| | | (#)Dim 14 Avr 2019 - 12:05 | |
| Agnus Dei @John Williams
Charlie ne fait jamais la même erreur deux fois, elle est plus sur un ratio de quatre à fois fois. On sait jamais, faire une chose débile pourrait être jour devenir quelque chose de bien. Pour le moment, sans vous mentir, ce n’est encore jamais arrivé. Elle garde espoir et continue donc à faire .... ce qu’elle fait. Ce serait quand même bien qu’elle grandisse un jour et qu’elle apprenne que la vie n’est pas faite de paillettes et de licornes. Je dis ça juste comme ça. Cela n’empêche pas la fausse rousse de retourner dans ce fameux club dont elle ne connaît pas le nom mais où ses pieds la guident lorsqu’elle n’y prête pas attention. Elle et ses amis s’y sont rendus tôt pour profiter de toute la soirée (et des happy hour). A l’intérieur, le temps s’écoule différemment. Les heures deviennent des minutes, les chansons s’enchaînent, les verres, les bonjour et les adieux. Tout le monde se parle mais personne ne se connaît vraiment, un anniversaire toutes les cinq minutes, un enterrement de vie de jeune fille toutes les quinze. On grandit plus vite qu’on ne se range, c’est un fait. Charlie grandit dans les chiffres seulement et pas vraiment dans la tête, elle a fêté ses 23 années il y a quelques jours. Vient toujours le moment où il faut prendre l’air. Généralement, c’est au bout de deux ou trois heures et un arrêt pause pipi. S'asseoir est la pire erreur, changer de station debout à assis fait se souvenir au corps qu’il a un peu merdé ce soir. Et ça, mesdames mesdemoiselles messieurs, c’est fatal. Personne ne peut y échapper après : gorge en feu, vertiges, … Se tenant sans aucune délicatesse aux murs (et aux personnes) longeant le chemin vers la sortie, elle se fraye un chemin vers la lumière. Lumière inexistante puisque nous sommes au beau milieu de la nuit. Elle s’assoit sur la première chaise venue avec une certaine nonchalance, mais toujours avec sa fierté non loin. D’autres personnes sont là mais Charlie ne s’en préoccupe plus vraiment. Elle a trouvé quelqu’un de bien mieux avec qui converser. Une de ses nombreuses erreurs qu’elle continue de répéter. Bien qu’il soit apparemment occupé avec un jeune alcoolisé (sûrement pas en âge de rentrer), elle décide de lui adresser quelques mots quand même. « Hey dis moi, où est mon videur préféré ? Ce n’était pas censé être son jour aujourd’hui ? » elle est d’humeur taquine. Pour avoir un point de vue objectif, la jeune femme n’est pas saoule. Comme beaucoup diraient, elle est “bien”. Cela ne veut absolument rien dire, soit dit en passant, mais c’est un passe partout en soirée. Elle a encore un taux raisonnable d’alcool dans le sang pour prendre des décisions en son âme et conscience, mais cela ne l'empêchera pas de prendre de très mauvaises décisions ce soir. Admirez.
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| | | | (#)Dim 14 Avr 2019 - 19:54 | |
| Agnus Dei. John & Charlie. Quatorze heures. T'émerges, doucement, de ta nuit. Dehors, à travers ta fenêtre, tu remarques que le soleil n'est pas au rendez-vous aujourd'hui. Pas de doute, c'est bel et bien l'automne. Péniblement, tu te lèves du lit. Direction la salle de bain afin de te passer un coup d'eau froide sur le visage. Passage obligé par les petits coins, puis, enfin tu vas prendre ton café. Le premier de la journée et le plus important. Jamais tu ne pourrais vivre sans le café. Tu pourrais même te le mettre en intra-veineuse, ça ne te dérangera pas. Tu es totalement accro à la caféine et l'assumes pleinement. Mieux vaut être accro à ça qu'à l'alcool. Certes, t'en bois de l'alcool mais jamais à haute dose. Tu connais tes limites et tu sais t'arrêter avant que ça ne soit trop tard. C'est un peu grâce à ton père et à son problème d'alcoolisme que tu n'as jamais sombré là-dedans. Et tu as horreur de voir les gens se rentrent malade à cause de l'alcool. C'est la chose qui t'insupporte le plus au monde. Accoudé à ta fenêtre, café dans une main, cigarette dans l'autre, tu observes les gens qui reprennent le travail. Toi, tu te lèves juste. Courte nuit. Courte journée. Tu es forcée de retourner au bar ce soir. Il le faut bien si tu tiens à conserver ce travail qui paie ton loyer et qui t'aide à remplir ton réfrigérateur. Tu te sens tellement con de ne pas avoir poursuivis tes études. Tu te retrouves à faire des boulots sans grand intérêt. Pas le choix. Il faut bien bosser. Café terminé. Clope jetée par dessus ton balcon. Direction la douche. Bien chaude, comme tu les aimes. Été comme hiver, c'est une douche chaude que tu aimes prendre. Tu as horreur de toute façon. Se lever à quatorze heures est une chose mais la journée passe bien trop vite après ça. Avachi dans ton canapé, yeux rivés sur ton poste de télévision, il est l'heure de se préparer. T'as pas grand chose à faire. Pas la peine de se peigner. Pas la peine de se raser non plus. T'enfiles une paire de basket, ta veste en cuir vieille d'au moins une dizaine d'années. Portable dans la poche arrière de ton jeans. Clé et portefeuille dans la poche de ta veste. C'est à pied que tu te rend à ton travail. Direction le MacTavish. Lieu de débauche pour les clients. Vingt-deux heures. Il y a déjà foule ce soir. Tu déposes tes affaires dans ton vestiaire. Tu salues tes collègues. Serveuses, barmans, videurs. Tu fais ton tour. T'inspecte les alentours. Passant devant une table, tu remarques une jeune femme que tu ne connais que trop bien. Deux fois vous vous êtes retrouvés au beau milieu d'un corps à corps. Il n'est pas rare que les femmes au bar te draguent. Il n'est pas rare de te voir coucher avec elle. Mais jamais deux fois de suite. Sauf avec elle. Mains sur la table, tu te penches vers son oreille et lui murmures, sûr de toi "C'est moi ton videur préféré ?" Bien sûr que c'est toi. Ce n'est pas pour te vanter. Après, tu t'en fiches un peu de l'être ou pas. Mais c'est juste comme ça entre elle et toi. Ce petit jeu de chat et de la souris. Ça te fait sourire. Tu jettes rapidement un coup d'oeil autour de toi histoire de voir si quelqu'un n'aurait pas des envies de foutre le bordel. T'espères pas. T'es clairement pas d'humeur à te prendre la tête avec un de ses alcooliques ce soir. - Spoiler:
Sorry. c'est pas top top
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| | | | (#)Dim 14 Avr 2019 - 23:53 | |
| Agnus Dei @John Williams Ses ongles pianotent sur la table métallique avec une curieuse mélodie. Elle le connaît bien ce jeu. Je t’aime moi non plus, ou plutôt je veux moi non plus. Pas question d’amour ici, chose bien trop ennuyante, trop grande source de problèmes. S’amuser, c’est mieux. S’amuser autant qu’on peut, vivre de sexe et d’alcool : l’amour et l’eau fraîche, c’est tellement dépassé ! Les mots sont susurrés à son oreille, comme à son habitude. Il joue au grand méchant loup mais ne se vante pas sur son lieu de travail. Cela ferait-il mauvais genre face aux clients qu’un homme de presque quarante ans drague une fille de la vingtaine alcoolisée ? Oh que oui ! C’est d’ailleurs ce qui amuse le plus Charlie dans cette histoire. Pour une fois, ce n’est pas la fille qui est un peu trop frivole, mais l’homme qui accepte bien trop de monde dans son lit. « Non je pense pas, l’autre videur est bien plus mignon. » Pour un vieux, John n’est pas si mal conservé. Charlie sait ce dont elle parle. Même si certains souvenirs sont assez flou, elle sait quand même qu’elle a bien connu son anatomie. Toute son anatomie. Partout. partout. Ne grillons pas les étapes, ça sera pour plus tard cette partie là. Pour le moment, il est seulement question de savoir qui mettra l’autre le plus mal à l’aise face à des inconnus qui feront semblant de ne rien entendre. « Et puis il a mon âge lui. Voyons monsieur Williams. » Elle sourit. Elle ne feigne même pas de murmurer, au contraire, c’est bien plus amusant quand tout le monde entend. Elle a même vu un homme sortir du bar et faire les gros yeux, puis accélérer le pas. Lorsque les autres comprendront que le jeu ne fait que commencer, ils auront deux solutions : retourner dans le lieu de débauche, ou aller dormir. La plupart partiront tout court, de peur de devoir repasser à nouveau devant le videur et la rousse. Les deux sont adossés face à face, se toisant du regard. Charlie profite d’un peu d’air frais alors que John se contente de faire son boulot. Son prénom et son boulot sont à peu près les deux seules choses qu’elle connaît de lui, il pourrait très bien avoir une femme et des enfants que cela ne la choquerait même pas (bien qu’elle n’ai rien remarqué de suspect chez lui). Mais après tout, cela ne lui importe pas. Bien sûr que non.
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| | | | (#)Lun 15 Avr 2019 - 11:09 | |
| Agnus Dei. John & Charlie. Chaque jour c'est la même chose. Chaque jour, c'est le même rituel. Début d'après-midi, tu te lèves. Tu traines ta vieille carcasse dans cet appartement qui est le tien. Par terre, boites à pizza, canettes de bières ont trouvées leurs places. Le cendrier déborder. Il est clair que tu n'es pas le mec le plus ordonné qui soit. On pourrait croire qu'avec l'âge, ce genre de choses s'arrange. Pas du tout. Foutaise. L'ordre et toi, vous n'êtes absolument pas copains. Tout comme le ménage, le repassage et les courses aussi. Habituellement, tu préfères t'acheter un truc à la supérette du coin. Mais bien souvent, ton réfrigérateur est vide. Ou presque. À l'intérieur, il n'y a que des bières exclusivement. Souvent, tu passes la journée à trainer sur ton canapé. Parfois, tu lis un bouquin. Mais tu ne sors que rarement de chez toi. Autant dire que tu ne les croises pas souvent tes voisins. Ce n'est qu'à la nuit tombée que tu te décides à sortir. Bien souvent, c'est pour aller travailler. À l'heure où tout le monde s'enferme chez lui après une longue journée de travail, toi, tu t'en vas travailler. C'est ainsi. C'est le résultat quand on ne poursuit pas ses études. On se retrouve à faire des boulots tous plus ingrats que les autres. Tu n'as jamais su ce que tu voulais faire de ta vie. Mais être videur n'est pas un emploi de rêve. Alors, pour compenser ce manque d'enthousiaste, tu t'es lancé dans ce club de boxe. C'est vraiment ton truc la boxe. C'est ton défouloir. Arrivé au travail, tu fais le tour des tables. À l'une d'elles, t'apperçois Charlie. Cette fille avec qui tu as couché par deux fois déjà. Entre vous, c'est étrange. Le jeu du chat et de la souris a été engagé. Bien souvent, vous vous cherchez. Tu ne réponds même pas à son attaque. Ce n'est qu'un jeu. Elle essaie de te taquiner comme elle le fait très souvent. Et même lorsqu'elle t'attaque sur ton âge, ça ne te touche pas. T'as l'habitude que l'on te fasse des réflexions. Surtout lorsqu'ils découvrent que t'es pas marié et que tu n'as pas d'enfants. Est-ce un crime ? Chaque être vivant est différent. Certains veulent une famille. D'autres non. Toi, tu fais partis de la seconde catégorie. Tu ne te vois pas avec un enfant. Tu ne ferais pas un bon père, c'est certain. "Ah oui ? Tu veux que j'aille lui parler de toi ? Vous irez si bien ensemble." Il y a quelque chose chez elle qui t'attires. Tu ne connais rien d'elle, mis à part son prénom. À première vue, elle semble jeune. Des gens sortent du bar. D'autres en rentrent. Certains vous regardent avec insistance, d'autres préfèrent baissez les yeux. Souvent, on dit que tu fais peur. C'est pour ça qu'on ne s'approche pas de toi. C'est sans doute dû au fait que t'es grandis avec un père violent. Tu te protèges c'est tout. Tu fais le tour et te retrouves derrière elle. "Tu vas être déçu avec l'autre videur." Murmures-tu à son oreille avant d'aller surveiller l'entrée du bar. Tu l'as déjà fait craqué deux fois. Pourquoi pas une troisième ?
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| | | | (#)Lun 15 Avr 2019 - 22:10 | |
| Agnus Dei @John Williams
Comment cette histoire avait bien pu commencer ? Cela ressemble à un mauvais coup fourré. Le plan doit être assez simple : nuit, naïveté, alcool, soyons fou profitons de notre jeunesse. Et ainsi de suite. Les remords n’arrivent qu’avec le retour du soleil et la vue de ses habits éparpillés de partout. A ce moment là s’engage le jeu du lynx ; il s’agit d’être capable de retrouver ses habits dans tout le bordel alentours. Pendant ce temps là, elle se dit que jamais au grand jamais elle ne refera la même erreur ! Jusqu’à la prochaine fois. Les souvenirs sont fractionnés et quelque peu dans le désordre, mais il ne s’agit pas de trou noir. Elle garde quelques images en tête qui ne sont pas pour lui déplaire. Le videur ne doit pas apprendre qu’elle ait eu le malheur de penser à lui avec un sourire en coin ; son égo ne pourrait jamais s’en remettre et il lui en parlerait pendant des années. Quoi qu’ils n’ont pas vraiment l’habitude de beaucoup parler, tous les deux. Quand ils échangent quelques mots, c’est surtout en guise de mise en bouche. Cela les amuse beaucoup l’un l’autre. Ils ressemblent à des adolescents. Ils ne se ressemblent en rien … bien que ce soit compliqué de juger vu qu’ils ne se connaissent pas. Charlie a cependant pu observer son goût prononcé pour les femmes : elle n’est pas dupe, s’il s’amuse avec elle, il doit s’amuser avec bien d’autres clientes. Assez pour passer du bon temps, pas trop pour ne pas attirer l’attention et se faire virer. « Oh mais si j’ai le droit à ton consentement, que demander de plus. » Qu’il lui présente l’autre ? Hell no. Charlie est même persuadée qu’il est le seul videur de ce bar, ce qui ne serait pas si étonnant. Dans ce cas là, les habitués les écoutant doivent sûrement les prendre pour deux gros débiles. La cible est en mouvement, elle s’approche de la jeune femme, passe derrière elle. Son parfum se propage. Ses doigts effleurent le bas de son dos, délicatement. Charlie ne dit rien, ne bouge pas, mais elle n’y est pas insensible : son corps est parcouru de frissons. Elle préfère mettre cela sur le coup du froid extérieur. Il lui susurre quelques mots à l’oreille, c’est le premier homme à lui parler ce soir qui n’empeste pas l’alcool à plein nez. Elle sait que cela changera bientôt, mais cela ne l’empêche pas d’attraper le bout de ses doigts avec le bout des siens. Geste mal calculé, son objectif premier était d’attraper l’avant bras du videur. Elle le relâche aussitôt, avant d’approcher à son tour sa bouche près de son oreille. « Alors comme ça tu sais ce dont l’autre est capable ? Je vais finir par être jalouse. » L’agneau de Dieu retourne sur sa chaise, plongeant ses yeux verts dans son regard ténébreux.
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| | | | (#)Mer 17 Avr 2019 - 14:29 | |
| Agnus Dei. John & Charlie. Charlie. Jeune femme à la chevelure de feu. Jeune femme au sourire charmeur et à la descente d'alcool facile. Tu te souviens bien de la première fois où tu as croisé la demoiselle. Très vite, un petit jeu s'est installé entre vous. Elle est la souris et t'es le chat. Deux fois déjà, vous vous êtes retrouvés chez toi pour une partie de jambes en l'air. Tu ne refuses jamais ce genre de divertissement. Surtout pas lorsque la demoiselle est aussi charmante que Charlie. Tu ne connais rien d'elle, mis à part son prénom. Ni son âge, ni son occupation dans la vie. Tu ne sais même pas si elle a un mec. Mais tu ne penses pas. Sinon, jamais elle n'aurait couché avec toi. Encore moins deux fois de suite. Vous n'avez même pas pris la peine de discuter. Pas une parole. Rien. Même pas un "comment ça va ?" Ce soir semble un soir différent. Pour le moment du moins. Peut-être que cela finira de la même manière que les fois précédentes. Ce soir, la demoiselle à la chevelure de feu est tout en beauté. Comme les fois précédentes en fait. Petite taquinerie de sa part à laquelle tu t'empresses de répondre bien volontier. C'est comme ça entre vous. Des taquineries. De la drague aussi de temps en temps. Tu te contentes de lui sourire et inspectes aux alentours afin de voir s'il n'y a pas quelqu'un qui voudrait perturber la bonne ambiance du bar. Tu ne l'as clairement pas choisis au hasard ton lieu de travail. Ici, pas de bagarre, pas de règlement de compte. Ici, l'ambiance est tranquille. Chill, comme dises les jeunes. Tu fais aussi bien office de barman que d'homme de la sécurité. À quelques mètres de toi, t'observes un homme au teint blafard, EXSANGUE. encore un qui a trop abusé de l'alcool. Ça t'agace au plus haut point ce genre de personnes. Ces gens qui ne savent pas s'arrêter de boire. Ton père était exactement comme ça. Toi, tu bois certes, mais jamais à outrance. Tu t'arrêtes toujours bien avant la limite à ne pas dépasser. Tu ne bouges de ta place. Tu continues de l'observer du coin de l'oeil. Il ne faudrait pas qu'il fasse un malaise tout de même. Tu passes derrière la demoiselle. Murmure à son oreille. Tes doigts effleurent lentement la peau de Charlie. Frisson qui te parcoure l'échine. Elle vient te toucher. Un sourire se dessine en coin de tes lèvres. Elle n'est donc pas insensible à tes charmes. Ta présence ne la laisse pas indifférente. "J'aimerais beaucoup te voir jalouse !" Dis-tu pour continuer sur la lancée de votre jeu. Elle ne sait pas à qui elle a à faire. Elle est loin d'être au bout de ses surprises. Tu viens t'assoir en face d'elle. C'est l'heure de ta pause. Tu allumes ta cigarette et tires quelques lattes dessus. "Je vais finir par croire que tu ne peux plus te passer de moi, si ça continue !" Tu lui lances un sourire toujours en observant l'homme qui semble être dans un sale état.
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| | | | (#)Mer 17 Avr 2019 - 22:45 | |
| Agnus Dei @John Williams
Son être est tiraillé entre une mauvaise et une très très mauvaise décision, bien qu’elle ait encore un peu de mal à distinguer laquelle est laquelle. Peut-elle se permettre d’en dévoiler plus sur elle même et de peut être en apprendre plus en retour ? Ou alors doivent-ils directement passer à la seconde partie de soirée ? Charlie s’offusque mentalement “ah non, pas ce soir encore !”. Mentalement, elle se sentirait plus apaisée si elle en savait un peu plus sur ce mystérieux videur baraqué. D’un autre côté, la connaissance de l’autre amène à de l’attachement … il ne faut pas s’attacher. Ni elle à lui ou lui à elle. Ils ne formeront jamais un couple, Charlie en est intimement convaincue, alors cela ne servirait à rien de s’impliquer mentalement dans cette histoire. Après une bonne nuit de sommeil, la fatigue physique est rétablie. La fatigue mentale, les blessures mentales, elles ne disparaissent jamais vraiment. Qui ne se souvient pas du premier garçon, de la première fille qui l’a largué ? Charlie se souvient parfaitement des deux. Le premier au primaire, un garçon parmi beaucoup d’autres (mais lui c’était le plus mignon). La deuxième c’était autre chose, toutes deux étaient bien plus âgées, c’était à la fin du collège. Sortir avec quelqu’un du sexe opposé est si facile ; Charlie pourrait trouver autant de plans cul que de jours de l’année dans cette ville. Sortir avec quelqu’un du même sexe que soit, même au 21e siècle et dans un pays plutôt ouvert, cela relève d’une véritable aventure. Cependant il est déjà trop tard pour la leçon de morale. Villanelle s’est attachée à cette erreur d’un soir puis d’un deuxième. Tout l’orgueil que contient son coeur ne voudra jamais l’admettre, c’est à moi de vous le dire. Elle reste trop jeune, trop farouche, pour penser à quoi que ce soit allant plus loin que demain. « Tout ce que tu aimerais voir de moi c’est ma jalousie ? Tu m’as habitué à mieux, à viser plus haut. » Il s’agit maintenant d’un face à face. La féministe en Charlie lui crie qu’elle fait une grosse erreur - encore. Mais l’aventurière la pousse à continuer ce jeu qu’elle aime tellement. Les paroles avancent doucement, n’ont pas tellement de sens si on les colle toutes ensembles, mais ce n’est pas ce qui intéresse le plus les deux êtres. Elle choisit néanmoins de ne pas répondre à sa deuxième remarque. Rien ne lui vient en tête … du moins rien ne l’arrangeant. Elle choisit de prendre la mauvaise décision lorsqu’il commence à tirer sur sa cigarette. Elle a horreur de cette odeur et ne se voit pas approcher sa bouche de la sienne s’il sent la clope. Oui, elle a déjà abandonné l’idée de résister ce soir. Elle est bien trop alcoolisée et bien trop lancée dans le jeu pour être capable de s’arrêter maintenant. Elle n’a pas pour habitude de laisser en plan ce qu’elle a commencé, quoi qu’elle devrait essayer un jour. Il ne doit pas être habitué à ce genre de choses et elle s’imagine déjà sa tête dégoûtée. « Faisons un jeu. T’as pas l’air si occupé que ça et moi non plus. Le jeu de la vérité. » Elle marque une pause, pas certaine que le titre soit si explicite que ça au final. « On dit un fact sur l’autre. Si on a juste, l’autre boit ; sinon c’est nous. Je commence. » Son avis ne compte pas, elle n’attend donc pas qu’il parle. Elle a décidé de jouer, si ce n’est pas avec lui alors ce sera avec celui qui a trop bu juste derrière, peu importe. A défaut de contrôler sa vie, elle peut se permettre de décider d’un jeu. Charlie remarque qu’il n’a pas de verre, elle a oublié qu’il est censé travailler à l’heure actuelle. Elle improvise les règles du jeu. « Bon bah je te prête ma bière, mais n’oublie pas que tu m’en devras une. » L’alcool c'est sacré. « T’es pas marié. Sans enfant. Mais tu as du avoir un grand amour dans ta vie, une femme. »
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| | | | (#)Jeu 18 Avr 2019 - 23:13 | |
| Agnus Dei. John & Charlie. Un face à face auquel tu ne t'étais préparé. Néanmoins, cette situation n'a rien de surprenant. En effet, Charlie a pour habitude de venir au McTavish. Avant que vous n'en veniez à goûter au plaisir de la chair ensemble, tu l'avais déjà repéré. Il faut dire qu'avec ces cheveux ressemblant aux couleurs du feu, elle ne passe pas inaperçue. Tout de suite, elle t'as plu. Tout de suite, elle t'as tapée dans l'oeil. Certains diront que tu ne restes jamais insensibles aux femmes que tu rencontres. C'est faux. Tu ne couches pas avec toutes celles que tu vois. Très peu de paroles entre vous. Tu ne sais presque rien d'elle. Son nom, et c'est tout. Son âge, son lieu de vie, son occupation dans la vie. Tu ne sais rien de tout cela. Mais, clairement, ce n'est pas ce qui t'importe le plus quand tu passes du temps avec elle. Il y a comme un goût d'interdit entre vous. Comme si s'approchait d'elle était une mauvaise idée. Comme si t'allais te brûler en sa présence. Mais c'est plus fort que toi. Cette fille t'attire. C'est pour cela que tu te retrouves en face d'elle pendant ta pause de la soirée. L'envie de la connaitre d'avantage te plait beaucoup. Mais tu ne veux pas la questionner à son sujet. Tu ne veux pas t'attacher à elle. Tout le monde part un jour. Tout le monde s'en va en te laissant, seul, abandonné. Même si c'est toi qui a coupé les ponts avec ton paternel, ce dernier ne cherche même pas à te recontacter. Ta mère, elle se trouve dans un centre pour femmes battues. Rares sont vos appels téléphoniques. Des amis, t'en as pas tant que ça. Déjà, au secondaire, tu n'en avais pas beaucoup. Tu as toujours été solitaire, secret. Même si tu refuses de t'attacher à elle, c'est trop tard. Le fait que tu te retrouves en face d'elle te prouve bien que tu tiens à elle. Bien plus que tu ne le penses. "Je ne connais pas grand chose de toi mis à part ce qui se cache sous ses vêtements. Pourquoi ne pas essayer de me montrer ce qu'il se passe là-dedans ?" Dis-tu sur un ton on ne peut plus calme à Charlie, un doigt posé sur son front. T'as gagné Williams ! Tu viens très clairement de lui prouver que tu souhaites PALABRER avec elle. Fais attention. Que tu veuilles la connaitre, elle, c'est une chose. Mais elle va certainement vouloir en savoir plus sur toi. Et là, tu vas très nettement déchanté. Parler de toi, de ta vie. Tu ne sais pas faire ça. Tu refuses de parler de tes parents ou bien de ta maladie cardiaque. Les gens n'ont pas besoin de le savoir. Tu veux garder une part de mystère malgré tout. Il s'agit de ton jardin secret. Impossible de t'en aller. Tu as envie de rester là, avec elle. Cigarette terminée, tu la jettes plus loin afin qu'elle attérisse dans le caniveau. Assis l'un en face de l'autre, vous rester quelques minutes comme ça. Sans rien dire, sans bouger. Soudainement, Charlie vient te lancer un défi. Sourire sur ton visage. Elle ne sait pas à quel point t'aimes les défis. Elle ne va pas être déçue de toi. Boire sur ton lieu de travail n'est pas très indiqué. Mais tu sais t'arrêter à temps. Il n'y a donc aucun risque de ta part. Et puis, c'est un défi. T'es obligé de le relever. "Je marche. Honneur aux dames !" Dis-tu en souriant à la demoiselle. "Ne t'en fais pas. Je n'oublierais pas et je suis sûr que toi non plus !" La première vérité de charlie te rappelle d'assez mauvais souvenir. Tu n'as pas tellement envie d'en parler. Et puis, elle ne te demande rien après tout. Elle souhaite juste savoir si c'est vrai ou non. Le simple fait d'y repenser te fait mal au coeur. Tu pensais l'avoir oublié mais pas du tout. Tu n'as pas oublié. T'as simplement appris à vivre avec. "En effet. J'en ai eu un de grand amour.." te contentes-tu de répondre. Avant qu'elle ne puisse rétorquer quoi que ce soit et t’assommer de questions pour en savoir plus sur la dite personne, tu te lances à lui lancer une phrase en espérant qu'elle soit fausse bien évidemment. "T'as l'air d'une personne sûr de toi. Mais je suis sûr qu'on t'as plus brisé le coeur que tu ne l'as fait !" Les yeux plongés dans ceux de la demoiselle, tu espères en apprendre d'avantage sur elle ce soir. En tout cas, la soirée ne fait que commencer.
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| | | | (#)Ven 19 Avr 2019 - 0:34 | |
| Agnus Dei @John Williams
Mise à part sa trop grande gentillesse, Charlie a bien d’autres défauts plus ennuyeux. Par exemple, le fait qu’elle aime bien top analyser les gens tout en se prenant pour la meilleure psychologue de la planète, juste parce qu’elle a vu tous les épisodes d’Hannibal et qu’elle pense avoir trouvé quelle était la fin de Shutter Island. Les gens ne savent généralement pas tout ce qui se trame sous cette chevelure rousse, alors cela ne les dérange pas. Cela me dérange plutôt moi, ainsi que l’égo de Charlie, qui est soudainement bien trop flatté. Sans s’en rendre compte, un sourire asymétrique s’installe sur son visage lorsqu’elle termine de poser sa question. La partie droite de son visage (la gauche pour le videur / plan cul / camarade de bière / camarade de jeu / inconnu / erreur de jeunesse / je t’aime moi non plus) est en effet caractérisée par un grand sourire franc. Au contraire, l’autre partie reste neutre. C’est une micro-expression qu’elle utilise régulièrement, sans s’en rendre compte, elle a donc pris l’habitude de ne pas bouger un cil de sa partie gauche. On lui a même déjà demandé si c’était dû à un AVC, la réponse est non. Elle est juste comme ça. S’il s’agit du moment confession, sachez qu’elle ne peut pas faire toucher son pouce avec son poignet mais peut refaire le salut vulcain de Star Trek. Seulement, cette micro-expression signifie le mépris. Or, parce qu’il s’agit de Charlie-trop-gentille, ce n’est pas un mépris aussi mauvais qu’il n’y paraît mais une version coupée à l’eau. Pour elle, c’est plus un signe de défi, une brusque apparition fugace de confiance en elle. Elle pourrait dire que toutes ses aventures antérieures étaient différentes, ce ne serait pas un mensonge, mais cette fois ci … cette fois ci c’est vraiment différent. Comme quand vous avez pris l’habitude de dormir sur un matelas pourri pendant des années puis que vous investissez dans un nouveau à mémoire de forme. Vous voyez le truc ? Le paradis, le nirvana, le bonheur absolu. Bien, maintenant pensez à l’inverse. Elle vivait sa vie, ce long fleuve tranquille parfois ponctué de quelques rapides de ci de là, mais néanmoins toujours tranquille. Et tout d’un coup apparaissent des chutes. Pas n’importe lesquelles, celles du Niagara. La douche froide. Il est clair comme de l’eau de roche que l’eau a coulé sous le ponts (j’en fais trop ? vraiment ?) depuis leur première “entrevue”, mais ce n’est pas pour autant qu’elle a décidé de reprendre les choses en main. La voilà en train de jouer au fameux jeu de la vérité avec lui. Ce soir, elle dormira sur ce même matelas pourri. Et ce n’est plus qu’une simple métaphore filée.
Sa première réponse confirme ce qu’elle pensait. A eu un amour, un seul, au passé. Un coeur brisé. Un homme qui cherche à combler ce vide avec beaucoup d’autres (femmes). Quoi que cela reste à éclaircir pour la suite du jeu, Villanelle ne pense pas trop s’avancer en pensant qu’il enchaîne les conquêtes. Elle ressent un pincement au coeur en pensant à cette éventualité/vérité. Certes elle couche avec quelques inconnus elle aussi, mais c’est pas pareil. Elle n’oserait jamais l’avouer, même à son journal intime (si elle en avait un), mais il se peut que ce pincement au coeur soit en réalité de la jalousie. La question que pose son "ami" la met dans l’embarras. Les retours de bâton font parti des règles du jeu, mais elle n’en attendait pas un d’aussi tôt. Commencer par parler d’amour est dangereux, suicidaire même. Même s’il est vrai qu’elle est celle qui a frappé la première, elle avait essayé d’être un peu plus douce en abordant d’autres sujets. Lui fonce dans la bataille. Bien. Si c’est comme ça que le jeu doit se passer alors qu’il en soit ainsi.
Viser au coeur, telle devient la règle.
Villanelle aurait aimé boire pour lui prouver qu’il a tort mais elle ne peut pas mentir, pas déjà. Refaire la scène entre Tyrion Lannister et Shae, leur première rencontre, était en bonne place dans sa to do list mentale. Or si John vise juste, cela ne marche pas. Elle ne peut pas être la femme forte qu’était Shae … avant de mourir étranglée. Au final, être la Shae de l’histoire ne l’intéresse plus tellement en y repensant. Être Charlie c’est bien aussi, des fois. Elle garde ses yeux ancrés dans ceux de l’homme face à elle. Les éclairages de l’extérieur sont pauvres, tous deux sont à moitié plongés dans le noir ce qui amène beaucoup de suspens à ce jeu. Chaque mot devient important, chaque réaction. L’enjeu est double pour chacun : en apprendre plus sur l’autre sans en dévoiler trop sur soi. Pourtant le coeur de Charlie lui crie de mettre fin à ce supplice et d’avouer le pêle-mêle d’émotions qu’elle ressent, de parler de ses doutes et ses craintes, de ses passions et ses désirs … Sa tête fait la sourde oreille. Elle n’a pas prononcé un mot, s’est contentée de boire. A travers le verre transparent, elle ne le quittait pas des yeux. C’est à chacun de se faire ses propres idées, le jeu demande la simple vérité, par les explications allant avec. « Tu n’as pas eu une enfance dorée. Quelque chose est brisé en toi. » Ce divertissement fait autant de bien que de mal aux deux. Ils naviguent entre violence et haine, pourtant, au fond, tapis dans l'ombre, se cache une forme d’amour. Pas cet amour parfait des films Hollywoodiens. Cet amour ci est tout sauf parfait, tout sauf sain. Il est destructeur. « Pas eu de relation sérieuse depuis bien longtemps, ça t’empêche pas pour autant d’enchaîner les filles d'un soir. » Les filles comme moi.
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| | | | (#)Dim 21 Avr 2019 - 15:16 | |
| Agnus Dei. John & Charlie. D'aussi loin que tu t'en souviennes, tu ne t'ai jamais pris la tête pour une fille. Pas même lorsque ton premier grand amour t'as brisé le coeur. Ça t'as fait mal, certes, mais tu n'as pas cherché à la retenir. Si elle a voulu continuer d'avancer sans t'avoir à ses côtés, c'est qu'elle avait ses raisons. T'étais jeune, et sûrement idiot aussi. Tu n'as jamais su montrer tes sentiments aux autres. Et t'es même pas certain d'avoir déjà dit à qui que ce soit que tu les aimais. Tu n'es clairement pas ce genre d'hommes. Tu ne sais pas faire ce genre de choses. Ouvrir ton coeur, te dévoiler. C'est bien trop difficile pour toi. Au fur et à mesure des années qui passent, t'as appris à ne plus t'en faire. Pour personne. La première personne que tu as chassé de ta vie c'est ton paternel. Tu n'as plus envie de le voir. Ni lui, ni sa nouvelle femme. Pauvre d'elle. Elle ne sait pas dans quoi elle s'engage avec ton géniteur. À cause de lui, ta mère se trouve dans un centre spécialisé. Elle a peur de tout et de tout le monde. Elle n'a plus aucune confiance en elle. Tu viens la voir deux fois par an. Bien sûr qu'elle te reconnait. Elle sait que t'es son fils mais rares sont vos moments câlins. Faire des câlins, des bisous. Dire "je t'aime" à qui que ce soit. Tu ne sais pas faire. Il faut dire que tu n'as jamais eu de modèle pour te montrer la marche à suivre. Tes parents ont été de très loin le pire des mocèles en amour. À la place des "je t'aime" et des bouquets de roses en guise de démonstration d'affection, t'avais le droit à des cris, des pleurs. Les agissements de ton paternel envers ta mère t'ont fait bien plus de mal que tu ne l'aurais imaginé. Depuis plusieurs années, tu accumules les conquêtes d'une nuit. Rares sont celles qui partagent ton lit plus de deux nuits. Exception faite pour Charlie. Tu t'es déjà retrouvé par deux fois dans le même lit que la demoiselle. À chaque fois, c'était à cause de l'alcool. Non loin que ça te déplaise. Il est l'heure de ta pause. Assis juste en face d'elle, tu t'autorises une pause cigarette. Tu n'as jamais touché à la drogue et, clairement, ça ne te tente pas du tout. Mais par contre, la cigarette il t'es impossible de t'en passer. T'as déjà essayé d'arrêter de fumer. Ce fut un échec. Charlie te lance un petit jeu. C'est fréquent entre vous. Depuis le début, vous vous cherchez. Elle est la souris et t'es le chat. Reste à savoir lequel se laissera attraper en premier. La demoiselle à la chevelure de feu te pose la première question. Tu la redoutais. Et tu ne sais vraiment pas ce que tu pourrais répondre. Te confier à quelqu'un n'est pas dans tes habitudes. T'as peur. Peur qu'elle te juge. Durant ces dernières années, tu t'es construit cette carapace dure afin que personne ne puisse la franchir. Charlie serait-elle parvenue à la transpercer ? Aurait-elle des pouvoirs magiques ? Ça te fait peur de la laisser percer ta carapace. Tu réponds brièvement à sa question. Après tout, elle n'a pas besoin de connaitre les moindres détails de cette histoire. Et puis, tu n'as pas envie de parler de cette histoire. Même après toutes ces années, cette histoire te fait encore très mal. Pour rapidement changer de sujet, tu lui demandes à son tour si un garçon lui a brisé le coeur. Ce n'est en rien de la curiosité. Bon, peut-être un peu quand même. Les yeux dans les yeux, tu ne la lâches pas du regard. Les minutes défilent, lentement selon toi. T'attends sa réponse. Le fait qu'elle ne boive pas si tôt son verre te prouve bien que tu as raison. À moins que cela ne soit qu'une stratégie pour te stabiliser. Charlie vient à boire. Un peu déçu mais soulagé tout de même. Tu ne supporterais pas qu'un homme vienne lui briser le coeur. C'est étrange. C'est la première fois depuis longtemps que tu n'as pas ressentie une telle sensation envers quelqu'un. Ça t'effraie. T'accrocher à quelqu'un te fait peur. Tu viens donc boire une nouvelle gorgée de sa bière. Tu la reposes et soupires lentement. "En effet .. Jveux pas t'emmerder avec mes problèmes mais pour faire court, mon père a été de très loin être un modèle de père attentionné." Jamais il ne t'as touché cependant. En revanche, c'est ta pauvre mère qui a tout pris. Rien qu'en repensant à cela, tu sers les poings sous la table. Ta mâchoire se crispe. T'es toujours très encore contre ton père et cette colère ne passera sûrement jamais. Tu le détestes et ce, à tout jamais. Charlie enchaine les questions. C'est pas du jeu. Tu fronces les sourcils. Malgré tout, tu prends tout de même la peine de lui répondre. Encore une fois, elle a mis dans le mile. Lentement, elle perce ta carapace que tu pensais solide. Tu bois une nouvelle fois. "Jvais finir ivre par ta faute !" Rétorques-tu. "tu tiens vraiment à connaitre mon passé amoureux ? D'accord. Mais écoutes bien, je ne le répèterais pas deux fois. La seule et unique fois où je suis tombé amoureux, j'étais au lycée. J'étais jeune et con. Elle m'a brisée le coeur. Je l'ai même pas retenu. Depuis, je m'efforce de ne jamais tomber amoureux. C'est une règle que j'applique avec brio.." Du moins, jusqu'à maintenant. Jamais personne n'a entendu cette partie de ta vie. Charlie est la première et, sûrement la dernière. "Je te vois bien fille unique. Une famille modeste, sans chichis, sans histoires." Lances-tu avant que la demoiselle ne continue de pénétrer un peu plus ta carapace. Ça te fait peur de la laisser entrer. T'es tellement apeuré que tu ne sais même plus quoi lui dire.
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| | | | (#)Dim 21 Avr 2019 - 23:11 | |
| Agnus Dei @John Williams
L’ambiance est indescriptible. Pour un inconnu, il sera face à un jeu lambda entre adultes, rien de bien intéressant, seulement de quoi laisser s’égarer les yeux pendant quelques secondes. Mais pour ces adultes en question, cela n’a plus rien d’un jeu. Pour Charlie en tout cas, tout est passé au niveau supérieur. Pourquoi filer le parfait amour lorsqu’on peut coucher avec des hommes presque deux fois plus âgés et loin de mener une vie saine ? Ce serait trop beau, trop facile, trop simple. Au contraire, Villanelle préfère apparemment se compliquer la tâche, s’impliquer dans des relations qui ne devraient pas être qualifiées comme telles. Elle a déjà eu des coups d’un soir, il n’y a rien de sorcier là dedans : on baise et on se revoit plus. C’est le principe même. Alors pourquoi baiser à nouveau ? Pourquoi se revoir ? Devenir sex-friends ? Il faudrait être friends pour ça déjà. Sur l’échelle de “je suis perdue” allant de 1 à 10 elle est au niveau 23 présentement et cela ne cesse d’augmenter. Elle a envie de lui jeter sa bière à la figure, le gifler et partir en courant. Elle a envie de fondre en larmes. Elle a envie de l’embrasser. Elle a envie de tout cela et de rien en même temps. Elle est à la fois enchantée de le revoir et dégoûtée, joueuse et dépitée, amoureuse et hargneuse. Rien que d’y penser, les larmes lui montent aux yeux, sa gorge se noue, sa lèvre inférieure se crispe, ses sourcils se froncent. Elle ferme les yeux, prend une bouffée d’air et se calme aussitôt. Elle ne peut pas flancher face à lui, même si au fond elle aimerait lui montrer qui elle est vraiment. « En effet .. Jveux pas t'emmerder avec mes problèmes mais pour faire court, mon père a été de très loin être un modèle de père attentionné. » Non John. Non non non. Ne lui fait pas ça. Ne lui confie pas tes secrets, ne t’attache pas. Tu n’as pas le droit de lui faire ça. Le principe du jeu c’est de boire, personne ne veut les explications allant avec … Surtout pas Charlie. Elle peut à peine gérer ses émotions, elle est incapable de gérer celles des autres, encore moins leurs blessures. Elle se remet à le regarder dans les yeux, la haine fait place à la compassion. Elle n’a jamais eu de problèmes, elle se les ai créés elle même toute sa vie. Ceux qui doivent vivre avec sont des modèles pour elle. Les enfants ont tendance à reproduire le modèle parentale, en partant de ce principe et de l'observation de John, l’induction semble simple : son père était alcoolique, peut être un peu baladeur question femmes. Vivre dans un foyer instable ne peut décemment pas former de futurs adultes stables. Comment peut-elle encore en vouloir au videur en sachant cela ? C’est pour ça qu’on ne doit jamais rien raconter à ses coups d’un soir, parce qu’après on s’attache. Personne ne veut s’attacher. En temps normal elle aurait ri de bonne grâce la bouche grande ouverte à sa blague, mais maintenant tout est différent. D’autant que l’homme ne s’en tient pas là, il est décidé à raconter toute sa vie à Charlie. Décidément, elle ne finira pas la soirée sans pleurer, elle est bien trop délicate et à fleur de peau pour vivre dans un monde comme celui-ci. « T’as pas le droit de me raconter tout ça John. C’est pas ça le but du jeu, t’es juste … t’es juste censé boire ou ne pas boire. Les règles sont simples. Je n’ai pas demandé à savoir ta vie, tu ne veux pas savoir la mienne. On s’en tient au nécessaire, juste le nécessaire. Sinon … ça va dégénérer. Ni toi ni moi ne voulons que ça n’aille plus loin, n’est ce pas ? » N’est ce pas ? Dis oui John, dis oui et sauve les apparences. « Ecoute … je suis désolée pour toi. Je te souhaite le meilleur, vraiment. Mais laisse moi en dehors de tout ça. Je … si je t’écoute, si je t’aide, rien ne sera comme avant. » Elle marque une pause. Elle a une dernière phrase en tête mais elle hésite à la prononcer à voix haute. « Tu appliques apparemment tellement bien ta règle. » Son hypersensibilité est de retour. Elle aurait voulu être cette femme forte menant la danse, mais elle n’est pas faîte pour ça. Elle ne peut pas gérer autant de choses, autant d’émotions. Surtout pas avec trois grammes dans le sang. Elle se lève subitement de sa chaise, laissant le videur en plan. De toute façon, à force de boire leur seule bouteille de bière est presque vide. Il leur faut à boire. Elle retourne dans le bar surchauffé et surpeuplé et crie dans l'oreille du barman qu’elle veut n’importe quoi faisant plus d’un demi litre. Il revient avec une bouteille de vin aromatisée avec des jus, c’est parfait. Heureuse d’écouter Queen passer, elle sèche ses larmes, prête à retourner au combat. Avant de partir, elle pique une seconde paille au bar. Lui n’a pas bougé, seule sa cigarette marque le temps qui passe. Elle est bientôt terminée, tant mieux. La suite du jeu est plus calme, elle se contente de boire la nouvelle bouteille de vin. Pas une simple gorgée, mais plusieurs. Elle en ressentait le besoin. L’expression noyer son chagrin dans l’alcool prend tout son sens. « Les seuls problèmes qui arrivent dans ma vie sont ceux que je m’entête à créer. » Il est plutôt bien placé pour le savoir. « Je suis désolée pour ce que j’ai dit. Je le pensais vraiment ceci dit … mais si tu veux parler, sache je suis moins conne quand j’ai pas bu. » Le jeu est terminé pour elle. Ce n’était peut être pas une si bonne idée. Il lui a fait plus de mal qu’autre chose, alors que c’est elle qui visait John au coeur. Sur l’instant, il semblait si frêle à son tour …. si …. humain. « Pourquoi tu me dis ça alors que je ne connais même pas les bases ? Ton nom de famille, ton âge, où tu as grandis, ce que tu aimes … Qui tu es. Je ne suis même pas sûre que ton prénom soit le vrai. » Le doutes la reprennent à nouveau mais il est trop tard pour faire machine arrière. Elle pourrait toujours partir en courant, mais rien n’est moins sûre qu’elle arrive à courir droit sur plus de deux mètres. « On verra demain à quel point on regrettera cette conversation et à quel point on l’aura oublié aussi. » Elle en tout cas ne pourra pas oublier. Jamais elle n’avait ressenti de telles émotions, c’est impossible d’oublier. « On recommence. Mon nom est Charlie, Charlie Villanelle. J’ai fêté mes 23 ans il y a peu et je termine mon Bachelor en sciences politiques cette année. Je veux changer le monde. Enchantée. » Et les dés sont jetés. Alea jacta est, si on veut faire une citation instagram. César dit ça lorsqu'il s'apprêtait à franchir le Rubicon, pour Charlie c'est la ligne rouge clignotante et réfléchissant qu'elle vient de franchir.
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| | | | (#)Lun 22 Avr 2019 - 21:23 | |
| Agnus Dei. John & Charlie. Tu détestes ce genre de soirée. Celle où tu te retrouves à parler de toi, te confier. Tu détestes raconter ta vie. Elle est loin d'être parfaite. Un père alcoolique qui n'a jamais rien fait de ses dix doigts. Une mère martyrisée par son mari. Tes parents n'ont jamais eu d'autres enfants. Heureusement pour eux. Mais pas pour toi. T'aurais aimé pouvoir avoir un frère, ou une soeur, partager ta détresse avec la sienne. Vous entraidez. Au lieu de ça, t'es fils unique. T'as dû trouver des alternatives, des moyens pourr te sauver de cette vie familiale merdique. La lecture, l'écriture, l'art. Peu de gens le savent mais ce sont tes grandes passions. Surtout la lecture et l'art. Tu n'en parles jamais mais t'as un immense manque de confiance en soi. C'est sûrement à cause de cela que tu n'arrives pas à laisser entrer les gens dans ta bulle. Rares sont ceux qui y parviennent. En tout, ils doivent être quatre ou cinq. C'est peu mais c'est bien suffisament. Pas besoin d'une grande bandes d'amis pour être heureux. Deux suffisent à ton bonheur. Pourquoi être amoureux quand on peut simplement coucher avec des femmes qui n'attendent que ça ? Pourquoi se prendre la tête à essayer de rendre sa compagne heureuse alors qu'elle finira par vous abandonner au moment où vous vous y attendez le moins ? Il n'est plus question d'avoir le coeur brisé. Une fois t'as suffit. Si une femme doit à nouveau prendre possession de ton coeur, tu seras certain de sa fidélité envers toi. Les femmes et toi, c'est simple. Ou du moins, ça l'était jusqu'à ce que Charlie fasse irruption dans ta vie. Avant votre rencontre, tu couchais avec la femme en question et vous ne vous revoyez plus jamais. Ce système marchait à merveille. Et puis, Charlie est arrivée. Une fois, puis deux. Vous avez baisés deux fois déjà. C'est pas normal. Quelque chose ne va pas. Complètement perdu, paumé. Tu ne comprends pas ce qui t'arrive. Petit à petit, Charlie est en train de pénétrer ta bulle que tu pensais infranchissable si tu ne l'avais pas décidé. La demoiselle à la chevelure de feu déjoue tous tes pièges. Tu ne comprends pas. Tu ne sais plus quel tactique utiliser avec elle. Les questions s'enchainent. À chaque nouvelle question, la demoiselle marque un point. Comment fait-elle ? Elle n'est pas censée te connaitre et, pourtant, elle vise juste à chaque fois. Ça t'effraie. Depuis longtemps, t'as toujours fait en sorte de te cacher aux yeux des personnes que tu croises. Mais plus le temps passe et plus Charlie te perce à jour. Si elle continue, elle va connaitre tous tes secrets. Et ça, c'est clairement pas possible. Sans que tu ne le veuilles vraiment, tu confies ton plus grand drame à la demoiselle. Pas dans les détails mais tu lui fais part des agissements de ton père envers toi ou envers ta mère. Il ne faut pas John. Tais-toi ! Ne dis plus rien ! Rappelles toi qu'il ne faut pas s'attacher. À elle ou à n'importe qui d'autre. Ta bouche refuse de rester fermée. Les mots sortent sans que tu n'es aucun contrôle là-dessus. T'as tellement envie de te mettre des gifles à cet instant. "Pardon .. jvoulais pas .. jsais pas c'qui m'a pris .." Avoues-tu en passant tes mains sur ton visage. C'est peut-être dû au fait qu'elle ne te connaisse pas et donc qu'elle ne peut pas te juger. Parfois, il est plus simple de se confier à quelqu'un que l'on ne connait qu'à une personne de notre entourage. Non. Rien ne dois changer. Elle n'a pas besoin de t'aider. "T'as pas besoin de m'aider. Ça fait un certain nmbre d'années que jvis avec ça. Crois-moi qu'on s'habitue à force." Dis-tu sur un ton très calme. T'attrapes sa bière et bois. Juste pour te faire taire. Cigarette à la bouche, au moins tu ne diras plus rien qui pourrait compromettre votre relation. Ou qu'importe ce que c'est. Le temps d'un instant, elle te laisse seule. Tu l'as fait fuir, c'est certain. Rapidement, tu la vois réapparaitre. Elle reviens avec ce qu'il faut en boisson. Elle n'en a donc pas finie avec toi. C'est à ton tour de lui poser une question. Tu te sens tellement con de lui avoir sortis tout ça tout à l'heure. Tu ne sais même plus quoi dire, ni quoi faire. "T'excuses pas. Jsais pas pourquoi jt'ai dit tout ça.. Jsuis pas le genre de personne à m'confier comme ça.." Surtout pas avec une fille avec qui t'as déjà couchée. Seuls tes rares amis ont ce privilège. Et encore, tu leurs caches bien des secrets. Tu fronces les sourcils. Le jeu est terminé ? T'attrapes une des bouteilles de bin et l'ouvres en un tour de main. Tu restes sans voix. Pourquoi te dit-elle ça ? Elle veut réellement te connaitre ? Tu ne la comprends pas. "T'as réellement envie d'savoir tout ça sur moi ? Jpensais qu'on baisais ensemble et c'est tot. Savoir mon nom, d'où jviens et qui jsuis ne faisait pas partie du contrat .." Enfin,les termes ont peut-être changés. Si tel est le cas, tu n'étais pas au courant. Tu bois quelques gorgées de vin. Tant pis si tu finis bourré. Contre toute attente, la demoiselle se confie à toi. Yeux grands ouvert, tu l'écoutes d'une oreille attentive. Vingt-trois. Tu te doutais bien qu'elle était jeune mais tu pensais qu'elle avait vingt-cinq ans au moins. Qu'importe. Elle était d'accord de toute façon pour coucher avec toi. "Enchanté Charlie Villanelle." Dis-tu en lui tendant la main comme pour la saluer. C'est donc à ton tour de te confier ? Un exercice difficile à faire pour toi. "Même si tu penses que jt'ai mentis sur mon prénom, jm'appelle réellement john. John Williams. 38 ans. Pas marié, pas d'enfants. Je suis né à Brisbane et je crois bien que j'finirais mes jours ici !" Nouvelle gorgée de vin. Il te faut au moins ça pour tenir ce genre de conversation. Ainsi t'auras peut-être plus de chance de tour oublier demain matin.
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| | | | (#)Lun 22 Avr 2019 - 23:11 | |
| Agnus Dei @John Williams
L'ascenseur émotionnel de cette discussion est tout sauf terminé. Tout était plus simple pour Charlie lorsqu’il se contentait de lui lancer quelques mots. Ce n’était que de la poudre, qu’un artifice. Tous les deux savaient vers où cela les mènerait. C’était simple, facile, agréable. C’était parfait, mais c’était aussi le passé. Maintenant tout a changé, ils ne peuvent plus revenir en arrière, lorsqu’ils faisaient semblant de ne pas avoir vu l’autre. Lorsqu’ils profitaient qu’un des deux tourne le dos pour l’observer, et que ce dernier se savait épié. Maintenant, Charlie ne sait même pas si elle osera mettre les pieds dans ce bar à nouveau, ni même dans Fortitude Valley de peur de le croiser. Cette soirée a déjà pris tant de directions différentes, il devient impossible de deviner la manière dont celle-ci pourrait se terminer. Tout pourrait s’arrêter dans la seconde ou ils pourraient devenir une jolie petite famille d’ici peu. Non je rigole, bien sûr que cela n’arrivera pas. Après le John joueur et le John meurtrier nous avons eu le John venant confesser ses péchés à Charlie. Et maintenant il y a celui qui s’excuse. La jeune fille a beaucoup de mal à rester de marbre face à quelqu’un de désolé, surtout qu’il lui fait soudainement beaucoup de peine. Il se cache le visage avec sa main, paraissant réellement gêné de la situation. Il en rajoute une dose, expliquant que c’est ce à quoi se résume sa vie depuis des années, il n’a pas besoin d’un de ses plans cul pour arranger tout ça d’un coup de baguette magique. Il parle calmement, presque froidement. Comme si elle était une inconnue dont il ne connaissait pas les formes. Elle n’est nullement vexée mais terriblement prise d’empathie. Il lui est impossible de mettre des mots sur ce qu’elle ressent à l’instant. A défaut de pouvoir lui dire quoi que ce soit, elle pose sa bouteille sur la table et s’approche de l’homme. Elle prend sa tête dans ses bras, passe doucement ses doigts dans ses cheveux. Ils ont fait bien des choses tous les deux, mais un câlin, un vrai, jamais. Le coeur de la jeune fille bat la chamade, lui même n’arrive pas à suivre la cadence. Elle reste enlacée à son cou quelques secondes, son visage collé au sien, les yeux fermés. La proximité avec John lui fait du bien, aussi inapproprié soit-elle. Elle aurait pu rester dans cette position pendant des années et oublier tout le monde qui les entoure. Elle retourne doucement sur son siège. Parfois, les gestes sont plus explicites que des mots. Charlie n’aurait jamais su trouver quoi lui dire, mais cette étreinte lui est venue naturellement, aime qui n’aime pourtant pas vraiment le contact humain. A de nombreuses reprises, rien ne s’est passé comme prévu avec John. « Tu es celui qui a commencé les confessions, alors autant continuer maintenant. Et puis … » elle reprend la paille de la bouteille dans la bouche, aspirant le nectar des dieux. « Cela ne nous empêche pas de continuer à s’amuser ensemble. » Elle rigole en repensant au mot utilisé, “contrat”. « Tu comptais être Christian Grey ? Le rôle d’Anastasia me convient ceci dit. Mais t’as pas intérêt à me mettre la bague au doigt à la fin, je te préviens. » Elle redevient petit à petit la véritable Charlie. Drôle, jeune, bavarde. Et elle vient de passer au moins trois minutes sans avoir envie de pleurer. Tout semble finalement s’arranger, non ? « Enchanté monsieur Williams. » Le fait qu’il lui avoue à haute et intelligible voix qu’il n’y a ni femme ni enfants dans le scénario rassure grandement Charlie. Elle ne veut pas être la cause de l’explosion d’une famille, elle ne veut qu’aucun femme ne la déteste, ni aucun enfant qui deviendra grand et traumatisé. « J’aurais aimé te raconter ma vie et mes plus sombres secrets, mais comme tu l’as déjà deviné il n’y a rien à savoir de plus. Mais si ça peut te rassurer, la cicatrice sur mon ventre n’est pas due à une césarienne. » Cette question arrive souvent à la fin de la nuit, et seulement par les hommes. Les femmes, elles, sont un minimum renseignées sur l’anatomie du corps humain et savent que non, une césarienne ne se passe pas en dessous des côtes. Charlie n’est pas ce putain d’Adam, elle ne donne pas naissance en se brisant une côte. « Tu fais la fermeture ? On serait peut-être mieux pour parler chez toi au calme … ou chez moi. » Jamais elle ne lui avait proposé de venir chez elle. Jamais lui ni jamais personne d’autre. La raison principale est la sécurité, la préservation de son espace privé. La seconde raison, c’est Eleonora sa colloc’. Elle aurait sûrement fait la peau et à Charlie et à la moindre personne qu’elle aurait osé ramener la nuit. “Ne ramener aucun inconnu et surtout pas pour la nuit” c’était sa première règle, ça passait avant même le respect des tours de vaisselle, pour vous dire. Heureusement pour Charlie, Ele' était en stage cette semaine. Loin, bien loin de Brisbane et du merdier immense dans lequel sa colloc’ allait se fourrer en une seule soirée. Sentant son acolyte plutôt crispé depuis l'annonce de son âge, elle se permet une nouvelle blague. « Détends toi, je suis majeure et j'ai même tous mes vaccins à jour. » Certes, elle aurait pu choisir quelqu'un de son âge, mais à 15 ans près cela ne change pas grand chose ... Si ?
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| | | | (#)Mar 23 Avr 2019 - 11:49 | |
| Agnus Dei. John & Charlie. La souffrance peut occuper une place tellement envahissante qu'on en oublie le bonheur. On ne se rappelle pas avoir été heureux. Et puis, un jour, on ressent quelque chose d'autre. Au début, on pense qu'il y a un problème. On ne comprend pas ce qu'il se passe. On a pas l'habitude. Et c'est à ce moment précis, qu'on se rend compte qu'on est heureux. C'est exactement ce que t'es en train de vivre à cet instant avec Charlie. Tu ne comprends pas ce qu'il se passe. Depuis tant d'années, t'as appris à vivre seul. T'as appris à ne compter sur personne d'autre que toi. Les femmes sont passées les unes après les autres dans ton lit. Jamais aucune d'entre elles ne s'y attardées plus d'une nuit. Aucune. Mis à part Charlie. Déjà deux fois qu'elle s'est retrouvée dans ton lit. Cela ne te déplait pas. Néanmoins, tu ne comprends pas ce qu'il se passe. T'es perdu, paumé. En une fraction de seconde, tout a changé. Au début, vous n'étiez que des amants. Maintenant, tu n'arrives plus à mettre de mots sur ce que vous êtes réellement. Tu doutes qu'un jour, Charlie et toi, vous deveniez un couple. C'est même tout à fait impossible. Jusqu'à ce soir, t'as toujours réussis à garder le contrôle sur ta vie et tes sentiments. La demoiselle à la chevelure rousse est en train de tout chambouler. Effrayé, tu n'oses plus bouger. Tu n'oses plus parler. Tes mains se mettent à trembler. Tu n'as pas envie de confesser tes secrets à la demoiselle. Pourtant, tu viens de le faire. Ou du moins, en partie. Tu ne peux plus faire marche arrière. T'as certainement dû éveiller sa curiosité. Tu ne cherches nullement à amadouer la demoiselle. Avec le temps, tu as appris à te débrouiller seul. Sans jamais demander d'aide à qui que ce soit. Les gens finissent toujours par te décevoir. Charlie ferait-elle, une nouvelle fois, exception ? Lui ouvrir ton coeur t'effraie. Grand silence qui s'est installé entre vous. Tu ne parles plus et te contentes de boire, tout simplement. La demoiselle s'approche de toi. Réaction inatendu. Elle te prends dans ses bras. La dernière personne qui t'as pris dans ses bras c'était ta mère, il y a de cela plusieurs années en arrière. Tu ne bouges plus. Un peu gêné au début, tu finis par poser tes mains sur ses hanches afin de la serrer un peu plus contre toi. Sensation de bien-être qui t'envahis. Un sourire idiot fait son apparition aux coins de tes lèvres. Que t'arrive-t-il ? Tes barrières sont en train de tomber les unes après les autres au fur et à mesure que tu passes du temps avec Charlie. Quinze ans vous séparent. Pourtant, la compagnie de la jeune femme te fait tellement de bien. Elle semble vouloir te comprendre. Elle semble vouloir en découvrir plus sur la personne que t'es. Elle va sûrement être déçue. T'es loin d'être un homme aussi merveilleux soit-il. Lentement, votre étreinte s'arrête. Déçu, au début, tu finis par reprendre tes esprits et regardes la demoiselle reprendre sa place. "Rassures-toi, jte demanderais pas de m'épouser. C'est tellement pas pour moi le mariage. Et puis entre nous, ça sert à rien. Tu ne trouves pas ?" Tu n'es jamais allé à un seul mariage. Déjà, il aurait fallu que tu y sois invité. Mais même si cela avait été le cas, jamais tu n'y seras allé. Le débordement d'amour, non merci. Tu passes volontiers ton tour. Léger sourire quand tu entends que la jeune femme ne souhaite pas se marier. Encore un point commun alors. Finalement, Charlie et toi, vous vous ressemblez plus que tu ne le pensais. Charlie s'excuse de ne pas te dévoiler ses secrets. Tu hausses simplement les épaules. Comme si tu lui avais révélé les tiens. La seule chose que tu lui as dit concerne ton père. Tu ne t'es même pas énervé en parlant de lui, c'est fou quand même. Charlie arrive à t'apaiser par sa simple présence. "ouais, je ferme .." Réponds-tu à contre coeur. Ça ne t'enchante pas de rester encore plusieurs heures dans cet endroit. "tu m'attends ? Jmettrais tes consommations sur ma note !" dis-tu en essayant de te comporter en gentleman. C'est loin d'être une évidence pour toi. Tu n'as eu aucun modèle pour te l'enseigner. Tu agis comme bon te semble. Un nouveau sourire apparait sur tes lèvres. Jamais aucune femme ne t'as invité chez elle. En général, c'est toujours chez toi ou dans le motel du coin. "Je serais ravi de venir chez toi !" La révélation de son âge t'as laissée sans voix. Néanmoins, tu n'éprouves aucune gêne de couche avec une femme de quinze ans ta cadette. Honnêtement, tu lui aurais donné quelques années de plus. Du genre vingt-cinq ou vingt-six ans, par exemple. "Oh je n'ai pas peur d'aller en prison pour avoir coucher avec toi !" Tu lui souris le plus sincèrement du monde. T'attrapes la bouteille et en bois plusieurs gorgées. Il te faudra au moins ça pour tenir jusqu'à la fermeture. Tu te lèves et lances un sourire à la demoiselle. Passant derrière elle, tu viens lui murmurer à l'oreille "S'il te plait ne t'enfuis pas.." Cette phrase sonne comme une supplication. Au fond, tu commences à vraiment t'attacher à elle. Espérons qu'elle ne te mettre pas le coeur à l'envers. Tu ne le supporteras pas. Et puis, tu n'as pas envie qu'elle te déçoive. Tu viens terminer de servir les clients du bar. Ton corps est bien là mais ton esprit est partis très loin déjà. Tu ne sais pas ce qu'il va se passer lorsque tu seras chez elle. Allez-vous parler ? Allez-vous reprendre vos parties de jambes en l'air ? Tu t'apprêtes à plonger dans l'inconnu et ça te fait peur. L'heure de la fermeture arrive. Les derniers clients partent. Ton collègue s'occupe de la caisse. Tu laves, essuie et ranges les derniers verres qui trainent sur le bar. Puis viens l'heure de fermer. En rejoignant l'extérieur, t'es soulagé de constater qu'elle est toujours là, à t'attendre. Mains dans les poches, cigarette à la bouche, tu t'avances vers elle. "On y va ?" Le grand saut de l'inconnu est en marche. Il te suffit juste de te laisser porter.
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| | | | (#)Mar 23 Avr 2019 - 12:52 | |
| Agnus Dei @John Williams
Parler mariage, c’est osé. Certains sujets ne sont pas à aborder avec des gens que l’on ne connaît pas vraiment, parmi eux on compte bien sûr la politique et la religion, mais selon Charlie le mariage est aussi sur cette liste. Les avis divergent tellement à ce sujet, c’est un nouveau terrain miné. Certains se marient pour les papiers, d’autres pour la religion, d’autres pour faciliter la gestion de l’argent dans le couple … Toutes les raisons ne se valent pas, c’est sûr. John s’est lui même rendu sur une pente glissante, la jeune rousse ne faisait que rigoler en faisant référence à 50 Nuances de Grey. Elle veut se marier, oui, désolé papi. Elle veut vivre cette vie parfaite de conte de fée, vivre avec un homme (bien qu’elle aime tous les humains créés par la nature) et avoir deux enfants : une fille et un garçon. Idéalement, le garçon serait l’aînée. De deux ans, pas plus. Trois maximum. Elle veut un chien aussi, un Berger Allemand auquel les enfants pourraient s’attacher. Elle veut cette famille-ci et aucune autre et d’ici dix années ce devra être la vie qu’elle mènera. Alors non John, en effet, tu ne lui mettras pas la bague au doigt. Mais quelqu’un le fera à ta place, sois en convaincu. Le lendemain matin, elle était supposée s’en vouloir pour avoir donné son corps à un inconnu. En réalité, demain matin elle s’en voudra pour un trop grand nombre de choses qu’il est désormais devenu impossible de compter; En tête de liste nous aurons bien sûr l’indémodable gueule de bois. Vu la vitesse à laquelle elle a enfilé les bières et s’attaque désormais à la bouteille de vin, son corps lui en tiendra rigueur le lendemain. D’autant plus qu’il n’est pas impossible qu’elle doive assister à un cours dans la matinée. Elle a déjà un peu prévenu John à ce sujet “étudiantes en sciences politiques”, sa vie ne résume pas qu’à la débauche de nuit, elle est une toute autre personne de jour. Lui semble être devenu un tout autre homme, on est loin du coup d’un soir qu’elle fréquentait jusque là. Il agit d’une toute autre manière, comme si entre eux il y avait vraiment quelque chose. Oh oui il y a bien un petit ça de quelque chose, mais sûrement pas ce à quoi pense John. Sur le moment, il semble bien trop ravi par la situation, il agit comme s’il était le parfait gentleman. Pour le moment, il avait été tout sauf ça et Charlie était loin de s’en plaindre. Elle est bien naïve, certes, mais elle n’aime pas non plus être traitée comme une princesse et le statut de garçon manqué lui conviendrait bien mieux. Elle a toujours avancé seule dans la vie et s’est créé ses propres relations, personne ne lui dictera quoi faire. La féministe tapie en elle ne tarde pas d’ajouter “surtout pas un homme”. « S’il te plaît, ne t’enfuis pas. » Elle ne rêve que de ça. S’enfuir à plein jambes, courir là où personne ne pourra l’atteindre. Se terrer dans une grotte quelques dizaines d’années. Il n’aurait pas dû la laisser seule dans cette cour, seule face à ses démons. C’est encore pire quand ses démons sont alcoolisés, ce qui est largement le cas. Ces longes dizaines de minutes t’attendent la laissent divaguer dans ses pensées. Elle trie les bons et les mauvais côtés de cette décision, en ressort plus de mauvais. Recroquevillant ses mollets contre ses cuisses, elle reste assise dans la position dans la plus inconfortable du monde à regarder dans le vide. Si la pièce autour d’elle avait été blanche et molletonnée, elle aurait été la parfaite actrice pour incarner une folle en cellule. Qu’est ce qu’il lui a pris ? L’inviter chez elle, quel malheur. Et lui semble déjà se faire beaucoup trop de films, beaucoup trop d’idées. Tout va bien trop vite et surtout rien ne vas comme elle l’avait prédit. Elle n’aime pas quand la réalité sort de ce qu’elle avait convenu d’un commun accord avec toutes les neurones de son cerveau. Elle observe les clients partir tour à tour. Des amis, des amants, des couples. Tous jeunes, le sourire aux lèvres. Ils ont passé une bonne soirée, ont bu et dansé. Tout s’est bien passé pour eux et ils reviendront bientôt. Certains se rendront compte qu’ils ont perdu leur sac ou leur manteau, mais pour le moment l’alcool les rend bien trop joyeux pour se soucier du matériel. Normalement Charlie elle aussi a l’alcool joyeux, elle se retrouve à faire les quatre cent coups avec des inconnus qui deviennent des amis. Ce soir là, la joie semble avoir tourné. La soirée est passé du tendre à l’amer. L’alcool l’a rendu triste, mais pas assez consciente pour qu’elle déguerpisse. Entêtée telle qu’elle est, elle veut quand même tenter cette aventure. Ele’ lui remettra les idées en place quand elle rentrera, Villanelle peut bien compter sur ça. Et si sa colocataire avait une quelconque emprise sur elle, elle l’aurait privée de sortie. Cependant Eleonora sait que Charlie s’empressa de faire quelque chose qu’on lui a interdit, et elle sait aussi qu’elle n’est pas sa mère non plus. Ce n’est pas sa mère qui a passé sa vie à la mettre en garde cependant mais bon son père. Son paternel, qui lui a tant dit de faire attention aux personnes qu’elle fréquentait, qui lui a tant dit de faire attention aux hommes en particulier (ne se doutant pas un seul instant que les êtres les plus vils de ce monde étaient les femmes).
Trois heure sonne. Le bar ferme. Charlie s’engueule avec un vigile qui tente de la faire partir et menace d’appeler la police. Elle lui répond qu’elle attend John. Il semble comprendre aussitôt, son regard plein de jugement ne la quittera plus. Dans les dernières minutes d’attentes, elle fait son savant calcul quotidien amenant à savoir combien d’heures elle dormira cette nuit. On ne parle plus vraiment de nuit mais de matinée à force, et la réponse est “pas assez”.
« Allons y. Tu me promets que t’es pas un de ces gars qu’on voit aux infos qui tuent des inconnues rencontrées dans les bars ? » Tenter de rigoler est désormais la seule manière pour Villanelle de se rassurer. Elle ne sait pas dans quoi elle s’est embarquée, mais cela présage plus de pleurs que de rire. Elle retrouve sa veste martingale qu'elle avait complètement oublié toute la soirée. La chair de poule recouvre ses bras et ses jambes mais elle ne s'en était pas rendue compte, cela lui importait peu. Veste sur les épaules, elle rejoint John et tous deux se mettent en marche, côte à côte mais sans aucun signe d'affection.
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