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Message(#)100 miles and running ▲ scarlett & matt EmptyDim 31 Mar 2019 - 16:08


À la seconde où je pose mon cul sur le canapé, y’a un long, un puissant, un profond soupir qui se casse sur mes lèvres sans que j’aie la moindre intention de le retenir. Mes pieds brûlent, ma voix est probablement cassée d’avoir répété encore et toujours les mêmes mots pendant une tranche d’heures tout sauf raisonnable. Depuis le début de la semaine, j’avais dû faire mon shift en plus de celui de Deklan parce que monsieur avait jugé bon que de chopper la crève en plein été australien lui ferait pas de tort. Il meurt à petit feu le gars, je suis pas mauvais non plus, on lui a fait envoyer un fruit basket d’agrumes, de joints bien roulés et de sirop pour la toux de la part de l'équipe du DBD, en plus de l’ajouter à mon abonnement familial Netflix pour qu’il puisse saigner toutes les télé-réalités sombres du dark web le temps qu’il se remette sur pieds. Mais les journées et les nuits ont été folles, j’ai dû me dédoubler, me quadrupler, ça le faisait absolument pas de courir partout, de tenter d’être 44 hommes en un. Y’avaient Scar et Asher bien sûr qui aidaient, qui faisaient ce qu’ils pouvaient, mais entre l’horaire coupé d’Ash et la vie privée de Scar qui plus souvent qu’autrement restait un sombre mystère pour moi, le fort avait malgré tout réussi à survivre sous nos bons et loyaux services.

Et ce soir, c’était molo. On avait pu boucler le service vers 22h, y'avait un truc dans le quartier qui attirait tous les clients ou presque, pas plus mal. Le canapé me semblait être le meilleur moyen de m’en remettre ; ça et un autre élément particulièrement dépaysant à mes tympans.  « Écoute, Scar, arrête tout, fais plus rien. » que je gueule du salon, l’entendant qui s’active dans une autre pièce de l’appart j’sais pas trop où j’ai pas demandé vraiment. Si elle commence par s’en foutre alors que l’écho de ce qu’elle fiche continue de résonner contre les murs du flat qu’on partage le temps qu’elle se trouve quelque chose de bien. Puis, j’insiste, plus fort, plus direct, j’ajoute même un octave comme le con que je suis qui pense avoir la moindre bribe d’autorité, autant comme pote que comme patron. À d’autres. « Écoute! » et là, c’est l’arrêt complet, elle arrêter de bouger, je la vois pas, mais je ne l’entends plus. « C’est à ÇA que ça ressemble, le silence. J’avais oublié. » et il a un grand sourire d’idiot Matt, quand il se cale la nuque contre le coussin de support du divan, ferme les yeux, inspire longuement, profite. Pourtant, le DBD actif à ce point, c’était plus qu’une fierté, c’était un accomplissement. Mais rares étaient les McGrath qui adoraient rester calmes et en place trop longtemps. Ma tête commence à spinner, mes pensées remontent, reviennent, se multiplient, et bien vite, je le casse ce fameux silence de paix, de zen. « Et sinon tu fais quoi? J’ai de la bière et les plans de l’agrandissement, c’est quand tu veux pour me dire que l’idée est conne et qu’elle survivra pas 2 semaines.  » parce que mine de rien, c’est ça la suite, c’est ça la prochaine étape. D’acheter le local d’à-côté, et de le transformer en salle de spectacles éphémères, en petit speakeasy musical les week-ends. Le projet est né avec Asher, mais c’est assuré que Scar y aura sa place, si elle la veut.

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Message(#)100 miles and running ▲ scarlett & matt EmptyMer 10 Avr 2019 - 23:09

Matt s'activait encore au bar lorsque Scarlett verrouilla la porte du DBD, et l'expression de soulagement qu'elle avait entreprit d'esquisser se mua en surprise. La fatigue lui jouait sans doute des tours, mais elle aurait pu jurer que les bras de son patron s'étaient dédoublés, moulinant avec une ferveur qu'elle était trop éreintée pour suivre, entre les verres et les torchons. Le jeune homme avait pourtant eu assez de jugeote pour estimer, à en croire les coups d’œil intempestifs qu'elle avait jeté à son téléphone depuis trente minutes, qu'il était sans doute bon de lui accorder le reste de sa soirée, au risque de voir son entrain décliner au rythme de sa bonne humeur, et d'entamer pour de bon les restes de son obligeance. Ce qui devait être temporaire s'était étiré sur des mois, et si Matt était assez doué pour le dissimuler, il n'avait pas envie de composer avec la contrariété de sa colocataire, qu'il préférait certainement ménager pour son propre confort. Il l'autorisa donc à disposer, et Scarlett le gratifia à peine d'un sautillement reconnaissant et fébrile qu'elle filait déjà dans les escaliers menant au loft, puisant dans des ressources dont il ignorait l'origine. Elle balança quelques affaires à la volée sur le canapé, et s'enferma dans la pièce qu'elle avait désormais l'honneur d'appeler sa chambre. Son meilleur enchérisseur avait remporté le jackpot, et Scar se voyait désormais dans l'obligation de lui rendre la monnaie de sa pièce si elle espérait le compter encore parmi ses mécènes. Plus que quelques minutes, avait-elle constaté en inspectant l'horloge. Elle s'activa à son tour, fouillant dans sa valise à la recherche de quelques accessoires pour compléter les pièces de lingerie qu'elle avait portées en prévision sous son uniforme de travail. D'une autre main elle avait coupé la veille de son ordinateur, et enclenché une playlist digne de ces films érotiques qui égayaient les grilles TV nocturnes, et qui avaient agité leurs nuits d'adolescentes avec Jill. Pile à l'heure. La sonnerie désopilante de Skype la rappela à son devoir, et Scar la coupa aussitôt comme elle aurait coupé son réveil. « Bonsoir Mr. Grey. » avait-elle lancé de sa voix la plus  voluptueuse, tandis que son corps subtilisait le champ de la caméra. Comme d'habitude la vignette du supposé Mr. Grey demeurait noire, mais elle en avait supposé par les quelques gémissement rauques qu'elle avait cru entendre lors de leurs sessions privées qu'il s'agissait d'un homme. Elle préférait ne pas savoir, et faire preuve de bien plus d'imagination que lui pour le visualiser malgré leurs écrans interposés, et son évidente volonté de ne pas se dévoiler. Il était jeune et séduisant bien entendu. Un look de surfeur, cheveux longs mais ténébreux, le teint halé par des heures de routines sportives matinales sur la plage. Définitivement pas un vieux pervers édenté. C'était peut-être même le voisin. Pour sûr, ça expliquerait sa gêne. Elle l'avait sans doute même croisé à l'arrière boutique, trop occupée à fumer une cigarette pour lui prêter l'attention qu'il méritait. Il aimait en avoir pour son argent, et généralement Scar devait prévoir une bonne heure avant même d'ôter ses sous-vêtements. Si dans sa tête elle faisait la liste des ingrédients du frigo, son visage demeurait aussi enthousiaste que lui permettait l'attrait de la récompense. Vingt minutes plus tard elle se pavanait encore lascivement sur le lit, débitant quelques paroles totalement irréalistes qu'elle savait faire mouche, lorsqu'elle devina la voix de Matt la réclamer de l'autre côté du mur. Elle l'ignora une première fois et resta muette, comme si son silence éphémère avait la moindre chance de lui faire oublier qu'elle avait pris la place d'un parasite. Puis il renchérit, plus fort cette fois, et à ce moment elle ne put s'empêcher de l'écouter, stupéfaite de cette autorité qu'il semblait soudain exercer sur elle. Son ami haussait rarement le ton, et à ces quelques occasions elle se sentait inévitablement forcée de prêter l'oreille comme une enfant qu'on ne réprimandait que de façon exceptionnelle. Elle roula sur le lit de sorte à faire tomber son ordinateur au sol, et ainsi avoir une bonne raison de prétexter une session de rattrapage auprès de Mr. Grey. Ce dernier n'allait pas la louper, elle allait bientôt devoir sacrifier une soirée entière pour se faire pardonner... mais entre lui et Matt, son choix était vite fait. Elle enfila un sweat à capuche trop large et sortit timidement de la chambre. Juste à temps pour l'entendre parler de bière et d'agrandissement. « Quoi je fais quoi ? Toi tu fais quoi ? » se défendit-elle lamentablement, persuadée d'avoir été démasquée. Elle s'assit alors près de lui, une jambe calée sous son fessier, avant de lorgner sur la table. « Tu veux savoir ce que c'est une idée conne ? Me filer tes clés et croire que j'allais crasher ici pendant un mois et reprendre ma vie en main. » contredit-elle pour construire son argumentation. « Ça, c'est une idée de fou.. Tu sais quoi, tu devrais même m'en refiler un peu des tes bonnes idées. Parce que moi j'en manque pas d'idées à la con. » conclut-elle en empoignant une bière qu'elle décapsula d'un tour de main pour la tendre à Matt. « Alors vas-y, raconte tout ! »
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Message(#)100 miles and running ▲ scarlett & matt EmptyMer 1 Mai 2019 - 14:44


« T’es encore plus weird que d’habitude toi. Et c’est pas un compliment. » et j’éclate de rire, m’attendant à pire de sa part, un coussin en travers de la gueule, un soupir qui arrache toute son exaspération à mon égard, entre le patron qui se prend pour un collègue de travail, et l’ami qui s’est donné le rôle de colocataire le temps qu’il faut. Elle met du temps à venir me rejoindre au salon Scarlett, mais c’est pas comme si j’étais du genre observateur non plus, comme si je le voyais, le rose sur ses joues, la lueur de panique dans ses yeux. Quelque chose que je veux pas voir, probablement même, toujours rester dans le noir concernant ses attitudes parfois étranges, souvent injustifiées, jamais vraiment expliquées parce que je ne lui demandais pas de me rendre des comptes non plus. Tant qu’elle était en sécurité elle me disait rien, et quand elle était dans la merde j’étais l’un des premiers à savoir si ce n’est le seul – le deal m’arrange.  Et elle déblatère la brune, et elle me renvoie mes questions, m’en pose de nouvelles, pique sur son cas de squat qui s’allonge, et mon air ébahi de con jamais au courant de rien sauf de la base et encore lui rétorque, particulièrement étonné faut dire. « Ça fait déjà un mois? » parce qu’en soit, c’était habituel de la voir à tous les jours vu le boulot. Là, y’avait juste l’extra je laisse des cheveux au fond de ta douche, je pioche dans tes bières, je m’assure de pas faire de bruit quand je rentre à pas d’heures en pleine nuit de Dieu sait où – et elle finissait toujours par faire du vacarme anyways. Mais un mois ? J’avais perdu le fil.

Son ton plein de sarcasme m’arrache un nouvel éclat alors qu’elle finit par venir se poser avec vigueur à mes côtés. « Des bonnes idées j’en ai tout plein. Je te fais l’inventaire de toutes les cicatrices qui les résument si tu veux. » et il est idiot Matt, quand il joue au même jeu qu’elle, le sourire à deux balles qui orne mon visage et les souvenirs des soirées qui commençaient si bien pour se terminer si mal au compteur. J’étais pas connu pour être le gars aux plans infaillibles, ni même aux scénarios parfaits – on pourra demander à mes sœurs et à Ezra de compiler mes conneries ils en auraient long à dire sur mes soi-disant bonnes idées, n’en reste que Scar arrive tout de même à calmer le jeu en me tendant une bière d’un geste totalement naturel. J’attends qu’elle ait ouvert la sienne avant de boire une grande gorgée de mon côté, me calant contre les coussins en lançant l’exposé si stupidement amené ; mais avec tout l’engouement dont je pouvais faire preuve actuellement. « Tu te souviens de l’enchère de la semaine passée, celui avec tout le matos du vieux motel crade qu’ils ont vidé au sud de la ville? » depuis que j’avais acheté le local du vieux à côté et qu’on avait doucement commencé à le mettre à notre goût, y’avait eu le problème récurrent de comment on aménageait la chose. Les brocantes suffisaient pas, les annonces dans le journaux ou en ligne reflétaient souvent de la pure merde une fois sur place, et y’avait fallu que je me rende à l’évidence que les options seraient limitées si je voulais faire quelque chose de bien avec l’endroit qui après des tas d’années d’opérations sans rénovation sombrait dans la décrépitude. « On a commencé à travailler sur les chaises et les tables, y’a de quoi faire, ça a presque plus l’air d’avoir survécu à des dégâts d’eau usée et à des attaques de blattes. » et je rigole, et je dégaine les photos, mon portable qui en déborde le temps de lui faire défiler les albums sous les yeux, qu’elle s’en mette plein la vue déjà, mais surtout qu’elle voit que j’ai pas chômé durant les derniers jours entre les services et l’aménagement. Son avis et ses commentaires sont bien sûr les bienvenus. « Asher a dégoté de l’équipement de sono pour trois fois rien, on installe les câbles et les enceintes audio dans la semaine. » ce qui explique pourquoi Baxton était de plus en plus de l’autre côté du bar les soirs ces temps-ci, à installer le matériel, à faire des doubles quarts parfois pour s’assurer que tout fonctionne bien et qu’on s’était pas fait rouler d’un côté comme de l’autre. « Il se monte son équipe tranquillement, mais même si son côté risque d’être plus fun j’prends pour acquis que tu restes du good side de la force avec moi. J’te dis de suite. » de base, Scarlett et Deklan étaient mes deux premiers employés officiels. Et même si dans ma tête ça allait de soi, je tenais quand même à lui préciser, que dis-je, à insister la moue qui vient avec, que j’allais pas la laisser filer aussi facilement. On était un trio de base, on le resterait.  

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Message(#)100 miles and running ▲ scarlett & matt EmptySam 15 Juin 2019 - 15:24

Sans fléchir, Scar avait éludé la question de ses activités louches avec une facilité inhabituelle. Il lui semblait d'autant plus compliqué de cacher des choses à Matt, celui même qui l'entendait raconter des histoires autrement non sollicitées, qu'elle était un livre ouvert. Elle lui racontait toutes ses moindres tribulations, même les plus intimes, sans se soucier des barrières du genre qui cantonnaient certaines conversations à un public non mixte. Scar jurait bien assez avec les valeurs féminines – et non féministes – prônées par sa mère, et avait fini par catégoriser Matt comme un pote avant d'être un homme. Pourtant elle tenait à préserver cette facette de sa personnalité secrète. Non pas parce qu'elle craignait une réaction disproportionnée à la hauteur de celle de Tommy, ni même par honte ou inquiétude de ternir l'image déjà bien entachée que son ami avait d'elle, mais simplement par respect pour lui. Et alors qu'elle balayait ses fausses accusations avec une impulsivité ordinaire, elle fut foncièrement soulagée de voir qu'elle arrivait encore à berner les personnes qui la connaissaient le mieux. Matt la traita de weirdo, et Scar se figea un moment, faussement pensive, pour finalement hausser les épaules en guise d'adhésion. Ce n'était pas un compliment, mais c'était mieux qu'un interrogatoire auquel elle n'avait pas envie de se plier. Et elle avança alors pacifiquement, laissant Matt s'étonner de la longévité de leur colocation. Elle était au moins aussi évidente et pérenne que leur amitié, et dans sa tête Scar se félicitait plutôt de savoir qu'ils avaient réussi à vivre sous le même toit si longtemps sans jamais souhaiter leur mort respective, parce que c'était les échos qu'elle avait souvent reçus de ses amis après avoir passé plus de deux semaines de vacances en cohabitation avec leurs proches. La routine avait tendance à révéler le pire chez les autres, mais Scar avait au moins le talent d'être déjà la pire version d'elle-même tous les jours. What you see is what you get. Pas de faux semblant. Pas de lune de miel. Juste de l'authenticité.

Scarlett ria à son tour, de ce rire étouffé et moqueur. Elle était déjà incollable sur les cicatrices de Matt, parce qu'elle avait contribué à certaines d'entre elles. Mais elle aimait l'entendre résumer les anecdotes qu'il contait aux autres, parce qu'elles étaient toujours plus farfelues et nombreuses. « Il n'y a pas d'héroïsme sans cicatrices. » dit-elle solennellement en opinant. « Je crois que c'est Yoda qui a dit ça. » Pause de réflexion intense. « Ou Maître Shifu ? » Et elle porta le goulot à ses lèvres, parce que c'était une bien belle récompense pour ce moment de philosophie inopiné. « Un motel ? C'était pas un bordel ? Mais oui je me souviens. J'espère que vous avez pas acheté ça plus de 10 balles, parce qu'il va falloir un sacré budget de désinfestation. » déclara-t-elle tandis que Matt faisait défiler fièrement les photos sur son portable. « C'est top, les hipsters du quartier vont adorer. » Difficile de déterminer dans son ton si elle se voulait sarcastique ou véritablement impressionnée. Pourtant elle l'était. Quand Matt avait une idée derrière la tête il l'exécutait, et il était assez généreux pour partager ses rêves avec les quelques désillusionnés qui n'en avaient pas autant que lui. « Tu rigoles ou quoi ? Je suis trop excitée par tout ça. C'est comme aménager la maison que j'aurai jamais. Je me crois dans Storage Wars. T'as intérêt à m'impliquer ouais ! » Même si Matt avait toutes ses chances de réussir, il n'avait pas tant l'ambition de construire un empire que celle de rassembler ses proches autour d'une cause commune. Il ne le réalisait pas, mais il donnait beaucoup d'espoir à des gens comme Scarlett qui n'avaient pas une once de projets de vie. Et une fois qu'il aurait terminé, il passerait à une autre lubie, mais sa réussite continuerait de ruisseler sur ceux qui l'avait portée avec lui. « Par contre excuse-moi de te le dire mais Baxton je le sens pas. Il est pas un peu homophobe sur les bords ? Je te jure qu'un jour elle va partir. » dit-elle en levant sa bière. Même si elle signifiait sa main, avec elle une bouteille était si vite brisée.
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Message(#)100 miles and running ▲ scarlett & matt EmptyMer 19 Juin 2019 - 16:30


Évidemment que je fais le con à repasser un regard sur mes cicatrices, parfois fier, parfois furax, selon l’issue du dit combat. Y’avaient des soirées qui s’étaient bien terminées, d’autres pas du tout. Des coups mérités pour l’adversaire, et tout autant pour moi. La majorité du temps, ceux que j’avais cherchés, ils venaient d’elle en plus, fallait souligner son sens de la justice et/ou le fait qu’on traînait presque tout le temps ensemble et qu’à force d’être souvent avec moi, bah les claques, elles se multiplient. Au fil du temps, on fait avec. « Il n'y a pas d'héroïsme sans cicatrices. » « C’est beau ça. Tu le feras écrire sur ma tombe le jour où je serai trop con pour mal choisir ma bataille. » elle est solennelle Scar, et je fais pareil, l’air sérieux que j’affiche en pensant à tous ceux qui rouleraient des yeux à s’en décrocher le nerf optique s’ils voyaient une phrase de ce genre sur mon épitaphe. Rien que pour ça, j’en prends note le plus sérieusement du monde. « Je crois que c'est Yoda qui a dit ça. Ou Maître Shifu ? »  elle se perd dans ses références et je me perds dans un éclat de rire, mimant sa gorgée de bière qu’elle prend pour faire de même de mon côté. Ça faisait un bien fou de se poser après les derniers jours, et même si le bordel étalé sur la table basse du salon suggérait que j’allais passer la nuit à gérer les derniers détails pour être sûr que le chantier soit fini en juillet pour l’ouverture, restait que là, comme ça, on était bien. « Ou n’importe que drunk qui traîne dans la ruelle du DBD passé la fermeture. » faut relativiser, et la philosophie à deux balles était très présente aux environs du bar une fois le last call annoncé. On refaisait pas le monde, mais des fois, les conversations des silhouettes éméchées attendant leur taxi nocturne en sortaient des bonnes, des excellentes.

On file sur le projet actuel, et sur Scar de qui je ne me blase jamais d’avoir du feedback. « Un motel ? C'était pas un bordel ? Mais oui je me souviens. J'espère que vous avez pas acheté ça plus de 10 balles, parce qu'il va falloir un sacré budget de désinfestation. » d’office, j’ouvre de grands yeux. Parce qu’en effet, ça se peut qu’ils viennent de là les bancs et les tables, c’est très possible, et dans ce cas… « Damn. C’est déjà over budget pour les nettoyer, et si en plus ça vient d’un bordel… » après, j’avais confiance en nos produits chimiques à fond, et en une bonne dose de javel si besoin. Les hipsters adoreront qu’elle affirme, et je pense la même, en me disant que si on file une touche de tie dye aux kits en les passant au lance-flamme et/ou à l’acide, ça donnera un résultat assez éclectique pour devenir la sensation d’Instagram pendant un temps. Les plans que je poursuis en explication, les détails qu’elle a pas entendus depuis la dernière fois où on en a parlé. Et surtout, le fait que peu importe ce qu’elle dira, she stays on my side. Ça fait partie de son contrat – elle a pas de contrat Matt. Elle en a un dans ma tête, c’est tout comme. « Tu rigoles ou quoi ? Je suis trop excitée par tout ça. C'est comme aménager la maison que j'aurai jamais. Je me crois dans Storage Wars. T'as intérêt à m'impliquer ouais ! »  c’était cool avec elle. Parce qu’elle était probablement celle qui me connaissait depuis le plus longtemps mis à part mes sœurs, mais que contraitement à mes sœurs, Scarlett était jamais vraiment partie. Elle se tirait parfois, on en avait plus entendu parler pendant quelques semaines, elle flottait, ambiante, mais elle partait jamais vraiment. Elle m’avait pas tourné le dos non plus, surtout, et ça, malgré nos accrochages et nos disputes et nos prises de tête de gamins, ça avait de l’importance. « Si j’avais su que t’avais l’âme d’une rénovatrice, je t’aurais fourni un marteau plus tôt dans le processus. » et accessoirement, j’aurais économisé en malade sur l’embauche des travailleurs dans l’annexe. Damn. Next time.

« Par contre excuse-moi de te le dire mais Baxton je le sens pas. Il est pas un peu homophobe sur les bords ? Je te jure qu'un jour elle va partir. » vient le moment confidence de la soirée. Y’en avait toujours un, isolé, où soit elle, soit moi, on abordait un truc qui nous dérangeait, un détail qu’on avançait pour avoir l’avis, l’opinion de l’autre. Ça balançait avec les tas de conneries vaches qu’on pouvait se lancer à force. Nah, du tout, on se piquait beaucoup plus que tout le reste, mais quand même. L’effort compte. « Il a ses moments. » je comprends ce qu’elle veut dire, j’ai remarqué des trucs aussi. Mais pas assez pour que ça overlap sur le gars que je connaissais, sur l’Asher qu’il était quand on apprenait à le connaître au-delà ses commentaires parfois plus forts que ce qu’il pensait vraiment. « Je pense juste qu’il y a bien des trucs qu’on sait pas sur lui, et que ça impacte sur la perception qu’on a. » une autre gorgée de bière plus tard, je réfléchis à toutes les fois où j’aurais voulu qu’on ait une discussion lui et moi, qu’il se sente safe, qu’il me dise ce qui ne va pas. Mais je brusque rien, je le laisse faire, je laisse couler, je fais que déposer des pions par ci, par là, en espérant qu’un jour il se sente assez à l’aise pour venir se confier. Pour juste accepter avoir une oreille dédiée. Rien qu’ça. « Mais je crois pas qu’il soit méchant. Il est juste dans sa tête beaucoup. » comme nous tous. Comme elle avec tout ce qu’elle a l’air de me cacher, mais sur quoi je ne creuse pas. Comme moi, avec mes propres merdes et mes échecs que je ressasse, regrette. « Après si lui tu le sens pas, mais que tu sens la claque, qui suis-je pour t’en empêcher, t’es une grande fille t’sais. Fais comme tu veux. » on sait tous les deux que peu importe ce que je lui dis sur Ash, Scar va bien faire ce qu’elle veut, quand elle le veut, et que mon avis importe peu. Puis une seconde passe, une autre, et j’ouvre de grands yeux, faussement affolé. « Ah ouais, c’est vrai, c’est là où je dois sortir le discours du patron autoritaire qui surveille le moindrement ses employés, c’est ça? »


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Message(#)100 miles and running ▲ scarlett & matt EmptyMar 30 Juil 2019 - 20:09

Matt était aussi doué pour conter des fables que pour vendre des projets, et la vérité était qu'il était aussi convaincant que son enthousiasme était contagieux. C'était sans doute ce qui faisait de lui un patron si appréciable et écouté, parce qu'il donnait rarement l'impression de donner des ordres mais plutôt des consignes qu'on s'empressait de suivre gracieusement. Scar quant à elle, ne s'épanouissait jamais plus dans son rôle de suiveuse qu'au travail. Pas ambitieuse pour un sous, elle se sentait parfaitement à la place à laquelle sa mère la conditionnait chaque fois qu'elle la rabaissait face aux exploits de ses aînés. Et puis, elle était assez lucide pour savoir que la hiérarchie amenait un lot de responsabilités qu'elle n'était pas prête à assumer. Pour le moment, elle se contentait très bien de plier l'échine en râlant, parce qu'au moins elle ne s'encombrait que des quelques obligations d'une adulte qui se voulait indépendante. Ce qui n'était plus totalement le cas depuis qu'elle avait investi les appartements de Matt, qui lui ne rechignait jamais à assumer des responsabilités qui n'étaient pas les siennes. Au fond, c'était une entente tacite à laquelle Scarlett n'avait pas très envie de débattre, au risque de voir contestée sa perception de leur amitié. Elle le soupçonnait pourtant fortement d'être en accord avec elle, et se doutait qu'il prenait autant plaisir à la compter parmi les constantes de son entourage qu'elle n'en avait à le soutenir dans ses projets les plus concrets. Si un jour Matt était amené à disparaître de sa vie, elle aurait toujours le DBD et leurs autres aménagements comme preuve de son investissement, et ce serait un souvenir chaleureux qu'elle aurait tout le loisir de chérir. Il plaisanta d'ailleurs sur sa mort, et l'espace d'un instant Scar jura que leur discussion était devenue bien trop sérieuse. « C'est ça, si on me demande mon avis t'auras plutôt droit à un truc du genre "MDR". » contesta-t-elle surtout pour lui signifier qu'elle n'était pas prête à l'enterrer. Il renchérit, et cette fois elle ne put s'empêcher de lever la main en guise d'approbation. « Pas faux. C'est peut-être un de mes éclairs de génie finalement. » Leurs rituels avaient la vie dure, et employée ou pas, Scarlett quittait rarement le bar sans avoir trinqué. Elle-même n'était jamais si intelligente que lorsqu'elle avait bu. A son tour Matt buvait ses paroles, et s'il n'était pas si tard elle aurait même pu le croire ému. Ce qui avait tendance à la rassurer, mais aussi à la faire atrocement douter d'être une personne fiable. « Comme si tu avais des doutes sur mes capacités à manier un marteau. » dit-elle en roulant des yeux. Elle ne l'entendait peut-être pas de la même manière, mais elle était généralement assez bonne pour casser des trucs. Ce qui pouvait s'avérer contre-productif en l'occurrence, mais dans sa tête elle se voyait déjà défoncer des murs avec un maillet. Pourtant elle était assez doué de ses mains, quand elle voulait bien s'appliquer. C'était d'ailleurs une piste qui ferait s'indigner sa mère, mais elle s'imaginait bien plus arborer le bleu de travail que la jupe crayon qu'elle l'espérait voir porter un jour. Scarlett glissa au passage quelques confidences sur Asher, sur lesquelles elle n'avait même pas envie de s'attarder. Elle aimait juste bien trop donner un avis non sollicité comme s'il avait de l'importance. Elle s'autorisa deux ou trois goulées pendant qu'il tentait tant bien que mal de le défendre, et ne s'étonna qu'à peine de voir Matt l'encourager à céder à ses pulsions. Elle fit mine de réfléchir, mais ils était tous les deux trop conscients de l'ironie de son discours. « Mmm, c'est pas un look qui te va très bien. Et jusque-là ça t'a plutôt pas mal réussi. De toute façon tu sais très bien que si j'ai envie de lui en mettre une, elle sera partie bien avant que tu puisses t'en rendre compte. S'il fait le taf, ça me va. » conclut-elle comme si elle avait son mot à dire dans le choix de la main d’œuvre. « Bref moi j'ai hâte, et faut déjà que je réfléchisse à ma tenue pour l'inauguration. Y'a un thème ? » Ou comment mettre la charrue avant les bœufs...
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Message(#)100 miles and running ▲ scarlett & matt EmptyMer 4 Sep 2019 - 5:07


Et elle est belle Scarlett quand elle se moque comme ça. « C'est ça, si on me demande mon avis t'auras plutôt droit à un truc du genre "MDR". »  « Surtout parce qu’on sait aussi très bien que le jour où je meurs, ce serait d’un autre pari stupide que j’aurai perdu contre toi. » elle grognerait presque si je prévoyais ajouter une clause sur mon testament lui refusant la possibilité de mettre le décompte de toutes ces mystérieuses fois où elle aurait gagné mais que je me targue encore aujourd’hui, des années plus tard, à dire que non, on avait fini à égalité. Des gages pris après plusieurs verres, des mises qu’elle aurait méritées dans les faits mais qu’on lui refuse, mon égo du dimanche et moi. « Pas faux. C'est peut-être un de mes éclairs de génie finalement. » mon épaule que je hausse, et la bière qu’on partage qui ne fait que souligner ce qu’on sait déjà, à savoir qu’on est incapable de relaxer après une journée de boulot – ou après une journée tout court, sans partager un verre, ou plusieurs. « Il était dû à du rhum ou à de la vodka celui-là? » presque naïf dans ma demande, et mes paupières qui battent la mesure un temps. « Comme si tu avais des doutes sur mes capacités à manier un marteau. » « La démolition est terminée – mais si on a un gars du chantier à engeuler, t’inquiètes pas, ce sera ton cadeau de Noël à l’avance. »

Asher la convainc pas. Je m’étonne de base qu’elle ait attendu aussi longtemps avant de m’en parler franchement, essaie d’adoucir la conversation en lui promettant – à travers 1001 énièmes bêtises – que je suis de son côté à elle, que je le serai toujours. Ash est un bon type, j’ai confiance en lui, assez pour lui filer la gestion de l’annexe, mais reste que la Warren est là depuis toute ma vie. Qu’elle me connaît bien mieux que qui que ce soit, par cœur à son grand désarroi. Et que même si j’essaie de faire du DBD une grande et unie famille, elle a qu’un mot à dire pour que j’embauche ou renvoie en conséquence. Assez flippant de voir l’influence qu’elle a sur moi Scarlett – en espérant qu’elle en tienne jamais rigueur.  « Mmm, c'est pas un look qui te va très bien. Et jusque-là ça t'a plutôt pas mal réussi. De toute façon tu sais très bien que si j'ai envie de lui en mettre une, elle sera partie bien avant que tu puisses t'en rendre compte. S'il fait le taf, ça me va. » j’hoche de la tête, note les commentaires, m’assure de repasser mentalement le tout, et de certainement me garder un espace à la discussion si l’attitude du Baxton ou son coude un peu trop léger revient sur le sujet avec un autre des employés.  « Ouais, mais fallait quand même que je tente, rien que pour voir si je sonnais aussi ridicule dans ma tête qu’en vrai. » un rire que j’étouffe même pas, et la confidence de laquelle je m’esclaffe à son oreille. « La réponse c’est ouais, of course. »

« Bref moi j'ai hâte, et faut déjà que je réfléchisse à ma tenue pour l'inauguration. Y'a un thème ? » qu’elle pense déjà à ça m’étonne pas, c’est du Scarlett tout craché et j’aurais presque été déçu qu’on aborde pas la chose des semaines beaucoup trop d’avance. « J’pense que Asher avait déjà des idées de groupes et de musiciens qu’il voulait engager pour un premier show. » parce que l’annexe allait devenir sa petite scène ouverte. Le concept était fun, ça rejoignait les speakeasies qu’on connaissait tous les deux de Londres et fallait dire qu’ici comme là-bas, il avait des contacts le gars. « Va y avoir ses potes qui aiment le métal, du coup jeans troués et t-shirts démoniaques ça doit passer. » un peu con faut dire, je suis pas trop fan du style de musique qu’Ash écoute ou même de son band jadis, mais je sais observer et voir justement les motifs et autres tendances qu’ils arborent. Pas suffisamment pour pas rigoler non plus, l’œil brillant, la seconde d’après quand ma voix prend une teinte stridente et que je m’active d’excitation tout sauf fondée sur le canapé. « Je sais pas comment il le prendrait si je me déguisais en gars de Kiss. De Mötley Crüe même. » bien sûr qu’il rirait, mais pas autant que moi si j’y vais all in. Déjà, je suis intraitable tellement l’idée est ridiculement stupide. « Tu ferais mon maquillage ? Ou tu t’occuperais juste de me crêper les cheveux? »


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Message(#)100 miles and running ▲ scarlett & matt EmptyVen 13 Sep 2019 - 11:38

Le rire resta coincé dans sa gorge, retenu par un quelconque élan de lucidité, et Scar manqua alors de s’étouffer avec la bière qu’elle sentait encore couler le long de son gosier. « T’es fou ou quoi, tu voudrais pas me mettre ta mort sur la conscience ? Putain j’imagine la tronche de Gin. Ce serait un bon moyen de me refiler le rôle de bouc émissaire. » s’était-elle exclamée, à mi chemin entre la plaisanterie et l’inquiétude sincère. « Je suis trop jeune pour que tu meurs. » Il n’existait vraisemblablement pas de monde sain dans lequel Matt ne gravitait pas autour d’elle. Si Scarlett n’était pas si pragmatique, elle aurait même pu croire que le jeune homme n’était que l’allégorie d’une conscience et d’une raison dont elle était dépourvue. « Ne t’avise pas de sortir de ma vie, Matthew McGrath. » conclut-elle emportée par toute l’affection qu’il lui inspirait naturellement, jusque dans les moindres attentions, de son réveil motivé par les effluves de café au coucher que leurs discussions sur l’oreiller rendaient si tendre. Leurs effusions étaient souvent éphémères, un refuge qui ponctuait les répliques cinglantes dont ils aimaient s’honorer. « Du whisky je crois. » corrigea-t-elle en opinant du chef, même s’ils savaient foncièrement tous les deux qu’elle n’était jamais aussi accommodante que dans ses goûts en matière d’alcool. Matt la connaissait trop bien, et sa vanne, si brusque et précise, lui arracha cette fois un rire incontrôlé. « Tu m’en vois tellement ravie ! Franchement, tu viens de réveiller mes ambitions de carrière en deux secondes. Tu m’imagines pas chef de chantier ? » demanda-t-elle très sérieusement, les yeux rivés au plafond pour se donner un air pensif. De toute évidence elle n’avait pas de mal à se projeter, et se surprit à espérer que Matt y réfléchirait lui aussi lors de ses prochains projets de rénovation. Parce qu’à l’entendre, il était mauvais pour faire preuve d’une autorité ferme. Aussi parce qu’il n’en avait jamais besoin, et parce que contrairement à ce que Scarlett pensait, hausser le ton n’était pas plus un gage de supériorité qu’un aveu de défaite. « Je crois que la réponse c’est plutôt que c’est pire en vrai que dans ta tête. » rétablit-elle avec un sourire mutin et satisfait. Elle ignorait le crédit qu’il avait pu s’accorder mentalement, mais elle ne doutait pas que Matt était assez ambitieux pour s’imaginer plus sévère qu’il ne l’était en réalité. Pour une raison obscure, le sujet dévia à nouveau sur Asher, mais Scar ne savait pas faire preuve d’assez de mauvaise foi pour masquer son enthousiasme face à ses idées qui, contre toute attente, n’étaient pas si mauvaises. « J’adore, même pas besoin de débourser de l’argent dans une tenue que je remettrai jamais. Et les métalleux sont si sympas et ouverts d’esprit. Je valide ! Je vais pouvoir ressortir mes cuissardes à lanières. Oh et le t-shirt totalement destroy que j’avais acheté au concert de The Offspring y’a genre 5 ans. » Matt paraissait aussi emballé, et ses projets de costume comme toujours en accord avec sa soif de démesure. Scarlett, bien trop excitée à l’idée de jouer à la poupée avec le jeune homme, ne put s’empêcher de retenir un cri de joie aussi pompeux que spontané. « Tellement kitsch, ça t’irait à merveille. Et comment que je ferai ton maquillage ! Et tes cheveux ! Comme deux lycéennes avant le bal de promo. » s’écria-t-elle à nouveau en se redressant du canapé, l’arrière train rebondissant sur ses mollets nus. « Moi je me ferai rousse pour l’occasion. » pensa-t-elle à voix haute, comme s’il y avait une quelconque logique dans son raisonnement.
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Message(#)100 miles and running ▲ scarlett & matt EmptyDim 29 Sep 2019 - 4:37


« Ne t’avise pas de sortir de ma vie, Matthew McGrath. » elle a presque l’air sérieuse Scar, ça m’émeut aussi, faut que je le dise. Quand mon bras passe autour de ses épaules pour l’attirer sans délicatesse aucune contre moi. « Je sors pas de ta vie si tu sors pas de la mienne. » la paume que je pose sur son crâne pour le tapoter, le grand sourire niais qui scelle le pacte. On fonctionnait bien à deux, on avait jamais vraiment cherché plus loin, on était juste une bonne équipe, et y’avait rien ni personne qui me ferait en douter. On parle de conneries, de les nôtres, et pas juste les miennes. Celles qu’elle a faites sous l’influence, et desquelles j’ai été un témoin pas si attentif que ça lorsqu’elle me reprend sur la partie concernant le whisky. « Tu m’en vois tellement ravie ! Franchement, tu viens de réveiller mes ambitions de carrière en deux secondes. Tu m’imagines pas chef de chantier ? » puis y’a l’illumination, y’a le nouvel axe de carrière qu’on lui dessine, y’a Scarlett qui me fait réaliser que malgré ce qu’on peut penser à prime à bord en voyant sa silhouette gracile et ses grands yeux brillants, lui foutre un marteau entre les mains serait la décision la plus effrayante comme la plus logique. « Maintenant, je t’imagine exclusivement comme ça en fait. » les yeux que je ferme pour un effet dramatique, dodelinant de la tête comme si je me jouais le scénario d’une Scar au casque de construction prête à démolir des murs et à couler du béton. Chacun ses lubies.

Asher vient sur le sujet aussi vite que je le chasse de là. J’ai l’impression que ces temps-ci tout le monde a un truc à lui reprocher, une info à lui gratter. Pas que ça me dérange, ce sont tous leurs affaires et qu’ils les gèrent entre eux, juste, je commence à le remarquer, et ça me titille. Que ça vienne d’elle encore plus ; fallait dire qu’elle était ma plus vieille amie et que donc, son avis comptait beaucoup plus que son ego pourrait le supporter. « Je crois que la réponse c’est plutôt que c’est pire en vrai que dans ta tête. »  « La franchise dans notre relation me touche toujours autant. » je cède, concède, haussant les épaules et lui tirant la langue parce qu’à mon sens ça, c’était un argument tout aussi valable que les autres.

Et là vient le plat de résistance. Parce qu’autant Warren que moi, on était du genre à aimer faire la fête. À s’en trouver des excuses, des défaites tirées par les cheveux pour organiser ddes fiestas quand bon nous semble. Fût un temps on trouvait des thématiques de cons rien que pour se déguiser au DBD, on inventait des fêtes et des journées internationales de n’importe quoi juste pour pas avoir besoin de justifier la musique trop forte, les cocktails inventés à gogo et le maquillage exagéré sur nos joues. « J’adore, même pas besoin de débourser de l’argent dans une tenue que je remettrai jamais. Et les métalleux sont si sympas et ouverts d’esprit. Je valide ! Je vais pouvoir ressortir mes cuissardes à lanières. Oh et le t-shirt totalement destroy que j’avais acheté au concert de The Offspring y’a genre 5 ans. » mon enthousiasme se mêle au sien, je la regarde rebondir sur le canapé, hilare, avant de mettre un frein à son excitation d’une main levée bien haute, signal d’arrêt. « C’est moi qui te l’avais acheté! Elle est où la gratitude?! » comme une gamine outrée, comme un pauvre idiot effarouché, je râle, sûr à 85% du fait que j’avais bien acheté le dit t-shirt, presque sûr que le show était y’a 9 ans et non 5. Mais ça lui donnerait un coup de vieux de le lui rappeler je pense, alors pour la seule fois de la soirée, je laisse mon éclair de génie calmer la donne.

« Moi je me ferai rousse pour l’occasion. » le coussin orange derrière mon dos que j’extirpe de là pour le lui plaquer sur la tête le temps de scruter son visage de longues, longues secondes. « T’es beaucoup plus belle en brune. » j’ai le nez froncé et les yeux plissés, je mets l’accent sur ses choix capillaires, avant de me lever d’un bond avec la prochaine idée du siècle qui pour qui que ce soit d’autre que nous serait automatiquement ridiculisée. « Tu m’fais un smokey eye pour tester? » j’attends pas qu’elle accepte – je sais qu’elle va finir par dire oui – quand je m’élance dans l’appartement qu’on partage ensemble depuis quelques semaines mais qui me donne la bonne impression d’avoir été le nôtre depuis toute une vie. La lumière de la salle de bain que j’allume d’un geste sec et vif, ses produits de beauté dans lesquels j’investigue précipitamment en sortant tout ce qui semble de près ou de loin ressembler à un crayon noir pour les yeux.


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Message(#)100 miles and running ▲ scarlett & matt EmptyJeu 5 Déc 2019 - 17:59

Scar claqua bientôt les mains sur ses cuisses. Un mécanisme aussi stupide que soudain pour se dépêtrer de leur élan de niaiserie. Les deux adultes s'adoraient et ne manquaient jamais de se le signifier à travers des gestes, des paroles taquines, ou encore des microbes échangés sur les rebords d'une flasque de whisky bon marché, mais elle avait encore quelques réticences par rapport à la tendresse. C'était peut-être ce qui faisait d'elle une si bonne partenaire de vie, mais une si mauvaise conjointe. Et qui entretenait tout le paradoxe dont elle était si fatalement consciente : sa capacité déconcertante à partager son intimité physique tout en préservant ses capacités émotionnelles. Beth aurait beaucoup à redire là-dessus, mais elle était sans doute la moins bien placée pour lui donner des leçons de romantisme alors que même sa chaise de bureau avait vu plus de fesses qu'elle. Elle décocha tout de même à Matt un « promis, juré », parole sacrée des enfants qu'ils demeuraient foncièrement. Le jeune homme ne contesta rien, et l'encouragea même dans ses rares ambitions, aussi saugrenues et fugaces étaient-elles. C'était dans ces moments qu'elle l'aurait troqué volontiers contre ses aînés, juste parce qu'il avait le don de trouver l'équilibre parfait entre la condescendance et le soutien, et qu'il savait toujours ponctuer ses discours avec quelques mots rassurants, mais pas pour le moins dénigreurs. Au fond, il trouvait l'idée totalement idiote, d'autant plus qu'elle le priverait de sa meilleure recrue (ou pas), mais il était doué pour laisser les gens pointer leurs propres erreurs plutôt que se donner le mauvais rôle. « Ouais t'as raison, c'est débile. » finit-elle par conclure d'elle-même, comme si elle avait véritablement pu trouver cette idée valable un instant. L'entretien continua, rythmé de quelques puérilités. Un tirage de langue, des yeux levés au ciel. Leur irrévérence n'avait comme limite que leur amitié, et avait tendance à s'étirer sous l'emprise de l'alcool. Leurs idées s'entrechoquaient dans la pièce, ricochant contre les parois de leur imagination fertile. Toujours plus loufoques, toujours plus démesurées. Fébrile, Scarlett commençait déjà le compte-à-rebours dans sa tête, quand Matt la coupa dans son élan à coups de pragmatisme. Elle se figea un instant, pensive, avant de repartir de plus belle. « Acheté ? Je suis à peu près certaine d'avoir promis au vendeur de me désaper devant le stand s'il me l'offrait. Ou alors je confonds ? » Elle confondait sans doute. Même si Matt n'avait pas toujours la mémoire infaillible dans leurs histoires reconstituées, il restait le plus fiable des deux. Elle enchaîna sur ses errances capillaires, et Matt calma ses ardeurs à nouveau. Il lui flanqua un coussin sur la tête pour l'examiner, et décréter que c'était une mauvaise idée. Pourtant, Scar demeurait persuadée d'être une presque rousse. Les tâches sur son visage, aussi discrètes étaient-elles, prouvaient irréfutablement qu'elle était la sœur de Marius. « Please, j'ai dit roux pas orange cône de signalisation. » rectifia-t-elle, certaine de pouvoir faire illusion si elle devait remplacer une des Pussycat Dolls lors d'une possible reformation. Le jeune homme haussa les épaules, vaguement convaincu, avant de l’embrigader dans une séance maquillage à laquelle elle ne pouvait dire non. Il avait déjà rejoint la salle de bain qu'elle lui emboîta le pas, prenant soin avant d'assécher jusqu'à la dernière goutte de sa bière. Avec eux, c'était comme s'il n'y avait jamais de lendemain, alors qu'ils étaient tous les deux aussi conscients qu'un lendemain sans l'autre n'existait pas.
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