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 Doubts can be swept away only by deeds » Alex

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Message(#)Doubts can be swept away only by deeds » Alex - Page 2 EmptyLun 16 Sep 2019, 04:22

doubts can be swept away only by deeds
Alex & Kyte
 La nuit a été calme. Courte, mais calme. Son corps et son esprit ont du être assez malmené et ont eux aussi considéré qu'ils avaient besoin d'un peu de repos. Alors elle n'a pas eu l'intrusion de cauchemars dans son sommeil. Elle a juste dormi, laissant à son corps le loisir d'évacuer l'alcool qu'elle avait consommé en trop grande quantité. Elle ouvre les yeux mais les referme presque aussitôt, dérangée par la lueur du jour qui éclaire la pièce alors que les volets sont restés ouverts. Et tout de suite après, un mal de crâne vient lui rappeler les écarts de conduite de la veille. L'alcool ingurgité à même le goulot de la bouteille, et les confidences lui reviennent en mémoire. Il lui faut quelques secondes pour réussir à déterminer si ses souvenirs sont authentiques ou si elle a rêvé de tout ça. Parce qu'un inconnu dans son peignoir qui finit par la conduire au lit et la couvrir d'un plaid, elle a besoin de quelques secondes pour retrouver le fil complet de la soirée. Et pour comprendre le déroulement des événements. Elle finit par réaliser que tout est réellement vrai quand elle entends un homme fredonner des paroles d'une chanson qu'elle ne connaît pas, dans une langue qu'elle ne reconnaît pas, dans l'appartement, son appartement. Vieux réflexe d'une période pas si lointaine, elle se rassure de voir qu'elle a encore tout ses vêtements sur elle. Pathétique pensée, pathétique réflexe, d'une vie pathétique. Et, elle se souvient plutôt des gestes tendres de Kyle, de sa manière bien à lui de parler, et de ce sentiment si particulier qu'elle a ressenti lorsqu'il est venu auprès d'elle pour déposer un plaid et lui caresser les cheveux. Elle a honte d'avoir même eu une seconde de doute. Et ça en dit long sur elle, sur cette vie qu'elle a mené et qui continue de n'être jamais très loin d'elle. Ça en dit long sur sa relation à l'alcool aussi. Elle pourrait se questionner sur tout ça, mais elle l'entends chantonner un peu plus fort. Elle reconnaît le Français, et se souvient de ce qu'elle a ressenti quand elle est rentrée chez elle, quelques heures plus tôt et qu'elle a entendu cette voix chanter en Français pour la première fois. Cette peur panique lorsqu'elle a vu cet homme sortir de sa salle de bain vêtu de son peignoir. Et en quelques heures, cet homme l'avait accompagné dans sa chambre, il l'avait couché et malgré cette position de vulnérabilité énorme, elle n'avait pas eu peur de lui, à aucun moment. Elle se souvient de ses derniers mots à son intention, de sa demande de rester un peu, de sa proposition d'utiliser le canapé, son canapé. Et elle ne regrette pas sa proposition, mais elle est lucide désormais, ou du moins un peu plus dans un état de possible réflexion et elle craint de devoir faire face à lui, maintenant que l'alcool s'est évaporé, maintenant qu'elle essaye de reprendre un visage fort. Maintenant qu'elle se décide à reprendre le contrôle, au moins partiellement.

Elle se lève et croise son reflet dans le miroir de sa chambre. Quel mine affreuse, les yeux rougis et bouffis qui viennent lui rappeler avec violence toutes les larmes qu'elle a déversé et qui l'oblige à faire face à ses faiblesses. Encore. Et comment vouloir être forte avec cette tête là ? Elle a pleuré sur l'épaule de cet homme, sur l'épaule d'un SDF qui a squatté son appartement et avec qui elle s'est retrouvée à partager ses failles. Faiblesse, fragilité, culpabilité, elle se souvient de cette discussion. Elle s'est livrée comme rarement, comme jamais même, et elle ne sait plus si elle se sent capable de faire face à cet homme à nouveau alors qu'elle l'entends chanter toujours à travers la porte close. Il sait beaucoup trop de choses sur elle, et elle se sent vulnérable. Elle ne sait pas comment gérer cette mise à nue sans alcool dans le sang pour l'aider à arrêter de trop réfléchir, de tout contrôler. Elle l'a laissé entrer dans son monde, et elle a peur de ne pas réussir à remettre son masque face à lui. Elle se souvient des mots de Kyle à son égard. « Moi j’t’aime, et j’viens tout juste de t’rencontrer. T’sais pourquoi ? Parce que tu m’as laissé t’voir pour de vrai. » L'Anglaise a ouvert la porte et elle l'a laissé voir à l'intérieur. Elle lui a montré qui elle était, cette fille paumée, en souffrance et coupable. Elle a peur de cette vulnérabilité, peur de le décevoir lui aussi finalement. Parce qu'elle sait qu'elle ne va pas pouvoir lui donner son vrai visage au réveil. Parce qu'elle ne veut pas être cette fille fragile et triste, parce qu'elle ne peut pas tenir si elle accepte d'être vraie et elle craint de ne pas pouvoir lutter contre sa vraie nature face à Kyle. Elle craint d'être faible, encore.
Elle approche doucement de la cuisine d’où provient la forte odeur de nourriture qui l'appelle. Elle ne déjeune jamais, du moins jamais quand elle est seule et elle est bien trop seule depuis longtemps. Personne pour lui préparer un petit déjeuner, et pourtant qu'elle aime ça les petits déjeuners au saut du lit. Et elle s'avance dans l'appartement, un petit sourire qui se dessine sur ses lèvres, sans doute parce que cette odeur au réveil lui rappelle bien trop de souvenirs. Et elle se pose contre le mur pour regarder cet homme cuisiner. Elle lui envie sa bonne humeur, alors qu'elle continue de se souvenir de ces mots qu'ils ont échangé, de cette vie remplie de malheurs dont ils ont parlé. Elle le regarde quelques minutes, chantonnant, admirant sa cuisine dans ce petit tablier. Et tout semble petit sur lui, le peignoir, le tablier et ça amène une touche de douceur à la scène. Le soleil illumine la pièce, et tout semble parfait et pourtant Alex semble ailleurs, incapable de profiter pleinement de cette ambiance. « Ah, tu tombes bien mon p’tit ! Installes toi donc là ! » Mon p'tit. C'est pas la première fois qu'il emploie cette expression pour s'adresser à elle. Et si elle sait bien que c'est sans doute plus un tic de langage qu'une réelle marque d'affection, elle apprécie tout de même cette façon qu'il a de lui parler. De s'adresser à elle. Comme si de rien était. Comme si tout ce qui est en train de se passer, n'a rien d'étrange. Comme si, lui préparant des pancakes pour elle, était une chose en somme toute banale. Mais il n'y a rien de banal entre eux, et pourtant il arrive à rendre les choses presque normales, presque naturelles. Elle prends place sur la chaise qu'il déplace pour elle. Au petit soin avant de retourner à ses fourneaux. Et il ne reparle pas de la soirée, pas même une remarque sur son état physique ou un questionnement sur son état émotionnel. Il cuisine, accompagnant ses gestes en fredonnant la suite de sa chanson. Il semble serein et Alex se demande au fond d'elle comment il gère les événements jour après jour alors que sa situation est tout sauf sereine. Tout chez lui semble précaire mais il est heureux de préparer un petit déjeuner à son hôte du jour, un petit plaisir qu'Alex ne peut lui refuser et elle se tait pour le laisser profiter de l'instant. Assise à table, elle attends. Quoi ? Sans doute une assiette ou une parole qui viendrait la sortir de son incapacité à savoir comment agir dans une telle situation. Et il finit par déposer une assiette devant elle tout en modifiant à sa sauce le traditionnel chant du matin qui rappelait à Alex certaines émissions qu'elle avait pu regardé étant enfant. Et surtout les souvenirs heureux d'une jeunesse avec sa mère, avant que tout ne parte en vrille dans sa vie. Alex ne pu retenir un sourire en découvrant les pancakes souriants qu'il avait prit soin de préparer pour elle. Trois visages avec un sourire en chocolat recouvert d'une couche généreuse de sirop d'érable, tout ça préparé par ses soins pour elle. Encore un comportement très paternel finalement, un comportement qu'elle aurait aimé voir de la part de son père, vingt ans plutôt. Les pancakes sourires devant elle, elle les regarde et elle finit par sourire à son tour. Un sourire devant l'attention attendrissante de cet homme, mais qui cache tout de même une certaine retenue. Comme si une fois l'alcool évaporé, la gêne était venu combler le vide laissé en elle. Une certaine froideur habituelle chez elle pour se protéger des émotions compliquées à gérer. C'est ce qu'elle essaye de faire face  à lui, évitant de le regarder dans les yeux. Mais il est joyeux, il est amical, et il se montre particulièrement attentionné en servant l'assiette d'Alex avec le même sourire sur le visage que celui qu'il a dessiné sur les pancakes.   « Après la soirée d’hier j’me suis dit qu’il te faudrait un petit quelque chose pour t’requinquer ! Et pis j’voulais t’remercier aussi ! » Tout semble si simple, si authentique avec Kyle. Il ne s'enquiquine pas de manière, ou de précautions, il est juste lui. A la fois brute, à la fois doux, il agit et réagit avec instinct et sans trop réfléchir au bien fondé de ses paroles. C'est en tout cas ainsi qu'Alex le voit, et elle aimerait pouvoir avoir un peu de sa capacité à aller de l'avant en souriant à la vie comme il le fait à ce moment là. Elle aimerai avoir sa capacité à se réjouir des petits moments de plaisir que la vie peut amener à offrir. Comme un petit déjeuner servit au saut du lit. Elle aimerai pouvoir tourner la page rapidement et oublier tout les mots échangés la veille. Mais elle ne gère pas sa fragilité, sa culpabilité, elle n'a jamais su gérer quoique ce soit finalement. Mais lui semble le faire pour eux deux, il ne revient pas sur les paroles échangées ou sur leurs blessures respectives, il a juste le sourire pour accueillir Alex au petit matin. « Tu n'avais pas besoin de faire tout ça. » Alex finit par s'adresser à Kyte pour la première fois de la matinée. « Mais merci à toi. » Dans l'esprit de l'Anglaise, le merci concerne la préparation du petit déjeuner mais surtout son comportement de la veille, mais elle n'est pas assez sereine pour lui avouer clairement et elle espère qu'il comprendra la teneur exacte des remerciements. Elle aimerai le remercier aussi de ne pas revenir sur les éléments dévoilés la veille, mais ça l'obligerai à le faire elle donc elle s’abstient et concentre son attention sur l'instant présent. Les pancakes, le sourire et le sirop d’érable qui recouvre le tout généreusement. « Il est hors de question que je mange toute seule, alors prends une chaise et installe toi. » Ils auront le temps après le petit déjeuner (ou jamais) de revenir sur les confidences et les faiblesses dévoilées autour d'une bouteille d'alcool. Ils auront bien le temps aussi de parler de leurs avenirs respectifs et communs et du devenir du gaillard qui se comportait comme un parfait colocataire au petit soin de la propriétaire des lieux. La tête encore troublée par l'alcool et par les émotions (il faut entendre par là, les pleurs qui ont épuisé ses yeux autant que son esprit), l'Anglaise cherche à canaliser tout ce qui lui reste de capacité émotionnelle sur le petit déjeuner qu'elle commence à déguster. Elle n'a pas envie de gâcher ce moment, après tout, il semble s'être donné du mal pour elle. Et c'est plutôt réussit en plus. Parce que c'est bon ! Ça ne vaut pas ceux de Caleb néanmoins (et voilà qu'elle se met à penser à son ex qui lui préparait lui aussi des pancakes au petit déjeuner, parfois par plaisir, parfois comme moyen de pression pour la maintenir au lit un peu plus longtemps.) mais le baroudeur Kyle est doué en pancake et Alex apprécie de redécouvrir le plaisir d'un bon petit déjeuner. Même si les circonstances ne sont pas totalement idéales. « Si tu es aussi doué pour réparer les fenêtres cassées que pour faire la cuisine, je ne devrais plus craindre une intrusion à l'avenir. » Elle tente une touche d'humour sans se rendre compte du coté légèrement maladroit de sa remarque. Mais elle n'a pas l'intention de le blesser ou de le considérer à nouveau comme un simple intrus dans sa demeure. Juste une petite blague pour complimenter sa cuisine tout en lui rappelant sa promesse de réparer la fenêtre qui lui avait servit de porte d'entrée. Un moyen aussi peut être d'aborder l'avenir sans réellement le faire. Parce qu'Alex est lâche, et qu'elle ne sait même pas comment elle va pouvoir gérer la suite. Elle se souvient de ses paroles, proposant son canapé à cet homme, et elle sait que lui aussi doit s'en souvenir. Elle ne sait juste pas comment il se sent vis à vis de cette proposition et au fond, elle ne sait pas si elle veut qu'il reste ou si elle préfère qu'il parte de lui même. Parce qu'elle a été touchée par cet homme, par son histoire, par sa tendresse et sa façon d'être. Elle respecte aussi énormément celui qu'elle a face à elle, mais elle ne sait plus ce qu'elle veut, ni même ce qu'elle peut encore supporter. Sa vie est compliquée, et lui semble aussi compliqué et finalement, à la lueur d'une nouvelle journée, l'alcool en moins, elle se rends compte qu'elle ne connaît de lui que ce qu'il a bien voulu lui dire. Et si cette nuit, elle s'était sentie proche de lui par la confession, la douleur et la culpabilité qu'ils semblaient ressentir tout deux. Au réveil, elle se sent étonnamment moins encline à laisser une place dans sa vie à cet homme. La carapace est de retour, le masque aussi. Foutue incertitude, foutue insécurité. Mais il peut être n'importe qui, et elle lui a déjà tout dévoilé d'elle. Alors, elle craint tout simplement de se faire piéger dans sa propre maison. De se sentir toujours faible face à lui. C'est une pensée rationnelle non ? Du moins ça l'est pour elle. « Je suis désolé pour la nuit dernière, je n'aurais pas du craquer comme ça. J'aurais du me contrôler. Ça n'arrivera plus. » Et elle finit par aborder le sujet sensible parce qu'il est temps d'arrêter de se voiler la face et de prétendre qu'elle ne se souvient pas ou qu'il ne s'est rien passé d'inhabituel. Et, elle le sait que c'est un gros mensonge, que les nuits ou elle va finir par craquer serait encore nombreuses, mais elle veut surtout dire par là, qu'elle n'imposerait plus sa peine à Kyle ou à un autre inconnu. Que cette nuit c'était une parenthèse étrange, bienvenue pour soulager leurs cœurs mis à rude épreuve, mais que ce n'était pas amené à se reproduire. Du moins c'est ce qu'elle croyait réellement à ce moment, sans connaître la suite de sa vie ou de son histoire avec Kyte. Ni même si suite il y aurait.
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Message(#)Doubts can be swept away only by deeds » Alex - Page 2 EmptyMar 01 Oct 2019, 14:18

doubts can be swept away only by deeds
Alex & Kyte
Le visage d’Alex comme hier reflète bien des peurs et des doutes, mais aussi une certaine retenue, et ça c’est nouveau. Kyte fronce légèrement les sourcils, l’observe, essaie de deviner ce que cachent ses traits fins abîmés par une nuit trop chargée en émotions. Mais impossible de lire en elle comme la veille : Alex a refermé le livre en sombrant dans les bras de Morphée. « Tu n'avais pas besoin de faire tout ça. Mais merci à toi. » Elle dit finalement d’une voix douce et rauque à la fois, témoin du manque de sommeil et des litres d’alcool ingurgités avant de se pieuter. « Y’a pas d’quoi mon p’tit. » Il lui assure sans fioritures. Il sait bien qu’elle le remercie pour plus que le petit déjeuner, mais ce serait vulgaire d’en parler sous l’éclairage brutal du petit matin, alors il se contente de lui poser la main sur l’épaule et de presser un peu pour lui faire signe qu’il sait, que c’est rien ça non plus. « Allons, allons, mange donc tant qu’c’est chaud ! » Il l’encourage alors en désignant sa création, et aussitôt elle proteste, refuse d’entamer son plat tant qu’il ne se joint pas à elle. « Ma foi j’comptais pas faire autrement ! » Il répond avec un grand rire, retourne à sa poêle pour se servir la nouvelle fournée et lancer la suivante. Pas de sourire en chocolat pour lui, Kyte se contente de verser une généreuse dose de sirop d’érable et sans même prendre la peine de se servir de couverts, il mord dans le pancake en fermant les yeux de plaisir. L’arôme éclate dans sa bouche, remonte jusque dans ses narines, balance au cerveau plein d’images délicieuses, souvenirs de matins norvégiens en compagnie de sa belle Lenore et leur petite fille. Oubliés, les tourments orageux de cette vie de famille fonçant tout droit vers l’échec ; ce matin il revoit juste les grands yeux concentrés de la petite Bly qui joue silencieusement à massacrer son pancake joyeux, l’immense sourire de sa femme et comme le soleil se reflète dans ses cheveux entre le blond et le roux, et le toucher velouté de sa peau pâle alors qu’il caresse ses pommettes du bout des doigts. Silencieux pour une fois, il savoure, se réjouit de partager ce petit plaisir avec sa belle inconnue plus si inconnue que ça après leurs confidences de la nuit dernière. C’est une belle façon de lui dire au revoir, il se dit. Un petit cadeau avant de s’éclipser comme promis. Mais la blonde a de la suite dans les idées, et d’une plaisanterie drôlement bien tournée, elle lui rappelle la promesse qu’il avait oubliée. « Ciboère ! T'fais bien d’me l’rappeler ! » Il s’exclame en se tournant instinctivement vers la dite fenêtre d’où il est entré quelques jours plus tôt. « T’en fait pas ma belle, j’m’en va t’arranger ça rapidement t’va vouère. » Il lui assure, plante férocement sa fourchette dans son dernier pancake comme pour appuyer sa détermination. C’est que ça lui plait bien d’avoir une excuse pour s’attarder un peu au chaud en si bonne compagnie. Ça lui plait encore plus de se rendre utile, de retaper un bout de baraque comme il aimait le faire quand il en avait encore une. Des tâches simples, des tâches d’homme comme il les aime et qui lui manquent souvent maintenant qu’il n’a plus que des cartons pour l’abriter et pas de jolie dame à bichonner. Une douce odeur de café se répand dans la cuisine, et Kyte s’en va récupérer la verseuse remplie du liquide sombre qui lui chatouille agréablement les narines. Tout à sa petite joie simple, il ne remarque les tourments qui agitent le cœur d’Alex que lorsqu’elle reprend la parole : « Je suis désolée pour la nuit dernière, je n'aurais pas dû craquer comme ça. J'aurais dû me contrôler. Ça n'arrivera plus. » Les doigts encore enroulé autour du contenant de café fumant, le clochard la regarde sans trop comprendre de quoi elle s’excuse exactement, puis se disant finalement qu’elle attend peut-être une réponse, il finit par hausser les épaules. « Le contrôle, quelle connerie. » Il marmonne en servant deux généreuses tasses. Il en dépose une devant son hôte, et se rassoit devant la sienne. « Si t’as craqué c’est qu’t’en avais besoin. Ces trucs-là faut pas les garder à l’intérieur sinon ça pourrit et puis ça t’ronge les tripes, moi j’te l’dis. » Il grommelle, chasse l’ombre de Lenore et de ses états d’âmes bien dégueulasses et bien visqueux qu’elle gardait tout au fond ; jusqu’au jour où elle en pouvait plus, et alors ça finissait par lui exploser dans la gueule comme une ostie de marée noire. Mais il veut pas y penser. Il avale une grande goulée de son café, se brûle la langue et la gorge avec, jure à grand coup de tabarnak, soupire de soulagement comme la douleur physique court-circuite toujours celle de l’âme. « Moi c’que j’en dis, c’est qu’y a pas d’mal à ça. » Il reprend d’une voix plus légère, lui adresse un clin d’œil et pose sa grosse patte sur la petite main d’Alex comme il ferait avec une enfant pour la rassurer. « T’fais pas d’bile va. Finis donc ton p’tit dej. Moi j'm’en va jeter un œil à ta fenêtre. » Il lui glisse avec un clin d’œil en se relevant, sa tasse brûlante à la main. Un peu de menuiserie, un peu de graissage de gonds : voilà qui fera taire les souvenirs crasseux de la Lenore et qui remontera plutôt la réminiscence sereine et joyeuse de journées passées au local du club. Douces heures d'été en compagnie des frangins et des frangines, occupées à retaper la vieille grange pour la transformer en petit bar accueillant et bien isolé pour les nuits d’hiver… Ouai, y'a pas meilleur souvenir sur cette terre.  

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Message(#)Doubts can be swept away only by deeds » Alex - Page 2 EmptyMer 23 Oct 2019, 06:19

doubts can be swept away only by deeds
Alex & Kyte
Elle mange les pancakes, savourant l'odeur, le goût et le plaisir de se retrouver dans cette cuisine, sa cuisine à déguster un vrai petit déjeuner. C'est fou qu'il lui ait fallu attendre qu'un inconnu fasse irruption dans sa vie, dans sa maison pour se retrouver en tête à tête avec un homme à prendre un petit-déjeuner. A croire qu'elle est incapable de s'accorder des petits plaisirs simples quand elle est seule ? Et pourtant, elle apprécie réellement ce moment simple de la journée, même si la gueule de bois qu'elle couve et les souvenirs de la nuit dernière auraient tendance à gâcher la simplicité de l'instant. Mais elle en a l'habitude, rien n'est simple avec elle même quand ça peut l'être, elle trouve toujours le moyen de l'ouvrir pour venir gâcher le moment. Pourquoi n'a-t-elle pas pu juste se contenter de manger les pancakes ? Pourquoi n'a-t-elle pas pu juste se taire ? Parler de la fenêtre semble déjà être une idée plus que tendue mais il réagit bien le bougre. Il est toujours avenant, il vient de faire le petit dej pour cette inconnue et elle continue d'exploiter sa présence. Il n'est pas son homme à tout faire, il n'est même pas son colocataire, il est juste Kyle. Cet homme qu'elle a découvert vêtu de son peignoir, qui s'est incrusté chez elle, et sur lequel elle a fini par laisser couler ses larmes. Il est cet homme qui l'a conduite au lit, qui l'a bordé d'un plaid et auprès duquel elle s'est sentie en sécurité au point de se montrer vulnérable. Il est cet homme qui a vu ses faiblesses et ses failles, il est cet homme qui ne l'a pas laissé sombrer quand s'est écroulée devant lui et pourtant, elle ne peut plus lui montrer sa fragilité. Elle est trop sobre pour ça. Trop fière peut être aussi. Et méfiante un peu. Elle est surtout redevenue celle qu'elle est ou du moins qu'elle essaye d'être. Une femme qui ne montre pas qu'elle a peut-être perdu l'espoir et qui ne croit plus à la notion de bonheur. Et elle se sent presque coupable d'avoir baissée sa garde, alors elle s'excuse pour ça. Elle s'excuse d'avoir craquée, d'avoir été faible. « Le contrôle, quelle connerie. »  Le contrôle c'est la seule chose qu'elle connaît réellement, le contrôle c'est rassurant finalement. Toute sa vie, elle a été contrôlée par son père, sa vie contrôlée par son paternelle et quand sa vie s'est retrouvée hors du contrôle du père Clarke, la miss a complètement foiré les choses. Elle ne sait pas contrôler sa vie mais elle essaye, parce que quand elle accepte de lâcher prise, ça finit toujours mal. C'est une bombe à retardement et elle a besoin de garder le contrôle sur les choses, sur ses émotions, sur sa vie. Parce que le contrôle c'est ce qui l'empêche de sombrer finalement. « Si t’as craqué c’est qu’t’en avais besoin. Ces trucs-là faut pas les garder à l’intérieur sinon ça pourrit et puis ça t’ronge les tripes, moi j’te l’dis. » Et il a raison encore, le sage dans un corps de bûcheron Canadien. Il partage son savoir et son expérience sur la vie, sur la façon de gérer les émotions et les drames qui les habitent. Mais pourquoi s'il a raison, elle ne se sent pas mieux ? Pourtant elle a craqué, elle a réellement craqué avec lui, avouant ses fautes, ses erreurs, pleurant sur le peu d'espoir qu'il lui restait pour elle. Elle devrait aller mieux non ?  « Moi c’que j’en dis, c’est qu’y a pas d’mal à ça. » Pas de mal mais est-ce pour autant bien ? Alex se revoit échanger avec lui dans son canapé, se revoit boire de grandes gorgées à même le goulot de la bouteille, se revoit pleurer sur sa vie et sur celle de son acolyte. Il pose sa main sur celle d'Alex, et ce geste la ramène sur terre et la sort de ses pensées. Elle sursaute face à ce geste de tendresse, c'est qu'elle n'a plus l'habitude qu'on la rassure et elle est sobre cette fois. Alors ses réactions sont quelques peu différentes.  « T’fais pas d’bile va. Finis donc ton p’tit dej. Moi j'm’en va jeter un œil à ta fenêtre. » Et il se lève, un dernier clin d’œil envers l'Anglaise. Il est calme en apparence, serein comme si la situation n'est finalement pas étrange pour lui. Alex souffle bruyamment sur le café brûlant qu'il a déposé devant elle, réfléchissant à tout ça. A lui chez elle. A cette attitude amicale qu'il a envers elle. Et a ces mots qu'il lui a dit. Depuis sa chaise qu'elle ne quitte pas, elle s'adresse à lui alors qu'il commence à réparer cette fameuse fenêtre. Celle qui leur a permis de se rencontrer, de vivre cette soirée hors du commun. La responsable de cette situation étrange, mettant l'un face à l'autre deux adultes touchés par les erreurs qu'ils ont commis dans leur vie. « Y'a pas de mal peut-être mais finalement ou est le bien dans tout ça ? Parce que là, j'ai juste une gueule de bois monstrueuse, l'impression d'être faible et d'avoir en tête toutes mes erreurs. » Si la veille, la tristesse et la douleur pouvait transparaître dans ses paroles, cette fois, elle est dans la retenue. Elle n'est ni triste, ni résignée, ni même en colère. Elle se demande juste à quoi tout cela rime finalement ? Parce qu'il a sans doute raison le bougre. Elle avait besoin de craquer. Elle en avait besoin pour accepter les choses, mais ça ne règle aucun de ses problèmes et elle ne se sent clairement pas mieux, du moins pas à l'instant présent et pourtant, elle a des pancakes, un café et le tout sous le soleil de Brisbane qui cogne sur sa vitre et qui réchauffe l'intérieur de la cuisine. Mais elle a toujours mal, elle se sent toujours coupable et elle voit dans le regard et dans l'attitude que lui aussi n'est pas débarrassé de ses démons. « A quoi ça rime ? C'est quoi la suite Kyle ? Craquer oui mais pourquoi ? Finalement garder le contrôle c'est un moyen de survivre non ? Parce que craquer sur mon canapé, est-ce que ça va changer ton quotidien ? Est-ce que ça va réellement alléger notre culpabilité ? Je crois pas. » Et encore une fois, la voilà qui gâche le moment, qui gâche l'instant présent. Elle ne se rends pas compte que finalement la seule chose dont ils ont peut-être besoin, c'est de se soutenir, d'accepter d'être faillible et d'avoir besoin de l'exprimer. Mais non, elle remets en cause le moment qu'ils ont vécu. L'émotion qu'ils ont partagé, sincère, forte. Leurs histoires qu'ils se sont racontés, et leurs pertes respectives sur lesquels ils ont pleuré ensemble. Elle remet en cause l'authenticité de ce moment, leur rencontre improbable mais forte. Elle remet en cause même les propos de Kyle qui a pourtant plus d'expérience et qui a su être là pour elle sans retenue, sans même profiter de sa faiblesse. Parce qu'il aurait pu partir au milieu de la nuit emportant avec lui une partie des affaires d'Alex, mais il n'en avait rien fait. Il est resté, l'a accueilli avec un petit déjeuner, avec un sourire et ses mots de réconforts. Il est resté le même que cette nuit et elle s'en veut presque d'être incapable d'être aussi ouverte avec lui qu'elle ne l'a été durant la soirée. « Je suis désolé Kyle, mais hier j'étais épuisée, le décalage horaire, ces histoires avec ma famille et les circonstances. J'étais pas moi. Merci d'avoir pris soin de moi, mais ma vie est compliquée en ce moment, je suis revenue à Brisbane pour mettre de l'ordre, et j'ai besoin de le faire seule. »  Et elle en a conscience, elle est en train de tout gâcher et pourtant, au fond, elle sent qu'elle a du respect pour cet homme. Du respect et de l'empathie, mais elle ne sait plus comment se comporter, pas sans alcool pour l'adoucir. Elle ne sait plus comment faire, parce qu'il n'est plus un inconnu, mais il n'est pas non plus son ami. Et elle se retrouve avec lui, dans son appartement, incapable de le mettre dehors parce qu'elle n'en a pas envie et pourtant, elle a peur de le voir rester. Elle est encore une fois incapable de savoir ce qu'elle veut, ou ce dont elle a besoin réellement. Elle est juste perdue, dans sa vie, dans ses relations et avec ce grand gaillard qui s'est immiscé dans sa vie et qui connaît déjà tout d'elle. C'est sans doute trop d'un coup pour l'Anglaise et elle prends peur. Parce qu'elle ne peut pas se lier aux gens, elle finirai par le blesser lui aussi ou à être blessée dans la manœuvre. Alors elle se retrouve avec cet homme en train de réparer la fenêtre par laquelle il est entré dans la vie de l'Anglaise, avant d'en sortir par la porte cette fois ? Pour toujours, pour un temps ? Alex n'est pas certaine, en même temps a-t-elle encore des certitudes sur quelque chose ? Une seule chose semble pourtant réelle et tangible, cette soirée restera marquée en elle et ce type aussi. Parce qu'elle ne pourrait pas oublier ses mots, son histoire, ses gestes et son attention à son égard. Elle a pleuré avec lui, elle a pleuré dans ses bras, elle s'est sentie proche de lui et ces émotions elle ne peut pas les oublier même si elle ne voudrait. Il est entré dans sa vie et il l'a bouleversé, réellement, profondément. Et si elle n'est pas en état de lui laisser une place dans sa vie à l'aube d'un réveil délicat, elle ne compte pas oublier cet homme aussi rapidement. « Merci pour la fenêtre. Et peut-être qu'on pourrait aller prendre un café un jour quand tout sera plus calme ? » Elle ne peut pas se résoudre à le laisser repartir à sa vie de sans domicile fixe sans prendre le soin de s'assurer qu'elle puisse avoir un moyen de le recontacter. Elle pleure sur son épaule, le repousse au réveil et juste après avoir sous-entendu qu'elle le vire de chez elle, elle lui propose de garder contact ? Et si elle est perdue, elle peut facilement perdre les gens qui sont autour d'elle. Mais elle est comme ça l'Anglaise. Indécise, perdue, inconstante, instable et incertaine. Et c'est peut-être pour cela que ses relations sont toutes vouées à terminer dans des catastrophes incontrôlables ? Elle espère juste ne pas faire une erreur avec Kyle, mais quelle serait la pire erreur ? Le laisser s'enfuir dans la nature sans nouvelle ou garder contact avec lui ? Elle n'arrive pas à se décider, alors elle fait le choix de ne pas choisir et de lui laisser décider pour eux. Parce que lui savait ou trouver l'Anglaise, il savait à quelle porte venir frapper, et elle lui laissait la suite de leur histoire commune entre les mains. Pour le meilleur et pour le pire.   
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Message(#)Doubts can be swept away only by deeds » Alex - Page 2 EmptyDim 17 Nov 2019, 18:45

doubts can be swept away only by deeds
Alex & Kyte
Les outils rassemblés, Kyte s’attèle à sa réparation quand la voix de la jolie blonde lui parvient de la cuisine : « Y'a pas de mal peut-être mais finalement ou est le bien dans tout ça ? Parce que là, j'ai juste une gueule de bois monstrueuse, l'impression d'être faible et d'avoir en tête toutes mes erreurs. » Et il sourit avec un haussement d’épaules, parce qu’il sait pas très bien quoi répondre à tout ça. Aujourd’hui c’est vrai, elle doit avoir la tête dans le coltard. Lui aussi d’ailleurs. Mais quelque part il reste persuadé qu’elle aurait pas ouvert les vannes à ce point si elle en avait pas besoin, et que parler quand on a de la peine, ça fait du bien, et ça aide à redescendre la pression. Mais Alex n’a pas l’esprit aussi simple que le sien. Elle croule sous le poids de ses erreurs, de sa culpabilité, alors qu’il se fait une joie de les abandonner dans son sillage. « A quoi ça rime ? C'est quoi la suite Kyle ? » Bon sang il s’y fera jamais à ce surnom pourri. Y’a rien de plus déshumanisant que de se faire appeler par le nom d’un autre, rien de plus bizarre que de se sentir comme étranger dans sa propre vie. Mais c’est un sacrifice qu’il est prêt à faire pour garder sa liberté. « Craquer oui mais pourquoi ? Finalement garder le contrôle c'est un moyen de survivre non ? Parce que craquer sur mon canapé, est-ce que ça va changer ton quotidien ? Est-ce que ça va réellement alléger notre culpabilité ? Je crois pas. » L’outil glisse sur la ferraille, ripe sur sa peau pour y entailler légèrement la chair. Un juron discret, Kyte porte son doigt entre ses lèvres et regarde la plaie. Trois fois rien, même pas de saignement, voilà encore qui partira avec le temps, comme tout. Avec tout ça, il ne trouve même pas quoi lui rétorquer encore, ne comprend pas très bien où elle veut en venir. Regrette-t-elle leurs échanges et tout ce qu’elle a partagé ? A quoi ça sert de s’embourber dans encore plus de remords, encore plus de regrets ? Il voudrait trouver un truc rassurant pour l’apaiser mais n’a pas mieux qu’une bonne vieille dose de « Allons, allons ! » pour la secouer un peu, et il se garde ça sous le coude au cas où elle sombre plus pas encore. Il reprend son ouvrage et se contente d’écouter pour une fois comme elle semble pas en avoir fini, se dit qu’après tout il la comprendra peut-être mieux quand elle sera allée au bout de sa pensée. « Je suis désolé Kyle, mais hier j'étais épuisée, le décalage horaire, ces histoires avec ma famille et les circonstances. J'étais pas moi. Merci d'avoir pris soin de moi, mais ma vie est compliquée en ce moment, je suis revenue à Brisbane pour mettre de l'ordre, et j'ai besoin de le faire seule. » Ah… on y vient Comprenant enfin où elle veut en venir, Kyte hoche la tête et se concentre sur la tâche qu’il doit accomplir avant de partir. Parce que c’est bien ça qu’elle veut, non ? Qu’il finisse ce à quoi il s’était engagé et prenne discrètement la porte. Ça lui fait comme un pincement en cœur, parce qu’il aime bien sa compagnie chaleureuse et le temps qu’ils ont partagé, mais il lui en veut pas, ça non. Elle en a déjà tellement fait pour lui et quelque part le canadien est persuadé qu’elle n’en a même pas conscience. Ses yeux brillent un peu et ça l’énerve, alors il fronce les sourcils pour faire passer ça et comme un homme et se détourne pour pas qu’elle puisse surprendre cette gênante émotion sur sa face fripée. Trois coups de tournevis plus tard et le gond est réparé. Il inspecte la fenêtre qui se ferme normalement maintenant et c’est certain que plus personne viendra la faire chier dans son appartement – lui compris. « Voilà qui d’vrait fait l’affaire. » Il lance en se redressant et essuie les paumes de ses mains contre son jean noir où il laisse des petites traces de poussière. « Merci pour la fenêtre. » « Pas d’quoi. » « Et peut-être qu'on pourrait aller prendre un café un jour quand tout sera plus calme ? » Qu’elle lui  lance et Kyte ne peut pas retenir un petit ricanement ironique en se frottant le sourcil de son pouce. « Tu m’dois rien, t’sais ? » Il répond avec un haussement d’épaules. « J’te filerais bien mon numéro mais j’en ai pas, si j’avais trois deniers j’me trouverais plutôt une piaule qu’un prépayé. » Ses paroles sont bourrues sans trop qu’il s’en rende compte. C’est que Kyte, il n’aime pas trop les aurevoirs, il en a trop vécus. « J’vais prendre mes affaires. » Il annonce en indiquant un point derrière son épaule avec son pouce, et sans demander son reste il s’en va vers le canapé où son petit sac à dos traîne encore avec les affaires qu’il a pris le temps de laver pendant l’absence de la belle. La fin approche, il sait que ça sert à rien de traîne, que ça la mettrait juste mal à l’aise et retarderait l’inévitable, alors il va jusque dans la cuisine et roule quelques pancakes dans des feuilles d’essuie-tout qu’il place dans son sac à dos pour la route. « J’sais pas si ça va changer quelque chose, t’sais ? » Il souffle enfin en se rapprochant de la jolie blonde. « J’sais qu’ça m’a fait du bien d’parler avec toi hier, d’partager un moment vrai au chaud avec toi. Est-ce que ça changera ma vie ? P't-être ben qu'non. Mais j’suis content d’avoir c’te p’tite lumière en plus dans mes souvenirs. Y m'tiennent chaud en hiver. » Puis comme il sent l’émotion monter à nouveau, il secoue la tête et glisse doucement ses doigts derrière le crâne d’Alex, puis il se penche pour poser un baiser sur son front, comme il l’avait fait la veille. Puis d'un ton plus doux, il ajoute : « Allons, allons... lâche donc un peu cette culpabilité, hum ? T’es une bonne personne, même si t’as fait des conneries. » Il lui dirait pas s’il le pensait pas. Non, il voit en elle un cœur pur, mais franchement abîmé. Et il sait que dans ces cas-là y’a jamais rien de désespéré. Faut juste se reconstruire, et avancer. Mais ça il sait pas trop comment, c’est pas son domaine d’expertise disons. Alors il se contente de lui tapoter l’épaule, puis après avoir encore fouillé dans ses yeux il hoche la tête comme pour dire que c’est bon, maintenant il s’arrache. « C’est pas un adieu. » Il précise quand même en se dirigeant vers la porte. « On s’recroisera si t’en as envie. » Kyte lui dit pas qu’il a l’intention de veiller sur elle à distance, parce que ce serait franchement louche comme attitude. Mais il veut pas non plus se tirer en lui donnant l’impression de l’abandonner, comme il l’a fait trop de fois dans sa vie, comme il est sûr qu’elle l’a trop souvent été. « Oh ! » Il se rappelle soudain et sort un petit porte clé de sa poche, volé quelques années plus tôt sur le marché de Yulin où il a été arrêté. Cet objet il l’a gardé dans le creux de sa main pendant ses années en prison, pour garder espoir qu’un jour il sortirait. Maintenant qu’il est là, il n’a plus besoin de cette petite lanterne, mais peut-être que ça pourrait lui faire du bien, à elle, d’avoir un truc pour lui rappeler qu’un soir elle a été honnête sur toutes ses blessures, et qu’on ne l’a pas rejetée à cause d’elles. « Si jamais tu t’sens trop seule. » Il dépose le grigri dans sa paume, une petite coccinelle toute abîmée mais mignonne quand même, et puis avec un sourire qu’il espère pas trop nostalgique, il s’en va, par la porte, cette fois. « Dès que le vent soufflera, je repartira. Dès que les vents tourneront, nous nous en aillerons…! » Il chantonne en déambulant les escaliers, le cœur à la fois lourd et léger de finir cette rencontre en chanson, comme elle a commencé.

That is the great fallacy: the wisdom of old men.
They do not grow wise. They grow careful... but I didn't.
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Message(#)Doubts can be swept away only by deeds » Alex - Page 2 EmptyMar 10 Déc 2019, 03:21

doubts can be swept away only by deeds
Alex & Kyte
Cet homme avait fait irruption dans sa vie de manière totalement inattendue. Elle s'était retrouvée face à lui, dans un de ses peignoirs, alors qu'elle n'avait qu'une envie, celle de s'enfermer sous sa couette et dormir pour ne pas avoir à subir encore ses émotions et ses souvenirs. Elle avait rêvé de son lit, de sa chambre, après des jours passés à Londres à se disputer avec son père. Elle n'avait pas prévu de pleurer sur son canapé dans les bras d'un inconnu. Elle n'avait même pas prévu de boire à outrance et de se réveiller les yeux rougis, et la tête douloureuse venant lui rappeler les abus de la veille. Elle n'avait pas prévu de s'ouvrir autant, de parler de ses erreurs, du suicide de sa mère, de son père. Elle n'avait pas prévu de devoir gérer la culpabilité si grande qui lui revenait sans cesse dès qu'elle pensait à son passé. Ce n'était pas le programme qu'elle voulait et c'était peut-être d'autant plus dur à digérer parce que ce type avait débarqué de nul part et avait bouleversé l'Anglaise. Et malgré lui, il lui avait montré à quel point, elle allait devoir se faire du mal pour espérer un jour pouvoir se pardonner. Elle qui était revenue à Brisbane pour reconstruire sa vie, se rendait peu à peu compte qu'un changement de continent ne serait pas suffisant pour laisser de côté ses problèmes bien trop ancrés en elle. Et voir cet homme, mature, ce gaillard qui avait fait l'armée, être encore accablé par ses erreurs du passé, ça n'avait pas vraiment eu un effet positif sur le moral déjà pas bien haut d'Alex. Pourrait-elle un jour se pardonner ? Serait-elle toujours cette pauvre fille qui noie sa misère et sa tristesse dans l'alcool ? Si paumée qu'elle est prête à se laisser aller dans les bras de la première personne qui lui donne un peu d'attention ? Si paumée qu'elle ne sait même plus comment gérer ses relations, l'a telle réellement su un jour ? La question est légitime parce que sa vie actuelle semble être une belle preuve de son incapacité à s'attacher et à faire les bons choix. Elle a gâché tout ce qu'elle avait, tout ce qui un jour avait pu la rendre heureuse. Et elle se retrouvait seule, à compter ses pertes, à pleurer sur le gâchis qu'elle avait causé, toute seule sans l'aide de personne. Cet homme avait bouleversé ses plans et il l'avait bouleversé elle aussi. Leurs histoires, leurs pertes, leur culpabilité et leur attrait pour l'alcool pour apaiser la douleur, Alex s'était sentie connectée à cet homme et elle s'était livrée avec une authenticité rare, dévoilant dans le même temps sa vulnérabilité. Mais le soleil était revenu sur Brisbane et la nuit n'avait pas apaisé l'Anglaise, au contraire, elle avait eu pour effet de refermer la carapace de la blonde, mais pas les souffrances. Incapable de gérer correctement cette sensation de vulnérabilité qu'elle ressentait en présence de Kyle, elle s'était montrée froide, distante tandis que lui restait le même. Encore une fois, c'était elle qui s'apprêtait à tout gâcher. A décevoir, à blesser. Elle le regardait tenir sa promesse, malgré son attitude détachée et froide. Après lui avoir préparé un petit déjeuner complet, il s'attardait sur la fenêtre par laquelle il s'était introduit quelques jours plus tôt. Elle le regardait faire, incapable de savoir comment elle devait se comporter. Incapable même de savoir ce qu'elle voulait finalement, ni dans sa relation avec cet homme, ni dans sa vie. Elle était perdue, tout simplement perdue et comme elle l'annonçait à Kyte, elle avait besoin de mettre de l'ordre dans sa vie et elle devait le faire seule. Un moyen polie de lui demander de partir ? Un moyen aussi d'avoir à éviter le regard d'un homme qui connaît désormais ses faiblesses. Et quand elle comprends que ses paroles touchent son interlocuteur, elle s'en veut l'Anglaise. Elle s'en veut, parce qu'elle se sent comme étant encore celle qui blesse un autre, mais elle n'a pas de place pour lui dans sa vie trop chaotique pour y ajouter l'arrivé d'un inconnu aussi cabossé par la vie. C'est du moins ce qu'elle essaye de se convaincre, pour ne pas craquer. Pour ne pas se maudire encore plus. Et pourtant elle ne peut s'empêcher de lui proposer de prendre un café un jour. Quand tout sera plus calme. Parce qu'elle y croit encore à ça ? Ou est-ce un moyen de se dire qu'elle ne le laisse pas complètement tombée ? Histoire de soulager sa conscience ? Et s'il est vrai qu'elle ne lui doit rien, et qu'il a déjà abusé de son appartement, Alex se sent étrangement mal de renvoyer cet homme à la rue.  « J’te filerais bien mon numéro mais j’en ai pas, si j’avais trois deniers j’me trouverais plutôt une piaule qu’un prépayé. » Et comme si la culpabilité d'Alex n'était pas déjà en train de la tourmenter, il en rajoutait une couche sans même sen rendre compte sans doute et Alex n'ose plus regarder Kyle qui s'active dans son appartement pour récupérer ses affaires.  « J’sais qu’ça m’a fait du bien d’parler avec toi hier, d’partager un moment vrai au chaud avec toi. Est-ce que ça changera ma vie ? P't-être ben qu'non. Mais j’suis content d’avoir c’te p’tite lumière en plus dans mes souvenirs. Y m'tiennent chaud en hiver. »  L'Anglaise serre les poings, se mords l’intérieur de la lèvre parce qu'elle ne veut pas montrer d'émotions mais il ne lui rends pas la tâche aisée. Les souvenirs, c'était finalement la seule chose qu'ils leurs restaient à tout les deux, sauf que Kyte semblait y voir des lueurs de positifs alors que ceux d'Alex n'étaient que culpabilité et regrets. Le baiser qu'il dépose sur son front fait fondre peu à peu la carapace qu'elle avait essayé de reconstruire, parce qu'elle ne peut pas se montrer si faible tout le temps. Mais les gestes de tendresses ont raisons d'elle, un léger sourire s'affiche sur son visage alors qu'elle se souvient avoir ressentie une vraie affection pour cet inconnu la veille. « Allons, allons... lâche donc un peu cette culpabilité, hum ? T’es une bonne personne, même si t’as fait des conneries. » Il la voyait comme une bonne personne ? Malgré tout ce qu'elle avait pu lui dire ? Malgré l'image qu'elle avait montré d'elle ? Malgré le fait qu'elle était clairement en train de le mettre dehors ? De le renvoyer à la rue ? Il était encore celui qui faisait preuve de tendresse et de gentillesse à son égard et Alex ne pensait pas mériter tout ça et pourtant ça lui faisait du bien de l'entendre. D'entendre autre chose que les mots que son esprit trop torturé lui répétaient. Et elle aurait aimé être en mesure de lui répondre quelque chose. De lui dire que lui aussi était quelqu'un de bien, du moins qu'il l'avait été avec elle mais elle en était incapable. Incapable de se confier ne serait-ce qu'un peu parce qu'elle avait peur de ne plus pouvoir s'arrêter si elle se laissait aller à nouveau. Alors elle se taisait, laissant ses yeux parler pour elle. « C’est pas un adieu. On s’recroisera si t’en as envie. » Elle se sent à la fois soulagée et un peu inquiète. Elle n'a plus peur de lui, mais elle a peur de cette image qu'il a d'elle maintenant. C'est tellement bête de sa part, tellement minable mais elle voudrait tant être capable de ne plus jamais craquer, de ne plus jamais être faible parce qu'elle croit naïvement qu'il lui suffirait de ne plus être faible pour ne plus souffrir. Sauf qu'elle ne fait que refuser sa douleur et sa peine, sans jamais essayer de les accepter, restant bloquée dans un passé qu'elle n'arrive pas à se pardonner. Elle lui sourit tout de même et trouve la force de lui répondre. Simple pour ne pas risquer de se laisser embarquer par sa capacité à parler trop et à regretter après. « Tu sais ou me trouver et comment me contacter. » Il n'avait ni téléphone, ni adresse fixe, pour le contacter cela risquait d'être compliquée pour Alex, mais elle espérait qu'il tiendrait parole. Elle le mettait dehors aujourd'hui, mais elle ne voulait pas pour autant le mettre en dehors de sa vie même si tout était compliqué pour elle. « Si jamais tu t’sens trop seule. » La paume de main ouverte, une petite coccinelle qui a semble-t-il déjà bien vécue se tient dans sa main, déposée là par Kyle. Elle le regarde une dernière fois ouvrir sa porte et la refermer. Elle regarde la coccinelle, un sourire sur le visage et une larme au coin de yeux. Sans même savoir pourquoi elle entrouvre sa porte pour l'écouter chantonner, une dernière fois tout en regardant cette coccinelle, abîmée par la vie, comme son ancien propriétaire. « Merci. » Un merci inutile puisqu'il ne l'entendrait pas. Alex attrape ses clés et tout en refermant sa porte elle accroche la petite coccinelle sur son trousseau de clés, un moyen pour elle de s'assurer de garder cet objet précieusement avec elle, en souvenir de cette rencontre totalement improbable. Les yeux humides, la tête lourde et les souvenirs de ses confessions de la nuit qui continuent à revenir, Alex s'était réfugiée sous sa couette pour pleurer encore. Un jour elle devrait trouver un moyen de contenir toutes ses émotions en elle, mais pas aujourd'hui. Parce qu'elle avait à gérer ses erreurs du passé, et du présent sans savoir encore comment réussir à gérer son futur. Elle était perdue, toute seule dans son lit, consciente qu'elle allait devoir reprendre sa vie en main si elle ne voulait pas que sa culpabilité finisse par la ronger totalement, et c'était une épreuve qui lui semblait encore insurmontable, alors à défaut de savoir comment s'y prendre, elle pleurait, les sanglots étouffés par l'oreiller dans lequel elle venait d'enfouir sa tête. Si le monde ne pouvait pas entendre sa peine, alors elle ne serait peut-être jamais réelle ? Après plusieurs longues minutes de pleurs et exténuée par son voyage et cette nuit avec Kyle, l'Anglaise avait fini par s'endormir et si dormir ne réglerait pas ses problèmes. Au moins pendant ce temps là, elle ne les aggravait pas et c'était déjà positif.
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