupée à regarder la page Instagram de Humans of New York, elle avait bien conscience que d’être si proche de lui, presque assise sur son bureau, les jambes mises en valeur par ses talons et par sa jupe, ça n’arrangerait en rien leurs affaires. C’était presque devenu un jeu entre eux et elle y jouait un peu trop. Quand il lui expliquait ce qu’il voulait faire du potentiel nouveau compte Instagram de la mairie et plus largement de la ville, elle se perdait entièrement dans sa contemplation. Les oreilles attentives mais l’esprit un peu ailleurs, elle ne pouvait nier le charme qu’il dégageait. Quand il relevait les yeux vers elle, il la surprenait en pleine admiration et en profitait pour la rappeler à l’ordre… mais pas sur son boulot, bel et bien sur son refus de boire un verre avec lui alors qu’elle était déjà indéniablement attirée par lui. Instinctivement, son regard fuyait le sien, elle se mordait un peu l’intérieur de la joue, presque honteuse d’avoir été prise sur le fait… oui, presque, seulement parce qu’elle n’était pas la petite ingénue qu’il avait cru et qu’en conséquence, elle avait tout de même un peu de répartie. « Touchée. Sachez seulement que je me met à votre niveau. Si vous vous autorisez à clairement me mater à la moindre occasion qui se présente, je ne vais pas gêner pour en faire autant. » Sourire amusé, presque taquin, elle lui révélait à la fois qu’elle savait parfaitement qu’il posait ses yeux régulièrement sur elle et que par la même occasion, ça ne la dérangeait pas plus que ça. A vrai dire, c’était même plutôt flatteur. « J’aime beaucoup l’idée de mettre en avant les entreprises et leur personnel, ça peut être une excellente idée. Je ferais quelques recherches en amont pour recenser les sujets les plus intéressants et évaluer le potentiel de l’impact. Ça rendrait la ville plus dynamique qu’elle ne l’est déjà. » Revenir sur le plan professionnel, il fallait mieux avant que l’un ou l’autre ne s’égare. La ville était déjà connue pour son aspect touristique et pour ses activités festivalières régulières et elle trouvait l’idée intéressante de la rendre attractive sur une nouvelle facette.

Ils auraient pu continuer à discuter si seulement quelqu’un n’avait pas frappé à la porte. Il fallait s’y attendre. Si elle avait été conviée à lui faire un rapport du déroulé de sa matinée, il était fort probable qu’elle n’était pas la seule à devoir le faire. L’entretien allait bientôt s’écourter, tout du moins elle imaginait mal Camil faire attendre la personne derrière la porte de longues minutes. Tout ce que Deborah savait c’est que la dite personne n’allait pas entrer tant que monsieur Smith ne lui donnerait pas l’ordre, un instant dont elle profitait. « Ça fait beaucoup de choses à voir ensemble et ces quelques coups à la porte prouvent que votre temps est compté. Si vous voulez vraiment m’offrir un verre en prétextant le contexte professionnel, c’est le moment ou jamais. » Elle lui laissait une porte ouverte… ne pas s’égarer ouais bien sûr… elle prenait le risque malgré tout ce qu’elle avait dit avant cela, malgré tous les refus qu’elle lui avait mis jusque-là, bien que peu nombreux mais catégoriques. Qu’est-ce qu’elle craignait de toute façon ? Pas grand-chose.

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Message(#)the elaborate story (deborah&camil) EmptyMer 8 Mai 2019 - 14:45

Le politicien hocha légèrement la tête, alors que l’Australienne acceptait de faire une refonte totale du site de la mairie. Il en était le premier ravi ; il avait longuement milité pour un peu plus de modernité. « Une fois que ceci aura été mis en place, on étudiera pendant un moment le comportement des personnes naviguant sur le site. » Déclara Camil, bien décidé à prouver aux membres du Conseil que toutes les actions qu’il entreprenait n’étaient pas dénuées de sens. Mieux encore, elles étaient nécessaires et efficaces. « Comme vous aurez construit le site, vous me semblez être toute désignée pour poursuivre ce travail. » Ajouta le politicien, prêt à donner plus de responsabilité à sa collaboratrice si elle l’acceptait. Ce serait aussi, pour elle, une occasion de faire taire les langues bien pendues qui avaient tendance à baver sur son passage. Il n’ignorait aucunement les bruits de couloir, mais il préférait ne pas y accorder d’importance – notamment pour éviter de mettre Deborah dans une mauvaise posture. S’il prononçait le moindre mot, que ce soit pour la défendre ou pour l’incriminer, le pire serait à venir pour elle. Alors, il optait pour l’indifférence. C’était plus facile. « Mais nous en reparlerons au moment voulu. » Précisa-t-il, conscient que le temps filait à grande vitesse.

« Je vais essayer de faire entendre cette idée au Conseil. » Déclara l’Australo-Américain en hochant légèrement la tête. Il savait que ce ne serait pas facile ; la plupart des membres avaient une soixantaine d’années bien tassées, et étaient réfractaires à toute forme de modernisme et de changement. Camil s’était souvent demandé si ce manque de coopération était dû à de la bêtise, ou à la peur profonde d’accepter les profonds bouleversements de la société.  « Vous frôlez l’impertinence, Mademoiselle Brody. » Déclara le politicien, alors que sa nouvelle employée lui faisait remarquer qu’il n’était plus tout jeune. Il avait passé la quarantaine il y a plus d’un an, et très franchement, ça ne l’avait jamais chamboulé. Bien au contraire : plutôt que se morfondre, il avait préféré célébrer dignement l’événement, invitant la moitié de la haute société de Brisbane chez lui. La soirée avait été mémorable, et aujourd’hui encore, on lui en parlait comme étant l’une des meilleures soirées jamais organisées. L’alcool avait coulé à flot, et la débauche avait été la seule règle de la soirée. Lui-même en gardait un souvenir mémorable. « L’âge n’est pas qu’une question de chiffre. J’espère que le temps vous apprendra cette leçon. » Ajouta le politicien en souriant. La remarque de sa collaboratrice ne l’avait aucunement blessé ; à vrai dire, il s’en fichait royalement. Les applications dont elle pourrait se servir ne l’intéressait guère ; tant qu’elle mettait du cœur à l’ouvrage, et que le projet était un succès, ça lui conviendrait.

« Si vous vous mettiez réellement à ma hauteur, sachez que vos yeux glisseraient plus bas. » Dit-il, poussant le vice jusqu’à lui faire un clin d’œil. Il n’avait aucun problème à assumer le fait qu’il se rinçait l’œil – et encore moins à avouer qu’il n’était pas indifférent aux atouts qu’elle possédait. Comment aurait-il pu en être autrement, d’ailleurs ? Ils se tournaient autour depuis longtemps, sans pour autant l’admettre à voix haute. Les regards brûlants qu’il posait parfois sur l’Australienne ne trompaient personne, et certainement pas la principale concernée. Dépasser le stade de la camaraderie avec Deborah n’était plus une simple idée qui trottait dans la tête de Camil – c’était devenu un objectif. Il savait que sa collaboratrice n’était pas indifférente à ses charmes. Mieux encore, ils avaient désormais posé cartes sur table : chacun était donc au point quant aux intentions de l’autre.  « Parfait. N’hésitez pas à vous rapprocher du service des ressources humaines. » Suggéra l’Australien. « Ils ont de nombreux contacts, et pourraient peut-être vous faciliter la tâche. »

Quelques coups secs, frappés à la porte, vinrent les interrompre. Camil regretta sincèrement d’être ainsi perturbé, alors que pour une fois, tous deux semblaient être sur la même longueur d’onde. Il allait mettre fin à leur petit interlude lorsque Deborah reprit la parole et lui fit une proposition en or. Refuser ne lui traversa pas l’esprit. « Demain soir, 21h, Canvas. » Déclara simplement l’Australien. Un long regard échangé avec son interlocutrice fit office d’accord tacite. Les lèvres de Camil s’étirèrent en un sourire. Il attendait le lendemain avec une impatience non feinte. Deborah se redressa, et rassembla ses affaires. Cela lui prit une poignée de secondes, au cours desquelles le directeur de cabinet s’octroya un examen visuel complet, sans chercher à le dissimuler. Sa collaboratrice s’éloigna en direction de la sortie, et il la soupçonna pendant une fraction de seconde d’accentuer son roulement de hanche – ce qui ne manqua pas de capter le regard incisif de Camil. « Mademoiselle Brody ? » Il l’interpella avant qu’elle ne s’éclipse définitivement de son bureau. « Soyez sans crainte. Il y a certains moments où je sais parfaitement prendre mon temps. » Il n’épilogua pas : l’imagination de son interlocutrice n’avait qu’à faire le reste. Un sourire narquois glissa sur ses lèvres, alors qu’il la libérait. « Vous pouvez disposer. » Son prochain rendez-vous pouvait commencer.
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