Le yin et le yang. Le sage et l'effronté. Voici comment tu définirais ton amitié avec Stephen. C'était au lycée que vous vous êtes connus. Tous les deux membres de l'équipe de football. Bien que vous êtes totalement l'opposé l'un de l'autre, vous vous êtes tout de suite entendu. Les meilleurs amis du monde. Toujours à faire passer l'autre avant toute autre chose. Même avant les filles parfois. Toute fois, ça ne vous empêche pas d'avoir eu pas mal de conquêtes. Enfin surtout toi. Du côté des filles, là aussi Stephen et toi êtes radicalement opposés. Lui, le grand romantique. La preuve est là : il a été marié. Toi ? Casé juste une fois. Et en plus, cette relation t'as brisé le coeur. Depuis, tu t'interdis de tomber amoureux. Jusqu'à présent, ça a bien fonctionné. Mais pour combien de temps encore ? Tes aînés sont en couple avec un ou deux enfants même. Toi ? Rien du tout. Pas une femme qui t'attend à la maison. Même pas un chien ou un chat. Pour le moment, cette situation ne te dérange pas. T'aimes bien ta solitude. Tu ne te sens pas prêt à être en couple. Pas maintenant. Même si la plupart des mecs sont déjà casés, et avec un ou deux enfants, à trente ans, toi tu n'en ressens clairement pas le besoin. Ni même l'envie. Être père t'effraie plus qu'autre chose. Tu ne te vois clairement pas changé une couche ou donner le biberon. Ce n'est pas le genre de choses que tu confies à ton meilleur ami. Non pas par manque de confiiance. Simplement parce que t'es pas le genre de mec à te confier aux autres. Même pas à Stephen. Tu détestes parler de toi. Tu ne supportes pas être le centre de l'attention. Alors, tu ne dis rien. Tu gardes tout pour toi en général. Aujourd'hui, t'as décidée de passer la fin d'après-midi avec ton meilleur ami. Depuis que vous travaillez tous les deux, il est difficile de faire coïncider vos emplois du temps. Autrefois, vous passiez quasiment tout votre temps libre ensemble. Aujourd'hui, ces moments sont devenus rares. Quelques messages textes échangés. Un ou deux appels de quelques minutes chacun par semaine. Malgré tout, votre amitié n'a pas bougé d'un pouce. Du moins en apparence...
Petit tour de terrain. Petite séance de sport entre meilleur ami. Le sport c'est grâce à lui que vous vous êtes connus. Le sport à toujours fait partis de vos vies. C'est important de faire du sport un minimum. Stephen et toi, vous travaillez un peu pour la même chose. Pour le bien-être de la personne. Vous vous complètez parfaitement dans tous les domaines. Même dans le travail. C'est fou quand même. Bref. Après une bonne séance de sport, vous vous allongez par terre. C'est le moment de discutez. Ça fait tellement longtemps que vous ne vous êtes pas retrouvés juste tous les deux. Il a dû s'en passer des choses dans sa vie depuis le temps. Tu le jalouses un peu. Il a la chance de voir ta soeur quasiment tous les jours. Si ça se trouve, ils disent pleins de mal de toi. Ils se passent toujours dix millions de films dans ta tête. "c'est cool de se retrouver non ?! C'est difficile de trouver un moment pour se voir. A un moment, j'ai même pensé que tu me fuyais." Et puis soudainement, tu te souviens avoir croisés Nephtys l'autre jour à son cabinet. Apparemment, ils se le partagent. Étrange. En sachant qu'ils sont sortis tous les deux autrefois. "mais dis dont, t'aurais pas un truc à m'dire toi ? Tu m'fais des cachotteries toi maintenant ? Jsavais pas que Nephtys bossait avec toi au cabinet ?" Demandes-t avec une grosse pointe de cuirosité. T'es pas dupe. Tu sais bien qu'il va te demander où t'en es côté coeur. Mais pour le moment, c'est toi qu'à demander en premier.

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Stephen avait perdu l'habitude de se rendre à la salle de sport depuis qu'il avait ouvert son cabinet. Ses journées commençaient trop tôt, terminaient trop tard, et étaient comblées par d'autres rendez vous ça et la. Il passait une majorité de ses weekends à grappiller quelques moments avec sa fille, et le reste de son temps était consacré à ses proches. Leah, Rebecca, Phoebe lorsqu'elle était bien lunée, Alfie parfois. Il avait laissé de côté les sorties running et les matchs de football en passant à l'âge adulte, et désormais, ses séances de sport se déroulaient en majeure partie au cabinet, lequel était déjà bien équipé en matériel sportif même si ses patients ne mesuraient pas plus d'un mètre vingt.

Lorsque Logan lui avait proposé de se rendre dans l'immense salle de Logan City, le brun n'avait pas hésité longtemps. Le duo s'était quelques peu perdu de vue ces derniers mois. Entre le cancer qui avait emporté Rachel et le coma dans lequel avait été plongé Leah ; ni l'un ni l'autre n'avait eu les épaules suffisamment larges pour gérer ces deux drames. Ils avaient empruntés deux chemins différents. Stephen en voulait à Logan de ne pas avoir été là, et sûrement que la réciproque était vraie elle aussi, même si le kinésithérapeute avait pris en charge la rééducation de la petite dernière des Baumann alors même qu'il n'avait pas encore tout à fait repris le travail. Si aujourd'hui, la brunette avait cette place particulière dans sa vie, à l'époque, il se demandait bien pourquoi il avait accepté de lui venir en aide alors que Logan brillait par son absence. Il lui avait fallu du temps avant de concevoir que Rachel était décédée et qu'il n'aurait de toute façon rien pu faire, que Leah était bien vivante, entourée de tuyaux et brisée de fractures et qu'elle avait davantage besoin de son frère à ses côtés que de lui pour pleurer son deuil. Stephen tentait doucement de passer au dessus de toute cette amertume qu'il avait accumulée en acceptant de renouer contact avec Logan, mais cette situation était encore moins évidente depuis que Leah et lui avaient décidé de passer à l'étape supérieure. Stephen ne savait pas exactement dans quoi il s'embarquait avec la jeune femme, même si dans les faits, ils faisaient plus que partager un appartement, des voyages et quelques sorties. Au fil des mois, elle était passée d'un rendez vous hebdomadaire, à une amie, puis à une colocataire, et maintenant à ce qui ressemblait de plus en plus à une copine en bonne et due forme. Il aimait être avec elle, elle l'apaisait même si sa maladresse le rendait complètement dingue et que sa propre famille mettait son nez dans leur histoire comme s'il était un adolescent qui présentait sa première petite amie. Ne restait plus qu'à convaincre Logan de les laisser vivre leur début d'idylle tranquillement .... et l'informer par la même que sa courte histoire avec Carter était à reléguer au placard. "C'est cool de se retrouver non ? C'est difficile de trouver un moment pour se voir, à un moment j'ai même pensé que tu me fuyais." Séance de sport terminée ; Stephen bénissait le ciel d'avoir inventé l'air conditionné. Alors que le duo retrouvait contenance en s'épongeant le visage, Logan venait de prendre la parole, provoquant chez le brun un froncement de sourcils. "Non... non. C'est assez le rush en ce moment, depuis que je suis rentré du Cambodge, les rendez vous s'enchaînent et j'ai pas mal d'administratif en retard." qu'il se justifiait tant bien que mal. En vérité, depuis qu'il était rentré, Stephen avait effectivement cherché à éviter Logan tant il se sentait incapable de mentir plus longtemps sur la nature de sa relation avec Leah. Qu'importe. Heureusement pour lui, son ami bifurquait vers un autre sujet un tantinet moins glissant. "Mais dis donc, t'aurais pas un truc à m'dire toi ? Tu m'fais des cachotteries ? J'savais pas que Nephtys bossait avec toi au cabinet." Ah. Rejetant à ses pieds la serviette qu'il venait d'utiliser, Stephen s'emparait d'une bouteille d'eau qu'il vidait de moitié, le temps de trouver quelque chose à formuler qui ne pousserait pas le Logan qu'il connaissait à se faire des plans sur quelque chose qui était purement platonique. Nephtys et lui étaient collègues, rien de plus. Fut il un temps où elle avait été l'amour de sa vie, la future mère de ses enfants et l'équivalent d'une divinité sur le sol australien ; mais ce temps remontait à presque quinze ans maintenant. Aujourd'hui, les deux étaient amis rien de plus. "Elle est venue me rejoindre cet été... je pensais que tu savais. Mais c'est pour le boulot. On travaille ensemble, nos deux activités nous le permettent et le cabinet était trop grand pour moi tout seul." qu'il lâchait dans un haussement d'épaules. "Et toi alors ? Qu'est ce que ça donne côté filles ?" La vie sentimentale de Logan avait toujours été un gigantesque bazar, si bien que Stephen tentait tant bien que mal de glaner des éléments qui lui permettraient de gagner du temps face à l'annonce qu'il avait à lui faire.

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La distance est celle qui te fait comprendre quand une personne est nécessaire dans ta vie. Parfois, lorsque t'es seul dans ta chambre, il t'arrive de penser à ta vie d'avant. À ta vie d'adolescent. Tout te semblait plus simple à l'époque. Autrefois, ton seul problème c'était de savoir si vous alliez gagner votre match ou non. Aujourd'hui, cela te semble si loin de tes soucis actuels. Quand tu penses à ton adolescence, la première personne à qui tu penses c'est Stephen. C'est avec lui que t'as passé la plus grande partie de ton temps à l'époque. Jeux vidéos, sortie en boite ou dans les bars, les matchs auxquels vous participiez ensemble. Aujourd'hui, tout cela semble si loin. Tu sais très bien que tu as été un bien piètre meilleur ami. Tu n'as pas été suffisament présent pour Stephen lorsqu'il a perdu sa femme et qu'on lui retiré la garde de sa fille. C'est à ce moment-là que Leah fut plongé dans le coma. Ça a été un réél coup de massue que tu t'ai pris en pleine poire. Tes journées, tu les passais pratiquement au chevet de ta cadette. La colère, la tristesse... T'es passé par toutes les étapes. Tu n'as jamais su comment surmonter cela. Avant le drame qui a frappé ta soeur, tu n'avais jamais mis les pieds dans un hôpital. Le moins que tu peux dire c'est que ces murs blancs et cette odeur de mort te déplaisent au plus haut point. Avant les drames qui vous ont touchés, Stephen et toi, tu pensais qu'il était impossible de vous éloigner. Comme quoi, il ne faut jamais dire jamais. Vous vous êtes éloignés. Vos chemins se sont séparés. En revanche, cela ne veut pas dire qu'ils ne vont pas se recroiser à un moment donné. Stephen est ton meilleur ami. Tu ne veux pas le perdre. T'as besoin de lui auprès de toi, tout comme lui a besoin de toi. Stephen te manque. Vos moments de complicité te manquent aussi. Tu ne sais pas comment le lui dire. Peut-être que lui n'en a plus rien à faire de toi et qu'il t'en veux terriblement. Après tout, sa femme est décédée. Ce n'est pas rien tout de même. Ta soeur a eue la chance de s'en sortir à l'inverse de la défunte femme de Stephen. Tu n'as jamais été doué pour avouer ce que tu ressentais aux autres. Ni à ta famille, ni à tes amis. Ouvrir ton coeur est une chose difficile pour toi. Une fois, tu l'as fait. Et la personne t'as brisée le coeur en mille morceaux. Il t'as fallut des mois pour t'en remettre. Avant, t'étais le genre de mec à planifier tes journée. Aujourd'hui, mis à part pour le travail, tu ne planifies rien. Tu vis au jour le jour sans savoir de quoi demain sera fait.
Assis sur le sol, Stephen à côté de toi, tu reprends ton souffle. Cette séance t'as clairement fait du bien. Tu as, bien évidemment, lancé la conversation avec une petite blague. Mais cela n'a pas fait rire, ni même sourire, ton meilleur ami. D'un coup, tu regrettes d'avoir pris le ton de l'humour. C'était sûrement pas la meilleure chose à faire. "Ouais jcomprends. C'est cool d'être son patron mais l'administration, c'est tellement chiant !" Et tu sais de quoi tu parles. Pour ton travail, la paperasse, c'est toujours au dernier moment. Du temps où tes parents étaient encore en ville, ta mère te filait un coup de main. Depuis qu'ils sont en retraite et qu'ils font le tour du monde, tu es livrés à toi-même. C'est juste une question d'organisation. Tu ne sais toujours pas comment amener le sujet que tu souhaites aborder avec lui sur le terrain. Alors, tu optes pour un sujet futile au possible. Preuve encore que tu as manqué à ton devoir des meilleurs amis. Tu n'étais même pas au courant que son ancienne petite amie était devenue sa colocataire au cabinet. Parfois, t'as envie de te foutre des claques. Non pas que les problèmes de ton meilleur ami ne te préoccupe pas, loin de là. Mais c'est toi. Comment expliquer .. C'est comme ça que tu fonctionnes. Mais, sérieusement, l'envie de te foutre une baffe, là tout de suite et maintenant, te démange au plus haut point. Réponse qui ne demande aucune précision supplémentaire. Tu ne dis donc plus rien et finit de vider ta bouteille d'eau. C'est au tour de Stephen de te poser des questions. Contrairement à lui, ta vie sentimentale n'a jamais été très glorieuse. En couple une seule fois, cela t'as servis de leçon. On est pas prêt de t'y reprendre au fait de tomber amoureux. Pour le moment, tu t'amuses. Tu profites de la vie en accumulant quelques conquêtes dans ta vie. Sur ce point-là, aussi, Stephen et toi êtes complètement différents. "tu m'connais non ? J'ai pas envie de me caser pour faire comme tout le monde ou rentrer dans la norme. Jprofite de la vie, jm'amuse. Jsuis navré mais c'est pas demain que tu pourras assister à mon mariage." Et tu te demandes même si tu te marieras un jour. C'est vraiment pas un truc qui te tente plus que ça. On a pas besoin de se marier pour s'aimer. Mais rien ne dit que tu ne changeras pas d'avis un jour ou l'autre. On sait jamais si le grand amour te tombe dessus. Pour le moment, c'est loin d'être le cas. Tu sens bien que Stephen a quelque chose sur le coeur. Tu le lis sur le visage. Il ne faut pas oublier que Stephen et toi, vous vous connaissez depuis des années et que vous n'avez aucun secret. Ou presque en tout cas. "Ecoutes Stephen, je suis navré de ne pas avoir été présent pour toi au décès de ta femme .. J'ai totalement merdé. Dire désolé ne changera rien, ça n'effacera rien non plus .. Et puis, j'ai aucune excuse de toute façon. J'espère juste Est-ce que tu crois qu'on peut essayer d'arranger les choses .. ? Fin jsais pas.." Il va vraiment falloir que tu travailles ce côté sentimental. T'arrives pas à dire que t'as sur le coeur. Généralement, tu gardes tout pour toi jusqu'à ne plus pouvoir encaisser.

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D'aussi longtemps qu'il s'en souvienne, Stephen n'avait jamais été quelqu'un d’exubérant. Toujours dans les clous, avec des objectifs nets et bien définis. Le cabinet qu'il avait ouvert n'était que la suite logique de la vie qu'il s'était imaginée. "Ouais j'comprends, c'est cool d'être son propre patron. L'administration c'est tellement chiant." L'administratif, oui. C'est pour ça qu'il avait engagé Phoebe à mi-temps lorsque les formalités s'entassaient. Gérer un planning de rendez vous il savait faire, mais pour tout ce qui concernait le juridique, son aide n'était pas de trop. Si au début il avait relégué cette partie ci à sa mère, cette dernière lui avait rapidement rappelé qu'elle n'était pas sa secrétaire et qu'il fallait qu'il se gère de ses propres ailes. Aujourd'hui encore elle lui reprochait d'avoir cédé à la facilité en embauchant quelqu'un. Il s'en foutait bien. Wanda était de ces mères poules qui n'étaient pas capables d'en vouloir bien longtemps à leur unique enfant. Stephen s'était toujours senti enfant roi chez lui, et trente ans plus tard, ce ressenti n'avait pas changé. "... c'est pour ça qu'on a une secrétaire. Tu devrais essayer." qu'il soufflait dans un demi sourire avant de reposer la serviette éponge à ses pieds. Logan  aussi devait composer avec pas mal de paperasse. Du moins, il supposait. Stephen avait une vision très -trop- pragmatique des choses lorsqu'il était question du travail. Dans la profession de son ami, tout ce qui retenait son attention était le sport et non les heures d'administratif qui en découlaient forcément.

Par la suite, la discussion se fit plus légère .... du moins pour lui. Stephen avait demandé comment se déroulait la vie sentimentale de Logan dont il savait pertinemment que l'engagement n'était pas sa principale vertu. Il ne s'attendait pas à ce qu'il ne lui réponde un : "Tu me connais non ? J'ai pas envie de me caser pour faire comme tout le monde ou de rentrer dans la norme. Je profite de la vie, je m'amuse. Je suis navré mais c'est pas demain que tu pourras assister à mon mariage." que Stephen tempérait d'un vague mouvement du bras. "Je voulais juste savoir si t'avais de nouvelles anecdotes ... je m'attends pas à ce que tu m'annonces ton mariage." Haussant doucement les épaules, il laissait un sourire étirer ses lèvres avant de le laisser retomber aussi sec. "Écoute Stephen, je suis navré de ne pas avoir été présent pour toi au décès de ta femme ... J'ai totalement merdé. Dire désolé ne changera rien, ça n'effacera rien non plus ... et puis j'ai aucune excuse de toute façon. J'espère juste que .. est ce que tu crois qu'on peut essayer d'arranger les choses ... ? 'fin j'sais pas." Jamais au grand jamais personne ne s'était risqué à lui parler de Rachel d'une façon aussi directe, et même si Logan était Logan ; son meilleur ami, presque un frère pour lui, Stephen ressentait comme un poing qu'on lui aurait balancé en pleine poitrine. Sa mâchoire s'était blanchie, son corps s'était raidi un instant. Il avait du bien se passer une dizaine de secondes avant qu'il ne réponde quelque chose. Passé le choc de se voir rappeler sa condition de veuf au cours d'une conversation banale, c'était surtout le fait que Logan n'ait pas été présent pour lui qui le fit vriller. Comment osait il ? " .... qu'est ce que je suis censé répondre à ça ? Tu veux qu'on se voit pour courir, on se voit pour courir. J'ai pas envie de parler de ça maintenant." qu'il lâchait pour couper court à cette discussion, une amertume au fond de la gorge.

C'est idiot. Ce sentiment frustrant qui te démange à chaque fois que tu aperçois ton ami passé. Être un ami tout ce qu'il y a de plus banal pour Stephenest très difficile à accepter. Pourtant, c'est bien ce que vous êtes désormais. Cela fait un très – trop – long moment que ça dure maintenant. Fort heureusement, vous continuez à vous adressez la parole à vous voir mais, clairement, ce n'est plus du toute la même complicité qu'au secondaire. Terminé les confidences. Amis, l'êtes vous encore ? Que dire à Stephen après la monstrueuse erreur que t'as commise ? Que t'es désolé ? Désolé de t'être comporté comme le dernier des crétins ? Parce que, soyons honnête, c'est ce que tu es. Un crétin par excellence. S'il y avait le prix du plus mauvais meilleur ami, tu gagnerais la palme d'or. C'est certain. Parfois, il t'arrives de penser que Stephen se portera mieux sans toi. Et puis, quand tu repenses à tout ce que vous avez traversés à deux, tu ne peux pas te résoudre à perdre ton meilleur ami. Il faut que tu te battes pour sauver votre amitié. Que tu te battes pour retrouver cette complicité qui vous unissez à l'époque. Un lien si fort qui paraissait presque indestructible qui, aujourd'hui, est réduit à une amitié banale. Bien des choses vous opposent avec Stephen. T'es le genre de mec un peu tête brûlé. Lui, il est l'inverse. Les contraires s'attirent comme dirait la célèbre expression. Il y a quelques jours, t'as fait un pas vers lui. Tu lui a proposé de passer un moment ensemble. Sur le coup, tu ne savais pas trop s'il allait accepter. Malgré la distance entre vous, il vous arrive encore de passer quelques soirées ensemble. Devant un match par exemple. Mais ça devient de plus en plus rare. C'est tellement dommage de gâcher une amitié aussi bêtement. C'est donc après votre séance de sport assez intense que vous retrouvez assis par terre, à parler de banalité. C'est si triste de voir ça. Ça te donne presque envie de pleurer. Il est rare de te voir pleurer. Ça doit bien faire au moins dix ans que tu n'as pas versé de larmes. Tu gardes tout pour toi. T'encaisses jusqu'à ne plus pouvoir. Jamais tu ne pleures. Tu t'énerves, tu tapes dans tout ce que tu trouves mais jamais tu ne pleureras. Pleurer, c'est pour les faibles. Et tu refuses une quelconque faiblesse à qui que ce soit. Même à tes amis ou ta famille. Mais ça, c'est un autre débat. "j'essaierais ouais. Jmettrais sur une annonce dans le journal ou sur facebook !" Réponds-tu avec une petite lassitude dans la voix. Non pas que la compagnie du jeune homme t'ennuie. C'est plutôt cette conversation qui t'ennuie. Tu soupires et attrapes ta bouteille d'eau. Tu la vides quasiment jusqu'à la moitié. Faire du sport aussi intensément t'as l'habitude. Il te faut ta dose quotidienne autrement tu ressens un manque. Le sport c'est un peu comme la drogue en fait. On pourrait croire que donner des cours à longueur de journée te fatigue mais pas du tout. Ça te donne encore plus de punch.
Stephen te connait bien. Il sait que ta vie sentimentale est de très loin idyllique. Tu n'as été qu'une seule fois en couple. Pour le reste, tu préfères draguer les jeunes femmes lors des différentes soirées auxquelles tu te rends. Aucune attache. Jamais. Jusqu'à présent ça a toujours fonctionné. Il n'y a qu'une seule fille que tu veux. Malheureusement, c'est loin d'être aussi simple que cela. Mais quelle relation amoureuse est simple de nos jours ? On est pas dans le monde des bisounours. T'expliques donc brièvement à ton ami qu'être en couple mais clairement pas envisageable pour toi pour le moment. "Des anecdotes ? Du genre combien d'filles j'ai rencontré dernièrement ? Quelques unes. Toutes plus banales les unes que les autres. Y'en a pas eu qu'à su pénétrer mon coeur." Et c'est très bien comme ça. T'as pas envie d'être en couple pour faire comme tout le monde. Ta vie te va très bien comme ça pour le moment. En moins de temps qu'il en faut pour le dire, tu viens de mettre encore plus en péril ta relation avec Stephen. Tu as osé parler du sujet le plus sensible pour le jeune garçon. Franchement, tu la mérites ta palme d'or du plus mauvais meilleur ami. Il va afalloir la créer pour toi si tu continues d'enchainer les boulettes avec Stephen. T'es pas du tout surpris par la réaction de ton meilleur ami. Un silence de mort s'est de nouveau installé entre vous. T'as certainement dû encore plus creuser le fossé qui vous sépares aujourd'hui. Bravo Logan ! Bravo ! En même temps, s'il t'avais offert une accolade amicale, t'aurais trouvé cela extrêmement bizarre quand même. Si la situation était inversé, tu n'aurais pas aimé qu'i te parle de ta femme décédée. Ne fais pas aux autres ce que tu ne veux pas que l'on te fasse. Ta mère te l'as assez souvent répétée pourtant. "ce n'est pas que pour courir que j'ai voulu qu'on s'voit. Jsais bien que tout est de ma faute mais jtrouve tellement ça idiot qu'on n'soit plus amis comme avant. Enfin, ça m'bouffe moi .. C'est pas un truc que jdis très souvent mais .. tu m'manques !" La bombe était lâchée. Tu joues carte sur table avec lui. T'es pas dupe. Il va falloir des mois et des mois pour reconstruire une amitié comme celle que vous aviez autrefois. Encore faut-il que Stephen le veuille. Ce dont t'es moins sûr. Tu jettes ta bouteille d'eau vide sur ta serviette et t'allonges entièrement sur le sol. Yeux rivés sur le plafond, tu sens que ton coeur se serre dans ta poitrine. T'as l'impression que quoi que tu dises, ça ne changera rien et que votr amitié est relégué aux oubliettes. Comme si vous étiez en train d'en écrire la fin. "Et l'boulot ça va ? D'après Leah, tes journées sont assez chargées .." T'essais tant bien que mal de relancer la conversation. Mais surtut de détendre l'atmosphère.

Spoiler:

D'aussi longtemps qu'il s'en souvienne, Stephen avait toujours trouvé que la vie sentimentale de Logan était une source inépuisable de rebondissements plus qu'un long fleuve tranquille. Enchaînant les idylles, le brun semblait ne s'être jamais calmé depuis le lycée, et c'était sur ce point que Stephen souhaitait orienter leur discussion à la suite de leur séance de sport, au moins pour détendre un peu l'atmosphère, la rendre plus légère. "Des anecdotes ? Du genre combien d'filles j'ai rencontré dernièrement ? Quelques unes. Toutes plus banales les unes que les autres. Y'en a pas eu qu'à su pénétrer mon coeur." Ouais, bon. Décidément, Logan semblait être d'humeur mélancolique aujourd'hui. Si le kiné avait trouvé son équilibre aujourd'hui, ce n'était pas le cas de son ami pour qui les sentiments semblaient commencer à lui triturer l'esprit. Logan donnait l'impression de vouloir se caser, ce qui surprenait un peu Stephen. "T'es sérieux ?" qu'il demandait en haussant le sourcil, un sourire qui lui étirait le coin des lèvres. "Toi tu parles de pénétrer ton cœur et toutes les conneries de ce genre... mais qui êtes vous et qu'avez vous fait de Logan Baumann ?" qu'il ricanait en se passant une main sur le visage. Même lui ne parlait plus de sentiments depuis longtemps. Il avait perdu cette envie de rose, de mariage et de vie familiale. Il avait Leah. Elle était pour lui sa tornade, sa spontanéité, sa faiblesse. La brunette était tout ce qu'il n'était pas, et tout ce dont il avait besoin pour lâcher prise, pour se reconstruire. Stephen savait qu'il devrait un jour en parler à Logan à mesure que leur histoire devenait sérieuse, mais pour le moment ce n'était pas d'actualité, et ça ne l'était d'autant moins lorsque Rachel revenait sur le tapis d'une façon pour le moins inattendue. "ce n'est pas que pour courir que j'ai voulu qu'on s'voit. Jsais bien que tout est de ma faute mais jtrouve tellement ça idiot qu'on n'soit plus amis comme avant. Enfin, ça m'bouffe moi .. C'est pas un truc que jdis très souvent mais .. tu m'manques !" Stephen demeurait silencieux face à cette révélation. Logan était à des kilomètres de se douter qu'il n'arrangeait pas son cas en creusant encore un peu plus de cette façon.... Le temps semblait filer à une vitesse folle, si tant est qu'il s'attendait à peine à l'entendre poursuivre : "Et l'boulot ça va ? D'après Leah, tes journées sont assez chargées .." "Dis moi que t'es pas sérieux." qu'il soufflait en se pinçant l'arrête du nez. "J'ai jamais dit que quoi que ce soit était de ta faute. T'as passé du temps avec Leah de ton côté et j'ai géré mes problèmes du mien... c'est la vie. C'est rien d'autre. On est plus au lycée enfin !" qu'il grondait avec agacement avant de se radoucir à mesure que d'autres personnes dans la salle de sport commençaient à repérer leur début d’altercation.    

Ta vie sentimentale était, de très loin, parfaite. Tu n'avais connus qu'une seule histoire d'amour. Rien qu'une. Et cette dernière c'était très mal terminée. T'évitais de trop y penser. La blessure est cicatrisée depuis longtemps mais on sait jamais. Il suffit d'un petit rien pour la rouvrir. Alors non, ta vie sentimentale ne ressemblait en rien à une histoire de conte de fées. Elle était même catastrophique. T'es loin d'avoir un immense tableau de chasse mais tout de même plusieurs conquêtes à ton actif. T'aimes les femmes, tu ne le nies pas. Et elle te le rend bien. C'est vrai que parfois t'aimerais être en couple avec une femme qui te correspondrait. Soit t'es trop difficile, soit t'ouvres pas suffisament ton coeur. La seconde option semble la bonne. La remarque de Stephen te fit sourire, et même rire. Même en étant en froid, il arrive malgré tout à te faire rire. Il est fort ce mec quand même. "Oulà, rassures toi. C'est pas au programme. Mais ouais, j'y pense. Parfois." Autant être honnête non ?! Si vous voulez raviver la flamme de votre amitié, c'est mieux en effet. Bien que le mariage ne t'aie jamais véritablement attiré, tu souhaites te poser avec ta femme et fonder une famille avec elle. Mais, tu l'as pas encore rencontré. Tu te permets donc de t'amuser encore un peu avant qu'elle ne vienne à croiser ta route. Et puis qui sait, peut-être qu'un bea jour, tu la rencontreras comme ça. "Jrêve pas de me marier. Oula non, vraiment pas. Juste de trouver quelqu'un avec qui partager ma vie." Lorsque tu vois tes frères qui sont en couple et à quel point ils sont heureux, toi aussi t'as envie de vivre cela. Un jour peut-être. Tu verras bien si ça arrive un jour.
Tu cherches un moyen de faire oublier ton énorme bourde à ton ami. T'es vraiment le roi des crétins. T'avais aucun droit de lui parler de sa femme décédée. Ça  ne se fait clairement pas. Même pas à son meilleur ami. T'es vraiment un meilleur ami pitoyable. Pas étonnant que vous vous soyez perdus tous les deux. Tu ne cherches même pas à excuser son comportement. T'as aucune excuse. Certes, t'as dû t'occuper de Leah qui était très mal en point à ce moment-là, et toi aussi par la même occasion, mais Stephen a lui aussi eu besoin de toi. Besoin de son meilleur ami. Et qu'as-t-il eu en retour ? Un silence de mort. Le néant. Donc si, c'est ta faute si votre relation en a pris un sérieux coup. Même la réponse de ton meilleur ami ne t'enlevait pas de la tête que c'était de ta faute. Et uniquement de ta faute si vous en étiez là aujourd'hui. "Jsais bien qu'on est plus au lycée mais jt'avais fait la promesse de toujours être là quoi qu'il arrive.." Le ton de la voix de Stephen. Tu cherches nullement à l'énerver. Au contraire, tu souhaites arranger les choses. C'est tout ce que tu souhaites. Tu ne peux pas croire que vos êtes en train d'écrire la fin de votre histoire. Non, c'est pas possible. "jsais que tu l'as pas dit. C'est moi qui le dit. J'avais certes Leah à m'occuper mais j'avais pas le droit de t'abandonner." Le ton de ta voix augmente un peu. Certaines personnes se retournent sur vous. Tu soupires et balances ta bouteille vide plus loin devant toi. Même si Stephen est plus calme que toi, vous avez tous les deux un assez fort caractère. "Tu crois que c'est possible d'arranger les choses ? On oublie rien. On efface rien. On essaie juste de passer par-dessus et de sauver cette amitié ?" ça ne sera certes pas facile mais qu'importe. T'es prêt à te relever les manches et à te battre s'il le faut. T'as pas dit ton dernier mot.  

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Depuis toujours, Stephen s'était fixé des objectifs de vie. Maison, mariage, enfants. Peut être (sûrement) parce qu'il n'avait pas eu de père à qui s'identifier qu'il s'était toujours mis en tête d'acquérir le schéma familial parfait. Mais en ce qui concernait Logan, la réciproque n'était pas exactement de mise. Le brun avait toujours été du genre à prioriser sa vie personnelle avant de vouloir foncer tête baissée dans une histoire. Qu'il tienne aujourd'hui ce type de discours déstabilisait un peu son ami. "Oulà, rassures toi. C'est pas au programme. Mais ouais, j'y pense. Parfois." qu'il concédait, provoquant un haussement de sourcil chez Stephen. "Jrêve pas de me marier. Oula non, vraiment pas. Juste de trouver quelqu'un avec qui partager ma vie." "Ce qui revient à peu près au même non ?" Logan visait donc sur le long terme ; intéressant. Se pouvait il que le type libre comme l'air qu'il s'était toujours targué d'être ne cède aux sirènes de l'amour ? Les gens changeaient, après tout. Lui même commençait à voir ses rêves devenir de vagues souvenirs qu'il ne tarderait pas à reléguer au placard. Avec Leah ils étaient bien comme ça, et Anabel passait suffisamment de temps dans sa vie pour le combler. Apprécier les choses telles qu'elles étaient, c'était peut être ça la clé. Si Logan désirait se caser, grand bien lui fasse après tout.

Par la suite, la discussion s'anima. Stephen démarrait vite, la patience proche du néant. Il ne comprenait pas bien pourquoi Logan voulait parler de Rachel là maintenant, au beau milieu d'une salle de sport pleine à craquer. Ce n'était ni l'endroit ni le moment, comme il le lui avait rappelé. Pourtant, le brun semblait vouloir poursuivre dans cette voie. "Jsais bien qu'on est plus au lycée mais jt'avais fait la promesse de toujours être là quoi qu'il arrive.. jsais que tu l'as pas dit. C'est moi qui le dit. J'avais certes Leah à m'occuper mais j'avais pas le droit de t'abandonner. Tu crois que c'est possible d'arranger les choses ? On oublie rien. On efface rien. On essaie juste de passer par-dessus et de sauver cette amitié ?" Quoi ? Le sourcil arqué, Stephen se demandait vaguement là ou Logan voulait en venir. Ok, ils ne se voyaient plus aussi souvent, mais peut être que les choses avaient changées. Il avait de plus en plus de travail, le cabinet fonctionnait bien, obtenir la garde de sa fille lui demandait d'être disponible assez souvent, et puis il y avait Leah. Leah avec qui il passait son temps libre, Leah avec qui il construisait quelque chose dans l'ignorance complète de son frère. Il faudrait que les deux en discutent un jour, mais là aussi, ce n'était pas le bon moment. "Je... arrête de te faire des films Logan. Sérieux tout va bien. Y'a rien à sauver, je t'ai jamais demandé de choisir entre ta sœur et moi. Tu t'es occupé d'elle et c'est bien. J'ai l'âge de passer au dessus, ok ?" qu'il soufflait, espérant d'en finir avec cette discussion insensée dans laquelle il prenait part bien malgré lui.       

Ta vie sentimentale aurait clairement méritée un livre entier. Ta vie privée est, certainement, la partie que tu contrôles le moins. Chaque fois que t'as tes parents au téléphone, ils te posent cette question que tu redoutes à chaque fois "Et les amours ?". Et chaque fois, tu ne sais pas quoi leur répondre. Dans toute ta vie, tu n'as eu qu'une seule petite amie. Juste une. Elle s'entendait si bien avec tes parents, ta soeur. Tout était parfait avec elle. Peut-être même trop beau pour être vrai. Suite à la brutale séparation, t'as beaucoup souffert. Ton coeur s'est retrouvé brisé en mille morceaux. Et, ce jour-là, tu t'ai fait la promesse de ne plus jamais tomber amoureux. Sans ta soeur ou Stephen, t'aurais eu bien du mal à remonter la pente. Encore aujourd'hui, ton coeur n'a pas tout à fait cicatriser. Au fil des années, t'as réussis à te construire une carapace assez solide pour qu'aucune fille ne puisse y pénétrer. Pour le moment, ça marche assez bien. T'as rencontré des filles. Certaines pour une nuit. D'autres pour un peu plus. Mais jamais aucune relation amoureuse. Jamais. Sur ce point-là, Stephen et toi êtes tout de même assez différent. C'est ce qui a fait la force de votre amitié. Les opposés s'attirent, en amour comme en amitié. Tu sais qu'un jour tu vas rencontrer une femme qui sera ton âme soeur. Une femme qui t'aimera aussi fort que toi tu l'aimes. Une femme avec qui tu t'instelleras. Une femme avec qui tu parleras de fonder une famille. Élever un enfant te faire peur, clairement. Tu n'as aucune idée du travail que ça représente. Quand tu penses à ton père, tu te dis qu'il a vraiment eu beaucoup de courage à vous élever tous les quatre. Ton père, c'est l'homme que t'admires le plus dans ce moment. C'est ton modèle. Il s'est toujours battus pour sa famille. Tes frères, ta soeur et toi, vous n'avez jamais manqués de rien. Et aujourd'hui, ton père réalise son rêve de toujours. Tes parents sont ton plus beau modèle. En tant que parents, bien sûr, mais ausis en tant que couple. T'espères, un jour, trouver une femme avec qui tu t'entendras aussi bien que ton père et ta mère. C'est certainement le cap de la trentaine qui te fait tenir ce genre de discours mais oui, t'aimerais trouver une femme avec qui partager ta vie. Néanmoins, tu ne cherches pas vraiment. Ça arrivera quand ça arrivera. "T'as raison ouais. C'que jvoulais dire c'est que j'ai pas besoin d'un mariage pour être amoureux. Tant qu'on s'aime, moi ça m'va !" Réponds-tu à ton ami sur un ton assez calme. Stephen doit être surpris de t'entendre tenir ce genre de discours. Après tout, il t'as toujours connu assez volage. Un mec qui va butiner de femme en femme. "C'est sûrement dû au cap des trente ans ce changement de discours !" Rajoutes-tu. Oui, c'est sûrement ça. Tu ne vois pas d'autres explications.
La suite de la discussion était nettement plus animée. Malgré vos quelques différences, vous avez toujours eu un fort caractère tous les deux. Tu t'es engagé dans un terrain glissant avec Stephen. Parler de sa défunte femme. Nan mais quelle belle connerie franchement. Le roi des crétins, vraiment. Tu ne mérites même pas son pardon. Dommage que tu ne puisses pas faire marche arrière. La seule chose que tu puisses faire, c'est te taire. Ouais, c'est la meilleure chose qui te reste à faire. En grandissant, votre amitié avait grandement perdue de son intensité. La vie d'adulte avait pris énormément de place. Votre travail respectif. Lui, le cabinet. Toi, ton activité de coach sportif pour particulier. L'un comme l'autre, vous avez réaliser vos rêves. Une partie tout du moins. Stephen ne cesse de te dire que ce n'est pas grave. Que tout allait bien entre eux. Peut-être as-t-il raison ? Peut-être t'accroches-tu trop à votre amitié telle qu'elle était à votre adolescence ? Généralement, t'es pas le genre de mec à te prendre la tête. Souvent, tu prends la vie comme elle vient et tu ne te poses pas trente-six milles questions. Il est temps de te reprendre Logan. Tu sais que ton ami comprend que t'ai dû t'occuper de ta soeur suite à son accident. Tu te sens néanmoins coupable d'avoir délaisser le jeune homme dans la pire épreuve de sa vie. "T'as sûrement raison, Stephen .." Souffles-tu à demi-mots. Tu te lèves et commences lentement à t'étirer. L'échauffement avant et après le sport, c'est très important. Vite Logan ! Dépêches-toi de trouver un autre sujet. N'importe quoi, vite. Mais ne mets pas les pieds dans le plat cette fois. "Et le cabinet ça marche bien ? J'ai cru comprendre que tu passais une très grande partie de tes journées là-bas ?" Tu sais, bien évidemment, référence à la soirée que t'as passé avec Leah. 

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Le mariage avait longtemps été une notion que Stephen prenait comme un objectif de vie. Il ne se voyait pas vivre comme sa mère l'avait fait, seul, décousu. C'était sans doute ce qui avait pu le pousser à demander Rachel en mariage si vite après leur rencontre. Qu'il l'ait fait ou non n'aurait de toute façon rien changé au sort dramatique de la jeune maman, mais il se sentait maintenant comme libéré de cette emprise qu'avait son conformisme sur lui. Se marier était bien le dernier de ses buts aujourd'hui. Au contraire. Accepter sa situation lui semblait être une épreuve qu'il mettrait certainement des années à concevoir, alors pour le moment, il se laissait vivre. Logan semblait être du même avis que lui, lui livrant un : "T'as raison ouais. C'que jvoulais dire c'est que j'ai pas besoin d'un mariage pour être amoureux. Tant qu'on s'aime, moi ça m'va !" qui suffisait à clore le sujet. Celui qui arrivait ensuite était de toute façon bien épineux. Logan était complètement parti en vrille en lui annonçant de but en blanc qu'il regrettait son comportement lors du décès de sa moitié. Stephen n'étaient pas de ceux pour qui se livrer et accepter son sort étaient des choses simples, alors il avait réagi d'une façon qui n'appartenait qu'à lui : glaciale et sèche. "T'as sûrement raison, Stephen .." que soufflait presque le brun en laissant ce sujet derrière eux, et c'était tant mieux. Le kiné ne réagissait pas, ou alors très peu. Il se déridait à peine lorsque Logan lui demandait : "Et le cabinet ça marche bien ? J'ai cru comprendre que tu passais une très grande partie de tes journées là-bas ?" Leah, c'était sûrement Leah qui avait dû lui parler de sa propension à fuir ses problèmes au cabinet. Il mettait ça sur le compte de l'auto entrepreneuriat, mais dans les faits, ça l'arrangeait bien de s'y vider la tête dix heures par jour. "J'ai des patients. Phoebe m'aide pour le cabinet et bosser avec Nephtys ça me permet de travailler sous un nouvel angle." qu'il commentait en haussant les épaules. "Et toi ?" Autant lui retourner la question. Après tout, il n'y avait rien de tel que les sujets les plus banals pour renouer contact.      

Clairement, le mariage n'est pas fait pour toi. C'est pas ton truc. Un mariage c'est beau et grandiose. Tant de jours de préparation et de stress pour une totue petite journée. Au final, est-ce que ça vaut vraiment le coup ? Peut-être qu'un jour, quand tu rencontreras celle qui bouleversera ton coeur, tu changeras d'avis. Pour le moment, c'est pas le cas. Ta vie actuelle n'est certes pas parfaite mais elle te va très bien comme ça. Oui, t'accumules les femmes et les histoires d'une nuit. Oui, t'aimerais te poser avec une femme que tu aimeras d'un amour inépuisable. Mais tu ne te prends pas la tête avec ça. Tu laisses la vie suivre son cours. Tu rencontreras l'amour le moment voulu. Tes parents ont toujours un modèle pour toi. Tant dans leur vie de couple que dans leur rôle de parents. T'aimerais tant être comme eux. Mais chaque être humain est différent. Tu as encore du temps devant toi avant de fonder ta famille.
Malgré la distance entre vous, Stephen et toi semblez être du même avis sur la notion du mariage. Pendant longtemps, Stephen désirait se marier. Ce qui fut chose faite. Tu te souviens de ce jour-là. Sûrement le plus beau jour de sa vie. Suivie du pire. Tu as été si fier de ton meilleur ami. L'un comme l'autre, vous avez eu tous les deux le coeur brisé. L'un comme l'autre, vous avez probablement beaucoup de difficultés à ouvrir de nouveau votre coeur à une autre femme. Mais ça viendra sûrement. On a tous une âme soeur dans ce monde. Il suffit simplement de la trouver. Chose beaucoup moins aisé qu'il n'y parait. Sujet clos. Le sujet suivant est bien moins joyeux. Parsemés d'épines et d'obstacles. Rares sont les amitiés du lycée qui perdurent dans le temps. Stephen et toi, ça fait quinze ans que vous êtes amis. Tu te doutes bien que cette amitié ne peut pas traverser autant d'années que ça sans une seule petite ombre au tableau. En amour comme en amitié, il y a des hauts et des bas. Le plus important est de ne pas baisser les bras et de se battre sans cesse. Rares sont les fois où tu viens t'excuser. Aujourd'hui est une exception. T'as déjà grandement merdé avec ton meilleur ami en le laissant tomber lors du décès de sa femme. Tu veux pas non plus te le mettre à dos pour toujours. Même si, au fond de toi, t'en doutes fortement. Une amitié comme la vôtre ne peut pas se terminer comme ça. C'est juste impossible. Second sujet clos.
Tu viens te lever et commences à t'étirer. À force t'as l'habitude de faire autant de sport, mais malgré tout t'es pas à l'abris des courbatures. Mieux vaut tout faire pour les éviter. Lors de ta soirée passée en compagnie de ta frangine, elle t'as avouée que Stephen travaillait énormément. Ça ne t'étonnes pas. Il a toujours un boureau de travail. Un peu comme toi, ou presque. On ne peut pas dire qu'en cours, tu as été un élève modèle et assidu. Mais depuis que tu travailles pour toi, t'es bien plus sérieux. C'est donc ça qui te fallait. Dans son cabinet, Stephen est clairement pas mal soutenu. Tant mieux pour lui. Toi, tu te débrouilles tout seul. Du moins, pour le moment. "Jvois que tes pas mal soutenu. C'est bien ça. Mais penses quand même à faire des pauses." C'est toi qui dit ça ? Toi qui n'a pas pris de véritable vacances depuis un an ? C'est l'hôpital qui se fout de la charité. "ça va pas trop mal. J'ai quelques clients fidèles. J'espère que le bouche à oreille fonctionnera après ça." Tu croises forts les doigts en disant cela. La discussion entre Stephen et toi s'appaise. Le temps d'un instant, on dirait presque que vous êtes à nouveau amis comme avant. Si seulement... "dis, demain soir y'a un match. On s'fait soirée pizza/bières à l'appart ?" Lances-tu au jeune homme en terminant tes étirements.

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Stephen avait vu la vie au cabinet s'animer petit à petit au cours des derniers mois. Déjà avec la venue de Phoebe l'hiver dernier, puis celle de Nephtys cet été... et sa stagiaire qui était encore un peu plus grossir les rangs ; ce n'était pas de tout repos. D'ordinaire habitué au calme plat en dehors des horaires d'ouvertures se retrouvait maintenant pris dans un tourbillon de discussions dont il se passerait bien. L'ambiance avait beau y être conviviale, une sorte de girl power était venue mettre à l'épreuve sa carapace de fils à maman. D'aussi loin qu'il s'en souvienne, Stephen avait toujours été le cliché du fils unique dans toute sa splendeur. Il avait beau avoir réussi avec brio ses études et pris son indépendance rapidement, sa mère, sa tante et ses cousines avaient joué un rôle dans sa vie, et pas des moindres. Aujourd'hui papa d'une petite fille, le brun reléguait au second plan cette façade d'assisté pour mettre -un peu- plus d'entrain à des tâches qu'il n'aurait habituellement pas daigné distinguer. Il n'en restait pas moins maladroit, et ça, les filles ne se privaient pas de lui faire remarquer. C'est pour cette raison qu'il eut l'ombre d'un sourire amusé lorsque Logan lui glissait : "Jvois que tes pas mal soutenu. C'est bien ça. Mais penses quand même à faire des pauses." S'il savait. Sa pause déjeuner était un enfer qu'il esquivait bien souvent en allant déjeuner à l'extérieur. "Ouais... maman" qu'il le taquinait volontiers, appréciant que la conversation se fasse un peu plus légère. Il n'était pas dans les habitudes des deux amis de se disputer comme ils l'avaient fait, même si visiblement, l'abcès avait à être percé. La grande discussion ne serait pas pour ce soir, mais nulle doute qu'elle arriverait si tôt que Stephen sera prêt. "ça va pas trop mal. J'ai quelques clients fidèles. J'espère que le bouche à oreille fonctionnera après ça." C'était au tour de Logan d'amener des nouvelles concernant sa vie professionnelle. Stephen se réjouissait de savoir que son ami d'enfance commençait doucement à faire sa place dans son milieu. Il était passé par les mêmes épreuves lorsqu'il avait débuté son activité : se former une clientèle, compter sur le bouche à oreille ... un travail de forçat qui payait toujours. Hochant la tête d'un air entendu, l'irlandais commentait alors : "C'est cool, on va peut être finir par s'en sortir finalement... et faire mentir Mrs. Jones. Tu te souviens ? Vous n'arriverez à rieeeeen les garçons en séchant mes cours de maths comme ça." en exagérant délibérément le ton sur la dernière partie de sa réplique, singeant leur enseignante de terminale qu'ils avaient fait virer chèvre à force de quitter le lycée en tout début d'après midi chaque vendredi. C'avait été une belle époque, malheureusement révolue. Pourtant, malgré leurs différents parcours, Logan et Stephen finissaient toujours par se retrouver autour des mêmes centres d'intérêts comme suggérait le brun en proposant : "dis, demain soir y'a un match. On s'fait soirée pizza/bières à l'appart ?" à quoi Stephen répondit d'un hochement de tête entendu. "Si tu veux. Je finis pas trop tard je crois... je peux proposer à Leah de venir ou tu veux pas de mini Baumann pour te mettre minable au jeu des paris ?" qu'il glissait avec un sourire en coin.    

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C'est clairement l'hôpital qui se fout de la charité. Toi, celui qui n'a pris aucune vacances depuis environ un an, tu conseilles à ton meilleur ami de faire des pauses. Tu sais mieux que personne qu'être son propre patron n'a rien de reposant. Ça demande beaucoup de boulot et d'investissement. Mais c'était réellement ce que tu souhaitais. Lancer ta propre entreprise. La gérer comme tu en avais envie. Hors de question d'avoir un patron sans cesse sur ton dos, ni même des collègues ou employés casse pieds. Au tout début de ta carrière, t'as bossé à la salle de sport. La vie en entreprise n'est clairement pas fait pour toi. Tu veux simplement faire les choses à ta manière et comme tu le sens. Ça fait quelques années que ton entreprise de coach sportif à domicile est lancée. Mais elle st encore un peu fragile. De nos jours, les gens semblent faire – ou vouloir faire – plus de sport. Pour perdre les kilos superflus avant l'été ou bien juste pour rester en forme. On court partout aujourd'hui. Bien souvent, au déjeuner, on avale un truc vite fait avant de reprendre le travail. Même toi, ça t'arrive. Tu ne t'arrêtes jamais. Toujours un truc à faire. Profites en. Un jour, tu sais bien que tu le paieras. Tu n'as pas envie de lever le pied. Rester sans rien faire ne t'intéresse pas. Stephen a la chance d'avoir du monde pour l'aider à gérer la paperasse et sûrement son planning de rendez-vous. Peut-être qu'il serait temps pour toi aussi de trouver quelqu'un ? Il y a néanmoins un soucis. Tu ne sais absolument pas déléguer. Ce n'est pas un manque de confiance en la personne. Juste que t'aimes faire les choses par toi-même. Il faut être réaliste, un jour viendra où ton entreprise sera assez florissante et tu ne parviendras plus à gérer. Mais tu verras le moment voulu. Tu ne fais pas de plan sur la comète. Tu préfères vivre au jour le jour et voir ce qu'il se passera demain le moment venu. Tu ne peux t'empêcher de sourire quand Stephen acquiesce le conseil que tu lui donnes en t'appelant maman. "C'est bien mon enfant !" Réponds-tu dans le même délire que ton ami. La discussion entre ton meilleur ami et toi semble se détendre et prendre un tournant moins mélo-dramatique. Ça fait du bien. Ne pas se prendre la tête. Ne pas se parler en sentant toute la tension qui existe depuis peu entre vous. Ça fait du bien de le retrouver et, surtout, de retrouver cette complicité qui vous unissez autrefois. Malgré tout ce qu'il peut se passer entre vous, Stephen restera à jamais ton meilleur ami. T'es certes pas le mec le plus expressif du monde en ce qui concerne tes sentiments mais, néanmoins, tu tiens énormément à lui et à votre amitié. Le perdre n'est même pas envisageable. Léger sourire à nouveau, lorsque ton ami fait référence à l'une de vos anciennes profs. Celle-la même qui n'a jamais cru en vous et qui vous avez sans cesse dans son champ de vision. Tu ne comptes plus le nombre de fois où vous avez été collés pour avoir, seulement, esquisser un sourire complice entre vous. "ah nan mais cette prof, je crois qu'elle nous a marqués. Jsuis curieux de savoir ce qu'elle dirait si elle pouvait voir où on en est maintenant !" Ne jamais croire ces personnes qui vous veulent du mal ou qui vous rabaissent. Avec Stephen, vous avez réussis à faire mentir votre ancienne prof de mathématiques. Tu n'es pas peu fier de vous. Les vendredis après-midi à trainer en ville resteront tes meilleurs souvenirs de ton année de terminale, sans aucun doute. "Franchement, on s'est pas mal démerdés depuis la fin des études. Toi, t'as ton cabinet qui marche. Moi, j'ai l'entreprise de cours de sport à domicile. On est pas si irrécupérable qu'elle le pensait cette mégère." Ce n'est nullement méchant ce que tu viens de dire. Juste de la vengeance pure et simple. Sur un ton encore plus léger, tu proposes à Stephen de passer la soirée prochaine chez toi, ou chez lui, devant le match. Accompagné d'une pizza et de bières. C'est la base ce genre de soirée entre potes. Stephen sugère même d'inviter ta cadette à cette soirée. Pourquoi pas. Passer la soirée avec ton meilleur ami et ta soeur, ça ne peut que te faire du bien. "Vas-y invites la. Plus on est de fous, plus on rit !" T'exclames-tu. "Et je n'ai nullement l'intention de perdre mes paris demain soir. J'espère bien que la chance va tourner cette fois. Heureux aux jeux, malheureux en amour. C'est ce qu'on dit non ?!" Dis-tu à ton ami en haussant les épaules. En tout cas, avec ta vie sentimentale catastrophique, tu vas clairement les époustoufler demain soir. Ça ne peut pas en être autrement.

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Stephen se souvenait encore bien de sa période lycée, et ce pour la simple et bonne raison qu'elle lui revenait à l'esprit quotidiennement. Entre Leah, Logan, et Nepthys au cabinet, les souvenirs fusaient depuis près d'un an. Une époque où tout était simple, mais une époque bel et bien révolue. Aujourd'hui, il avait mûri, et même si son ami semblait s'y replonger volontiers, pour lui, se prêter au jeu était un exercice un brin plus délicat. "ah nan mais cette prof, je crois qu'elle nous a marqués. Jsuis curieux de savoir ce qu'elle dirait si elle pouvait voir où on en est maintenant !" qu'il rétorquait visiblement saisi par les souvenirs. Le brun esquissait un rictus en retour, sans relever. Leur enseignante n'avait pas été le meilleur soutien au monde en ce qui concernait ses élèves, certains manquaient cruellement de pédagogie, et fort heureusement pour sa fille, maintenant les choses étaient bien différentes. "Franchement, on s'est pas mal démerdés depuis la fin des études. Toi, t'as ton cabinet qui marche. Moi, j'ai l'entreprise de cours de sport à domicile. On est pas si irrécupérable qu'elle le pensait cette mégère." Il fronçait les sourcils en retour. Pas mal démerdés C'était une façon de dire les choses. Pour Stephen, la route avait été toute tracée : cours de maths séchés ou pas. Le brun avait embrassé sa carrière de kinésithérapeute comme si elle était une évidence absolue, il avait bossé d'arrache pied pour obtenir son diplôme et sa spécialisation.. son cabinet n'était que l'accomplissement de ce travail de forçat, et non un simple dépatouillage. "Ouais... c'est sûr qu'on est pas mal maintenant." qu'il soufflait en retour d'un ton neutre. Logan semblait se satisfaire de son entreprise, et c'était bien pour lui. L'irlandais se réjouissait à l'idée que son ami d'enfance ait pu lui aussi trouver sa voie en fin de compte. Qu'importe. Le sujet déviait et Logan proposait une soirée football à l'appartement. Evidemment, Stephen avait accepté, et avait dans la foulée proposé à Leah de se joindre à eux. Après tout, la petite brune était mordue depuis toujours et il aurait sûrement regardé le match avec elle si son ami ne le lui avait pas proposé en premier. "Vas-y invites la. Plus on est de fous, plus on rit ! Et je n'ai nullement l'intention de perdre mes paris demain soir. J'espère bien que la chance va tourner cette fois. Heureux aux jeux, malheureux en amour. C'est ce qu'on dit non ?!" Il y avait peu de chances que la petite dernière des Baumann ne se plante dans ses pronostics, elle était drôlement douée à ce petit jeu tandis que lui se contentait peu objectivement de s'imaginer gagner l'équipe qu'il supportait. Stephen remarquait cependant la dernière remarque de Logan ; une vieille expression sans logique ni fondement. "Sérieux ... plus personne dit ça. Et arrête un peu je vais finir par croire que t'as viré en vieux lover." qu'il rétorquait en attrapant sa serviette pour la fourrer dans son sac de sport. "Je ramènerai des bières." qu'il concluait une fois le rendez vous pris, mettant ainsi fin à cette petite après midi sportive.