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 RAELYN&LUBYA ► Shopping is cheaper than a psychiatrist

Raelyn Blackwell
Raelyn Blackwell
la muse des cauchemars
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RAELYN&LUBYA ► Shopping is cheaper than a psychiatrist 9OYzxwd Présent
ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion
SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn.
STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille.
MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie.
LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux.
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POSTS : 34341 POINTS : 3350

TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation.
ORIENTATION : J'aime les beaux garçons.
PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois.
DISPONIBILITÉ RP : Je suis disponible pour RP
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(07) chad #3spencer #14miles #1 (2005)danaë #4 (2018)maxwell #7miles #2cecilia #2

(ua) maxwell #6 (jurassique)

(pré-liens)
le cluble casino l'octopus

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maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1234567

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spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.

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danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.

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cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.

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miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.

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2024 ☆ 202320222021

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amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 123456789101112131415161718192021222324252627282930313233343536373839404142434445464748495051525354555657585960616263646566676869707172737475767778798081828384858687888990919293949596the end.

AVATAR : Lady Gaga
CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles)
DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall)
PSEUDO : stairsjumper
Femme (elle)
INSCRIT LE : 21/02/2019
https://www.30yearsstillyoung.com/t23235-raelyn-you-can-try-to-break-me-i-cut-my-teeth-on-people-like-you
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Message(#)RAELYN&LUBYA ► Shopping is cheaper than a psychiatrist EmptyLun 1 Avr 2019 - 20:59


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Je bouillonnais. Pour qui me prenait-il ? Une baby sitter ? Une gardienne de Zoo ? Il voulait simplement aider la jeune immigrée à s'intégrer ? Qu'il le fasse lui même, si ça lui tenait tant à coeur. J'étais une partenaire à part entière, chargée de responsabilités importantes au sein du club, principal point d'entrée de la plupart de nos fournisseur, et véritable atout, et deux jours auparavant il avait émis comme requête que je rencontre la nouvelle arrivée, Lubya de son prénom, pour l'aider à prendre ses marques et potentiellement aussi à se trouver des vêtements adaptés. Des vêtements tout court en fait, d'après ce que j'avais cru comprendre elle n'avait pris le temps d'emmener grand chose avec elle. J'avais déjà entendu son histoire à plusieurs reprises, de la bouche d'un partenaire américain qui en plus de passer de la drogue passait apparemment des jolies blondes, de celle de Mitchell qui l'avait rencontrée quelques jours auparavant, et enfin de celle de la principale intéressée, lorsque nous avions échangé quelques mots au téléphone. Je peux pas dire qu'un partie de moi n'avait pas été touchée, ça aurait été mentir, elle m'avait donné l'impression d'être un oisillon blessé au téléphone et si ça n'avait pas été le cas je ne l'aurais jamais mise en contact avec Mitch ou seulement le Club, mais elle donnait aussi clairement l'impression d'être prête à tout pour obtenir le Saint Graal, à savoir des papiers Australiens, et ça je l'avais rapidement compris, et c'était typiquement le genre de fille facile à cibler pour une organisation comme le Club. Que Mitchell décide de la faire bosser derrière le bar ou dans la rue, ce n'était pas mon problème, même si j'étais contente pour elle qu'elle ait échappé à la deuxième éventualité.

Donc oui, globalement j'avoue quasiment oublié son existence, n'ayant pas mis les pieds au Club sur les même horaires qu'elle depuis qu'elle était arrivée, jusqu'à ce que Mitchell me fasse cette requête. Parce que oui, j'étais bien obligée de l'admettre, c'était une requête et ça n'avait jamais été un ordre, sinon j'aurais eu du mal à garder mon calme, les arguments avancés étant "Une présence féminine la rassurera sûrement" mais aussi "de toute façon je peux pas lui laisser une liasse de billet du Club entre les main au bout de trois jours". J'y avais mis toute la mauvaise volonté dont j'étais capable lorsqu'il m'avait fait la demande, mais j'avais fini par accepter, en échange de quoi j'avais fait promettre au boss de garder son calme face à fournisseur qu'il rencontrait ce soir, et avec lequel j'avais déjà une relation assez tendue sans qu'il ne vienne rajouter son impulsivité. Donnant donnant, je ne pouvais pas non plus lui rendre un service pour ses beaux yeux.

Habitant en plein centre de Brisbane, j'avais demandé à Mitchell de lui donner rendez vous au pied de mon immeuble, un samedi en début d'après midi.

Me reprochant encore une fois d'avoir été trop bonne, j'avais clairement pris tout mon temps pour me préparer, sachant pertinemment que j'étais en train de me mettre en retard. Je m'étais finalement décidée pour une combinaison moulante et courte à rayure, une veste blanche, fine et longue et m'arrivant aux cheville, ainsi qu'une paire de lunettes oversize. Quitte à m'acquitter de ma corvée, autant de le faire avec style. Décidant après plusieurs minutes de réflexion de laisser mes cheveux lâchés, j'avais achevé la préparation par un maquillage simple et naturel. Jetant un oeil à ma montre, je constatai que j'avais déjà un bon quart d'heure de retard. Décidant que c'était suffisant, j'avais attrapé mon sac à main, et fermé mon appartement avant de descendre retrouver mon rendez vous.

Lorsque je passai la porte de mon immeuble, je l'aperçu, sagement à l'heure, se tenant droite sur le trottoir d'en face. J'en profite pour la détailler, un corps fin, des jambes immenses, des cheveux blonds, et un visage qui - même de là ou j'étais - semblait doux et délicat. J'avais croisé Mavis Strange, la marié en fuite, à plusieurs reprises, et de ce que je voyais de Lubya, c'était clairement le style de Mitch. M'adressant à moi même, j'avais poussé un soupir. « Bah voyons. Elle a besoin d'aide pour s'acclimater" » Citant Mitchell, j'avais levé les yeux au ciel. Je comprenais tout de suite mieux l'engouement autour de la jeune femme.

Traversant la rue j'étais arrivée à son niveau. Elle était grande, si bien que même avec mes escarpins je n'arrivait pas tout à faire à son niveau. « Lubya c'est ça ? » Ayant pour l'instant du mal à me dérider, j'avais pris une pause, lui laissant le temps d'acquiser, avant de reprendre. « Je suis Raelyn. On s'est parlé au téléphone. » Je donnais probablement pas forcément l'air d'être très sympathique au premier abord. Faisant un effort pour lui adresser un sourire cette fois ci plus franc et chaleureux, j'avais continué. « Je suis désolée, mais j'ai pas que ça à faire de l'après midi, alors si ça te dérange pas je te propose qu'on se mette en marche.  » Bon ok, je l'admets, même sans elle j'aurais probablement occupé l'après midi de la sorte. J'aurais peut être simplement pas visé les même boutiques et la même gamme de prix.

Réfléchissant à une zone de la ville abordable et qui lui permettrait tout de même de se constituer une garde robe adaptée et variée, je décidai rapidement de l'emmener sur Queen Street, l'une des rue commerçante principale de la ville et qui avait l'avantage de s'adapter à tout budget. « Écoute je sais pas comment Mitch t'a vendu l'après midi, mais je compte pas faire la baby-sitter, ni être la bonne copine qui applaudit dès que tu passeras une tenue. On va à l'essentiel, je te paye un repas, avant de te déposer au Club pour ton service de ce soir. Ça te convient ? » Au fond c'était pas réellement une question. Bon ok, j'étais pour l'instant peut être pas la plus agréable des compagnies, mais l'après midi ne faisait que commencer, et généralement j'avais tendance à m'adoucir au contact de jolis tissus. Et qui sait, je pouvais encore espérer que la jeune femme se révèle intéressante et de bonne compagnie, Si Mitch voyait quelque chose en elle - au delà de ses courbes - elle pouvait pas être une si grosse épine dans le pied que ça.  


@Lubya Abramova :l:




:gniark: :


Dernière édition par Raelyn Blackwell le Mar 30 Avr 2019 - 21:46, édité 3 fois
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Message(#)RAELYN&LUBYA ► Shopping is cheaper than a psychiatrist EmptyMar 2 Avr 2019 - 0:14




Shopping  
is cheaper than a psychiatrist.
@RAELYN BLACKWELL
Remplir ma garde-robe aux frais de la princesse… L’idée aurait pu en séduire plus d’une. Je me serais moi-même volontiers prêté au jeu avec enthousiasme si la démarche ne nourrissait pas mon embarras. Bien qu’elle se justifie davantage par l’appât du gain que par la franche bonhomie, je ne parvenais pas l’envisager comme un réel investissement. D’après moi, elle était le fruit de la compassion, de la pitié assumée envers ma détermination farouche à m’en sortir et ma situation précaire. J’avais débarqué sur le sol australien au milieu d’autres clandestins au destin tragique. Je faisais figure de capricieuse parmi ces âmes brisées par la vie. Or, c’était à moi que la chance souriait. C’était moi qui, par l’intervention d’un affable donateur, qui dormait au chaud dans un appartement tout frais payé et meublé par son propriétaire. C’était encore à moi qu’on avait offert un boulot qui à défaut d’être honnête me conduirait vers mon objectif. En toute franchise, je n’en méritais pas tant. Debout sur mon bout de trottoir baigné de soleil, je me sentais dans la peau d’une voleuse. Seule la gratitude transpirant par tous les pores de mon épiderme en présence de mon patron lavait ma conscience. Ce n’était pas assez cependant. Je me trouvais dégueulasse et peut-être même ingrate. Cette proposition, je l’avais refusée d’emblée, mais pas par altruisme. Je tentai de m’y opposer à la faveur de mon ego et de mon besoin irrépressible de liberté, celui qui m’avait poussé à fuir la Russie, celui qui acheva de scier les barreaux de ma cage dorée. Je rêvais d'émancipation, de poser des choix qui dépendaient de ma seule volonté. C’était somme toute l’unique raison louable qui me prévenait de ma culpabilité d’avoir abandonné les miens. Alors, qu’est-ce que je foutais là, à attendre sagement dans mes baskets qu’on m’offre des bouts de tissus par charité ? J’aurais dû opposer à Mitchell un non plus franc, pondéré, certes, mais catégorique au lieu de me dégonfler pour un sourire et une explication laconique. J’aurais dû rester fidèle à mes principes, mais j’alourdis l’ardoise de ma reconnaissance. Elle était déjà si chargée qu’au terme de cette virée, je ploierais sous son poids et prétendre que je ne songeais pas sérieusement revenir sur ma faiblesse aurait été un mensonge.

J’y pensais encore lorsqu’une petite blonde, perchée sur des talons hauts, me salua avec une aménité toute relative. Elle n’avait pas envie d’être là, avec moi, et ses traits, témoignant d’un caractère en acier trempé, la trahissaient plus que les mots. Je ne lui en voulais pas. J’aimais l’authenticité. C’était, de mon point de vue, la plus précieuse des qualités. Au moins, prit-elle la peine de se présenter. Ma discrétion, tandis que je me contentais de hocher positivement de la tête, me valut même un sourire. Je le lui rendis avec sincérité. Nous partagions un sentiment comparable elle et moi. Nous répondions à un ordre émanant d’une instance tolérant peu le refus. Trois minutes avec le boss me suffirent à tirer cette habile conclusion. Un coup de fil avec Raelyn supposa cependant qu’elle était sculptée dans le même bois. Quant à son extravagance, elle me confirmait qu’il demeurait une différence évidente entre elle et moi. Elle ne travaillait pas pour lui, mais avec lui, main dans la main, peut-être  corps contre corps. Alors, pourquoi s’encombrer d’un tel impératif si la négociation lui était autorisée ? Ça m’échappait complètement, mais je me gardai bien de lui souligner qu’à sa place, je me serais battue bec et ongle pour m’éviter la charge d’accompagner une pauvre fille faire les boutiques. Je me contentai de la suivre, calquant mon pas à la cadence imposée par le sien, celui de mon cœur appesanti par l’angoisse. Pour m’en soigner, je jugeai plus utile de me concentrer uniquement sur cette jolie blonde. Je la trouvais magnifiquement atypique et, mue par mon audace, je soulignai nos points communs, histoire de la rassurer. Je ne suis pas un boulet de prisonnier qu’elle traînerait à ses pieds. Je n’étais pas non plus une femme vénale et j’estimais important qu’elle sache que je ne trépignais pas d’impatience à l’idée de faire flamber un portefeuille qui n’était pas le mien. « Je n’aime pas ça. Le shopping. J’adore les fringues, mais seulement quand je dépense mon argent, pas celui de quelqu’un d’autre. Rien que de penser que je vais devoir me déshabiller, me changer, recommencer, pour avoir l’impression que dire merci n’est pas suffisant et que je n’aurai pas assez d’une vie pour ne plus me sentir redevable. Je trouve ça angoissant. » soupirais-je en la suivant sans rechigner. Jusqu’alors, je ne me déplaçais jamais sans m’employer à apprivoiser l’ambiance de Brisbane. Aujourd’hui, je m’adaptais à la cadence de ma voisine, le cœur appesanti par l’angoisse. « Ce que j’essaie de dire, c’est que tout ça me met terriblement mal à l’aise. » Aurais-je souhaité le lui cacher que ça m’aurait été impossible.

Je n’étais pas intimidée par la jeune femme. Il était rare que je souffre de telles émotions. Je détestais simplement d’être comparée à une gamine qu’il faut surveiller tout prix de peur qu’elle allume les rideaux avec un briquet. « Alors, comme on ne m’a rien vendu, je ne m’attends pas vraiment à ce que tu applaudisses ou que tu choisisses à ma place. En général, je suis assez consciente de ce qui me va ou pas. » Je n’étais pas dénuée de coquetterie. Dans mes pénates américains, j’avais de quoi la satisfaire. Ce n’était pas flagrant dans mon sempiternel jean élimé, mais j’avais hérité du physique de ma mère et du bon goût de mon père. Ce fut son seul cadeau, d’ailleurs. Il le légua à ma naissance et estima sans doute que c’était déjà trop vu son manque de considération à mon égard. « J'ai pas envie que tu te sentes obligée de m’emmener manger après… » Le ton n’était pas discourtois. Au contraire, il attestait d’une profonde bienveillance. J’étais soucieuse de lui rendre sa liberté à défaut de jouir pleinement de la mienne. Si elle n’était pas garde d’enfant, je n’en étais plus une depuis longtemps. « Sauf si ma compagnie te donne envie de me filer un conseil ou l’autre et de manger avec moi par la suite. Dans ce cas, ce serait avec plaisir. » Si, évidemment, elle acceptait de ne pas payer l’addition. Ça m’achèverait. « Mais, je ne me fais pas vraiment de soucis à ce propos. Tu as pas l’air d’être du genre à faire les choses à contrecœur, si je peux me permettre. » Moi, en revanche, je semblais taillée pour distribuer les remerciements à tour de bras. « Ceci étant dit, je suis tout de même ravie de te rencontrer. » lançais-je les lèvres fendues d’un sourire intègre. « J’aurais préféré que ça soit dans d’autres circonstances. » Par obligation, en l’occurrence. « Mais, les choses sont ce qu’elles sont, alors je vais en profiter pour te remercier de vive voix pour le tuyau. Tu ne me connais pas. Tu n’étais pas obligée et si je ne te fais pas l’affront de te demander de te justifier, je te remercie aussi de m’accorder de ton temps aujourd’hui. » Même si je n’avais rien réclamé au préalable. Était-ce un de ces cadeaux qu’il faut savoir apprécier éhontément ?





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Message(#)RAELYN&LUBYA ► Shopping is cheaper than a psychiatrist EmptyMar 2 Avr 2019 - 15:04


Shopping is cheaper than a psychiatrist

Lorsque je me dirige vers la blonde, je sens son regard se poser sur moi quelques secondes, peut être cherchant à me jauger et à savoir à qui elle a à faire. Elle n'a pas l'air bien méchante, et a l'air désolée d'être là, peut être même plus encore que moi. Bon très bien, elle gagne déjà ses premiers points. Je n'aime pas les greluches vénales, qui se raccrochent au Club, répondant à l'attrait du gain, mais qui reste prête à retourner leur veste et à nous planter à tous un couteau dans le dos lorsqu'elles se rendent compte dans quoi elles ont mis les pieds. Lorsque les enjeux deviennent d'un coup trop réels. Il est un peu tôt pour que je sois capable de me prononcer sur la russe, mais au moins, elle ne m'adresse pas un grand sourire hypocrite, comme si nous allions devenir les meilleures amies du monde. J'ai été cette fille, que les ressources du Club sortent de la merde, et je me suis toujours évertuée à mériter chaque centime, à mériter le loft luxueux, la drogue en illimitée, et la très confortable somme d'argent qui se trouve aujourd'hui sur mes comptes en banque. Je n'ai jamais reculé devant ce que l'on a pu me demander de faire, je n'ai jamais cherché à négocier mes horaires et conditions de travail à l'époque où je dealais au coin de la rue, je ne me suis jamais effondrée face à un fournisseur cherchant à m'impressionner ou à m'escroquer, jamais compté mes heures ou baissé les bras parce qu'un tâche était trop dure, ou qu'elle ne respectait des moeurs et principes qui m'étaient parfaitement étranger. En ça, ses paroles résonnaient en moi d'une certaine manière.

« Je n’aime pas ça. Le shopping. J’adore les fringues, mais seulement quand je dépense mon argent, pas celui de quelqu’un d’autre. Rien que de penser que je vais devoir me déshabiller, me changer, recommencer, pour avoir l’impression que dire merci n’est pas suffisant et que je n’aurai pas assez d’une vie pour ne plus me sentir redevable. Je trouve ça angoissant. » Me parlant, elle calque son pas au mien, ne se plains pas, ne me pose pas de question sur la destination, ce qui suffit à me radoucir. Légèrement, en tout cas. « Ce que j’essaie de dire, c’est que tout ça me met terriblement mal à l’aise. » Je m'arrête quelques secondes pour la regarder, un sourire amusé sur le visage, avant de lui répondre, puis de me remettre en marche. « C'est comme ça que ça marche ici. Et te fais pas d'illusion, toute cette poudre aux yeux n'est qu'une avance, une façon de te rendre redevable. » Je suis du genre honnête, je vais pas lui mentir et lui faire briller les yeux. Si cette fille n'a pas ce qu'il faut dans le ventre, autant qu'on soit fixé dès aujourd'hui. « Rien n'est gratuit. Ce qu'on attends de toi, c'est que tu bosses, que tu rechignes pas, et que tu rembourses ta dette. Ça peux te paraître simple, c'est toujours le cas au début, mais quand les choses se corsent, y'a généralement plus personne. » J'avais jusqu'ici parlé en regardant devant moi, d'un air distrait comme si je parlais du beau temps ou de fait divers. Abordant les choses avec une légèreté en décalage avec le mileu dans lequel elle venait de choisir d'évoluer. « J'espère que tu sais où t'as mis les pieds. Parce que quand les remords te prennent, c'est généralement trop tard. » La voilà prévenue. Je sais pas ce que Mitchell lui a dit ou pas dit, mais à vrai dire je m'en fiche. Je ne lui apprends rien, elle a un cerveau et je me permet de supposer qu'elle sait le faire fonctionner. Un appartement, une protection, une garde robe et un frigo rempli : ce ne sont pas le genre de choses qui viennent gratuitement avec un boulot réglo et légal.

Une fois remise en route, je la préviens sur ma façon de voir les choses. Pas de superflu, j'ai clairement prévu d'aller à l'essentier. « Alors, comme on ne m’a rien vendu, je ne m’attends pas vraiment à ce que tu applaudisses ou que tu choisisses à ma place. En général, je suis assez consciente de ce qui me va ou pas.  » En l'entendant je me permet un coup d'oeil rapide sur sa tenue. Un jean qui a l'air d'avoir traversé les époques et connu la guerre de sécession me permet de douter de ses dires. Je lève un sourcil, amusée, mais m'abstiens de tout commentaire. Elle peut s'habiller comme ça lui chante de toute façon, c'est son problème, pas le mien. Je suis pas la pour discuter mode avec la russe. « J'ai pas envie que tu te sentes obligée de m’emmener manger après… » Son attitude me donne l'impression flagrante qu'elle fait tout pour se faire toute petite, et c'est finalement la meilleure façon de m'aborder dans ces conditions. Elle va globalement dans mon sens, ne rechigne pas, et ne me propose pas de nous tresser des bracelets d'amitiés multicolore. Bon, quelques points supplémentaires pour elle. Elle était peut être sincère tout à l'heure, peut être finalement que tout ça ne la rempli pas de bonheur. « Sauf si ma compagnie te donne envie de me filer un conseil ou l’autre et de manger avec moi par la suite. Dans ce cas, ce serait avec plaisir. » J'hausse simplement les épaules. Je n'ai après tout rien à faire de mieux, pour l'instant, et j'ai dis à Mitch que je m'en occuperai. Je ne reviens jamais sur une parole. « J'ai dit à Mitch que je le ferai. Donc je le ferai. » Difficile de faire plus laconique, face à la jeune femme qui semble elle particulièrement bavarde. Pour l'instant je me garde bien de me prononcer sur le fait de savoir si oui ou non j'apprécie la compagnie. Il est encore tôt et mes humeurs sont de façon générale assez volatile. Mes pensées se perdent quelques secondes, alors que je me fais la remarque qu'il y a bien longtemps que je n'ai pas passé de temps en compagnie féminine. Ça ne peut pas être si désagréable que ça.

« Mais, je ne me fais pas vraiment de soucis à ce propos. Tu as pas l’air d’être du genre à faire les choses à contrecoeur, si je peux me permettre. » Un sourire se dessine sur mon visage, je peux difficilement la contredire, elle est plutôt perspicace. Comme la jugeant enfin digne de mon intérêt je tourne la tête vers elle pour observer pour la première fois son visage de plus près. Elle a l'air honnête, c'est déjà ça. Mais terriblement perdue aussi. En même temps, ces derniers jours ont dû être assez folkoriques pour elle. J'essaye de me rappeler à quoi je ressemblais, lorsque fuyant ma campagne et laissant tout mes repères définitivement derrière moi j'ai mis les pieds à Brisbane. « Perspicace. »

Arrivant au niveau des première boutique, je continue à marcher, laissant derrière nous un magasin de déguisements où tenues en latex, carquois, épées et perruques décorent la boutique - pas certaine que Mitch apprécie de voir débarquer Lubya déguisée en Wonder Woman pour faire le service - pour continuer à marcher, jusqu'à poser les yeux sur une vitrine qui me semble plus en adéquation avec ma mission du jour. « Ceci étant dit, je suis tout de même ravie de te rencontrer. J’aurais préféré que ça soit dans d’autres circonstances. » Lâchant la devanture des yeux, je me retourne vers Lubya. Elle a l'air sincère. « Mais, les choses sont ce qu’elles sont, alors je vais en profiter pour te remercier de vive voix pour le tuyau. Tu ne me connais pas. Tu n’étais pas obligée et si je ne te fais pas l’affront de te demander de te justifier, je te remercie aussi de m’accorder de ton temps aujourd’hui. » Je prends conscience de la reconnaissance dans sa voix. De ce que j'en sais, son parcours a pas été facile, et la vie ne lui as jusqu'ici par fait de faveur. Même si elle me demandait de me justifier, j'en aurais pas forcément été capable. Il y avait simplement quelque chose en elle qui poussait à lui faire confiance, et quelque chose dans son histoire qui avait résonné avec la mienne. Les claques que la vie nous avait collées était différentes, mais d'un niveau de violence équivalent. « J'ai fait mon boulot. Mais si pour une fois quelque chose de positif en ressort, alors c'est avec plaisir.  » J'ai beau être insensible aux notions de bien et de mal, ça veut pas dire que j'ignore tout du monde dans lequel j'évolue. Si faire une fleur à un fournisseur en acceptant de donner une chance à la jeune Russe peut pour une fois avoir contribué à sauver une pauvre fille perdue, cela me va. N'étant pas aussi douée qu'elle en grands discours, je ne rajoute rien, la laissant interpréter mes paroles comme elle le souhaite.

Je lui pointe finalement la boutique du menton. « Tu devrais essayer de faire un tour ici. Tu trouveras rien qui te fasse gagner un prix de beauté, mais les prix sont honnêtes. » Et croisant encore une fois son regard doux et perdu, dans un élan innatendu de compassion je rajoute. « Ecoute prends le temps qu'il faut. » Pas encore une conversation à bâtons rompus pour apprendre à la connaître, ni une marque d'affection, mais me connaissant on avait déjà fait un grand pas. Sa compagnie ne me filait en tout cas pas encore de boutons. Poussant la porte du magasin, je la laisse me suivre avant de regarder rapidement les portants. Pas de vêtements de créateurs comme je les affectionne, mais une collection somme toute classique et passe partout. Un bon début pour une nouvelle vie.




:gniark: :


Dernière édition par Raelyn Blackwell le Mar 30 Avr 2019 - 21:46, édité 1 fois
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Message(#)RAELYN&LUBYA ► Shopping is cheaper than a psychiatrist EmptySam 6 Avr 2019 - 18:18




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Mon discours n’avait pas vocation à endormir ma partenaire dans le but d’être appréciée ou d’offrir à cette séance obligatoire de shopping des lettres de noblesse. J’étais bel et bien embarrassée par la situation et je refusais simplement de m’en cacher par souci d’honnêteté. En quittant le Nouveau-Mexique, je me promis que je n’ajouterais plus de casseroles à ma batterie de mensonges. Là-bas, j’étais Natalya, ressortissante ukrainienne ayant fui la misère pour vivre le rêve américain. À Brisbane, je redevenais Lubya, l’épouse en cavale qui ne cherche ni la fortune ni les strass, mais un peu de stabilité, de sécurité, d’un avenir dans ce monde inconnu où elle sera libre d’exister, de choisir, de vivre, tout simplement. Je me promis que si la chance d’un renouveau s’ouvrait devant moi, je ne m’encombrerais ni de fierté ni de faux-semblants. Aussi, remerciais-je, en mon for intérieur, d’être aujourd’hui confrontée à un bout de femme au franc tempérament. Elle ne mâchait pas ses mots, Raelyn. Elle ne vendait pas du rêve à l’appel, quitte à se montrer inquiétante. De quoi parlait-elle exactement ? De quelle illusion me berçait-on à grand renfort de propositions alléchantes ? Quelles responsabilités pèseraient tôt ou tard sur mes épaules ?

J’étais serveuse. Mon job consistait à répéter inlassablement les mêmes mots, reproduire systématiquement des gestes devenus familiers par la force du temps. À l’usure, remplir de gnôle la panse des hommes m’abrutirait puisqu’il n’était nullement question de maintenir debout une entreprise bien rodée de mon fait. J’avais, au-dessus ma tête, des supérieurs hiérarchiques dont le métier était de trancher pour ses employés. Dès lors, pourquoi ai-je l’impression, en l’écoutant, de m’être lancée dans une aventure trop grande pour moi ? Pourquoi me sentais-je désormais dans la peau d’un taureau fonçant tête baissée vers un torero ? Elle m’alarmait. Ma méfiance me hurlait de rester sur mes gardes et, par-dessus tout, de me taire. Elle n’avait pas envie d’entendre que je me débattrais bientôt pour me sortir la tête d’une fosse à purin. Malheureusement, on ne muselle pas une bavarde doublée d’une curieuse. Les mots s’échappèrent de ma bouche si vite que ma raison fut coiffée sur le poteau. Elle n’avait pas réagi assez prestement. « J’entends bien, mais je vois difficilement comme les choses pourraient se compliquer. Je suis juste une serveuse. Qu’est-ce que je risque exactement ? » La question pourrait sembler naïve par excès de confiance envers Mitchell. Alors,je précisai le fond de ma pensée. « Enfin, j’ai bien compris que certaines ne se contentent pas de remplir des verres. »Ma crédulité n’était pas synonyme de cécité. « Mais, moi… je n’ai pas l’impression que me tromper de boissons impacterait le club jusqu’à la faillite et, du reste, Mitchell m’a assuré que personne ne poserait les mains sur moi. » Ce n’était pas tout à fait exact. Je me corrigeai. « En tout cas, pas sans que je n’aie accepté. Il a même ajouté qu’il ne me le demanderait pas. Je n’ai pas l’impression que c’était un traquenard, mais si c’est le cas, je t’avoue que j’aimerais autant le savoir, que je puisse aviser. » Pas m’y préparer ! Jamais je n’accepterai d’être vendue. Mais, il n’était pas question non plus de cracher sur ma dette ou d’abandonner. J’en avais assez d’être une fugitive. Vivre dans la peur d’être retrouvée, c’est épuisant. Je comptais bien tenir parole, tout en me fiant à cette dernière pour me préserver des conséquences d’un boniment. « Enfin, si tant est que tu puisses en parler. » Elle semblait soumise aux ordres seuls de Mitchell. Il exigeait qu’elle sacrifie son après-midi, elle répondait présente. C’était le sous-entendu avancé par sa révélation. Sauf que je n’y croyais pas vraiment. Raelyn, je l’imaginais négocier à bâtons rompus, parce qu’elle apprit très jeune à combler sa petitesse par la palabre utile, le bagou insolent, l’aplomb des femmes qui réussissent et que nous admirons, nous, les oiseaux fragiles aux ailes coupées.

Au terme de remerciements aussi sincères que la satisfaction de mon interlocutrice, nous arrivâmes bientôt devant une petite boutique à la vitrine sobre. Quelques chaudes couleurs lui ajoutaient un peu de gaieté. Les pantalons noirs s’assemblaient avec des pulls jaune moutarde. J’aimais assez. J’étais convaincue que pour moi, qui subis le besoin de rester discrète une fois quitté l’uniforme aguicheur de la serveuse, c’était le négoce idéal. Sauf qu’aucun prix n’était affiché, si bien que je lançai à Raelyn est regard éperdu. J’avais envie de puiser dans son assurance – elle deviendrait légende – de quoi gonfler la mienne. Était-ce si évident ? Elle tenta de m'apaiser d’emblée, mais elle déchiffra mal l’inquiétude dessinée sur mes traits tirés. Ce n’était pas pour moi qu’elle gaspillait de son temps, mais pour son patron, son associé ou son amant. Qu’importe son statut, il demeurait l’unique juge de ce qu’elle m’en accorderait ou non. Il dépendait de son engagement envers Mitch finalement. Le sujet, sur lequel et sur l’heure elle avait son mot à dire, c’était le budget. Elle était détentrice de la carte de banque, autrement dit, elle tenait les ficelles de la bourse étroitement serrée. « C’est quoi la consigne ? D’un point de vue financier, je veux dire. C’est surtout ça qui compte. » Pour chacun d’entre nous. L’argent fait tourner le monde, mais contrairement à ce qu’on essaie de nous faire avaler, il a bel et bien une odeur.

Pour certains, celle de la réussite. Pour d’autres, elle était comparable aux relents de l’épuisement. A mon sens, elle flairait le bout de gruyère coincé dans un piège à rats et je suis un animal méfiant. J’observe avant de me servir habituellement. Dans quel mécanisme succomberais-je à dépenser, sans réfléchir, les déniers qui ne m’appartiennent pas ? Étais-je en train de refermer moi-même les barreaux d’une prison ? N’étais-je bonne que ça ? À m’imposer des mauvais choix ? À n’être qu’une marionnette ? Prise de panique, je reculai de quelques pas et mes pupilles, qui lançaient plus tôt les appels de détresse d’une gamine perdue dans un supermarché, se muèrent en celles d’un lapin surpris par les phares d’une voiture. « Je ne peux pas faire ça. » ponctuais-je en proie à la panique. « Ça doit te sembler stupide. Je suppose que d’autres à ma place n’ont pas fait la fine bouche. » S’il y en avait eu d’autre. « Mais, c’est au-dessus de mes forces. Ce que j’ai, je le gagne en général, même si c’est pas grand-chose. » La vérité, c’était qu’il m’en restait peu surtout. « Ça ne remet pas en cause mon engagement. J’ai contracté une dette et je la rembourserai, mais à la sueur de mon front. Sérieusement, Raelyn, j’ai l’impression d’être une putain de profiteuse un peu vénale. C’est de coutume de rhabiller les filles comme ça ? » En dehors des pouceuses à la consommation évidemment. « J’ai déjà reçu plus que je ne le méritais vraiment sans que je ne comprenne pas tout à fait pour quoi. Il y a des tas de gens qui tueraient pour avoir le dixième de ma chance depuis que j’ai posé le pied à Brisbane. » Fouillant mes poches, j’en sortis quelques billets, ce qu’il me restait de mes économies et les pourboires reçus la nuit précédente. « J’achèterai des fringues au fur et à mesure. Je peux m’en tirer comme ça… Je veux pouvoir me regarder dans un miroir. Si tu dois impérativement payer, alors ça doit s’ajouter à la dette. » Une vie ne suffirait pas à laver ma conscience de la reconnaissance, mais je préférais me sentir redevable que de me noyer dans de tels cadeaux. « J’en discuterai avec Mitchell. Je lui expliquerai que je me débrouillerai avec les pourboires. » Puisqu’ils sont pour moi. « Je lui expliquerai que j’ai acheté qu’une tenue et que j’ai insisté pour payer moi-même. »







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Raelyn Blackwell
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la muse des cauchemars
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ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion
SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn.
STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille.
MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie.
LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux.
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TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation.
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amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 123456789101112131415161718192021222324252627282930313233343536373839404142434445464748495051525354555657585960616263646566676869707172737475767778798081828384858687888990919293949596the end.

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Message(#)RAELYN&LUBYA ► Shopping is cheaper than a psychiatrist EmptySam 6 Avr 2019 - 20:46


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Je n'avais pas pour habitude de me prêter à ce type de tâche. La plupart des filles qui, comme Lubya, arrivaient perdues, sans un sous et sans aucun vêtement à se mettre sur le dos étaient accompagnées par des gens dont le temps était - à mes yeux - moins précieux que le mien, souvent des hommes, faisant à la fois office de garde du corps et de garde fou, pour s'assurer que ces jeunes femmes endettées ne fuient pas les griffes du Club à la moindre occasion. Le fait que Mitchell m'ai demandé ce type de service pour elle m'apprenait deux  choses. La première était qu'il lui faisait confiance, s'il ne lui attribuait pas de chien de garde. La seconde était était assez évidente, elle lui plaisait, et il préférait qu'une femme l'accompagne, plutôt que quelqu'un qui aurait pu avoir des vues sur elle. Il aurait fallu qu'il soit difficile pour qu'il en soit autrement, le fait d'aimer les hommes ne m'avait jamais empêchée de juger de la beauté d'une femme, et Lubya était belle, ce genre de beauté de l'est qu'on voit en  couverture de magasine, comme l'est Mavis. La femme ou ex femme de Mitchell, j'avais arrêté de suivre, était le genre de femme qui n'avait même pas besoin d'ouvrir la bouche pour que les hommes tombent à ses pieds. En fait il était même préférable qu'elle n'ouvre pas la bouche, puisqu'à la première phrase qui en sortait on réalisait rapidement qu'elle n'était qu'une pétasse sans la moindre sympathie, une femme mesquine, minaudant auprès des hommes et jalousant et méprisant ouvertement toute femme évoluant au sein du Club. Oui, inutile de préciser que l'entente entre Mavis et moi n'était pas la plus cordiale. Elle me tolérait plus qu'elle n'avait jamais toléré Lou Aberline, cette droguée idiote qui avait connu un bref parcours chez nous, mais en douze ans nous avions connu notre lot de prise de bec. Si on ne peut pas réellement dire que nous en étions venues aux mains puisque de mon côté il en fallait beaucoup pour me faire sortir de mes gonds, elle n'avait été retenue de me sauter à la gorge que par Mitchell à plusieurs reprises. Elle me haïssait, et dans l'ensemble, je le lui rendais plutôt bien, me gardant généralement de l'admettre à haute voix par simple respect pour Mitch.

Là dessus Lubya semblait clairement différente. Elle ne dégageais que douceur et reconnaissance, et honnêtement, j'avais du mal à l'imaginer piquer des crises de colère à la Mavis. J'avais du mal à l'imaginer faire du mal à une mouche, en fait.  

« J’entends bien, mais je vois difficilement comme les choses pourraient se compliquer. Je suis juste une serveuse. Qu’est-ce que je risque exactement ? » Juste une serveuse. Juste un petit hippocampe, mais dans un monde de requins, Mitch n'avait peut être pas jugé bon de le lui préciser en quoi consistaient les activités illégales du Club, et quel type de clientèle elle allait servir. J'haussai un sourcil, et l'observai quelques secondes, assez surprise finalement par son ignorance. Il était à mes yeux stupide de s'engager dans quelque chose sans avoir tous les tenants et aboutissants, et trahissait le désespoir de la jeune femme. « Enfin, j’ai bien compris que certaines ne se contentent pas de remplir des verres. Mais, moi… je n’ai pas l’impression que me tromper de boissons impacterait le club jusqu’à la faillite et, du reste, Mitchell m’a assuré que personne ne poserait les mains sur moi. » Du grand Mitchell. Seulement il ne pouvait pas parler pour l'ensemble de la gente masculine, et n'était pas tout le temps dans les parages pour en surveiller les représentants. « En tout cas, pas sans que je n’aie accepté. Il a même ajouté qu’il ne me le demanderait pas. Je n’ai pas l’impression que c’était un traquenard, mais si c’est le cas, je t’avoue que j’aimerais autant le savoir, que je puisse aviser. » Je m'étais arrêtée de marcher quelques secondes. « Enfin, si tant est que tu puisses en parler. » J'avais pas pour habitude de mâcher mes mots, et Lubya était l'une des notes à présent, pourtant depuis Lou je me méfiais plus des nouveaux arrivants. « Crois moi, personne, même pas Mitch, va m'empêcher de te dire exactement ce que j'ai envie de te dire. » Poussée par ma fierté, je préférais clarifier les choses, m'assurer qu'elle sache qu'elle s'adressait pas à un petit toutou du boss ou à un dealeur de bas étage. « Et il a beau aimer le contrôle ... » C'était un euphémisme, Mitch était un control freak, s'autorisant rarement à paraître humain. « ...  Ça change rien au fait qu'il contrôle pas les faits et gestes de tous les marauds de Brisbane. Donc si j'étais toi j'arrêterais de prendre naïvement pour argent comptant tout ce qu'il t'a dit, et je m'endurcirais un bon coup. Je suis pas en train de te dire qu'il est pas réglo. Mais ça me semble être une promesse qu'il peut difficilement tenir. » Et estimant que répondre à se dernière interrogation pour une question plutôt que de trop lui en dire, j'ajoutai. « Qu'est ce que Mitchell t'a dis sur le Club, et la clientèle qui s'y trouve ? » Le Club, nom qui désignait à la fois le restaurant, le bar clandestin attenant ainsi que l'organisation criminelle. Savait-elle seulement ce qui se cachait réellement derrière ce petit mot ?

Une fois dans la première boutique, je l'observai d'un oeil distrait passer ses mains sur les vêtements, les observant pendant quelques minutes. Finalement, elle s'était retournée vers moi. « Je ne peux pas faire ça. Ça doit te sembler stupide. Je suppose que d’autres à ma place n’ont pas fait la fine bouche. Mais, c’est au-dessus de mes forces. Ce que j’ai, je le gagne en général, même si c’est pas grand-chose. Ça ne remet pas en cause mon engagement. J’ai contracté une dette et je la rembourserai, mais à la sueur de mon front. Sérieusement, Raelyn, j’ai l’impression d’être une putain de profiteuse un peu vénale. C’est de coutume de rhabiller les filles comme ça ? » A vrai dire je n'en savais rien. Je m'intéressait peu au recrutement de nouvelles recrues, et je choisissais d'ignorer l'origine de ces jeunes femmes désespérées, souvent Escorts, et ce qui les avaient poussées à tomber si bas. J'avais toujours très bien sur fermer les yeux sur ce qui m'arrangeait, ne m'encombrant ainsi pas de principes.


« J’ai déjà reçu plus que je ne le méritais vraiment sans que je ne comprenne pas tout à fait pour quoi. Il y a des tas de gens qui tueraient pour avoir le dixième de ma chance depuis que j’ai posé le pied à Brisbane. J’achèterai des fringues au fur et à mesure. Je peux m’en tirer comme ça… Je veux pouvoir me regarder dans un miroir. Si tu dois impérativement payer, alors ça doit s’ajouter à la dette. » J'étais pas maitre de ça. Je m'occupais d'avancer l'argent du club, l'obliger à rembourser ou le retenir sur sa paye, c'était le boulot de Mitchell pas du mien, encore une fois j'étais pas responsable des ressources humaines. Et encore heureux, je voulais son boulot pour rien au monde. « J’en discuterai avec Mitchell. Je lui expliquerai que je me débrouillerai avec les pourboires. Je lui expliquerai que j’ai acheté qu’une tenue et que j’ai insisté pour payer moi-même. » Réfléchissant quelques secondes, caressant à mon tour du bout des doigts les vêtements, j'avais fini par plonger mes yeux dans les siens, d'un air légèrement impatient. Pourquoi j'avais eu besoin de lui dire qu'elle pouvait prendre son temps ? Parfois je ferais mieux de me taire, on aurait déjà eu le temps de lui trouver trois jean et cinq t-shirts, et j'aurais pu rentrer chez moi.

« Ecoute j'en sais rien. Figure toi que je joue pas souvent la baby sitter. » J'avais levé les yeux au ciel. C'était une perte de temps. « Je suis sure que Mitch cherche simplement à te mettre dans sa poche. Donc franchement, oublie tes principes à la con et profites en, ou passe à côté de l'opportunité par pure fierté, mais me mêle pas à ça. » Me montrant légèrement exaspérée, je ne réalisai absolument pas que mon manque de patience pouvait, sorti de son contexte, être interprété comme de la jalousie.

L'observant pendant quelques secondes, tentant de deviner sa taille de vêtement, j'avais finalement attrapé rapidement un jean noir, quelques t-shirts de couleurs différentes mais dans l'ensemble d'assez bon goût - nous n'étions pas réellement dans le type de boutique que j'avais pour habitude de fréquenter, mais j'avais globalement un assez bon sens du style - et j'avais ajouté un pull-over rose pâle au lot, avant de déposer tout ça dans les bras de Lubya. « Ecoute voila ce qu'on va faire. Tu essayes ça, tu rajoutes ce qui te plaît et qui te permet de tenir le mois, et c'est moi qui t'avance, pas le Club. Je te fais pas de cadeau, tu me rembourse tout dès que tu reçois ta première paye. » Elle allait pas me ruiner de toute façon, et puisque je n'avais aucune arrière pensée en ce qui la concernait, elle était sure que je n'allais pas tenter de lui accorder la moindre charité dont elle ne voulait pas, ou refuser son paiement à la fin du mois. « Ne prend pas ça comme de la pitié ou de la charité. Dis toi qu'en acceptant et en arrêtant de te plaindre et de me faire perdre mon temps tu me rends service. » Je lui lançai un sourire amusé. Il n'y avait pas réellement d'animosité dans mes propos, après tout il était difficile de détester la jeune femme, et même agacée par la situation, je n'étais pas réellement capable d'être véritablement désagréable avec elle.




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Dernière édition par Raelyn Blackwell le Mar 30 Avr 2019 - 21:47, édité 1 fois
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Message(#)RAELYN&LUBYA ► Shopping is cheaper than a psychiatrist EmptyJeu 11 Avr 2019 - 14:31




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Elle ne marche, Raelyn, elle court après sa vie avec l’empressement d’un voyageur à la bourre qui craint de rater son train. J’en déduis que le sort lui réserva plus d’emmerdes que de cadeaux, qu’elle en avait bavé pour jouir d’un tel confort et de son statut. Au contraire, elle ne l’affirmerait en brandissant le fanion de son assurance.  Elle ne s’inquiéterait pas de ce que moi, petit oiseau blessé insignifiant dans son quotidien, je pensais de sa relation avec Mitchell. Elle était là contre son gré, je supposai naturellement qu’il avait sur elle un ascendant, qu’il influençait son comportement et qu’il lui dictait son texte, caché dans l’ombre, comme un souffleur sert de pense-bête aux comédiens. Elle eût tôt fait de dissiper ce doute, ô pas pour moi, mais pour faire honneur à ses batailles. Instinctivement, je me demandai d’où elle venait et à quels rêves terrés sous son coussin elle renonça pour se hisser très haut sur l’échelle sociale de Brisbane. Avait-elle d’ailleurs fini de grimper ? À côté, je fais pâle figure d’être tout en bas, moi. D’où je me trouve, je n’aperçois pas la cime de la montagne d’épreuves qui me surprendra tôt ou tard. Je le sentais dans le fond de mes tripes serrées par l’étau de l’angoisse. Mes insomnies le chuchotaient à mon cœur qui, tout occupé à idéaliser un inconnu, préférait se boucher les oreilles. Maintenant que Raelyn me secoue littérairement comme un prunier, le réveil est brutal, fracassant et, dans ma poitrine, l’endormi bat à tout rompre. « Pas vraiment. » répondis-je dans l’urgence, bien qu’assommée par ma propre naïveté. C’est à mon tour de souffrir de l’irrépressible envie de redorer mon blason. Seules les idiotes s’engagent sans se tracasser des risques. Aveuglée par mon honneur et ma volonté farouche de préserver ma pudeur, assourdie pour quelques sourires et un soupçon de délicatesse, j’oubliai qu’un tenancier de bar n’a, finalement, que peu d’emprise sur les badauds accoudés au zinc ou attablés dans la salle. Son rôle, c’est de vendre de l’ivresse en verre ou en bouteille. Son but, c’est d’amasser encore et toujours plus d’argent, pas de réfréner les élans licencieux des malappris envers les serveuses. Il en allait de la survie de leurs affaires et de leur réputation. À quel moment, durant ma rencontre avec Mitch, étais-je devenue plus bête qu’un singe à lunettes ? « Et pour être tout à fait honnête, j’ai déjà eu du mal à connaître son prénom. » Je l’attrapai au vol plus qu’il ne le révéla. « Alors, je n’ai pas demandé, ce qui me semble encore plus ridicule maintenant que je le dis à voix haute. Ça m’a traversé l’esprit évidemment. Mais, je n’ai pas envisagé qu’il me raconterait ce qu’est exactement le club ou même qui sont ses clients vu le mystère qu’il a laissé planer autour de lui. » admis-je penaude et d’une voix blanche. Elle ne trahissait plus le moindre sentiment. J’étais trop abasourdie, effarée par mon comportement et une hypothèse plus grave : je me mentais à moi-même.

Je m’employai, de toutes mes faibles forces, à me persuader que je détenais un contrôle mesuré sur mes sensibleries de femmes ou sur mon avenir, que je maintenais bien fermées les frontières qu’imposent la bienséance entre un patron et son ouvrière. La vérité était néanmoins tout autre. Chacun de ses sourires réduisait à néant mes facultés à réfléchir utilement et à me protéger d’un faux-pas. En bref, j’étais chipée, faute à la reconnaissance, mais il n’était pas trop tard pour reculer, pour m’exorciser du sort qu’il me jeta – sans doute malgré lui – et qui gelait mon discernement. Il était encore tant de le réchauffer, d’agir, d’opérer une marche arrière sans un regard pour le rétroviseur et au mépris de l’impression que je laisserais à Raelyn. Je présumais que mon attitude, générée par la panique et un trop-plein d’émotions, l’agaçait au plus haut point. Elle levait les yeux au ciel, rappela qu’elle n’était pas assignée à la tâche de la mère nourricière habituellement. Et moi, j’imaginai sans grande peine la salve de noms d’oiseaux qui lui traverse l’esprit dès lors qu’elle pose les yeux sur moi. Bécasse, pigeonne, canari d’élevage… c’était de bonne guerre et je ne l’en blâmais pas. Je n’étais pas plus indulgente envers moi-même à cet instant précis. Toutefois, prétendre que ça ne me peinait pas serait mentir. Je n’avais rien demandé, moi. Si je suis le boulet qu’elle traîne à ses pieds, ce n’est pas pour moi, mais à cause de nous.

J’avais été bête, certes, mais elle fut incapable de refuser ce service à Mitchell, à moins, bien sûr, qu’elle y ait trouvé un avantage. De quel ordre était-il ? Professionnel ? Charnel ? Mes présomptions de liaison sexuelle entre les deux protagonistes se vérifiaient à mesure que le timbre de la petite blonde persiflait à mes tympans. À m’accabler de reproches, elle cherche peut-être à me mettre mal à l’aise, à m’éloigner de son territoire et j’aurais juré les grands dieux qu’elle me détesta avant même de me rencontrer par jalousie ou par possessivité. C’était dommage. Jamais je n’empiéterai sur son terrain et, quand bien même en aurais-je ressenti l’envie, je doutais sérieusement d’être capable d’évincer une telle personnalité. Pourtant, elle semblait convaincue que son amant – Appelons un chat, un chat – veillait à obtenir quelque chose de moi, un truc en plus, qu’il en faisait trop en me confiant aux bons soins de son croquembouche. Quant à moi, je me giflai mentalement de m’être gargarisé de cette révélation lourde de sens. Stupide enfant. Le mot d’ordre, c’était l’éviter, mon patron. La direction à suivre, c’était d’esquiver les emmerdes en réprimant mon désir de me justifier auprès d’elle. Je ne commis aucun crime de lèse-majesté. Inutile de jeter un froid sur le couple bien assorti. « Je ne te mêle pas à ça. Je t’explique que je refuse maintenant pour ne pas te faire perdre plus de temps encore en prétextant que rien ne me plaît. Jusqu’ici, je n’ai pas fait la fine bouche. J’ai même été plus con que la normale. Tu me recadres. » Sans ménagement et dans l’absolu, je l’aurais bien remerciée si je ne l’avais pas déjà trop fait durant ces vingt-quatre heures. « Et, je réagis. Je me fous bien de savoir ce que les autres auraient fait ou ont fait à ma place. Ce n’est pas leur visage que je vois dans la glace chaque matin. J’ai bien assez d’erreurs à me reprocher pour en rajouter. » m’expliquais-je sans animosité. J’étais embarrassée, pas froissée. Il m’en fallait plus.

J’ignorais si elle m’avait écoutée avec attention ou si, au contraire, elle y était totalement hermétique puisqu’elle fouillait les portes-vêtements pour finalement me poser entre mes bras la marchandise choisie avec soin. Pantalon noir, jeans, pulls colorés, T-shirt bien taillé, le tout était sobre, proche de ma personnalité. À défaut d’être complètement invisible - j'ai un physique qui plait malgré moi - je vogue sur des mers tranquilles, je ne fais pas de vagues en général. Tout comme je me garde de contracter des dettes à tout va normalement. Sauf que sa proposition me tente. À bien choisir, je préférais devoir de l’argent à Raelyn plutôt qu’à son associé, soucieuse d'établir des distances pour mon propre bien. « ça marche. » Je ne l’interrogeai plus sur le budget. Elle prêtait, certes, mais il s’agissait de gérer moi-même ma capacité de remboursement. Je n’en avais qu’une vague idée parce qu’un salaire de serveuse, c’est variable. « C’est même très bien comme ça. Merci. » D’autant qu’elle me cernait plutôt bien. Il subsistait en moi un soupçon de fierté qui ne passa pas inaperçu.  C’était déjà ça de pris. « Tu me diras comment tu voudras qu’on s’arrange. » assurais-je rassurée, les lèvres fendues d’un sourire. Entrer dans la cabine d’essayage et me déshabiller me parut moins insurmontable. Je m’autorisai même à choisir une robe rouge remarquable à un prix correct et une autre, un chouïa plus distinguée et pas beaucoup plus cher. « Puisque tu es là, je présume que j’ai quand même le droit de te demander ton avis, non ? » m’enquis-je en sortant de la cabine. « J’ai l’impression qu’il est un soupçon trop court le pantalon. Ou alors, c’est à cause des chaussures. » J’ôtai les miennes, je me dressai sur la pointe des pieds et, dans l’expectative de son avis, je me mirai dans le miroir. « Tu sais… » finis-je par l’interpeller puisqu’il convenait de marcher des œufs. « Tu me verras pas. Je veux dire, je sais rester discrète et ne pas sortir des clous. » Sous-entendu, ne te méfie pas de moi si tant est qu’elle me voie comme une menace. Personnellement, j’en doutais alors, je le tus, tout simplement. « S’il y a bien un truc que je ne veux pas, c’est m’attirer des ennuis avec qui que ce soit. Et je suis douée pour me faire oublier.»







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Raelyn Blackwell
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ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion
SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn.
STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille.
MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie.
LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux.
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danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.

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cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.

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miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.

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amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 123456789101112131415161718192021222324252627282930313233343536373839404142434445464748495051525354555657585960616263646566676869707172737475767778798081828384858687888990919293949596the end.

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Message(#)RAELYN&LUBYA ► Shopping is cheaper than a psychiatrist EmptySam 13 Avr 2019 - 12:12


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Ce n'était pas à moi d'apprendre à la jeune russe dans quoi elle s'était fourrée. Ce n'était pas mon rôle et je n'avais aucunement l'intention de le tenir aujourd'hui. Elle découvrirait bien assez tôt la nature des activités du Club, même s'il était peu probable qu'elle en connaisse un jour l'étendue. A vrai dire je ne m'étais jamais demandé ce qu'il était communiqué aux serveuse du bar clandestin, mais il m'était assez évident que de part la nature du bar - clandestin j'entends - elles devaient au moins saisir des bribes de conversation pouvant leur mettre la puce à l'oreille, observer des livraisons de marchandises tout sauf légales, et recevoir des proposition ne permettant plus le doute. En tout cas c'est ainsi que j'imaginais les choses, et quoi qu'il en soit, le gang ayant déjà promis de faux papiers à la jeune femme contre une somme que j'imaginais assez coquette, elle ne pouvait décemment pas penser que nous faisions dans l'humanitaire, si ? Que nous n'avions fait qu'une exception pour elle, par pure bonté d'âme et pour ses beaux yeux ? J'avais clairement du mal à la cerner en tout cas, et à savoir si elle était réellement si peu instruite sur le monde dans lequel elle avait mis les pieds, ou si elle jouait volontairement l'ingénue pour me tirer des informations supplémentaires. Choisissant la sécurité, je décidai de ne pas lui en dire plus que nécessaire. Après tout nous n'étions pas amies, et je ne lui devais rien. « Pas vraiment. » Je laissai échapper un léger sourire à cette annonce. Plus un sourire attristé, et feignant d'être peiné pour elle. Au fond je m'en fichais. Les individus gravitant autour du Club venaient et partaient, mais les membres pour lesquels j'avais une forme d'affection étaient les deux frères. Toutes ces conneries de grande famille ne m'avait jamais réellement atteintes, et si ma loyauté était complètement acquise, je ne ressentais pas le besoin de me lier plus que nécessaire aux autres membres de l'organisation. Depuis des années je vivais avec pour mot d'ordre de rester détachée, tant que possible.« Et pour être tout à fait honnête, j’ai déjà eu du mal à connaître son prénom. Alors, je n’ai pas demandé, ce qui me semble encore plus ridicule maintenant que je le dis à voix haute. Ça m’a traversé l’esprit évidemment. Mais, je n’ai pas envisagé qu’il me raconterait ce qu’est exactement le club ou même qui sont ses clients vu le mystère qu’il a laissé planer autour de lui. » Effectivement l'idée me semblait plus ridicule encore que la petite sirène signant pour des jambes au détriment de sa voix, mais c'était son choix pas le mien, et je n'étais pas une bonne samaritaine qui était là pour la remettre dans le bon chemin. Mitchell n'était effectivement pas le genre de type à qui on soutirait des informations facilement. S'il était difficile de réellement m'atteindre et briser ma carapace, je restait quand même bavarde. Là ou le boss pouvait se montrer encore plus renfermé. Il avait la tête plus dure que la roche, et lorsqu'il avait décidé de rester fermer comme une huitre, il était difficile d'en tirer grand chose. Je le savais, j'étais d'ailleurs souvent aux premières loges à ce niveau là.  « C'est pas mon rôle de t'instruire. Mais je ne dirais qu'une chose : une organisation à laquelle tu achètes de nouveaux papiers a peu de chance d'être spécialisée dans la haute couture, ou la protection animalière. » Et si j'étais elle, évoluant dans un monde dont elle ne sait rien, je resterait sur mes gardes. Que ce soit avec les membres du Club, avec Mitch, ou même avec moi.

Une fois dans la boutique, Lubya sembla frappée d'un retour de conscience, décidant tout d'un coup qu'elle était trop bien pour accepter la charité. Une revirement qui aurait satisfait la plupart des individus, les rassurant sur l'honnêteté de la jeune femme, mais qu'en plus de m'agacer car me faisant perdre mon temps, je considérais comme une marque de faiblesse. Le monde dans lequel nous vivions était cruel et brutal, et faire la fine bouche ne servait à rien. J'avais toujours été prête à saisir les opportunités pouvant m'aider à progresser dans la vie et servir mes intérêt, ne faisant pas la fine bouche ou ne laissant pas des principes idiots m'arrêter. Refuser une main tendue par fierté était donc quelque chose qui relevait pour moi de la plus haute bêtise. « Je ne te mêle pas à ça. Je t’explique que je refuse maintenant pour ne pas te faire perdre plus de temps encore en prétextant que rien ne me plaît. Jusqu’ici, je n’ai pas fait la fine bouche. J’ai même été plus con que la normale. Tu me recadres. Et, je réagis. Je me fous bien de savoir ce que les autres auraient fait ou ont fait à ma place. Ce n’est pas leur visage que je vois dans la glace chaque matin. J’ai bien assez d’erreurs à me reprocher pour en rajouter. » J'avais cessé de réfléchir comme ça depuis des années, et bien heureusement, puisque si cela avait été le cas il m'aurait été impossible de me regarder dans un miroir depuis bien longtemps. Des actions immorales j'en avais commises, et que ce soit au regard de la justice ou d'un quelconque juge divin, j'étais coupable de bien des péchés et à bien des niveaux. Je n'avais peut être pas brisé les dix commandements, mais un certain nombre d'entre eux, et il était évident que depuis que j'évoluais au sein du Club, j'avais enfreint un paquet de lois.

N'ayant cependant aucunement l'envie de la convaincre d'accepter l'offre du Club, mais plus envie de me débarasser de la tâche, je lui proposai une alternative qui, si j'avais bien cerné la demoiselle, devrait mieux lui convenir. Après tout, elle avait beau avoir de la fierté, elle n'était pas en position de refuser une main tendue. « Ça marche. C’est même très bien comme ça. Merci. » Je hochai simplement la tête. Elle faisait pour moi le bon choix, et j'étais capable de dépenser le budget total du shopping d'aujourd'hui dans une paire de chaussure. Le sacrifice était moindre pour moi. J'avais beau affirmer que ce geste altruiste n'était qu'une façon d'avoir la paix, une partie de moi commençait à voir en la jeune femme ce que Mitchell voyait. Et surtout, sans que je ne l'avoue, une part de moi avait été légèrement touchée par son histoire. « Tu me diras comment tu voudras qu’on s’arrange. » Je levai la main d'un geste distrait, signifiant que tout ça n'était que détail. Sa première paye devrait pouvoir lui permettre de rembourser ces quelques achats, et l'argent ne me manquerait pas pendant le laps de temps où il serait dehors.

Plus à l'aise, elle rajouta quelques pièces à ma composition et se dirigea vers les cabines. J'entendis sa voix s'élever derrière le rideau, alors que je m'étais appuyée de façon nonchalante contre le comptoir. « Puisque tu es là, je présume que j’ai quand même le droit de te demander ton avis, non ?  » De toute façon, elle avait l'air partie pour le faire. L'observant sortir de la cabine, j'acquiesçai d'un signe de tête distrait, sans la moindre remarque acerbe dont j'étais spécialiste. La vérité était que je m'adoucissait systématiquement, en présence de vêtements. « J’ai l’impression qu’il est un soupçon trop court le pantalon. Ou alors, c’est à cause des chaussures. » Observant un instant la demoiselle, j'attrapai une paire de sandales à talons, que je lui tendis. « Essaye ça. » J'étais concentrée sur la tenue, il n'en était jamais autrement lorsqu'il s'agissait de vêtements, mais je restai assez laconique, me contentant du minimum. J'avais été relativement clair, nous n'étions pas deux meilleures amis en train de faire du shopping.

« Tu sais…  » Elle avait quitté des yeux sont reflet, pour tourner la tête vers moi. « Tu me verras pas. Je veux dire, je sais rester discrète et ne pas sortir des clous.  » Interloquée, j'avais levé un sourcil. Je donnais à ce point l'impression de ne pas supporter sa présence qu'elle jugeait nécessaire de me prévenir qu'elle savait se  faire oublier ? « S’il y a bien un truc que je ne veux pas, c’est m’attirer des ennuis avec qui que ce soit. Et je suis douée pour me faire oublier. » C'était une qualité dont elle allait avoir besoin, mais à vrai dire je n'avais pas réellement de doute à ce sujet. La jeune femme respirait la discrétion et la mesure, pas le genre de personne qu'on imagine faire une esclandre. Finalement je lui avais adressé un sourire, tentant de détendre l'atmosphère. « Pas moi. Rester discrète et ne pas sortir des clous sont deux choses que j'ai du mal à faire, et je passe pas mal de temps au restaurant comme au bar. Donc je suppose que tu vas devoir composer avec moi. » Réfléchissant quelques secondes, je finis par lever les yeux au ciel. « Et je présume que c'est aussi pour ça que Mitch tenait à ce que je te file un coup de main cet après midi. » C'était bien le genre de la maison. Si la jeune femme lui plaisait autant que je m'en doutais, il était capable de tirer les ficelles pour créer une rencontre, dans le but de m'adoucir. Il me savait dotée d'un sale caractère, mais finalement je savais aussi que mon avis avait une sorte d'importance pour lui qu'il n'avouerait jamais. Oui, en y réfléchissant bien, il était tout à fait capable d'orchestrer ça dans le but de rendre la vie de la jeune russe plus facile. « J'imagine qu'il a réussit son coup. Tu ne m'es pas aussi désagréable que ce à quoi je m'attendais. »




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Dernière édition par Raelyn Blackwell le Mar 30 Avr 2019 - 21:47, édité 1 fois
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Message(#)RAELYN&LUBYA ► Shopping is cheaper than a psychiatrist EmptyDim 14 Avr 2019 - 17:52




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Certes, elle n’était pas là pour faire mon éducation, pour m’éclairer sur les activités du club ou dévoiler la nature de son implication personnelle dans ce dernier. Elle n’était pas non plus vouée à me rapporter celle de sa relation avec mon patron. J’avais tiré mes propres conclusions déjà et j’estimais que ça ne me concernait pas ou pas tout à fait. Que ce bar clandestin s’agite la nuit pour être le cœur du banditisme à Brisbane, qu’il soit le centre des transactions frauduleuses de la ville, ne deviendrait mon problème que si, d’aventures, il attirait l’attention des autorités ou si j’étais conviée à y prendre part autrement qu’en servant de l’alcool à des gangsters, histoire qu’il scelle dans le plaisir de l’ivresse un accord quelconque. J’avais été claire sur ce que mon corps n’appartenait qu’à moi, que je déciderais seule quelles mains avides le toucheraient. Mitchell y avait par ailleurs consenti. Il ne me le réclamerait pas et à moins d’une descente de flics sur son territoire, je me fichais éperdument de l’envers du décor. J’aurais aimé que le message passe mieux auprès de Raelyn. Oui, j’aurais aimé qu’elle saisisse toutes les nuances cachées derrière mes inquiétudes, mon silence ou ma discrétion. « Je dirais même qu’il y a peu de chance qu’une organisation qui se dissimule à l'arrière d'un restaurant soit tout à fait clean. Ça, j’avais bien compris aussi. Ce dont je voulais être certaine en te posant ces questions, c’est qu’on n’attendrait pas de moi que j’écarte les cuisses pour accueillir un parfait inconnu sous prétexte qu’il est puissant. Si j’ai bien saisi, il y a déjà des filles pour ça. Et je ne veux pas être de celle-là. Le reste, qui est qui et qui fait quoi, ça ne me regarde pas. Moins j’en sais, mieux je me porte. » Les caves pouvaient servir de salle de torture, de laboratoire de merde ou de peloton d’exécution, qu’aurais-je gagné à le savoir outre la peur ? Rien ! Je ne brûlais donc pas de tout connaître des sales petits secrets du boss. J’étais curieuse à son sujet. Le nier serait mentir, mais c’était l’homme en lui-même qui m’intriguait, pas la teneur de son compte en banque ni même de quelle manière il le remplissait. Je ne suis pas vénale. Je lui confiai l’acompte pour mes papiers rubis sur ongles, sans chercher à négocier un quelconque montant. Je me dévouais désormais à rembourser mes dettes et, l’appartement que j’occupais, je l’envisagerais davantage comme du dépannage que comme une fin en soi. Il était parfait, mais je ne payais pas de loyer, ce qui m’embêtait profondément. Les gens libres, ils sont tenus de lâcher les billets pour habiter un bien. J’aspirais à compter par mieux ceux-là, ceux qui sont bien sous tout rapport, à quelques infractions près, ceux qui ne doivent rien à personne, hormis peut-être des remerciements et quelque témoignage de gratitude, à l’occasion, si l’heure de rendre la pareille survient. Peut-être devrais-je reparler à Mitchell de l’éventualité de lui verser un loyer maintenant que je saisissais ô combien suggérer n’était pas suffisant avec lui. Elle le décrivait peur, Raelyn, mais tout portait à croire qu’il avait la tête bien faite, certes, mais légèrement trop dure.

Gardant ces considérations pour moi et acceptant l’accord proposé par ma partenaire du jour, je m’autorisai enfin à l’exercice tantôt capricieux de la séance de shopping. Trouver un vêtement qui habillait mes longues jambes était parfois compliqués. Il n’était pas rare que les pantalons soient légèrement trop courts ou, s’il tombait juste en longueur, soient beaucoup trop larges. J’étais, à ma manière, une bizarrerie enviée par certaines quand je me serais volontiers rabotée de quelques centimètres. Pour pallier le problème d’inondation dans mes caves, je portais plus facilement la jupe et les collants si la carte à jouer est la dame de l’élégance. Si, en revanche, le valet de confort menait vers la mise, j’optais pour des jeans. J’investirais sans doute pour m’en offrir l’un ou l’autre le moment venu. En attendant, je sollicitai le conseil de mon mécène du jour. Elle me tendit une paire de chaussures ouvertes. Le talon galbait mes chevilles. Elle terminait parfaitement la tenue et, convaincue, je souris tant à mon reflet qu’à la reine du goût. Je pris également la peine de balayer toute forme de malentendus par rapport à son associé. Je la jugeais clairvoyante, Raelyn. Elle avait certainement remarqué que je manquais d’objectivité dès lors qu’il s’agissait de Mitchell. Sans elle, y aurais-je seulement pensé d’ailleurs ? « J’ai cru comprendre, oui. » ponctuais-je avec amusement. Elle était le feu, j’étais la glace. Je me refusais simplement au coup d’éclat qui n’apporte pas grand-chose, si ce n’était des ennuis. Je ne m’impose pas non plus. J’observe, je jauge et je m’adapte. Ô bien sûr, je ne suis pas la dernière à rire, m’amuser ou à inventer des jeux de toutes sortes pour alléger l’ambiance. J’avais cependant besoin de me sentir à l’aise et en confiance pour que le côté boute-en-train de mon caractère se révèle. Raelyn, de ce que j’en savais – à ce stade, ça tient sur un post-il – paraissait au contraire moins réservée. Elle était d’apparence de celle qui s’impose. Sa personnalité hurle faites place sans qu’il soit nécessaire de l’exprimer à voix haute. D’une certaine manière, j’admirais ces gens qui témoignent d’une telle confiance en eux. « Et moi, ça ne me pose pas vraiment de problème. Je te trouve plutôt sympathique.» Pas commode, mais agréable. «J’ai toujours préféré les gens qui disent ce qu’ils pensent et, surtout, qui pensent ce qu’ils disent. J’essaie d’en faire autant. Ce sont les seuls débordements que je m’autorise tant que je ne sais pas où je mets les pieds. Quand on vit sans papiers, c’est la règle de base pour ne pas se faire coincer. » Chacune sa malédiction et chacun sa méthode pour ne pas s’enliser dans les sables mouvants de la société. Tout est question de tempérament, de choix et d’adaptation. Les relations humaines répondent, de mon point de vue, aux mêmes caractéristiques. Aussi, appréciais-je grandement que mes maladresses et mon entêtement n’altèrent en rien le jugement de Raelyn. Moi aussi, elle me paraissait obligeante malgré son côté revêche.

Ce qui m’échappait, en revanche, c’était les motivations qu’elle prêtait à Mitchell. Pourquoi avait-il forcé cette réunion entre une serveuse lambda et sa maîtresse ? Quel avantage y trouvait-il ? Raelyn était-elle de ces jalouses maladives qui s’ébranlent devant n’importe quelle poupée, de chiffon ou de porcelaine, que son associé engage ? Tentait-il d’endiguer un conflit de taille, une querelle qui les abîmerait ? C’était, à mon sens, profondément inutile. Je n’avais rien d’une intrigante ou d’une aguicheuse. J’avais bien flirté un peu avec Mitchell, mais j’étais loin de me douter que ces deux-là entretenaient une relation. Je le présumais, d’ailleurs, forte de mon instinct, cette machine bien rodée à laquelle je me fie spontanément. Je considérais donc qu’il était somme toute plus délicat de ne rien ajouter, de me contenter d’une grimace qui ressemblait à un sourire plus indigent qu’avenant. « Peut-être, oui. Et si, finalement, tu ne passes pas à un moment aussi désagréable que tu l’imaginais au départ, tant mieux. Je t’avoue que j’ai du mal à comprendre pourquoi ça tient à cœur au boss, mais… » Je laissai ma phrase en suspens, j’entrai en cabine et j'en sortis vêtue d’une des robes que j’avais moi-même choisie. « Alors ? Tu en penses quoi ? Si une tenue me va, elles m’iront toutes, c’est plus ou moins le même genre à chaque fois. Ça nous permettra de gagner du temps. » Je reproduis ce manège autant de fois que nécessaire. Nous optâmes pour une autre paire de talons hauts. J’avais un regard critique – trop sans doute – sur mon physique, mais je trouvai bel et bien de quoi porter pour un mois. En caisse, je me fis la réflexion que cette nouvelle dette ne me ruinerait pas, qu’avec un peu de chance, je pourrais l’avoir remboursé le mois suivant – au plus tard, celui d’après – si j’économisais les pourboires. « Bon, hé bien, on dirait que tu es enfin débarrassée de ça. » Je la remerciai à nouveau et lui fis part de mon désir de la rembourser au plus vite avant d’ajouter. « Si tu as pris goût à ton nouveau rôle de baby-sitter, tu peux peut-être m’emmener dans les boutiques qui te plaisent toi. On n’est pas entre copines, mais quitte à être dans la rue commerçante, autant joindre l’utile à… l’utile ? » Je haussai un sourcil et les épaules avec espièglerie. « On n’a pas traîné et ce n’est pas vraiment l’heure de manger. » Refuserait-elle que je ne m’en froisserais pas. De mon point de vue, ce ne serait que partie remise. J’avais un bon pressentiment nous concernant. Nous étions liées par un quelque chose dont j’ignorais encore tout, mais que le temps se chargerait tôt ou tard de révéler.






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Raelyn Blackwell
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la muse des cauchemars
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ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion
SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn.
STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille.
MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie.
LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux.
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Message(#)RAELYN&LUBYA ► Shopping is cheaper than a psychiatrist EmptyLun 15 Avr 2019 - 16:09


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Si la jeune femme pensait avoir les épaules pour encaisser les activités illégales de l'organisation à laquelle elle avait choisi de se lier - pour ne pas dire vendre son âme, ne soyons pas si extrême - c'était son problème et je n'étais personne pour la contredire. J'étais pas sa chaperonne, ni son ange gardien, et elle m'avait l'air d'avoir approximativement le même âge que le mien, donc je supposai qu'elle était assez grande pour savoir ce qu'elle faisait, bien que ne respirant pas la confiance elle soi. J'étais tombée dans les filets du Club, ou plutôt de l'un de ses membres beaucoup plus jeune que ça, même pas majeure aux yeux de la législation australienne, et je considérais m'en être assez bien tirée. Je n'avais jusqu'ici pas eu à regretter les décisions que finalement, je n'avais pas réellement prises mais qui m'avait plutôt été imposée par la vie. Mais quand bien même je n'aurais pas sourcillé. J'avais découvert petit à petit l'étendue des activités illégales de l'organisation criminelle, sans me poser la moindre question, sans détourner le regard ou vouloir faire marche arrière. Je n'étais pas le genre de personne née avec des principes, et j'avais depuis longtemps appris à ne pas me formaliser, ou à fermer les yeux lorsque c'était le cas, si j'avais quelque chose à en retirer. Trafic de drogue, cambriolages, jeux clandestins, faux papiers, rien de toute ça ne m'avait surprise ou touchée. Escorting, prositution, j'avais appris à fermer les yeux, et plus tard à me servir de ces jeunes femmes pour boucler des affaires. Certains pouvaient me voir comme un monstre, et c'est sûrement comme ça que je serais jugée si un jour j'étais attrapée, c'était humain, nous avions toujours tendance à juger plus durement les femmes trempant de ce genre de milieu et fermant les yeux sur la misère d'autre femmes que l'on aurait jugé un homologue masculin.

« Je dirais même qu’il y a peu de chance qu’une organisation qui se dissimule à l'arrière d'un restaurant soit tout à fait clean. Ça, j’avais bien compris aussi. Ce dont je voulais être certaine en te posant ces questions, c’est qu’on n’attendrait pas de moi que j’écarte les cuisses pour accueillir un parfait inconnu sous prétexte qu’il est puissant. Si j’ai bien saisi, il y a déjà des filles pour ça. Et je ne veux pas être de celle-là. Le reste, qui est qui et qui fait quoi, ça ne me regarde pas. Moins j’en sais, mieux je me porte. » Si c'est la seule chose qui l'intéresse alors je peux la rassurer sur ce point. D'une part parce que Mitchell semble la trouver à son goût, et qu'il me semble donc peu probable qu'il la partage, et d'autre part parce que sait qu'il n'a qu'une parole, et qu'il n'est pas monnaie courante au sein du Club de forcer les jeunes femmes à des pratiques auxquelles elles ne souhaitent pas s'adonner. Ce genre de chose ne m'a par exemple jamais été demandé, et si j'ai pendant un temps pensé que c'était grâce à mon couple avec Aaron, j'ai rapidement compris que c'était simplement une limite que l'organisation n'avait pas franchie. « Tu as bien saisi. » Je ne pouvais pas lui jeter la pierre, j'avais toujours été de mon côté fermement opposée à l'idée de monétiser mon corps. J'étais par contre dotée d'une curiosité qui lui faisait apparemment défaut, préférant toujours savoir dans quoi je m'aventurais. Le "moins j'en sais, mieux je me porte" très peu pour moi, mais je choisis de ne pas commenter, clôturant ce point là.

Une fois la question de mon caractère abordée, nous tombions rapidement d'accord sur l'aspect assez revêche de celui ci, sans qu'elle n'ose l'exprimer clairement, se contentant d'approuver mes dires. « J’ai cru comprendre, oui. » Je souris devant la petite pointe de culot de la demoiselle, bien qu'elle resta relativement mesurée. Une fois les chaussures passées, elle avait fière allure, en même temps elle devait clairement être le genre de femme qu'un rien habillait, avec ses quinze centimètres de jambe de plus que moi. Souvent juchée sur des talons j'avais appris à compenser, et surtout à faire de ma petite silhouette gracile une force, étant plus souvent sous estimée que l'inverse. « Et moi, ça ne me pose pas vraiment de problème. Je te trouve plutôt sympathique. » Un air étonné se dessina sur mon visage, consciente de n'avoir pas réellement fait d'effort pour le paraître, sympathique. Peut être que dans un référentiel russe... « J’ai toujours préféré les gens qui disent ce qu’ils pensent et, surtout, qui pensent ce qu’ils disent. J’essaie d’en faire autant. Ce sont les seuls débordements que je m’autorise tant que je ne sais pas où je mets les pieds. Quand on vit sans papiers, c’est la règle de base pour ne pas se faire coincer. » Elle avait l'air honnête effectivement, la jeune russe, on ne pouvait pas le lui enlever. « Te fies pas aux apparences, je suis pas quelqu'un à qui accorder aveuglément sa confiance sans se poser de questions... » Mon minois et ma silhouette, ainsi que mon bagout assez naturel m'attiraient généralement la confiance d'autrui, alors que je restais une criminelle, et une femme finalement capable de peu de remords vis à vis de mes actions ou d'empathie. « Mais effectivement je ne fais pas dans la langue de bois. Et tant que tu te montres réglo vis à vis du Club, vis à vis de ma personne, tu peux partir du principe que tu n'as rien à craindre de moi. » Dans l'ordre des priorité j'aurais même pu présenter les choses dans l'autre sens : vis à vis de moi, puis des quelques personnes auxquelles je tenais à ma façon, et enfin au Club. Ma loyauté allait à l'organisation criminelle tant qu'elle n'empiétait pas sur mes propres intérêts.

« Peut-être, oui. Et si, finalement, tu ne passes pas à un moment aussi désagréable que tu l’imaginais au départ, tant mieux. Je t’avoue que j’ai du mal à comprendre pourquoi ça tient à cœur au boss, mais… » Mitchell n'était de toute façon pas quelqu'un qu'on comprenait facilement. Préférant faire une touche d'humour et d'ironie plutôt que de me lancer dans une analyse psychologique du boss, je répondis simplement. « Je pense qu'il me sait de si bonne composition qu'il a pensé que j'étais vraiment la meilleure personne pour aider quelqu'un d'un peu perdu à s'acclimater à son nouvel environnement. » Peut être voulait-il un peu mon avis sur la jeune femme également ? Il n'était pas du genre à chercher l'aval de quiconque, mais il donnait tout de même une certaine importance à mon opinion comme celle d'Alec, surtout, grâce à une rencontre réussie dans un cadre qui jouerait en faveur de la jeune femme, il essayait peut être également de m'adoucir à son contact. Je n'avais rien d'une Mavis, invivable avec les femmes de l'entourage de Mitch, et je n'avais jamais eu le moindre intérêt romantique pour lui, mais si quelqu'un ne me revenait pas j'étais capable de peu de sympathie. Je le savais, il le savait, et cherchait peut être à éviter ça à une jeune femme qui lui plaisait. Sortant de la cabine avec une robe à la couleur parfaite pour son teint, la jeune femme se risqua à me demander mon opinion. « Alors ? Tu en penses quoi ? Si une tenue me va, elles m’iront toutes, c’est plus ou moins le même genre à chaque fois. Ça nous permettra de gagner du temps. » Je l'observai. Elle était forcément consciente de la silhouette qu'elle avait et je voyais difficilement en quoi l'opinion d'une parfaite inconnue pouvait lui être utile, mais je lui adressai tout de même un signe de tête encourageant. « C'est très bien. Parfait pour le bar. » Le petit manège dura quelques minutes supplémentaires, la jeune femme se permettant à l'occasion de me demander mon opinion pour quelques pièces, et finalement, en moins de temps que ce que je pensais qu'il lui faudrait, elle s'était constitué une garde robe modeste mais suffisante pour démarrer. « Bon, et bien, on dirait que tu es enfin débarrassée de ça. » Je m'autorisai un sourire plus franc, et tendis rapidement ma carte de crédit à la vendeuse, ne regardant même pas le montant s'affichant, comme si ça n'avait pas la moindre importance. La russe me semblait trop gênée par la situation pour tenter la moindre escroquerie.

Une fois dehors je respirai l'air d'automne, arrêtant mes yeux sur la jeune femme qui semblait avoir une idée en tête. « Si tu as pris goût à ton nouveau rôle de baby-sitter, tu peux peut-être m’emmener dans les boutiques qui te plaisent toi. On n’est pas entre copines, mais quitte à être dans la rue commerçante, autant joindre l’utile à… l’utile ? » Réfléchissant un instant, je jetai un oeil à la montre Tudor qui ne quittait jamais mon poignet. La proposition était tentante, les boutiques plus luxueuses n'étaient qu'à quelques minutes de marche supplémentaires, et avec l'arrivée de l'automne j'avais toujours besoin ou plutôt envie de nouvelles choses, mais j'avais plutôt pour habitude de m'adonner à ce type de loisir seule. Comme percevant mon hésitation elle se permis un commentaire supplémentaire. « On n’a pas traîné et ce n’est pas vraiment l’heure de manger. » Effectivement, l'après midi était loin d'être avancé, et la jeune femme prenait en plus son service à une horaire tardive. Maudissant une fois de plus Mitch de m'avoir mise dans cette situation, mais avec moins de conviction cette fois ci, je finis par lui répondre. « Je suppose qu'on peut faire ça. » Avec un peu plus de chaleur dans la voix, et un sourire aux lèvres, je rajoutai. « Mais avec moi, il n'est jamais question d'utile lorsqu'on parle de shopping. » Généralement plutôt de plaisir, voir de superflu, en ce qui concernait le commun des mortels. J'avais développé une affection particulière pour les pièces de luxe avec les années, mais sans devenir quelqu'un de superficiel pour autant. Aussi surprenant que cela puisse pareil, si j'étais amenée à devoir me passer de tout ça demain, j'enfilerais sans rechigner un jean de seconde main.

Me mettant en marche, je fus cette fois ci la première à briser le silence. Si Mitchell voulait mon avis sur la jeune femme, autant essayer de lui tirer quelques bribes plus personnelles. « Un accent et un minois russe, des liens avec mes contacts américains et une histoire arrivant à attendrir quelqu'un comme Mitchell, quelque chose me dit que tu réserves bien plus de surprises que ta discrétion apparente le laisse penser. » J'aimais résoudre le puzzle de la personnalité d'une personne plus encore que j'aimais les beaux vêtements, et je réfléchis quelques secondes, passant rapidement devant des boutiques de seconde main. « Tu m'a l'air éduquée et raffinée mais pourtant sans le sou, d'une sensibilité exacerbée mais avec assez de volonté et de bravoure pour recommencer une vie entière à zéro, qu'est ce qui se cache derrière Lubya Abramova ? Que fuit-elle vraiment ? » Je m'étais toujours targuée d'être assez perspicace pour déchiffrer les êtres humaines, il était temps de vérifier si mes talents se confirmaient.




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La question du club réglée, je me sentais déjà plus à l’aise. Imaginer leur genre d’activités qui s’y tramait alertait mes sens et ma méfiance. Or, pour une fois dans ma misérable existence, pour cette fois seulement, j’aspirais à enfiler des œillères qui me préserveraient d’évidences difficiles à soutenir. De mon point de vue, j’en savais déjà bien assez, peut-être même trop et, qu’importe si l’on me croit crédule, insouciante ou stupide, je m’accroche à mes lunettes opaques, parce que je n’en peux plus de la cavale. Je suis fatiguée de soupirer, de m’arrêter, de fuir et de courir. Je suis épuisée de mentir, tout le temps, et de construire toutes mes relations humaines sur les fondations fragiles du faux-semblant. Je rêvais de tranquillité, de sérénité, d’amitiés, non plus fugaces, mais durables, renouvelables grâce à la fantaisie, immuable à force de sincérité. Des moments simples comme cette séance de shopping imposée, cet instant dénué de ruses ou de confrontation, c’était assez inédit pour le rendre plaisant. De mémoire de femmes, je ne partageai ce genre d’expérience qu’avec des Américaines friandes de ragots à se mettre sous la dent. Moi, par prudence et pour m’en protéger au mieux, je leur servais l’histoire de l’Ukrainienne en quête du rêve américain, celle qui envoie régulièrement de l’argent à sa famille en attendant qu’il puisse la rejoindre. Je faisais leur chou gras en m’attirant leur compassion et, quelques fois, leur admiration. L’histoire était cousue du fil de l’innocence et je m’en contentais, priant qu’un faux-pas ne me démasque jamais. J’imposai, de par l’exercice, un mutisme désagréable à mon tempérament de bavarde et Dieu que c’est douloureux d’être une autre bien trop lisse, trop respectable, trop différente de ma réalité. Je suis une fugueuse, moi. Je n’ai le courage de mes décisions qu’égoïstement, lâchement. Je ne m’explique pas, je prends la poudre d’escampette si, d’aventures, je me sens dans la peau d’un Sancho Panza. Je n’affronte pas les moulins à vent. Non. Je les détruis sournoisement en déposant une bombe à retardement dans le mécanisme. Je suis déjà loin quand il explose. Étais-je pour autant semblable à un félon déloyal ? Pas exactement. Tant que se battre n’est pas synonyme de suicide, je reste là, gorgée de l’espoir de raisonner mes assaillants et déterminée à atteindre mes objectifs. Alors, au cours de cette après-midi, je ne songe pas à la possibilité de faire de Raelyn mon amie envers et contre tout. Je ne fais aucune allusion à l’origine de cette rencontre visiblement calculée. Je ne songe qu’à moi, à mon propre plaisir de respecter enfin ma nature profonde, à mon soulagement d’assumer pleinement ce passé qui forgea ma discrétion et, quelques fois, mon culot. N’en fallait-il pas pour opposer aux précédentes protestations de Raelyn une invitation à prolonger cet échange ? N’avait-elle pas confié à maintes reprises sa frustration d’être en ma compagnie ? Ne s’était-elle pas radoucie au contact de la marchandise ou – soyons fous – au mien ? Elle m’adressa quelques sourires qui, à mon sens, ne trompaient pas ma sagacité et, forte de cette constatation, je pris le risque de me soumettre à un interrogatoire subtilement amené.

Il n’avait rien d’étonnant. J’étais, par bien des aspects, l’allégorie du paradoxe. J’intriguais et, pour être tout à fait honnête, dès lors qu’elle accepta de prolonger la balade, je me préparai à l’éventualité d’avoir suscité son intérêt. Incapable de réprimer un éclat de rire franc et impressionné – elle m’avait plutôt bien décrit – je réfléchis brièvement à la manière adéquate pour rendre justice à mon parcours. Fallait-il commencer par les États-Unis ? Convenait-il de parler de la Russie ? De mon mariage arrangé ? De ma première fugue, qui découla malgré moi sur la dernière ? Dans un cas comme dans l’autre, j’étais la prisonnière d’un homme et c’était au-dessus de mes forces. Je n’étais pas une féministe avérée. A contrario, je n’aurais jamais embrassé la carrière peu glorieuse de serveuse de bar. Mais je détestais que l’on m’accroche un boulet à la cheville si je ne l’avais pas moi-même choisi. Une part de moi en avait honte d’ailleurs. Faible de l’éducation machiste de mon père, je rechignais toujours à me prêter aux jeux de la vérité à moins d’être en confiance, de me sentir en sécurité. Mitchell rassembla ses qualités avant même que j’eusse le temps de respirer. Sans quoi, alcool ou non, jamais je ne me serais épanchée sur mon passé. Quant à Raelyn, malgré son avertissement, j’estimais que me méfier d’elle serait une perte de temps. Si, d’aventures, j’avais raison. Si elle partage les draps du patron, il aurait tôt fait de lui rapporter mes confidences aux mots près. Ô, bien sûr, je ne lui en voudrais pas. L’oreiller est prompt à la discussion. Je serais sotte de le blâmer de n’avoir aucun secret pour sa dulcinée. Ce qui me chagrinait, c’était de m’être donnée en spectacle et d’avoir succombé à ces tentatives de charme toutes destinées à redorer le blason de son ego. On peut être heureux en ménage et se flatter de l’admiration des idiotes de mon acabit. L’un peut fonctionner sans l’autre, certes, mais ils ne sont pas incompatibles pour autant. Ceci étant dit – ou pensé – je jugeai bon que tout ce qui me concernait ne serait jamais aussi mieux rapporter que par mes soins. Aussi, décortiquais-je les remarques de mon acolyte du jour, ignorant les vitrines à ma droite et les badauds avec lesquels nous partagions un brin de trottoir. « Je suis bien née en Russie. J’ai appris l’anglais dès mon plus jeune âge, par l’intermédiaire d’une native et d’un précepteur qui m’a fait l’école à la maison. J’ai passé quinze ans de ma vie aux États-Unis, j’ai donc eu tout le temps nécessaire pour parfaire mon apprentissage. Je lis beaucoup aussi. Ça aide pour le vocabulaire. » ponctuais-je en soupirant. Je me rappelais les quelques sévices qui découlaient de mon manque de motivation. Le bout de mes doigts s’en souvient encore. « Mes parents étaient des férus d’art. Quand il prenait le temps de s’intéresser à moi, il m’emmenait dans des musées, au ballet, à l’opéra. Ce n’était pas franchement des activités pour une gamine de mon âge, mais j’y trouvais mon petit plaisir personnel. J’étais avec eux et ça m’allait très bien. Ça doit venir de là, ton impression que je suis raffinée. J’ai gardé mon goût pour l’art, quel qu’il soit. »

Poésie, musique, danse… avec une nette préférence pour la peinture. J’avais hâte de me salir à nouveau les mains de couleur d’ailleurs. Les récents événements me transformèrent en boule d’émotions. Je n’étais même plus capable de cacher mon hypersensibilité. Il était temps que je m’exprime et je ne connaissais rien de mieux que le dessin sur toile. « C’est peut-être pour ça que je suis toujours à fleur de peau. Mais, ça vient peut-être aussi de l’envie d’exister. Enfin, je ne sais pas comment l’expliquer. Je ne cherche pas l’argent, les strass, la renommée, etc. J’ai juste envie de me sentir libre de penser, de décider où va ma loyauté et de choisir si, par exemple, je vais contracter une dette ou non. » Dans les faits, je n’avais toujours rien raconté de très intime. Je lâchais par commentaires des bribes d’informations, non par mauvaise foi, mais par peur du jugement. « Alors, je ne sais pas si j’ai de la bravoure en moi, mais je sais que j’ai de la volonté, assez pour oublier la discrétion au profit de l’audace. Je peux l’être quand je me sens en sécurité ou par instinct de survie. C’est peut-être ça qui l’a attendri. Du moins, je suppose. Ma détermination et cette nécessité de m’en sortir à tout prix. Je t’avoue que je ne me suis pas posé la question. Traite-moi d’opportuniste, mais je l’ai sollicité pour des papiers et je me suis retrouvée avec un job que j’ai pu négocier, parce qu’au départ, je ne suis pas sûre qu’il m’avait vraiment vue dans le rôle de la serveuse, et avec un appart. Je n’ai pas cherché à comprendre s’il l’a fait parce que tu as intercédé en ma faveur ou s’il a eu pitié de moi. Sur le moment, ça ne m’a pas semblé important. » À présent, c’était un soupçon différent, mais c’était assez maladroit pour que je me reprenne. « Enfin, pas que ça le soit vraiment maintenant. Je veux dire, on a tous les deux d’autres chats à fouetter, mais j’ai joué de chance depuis que je suis là. J’ai bien compris que je n’avais pas le droit à l’erreur et j’ai tendance à me dire que, quand ça va s’arrêter. » Quand il se lassera de la nouveauté… « ça va me faire l’effet d’une gueule de bois. Retour fulgurant à la réalité. Boum. » Je mimai une explosion de mes mains et j’enchaînai aussitôt. « Quant à la question de l’argent, j’ai tout dépensé pour mes papiers, mais je n’avais pas grand-chose. Mon mari était un loser de première catégorie. Je ne l’ai pas choisi, je ne l’ai pas aimé, je me suis retrouvée embrigadée dans cette histoire un peu malgré moi et, si j’ai bien fini par ressentir un soupçon de tendresse à son égard. » Quand il se taisait et qu’il ne cognait pas, en de rares occasions, pour m’astreindre au silence, tant il était supplanté par mon éducation. « Mais pas assez pour lui faire un enfant. Je n’avais pas envie de détester ce marmot. » En le considérant comme le geôlier le plus intraitable de la prison qu’était ma vie de couple. « J’ai essayé de discuter, ça n’a pas fonctionné, il s’est montré insistant et j’ai décidé de fuir. » Je ne réglai pas la question de mes passeurs. Elle n’avait pas grande importance. Quiconque jouit de dollars propres, aux États-Unis, rencontrent et fait affaire avec la pire des crapules si l’envie lui en prend. « Et toi, alors ? Qu’ai-je le droit de savoir sur Raelyn ? »







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Raelyn Blackwell
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la muse des cauchemars
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ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion
SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn.
STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille.
MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie.
LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux.
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TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation.
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PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois.
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amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 123456789101112131415161718192021222324252627282930313233343536373839404142434445464748495051525354555657585960616263646566676869707172737475767778798081828384858687888990919293949596the end.

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Message(#)RAELYN&LUBYA ► Shopping is cheaper than a psychiatrist EmptyMar 16 Avr 2019 - 21:35


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Je n'avais jamais été une grande bavarde. Discuter à baton rompu et me livrer à une inconnue, c'était quelque chose que je ne m'étais jamais autorisée à faire, et je n'allais pas commencer aujourd'hui. Dès mon plus jeune âge, j'avais démontré un mode d'expression assez laconique, sans qu'on ne sage réellement si cela venait d'une volonté d'être un individu impénétrable, de me donner un côté énigmatique pour attirer les gens, comme des papillons autour d'une lumière, ou si je n'avais finalement que peu de goût pour les long monologues et les grandes tirades. Certainement un peu des deux, je n'avais jamais été plus loquace de nécessaire, et j'avais rapidement compris que cela fascinait généralement plus que repoussait, donc n'hésitais pas à grossir le trait. La jeune femme elle, semblait par contre inarrêtable, et j'étais loin de me douter à quel point. Là dessus, nous n'aurions pas pu être plus différentes, puisque même si je l'avais voulu, quand bien même j'étais plutôt douée avec les mots la plupart du temps, lorsqu'il fallait en mettre sur mes émotions où ce qui me tenait à coeur, j'étais une parfaite incapable. En tout cas j'avais comme mis une pièce dans la machine, et j'observais ou plutôt j'écoutais à présent l'instoppable spectacle.

« Je suis bien née en Russie. J’ai appris l’anglais dès mon plus jeune âge, par l’intermédiaire d’une native et d’un précepteur qui m’a fait l’école à la maison. J’ai passé quinze ans de ma vie aux États-Unis, j’ai donc eu tout le temps nécessaire pour parfaire mon apprentissage. Je lis beaucoup aussi. Ça aide pour le vocabulaire. » Jusqu'ici j'avais pris peu de risque. Elle parlait un anglais correct, mais son accent restait facilement détectable. Quand bien même elle ne m'aurait pas dévoilé ses origines, je n'aurais pas eu le moindre doute. Et puis, tout en elle criait beauté slave. Un précepteur à domicile, je notait l'information, une différence de plus entre nous, la jeune femme était vraisemblablement née avec une cuillère en argent dans la bouche, dans un milieu ou l'argent ne manquait guère. Nos enfances avaient dû être bien différentes. Je n'avais jamais manqué d'amour, mais je n'en avait pas fait une overdose non plus. « Mes parents étaient des férus d’art. Quand ils prenaient le temps de s’intéresser à moi, ils m’emmenaient dans des musées, au ballet, à l’opéra. Ce n’était pas franchement des activités pour une gamine de mon âge, mais j’y trouvais mon petit plaisir personnel. J’étais avec eux et ça m’allait très bien. Ça doit venir de là, ton impression que je suis raffinée. J’ai gardé mon goût pour l’art, quel qu’il soit. » Un sourire se dessina sur mon visage. Je n'avais pour ainsi dire jamais mis les pieds dans le moindre endroit qu'elle venait de citer, ayant tracé mon chemin bien loin du monde artistique une fois arrivée sur Brisbane, et ayant grandi dans une ville ou le Diner était l'unique attraction à des kilomètres. Pas désireuse de l'interrompre maintenant qu'elle avait choisi de se livrer, je la laissai continuer. « C’est peut-être pour ça que je suis toujours à fleur de peau. Mais, ça vient peut-être aussi de l’envie d’exister. Enfin, je ne sais pas comment l’expliquer. Je ne cherche pas l’argent, les strass, la renommée, etc. J’ai juste envie de me sentir libre de penser, de décider où va ma loyauté et de choisir si, par exemple, je vais contracter une dette ou non. » L'envie d'exister, le concept me plaisait et elle venait, sans le savoir, de mettre un mot sur ce feu que j'avais toujours ressenti au fond de mon estomac. Peut être que nous avions quelques points commun insoupçonnés, finalement. « Alors, je ne sais pas si j’ai de la bravoure en moi, mais je sais que j’ai de la volonté, assez pour oublier la discrétion au profit de l’audace. Je peux l’être quand je me sens en sécurité ou par instinct de survie. C’est peut-être ça qui l’a attendri. Du moins, je suppose. Ma détermination et cette nécessité de m’en sortir à tout prix. Je t’avoue que je ne me suis pas posé la question. Traite-moi d’opportuniste, mais je l’ai sollicité pour des papiers et je me suis retrouvée avec un job que j’ai pu négocier, parce qu’au départ, je ne suis pas sûre qu’il m’avait vraiment vue dans le rôle de la serveuse, et avec un appart. Je n’ai pas cherché à comprendre s’il l’a fait parce que tu as intercédé en ma faveur ou s’il a eu pitié de moi. Sur le moment, ça ne m’a pas semblé important. » Avec un physique comme le sien, il n'était pas compliqué d'imaginer dans quoi Mitch avait pu la projeter au premier abord. Elle aurait certainement eu plus de succès que le plupart des filles de joie du Club, c'était une certitude. « Enfin, pas que ça le soit vraiment maintenant. Je veux dire, on a tous les deux d’autres chats à fouetter, mais j’ai joué de chance depuis que je suis là. J’ai bien compris que je n’avais pas le droit à l’erreur et j’ai tendance à me dire que, quand ça va s’arrêter, ça va me faire l’effet d’une gueule de bois. Retour fulgurant à la réalité. Boum. » Je me permis pour la première fois de l'interrompre, me laissant aller à un commentaire. « Alors ne fais simplement pas d'erreur. » Dis comme ça les choses paraissaient effectivement d'une simplicité même. J'avais parfois tendance à oublier que tout le monde ne s'épanouissait pas dans la criminalité avec la même facilité déconcertante que moi, évoluant avec un manque de scrupules qui rendait chaque décision simple. « Quant à la question de l’argent, j’ai tout dépensé pour mes papiers, mais je n’avais pas grand-chose. Mon mari était un loser de première catégorie. Je ne l’ai pas choisi, je ne l’ai pas aimé, je me suis retrouvée embrigadée dans cette histoire un peu malgré moi et, si j’ai bien fini par ressentir un soupçon de tendresse à son égard. » L'histoire devenait plus personnelle, et je me demandai si elle s'était déjà livrée à Mitch sur ce sujet. Non pas parce que j'enviai une quelconque connexion entre les deux, mais plus parce que je me demandais jusqu'où allait la candeur de la jeune femme, sûrement trop désespérée pour voir autre chose en lui qu'un sauveur, alors qu'il était loin d'être un sain. « Mais pas assez pour lui faire un enfant. Je n’avais pas envie de détester ce marmot. J’ai essayé de discuter, ça n’a pas fonctionné, il s’est montré insistant et j’ai décidé de fuir. » Je me contentai d'hocher la tête, essayant de feindre un air compréhensif, quand finalement d'une part l'histoire ne me tirait pas la moindre larme, la faute à mon manque chronique d'empathie, Et quant à la question de la maternité, j'avais de toute façon aucune chance de réussir à me mettre à sa place. Ce genre de bisbille de couple concernant la question d'une potentielle progéniture m'était parfaitement inconnue, puisque jamais n'avais jamais envisagé de devenir mère, pas même une seconde. La seule fois ou j'avais aimé avant de brutalement reprendre contact avec la réalité, j'étais trop jeune et trop instable pour me poser la question. Aujourd'hui, j'avais seulement cette certitude inexplicable que je ne serai jamais mère, et c'était sûrement mieux comme ça, j'aurais certainement été très mauvaise dans l'exercice. Lubya semblait elle, au contraire, être taillée pour le rôle.  

« Et toi, alors ? Qu’ai-je le droit de savoir sur Raelyn ? » Il était sur qu'elle me retournerait la question, et je ne pouvais pas espérer d'elle qu'elle continue de se livrer avant que je ne lui en apprenne plus sur moi. Mais j'étais généralement une femme secrète, et les personnes à qui j'avais donné quelques billes sur mon passé se comptaient sur les doigts d'une main à laquelle on aurait coupé quelques doigts. Personne ne connaissait le nom qui m'avait été donné à la naissance, comme l'environnement dans lequel j'avais grandit. Comme si finalement, je n'avais pas existé avant d'arriver à Brisbane. Et finalement, au fond, c'était ainsi que je m'étais toujours sentie. Ma vie avait commencé ici, le reste n'avait pas la moindre importance, et je n'étais pas disposée à revenir dessus. Néanmoins je saluai l'audace dans la tournure de phrase d'un sourire, prenant clairement mon temps pour répondre. « Tu serais certainement déçue si j'en disais trop. » Façon élégante et excuse pour lui signifier que ce n'était surtout pas mon genre. « Ma vie n'est pas digne d'inspirer une blockbuster américain, contrairement à ce que je devine de la tienne. » Elle avait certes eu quelques rebondissements, mais qui étaient bien trop personnels pour être partagés. J'éludai volontairement tout de mon passé. « Je suis arrivée ici à dix huit ans. Celle que j'étais avant n'a aucune espèce d'importance. » Mes temps de pauses étaient perceptibles, j'étais incapable de prétendre que je ne pesais pas le moindre de mes mots. « Ce sont mes travers qui m'ont mise sur la route du Club. » La cocaïne plus précisément, ma pire ennemie. « Quelqu'un m'a aussi tendu la main quand j'en ai eu besoin. » Aaron, qui avait fait bien plus encore que je n'était capable de l'exprimer. Mais je n'avais pas envie d'en dire plus, c'était une histoire qui nous appartenait, à moi et au passé. « Je connais Mitch et son frère depuis aussi loin que je peux m'en souvenir. » Si on partait du principe que j'avais occulté ma vie avant Brisbane, et que je ne préférais pas en dire plus sur l'année où j'avais touché le fond qui avait suivi mon arrivée ici avant de rencontrer Aaron, puis Mitch et Alec, c'était presque vrai après tout. Décidement, j'étais moins douée pour les grands discours que la jeune russe. Moins disposée à me lancer dans l'exercice, également.




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Ne pas commettre d’erreur. En théorie, c’était vendeur, presque aussi simple que de dire bonjour ou merci. En pratique, c’était bien plus complexe et qui mieux que Raelyn pour le savoir. Les hommes comme Mitchell, ceux qui semblent plus solides qu’un roc et plus qu’un lion, sont difficiles à décoder. Ils oscillent perpétuellement entre raison et impulsivité. Leurs pensées les plus profondes sont comme les voies du Seigneur : impénétrables. Les cerner réclamait la patience infaillible si tant est qu’ils nous accordent assez de temps pour les percer à jour. Je les comparais à ces enfants-rois qui sont tout feu tout flamme quand ils reçoivent un nouveau cadeau, mais qui s’en détourne rapidement au profit d’un autre, plus neuf, plus divertissant, plus moderne. Sur l’heure, je l’amusais, mais de mon point de vue, cet intérêt serait éphémère. J’étais toute destinée à être remplacée par une nouvelle âme en peine à sauver de la noyade parce qu’il était peut-être programmé pour rouler à la reconnaissance. Le jour où je n’aurai plus vraiment besoin de lui pour fonctionner, il se fatiguerait. C’était couru d’avance puisque tous les rôles du film de son existence étaient pourvus. Rae tenait ceux de l’amie et de la maîtresse, ses clients, de gagne-pain. Quant à moi, j’étais le faire-valoir de sa conscience. Le jugement était-il trop rude ? hm, pas exactement. J’y croyais moins que je n’essayais de m’en convaincre. Si une réalité plus rose ne détrompait pas les noires hypothèses de mon instinct, j’en serais terriblement déçue bien qu’aucune part sombre de ma personnalité ne souhaitait que Mitchell soit un type d’une banalité à pleurer. J’espérais plutôt qu’il ne se lasse jamais de mes babillages, de mes audaces, de mes plaisanteries et de mes interminables et assommants monologues. Je tenais ce travers de mon père et je me détestais autant que lui rien que d’y songer. La différence, et je m’y accrochais fermement, c’était ma sincérité et mon manque d’égocentrisme. Jamais je ne parlais de moi sans invitation. Je n’étais pas mon sujet favori. Au contraire, j’essayais toujours d’éluder les questions lorsque c’était possible. Je choisissais mes victimes avec soin, n’oubliant jamais de leur rendre la pareille si j’étais parvenue à capter l’attention de mon auditoire. J’aurais juré que Raelyn n’en perdit pas une miette, du gâteau empoisonné de ma vie. Bien loin de moi la prétention, bien sûr. J’étais bien consciente qu’elle ne répondait pas à un intérêt sincère dans le but de nous lier d’amitié. Elle cherchait surtout à consolider l’imbroglio de ses premières impressions et de ses jugements, de les analyser, avec la patience et la gravité d’une scientifique. Au contraire, se serait-elle montrée plus bavarde en retour. « Oh, je ne sais pas si mon histoire serait très vendeuse sur le marché du cinéma. Elle n’est pas assez dramatique. Il n’y a pas vraiment de quoi pleurer dans les chaumières. Je n’en suis pas là à cause de la fatalité, mais parce que, d’une certaine manière, je l’ai choisi. » tranchais-je pour éclairer mon sentiment. Je ne m’estimais pas à plaindre, je ne le faisais jamais. Tout comme je refusais la charité et que je cédais peu de terrain à la générosité d’autrui, à moins qu’elle ne soit vitale.

Le secours reçu par l’inconnu de Raelyn lui avait-il été plus que nécessaire à elle aussi ? Comment l’avait-elle vécue, sa reconnaissance ? Tant de questions destinées à mourir étouffées par le poids du silence. C’était désolant, mais néanmoins compréhensible. Elle ne me devait rien, contrairement à moi. En jouant les intermédiaires, elle contribua à m’éviter les motels. Qu’avais-je donc à lui apporter qui susciterait en elle le désir de se mettre à table ? Pas grand-chose. Rien, pour ainsi dire. « Tu sais, je ne pense pas qu’un être humain se résume à son passé. Je suis persuadée qu’on en apprend plus sur quelqu’un en observant ce qu’il porte et son attitude en général qu’en entendant son histoire. » Je ne sous-entendais pas que le sien ne m’intéressait pas, je soulignais simplement, à ma manière, que la conversation n’était pas forcée de tourner autour de ce qui l’embarrassait ou de ce qu’elle s’employait à oublier. « La musique qu’on écoute en dit aussi sur nous quand on y réfléchit. » ajoutais-je parce que mon regard croisa la vitrine d’un disquaire spécialisé dans le vintage. « Nos passions ou tout ce qui fait nos vies quand on ne travaille pas. Tu ne fais pas que travailler, si ? » Si j’en croyais ses allusions, le shopping l’occupait également, régulièrement, juste pour le plaisir. Nous semblions approcher de notre but, car elle ralentit le pas. Autant dire que j’en pris pleins les yeux. Les enseignes des boutiques spécialisées transpiraient le luxe. En vitrine, des sacs à main estampillés de couturiers français, des robes griffées de créateur italien se concurrençaient les uns les autres. J’étais subjuguée et foncièrement mal à l’aise. Je n’étais pas vraiment à ma place dans ce coin trop bien fréquenté de la rue commerçante. Mes guenilles juraient avec chaque femme léchant les vitrines. L’une d’entre elles, moins regardante à la notion de respect me dévisagea un instant. Songea-t-elle changer de trottoir ? Peut-être, si j’avais été homme, elle n’aurait pas hésité. « Hé bien, si tu n’es pas ma baby-sitter, je crois que cette bonne femme.... » Je désignai d’un signe discret de la tête la jeune femme totalement outrée. «…est en train de se dire que tu sors ta technicienne de surface. » Je ricanai, non pas par vexation, mais sous l’effet d’un réel amusement. « C’est la première fois depuis que je suis en ville, et tu me diras, je n’y suis pas depuis longtemps. » Quelques jours tout au plus. « Que je suis confrontée à ce genre de réactions. Ça doit tenir de l’endroit. En Amérique, on juge même son voisin par contre. Je suis habituée. Alors, laisse-moi deviner laquelle de ces boutiques pourrait être ta préférée. » Je fis un tour sur moi-même. « Ne me dis rien, hein. » l’avertis-je en fouillant les vitrines en quête d’indices. « Je dirais celle-là. Alors ? J’ai visé juste ? »  




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Raelyn Blackwell
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RAELYN&LUBYA ► Shopping is cheaper than a psychiatrist 9OYzxwd Présent
ÂGE : 36 ans (23.12.1987) - capricorne ascendant scorpion
SURNOM : Raelyn est le prénom qu'elle s'est choisi, elle est née Rachel-Lynn.
STATUT : Son âme sœur est morte en prison : elle est veuve depuis le 16.07.2024. Micah a l'âge de poser des questions mais pas celui de comprendre la mort et, de toute façon, Raelyn est trop brisée pour répondre aux interrogations de sa fille.
MÉTIER : Boss du Club, la pègre de Brisbane, depuis février 2021. Propriétaire et gérante de l'Octopus, un Casino qui a ouvert ses portes en avril 2021. Baronne de la drogue, reine de la nuit et mère célibataire, une vie somme toute bien remplie.
LOGEMENT : Le loft du 721 Daisy Hill Road (Logan City) lui semble bien vide et froid maintenant qu'elle s'endort loin des bras de son époux.
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TW IN RP : Mention de drogues dures, violences verbales et physiques banalisées, banalisation du meurtre, menaces, univers de la pègre, misogynie, deuil, automutilation.
ORIENTATION : J'aime les beaux garçons.
PETIT PLUS : des nerfs d'acier et 1m55 de charisme, de magnétisme, d'implacabilité, de jalousie et de violence › accro à la cigarette, alcoolique à ses heures perdues, elle luttera toute sa vie contre son addiction à la cocaïne › opportuniste et prête à tout pour servir ses propres intérêts, elle possède une notion de bien et de mal particulière › longtemps volage, elle l'a été jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse d'Amos › récupère le contrôle du Club en février 2021, devenant le leader de l’organisation criminelle › fin janvier 2023, elle abat Lou Aberline, tuant de ses propres mains pour la première fois.
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maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1234567

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spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.

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danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.

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cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.

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miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.

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amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 123456789101112131415161718192021222324252627282930313233343536373839404142434445464748495051525354555657585960616263646566676869707172737475767778798081828384858687888990919293949596the end.

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Message(#)RAELYN&LUBYA ► Shopping is cheaper than a psychiatrist EmptyJeu 18 Avr 2019 - 15:08


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Si je m'étais seulement doutée des théories de la jeune femme concernant la nature de mes relations avec Mitchell, si elle avait osé les énoncer à haute voix ou simplement directement me poser la question je m'en serais sans nul doute étouffée sur place, avant de rester idiote quelques minutes. Je ne l'avais jamais vu de la sorte, et l'idée de m'avait même jamais traversé l'esprit ne serait-ce qu'un centième de seconde. Quand j'avais rencontré Mitch, j'étais déjà profondément amoureuse de l'un de ses meilleur ami, et la moindre ambiguïté n'avait pas sa place entre nous et la relation que nous avions construite en était totalement dénuée. Je suppose qu'il devait être plutôt plaisant à regarder, il avait du succès avec les femmes, mais c'était un peu comme si l'on m'avait demandé de juger du physique, peut être pas d'un frère, mais d'un cousin. Rien que le fait d'imaginer entamer quelque chose de plus aujourd'hui m'aurait certainement mise extrêmement mal à l'aise, Lubya n'aura pas pu être plus loin de la vérité. Je savais que certaines rumeurs courraient au sein du Club, émanant généralement de personnes ne nous cotoyant réellement ni l'un ni l'autre et n'ayant pas connu Aaron, ayant intégré l'organisation après son décès. Je préférais les ignorer, me disant que n'importe quelle femme qui aurait eu ma place et mes responsabilité se serait attirée ce type de de racontars. Nous étions proches certes, mais rien de plus qu'une solide confiance bâtie avec les années.

Je me serai aussi certainement demandé ce qui avait pu la pousser à ce type de supposition, ne me doutant pas une seule seconde que mes sarcasmes et ma mauvaise humeur puisse être mise sur le dos d'une potentielle liaison plutôt que celui de mon mauvais caractère. Je n'avais pas pour habitude de brosser quelqu'un dans le sens du poil et de lui frotter le dos quand je n'avais rien à en retirer.

A la question de l'aspect larmoyant et cinématographique de la vie de la jeune femme, elle répondit simplement, cherchant a minimiser la nature des tronc d'arbes que la vie avait jeté en travers de son chemin. « Oh, je ne sais pas si mon histoire serait très vendeuse sur le marché du cinéma. Elle n’est pas assez dramatique. Il n’y a pas vraiment de quoi pleurer dans les chaumières. Je n’en suis pas là à cause de la fatalité, mais parce que, d’une certaine manière, je l’ai choisi. » Pour juger de caractère tragique de son existence, il aurait en effet fallu que nous allions plus loin dans les détails, alors qu'elle s'était contenté de quelque chose d'assez naratif. Mais je n'étais pas plus sa psychologue que sa baby sitter, et la restitution qu'elle m'avait faite de son cheminement me suffisait largement. Ce que moi j'acceptais de raconter en ce qui concernait les choses qui avait pu me tomber dessus, c'était une autre paire de manche. Restant factuelle, je m'étais contentée d'éléments qui n'étaient pas réellement de secrets, ou qu'elle aurait pu deviner seule. J'étais comme ça. Me faire parler de moi était une épreuve qui demandait de s'armer de patience. « Tu sais, je ne pense pas qu’un être humain se résume à son passé. Je suis persuadée qu’on en apprend plus sur quelqu’un en observant ce qu’il porte et son attitude en général qu’en entendant son histoire. » Je levais un sourcil. Façon élégante de me confirmer que oui, je l'avais laissée sur sa faim avec mes bribes d'informations. « La musique qu’on écoute en dit aussi sur nous quand on y réfléchit. » Elle semblait bien décidée à me tirer quelques informations supplémentaire, et l'effort me fit sourire. « Nos passions ou tout ce qui fait nos vies quand on ne travaille pas. Tu ne fais pas que travailler, si ? » Effectivement, n'en déplaise à ceux qui imaginaient que je passais mes journées assises sur des pochons remplis de drogue, j'avais aussi, je n'aurais pas dit des passions, mais quelques passes temps. La triste réalité est qu'après des années passée à enchaîner les excès et partager mes soirées entre l'alcool, la drogue et les hommes, c'était ce qui remplissait aujourd'hui le plus mes souvenirs. Je n'étais pas le genre de femme a rentrer chez elle et se poser devant un film en faisant un puzzle ou en écrivant ses mémoires. J'étais même bien incapable d'imaginer à quoi pouvait ressembler les hobbies d'un individu lambdas. Je faisais beaucoup de sport et prenait des cours de kickboxing et de boxe, mais même ça je ne le faisais pas comme tout le monde, préférant l'enceinte de mon appartement et de la salle de sport que j'y avais aménagée plutôt que de fréquenter les clubs de gym. Finalement, décidant que la meilleure façon de m'en tirer ou en tout cas de m'accorder quelques secondes de réfléxion supplémentaires était de réponse à ses questions pas d'autres questions, je repris. « Non effectivement. » Mes loisirs étaient peut être un peu trop... charnels ou alors inavouable pour que je les partage à une inconnue. Je jetai un oeil à la tenue que j'avais enfilée en début d'après midi sans vraiment y prêter attention avant de continuer. « Ce que l'on porte tu dis ? » Un sourire s'était dessiné sur mon visage. « Et qu'est ce que t'apprends ce que je porte, ainsi que mon attitude en général sur qui je suis réellement ? » Bourrée de nuances malgré un sacré paquet de défauts, j'étais curieuse de savoir quelles premières impressions je pouvait renvoyer à la jeune femme sans filtre et si bavarde.

Arrivées dans une zone beaucoup plus guindée du quartier, Lubya se senti tout d'un coup dévisagée. « Hé bien, si tu n’es pas ma baby-sitter, je crois que cette bonne femme … Est en train de se dire que tu sors ta technicienne de surface. » Cherchant des yeux la femme en question, je n'y avait pas prêté attention jusqu'ici, je la trouvai et plantai mes yeux dans les siens, soutenant son regard alors qu'elle cherchait à échapper au mien. Elle détourna finalement rapidement la tête avant de continuer son chemin. « C’est la première fois depuis que je suis en ville, et tu me diras, je n’y suis pas depuis longtemps. Que je suis confrontée à ce genre de réactions. Ça doit tenir de l’endroit. En Amérique, on juge même son voisin par contre. Je suis habituée. » Ayant grandi dans une petite ville ou tout le monde pensait avoir son grain de sel à ajouter sur la vie de ses voisins, je comprenais ce qu'elle voulait dire. « Là d'où je viens également. Il y a bien longtemps que j'ai cessé de prêter attention aux réaction que je suscite chez ceux qui croisent mon chemin. » Inconnu ou pas à vrai dire, les gens dont l'opinion avait la moindre importance à mes yeux se faisaient aussi rare qu'une goutte d'eau dans le désert.

Finalement elle s'était arrêtée, posant les yeux tout autour d'elle. «Alors, laisse-moi deviner laquelle de ces boutiques pourrait être ta préférée. » Dans un sourire, j'avais cessé de marcher à mon tour, regardant autour de moi. « Ne me dis rien, hein. » Il y avait effectivement bien quelques boutiques que j'avais l'habitude de fréquenter autour de nous, et j'étais curieuse de savoir quelle impression j'avais pu renvoyer à la jeune femme. « Je dirais celle-là. Alors ? J’ai visé juste ? » Ces yeux s'étaient finalement posés sur une vitrine sobres mais aux vêtements plus hors de prix les uns que les autres. Je pouvais pas lui enlever sa perspicacité, elle avait vu juste. « Qu'est ce qui t'as mis sur la voie ? » Lui adressant un signe de la tête, j'avais poussé la porte du magasin, avant de saluer la vendeuse qui me connaissait et de filer dans les allées. Au bout de quelques secondes, a laisser courir mes doigts sur les tissus, je m'étais retournée vers la jeune femme. « Je dois te sembler bien superficielle, je me trompe ? » Mes recherchent me guidèrent vers une audacieuse robe orange assez près du corps dont j'attrapai le ceintre. Je n'avais jamais eu peur de sortir du lot, et je connaissais mes atouts, ne m'effrayant pas à l'idée de montrer mon corps. J'avais attrapé une paire d'escarpins noir, avant de filer en cabine pour essayer ma trouvaille. Sortant pour m'observer dans le miroire, j'avais attrapé mes cheveux d'une main pour mimer un chignon, avant de me tourner vers la jeune femme, comme pour l'autoriser à me donner son opinion. Je n'avais pas pour habitude de faire les boutiques accompagnée, mais quitte à être là autant qu'elle serve à quelque chose.




:gniark: :


Dernière édition par Raelyn Blackwell le Mar 30 Avr 2019 - 21:47, édité 1 fois
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Message(#)RAELYN&LUBYA ► Shopping is cheaper than a psychiatrist EmptyJeu 18 Avr 2019 - 23:02




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Finalement, pour deux adultes n’ayant pas vraiment consentis à une rencontre pour l’une et à contracter une nouvelle dette pour des fringues pour l’autre, nous ne nous en sortions pas si mal. Nous ne bavardions pas franchement comme deux vieilles copines, mais la banquise fondait peut à peu et, pour une fois, c’était une plutôt bonne nouvelle. Elle souligna d’elle-même que je serais amenée à la croiser régulièrement sur son lieu de travail et, bien que j’ignore le club est également le sien, je présumais qu’il était son point de repère. Aussi, estimais-je préférable, dans le doute, d’initier entre nous les prémices d’une relation qui se voudrait cordiale, voire plus, si affinités amicales. C’était primordial, d’après moi. Je l’aurais mal vécu si elle s’était méfiée de moi par jalousie ou si elle m’avait méjugé à cause de ma naïveté apparente. Je ne l’étais pas vraiment ou pas tout à fait. J’étais surtout douée pour fermer les yeux sur ce qui me dépasse, sur ce qui m’effraie ou sur ce qui ne me regardait pas réellement. Je ne dérogeais à ces règles que si elle concernait l’humain, raison pour laquelle je m’autorisais à la cuisiner à feu doux, subtilement, respectant néanmoins sa volonté de maintenir entre nous la distance qu’elle jugeait nécessaire. Les femmes comme Raelyn, elles ne sont pas obligées de côtoyer la plèbe pour tromper la solitude. Elles jouissent de l’avantage de sélectionner leur fréquentation selon des critères qui leur sont propres. C’est un luxe dans ce monde qui roule à l’hypocrisie et dans lequel la popularité est vénérée au même titre que le dieu argent. Le privilège du choix, y aurait-elle renoncé que je n’aurais pas compris. Quant à moi, j’aurais été ingrate de ne pas réaliser qu’elle déployait des efforts considérables pour entretenir la conversation. Certes, elle ne s’épanchait pas en commentaires larmoyants pour mon histoire. Elle ne se fatiguait pas non plus en long monologue sur la sienne, mais était-ce bien là le plus important ? Était-ce d’ailleurs le bon moment ? Ma curiosité est douée de patience. Alors, je la laissais venir à son rythme, orientant notre discussion vers des sujets plus anodins, moins intimes, mais néanmoins intéressants. J’étais fermement convaincue qu’observer apporte parfois plus qu’écouter et de ce que je constatais, j’avais le mérite d’arracher à ma partenaire quelques sourires tantôt amusés tantôt intrigués. « Oui ! C’est bien ce que j’ai dit. Ce qu’on porte. » répétais-je en hochant de la tête et la tournant dans sa direction. Je ne m’attendais pas à ce qu’elle m’invite à approfondir ma théorie en la choisissant comme cobaye. L’idée me plaisait cependant : elle s’ouvrait à sa manière. « Tu portes du noir, c’est la couleur de la tristesse, mais aussi des gens mystérieux qui ont tendance à inspirer le respect derrière eux. Et, le blanc, il inspire la grâce. Il est souvent choisi par les personnes qui sont réfléchies. Et, de ce que je vois de ton comportement, je pense, enfin que tu dois faire forte impression autour de toi en général. Et que, je ne sais pas si tu es triste, si tu l’as été ou si tu l’es encore, mais je mettrais ma main au feu que tu ne sais toujours ce que tu fais, et quand tu le fais, dans le seul but d’avancer toujours plus vite et d’aller toujours plus loin. Tu dois avoir l’impression que tout ça, c’est une billevesée, mais j'ai le pressentiment d'être dans le bon. » tentais-je avec hésitation, mais néanmoins confiante. « Tu peux te contenter de hocher de la tête hein. » Je la taquinais évidemment. J’étais douée à ce genre de jeu, sans doute parce que j’appris à étudier les autres pour m’adapter et survivre dans la jungle américaine.

Jusqu’ici, les Australiens m’apparurent avenants, bien-pensants et à mille lieues des considérations superficielles des Américains, mais le regard critique d’une bourgeoise rondelette et boudinée dans un tailleur de créateur. Je me souvins que, peu importe la terre où il vit, l’Homme ne change pas. En étais-je froissée ? Pas exactement. Dans les faits, j’étais habituée, je n’avais jamais été qu’une pauvre serveuse. Je n’en étais pas blessée non plus. Elle me rappela simplement ma condition un rien trop brutalement. « Si j’y avais prêté trop d’attention, je serais restée là où j’étais. Mais, je t’avoue que ça me… » Je réfléchis pour trouver le mot adéquat pour traduire mon émotion. « Que ça me surprend peut-être. Je ne sais pas. » admis-je d’un air penaud. Laisserais-je cette déconvenue gâcher mon humeur ? Il en était hors question. J’étais d’humeur joueuse, comme souvent, et je cherchai la boutique qui m’inspirerait le plus si j’étais ma collègue de shopping. Je m’y fiai à mon instinct et à mes suppositions pour en désigner une du doigt. « Je ne sais pas vraiment. Peut-être le côté sobre, mais original à la fois. Ça résume plutôt bien, je crois. Je t’avoue pour le coup, je m’impressionne moi-même. » plaisantais-je en la suivant à l’intérieur. J’assistai à un échange de politesse auquel je prêtai moins d’attention qu’aux magnifiques pièces qui composaient les rayons. Elles étaient toutes recouvertes de plastique pour les préserver. Moi, j’étais subjuguée par une longue robe de soie ou Dieu sait quelle matière. Elle était douce, lumineuse, fluide. Je l’imaginais agréable sur la peau et je supposais qu’elle devait épouser la silhouette de toutes à la perfection, sublimant les courbes même les plus graciles. « Oh, la superficialité, c’est surfait. » répliquais-je à la jeune femme, lâchant du regard un bout de tissu qui ne m’appartiendrait jamais, l’oubliant aussitôt. « Les gens ont tendance à considérer que c’est l’argent qu’on dépense qui détermine si l’on est superficiel ou non, mais c’est stupide. Je veux dire, on dépense à hauteur de ce qu’on possède. » Sauf moi qui comptais déjà deux dettes à mon tableau. « Ce qui est superficiel, c’est le comportement de la femme de tout à l’heure. Celle qui se permet de juger les autres parce qu’ils n’en ont pas autant qu’elle. Ce sont les femmes qui ne rient pas de bon cœur, mais qui font semblant parce que c’est de bon ton et qu’il ne faudrait pas vexer. Être superficiel, c’est être hypocrite et tu n’es pas hypocrite. » lui expliquais-je assise sur le tabouret devant la cabine d’essayage. « Tu savais que choisir de l’orange, c’est avoir une énergie débordante ? Tu vois ça peut paraître stupide comme théorie, mais… » Je m’interrompis dès lors qu’elle se mira dans le miroir avant de solliciter mon avis. « Elle te va à ravir. C’est le genre de truc que tu peux adapter en fonction des différentes situations. Il suffit de l’accessoiriser pour qu’elle prenne une tout autre mesure. Et, celle-là Qu'en dis-tu ? » J’étais convaincue qu’elle lui irait comme un gant.




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maxyn #7 & sms ☆ i'm sick, yeah, i'm sick, and honestly, i'm getting high off it. your smoke in my hair hot and dirty like the l.a. air. that face, baby, it ain't fair, but you don't know what you don't know. oh, so you wanna talk about power ? oh, let me show you power. i eat boys like you for breakfast, one by one hung on my necklace. ☽ 1234567

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spencer #14 ☆ you know there's still a place for people like us, the same blood runs in every hand. take another walk out of your fake world, please put all the drugs out of your hand. you'll see that you can breathe without no back up, so much stuff you got to understand.

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danalyn #4 ☆ what brings you to the lost and found, dear ? won't you pull up a seat ? everybody got a price around here to play, make me an offer, what will it be ? welcome to the playground, follow me. tell me your nightmares and fantasies, sink into the wasteland underneath.

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cecilia #2 ☆ there's a pleasure in hiding from the sun. no, i was never one for pretty weather, i'd rather be a creep. there's a bright side to every wrong thing, if you're looking at me through the right eyes. darkness in my name, don't you wanna come and play on the cool side.

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miles #1 & #2 ☆ i've been waiting patiently, i built this tower quietly. And when my well of wellbutrin is running dry of serotonin i can say things I don't mean. or maybe it's the truth in me, i feel it building, bubbling up.

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amelyn ☆ wasted in love, misunderstood, baby, it's harder to breathe when you're gone. so i hold in my hands pictures of you and dream of the day i was eating for two. all this love, i'm so choked up, i can feel you in my blood, i'm so scared to give you up. valentine, my decline is so much better with you. valentine, my decline, i'm always running to you. and i cover myself in tattoos of us, and dream of the day we embrace and combust. ☽ 123456789101112131415161718192021222324252627282930313233343536373839404142434445464748495051525354555657585960616263646566676869707172737475767778798081828384858687888990919293949596the end.

AVATAR : Lady Gaga
CRÉDITS : me (avatar), harley (gif profil, maxyn, spencer, amelyn), fuckyougifs (gif danaë) & jifdirectory (gif cecilia), erikawrites (gif miles)
DC : Megan Williams (Sydney Sweeney) & Midas Sterling (Leo Woodall)
PSEUDO : stairsjumper
Femme (elle)
INSCRIT LE : 21/02/2019
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Message(#)RAELYN&LUBYA ► Shopping is cheaper than a psychiatrist EmptyVen 19 Avr 2019 - 15:04


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Se lançant dans une étude de ma tenue, la jeune femme eu le mérite de me faire sourire, qui devint un peu plus amère lorsqu'elle se risqua à une hypothèse sur une potentielle tristesse pouvant n'habiter. Un sentiment que je considérais comme une faiblesse immense, et que peu d'individus se seraient risqués à associer à ma personne, par crainte de se voir attirer mes foudres. Mais elle le fait sans crainte, certainement par ce que sans arrière pensée et sans le moindre jugement. « Tu portes du noir, c’est la couleur de la tristesse, mais aussi des gens mystérieux qui ont tendance à inspirer le respect derrière eux. Et, le blanc, il inspire la grâce. Il est souvent choisi par les personnes qui sont réfléchies. Et, de ce que je vois de ton comportement, je pense, enfin que tu dois faire forte impression autour de toi en général. Et que, je ne sais pas si tu es triste, si tu l’as été ou si tu l’es encore, mais je mettrais ma main au feu que tu sais toujours ce que tu fais, et quand tu le fais, dans le seul but d’avancer toujours plus vite et d’aller toujours plus loin. Tu dois avoir l’impression que tout ça, c’est une billevesée, mais j'ai le pressentiment d'être dans le bon. » Mes yeux balayent quelques secondes ma combinaison, se posent sur la fine veste blanche qui descend jusqu'en bas de mes genoux, alors que je réalise que je n'avais jamais pour ma part jamais tenté d'expliquer ou d'analyser ma garde robe, fonctionnant à l'instinct et choisissant des couleurs qui m'attirent, et surtout des tenus qui mettent mon corps en valeur. J'hésite un instant, peu désireuse d'admettre à voix haute que ses théories sont plutôt correctes, même les moins agréables d'entre elles. « Tu peux te contenter de hocher de la tête hein. » Secouant la tête de droite à gauche, pas pour infirmer ses dires mais plus amusée, un fin sourire se remet à flotter sur mes lèvres. Elle se permet un peu plus de culot la demoiselle, maintenant qu'elle semble plus en confiance. « On va dire que tu n'es pas complètement à côté de la plaque. » Elle ne m'étais pas désagréable et je ne passais même pas un mauvais moment, mais il m'en fallait bien plus pour m'épancher sur ma vision de la vie et les cicatrices qui me marquaient. « J'ai juste... » Réfléchissant à commencer tourner ma phrase, sachant que c'est certainement la seule réponse à laquelle elle aurait droit, j'avais marqué un temps de pause. « J'ai juste jamais laissé quoi que ce soit me freiner parce que c'était mal égoïste, ou immoral. » Et dans une sourire, j'avais soufflé. « Ou bien illégal.  » J'avais laissé flotté le silence quelque seconde, avant que le sujet ne change comme si de rien n'étais. J'étais à la fois aussi à l'aise lorsqu'il était question de trafic de drogue et d'armes que de chaussures à talons et de robes en soit.

Pas surprise de voir qu'elle partageait mon point de vue sur l'opinion des autres, je n'avais pas rebondit sur ces paroles, ne voyant rien de plus à ajouter, et ne préférant pas accorder plus d'importance que ça à la bonne femme qui s'était permis un regard désapprobateur et trop curieux sur le binôme étonnant que nous formions. Son choix se porta sur une boutique que j'appréciais, ce qu'elle devina. « Je ne sais pas vraiment. Peut-être le côté sobre, mais original à la fois. Ça résume plutôt bien, je crois. Je t’avoue pour le coup, je m’impressionne moi-même. » Sobre mais original à la fois, je notai d'un signe de tête approbateur sa vision de mon style vestimentaire.

J'avais toujours été une femme qui aimait les belles choses, même quand je n'en possédais pas moi même je m'autorisais à rêver aux vêtements et bijoux que je voyais dans les films. Ma première robe de créateur, c'était une petite robe noire que même dans mes rêves les plus fous je ne pensais pas pouvoir m'offrir, et qu'Aaron avait un matin déposé au pied de notre lit. C'est à ce moment là que j'avais concrétisé mon amour pour la haute couture. « Oh, la superficialité, c’est surfait. » Reposant la robe que j'observais sur son cintre, j'avais tourné la tête vers elle, attendant qu'elle précise sa pensée. « Les gens ont tendance à considérer que c’est l’argent qu’on dépense qui détermine si l’on est superficiel ou non, mais c’est stupide. Je veux dire, on dépense à hauteur de ce qu’on possède.  » La plupart des individus avaient pourtant tendance à penser que ce qui déterminait si l'on était superficiel ou non c'était les choses dans lesquelles on dépensait de l'argent. Je ne m'étais pour ma part, vous vous en doutez, jamais sentie obligée de donner de l'argent aux bonnes oeuvres pour "m'excuser" de vivre une vie plus que confortable. « Ce qui est superficiel, c’est le comportement de la femme de tout à l’heure. Celle qui se permet de juger les autres parce qu’ils n’en ont pas autant qu’elle. Ce sont les femmes qui ne rient pas de bon cœur, mais qui font semblant parce que c’est de bon ton et qu’il ne faudrait pas vexer. Être superficiel, c’est être hypocrite et tu n’es pas hypocrite. » Nous étions d'accord sur une chose, c'est effectivement un vice que je ne possédais pas, étant dans l'ensemble plutôt entière dans ma façon d'échanger avec les autres et dans ma vision du monde. « Non je ne le suis pas. »

Décrochant la robe orange sur laquelle je venais de jeter mon dévolu du portant, j'avais à nouveau tourné la tête vers elle. « Et toi non plus, je ne trompe ? » J'avais l'impression qu'elle ne cherchait pas à m'endormir avec de belles paroles. Cela ne me rendait pas pour autant prête à lui accorder ma confiance, il m'en fallait bien plus que ça, mais elle ne me donnait pas l'impression de tenter de jouer avec moi. Je filai dans la cabine d'essayage, l'entendant continuer à me parler à travers le rideaux. Décidément, elle ne s'arrêtait pas, continuant son soliloque sur l'interprétation des couleurs, et ce qu'elles disent sur notre personnalité. « Tu savais que choisir de l’orange, c’est avoir une énergie débordante ? Tu vois ça peut paraître stupide comme théorie, mais… » Je secouai encore une fois la tête dans ma cabine, à l'abri de son regard curieux, amusée par la jeune femme. Elle était installée sur un tabouret en face du miroir lorsque je sorti avec la robe sur le dos. « Elle te va à ravir. C’est le genre de truc que tu peux adapter en fonction des différentes situations. Il suffit de l’accessoiriser pour qu’elle prenne une tout autre mesure. Et, celle-là Qu'en dis-tu ? » J'étais le genre de femme à aimer les compliments, mais je ne les laissais jamais m'endormir pour autant. Cependant j'étais d'accord avec elle, la robe m'aillait plutôt bien, mettant en valeur ma petite silhouette. Je tournai les yeux vers elle pour découvrir la robe en velours bleu nuit qu'elle me tendait. Un air amusé sur le visage, je lui lançait d'un air amusé.  « Tu l'as choisie pour une raison particulière, il y a quelque chose qu'il faut que je sache sur le bleu avant de la passer ? » Le tissu était magnifique, et le choix montrait que la jeune femme avait du goût, la robe était à la fois trop habillée pour que je puisse la porter réellement souvent, mais trop hypnotisante pour que je fasse l'impasse sur l'essayage, auquel je me prêtai finalement avec bonne volonté, attrapant la robe qu'elle me tendait avant de m'enfermer à nouveau dans la cabine et m'adressant à elle à travers le rideau en soie. « J'ai fait mettre une robe de côté la semaine dernière, tu peux aller me la chercher ? » Ajustant le tombé de la robe en velours et remontant ma poitrine, j'avais tiré le rideau, juste à temps pour voir revenir la jeune femme avec la fameuse robe blanche en question, sur laquelle j'avais flashé la semaine dernière mais qui m'était, vu ma petite taille, un peu longue et que j'avais fait reprendre. Je la remerciai, avant de l'accrocher dans la cabine, m'observant à nouveau dans le miroir pour observer la tenue choisie par la jeune femme. « Tu as du goût. » Je n'étais pas le genre de femme à m'étaler en compliments, et même cette affirmative brève était déjà relativement rare venant de moi. « J'ai du mal à imaginer une occasion pour laquelle elle ne ferait pas trop habillée, mais pourtant je pourrais me laisser tenter. » Attendant son opinion, je filai à nouveau dans la cabine pour passer la robe blanche, avant de recommencer le même manège, me plantant face au miroir et attendant le commentaire de la jeune russe, qui en plus de ne pas être désagréable avait vraisemblablement un oeil aiguisé pour les jolis tissus. « Je crois que c'est celle là que je vais prendre. »




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Dernière édition par Raelyn Blackwell le Mar 30 Avr 2019 - 21:47, édité 1 fois
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