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 (kane) i've got this sentimental heart that beats

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Message(#)(kane) i've got this sentimental heart that beats EmptyLun 15 Avr 2019 - 7:07


KANE & ALFIE ⊹⊹⊹ Now, why do you waste my time? Is the answer to the question on your mind And I'm sick of all my judges, So scared of what they'll find But I know that I can make it As long as somebody takes me home.

Il ne saurait imputer la faute au véritable responsable, peut-être est-ce à cause de cet après-midi au parc avec Anabel en début de semaine où il a pris son rôle de grand méchant monstre à cœur, peut-être cela fait suite à l’after de leur dernier concert où il a hurlé à tue tête tous les plus grands tubes des années huitante, peut-être que c’est seulement la faute à pas de chance, peut-être est-ce le résultat de ces terreurs nocturnes qui perturbent son sommeil bien plus qu’il ne veut l’admettre, toujours est-il qu’Alfie vient d’endurer presque une semaine avec une extinction de voix. Et autant dire que pour le moulin à paroles qu’il est, cela a été particulièrement compliqué et que s’il fallait torturer le jeune homme, on peut ranger pinces et scie circulaire et se contenter de la bâillonner pour qu’il tourne maboule en une poignée d’heures. Si pour son entourage son état fut probablement apparenté à un avant-goût du paradis, Alfie n’est pas mécontent de parvenir à nouveau à tenir une conversation sans avoir l’impression qu’on lui demande d’ouvrir la bouche seulement pour lui enfoncer un chalumeau dans la gorge. Ce n’est pas pour autant que celle-ci ne lui fait plus mal, mais c’en est devenu supportable et Alfie ayant malgré tout une bonne tolérance à la douleur, ce n’est clairement pas ce qui l’empêche de se rendre au Canvas en ce mardi, soir des scènes ouvertes. C’est une habitude qu’il a pris au fil des années, qu’il tentait de suivre avec assiduité dès qu’il remettait les pieds sur le sol australien, et aujourd’hui que cela est de manière définitive, il se permet d’espacer un peu plus ses passages ici, d’autant plus maintenant qu’il n’a plus besoin d’une excuse pour s’adonner à sa passion puisqu’il a rejoint les Street Cats il y a maintenant quelques mois. Et s’il affectionne particulièrement ce groupe sans prétention qui lui permet de côtoyer d’autres passionnés, ce n’est pas pour autant qu’il a tiré un trait sur la manière de faire qu’était la sienne avant de rejoindre le band. Il apprécie son rôle de pianiste, mais il regrette parfois celui de chanteur et compositeur, voire même de guitariste amateur – qu’il laisse volontairement de côté puisque ce n’est pas ce qu’on lui demande – et en ce sens, les scènes ouvertes lui permettent de porter ces casquettes, raison pour laquelle il ne pourra jamais cesser d’y participer. Au-delà de cela, si Alfie demeure très sociable, cela lui permet malgré tout de s’échapper et de se retrouver seul – parce qu’il fait facilement abstraction du public devant lui – lorsqu’il a besoin d’exprimer toutes ces choses qui lui accaparent l’esprit et qu’il est incapable (et ne veut pas) formuler. Comme c’est le cas ce soir, alors qu’il a quitté l’appartement avant le retour de Jules, avec laquelle il a passé les dernières soirées, estimant ainsi qu’il pouvait se permettre de l’abandonner aujourd’hui, estimant surtout que c’en est une véritable nécessité. Ce n’est pas tant à cause d’elle qu’à cause de lui-même qu’il a besoin de prendre du recul. L’équilibre qu’il a construit péniblement au fil des années est sans cesse mis à mal depuis quelques semaines, et le mur qu’il a mis entre celui qu’il était et celui qu’il est (qu’il espère être) ne cesse de craqueler, menaçant à tout moment de s’effondrer sur lui-même. Ça a commencé par une brèche qui a marqué la construction bancale qu’Alfie a mis tant d’énergie à façonner, ça s’est ouvert lorsque Joseph s’est pointé devant la porte de son appartement, ça s’est réellement fissuré par le retour d’Harvey dans sa vie et ça ne cesse de s’accentuer au fur et à mesure que les mensonges menacent d’être révélés. Il prétend le contraire, Alfie, mais il bouillonne. Et il trouve des excuses. Ce sommeil fragilisé par son hyperactivité, son besoin de se dépenser pour se canaliser, son envie de se plonger dans le travail pour se sentir utile. Tout, pour ne pas reconnaître qu’il y a cette porte qui s’est entrouverte, et ces effluves venus du passé qui s’insèrent, insidieusement, qui lui donnent envie de saisir la poignée pour les laisser entrer et les savourer. Tout, pour ne pas admettre que ce ne sont plus la joie, l’optimisme, la détente, mais bien la colère, la rancune, l’envie, qui prennent possession, parfois, de son être.

Il pousse la porte du Canvas, salue les quelques habitués qu’il reconnaît, passe son regard sur la carte des bières avant de commander un jus de fruits. Il n’a pas besoin de plus de quelques minutes pour en commander un second, mais ça n’étanche jamais vraiment la soif. Les minutes défilent, mais la hargne ne s’éloigne pas, et dès lors que l’opportunité se présente, Alfie accourt sur la scène et rejoint le piano. Il lui faut quelques instants pour vérifier que l’engin est correctement accordé, et si les premières notes sont jouées pour prendre ses marques, les suivantes traduisent de son état d’esprit. Il lâche prise, enfin, alors que ses doigts caressent les touches naturellement, mais aussi mécaniquement. L’esprit est enfin vide, et les notes qui défilent sont jouées sans le moindre besoin d’y réfléchir et déversent toute l’énergie qu’il contient perpétuellement pour ne pas fatiguer, pour ne pas se fatiguer. Et ça fait du bien, bon sang, de se libérer de ce poids qu’il est plus facilement d’exprimer en musique qu’en paroles. Les muscles d’Alfie se détendent au fur et à mesure, son regard noir s’adoucit, ses lèvres finissent même par s’étirer en un maigre sourire, tandis qu’après de longues minutes, il marque une brève pause pour reprendre son souffle. Mais la pause est de courte durée, et très vite sa voix ne tarde pas à s’élever, et bien qu’encore enraillée au départ, Alfie ne s’en formalise pas car s’il y a quelque chose que ces scènes ouvertes lui ont appris, c’est que le talent n’est pas une nécessité tant que le moment est apprécié. Et il l’est particulièrement, à cet instant, après s’être muré dans le silence des jours entiers, et de n’avoir guère pour faire usage de cette voix qui ne lui sert pas seulement à communiquer avec autrui, mais aussi toutes ces choses qui accaparent sans cesse ses pensées. À l'issue de la chanson, Alfie hésite un instant avant de poursuivre ; la douleur au fond de sa gorge s’est rappelée à lui, mais ses doigts ne sont pas décidés à se séparer de l’instrument, ainsi conclut-il – pour l’instant – par une composition de Ramin Djawadi – on dit merci le bingwatch intensif de Westworld dont la bande-son lui reste encore en tête des mois après et qu’il essaie d’apprendre morceau après morceau. Après plus d’une quarte d’heure, c’est un Alfie dont l’humeur s’est considérablement améliorée qui finit par quitter la scène, et bien qu’il aurait encore pu accaparer celle-ci des heures durant, un visage familier dans la foule l’incite à entamer la conversation, motivé par le fait que Kane est toujours de bonne compagnie en plus d’être un excellent compteur en matière de musique – et c’est très exactement le type de conversation dont il a besoin ce soir, quelque chose qui lui permette de se concentrer et de suffisamment piquer son intérêt pour oublier le reste. « Hé, ça fait un bail, je pensais que t’avais trouvé un autre bar et que t’osais pas rompre avec moi. » Qu’il lance tandis qu’il arrive au niveau du bar, le naturel revenant peu-à-peu. « T’as réussi à négocier une soirée auprès de Wendy ? Quel homme, tu m’expliqueras ton secret. » Qu’il ajoute en tentant un sourire, sans se douter qu’il s’apparente plus à un bourreau qu’à un ami dans ce cas précis. Mais peut-être qu’il peut espérer se rattraper tandis qu’il interpelle le barman, commande une eau plate pour lui, et invite Kane a fait part de son envie, car la première tournée est pour lui.
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Message(#)(kane) i've got this sentimental heart that beats EmptySam 20 Avr 2019 - 16:06


Ca va moyen ce soir. Et quand je dis moyen, ça va pas du tout en fait. Je suis de retour de la tournée BMTH depuis deux jours. J’ai passé 46 heures avec Ariane. On s’est quitté y’a deux heures. Je lui ai joué de mon fake smile en lui disant que ça va alors que je sais qu’elle n’allait pas y croire.

« Je vais aller au Canvas, ça va être cool. On est mardi. Je vais voir les potes. Je serai pas seul. Je viens chez toi en rentrant si jamais. »

Si jamais quoi ? Si jamais ça va pas. Parce qu’être tout seul dans mon appartement après l’avoir partagé avec Wendy ça fait bizarre. Ca remonte des souvenirs qui sont encore trop frais. Cette lettre. Cette putain de lettre qu’elle m’a laissé pour me mettre tous les torts de la Terre sur les épaules avant de se tirer à Sydney pour son bien. Ouais. Ben c’est ça, casse toi. Si j’ai même pas le droit à une véritable conversation face à face pour me faire larguer, c’est vraiment qu’une sous merde. Oui, je suis énervé. Très énervé. Parce que le post tour depression est là aussi. Ces quelques jours à Sydney et Melbourne étaient vraiment trop bien. Pas seulement parce que j’ai pu voir certains de mes groupes préférés jouer. Pas seulement non plus parce que j’ai pu rencontrer les membres des groupes. Et pas non plus parce que j’ai bu une nouvelle bière avec John (John my man, I love you), mais en plus j’ai rencontré une fille. Honey de son prénom. Blonde. Apparemment j’ai vraiment un truc pour les blondes. Elle était parfaite en tous points. Le simple fait de savoir qu’elle suivait la tournée elle aussi m’a fait crusher fort sur elle et… Je sais pas comment j’ai réussi à la séduire mais j’ai réussi. Et ça m’a fait du bien. Maintenant c’est fini. C’est dommage. Très dommage. Honey m’aurait beaucoup aidé à ce que ce retour à la vie normale se passe mieux. Mais elle habite en Angleterre. Je savais d’entré de jeu que ça ne serait l’histoire que de quelques jours. Mais bref, ça n’aide pas à mon humeur là.

Je me suis mis à une table tout seul au Canvas. Parce que les gars n’était pas encore là quand je suis arrivé. Parce que je sais pas trop si j’ai véritablement envie de faire la conversation à qui que ce soit. Faudrait. Ca me fera du bien. Les gars sont tellement cons en plus. Ca va forcément me changer les idées de déconner avec eux. Mais y’a Alfie qui commence à jouer au piano et mon dieu le piano, c’est vraiment un des instruments qui me donne le plus de feels. Et là ça manque pas. La première mélodie qu’il joue me fait du bien. C’est comme si c’était un hymne à me bouger le cul. A me ressaisir. J’hoche la tête en même temps que ça s’accentue. Ca me fait grave du bien mon dieu. Wow. Ok. Je l’écoute avec attention. Mes yeux sont rivés sur lui et j’en oublie ma bière qui est devant moi. La mélodie change et je mens même pas, j’ai presque les larmes aux yeux. (non je les ai). Et puis ça revient en mode motivation ! Il fait une pause, je reprends conscience de mon verre et j’en bois quelques gorgée avant que Alfie ne reprenne à jouer. Joli. Très joli. Et ça s’intensifie. J’aime. Ok. Encore une partie qui me donne envie de me secouer. D’arrêter de m’apitoyer. De profiter de ma soirée. Que la vie n’est pas terminé. Non. Je sais qu’elle l’est pas. Mais quand on est triste on est triste et fight me. Heureusement personne ne peut entendre mes pensées. Et je crois que je suis bloqué sur Alfie parce qu’il vient vers moi quand il descend de la petite scène. Il me fait justement remarquer que j’étais pas trop là ces derniers temps. Il met Wendy sur le tapis. Ouch.

« Elle m’a largué. »

Je fronce le nez.

« Et j’ai réalisé que toutes les filles avec qui j’ai été dans ma vie, m’ont toutes largués. Ca fait mal. »

Très mal. Mon nez est toujours froncé.

« Mais ta musique m’a fait du bien. C’est quoi la première chanson que t’as joué ? C’était vraiment bien. Genre. Vraiment bien. »

Je l’ai bien senti. Je sais pas si j’arrive à le lui faire comprendre avec mes mots parce que la musique c’est beaucoup plus fort que tout le vocabulaire qu’on peut avoir pour s’expliquer.

« C’est de toi ? C’est quoi le titre ? »

Je lui propose pas de s’installer à la table parce qu’il peut bien évidemment le faire. On est potes. Y’a de la place. Il sait qu’il peut s’incruster comme il veut. C’est pas la première fois aux soirées open mic qu’on est un peu tous dispatcher à plusieurs tables quand la grande immense est déjà réquisitionné. On est chez nous ici. C’est la maison. Surtout le mardi soir. Notre terrain.



Dernière édition par Kane Williamson le Jeu 25 Avr 2019 - 20:43, édité 1 fois
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Message(#)(kane) i've got this sentimental heart that beats EmptyLun 22 Avr 2019 - 18:33

Si Alfie peut en vouloir pour un certain nombre de raisons à ses parents ; de cette longue liste d’attentes et d’interdits liés à son statut d’enfant unique et complètement inespéré, à cette éducation stricte qui n’a pas eu les effets escomptés, jusqu’aux réflexions qu’ils continuent de lui adresser encore aujourd’hui, la situation n’est pas aussi calamiteuse qu’elle le paraît lorsqu’il évoque ses géniteurs. Car il y a aussi toutes ces choses pour lesquelles il leur ait reconnaissant ; de leur soutien perpétuel dont il n’a jamais douté malgré les cris et les outrages par lesquels il se traduisait, à ce rejet qu’ils ont plus prétendu que véritablement mis en application lorsqu’il n’a plus caché que sa préférence pouvait également aller aux hommes, jusqu’à toutes ces solutions mises en place pour l’aider à canaliser son énergie plutôt que de continuer à lui la reprocher. Parmi celles-ci, le piano s’est très vite imposé comme la plus efficace, et si Alfie a été suivi par un professeur les premiers mois, dès lors qu’il a su lire une partition et enchaîner une dizaine de notes sans faire grincer les dents des voisins celui-ci a été remercié (en réalité, c’est Alfie qui a été remercié à coup de « moi ce gamin j’en peux plus » parce qu’il n’en faisait qu’à sa tête et bien que véritablement intéressé par l’instrument, il préférait apprendre à jouer Sympathy for The Devil debout sur le tabouret que d’être contraint à se limiter à l’accompagnement des plus beaux chants religieux avec une posture digne d’un professionnel du bâton dans le cul – et il se pourrait qu’il ait exprimé son mécontentement en renfermant violemment le couvercle du clavier sur les doigts de son professeur, lui brisant trois doigts au passage et l'empêchant de se présenter à l’audition pour le jazz band qu’il rêvait d’intégrer). Le piano est un instrument bien plus complexe qu’il n’y paraît, et qui lui impose de faire appel à cette concentration qui lui manque cruellement dans d’autres situations. Et là où certains pourraient s’imaginer qu’il est difficile et épuisant d’avoir une coordination parfaite de ses dix doigts et deux pieds, de se remémorer chacune des notes à jouer, de respecter les pauses au millième de seconde près, pour Alfie c’est tout l’inverse : c’est par ces éléments qu’il parvient à libérer son esprit de toutes ces idées, ces faits, ces inventions, qui le peuplent en temps normal. Ainsi, si pour beaucoup s’asseoir derrière cet instrument ne consiste qu’à mettre en application un apprentissage, pour Alfie il y a un réel effet libérateur qu’il ne saurait réellement expliquer. C’est ce qui rend sa passion pour le piano d’autant plus importante, essentielle même, parce qu’il ne parvient pas à poser des mots dessus : c’est ainsi, c’est inné, c’est inscrit en lui, et c’est tout ce qu’il faut savoir.  

Ses muscles se détendent, et son esprit s’allège. Il pourrait continuer des heures ainsi, seul derrière un piano, à jouer absolument tout ce qui lui passe par la tête, sans chercher une logique dans cette suite de morceaux, pour le simple plaisir de faire ce qu’il aime et, surtout, de se défouler. Au même titre que la boxe, le piano est un moyen pour lui de se dépenser, de se libérer de toute cette jauge d’énergie qui ne cesse de croître parce qu’il trouve toujours de nouveaux éléments qui permettent de la remplir. Avec son travail c’est bien-là la seule activité où il ne finit pas par taper du pied après une heure, tel un gamin qui répète « c’est quand qu’on arrive ? C’est quand que ça finit ? » en boucle sans jamais s’épuiser – mais en prenant soin de s’assurer que c’est le cas pour les autres. La seule raison pour laquelle il met un terme à sa présence sur scène, c’est parce qu’il n’est pas chez lui ; et qu’il sait très bien que la règle principale des soirées scène ouverte est de ne pas monopoliser celle-ci. Et il est vrai que la présence de Kane dans le bar l’aide à se convaincre d’abandonner l’instrument, bien qu’il soit déjà certain de revenir y toucher à plusieurs reprises d’ici la fin de la soirée. Mais il n’a pas vu Kane depuis quelques temps ; et si ça ne suffit pas à justifier une interruption, ça permet au moins de confirmer celle-ci. Le brun s’avance, le naturel ayant repris ses droits, et son sourire ayant repris sa place sur ses lèvres. Celui-ci disparaît toutefois bien vite que Kane l’informe qu’il est désormais célibataire ; Wendy l’a largué. Comme toutes les filles avec qui il a été au cours de sa vie. À ce constat, Alfie reste muet quelques instants, ne prononçant qu’un : « oh, je suis désolé » adéquat. Il ne s’attendait pas à cette annonce et ne sait pas vraiment ce qu’il est approprié de dire dans une telle situation. « Tiens, reprends un peu de cacahuètes, elles sont graves bonnes », « il fait vachement beau pour la saison, hein ? » ou encore « mec je te ressers ton verre est vide, un peu comme ton lit parce que Wendy t’a largué ahahaha qu’est-ce qu’on se marre t’en oublie ta peine » seraient des réactions plus naturelles pour Alfie que de réconforter son ami. « Et alors ? Ça change quoi ? T’es en train de sous-entendre que c’est toi le problème ? Kane, quand il y a rupture, c’est la relation qui pose problème, et il faut être deux pour en arriver là. » Il s’avance peut-être un peu trop, Alfie, il devrait savoir depuis le temps que son intuition est bien souvent foireuse, mais il essaie de réconforter son ami et peu importe s’il passe pour un con parce qu’il n’a pas saisi le sens de ses paroles – il en a déjà l’air naturellement, c’est un habitué. « Elle a pas vraiment de titre, et je sais pas si on pourrait dire que c’est de moi. J’ai entendu une mélodie dans un centre commercial un jour, et ça m’est resté en tête. J’ai essayé d’en faire quelque chose de plus concret qui… traduit un peu mon état d’esprit. Ça m’a pris un temps fou, et ça m’a occupé de nombreuses nuits, mais j’aime bien le résultat. Merci, en tout cas. » Les nuits durant lesquelles il n’arrive pas à dormir, et à défaut de parvenir à rester inerte des heures durant pour ne pas déranger Jules, il parvient au moins à diriger sa concentration sur autre chose que des souvenirs déstabilisants. « Elle a un effet libérateur quand je la joue qui est terriblement bénéfique, t’en as pas une sous le coude ainsi ? Ça te ferait du bien. Qu’il présume alors qu’il vient s’installer en face de Kane. Ou ce soir tu es plutôt du côté spectateur ? » Ça pourrait se comprendre, compte tenu de la situation.
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Message(#)(kane) i've got this sentimental heart that beats EmptyJeu 25 Avr 2019 - 21:42


Je casse toute l’ambiance avec ma révélation. Mais je pouvais pas faire autrement, il a parlé de Wendy. Elle me laisse encore un goût trop amer dans la bouche pour que je laisse passer ça. Peut être bien que j’ai envie d’en parler encore. Ouais parce que techniquement j’ai fait que ça avec Ariane depuis qu’on est revenu. J’ai été cool pendant la tournée. J’étais occupé. J’étais un emotional mess ouais. Mais l’excitation prenait le dessus de tout. Et j’allais. Enfin. Jusqu’à ce que j’entends Drown en live et en acoustic. Là j’allais pas du tout. J’ai jamais autant pleuré. Ouf. Je le sens encore.

Alfie a l’air de se sentir obligé de me remonter le moral. Ouais. Il peut essayer. Mais je crois pas que quelqu’un d’autre que John, Oli ou Honey puisse vraiment y parvenir. Mes amis ont essayé. C’était pas fou fou. Je suis beaucoup trop sensible comme gars. Je sais. J’y peux rien. Je me contente d’hausser une épaule à ses mots vis à vis de ma relation avec Wendy. Je laisse glisser. J’ai pas envie de rentrer dans une introspection là. Surtout qu’il sait pas grand chose du fond de ma relation avec elle, ce serait beaucoup trop long à raconter. J’ai pas tout ce temps à gâcher. Wendy mérite pas. Elle est sortie de ma vie à tout jamais. Enfin… Sauf si elle revient dans le coin et qu’elle s’excuse et qu’elle me donne des explications. On verra. Mais nan, ça n’arrivera pas. Je pense pas.

On passe sur ses chansons et ça c’est un sujet qui est vraiment plus intéressant. Un sujet qui mérite qu’on s’y attarde. Je bois une gorgée de ma bière tout en l’écoutant, parce qu’il en a des choses à dire. Ca me plaît. Je souris après qu’il m’ait remercié. La musique ça me rend mon humeur. Surtout quand on partage ça avec un autre passionné. On se comprend. On se feel. Et puis il me demande si j’ai pas une chanson libératrice sous le coude.

« J’en ai quelques unes ouais… »

Pas de moi. Mais j’en ai. Y’en a surtout une qui m’est venu en tête dès qu’il a parlé de ça.

« Une surtout… »

Je me mordille la lèvre parce que je suis en train de me demander si je suis du côté spectateur ou non. Je réfléchis à une autre que je pourrais faire parce que je me connais, une fois sur scène je vais être lancé et je vais avoir envie de plus. Je cherche une autre chanson qui pourrait me faire du bien à crier dans ce micro sur la scène.

« Ok j’en ai deux. »

Et y’a toujours personne sur la scène. Alors je me lève parce que je me dis que ça ne veut dire qu’une chose. C’est que c’est à moi d’y aller. Et je ne veux pas qu’on me pique mon spot maintenant que je suis chaud. Maintenant que je veux crier ma rage. Je comprends pas pourquoi j’y ai pas pensé avant. J’ai préféré écouter Jesse Glynn, Parkway Drive ou Trophy Eyes en repeat pour me crush bien comme il faut. Mais ouais. Chanter. Ca va m’aider aussi. Mais comme je ne sais absolument pas crier comme Winston, je vais m’abstenir, même si The Void est clairement la chanson qui me fait le plus de bien en ce moment. Nope. Pas ce soir. J’en ai deux qui vont me libérer. Je le sens déjà alors que je commence les accords une fois installé sur le tabouret haut qui est sur la petite scène. Y’a des parties de la chanson qui me font beaucoup de bien à chanter. Ca se voit que je pèse mes mots. Ca se sent. J’ai les yeux fermés tout le long et j’improvise les accords en même temps mais je joue de la guitare depuis assez longtemps pour en sortir un truc qui a de la gueule même si c’est zéro répété. Apparemment j’ai du talent. Apparemment je connais aussi toutes les paroles par coeur. Je jure je sais pas comment je fais pour avoir une mémoire pareil des chansons, mais ouais. Je les écoute juste trop. Y’a pas de secret.

« F.A.K.E. Don’t act surprised when I say ‘get the fuck out’ »

Ca me fait un bien fou. Et quand j’enchaîne avec l’autre aussitôt, je sais que je vais prendre mon pied à crier ma rage. Et puis vient le breakdown. Le breakdown que je feel tellement. J’étais déjà en PLS à chaque fois que j’entendais cette chanson avoir que tout allait bien dans ma vie mais alors là… Ouf. Je le sens bien passer… Trop bien passer… Ca fait putain de mal… Aussi, je modifie un tout petit peu les véritables paroles pour que ça colle encore mieux à la situation.

« And all the missing pieces are falling into place. I thought you’d take my last name now you’re dancing on my grave… I hope you’ll find what you need. Red roses, a diamond ring. And when your eyes run dry, from all the tears you’ve cried… »

Je crois que j’ai les larmes aux yeux là. Non en fait je les ai ouais.

« … Take a good hard look at what you lost cause, you’ll never see me again. »

Oh. My. Feels.

« The sun won’t set the same tonight. We were supposed to last until the end of time. And I don’t know what to do when it comes to me and you. Do I sit around and wait for change? Or move ahead to better days without you. I won’t wait for you no, I won’t wait for you. So tell me something I haven’t heard… I just don’t care anymore… »

Drop the mic. Ou plutôt, que quelqu’un me donne un mouchoir s’il vous plaît. J’ai besoin d’un moment là. Je reste assis sans bouger, les yeux fermés, et je reprends mes esprits. Je m’essuie les yeux aussi. I just don’t care anymore. La blague. Je suis en train de pleurer. Je care encore trop. Je devrais pas. Mais ça s’en va pas comme ça les sentiments. Ce serait trop facile… Beaucoup trop… Et puis une grande inspiration plus tard, je me lève, je pose la guitare et je retourne à ma table avec Alfie.

« Faudrait que j’apprenne à crier parce que y’a plein d’autres chansons qui me feraient beaucoup de bien mais… C’est du métal. Enfin… Je pourrais toujours les faire en acoustic… Ouais c’est la mort assuré si je fais ça. »

Je repense à Drown version acoustic qui m’a fait tant pleurer.

« Surtout que c’est de crier qui fait du bien aussi. Enfin… »

Je parle je parle… Mais c’est pour pas qu’il me fasse une réflexion sur mes yeux rouges. Stp Alfie. Epargne moi ça. Je sais que je pleure facilement.

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Message(#)(kane) i've got this sentimental heart that beats EmptyLun 29 Avr 2019 - 12:03

À l’heure où l’on invente des smartphones pliables, des voitures autonomes, des robots cuisiniers, comment cela se fait-il que personne ne se penche encore sérieusement sur la machine à remonter le temps ? Car s’il y a une invention qui serait plus que nécessaire à Alfie à cet instant, c’est celle-ci. Il aurait dû se taire. C’est une pensée qui lui traverse souvent l’esprit à laquelle il n’accorde généralement peu de crédit, mais ce soir plus que jamais Alfie se dit qu’il aurait réellement dû tourner sa langue sept fois dans sa bouche avant de l’ouvrir (mais dans ce cas de figure, il ne parlerait tout simplement plus, parce qu’il a bien trop de choses à dire au quotidien pour envisager de s’adonner sérieusement à ce précepte). Pourtant, il ne pouvait pas savoir que Wendy et Kane étaient séparés, ce dernier et lui se fréquentent très rarement en dehors des murs de ce bar, et annoncer une rupture ne se fait pas de la même manière qu’envoyer un message de bonne année. Il n’avait pas de moyen de le savoir ; pour autant il s’en veut d’avoir amené la jolie blonde dans la conversation ; de la même manière qu’il s’en veut de ne pas avoir été suffisamment observateur pour remarquer les traits tirés et les yeux rougis du musicien. Alfie ne sait alors pas ce qu’il doit dire ou faire. Il n’a jamais été anéanti par une rupture, principalement parce que sa manière de s’en remettre a souvent consisté à être dans un nouveau lit à peine deux jours plus tard – mais il n’est pas certain que ce soit ce qu’on peut appeler un conseil avisé – et la seule qui l’a véritablement atteint s’est faite par la mort de la principale concernée – et là aussi, il doute que ce soit une solution à prôner. De plus, il est probablement tout aussi surpris que Kane, parce que Kandy (pour les intimes) dans son imaginaire c’était un peu le ship ultime ; celui qu’il suivait de loin parce qu’il savait très bien que les scénaristes n’auraient pas l’idée de les séparer et qui même s’ils ne connaissaient pas autant de rebondissements que le couple phare de la série, n’en demeuraient pas moins intéressants et mignons. Alors, oui, ça le surprend, parce qu’il a l’impression d’avoir vécu dans une grotte pendant dix ans pour justifier le fait qu’il n’ait rien vu venir – m’enfin, c’est pas comme s’il était dans leur intimité pour savoir ce qu’il se passait vraiment et il va s’abstenir de retourner le couteau dans la plaie en demandant des détails à Kane, il va se contenter d’allumer un cierge pour son petit ship préféré, so long my friend.

Kane ne rebondit pas sur sa tentative de réconfort et Alfie laisse échapper un bref soupir ; il n’est pas mécontent parce qu’encore une fois, il n’aurait pas su quoi lui dire. À la rigueur, il aurait été ce pote qui l’aurait aidé à trouver une nana dans ce bar pour se changer les idées, c’est quelque chose qui est largement à sa portée ; mais encore une fois il n’est pas sûr que ce soit un comportement post-rupture envisagé par Kane. Heureusement, le sujet dérive très rapidement sur leur centre d’intérêt commun : la musique. Là, effectivement, Alfie peut proposer une solution à Kane pour évacuer le mélange d’émotions qui compose son être et c’est avec un sourire qu’il accueille la réceptivité de Kane sur la question. Il y a deux chansons que Kane a en tête, et sans même avoir besoin de le pousser à occuper la scène, celui-ci se lève de sa propre volonté. De sa place de spectateur, Alfie ne quitte pas des yeux la silhouette de Kane, comme un moyen de lui montrer son soutien à défaut de pouvoir véritablement le formuler. Il écoute, attentif, esquisse une petite moue bienveillante à quelques moments, découvre cette chanson qu’il ne connaissait pas et dont il apprécie l’interprétation de Kane autant que les paroles qui semblent parfaitement s’adapter à la situation. On sent qu’il y met du cœur, et c’est lors de la seconde chanson qu’il y met aussi son âme. Et cela ne fait que confirmer pourquoi les deux hommes s’entendent aussi bien à l’intérieur de ces murs ; parce qu’ils ont la même vision des choses. C’est tellement plus facile de chanter que de parler, et tout ce que Kane a passé sous silence s’exprime désormais, permettant à Alfie de comprendre que la rupture ne s’est probablement pas faite d’un commun accord, ou que Kane semblait attendre autre chose de cette relation – ce qui explique la sensibilité qu’il dégage, autant lorsqu’il chante que lorsqu’il relève les yeux. Alfie ne peut prétendre ne pas voir la détresse de son ami ; de par cette larme essuyée sur la scène ou ses yeux rougis qu’il constate maintenant qu’il est revenu auprès de lui. Il en désolé, mais aussi… paniqué. Qu’est-ce qu’il est supposé faire ? Comment ça fonctionne dans ce genre de situation ? Est-ce qu’il doit l’ignorer, lui tapoter l’épaule en lui assurant que « tout va bien se passer » comme dans les films ? À défaut, il préfère prétendre être aveugle et se centrer sur la conversation. « Si t’as vraiment besoin de crier, et t’en as envie, tu t’en fous pas mal de comment tu t’y prends, fais-le et puis c’est tout. » Il rétorque à son ami ; parce que si effectivement il n’aura probablement pas un cri agréable pour les oreilles, ça ne devrait pas entrer en ligne de compte si c’est son envie. « Et en fait j’ai la certitude que t’as envie de crier, c’est pas juste une impression. Il ajoute, avec un fin sourire. Pour ce que ça vaut, moi ça me gêne pas que tu me casses les oreilles en remontant sur scène, mais si c’est ton cas, je peux te faire la liste des endroits où tu pourras exprimer ta rage sans déranger les autres, genre, Kangaroo Point est vraiment tranquille aux alentours de trois heures du mat’, au cas où. » Alfie se veut ensuite muet un bref instant, un peu paumé quant au sujet à aborder : il est impératif d’oublier très vite tout ce qui touche à Wendy ou à la rupture. Il reste bien la musique, mais maintenant que Kane s’est exprimé sur scène, il ne sait pas vraiment comment encourager cette discussion ; et puis, finalement, le déclic. « Ariane m’a parlé de la tournée que vous avez faite, c’était bien ? Parce qu’elle était plus occupée à me gratter un cadeau d’anniversaire qu’à m’en parler, et je reste sur ma faim, je dois avouer. » Ce n’est pas tout faux, si le groupe en question n’est pas nécessairement son favori ; il est envieux, Alfie, même s’il ne le dira pas, de ce trip qu’ils ont mené, sans avoir de compte à rendre à personne, sans avoir aucune obligation – et Dieu sait que cette manière de vivre commence à lui manquer.


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Message(#)(kane) i've got this sentimental heart that beats EmptySam 11 Mai 2019 - 12:08


Un léger sourire se forme sur mes lèvres quand Alfie me dit de crier dans tous les cas. Parce que c’est vrai que ça fait du bien. Je l’ai fait. Tout le temps. A toutes les chansons. Pendant la tournée de Bring Me The Horizon. J’ai été surpris de penser surtout à Ariane dans certaines chansons. Ariane passe vraiment avant Wendy dans mon coeur. Avant. Pendant. Et maintenant toujours. Je suis en train de me demander si je ne l’ai pas laissé un peu de côté pendant que j’étais avec Wendy. Je ne crois pas. Autant elle que Levi j’ai souvent laissé Wendy de son côté avec la chance que ses horaires de boulot fassent que je ne la laissais pas réellement de moi même. J’avais du temps pour mes amis. Bien sûr que j’en avais. Levi et Ariane passent devant tout le monde.

Alfie me fait bien comprendre que si je veux crier je peux y aller. Mais je ne suis pas sûr que les autres personnes dans le bar seront du même avis que lui. Mais au même moment où je formule cette pensée il m’offre une alternative pour que je puisse crier en paix. Je me mords la lèvre en le regardant. Non pas que je suis en train de faire un move de type flirt avec mon body language envers lui mais je considère ce qu’il vient de dire. Ca me ferait du bien un peu d’air en plus, parce qu’après cette chanson où j’ai donné toutes mes tripes et mes larmes (pas tant que ça), ben ouais, je veux bien m’aérer. Un léger silence s’installe entre nous et je ne suis pas déranger. Je suis vraiment en train de réfléchir à si on file à Kangaroo Point ou non. En vrai il est pas encore 3h du mat’ et on mettrait quoi, 30 minutes pour y aller à pied ? Mais on peut faire des détours. Je suis toujours en train de cogiter quand il reprend la parole. Le prénom d’Ariane me fait sortir de mes réflexions aussitôt. Je souris beaucoup plus quand il fait référence à la tournée et surtout au fameux cadeau.

« J’en ai entendu parler ouais. »

Ou plutôt, j’ai lu les SMS d’Ariane oups. Elle a subtilisé mon téléphone à un moment (rien d’exceptionnel) elle était en train de se mettre à jour sur ma vie alors qu’il n’y avait rien qu’elle ne sache pas déjà. Elle voulait sûrement voir si j’ai contacté Wendy d’une façon ou d’une autre. Je suis sûr. J’en ai juste profité pour en faire de même de mon côté en prenant son téléphone qu’elle m’a quasiment juste tendu d’elle même. J’ai évité les SMS d’elle et son boyfriend parce que j’en ai déjà assez comme ça de visu. Yep. Je squatte avec eux énormément ces derniers temps.

« La tournée c’était vraiment géniale. »

Ca se sent dans ma voix et je vais faire de mon mieux pour pas trop parler non plus parce que je peux le faire pendant des heures sur ce sujet.

« Mais genre vraiment… Ca change de voir Trophy Eyes dans une arena de 15 000 personnes et une salle de 1000. J’ai même réussi à oublier Wendy pendant ces quelques jours. »

Tout le monde sait que je suis amoureux de John Floreani. Du coup c’était assez facile d’avoir d’yeux que pour lui sur les trois dates. J’ai même pu le rencontrer de nouveau et boire une bière encore olalala j’en reviens pas.

« Non seulement j’ai été front row à tous les shows mais en plus j’ai rencontré une fille super cool… »

Je me mords la lèvre. Je sais pas si je suis assez proche de Alfie pour lui dire que j’ai couché avec elle après le premier show (et les autres aussi).

« Genre, elle faisait les trois dates elle aussi. Massive fan de Bring me et Trophy Eyes. Elle est photographe. Elle est magnifique. Wow. »

Je suis tellement un coeur d’artichaut c’est ridicule. Ca n’empêche pas que la façon dont Wendy m’a laissé tomber fait toujours très mal. Surtout la réalisation que toutes mes copines m’ont largué. Absolument toutes. Je m’en remets pas.

« Mais elle vit en Angleterre du coup… »

J’hausse une épaule, laissant ma phrase en suspend. Il comprend bien ce que ça veut dire. Y’a pas vraiment de futur entre nous.

« Ca veut aussi dire que je vais aller en Angleterre en juin… Enfin, j’ai rien réservé encore mais c’est sûr que je vais le faire. Faut juste que je vois avec elle si elle sera dans le coin. Y’a un festival que je veux faire. Elle y sera sûrement. »

Yes. This is me falling in love. Mais je tombe amoureux de tout et n’importe quoi du coup je suis juste une grosse blague. Je me trouve moi même pathétique. Mais je suis comme ça… J’ai peur d’avoir ennuyé Alfie avec tout mon récit alors je tente une alternative s’il a juste pas envie de dire un truc ou s’il sait juste pas quoi dire. Je sais pas.

« Je sais qu’il est pas encore 3h du mat’ mais je veux bien qu’on aille marcher dehors pour aller jusqu’à Kangaroo Point. »

Sous entendu, je veux bien aller crier. J’aimerai bien qu’il ait envie lui aussi. Partager ça avec lui.

« Je suis sûr que t’as des trucs à crier toi aussi. »

Me laisse pas dude.


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Message(#)(kane) i've got this sentimental heart that beats EmptySam 8 Juin 2019 - 23:31

C’en est presque pathétique, la manière dont Alfie est plus à l’aise quand il s’agit d’aller à l’étranger et d’apporter son regard et ses – tentatives – de solutions pour tenter de faire avancer les choses (à défaut de parvenir à les résoudre) dans le cadre d’un conflit politique plus que de réconforter un ami qui vient de vivre une rupture douloureuse. D’autres diraient qu’il faut faire « part de son expérience » pour trouver les mots justes, ceux qui se veulent plus efficaces que beaux, mais c’est là le problème d’Alfie ; la majeure partie sa vie se base sur des expériences nouvelles, inconnues, et il est bien incapable d’être d’un quelconque soutien pour Kane – n’étant jamais passé par là lui-même. À défaut, il se contente d’essayer, bien que conscient d’être un piètre ami. Pour autant, Kane ne semble pas lui en tenir rigueur vu la manière dont il s’abstient de réagir sur ses tentatives pour mettre en avant le sujet qui leur a permis de tisser des liens et qui semble bien plus efficace que n’importe quelle phrase bateau sur l’humeur du blond : la musique. Alfie se détend, apporte une nouvelle solution qui, cette fois-ci, relève d’une expérience personnelle ; hurler fait effectivement du bien, et peu importe si certains estiment qu’on a l’air d’un fou quand on s’adonne à telle expression – c’est principalement parce qu’ils ne s’y adonnent pas qu’ils ne peuvent pas comprendre le soulagement que cela procure. Le contexte s’y prête, cette scène en a vu d’autres. Des artistes « contemporains » pour dissimuler leur manque d’expérience et leur voix de canard, aux « torturés » pour justifier la mise en chanson de textes pompés sur poemes.com, nulle doute que les cris de Kane le feront seulement basculer dans la catégorie « puissance vocale qui veut s’affirmer » plutôt que celle des « fous furieux à enfermer d’urgence ». Alfie sent la réticence du blond, raison pour laquelle il n’insiste pas, et même s’il était motivé par cette perspective l’anthropologue n’est pas de ceux qui font du forcing seulement pour avoir la satisfaction de dire « c’était mon idée ». Il se contente de suggérer une alternative qui ne lui imposerait pas d’avoir de spectateurs, histoire de cocher la case « à proposer tout ce qu’il est possible de proposer » sur la liste du « être un bon ami en cas de rupture » qui, accessoirement, ne contient qu’environ trois lignes parce qu’encore une fois, c’est un sujet qu’Alfie ne maîtrise pas, les deux premières étant « saute la première personne qui est réceptive et consentante » et « débarrasse-toi de cette personne » mais les clauses de cette dernière affirmation étant floues, inutile de les mentionner à voix haute.

Ce qu’il peut se permettre de mentionner, toutefois, est cette tournée effectuée en compagnie d’Ariane et Levi, dont Alfie a vaguement entendu parler par la rouquine sans avoir le droit à plus de détails – et autant dire que toutes les choses futiles qu’elle peut lui raconter (pardon, est-ce qu’il inverse les rôles ?) accaparent leurs conversations au détriment d’informations véritablement intéressantes. Il est plus envieux de cette liberté qu’ils s’accordent que de ce qu’ils ont réellement fait, Alfie agissant sur le même principe il n’y a encore pas si longtemps, avant d’être retenu par les événements. Et c’en devient de plus en plus difficile à appréhender pour lui, raison pour laquelle il se plonge dans les récits des autres pour combler ceux qu’il ne peut plus tenir. Sans surprise, la tournée était géniale – mais le contraire aurait été étonnant connaissant l’amour que Kane porte aux deux groupes. Le brun affiche un sourire quand Kane admet être parvenu à oublier l’infirmière pendant quelques jours, il se retient d’ailleurs de lever le pouce en guise d’encouragement au risque de passer pour un idiot – pas qu’il ait besoin de ça pour déjà l’être. Sourire qui s’agrandit alors que Kane parle d’une fille, et c’est la tête légèrement basculée qu’Alfie observe son ami, l’air de dire « voyez-vous ça » et quémander d’autres informations croustillantes – parce que parler d’elle lui permet de chasser encore quelques instants Wendy de ses pensées. « Attends un peu, cette nana elle s’appelle Kanie, c’est pas possible autrement. » Rapport au fait qu’elle semble être son âme-sœur – mais Alfie évite de formuler les choses ainsi autant parce que ce serait assez inapproprié compte tenu de la situation de Kane que parce qu’il ne croit pas en ce concept. « Ouaaaaais, mais ça, c’est un détail, ça impose juste d’être créatif grâce à Skype ou Facetime, c’est une mini contrainte tout au plus. » Qu’il poursuit avec un léger sourire après que Kane lui ait précisé que la jeune femme vit en Angleterre. En d’autres termes : ce serait bête de laisser passer un feeling ainsi pour une question de distance, la technologie permet de rapprocher les cœurs – et parfois même les corps, m’enfin, il va pas se lancer dans une grande explication sur la question bien qu’il connaisse (connaissait) le domaine. « Remarque, l’Angleterre en matière de musique c’est clairement un bon plan, alors avoir un pied là-bas, t’es un génie, en fait. » Genre, nourri et logé, avec une guide et quelques avantages en nature (parce que bon, on lui la fait pas à Alfie et vu les étoiles dans les yeux de Kane c’est pas uniquement parce qu’elle est si gentille qu’il l’apprécie). « En tout cas, c’est cool que... » Tu retombes sur tes pattes ? Plus de mention de Wendy qu’on a dit, alors Alfie laisse sa phrase en suspend pour se concentrer sur son verre – et dans la mesure où cela lui arrive souvent de s’interrompre en cours de pensées, Kane ne devrait pas s’en inquiéter. Le brun ne relève les yeux que lorsque Kane en revient à sa proposition d’il y a quelques instants, laquelle Alfie accepte par un hochement de tête, et termine son jus de fruits à la hâte. « J’en trouverai sur le chemin. » Qu’il ajoute en se levant pour s’emparer de sa veste après avoir laissé quelques dollars sur la table. En réalité, il n’a pas réellement besoin de réfléchir à la question tant les raisons ne manquent pas, reste à savoir s’il a envie de les partager – c’est une question à laquelle il a le temps de réfléchir en chemin. « Deux secondes. » Qu’il quémande une fois à l’extérieur du bar, filant quelques instants pour aller décrocher son vélo quelques mètres plus loin, revenant vers Kane avec un sourire légèrement confus. « J’imagine qu’on va pas revenir ici, et j’ai moyen envie de me taper plus d’une heure et demie de marche jusqu’à Toowong au milieu de la nuit, Jules risque de lancer un avis de recherche. » Dit-il sans se douter que ses absences pèsent effectivement sur la jeune femme. Après quelques instants de marche, Alfie tourne la tête vers le blond, hésitant un bref instant avant de se permettre un « cette fille super cool n’a pas l’air d’être juste une fille super cool » avec un sourire entendu, invitant à Kane à en dire plus s’il le souhaite, ne le forçant pas dans le cas contraire, mais essayant de trouver de quoi meubler cette promenade nocturne, car il est bien connu qu’Alfie exècre le silence.
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Message(#)(kane) i've got this sentimental heart that beats EmptyDim 30 Juin 2019 - 9:02


« Attends un peu, cette nana elle s’appelle Kanie, c’est pas possible autrement. » Je comprends pas sur le moment et puis je souris. Y’avait que des Kanie aux shows c’est clair. C’est pour ça que je me sens si bien à des concerts. Parce que tout le monde ressent la musique autant que moi. Pas pour les mêmes raisons, mais on se rejoint toujours. Et Honey n’est pas différente des autres. Y’a tant de choses que je ne sais pas d’elle. Surtout le pourquoi elle ressent autant ces chansons qui sont clairement pas gai. Mais j’ai pas été jusqu’à lui demander tout ça. Ca se fera en temps et en heures si on reste en contact.

« Honey. Elle s’appelle Honey. »

En vrai c’est Hannah mais j’aime beaucoup trop le surnom de Honey. Je l’ai adopté, je n’arrive pas à l’appeler autrement. « Ouaaaaais, mais ça, c’est un détail, ça impose juste d’être créatif grâce à Skype ou Facetime, c’est une mini contrainte tout au plus. » Ouais ouais, il a raison, mais y’a d’autres truc qu’elle m’a dit, qu’il ignore, qui font que je sais ça va pas être un truc sérieux même si je le veux de tout mon coeur. C’est pas moi qui call tout. Ca se fait à deux ces trucs là. Ca serait beaucoup trop simple sinon. Mais elle a l’air de vraiment m’apprécier donc y’a peut être un avenir. Je sais pas. Mais en tout cas ce sera rien de fusionnel vu qu’on est pas dans le même pays pour commencer. Enfin bref, j’ai pas trop envie d’expliquer tout ça. J’en ai déjà parlé en long en large avec Ariane. Je m’attends à rien et tout va bien. « Remarque, l’Angleterre en matière de musique c’est clairement un bon plan, alors avoir un pied là-bas, t’es un génie, en fait. » Je souris de nouveau en l’entendant.

« J’ai un cousin qui y vit. C’est lui qui m’a donné le goût à écouter les groupes de là bas quand j’étais gosse. »

Une petite info supplémentaire sur moi qui explique bien des choses je pense. Mon obsession pour l’Angleterre en premier. Mon cousin est un musicien il joue dans un orchestre et je trouve ça beaucoup trop cool ce qu’il fait. Qu’il ait oser partir du pays pour vivre son rêve.  « En tout cas, c’est cool que... » Ouais c’est cool c’est cool… Mais ça me donne pas beaucoup d’affection tout ça. Parce qu’elle es plus là Honey. Alors vaut sûrement mieux changer de sujet parce que je vais juste finir par lui envoyer des text et oublier Alfie si jamais elle répond aussitôt. Quel heure il est là en UK ? Enfin, si elle a pas bougé, parce qu’elle voyage beaucoup. Elle me fait tellement rêver… Sigh.

Et puis on est en route pour Kangaroo Point et c’est une très bonne chose parce que j’ai besoin de prendre l’air encore plus que jamais. Penser à Honey ça me fait des choses. Elle est lié à tellement d’émotions que j’ai vécu pendant la tournée. C’était un rollercoaster de folie. J’en suis toujours pas remis. « cette fille super cool n’a pas l’air d’être juste une fille super cool » Merde, il a vu mes yeux en coeurs ou quoi pour dire ça maintenant ? Je tourne les yeux vers lui brièvement et j’hausse une épaule.

« Ouais… Elle est parfaite. »

Sûrement pour ça qu’il n’y aura jamais rien de sérieux entre nous. Beaucoup trop beau pour moi. So much for my happy ending.

« Je l’appellerai tout à l’heure. »

Parce que je sais qu’il est début d’après midi là en Angleterre. Je suis un freak comme ça. J’ai tellement constamment envie de la contacter. Je me retiens tant. Je veux pas me faire plus de mal encore.

« Assez parlé de moi. Quoi de neuf chez toi ? Sauf si je t’inspire et que tu vas en faire une nouvelle chanson. »

Je ris de ma connerie et je commence à improviser une mélodie.

« He’s in his thirties, he likes her tities. »

Mon sourire est très large. Je me fais rire encore plus. Je suis hilarant.

« Je vais faire un carton avec ça c’est sûr. »

Je me marre alors qu'on continue à parler chanson entre deux refrains où je pousse la chansonnette et où il me suit. Ca fait du bien. J'aime. Marcher au milieu de la nuit ça a toujours été un truc qui m'apaise.

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