| (little baxton) if it's wrong or right it's alright |
| | (#)Mer 3 Avr - 9:53 | |
| asher & hassan if it's wrong or right it's alrightAlways seems to me you only see what people want you to see, how long's it gonna be before we get on the bus and cause no fuss ? Get a grip on yourself, it don't cost much, free to be whatever you, whatever you say. If it comes my way it's alright you're free to be wherever you, wherever you please, you can shoot the breeze if you want. ☆☆☆ « Je crois que j’ai trop bu. » Cherchant à tâtons son sac à main au pied de son siège, elle s’était laissée retomber contre l’appui-tête en soupirant d’un air las. Le visage tournant à nouveau vers Hassan, elle avait proposé sans trop y croire « Tu montes prendre un dernier verre ? » La main glissant le long du volant, le brun avait jeté un coup d’œil machinal dans son rétroviseur avant de reposer les yeux sur elle « Tu viens de dire que tu avais trop bu. » Sourire en coin malgré la fatigue qui crevait les yeux, Gwen s’était fendue d’un « Tu sais bien ce que je veux dire. » lourd de sous-entendus, le brun lui offrant la primeur d’un sourire entre amusement et résignation, passant une main sur sa nuque en rétorquant « Et tu sais très bien ce que je veux dire aussi. » du même ton. Semblant avoir reçu le message cinq sur cinq, elle avait soupiré avec résignation et était finalement parvenue à récupérer la lanière de son sac à main, les doigts activant l’ouverture de la portière et une jambe s’extirpant déjà hors du véhicule avant qu’elle ne s’interrompe à nouveau. « Un homme avec des principes, c’est bien ma veine. » laissant échapper un bref éclat de rire, elle s’était hissée hors de la voiture, faisant état d’un équilibre précaire que la hauteur de ses talons ne semblait qu’aggraver. Assez en tout cas pour que, réprimant à son tour un soupir, le brun ne retire les clefs du contact et ne quitte son siège lui aussi – il n’était pas certain qu’elle trouve la serrure une fois devant sa porte, ni même qu’elle parvienne jusque-là. Sans doute trop fatiguée pour réfléchir au moindre commentaire, la jeune femme s’était par conséquent laisser raccompagner jusqu’à sa porte, un bref rire nerveux lui échappant tandis qu’elle peinait – comme prévu – à faire se rencontrer clef et serrure. En lieu et place de ses fameux principes, Hassan aurait bien pu céder à la facilité lorsque Gwen était venue l’embrasser, et qu’une de ses mains était venue glisser contre le pli de sa robe en retour … Mais l’haleine chargée en alcool de celle dont il partageait déjà les draps de temps à autres depuis l’année scolaire précédente l’avait finalement ramené à la raison, et la porte désormais ouverte il s’était fendu d’un « Bonne nuit. » mettant un point final à la soirée. Ou à leur soirée, tout du moins, car de retour au volant de sa voiture et la fenêtre grande ouverte pour s’éclaircir les idées, il était passé à vitesse modérée devant le Death Before Decaf en décidant qu’il n’avait pour l’heure ni sommeil ni envie de regagner ses quartiers. Sa Mazda couleur grenat garée un peu plus loin dans la rue, il avait donc poussé la porte du coffee shop que la tombée de la nuit transformait chaque soir en bar, n’y trouvant plus que la fréquentation en déclin des fins de soirée et s’assurant ainsi d’être servi presque aussitôt lorsqu’il s’était accoudé au bar et avait attendu qu’Asher n’arrive à sa hauteur. « Je me suis dit que j’allais te donner encore un peu de boulot avant que vous ne fermiez boutique pour ce soir. » s’en était-il d’ailleurs justifié d’un ton amusé, le blond et lui échangeant une poignée de main amicale par-dessus le bar. « Un Perrier, s’il te plait. » Pas plus d’humeur pour une bière – sans alcool, toujours – que pour un café ou un thé, il en revenait régulièrement à ce classique ayant fait ses preuves dans le clan des non-consommateurs d’alcool. Le gratifiant d’un « Merci. » avant de tremper ses lèvres dans le verre d’eau gazeuse, le brun avait balayé la salle du regard d’un air pensif, et finalement reporté son attention sur un Asher qui, à cette heure-ci, devait se trouver dans cet entre-deux où il n’avait plus aucun verre à remplir mais pas encore le droit de diriger vers la sortie les clients qui se feraient prier pour quitter les lieux une fois l’heure de fermeture arrivée. « Dire que Big Baxton porte une soutane et que Little Baxton me sert à boire. Comme quoi l’avenir est toujours plein de surprises. » Restait le cas de Girly Baxton, un peu à part et qu’Hassan ne jugeait pas utile d’évoquer à cet instant. La remarque en tout cas avait été faite avec un brin d’amusement, Hassan ne se souvenant encore que trop bien d’un Asher haut comme trois pommes et qui ronchonnait de ne pas pouvoir suivre et imiter son aîné dans toute ses activités.
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| | | | (#)Dim 14 Avr - 5:05 | |
| Tu te sers la tu ne sais combientième pinte de la soirée. Juste troisième ou quatrième. Non. C’est plus que ça. Tu te rends même plus compte toi même de la quantité que tu ingurgites. T’es encore apte à travailler, même si du travail, y’en a plus vraiment à ce moment précis et c’est tant mieux. Parfait pour faire une pause et boire. Sauf que tu ne vas pas dehors prendre l’air, tu restes derrière le bar parce que vous n’êtes que deux à gérer ce soir et tu peux pas te permettre. Mais t’as aucun soucis à rester posté là, tant que t’as un verre d’alcool que tu n’as même pas payé dans les mains, la vie est belle. Tu sors ton téléphone pour regarder tes dernières notifications. T’as trouvé Levi sur Instagram mais tu ne l’as pas follow. Tu vas juste sur son profil tous les jours pour vérifier s’il a pas posté quelque chose de nouveau. Non. Rien de nouveau là. Tu sais qu’il n’est pas très connecté. Et puis c’est une voix familière qui te fait relever la tête de ton mobile. Hassan. Un sourire se forme sur tes lèvres. Sa remarque est très juste. Sa commande te fait rire. Te fera toujours rire. Pas que tu juges qu’il ne boive pas, mais tu trouves toujours ça très ridicule. T’es un petit con Asher. Il le sait.
« C’est pas un Perrier qui va me filer beaucoup de boulot. »
Tu dis ça en serrant la main de ton ami et t’attrapes déjà la bouteille que tu lui ouvres. Tu lui donnes un verre également. C’est réglé en moins de temps qu’il en a fallut pour le dire. Il te remercie.
« C’est cadeau de la maison. »
Pourquoi ? Juste parce que le boss n’est pas là et qu’un Perrier c’est de l’eau. Et t’as une notification qui éclaire l’écran de ton téléphone posé sur le comptoir de ton côté du bar. Pas visible aux yeux de Hassan qui est installé en face. Tu vois que c’est juste twitter. Tu effaces ça vite fait. Tu reprends ta bière et alors que tu allais prendre la parole, c’est le plus sobre de vous deux qui entame la conversation.
« Il peut te servir à boire aussi si tu veux. Du vin. »
Ca te fait marrer ta connerie. T’es jamais allé à une messe de ta vie mais tu sais comment ça fonctionne. Ton frère t’as parlé du vin assez souvent pour pas te tromper là dessus.
« Ah merde nan tu bois pas. C’est vrai. »
Mais tu te trompes là dessus par contre. L’alcool est tellement partout, tu te rends pas compte. T’as parlé trop vite. Tu t’en fou. Ca t’a fait rire. La vérité c’est que tu trouves que c’est pas si fou de servir à boire. De bosser dans un bar. Quand t’étais dans ton groupe de musique, ça c’était assez irréel. Y’a pas beaucoup de monde qui arrive à vivre de la musique. Vous aviez du mal à joindre les deux bouts la plupart du temps. D’ailleurs pour ça que tu bossais déjà dans un bar à l’époque. Mais la vie était assez wild. C’était vraiment cool, même si c’était dur au début.
« Qu’est ce que tu fais encore dehors à cette heure ci ? »
Parce que comme les clichés le veulent, quand t’as plus de 35 ans, tu rentres chez toi à 23h au plus tard pour te coucher et avoir tes 9 heures de sommeil afin de pouvoir supporter une nouvelle journée.
« Tu bosses demain ? »
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| | | | (#)Lun 6 Mai - 9:36 | |
| Hassan avait passé l’âge de se formaliser de l’opinion d’autrui quant à ce qu’il décidait de boire ou ne pas boire lorsqu’il se posait au comptoir d’un bar. Nombreuses étaient les personnes de son entourage à s’imaginer que jamais ses lèvres n’avaient trempé dans une goutte d’alcool, et si la vérité n’était pas aussi catégorique et immaculée le brun aimait à penser que comme tant d’autres erreurs de jeunesse, celle-ci ne méritait pas qu’on la déterre. Des vices que leurs croyances réprouvaient, l’alcool avait de toute façon bien plus été celui de son frère que le sien, et il n’y avait eu ni regret ni amertume dans le regard qu’avait adopté Hassan en suivant les gestes d’Asher pour lui servir le Perrier qu’il y avait préféré. « C’est pas un Perrier qui va me filer beaucoup de boulot. » que lui avait fait remarquer le barman à ce sujet, le professeur pas certain que décapsuler une bière aurait été bien différent, mais ne jugeant pas utile de le faire remarquer et préférant remercier sagement lorsque le blond avait ajouté « C’est cadeau de la maison. » en lui tendant la bouteille et un verre vide, qu’Hassan s’était empressé de remplir en plissant le nez lorsque le gaz carbonique s’en était échappé. La première gorgée lui faisant monter quelques larmes aux yeux, il les avait laissés papillonner deux ou trois fois avant de reprendre ses esprits, reposant sur Asher un regard calme tout en pointant du doigt les surprises de l’existence qui voulaient qu’ils en soient désormais là ; Owen, et eux. « Il peut te servir à boire aussi si tu veux. Du vin. » Laissant échapper un léger rire, le brun avait secoué la tête lorsqu’Asher s’était fendu d’un « Ah merde nan tu bois pas. C’est vrai. » bien certain que nulle ne se désolerait jamais autant de son indifférence au vin que sa jolie voisine, sommelière de son état. « Encore moins le sang d’un bonhomme qu’on a laissé accroché sur une poutre en plein soleil. » s’était-il alors simplement permis d’ironiser, rappelant ainsi à celui qui en servait tous les jours que le vin qui dormait dans la cave de l’église avait autre vertu et autre ambition que celles d’être simplement du raisin fermenté. Pas sûr, cela dit, que le blasphème qui enrobait la tentative d’humour aurait été du goût de leur connaissance commune ; Mais sans doute Hassan ne se serait-il pas permis telle boutade face à Owen. « Qu’est-ce que tu fais encore dehors à cette heure-ci ? Tu bosses demain ? » qu’avait finalement repris Asher, reprenant un brin de sérieux mais poussant le brun à vérifier l’heure à sa montre. « Y’a un petit moment que j’ai dépassé la permission de minuit, tu sais. » s’en était alors amusé le professeur sans toutefois lui en tenir rigueur. « J’ai bu quelques verres avec une amie. Mais elle a capitulé la première, et je n’avais pas sommeil. » Haussant les épaules, il avait pris le temps d’une nouvelle gorgée, une partie de lui se promettant de ne pas la laisser enchaîner autant d’alcool fort s’il espérait la ramener chez elle pour autre chose que l’aider à trouver la serrure, et l’autre sachant qu’elle le rembarrerait à la seconde où il outrepasserait l’accord tacite qui subsistait entre eux. « Et il se trouve que le DBD était sur mon chemin. » Et voilà, comme on s’échouait au comptoir d’un bar à la fin de la soirée, attiré non plus par l’alcool mais par la perspective de repousser un peu plus loin le moment de rentrer retrouver la solitude de son chez-soi. Une solitude qu’Hassan avait tant bien que mal appris à apprivoiser au fil de ces dernières années, non sans quelques solides échecs, mais qui aujourd’hui lui faisait moins peur qu’au sortir d’un divorce et de son lit de cicatrices. « Bon et toi, racontes-moi. Décidé à rester dans le coin finalement ? Pas de regrets ? » Le brun n’y avait cru qu’à moitié, lorsqu’Owen lui avait confié les velléités d’Asher à s’amarrer en ville pour une durée indéterminée – en réalité il était à peu près certain que l’aîné Baxton n’en était pas plus convaincu que lui, mais que sa bonté chrétienne le poussait à lui accorder le bénéfice du doute. À raison, en fin de compte, puisque Little Baxton était toujours là.
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| | | | (#)Jeu 23 Mai - 9:38 | |
| Ton sourire se fait bien large quand Hassan parle du sang du christ. C’est clair que dit comme ça, c’est vraiment barré la religion. T’as jamais vraiment compris le délire de ton côté. Tu crois pas en ces trucs là. Enfin, sauf quand t’as vraiment besoin. Parce que quand on est désespéré on essaie tout. Et puis si Owen est autant à fond là dedans, c’est que ça doit pas être complètement inutile. Ton frère est loin d’être con alors tu lui donnes au moins ça. Même si tu comprends pas tout. T’as aussi jamais cherché à comprendre. Chacun son truc et le tiens, c’était pas ça. Le vin je prends quand même.
Il a donc bu quelques verres avec une amie. Tu hoches la tête, pas vraiment du genre à chercher à en savoir plus sur la personne dont il a fait mention. T’es pas curieux parce que tu évites toujours à tout prix que les gens te posent ce genre de question. Tu lances aucune perches sur ta vie privée. Jamais. Ou du moins, pas depuis trois ans. Ce mini virage que tu as eu dans ta vie quand tu t’es décidé d’arrêter de te faire subir certaines choses. Pour l’instant ça marche plutôt bien malgré ton retour dans ta ville de naissance. C’est surtout que t’as bien réussi à esquiver la plupart des gens de ton entourage. Mais forcément si ils viennent sur ton lieu de travail, tu peux pas faire autrement que rattraper le temps perdu. Le pire dans tout ça c’est que tu passes toujours un bon moment quand ça se produit. Mais de toi même, tu n’as juste pas envie du tout. Hassan boit une gorgée et tu fais de même. Tu te calques à son rythme même si le contenu de ton verre n’a rien à voir avec le sien.
« T’as bien fait de t’arrêter. Ca me fait plaisir de te voir. »
T’es sincère. Ca te fait vraiment du bien de le voir. Hassan, tout comme Owen, ont toujours eu le pouvoir de t’apaiser juste de par leur présence. Tu sais pas comment ça se fait, mais tu prends. Ca fait du bien à l’âme. Et bien évidemment il vient aux nouvelles. Tu hausses une épaule à ton tour.
« Mon appart’ était une sacré affaire, je crois pas que j’aurai trouvé un truc pareil ailleurs donc ouais, je suppose que pas de regret ? »
T’en sais rien du tout et ça se voit. T’as pas non plus envie de mentir à Hassan. Ou en tout cas pas là dessus. C’est compliqué. Il le sait. Tu mentionnes pas le boulot parce que c’est lui qui t’a filé le piston et tu détestes ce job plus que tout au monde. T’es presque sûr que t’as même pas besoin de le mentionner pour qu’il s’en rende compte. Y’a qu’à voir que tu bosses ici à mi temps alors que t’as déjà un truc à plein temps.
« Mais je pense pas que je vais finir mes jours ici. »
Ca fait bien longtemps que tu le sais ça. Tu vivais tellement ta meilleure vie à Melbourne et Londres avec tes potes.
« Je prends ça comme une pause. Je sais pas de combien de temps mais une pause ouais. »
Parce que toi qui n’est plus dans la musique, c’est pas vraiment toi. T’es bel et bien en pause. A tous les niveaux. T’as pas touché une guitare depuis que le groupe s’est mis en hiatus. Tu le sais pas encore, mais ça te manque. Tu passes la plupart de ton temps ivre pour pas penser, pour pas te mettre face aux évidences qui t’entourent.
« Je suis pas pressé de repartir non plus. »
Parce que t’as rencontré des gens… Mais tu vas pas aller vers ce terrain là. Nope.
« Mais si t’en as marre de voir ma gueule dans les environs tu me dis je vais faire plus vite. »
Tu plaisantes. Bien évidemment. Tu ris même un peu et puis tu restes un bref instant pensif à regarder Hassan, ton visage un peu plus sérieux à présent.
« Et toi comment ça va ? »
Parce que c’est toujours mieux de parler d’autre chose que soit.
« Est-ce tu serais d’humeur à faire équipe avec moi pour tuer ma boss? »
Eva the devil. Tu la détestes tellement cette meuf.
« Y’avait pas un film comme ça ? »
Ca te dit un truc.
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| | | | (#)Sam 6 Juil - 1:16 | |
| La vérité, Hassan aurait bien été incapable de dire depuis quand exactement Asher s’était fait la belle. La vie, le temps qui semblait filer de plus en plus vite à mesure qu’ils s’enlisaient dans l’âge adulte, les occasions déjà moins nombreuses que durant l’enfance pour Owen et lui de discuter de la pluie et du beau-temps, et finalement le benjamin des Baxton n’était devenu qu’une vague mention qui revenait parfois sur le tapis selon le sens que prenait la conversation. La vraie surprise, en définitive, avait donc plutôt été dans le fait d’apprendre qu’Asher était de retour en ville tant Owen avait toujours donné l’impression de parler de son départ comme de quelque chose de permanent. A cela, pourtant, le principal concerné avait semble-t-il sciemment décidé de répondre à côté de la plaque, se fendant d’un « Mon appart’ était une sacré affaire, je crois pas que j’aurais trouvé un truc pareil ailleurs donc ouais, je suppose que pas de regret ? » qui s’en tenait à des constatations bassement matérielles, quand la question du brun avait des allures plus générales – et moins superficielles. « Mais je pense pas que je vais finir mes jours ici. Je prends ça comme une pause. Je sais pas de combien de temps mais une pause ouais. » avait-il néanmoins repris d’un ton qu’on devinait plus sérieux, peut-être un brin songeur. « Il ne faudrait pas faire mentir ton statut de baroudeur de la famille. » s’en était alors vaguement amusé Hassan, un brin de sourire s’étirant sur ses lèvres tandis qu’il s’autorisait à tremper à nouveau les lèvres dans son verre. « Je suis pas pressé de repartir non plus. » qu’avait par ailleurs nuancé le blond, avant d’ajouter l’air railleur « Mais si t’en as marre de voir ma gueule dans les environs tu me dis je vais faire plus vite. » en laissant au passage échapper un bref éclat de rire. Le brun s’en amusait, à la fois fasciné et très extérieur à ceux qui prenaient le large loin de Brisbane à la première occasion ; Lui savait qu’il n’en ferait jamais de même. Il pourrait pourtant, maintenant qu’il n’était plus marié et que plus rien ne l’y obligeait, il pourrait voir du pays, exercer son métier ailleurs, rencontrer de nouvelles personnes … Il pourrait. Mais au fond il n’en avait pas réellement envie, attaché à cette ville presque autant que l’on s’attachait à l’amour d’une vie. « Et toi comment ça va ? » Virage à cent quatre-vingt degrés, et Hassan avait haussé les épaules en se fendant d’un « Tranquillement. La routine, quoi. » qui voulait tout et rien dire à la fois. Car la routine, au fond, n’était qu’une affaire de perspectives et pouvait être une bonne ou une mauvaise chose selon qu’on avait décidé ou non de s’en satisfaire. Et la réalité de ses états d’âme, Hassan préférait la garder pour d’autres – en de rares occasions – et pour lui – le reste du temps. Nouveau virage, alors qu’il buvait à nouveau, Asher lâchant son « Est-ce tu serais d’humeur à faire équipe avec moi pour tuer ma boss ? » avec un calme qui tranchait avec le sujet, mettant le fil de ses pensées sur pause pour questionner « Y’avait pas un film comme ça ? » le brun penchant la tête avec dubitation « Clairement pas un chef d’œuvre du septième art. » Mais de quoi déposer son cerveau sur le pas de la porte si l’on souhaitait occuper une longue soirée plus Netflix que Chill, éventuellement. « Et c’est pas que j’veux pas aider les potes, mais j’me suis déjà mis à dos son prédécesseur, et j’aimerais éviter d’être banni à vie de l’étage radio d’ABC. » Quoi que si Jamie se pointait à nouveau dans les environs il n’aurait sans doute plus l’audace de jouer à la chasse aux sorcières avec lui, maintenant que la présence d’Hassan dans les locaux de la chaine avait permis de lui éviter – littéralement – une mort probable. D’y repenser, le brun avant senti un frisson lui glisser le long de la colonne vertébrale, et finalement le souvenir du Keynes étendu sur le sol de la salle de réunion s’était dissipé de son esprit. « Long story short, il a épousé mon ex-femme. » qu’avait en tout cas ajouté Hassan devant le sourcil arqué d’Asher, résumant la chose à son maximum mais certain que cela suffisait à comprendre quels types de griefs pouvaient les avoir opposés Keynes et lui. « Elle est si terrible ? » avait-il ensuite repris à propos d'Eva Adams « Je fais que la croiser vaguement dans les couloirs de temps en temps, j’ai jamais vraiment eu affaire à elle. » Elle n’avait pas l’air commode, ça il avait eu l’occasion de s’en rendre compte, mais en définitive il était aussi persuadé qu’on ne pouvait pas occuper un poste de rédactrice en chef d’un tel groupe audiovisuel sans devoir fatalement développer un côté un peu requin sur les bords.
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| | | | (#)Ven 2 Aoû - 17:57 | |
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« Il ne faudrait pas faire mentir ton statut de baroudeur de la famille. » Qu’il s’inquiète pas Hassan, tu vas repartir c’est sûr. C’est qu’une question de temps avant que tu le fasses. T’as des trucs à faire ici. Tu sais pas quoi exactement encore mais tu le sens. T’es pas ici pour rien. Y’a eu quelques évènements qui font que… Que tu es content d’être revenu. Mais tu veux pas te l’avouer parce que t’es qu’un rageur. Parce que y’a quand même beaucoup de trucs qui te mettent mal à l’aise dans le coin. L’océan pour commencer. Tu vas jamais au bord de mer. Il se marre Hassan quand tu sors tes boutades. T’arrives à être drôle. Ca te fait sourire de le voir comme ça. C’est communicatif.
Tu changes le sujet. Tu parles de lui. « Tranquillement. La routine, quoi. » Il est vague. Il veut pas s’étendre à première vue. Tu comprends. Vous n’êtes plus proche comme avant. On a jamais été si proche. C’est l’ami de ton frère avant tout mais quand même. Tu passais beaucoup de temps avec Hassan plus jeune. Ouais y’a 20 ans. La petite claque de l’âge que tu viens de te prendre avec cette pensée. T’as toujours admiré tellement Hassan, parce que c’est le grand. Toi t’es le petit. Jusqu’au jour de ta mort tu seras toujours le petit à côté de lui même si t’as 33 ans. Tu te sens pas accompli comme ton père l’aurait voulu. T’as fait des trucs super cool avec ton groupe. Ca n’aurait jamais été assez pour lui, je le sais. Tu le crois. Tu te le fais croire. T’en sais rien en vrai. Tu sauras jamais.
« Clairement pas un chef d’œuvre du septième art. » Non clairement. Tu l’avais vu lors d’un vol long courrier. T’as qu’un vague souvenir. « Et c’est pas que j’veux pas aider les potes, mais j’me suis déjà mis à dos son prédécesseur, et j’aimerais éviter d’être banni à vie de l’étage radio d’ABC. » Ca te fait marrer de l’entendre. Ouais. Il a un job qu’il a l’air de vouloir garder lui. Pas comme toi qui limite fait tout pour te faire virer. La vérité c’est que c’est toi qui va te barrer un jour ou l’autre. Tu le sais. Y’a des plans qui commencent à se faire avec Matt et tu vas aller voir par là dès que ça se précise. « Long story short, il a épousé mon ex-femme. »
« Ah ouais. »
T’avais pas compris le niveau du truc dans sa phrase d’avant. Ca te fait grave sourire parce que mon dieu quelle situation de merde. « Elle est si terrible ? » Tu hoches la tête avec un air qui laisse pas place au doute. « Je fais que la croiser vaguement dans les couloirs de temps en temps, j’ai jamais vraiment eu affaire à elle. »
« T’as de la chance. »
Tu entends des remarques qu’elle fait des fois au téléphone alors que t’es pas sensé entendre. T’es pas sensé être là. T’es pas sensé faire autre chose que bosser. Et même, cette meuf, tu te sens pas bien dans ses environs. Y’a un truc qui passe pas du tout. Elle t’insupporte. T’as pas vraiment d’explications à part que le ton qu’elle emploie et les phrases qu’elle a déjà dit, adressé à toi ou non, ça passe pas du tout. T’as déjà fait pas mal de rêve où tu lui mettais un gros poing en pleine face. Vraiment. Ce job. C’est tellement pas ta vie. Qu’est ce que tu fou encore là Asher ? Je sais pas. Si. T’essaies d’entrer dans un moule qui n’est pas le tient.
Et tu sors un nouveau verre. Et tu prends la bouteille de Jameson. Et tu te serres un bon verre de whisky. T’en as besoin là. Tu descends deux grosses gorgée direct. T’as presque vidé ton verre. Tu le remplis de nouveau. T’aimes pas le voir vide, mais faut que tu te calmes là Asher.
« T’as vu Owen récemment ? »
Toi t’es le pire frère. Tu l’as pas vu du tout depuis un moment. T’as vu personne en vrai. Tu t’enfermes avec ton alcool.
« Faudrait que j’aille faire un tour dans son église pour me laver de tous mes péchés. »
Ca te fait rire mais tu le penses vraiment. Toutes ces pensées que t’as depuis toujours tout le temps. Ca te ronge. Encore pire ces derniers temps.
« Je vais aller me confesser, il est pas prêt. »
Ca te fait grave rire. C’est tellement sûr que tu vas jamais te confesser à ton frère. Il saura jamais le fond de ta personne.
« Ouais nan… »
Mais tu bois de nouveau. Ton deuxième verre. Pas plus. Pas tant qu’il est là. Parce que ouais, tu veux garder les apparences avec certaines personnes. Généralement t’en as rien à foutre de te mettre la mine mais là c’est de Hassan qu’il s’agit. Tu as une très très haute opinion de lui et tu veux pas qu’il pense que t’es qu’un moins que rien. Même si clairement, c’est ce que t’es.
« Je prendrais feu en entrant là bas dedans direct. »
Asher, tu dis n’importe quoi.
« On invitera le mari de ton ex femme pour qu’il profite du feu de joie. Que ça te serve aussi au passage. »
Tu dis vraiment n’importe quoi.
« Et ma boss aussi. Oh ouais. »
T’es en train de fantasmer sur ta mort au passage, est-ce que tu te rends compte ? What else is new?
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| | | | (#)Mar 10 Sep - 18:04 | |
| De l’eau avait coulé sous les ponts chez ABC, et Hassan avait eu le temps d’y faire son trou – il en était d’ailleurs le premier surpris. Il était à peu près certain que les différends, au demeurant de nature totalement privée, qui l’avaient opposés à Jamie n’étaient plus un frein à quelque étage que ce soit, et au besoin certains n’hésiteraient peut-être pas trop à prendre son parti maintenant que Keynes avait eu la bonne idée de faire une crise cardiaque dans les locaux de la chaîne, devant ainsi une fière chandelle au brun et à sa réactivité. Était-ce suffisant pour qu’il veuille prendre le risque de se mettre à dos celle qui avait pris la place du britannique comme tête pensante de la radio ? Assurément pas. Et puisqu’au lieu d’en venir au fait et de s’étendre un peu plus sur les griefs qu’il nourrissait à l’égard de sa supérieure et bourreau supposé Asher s’en était tenu à un « T’as de la chance. » laconique, Hassan n’avait pas jugé bon d’insister. Au fond il connaissait aussi un peu la tendance de cadet Baxton à n’en faire qu’à sa tête et à mal supporter l’autorité quelle qu’en soit sa forme ; Owen lui avait suffisamment vendu ce trait de sa personnalité ces dernières années. Et parlant du loup, Asher avait finalement questionné « T’as vu Owen récemment ? » après s’être servi un verre de Whisky. L’enseignant s’étonnait bien un peu qu’on le laisse boire sur ses heures de travail, mais puisque le blond ne semblait pas s’en inquiéter il n’avait pas raison de le faire à sa place. « On est allés voir jouer les Broncos la semaine dernière avec des potes. » L’avantage de ne graviter qu’avec des célibataires ou des divorcés ? Pas de couvre-feu ni de contretemps pour cause de galère de baby-sitter – et rien que pour cette raison Hassan apprenait à réapprécier le célibat et les avantages indéniables qui allaient avec. « Faudrait que j’aille faire un tour dans son église pour me laver de tous mes péchés. » avait de son côté repris Asher à propos de son frère, sans que l’on puisse vraiment dire s’il était sérieux ou non. « Je vais aller me confesser, il est pas prêt. » Goguenard, il avait marqué une pause puis repris « Ouais nan … » et définitivement basculé du côté de la plaisanterie. Visiblement conscient de son propre blasphème, ou admettant simplement à demi-mot un style de vie au sein duquel le whisky n’était qu’un détail parmi d’autres, il s’était même fendu d’un « Je prendrais feu en entrant là-bas dedans direct. » un brin macabre mais tout à fait imagé, particulièrement lorsqu’il avait ajouté « On invitera le mari de ton ex-femme pour qu’il profite du feu de joie. Que ça te serve aussi au passage. Et ma boss aussi. Oh ouais. » et qu’Hassan n’avait pas pu s’empêcher l’espace d’une demi-seconde d’avoir l’image en tête d’un méchoui dans lequel Jamie ne serait pas que spectateur « Il brûlerait probablement lui aussi, et le plus vite. » Mais à penser ainsi le brun se rendait lui-même coupable d’un pêcher auquel il n’adhérait pas et contre lequel il tentait de lutter, parce qu’il avait été ainsi élevé. Alors quand bien même ses bas instincts lui dictaient que Jamie aurait pu mériter le bûcher ne serait-ce que pour avoir un jour levé la main sur Joanne – et récidivé – il avait relégué cela dans un coin sombre de son esprit en se promettant de demander le pardon la prochaine fois qu’il irait à la mosquée. « Sur ces joyeuses paroles … » Quittant son tabouret, le brun avait descendu d’une traite ce qu’il restait de son verre de Perrier et fait ses fonds de poche pour récupérer le billet de cinq dollars qui vaudrait pour la boisson et pour le pourboire de principe. « Fais attention sur la route en rentrant, little Baxton. » qu’il s’était tout de même senti obligé de faire remarquer à l’intention d’Asher en désignant son verre – vide – de whisky du menton. « Tu pensais tout de même pas t’en tirer sans un conseil à la mords-moi-le-nœud destiné à te rappeler qui est l’aîné ? » En souvenir du bon vieux temps, comme en témoignait le clin d’œil qui avait accompagné la remarque d’Hassan. Mais le bar était pratiquement vide, l’heure tardive, et il était temps pour le brun de regagner ses quartiers. Quelque chose lui disait que la prochaine fois qu’il croisait la route du blond serait derrière ce comptoir et certainement plus dans les couloirs d’ABC.
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| | | | (#)Mer 2 Oct - 3:25 | |
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« Il brûlerait probablement lui aussi, et le plus vite. » Tu éclates de rire qu’il entre dans ton délire. Il a vraiment l’air de détester ce gars. Tu le connais pas du tout mais tu te ranges dans son équipe. Parce que c’est Hassan, parce que bien sûr tu seras toujours de son côté. Il a toujours été un model pour toi et sans aucune raison valable tu supposes d’entré de jeu qu’il a toujours raison. Il est celui qui est sage. Tout comme ton frère. « Sur ces joyeuses paroles … » Tu le vois qui entame un mouvement de départ. T’es déjà en train de penser au prochain verre que tu vas te verser à l’abri de son regard. « Fais attention sur la route en rentrant, little Baxton. » Il t’a capté. Tu le comprends tout de suite. Il sous entend que tu vas être trop éméché pour rentrer sauf. « Tu pensais tout de même pas t’en tirer sans un conseil à la mords-moi-le-nœud destiné à te rappeler qui est l’aîné ? » Et son signe vers ton verre ne laisse aucune place au doute. Fuck. Pris en flag, avec un petit sermon au passage et une occasion de te rappeler où tu te positionnes dans la chronologie de la vie. T’es en dessous de lui. Je suis six pieds sous terre. Toujours obligé d’exagéré et de visualiser ta mort Asher.
« J’ai pas pris ma voiture. T’en fais pas pour moi. »
Mais si, au fond, t’es bien content qu’il s’inquiète pour toi, parce que t’as l’impression que personne ne le fait. La vérité c’est que tu laisses personne assez proche de toi pour se faire. Même ton frère, ça fait de longues semaines… Des mois. … que tu l’as pas vu. Tu te coupes du monde Asher. J’ai pas besoin de tous ces gens. Sauf que peut être que si.
« Je ferai en sorte qu’on laisse pas des années avant qu’on se recroise de nouveau. »
Tu promets sans vraiment y réfléchir. Parce que tu aimes pas finir sur cette note. Qu’il ait remarqué ton penchant pour la boisson. Qu’il te l’ait pointé si nettement du doigt. Faudra que tu le revois et qu’il se rende compte que non, c’est pas ce que tu fais tout le temps. Même si c’est le cas. Faut sauver les apparences et t’aimes beaucoup trop Hassan. T’avais oublié combien c’était plaisant de passer du temps en sa compagnie. Rien que sa présence t’apaise. Un sourire sincère est dessiné sur tes lèvres quand il est en train de filer.
« Je passe te voir avant l’année prochaine ! »
Que tu lances d’un coup d’un seul alors qu’il a ouvert la porte. Tu sais pas trop quelle mouche t’as piqué mais ok.
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| | | | | | | | (little baxton) if it's wrong or right it's alright |
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